15jan 11

Soutenez la Révolution du Jasmin - Manifestez demain à Paris - Samedi 15 janvier 14h République

Vive la révolution citoyenne en Tunisie!

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Ce soir, comme beaucoup d'entre vous, j’ai navigué et regardé partout où il y avait à voir ou à entendre, le cœur battant, les rebondissements des évènements en Tunisie. J’avais dit mon pressentiment. Nul n’est plus légitime au pouvoir, quelles que soient ses difficultés, qui a fait tirer l’armée contre le peuple. L’usage de l’armée contre le peuple marque la ligne de partage dont aucun dscn2127pouvoir ne revient sans s’être transformé en autre chose. Ben Ali le savait. Et comme il était irréel de l’entendre parler de cesser les tirs « à balle réelle », façon d’avouer qu’ils étaient autorisés auparavant et donc froidement délibérés. Comme elle était dérisoire cette tentative ensuite pour revenir en arrière, et gommer l’insigne stupidité des décisions prises, jusqu'à l’absurde décision criminelle de faire feu. Bien sur, je scrute comme homme qui a beaucoup décortiqué les processus révolutionnaires. J’ai l’appétit d’en comprendre les mécanismes intimes sous toutes les latitudes. Et même quand mes congénères d’alors pensaient que la révolution  n’était plus qu’un fantasme du siècle passé. Je scrute les visages à la télé, je me gorge de ce qui se dit au téléphone et par internet. Je sais qu'il faut apprendre. D'urgence.

Les photos qui illustrent ce post sont de Gérard Perrier. Merci à lui.

J’ai décidé de ne répondre à aucune sollicitation médiatique dès que j’ai vu le cirque des résistants français de la vingt cinquième heure se mettre en place. Tout d’un coup voici les tutunes de la jet set parisienne qui se rengorgent. Ben Ali a fui, eux sont toujours là. Ils ne dscn2134se rendent pas compte que leur morgue de classe fait le même effet aux Français que le faisaient les précieuses personnes du pouvoir tunisien sur le petit peuple. Ben Ali, membre de l’internationale socialiste, hôte bienveillant d’innombrables éminences médiatiques et politiques « de droite et de gauche » selon l’expression consacrée est lâché en direct par ceux qu’il a si bien et si longtemps nourri. Passé l’écœurement que ces cours versatiles m’inspirent je reviens à l’analyse plus politique. 

En Tunisie, le peuple populiste exige que ses dirigeants s’en aillent tous. Il a gagné la première manche. Le président est parti. Ce n’est qu’un début. Une révolution est commencée en Tunisie. Son contenu social est clair. Mais son préalable démocratique tout autant. Les tunisiens veulent des élections libres. Oui, des élections ! La révolution tunisienne en cours est une révolution citoyenne. La possibilité de choisir eux-mêmes sans contrainte ce qu’ils veulent. C’est ce que l’on nomme la souveraineté. La question de la démocratie est la forme que prend la question sociale. Pour pouvoir régler les problèmes concrets de leur vie quotidienne, les tunisiens pensent qu’ils sont capables de choisir comment faire puisque le pouvoir en place en est incapable. Incapable et accaparé par un petit nombre. Cette simple démarche met le feu aux poudres. Naturellement peu nombreux ici sont ceux qui ont l’air de comprendre que cette façon de faire pourrait bien un jour traverser la méditerranée. Cela se fera, n’en doutez pas.

La sidération et même l’effroi de l'oligarchie médiatico-politique française ne rabat pourtant pas leur morgue. Je m’amuse de voir ceux qui ont tant aimé les conférences tous frais payés et les « per diem » coquets en Tunisie se taire et regarder ailleurs. Ce soir dscn2132j’entendais des médiacrates s’étonner du silence de la « classe politique ». Ce concept politique foireux a été inventé à la fin du dix neuvième siècle par un pré-fasciste italien et Antonio Gramsci  a dit tout le mal qu’il fallait en penser. Cette façon de globaliser est la nouvelle façon de continuer le travail qui mine petit à petit tout le système sur lequel eux mêmes sont assis. Mais dans l’urgence, c’est une façon de passer la patate chaude. Eux ont tellement lutté « pour la démocratie et les droits de l’homme » en Tunisie ! C’est bien connu ! On sait quand : dès que Cuba et Chavez et le danger populiste  leur laissaient cinq minutes d’indignation disponibles ! On se marre. 

Lorsque Zinedine Ben Ali a sorti du pouvoir en douceur le père fondateur Habib Bourguiba, il a soulevé un immense espoir. Les premières années étaient convaincantes. Tous nos amis sont sortis de prison. De nombreux cadres de gauche ont rallié le nouveau régime. J’ai fréquenté de près maints membres du groupe « perspectives », qui sortaient enfin à l’époque dans la lumière du jour. Puis Mohamed Charfi, le brillant ministre de l’éducation qui avait envoyé au pilon touts les manuels scolaires qui faisaient des exemples sexistes ou religieux. Eux nous convainquaient qu’il fallait tenter l’expérience. Comment leur en vouloir après ce qu’ils avaient subi. Pourquoi s’interdire l’espoir ? On y a cru. Pas tous, mais beaucoup. Puis les choses se sont gâtées. Tout le monde n’en a pas croqué dans les résidences que le pouvoir mettait à la disposition de ses amis. Toute l’ambigüité des réactions de maints responsables politiques honnêtes à gauche est dans la valse hésitation entre le souvenir de ces années où la démocratie semblait commencée, leurs promesses, et la réalité chaque jour plus cruelle.

Bien des signaux d’alarme ont été tirés. Quand la lutte politique contre l’islamisme a tourné aux massacres privés et aux rafles générales incluant les communistes et les défenseurs des droits de l’homme, ils ont été nombreux ceux qui nous ont mis en garde. Ils n’ont pas été écoutés comme ils auraient du l’être ! L’Europe avait plus urgent. Les pitreries du dernier prix Sakharov en témoignent. Les opposants tunisiens n’avaient pas le bon gout d’être cubains ni d’être partisans des guerres américaines en Irak et en Afghanistan comme ce brave chinois du Nobel. Ils ont donc ouvert leur chemin tous seuls. C’est un exemple. Ils lancent une maladie contagieuse, le virus de l’Amérique du sud a franchi l’atlantique : « qu’ils s’en aillent tous ! » « Ben Ali dégage ! » criaient les manifestants à Tunis. Et des conseils de quartiers se sont mis en place. La révolution citoyenne c’est ce mécanisme là. Il va se traduire. La contagion est assurée. Dans le Maghreb et en Europe. Ce n’est pas une histoire exotique. Ce n’est pas une baston chez les sous développés. Je l’ai déjà dit : c’est une affaire de famille. Je sais donc que le virus a passé la méditerranée.


