06mar 11

Médias et sondages font la campagne des Le Pen. Pendant ce temps l'Europe prépare un coup d'Etat social.

Sondage et bidouillage

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Encore une grosse manipulation pré-électorale. Une « enquête d’opinion », en pure bidouille, affirme que Le Pen est en tête du premier tour de l’élection présidentielle de 2012. Bien sur pas un mot des résultats possibles des cantonales qui ont lieu dans quinze jours. Les voyous qui mènent ce genre de diversion craignent trop d’être démentis de leurs affirmations depuis des mois sur la « percée spectaculaire de Le Pen » par cette élection qui arrive. Il leur faut donc botter en touche loin devant pour sauver leur roman. Et sauver aussi le diable de confort, l’arme de destruction massive du débat politique, que représente la peur du loup et son corollaire abrutissant : le vote utile. J’en parle, avec dégout et colère.

En ce 8 mars, Martine Billard a interpellé le gouvernement à l'Assemblée nationale sur les droits des femmes :

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Il ne faut pas céder aux agitations sur la méta-réalité de l'univers des sondages. Il faut rester dans le présent du réel. Je prends donc le risque de parler aussi de choses graves qu’il faut expliquer puisque la foire informative n’en a que faire. Je parle de ce qui se prépare en Europe pour les prochains mois avec le pacte de compétitivité.

Vous verrez. Les apprentis sorciers médiatico-sondageurs iront jusqu’au bout de leur sale besogne. Leur campagne pour Marine Le Pen l’aidera considérablement. Vous vous souvenez des émissions à répétition d’Arlette chabot exaltant sur le service public les thèmes racistes et xénophobes sous couleur de les mettre en débat ? Vous avez à l’esprit la répétition des sondages bidons à 800 personnes interrogées « selon la méthode des quotas », par téléphone, ou en ligne, avec leurs coefficients multiplicateurs bidouillés répétant en boucle la fable d'une percée foudroyante du Front National ? Vous vous rappelez de l’amalgame du Front de gauche au Front national ? Et de moi aux Le Pen ? Et la mise en scène par des médias répétant en boucle le bobard d’une extrême droite « laïque » ? Sans oublier l’apologie de l’appétissant Dominique Strauss-Kahn et son FMI comme seule alternative possible à l’interminable calvaire social du Sarkozysme. Tout ça, et combien d’autres choses, parmi les insanités du système médiatico-sondagier connait à présent une apothéose. Un sondage « en ligne » prétend que Le Pen est en tête du premier tour. La valeur de cette « enquête » est à peu près égale à la consultation des viscères de poulet par les prêtres augures de la Rome antique. Le sondage est « en ligne ». Une « enquête » par internet ! Cela signifie entre autres choses que personne ne peut certifier que les réponses sont bien faites par ceux à qui on pose la question « selon la méthode des quotas ». Et sans qu’on sache davantage quels bidouillages, coefficient multiplicateur, redressement, et autres salades pourries sont à l’œuvre dans la fabrication de cet "évènement". Ce que l'on sait c'est que cet institut de sondage recrute ses sondés en leur promettant "d'influencer les décideurs" et en leur offrant des prix et des cadeaux. Inutile de dire que sur une telle base, à supposer qu'on accorde de la valeur aux sondages "en général", ceux là par contre ne méritent rien d'autres que du mépris.

A présent nous voici avec un sondage sur les bras que les animaux médiatiques vont ruminer pendant des jours et des jours nous obligeant à discuter un fait qui est leur propre fabrication. Ca a commencé ce samedi. Je ne savais rien du sondage, puisqu’il n’était pas publié. Mais déjà je devais répondre à une nuée d’insectes médiatiques qui se jetaient sur moi pour me tirer un commentaire et faire vivre cette information. Je m’en veux d’avoir répondu à deux nuisibles sans y avoir regardé de plus près ni bien préparé mes mots. Il est vrai que je n'arrivais même pas à y croire. Bien sûr, notre manifestation pour les droits des femmes, ils n’en avaient rien à fiche ! Sinon pour introduire leur question sur le mode faussement subtil et clin d’œil doucereux de cette engeance : « aujourd’hui c’est la journée des femmes et il y a une femme qui fait parler d’elle etc. etc. ». Une pseudo réalité, celle d’un sondage plutôt qu’une réalité, celles des gens réellement mobilisés dans la rue pour défendre une opinion. Voilà toute notre époque.

