Avec Itunes
Autres lecteurs
Pour la 6e République
Plan B en Europe
En librairie
Arguments sur l’Allemagne
Vidéothèque
Les dossiers industriels
Ecosocialisme
Le premier manifeste
Traductions disponibles
L’œil militant
17jan 11
J e reviens à mon clavier avant de commencer une semaine bien ardente avec la préparation du Conseil National du Parti de Gauche qui doit tirer les conclusions pratiques des décisions, et du calendrier, établis par le Parti Communiste pour la désignation de son candidat à l'élection présidentielle. L'actualité se chargeant de donner une signification spécialement dense au contexte de cette élection, on comprend que j'évoque beaucoup ce contexte. Comme je serai à Strasbourg cette semaine pendant quatre jours, j'aurai sans doute l'occasion d'écrire sur notre façon de voir à propos de cette élection. Pour l'heure, je parle du congrès du Front National, de la révolution citoyenne en Tunisie, et de deux voyages dans les coulisses humaines de la mondialisation libérale.
Les magnifiques photos qui illustrent cette note sont dues à Guillaume Marsault que je remercie cordialement.
Le congrès du Front National a élu madame Le Pen à sa tête et celle-ci a fait séance tenante un discours d’ouverture de la campagne des présidentielles. L’extrême droite a réussi à passer le témoin de sa direction. La suite sera à couper le souffle.
Le fruit est mûr. Cette femme à poigne est maître à bord et rien ne l’en sortira, cela se sent. Elle annonce vouloir vider de sa substance l’électorat de l’UMP et je pronostique qu’elle va assez largement y arriver. Son discours a changé de génération. Les sympathisants de la droite classique l’entendent favorablement et la majorité d’entre eux souhaite l’alliance avec elle. Ils partagent les valeurs qu’elle incarne depuis qu’elle en a retiré tout le folklore des nazillons qui y restait attaché du temps de Le Pen le vieux. Dans la mesure où les Sarkozy-Hortefeux ont déjà fait faire plus de la moitié du chemin idéologique par la droite classique, pour le beau monde, ce n’est plus rien d’aller au bal avec elle. Dans l’Histoire, la fonction de tels partis et de telles gens est de prendre en charge la solution musclée quand les méthodes traditionnelles de domination de l’ordre établi ne fonctionnent plus. Nous en approchons. La solution musclée peut se décliner de bien des façons, avec bien des formes et aspects différents. La visibilité du muscle demandé sera proportionnelle à l’effort à fournir. 
Si nous, je dis bien nous, la gauche décomplexée, sommes forts, eux seront tous nus et contraints d’avancer à visage découvert. Tant qu’ils ont en face d’eux la gauche piapia, blabla, ils peuvent avancer tranquillement sous le masque. Ils se nourriront de la pusillanimité de leurs adversaires. Mais le vrai moment de Le Pen sera celui où Sarkozy s’effondrera. Sa vocation et son but sont de prendre la tête de la droite. C’est engagé. Elle cueillera un fruit mûr et bien préparé par les mois et les années d’errements et déchéance qui ont conduit la droite de De Gaulle à Sarkozy, de « l’ardente obligation du plan » à la concurrence libre et non faussée.
A présent, il faut bien comprendre que l’extrême droite n’est jamais descendue du ciel, mais de stratégies, de moyens matériels et de situations qui convergeaient d’autant mieux que leurs chefs savaient les lier en un tout qui aillent vers eux. Exactement comme pour nous. Mais dans ces sortes de situations, la sottise de l’adversaire est un levier également très puissant pour avancer. 
Madame Le Pen va être magnifiquement servie. Toutes les belles personnes vont faire de la fuite en avant face à elle. Loin de la sortir des terrains où elle veut s’installer, ils vont l’y ancrer. Par exemple, quand elle se réclamera de la laïcité, au lieu de la démasquer et de montrer qu’elle est une ennemie de la liberté de conscience et un suppôt des intégristes, ils vont lui accorder le label et montrer du doigt les « dérives auxquelles conduisent les ultra-laïques », prôner la prétendue « laïcité ouverte » et ainsi de suite. Quand elle dénoncera la mondialisation, au lieu de montrer qu’elle ne s’attaque jamais aux puissances d’argent mais seulement aux immigrés, elle jouera sur du velours. Les belles personnes montreront du doigt tous ceux qui défendent la souveraineté populaire et nous serons violemment repeints en « populistes ». J’arrête là, car chacun d’entre vous a déjà vu la pièce commencer à s’écrire sous ses yeux.
Face à madame Le Pen, il n’y a pas de digue sérieuse. Politiquement la droite n’a presque plus d’anticorps. Et le marais du centre et centre-gauche va jouer sa partition pour prendre notre camp en otage, sans complexe, de façon agressive : qui n’est pas d’accord avec le libre échange, et le moralisme sociétal est un agent de Le Pen. A la fin on nous jouera l’union sacrée, « autour du meilleur candidat seul capable gnagna ». A Berlin, un camarade m’a rappelé un fait d’histoire que j’avais oublié. Les sociodémocrates allemands, qui avaient assassiné Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, soutinrent la candidature de Hindenburg « seul capable de barrer la route à Hitler ». 
Ce fut lui qui appela Hitler à la chancellerie. Je ne pronostique pas ce cas extrême, et je ne veux assimiler aucun des protagonistes d’aujourd’hui à ceux d’hier, pas même madame Le Pen. Je veux montrer que la logique qui consiste à avoir peur de son ombre et à refuser un combat frontal quand il se présente conduit toujours au désastre. Aucune politique de gauche n’est crédible ni entrainante si elle n’affronte pas le capital financier, sa politique et ses instruments. Ceux qui vont continuer à accompagner le système seront détruits comme des Ben Ali c’est-à-dire : au moment où ils ne s’y attendent pas, par un incident qu’ils auront méprisé, du fait de gens dont ils avaient oublié le nom depuis longtemps : le peuple. Ce que ce peuple fera ensuite de sa révolte est l’enjeu de notre période. Cette question est posée à cette heure en Tunisie. La question n’est pas de savoir si cela se produira en France mais quand.
En désignant Dominique Strauss Kahn, les dirigeants socialistes vont ouvrir un boulevard à cette nouvelle extrême droite. Ils vont se présenter comme les champions de la mondialisation américaine au moment où tout le monde la vomit. Ils seront les chantres de « l’Europe qui protège », et autres sornettes, au moment ou des gouvernements aux abois, pourtant au moins aussi veules 
qu’eux, préfèrent traiter avec le gouvernement communiste chinois plutôt qu’avec les inquisiteurs de la Commission européenne et leur bras séculier du FMI. Ils le feront avec cette morgue et cette bonne conscience incapable de la moindre auto-critique qui les mène depuis leur forfaiture de 2005 et leur vote du traité Lisbonne. Les sommations arrogantes auxquelles ils se livrent déjà à l’égard de tout ce qui n’est pas à leurs ordres attestent d’un aveuglement absolument inouï. Il va falloir marcher sous la calomnie et les mépris davantage qu’avant. Avec le retour des Le Pen, la bonne société a retrouvé un diable utile qui les dispense de réfléchir et de proposer. Dorénavant, à tous les repas, nous auront le même menu : vote utile. Le vote utile fonctionne comme un cache misère qui empêche de voir la substance du vote lui-même se vider. Le refrain du vote utile, c’est l’argument qui faisait préférer Ben Ali « pour ne pas avoir les islamistes ».
On voit que je cite beaucoup la situation tunisienne. Je la crois exemplaire et nullement exclusivement tunisienne. Jusqu’ici tout s’est passé dans le plus pur déroulé déjà observé en Amérique du sud. Je récapitule. Le système financier à l’œuvre polarise à mort la société et déséquilibre totalement les rapports sociaux. Un incident met le feu aux poudres après mille signes annonciateurs dédaignés. Une éminence, souvent membre de l’Internationale socialiste, fait tirer sur la foule. Le système s’effondre en quelques jours. La revendication 
sociale devient une revendication de démocratie, c'est-à-dire de souveraineté populaire. C’est la révolution citoyenne. L’acte un est fini.
L’acte deux concrétise alors, ou pas, le mouvement commencé. Des organes de pouvoirs spontanés et populaires se mettent en place pour régler le quotidien que plus aucune autorité n’est en état de régler : sécurité, approvisionnement etc. Une Constituante est exigée. Elle est convoquée par le pouvoir provisoire qui s’installe. Dans cette phase, les réactionnaires de l’ancien régime se répartissent en deux camps, ceux qui veulent « la pause dans la révolution » et ceux qui cherchent l’affrontement. Nous allons entrer dans cette phase. Compte tenu des exactions des « Ben Alistes » ces dernières heures, on ne doit pas exclure un approfondissement spectaculaire de l’exigence démocratique de la révolution. Cela s’observa dans la Révolution des œillets – en 1974 - au Portugal. Les gens se mirent à arrêter partout, et notamment dans l’entreprise, les « agents de la police politique ». Il s’agissait de les empêcher de nuire. Il n’y avait aucun plan d’ensemble, aucune idéologie dans cette affaire. Juste une précaution. Le résultat concret fut que toutes les directions d’administration et d’entreprise furent décapitées. Dès lors, des comités se mirent en place pour assurer la continuité de l’activité et la diriger. Alors la révolution citoyenne pris un nouvel essor. C’est une autre histoire. Ce que ces situations démontrent, c’est qu’il existe une dynamique de ces sortes de moments de l’Histoire. Aucun « programme » politique, aucune idéologie n’est proclamée. C’est la loi de la nécessité qui s’exécute à partir de besoins simples que la société 
doit accomplir pour des raisons de conservation élémentaires. La révolution citoyenne désigne ce processus en lui donnant le nom de son mode d’action et la finalité qu’elle vise.