159 commentaires à “Vive la révolution citoyenne en Tunisie!”
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  1. 4 Août dit :

    A l'avenir, il ne faudra jamais oublier que MAM voulait aider Ben Ali à mater ce p****n de peuple qui a eu l'outrecuidance de vouloir un monde meilleur. On est prévenu pour la suite en France...

    http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/130111/tunisie-quand-ben-ali-tue-mam-lui-propose-des-armes-supplementaires

  2. lionel-pg44 dit :

    Une chose m'inquiète... Révolution de jasmin !
    Cela me rappelle la révolution des oeuillets portugaise où de jeunes officiers de gauche balayaient les restes du salazarisme. Coup d'état militaire et pacifique vite récupéré par les sociaux démocrates, centristes et libéraux exilés qui mirent vite fait le capitaine Otelo de Carvalho en taule pour tentative de coups d'état d'extrème gauche. La normalisation était en route.
    Autre révolution, de velours celle-là, conduite par Vaclav Havel en Tchécoslovaquie qui fit une transition démocratique à la chute du Mur. Elle a conduit, vite fait encore, à la partition du pays au plus grand bonheur des tous les ultra libéraux du monde.
    Je crains fort que le jasmin pue le libéralisme et le FMI.

  3. abbé Suger dit :

    Quel bon moment je viens de passer en regardant LCP.! Merci à vous

  4. Hold-up dit :

    45 - Didier

    Il y a un " vice de forme " dans votre message. Où avez-vous vu que le peuple en Tunisie était armé ? Les citoyens tunisiens n'avaient que des pierres et les M 16 étaient en face. C'est l'armée et la police qui ont tiré sur les foules. Vous vous méprenez je crois par rapport au message de J.L Mélenchon. Celui-ci précise bien qu'il est un décrypteur de tous les processus révolutionnaires et c'est à ce compte là qu'il parle d'une révolution citoyenne pour la France, civique, non armée et passant par les urnes pour refonder la république française. Mais ce qu'il précise et qui peut avoir un écho dans vos propres paroles, c'est que face à l'atonie du peuple, sa "désespérance tranquille " que le Sarkozysme a institué via sa politique de résignation et de régressisme social et via diverses officines médiatiques de formatages des opinions publiques, il s'agit de s'organiser ensemble quartier par quartier pour informer et convaincre. Rien de plus et rien de moins. Mais c'est à ce prix là que la dite "Révolution Citoyenne" peut emporter les consciences vers la nouvelle Constituante qui refondera la république et le contrat social (VI ° République). Bref tout le processus d'une véritable révolution citoyenne et la sortie précisément de l'atonie générale que vous observez et dénoncez à juste titre. Si celle-ci existe c'est qu'il manque une perspective politique et un destin national. La Constituante pour une VI ° république est la perspective politique initié par le Parti de Gauche. Le Front de Gauche Étendu jusqu'à la victoire est son " moteur à explosion " pour le renouveau politique. Oui, c'est viable parce que c'est cohérent et parfaitement analysé.Bonne journée.

  5. Stéphane Corbion dit :

    Il faut vite réclamer le gel des avoirs de la première famille pour les restituer au peuple, après les élections.

  6. Michel dit :

    @lionel-pg44

    Je ressent la même inquiétude tout en souhaitant que les paroles de Jean-Luc soient "entendues".
    En attendant d'y voir plus clair: la lutte continue, il ne faut pas laisser tomber les tunisiens!

  7. Pulchérie D dit :

    @ Thomas (35)

    Comme l’a dit Hold-up, dans le blog précédent, cette vidéo est une perle.

    DSK s’est laissé donner l’accolade et décorer par un véritable dictateur, dont il louait les capacités.
    Ce n’est plus DSK mais DSV : Décoré sans Vergogne.

    Cette sinistre pitrerie a eu lieu le 18 novembre 2008, à un moment où le peuple tunisien haletait sous les charges économiques et où la corruption créait d’innommables nouveaux riches. DSV devait le savoir, mais que ne ferait-on pour une décoration.
    Il était à prévoir que le Décoreur sanglant serait un jour en fuite. C’esrt arrivé deux ans plus tard.
    Cette vidéo n’est pas une perle, mais une casserole attachée au Q du Maître du FMI.
    Elle pourrait devenir un carillon et, au moment des poses de candidature aux présidentielles,
    une véritable timbale wagnérienne !

  8. Didier dit :

    54- Holp-up

    Ok merci pour ta réponse qui m'a éclairci les idées. Néanmoins Mr Mélenchon devrait faire attention aux raccourcis trop faciles sur l'affaire tunisienne, des incompréhensions pourraient naitre chez ses propres partisans.

    Bonne journée à toi aussi.

  9. Jean Jolly dit :

    C'est tout de même incroyable qu'à notre époque et dans une "démocratie" il faille encore des dizaines de morts pour arriver à faire entendre des revendications légitimes et de les voir appliquées ou du moins une partie.
    A l'automne dernier et malgré les centaines d'heures de grève, les millions de français dans les rues, le tout soutenu par presque 80 % de nos concitoyens, "notre" gouvernement n'a pas bougé d'un millimètre sur ses positions dictatoriales, allant même jusqu'à forcer la main du parlement.
    Combien de Français faudra-t-il sacrifier pour parvenir à une démocratie digne de sa définition ?

  10. shahine dit :

    D'abord petite rectification pour M. Mélenchon : le prénom de Ben Ali est "zine el abidine" est non "zinedine".
    Il faut dénoncer le silence complice et le soutien au régime, du gouvernement français et de l'Élysée jusqu'au jour de la fuite de Ben Ali.

    Les Télévisions françaises n'ont commencer à parler des manifestations que depuis quelques jours alors que la révolte à commencé le 17 décembre 2010 le jour où Mohammed Al Bouazizi s'est immolé par le feu pour protester contre la répression (elles étaient surement très occupées à faire des reportages sur la neige, les courses de noël et le début des soldes).
    Attention à l'ingérence du gouvernement français (et de tous les autres) dans les affaires politiques tunisiennes et leur tentative de maintenir les restants du régime déchu.
    Je soutiens la position actuelle de M. Mélenchon et j'apprécie ses déclarations sur la révolution citoyenne tunisienne lors de la présentation des vœux de 2011 du Parti de Gauche.
    Le peuple tunisien à dit Ben Ali la même chose que le flic à Mohammed Al Bouazizi : "Dégage"!
    Et ce n'est que le début de la contagion. Tous les régimes illégitimes voisins de la Tunisie (et je pense surtout à l'Egypte et la Libye) et ailleurs sont en train de trembler.

  11. philoiu dit :

    @Jean Joly, comment pouvez vous comparer les manif´en France et ce qui se passe en Tunisie?!
    J'aimerais vous rappeler, que cela vous plaise ou non, que M. Sarkozy a été élu au suffrage universel direct avec un programme qu'il applique. C'est justement les gens dans la rue en France qui ne respectent plus la démocratie !