En quoi est-ce très dangereux ? On le sait depuis le début de l’existence de ce genre de trafic. C'est bien pourquoi, par exemple, Beuve Méry, le fondateur du "Monde" ne voulait pas que son journal publie de sondage à l'époque où cette invention arriva des Etats Unis. Pourquoi cet outil est-il un artefact ? A l’entrée, le questionnaire et la façon de questionner biaise les réponses. Au milieu, le redressement des résultats bruts obtenus de cette façon est une alchimie de rebouteux. A la sortie, la répétition du résultat crée une réalité même si elle n’existait pas avant. Les ouvrages de référence sur ce thème ne manquent pas. Ceux qui établissent le caractère scientifique de ces enquêtes n‘existent pas, tout simplement.

Le premier fabricant de tout cela c’est Sarkozy lui-même, évidemment. Sa politique. Mais il y a aussi la pourriture progressive de la sphère politique dans le refus d’imaginer quoique ce soit de différent que les fadaises comme « l’Europe qui protège », le marché « horizon indépassable », l’austérité pour tous, et ainsi de suite. Sans oublier l'incroyable intolérance et violence permanente contre tout ce qui tient tête au système. Tout cela jette dans les bras du néant des masses de gens. Et devant le chaos, confortés par le chef de l’Etat lui-même dans l’idée que le problème ce sont les immigrés et les dangers de l’islam plutôt que le système financier, tout un pan de la droite « d’en bas » se dit  « puisque c’est ça, alors autant aller aux plus durs et à ceux qui n’ont pas des casseroles aux fesses, des cigares, des voyages en avions et tutti quanti ». Bref, il y a bien toute une droite qui préfère dorénavant l’original Le Peniste à la copie Sarkozyste.

Mais le système qui met en scène cette histoire pour faire vendre du papier et créer des débats bidon est lui en encore plus criminel. Bien sûr, tout est dans la bataille politique. Mais nous devons aussi avancer dans notre mise en cause des méthodes manipulatoire des sondeurs. Nous devons exiger le vote à l’assemblée de la loi Sueur sur les sondages. Elle a été adoptée à l’unanimité du Sénat, contre l’avis du gouvernement, et impose des règles de transparence sur le financement et les méthodes d’enquêtes des instituts de sondage. Aujourd’hui ces instituts font un travail souterrain impressionnant pour empêcher cette loi d’être votée à l’assemblée et ils font tout pour la dénaturer. On sait où est notre devoir.

Ca va être rude. Le nouvel assaut de "l’Europe qui protège" contre les travailleurs ne va pas être simple à contrer. D’abord parce que la procédure d’adoption du coup d’état social est très complexe. Et les gouvernants feront tout pour qu’il n’en soit pas question publiquement. Tout pour que le débat n’ait pas lieu ou soit rendu totalement opaque et incompréhensible. Ensuite parce que la social démocratie européenne va couvrir l’opération de ses brouillards de mots mielleux. Voyez quand le PS français pour s’opposer au « pacte de compétitivité » de l’Europe libérale propose un original « pacte de compétitivité et d’emploi ». Encore cette version gentillette n’est elle pas définitive. Il lui reste à passer à la moulinette de la prochaine rencontre du Parti Socialiste Européen. Et là, c’est sérieux. Y siègent des néo bolchevick bien connus : le grec Papandréou, l’espagnol Zapatero et le portugais Socratès. Ceux là sont au pouvoir et en mal d’amour avec les agences de notation et leur note trois A. Leur audace ne peut aller bien loin puisqu’ils ont renoncé à affronter le système financier. Nous avons donc un rude devoir d’explication. Chacun doit y prendre sa part. Je le fais ici. Bientôt les partis du Front de gauche vont s’avancer dans l’arène. Commençons donc par l’exposé du problème posé.