Cette semaine m’a placé à deux reprises au contact du monde tel que la finance l’a remodelé. Je suis d’abord allé faire une visite au squat de Jeudi Noir, rue Matignon. Il y avait déjà eu beaucoup de délégations surtout le premier jour de l’occupation. A ce moment-là, le ministère de l’Intérieur était sans doute extraordinairement vexé de s’être fait rouler dans la farine à cent mètres de sa propre porte. Les comportements étaient très durs sur place. Mes camarades élus régionaux et parisiens étaient bien présents dans ces heures-là. Je ne le raconte pas parce que tout le monde l’a lu et vu à la télé. Moi je faisais partie de la deuxième vague de ceux qui venaient, histoire de montrer que l’occupation est vue et protégée par un large arc de forces politiques et de personnalités. Il n’y avait aucun risque à être là, à ce moment là, et mon passage a donc été parfaitement paisible. Ce qui m’a frappé, c’est l’audace des jeunes femmes et hommes qui sont là et qui ont monté l’opération. Et aussi leur courage. Oui, c’est surtout cela qui m’a impressionné. Je suis toujours sensible à l’aspect humain de l’engagement, à ce qu’il nous apprend sur les autres et sur nous-mêmes. J’ai toujours pensé que l’action politique en même temps qu’elle est une action sur la cité est une action sur soi-même. On se transforme en transformant le monde. En tous cas, en voyant cette nouvelle génération de lutteurs, si mixte aussi, j’étais joyeux. Je trouve tout cela très réconfortant, si je tiens 
compte de la morosité et résignation ambiante dans les catégories sociales dont ils sont issus. Je parle de la classe moyenne. Ensuite, j’ai appris beaucoup de choses en bavardant avec eux. Les choses que l’on apprend de cette façon sont celles que l’on mémorise le mieux. Et comme vous le savez, pour ce que j’ai à faire, j’ai intérêt à apprendre beaucoup pour clouer le bec au parti de «mais-avec-la-mondialisation-vous-savez-bien-que-ce-n’est-pas-possible». Comme d’habitude, la finance est au cœur du problème. Et donc des solutions. S’il y a tant de mètres carrés vides, m’a-t-on expliqué, c’est que les mètres carrés vacants sont considérés comme fluides, c'est-à-dire rapidement vendables. Dès lors, le patrimoine considéré est de « meilleur qualité » pour un financier. La note du possesseur monte. Il donne accès alors à de meilleurs prêts. Ainsi un géant a-t-il acheté 13 000 logements à Dresde pour les garder vides afin d’avoir une meilleur note au moment d’emprunter pour une opération à Hong Kong. Les sdf, les mal logés, ceux qui dorment dans leur voiture ou au camping, comprendront sûrement que la « compétitivité-de-nos-entreprises-dans-la-mondialisation-les-chinois-les-indiens-comment-faites-vous-monsieur-Mélenchon pour financer » donne du sens à leur souffrance.
Ensuite je suis allé à Roubaix. Mon rendez-vous était à l’EDHEC, puissante et riche école privée de commerce, où l’on m’avait invité pour présenter mes vues. Je laisse de côté pour aujourd’hui la question de savoir si je devais y aller ou pas, vu qu’il s’agit d’une école privée et que le débat était parrainé par des banques. Je dis juste que c’était agréable et qu’il était temps d’aller labourer la terre des certitudes au cœur même de la machine à inculquer les préjugés. Erwan Guého dans 
une interview pour Nord éclair m’a demandé : «Quel est le message que vous souhaitez adresser aux étudiants de l'Edhec ? » Voici ma réponse : « Pour un responsable politique de ma génération, le premier devoir est de donner le goût de l'esprit critique et de la pensée libre aux jeunes générations. C'est un devoir fondamental car, contrairement aux apparences, notre époque est frappée d'une tyrannie intellectuelle selon laquelle il n'existerait qu'une vérité économique, la concurrence libre et non-faussée. Ce genre de matrice intellectuelle formate les esprits, parfois sans même qu'ils s'en rendent comptent. » Et ensuite, voici sa question qui est une parfaite illustration de ce que je venais de dire : « Votre principale difficulté n'est-elle pas de passer d'une certaine adhésion de l'opinion à vos idées à la conviction que vos propositions sont réellement applicables ? » J’ai répondu sagement. « Bien évidemment ! Mais cela est aussi vieux que le combat socialiste. A l'époque de Jean Jaurès déjà, certains lui reprochaient de ne pas pouvoir « chiffrer son projet » socialiste. L'une des forces que nous avons eu lors du mouvement pour la défense des retraites, c'est de démontrer par des chiffres que nos propositions tenaient la route. La grande bataille, c'est la bataille de la crédibilité. »
Mais avant cette soirée somme toute assez tranquille, je suis allé à la rencontre des syndicalistes CGT en lutte de l’entreprise Camaïeu. En tous cas ceux qui pouvaient se libérer à ce moment-là. En fait c’était bien les principaux animateurs de la lutte. Le hasard a fait que deux élus socialistes se sont joints à nous pendant la rencontre. Ils avaient décidé de profiter de l’occasion pour remettre le chèque de soutien de leur section aux grévistes. Un geste apprécié et tellement rare ! Télé et radios qui se trouvaient là n’en ont pas perdu une miette et c’est très bien ainsi car cela devrait donner des idées à d’autres. Bon. C’est secondaire. Les gens avaient des valises sous les yeux. Deux camarades sont arrivés en retard le temps d’avoir pris leur douche. L’un paraissait épuisé. Mais si maitre de lui ! J’ai été accueilli par un militant aux traits tirés et qui vibrait encore de la journée de 
négociation. Dans la salle c’est une militante qui prend le relais. Elle sourit, elle blague. Elle aussi est épuisée. Quand elle s’est levée ensuite j’ai pris conscience de ses deux béquilles. Je l’interroge, un peu taquin parce que je sais que les gens n’aiment pas se montrer diminués et qu’une petite blague vide la gène. « Alors qu’est ce qui s’est passé ? », lançai-je ? Et elle avec le sourire : « trois accidents du travail ! Mes pieds c’est plus ça !». Et comme c’est moi qui accuse le coup, elle me lance avec un sourire : « c’est rien, il y a pire, on ne va pas se plaindre quand on voit ce qui se passe pour d’autres ».
Ici, les gens sont payés en moyenne 1050 euros par mois. La moitié des postes de travail est tenue par des intérimaires ou des contrats à durée déterminée. Leur boite est une multinationale qui compte près de 1000 magasins dans le monde dont le chiffre d’affaire est estimé à 1 milliard d’euros. Le bénéfice cette année a été de 100 millions. L’entreprise appartient au deux tiers au fonds d’investissement britannique Cinven. De plus, voila deux ans que les salariés ne touchent aucune prime d’intéressement, car les bénéfices récoltés à l’étranger ne remontent pas sur l’entreprise mère qui organise la répartition des marchandises livrées en Europe et en Asie qui se fait là à Roubaix. Donc c’est 1050 euros secs. C’est peu, très peu, même à Roubaix. Je raconte tout ça pour situer l’ambiance de la lutte. Le patron est parti en retraite et le nouveau est arrivé depuis huit mois. Celui qui est parti a levé ses stocks options. 23 millions ! Ok ? 2000 ans de paie mensuelle des employés. Ceux-ci se sont donc permis de réclamer 150 euros par mois. Et aussi la conversion de 200 postes d’intérimaires en CDI. Bref : le communisme dans sa version la plus dure, non ? Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est qu’il y a eu des gens des bureaux qui se sont joints à l’occasion aux gens de l’atelier. Et les grévistes ont bloqué les sorties de camions. Dès lors, a commencé une logique de répression qui serre le cœur quand on voit qui est aux prises. Un côté des gens du rang, luttant pour leur survie économique, des femmes seules élevant 
plusieurs enfants, de l’autre des pontes qui viennent d’arroser l’un des leurs d’une pluie d’or. Une intersyndicale CGT-CFDT-FO s’est constituée pour la lutte et elle a tenu bon jusqu’au bout. La direction, elle, a joué la peur en menaçant de sanctions lourdes les « meneurs de la grève » (dixit la presse) qui entravent la sortie des camions. Dès lors la lutte s’est concentrée sur le refus des sanctions. Les grévistes, souvent nouveaux dans l’action refusaient que leurs camarades soient punis. Ils ont pris sur eux de relancer le combat alors même que la presse donnait la mobilisation comme moribonde. Quand je suis arrivé à l’union locale CGT, un protocole de fin de conflit venait d’être signé. «Ce n’est pas un accord" insiste le délégué de l’entreprise. On comprend sa froideur. Bilan : cinq postes transformés en CDI et la négociation annuelle obligatoire avancée de quinze jours pour toutes les questions de salaire. Mais je suppose que beaucoup savent où est l’épineux dans ce type de contexte. C’est le paiement des jours de grève. Il n’y en aura pas. Notre bon maître a dosé avec une balance sadique les punitions : ceux qui ont fait grève trois jours seulement pourront les compenser en rendant des RTT. Ceux qui ont entre trois et six jours de grève n’auront pas cet « avantage » pour les trois derniers jours. Leurs jours de grève seront retenus cependant, par faveur bienveillante spéciale, sur plusieurs mois. Le knout est tenu de main ferme, on le voit. Mais est-ce que cela durera toujours ? Ces gens simples, ces travailleurs étaient fatigués et plutôt à bout de nerfs. Mais nullement démoralisés.
