16fév 11
Dans cette note j'évoque une nouvelle discussion sur les révolutions du Maghreb menée avec madame Leila Shahid en séance de mon groupe, la Gauche Unie Européenne au parlement européen. Je dis un ou deux mots de mon débat avec madame Le Pen et des manières de combattre la droite extrême car je veux me mettre à distance de la méthode nulle de la baston socialiste avec Jacob à propos de Strauss Kahn. Je vous tiens au courant des avatars de ma journée à Strasbourg à propos d'un nouveau rapport sur la directive Bolkestein qui continue son œuvre malfaisante. Vivement la semaine prochaine ! Mardi prochain je serai en vacances !
Merci à Jean-Lou Bouffault pour les très belles photos qui illustrent de ce billet.
Madame Leila Shahid, représentante de l’autorité palestinienne auprès de l’Union européenne était présente à la réunion du groupe de la GUE pour nous parler des révolutions au Maghreb et au Moyen Orient. Son approche est très intéressante. Elle met en avant des arguments anthropologiques plutôt que géopolitiques. Elle retient donc les caractéristiques communes des sociétés en révolution du point de vue des individus qui les composent. Dès lors ces révolutions perdent tout caractère exotique. Selon elle, ces révolutions partent d’une société civile commune, en dépit des frontières. Avec une langue commune, l’arabe. Des télévisions communes, un cinéma commun, des chanteurs communs, des jeunesses éduquées mais précarisées, des couches moyennes déclassées. Politiquement la situation est commune : d’un côté une oligarchie, de l’autre un peuple dépossédé de droits civiques réels. Economiquement la situation est également commune : le libéralisme éradique toutes les structures de cohésion sociales, quelles qu’en soient les formes. Regardez bien cette liste. Est-ce que ce ne sont pas les mêmes caractéristiques de départ que celles des révolutions d’Amérique du Sud ? Et puis cette liste est aussi celle de nos propres caractéristiques nationales, en France. Avec en plus deux connexions spéciales entre ces révolutions et nous Français. Cette connexion c’est que nous avons l’usage d’une langue en commun, la langue française. Jamais autant de gens ne l’ont parlée de l’autre coté de la Méditerranée. Et encore une autre caractéristique : des millions de bi-nationaux. Jusqu'à 20% de la population tunisienne est bi-nationale franco-tunisienne a dit Benjamin Stora à Grenoble. Et cela parmi une population immigrée venue d’Afrique du Nord nombreuse, active et impliquée dans la vie de notre pays.
Mais des partis politiques capables de porter les aspirations de cette société civile émergeront-ils à temps pour que la révolution ne soit pas confisquée, lui ai-je demandé ? Elle a répondu en commençant par montrer que la revendication centrale était la constitution d’un Etat de droit. Elle voit deux points d’ancrage à cette aspiration. D’une part une Constituante qui abroge les dispositifs confiscatoires de la démocratie. D’autre part un mécanisme de responsabilisation des pouvoirs en place et de contrôle permanent sur eux. Tout cela c’est ni plus ni moins que le contenu et la méthode de la révolution citoyenne. Dès lors, elle pense que la « forme parti » n’est pas celle qui s’impose à ce moment de la révolution. Car elle diminuerait l’ampleur de l’implication populaire dans la révolution. Je crois que cela vaut la peine d’être réfléchi. Certes, dans les processus révolutionnaires, qui de surcroit détruisent des partis-Etat, la forme parti n’est pas l’outil de la révolution. Notons que cela n’a jamais été le cas nulle part et dans aucun cas de révolution, incluse celle de 1917. Celle-ci engendre ses propres organes. Aujourd’hui ce sont des comités de quartier ou de village, principalement. Mais les syndicats jouent un grand rôle. On l’a bien vu en Tunisie où l’UGTT a fourni tout l’encadrement de l’action dans les campagnes par l’intermédiaire des travailleurs syndiqués qui y vivent. Pour autant la structuration en partis se produit mécaniquement sitôt que la conduite des objectifs révolutionnaires donne lieu à des oppositions de points de vue et même d’intérêts entre les catégories de population impliquées. Mais, bien sûr, la forme que prend cette structuration peut être de mille et une sortes différentes. Sans aller plus avant sur le sujet, ne serait ce que parce que je manque de tant d’éléments et de savoirs pour en parler, j’en reviens à mon intuition de départ. Les révolutions de la Méditerranée ne se contentent pas de nous concerner. Elles nous impliquent et elles doivent nous instruire.
Je ne vais pas beaucoup parler du débat avec madame Le Pen. Il a déjà tellement été commenté. Je pense qu’il était probant. Je ne parle pas de la question de savoir qui a eu le dernier mot. Je ne crois pas que cela soit le véritable enjeu, même si j’ai de bonnes raisons d’être assez satisfait de ce que j’ai fait si j’en crois les commentaires et les messages reçus aussi bien du monde médiatique que des citoyens téléspectateurs. Ce qui me plait, c’est que l’on ait pu écrire comme à la Une de France Soir : « Le Pen – Mélenchon : enfin un débat ! » Madame Le Pen était sans surprise. Elle n’a rien dit de plus ni de moins que d’habitude. Au passage on s’est aperçu qu’en moins d’une semaine elle a recentré son discours sur les fondamentaux du FN contrairement au bla bla selon lequel elle aurait abandonné tout cela. La surprise est en proportion des efforts fournis par tant de gens pour dire qu’elle et moi c’était du pareil au même. Ce qui était une surprise, c’est que quelqu’un lui tienne tête, sans reculer ni tergiverser, sur les principes de gauche. Il y a longtemps, longtemps que personne ne l’avait fait clairement sans demi-teinte ni euphémisation, sans dramatisation ridicule ni diabolisation moralisante. J’ai donné mes arguments clairs et nets. Et elle l’a fait aussi directement que d’habitude. Sur les sujets de fond : immigration, laïcité, peine de mort, monnaie européenne, j’ai assumé de bout en bout ma totale différence à gauche. Mes arguments sont ceux de la gauche historique et non les embrouillis sociaux démocrates frileux ou les capitulations à la Manuel Valls. J’ai incarné la gauche décomplexée. C’est à dire toute la gauche. Ce qui a tant plu aux gens de gauche c’est de se sentir représentés dans cette circonstance ! Rien de plus, je le sais bien, mais c’est déjà tant ! Même quand ils ne m’apprécient pas. Et dès fois, ça m’a fait apprécier par des gens qui ne me connaissaient pas ou qui croyaient me connaitre. Pour nous, pour notre équipe et notre parti c’est une charge politique de plus. Nous nous sommes portés en première ligne sur de nombreux thèmes en adoptant une ligne de combat frontal. A présent et à partir de cette émission nous devons aussi porter la représentation frontale de la laïcité et celle de l’immigration assumée.
Partant de là on devine ce que je pense de la récidive de madame Elkrief me comparant pourtant le jour même aux collabos Doriot ou Déat, « sauf pour l’immigration » précise-t-elle. Ou du journal « Libération » qui relègue le débat en page 15 et me renvoie dos à dos avec Le Pen sous les dehors mielleux d’un compte rendu « objectif ». Sous titre fielleusement froid : « La présidente du FN et le leader du Front de Gauche se sont affrontés hier. Chacun se revendiquant le plus proche du peuple ». Qui sait lire, et que ça intéresse de lire une telle réduction à l’eau tiède d’un débat qui fut aussi brûlant, voit dans ce compte rendu les petites giclées de fiel qu’il contient. Mais ce n’est pas ce qui compte dans la circonstance. Ce qui compte c’est qu’un journal de gauche consacre trois pages, deux interviews et un édito à une indignation politicienne de commande sur une déclaration de Christian Jacob et presque rien à une lutte réelle, argument contre argument, qui a fait réellement événement. Je dis qu’elle a fait événement parce qu’en témoignent audimat et retransmissions sur tant de sites internet de journaux ou de réseaux. J’en profite pour dire que la façon de surévaluer deux phrases de Christian Jacob sur un tel thème, dans ce registre, de cette façon, aggrave le mal qu’elle prétend dénoncer. Qui a intérêt à incriminer d’antisémitisme dans une déclaration de cette sorte ? Pour menacer tous ceux qui s’opposeraient à Strauss Kahn d’antisémitisme ? La ficelle est grosse ! Surtout que l’accusation est particulièrement vicieuse. Ils n’affirment aucunement qu’il s’agit d’antisémitisme mais que cela pourrait en être et cela que Christian Jacob « le veuille ou non » (Philippe Lançon), qui adopte « plus ou moins consciemment les thèses du théoricien de l’action française sur l’identité nationale » (Laurent Joffrin). Sachant que l’antisémitisme n’est pas une opinion mais un délit en France grâce à la loi Gayssot (PCF), on voit quel procédé inquisitorial et venimeux est ainsi mis en scène. Si le papier d’analyse d’Alain Auffray est extrêmement prudent et factuel on ne peut en dire autant des titres et questions « La chasse au DSK est ouverte », « A gauche certains ont vu des relents antisémites dans les propos de Jacob. Qu’en pensez vous ? ». Cette méthode d’insinuation et d’inquisition sur des « relents » et autres apparences est celle qui nous a enfoncés face à Le Pen dans le passé. La préférence donnée à l’invention d’un combat contre un pseudo antisémite est une faute politique totale. Mon débat avec Madame Le Pen procède d’une toute autre méthode : des faits, rien que des faits mis en débat sous la lumière de la raison. Si l’on doit critiquer Monsieur Jacob ce n’est pas pour des « relents » ni au nom de fumeuses stigmatisations gratuites mais pour le fond de ce qu’il dit. Quelle est cette France « des terroirs » dont il parle ? Monsieur Jacob n’aime pas la France urbaine ? Il n’aime pas les gens qui y vivent et qui n’ont pas de « terroir » ? Cette France-là pourtant c’est celle du Vingt et unième siècle dans laquelle vivent quatre vingt cinq pour cent de notre population. Christian Jacob n’est pas un antisémite. C’est juste un gros agrarien archaïque !
