23fév 11

Un extra terrestre nous a parlé, une interview coulée, le multiculturalisme

Le boulot du travail

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C05ette note devait être hors contexte. J’y évoquais ce qui m’a préoccupé au point de vouloir en parler même si cela n’entrait pas dans le fil de l’actualité. Il s’agit de mon passage au Forum du programme partagé à Marseille, sur le thème du travail. Je reviens de nouveau sur le « multiculturalisme » et la bataille que lancent les dirigeants européens de droite en perdition qui menacent d’allumer des brasiers inextinguibles.
J’en étais là et tout était dans la boite. Alors j’ai subi une des plus étranges interviews qu’il m’ait été donné de connaitre, avec Jean Michel Aphatie sur RTL. Du coup je n’ai pas pu finir ma journée parisienne sans y revenir. Au moins pour pouvoir dire ce que j’avais à dire du G20 et du plan média de Strauss-Kahn qui visait à sidérer tout le monde cette fin de semaine. Ca fait donc une note longue.

Merci à Stephan Bucher de Paris pour cette très belle série de photos N&B.

J’ai fait une navette entre Strasbourg et Marseille, mercredi dernier, pour participer au Forum du programme partagé sur « le travail » en compagnie de Pierre Laurent et de Christian Picquet. Avant d’aller sur le site du Forum, j’ai fait un crochet pour aller saluer et encourager les postiers en grève du secteur 2 de Marseille. En grève depuis quatre mois ! Quatre mois ! La direction, qui avait déjà attendu cent jours pour ouvrir des négociations, vient de les quitter ! Je dois avouer que j’ai autant été ému par la situation, et les gens que j’ai rencontrés, que par l’accueil si fraternel qui m’a été réservé. Je vais vous dire que j’ai l’expérience de la vie sociale et des luttes. Au coup d’œil celle-ci montre beaucoup d16e choses. Christophe Galéa, le secrétaire de la section syndicale, avait l’air épuisé et en même temps porté de l’intérieur par une force terrible qu’on voit dans ses yeux au premier regard qu’il porte sur vous au moment de vous serrer la main. Et donc cela me confirme qu’une bagarre comme celle-ci, sur 120 jours, n’est pas possible hors d’un contexte qui la porte et la nourrit d’énergie et de moyens. On ne tient pas si la solidarité, les réseaux, ne se mettent pas en mouvement et tout cela aussi n’existe qu’en fonction d’un environnement, un état d’esprit.  Et je fais donc un lien avec le fait qu’il y avait près de 500 personnes à notre forum du Front de Gauche. Plein de syndicalistes, plein de militants « qu’on ne voyait plus ».

Ce forum m’en apprit davantage que les précédents. Sans doute parce que le thème est moins souvent en débat. Pour moi c’est un retour très excitant sur mes réflexions et travaux théoriques de la période où j’étais ministre de2006-06-defile-fsm-bamako-av-independance-85 l’enseignement professionnel. Car, à l’époque, avec mon équipe de « militants-conseillers » nous avions mené un grand travail de lecture et de synthèses. Il s’était conclu par la rédaction d’un livre collectif « Le Manifeste pour une école globale » dont j’ai écrit au moins la bonne moitié, je le dis sans complexe, je suis fier de pouvoir le dire. Tout percutait. La salle comme la tribune. Parmi tout ce que j’ai entendu, l’une des choses qui m’a le plus marqué, c’est l’intervention d’un médecin du travail, Dominique Huez, qui a montré l’impact sur la vision que la personne au travail a d’elle-même dans les nouveaux rapports de production et de subordination très individualisés du management actuel. La souffrance au travail, dans ce cas, est alors une mise en cause de sa propre identité et pas seulement un traumatisme, comme on peut le dire d’un accident du travail, où le corps physique est percuté et déformé. Le médecin a évoqué le sentiment de honte du travailleur qui se rend responsable du vide de sens de sa tâche et de son impuissance à l’assumer en tant que moment de sa propre construction. C’est dans ce contexte que le suicide au travail prend sa place. Il note que les suicidés sont souvent des personnes qui sont engagées syndicalement ou politiquement. Donc des gens en demande plus exigeante d’une cohérence de vie. Il évoqua donc ce qu’impliquait pour un travailleur conscient le fait de devoir laisser faire, ou ne rien faire, en face d’actes, de commandements ou de situations dont l’inhumanité s’impose à lui.

Cette discussion peut paraitre abstraite. Mais je suis sûr que mes lecteurs en sentent toute la portée. J’en ai trouvé un écho terrible en lisant l’Humanité ce lundi 21 février. Sous le titre « L’ultime SOS d’un commandant de la marine », notre quotidien sous-titre : « Avant de se suicider lundi dernier un marin  a accusé sa direction de « traiter les gens comme du bétail » ; les syndicats sonnent l’alerte contre un management agressif. » Le commandant Philippe Deruy a envoyé un mail a deux de ses collègues avant de mourir et il écrit : « Je n’ai plus d’avenir et cela m’est insupportable… Alors je fais ce qu’ils espèrent tant… disparaître ». Je sais très bien que la décision de mort s’enracine dans des motivations très profondes et 2006-06-palais-de-la-culture-bamako-39sûrement peu univoques. Cependant il est tout autant impossible de ne pas considérer ce que l‘intéressé en dit lui-même ! Et du peu que nous voyons là, c’est une illustration terrible de ce qui se disait entre nous à l’ occasion de ce Forum.

Donc, à Marseille, on mit un peu à distance le seul regard revendicatif et la seule mise en cause de l’aliénation au travail. On envisageait la question de l’acte de travail dans sa fonction de construction de l’identité personnelle. Bref le travail dans sa dimension émancipatrice, comme point de départ d’une œuvre. Ce langage là n’a pas été seulement celui du médecin du travail. Ce fut aussi celui du secrétaire confédéral de la CGT qui avait accepté notre invitation. Cela m’a remis à l’esprit la discussion avec le camarade des Robins des bois d’EDF, Jean-Michel Mespoulède, il y a trois semaines, à Bordeaux. Si vous vous souvenez, je vous en avais parlé ici. Il m’avait dit aussi que la lutte avait « redonné du sens au métier ». Le « sens du métier » était revenu à partir du moment où il avait fallu que les travailleurs se mettent en mouvement sur des objectifs qui engageaient leur vision de ce que devait être le service public. Ils le firent au point de se mettre eux-mêmes socialement en danger en allant rétablir le courant chez des gens qui en étaient privés. Jean Michel m’avait bien alerté sur l’impact de cette question du « sens de la tâche » dans le bien être au travail. Voila une chose que les petits bourgeois ne voient jamais dans la classe ouvrière. Eux croient que leur propre métier est un « don » qu’ils auraient reçus au berceau, en quelque sorte. En tous cas au moins une vocation. Et cette sorte de certitude intérieure leur tient lieu de fil rouge dans la conduite de leur activité et face à ses aléas. Donc, le « sens du travail » et le bien être au travail sont des continents gris, des « terra incognita » du moment présent dans les représentations collectives. Ce n’est pas étonnant. La classe ouvrière elle-même est effacée du tableau des représentations culturelles et symboliques. 2% des personnes montrées à l’écran à la télévision. Alors que les ouvriers et les employés sont 14 millions, et qu’il n’y a pas de classe plus nombreuse dans la société !

