17jan 11
J e reviens à mon clavier avant de commencer une semaine bien ardente avec la préparation du Conseil National du Parti de Gauche qui doit tirer les conclusions pratiques des décisions, et du calendrier, établis par le Parti Communiste pour la désignation de son candidat à l'élection présidentielle. L'actualité se chargeant de donner une signification spécialement dense au contexte de cette élection, on comprend que j'évoque beaucoup ce contexte. Comme je serai à Strasbourg cette semaine pendant quatre jours, j'aurai sans doute l'occasion d'écrire sur notre façon de voir à propos de cette élection. Pour l'heure, je parle du congrès du Front National, de la révolution citoyenne en Tunisie, et de deux voyages dans les coulisses humaines de la mondialisation libérale.
Les magnifiques photos qui illustrent cette note sont dues à Guillaume Marsault que je remercie cordialement.
Le congrès du Front National a élu madame Le Pen à sa tête et celle-ci a fait séance tenante un discours d’ouverture de la campagne des présidentielles. L’extrême droite a réussi à passer le témoin de sa direction. La suite sera à couper le souffle.
Le fruit est mûr. Cette femme à poigne est maître à bord et rien ne l’en sortira, cela se sent. Elle annonce vouloir vider de sa substance l’électorat de l’UMP et je pronostique qu’elle va assez largement y arriver. Son discours a changé de génération. Les sympathisants de la droite classique l’entendent favorablement et la majorité d’entre eux souhaite l’alliance avec elle. Ils partagent les valeurs qu’elle incarne depuis qu’elle en a retiré tout le folklore des nazillons qui y restait attaché du temps de Le Pen le vieux. Dans la mesure où les Sarkozy-Hortefeux ont déjà fait faire plus de la moitié du chemin idéologique par la droite classique, pour le beau monde, ce n’est plus rien d’aller au bal avec elle. Dans l’Histoire, la fonction de tels partis et de telles gens est de prendre en charge la solution musclée quand les méthodes traditionnelles de domination de l’ordre établi ne fonctionnent plus. Nous en approchons. La solution musclée peut se décliner de bien des façons, avec bien des formes et aspects différents. La visibilité du muscle demandé sera proportionnelle à l’effort à fournir. Si nous, je dis bien nous, la gauche décomplexée, sommes forts, eux seront tous nus et contraints d’avancer à visage découvert. Tant qu’ils ont en face d’eux la gauche piapia, blabla, ils peuvent avancer tranquillement sous le masque. Ils se nourriront de la pusillanimité de leurs adversaires. Mais le vrai moment de Le Pen sera celui où Sarkozy s’effondrera. Sa vocation et son but sont de prendre la tête de la droite. C’est engagé. Elle cueillera un fruit mûr et bien préparé par les mois et les années d’errements et déchéance qui ont conduit la droite de De Gaulle à Sarkozy, de « l’ardente obligation du plan » à la concurrence libre et non faussée.
A présent, il faut bien comprendre que l’extrême droite n’est jamais descendue du ciel, mais de stratégies, de moyens matériels et de situations qui convergeaient d’autant mieux que leurs chefs savaient les lier en un tout qui aillent vers eux. Exactement comme pour nous. Mais dans ces sortes de situations, la sottise de l’adversaire est un levier également très puissant pour avancer. Madame Le Pen va être magnifiquement servie. Toutes les belles personnes vont faire de la fuite en avant face à elle. Loin de la sortir des terrains où elle veut s’installer, ils vont l’y ancrer. Par exemple, quand elle se réclamera de la laïcité, au lieu de la démasquer et de montrer qu’elle est une ennemie de la liberté de conscience et un suppôt des intégristes, ils vont lui accorder le label et montrer du doigt les « dérives auxquelles conduisent les ultra-laïques », prôner la prétendue « laïcité ouverte » et ainsi de suite. Quand elle dénoncera la mondialisation, au lieu de montrer qu’elle ne s’attaque jamais aux puissances d’argent mais seulement aux immigrés, elle jouera sur du velours. Les belles personnes montreront du doigt tous ceux qui défendent la souveraineté populaire et nous serons violemment repeints en « populistes ». J’arrête là, car chacun d’entre vous a déjà vu la pièce commencer à s’écrire sous ses yeux.
Face à madame Le Pen, il n’y a pas de digue sérieuse. Politiquement la droite n’a presque plus d’anticorps. Et le marais du centre et centre-gauche va jouer sa partition pour prendre notre camp en otage, sans complexe, de façon agressive : qui n’est pas d’accord avec le libre échange, et le moralisme sociétal est un agent de Le Pen. A la fin on nous jouera l’union sacrée, « autour du meilleur candidat seul capable gnagna ». A Berlin, un camarade m’a rappelé un fait d’histoire que j’avais oublié. Les sociodémocrates allemands, qui avaient assassiné Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, soutinrent la candidature de Hindenburg « seul capable de barrer la route à Hitler ». Ce fut lui qui appela Hitler à la chancellerie. Je ne pronostique pas ce cas extrême, et je ne veux assimiler aucun des protagonistes d’aujourd’hui à ceux d’hier, pas même madame Le Pen. Je veux montrer que la logique qui consiste à avoir peur de son ombre et à refuser un combat frontal quand il se présente conduit toujours au désastre. Aucune politique de gauche n’est crédible ni entrainante si elle n’affronte pas le capital financier, sa politique et ses instruments. Ceux qui vont continuer à accompagner le système seront détruits comme des Ben Ali c’est-à-dire : au moment où ils ne s’y attendent pas, par un incident qu’ils auront méprisé, du fait de gens dont ils avaient oublié le nom depuis longtemps : le peuple. Ce que ce peuple fera ensuite de sa révolte est l’enjeu de notre période. Cette question est posée à cette heure en Tunisie. La question n’est pas de savoir si cela se produira en France mais quand.
En désignant Dominique Strauss Kahn, les dirigeants socialistes vont ouvrir un boulevard à cette nouvelle extrême droite. Ils vont se présenter comme les champions de la mondialisation américaine au moment où tout le monde la vomit. Ils seront les chantres de « l’Europe qui protège », et autres sornettes, au moment ou des gouvernements aux abois, pourtant au moins aussi veules qu’eux, préfèrent traiter avec le gouvernement communiste chinois plutôt qu’avec les inquisiteurs de la Commission européenne et leur bras séculier du FMI. Ils le feront avec cette morgue et cette bonne conscience incapable de la moindre auto-critique qui les mène depuis leur forfaiture de 2005 et leur vote du traité Lisbonne. Les sommations arrogantes auxquelles ils se livrent déjà à l’égard de tout ce qui n’est pas à leurs ordres attestent d’un aveuglement absolument inouï. Il va falloir marcher sous la calomnie et les mépris davantage qu’avant. Avec le retour des Le Pen, la bonne société a retrouvé un diable utile qui les dispense de réfléchir et de proposer. Dorénavant, à tous les repas, nous auront le même menu : vote utile. Le vote utile fonctionne comme un cache misère qui empêche de voir la substance du vote lui-même se vider. Le refrain du vote utile, c’est l’argument qui faisait préférer Ben Ali « pour ne pas avoir les islamistes ».
On voit que je cite beaucoup la situation tunisienne. Je la crois exemplaire et nullement exclusivement tunisienne. Jusqu’ici tout s’est passé dans le plus pur déroulé déjà observé en Amérique du sud. Je récapitule. Le système financier à l’œuvre polarise à mort la société et déséquilibre totalement les rapports sociaux. Un incident met le feu aux poudres après mille signes annonciateurs dédaignés. Une éminence, souvent membre de l’Internationale socialiste, fait tirer sur la foule. Le système s’effondre en quelques jours. La revendication sociale devient une revendication de démocratie, c'est-à-dire de souveraineté populaire. C’est la révolution citoyenne. L’acte un est fini.
L’acte deux concrétise alors, ou pas, le mouvement commencé. Des organes de pouvoirs spontanés et populaires se mettent en place pour régler le quotidien que plus aucune autorité n’est en état de régler : sécurité, approvisionnement etc. Une Constituante est exigée. Elle est convoquée par le pouvoir provisoire qui s’installe. Dans cette phase, les réactionnaires de l’ancien régime se répartissent en deux camps, ceux qui veulent « la pause dans la révolution » et ceux qui cherchent l’affrontement. Nous allons entrer dans cette phase. Compte tenu des exactions des « Ben Alistes » ces dernières heures, on ne doit pas exclure un approfondissement spectaculaire de l’exigence démocratique de la révolution. Cela s’observa dans la Révolution des œillets – en 1974 - au Portugal. Les gens se mirent à arrêter partout, et notamment dans l’entreprise, les « agents de la police politique ». Il s’agissait de les empêcher de nuire. Il n’y avait aucun plan d’ensemble, aucune idéologie dans cette affaire. Juste une précaution. Le résultat concret fut que toutes les directions d’administration et d’entreprise furent décapitées. Dès lors, des comités se mirent en place pour assurer la continuité de l’activité et la diriger. Alors la révolution citoyenne pris un nouvel essor. C’est une autre histoire. Ce que ces situations démontrent, c’est qu’il existe une dynamique de ces sortes de moments de l’Histoire. Aucun « programme » politique, aucune idéologie n’est proclamée. C’est la loi de la nécessité qui s’exécute à partir de besoins simples que la société doit accomplir pour des raisons de conservation élémentaires. La révolution citoyenne désigne ce processus en lui donnant le nom de son mode d’action et la finalité qu’elle vise.