Sans doute vous souvenez vous de mes explications ici même sur ce qu’est le semestre européen. Il s’agit d’un mécanisme qui permet à l’Union Européenne de contrôler les projets de budget des états membres avant même qu’ils soient examinés par leurs députés. Le Front de gauche a déposé à l’assemblée nationale en France, comme l’ont fait nos camarades au Portugal et en Allemagne, une proposition de loi pour affirmer la souveraineté des assemblées contre ce dispositif. On se souvient que la droite, les Verts et le PS, sauf l’unique vote d’Henri Emmanuelli, ont voté contre notre proposition. Bon. Notre chère Union qui protège vient de franchir une étape. Si le « Semestre européen » permet de contrôler les budgets nationaux, il faut tout contrôler "ex ante". C'est-à-dire avant même que le projet de budget soit rédigé et qu’il passe devant le tribunal libéral européen. Voici la phrase qui annonce cette nouvelle, dans le parler confus typique de l’union européenne et de ses traductions approximatives de l’anglais. Si ca vous saoule sautez les lignes qui suivent je les ai résumées à l’ instant. "Conjugué aux lignes directrices intégrées "Europe 2020", il (le Semestre européen) jette les bases d'une coordination ex ante au sein du Conseil et donne un fondement aux orientations formulées par le Conseil européen à l'intention des États membres en vue des stratégies globales qui seront présentées dans les programmes de convergence et de stabilité et les programmes nationaux de réforme. Ces orientations contribueront aussi à affiner la préparation des budgets nationaux pour 2012." 

Pour avoir un avant gout, en supposant que vous ne soyez pas déjà largement sur vos gardes, voici ce qui est dit sur la fiscalité par exemple, qui n’est portant pas du domaine de compétence de l’Union. "S'il reconnaît que les questions relatives à la fiscalité sont du ressort des États membres, le Conseil considère néanmoins que dans les cas où il s'avère nécessaire d'augmenter la pression fiscale, il convient de préférence d'accroître les impôts indirects et d'élargir la base d'imposition." Tout le monde comprend : davantage de TVA. Et surtout pas d'impôts ciblés sur les plus hauts revenus. "Dans la mesure du possible, la charge fiscale pesant sur le travail devrait également être réorientée vers d'autres facteurs afin de stimuler l'utilisation de main-d'œuvre et de créer les conditions de la croissance." Cette consigne quand elle arrive chez les libéraux en France est habillée de mots ronflants. C’est la pseudo « TVA sociale », ou mieux encore la prétendue « TVA anti délocalisation » chère au patron du groupe UMP, monsieur Christian Jacob. Je le mentionne pour que mes lecteurs comprennent un mécanisme spécialement pervers de l’action de la droite. Quand elle fait mine « d’avoir une idée » pour la France, quand celui-ci où celle-là arrive la bouche en cœur comme s'il venait d’inventer l’eau chaude, dites vous que le plus souvent il ne fait que répéter en Français ce qui est déjà écrit en anglais à Bruxelles dans les notes des lobbies libéraux. 