Post scriptum. Vous aurez noté que je ne commente plus mes démêlés avec les médias. Vous décryptez en général assez bien ce qui se passe. Quelques nigauds continuent à croire ce qu’on leur montre et ce qu’on leur dit. Mais ils progresseront à mesure qu’ils auront compris la différence entre une arène et miroir, même déformant. Ainsi après la nouvelle provocation à la clôture des vœux du Parti de gauche. Je ne l’évoque que pour adresser un signal amical de vieux compagnonnage au journal « Témoignage chrétien » où la personne travaille en tant qu’étudiante stagiaire, je suppose. Je m’empresse de dire que jamais elle ne se présenta, ni ne dit pour quel journal elle travaillait. C’est moi qui lui ai demandé qui elle était car tout le monde était parti sauf l’équipe de Canal +. Elle répondit « étudiante » et c’est sur ma demande qu’elle précisa en quoi elle étudiait. Je pense que tout le monde peut comprendre que je ne devine pas dans un bar vide qu’une personne qui prend des notes en m’écoutant est une journaliste de « Témoignage Chrétien ». Ni ne sera surpris que je m’enquière de savoir qui est là, à quelques mètres de moi, dans mon dos quand je parle, sachant que j’ai déjà été agressé plusieurs fois par des folles, ce dont je ne parle pas pour ne pas susciter des vocations. Ni que je réagisse mal quand alors que je me détourne je suis provoqué par un « alors, je ne suis pas intéressante, c’est ça ! ». Et que je sois ulcéré de la voir aussitôt se tourner vers les caméras de ses confrères pour me pourrir en trente secondes avec, en plus, des allusions vicieuses du genre : « il m’avait repéré depuis un moment, j’étais la seule jeune femme ». Ce qui prouve qu’elle n’est pas observatrice, par-dessus le marché.
S’agissant de ma rencontre avec Demorand sur Europe 1, vos réactions ont été si nombreuses que je n’y ajoute rien. J’ai relevé le papier d’Acrimed comme spécialement synthétique. Après quoi, dans la mesure où monsieur Demorand aura été le premier journaliste à admettre qu’il pouvait en partie avoir tort, fait sans précédent dans la caste, et comme beaucoup d’entre vous me l’ont suggéré, j’irai sur son plateau dimanche prochain, sans haine, sans rancune.
331 commentaires à “De Tunis à Roubaix, après Ben Ali, depuis Marine Le Pen.”
» Flux RSS des commentaires de cet article
Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive
@ermler (#47)
Les positions de Chevènement semblent très proches de nôtres. Hélas, il a beaucoup trop d'ego pour rallier un Front de Gauche conduit par une personnalité aussi forte que celle de Mélenchon.
Tiens, je ne savais pas que le FdG était "conduit" par Jean-Luc. Comme quoi...
Les positions de Chevènement sont en fait très éloignées du Front de Gauche, et sur des points fondamentaux. Il suffit pour s'en convaincre de relire les déclarations publiées par le PG, le PCF et le MRC lors de la rupture des négociations pour les élections régionales. Que ce soit sur les questions institutionnelles (le jacobinisme de Chèvenement s'accorde mal avec la volonté de décentralisation du FdG), que ce soit sur les questions de politique économique (difficile de faire avaler à Chevènement la "sortie du nucléaire"), que ce soit sur la politique d'immigration (Chevènement a clairement manifesté son opposition à la "régularisation de tous les sans papiers" réclamée par le FdG), pour ne donner que quelques exemples.
Il ira à la présidentielle "par devoir" dit-il. Puisqu'il est "le seul capable de porter ces valeurs" etc....
Bref, JPC cultive d'abord son "moi".
Je trouve cette accusation parfaitement gratuite. Il est clair que personne, dans le spectre politique, ne se propose de "porter" les valeurs que Chevènement défend avec une rare cohérence depuis plus de vingt ans. Pourquoi lui reprocher alors d'utiliser la tribune des élections présidentielles pour les faire connaître ? On peut être ou pas d'accord avec les positions de Chevènement. Mais l'accuser de "s'occuper de son moi" me paraît franchement un manque de respect que rien n'autorise.
@ermler 47
Tout à fait, c'est aussi ce qui me semblait.
Cela fera donc quelques voix de moins encore....
En meme temps, cela fera quelques voix de moins au FdG, mais aussi, et surtout! au PS, donc un coup de pouce au FdG pour passer devant... difficile à prévoir en chiffre évidemment, mais ce serait mieux qu'il rejoingne le FdG, car les voix retirées ainsi au PS, iraient au FdG,
mais bon là je rêve
Jean-Luc Mélenchon
Je reviens vers vous à propos de la Tunisie.
Déjà analyser le mouvement de révolte et définir si c'est une révolte, un mouvement d'insurrection sociale et civique, une révolution "intérieure" ou une révolution qui peut se propager et faire des émules dans différents pays arabo-musulmans d'Afrique ou du proche et moyen orient.
Pour avoir vécu plus de dix années en Tunisie, je connais un petit peu le coin.
La société civile tunisienne a toujours été du modernité qui tranche avec les deux autres pays du Maghreb.
Une forte classe moyenne éduquée, instruite, diplômée structure cette société civile et la modernité de ce pays notamment sur la question du statut ou de la dignité de la femme est très affirmée. Mais ce pays aussi sert de "bases arrières" à différentes activités délocalisées d'entreprises françaises ou européennes que se soit dans le domaine du textile ou encore dans différentes versions de plateformes multi modales des techniques de communication et de gestion téléphonique de la clientèle pour grands groupes transnationaux ou européens avec par exemple la ventre par correspondance. La Tunisie est aussi un pays attractif sur le plan touristique et un vaste complexe d'accueil hôtelier et de loisirs fait venir une clientèle bobo ou assez friquée. La dictature Ben Ali n'était pas repoussante pour ces classes moyennes ou aisées françaises ou européennes.
Si le "clan" Ben Ali s'effondre, la société civile et économique Tunisienne par contre ne s'éffondrera pas car les gens des pays riches pour les raisons "de plaisirs" dont j'ai parlée l'empêcheront. La "Révolution" sera donc libérale et capitaliste !
@ Papa (35) et à Obelix (33)
Selon vous, Mélenchon monopolise les interviews sur les médias.
Question : qui décide de la venue d’un personnage politique sur un plateau ?
Est-ce le personnage qui s’impose, ou le responsable de l’émission qui invite ?
Prenons le cas de Piquet, par exemple. Je n’ai trouvé qu’une vidéo le concernant…et c’est sur le blog du FdG. Pourtant, il a déjà fait parler de lui, inscrit au NPA, en adhérant au FgdG dès mars 2009, se séparant ainsi de Besancenot, dont il aurait critiqué « l’attitude folle ». Les médias sont pourtant restés indifférents à cet événement.
Avec J-LM, les organisateurs savent qu’il y aura du sport, donc de l’audience.
Mélenchon n’est responsable que de l’acceptation, me semble-t-il.
Pourrait-il se faire accompagner ou se faire remplacer ?
Cela me paraît douteux.
Jean-Luc Mélenchon : En désignant Dominique Strauss Kahn, les dirigeants socialistes vont ouvrir un boulevard à cette nouvelle extrême droite.
Sa médaille est devenue une breloque d’infamie.
http://www.youtube.com/watch?v=xEA9X6j7b_U&feature=player_embedded#
C’est DSK que le PS nous propose pour 2012? J'espère qu'ils vont éviter de faire cette sinistre erreur, sans quoi la prophétie de Jean-Luc a toute les chances de se produire.
Une grande majorité de français en a marre de la langue de bois du gouvernement et rejoignent vos idées sur le capitalisme, les banques, l’Europe, …. Mais un des problèmes des français qui vivent dans les banlieues de grandes villes dont je fais parti sont confrontées, mais cette situation tend à se généraliser, c’est que le taux de personnes issues de l’immigration dépasse 50% aujourd’hui. Et nos enfants scolarisés dans les écoles publiques pâtissent du niveau général d’éducation devant le niveau d’enseignement des parents issues de l’immigration, je pèse mes mots car c’est toujours délicat de s’exprimer sur ce sujet (ex : devant l’hypocrisie du procès Zemmour (même s’il faut être contre comme les médias présentes les choses comme vous l’avez si bien dit)). Les enfants reviennent de l’école en parlant quelques mots d’arabes, la plupart des mères de familles porte le foulard, la robe, dans les cantines il n’y a pas de porc, les enfants qui rentre de l’école en parlant avec l’accent des banlieues, alors bien sur je ne suis pas pour élever mes enfants dans une cloche de verre et cela me permet de corriger en temps réel mais cela est lourd et lorsque les enfants (6,7 ans) parlent entre eux ou qu’ils nous demandent pourquoi il y a beaucoup d’arabes à l’école ?. Ce sont des sujets importants qu’on ne peut pas mettre de côté, c’est une des grandes préoccupations des français. Le FN en a fait son jardin, et la droite essaye de s’en approprier. Mais ces préoccupations ne doivent pas être de droite ou de gauche tout comme l’écologie de doit pas être cantonnée à gauche. C’est toujours délicat d’aborder ce sujet sans déraper mais on peut en avoir à dire sans être raciste. C’est pourquoi je pense que vous auriez tout intérêt a aborder ces sujets qui divisent et qui rapprocheraient.