Cette semaine m’a placé à deux reprises au contact du monde tel que la finance l’a remodelé. Je suis d’abord allé faire une visite au squat de Jeudi Noir, rue Matignon. Il y avait déjà eu beaucoup de délégations surtout le premier jour de l’occupation. A ce moment-là, le ministère de l’Intérieur était sans doute extraordinairement vexé de s’être fait rouler dans la farine à cent mètres de sa propre porte. Les comportements étaient très durs sur place. Mes camarades élus régionaux et parisiens étaient bien présents dans ces heures-là. Je ne le raconte pas parce que tout le monde l’a lu et vu à la télé. Moi je faisais partie de la deuxième vague de ceux qui venaient, histoire de montrer que l’occupation est vue et protégée par un large arc de forces politiques et de personnalités. Il n’y avait aucun risque à être là, à ce moment là, et mon passage a donc été parfaitement paisible. Ce qui m’a frappé, c’est l’audace des jeunes femmes et hommes qui sont là et qui ont monté l’opération. Et aussi leur courage. Oui, c’est surtout cela qui m’a impressionné. Je suis toujours sensible à l’aspect humain de l’engagement, à ce qu’il nous apprend sur les autres et sur nous-mêmes. J’ai toujours pensé que l’action politique en même temps qu’elle est une action sur la cité est une action sur soi-même. On se transforme en transformant le monde. En tous cas, en voyant cette nouvelle génération de lutteurs, si mixte aussi, j’étais joyeux. Je trouve tout cela très réconfortant, si je tiens compte de la morosité et résignation ambiante dans les catégories sociales dont ils sont issus. Je parle de la classe moyenne. Ensuite, j’ai appris beaucoup de choses en bavardant avec eux. Les choses que l’on apprend de cette façon sont celles que l’on mémorise le mieux. Et comme vous le savez, pour ce que j’ai à faire, j’ai intérêt à apprendre beaucoup pour clouer le bec au parti de «mais-avec-la-mondialisation-vous-savez-bien-que-ce-n’est-pas-possible». Comme d’habitude, la finance est au cœur du problème. Et donc des solutions. S’il y a tant de mètres carrés vides, m’a-t-on expliqué, c’est que les mètres carrés vacants sont considérés comme fluides, c'est-à-dire rapidement vendables. Dès lors, le patrimoine considéré est de « meilleur qualité » pour un financier. La note du possesseur monte. Il donne accès alors à de meilleurs prêts. Ainsi un géant a-t-il acheté 13 000 logements à Dresde pour les garder vides afin d’avoir une meilleur note au moment d’emprunter pour une opération à Hong Kong. Les sdf, les mal logés, ceux qui dorment dans leur voiture ou au camping, comprendront sûrement que la « compétitivité-de-nos-entreprises-dans-la-mondialisation-les-chinois-les-indiens-comment-faites-vous-monsieur-Mélenchon pour financer » donne du sens à leur souffrance.
Ensuite je suis allé à Roubaix. Mon rendez-vous était à l’EDHEC, puissante et riche école privée de commerce, où l’on m’avait invité pour présenter mes vues. Je laisse de côté pour aujourd’hui la question de savoir si je devais y aller ou pas, vu qu’il s’agit d’une école privée et que le débat était parrainé par des banques. Je dis juste que c’était agréable et qu’il était temps d’aller labourer la terre des certitudes au cœur même de la machine à inculquer les préjugés. Erwan Guého dans une interview pour Nord éclair m’a demandé : «Quel est le message que vous souhaitez adresser aux étudiants de l'Edhec ? » Voici ma réponse : « Pour un responsable politique de ma génération, le premier devoir est de donner le goût de l'esprit critique et de la pensée libre aux jeunes générations. C'est un devoir fondamental car, contrairement aux apparences, notre époque est frappée d'une tyrannie intellectuelle selon laquelle il n'existerait qu'une vérité économique, la concurrence libre et non-faussée. Ce genre de matrice intellectuelle formate les esprits, parfois sans même qu'ils s'en rendent comptent. » Et ensuite, voici sa question qui est une parfaite illustration de ce que je venais de dire : « Votre principale difficulté n'est-elle pas de passer d'une certaine adhésion de l'opinion à vos idées à la conviction que vos propositions sont réellement applicables ? » J’ai répondu sagement. « Bien évidemment ! Mais cela est aussi vieux que le combat socialiste. A l'époque de Jean Jaurès déjà, certains lui reprochaient de ne pas pouvoir « chiffrer son projet » socialiste. L'une des forces que nous avons eu lors du mouvement pour la défense des retraites, c'est de démontrer par des chiffres que nos propositions tenaient la route. La grande bataille, c'est la bataille de la crédibilité. »
Mais avant cette soirée somme toute assez tranquille, je suis allé à la rencontre des syndicalistes CGT en lutte de l’entreprise Camaïeu. En tous cas ceux qui pouvaient se libérer à ce moment-là. En fait c’était bien les principaux animateurs de la lutte. Le hasard a fait que deux élus socialistes se sont joints à nous pendant la rencontre. Ils avaient décidé de profiter de l’occasion pour remettre le chèque de soutien de leur section aux grévistes. Un geste apprécié et tellement rare ! Télé et radios qui se trouvaient là n’en ont pas perdu une miette et c’est très bien ainsi car cela devrait donner des idées à d’autres. Bon. C’est secondaire. Les gens avaient des valises sous les yeux. Deux camarades sont arrivés en retard le temps d’avoir pris leur douche. L’un paraissait épuisé. Mais si maitre de lui ! J’ai été accueilli par un militant aux traits tirés et qui vibrait encore de la journée de négociation. Dans la salle c’est une militante qui prend le relais. Elle sourit, elle blague. Elle aussi est épuisée. Quand elle s’est levée ensuite j’ai pris conscience de ses deux béquilles. Je l’interroge, un peu taquin parce que je sais que les gens n’aiment pas se montrer diminués et qu’une petite blague vide la gène. « Alors qu’est ce qui s’est passé ? », lançai-je ? Et elle avec le sourire : « trois accidents du travail ! Mes pieds c’est plus ça !». Et comme c’est moi qui accuse le coup, elle me lance avec un sourire : « c’est rien, il y a pire, on ne va pas se plaindre quand on voit ce qui se passe pour d’autres ».
Ici, les gens sont payés en moyenne 1050 euros par mois. La moitié des postes de travail est tenue par des intérimaires ou des contrats à durée déterminée. Leur boite est une multinationale qui compte près de 1000 magasins dans le monde dont le chiffre d’affaire est estimé à 1 milliard d’euros. Le bénéfice cette année a été de 100 millions. L’entreprise appartient au deux tiers au fonds d’investissement britannique Cinven. De plus, voila deux ans que les salariés ne touchent aucune prime d’intéressement, car les bénéfices récoltés à l’étranger ne remontent pas sur l’entreprise mère qui organise la répartition des marchandises livrées en Europe et en Asie qui se fait là à Roubaix. Donc c’est 1050 euros secs. C’est peu, très peu, même à Roubaix. Je raconte tout ça pour situer l’ambiance de la lutte. Le patron est parti en retraite et le nouveau est arrivé depuis huit mois. Celui qui est parti a levé ses stocks options. 23 millions ! Ok ? 2000 ans de paie mensuelle des employés. Ceux-ci se sont donc permis de réclamer 150 euros par mois. Et aussi la conversion de 200 postes d’intérimaires en CDI. Bref : le communisme dans sa version la plus dure, non ? Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est qu’il y a eu des gens des bureaux qui se sont joints à l’occasion aux gens de l’atelier. Et les grévistes ont bloqué les sorties de camions. Dès lors, a commencé une logique de répression qui serre le cœur quand on voit qui est aux prises. Un côté des gens du rang, luttant pour leur survie économique, des femmes seules élevant plusieurs enfants, de l’autre des pontes qui viennent d’arroser l’un des leurs d’une pluie d’or. Une intersyndicale CGT-CFDT-FO s’est constituée pour la lutte et elle a tenu bon jusqu’au bout. La direction, elle, a joué la peur en menaçant de sanctions lourdes les « meneurs de la grève » (dixit la presse) qui entravent la sortie des camions. Dès lors la lutte s’est concentrée sur le refus des sanctions. Les grévistes, souvent nouveaux dans l’action refusaient que leurs camarades soient punis. Ils ont pris sur eux de relancer le combat alors même que la presse donnait la mobilisation comme moribonde. Quand je suis arrivé à l’union locale CGT, un protocole de fin de conflit venait d’être signé. «Ce n’est pas un accord" insiste le délégué de l’entreprise. On comprend sa froideur. Bilan : cinq postes transformés en CDI et la négociation annuelle obligatoire avancée de quinze jours pour toutes les questions de salaire. Mais je suppose que beaucoup savent où est l’épineux dans ce type de contexte. C’est le paiement des jours de grève. Il n’y en aura pas. Notre bon maître a dosé avec une balance sadique les punitions : ceux qui ont fait grève trois jours seulement pourront les compenser en rendant des RTT. Ceux qui ont entre trois et six jours de grève n’auront pas cet « avantage » pour les trois derniers jours. Leurs jours de grève seront retenus cependant, par faveur bienveillante spéciale, sur plusieurs mois. Le knout est tenu de main ferme, on le voit. Mais est-ce que cela durera toujours ? Ces gens simples, ces travailleurs étaient fatigués et plutôt à bout de nerfs. Mais nullement démoralisés.