Je reviens sur les décisions de notre chère « Europe qui protège ». La consigne qu’elle donne pour faire passer la nouvelle étape du rouleau compresseur libéral est claire : transposer au plus vite les conditions du semestre européen dans les lois nationales. Ca ne va pas être aussi simple partout que ca le sera en France du fait de la complicité de l’UMP et du PS pour tout avaler. N’empêche. Cinq règlements qui doivent être intégralement transposés dans le droit national et une directive seront proposés pour le sommet des 24 et 25 Mars prochains. On y retrouve des idées très brutales. Exemple : sanctionner plus tôt et de façon automatique les États membres qui ne se conforment pas aux règles du Pacte de stabilité. Automatiquement ! Une sanction automatique à tout un peuple venant d’une commission non élue ? Comment une chose pareille est-elle possible dans une démocratie ? Comment une chose pareille est-elle possible face à la souveraineté des états nations ? Pour que ça ait l’air d’une décision collective, quoique ce soit automatique, les eurocrates ont inventé une nouveauté. La « règle de la majorité inversée » ! Simple, non ? Non pas vraiment. C’est obscur comme tout ce qui vient d’Europe. Voilà comment ça marche : une proposition de la Commission d'imposer une amende à un Etat membre sera considérée comme adoptée sauf si le Conseil la rejette à la majorité qualifiée.  Ha ! Ha ! Ha ! Elle est bonne pas vrai ! Comme ça tous les lâches style Papandréou, tous les gouvernements Strauss-Kahniens et sociaux libéraux auront un prétexte quand le coup de massue leur tombera dessus : « On n’a rien dit parce qu’on n’avait pas de majorité pour empêcher ça ! ». Ce n’est pas du tout un petit changement. C’est une contre révolution. Car aujourd'hui le conseil doit l'approuver à la majorité qualifiée pour que la procédure soit enclenchée.  C'est donc un renforcement considérable du pouvoir arbitraire de la Commission face aux Etats nations et aux peuples qui vient d’être acté. Comprenez bien si la règle affiché est de "déclencher la sanction de façon plus automatique", c'est comme si on disait : le projet de loi Fillon est adopté sauf si les 2/3 de l'Assemblée nationale votent contre !

Ne croyez pas que ce soit la seule procédure qui soit choquante. C’est la politique au service de laquelle cette violence a été imaginée qui est le plus grave. Car il a été décidé le 28 Octobre 2010 que l'Union Européenne pouvait procéder à des sanctions si la Commission considère que la politique économique d’un Etat nation est "‘‘gravement'' pas conforme aux grandes orientations des politiques économiques de l’UE, ou si elle risque de compromettre le bon fonctionnement de l’union économique et monétaire". Donc si un gouvernement de gauche arrive et veut avoir une politique de relance des salaires, ce qui est considéré officiellement comme une bêtise par monsieur Trichet, la commission pourra sanctionner ce pays ! Je donne cet exemple car la liste des cas de sanctions s’est élargie à la faveur de cet épisode dans le sens d’un durcissement du pacte de stabilité de triste mémoire.

Par exemple le texte prévoit de sanctionner suivant le critère de la dette même quand le déficit est dans les clous ! Donc on peut être sanctionné pour déficit excessif mais on peut l’être aussi quand ce déficit n’est pas excessif mais qu’on emprunte trop ! "Les États membres dont la dette excède 60% du PIB seront tenus de prendre des mesures pour réduire leur dette à un rythme prédéfini, même si leur déficit est inférieur à 3% du PIB". Autre nouveauté, étendre la surveillance de la Commission à la balance commerciale et à la balance des paiements des pays de l’union. La Commission n'est plus chargée uniquement de la surveillance budgétaire, à savoir le déficit et la dette. Elle pourra proposer des amendes aux Etats membres "en situation de déséquilibre excessif" : qui importent plus qu'ils n'exportent ou inversement. Il n'y a pas de définition précise du "déséquilibre excessif" : son appréciation semble être laissée à la Commission, avec l'aide "d'indicateurs économiques". Ca rappelle le débat du G20. On fait le pari que les pays excédentaires comme l’Allemagne vont s’arranger pour rester à l’abri comme ils l’ont fait au G20. 

