07fév 11
Quel week-end ! En deux jours, le Réseau Jeunes du Parti de Gauche, dont je suis responsable, a organisé un forum intitulé Vent debout (la jeunesse contre la précarité), une rencontre nationale et une action d’agit prop’. Ouf ! Après quelques heures de sommeil pour recharger les batteries, je profite de ces quelques instants de pause pour faire un premier bilan de ces deux journées.
Oui les batteries ont été utilisées à plein depuis un mois, lorsque l’on a décidé d’organiser tous ces évènements. C’est pourquoi je prie mes lecteurs de m’excuser pour l’absence de billet sur ce blog pendant plusieurs semaines. Mais je n’ai pas eu un instant à moi, pour me poser devant un ordinateur et écrire quelques lignes pour mon blog. C’est une erreur, je le sais. Il est important de diffuser partout ce que l’on fait, de montrer à ceux qui se gargarisent en affirmant « le PG se réduit à Mélenchon ! vous êtes trop personnalisés, blablabla », qu’ils se trompent, voire qu’ils mentent pour certains d’entre eux. Il est vrai que la personne de Jean-Luc occupe une place importante dans le dispositif du PG et du Front de Gauche, mais comment pourrait-il en être autrement ? La politique, ce n’est pas le champs des idées qui flottent et s’affrontent au-dessus des corps. Tout au contraire, la politique s’incarne dans des femmes et des hommes qui, au quotidien, se mettent en mouvement pour faire en sorte que leurs idées deviennent des forces matérielles. Et donc lorsque la meute attaque l’un d’entre nous, c’est nous tous qu’elle vise. C’est tout le Front de Gauche, l’ensemble de ses militants, qui se sentent méprisés lorsqu’un médiacrate comme Joffrin se permet par exemple d’écrire que « voter Mélenchon, ce sera bientôt voter Sarkozy ». Voilà pourquoi j’ai pris le temps de répondre à cet énergumène qui finalement est bien à la hauteur de ces prédécesseurs éditorialistes dans Libé. Ma tribune s’intitulait donc « Le vrai défaut de DSK, ce n’est pas son silence, c’est la politique qu’il mène au FMI ! ». C’est la première fois que je me suis frotté à l’exercice, et je suis plutôt fier d’assumer de la sorte une partie du combat. Merci à l’Humanité de l’avoir publié. Voir son nom apparaître dans ce journal est un plaisir immense pour quelqu’un comme moi qui se réclame humblement de l’héritage de Jaurès. Et merci à Marianne2 de l’avoir édité en ligne. Près de 17000 lectures ! Vous pouvez donc retrouver cette tribune en cliquant ICI.
Le mélange des cultures militantes
Revenons-en à notre week-end. Il y a un mois, le Réseau Jeunes du Parti de Gauche a proposé au collectif contre la précarité l’Appel et la Pioche de co-organiser un forum sur la précarité de la jeunesse. Ce collectif, animé entre autres par Leila Chaibi, par ailleurs membre du CPN du NPA, a accepté immédiatement la proposition. Le défi était important : monter de toute pièce un forum en un mois, et faire se rencontrer des traditions d’engagement différentes. Car là était tout l’enjeu de notre proposition de co-élaboration. En effet, le développement de ce que l’on nomme aujourd’hui le précariat doit amener la gauche, les militants politiques, à en tirer les conséquences. D’abord, le précariat ne doit pas être considéré comme la marge du système social actuel. Avec le nouvel âge du capitalisme financiarisé qui impose des taux de profit à deux chiffres, il en est devenu le cœur. Le moteur de la dynamique sociale du présent ce n’est plus l’espoir d’une montée de tous vers la classe moyenne mais la peur de chacun de se voir absorber par le précariat. Ensuite, et c’est une conséquence du premier point, lorsqu’aujourd’hui la gauche s’adresse au peuple, nous devons avoir en tête que l’on ne s’adresse plus à une armée de personnes avec un statut. Sous les coups de boutoirs de la classe dirigeante, cette armée a été pressurisée à tel point que le CDI, particulièrement pour la jeunesse, ne représente plus qu’un lointain eldorado. D’où une évolution des moyens de lutter. Parallèlement à la poursuite des moyens d’action habituels (comme la grève, les manifestations de masse etc…) qui constituent toujours des moyens puissants de mobilisation, s’est développée une nouvelle forme d’engagement, plus festif, parfois décalé, mais tout aussi efficace pour sensibiliser la population à une cause. Je parle ici des actions d’agit prop’, dont les collectifs comme Jeudi Noir, Génération Précaire ou l’Appel et la Pioche sont devenus des fers de lance.
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Vite, un Front de Gauche de la Jeunesse !