Post scriptum. Vous aurez noté que je ne commente plus mes démêlés avec les médias. Vous décryptez en général assez bien ce qui se passe. Quelques nigauds continuent à croire ce qu’on leur montre et ce qu’on leur dit. Mais ils progresseront à mesure qu’ils auront compris la différence entre une arène et miroir, même déformant. Ainsi après la nouvelle provocation à la clôture des vœux du Parti de gauche. Je ne l’évoque que pour adresser un signal amical de vieux compagnonnage au journal « Témoignage chrétien » où la personne travaille en tant qu’étudiante stagiaire, je suppose. Je m’empresse de dire que jamais elle ne se présenta, ni ne dit pour quel journal elle travaillait. C’est moi qui lui ai demandé qui elle était car tout le monde était parti sauf l’équipe de Canal +. Elle répondit « étudiante » et c’est sur ma demande qu’elle précisa en quoi elle étudiait. Je pense que tout le monde peut comprendre que je ne devine pas dans un bar vide qu’une personne qui prend des notes en m’écoutant est une journaliste de « Témoignage Chrétien ». Ni ne sera surpris que je m’enquière de savoir qui est là, à quelques mètres de moi, dans mon dos quand je parle, sachant que j’ai déjà été agressé plusieurs fois par des folles, ce dont je ne parle pas pour ne pas susciter des vocations. Ni que je réagisse mal quand alors que je me détourne je suis provoqué par un « alors, je ne suis pas intéressante, c’est ça ! ». Et que je sois ulcéré de la voir aussitôt se tourner vers les caméras de ses confrères pour me pourrir en trente secondes avec, en plus, des allusions vicieuses du genre : « il m’avait repéré depuis un moment, j’étais la seule jeune femme ». Ce qui prouve qu’elle n’est pas observatrice, par-dessus le marché.
S’agissant de ma rencontre avec Demorand sur Europe 1, vos réactions ont été si nombreuses que je n’y ajoute rien. J’ai relevé le papier d’Acrimed comme spécialement synthétique. Après quoi, dans la mesure où monsieur Demorand aura été le premier journaliste à admettre qu’il pouvait en partie avoir tort, fait sans précédent dans la caste, et comme beaucoup d’entre vous me l’ont suggéré, j’irai sur son plateau dimanche prochain, sans haine, sans rancune.
Bonjour,
Pourquoi ne pas organiser dès maintenant un congrès extraordinaire en Mai de toutes les forces de gauche.
Philippe
@ 70 Sonia Bastille,
"Les gouvernements des présidences Bourguiba et Ben Ali ont beaucoup fait pour l'émancipation par le juridique (statut de la femme tunisienne, laïcité)"
C'est à la libération de la Tunisie que la femme tunisienne a le droit de vote, que la polygamie est interdite et que l'avortement est légalisé, soit dix ans avant la France.
Ce n'est pas l'oeuvre de Ben de sang, mais de Bourguiba.
Oui, le terme de "profiteur de la solidarité nationale" a quelque chose de nauséabond dans son ambiguïté : veut-on dire "bénéficiaire" c'est à dire "ayant droit", par la loi, à par exemple des allocations chômage, ou des allocations familiales, ou bien veut-on dire " tricheur" c'est à dire "délinquant", n'ayant aucun droit aux prestations qu'il touche frauduleusement. Parler d'un "problème" de la "profitation" sans préciser c'est procéder à l'amalgame que fait sciemment l'extrême droite, et notre devoir de gens de gauche, et de démocrates plus largement c'est de ne pas tomber dans ce panneau.
Dans le premier cas, il s'agit d'un droit, dans l'autre d'un délit.Je pense qu'ici chacun est pour le développement et non pour la restriction des droits, et est pour la poursuite des délits sans exception.
Ce n'est pas être "bobo" que d'être ferme sur les principes.
Parlons des transgressions de la loi, des "arrangements" avec l'administration, des combines, du business, mais aussi bien de ceux des Bettencourt, des Woerth, comme de ceux du voisin de l'escalier B.
Et remettons en avant le concept de "propriété collective", plutôt que de ne penser qu'en terme de défense de l'individualité.
Il ne faut pas confondre la fraude à la loi avec la loi.
Ce qu'il y a de nauséabond dans le discours dénonciateur habituel, c'est la généralisation pour mieux dénoncer le système social en maugréant que nous sommes tous des assistés, tous des fainéants et que tout çà c'est la faute aux gauchistes.
Défendre un système social ce n'est pas accepter la fraude, après c'est une question de moyens, de contrôles et de sanctions, donc il faudrait un peu préciser ce qui tu entends dire, Marcailloux.
Quant au FN qui prospérerait sur le vaste champ du laxisme de la gauche, forcément boboisante, j'ai envie de répondre en évoquant un peu (comme le fait le dernier numéro d'à gauche) le bilan de notre président sécuritaire gros bras, champion de la lutte contre la délinquance, qui vient de fermer des dizaines de juridictions de première instance parce que notre budget de la justice est par habitant le 25° de l'Union Européenne.
On peut toujours jouer les fiers à bras, chercher des bouc émissaires, sur le registre de la justice et donc de la paix civile, comme sur d'autres, la vérité est avant tout fiscale et budgétaire. Si le FN est le champion de la dénonciation aveugle, pas sur qu'il soit celui de l'augmentation des impôts.
@Marcailloux
Il est certain que la réussite de Jean-Luc Mélenchon et au delà celle du PG, du PCF, du FdG est notre but commun.
Je ne suis encarté à aucun parti, ce que je vois sur le terrain, c'est que les partisans du Front de gauche non encartés ont du mal à trouver leur place dans une action collective. Il ne s'agit pas là de nier l'importance des partis politiques et de leur renforcement.
Comme nous le voyons en Tunisie actuellement, une expression populaire non organisée est parfois une force déterminante pour l'action.
Si nous n'y prêtons pas attention, nous laisserons sur le bord du chemin les citoyens qui ne veulent pas s'impliquer dans un parti, ou qui parfois ont quitté le leur par refus d'une démarche identitaire allant à l'encontre des objectifs d'union.
Je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de folklorique à cela !
Le FN monte parce que nous sommes dans la crise la plus grave depuis les années 30 et cette montée du Fn ne se traduira pas forcément par un score important aux cantonales, élections où l’implantation locale dans le canton pèse beaucoup par rapport à l’appartenance politique du candidat. Par contre aux présidentielles….
Ce qui s’est produit dans les années 30 sans le pouvoir médiatique d’aujourdh’ui se produit aussi aujourd’hui même si c’est sous une forme différente. Le fait que ce phénomène se reproduise dans de nombreux pays occidentaux devrait nous pousser à le prendre au sérieux comme autre chose qu’un phénomène artificielle fruit d’un complot quelconque. Les journalistes dominants n’ont aucune stratégie déterminée à l’avance de pousser en avant Marine Le Pen. C’est la logique du système médiatique, le buzz, les audiences, l’odeur du sang et du scandale, qui fait qu’ils vont parler de Marine Le Pen mais aussi de Besancenot hier et de Mélenchon aujourd’hui quelque soit ce qu’ils pensent politiquement par ailleurs. Ne pas comprendre cela c’est passer à côté de l’essentiel, regarder le doigt qui montre la lune plutôt que la lune.
Il y a nécessairement dans une crise grave des tendances au repli sur soi qui s’observent. Le repli sur soi, c’est l’individualisme, la passivité mais aussi le racisme. Politiquement, il y a deux façons de répondre à cette montée du racisme, soit faire du populisme sécuritaire et raciste comme le fait Sarkozy et une partie du PS en espérant que ça rapporte électoralement soit et c’est le rôle de la gauche de gauche, s’y opposer frontalement. Le combat contre le FN passe aussi par une lutte pied à pied contre le racisme (dont l’islamophobie), les discriminations. Le populisme sécuritaire et raciste répondant de manière démagogique aux illusions racistes de certaines catégories populaires nourrit la bête et ceux qui comme Descartes flirtent avec ces pratiques jouent avec le feu.
@ 104 Menjine
Bien entendu, le terme est employé de la façon où on l'entend au "café du commerce" avec ce que cela peut avoir de conséquence dans l'opinion. Ça a le mérite peut être de lancer le débat.
Ce dont il s'agit est bien évidemment des transgressions banales, quotidiennes où s'applique au détriment des plus faibles, la loi de la jungle. Pour eux tous les jours c'est la double peine.
Bien sur pour la gauche du marais, l'odeur est insupportable, on détourne le nez donc le regard.
Et je dis honte à vous tous qui ne prenez pas en compte publiquement toute cette souffrance car enfin,comment expliquer que l'on peut voter pour un FN aussi éloigné de ses intérêts et de son état.?
Malheureusement, quand avez vous entendu un leader en parler publiquement et au nom de sa formation politique et, combien de fois ce sujet a-t-il été évoqué dans des réunons amicales ou familiales auxquelles vous avez assisté ? Ne trouvez vous pas que là il y a un hiatus insurmontable ?
Et ce sont sur ces sujets qui touchent au "ventre" que se fondent les choix électifs.
Si on ne fait pas avec, alors autant aller planter des choux.(très bon pour la diarrhée,-verbale s'entend-.)
in cha allah !