Dans cette même veine venaient de nombreuses interventions qui montraient comment la condition sociale des sous-traitants et le précariat ne sont pas seulement des « empêchements de vivre » pour ceux qui le subissent. Ils sont une négation du collectif de production qui fait aussi le sens du travail pour tous ceux qui y participent. C’est pourquoi les intervenants que j’ai notés soulignaient l’importance du statut du salarié, qui ne peut se résumer à un contrat. Puis à la définition du collectif de travail comme « communauté de destin », par site et lieu de la production, selon l’expression de08 Jean Michel Michelucci, de l’union régionale chimie de la CGT qui est parti d’un cas concret, celui de son entreprise, Arkema, pour montrer comment l’expression collectif de travail, correspondait au quotidien vécu par les travailleurs. Tandis que leurs feuilles de paye et leurs contrats de travail le nient.

La question de la place des femmes est venue naturellement dans ce débat, pour la première fois depuis bien des débats auxquels je participe. Et elle a été portée aussi bien par des femmes que par des hommes. Mais surtout par des femmes représentatives. A côté de moi, à la tribune, Virginie Cava, syndicaliste à Carrefour, avait animé la grève sur les salaires et conditions de travail de trois semaines dans deux magasins de Marseille en septembre 2010. Elle venait de gagner définitivement le procès qui a opposé les employés à la direction du groupe pour obtenir la requalification de leur paye contre l’employeur qui les payait en dessous du tarif du SMIC. Sa description de l’évolution du métier dans la grande distribution mettait en scène des femmes maltraitées au travail. Elle a bien montré comment cette maltraitance était liée au genre des victimes et comment elle alimentait une longue chaine de conséquences nuisible pour tous. Elle montre comment l’arrivée des « caisses automatiques » et autres machines  sont par leur seule existence et l’annonce de leur arrivée une négation du sens de la tâche des gens aujourd’hui au travail. Et elle montre aussi comment ces machines seront aussi une façon de modifier toute la relation du groupe avec le client transformé en auxiliaire de travail. Et comment ce client sera alors l’agent d’un mode de consommation qui facilite la gestion à flux tendu et traçabilité qui aura un impact sur toutes les conditions de production en amont. Si j’évoque ce témoignage c’est parce qu’il montre des aspects de la maltraitance sexiste au travail qui sont à la racine de mécanismes d’exploitation plus larges qui lui donnent leur sens complet.

Pour me punir de n’avoir pas répondu comme il l’avait prévu à ses premières questions, Jean-Michel Aphatie a décidé de couler l’entretien qu’il avait avec moi sur RTL. Lui-même déclare à l’antenne que l’entretien est incohérent. Mais il se garde de dire que s’il en est ainsi, c’est de son fait. Une nouvelle fois me lever à six heures du matin pour me faire traiter de cette façon mérite réflexion. Me faire interroger deux minutes sur sept à propos de Cuba le lendemain d’un samedi dimanche de manifestations pour la liberté et la démocratie en Algérie, au Yémen, au Maroc et surtout en Libye est sans doute la chose la plus étrange qui soit  et la moins respectueuse pour moi autant que pour l’auditeur! Quant aux questions 02sur Strauss-Kahn, mon début à propos de l’Islande lui ayant déplu, Aphatie est passé à Cuba. Je vais donc dire ici tout ce que je voulais dire sur les sujets qu’il était convenu d’aborder. Inclus  Strauss-Kahn, bien sûr. J’ai espoir qu’un jour on reconnaisse avec le droit à la liberté des questions le droit à la liberté des réponses. Mais avant cela je prends juste le temps de me réjouir de voir que même avec ses confrères le considérable monsieur Aphatie se donne un rôle de censeur professionnel tout à fait impérieux. Je crois que c’est une première.
Qu’aurait dit monsieur Aphatie si c’était moi qui avais fait cette leçon de morale à l’un ou l’autre de ses confrères !

Voici ce que Jean-Michel Aphatie dit de cette interview de Strauss-Kahn et des fautes professionnelles de son confrère. "(…) cette interview mériterait d'être montrée dans des écoles de journalisme comme le piège dans lequel un professionnel ne doit pas tomber. Il ne revient jamais, en effet, à un intervieweur de prendre à son compte les problèmes de l'interviewé. Si ce dernier est embarrassé, tant pis pour lui. Le journaliste, lui, doit préserver sa liberté de jugement et de ton et repousser au plus loin ce qui appartient entièrement à son invité. Hier soir, c'est le contraire qui s'est produit. Au fil du dialogue, à force de répéter que l'exercice était délicat pour DSK, Laurent Delahousse a fini par ne plus poser ses questions franchement, au point d'apparaître de plus en plus, lui même, en charge de difficultés qui ne lui incombait pas. (…) les questions concernant la réflexion de l'homme politique à propos de la prochaine élection présidentielle ont été lointaines, contournées, hésitantes, et au final peu productives. Il n'est pas certain, au demeurant, que Dominique Strauss-Kahn ait été empêché par l'attitude du journaliste de faire passer les messages qu'il aurait pu être les siens. L'impression domine au contraire qu'il n'avait rien de spécial à dire, et qu'il tenait simplement à se montrer. Voilà bien la limite de l'exercice. N'avoir rien à dire n'est pas grave. Mais prendre du temps pour le signifier, c'est le faire perdre à ceux qui vous écoutent. Et cela, électoralement parlant, il n'est pas certain que ce soit très bien."  Et que faut-il penser d’un journaliste qui invite un responsable politique et décide de planter l’interview pour punir ce dernier de ne pas répondre comme il veut ? Faire perdre son temps à l’auditeur et à l’interviewé est-ce professionnel ? Je me demande ce que Laurent Delahousse va en dire !