Il s’agissait donc de se faire rencontrer ces deux traditions qui souvent se regardent de loin, sans se confronter. Et cela, le Réseau Jeunes du Parti de Gauche n’aurait pu le faire sans L’Appel et la Pioche. Encore merci à tous ces camarades de valeur d’avoir accepté de relever le défi. Et je pense que le défi est réussi. Lors du Forum en tant que tel qui s’est tenu ce Samedi à partir de 15h, les camarades ont pu profiter de nombreux intervenants : UNEF, Génération Précaire, ASSO, un camarade en lutte à Pizza Hut, Sud Etudiant, Jeudi Noir et enfin Nikos pour nous parler des jeunes Grecs, et Rhania qui nous a fait un point formidable sur la Révolution en cours en Tunisie qui a commencé par la mise en mouvement de la jeunesse tunisienne extrêmement précarisée. Au final, ce sont 200 personnes qui ont assisté à nos débats. Et le bouquet final fut la table ronde politique où suite à mon intervention, tous les autres intervenants ont soutenu la proposition d’un Front de Gauche de la Jeunesse. Qu’il s’agisse de nos partenaires du PCF représentés par Ian Brossat ou de la GU, ou de nos amis unitaires du NPA comme Maël Goepfert ou de l’Appel et la Pioche avec Leïla Chaïbi, tous ont souhaité s’investir dans cette bataille. Offrir un débouché politique, une alternative politique à la jeunesse. Je demande à tous de se rendre compte de l’importance de cet évènement : le Front de Gauche, malgré toutes les imperfections dont nous sommes conscients, va permettre à notre peuple et à sa jeunesse de trouver une issue politique à la crise. Nous n’aurons plus seulement le choix entre le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy ou l’encadrement militaire pour les jeunes délinquants de Royal. Le Front de Gauche va permettre au peuple tout entier de relever la tête et de le préparer aux combats contre la finance internationale qui nous attendent. La jeunesse doit prendre toute sa part à la lutte.
Un Réseau de combattants !
C’est pourquoi nous avons profité du Dimanche Matin pour organiser la deuxième Rencontre Nationale du Réseau Jeunes du Parti de Gauche. Quel plaisir de voir le chemin parcouru ! Lorsque l’on a décidé de créer ce Réseau Jeunes, nous étions trois autour de la table avec Jean-Luc, dont deux qui ne pouvaient s’y investir du fait de leur engagement syndical. La tâche m’est donc revenue de construire le Parti de Gauche dans les lycées, les facs, les foyers de jeunes travailleurs etc… La tâche était ardue, nous partions de zéro avec Audrey Galland qui chapeautait toute la dynamique pour le Secrétariat National. Un an et demi plus tard, le chemin parcouru est édifiant. Avec mon accolyte Romain Jammes, notamment responsable de notre journal Le Gavroche, nous avons réussi à ce que le Réseau Jeunes du PG dispose désormais de cercles jeunes dans pratiquement toutes les grandes villes de France. Nous nous sommes aiguisés collectivement à la lutte pendant le mouvement sur les retraites. Et je dois dire que nous avons gagné nos galons, nous sommes maintenant reconnus comme un acteur politique de l’engagement des jeunes. Certes, comparés à la première organisation de jeunesse de ce pays, je veux ici parler bien sûr des Jeunes Communistes dont l’importance est sans égale, notre poids est relatif. Mais nous disposons maintenant d’un véritable Réseau qui va pouvoir frapper partout au même moment. Nous avons donc décidé dimanche de notre campagne pour les mois à suivre : nous allons démontrer que la précarité du plus grand nombre est due à l’accaparement des richesses par une extrême minorité, et nous allons taper fortement sur ceux qui se goinfrent sur le dos des autres. Je vous en reparlerai plus tard sur ce blog. Mais pour l’instant, laissez moi vous faire partager mon émotion durant notre rencontre du Dimanche matin. Tout le travail assumé depuis un an et demi commence à produire ses fruits. Le PG dispose désormais de jeunes cadres partout sur le territoire, et je l’ai bien vu lorsque je n’ai pas eu besoin une seule fois d’être à la tribune. D’autres camarades prennent le relai. A ce propos, je vous annonce que le Réseau Jeunes a décidé d’appliquer à son tour la parité, et c’est pourquoi Maëlle Dubois est devenue co-responsable nationale du Réseau Jeunes avec moi. Sa valeur militante n’est plus à démontrer pour tous ceux qui, comme moi, militent en Ile-de-France. Bravo à elle, et surtout merci d’avoir accepté d’assumer les lourdes tâches qui nous attendent prochainement.
De la théorie à la pratique !
Enfin, nous avions insisté auprès des camarades de l’Appel et la Pioche de nous faire profiter de leur expérience en terme d’Agit Prop’. Nous ne voulions pas seulement que nos camarades se forment par l’intermédiaire des intervenants du Samedi. Non l’objectif était bien plus important : se confronter directement à ce type d’action. Et je dois dire que les camarades du Réseau Jeunes ont tout de suite été enthousiastes pour notre action « Poulet du Dimanche ». Contre la précarité, qui s’exprime notamment avec le travail du Dimanche, nous nous sommes rendus dans le Conforama Pont-Neuf pour dénoncer cette situation. « Alors que les grandes enseignes se gavent dans le pot à confitures du travail du dimanche, les précaires se voient privés de poulets pour mieux se faire plumer. Inacceptable pour le collectif l’Appel et la Pioche et les Jeunes du Parti de Gauche! Ce n’est pas les salariés qu’il faut rôtir! » C’est pourquoi nous avions prévu de ramener une vingtaine de poulets rôtis que nous avons mangé sur place, avec les salariés privés de leur repas en famille. L’action s’est déroulée à merveille, grâce à l’expérience importante de nos camarades de l’Appel et la Pioche. Les camarades du Réseau étaient fiers d’avoir pu participer à cette expérience.
Bref, ce week-end fut une étape décisive pour le développement du Réseau Jeunes et du Parti de Gauche. Nous sommes désormais un Réseau de combattants sur qui le Front de Gauche va pouvoir s’appuyer pour les prochaines batailles qui nous attendent !
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