@Menjine (#104)
Oui, le terme de "profiteur de la solidarité nationale" a quelque chose de nauséabond dans son ambiguïté : veut-on dire "bénéficiaire" c'est à dire "ayant droit", par la loi, à par exemple des allocations chômage, ou des allocations familiales, ou bien veut-on dire " tricheur" c'est à dire "délinquant", n'ayant aucun droit aux prestations qu'il touche frauduleusement.
Je crois que c'est plus compliqué que ça. On peut respecter strictement la lettre de la loi tout en détournant son esprit. On a pu entendre il y a quelques jours sur France-Inter un personnage qui déclarait très simplement faire en sorte d'être en "chômage volontaire" aussi longtemps que les allocations lui étaient versées, et de retourner à l'emploi salarié pendant le temps strictement nécessaire pour pouvoir repartir en chômage... Une telle personne triche-t-elle ?
L'électorat populaire a une conscience très aigüe de ce genre de détournements. Il se rend compte en particulier que ce genre de mécanismes menace à terme les dispositifs de protection sociale qu'on a mis des années à construire. Et la gauche, qui n'aime faire de la peine à personne, a toujours évité d'aborder la question.
Dans le premier cas, il s'agit d'un droit, dans l'autre d'un délit.Je pense qu'ici chacun est pour le développement et non pour la restriction des droits, et est pour la poursuite des délits sans exception.
Vraiment ? Je doute que chacun ici soit par exemple pour la poursuite des délits liés au séjour irrégulier sur le territoire, pour ne donner qu'un exemple.
Ce n'est pas être "bobo" que d'être ferme sur les principes.
C'est très facile d'être "ferme sur les principes". Il suffit de se donner des principes à géométrie variable.
Ce n’est pas nouveau, à bout d’arguments, usé pour en avoir abusé en se croyant tout permis, la droite traditionnelle tout comme la social démocratie, préfèrent abandonner le pouvoir à l’extrême droite plutôt qu’à la gauche de transformation. Encore faut-il que ce parti d’extrême droite soit « crédible » aux yeux des citoyennes et citoyens par ailleurs confondus avec l’opinion publique. D’un coté l’UMP valide les propositions du FN et de l’autre le PS crédibilise l’idée que les extrêmes se rejoignent, afin d’apparaitre comme le seul à nous sauver du pire. Alors peut se mettre en place la stratégie du FN. Partant et parlant de véritables préoccupations de la population, le FN, et sa représentante nous infusent, avec l’aide de médias complaisants, que pour sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se trouve, il y a des solutions simples. Ainsi, développent-ils des idées, liant islamisme avec laïcité, pouvoir d’achat avec le retour du franc et l’abrogation des lois de 1973, l’emploi avec les délocalisations et les contrôles douaniers des biens et personnes, ou que la violence serait due à l’immigration, à la jeunesse des banlieues en grosse voitures, etc. La subtilité, est que partant de réalités marginales, ou de généralités assénées comme vérité vrai, une fois les solutions préconisées appliquées (si jamais c’est possible ou faisable), ce parti ne dit pas si les conditions de vie et de travail vont s’améliorer pour la grande majorité d’entre nous. Elle le laisse supposer, ce gardant bien de dire qu’elle dispose de tout un arsenal de mesures qui aggraveraient celles-ci. Il appartient, donc au PG, au Front de Gauche, et tous ceux et celles avec qui nous pouvons partager des idées communes, d’agir de toutes nos forces pour non seulement dénoncer, montrer le danger, mais avant tout, de faire connaitre le contenu de nos propositions, de les crédibiliser auprès des électrices et électeurs. Je ne pense pas aussi talentueux(se) et sincère, que peut-être le ou la...
"Je parle de la classe moyenne."
Oui, l'évolution de la classe moyenne va être l'un des nœuds du problème (ou sa solution). Bon nombre se croient encore à l'abri. Quand je parle des sur-salaires: "Mais ça fait marcher la machine économique!...". eh! oui c'en est là! Il faut alors expliquer qu'à partir d'un certain seuil, tout sur-salaire part dans la machine à spéculation et non pas dans l'économie réelle; machine à spéculer qui pour tourner doit détruire des emploi ou du pouvoir d'achat de ceux qui ne peuvent que (peu) consommer; en final, c'est plutôt le contraire qui se passe: tout euro en sur-salaire est un euro perdu pour la société. Mais bon ce n'est pas les lecteurs de ce blog qui doivent être convaicu. Pur ceux que ça intéresse, la série d'invité d'Antoine Mercier (E Todd, J Sapir,...) sont toujours écoutable/podcastable sur France culture: http://www.franceculture.com/2011-01-02-etat-du-monde.html
Des choses bien intéressantes!
"Tant qu’ils ont en face d’eux la gauche piapia, blabla..." Eh! Oui, depuis qu'Emmanuel Todd avait défini "la pensé zéro" de nos élites, et en particulier de certains socialistes, qui ont poussé cette pensée zéro jusqu'à la pratiquer à New-York (...), ou encore en voulant débloquer des 35heures pas bloquées. C'est leur cerveau qui sont bloqués. Quand on voit l'incapacité d'une MAM de se remettre en cause, on se dit que certains socialistes et certains UMP doivent suivre les mêmes cours du soirs.
Comment ouvrir les esprits, les faire réfléchir...
Très nombreux les sujets récents de découragement dans la bataille politique du PG, alors raisons de plus pour persévérer et, en allant voir du côté du site PG, pour une fiche, je tombe sur l'interdiction faite par Madame la directrice de l'ENS d'autoriser la tenue d'une intervention de Monsieur Stéphane Hessel... (à lire)
une manifestation ce soir 18 janvier à 18h30 au Panthéon à Paris est organisée en soutien à Monsieur Hessel qui a osé proposé un certain boycott..
Ce n'est pas avec une tonne d'or qu'Ils sont partis dans un exil doré, mais avec soixante dix huit morts.
Des analyses fines quant aux diverses positions parfois ambigües à l'égard des islamistes pourraient aider à la compréhension de nombreux choix politiques. Un livre traitant par exemple de l'Islamisme et du lobbying?
Une Yourte à l'Elysée, pas de problème, mais dans un pré, scandale!
Quant aux forces de gauche, c'est parfois le mouvement brownien.
Conférence de Jacques Généreux à Poitiers du 12 janvier 2011. Visible sur http://www.lepost.fr.
J'espère que nous verrons les prochains forums de Bordeaux et Grenoble avec Jean Luc Mélenchon.
à bientôt dans le Sud ?
Christophe Ramaux, un des auteurs de l'appel des "économistes atterrés" quitte le PG. Certaines raisons qu'il invoque me troublent beaucoup. Le doute m'envahit sur le PG. Je suis triste. Le PG peut-il faire l'économie de forces comme celles-ci ?
@ Jean ai marre
Ton post 102
Ben Ali a continué l"oeuvre entreprise par Bourguiba et il faut être de mauvaise fois pour ne pas le reconnaître. De plus l'émancipation des femmes tunisiennes s'est poursuivie voire même améliorée sous Ben Ali et aussi Bourguiba et Ben Ali étati d'authentique partisans d'une certaine laïcité fort peu courante dans la région. Mais la démocratie du temps de Bourguiba n'était que toute superficielle et relative et le régime autoritaire l'était comme il le sera du temps de son successeur.
Il est de bon ton, aujourd'hui, dans la gauche française tous partis confondus et aussi dans les médias, de devenir ou de se dire "plus révolutionnaire" que le peuple Tunisien révolté. Effet de mode politicien et aussi récupération franco-française d'un mouvement social et politique qui a fait partir un clan celui de la famille Ben Ali mais qui n'a rien révolutionné du tout tant sur le plan institutionnel, économique et social.
La Gauche française ne porte pas la même attention à ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Pourquoi ? Le Peuple Ivorien ne mérite pas la même attention que le peuple Tunisien, Algérien ? J'en suis très surprise !
J'aimerai que l'on laisse les Tunisiens choisir leur voie démocratique sans faire une forme de néo colonialisme ou néo impérialisme ce qui serait un comble pour la gauche qui jette en avant les mots de colonalisation et d'impérialisme pour cacher une certaine pauvreté d'analyse et de connaissance du terrain africain.
suite(courte)
l’élection Présidentielle qu’il ou elle parvienne seul ou seule à inverser la machine infernale qui a été mise en place par le capitalisme. Cela se finira par un affrontement entre nous, espérant qu’il soit pacifiste et démocratique.
110 *Godard Jean-François
"Tant qu’ils ont en face d’eux la gauche piapia, blabla... " Eh ! Oui, depuis qu'Emmanuel Todd avait défini "la pensé zéro" de nos élites, et en particulier de certains socialistes, qui ont poussé cette pensée zéro jusqu'à la pratiquer à New-York (...),
Oui, tu as raison, et Todd souvent également.
J’apprécie en général ses analyses. Seulement, comme je l’ai déjà dit ici, il y a un gros HIC ! Pour finir sa démonstration sur "les socialistes a pensée zéro" dire qu’il votera socialiste pose tout de même problème ?
Et oui, il n’arrive pas lui non plus a franchir "le pas a gauche" obnubilé par des décennies de propagande (pas toujours fausse !) mais qui date quelque peu ?