@ 5 JL
Ce n'est pas nous qu'il faut convaincre, nous avons compris depuis longtemps quoi que vous en pensiez, y compris les conséquences de la mondialisation libérale à l'oeuvre au delà des problèmes de mediacratie et de reproduction oligarchique.
Cher Monsieur, merci pour votre critique qui me parait parfaitement recevable, et qu'il faut prendre en compte !
Cependant, ne croyez vous pas que pour des gens qui ont si bien compris les problèmes qui se posent, ils pourraient inviter sur les plateaux d'autres intervenants que les "panels" castés par France 2 et/ou France 5 (Calvi) ?
La démocratie aurait beaucoup à y gagner, le fonds aussi, et Jean Luc Mélenchon n'aurait pas alors à défricher un terrain vierge !
Tunisie : on leur vole leur victoire, la bande à Ben Ali reste aux commandes.
« 16h45. Mohammed Ghannouchi, dernier Premier ministre du président tunisien déchu Ben Ali, a annoncé lundi la formation d'un gouvernement d'union nationale, comportant trois chefs de partis d'opposition, et six membres du précédent gouvernement, conservant les postes clés. Cette équipe est chargée de gérer la transition jusqu'à des élections présidentielle et législatives, d'ici six mois. »
http://www.leparisien.fr/crise-tunisie/en-direct-tunisie-le-premier-ministre-reconduit-3-opposants-au-gouvernement-17-01-2011-1231005.php
Les seconds couteaux et les porte-flingues du Parrain prennent sa place, ça reste dans la famille et ce n’est pas Francis Ford Coppola qui a écrit le scénario.
La dictature light va siccéder à la dictature hard, mais ça reste du porno, gore ?
Un « pitch » qui devrait plaire à la Sarkozie.
On passe directement de la Révolution à la Restauration,
Touristes, revenez !
@ Pulchérie D
Dites moi amie, depuis quand il y a un faubourg (Fg) de gauche, méfiez-vous il y a des lapsus révélateurs, hi, hiiiii…
Effectif, c'est les directions des antennes qui invitent les personnalités politiques, et non les journalistes, normalement ; en ce qui concerne son altesse sérénissime S 1er, c'est autre chose, mais enfin ça tout le monde le sait.
Je ne sais pas si on mesure bien a quel point il y a une continuité d'idées et de stratégie entre Sarkozy et les Le Pen. C'est un fait tout a fait nouveau et à mon sens essentiel dans la période qui vient. Faire reculer le FN c'est faire reculer toute la droite, la lutte politique et idéologique contre le FN (qui n'est "que" l'extrême de la droite) est prioritaire mais ne doit pas se faire sur le terrain que nous désignent les Le Pen, c'est a dire ces dérapages racistes bien contrôlés, mais sur toute leur politique: quand Sarko réduit l'impôt sur le revenu, Le Pen le supprime, quand Sarko ne renouvelle pas un emploi sur deux de la fonction publique, Le Pen appelle a détruire la fonction publique... Les Le Pen sont en train de reprendre a leur compte la stratégie de Sarko. Je pense qu'il faut s'inquiéter sérieusement et jl Mélenchon est a ma connaissance le seul en ce sens (l'huma de samedi minimise de façon caricaturale le sondage de Marianne !) c'est quand même incroyable que des gens qui souffrent de Sarkozy en redemandent avec Le Pen ! Il y a un moment ou le mensonge ne pourra plus passer.
Je voudrai dire a quel point l'élan et la lucidité de jl Mélenchon sont magnifiques. Merci de votre intelligence, merci de votre courage, ce ne doit pas être facile tous les jours!
@ JULES IMPRÉCATEUR
Ton post numéroté 59
17 janvier 2011 à 17h48
Je partage le contenu de ton commentaire.
Je précisais un peu cela dans mes deux commentaires sur ce fil et le fil précédent.
Le supériorité des intérêts économiques sur les intérêts démocratiques ou encore populaire. Cette supériorité économique est valade tant du point de vue Tunisien qu'Européen. Les deux rives de la Méditerranée sont liées tant par l'Histoire que par les intérêts économiques.
La "Révolution" Tunisienne (est-ce une révolution ? Pour ma part, je pense que nom, trop superficielle, trop aléatoire, trop ciblée, ne mettant nullement en cause la société capitaliste du libre échange et notamment les échanges économiques et touristiques entre la Tunisie et l'Europe. Bref, je reprécise : la "Révolution" sera libérale et capitaliste bref donc les affaires continueront et l'accaparement fera de même. La saison touristique va bientôt ouvrir dans quelques semaines et là, ne vous en faîtes pas les choses seront rentrées dans l'ordre.
L'opposition a été atomisée, le parti Ben Aliste en décomposition (déjà pas mal avancée depuis quatre années), se transformera en divers petits partis tous "se disant" démocratiques et les mêmes classes politiques et sociales (bourgeoisie, classes moyennes) et "mafieuses" (clans familiaux et politiques et propriétaires fermiers).
La "révolution de Jasmin" comme les médias la nomme de manière inexacte n'est en fait pas une révolution mais une insurrection sociale qui a entraîné la chute d'un clan. D'autres clans prendront la relève? N'en doutons pas !
@ Pulchérie
Si je peux me permettre, l'invitation des politiques sur les plateaux se décident en comité de direction, en fonction de l'évènementiel et surtout de l'audimat.
JL Mélenchon a le vent en poupe, il attire des auditeurs ou téléspectateurs, alors il est invité.
Mais attention, chaque journaliste " petite cervelle " va vouloir se le faire.
Alors que la salsa des explications et des atténuations a posteriori bat son plein au sujet de la Tunisie, j'ai dégoté un petit article où le FMi félicite les autorités tunisiennes... c'est daté de juin 2010...
Faites un tour, c'est instructif...
http://www.euromed-capital.com/spip.php?article397&lang=fr
@Pulchèrie #55
C'est bien ce qui m'agace un peu qu'à 16 mois des élections ce soit douteux que Jean-Luc Mélenchon puisse être épaulé !
Analyse intéressante de la situation tunisienne par un chercheur en science politique.
http://www.mediapart.fr/club/blog/jean-francois-bayart/170111/indecences-franco-tunisiennes
60 - Phil30
"C'est quand même incroyable que des gens qui souffrent de Sarkozy en redemandent avec Le Pen !"
Les électeurs en majorité ne lisent pas les programmes politiques dans les détails ou n'ont pas idée des conséquences dans leur vie réelle de l'application de ces mêmes programmes. Ils ne savent pas non plus comment marche l'État et la République dans ses rouages institutionnels et sociaux et ils n'ont aucune idée de la sophistication financière du capitalisme contemporain qui pompe tout le gain des richesses produites et toute leur énergie. Par analogie, je viens d'entendre que le boucher " bébé doc ", l'ancien dictateur Haïtien, a été acclamé à son arrivée à l'aéroport de Pointe-à-Pitre. Une partie du peuple ignorant et oublieux de son histoire attend un " Sauveur ". S'il n'y a personne en face, le "Sauveur" rigole de "l'infantilisme-indécrottable-du-peuple" et rafle la mise. Il faut trouver les voix nouvelles de l'éducation politique et faire en sorte que l'Histoire parle encore aux vivants.
Pardonnez moi, j'essaie d'enrichir le sujet Tunisie et m'enrichissait moi même, culturellement...
Extrait de http://www.kapitalis.com
"Selon des estimations de Werner International datée de 2007, le coût salarial horaire moyen des opérateurs textiles est de 1,02 dollar US en Egypte, 2,01 en Tunisie et 2,62 au Maroc, contre seulement 0,55 dans la Chine intérieure et 0,85 dans la Chine côtière. Au Vietnam, ce coût descend jusqu’à 0,46. En 2002, ces coûts étaient de 1,77 dollar US en Tunisie contre 0,65 en Chine : l’écart s’est donc accru en cinq ans, rognant sur la compétitivité du textile tunisien.
Par ailleurs, les coûts de production complets (dont matière, énergie, financement, logistique surtout...) demeurent au Maghreb deux à trois fois supérieurs à ceux de la Chine. Et pour cause : dans notre région, le schéma est celui d’une industrie de la confection qui ne dispose pas d’amont textile et importe de plus en plus de tissus chinois, tout en continuant de travailler à façon pour les enseignes européennes.