  12. Hold-up dit :

    Didier -

    Merci Didier - Juste une correction de mon dernier envoi. D'après certaines personnes, ce serait la police qui aurait tiré sur la foule des manifestants en Tunisie et l'armée au contraire aurait refusé. J'attends de plus amples informations mais il me semble important effectivement de rectifier.Merci au webmestre de laissé passer ce correctif si lourd d'enseignement.

  13. Rodriguez dit :

    Pourquoi faut-il la mort d'un seul homme pour réveiller les consciences ? Pourquoi cet acte si désespéré a-t-il donné assez de courage à un peuple pour se soulever enfin ? Pourquoi ce sentiment de libération, de triomphe est-il partagé par tout être humain en ce jour sur cette planète ? Faut-il se sentir bafouer et se laisser faire jusqu'à la lie, jusqu'à l'insupportable ?
    Bien sûr, derrière cette immolation, il y a l'injustice, une grande misère... l'être humain à ses limites et ni son corps ni son esprit ne connaissent le point de rupture jusqu'à ce qu'il ressente une douleur insurmontable.
    Et je me dis : si le corps et l'esprit ne répondent plus... ne nous reste-il pas nos yeux et nos oreilles pour ouvrir enfin notre bouche et hurler toutes les réalités et les mensonges en France ! Notre démocratie française respecte t-elle nos droits, existe t-elle seulement ? Aimons-nous rester aveugle et sourd ?

    J'aime "Je suis la fureur et le bruit...." Magnifique ! Je m'imagine ce slogan repris en chœur par toute la foule, lors d'une grande manifestation en France ! Pour la Sécu, peut-être à travers les lois sur la dépendance ?
    Et je me pose une autre question : existait t-il beaucoup de journaux en à Versailles et en France en 1789 ?
    Comme j'aimerais entendre ces crieurs de rue qui vendaient le journal au coin de la rue en scandant leur Une "Le Député européen Mélenchon dénonce..." ça aurait de la gueule et peut-être même de l'écoute, qui sait !
    Mais je rêve, je rêve et mon ménage ne se fera pas tout seul !

  14. Descartes dit :

    @Jean Jolly (#60)

    A l'automne dernier et malgré les centaines d'heures de grève, les millions de français dans les rues, le tout soutenu par presque 80 % de nos concitoyens, "notre" gouvernement n'a pas bougé d'un millimètre sur ses positions dictatoriales, allant même jusqu'à forcer la main du parlement.

    Faudrait voir à arrêter ce genre de délire. Au cas où cela vous aurait échappé, Nicolas Sarkozy est président de la République par la volonté du peuple exprimé dans un scrutin libre où les autres candidats ont pu s'exprimer et diffuser leurs idées. Les institutions fonctionnent dans le cadre de la Constitution (elle même votée par référendum), et le président ne peut "forcer la main du Parlement" que si le Parlement y consent. La comparaison avec le régime de Ben Ali est ridicule.

    C'est toujours comique de voir ceux qui prétendent rendre au peuple la "souveraineté" appeler d'une manière plus ou moins déguisé au renversement par la rue des institutions issues de la souveraineté populaire.

    Combien de français faudra-t-il sacrifier pour parvenir à une démocratie digne de sa définition ?

    La syntaxe de ta question est curieuse. Tu aurais pu te demander "combien de français devront se sacrifier"... mais non, tu poses la question comme si quelqu'un d'extérieur avait le pouvoir de "sacrifier des français" pour le plus grand bien... Qui est ce "nous" extérieur qui devrait "sacrifier des français" ?

  15. Mario Morisi dit :

    Ce qui s'est passé en trois semaines en Tunisie est éloquent. Des jeunes gens, instruits, formés, ouverts au monde moderne et donc à la globalisation réelle, ont été laissés pour compte par un régime pourri, néolibéral, sans une once de morale. Ces jeunes gens et tout un peuple, formé à la fois à ses valeurs, musulmanes et non islamistes, anti-machistes et émancipatrices, ont été bafoués, humiliés, bâillonnés, privés de leur avenir. Notre gouvernement, nos gouvernements, qu'ils soient Ump ou Ps, par souci d'une Realpolitik odieuse, les ont abandonnés, n'ont fait aucun commentaire (il y aurait du pétrole et du gaz quelque part dans le désert, et les islamistes guettent, n'est-ce pas ?).
    Or ces musulmans aux valeurs républicaines, souvent binationaux, ont été bradés, vendus, écartés. Une explication, pas la seule, mais sans doute essentielle : dans les années 80, le FMi a frappé, 250 sociétés ont été privatisées, et les amis du raïs incontesté ont installé leurs amis oligarques, comme en Russie ou dans les pays de l'Est ou en Afrique. On voit le résultat. 10 % de coquins, 20% de clients et de soumis, 70 % de malheureux. Mais aussi des franchouillards inconscients ou méprisants à Hammamet pas cher ! Par bonheur, on a apprécié les slogans : qu'ils se cassent tous ! Et ce que des Tunisiens démocrates, passionnés, patriotes, universalistes ont fait, le peuple français ou le peuple italien ne pourraient pas le faire ? Non, non ! Pas dans le sang. Par la révolution citoyenne ! Aux urnes, citoyens ! Et que le front de gauche élargi soit populaire et débordant !

  16. Michel S. dit :

    Je sais, on va me dire que c'est facile quand on est bien peinard de ce côté-ci, à l'abri des tirs à tuer, mais il faut dire à nos amis tunisiens, ici en France et par tous nos moyens de communication avec ceux qui sont la-bas que l'on est avec eux et qu'ils ne se laissent pas berner par une fiction de "gouvernement d'union nationale" qui n'est qu'une tentative de sauver le régime. Les responsables de la police doivent être immédiatement destitués et mis en prison avant d'être jugés comme criminels (oui, d'accord, ils obéissaient aux ordres, comme ce brave Papon...). La revendication essentielle doit porter sur l'élection d'une constituante et pas sur une élection présidentielle bidon dans 2 mois, ce qui n'a aucun sens dans la situation actuelle.

  17. jean ai marre dit :

    Les despotes déchus, les tirants chassés. Il y a eu dans le passé des actes similaires, les comparaisons les plus hasardeuses ne manquent pas.
    Au hasard : l'Iran, l'Irak, la Pologne, la Roumanie... c'est la suite qui est aussi importante que l'action vivifiante du peuple souverain.
    En Tunisie, l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGITT), avec ses 500.000 adhérents a pris une part importante au conflit. Pourtant cette organisation après être fidèle à Ben Ali, elle avait soutenu sa ré élection en 2009, a réussi à se mobiliser, grâce aux sections et prendre faits et causes pour l'ensemble des travailleurs et professions libérales contre le pouvoir.
    Le FMI et les requins sont prêts à agir, à enlever le drapeau des mains du peuple souverain et les déposséder de leur victoire.
    Comment aider sans faire d'ingérence ?