Bonjour,
J'ai exactement la même réaction et la même tristesse que Bélatar. Peut-on avoir des explications concernant le départ de Christophe Ramaux, un des auteurs de l'appel des "économistes atterrés". Le PG peut-il effectivement faire l'économie de forces comme celles-ci ? Ce n'est pas le moment d'introduire le doute dans un édifice en pleine construction ! Que se passe t-il ?
La note de JL Mélenchon a raison de dénoncer l'impuissance d'une "gauche pia pia" face à la montée du danger Le Pen., Pendant que se tenait le congrés du FN à Tours, samedi soirs s'est tenue à Agen un concert anti raciste avec la présence de 5 orchestres organisé par des jeunes NPA et d'Alternaive Libertaire. Bilan: 217 entrées payantes recensées auxquelles ils rajoutent pès d'une centaine d'entrées non payées (et ils sont largement dans leurs frais, remboursant même au NPA la location de la salle)
C'est selon moi un signe encourageant et un indice des difficultés que peuvent rencontrées dans la jeunesse les promoteurs des idées racistes et xhénophobes.
Sur le rôle des médias dans la promotion des Le Pen, je constate que par rapport à certains, ils n'ont pas besoin de "squatter" les antennes pour atteindre malheureusement un fort taux d'audience. Comme si des faits, paroles publiques ou "faits divers" parlaient à leur place !
Que la nouvelle direction du FN tente de récupèrer l'arsenal des idées sur la laïcité, la république, la démocratie, la résistance, l'antilibéralisme, les relocalistation etc... à son profit, ne doit pas nous faire oublier qu'Hitler avait, lui, récupéré celle du socialisme (nazi= national socialiste et son parti, le NSDAP= parti allemand des travailleurs nationaux socialistes. Et surout que le FN, après avoir récupérer une bonne partie des électeurs du PC est devenue électoralement le 1er parti chez les ouvriers et les chômeurs !
Je viens de voir l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'EDHEC. Prestation très intéressante, notamment le 2è partie où ont été abordées les questions économiques et sociales (fiscalité, répartition des richesses, temps de travail etc...).
Il me paraîtrait souhaitable, même si c'est bien plus facile à dire qu'à faire, que Jean-Luc, lors des interviews qu'il accorde, fasse en sorte, quoiqu'il arrive en terme de "pièges" tendus, d'aborder coûte que coûte ces questions afin de faire connaître les projets du Parti de Gauche dans ces domaines, à la grande masse des citoyens.
109 cvnes dit:
l’aide de médias complaisants,
Les média complaisants ? pas forcément....interrogez vous quant à vos réactions sur leurs sollicitations publicitaires, footbalistiques,cinématographiques,"peopleistiques" etc..... .
Seul l'audimat les intéresse. Et chaque fois que l'on zappe sur l'une de ces chaines, on accorde un peu de poids à leurs maniguances. C'estdéjà à chacun de savoir pour qui il "vote" médiatiquement.
il y a des solutions simples
Des solutions simples ? Oui, appliquer la loi, s'en donner les moyens sans en rajouter chaque jour une couche par une législation Luky Luke et cache sexe (que je ne saurait voir, pensum sarkoziste)
partant de réalités marginales,......
Réalités marginales ? Tiens, je vous prends au mot, louez un appartement pour un mois dans les quartiers où il se produit tout les jours des réalités "marginales" et on reparlera ensuite de ce qualificatif.
Je ne l'ai, par chance, jamais vécu, mais j'imagine !.
Et c'est ce que je reproche à la gauche en pantoufles, de n'en être pas capable, d'imaginer autrement que par des mots d'indignation, puis......, fermez le ban....(quand je parle de la gauche, ce sont des dirigeants essentiellement)
Essayez de chiffrer le nombre de personnes que cela concerne, extrayez en les abstentionnistes invétérés, et vous allez voir qu'il vous reste un joli pactole électoral. Où part-il ?
Rien n'est perdu, mais ne nous trompons pas d'arbalette.
p.s.: s'il vous plait, utilisez des mises à la ligne, la lecture de vos propos n'en sera que plus aisée. Merci d'avance.
On a beaucoup glosé sur la déclaration visionnaire (si, si !) de DSK sur la Tunisie ben-alisienne et sur la performance de son modèle économique.
Un autre visionnaire du même genre:
http://www.lesmotsontunsens.com/quand-sarkozy-levait-son-verre-au-bonheur-personnel-de-ben-ali-8921
Quelques mois plus tard le grand dévoué au bonheur personnel de Ben Ali lui bloquait ses comptes bancaires et interdisait à son avion d'atterrir en France.
Un conseil: si vous le croisez et qu'il vous fait de grands sourires, changez de trottoir, ce type n'a pas de parole...
@ marcailloux
Je vais tenter de faire à la ligne.
Bien sur que les médias recherchent avant tout "l'audimat" y compris ceux dépendant du service public. Cependant, cette recherche de l'audimat se fait dans un cadre idéologique bien défini.
Il faut voir la difficulté que rencontre les syndicats,certaines associations ou partis politiques pour simplement disposer d'un temps d'antenne. Et quand ils peuvent intervenir, leurs intervenants sont coupés (soit disant pour le rythme) et les questions posées de telle façon que vous ne pouvez discuter du fond.
En ce qui concerne, "la marginalisation", j'ai habité dans ce type de quartier, et j'y ai travaillé fréquemment.
La majorité de ces habitants se comportent comme la plupart d'entre nous. C'est souvent à partir de "particularités" que ceux qui sont responsables de cette situation généralisent pour échapper à leurs propres responsabilités.
Il faut que je précise, travaillant pour un service public aujourd'hui privatisé, ce n'est pas dans ces quartiers dit "difficiles" que j'ai eu le plus de difficultés. Mais bien avec des petits commerçants ou artisans. C'est un fait pas une condamnation.
Plus le gouvernement empile les lois, (surtout liberticide) plus la répression est facile.
Et surtout que le FN, après avoir récupéré une bonne partie des électeurs du PC est devenue électoralement le 1er parti chez les ouvriers et les chômeurs !
Faudra m'expliquer comment lorsqu'on se dit communiste, on peut traverser comme cela le champ politique et voter pour des personnes qui prônent l'inverse de ce que vous avez toujours défendu ?
Ces gens la font simplement partie de cet électorat volatile qui fait basculer régulièrement les élections d'un coté ou de l'autre mais qui n'ont, a mon avis, aucunes convictions politiques sérieuses.
Ils ont à peine plus de vingt ans, et ils sont déjà suffisants et bouffis de certitudes, ils rient encore de leurs bêtises comme des enfants, mais sont les dignes successeurs de leurs scélérats de père, ils pensent avoir de l'humour et son aussi drôles que leurs profs d'éco ou de droit, ils ne valent encore rien, et ne vaudront jamais grand chose en terme d'humanité mais coûtent déjà très cher, bref, la relève des soit disante élites est assurés. l'hedec est une boite à fabriquer des clones standardisés de banquiers scélérats d'hier et d'aujourd'hui, de vautours de la finance mondialisée, ce n'est pas du sang qui circule dans leur veines mais du pétrole et du vitriol, ceci est valable pour toutes les écoles de commerce et pour leur public.
Mais bon dieu, Jean-Luc Mélenchon où êtes vous allez mettre vos pieds, tous les endroits ne sont pas bon à fréquenter, j'ai écouté le début des 2 heures de la vidéo, puis j'ai abandonné la sonorisation étant tellement mauvaise que ça en devenait pénible de tendre le coup vers le haut parleur du Mac, c'est vrai que je commence à devenir dure de la feuille, mais tout de même, incompréhensible, tant dans l'écoute que dans la démarche.
De grâce garder votre énergie pour des gens qui en valent la peine, je pense que vous saviez que vous alliez vous faire souffler dans les bronches, j'ose croire que vous n'espériez pas convaincre qui que ce soi dans cet amphithéâtre, vous n'y avez labouré que du sable ; heureusement, la journée n'a pas été foutue grâce aux gens de chez Camaïeu, quelle belle femme que celle qui ne se plaint pas et qui pense qu'il y a pire, là rien que pour ça, tu as bien fait camarade d'aller à Roubaix.
Tout à fait d'accord avec Jean Louis Charpal Charpal - 119 - Je n'ai retenu de ce dernier compte rendu, sans en contester l'intérêt, que le passage suivant, " Aucune politique de gauche n'est crédible, ni entraînante, si elle n'affronte pas le capital financier, sa politique, et ses instruments."
Alors allez y, développer sans cesse sur votre projet, et surtout, les moyens à mettre en oeuvre pour le concrétiser. Marine Le Pen, à mon sens, n'est pas dangereuse si elle reste ce que le front national est, encore aujourd'hui, pour la majorité des français ; par contre, si elle parvient à se détacher de la vieille garde frontiste de Jean Marie Le Pen, et devient un parti de droite, comme l'UMP, alors, attention, danger ! Le malaise est si grand chez nos compatriotes qu'ils pourraient bien se laisser berner par le même chant des sirènes qui les a trompé en 2007. N'oubliez jamais l'image détestable que le parti socialiste a donné de la gauche ces dernières années, que l'on retrouve dans chaque discussion, malgré le rejet de Sarkozy et de sa clique, et que n'arrange en rien le cirque des primaires à l'italienne.