A présent je parle de l’apparition de DSK en majesté cette fin de semaine. Premier constat on parle davantage2005-02-djenne-04 de lui que du G20. Et pourtant ! Une réunion de plus pour rien. Il n’y a accord sur aucun des sujets qui comptent. La volatilité des prix agricoles sources d’immenses bouleversements sociaux ? Un « rapport détaillé » est prévu. Le marché des produits dérivés qui menacent de faire exploser le système financier chaque jour ? Un rapport est prévu et des « recommandations sont demandées ». Les paradis fiscaux qui tuent toute politique de contrôle fiscal au niveau mondial ? Un rapport encore est prévu. « Un rapport », « des rapports », « des demandes de propositions de recommandations » et bla bla bla, voila ce que l’immense monsieur Trichet, ci-devant gouverneur de la Banque centrale européenne a qualifié de sommet « utile, sérieux et positif ». Côté géopolitique, l’événement c’est que la Chine a obtenu que dans l’absconse discussion sur les « indicateurs de déséquilibres macro-économiques » on retire celui qui aurait donné prise aux Américains et a quelques autres contre eux. Et ce n’est pas le moindre. C’est même le plus parlant. C’est celui du niveau des réserves de change qui matérialisent le déséquilibre des échanges commerciaux. Un rien ! Dès lors il faut voir dans ce résultat une victoire des Chinois qui en dit long sur ce qu’est dorénavant leur influence et sur le rapport de force qu’ils ont acquis.

Une première leçon de ce résultat chinois est d’observer la coalition que ceux-ci ont rassemblée autour d’eux : tous les autres « émergents ». J’adore cette expression qui euphémise si bien la déroute des premiers de la classe capitaliste mondiale. La seconde leçon est que le changement de la hiérarchie du monde est imminent et avec lui la grande bascule politique et financière qui va avec. Mais notre jubilation de voir les Etats-Unis d’Amérique s’approcher du jour où leur toute puissance parasitaire sur le monde va finir ne peut nous aveugler. Il ne faut pas perdre de vue que la victoire chinoise pérennise un ordre économique qui nous est profondément nuisible. C’est l’ordre du libre échange et de la délocalisation des productions. Le plus coûteux écologiquement et socialement. Accepter que2005-03-pays-dogon-35 l’accumulation de réserves de change qui matérialisent la toute puissance du commerce international n’est pas un indicateur du déséquilibre du monde revient à absoudre le libre échange et l’explosion injustifiée de ces échanges qui tuent la planète et la société humaine. C’est valider la compétition plutôt que la coopération.

Strauss-Kahn est resté muet sur cet aspect du G 20 comme sur les autres d’ailleurs. Il a pointé le risque de déclassement de l’Europe. Mais parmi tous les facteurs qui contribuent à ce risque il n’a pas évoqué une seule fois le statut de la BCE qui étrangle la zone Euro ni l’ouverture totale de ses frontières. Pendant qu’il parlait pour recommander sans originalité de suivre les recettes habituelles « d’austérité juste », cet oxymore de la droite des sociaux libéraux, je pensais à ce que serait la situation s’il recommandait à l’Europe d’imiter la formule qui produit tant de cette merveilleuse croissance à deux chiffres des Chinois ! Une monnaie unique au cours fixé souverainement, une planification des investissements structurants, des fonds souverains orientés par la puissance publique. Comparaison autrement plus significative que celle faite sempiternellement avec l’Allemagne. Car celle-ci, à l’inverse imprime un modèle d’ouverture et de déréglementation à tout le continent européen à la seule fin de protéger son modèle économique construit exclusivement sur le moteur de l’export planétaire. La Chine fait au monde ce que l’Allemagne fait à l’Europe ! Pour un Jean Michel Aphatie cette question sur l’état du monde se résume par la fine observation que la Chine se dit communiste et que Cuba est une dictature. Pauvre France avec de tels analystes !

Dans son apologie de la sainte œuvre du FMI de gauche au profit des pauvres et des plus vulnérables, Dominique Strauss Kahn s’est hasardé à citer l’exemple de l’Islande comme un modèle de ses réussites personnelles. Comme cette question de l’Islande a été citée ici souvent, j’y reviens pour démasquer l’imposture. L’Islande a été mise en faillite par les exploits de sa plus grande banque privée qui promettait monts et merveilles à qui achetait son papier. Pour faire face, le FMI a accordé en novembre 22007-03-barragedeselingue-04008 un prêt de 2,1 milliards de dollars à l’Islande. Suivant sa technique bien connue des versements par petits paquets conditionnés par des sacrifices toujours plus grands, le FMI a d'abord débloqué deux tranches pour un total de 1,1 milliard de dollars.  Puis un accord sur les conditions du versement d’une troisième tranche a été signé entre le gouvernement et le Fonds. Mais ce versement est resté bloqué. En effet le conseil d’administration du fond a dit non. En son sein siègent 24 représentants de pays ou groupes de pays, dont un Britannique et un Néerlandais, qui attendaient un remboursement de l’Islande après avoir dû avancer des fonds aux clients lésés par la faillite de sa banque. Monsieur l’ami des pauvres et des plus vulnérables est alors allé faire son travail. Il le résume dans le journal « Le Parisien ». « Quand un gouvernement a trop dépensé pendant des années plus que ce qu’il avait on est obligé de dire « les gars ce n’est plus possible ». Le fait qu’ils ont fait des bêtises vient d’eux ». Et voila. Comme la banque islandaise avait spéculé c’est évidemment la faute des Islandais qui ont trop dépensé !

Strauss Kahn est arrivé et leur a dit  « les gars ce n’est plus possible ». Dit en langage officiel cela a donné : « Il y a des obligations internationales à respecter pour le pays (…) L’Islande, comme certains autres pays, ne peut pas être immunisée contre ce qui a été fait par son secteur financier ». Le bienfaiteur des peuples a donc mijoté un accord aux37 petits oignons pour les islandais qui prévoit de mettre à charge de chacun d’entre eux 12 200 euros de dette par tête de pipe ! Sans compter les intérêts, bien sûr !