Bilan. Quoique vous fassiez et quelque soit votre situation nationale, vous n'échapperez pas aux coupes budgétaires. Vous êtes un Etat membre en situation budgétaire normale ? Vous devez quand même « assainir » votre budget. Le Conseil déclare: "il est de la plus haute importance pour tous les États membres de veiller à maintenir la dette publique à un niveau supportable". Pour cela, une seule solution selon lui  "annoncer et mettre en œuvre des plans d'assainissement crédibles et détaillés, qui requièrent, dans la plupart des cas, des ajustements budgétaires structurels annuels nettement supérieurs à 0,5% du PIB, et qui viendront s'ajouter aux réformes des régimes de retraite, des systèmes de soins de santé et des marchés du travail." Même les biens portants sont des malades qui s’ignorent selon le grand quartier général libéral. Tout le monde doit être saigné, quelle que soit son état, sa maladie ou sa bonne santé ! 

Vous êtes un Etat membre en situation de déficit "excessif ou connaissant de graves difficultés financières" ? Là c’est parfaitement clair : c’est grave et la main qui soigne est coupante ! La langue pour le dire, elle est toujours aussi pâteuse. Lisez cette merveille de clarté : "En ce qui concerne les États membres faisant l'objet d'une procédure concernant les déficits excessifs, les objectifs à atteindre en matière de déficit et les ajustements structurels devraient être pleinement compatibles avec la correction en temps utile des déficits excessifs et ne pas entraîner de report des ajustements nécessaires." Donc ceux qui feraient les malins du genre encore « cinq minutes docteur » n’ont aucune chance d’attendrir le bourreau. Et pour que la peinture soit nette voici la deuxième couche : "Les États membres qui présentent des déficits budgétaires structurels de très grande ampleur ou un niveau d'endettement public très élevé ou en augmentation rapide devraient anticiper leurs efforts d'assainissement budgétaire. Tel devrait être le cas en particulier des États membres connaissant de graves difficultés financières". Et vous là qui faites les malins avec des perspectives de croissance qui sont bonnes ? Pas de remise de peine pour vous non plus ! Il faut au contraire en profitez pour accélérer l'assainissement !  C’est écrit avec fermeté : "Si la croissance économique ou les recettes s'avèrent plus élevées que prévu, il convient d'accélérer encore l'assainissement budgétaire."

On doit bien comprendre que tout ceci ne vise pas seulement la façon d’organiser le budget des Etats. Ce n’est pas juste une question de technique budgétaire. L’affaire s’enracine dans les rapports de force entre le capital et le travail pour le partage de la richesse produite. "Les abattements fiscaux, les formules souples de travail et les structures de garde des enfants devraient être conçus de façon à faciliter la participation au marché du travail et à augmenter le nombre d'heures travaillées." Augmenter le nombre d’heures travaillées c’est clair ? Travailler plus. Mais est-ce pour gagner davantage ? Evidemment non. "En vue d'améliorer la compétitivité, les États membres devraient favoriser une évolution du coût de la main d'œuvre qui soit compatible avec la situation économique et l'état du marché du travail au niveau local, les tendances à moyen terme en matière de productivité, ainsi que la nécessité de corriger les déséquilibres actuels." Avec une telle liste, ce n’est pas demain la veille que la paye va augmenter !

Travailler plus longtemps, cela concerne non seulement la semaine de travail mais évidemment la durée au travail sur toute une vie. Revient donc la question des retraites dans ce document du Conseil européen. "L'assainissement budgétaire devrait aller de pair avec des réformes destinées à garantir la viabilité et l'adéquation des systèmes de retraite, notamment en augmentant l'âge effectif du départ à la retraite et en liant plus étroitement l'âge de la retraite et/ou les prestations de retraite à l'évolution de l'espérance de vie, en limitant le recours aux régimes de retraite anticipée qui risquent de réduire l'offre de main-d'œuvre ". Dites merci à « l’Europe qui protège » et nous « permet de sauver notre modèle social ». Et comme si ça ne suffisait pas, évidemment, voici des recommandations en faveur des fonds de pension, tout à fait en phase sans doute avec la défense de ce modèle social, qui sert de refrain aux discours de la droite et des sociaux libéraux Strauss-Kahniens. "Si les régimes publics de retraite continuent de jouer un rôle important, il y a lieu de promouvoir l'épargne privée, et notamment les régimes relevant du deuxième pilier qui pourraient constituer un complément utile en augmentant les revenus des retraités". 