Marre de notre "Europe qui protège" les dictatures:
"Puis, dans une curieuse ambiance où se mêlaient gêne et confusion, une majorité du Parlement a refusé de discuter et d’adopter une résolution réclamée par le groupe de la Gauche Unitaire Européenne et le groupe des Verts/Alliance libre européenne, présentée par Daniel Cohn-Bendit."
http://patricklehyaric.net/2011/01/18/la-majorite-du-parlement-europeen-refuse-une-resolution-de-soutien-au-peuple-tunisien/
Jean-Luc,
Sur la Tunisie, je t'ai prévenu sur ce blog pendant les émeutes en Décembre. Pourtant, tu n'as pas pris position. Je trouve dommage de mettre en avant cette révolution une fois qu'elle est finie.
Mais bon, je suis trop fan de toi alors je te pardonne.
Un cadeau pour tous les PGistes et Jean-Luc :
"Sous l'impulsion du bureau syndical, les employés de la STAR ont livré ce matin 18 Janvier vers 10H leur PDG Monsieur Merdassi à la police en criant fort: " arretez le c'est un voleur!" l'accusant ainsi de liaisons frauduleuses avec la famille des Trabelsi et c'est sous les youyous et de l'hymne national tunisien que le PDG a quitté la STAR par l'escalier de service. Puis c'est sous une escorte militaire que la voiture de police a démarré en trombe de l'avenue de Paris."
On sait ce qu'il reste à faire en France pour faire payer la crise à ceux qui le méritent.
@Bélatar (#113)
Christophe Ramaux, un des auteurs de l'appel des "économistes atterrés" quitte le PG. Certaines raisons qu'il invoque me troublent beaucoup.
Les raisons invoquées par Ramaux sont exactement les mêmes problèmes que j'ai plusieurs fois souligné ici: d'une part le fonctionnement interne du PG, qui fonctionne comme une secte et ne s'est toujours pas donné des institutions et des structures de décision interne. Sans aller plus loin, deux mois après le congrès on ne trouve nulle part sur le site du PG la composition des organes prévus par les statuts laborieusement votés.
Mais la raison la plus lourde invoquée par Ramaux a été cent fois soulevée ici (avec à chaque fois des cris d'orfraie de la part du cœur des admirateurs béats): c'est la question de l'organisation de l'expertise. Ou plutôt le manque d'organisation de celle-ci. A croire Ramaux, la commission qui devait élaborer le "corpus idéologique" ne fonctionne pas. Malgré les ambitions affichées par le PG, l'élaboration du programme reste au point mort depuis deux ans. C'est donc Jean-Luc qui décide avec un petit groupe des orientation sans consulter personne.
Le PG peut-il faire l'économie de forces comme celles-ci ?
Ca dépend. Si l'on pense que les "experts" ne servent à rien, on peut parfaitement s'en passer. Et si l'on pense qu'ils servent à quelque chose, il serait peut-être utile de réfléchir aux moyens de les garder et d'organiser leur travail.
Bayrem 117
La veille "Proche Orient Moyen Orient " sur le site PG est désormais active et tu peux demander à y participer..Mais comme toi je regrette depuis longtemps que sur ce blog cette question ait été si peu abordée. Faudra t'il des centaines de morts ici ou là ou une troisième Intifada ailleurs ?
Balatar Guil
Le départ de Ramaux interpelle comme on dit. On peut faire d'ailleurs la même remarque pour le blog. Des centaines de nouveaux intervenants sont arrivés sur ce blog. Mais combien en sont partis depuis deux ans ? Le signe d'une bonne santé du blog ce serait la fidélisation du plus grand nombre. Est-ce le cas ? Je n'en suis pas sûr...
[Edit webmestre : Non! On ne peut pas faire la même remarque pour ce blog.
Si vous jugez de sa notoriété au nombre de ceux qui viennent ici commenter (parfois à tort et à travers), je peux vous rassurer, le nombre de commentateurs "distincts" chaque mois (et c'est ce qui importe) est environ le triple de ce qu'il était au début de l'année dernière. En revanche, il est clair que les conversations interminables qui n'avaient pas leur place ici a été réduit considérablement et j'en accepte le crédit. Le nombre de commentaires a diminué, mais le nombre de commentateurs à triplé. Vous voyez la nuance ?
Quant à la fréquentation, elle a été multipliée par 5 depuis le 1er janvier 2010, avec l'arrivée de 653 279 nouveaux visiteurs uniques. Et contrairement à ce que vous prétendez, la bonne santé d'un blog ne se mesure pas à la "fidélisation" de quelques addicts, mais à l'augmentation régulière de son audience.
Vous voyez que vous n'avez aucune raison de vous inquiéter !]
@ pierre 34 # 105
Comme nous le voyons en Tunisie actuellement, une expression populaire non organisée est parfois une force déterminante pour l'action.
Pour l'action peut-être, mais pour un résultat probant c'est moins sur. La répression du régime Ben Ali était si forte que, de facto, en Tunisie (je devrais dire en exil) les partis d'opposition sont peu structurés et peu organisés. A mon sens c'est une carence qui risque de coûter cher au peuple Tunisien. Pour faire tourner "la machine état" il faut des compétences et de la technicité, ce sera un frein pour l'épuration et les Tunisiens devront sans doute composer avec une partie de l'ancienne équipe (la moins compromise et la moins corrompue). Je pense que c'est un obstacle pour aboutir à une véritable révolution.
Il m'arrive d'observer sur d'autres blogs des gens (anarchistes ou trotskistes?) qui sont sur des positions du type "élections pièges à cons", des gens qui fustigent la révolution citoyenne par les urnes, telle que prônée par le FdG et qui en appellent à la révolution par la rue. Moi je n'ai rien contre la révolution par la rue, mais j'ai la conviction qu'ensuite il faut avoir une solution de rechange pour vraiment passer de la révolte à la révolution. Cette solution de rechange, lorsqu'on a la chance d'être dans un pays relativement démocratique, autant la préparer à l'avance, avant les élections, c’est sans doute plus efficace. C'est tout l'enjeu du FdG d'ici 2012.
@ 123 max
Et surtout que le FN, après avoir récupéré une bonne partie des électeurs du PC...
Sauf que, toutes les études sociologiques sur les évolutions électorales dans les années 80/90 l'ont montré, le FN n'a pas récupéré les voix du PCF ou de façon marginale. Ce que le PCF a perdu est allé en règle générale grossir les voix du PS, ou l'abstention, ou en 2002 s'est dirigé vers des solutions plus à gauche (LO, LCR,...). L'électorat PS a aussi glissé vers plus à droite, etc... Les études sur les origines politiques de l'électorat du FN montre qu'il est d'abord composé d'anciens électeurs de la droite classique ; la seconde composante vient des électeurs PS ; l'apport communiste au FN (si l'on peut dire) n'arrive qu'en dernière position. C'est l'ensemble du corps électoral qui a glissé vers la droite à partir des années 80.
Et c'est le mouvement inverse qu'il faut tenter aujourd'hui avec le Front de Gauche.
@ - 128 - Descartes
"la raison la plus lourde invoquée par Ramaux"
Pour ce qui est du départ de C.Ramaux du P.G., personnellement je préfèrerait qu'il l'explique lui-même, plutôt que de faire aveuglément confiance à ton expertise.
"Malgré les ambitions affichées par le PG, l'élaboration du programme reste au point mort depuis deux ans"
Pour ce qui est du fonctionnement interne du PG, de quoi te mêles-tu ? On ne te demande pas nous comment fonctionne la boutique de Chevènement dont tu es si friand...
Les adhérents du PG sont assez grands pour s'occuper de la situation et la régler, et je trouve quant à moi qu'après seulement 2 ans d'existence, et donc encore peu de militants face à l'énorme boulot qui consiste à faire vivre et exister ce parti, on n'a pas mal avancé.
"Si l'on pense qu'ils (les experts) servent à quelque chose, il serait peut-être utile de réfléchir aux moyens de les garder et d'organiser leur travail."
On n'a jamais dit qu'il ne fallait pas faire appel à des experts chacun dans sa spécialité, pour information, mais simplement qu'ils devaient rester à leur place. Et que ce n'était pas à eux d'avoir le dernier mot en matière de choix de société, mais à l'ensemble des citoyens.
D'autant que beaucoup de ces experts sont autoproclamés ou soumis à des lobbies ou pas objectifs par rapport à leur spécialité (l'inventeur de l'amiante disait qu'elle était sans danger), et ne sont donc pas forcément au service de l'intérêt général.
Les rapaces financiers ne perdent pas de temps. Fitch et S&P menaces de baisser la note de la Tunisie. C'est franchement le moment...
@ guillot, langue rouge et d'autres.
La lutte "frontale" contre le FN, ça fait 25 ans qu'on la mène. Avec quels effets ? Suffisamment "efficace" pour offrir à Chirac un score "africain" de 82%, mais absolument nulle pour faire baisser l'électorat du FN.
On se met le poing dans l'oeil si on croit lutter contre le racisme et les discriminations en organisant encore des messes "anti-racistes" ou des manifestations contre le FN.
Le FN s'écroulera quand toutes les inégalités sociales reculeront et quand "ils" s'en iront tous. Pas avant. Inutile de s'époumoner contre une Marine Le Pen en la traitant de fasciste - ce qu'elle n'est pas - alors qu'elle ne fait rien de plus que d'exploiter les fantasmes identitaires qui circulent désormais un peu partout jusque dans les couches les plus "cultivées" de nos cercles médiatiques : Zemmour, Finkielkraut, E.Levy, descartes sur ce blog...etc.