  18. Bélatar dit :

    Voici un post rassurant quant à l'analyse qu'il propose, par rapport aux propos un peu trop prudent tenus sur LCP, selon moi.

    En revanche, quelle tristesse ce qui vient de se passer à Turin : le sens de la démocratie bafoué, comme si les esclaves votaient pour se faire mettre une chaîne de plus ! Là aussi feu la gauche italienne porte une sacré responsabilité.

  19. 4 Août dit :

    @ 62
    Hold-up dit:
    15 janvier 2011 à 15h15

    D'après certaines personnes, ce serait la police qui aurait tiré sur la foule des manifestants en Tunisie et l'armée au contraire aurait refusé.

    Moi aussi j'ai entendu ça. Des militaires auraient même protégé des citoyens, alors que les flics s'en seraient donné à coeur-joie, crachant même sur les manifestants. J'attendais confirmation pour en parler, mais voilà qui est fait.

  20. Jean Jolly dit :

    @ Descartes.

    Faudrait voir à arrêter ce genre de délire.

    Ce n'est pas moi qui délire, ce sont ceux qui pensent qu'il est naturel d'arriver au meurtre pour obtenir des droits fondamentaux liés aux principe même de la démocratie (cf.le pouvoir par le peuple et pour le peuple).

    Les institutions fonctionnent dans le cadre de la Constitution (elle même votée par référendum)

    Ah bon ! Ça existe encore les referenda ? Il m'avait semblé que ce droit avait été abolit en 2007, nous ne devons pas avoir la même définition d'une Constitution démocratique a priori.

    La comparaison avec le régime de Ben Ali est ridicule.

    Ben Ali a été élu démocratiquement, tout comme Sarkozy, c'est après que ça se gâte et bascule dans l'autoritarisme, si bien qu'il devient naturel que le peuple rappelle à cette oligarchie les limites de leur mandat. Sarkozy refuse d'écouter 80 % de ses concitoyens (ça n'est tout de même pas rien) quitte à employer la force (non létale), Ben Ali donne l'ordre de tirer à balles réelles sur ses concitoyens... tu as raison, la différence est de taille.

    Qui est ce "nous" extérieur qui devrait "sacrifier des français" ?

    L'oligarchie, qui, jusqu'à preuve du contraire possède la même nationalité que la nôtre.

  21. 4 Août dit :

    Bonne et mauvaise nouvelle:

    L’armée nationale tunisienne a laissé tomber Ben Ali et elle soutient activement le processus en cours. Certains analystes estiment que l’Elysée et le Quai d’Orsay ont été court-circuités dans la gestion de la crise par les américains dont l’influence au sommet de l’armée tunisienne est très perceptible.

    http://www.maghrebemergent.com/actualite/maghrebine/1880-tunisie-la-france-officielle-a-eu-tout-faux.html

  22. yellow dit :

    Bonjour à tous, il ne faut pas oublier le contexte du bassin Méditerranéen (l'union de la Méditerrané) cher a la classe dirigeante de l'Europe,d'Israel et de la Turquie les dominant actuel de la région, car c'est un pavé dans la marre pour eux, et ils vont tout faire pour barrer la route a un Maghreb libre, laic, démocratique et indépendant avec qui il faudra compter dans le carrousel de la Méditerrané.Aussi le peuple Tunisien aura besoin d'un grand soutien face au légion médiatique qui n'auront de cesse de publier sa et là l'amalgame "désordre/terrorisme/ islamisme".Si il y a bien une chose qui a été mis en évidence dans ces événements, c'est bien cette manipulation! Lles tunisien sont descendu dans la rue pour leur droit, leur dignité en toute légitimité et toute humanité face a la barbarie!

  23. Descartes dit :

    @Jean Jolly (#70)

    Ah bon ! Ça existe encore les referenda ? Il m'avait semblé que ce droit avait été abolit en 2007,

    Et bien, une lecture même superficielle de la Constitution devrait te détromper...

    Ben Ali a été élu démocratiquement, tout comme Sarkozy,

    On ne peut pas faire de la politique autrement que sur des réalités. Lorsqu'on perd le contact avec la réalité à ce point, cela devient grave. Si tu crois qu'un discours politique bâti sur l'idée que Sarkozy=Ben Ali a la moindre chance d'être entendu en dehors d'un petit cercle d'excités, tu fais à mon avis une grave erreur.

    c'est après que ça se gâte et bascule dans l'autoritarisme, si bien qu'il devient naturel que le peuple rappelle à cette oligarchie les limites de leur mandat. Sarkozy refuse d'écouter 80 % de ses concitoyens (ça n'est tout de même pas rien) quitte à employer la force (non létale),

    Sarkozy utilise les pouvoirs que lui donne la Constitution, et d'ailleurs les français l'ont parfaitement compris: c'est pourquoi malgré les discours des excités ils ont manifesté leur opposition pacifiquement et ont cessé de le faire dès que le Parlement a voté. Ce serait une triste démocratie que celle du gouvernement par sondage, et les français le savent. Dans l'affaire des retraites, la légitimité des élus pour légiférer n'a jamais été mise en cause si ce n'est par une infime minorité.

  24. 4 Août dit :

    J'ai bien peur qu'on ne leur vole leur révolution. C'est comme si en France on nous proposait un gouvernement d'exception UMP/PS avec Fillon en intérim, en attendant une élection DSK-Copé, avec le soutien de Washington. Mêmes institutions, même sérail d'oligarques... Dans le lien que j'ai déjà donné (#71), on peut lire ça: "Ils ont été, comme Ben Ali, dépassés par un mouvement populaire dont l’évolution actuelle s’apparente à une déclinaison des révolutions « orange » ou « verte » promues par les Etats-Unis en vue de faire basculer des régimes autoritaires vers des formes de démocraties plus conformes aux standards occidentaux. "

  25. jean ai marre dit :

    4 Aout,

    C'est aussi mon ressenti et ma peur.
    Pour que l'Armée prenne le pas sur la police, et que Ben Ali s'en aille subitement, il y a qq chose de pas comme il faut.
    Est ce les Américains qui ont travaillé en sous marins de peur que les Chinois leur damne le point ?
    Nous ne sommes qu'au début de l'histoire.
    Pas d'ingérence, la révolution leur appartient.

  26. Jean Jolly dit :

    @ Descartes.

    Il me serait simple et ô combien facile de répondre à ton post mais nous finirions dans les méandres philosophiques de la petite bête qui monte, qui monte, qui monte, pour finalement arriver à ce que le webmestre mette un terme à notre incompréhension respective de la démocratie et il aurait raison.

    Donc, restons en là sur ce thème de l'escalade de la violence et du totalitarisme puisque nôtre échelle ne semble pas être la même apparemment.