Pas une des tartes à la crème qui jalonnent notre chemin de croix libéral ne manquent dans ce texte qui fonctionne comme un manifeste de guerre sociale. Ainsi, une fois de plus l’antienne sur les « rigidités ». Vous savez comme moi ce que ce mot gentillet veut dire sous son masque raisonnable. "Les rigidités qui font obstacle à l'ajustement de la compétitivité doivent être éliminées". De quel genre de rigidité s’agit-il là ? Evidemment de celle qui réglemente le travail humain. Il s’agit du code du travail. "Le Conseil estime qu'il convient, le cas échéant, de faire le point sur les organismes du marché de l'emploi, ainsi que sur la législation relative à la protection de l'emploi, et, au besoin, de les réformer, dans le but de réduire les rigidités du marché du travail et de favoriser la participation à celui-ci". Je suis désolé de vous infliger une prose aussi épaisse et mal rédigée. Mais cela vous permet de mieux comprendre aussi ce que je vous explique d’habitude à propos de ces textes européens qui vous tombent des mains et pour lesquels il faut un effort d’attention double du fait de leur style !

Cette réforme des codes du travail nationaux en vue d’une plus grande flexibilité, ce passage de la gestion budgétaire à la lutte de classe n’a pas de limite. Seules les trouvailles varient pour emballer avec des mots piégés les mauvais coups. Ainsi quand « l’Europe qui protège » prétend vouloir transformer les droits sociaux en "incitations au travail"? Voyez. "En règle générale, les prestations de chômage devraient être revues afin de s'assurer qu'elles fournissent des incitations au travail". Et comment ? Tout le monde devine que ce n’est pas avec tendresse. "Il y a lieu de s'attacher en particulier à accroître l'attrait du travail et à réinsérer les chômeurs sur le marché du travail. Pour réduire les risques d'exclusion à long terme du marché du travail, il convient que les prestations soient étroitement liées aux formations suivies et/ou à la recherche effective d'un emploi". Ce texte vous dit que si vous êtes au chômage depuis longtemps c’est de votre faute et qu’il faut vous surveiller pour savoir si vous vous formez vraiment et si vous cherchez vraiment du boulot, tas de fainéant que vous êtes. Dites merci.