Ces références obsessionnelles aux années trente, par des gens qui n’en ont visiblement tiré aucune leçon autre que moralisante, est totalement contre performante. Pierre Moscovici traite Jacob de pétainiste. La belle affaire ! Mais le caractère politicien de l’incrimination saute aux yeux comme le prouve cet amalgame pourri qui lui surgit au détour d’une phrase. Car il conclut fielleusement son entretien par « cette manœuvre, qui vise à salir et discréditer, rejoint certaines attaques populistes. C’est un front curieux qui se met en place ». Tel est le fond de commerce des Strauss-kahniens contre nous et donc contre moi, nommément désigné dans l’éditorial de Laurent Joffrin, pour faire un exemple. Huchon, Valls, Cambadélis pensent arranger les affaires de leur candidat en m’intimidant parce qu’ils croient que je crains leur pouvoir de stigmatisation. On voit mieux avec ce genre de méthode ce qu’est le clan des Strauss-Kahniens. Quiconque n’est pas d’accord politiquement avec eux est aussitôt traité de suppôt du fascisme. Nous sommes censés baisser les yeux ? Ni en rêve. A l’intolérance et au sectarisme ils ajoutent ainsi un clanisme qui repousse. Les interviews volontairement sibyllines de son épouse, les bavardages ineptes de l’armée des grands prêtres qui les décryptent, les aboiements des serre-files tout cela provoque une infantilisation de la gauche atterrante ! Non décidément, ce candidat ne peut pas rassembler la gauche ni au premier ni au deuxième tour. Ni lui, du fait de son bilan au FMI et non de sa personne, ni son clan, ne le peuvent du fait de leur méthode dans cette phase de la campagne. Je ne tends pas la joue gauche et je ne pratique pas le pardon des offenses. Et les gens de gauche informés non plus, qui n’aiment guère être traités de cette façon si j’en juge par ce que j’entends.
Je pense que cette meute de gardiens du fétiche Strauss-Kahnien s’énerve parce qu’elle est très inquiète. En fait, leur candidat n’en a rien à fiche d’eux et de leurs projets de carrière, occupé qu’il est par la sienne. Et puis maintenant, il y a trois autres candidats socialistes que les enquêtes donnent possibles vainqueurs de Sarkozy. A quoi bon alors s’encombrer d’un homme en baisse et qui est autant rejeté par toute l’autre gauche, se disent plus d’un. Et puis, tout accusés que nous soyons d’être « complices de la droite et des pétainistes », la véritable complicité avec la droite est de son côté dès qu’il s’agit de politique réelle et de gestion concrète. C’est madame Lagarde qui a vendu la mèche sur le plateau des Quatre Vérités de France 2. Elle complimente le travail du directeur du FMI et leur totale convergence de vue. Ce même mardi où pérore Pierre Moscovici sur le « curieux Front qui se constitue », elle en avoue un autre autrement plus réel et lourd. Elle déclare : "Il a été nommé directeur général du FMI, tout le monde s'accorde et j'en fais partie, pour dire qu'il fait un très bon travail au FMI. Il soutient les thèses françaises pour ce G20 donc nous, nous avons besoin de lui là où il est." Et l’enthousiasme finit par griser la malheureuse qui ajoute : "c'est un partenaire de travail de grande qualité comme directeur général du FMI. Il soutient nos thèses, il soutient en particulier tous les travaux que nous engageons pour éviter les excès sur le système monétaire international". Erreur madame ! Le directeur du FMI estime que l’idée française de taxation des transactions financières présentée par Sarkozy est "simpliste" et "inapplicable". Dommage que sous le gouvernement Jospin les « irréalistes » du groupe socialiste et communiste aient voté, contre l'avis de DSK, le principe d’une telle taxation « inapplicable » !
Je ne sais comment vous décrire ce que je ressens quand j’entends parler la novlangue européenne. J’ai une boule de nausée qui me monte de l’estomac comme lorsqu’on a avalé par mégarde quelque chose de répugnant. Au moment où je l’évoque, ici devant mon clavier dans l’hémicycle, monsieur Barroso est en train de parler. Il enrobe de mielleuses paroles creuses la réforme du traité de Lisbonne pour rendre possible le mécanisme de coercition dit « de stabilisation financière ». Tout ça va se faire sans consulter les parlements nationaux ni les peuples, d’aucune façon. Dans la langue des eurocrates ça donne "nous sommes tous d’accord pour monter dans le train des réformes en vue de lever les obstacles pour libérer les potentialités d’une pleine croissance durable. Mais alors se pose la question de savoir sur quel rail faire rouler ce train des réformes positives". Nous savons tous que le mécanisme de stabilité est celui qui convient et ainsi de suite. Comparaison pour petits enfants (le train et le rail), ruses sémantique à deux balles (« nous savons tous »), et bonne conscience en béton armé. C’est insupportable. Mes chers lecteurs sachez que le Traité de Lisbonne va être modifié sans votre avis. Alors qu’on vous avait dit que c’était impossible d’en toucher une ligne. Et maintenant voici l’orateur du groupe « socialiste et démocrate ». « Nous saluons la création d’un mécanisme de gestion permanente des crises financières. Mais comment va fonctionner ce mécanisme ? Est ce qu’il va fonctionner comme un mécanisme communautaire ou bien encore un renforcement intergouvernemental et du pacte franco allemand ?». Voila tout. Les peuples ? Ce grand « socialiste et démocrate » s’en moque. Son problème c’est de savoir comment vont se répartir les pouvoirs entre la commission, le parlement et le conseil. Un noir bureaucrate de plus ! Un nationaliste anglais lui demande si ça lui parait plus important que l’avis des chômeurs que le mécanisme va créer ! Beuark ! Le « socialiste et démocrate » dit qu’il faut respecter le traité et ses procédures. Roule bouboule ! Ce monde est devenu fou ! Le plus pénible ce n’est pas que la droite soit de droite mais juste que la gauche officielle soit aussi d’accord avec elle ! C’est ce sentiment d’être désarmé qui est mortel.
Comme il n’est pas question de Cuba (ennemi affreux) ni du Qatar (ami délicieux), pas d’espions ni personne pour rendre compte de la séance auprès de la concierge quatremérisante du parlement ! Misère ! Dommage. Car il était question des arrivants immigrés sur l’ile de Lampedusa. Quand c’était les refugiés de l’horrible camp de l’est communiste, « l’Europe qui protège » s’est dépêchée de donner à tous les rescapés l’asile amical et bienveillant avec primes, passage à la télé et prix Sakharov extrêmement émouvant. Puis les belles personnes ont promis tout de suite l’adhésion à l’Union sitôt que le mur fut tombé ! Maint feux d’artifices furent tirés en même temps qu’on faisait toute sortes de délocalisations d’entreprises dans la joie et les auto-congratulations. Mais là on a d’abord fait les délocalisations et les belles personnes ont fait de beaux voyages tous frais payés dans l’autre sens. Et quand les régimes autoritaires sont tombés, personne n’a promis l’adhésion à l’Europe. Les réfugiés d’avant et de maintenant ont été parqués comme des animaux et brutalisés de toutes les façons possibles ! Pas de télévision, pas de prix Sakharov ! Et aujourd’hui sur les bancs de madame Le Pen au parlement européen les membres de son groupe ont dénoncé les milliers d’islamistes et de terroristes qui viennent de débarquer à Lampedusa ! J’ai demandé publiquement à ce député comment il savait qu’il s’agissait de criminels, de terroristes et d’islamistes. Et lui m’a répondu que tout le monde le savait. Et ensuite le ronron a repris. Et où était monsieur Quatremer, le rentier de « Libération », pour raconter ça ? Ce n’est pas son truc ? Non. C’est juste qu’il n’était pas là, une fois de plus, et que ses informateurs Verts non plus pendant ce débat pourtant essentiel pour la dignité humaine. Mais celle-ci est-elle intéressante ailleurs qu’à Cuba ? Pas pour Quatremer. Ce n’est pas tout. Quand l’essentiel est en débat les mondains sont ailleurs.