  27. 4 Août dit :

    Quelle honte ! Quel cynisme ! Après que MAM ait proposé d'envoyer des CRS en Tunisie pour mater la révolution, voici que notre président, pote de Ben Ali, déclare "que la France apporte "un soutien déterminé" au peuple tunisien"

    Je ne les supporte plus. Qu'ils dégagent, tous !

  28. Rok Feller dit :

    Celui qui était présenté officiellement comme le rempart à l’Islamisme en Tunisie (et soutenu par les elites de France, Sarko DSK par le biais du FMI)
    se réfugie dans le pays le plus islamisé du Monde, l’Arabie Saoudite, un pays allié incontournable des Etats-Unis et de la famille Bush Père et fils, qui a enfanté Oussama Ben Laden, l’ancien agent secret de la CIA devenu officiellement l’ennemi public mondial N°1 après 2001 !
    Que ce monde-là semble petit..

    Vive le peuple Tunisien !

  29. pichenette dit :

    Les individus formant le peuple ne sont que "chairs à canon", machines à travailler, bulletins de vote, des objets mais lorsque le peuple devient un Tout, son pouvoir change de niveau et peut rivaliser avec ceux qui dirigent que ce soit l'Etat, les entreprises.
    Une grande admiration pour ses êtres humains qui ont eu l'immense courage de braver la violence diabolique des services armés fratricides, alors qu'il étaient sans armes, leur corps, cette force nue contre le métal tueur!
    Des personnes ne verront plus le soleil se lever, vont manquer à leur famille parce que les biens matériels confisqués par quelques familles sans scrupules ont été plus forts que la dignité humaine.
    Petites, nos actions dans les rues, les entreprises, les écoles alors que la France glisse vers la confiscation des libertés, l'accaparement des biens par les castes au pouvoir. Frileux, de nombreux Français car ils n'ont pas encore assez perdu et se réfugierons peut-être dans certains girons protecteurs au lieu de se comporter en citoyens responsables, lucides et courageux (le citoyen voit l'intérêt général avant son intérêt). Les Français ne constituent pas encore un Tout (pour rire, jaune) trop de toutous!
    Mais après ce changement de Président, le monde est le même, les lobbies règnent, certes plus sournoisement mais hélas efficacement!

  30. Louis st O dit :

    L’article « la France officielle a eu tout faux » sur Maghrebemergent.com précise bien
    « La répression exclusivement policière, sans que des mesures d’exception ne soient prises »
    et que
    « d’une révolte à caractère insurrectionnel a été l’indicateur du refus de l’armée tunisienne de protéger Ben Ali. Plus significativement, l’armée après avoir été appelée à quadriller le centre de la capitale mercredi soir a ostensiblement retiré ses blindés des rues de Tunis dès jeudi matin, les officiers et soldats n’hésitant pas à manifester leur sympathie aux manifestants.»

    Comme je l’ai précisé dans un commentaire précédent, au sujet de l’armée, le général qui n’a pas voulu participer à cette tuerie, a été limogé.

    Malheureusement, sur le même journal Maghreb Emergent, il est dit que :
    « mardi dernier, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a souligné que les peuples arabes souffraient d’être dirigés par des leaders corrompus, a appelé le gouvernement tunisien à œuvrer à une « solution pacifique » pour mettre un terme aux troubles qui secouent le pays. La différence avec la position de Paris a été très nettement perçue par les opinions publiques maghrébines. »

    Quel affront pour la France nous fait ce gouvernement.

  31. Gilbert Duroux dit :

    Ignorant est celui qui confond la démocratie et le vote, quand bien même joue-t-il au grand savant sur les forums de gauche.
    En France, il y a 1 % de députés ouvriers ou employés à l'origine (alors que ces catégories représentent près de 25 %). Et on ose nous parler de représentation démocratique ?
    Cet homme, qui se dit de gauche, prône à longueur de commentaires la soumission, comme lorsqu'il trompette sans s'essouffler, sur la légitimité populaire des parlementaires qui ferait qu'on a eu tort de s'opposer à la contre-réforme des retraites, légitime à ses yeux.
    Peut-être que si on faisait un peu d'explication de texte, cette légitimité apparaîtrait comme moins évidente ? Mais quand on à choisi de prêcher la résignation sous couvert de réalisme...
    Heureusement qu'en Tunisie ils n'étaient pas tous comme lui, sinon Ben Ali serait encore au pouvoir.

  32. foufou2 dit :

    Quelques éclairages concernant la société tunisienne et la genèse de ce mouvement,absolument spontané,même si en arrière-plan il y a eu,comme cela a toujours été le cas,manipulations,essentiellement françaises et américaines:
    1- L'armée tunisienne a toujours subi son influence aux Etats-unis,ce n'est pas nouveau. Ben Ali lui-même y a été formé et on le présente comme un produit fini, prêt à l'action au moment où il a déposé Bourguiba.
    2- A moins de croire que les services de renseignements étrangers, à la manière de 24H chrono, ont réussi à laver le cerveau de Feu Mohamed Bouazizi qui s'est immolé par le feu et à le téléguider afin de créer l'étincelle qui a mis en marche cette révolte, ce mouvement est absolument populaire, spontané, à effet boule de neige. Qu'on ait essayé de lé récupérer et de l'orienter, c'est plus que probable mais encore une fois sans garantie.
    3- La société tunisienne, ses intellectuels, ses opposants, ses cadres à bac+12 ou même 16 n'ont jamais eu la culture de la révolte ou le sacrifice. Ce sont des gens très engagés, très au fait de ce qui se passe ailleurs, très portés sur la critique acerbe et argumentée mais personne n'est téméraire, audacieux ou en mesure de s'opposer dans des actions franches et en plein jour.
    4- Ce qui a fait le succès étonnant, imprévisible, inimaginable quelques jours auparavant est certainement le fait que ce mouvement avait la puissance d'un tsunami. Les gens d'en bas, les pauvres, les déshérités de Sidi Bouzid et de toute la dorsale de l'Ouest tunisien ignoré et méprisé, ont constitué une première vague qui a commencé à enfler et à monter avec les jours qui passent jusqu'à attendre la classe moyennes des petites villes puis la grande ville de Sfax, puis enfin la capitale. Aucune initiative significative de la part de l'opposition, ni des syndicats, ni des intellectuels. Jusque là les vieux réflexes de peur et de crainte de perdre son job sont toujours de mise.
    5- La position de la France, prudente voire inexplicable pour ne pas la décrire autrement, est assez prévisible. Je dirais simplement que c'est le pays(heureusement pas les citoyens ni les démocrates) qui a le plus à perdre. Je ne ferai pas une longue analyse mais retenez bien ceci : toutes les sociétés appartenant aux membres du clan Ben Ali sont constituées en joint-venture avec des grandes sociétés françaises: banques-télécommunications-industries-services-automobiles-internet etc... Perdre le Clan c'est perdre toutes les entrées en Tunisie, sans compter les investissements déjà réalisés dans le pays. Même pour un petit territoire, cela fait quelques centaines de millions.
    6- Les perspectives ne peuvent être que positives. Oublier la peur de l'inconnu,peur par ailleurs beaucoup plus perceptible côté français que chez les principaux concernés, et avancer vers des lendemains démocratiques sont la seule garantie de voir la situation évoluer dans le bon sens.Laisser le pays moisir et perpétuer la situation antérieure était la meilleure façon de créer les conditions d'un soulèvement anarchique et idéologiquement dangereux.
    7- La fausse peur de l'Islam radical était un frein et un alibi afin de maintenir la population dans la soumission et l'acceptation des conditions de vie de plus en plus dégradées. La côte d'alerte était atteinte depuis quelque temps. La classe moyenne versait tout doucement vers la précarité et,sans le double salaire des ménages où la femme travaille, on aurait pu la qualifier de classe pauvre. Lui redonner les conditions d'une vie digne décente est certainement la seule voie qui éliminerait le spectre de l'islamisme radical. Ceux qui ont fomenté cette révolte des internautes,cette cyber-évolution, n'ont absolument rien à voir avec l'islamisme idéologique. C'est une génération Youtube-Facebook-Twitter-Satellite-DVD etc...loin des clichés qui cherchent à figer les sociétés arabes.