Mais, patatras, en dépit de la capitulation sans condition du gouvernement, le président de la République a utilisé son unique pouvoir constitutionnel d’intervention : soumettre l’accord avec le FMI à le référendum. Les Islandais ont dit « non ». Après de multiples tractations, Islande, Royaume-Uni et Pays-Bas ont fini par trouver un accord en décembre 2010 pour que l'Islande rembourse entre 2016 et 2046, à des taux de 3 et 3,3% les dettes de la banque aux riches anglais et néerlandais. Cet accord est bien meilleur que le précédent rejeté par referendum. On gagne toujours à résister! C'est ensuite seulement que le FMI a débloqué son prêt. Il a été adopté par le Parlement qui a refusé de convoquer un nouveau référendum. Mais là-dessus, de nouveau, patatras : le président a décidé un référendum de nouveau. A l’heure où Strauss-Kahn se vantait d’avoir « sauvé l’Islande », il savait tout cela. Il mentait donc tranquillement. Où avez-vous lu quoi que ce soit sur le sujet ou entendu quoique ce soit ? Nulle part. La question-était-est-ce-que-sera-le-candidat-sa-femme-a-dit-important-pour-lui ». Et quand j’ai abordé le sujet avec Aphatie, celui-ci s’est mis à parler de Cuba. A étudier dans les écoles de journalisme. Quand un journaliste ne sait rien sur un sujet comment en changer. De sujet.

Ce que cette seule question soulève c’est ce que serait l’ambiance de la gauche avec un tel candidat pour le PS. Sur le fond ce serait mille fois par jour ce genre de contradictions et de prises en défaut. Le combattre aujourd’hui n’est pas une cannes-17affaire de personne même si ses spadassins ont l’habitude eux de tirer à vue sur les personnes. C’est une affaire de ligne et d’orientation politique de la gauche. L’empêcher d’être candidat est une volonté légitime politiquement pour qui veut obtenir un grand recentrage politique de la gauche sur sa position historique anti capitaliste et de lutte contre l’ordre établi. Strauss Kahn c’est l’ordre établi. Et c’est son accompagnement dans la version social libérale la plus traditionnelle et la moins imaginative. C’est aussi un artefact de communicant. Pourquoi est-il là ? Comment est-il arrivé dans le paysage ? Sur la base d quelle proposition, quel programme, quelles idées ? Rien absolument rien. Même pas une déclaration de candidature ! Tout cela est monté de toutes pièces par une armée de communicants qui circulent entre les responsabilités au PS et les fonctions dans les agences de « comm ». Et tout leur beau plan va s’effondrer pour une raison simple : il y a trois autres candidats qui sont réputés battre Sarkozy d’après leur chères sacro saintes enquêtes d’opinion ! Et il y aura des primaires qui seront dévastatrices pour ce genre d’artefact.

Nous pouvons avoir une idée des situations absurdes et de la confusion que la candidature de Strauss-Kahn peut créer pour la gauche. L’exemple de cette histoire de taxation des mouvements de capitaux en témoigne. Ce fut l’antienne du mouvement alter mondialiste pendant dix ans. A la gauche socialiste, nous étions à fond pour à tous les congrès et Conventions du PS. Ca s’appelait la taxe Tobin. Après d’innombrables résistances le PS s’y convertit. Il accepta que ses députés votent avec ceux du PCF et les Verts une proposition de loi qui fut majoritaire sur le thème et instaura une taxe à taux zéro en attendant que d’autres pays l’adoptent. Ce taux zéro fut un compromis. Car la bataille avait déjà été chaude lors du débat sur la loi de finances de 1999 avec un certain Dominique Strauss-Kahn, alors ministre des finances. Bernard Cassen, alors président d'ATTAC et directeur du Monde Diplomatique raconte que "dans un document accompagnant le projet de loi de finances 1999, le ministre avait fait tenir aux députés une longue charge, complètement hors sujet, contre la taxe Tobin. Avec ce résultat paradoxal que troisbresil-03-newton-s-plongee-moussa-03 amendements à ce projet de loi, réclamant précisément l’instauration de ladite taxe, avaient ensuite été déposés par des membres de sa majorité parlementaire ! Dans la nuit du 15 au 16 octobre 1998, M. Strauss-Kahn, arraché à son sommeil par l’un de ses conseillers, avait dû revenir en catastrophe dans l’hémicycle pour empêcher qu’ils soient adoptés…" On voit donc que c’est une affaire de longue main.

On mesure mieux alors le mensonge du prétexte ressorti  dix ans après, en novembre 2009, selon lequel: « l’industrie financière a fait de telles innovations qu’il est probablement impossible de trouver une taxation sur les transactions qui ne serait pas contournée par les potentiels contributeurs ». Si bien que c’est dorénavant le monde à l’envers. Le monde tel que nous serions appelés à le vivre sur combien de sujets si ce  débat et d’autres arrivaient jusqu'à un deuxième tour ?  D’un côté Strauss Kahn déclare cette taxe "tout à fait simpliste" et "très difficile à mettre en œuvre" après le sommet du G20 à Pittsburg. De l’autre,  Sarkozy qui déclare le 24 janvier 2011 à la conférence de presse sur la présidence française du G20 : "La France considère que cette taxe est morale compte tenu de la crise financière que nous venons de traverser, utile pour dissuader la spéculation et efficace pour trouver de nouvelles ressources pour le développement." C’était aussi l’argumentaire alter mondialiste. "La France considère que la taxe sur les transactions financières est la meilleure. (…) Nous sommes prêts à discuter d'autres solutions même si cette taxe me semble être la meilleure des formules." "Je sais bien que cette taxe a de grands ennemis, de grands adversaires sur son chemin, nous essaierons de les convaincre. Tant qu'on ne nous aura pas démontré que la taxe sur les financements innovants est impossible, nous nous battrons pour cette taxe." Et Angela Merkel soutient aussi l'idée qu'elle qualifie de "sensée". Avec ce genre d’imbroglio, la droite, la gauche, ça voudra dire quoi pour le commun des mortels qui s’intéressent au contenu des propositions plutôt qu’à la mine des candidats ? Quel cerveau malade de communicant peut vouloir d’un deuxième tour où l’on voterait à gauche contre la taxe Tobin et a droite pour elle ? Je sais. Ceux qui ne veulent pas de la taxe Tobin à gauche !