La directive Bolkestein est revenue ce matin. C’est sur la base d’un rapport social démocrate et c’est avec les voix de ce groupe et celle de la droite que le rapport a été adopté ! La GUE, mon groupe, et les Verts ont voté contre ! Cela mérite une explication. Ce n’est pas Jean Quatremer qui vous parlera. Il est vrai que ce n’est pas un ragot du bar du parlement. Vous vous souvenez de la directive Bolkestein ? Aujourd'hui appelée "directive services", cette directive impose et organise la libéralisation des services au sein du marché unique de « l’Union Européenne qui nous protège ». Elle découle tout droit de l'Accord général sur le Commerce des Services adopté par l'OMC et de la Stratégie européenne dite « de Lisbonne ». Décidément, Lisbonne, quelle ville pour l’Europe libérale ! Il n’en est que plus risible de voir les sociaux démocrates portugais au pouvoir, préférer l’argent chinois au secours de leur chère « Europe qui protège » et son bras armé le camarade Strauss Kahn et les troupes d’occupation du FMI. Cette directive a été adoptée par le Parlement européen en 2006, après une rude bataille populaire qui n’avait pas peu contribué au rejet du Traité Constitutionnel en 2005. Les « socialistes et démocrates » avaient pourtant voté avec entrain, avec la droite, au prétexte que certains services publics seraient désormais exclus du champ de la directive. Il s'agit des fameux "services d’intérêt généraux" dont la définition est laissée aux Etats. Barrage de paille. Car dès que des secteurs privés existent au sein d'une branche de services, l'ouverture à la concurrence est obligatoire. Autant dire que tous y sont voués. Est donc ainsi spécialement visés l’éducation puisqu’il existe des écoles privées, par exemple. Même cas pour la culture ou encore d'autres services publics clés comme les postes, l'énergie, l'eau, les déchets. Concrètement cette directive limite l’intervention de l’Etat et les réglementations considérées comme des entraves à la concurrence dans les secteurs concernés. Ce ne sont pas seulement les choses qui sont visées mais aussi les personnes. Les procédures d’autorisation ou de déclaration imposées aux professionnels des services vont ainsi être allégées voire supprimées. Prenons un exemple. La directive services oblige les Etats à faire sauter des clauses d’exclusivité, de spécialisation ou de compétence imposées dans certains domaines. Pour être agent de voyage par exemple, mais aussi pour être actionnaire d’une société d’exercice libérale – comme les sociétés d’avocats, de conseils juridiques et ainsi de suite. On réduit ainsi les exigences imposées aux professionnels et on diminue d'autant les protections des usagers. En renforçant les acteurs marchands, on accroît la pression pour l’ouverture à la concurrence dans des secteurs où on n’imaginait même pas qu’il en soit question. L’éducation devient ainsi une cible privilégiée. Les opérateurs privés vont pouvoir se renforcer dans le secteur déjà marchand comme la formation professionnelle notamment. Toutes ces merveilles libérales furent adoptées à l’époque par la droite et 137 « socialistes et démocrates » sur 200. Et parmi ces 137, tout le beau linge de cette lamentable équipe comme le président du Parti socialiste européen Poul Nyrup Rasmussen et le président du groupe au parlement européen, Martin Schulz. Les libéraux de la ALDE ont voté pour, y compris Marielle de Sarnez, le numéro deux du Modem.
C'est la deuxième fois depuis que je siège au parlement européen que le sujet est à l'ordre du jour. La première fois c'était en Novembre 2009, quelques jours avant la date butoir prévue pour la transposition effective de la directive dans le droit national des Etats membres. La date buttoir était le 28 Décembre. J’en avais parlé sur ce blog, assez dégouté par la façon de faire en secret. A l'époque comme aujourd'hui, il n’était pas question de revenir sur la directive services. Au contraire il s’agissait d'assurer sa mise en œuvre effective par les Etats membres. Vous trouverez cette question traitée dans la rubrique européenne de mon blog. Le sujet était à nouveau à l'ordre du jour ce mardi à Strasbourg. On y votait en effet un rapport d'initiative de Madame Gebhardt, « socialiste et démocrate » récidiviste endurcie et convaincue sur le sujet. C'est déjà elle qui était la rapporteure lorsque le Parlement européen avait donné son aval à la directive services. Elle est donc de retour pour nuire.
Ce rapport avait un mérite. Un seul. Celui d'« inviter (…) les États membres concernés à assurer une plus grande transparence, notamment au travers d'une meilleure implication des parlements nationaux et de l'élaboration de tableaux de corrélation ». Une invitation à laquelle le gouvernement français ne répondra surement pas ! Toute la transposition de la directive, éparpillée dans toutes sortes de loi, est achevée depuis le 28 décembre dernier. Mais toutes les demandes des parlementaires du Parti de Gauche pour en avoir un bilan sont restées sans réponse. Après quoi le rapport « socialiste et démocrate » n'est que validation et célébration de la vulgate néolibérale. Il se permet de rappeler à l'ordre les gouvernants des Etats membres qui "manquent d'ambition" dans sa mise en œuvre. Berk ! Ce qui n’empêche pas, en fin de texte, un aveu ridicule : le parlement y reconnait être incapable de juger des conséquences de la mise en œuvre de cette merveille ! En effet, il "espère que la directive sur les services aura réellement un impact positif ". Il précise même que "l'impact de la directive sur l'économie, les entreprises et les citoyens ne pourra être évalué qu'une fois qu'elle aura été transposée de manière complète ". Voilà sans doute qui explique pourquoi il n'y avait pas de vote nominal sur ce texte. Les noms des responsables ne seront donc pas connus. Mais les feuilles de consignes de vote restent. Seul mon groupe, la GUE/NGL et Les Verts ont voté contre ! Les « socialistes et démocrates » ont fait bloc avec la droite ! En route vers « l’égalité réelle » comme disent les habitants de la rue de Solférino !
Quelqu’un sait-il où Sarkozy veut en venir avec cette nouvelle croisade contre le multiculturalisme ? Quel genre de campagne présidentielle est-il en train de mijoter ? On voit laquelle. Il est donc temps de vacciner et de faire vivre de puissants anticorps dans l’organisme républicain parce qu’il va être rudement secoué une fois de plus.
Au fond, Sarkozy me fait de La Pen.
@Hold-up (#201)
Il y a dans ce pays une population irrationnellement apeurée.
Je ne vois rien "d'irrationnel" là dedans. Au contraire, les gens sont très rationnels: ils voient que les "révolutions démocratiques" se traduisent par une plus forte pression migratoire. Ils savent aussi qu'une plus forte immigration se traduit par une plus forte concurrence pour les postes de travail les moins qualifiés et par une baisse des salaires. Si les militants des classes moyennes sortaient de temps en temps de leurs tours d'ivoire protégées pour regarder en face la situation des couches populaires, certaines "peurs" leur paraîtraient moins "irrationnelles"...
J'ai des armes pour leurs répondre
Vaudrait peut être mieux avoir des arguments. Et des arguments, on n'en voit pas beaucoup. Je ne pense pas qu'on puisse rassurer ces gens en stigmatisant leur peur comme "irrationnelle"...
« La démocratie directe ne se vit que dans la rue.
Elle disparaît dès qu'elle s'institutionnalise. »
152 cronos
155 marc archent
Tout à fait d'accord avec vos propositions.
A mon avis des meetings en provinces et des grands messes de fin de campagne sont nécessaires pour le contact avec les citoyens.
Merci Jean-Luc pour ces infos cruciales sur la directive Bolkenstein dont les médias ridicules ne parlent jamais!
Trop compliqué pour leurs petites cervelles.
C'est pour ça que j'ai voté pour vous dans la circo sud-ouest et si c'était à refaire je le referais.
Bon courage, vous représentez de plus en plus la gauche!
Le salaire maximum à 5 fois le salaire minimum. J'ai jamais vu une personne fournir plus d'effort que 5.
Mais la vérité c'est au peuple de le fixer. La je vote pour vous.
@Descartes Je ne vois rien "d'irrationnel" là dedans. Au contraire, les gens sont très rationnels: ils voient que les "révolutions démocratiques" se traduisent par une plus forte pression migratoire. Ils savent aussi qu'une plus forte immigration se traduit par une plus forte concurrence pour les postes de travail les moins qualifiés et par une baisse des salaires.