  33. Descartes dit :

    @Gilbert Duroux (#81)

    Ignorant est celui qui confond la démocratie et le vote, quand bien même joue-t-il au grand savant sur les forums de gauche.

    Et plus ignorant encore est celui qui confond représentation politique et représentation sociologique, comme vous le faites:

    En France, il y a 1 % de députés ouvriers ou employés à l'origine (alors que ces catégories représentent près de 25 %). Et on ose nous parler de représentation démocratique ?

    Les illettrés sont un peu moins de 10%. Faut il exiger que 10% des députés le soient ?
    L'hypothèse cachée dans votre commentaire est qu'on ne peut être "démocratiquement" représente que par ceux qui nous ressemblent. Il faudrait donc des ouvriers pour représenter les ouvriers, des paysans pour représenter des paysans, des noirs pour représenter les noirs et des analphabètes pour représenter les analphabètes. Mais la démocratie, ce n'est pas ça. C'est le droit pour les citoyens d'élire leurs représentants comme ils l'entendent, quitte à choisir des gens qui ne leur ressemblent pas.

    Cet homme, qui se dit de gauche,

    Ca doit pas être moi, parce que moi, je ne me suis jamais dit "de gauche". Les étiquettes, tu sais...

    prône à longueur de commentaires la soumission, comme lorsqu'il trompette sans s'essouffler, sur la légitimité populaire des parlementaires qui ferait qu'on a eu tort de s'opposer à la contre-réforme des retraites, légitime à ses yeux.

    On n'a pas eu tort de s'opposer. Dans une démocratie, les citoyens sont légitimes à manifester leur opinion, et le Parlement et le Président sont légitimes pour faire les lois. La majorité des français peut être en désaccord avec la loi tout en reconnaissant qu'elle doit être obéie, puisqu'elle a été faite par un pouvoir légitime. Les syndicats l'ont bien compris, et c'est pourquoi personne n'a demandé la démission du gouvernement. C'est là toute la différence entre Sarkozy et Ben Ali...

  34. Jean Jolly dit :

    @ Gilbert Duroux.

    Ignorant est celui qui confond la démocratie et le vote, quand bien même joue-t-il au grand savant sur les forums de gauche.

    C'est exactement le problème qui mine généralement nos sociétés et particulièrement la nôtre, dite "démocratique". Il suffit qu'un pékin promette "monts et merveilles" pour se faire élire et tous les pouvoirs lui sont acquis... même s'il a mentit sur son programme électoral, du moment qu'il est élu tout le monde doit fermer sa gueule, c'est la démocratie monarchique par excellence.

    "dieu" disait que le roi était le seul maître après lui-même (disons plutôt que "dieu" était un prétexte comme un autre). A présent, le mensonge électoraliste remplace "dieu", nous l'appelons démagogie...

    Elle n'est pas belle nôtre démocratie ?

    [Edit webmestre : Hors sujet ! Vous ne commentez pas le billet, pas plus que vous ne répondez à un commentaire qui ne s'adressait pas à vous. Donc vous commentez un commentaire... On essaie de revenir à la Tunisie ?]

  35. Pierre34 dit :

    On pourra toujours disserter à l'infini sur la légitimité de celui qui est élu, de sa réelle représentativité des électeurs, car nous ne sommes pas dans une société réellement démocratique.

    Il ne suffit pas de constater que certaines catégories de la population ne sont pas représentées, certes c'est la réalité, mais la cause réelle est qu'il y a une vraie volonté de classe visant à rester dans le statut quo.

    Si l'on désirait mettre en place une démocratie digne de ce nom, il faudrait mettre en place un statut de l'élu qui permette aux travailleurs de s'engager plus facilement en politique (formation, possibilité de retour à l'emploi.....°. Cela éviterai que nous retombions systématiquement dans les mêmes catégories d'élus (avocats et plus généralement les professions libérale, hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise).

    En fait nous sommes restés dans le schéma du 19e siècle en laissant le pouvoir aux notables.

  36. Marcailloux dit :

    @ Mr Mélanchon
    Commentaire extravaguant
    En lisant votre billet sur la Tunisie,et, cependant, d'une certaine manière, il me vient un "ressenti" notion bizarre qui pourrait s'opposer au "réfléchi". Il s'agit de la musique de votre écriture. Il faut vous lire, ou plutôt, on peut vous lire en effleurant à peine les mots, et là, on ressent une douceur assez inhabituelle,nouvelle peut être, et contrastant avec vos précédents écrits. Celà donne l'impression d'une aimable, mais néanmoins passionnée évocation de la marche du monde que pourrait développer sur le ton de la confidence, un ami éclairé à la terrasse d'une brasserie.
    En un mot, c'est agréable à entendre !
    C'est surement dù à la distance de l'évènement, au moindre degré d'implication dans les affaires d'un autre pays.
    Jake, dans le commentaire du billet précédent questionnait: Ceci dit, qu'est ce qui ne va pas chez nous ? question qui m'avait un peu taraudé (le réfléchi).
    Je me suis aventuré à échaffauder une hypothèse à savoir que ce qui pénètre le plus durablement en nous, c'est un bon équilibre dans l'emploi du sucre et du sel,en adroite alternance du rapeux et du soyeux, Les grands cuisiniers excellent dans la réalisation du sucré salé. N'est ce d'ailleurs pas une spécialité chinoise, eux qui sont maitres en matière de stratégie.
    Agréez, je vous prie ma digression qui me semble cependant pas éloignée de la problèmatique de la partie en cours.
    Avec mes souhaits de réussite

  37. Guillaume ( pas le frère de l'autre ! ) dit :

    Cette révolution indispensable, je la souhaite pacifique, comment dans le cas contraire, et il en excite malheureusement des exemples sous tous les régimes mis en place à leurs suites, comment être crédible ensuite ?