Résultat des courses: «en dépit d’un partenariat Euro-Méditerranée privilégié, le textile et l’habillement africains ne représentent désormais que 1% des importations de produits manufacturés de l’Union Européenne (UE). En parallèle, les filières textile et habillement pèsent en 2008 près de 20% des exportations chinoises vers l’Afrique (9 milliards de dollars)», note Noel Isorni, expert du Crédit agricole (France). " Malek Neili
@ Sonia Bastille et tous les autres,
Je partage votre ressenti sur les évènements Tunisien. En fait tout comme vous je pense que ce n'est pas encore une Révolution, mais une révolte mature, pleine de bon sens.
Une révolte contre l'injustice criante et les privilèges.
Les médias faussent la vision des évènements, ils mentent lorsqu'ils disent :
Qu'il s'agit d'un mouvement social, pas d'un soulèvement
Que Ben Ali a permis l'émancipation de la femme et l'éducation du peuple
Que ces révoltes sont causées par le faux taux de chômage des jeunes et le coût élevé des produits de base.
Ce le système qu'ils ne veulent plus.
A lire : http://www.michelcollon.info/La-Tunisie-a-decide-d-en-finir.html
Bonsoir Mr Mélénchon !
Heureux de vous lire. Vraiment très intéressante cette note. J'aime bien quand vous prenez du temps pour nous expliquer votre point de vue. A ce titre votre description de la montée du FN est assez inquiétante, car elle semble inexorable. Peut être faut il que notre pays passe par là pour revenir à notre modèle de société que nous chérissons tous ici ! Je voulais dire aussi que votre message est entendu par beaucoup, travailleurs, mais aussi par de petits employés et même cadres qui en ont assez de la société actuelle néo-libérales du chacun pour soit. Car même chez les gens en CDI et cadres combien de petits salaires ! pour des tâches équivalentes à des cadres avec par contre pour eux un gros salaire. La France est devenue un pays d'inégalité, où l'inégalité est devenue le moteur.
Ne doutez jamais que vous représentez des millions d'entre nous et que c'est le peuple qui vous élira, ce peuple avec toutes ses réussites, sa richesse diverse et tous ses problèmes et pour certains sa pauvreté.
Amitiés politiques.
Didier.
@ Jean ai Marre
Les gouvernements des présidences Bourguiba et Ben Ali ont beaucoup fait pour l'émancipation par le juridique (statut de la femme tunisienne, laïcité) et aussi le haut degrré d'éducation, d'instruction avec force de diplomés de la cela personne ne peut le nier. Après, l'émancipation sociale, l'égalité des droits, la richesse commune mieux partagé n'ont pas suivies comme dans de nombreux pays occidentaux démocratiques mais aussi capitalistes sauf du temps des trentes glorieuses ou des périodes immédiates après guerre (seconde guerre mondiale) et reconstruction économique et matérielle et construction sociale par l'état providence.
Le régime Ben Aliste était un régime qui après deux années disons relativement "démocratiques" a fortement dévié puis dérivé vers un état policier, clanique et accaparateur. Les ingrédients de la révolte étaient déjà là à l'origine des premières années du régime de Ben Ali.
Le gouvernement d'unité nationale continue, perpétue, cette organisation clanique, policier et accaparatrice.
Mais si toute notre attention doit se tourner vers la Tunisie (nouvelle terre promise des révolutionnaires de tout acabit, Chevez et Moralès doivent en être rouge de jalousie !) ne serait-il pas temps de regarder aussi du côté du peuple Ivoirien oppresser par l'accaparateur Gbagbo ?
La Tunisie:
Je suis inquiet de voir un membre du sérail Ben Ali comme 1er ministre. Je suis inquiet de voir reconduit le ministre de l'intérieur, de la défense. Six mois pour organiser des élections c'est long.
Marine Le Pen:
MLP a énoncé des propositions concernant les traités européens et l'euro qui sont trés claires. Il faut sortir des traités et de l'euro. Dupont aignan dit la méme chose. C'est clair net et précis. Je pense que le front national aura beaucoup d'échos dans toutes les populations qui souffrent des délocalisations et de la mondialisation. Le parti de gauche aurait été bien avisé de proposer une analyse exhaustive sur les traités européens, l'euro, etc... le pour et le contre, les avantages et les inconvénients de la sortie des traités et de l'euro et le recouvrement de la souveraineté pleine et entiére de la France. Il ne faut pas laisser à MLP le monopole des propositions.
Vote utile:
je suis tout à fait d'accord avec 8/FPA. Au premier tour je voterai pour Jean-Luc Mélenchon et s'il n'était pas présent au 2éme tour, ça sera abstention ou vote blanc.
Bonsoir Mr Mélenchon,
Bien sûr, nous nous sentons proches des Tunisiens qui veulent prendre en main leur destin. Mais la situation est fragile. Vous évoquez l'Amérique du Sud et l'issue positive, mais il y a aussi l'Iran (notamment), la révolution de 1979 après la tyrannie du Shah, l'espoir... puis les Mollahs. Et ce peuple est pourtant bien plus proche de nous que nous l'imaginons souvent (la référence à la résistance française sous l'occupation est très présente), plus jeune, déterminé, et le PC y était puissant à l'époque. Tout est possible, mais rien n'est gagné.
Sur le FN : Tours était une ville assiégée. Assez paisible d'habitude, on y voyait samedi (manif contre-FN) des flics et CRS partout, la police SNCF à la gare (jamais vu avant), les grilles anti-émeutes sur les camionnettes de police, un hélico en permanence au-dessus de la ville ; une atmosphère d'occupation.
Manifs des Sanofi-Aventis la semaine dernière (Paris, Montpellier), dont aucun média n'a parlé. Les visiteurs médicaux (essentiellement visiteuses d'ailleurs, les toubibs étant majoritairement des hommes) sont virés par wagons ; évidemment, avec le Mediator on se réjouit de cette baisse d'influence des labos ; et si on utilisait leurs compétences dans une institution indépendante chargée de conseiller les toubibs pour une bonne pratique thérapeutique ?
8 à 13.000 morts en France chaque année car les toubibs prescrivent des médocs incompatibles ; c'est 2 à 3 fois les morts des accidents de la route ; on en parle bien moins. Et les "dépistages" qui découvrent de "faux malades", traités, estriopié(e)s à vie. Sans parler des tests de médocs fait de plus en plus en Inde, dans des conditions plus que douteuses.
"Santé !" comme on dit le verre à la main...
@Sonia Bataille : comme tous, j'ai applaudi à l'inssurrection civique tunisienne, mais je rejoins un peu ton ressenti. Attention à ne pas donner à cette inssurrection un souffle marxisant qu'elle n'a pas à mon sens (je pense que c'est d'abord une famille de mafieux qui ulcérait le peuple du fait de son autoritarisme et de l'accaparemment des richesses) pour ne pas se décrédibiliser.
Après, je vous rappelle que des camarades tunisiens des partis de gauche d'opposition étaient présents à notre congrès, et le côté atomisé de l'opposition de gauche tunisienne était visible. Pendant des années, ils ont du sans doute consacrer une grande partie de leur énergie à ne pas se faire prendre, à lutter pour leurs camarades en taule ou autre, et ont peu fait (à ma connaissance) le travail d'analyse et de propositions pour un éventuel "après" Ben Ali. Avec ce gouvernement d'union nationale, je doute qu'en 1 mois on puisse faire le travail qui devait être fait depuis des années (du fait aussi de l'opacité de la main mise de la famille Ben Ali, et donc de l'opacité des leviers à disposition).
Par contre, comme bon point, il y a le haut niveau d'éducation de la population qui me fait rester optimiste.
Même si on a tendance à donner à cette inssurection un côté révolutionnaire (façon Cuba) qu'elle n'a pas, ce qui compte, c'est son impact dans la médiacratie, et celui qu'elle aura auprès des populations arabophones (notamment algérienne, marocaine et égyptienne) qui croupissent également sous la main de fer de mafieux accapareurs de leurs richesses.
Il y a quelque chose d'étrange dans la montée de Marine Le Pen.
Lorsque l'on étudie l'ensemble des élections cantonales depuis les régionales jusqu'à la fin 2010, on ne repère aucun souffle nouveau du Front National. Le rapport droite/gauche n'évolue que légèrement en faveur de la gauche. Le seul élément nouveau est le rapport de forces au sein de la gauche où l'on voit les candidats communistes et du Front de Gauche monter fortement au détriment du PS.
A ces cantonales ont voté plusieurs dizaines de milliers de citoyens, dans des cantons très différents, géographiquement ou démographiquement. C'est un vrai sondage grandeur nature. Réel. Pas avec 800 personnes qui répondent au téléphone et dont les résultats bruts sont corrigés par des méthodes diverses.
Donc le Front National n'y progresse pas. C'est un fait. Tout le monde peut reprendre l'ensembles des cantons, additionner, calculer les pourcentages,... Rien n'y fait, on peut recompter dans tous le sens, le FN n'a pas bougé. Par contre oui le Front de Gauche a progressé et de façon importante.
Alors à quoi rime la campagne actuelle pour nous présenter la Marine comme la future madame deuxième tour ? C'est du pur marketing et ça marche parce que le marketing ça n'est pas que du pipeau.
L'objectif est clair : barricader l'élection présidentielle entre la droite, le repoussoir de l'extreme droite et le changement façon FMI.