J’ai abordé la question du multiculturalisme dans ma précédente note. A cette occasion j’ai évoqué ce qui se passait chez nos voisins allemands et anglais. J’ai dit que leur point de départ est une situation diamétralement inverse de bresil-07-samba-drome-ombre-02celle des français. Chez eux le multiculturalisme a un fondement légal. Certains droits sont niés et d’autres sont accordés sur la base de l’appartenance à une communauté religieuse ou ethnique. Leur mise à distance avec ce modèle ne signifie pas que les dirigeants de droite de ces pays fassent mouvement vers les positions universalistes du modèle français. Au contraire. Les uns et les autres prennent prétexte de l’échec du communautarisme pour proposer une politique extrêmement brutale « d’assimilation ». Et celle-ci se situe à l’extrême inverse de la loi laïque. En fait, Merkel et Cameron dorénavant prônent la domination d’une ethnie, principalement définie par sa religion, sur toutes les autres. Ainsi madame Merkel déclarait le 16 Octobre dernier devant les Jeunesses de la CDU/CSU, son parti : "Depuis des années, des décennies, l'approche était que l'intégration n'était pas quelque chose qu'il fallait promouvoir, que les gens vivraient les uns à côté des autres (…) Cela s'est avéré faux"(…) "Cette approche a échoué, totalement échoué" On le voit le point de départ c’est bien l’échec du communautarisme. Il sert de prétexte à une affirmation identitaire communautariste débridée.  "Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes, ceux qui n’acceptent pas n’ont pas leur place chez nous" (…) conclut madame Merkel. Oui, on lit bien. Ce n’est pas "ceux qui n’acceptent pas la loi commune"  mais : ceux qui n’acceptent pas le christianisme. On mesure la portée de cette déclaration. Les sous titre ethnicistes ont été donnés par le chef de la CSU, allié bavarois de la CDU, Horst Seehofer : "Nous nous engageons pour la culture de référence allemande et contre le multiculturel".

L’anglais, David Cameron fait le même parcours du communautarisme vers l’ultra communautarisme. Le  6 février 2011, devant la conférence de Munich sur la sécurité qui rassemble les dirigeants et diplomates mondiaux pendant 3 jours afin de discuter des problèmes majeurs de sécurité, énonce son nouveau credo. "Le multiculturalisme, dit-il, a conduit à ce que des communautés vivent isolées les unes des autres. Ces sociétés parallèles ne se développent pas selon nos valeurs. Nous ne leur avons pas donné une vision de ce qu'est notre société". "Nous avons besoin de beaucoup moins de cette tolérance passive des dernières années et de beaucoup plus de libéralisme, actif et musclé". Cette dénonciation du multiculturalisme utilise l’islam comme un chiffon rouge prétexte à une normalisation qui en réalité vise toute la société.

Le français Nicolas Sarkozy est comme d’habitude plus provocateur. Ainsi n’hésite-t-il pas à déclarer: “Le multiculturalisme "c'est un échec. Dans toutes nos démocraties, on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui accueillait". Tu parles qu’on s’est occupé de l’identité des gens qui arrivait! Où? Quand?jeuv-bercy-parc-04 Comment? Tout cela ce sont des mots destinés à préparer la violence des mesures envisagées comme un rééquilibrage. Sur le fond elle introduit une confusion destructrice.  En effet, la seule identité de la France c'est la République, et le contrat politique qu'elle implique : elle ne peut pas être « culturelle ». Dés lors, Sarkozy, dans un parallélisme parfait avec les discours de ses homologues, tel un copié collé, passe à la dénonciation du communautarisme pour fonder une nouvelle hégémonie communautaire exclusive. Le Président déclare : "Nous ne voulons pas d'une société dans laquelle les communautés coexistent les unes à côtés des autres. Si on vient en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté, la communauté nationale. Si on n'accepte pas cela, on ne vient pas en France". L’apparente évidence du propos ne doit pas tromper. Cette définition est exclusive. Aucune différence culturelle n’a jamais fondé un droit particulier en France. De quoi parle Sarkozy, alors ? Non pas du passé ni même du présent mais du futur comme il compte le construire. Cette conception de la Nation est le point de départ de la dérive communautariste : elle définit la Nation autrement que par ses fondements politiques, à savoir les principes de la République. Elle instaure l'idée d'une "identité nationale", d'une "civilisation". La suite vient de soi. "La communauté nationale française ne veut pas changer son mode de vie, son style de vie, l'égalité entre les hommes et les femmes […] la liberté pour les petites filles d'aller à l'école". Où et quand une transformation de cette nature a-t-elle été proposée et par qui ? Quant à la situation actuelle, la scolarisation des enfants est une obligation légale et l’égalité homme femme une garantie constitutionnelle. Où est le problème ? Le problème c’est l’islam comme prétexte à la mise au pas de tous, au prix d’une monstruosité juridique : l’intervention de la loi dans la définition du contenu de la religion. "Nos compatriotes musulmans doivent pouvoir pratiquer leur religion comme n'importe lequel de nos compatriotes juif, protestant, catholique, mais il ne peut s'agir que d'un islam de France et non pas d'un islam en France". Cette idée « d'islam de France » est complètement contradictoire avec la laïcité. L'Etat n'a pas à intervenir dans la pratique religieuse à partir du moment où elle respecte la loi républicaine. Ce n’est pas ce que dit le président, au contraire. Il déclare : "C'était une bonne idée de parler du multiculturalisme. Il faut que l'UMP lance un débat sur l'islam. Moi, je veux aller plus loin : je ne veux pas de minarets, pas d'appels à la prière dans l'espace public, pas de prières dans la rue". Lui dirons-nous chiche : pas de processions, pas de sonneries de cloches, pas de cornettes de nones, ni de toques loubavitch dans les rues ? Absurde !


276 commentaires à “Le boulot du travail”
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  1. Humaniste dit :

    Tout à fait d'accord avec vous "Hold-Up" cela me rappelle la pub Coca et combien d'autres....
    Je devais d'ailleurs développer dans ce sens auprès de LCP.
    Heureusement que Jean-Luc Mélenchon a été bien ce soir ; il a vraiment dominé son contradicteur.

  2. Hold-up dit :

    252- Humaniste
    "Je devais d'ailleurs développer dans ce sens auprès de LCP"

    Vous faites ce que vous voulez mais il vous rirons au nez. A un tel degré de professionnalisme cynique de la part des "pros" de LCP vous passerez pour fou ou pour un doux "zozo". Mais bon après tout pourquoi pas, à force d'accepter l'inacceptable il sera trop tard un jour. Au plaisir de vous lire.