    Je rejoints un internaute un peu plus haut dans les commentaires disant que la démagogie sous forme de promesses pour ces amis et adressées aux oreilles des masses est une usurpation, car elles vous mènent au pouvoir contre les volontés crues par le Peuple lors des campagnes électorales.

    Est-ce que les personnes ayant agi ainsi doivent partir lors d'une révolte ? Je pense pour ma part, à moins qu'ils ne soient d'esprit suicidaire, c'est le conseil s'il m'est possible de les persuader que le leurs ferait parvenir.

    Qu'ils s'en aillent tous ! serait un conseil synonyme d'instinct de survie dans une telle situation.

  38. Papa dit :

    Le peuple tunisien aura payé très cher son renouveau démocratique.
    Il s'agit maintenant d'avoir à connaitre si réellement un "souffle démocratique" va avoir lieu!
    Car s'il faut remplacer un sabot par une galoche, rien sur le fond ne changera!
    Sans remettre en cause le pouvoir des banques, de la puissance financière, rien ne changera.
    Et lorsque l'on entend Delanoé accorder un brevet de démocrate aux dirigeants actuels, je doute grandement d'une réelle évolution.
    Et la pâte risque de retomber rapidement.

  39. bertgil dit :

    Le rassemblement Constitutionnel démocratique fondé par Zine el Abidine Ben Ali est membre de l'Internationale Socialiste. Voila une bonne raison pour les socialistes de raser les murs.

  40. Miskiti dit :

    Un de moins ! Ce n'est qu'un début...

  41. Lulu dit :

    Puisse ton analyse se vérifier et d'abord pour l'Algérie, le Maroc et la Palestine!
    Puis "Après vous!" nous engouffrer, le pied dans la porte, avec nos frères!

  42. JCM31 dit :

    @Philoiu*61.
    Concernant le mandat du Sarko /Menteur qui avait déclaré qu’il ne toucherait pas aux retraites donc pas de mandat pour cela. Vous rajoutez que les gens qui ont manifesté dans la rue (soutenus pas 70% de la population) ne respectent pas la démocratie,a lors qu’ils se sont rangés, résignés, indignés qu’ils étaient, la mort dans l’âme à accepter la décision du parlement, dont on sait par quel coup de force, elle a été obtenue avec en plus le soutient et la complicité médiatique aux ordres qui n’a, à aucun moment relayé la véritable information du terrain, de la lutte ainsi que du débat, puisque ces médias n’ont fait passer qu’un son de cloche.
    «Décartes*64» nous dit il faudrait arrêter ce délire, par rapport à la comparaison au régime de Ben Ali. A mon avis la frontière n’est pas si éloignée. Nous avons déjà un président menteur qui est entouré par une équipe de réactionnaires dont sa ministre de l’intérieur propose à un dictateur les services de sa police pour aider à mater les manifestants Tunisiens. Qui à envoyé le satellite «DSK» vers le FMI dont ont connais les remèdes qu’il préconise, ce«DSK» va féliciter ce même dictateur. Qui pour finir, comme l’avion du dit dictateur, ne sait pas encore où il va atterrir. Le chômage est très important en France (malgré les chiffres à la baisse truqués) il touche notamment les jeunes et moins jeunes diplômés. La précarité et la pauvreté prennent des proportions catastrophiques et pour l’instant les classes moyennes ne sont pas trop concernées,mais cela risque d’arriver bien vite. Nous avons eu droit à quelques scandales politiques très vite étouffés. Récemment un très mauvais choix de stratégie à couté la vie à deux de nos compatriotes. Si il n’y a pas là tous les ingrédients pour être révolté et indignés je ne sais plus alors ce qu’il faut en penser.
    Heureusement pour nous, qu’une formidable opportunité arrive et nous permettra en 2012, de faire le grand ménage. Qu’ils s’en aillent tous et soutient et respect au peuple Tunisien.

  43. Dukephil dit :

    Solidarité envers ce courageux peuple tunisien, et sa véritable et pure révolution.
    Solidarité envers une insurrection populaire digne, sans aucune influence manipulatrice comme aurait bien voulu le faire croire le pouvoir en place.
    Le peuple tunisien pourra avoir la fierté de faire réaliser à la face du monde, que quelque soit l'opression, le peuple est et restera à jamais souverain. Et ce, aujourd'hui encore.
    Je souhaite à ce peuple la force et l'envie d'inventer sa démocratie, et de la préserver des terrorismes capitaliste et religieux.
    Je leur souhaite un avenir parfumé au jasmin plutot qu'à l'odeur du fric... et j'espère surtout que cet exemple nous ouvre les yeux, nous redonne l'envie d'une conscientasition politique active, nous apprenne que nous devons faire entendre notre voix citoyenne si chèrement acquise et que cette voix se doit d'être entendue.
    M. Mélechon, je souhaite avec ardeur et soutien, que vous redoriez le mot "populiste" à sa juste valeur.

  44. Rogue dit :

    Je veux espérer que le peuple tunisien ne tombera pas sous le joug de l'impérialisme états-unien après s'être aussi brillamment libéré de l'impérialisme français. Ce sont les déclarations faites au sujet de cette affaire par cette chère Clinton-ministre-des-affaires-étrangères qui me laissent un peu sceptique... pourtant, je reste optimiste.

    En effet, les pays du Maghreb ont déjà connu des alternatives. Je sais que je vais en choquer certains, mais à choisir entre un Ben Ali soutenu par la France (qui tire sur son peuple), un Moubarak soutenu par les USA (chez qui les enfants doivent arracher à la gueule des chiens le pain que les touristes laissent tomber à la sortie des hôtels 4 étoiles), ou un Kadhafi sur lequel crachent les occidentaux (qui a décrété, notamment, l'enseignement universitaire gratuit dans son pays), eh bien je préfère le dernier. Oui, vous avez bien lu.

    En tous cas (et malgré tout), j'ai bon espoir pour le peuple tunisien.

  45. Mylène dit :

    Jean Jolly : Benjamin Stora parle d'un documentaire qui évoquera ceux qui ont voulu le pouvoir en France, allez sur Facebook sur sont profil. Ce documentaire sera retransmis sur France 2 ou LCP probablement.
    Merci M Mélanchon pour votre réalisme... lorsque j'entends que les peuples soumis a la dictature le sont parce qu'ils ne sont pas prêts pour la démocratie, j'hallucine, comme si la démocratie était génétique... cette partie du monde a vu des mouvements impensables, jamais on a vu un bassin soumis a tant de passage, chargé d'histoire tantôt valorisante tantôt régressive... mais de là à embrasser la cause de 23 années de dictature pour des raisons purement intéressée, çà me rend malade...