Ce que vous ne voyez pas d'irrationnel c'est votre aveuglement, car il n'y a rien de "rationnel" à croire que c'est "l'immigration" qui fait baisser le salaire !
En économie capitaliste, c'est la suprématie du capital sur le travail qui fait baisser le salaire, ce système étant fondé sur la sous-évaluation de la "marchandise travail"...Avec ou sans "immigration", à l'heure ou l'on "voit" que les durées de travail s'allongent, (car siles gens rationnels voient l'immigration, ils devraient aussi voir celà !), le capitalisme exige ce qui est sa seule "raison existentielle": l'accroissement du taux de profit, et si l'on est "rationnel", on en déduit qu'avec ou sans immigration le capitalisme crée des chomeurs pour faire pression sur les salaires.
Vous qui vous prétendiez de gauche, vous "raisonnez " comme Zemmour pour qui, du moment qu'on voit plus d'immigrés dans les prisons, l'immigration est la cause de la délinquance...Pour être rationnel, il faut, devant le tribunal de "la raison" dire "toute la vérité et rien que la vérité", or les approches "irrationnelles" de l'immigration le sont parcequ'elles occultent, une part "déterminante" et non moins "invisible" de "la réalité" : s'arrêter à "ce qui saute aux yeux " sur tous les blogs fachos, c'est pour un esprit "rationnel" un signe de gâtisme, au mieux !...est-il vrai que vous installiez les stands de la fête de l'huma, "il y a fort longtemps", quand le PCF resplendissait ?
@JULIA (#208)
Ce que vous ne voyez pas d'irrationnel c'est votre aveuglement, car il n'y a rien de "rationnel" à croire que c'est "l'immigration" qui fait baisser le salaire !
Pitié! J'ai déjà expliqué ici le mécanisme qui fait que l'immigration, en augmentant l'offre de travail, pousse les salaires à la baisse. J'ai donné ici les références d'un rapport du CAE qui fait une analyse très fouillée de la question et confirme cette conclusion. Si vous ne voulez pas voir les faits, c'est votre affaire...
En économie capitaliste, c'est la suprématie du capital sur le travail qui fait baisser le salaire, ce système étant fondé sur la sous-évaluation de la "marchandise travail"...
Oui. Et plus le travail est abondant, plus la "suprématie du capital sur le travail" est grande, puisque le patron peut mettre les travailleurs en compétition. C'est précisement pour cette raison que l'immigration fait mécaniquement baisser les salaires...
Pour être rationnel, il faut, devant le tribunal de "la raison" dire "toute la vérité et rien que la vérité", or les approches "irrationnelles" de l'immigration le sont parce qu'elles occultent, une part "déterminante" et non moins "invisible" de "la réalité" : s'arrêter à "ce qui saute aux yeux " sur tous les blogs fachos, c'est pour un esprit "rationnel" un signe de gâtisme, au mieux !
A ce niveau de délire, difficile d'avancer.
@ Cronos
En lisant votre réaction, j'ai peur de vous avoir donné le sentiment que je vous agressais ou que je vous faisais la leçon. Ce n'était aucunement mon intention. Je rebondissais seulement sur le terme matérialisme et sur votre référence au Christ, car ce sont réellement deux sujets qui me passionnent. Si mon message vous a semblé ironique ou hautain, je vous prie sincèrement de bien vouloir m'en excuser. (C'est le problème avec l'écrit sur internet : contrairement à une conversation, le ton n'y est pas…)
@ Descartes
Désolée, mais si parallèlement à l'immigration on rallonge la durée hebdomadaire du travail, et si par ailleurs on délocalise, et si en même temps ce qui surrendette la nation est la rente des intérêts, le facteur qui fait pression sur les salaires, seul le parti xénphobe le désigne comme étant "l'immigré" ! Et ce mensonge est extrèmement pratique pour aveugler la raison des citoyens, les entrainer sur le terrain de l'irrationel, de la haine, mettant à l'abri de la vindicte populaire "l'irrationalité foncière du système capitaliste libéré de toute confrontation avec "la raison économique véritable", laquelle reconnait que seul le travail crée la valeur, et par conséquent le capital est une usurpation idéologique historique. la planète est un tout, lhumanité aussi, et cette humanité a le choix, contrairement à ce que prétendent les idéologues du "marcheisme":
Soit elle "travaille" à créer des richesses réelles c'est-à-dire correspondant à un développement de la "planète- homme", soit elle fait la guerre, et enrichit exclusivement les "chefs de guerre", ceux qui "ont la concurrence dans le sang", comme s'en vante notre nain de service...La peur de l'immigré ne sert quà pousser l'humanité vers le choix "irrationnel": celui de la guerre, économique, culturelle, et finalement exterminatrice.
Le peuple qui votera LE PEN aura mérité ce qui lui tombera sur le coin de la figure, à condition que des politiciens honnêtes et courageux n'aient pas emboité le pas de cette idéologie "irrationnelle", celle de la peur-haine, celle qui accompagne "l'argent-dette" ! Jean-Luc Mélenchon a fort raison de résister au chant de la sirène ! c'est après son face à face avec cette dernière que j'ai signé mon soutien à sa candidature pour enmener le Front de gauche dans cette résistance !
à Hold-up 199 et 194 Spawn... et à tous
Mais à votre avis, pourquoi glisser Jean-Luc Mélenchon dans l'article d'un journal à diffusion très limitée ?
Parce que Jean-Luc Mélenchon fait du buzz ! et que le rocktabille en question est en mal de lecteurs, il veut son heure de gloire... Laissez-tomber ce truc, il y a mieux à faire. Radiohead.. le groupe préféré de mon fiston qui ne sait pas encore pour qui il va voter. Je lui ai bien dit d'aller sur le blog de Mélenchon, il y a été et m'a répondu : "ça me gave..." Arrêter de gaver, parlons clair.
Beaucoup de gens prêts à voter pour le FN sont des déçus de la république.
Laïcité, justice, école et protection sociale leur paraissent tout particulièrement menacés, et ils en attribuent la responsabilité à une immigration perçue comme massive et incontrôlée.
A 213
Voter FN n'est pas justifiable, n'est pas excusable parce qu'on est déçu par la République. Adhérer à des idées nauséabondes qui pointent du doigt l'immigration qui serait la cause des problèmes de ce pays ne démontre pas une grande intelligence mais plutôt d'une bêtise, d'une ignorance infinies. C'est même faire beaucoup trop d'honneur à celles et ceux qui votent FN que de penser qu'il y a une quelconque réflexion quant à la laïcité et la protection sociale en danger...
S’il vous plait, il a été mainte fois dit sur ce blog, que si vous voyez un article, un journal qui critique ou même insulte Jean-Luc Mélenchon, rien ne vous empêche de commenter cet article et même de donner le nom du journal, mais de grâce, éviter d’en faire la promo en y inscrivant le lien de cet article,qui à deux effets, une publicité gratuite pour un torchon et l’effet (étant donné qu’il est plus lu) de remonter dans la recherche de Google et donc d’être encore plus lu surtout par des personnes qui prennent tout pour argent content.
Ici, ceux qui veulent le lire sont assez grands pour retrouver l’article.
Merci pour lui
Louis
Je n'ai rien justifié, et d'ailleurs ces gens n'ont pas besoin de mon autorisation, ni de la vôtre, pour voter comme ils s'apprêtent à le faire.
Je pense juste que sur ce terrain républicain, on peut et on doit leur répondre, et qu'ils ne sont pas tous irrécupérables. Je ne crois pas, en d'autres termes, que leur sentiment d'un affaiblissement des institutions républicaines ne soit chez tous qu'un prétexte. C'est d'abord une volonté politique claire qu'ils veulent en ces matières, au lieu du bricolage habituel. Celle du Fn est plus que claire, elle est simpliste, mais il n'y a pas toujours grand chose de lisible en face.
Louis St O (215)
Merci, de compléter avec autant de pertinence et de réalisme mon propos (212)
@Nicolas (#214)
Voter FN n'est pas justifiable
Ca tombe bien, personne n'est tenu de "justifier" son vote. Devant l'électorat du FN, il y a deux attitudes possibles. Ou bien on se drape dans sa dignité en proclamant que "c'est injustifiable", ou bien on essaye de comprendre le pourquoi de ce vote, seul moyen de regagner cet électorat à des causes progressistes.
@JULIA (#211)
Désolée, mais si parallèlement à l'immigration on rallonge la durée hebdomadaire du travail, et si par ailleurs on délocalise, et si en même temps ce qui surrendette la nation est la rente des intérêts, le facteur qui fait pression sur les salaires, seul le parti xénophobe le désigne comme étant "l'immigré" !