D'où l'extreme importance de gagner ces cantonales et de réaliser au niveau national les scores promis par l'ensemble des partielles locales de ces derniers mois. Montrer concrètement par ce vrai sondage sorti des urnes qu'une autre solution existe et que voter Front de Gauche ça n'est pas condamné Sarkozy à rester à l'Elysée. Casser la propagande du vote utile pour faire barrage au FN. C'est le 20 mars que nous pourrons réduire à néant l'argument du vote utile qui en dernier ressort sera le seul argument du PS. Ces cantonales sont de fait le premier tour de la...
Vous avez raison quand vous dites que madame Le Pen est le diable de confort du système. A la lumière de ce qu'elle dit il semble qu'il y ait une différence flagrante entre le fond de l'idéologie et ce qui est visible et audible.
Voici un lien ou elle se fait "laminer" par jean jacques bourdin sur RMC à propos de la marseillaise : http://www.rmc.fr/editorial/143714/quand-marine-le-pen-seche-sur-la-marseillaise/
C'est trop drôle.
@ - 74 - Michel Matain
"Il y a quelque chose d'étrange dans la montée de Marine Le Pen".
Je crois que tu as raison, ce ne serait pas la première fois que les sondeurs nous mèneraient en bateau. J'ai moi aussi remarqué qu'à toutes les dernières élections le Front National perdait en nombre de voix, alors que nous en gagnions, et qu'il ne donnait donc pas l'impression d'une force en plein essort comme il est raconté partout en ce moment.
Et le sondage "pour de vrai" des prochaines Cantonales sera effectivement éclairant et l'occasion d'en avoir le coeur net. Peut-être aussi l'occasion de casser l'intox en cours et d'empêcher que leur opération marketing et d'auto-suggestion ne réussisse.
Et ce qui m'étonne c'est que nous ne soyons pas déjà en campagne, comme si cette bataille-là se gagnait 15 jours avant le vote. Sans doute la faute aux "accords" qui tardent.
Pensons à la révolution des œillets au Portugal. Un amiral aristocrate formé sous la dictature de Salazar porte au pouvoir un communiste. La contre-révolution fut amenée par Suarez de l'internationale socialiste.
Je crains qu'en Tunisie la révolution ne soit détournée car les forces de la vraie révolution aura t fort à faire avec l'impérialisme. La CIA et ses agents veillent. Heureusement qu'ils s'embourbent en Afghanistan ! Sinon Chavez aurait été laminé!
Les impérialistes ne peuvent être sur tous les fronts.
En France aussi tout peut s'enflammer vite. Soyons unis pour être à la hauteur
@Michel Matain (#74)
Il y a quelque chose d'étrange dans la montée de Marine Le Pen.
Lorsque l'on étudie l'ensemble des élections cantonales depuis les régionales jusqu'à la fin 2010, on ne repère aucun souffle nouveau du Front National. (...) A ces cantonales ont voté plusieurs dizaines de milliers de citoyens, dans des cantons très différents, géographiquement ou démographiquement. C'est un vrai sondage grandeur nature. Réel.
Oui. Mais il faut tenir compte de la nature des élections. Le PCF a fait 1,9% à la présidentielle, et cela ne l'a pas empêché de faire trois ou quatre fois plus de voix aux municipales ou aux législatives. Le PCF est aujourd'hui devenu un parti "régional", qui fait ses meilleurs scores dans des élections locales, et dont le score devient de plus en plus mauvais à mesure que l'élection se "nationalise". Avec le FN, c'est l'inverse: c'est un parti éminemment "national", qui fait ses meilleurs scores aux élections présidentielles. La montée de Marine Le Pen dans l'opinion n'est en rien contradictoire avec le fait qu'on en voie pas monter le FN dans les résultats des cantonales partielles. Sans aller plus loin, aux cantonales de 2001, le FN avait fait moins de 7% (bon dernier des "grands" partis) alors que le PCF faisait presque 10%. Un an plus tard, Le Pen était au deuxième tour de l'élection présidentielle alors que le candidat du PCF faisait 3,5%.
Il y a de la réflexion la haut ou c'est du grand n'importe quoi ? Mélenchon seul il avait une chance, rattaché au PC on est morts ! On nous prend pour des cons ! Le PC n'est même pas capable d'avoir un présidentiable ! et Mélenchon vend son âme ! Si ça continue je vais voter blanc. On nous a fait croire à un nouveau parti " Frond de Gauche", l'humain d'abord et résultat on revient au PC !
Je jette l'éponge.
Dans les Alpes de Haute-Provence, meeting jeudi à 18h à Sainte-Tulle pour lancer la campagne unitaire des cantonales avec les trois partis du Front de Gauche, le NPA et la FASE.
C'est un plaisir d'écouter Jean-Luc Mélenchon, surtout quand on le laisse s'exprimer.
Conférence de Jean-Luc Mélenchon face à des étudiants en école de commerce, le mercredi 12 janvier 2011...
http://www.dailymotion.com/video/xgkkdv_conference-jean-luc-melenchon_school
Bravo pour votre capacité à vous incruster partout. Cela peut même sembler louche. Car moi si j'étais de leur bord, je ne vous inviterais pas.
D'accord avec Michel Matain (74) pour dire que la campagne "Marine Le Pen" est relancée, dans une période où Sarko prend l'eau, comme si c'était les deux faces de la même pièce... et on se demande bien pourquoi tant de pub... le FN commence à manier des termes anticapitalistes pour semer la confusion, lui, ce parti fondé sur le pouvoir hyperhiérarchisé d'un seul(e)! Au lieu de le montrer aux infos, il faudrait le démonter aux JT.
Ce qui sert bien le PS également...
Bref, halte à la manipulation qui nous agite le danger de l'extrême droite devant le nez pour qu'on vote PS dès le premier tour...?
Personnellement, j'aurais tendance à penser que si la droite extrême ou simplement "droite" réac parade à ce point, c'est parce que la gauche est assez manchote dans l'ensemble. pas de mots d'ordres centralisateurs et politiques, pas d'unité contre l'exploitation et le libéralisme, que des discours, des discours, et parfois le grand silence, alors que ce que nous voulons, ce sont des actes...
Qu'ils se construisent une radio privée pour parler!
Nous héritons malheureusement de la droite que la gauche actuelle mérite, depuis le PS jusqu'à certaines organisations trotskystes qui n'ont pas fait avancer les choses depuis trente ans, parce qu'ils ont collaboré en monnayant des places au chaud et en construisant une bureaucratie politique qui ne se bat que pour se maintenir en place du plus petit gratte-papier au plus haut.
La Tunisie vient de montrer comment cela se terminera.
Je ne sais pas ce que c'est que le "peuple", pour citer le gros mot du moment, mais en tout cas, je sais ce que c'est que des exploité(e)s qui se libèrent de toutes leurs chaînes...
Mediapart se met à dézinguer Mélenchon (article ouvert à tous). Que ceux qui sont abonnés aillent assomer Henry Moreigne de commentaires critiques. Une telle haine à notre égard n'est pas acceptable. Je me suis toujours méfié d'Edwy Plenel, ça me confirme dans cette impression. Lire: La face cachée du Monde! Interessant pour connaître le fonctionnement du trio Colombani, Minc, Plenel.
Je vous donne raison, le Front n'est pas descendu du ciel.
Et pendant qu'il se place en première page des journaux : on parle moins de la Tunisie, d'Haïti, du Soudan, Tchad, Algérie, Mali Côte d'Ivoire, Darfour !
Parce que que le danger du Front National est là aussi... A s'accaparer la tête d'affiche.
Est-on donc obligé de suivre les directives des agences de presse, dans l'ensemble des médias !
C'est dommage car l'extrème droite ce n'est pas qu'en Europe, et c'est aussi valable pour les autocraties religieuses!
Les poignes de fer qui épongent les peuples, s'ils se disent socialistes ne sont pas souvent de gauche, et encore moins démocrates. Ce sont des "Fronts" parfois religieux mais toujours sectaires. et nous le savons tous !
Je continue en tant que le "blaireau" croyant de service :
Je vous lis et relis, toujours étonné de cette ressemblance de discours et de mots. De bons militants certes, des vrais intellos, des gens de cœur, des humanistes... Nos amis, nos sœurs et frères des lumières n'ont pas empêchés les politiques fascisantes d'aujourd'hui parce que les mots fondamentaux manquent dans les discours de ceux qui veulent vraiment changer les choses. La peur du ridicule sans doute. Dire à la présidente du FN, comme aux bonnes gens de l'UMP où bien du PS que la France peut accueillir et doit accueillir toute la misère du monde parce que derrière cette misère ce sont des gens, des êtres humains (j'ose des sœurs et des frères) c'est être du côté de la fraternité, donc de la France révolutionnaire (bien-sur l'idée est de les aider à pouvoir rester chez eux, mais tant que cela est impossible). Lui dire aussi que l'islam vécu est aussi beau que le christianisme vécu, que le judaïsme vécu, que le bouddhisme ou l'humanisme vécu, que ce sont de belles voies, de bons choix de vie, vécus sans extrémismes qui eux ne correspondent pas du tout à ces obédiences là car ils ne sont alors qu'ignorance ou manipulation de l'ignorance. Si le FG veut gagner il doit faire confiance au peuple pour de vrai ! Lui dire ce qu'il à vraiment envi d'entendre, lui redonner la foi du possible "Liberté Égalité Fraternité". La misère est là ! Dans notre lâcheté à ne pas vouloir sortir de nos tripes les mots que tous veulent entendre : Amour, Bonté, Joie, Beauté, Fête etc. Les politiques tous pourris ? Alors n'en faisons plus, aidons à réorganiser la société, faisons pour de vrai la Révolution Citoyenne. En France tout d'abord et ça fera tâche d'huile.