  46. M jean luc Mélenchon, vous dites dans votre billet

    "J’avais dit mon pressentiment. Nul n’est plus légitime au pouvoir, quelles que soient ses difficultés, qui a fait tirer l’armée contre le peuple. L’usage de l’armée contre le peuple marque la ligne de partage dont aucun pouvoir ne revient sans s’être transformé en autre chose. Ben Ali le savait. Et comme il était irréel de l’entendre parler de cesser les tirs « à balle réelle », façon d’avouer qu’ils étaient autorisés auparavant et donc froidement délibérés. Comme elle était dérisoire cette tentative ensuite pour revenir en arrière, et gommer l’insigne stupidité des décisions prises, jusqu'à l’absurde décision criminelle de faire feu. "

    Tout à fait d'accord avec cette analyse, car depuis le 9 janvier j'ai eu le même pressentiment en apprenant que la police tunisienne (non l'armée) avait tiré sur des manifestants qui revendiquaient de meilleurs conditions de vie. J'ai été surpris que ce pressentiment ne soit pas évoqué par vous ni développé lors de votre dernier interview le mercredi 12 janvier à Question d'info l'emission de M Haziza sur LCP assemblée nationale : ce jour là il était connu que la repression du mouvement populaire en Tunisie avait déjà fait des morts à la suite de l'usage des armes par la police contre le peuple tunisien, et selon les sources on avançait entre 14 (source officielle) et 50 morts (source syndicale). Mais pas un mot sur les tirs à balles réelles, pas un mot sur les victimes.

    Un loupé regrettable me semble-t-il, de ne pas avoir mis en lumière lors de cette émission que la police avait tiré sur le peuple et fait des victimes, ce que vous faites dans votre billet quelques jours plus tard, au lendemain du départ de Ben Ali.
    Fallait-il que Ben Ali abdique pour que ces morts prennent de la valeur ?

    [Edit Webmestre : Savez-vous que l'émission dont vous parlez a été diffusée à l'antenne plusieurs fois et qu'elle a été enregistrée quelques temps avant sa première diffusion. Alors réfléchissez et reconsidérez votre histoire de "loupé"...]

  47. bastille dit :

    Oui, un processus révolutionnaire est bien engagé en Tunisie, mêlant contenu social et démocratie car c’est bien le peuple tunisien qui a chassé Ben Ali ce qui est fort différent du mouvement de la déposition de Bourguiba par le sommet de l’Etat. Le peuple tunisien s’est mis debout et il n’y a pas à faire la fine bouche : bravo !
    Bien sûr qu’il a et qu’il y aura volonté de reprise en mains de la part des possédants d’autant que les mêmes problèmes se posent à tout le Magreb, mais qui, à ce stade, peut prétendre décrire l’avenir de ce pays ?
    Un mouvement est en marche, soutenons le.

  48. Rouge Jasmin

    Le Jasmin c’est désormais le nouveau parfum, de ces jeunes tunisiens qui ont donné leur sang pour mettre fin à la corruption, l’abolition des privilèges…
    quel sublime sacrilège !
    Qui indique, qu’il n’y a pas, qu’il ne peut y avoir d’autre souverain que le Peuple.
    Pas d’autre destin que celui qu’il se choisit : le sien.
    La Tunisie vient d’ouvrir les yeux du monde sur ce qui est désormais possible : la Révolution…
    Quitte à mourir autant mourir pour les autres…
    Un peuple qui se soulève comme un seul homme...
    Ce n’est plus Rome, mais Carthage !
    J’ai la rage, pas vous ?

  49. Madeleine dit :

    Je rejoins Lebrun dans son appréciation de ton attitude, Jean-Luc, respectueuse vis à vis de ce peuple qui a osé mettre dehors Ben Ali. Tu as raison de n'avoir pour l'instant répondu à aucune sollicitation médiatique. Moi aussi, je regarde, j'écoute, j'attend. La suite peut être formidable ou désastreuse et c'est bien le peuple tunisien qui a les cartes en mains. Comme ce serait dommage que leurs espoirs soient déçus !
    D'accord aussi avec Mario Morisi, "un front de gauche élargi", il faut y croire, mais si à la ligne d'arrivée aux présidentielles il ne reste que DSK que ferons-nous, les PG, PCF, et autres gauches sincèrement décidées à ce que les choses changent ?

  50. Bernard bonnechère dit :

    Nous sommes tous des Tunisiens !

    « Tout va très bien, Madame la Marquise ! Tout va très bien, tout va très bien ! » C’est une chanson de Ray Ventura que l’on fredonnait dans les années 1950.
    Cette formule va très bien au Directeur du F.M.I. qui disait il y a peu, que la situation économique de la Tunisie était bien meilleurs qu’ailleurs où a sévi la crise. Il nous disait que la Tunisie s’en sortait très bien.
    Est-ce bien cela qu’il faut entendre et voir avec ce qui vient de se passer dans ce pays soumis à ce pouvoir dictatorial, avant qu’il voit son tyran s’enfuir piteusement.
    On découvre qu’une classe syndicale et politique est prête à mettre en place un nouveau régime démocratique avec l’appui de la population. Solidaires de tous les résidents tunisiens, ici en France, nous apportons notre soutien à toutes ces personnes qui ont refusé la honte, la soumission ou la servitude.
    Quelle leçon pouvons-nous en tirer et bien voir que derrière il y a l’implication d’un système capitaliste qui soutient à distance ces dictatures qui lui apportent en échange des richesses volées aux travailleurs exploités ou réduit à l’oisiveté ?
    Chez nous, en France, la révolte couve et la prise de conscience se fait tout doucement mais sûrement. Il nous manque encore un peu d’unité, une volonté plus marquée à nous rassembler et bien retenir que des gens « se sont bougé » pour défendre la liberté au péril de leur vie (sans défense et pour un bon nombre être «tirés comme des lapins »).
    Il nous faut tous « être des Tunisiens ! » pas pour rester béats et passifs devant le courage d’un peuple qui a refusé plus longtemps la servitude et l’humiliation, mais nous servir de cette leçon et réaliser que nous aussi nous pouvons prendre notre destin en main et refuser la dictature de l’argent incarnée par ceux qui refusent le partage des richesses. Seul moyen de garantir à toute personne de vivre dignement.
    Même si la situation, chez nous, n’est pas encore la même, il est préférable de faire le choix d’une nouvelle mais réalisable politique que nous propose avec un sens des responsabilités et une belle ardeur, Jean-Luc Mélenchon.

    Bernard Bonnechère – PG 27
    Parti de Gauche
    Membre du Front de Gauche


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