Admettons. Supposons que ce ne soit que de la pure xénophobie. Tu vas alors découvrir que tu vis entourée de xénophobes. Xénophobe le CAE qui montre l'effet à la baisse de l'immigration sur les salaires. Xénophobes les syndicats qui dans les années 1970 ont demandé et obtenu les politiques restrictives qui s'appliquent jusqu'à aujourd'hui (et qui ne les ont jamais contesté). Xénophobe une bonne partie de l'électorat populaire qui partage ce diagnostic. En fait, le seul qui n'est pas xénophobe, c'est le MEDEF, qui demande lui depuis de longues années des politiques "souples". Et ensuite, qu'est ce qu'on fait ? On répétera à tous ces xénophobes que "c'est injustifiable" ? On leur expliquera qu'il faut "régulariser tous les sans papiers" ?
Le peuple qui votera LE PEN aura mérité ce qui lui tombera sur le coin de la figure,
Tu sais, cela fait longtemps que les menaces de châtiment divin n'ont plus aucun effet.
@Descartes 198
Vous avez raison, forcement raison : je ne sais pas ce que les français vont voter en 2012. Personne ne le sait. Mon propos était d'ailleurs de dire que cela dépendra de la qualité du programme du FdG. Je vous accorde que ma formulation est maladroite, chacun s'exprime avec ses moyens.
Vous faites souvent la critique des messages sur ce blog, sur la forme plus que sur le fond. Quand vous dites, je vous cite : « Au contraire, les gens sont très rationnels: ils voient que les "révolutions démocratiques" se traduisent par une plus forte pression migratoire. Ils savent aussi qu'une plus forte immigration se traduit par une plus forte concurrence pour les postes de travail les moins qualifiés et par une baisse des salaires... » ou « Les gens sont fatigués des hommes politiques qui promettent tout et n'importe quoi », je ne vous dis pas « qu'est-ce que vous en savez ? », mais je comprends que vous exprimez votre impression. De même, le fait que votre pseudo est Descartes ne me permet pas de déduire automatiquement que vous êtes d'une intelligence supérieure, n'y que vos écrits resteront dans l'histoire. Je vous lis sans commenter.
L'important est que le FdG avance sereinement, derrière ça pousse...
Le 54e soldat français a été tué ce samedi en Afghanistan.
Pourquoi était-il là-bas?
Que protégeait-il ?
Les intérêts de quels pays ?
A Naboléon Ier de répondre.
@Descartes et @Hold-up (#201 et #203) à propos de
Il y a dans ce pays une population irrationnellement apeurée.
Je ne sais pas si vous avez lu Badiou (de quoi Sarkozy est il le nom ?), mais il y a cette analyse que j'ai trouvée très intéressante sur le rôle des affects collectifs. Je vous en cite quelques extraits :
"Ces derniers [les médias], évidemment la télévision, mais plus sournoisement la presse écrite sont des puissances de déraison et d'ignorance tout à fait spectaculaire."
"Les élections auxquelles l'État nous convoque sont en effet dominées par l'enchevêtrement contradictoire de deux types de peur".
La peur numéro 1 (primitive) c'est " la peur que je dirais essentielle, celle qui caractérise la situation subjective de gens qui, dominateurs et privilégiés, sentent que ces privilèges sont relatifs et menacés, et que leur domination n'est peut être que provisoire, déjà branlante. En France, puissance moyenne dont on ne voit pas que l'avenir puisse être glorieux, l'affect négatif est très important. Il se traduit par la peur des étrangers, des ouvriers, du peuple [...] Cette peur [...] crée le désir d'avoir un maitre qui vous protège, fût-ce en vous opprimant et paupérisant plus encore".
Malheureusement "ce qui fait face électroralement à la peur primitive [...] c'est une autre peur. La peur que la première peur provoque, pour autant qu'elle convoque un type de maître, le flic agité, que le petit-bourgeois socialiste ne connaît pas et n'apprécie pas. C'est une peur seconde, une peur, dérivée, dont le contenu est indiscernable".
Et au final : "Ni les uns ni les autres n'ont la moindre vision positive au regard de l'effet massif du capitalisme déchainé. Aucun n'affirme qu'il n'y a qu'un seul monde, contre la division, externe et interne, que ce capitalisme mondialisé propage".
Il existe un vecteur dont on parle trop peu, pour ne pas dire jamais, dans le soi-disant « débat » sur l'Immigration, qui a « de la Peine » à se faire rationnel... La gestion des entreprises !... Par exemple Jacques Généreux propose de leur donner un nouveau statut juridique... Que les travailleurs (comme les collectivité, territoriales, etc.) y aient leur rôle à jouer (dont on peut s'imaginer qu'il serait évolutif et conflictuel avec celui de la Finance, qui pousse au dumping social..). Que les travailleurs cessent ainsi de n'être vus que comme « masse salariale », objet de toutes les divisions, sous prétexte de la Globalisation néolibérale...
@Meligh (#221)
Je ne sais pas si vous avez lu Badiou (de quoi Sarkozy est il le nom ?),
Oui. Et j'ai aussi lu le Badiou de "Kampuchéa vaincra", dans lequel il fait l'éloge du régime de Pol Pot. Autant dire qu'il faut prendre les écrits de Badiou avec des pincettes.
(...) mais il y a cette analyse que j'ai trouvée très intéressante sur le rôle des affects collectifs.
Une suite d'affirmations ne constitue pas une "analyse". Badiou ne fait que donner forme aux préjugés de l'extrême gauche sur les "peurs" comme moteur du vote populaire. Pour ceux qui crient au "mépris" à la moindre allusion au fait que le peuple n'a pas toujours raison, avoue que cela est ironique...
@didier (#219)dit:
Vous faites souvent la critique des messages sur ce blog, sur la forme plus que sur le fond.
La tendance de certains à affirmer sans la moindre argumentation que "les français veulent ceci ou cela" n'est pas une question de forme.
Quand vous dites, je vous cite : « Au contraire, les gens sont très rationnels: ils voient que les "révolutions démocratiques" se traduisent par une plus forte pression migratoire. Ils savent aussi qu'une plus forte immigration se traduit par une plus forte concurrence pour les postes de travail les moins qualifiés et par une baisse des salaires... » (...) je ne vous dis pas « qu'est-ce que vous en savez ? », mais je comprends que vous exprimez votre impression.
Vous avez tort. Si vous posiez la question (et vous devriez la poser...) je vous répondrais avec des arguments et les faits qui me poussent à cette conclusion. Je peux me tromper, bien entendu, mais je n'exprime pas des "impressions", j'exprime la conclusion d'un raisonnement.
L'important est que le FdG avance sereinement,
Reste à s'assurer qu'on n'a pas un précipice devant...
Je reviens sur le blog de Jean-Luc Mélenchon et toujours je prends plaisir et intelligence à son contact. J'aime lire les commentaires variés qui s'y trouvent, mais descartes le provo d'extrême nuisance me fatigue comme il fatigue ceux qui s'épuisent à lui répondre. C'est un tacticien qui nous détourne de ce qui nous rassemble et nous élève à son propre profit narcissique (son blog n'a que peu de commentaire). Lisez-le mais ne perdez plus votre temps à lui répondre.
Comment ca se passe dans vos coins la preparation des cantonales ?
221 - Meligh
Je vous remercie pour ce texte de Badiou dont je n'ai pas encore lu l'ouvrage. Subtil et percutant.
@ Gilbert Duroux 196
Le gros problème, à mon avis, c'est que je ne vois pas comment on pourrait facilement passer à une société où la croissance ne serait plus la règle.
Voyez vous ami nous raisonnons toujours, comment dire ?
Prenons le monde vue du ciel; puis armons nous d'un puissant zoom, serrons la vision, nous passons d'un continent à un pays, puis d'un pays à une région, puis à un patelin, puis à un village, puis à un banc sous le platane de la place du village, et, oh miracle! à un vieux assis sur le banc, et, en serrant encore un peu plus le zoom à son nombril.
Maintenant inversons le mouvement du zoom, vous constaterez par vous même qu'au cours du voyage, vous passerez par des pays et des continents où ils (les peuples) ne rêvent que de croissance et de mille et une chose que nous "vomissons" tant nous en sommes gavés.
Pouvez-vous réfléchir en regardant autre chose que votre nombril, bien sur que oui la croissance est plus que nécessaire, mais pas pour nous, pour eux, les affamés du monde, pourquoi croyez-vous qu'il viennent s'expatrier chez nous (occidentaux), ne vaudrait-il pas mieux qu'ils restassent chez eux et que nous leur fassions parvenir ce dont ils ont besoin (technologie, produits manufacturés, nourriture éventuellement, formation et éducation etc… etc…), à votre avis que font les chinois en Afrique, que font les indiens à Madagascar et en Océanie.