  3. Hervé (PG29) dit :

    J'ai été surpris par le débat ce soir.
    Je m'attendais à quelque chose de âpre avec un choc des idées et finalement...rien. Monsieur Jacob était transparent, creux, même pas de mauvaise fois, juste pas au niveau.
    Bon, Jean Luc l'échauffement est fini maintenant, il faut dire au journaleux qu'ils choisissent des contradicteurs dans la catégorie au dessus parce que là, on va croire qu'ils vous mâchent le travail ! :))

  4. Humaniste dit :

    Je me suis trompé, ce n'est pas la chaîne LCP mais I Télé !
    Heureusement que mon "tir" pour la chaîne n'est pas parti !
    Il le sera demain.

  5. Bonne nuit à tous,

    Ce soir sur i-télé (ça c'est pour Guillaume ;), vous avez effectivement montré de très belles choses. C'est du super boulot. Et Jacob n'a pu que constater les dégâts à plusieurs reprises. Personnellement, je ne suis pas surpris. Je savais que vous alliez revenir très fort.

    Par contre, là où je reste vraiment sceptique, c'est que je viens de consulter votre agenda... Et très franchement, je me demande bien s'il y a un intérêt quelconque à vous rendre chez Denisot... Avec Aphatie placé en face de vous en Grand Gourou (oui, en GG si vous voulez aussi...), au-dessus de la mélée, sourire narquois en coin, faisant mine de débusquer dans chacun de vos arguments, d'inavouables arrière-pensées et autres travers peu glorieux... Ce serait dommage de perdre le bénéfice de cette belle soirée dans 48h sur le plateau de C+ quand même.

    Alors cet avis n'engage que moi, mais si vous y allez, sans afficher de colère, rentrez-lui dedans une bonne fois pour toute! C'est lui qu'il faudrait discréditer. Le "Grand Journal" (Pfff...) est une tartufferie. Je me demande bien d'ailleurs qui ils vont choisir d'assoir à côté de vous dans le cadrage...

    Alors, s'il vous plaît, si vraiment vous vous rendez là-bas, j'espère que vous nous offrirez un cadeau similaire à ce qui suit, notre (malheureusement) ancien camarade avait fait assez fort, ça peut se faire sur 6 minutes:

    http://www.dailymotion.com/video/x9nkah_aphatie-bove-grand-journal-27-mai-2_news

    On saura ainsi si un Aphatie averti en vaut deux...

  6. Nicolas B. dit :

    Jeudi, le grand Journal de c+, pourquoi pas, bien qu'on l'a déjà dit mainte fois, ça ressemble à une émission politique avec des vrai faux journalistes. Faudra dire pourquoi on y va, tourner la politique en dérision à une heure de grande écoute c'est pas forcément une bonne chose. Peut être les questions porterons sur Chavez et Khadafi au lieu de Cuba et DSK cette fois. Je crains le pire. Si il y a au moins cinq bonnes minutes, ce sera toujours ça de gagner.

  7. Hold-up dit :

    256 - Télépiplettophobe

    " Le "Grand Journal" (Pfff...) est une tartuferie. Je me demande bien d'ailleurs qui ils vont choisir d'assoir à côté de vous dans le cadrage... "

    A votre avis ? BHL of course ! On parie ? BHL viendra en face de J.Luc Mélenchon pour tenter de le salir et vendre son produit démaquillant " DSK " - Il en profitera aussi pour se refaire une virginité sur le dos des Tunisiens et des Égyptiens après avoir soutenu l'opération " Plomb durci " et les guerres de G.W Bush. BHL of course ! Il viendra surtout pour appeler de façon urgente à la vitrification de l'Iran comme autrefois il passait hystériquement sur les plateaux télés pour appeler à la vitrification de l'Irak et de l'Afghanistan.

  8. jm turmel dit :

    Je pense qu'il faudra plus que jamais parler du programme partagé chez Denisot et ailleurs. Sur les marchés les thèses de Marine Le Pen marquent des points. Elle se déclare sans honte anti libérale, désigne à juste titre DSK et Sarko comme des ultras libéraux, parle de revenir au franc et cette idée est appréciée.
    C'est sur son projet qu'il va falloir la combattre et ce n'est pas simple car elle s'appuie sur le rejet du libéralisme d'une grande partie de la population.
    Je sens monté également la peur du scénario 2002... ce qui fait que des gens qui allaient vers nous sont prêt à voter utile, y compris pour" l'affameur européen". Donc, allons à fond sur nos propositions : planification écologique,augmentation des salaires, nationalisations, eau, banques, camions sur les rails, retour à la retraite à 60 ans à taux plein etc etc. Tout en précisant comment financer avec une refonte totale de la justice fiscale !
    Camarade Mélenchon, j'espère que tu pourras aborder quelques un de ces thèmes ?

  9. ch78 dit :

    Les posts se suivent et ne se ressemblent pas.
    D'abord hier soir sur I tv, très bon débat, bien argumenté. Bravo.
    Mais non ! Pas au grand journal ! Ces gens là vous détestent, vous ne faites pas partie de leur caste-classe. Vos arguments ils s'en foutent. Leur objectif, c'est vous éliminer, en vous provoquant et en vous caricaturant. Vos propos seront inaudibles ou bafoués. Ne jouez pas leur jeu. Pas de politique jeudi soir... pas de corrida.

    Bonne soirée ce soir à Nimes, aussi passionnant qu'à Marseille.

    .

  10. yan dit :

    Bonjour à tous!
    Quelqu'un aurait le lien vers l'interview I tv?
    Bonne chance à Jean-Luc Mélenchon pour l'interview avec le faquin basque....

  11. jean ai marre dit :

    @ J L Mélenchon,

    Ca fait toujours plaisir de vous retrouver à la radio ou sur un écran T V
    Hier j'ai une fois de plus apprécié votre rhétorique.
    Je pense que le débat avec M L Pen vous a appris beaucoup et comme vous êtes intelligent...
    Par exemple : laisser parler l'autre sans l'interrompre, il croit qu'il vous" pique" il en rajoute, il tourne en rond, se répète et pendant ce temps, les aiguilles tournent ce qui vous laisse plus de temps pour préparer la réponse, plus précise.

    Aller à C+ c'est parfait, Aphatie a une bonne analyse sur le phénomène "de la prière dans la rue".

    Bravo, la machine est en route, inexorablement elle avance.