Fraternelement
Va-t-on se poser la vraie question ?
Quels étaient les vrais soutiens de Ben Ali ?
On nous parle d’un régime corrompu !
D’où provenait tout cet argent pour imposer un tel système dictatorial basé sur la corruption à tous les étages de la société ?
De cela, personne ne parle ? Personne dans les médias ne pose la question, il me semble, du Parti Socialiste, Messieurs Moscovici et Hollande, ce matin, se gardent bien d’évoquer cet aspect évident et restent à la surface des choses pour évoquer implicitement la démocratie
Mais de quelle démocratie, parlent-ils ?
Mais jusqu'où s’exerçait cette corruption, pouvait-elle se pratiquer sans une source d’argent approvisionnée par les « échanges » internationaux, sans s’inquiéter des conditions imposées aux travailleurs.
Comment un tel régime peut-il rester si longtemps en place, sans appuis tacites ?
Ne peut-on aller voir du coté du commerce des armes, l’exploitation des matières premières par les grandes entreprise mondialisées.
Ou encore, le commerce lucratif du Tourisme, réservé à la classe moyenne à qui l’on cachait soigneusement la réalité du pays ?
Comment pouvait-être étalé ce train de vie somptueux de Ben Ali, sa famille et ses sbires ?
Comment une dictature peut-elle imposer la corruption généralisée sans s’appuyer sur les forces de l’argent, sur les tenants des grandes fortunes, comme ceux de la bande du Fouquet’s.
Bernard Bonnechère –PG27
En réponse à 57 Humbert [PG32] et à 10 Marcailloux.
Je voudrais juste vous dire de réfléchir un peu de manière critique à ce qui peut nous faire gagner, à faire gagner nos idées. Gagner ça veut dire quoi, c'est aller conquérir des voix hésitantes voir hostiles aujourd'hui, et là je suis désolé je continue à penser qu'il faut changer le ton le discours par rapport aux media. Il est tout à fait possible de faire passer les mêmes idées sur le système médiatique, avec la même fermeté tout en changeant de comportement. Le comportement sans surprise finalement de JL Mélenchon est ressenti comme de l'agressivité inutile et est finalement contreproductif, et le fond très riche des idées et arguments développés est effacé par la forme.
J'essaye cher Monsieur @10 modestement de faire passer mes ressentis d'homme de gauche qui au delà de sa propre perception fait modestement dans son coin ce qu'il peut pour faire circuler les idées que j'imagine nous défendons tous les deux. Et ma vigueur de ton n'est qu'un clin d'œil à qu'ils s'en aillent tous, ce n'est pas le résultat d'une écriture par trop matinale, ni un manque de courtoisie !
@Nathalie ROGER
Certes, nous passons parfois par des moments de tristesse et de contrariété lorsque nous avons l'impression que les choses ne se mettent pas en place aussi vite que nous le voudrions.
Je crois qu'il ne faut pas attendre tout "d'en haut" comme vous dites, le Front de Gauche c'est notre affaire à tous, c'est à nous de le faire vivre, chacun selon ses possibilités.
Le statut de "Sympathisant du Front de Gauche" n'étant pas reconnu pour le moment, nous devons créer partout où nous le pouvons des associations regroupant tous ceux qui veulent impulser cette démarche unitaire, sans être membres de l'un des partis la constituant.
C'est comme cela que nous réussirons la révolution citoyenne, en prenant les affaires en main !
Courage !
J'approuve l'analyse de M. Mélenchon sur la tiédeur des 2 partis gouvernants et qui ouvrent en quelque sorte une voie royale au FN. Je dirais même que le diable de confort, certes oui, mais pire encore : c'est bien le niveau décadent idéologique de ces partis qui pousse le FN en avant et ça c'est grave. J'ai écouté la Marine à son congrès. J'ai bien compris son projet et son habileté tendant à se revendiquer de la République laïque sociale et solidaire, avec les flon flon des hussards de la république, en déplorant l'argent roi, les délocalisations etc...Bref, le FN chasse sur nos terres et son audience populaire et médiatique fait qu'elle est la seule à se faire entendre. Notre parti si censuré sur les chaînes publiques, si ostracisé comme référence dans le discours médiatique fait que la population se rappelle de Marine sans avoir entendu parler de vous, de nous tous qui défendons la république à chaque discours. J'en appelle aux journalistes, comment se fait-il que vous vous intéressiez au concept de la laïcité chez Mme Le Pen sans jamais en interroger l'honnêteté sur le long parcours...et que vous ne citiez jamais M. Mélenchon dans vos interventions, sauf à l'accuser de populisme ou d'être un pro-cubain? La république, la laïcité, le social, la mondialisation et les effets épouvantables de la mondialisation libérale, c'est nous, c'est pas le FN ! et dans la parole de Mélenchon, ça fait des années que ça dure ! Est-ce que le projet républicain du FdG vous attire moins que la pseudo République de Mme Le Pen ? Pourquoi ? La responsabilité morale est importante dans cette affaire ! Et elle se pose ! Pourquoi estimez-vous l'argumentation de Mme Le Pen "pointue, percutante, bien que populiste", alors que vous n'accordez aucun crédit à l'argumentation du FdG? POurquoi n'insistez vous jamais sur le volet économique ultra libéral du FN totalement contraire au projet du FdG? de quel côté êtes-vous? (Patrick cohen est le seul à avoir souligné cet...
Absolument d'accord avec petit chouk (n°56)
J'ai habité pendant plus de 20 ans à Saint-Denis, je sais donc de quoi nous parlons...
Le racisme n'est pas que d'un côté, le racisme anti-français existe bel et bien et n'est pas toujours minoritaire, mais quand on le dit on se fait justement traiter de raciste...
C'est un vrai problème.
Il faut que Jean-Luc Mélenchon aborde ce problème et toutes ses composantes clairement car pour le peuple de base, quoi qu'il en dise, quoi qu'il en pense, c'est un sujet crucial pour beaucoup qui, bien que souffrant des méfaits de la droite Sarkozyste, préfèrent s'abstenir de voter pour la gauche, voir vont jusqu'à souhaiter l'extrême droite.
C'est lamentable mais c'est ainsi.
Ce que nous relate jean-Luc Mélenchon de ce qui se passe dans l'entreprise Camaïeu ne peut que nous faire bondir d'indignation. Quelques privilégiés confisquent des sommes astronomiques pendant que les salariés doivent survivre avec des miettes ! Mais ce qui me révolte tout autant, c'est la montagne de renoncements, de lâchetés voire de corruption de quasiment tous les politiciens du monde qui a été nécessaire pour en arriver à " ça " : la sauvagerie capitaliste, impitoyable et inhumaine !
La Tunisie d'ailleurs, comme l'Humanité toute entière, doit lutter contre deux fléaux : la dictature des dictateurs et la dictature des marchés. Je formule des vœux pour qu'après s'être débarrassée de Ben Ali, la Tunisie ne tombe pas dans cette autre dictature. Or, de nombreux pays vont faire d'énormes pressions en se disant : ils veulent du changement ? Eh bien on va leur en donner ! Et un système tout aussi totalitaire fera encore courber l'échine au peuple tunisien qui retrouvera son pays couvert "d'entreprises Camaïeu".
J'espère que le peuple tunisien aura le courage et la clairvoyance d'éviter cet écueil mortel !
@jorie (#90)
J'en appelle aux journalistes (...) Est-ce que le projet républicain du FdG vous attire moins que la pseudo République de Mme Le Pen ? Pourquoi ? La responsabilité morale est importante dans cette affaire ! Et elle se pose ! Pourquoi estimez-vous l'argumentation de Mme Le pen "pointue, percutante, bien que populiste", alors que vous n'accordez aucun crédit à l'argumentation du FdG ?
Le problème, c'est que ces questions ne se posent pas seulement pour les journalistes. Une large frange de l'électorat populaire semble elle aussi estimer que l'argumentation de MLP est plus "pointue, percutante" que celle du FdG. C'est cette question-là, bien plus que les réactions des journalistes, qui devrait nous interpeller.
A mon sens, la difficulté est que les organisations qui composent le FdG, dont les membres et surtout les dirigeants se recrutent essentiellement dans les classes moyennes, ont beaucoup de mal à aller au delà de leur base sociologique. Le langage, les problématiques jugées prioritaires (les questions sociétales, pour faire court) sont liées aux intérêts des couches moyennes, alors que les problématiques qui hantent les couches populaires (sécurité, emploi, sécurité, immigration et identité) sont laissées en friche ou abordées sous un angle moralisant et idéaliste. Quand les gens qui habitent le centre ville expliquent aux habitants des cités qu'il faut être tolérant avec les "sauvageons", quand les fonctionnaires expliquent aux travailleurs manuels qu'il faut régulariser tous les sans-papiers (c'est à dire, leurs concurrents sur le marché du travail), forcément ça ne passe pas.