@Descartes
Je suis tout à fait d'accord que dans Badiou tout n'est pas bon à prendre. Mais je pense qu'on peut être d'accord sur la description et les constats sur l'existence de la peur principale et le rôle de désinformation et de bourrage de crâne de la plupart des médias en véhiculant cette peur, de nombreux témoignages ici en sont la preuve. On peut en discuter l'ampleur, mais pas l'existence.
Maintenant il ne faut pas en faire une excuse. Il faut identifier et nommer les mécanisme pour mieux les combattre.
Si je peux me permettre, je ne pense pas qu'on puisse tout caractériser dans la société de manière simplement déterministe. Parce que dès lors que l'on travaille de cette manière, cela signifie que l'on a identifié et intégré tous les paramètres qui rentrent en compte. Or il intervient de nombreuses éléments que l'on ne peut pas quantifier. Il faut donc accepter une certaine incertitude sur les conclusions que l'on pourrait tirer sur des phénomènes conjugués.
Quel plaisir de lire ce blog ! toujours instructif et joliment écrit. Revenez vite de vacances mais reposez vous bien M.Mélenchon, la bataille va être dure.
La "forme parti" n'est pas celle qui s'impose à ce moment de la révolution selon Leila Shahid, dites-vous. Oui et je me risque à l'analogie avec la flambée des symptômes maladifs. Les mêmes symptômes, juste avant, relativement tranquilles à la faveur du compromis passé avec l'adversité, franchissent la limite du supportable dans le grand corps malade social et prennent le pas sur tout. C'est l'événement maladie qui fait de la révolte et de l'insurrection, appel à l'élaboration, aux solutions dont les "partis" sont les creusets. C'est la mise en acte révolutionnaire.
En cela un symptômes est un début de solution. Reste à en faire quelque chose pour n'avoir pas souffert en vain, pour ne pas se faire confisquer la révolution.
Jean Luc Mélenchon plait pas aux médias !
Il devrait donc être de gauche comme un Strauss Kahn et affamer la grèce ?
Pour mieux dès demain s'attaquer à la Tunisie ! et d'autres...
Melenchon devrait-il être antisémite ou anti Arabe comme le front National ?
Certes pas !
Derrière Le Pen, il y a ceux qui retoquent la démocratie, ceux qui fustigent victimes de l’histoire, il y a ceux qui protègent les intégrismes et encouragent l’obscurantisme.
Derrière le front de gauche, il y a des militants et des démocrates… Derrière Mélenchon il y aussi des associations qui agissent pour les hommes et leurs droits sans remettre en cause le social.
C'est en oubliant de penser à cela que l'on diabolise les vrais démocrates pour mieux flatter l'électorat de l'UMP et le PS !
Nous allons bientôt nous retrouver avec des Demorand que l'on installe à Libé comme Strauss Kahn a été installé au FMI et comme Boillon a été envoyé en tunisie !
@ Cronos :
Une remarque : Sarkozy a prononcé une petite phrase au salon de l'Agriculture, comme quoi il y aura toujours besoin d'agriculteurs pour nourrir la planète... Le problème de la planète n'est pas que nous lui fassions parvenir ce dont elle a besoin, mais que la relocalisation des productions lui permette de SE nourrir elle-même !...
@ Michèle :
...« La forme-Parti », oui, finie en tant que métamorphisée en « Parti-État », forme ayant marqué l'Histoire... Mais ne peut-on la comprendre comme transformable ? Parti-creuset ne dit pas la même chose... C'est comme Badiou, dont il est question dans les précédents posts, et qui va à mon sens un peu vite en besogne, à le lire, pour renvoyer aussi bien la Démocratie elle-même au passé des illusions étatistes et de la supériorité ontologique occidentale...
226
Cronos dit:
20 février 2011 à 15h15
@ Gilbert Duroux 196
Le gros problème, à mon avis, c'est que je ne vois pas comment on pourrait facilement passer à une société où la croissance ne serait plus la règle.
"Pouvez-vous réfléchir en regardant autre chose que votre nombril, bien sur que oui la croissance est plus que nécessaire, mais pas pour nous, pour eux, les affamés du monde, pourquoi croyez-vous qu'il viennent s'expatrier chez nous (occidentaux), ne vaudrait-il pas mieux qu'ils restassent chez eux et que nous leur fassions parvenir ce dont ils ont besoin (technologie, produits manufacturés, nourriture éventuellement, formation et éducation etc… etc…), à votre avis que font les chinois en Afrique, que font les indiens à Madagascar et en Océanie."
Qui êtes-vous pour me faire pareil procès d'intention ? Bien évidemment, je raisonne au niveau global. Je ne suis pas complètement crétin et je sais bien qu’on ne peut pas parler de décroissance dans une société avec autant de disparités. Allez parler de décroissance aux chômeurs et aux précaires. La première chose qu’il vont vous renvoyer à la figure, c’est : « faites d’abord décroître les inégalités. C’est pas à nous de nous serrer la ceinture ». Idem pour les pays en voie de développement. Allez dire aux Chinois : « pas question que vous consommiez comme nous, au même niveau que nous, la planète ne le supporterait pas ».
Toujours est-il que globalement on ne peut pas continuer comme ça dans la croissance de consommation de biens matériels pour la simple raison que la planète ne le supporterait pas.
J'ai bien peur que votre morgue et votre arrogance ne favorisent pas la recherche d'une solution. En tous cas, celle que vous proposez (continuer de croître) n'en est pas une puisqu'il y a deux paramètres à prendre en compte : réduire les inégalités et rendre la production soutenable pour la planète. On n'est pas au casino, il n'y a pas une martingale infaillible.
Le nombril vous...
@Meligh 221
Je ne sais pas si vous avez lu Badiou (de quoi Sarkozy est il le nom ?)
Vous arrive-t-il de réfléchir par vous même et de sortir des schémas et archétype pré-établi par de vieux bardes qui ont fait certainement plus de mal que de bien dans les cerveaux mal pétris d'une certaine jeunesse qui pour laquelle le mot "faim" n'a pas la même signification que pour la chinoise de l'atelier clandestin du passage machin qui coud des fringues à longueur de journée et de nuit pour le compte d'un donneur d'ordre du sentier, et pourtant ils ont tous deux les mêmes peur, surtout celle de l'autre.
@ Descartes 223
Reste à s'assurer qu'on n'a pas un précipice devant...
Allons, monsieur à votre âge la peur ne ronge plus le frein, vous venez encore une fois d'en faire une brillante démonstration, que voulez vous les médias ont leur Alain Duhamel, nous vous avons, c'est ainsi…
@ Thaumasios 210
Merci encore une fois, mais je ne suis nullement fâché par vous, votre délicatesse vous honore et croyez moi elle m'est d'autant plus précieuse qu'elle est rare sur ce blog, et vos centres d'interêts bien que n'étant pas les miens sont très respectables, ma foi je crois bien qu'il va nous falloir se contenter de la triste réalité qui nous entoure si nous voulons communiquer avec nos semblables et échanger quelques points de vues si ce ne sont pas des certitudes.
@ tous
Que vaut-il mieux ? Des immigrés, des envahisseurs ou des colonisateurs, posez-vous sérieusement la question, je connais de nombreux pays où l'on ne peut plus se la poser.
Personnellement, l'immigré ne me pose aucun problème si je sais régler le ou les siens, c'est à dire : l'accueillir, le nourrir, l'instruire et lui apprendre un travail, et ça nous savons et pouvons le faire, bien évidemment je ne parle pas ici de l'immigré de travail du Medef ou du Nain de Service, c'est à dire l'ingénieur informatique indien ou le soudeur polonais.
A l'occasion des cantonales, Pour le front de gauche,Voila ce que nous avons fait paraitre dans les journaux en aveyron, europe-écologie n'ayant pas le monopole de la conscience écologique:
La stratégie énergétique du Front de Gauche
Le Front de Gauche, face à l’urgence climatique et à l’impératif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, s’engagera dès 2011 dans la lutte contre le changement climatique.
Dans le cadre des compétences d’action sociale et sanitaire et de transport du conseil général :
- Pour nous, il s’agit de lutter contre la précarité énergétique liée au chauffage des logements : de plus en plus de foyers ont des difficultés, voire, sont dans l’incapacité à pouvoir chauffer correctement leur logement à un coût acceptable.
- il est également essentiel de favoriser les modes de déplacement collectifs, partagés et actifs. L’un des enjeux majeurs étant la prévention et la lutte contre la précarité énergétique liée aux transports qui entraine des situations d’isolement avec des difficultés d’accès à l’emploi.