  12. redline69 dit :

    Bonjour
    Nous sommes nombreux à nous inquiéter de la manière dont mr Aphatie réalise son "travail".
    Faut-il y aller franco de port avec un journaliste dont le positionnement UMP dans différentes radio ou télé n'a que comme objectif d'attaquer l'homme et de minimiser le programme ?
    Comme ces "journaleux" n'arrivent pas à attaquer le programme, ils préfèrent tirer à vue sur Jean-Luc Mélenchon en le distrayant sur des questions sans réelle importance aux yeux des Français d'en bas (chômeurs, travailleurs précaires, etc)
    Franchement la dictature en Chine ou à Cuba, c'est de la part d'Aphatie un "amusage" de galerie pour nuire au FdG.
    En travaillent sur le fond nous avons tous obtenu le recul de 14% du fameux Messie DSK. Malgré la campagne gratuite que lui offre Aphatie, son ami DSK commence à mordre la poussière et les militants socialistes ont compris que la vrai gauche représente 16 à 17% ! Continuons à nous adresser aux militants socialistes et écologistes car là est le levier pour que les attrape-mouches mis en place par DSK, DCB et d'autres porteurs de valises du libéralismes ne fonctionnent pas.
    DSK a négocié dans le dos des militants socialistes avec Daniel Cohn-Bendit, avec Hulot, avec Hollande et avec d'autres pour qu'il ne soit que des prétextes (en échange de postes) à un effacement devant le directeur du libéralisme du FMI.
    Si on veut être crédible on doit tirer à boulets rouges sur DSK et réveiller les militants du PS et Europe Ecologie sur le point d'être manipulés et leur vote détourné.
    Attention danger ! DSK est le chouchou d'Aphatie et c'est sur cette tendance qu'il faut que Jean-Luc Mélenchon démontre que le journaliste est engagé contrairement à toute forme de déontologie professionnel.
    Quand on voit Aphatie courbé jusqu'a lécher les bottines de miss DSK, franchement il est là le clou qu'on doit enfoncer dans le crâne ce journaliste UMP.
    cordialement

  13. Pulchérie D dit :

    Suicide avorté d’un jeune boulanger-pâtissier

    Cela vient de se passer dans une ville moyenne du Nord. L’homme a tenté de s’empoisonner mais a été tiré d’affaire à l’hôpital. Un de plus…
    Celui-ci est le neveu de ma dame de journée, qui m’a expliqué son cas.
    A vingt-neuf ans, le jeune faiseur de religieuses, pourtant habile, est sans place depuis des années. Ses allocations de chômage ont été réduites aux environs de 400 euros, car il vit chez ses parents. Il est profondément dépressif.
    Dans le quartier populaire où il habite, les commentaires vont bon train : le manque d’emploi est tout simplement dû à l’afflux des Maghrébins ; c’est d’eux que vient tout le mal.
    Et la gauche soutient ces malencontreux étrangers !
    Alors, les ouvriers pauvres se tournent vers le FN et ses promesses d’un avenir plus juste par l’expulsion massive des bronzés. Jamais le petit peuple n’ accuse l’oligarchie qui pilote l’Union Européenne et qui ne verrait pas d’un mauvais œil le triomphe de l’extrême-droite.
    Il n'y a pas que les commandants de navire "débarqués" qui mettent fin à leurs jours.

  14. Alin dit :

    @ Yan (#261)

    Vous pouvez regarder l'émission ici (sinon, je suppose qu'elle sera disponible bientôt sur ce blog).

    Avis aux intéressés:
    Si vous regardez une vidéo sur ce blog et que vous postez un commentaire, cliquez sur le logo "dailymotion" qui s'affiche dans le lecteur vidéo, pour aller sur la page où la vidéo est hébergée. Si vous avez un compte dailymotion, postez encore une fois votre commentaire, mais cette fois-ci sur la page dailymotion de vidéo.
    Pour ceux qui tombent sur la vidéo en venant de l'extérieur (c'est-à-dire sans être passés par le site de Jean-Luc Mélenchon), cela fait toujours bizarre de voir une vidéo avec des milliers de vues, mais sans aucun commentaire (ou alors à peine 4-5 commentaires). Ca donne l'impression que la vidéo n'intéresse personne et qu'elle ne suscite pas de réactions, alors qu'elles sont toutes concentrées ici.

    @ JLM: merci pour votre intervention d'hier soir face à Jacob. Très bonnes argumentations!

  15. JM dit :

    Encore une prestation qui fait du bien sur I télé même si des sujets importants comme ceux évoqués hier nécessiteraient des développements plus longs donc plus de temps de parole, sauf à trouver des arguments simples - simplistes?- rapides et efficaces. De plus un face à face cordial ce qui n'est pas désagréable.
    Sinon, je suis moi aussi très sceptique sur le grand journal : Aphatie pourrait transformer l'itw en un Chavez (+ ses alliés d'Amérique du sud): gentil/méchant/parcequeKhadafiméchant/Iran/donc.....
    Bon courage pour expliquer un contexte géopolitique qui pourrait expliquer cette position sans pour autant y adhérer mais.. A priori injouable en une minute avec trois intervenants pour vous couper la parole!

  16. Nicolas B. dit :

    Merci Alin@266,
    pour faire suite à 251 et 247 vraiment douteux ce plan interminable lorsque Jean Luc Mélenchon parle du front national : en fond on voir la Marine, des images du FN qui bougent, et puis une image qui devient presque fixe avec d'un coté le pen semblant regarder fixement Jean Luc et la marine de l'autre. Le monteur a du avoir une prime pour ce haut fait d'arme idéologique, le père la fille et la trinité pour finir, circulez y a rien à voir, du grand professionnalisme.

  17. Pulchérie D dit :

    Grâce à Alin (266) il nous est possible de visionner la prestation de J-LM hier soir ; les personnes qui n’ont pas la TV, comme moi, l’en remercient.
    Je viens ajouter ma satisfaction à celles de « jean ai marre », d’ Humaniste, de Miskiti, de Daneel et de leborege. Hervé approuve, mais est quand même déçu par le manque d’âpreté du débat.
    A ce propos, il me semble que la sérénité de Jean-Luc n’a pas du tout affaibli son pouvoir de conviction et rendait son discours plus accessible à certaines personnes timorées (souvent du 3e âge). J-LM était équilibré dans son discours, tout en se montrant très ferme. Son attaque des accords privilégiés passés il y a quelques semaines entre NS et Khadafi a laissé son adversaire pantois.
    J’ai apprécié le mot de la présentatrice : « On ne présente plus Jean-Luc Mélenchon ».
    Il n’y a pas un an, beaucoup de gens ignoraient encore son existence !