Si on tolère Zemmour sur le service public, si on discute avec descartes sur le blog de Mélenchon, à quoi bon "diaboliser" Marine Le Pen ? Celle-ci joue désormais la carte de la république, de la laïcité et de la lutte contre la" financiarisation mondialisée". Elle n'en est que plus dangereuse ! Pas parce qu'elle menacerait nos libertés, mais parce qu'elle détourne l'électorat populaire de toute chance de se rassembler autour d'un projet alternatif crédible.
S'il faut affronter Le FN aujourdhui, c'est en détruisant sa crédibilité en montrant qu'au delà de ses postures identitaires, il ne porte aucun projet d'alternative au capitalisme libéral.
Mettons-nous à l'heure. Face au FN version Marine il faut mener un combat politique et pas seulement "culturel".
Du moins, c'est ce que je pense...
@ 134 ermler
Face au FN version Marine il faut mener un combat politique et pas seulement "culturel".
Complètement d'accord : le combat doit être d'abord politique, social, syndical, concret.
Pas moral ou culturel, ou seulement dans un deuxième temps.
@ Descartes (128)
Je me demande si les problèmes de fonctionnement internes que tu pointes ne peuvent pas être désignés par l'expression de "régime de la bonne franquette" (cf http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/09/ma-fin-de-semaine-bien-pleine). A l'échelle locale aussi on peut constater des dysfonctionnements de la démocratie interne. Cela ne ne se borne pas à refuser des procédures trop tortueuses. Cela finit par sembler faire système, et non pas consister en des lacunes ponctuelles, a fortiori lorsqu'au niveau national aussi des ombres apparaissent sur le tableau. Or comment peut-on vraiment imaginer que le Front de Gauche puisse gouverner irréprochablement la République, si au sein de notre parti nous ne sommes pas déjà capables d'adopter des pratiques garantissant la démocratie interne ? C'est pourquoi nous n'avons aucun intérêt à balayer du revers de la main ses critiques, ni d'y voir seulement une belle occasion pour les Sylvia Zappi et consorts de nous dénigrer une fois de plus.
Pour autant gardons-nous également d'en tirer péremptoirement des conclusions erronées. C'est une contre-vérité que d'écrire "malgré les ambitions affichées par le PG, l'élaboration du programme reste au point mort" ! N'oublions pas les contributions au programme partagé du FdG. Des forums thématiques ne commencent-ils d'ailleurs pas à se mettre en place pour les affiner ?
Alors même que nous sortons d'un conflit social majeur (sur les retraites) et que l'exemple tunisien pourrait bien accélérer la maturation de la thématique de la "révolution citoyenne" en France, n'en venons pas à oublier des qu'une même approche nous fédère suffisamment (tiens, par exemple : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2010/11/le-populo-et-le-populaire) pour qu'on sache écouter les critiques de Christophe Ramaux (et en tirer des leçons) sans en venir à leur donner une portée excessive.
@ 132 le Prolo du Biolo (PG 69) : Je te trouve assez cinglant avec le camarade Descartes.
Bon, c'est vrai qu'il a tendance à prendre les gens un peu de haut, mais il ne faut s'arrêter à cette posture et entendre la pertinence de son raisonnement.
Il défend une ligne Républicaine et Socialiste. C'est pour cela que nous avons adhéré avec plusieurs amis aux PG au printemps dernier.
Nous sommes aujourd'hui profondément déçu par notre adhésion. Le ligne politique empreinte d'une bonne dose de libertarisme est incompatible avec nos idéaux républicains. Il nous faut absoudre d'avoir été membre d'un Conseil Fédéral d'un autre parti ou d'être élus (la pire des infamies).
Nous allons donc retourner à nos mandats d'élus ou syndicaux (CGT, FSU...) et continuer notre combat quotidien pour une société plus décente loin du carcan sectaire du PG dans mon département.
@max (#123)
Faudra m'expliquer comment lorsqu'on se dit communiste, on peut traverser comme cela le champ politique et voter pour des personnes qui prônent l'inverse de ce que vous avez toujours défendu ?
Tu confonds militants et électeurs. Beaucoup d'électeurs communistes ne "se sont pas dits" communistes. L'immense majorité des électeurs communistes n'ont jamais été "communistes". Plus banalement, ils votaient pour des candidats qui leur parlaient de leurs problèmes et en qui ils avaient confiance pour les défendre. Et quand ils ont trouvé que ces candidats ne parlaient plus des questions qui les préoccupaient, ils ont changé de crémerie. C'est aussi simple que ça.
Ces gens la font simplement partie de cet électorat volatile qui fait basculer régulièrement les élections d'un coté ou de l'autre mais qui n'ont, a mon avis, aucunes convictions politiques sérieuses.
Si je comprends bien, tu proposes de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ?
@michel matain (#131)
Sauf que, toutes les études sociologiques sur les évolutions électorales dans les années 80/90 l'ont montré, le FN n'a pas récupéré les voix du PCF ou de façon marginale. Ce que le PCF a perdu est allé en règle générale grossir les voix du PS, ou l'abstention (...)
Pourrait-on avoir la référence de quelques unes de ces "études sociologiques" ? Désolé, mais ta théorie ne tient pas. Si comme tu le dis l'électorat perdu par le PCF s'était reporté massivement sur le PS ou l'abstention, on se demande d'où viennent les électeurs qui ont permis au FN de devenir le premier parti parmi les ouvriers.
Si l'on ne part pas du postulat qui consiste à considérer que, pour la grande majorité des français, la gauche c'est le Parti Socialiste et rien d'autre, on va droit dans le mur. C'est malheureusement la triste réalité.
Il faut marteler encore, et encore, et sans cesse que le PS est un parti de droite, au même titre que l'UMP, un de mes amis corroboré ce fait en me disant que le peuple de France est un peuple de droite avec des arrières pensées de gauche.
Il faut marteler encore, et encore, et sans cesse que le PS fait une politique de droite, depuis longtemps (1983) de l'aveux même de Lionel Jospin (en campagne électoral en 2002 "mon projet n'est pas socialiste" sous-entendant de gauche), le meilleur exemple qui puisse être donné aujourd'hui est DSK, etc…
Il faut marteler encore, et encore, et sans cesse que le seul parti qui soit de gauche c'est celui qui porte son nom (c'est pas un hasard) le PdeGauche, c'est le seul parti politique proposant une constituante permettant de créer la constitution d'une 6 ème République Citoyenne et Humaine, que le Front de gauche et une alliance des partis politiques qui ne sont pas de droite.
Il faut marteler encore, et encore, et sans cesse que le FN est un parti faciste que Mussolini ne nierait pas, que c'est la voie à la réelle dictature, que la seule ambition qu'il est, est de faire mieux et plus fort que N. S******, dans tous les registres, d'ailleurs l'UMP leur tend carrément la main, ils ont tord car ils vont se la faire "bouffer".
Il faut absolument se persuader, que si l'on veut la victoire, c'est avec les militants et sympathisants déçus du parti socialiste que nous pourrons gagner, et seulement grâce a eux, nous devons leur proposer une véritable alternative de gauche et arrêter de se perdre en circonvolutions narcissiques.
Attention, je ne dis pas qu'il faut faire des alliances avec les socialistes, je dis qu'il faut séduire leurs militants et sympathisants qui sont vraiment...
Monsieur le Webmaster
Merci pour toutes ces précisions chiffrées qui seront utiles à tous. Mais puisque vous êtes rigoureux reconnaissez que je n'ai pas souhaité la fidélisation de "quelques addicts " mais du plus grand nombre. Pour reprendre vos propres mots "vous voyez la nuance". Mais je m'en voudrais de couper les cheveux en quatre, puis en huit...
@le Prolo du Biolo (#132)
Pour ce qui est du départ de C.Ramaux du P.G., personnellement je préfèrerait qu'il l'explique lui-même, plutôt que de faire aveuglément confiance à ton expertise.
Ca tombe très bien: je n'ai fait que citer ce que Ramaux dit dans sa lettre.
Pour ce qui est du fonctionnement interne du PG, de quoi te mêles-tu ? On ne te demande pas nous comment fonctionne la boutique de Chevènement dont tu es si friand...
Va falloir te résigner: ce n'est pas la peine d'être membre d'un parti pour avoir le droit de critiquer son fonctionnement. D'ailleurs je me souviens d'avoir vu sous ta plume des remarques sur le fonctionnement de l'UMP et du PS. Dois-je conclure que tu détiens une carte de ces deux partis ?
Les adhérents du PG sont assez grands pour s'occuper de la situation et la régler,
Faudrait expliquer cela à C. Ramaux. Lui, apparement, ne partage pas ton avis.
et je trouve quant à moi qu'après seulement 2 ans d'existence, et donc encore peu de militants face à l'énorme boulot qui consiste à faire vivre et exister ce parti, on n'a pas mal avancé.
Je pense que 2 ans c'est largement suffisant pour mettre en place des processus de débat et de décision transparents.
On n'a jamais dit qu'il ne fallait pas faire appel à des experts chacun dans sa spécialité, pour information, mais simplement qu'ils devaient rester à leur place. Et que ce n'était pas à eux d'avoir le dernier mot en matière de choix de société, mais à l'ensemble des citoyens.