Nous soutiendrons également les projets d’énergie renouvelable en privilégiant les réseaux de chaleur bois, le solaire thermique et la méthanisation. Parce que les bio déchets concourent à la production d’énergies renouvelables de manière décentralisée en répondant à un besoin local par une production locale, notamment dans les exploitations agricoles: Nous favoriserons la cogénération, source de chaleur et d’électricité (produites à partir de lisier, petit-lait, etc.) et participant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)
La gestion des déchets étant un poste fortement émetteurs de GES, nous intègrerons des mesures afin de réduire significativement les déchets par la valorisation des déchets recyclables et la valorisation des biodéchets.
Pour nous, il est également essentiel de maitriser la demande énergétique aussi, nous inciterons également les petites communes et...
Combattre l'extrême droite c'est d'abord combattre le terreau sur lequel elle prolifère.
Laisser des gens à la rue sciemment est une façon de mettre en scène la concurrence des plus pauvres. Un petit exemple récent à Grenoble en donne une idée : http://www.youtube.com/watch?v=Ja7LGSShMBA
La radicalité citoyenne c'est refuser la création d'une sous-humanité à notre porte brandie comme une double menace : sur le plan de la sécurité et par le miroir qu'il offre des peurs de "tomber" de nombre d'entre nous.
@Hold-up (#229)
C'est ce que croient toujours les arrogants et les confis de boursouflures narcissiques.
Parce qu'on connaît la différence entre la conclusion d'un raisonnement et une impression on serait "arrogant et narcissique" ? Décidément...
Mais que peut encore avoir comme validité rationnelle en 2011 un argumentaire venant d'un vieux stalinien vantant les mérites de Marine Le Pen sur le blog de Jean-Luc Mélenchon ? Franchement ?
Franchement ? Franchement, lier comme tu le fais la "validité rationnelle d'un argumentaire" aux certificats de bonne conduite de celui qui l'énonce est une drôle de manière de juger ce qui est "rationnel". En tout cas, nous le saurons maintenant: pour toi n'est "rationnel" que ce qui vient des gens que tu juges "kasher". Et accessoirement, faudrait qu'un jour tu comprennes que reconnaître la qualité de l'argumentation de MLP n'équivaut pas à "vanter ses mérites"...
Car "ethniciser" la question sociale en " flinguant" à longueur de messages les travailleurs " étrangers " sans même parler "rationnellement parlant" de la directive Bolkenstein qui détruit précisément le code du travail qui encadrait encore hier les salaires afin que ne s'accélère pas une concurrence déloyale entre tous les travailleurs et malgré eux, c'est faire preuve d'un étrange oubli. Parler de concurrence des travailleurs à cause de " l'immigration " sans parler des détricotages néolibéraux qui nous renvoient au XIX ° siècle où, en effet certains ouvriers cassaient du Rital, du Polak,(...)
Blah, blah, blah... Avec des discours comme ça, faut pas s'étonner du succès du discours de MLP. Si la seule chose que la gauche peut opposer à l'argumentation du FN c'est de lui reprocher de ne pas parler de la directive Bolkenstein ou des détricotages libéraux, elle est mal barrée pour regagner sur lui l'électorat populaire. Mais peut-être que ce n'est pas le but ?
@cronos
"vous arrive-t-il de réfléchir par vous même... vieux bardes"
Je découvre personnellement Badiou à 35 ans (l'hypothèse communiste), Cusset à 30 ans, comme Bourdieu il y a maintenant 10 ans et je pense que les écrits de ses vieux "bardes" (pas le second nommé bien sur) permettent de nourrir ma/la réflexion et sortir de raisonnements caricaturaux entendus ou lus dans nos médias et leurs "penseurs". Un peu de culture ne peut pas nuire: le pensée par soi même peut vite se transformer en absence de pensée et en mépris pour les intellectuels.
Ne le prenez pas mal, mais j'ai du mal avec votre formule :"l'accueillir, le nourrir, l'instruire" je comprends le propos mais la formulation m'évoque un temps heureusement révolu.
@ renaud leon 224
Merci pour ce sage conseil.
@ Hold-up 229
Merci pour votre éclairage.
@rototo
Je ne pense pas que c'est de moi dont vous voulez parler dans votre post #231
@Cronos
Vous arrive-t-il de réfléchir par vous même et de sortir des schémas et archétype pré-établi par de vieux bardes qui ont fait certainement plus de mal que de bien dans les cerveaux mal pétris d'une certaine jeunesse (...)
Oui je réfléchi par moi même sans doute plus souvent que tu sembles le croire. En citant Badiou je n'ai pas cité l'ensemble de son œuvre ni l'ensemble de son livre (en fait que le début, puisque la suite est assez troublante) et cela ne fait sans doute pas de moi l'un de ces plus grand fan (je te rassure, je suis loin de l'être tout comme je n'ai pas d'intérêt dans sa maison d'édition). Il me semblait cependant que le constat qui est fait concernant le lien entre les affects collectifs et l'appareil idéologique politique basé sur la peur était pertinent. On peut le retrouver entre nous soit dit dans la comparaison que l'on fait sans cesse entre la France et l'Allemagne pour justifier notre "nullité" et le besoin de "changer" en faisant "pareil" sans surtout être irréaliste (traduction : en continuant à entretenir les protections et services sociaux) ainsi que dans l'hypercriminalisation (réelle ?) organisée des immigrés et de l'Islam.
Des fois des personnes aussi critiquables qu'elles soient arrivent à mieux formuler certaines de mes pensées que je ne pourrais jamais le faire. On peut au moins leur accorder ça.
@ Gilbert Duroux 234
J'ai bien peur que votre morgue et votre arrogance ne favorisent pas la recherche d'une solution … réduire les inégalités et rendre la production soutenable pour la planète.
Ma morgue et mon arrogance ne vaut que par vos propos.
Si l'on suit le raisonnement plus que profond (abyssal) que vous tenez, la décroissance est une stupidité, croyez vous que les pauvres gens rêvent d'une télévision par pièce, croyez vous qu'il souhaitent partir aux seychelles en vacances, ont-ils jamais revendiqué une deuxième voiture dans le ménage, l'électro ménager dernier cri, leur obésité n'est bien évidemment dû qu'à leurs bombances, le cinéma, le théâtre, la piscine, le train, les galeries lafayette et même le boucher sont des endroits où ils ne pensent même pas aller, alors, par pudeur laissez tomber ma morgue et le reste, et je le redis essayons de réfléchir avec autre chose que notre nombril ; contrairement à ce que vous dites, la globalisation est l'envers de notre décors, laissez cela à des gens comme l'OMS ou l'UE, notre réflexion doit porter aux plus prés des individus, de leurs besoins, qui avant tout autre chose est la DIGNITÉ.
Notre égoïsme nombriliste d'occidentaux ignore les besoins immenses de 5 milliards d'individus qui eux aussi veulent et souhaitent un mieux être, pas une bagnole, pas une télé, un mieux être, ils ne souhaitent pas devenir des consommateurs asservis, ils veulent simplement se nourrir, se vêtir, avoir un toit digne de ce nom, et je prétend sans arrogance qu'ils ont droit à la croissance chez eux, et que nous méritons la décroissance chez nous, arrêtons de piller leurs terres, leurs richesses.
Quant à nos pauvres, c'est notre devoir de leur rendre leur dignité et une vie normalement confortable, nous savons où prendre l'argent nécessaire, Jean-Luc Mélenchon nous l'a dit.
Écologie est un mot de riches, c'est ce que vous diront les affamés de la terre, eux ils n'ont rien fait pour détruire la planéte !
Je voudrais répondre à CRONOS et Gilbert DUROUX et vous renvoyer dos à dos.
En matière de croissance et de décroissance, sachons d'abord de quoi l'on parle. Dans une économie dite "développée" il s'agit principalement de services (+ de 60%), c'est à dire de biens "immatériels" (mais l'énergie en fait pourtant partie: quand il y a un embouteillage monstre, ça pollue et ça favorise la croissance!). Par exemple, la spéculation financière en augmentant la " bulle" (c'est à dire une valeur purement virtuelle) participe en grande partie de la croissance. Cette croissance capitalistique est-elle pourvoyeuse d'emploi? Non, et nulle part ni dans le nord (désindustrialisation +délocalisations +chomage) ni dans le sud, puisque dans le sud, elle provoque d'immenses catastrophes sociales en détruisant partout les agricultures vivrières : en Chine, il y a 150 millions de migrants internes sans droits, sans soins médicaux et sans abris, dans la plus extrême précarité. C'est à ce prix qu'on s'extasie sur la croissance chinoise! Et je ne parle pas des libertés ni de l'impact écologique de cette croissance. Au nom de quoi les Indiens et les Chinois devraient-ils être condamnés à supporter un modèle de développement ultra-productiviste, polluant, et socialement nocif? Donc, Inutile d'opposer le nord et le sud en la matière, le capitalisme est toxique et nocif partout sous des formes différentes. Réfléchir sur la (dé)croissance c'est, me semble-t-il (parce que là aussi, personne n'a toutes les réponses) poser trois questions essentielles (en vrac, il n'y a pas de priorités) :
1) Quels besoins sociaux doivent commander la production des biens et des richesses?