Mme Le Pen surprend les couches populaires en parlant de leurs problèmes dans leurs termes. Même si les solutions proposées sont inacceptables ou irréalistes, les gens se sentent au moins écoutés. La "gauche radicale" ferait bien d'arrêter de prescrire et d'écouter un peu, elle aussi.
@88 JeanL, 88 Pierre 34 et 79 Nathalie Roger
Vous avez, comme le plus grand nombre d'entre nous, le désir de réussite du projet de Jean-Luc Mélenchon.
Ça, c'est le quoi.
Et, pour le comment ou le pourquoi, alors là, on assiste à un déchainement de positions différentes et souvent contradictoires. Est ce bien constructif ?, en quoi cela peut œuvrer en faveur d'une meilleure stratégie, d'un programme plus abouti, d'une prise en compte des réelles aspirations du plus grand nombre ?
Un leader politique n'est pas là pour satisfaire nos égo individuels, mais se conformer aux attentes profondes d'une majorité pour laquelle il travaille.
Évidences que tout cela direz vous ? peut être mais il, faut parfois les rappeler.
Notre rôle le plus contributif à une hypothétique victoire est d'alimenter cette auberge espagnole - le projet PG, ou FdG si vous y tenez- avec une diversité hétéroclite de suggestions,idées,attentes de toutes sortes dans lesquelles, Jean-Luc Mélenchon et son état major pourrons trier, s'inspirer,etc...,en complément des dossiers murement réfléchis,-j'espère- qui se montent au fur et à mesure de la campagne.
Ce qui par contre est strictement improductif, ce sont tout ces restes de repas plus ou moins avariés, dont on n'a que faire et qui maintiennent des aigreurs d'un autre temps.
Cherchons à être créatifs, ne visons que la victoire collective, soyons exigeants et tolérants à la fois.
@ Nathalie en particulier,
Partisan de longue date de la reconnaissance du vote blanc, je me réserve en dernier recours à cette alternative.Ce serait la concrétisation d'un échec, mais en attendant (vers fin 2011) j'écoute, observe,même jusqu'à DSK si d'aventure,- en Tunisie, le 1er janvier, personne n'aurait parié sur l'hypothèse du 15 janvier... alors ! - par un coup de tonnerre suivi d'actes, il mettait la barre à gauche toute !
Seul gros problème : ça traine, ça traine... et la route est encore longue.
Constructivement à tous...
Ce dernier we fut insupportable via les médias, tous ou quasi, rapport au matraquage à propos du congrès du FN ; chez moi, ni par radio ni par télé je ne laisse entrer la clique Le Pen, il nous a fallu éteindre, couper ; car comment supporter cette propagande, est ce bien raisonnable cette banalisation ? ;
Dans ce billet vous parlez et de la lutte des ouvriers de camaieu et des étudiants de l'edhec de Roubaix ; se rencontreront ils ceux là un jour pour construire ensemble ? oui peut être en situation d'entreprise, les uns appliquant les plans managériaux destinés à faire passer l'idéologie du " produisez, consentez ", les uns gagnant x fois le salaire des exécutants car en fin de compte celui qui réalise le travail,pensé et organisé par les diplomés ne récolte que les miettes de cette production ; toutes ces barrières dans notre société s'installent partout entre les uns et les autres surtout en situation d'entreprise, effacant la démocratie et la participation aux décisions à ce point qu'on oublie que c'est possible ;tout cela procède de la précarisation et il est grand temps d'entrer en campagne, d'aligner les programmes qui mettent notre vie en perspective, vite c'est urgent ; attendrons nous pour foncer les tièdes du pc qui en sont encore pour certains à se demander si ils vont aller parler aux gens dans les quartiers populaires ; les conditions du dépassement de notre analyse anticapitaliste ne sont plus d'attendre mais de se mettre en marche, de convaincre, avec ardeur et sans reculs ni calculs, sur le terrain ; on la veut cette société humaniste, égalitaire ou chacun aura sa place selon son désir et ses compétences, tous ensemble et qu'on jette dehors les prédateurs, le peuple Tunisien les a jetés, tout est à construire et c'est passionnant.
Tout à fait d'accord avec Bettina @83, on agite l'épouvantail MLP, (comme pour le terrorisme) pour éviter tout approfondissement et réflexion. C'était flagrant hier à l'émission de Taddeï, aucune explication du programme du fond national, j'aurais aimé que C. Autain réponde plus clairement sur l'aspect social du programme du FN, pour démonter l'argument que le Front National serait le "parti des ouvriers", ce qui est une aberration. La laïcité selon le FN aussi aurait pu être approfondie, mais c'est demandé trop à cette émission. Peut être je me trompe, car j'ai pas pu tout suivre, cela m'a gonflé. J'espère que Jean Luc aura la possibilité d'en parler librement à BFM/RMC, tout en mettant en avant les propositions du Programme partagé.
Est-ce que les Tunisiens ne seraient en train de se faire endormir ?
Finalement, ils se retrouvent avec les mêmes à la tête + 2 à 3 strapontins
L'idée n'est-elle pas faire retomber la mayonnaise puis de remettre cela de plus belle ?
La révolution, c'est bien, mais il faut aller jusqu'au bout sinon on revient à la case départ.
on a peut-êtrez encore une ou deux guillotines à leur livrer.
Jake
Le FN monte parce que nous sommes dans la crise la plus grave depuis les années 30 et cette montée du Fn ne se traduira pas forcément par un score important aux cantonales, élections où l’implantation locale dans le canton pèse beaucoup par rapport à l’appartenance politique du candidat. Par contre aux présidentielles….
Ce qui s’est produit dans les années 30 sans le pouvoir médiatique d’aujourdh’ui se produit aussi aujourd’hui même si c’est sous une forme différente. Le fait que ce phénomène se reproduise dans de nombreux pays occidentaux devrait nous pousser à le prendre au sérieux comme autre chose qu’un phénomène artificielle fruit d’un complot quelconque. Les journalistes dominants n’ont aucune stratégie déterminée à l’avance de pousser en avant Marine Le Pen. C’est la logique du système médiatique, le buzz, les audiences, l’odeur du sang et du scandale, qui fait qu’ils vont parler de Marine Le Pen mais aussi de Besancenot hier et de Mélenchon aujourd’hui quelque soit ce qu’ils pensent politiquement par ailleurs. Ne pas comprendre cela c’est passer à côté de l’essentiel, regarder le doigt qui montre la lune plutôt que la lune.
Il y a nécessairement dans une crise grave des tendances au repli sur soi qui s’observent. Le repli sur soi, c’est l’individualisme, la passivité mais aussi le racisme. Politiquement, il y a deux façons de répondre à cette montée du racisme, soit faire du populisme sécuritaire et raciste comme le fait Sarkozy et une partie du PS en espérant que ça rapporte électoralement soit et c’est le rôle de la gauche de gauche, s’y opposer frontalement. Le combat contre le FN passe aussi par une lutte pied à pied contre le racisme (dont l’islamophobie), les discriminations. Le populisme sécuritaire et raciste répondant de manière démagogique aux illusions racistes de certaines catégories populaires nourrit la bête et ceux qui comme Descartes flirtent avec ces pratiques jouent avec le feu.
bonjour,
Que va t il se passer le 1er Mai? Manif... et bien non. Les médias ont déjà leur scoop : béatification de Jean Paul 2.
Vous pariez que ce sera le grand titre des journeaux (sic) télévisés?
Vive la laicité!
93 Descartes
Il est un sujet explosif, et je crois qu’il est impératif de le traiter avec lucidité, c’est celui des « profiteurs » de la solidarité nationale.
Je sens bien qu’à aborder ce sujet, mon costume est taillé sur ce blog, et je vais vous poser une question : est ce en faisant l’autruche que la gauche, de DSK- à la grande rigueur- à Besancenot va pouvoir contrer le FN et l’UMP ?
A ceux qui pourraient s’indigner, être écoeurés de mon propos, le trouver « nauséabond » je suggère de se poser, les yeux dans les yeux, devant la glace, la question suivante: en quoi suis je à l’écoute de ces personnes, dans les quartiers pauvres ou plus aisés, qui souffrent des « pratiques » quotidiennes d’individus malhonnêtes qui profitent de la solidarité nationale au détriment d’eux même et d’autres encore plus démunis.
Ont-ils tort, on-t-ils raison ? Je ne me prononce pas, ne me sentant pas victime, et j’en conviens, ce n’est pas une raison.
En tout cas c’est leur sentiment. Il est tout aussi respectable que celui, de n’importe quel d’entre nous, et c’est pourquoi ils votent FN. Et ne pas tenir compte de leur opinion quelle qu’elle soit relève d’un comportement digne de l’autruche (et même pire).
Nous héritons là l’angélisme soporifique du PS bobo et c’est le FN qui encaisse les dividendes.
Défendre le peuple de gauche c’est le défendre aussi contre ceux qui, en son sein, le pillent, car ce ne sont pas les plus riches qui en paient le prix mais le plus démunis et ce n’est rien moins que du courage politique que de se positionner contre avec des mesures à l’appui.
Il ne s'agit là moins d'euros que de symboles.
Je sais, c'est iconoclaste, je blasphème,... alors continuons, et RV aux résultats du 1er tour.
Rien n'est perdu; mais réveillons nous !.
À +