Je crains que ce soit bien plus grave que ça. Le mépris pour l'expertise est transparent dans beaucoup d'interventions et d'écrits du PG. Et toi même tu tombes dans ce travers:
(l'inventeur de l'amiante disait qu'elle était sans danger)
Ça m'étonnerait. L'amiante n'est pas un produit artificiel. C'est une substance naturelle, et par conséquent n'a pas "d'inventeur".
Les derniers sondages montrent une nette remontée de Besancenot, donné à 7 % dans tous les cas de figure, alors qu'il est pour l'instant pas mal boycotté par les médias.
Et si on devenait pour une fois raisonnable, et on examinait sérieusement l'hypothèse d'une candidature Besancenot, candidat unique de toute la vraie gauche ?
Descartes
Dans les années 70, un ouvrier sur deux votait communiste et trois sur quatre à gauche.
Si l'électorat communiste a glissé vers l'abstention ou le vote socialiste, et si une partie du vote socialiste s'est réfugié à droite, alors, oui il est facile au FN de devenir aujourd'hui le premier parti des ouvriers de nationalité française qui votent encore. Ajoute à ça les changements dans la composition de la classe ouvrière depuis les années 70 (fin des mines, de la sidérurgie, liquidation d'une bonne partie du travail ouvrier dans la métallurgie, l'imprimerie, les ports, les chemins de fer, le textile,...), ainsi que les changements nationaux : une partie plus importante aujourd'hui qu'hier de la classe ouvrière ne vote pas parce qu'elle n'a pas la nationalité française.
(si j'ai du courage et du temps je te donnerai les références des études ; commence sur internet par rechercher les électorats d'origine de l'électorat FN et tu verras).
@ stack
Et si on devenait pour une fois raisonnable, et on examinait sérieusement l'hypothèse d'une candidature Besancenot, candidat unique de toute la vraie gauche ?
D'accord ! Mais alors "sérieusement", hein ! Pas juste sur un "coup de sondage".
En quoi, donc, la candidature de Besancenot te semble-t-elle plus raisonnable qu'une autre ?
@ 142 stack
Les derniers sondages montrent une nette remontée de Besancenot, donné à 7 % dans tous les cas de figure,....
Si même les tenants du NPA se mettent à faire de la politique politicienne en fonction du dernier sondage venu, on est foutu ! Le système présidentiel a contaminé jusqu'aux descendants de Trotsky ! Au secours ! Réveille toi Léon, viens faire le ménage !
Bonsoir,
Il est obligatoirement nécessaire que J.L.M fasse la lumière (lui qui aime tant ce siècle) sur le départ de C. Ramaux. En effet, le Parti de Gauche s'est constitué structurellement (je ne parle pas du programme, et autres, afin de circonscrire mon intervention à ce seul départ) sur le refus d'une gauche et d'un PS dont seulement quelques membres décidaient (et décident toujours) pour tous sur des lignes contestées par nombres « d’en bas ».
Il va falloir être clair et précis. Et puisque J. Généreux est le secrétaire national à l'économie de ce parti. Il est donc temps qu’il intervienne afin aussi de clarifier les choses.
Ce départ pourrait créer un tremblement de terre. D’abord chez les militants, mais aussi chez les gens comme moi, simples sympathisants de ce parti, et enfin au sein du front de gauche, dont les alliances avec le PC pourraient s’en trouver affaiblit, au moins médiatiquement.
J’espère que tout ceci n’est qu’une embuche crée de toute part pour déstabiliser le Parti de Gauche et l’ascension du front de Gauche dans le paysage politique.
Amicalement
max @123 Michel Matain @130
Le PCF avait pendant longtemps occupé une fonction tribunicienne, qu'il a aujourd'hui perdu au profit du FN.
Par sa faute aussi; Rappelons nous les buldozzers envoyés contre un foyer de jeunes travailleur dans une municipalité communiste du Val de Marne.
Rappelons nous comment le FN avait détourné le "Produisons Français" lancé par le PCF vers le fin des années 80, détourné au profit du FN par le "Produisons Français avec des travailleurs français !" (Stirbois)
Dans son discours de congrés, La dirigeante du FN (une femme qui dirige un parti d'extrême droite était impensable dans l'extrême droite jusqu'à présent !) se déclare "socialement de gauche".
Je viens d'écouter sur France Inter une émission dont l'invité était Enzo Traverso, auteur récent d'une tribune dans Libé sur les mutations de l'extrême droite en Europe et en France. Ce professeur d'université avait publié récemment " A feu et à sang", de la guerre civile européenne 1914-1945. Et Il vient de sortir "l'Histoire comme champ de bataille, interpréter les violences du XX° siècle".
Mais je reviens sur ses analyses qu'il a développé sur France Inter. L'une d'elle concerne l'islamophobie. E Traverso décèle des mutations dans la continuité: le racialisme fondé sur une pseudo science de l'extrême droite au xx° siècle s'appuierait dorénavant sur un fondement culturel et l'islamophophie en serait un bel exemple. Le FN stygmatise toute une communauté en s'appuyant sur sa culture, qu'elle soit croyante ou non et en recyclant ainsi son rejet de l'autre, à en faire un bouc émissaire de toutes les difficultés sociales. Le vieil antisémitisme de l'extrême droite tend à se recycler aujourd'hui dans l'islamophobie.
Ce qu'il y a aussi, qui est en train de faire monter le FN et le continuera si ça ne change pas, c'est que Marine s'est mise à reprendre les critiques maintenant bien connues (des seuls habitués d'Internet malheureusement....) sur le caractère "odieux" (comme on dit en Amérique Latine, c'est un concept bien précis) de la dette des etats, due à l'article de loi Pompidou/Giscard de 1973, durci et étendu par le fameux article 104 de Maastricht et par Lisbonne. Il n'est pas difficile alors de l'imaginer "de gauche" ou au moins d'apporter la libération des peuples, dans cette époque où depuis l'appel au Bankrun2010 une prise de conscience populaire naît, elle joue sur du velours. Et ce qui est le plus regrettable, c'est que cette analyse on ne l'entend pas encore beaucoup dans les rangs de la gauche (bien entendu je ne parle pas du PS ! c'est en effet un parti de droite, tout à fait d'accord). Il serait temps de ne pas lui laisser ce thème, qui est central je trouve. Le Parti de Gauche est encore bien timoré sur ce sujet. Il serait temps d'appeler un chat un chat.
Au sujet des classes populaires, j'ai commencé cet après-midi la lecture du dernier Sarkophage avec un débat sur deux pages entre Sophie Heine et Paul Ariès. Cette jeune docteur en science politique a publié en dernier un ouvrage intitulé : "Oser penser à gauche".
Quelle ne fut pas ma surprise et ma désolation de constater qu'elle axe toute sa stratégie de reconquête du terrain idéologique autour de la promotion des libertés individuelles : "(...) un nouveau discours de gauche mobilisateur devrait selon moi accorder une place centrale à l'individu et à ses aspirations à travers le concept de libertés individuelles".
Ce discours convient certainement aux individus de la classe moyenne, moyenne supérieure ; mais je pense pour ma part que les membres des classes moyennes inférieures et populaires sont quant à eux d'abord en demande de protection face à haut niveau d'incertitude auquel elles sont exposées.
Ils ont besoin que le sol se raffermisse sous leur pied quand aujourd'hui il a tendance à se dérober ! Ils sont demandeurs de repères et d'un retour de certaines valeurs populaires de base qui sont malmenées voire laminées sous la pression des méthodes de gestions importées par le néolibéralisme financier mondialisé, apôtres de la concurrence libre et non faussée encensée par l'Union européenne qui a ouvert leurs territoires à tous les vents !
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Pascal.
Les libertés individuelles ne peuvent l'être que dans un cadre de droit et de devoirs qui les déterminent. Étant enseignant dans le primaire, c'est la première chose que l'on se doit de mettre en place pour que les libertés individuelles prennent place et fassent sens dans le groupe. Or aujourd'hui l'état a fait place aux marchés pour réguler la démocratie. Jacques Attali analyse ceci en postulant que c'est l'état qui doit créer les marchés afin que ces derniers créent les conditions d'une démocratie, d'une liberté de commerce. En retour l'état doit, par un pôle de vérification, veiller à ce que les marchés servent l'intérêt général et non pas l'intérêt de quelques personnes. Or les marchés ne servent aujourd'hui qu'un palier homologue qui ne sont que les marchés eux-mêmes.
Sur ce sujet, Georges Stigler (prix Nobel d'économie, directeur général de la banque mondiale et conseiller à la maison blanche à Washington), dans son ouvrage "la grande désillusion", fait un constat accablant du rôle du FMI dans la décadence des relations économiques et politiques entre nations, mais aussi au sein des nations elles-même. Le FMI a quitté sa place qui était de garantir le bon fonctionnement du système monétaire (accords de Bretton-Woods), pour aujourd'hui favoriser clairement les finances américaines. Son analyse est sans concession sur la médiocrité des économistes œuvrant dans cette institution depuis bon nombres d'années. Le FMI favorise le marchés et la libre concurrence sous prétexte que seule la lutte contre l'inflation et l'économie de marché seraient l'arme absolue pour le développement des pays, quitte à les obliger à les mettre dans situation (tel la Grèce) de récession et de pertes des libertés... Bref l'ouvrage est à lire. D'ailleurs un costard est taillé à Mr Cambdessus, ancien socialiste français qui a appliqué des politiques de rigueurs qui ont conduit à des catastrophes.