2) Quel prix est-on prèt à payer pour celà en terme d'impact environnemental et social?
3) Qui décide et dans l'intèrêt de qui?
Allo? Y a quelqu'un dans le cockpit qui va pouvoir me répondre?
@ Kevina SCOOTER
Je n'ai aucune prétention dans ce domaine, je pense qu'il vaudrait mieux s'adresser aux "experts", personnellement je ne fais que défendre un point de vue, et si le "casino fric" à tout va c'est la croissance il n'y a qu'a le supprimer et l'on sera alors en décroissance, youppi !… c'est si simple que ça ?…
@Meligh 241
Des fois des personnes aussi critiquables qu'elles soient arrivent à mieux formuler certaines de mes pensées que je ne pourrais jamais le faire. On peut au moins leur accorder ça.
Non rien du tout, je répéte ils ont fait trop de mal ces intellectuels maudits, vous pardonnez à Staline vous ?…
@ JM 239
Oui je maintiens, car c'est mon devoir d'homme possédant les moyens de le faire, et, n'oubliez pas que je lui apprend aussi un travail, qu'il pourra pratiquer chez lui pour aider les siens, je lui paierai même le voyage de son retour et si possible son installation, c'est ce que j'appelle de la coopération réelle et active, actuellement nos gouvernants de droite (comme ceux de gauche avant) coopèrent en envoyant des milliards aux rois nègres, au moins je dépense une partie de cette coopération chez nous, c'est pas mieux ? que voulez-vous dire par : Ne le prenez pas mal, mais j'ai du mal avec votre formule :"l'accueillir, le nourrir, l'instruire" je comprends le propos mais la formulation m'évoque un temps heureusement révolu., je ne comprend pas bien ?
@Cronos
je répète ils ont fait trop de mal ces intellectuels maudits
Et devrions nous bruler leurs livres alors ?
Non lire, écouter ces intellectuels "maudits" et assimilés nous permet de nous enrichir. Non pas parce que forcément on accepte comme étant vrai le message qu'ils essayent de faire passer, mais qu'ils alimentent notre réflexion et aiguisent notre esprit critique. Faudrait il ne pas lire Emile de Rousseau sous prétexte qu'il a abandonné tous ces enfants ?
Personne n'est irréprochable, des gens se trompent tout comme il n'y a pas de vérité absolue ou révélée.
@cronos
"le nourrir"- pour n'évoquer que celui-là : je nourris mon fils deux 2 ans et demi.
Je suppose que nous espérons une société dans laquelle chacun puisse se nourrir et non pas une société où par charité chrétienne bien ordonnée on nourrit l'autre !
240
Cronos dit:
20 février 2011 à 18h00
@ Gilbert Duroux 234
J'ai bien peur que votre morgue et votre arrogance ne favorisent pas la recherche d'une solution … réduire les inégalités et rendre la production soutenable pour la planète.
"Ma morgue et mon arrogance ne vaut que par vos propos.
Si l'on suit le raisonnement plus que profond (abyssal) que vous tenez, la décroissance est une stupidité".
Comment dialoguer avec quelqu'un qui vous fait dire exactement le contraire de ce qu'il a dit ? Pour échanger, il faut un minimum d'honnêteté intellectuelle.
J'ai dit "au nom de quoi, avec l'exemple que l'on donne, on est en droit d'exiger des Chinois de faire le contraire de ce qu'on a toujours faiit ?" C'est une question morale. Ce serait d'une prétention et d'une arrogance sans nom que de donner des leçons. Ça ne veut en aucun cas dire qu'il ne faut pas consommer autrement.
@ JM 244
Voyez vous, Monsieur, je fais parti d'une famille dans laquelle il y a toujours eu, et quelque soit le nombre de convives présents à table, une part du repas pour la personne qui peut frapper à notre porte à tous moments, cela s'appelle comme vous l'entendrez, état d'esprit, tradition, humanisme, enfin comme vous le voulez, et, il y a aussi un lit toujours prêt, seul l'argent ne peut être donné car il manque.
Nous ne pratiquons pas la charité mais l'hospitalité, c'est peut être pour cela que nous ne sommes pas chrétiens, ni ne croyons en aucun dieu.
L'élection présidentielle ne devrait-elle pas être à trois tours, afin de permettre à qui veut de se présenter ? Au moins de permettre un premier tour qui aurait valeur de primaire à grande échelle, et d'atténuer l'effet vote utile ?..
@cronos 244
Je comprends mieux votre propos mais vous conviendrez je l'espère que le but d'une politique de gauche et de faire que chaque citoyen puisse se nourrir de par son travail et non pas par la générosité de chacun.
cher monsieur Mélenchon
J'ai voté pour le Front de Gauche aux législatives et je continuerai pour les prochaines. Mais soyons sérieux, en 2012 il s'agira de libérer la France d'un psychopathe à la tête de l'Etat.
Le FMI à ce que j'en sais en a fini avec le dogme ultralibéral auquel Mitterrand, toute la gauche réunie et la planète entière s'est ralliée pendant 30 ans. (Sur l'ultralibéralisme lire l'essai d'Ignacio Ramonet, très court: 2h édifiantes d'un récapitulatif de l'ultra libéralisme et ses prix Nobel)
Abandonner cette politique ne relève pas d'idéologie mais de pragmatisme, la preuve étant faite que ça ne marche pas. Les instances du FMI l'ont compris aussi. Elles reviennent à Keynes et préconisent un Etat fort, des services publics conséquents, une politique sociale etc...
Ne nous trompons pas: Staline, Hitler aussi ont fait du social et si M. Le Pen a tant de succès, c'est parce qu'elle le prône aussi. Tous les politiques le font; après il s'agit de l'art et la manière.
En l'occurence, la plupart des électeurs et politiciens de gauche ont compris que les défis à relever dans notre pays sont gravissimes et que DSK était en capacité d'y faire face, qu'il pouvait rasembler à gauche comme à droite.
Alors dans cette situation de crise majeure où nous sommes, [...], taper sur Strauss Kahn et Aubry relève à mon sens de l'irresponsabilité politique. Vos slogans fracassants ne vont pas faire la révolution parce que nous ne sommes pas la Tunisie, l'Egypte ou la Libye encore qu'à continuer comme ça...
Bref plus de pondération, de gravité seraient de mise et un ralliement ultime à DSK s'il se présente. J'espère que c'est là votre stratégie car vous êtes un acteur non négligeable dans cette crise du politique en France et que le Mélenchon intelligent que vous êtes l'a bien compris. Il serait temps de passer à la vitesse supérieure au lieu de faire le jeu des élans primaires qui se développent dans notre pays.
J'ai honte de ce gouvernement français - de cette agence de voyages -, et de ses bras cassés qui le composent. En tête, je mets leur bouffon : le sieur Sarkozy. Il paraît que la France est le pays des Droits de l'homme. En ce moment, Louise Michel, Voltaire et Victor Hugo doivent se retourner dans leurs tombes. De la part de la France et de ses responsables politiques dont le pseudo-diplomate Boris Boillon, qui sont en postes, il n'y a aucune aide.
Aucune aide pour secourir efficacement et factuellement les courageux et lucides insurgés Libyens.
Les responsables politiques européens parlent de prendre des sanctions économiques. C'est beaucoup trop lent ! Il faut faire mieux et vite ! Très vite ! Je suis indigné et je suis mal à l'aise par tant de lâcheté, d'impéritie et d'arrogance !
Bonjour
Avoir dans un même billet Leila Shahid et une allusion au pseudo antisémitisme de C. Jacob est un mélange qui m'est très indigeste.
Je ne ferai pas de diatribe sur Mme Shahid dont certaines positions sont ouvertement "border line". Par contre pour C. Jacob, je n'ai pas de preuve sur l'aspect intentionnel de sa remarque mais quoiqu'il en soit, la connerie et l'antisémitisme ne sont pas incompatibles même lorsque ce n'est pas voulu...
Pour ma part, je ne distingue pas l'antisémitisme du racisme. Cela étant, l'antisémitisme a mené à la mise en oeuvre planifiée et industrialisée de la destruction d'une partie de la population dans des états dits modernes et civilisés. En cela, la Shoa constitue une "référence" et par extension l'antisémitisme. D'où, il convient d'être très prudent lorsque l'on s'engage sur ce terrain où l'excès ou le déni sont aussi dangereux.
En bref, je serai assez surpris que le Front de Gauche (que je tiens en digne héritier des résistants communistes et FTP MOI) soit équivoque sur ce sujet dans ces déclarations et actions afin de draguer plus loin à l'extrême gauche ; le boulangisme ne serait pas si loin...