    Et il noius reste encore 15 mois.
    La confiance en l’avenir croît.
    J-LM, continuez ! Mélenchon, présidons !

  18. jean ai marre dit :

    JL Mélenchon dans son face à face avec Jacob a dit qu'un chef d'entreprise gagne 4 000 € mensuel.
    Je pense et j'en suis certain que beaucoup plus que ça.
    Il reste bien sur à définir de quel chef d'entreprise il est question. A part certains agriculteurs...

  19. Gilbert Delbrayelle dit :

    Bon débat très positif sur i-télé en effet. Jean-Luc Mélenchon a trouvé le ton qu'il faut pour exposer son programme et se faire connaître.
    Il faut dire que les 2 jeunes journalistes ont joué correctement leur rôle de meneurs de débat de manière neutre et sans à priori (Ils n'étaient pas là pour "se faire Mélenchon"). Quant à Jacob, il a été aussi très correct et on le sentait un peu stressé car il n'a pas la culture politique de Jean-Luc Mélenchon.
    Au sujet de Grand Journal, il est désolant d'y voir tous les politiques spectateurs du show d'Aphatie et Yann Barthès. Ils sont là comme des élèves qui écoutent la leçon du maître ayant l'air parfois d'avoir été réprimandé... Trouver la bonne contenance n'est pas aisé dans cette émission. Il me semble qu'il faudrait leur dire tout ceci en prenant de la hauteur et en regrettant l'absence d'émissions politiques sérieuses comme "L"heure de vérité".

  20. julie dit :

    @Pulchérie p 268
    petite rectification: l'accord entre la Libye concerne l'Union européenne et non seulement la France. Une raison de plus d'ailleurs pourquoi Jacob n'a rien compris du tout, il venait probablement de l'apprendre.
    Tu trouves le détail sur ce blog ici
    Je ne peut que conseiller aux assidus du blog de prendre le temps pour lire ces CR, très bien fait qui nous apprennent beaucoup sur le fonctionnement de l'UE.

  21. turmel jm dit :

    Merci alin @ 266
    Bravo! Bonne prestation de JL Mélenchon. Arguments contre arguments, proposition de lois, proposition du programme partagé. Rien que du fond, et des réflexions judicieuses comme le : "besoin de trouver un bouc émissaire à haïr, avant c'était les juifs, aujourd'hui les arabes, demain les chinois." à propos du FN.

  22. jorie dit :

    Sur la tva "soi disant antidélocalisation", rappeler aussi que les produits importés représentent 14% de la consommation des français, donc ladite TVA va bien porter sur les 4/5 des produits "français", donc peser sur la consommation et la croissance qui s'appuie chez nous sur la consommation. Le soi disant bénéfice de cette TVA est donc une escroquerie intellectuelle, sachant qu'elle va aboutir indirectement à la privatisation des systèmes sociaux. Lorsque les caisses sociales seront vides, ce ne sont pas les 15% d'augmentation de nos mini salaires qui vont nous permettre de financer nos interventions chirurgicales, nos consultations médicales, nos aînés, nos retraites et notre chômage, sans compter les accidents graves de la vie. Cette proposition du gouvernement n'a pour but, comme d'hab, que d'imposer à la collectivité ses coûts de production en exonérant les entreprises de toute responsabiilté sociale, alors que ces mêmes entreprises bénéficient déjà de tas d'exonérations, subventions et équipements publics, et surtout de promouvoir la privatisation des systèmes sociaux au bénéfice, notamment du frère de M.Sarkozy. Bravo jean luc pour cette prestation "calme" et "affirmée". La résistance doit être dure et claire pour tous les gens de ce pays contre ce système d'individualisation anti républicain.

  23. philippe vépierre dit :

    Il faut bien sûr faire la tournée des médias; comment faire autrement?
    Mais, cher Jean-Luc Mélenchon, pourquoi accepter d'aller au Grand Journal de C+ sachant à l'avance que cette guignolade ne sert que la société du spectacle et ses clowns tels JM Aphatie; plutôt répéter des entretiens de grande qualité tels ceux de Médiapart ou @rret sur images, moins visibles mais tellement plus intelligents!
    Cordialement.
    PhV

  24. Doudou dit :

    Cher Jean Luc,

    Je viens d'un village du Gard où le FN explose tous les compteurs, et je me permets un conseil: il faut parler à ces gens, leur dire, avec des exemples concrets, que la gauche n'a pas toujours été à la hauteur, mais que rien de bon ne pourra arriver par l'extrême droite.
    On ne peut pas se contenter de penser ou de dire que les électeurs du FN sont des cons et des fachos. Tu peux parvenir à les convaincre qu'ils font fausse route, et ils ne craindront pas, comme certains bobos de ma connaissance, de voter pour toi.
    La vérité c'est qu'ils sont acculturés et ne savent plus pour qui voter.Il faut arriver à les toucher, leur rappeler que les pauvres gens sont toujours cocus quand ils votent à droite, à fortiori extrême. C'est à eux qu'il faut parler, MLP n'est pas un interlocuteur, d'ailleurs elle t'a empêché l'autre jour de t'exprimer clairement.
    Adelante!

  25. Philippe dit :

    En France, il existe une justice à 3 vitesses. Une pour les pauvres, une pour les riches, une pour les femmes et les hommes politiques. Monsieur Jacques Chirac en sait quelque chose puisqu'il bénéficie d'un arrangement juridique nébuleux, qui nous enfume tous !
    J'ai honte de cette justice et de ses mandarins ; ils s'arrangent entre-eux !
    Monsieur Chirac est un lâche, il n'assume pas ce qu'il a fait à la Mairie de Paris, des années auparavant.
    Cela continue désespérément de faire psssit !...

  26. taz dit :

    bravo Jean-Luc Mélenchon
    Je suis dans les dom tom, précisément en polynesie, où la guignolade politique bat son plein... comme vous devez le savoir (jamais l'instabilité politique n'a été aussi grande). J'espère néanmoins que vous ferez le déplacement pour la future campagne 2012, car nous avons un besoin immense en convictions... Nous sommes en plein dans la paresse intellectuelle ici et nous sommes dans un marasme qui n'a d'égal que l'ampleur du système clientéliste instauré par la paire Chirac-Flosse depuis 30 ans !
    venez vite donner un coup de pied dans la fourmilière... merci.


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