Face à cela nous ne restons pas inertes. Le PGE s'engage pour la lutte contre la précarité. Ce week end se tenait à Porto au Portugal la première réunion du Parti de la gauche européenne dont le parti de gauche, le parti communbiste français et la gauche unitaire sont membres et qui est d'ailleurs présidé par l'un des notres, Pierre laurent. Cette rencontre. Pas moins de douze partis membres du PGE étaient présents à cette réunion ainsi que de nombreux représentants des mouvements sociaux et des syndicats portugais. Au coeur des discussions : la question du combat contre la précarité. On sait que le Parti de Gauche, en France, fait de cette question le coeur de son analyse pour la contre offensive face aux libéraux. Beaucoup d'intervenants ont considéré qu'il s'agissait là de la lutte centrale que la gauche européenne devrait mener dans les mois et les années à venir. Des personnalités comme Manuel Carvalho da Silva (secrétaire général de la CGT portugaise), Ulisses Garrido (exécutif de la CGT Portugaise), Adriano Campos et Critina Andrade de la FERVE (mouvement des jeunes précaires) et des "Précaires Inflexibles", ont interpelé le PGE dans ce sens. Il faut dire l'événement du PGE arrivait dans un contexte particulier. Samedi prochain aura lieu, à Lisbonne et à Porto, une grande manifestation de lutte contre la précarité. Pas moins de 10 000 personnes sont attendues dans les rues. Un événement au Portugal! Leila Chaibi, notre nouvelle secrétaire nationale à la lutte contre la précarité, sera parmi les manifestants. Au terme des travaux, le PGE a décidé de faire de cette inititiative une campagne européenne "pour le travail digne et contre la précarité" comme l'a souligné Miguel Portas, responsable international du Bloco de Esquerda, chargé de conclure la réunion. Francis Wurtz a pour sa part indiqué que le fonds de développement social et de solidarité qu'il souhaite proposer à la Commission européenne serait dédié à la lutte contre la précarité tout comme la campagne de récolte du million de signature nécessaire pour pouvoir faire cette proposition. Ronald Janssen, représentant de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) a, lui,  insisté sur la nécessité de mener une bataille contre "la guerre en quatre faite aux salaires dans l'Union européenne". Les quatre axes étant : le Fonds européen de stabilité financière UE-FMI qui permet la casse sociale en Grèce et en Irlande, le Semestre euopéen et son pendant pour l'emploi (article 148 du Traité de Lisbonne), le Pacte de compétitivité Sarkozy-Merkel et le paquet de surveillance financière permettant de sanctionner tout déséquilibre budgétaire. Il est vrai que la précarisation des citoyennes et des citoyens est au coeur du projet des eurocrates qui nous gouvernent comme le Parti de Gauche a eu l'occasion de rappeler durant cette réunion publique. En conclusion de la conférence de presse qui clôturait une après-midi de travail particulièrement dense, Marisa Matias, vice présidente du PGE a lancé deux mots d'ordre pour la campagne à venir: "L'Europe ne se fera pas sans les citoyens" et "Travail et précarité ne doivent plus pouvoir se conjuguer ensemble". Place à la lutte citoyenne contre la précarité au Portugal et dans toute l'Europe donc!


338 commentaires à “Sondage et bidouillage”
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  1. jake dit :

    @ 299 rosa Luxemburg

    Ce sont ces 195 Milliards annuels qu'il faut expliquer aux petites gens (non péjoratif je précise).
    Où on les prend ? Pourquoi ? Qu'en fait on ? Pour qui ? Pour quoi faire ?
    Si ces 195 Milliards annuels existent bel et bien, çà peut financer pas mal de projets

    ==> Où trouver du grain à moudre la dessus ?

  2. rosa Luxemburg dit :

    Patrimoine les chiffres qui font peur :
    En 2010, les 10 Français les plus riches (j'écris bien 10) ont un patrimoine de 100 milliards € soit plus que les 11 millions de Français les plus pauvres (en effet 30% des Français ont un patrimoine inférieur à 9000 €).

  3. Descartes dit :

    @jake (#298)

    Peut-être que Mélenchon pense à ce peuple là, mais en tout cas il n'a pas trouvé les mots pour faire bouger cette couche là de la population. D'une part, parce qu'il n'est pas aidé par les media, d'autre part parce qu'il n'est pas aidé par l'histoire, et enfin, parce que les idées du Front de Gauche sont trop décapantes.

    Je ne commenterai pas sur "les média" ou "l'histoire". Après tout, on sait d'avance ce que sont les médias et l'histoire. Alors, ou bien on pense qu'on ne peut dépasser ces deux obstacles, et alors ce n'est même pas la peine de commencer l'aventure, ou bien on cherche un moyen de les contourner. Cela ne sert à rien de pleurnicher "si le peuple ne nous suit pas, c'est la faute aux médias".

    Par contre, je ne vois pas ce que les "idées décapantes" viennent faire dans cette galère. Le FdG n'a pour le moment exprimé aucune "idée", ni décapante ni autrement. Pour le moment, on est réduit à imaginer ce que serait le projet porté par le FdG à partir de l'expression des organisations qui sont membres. Et vu les contradictions entre celles-ci, il est difficile d'y voir clair. Je prends toujours l'exemple du nucléaire, mais pour varier prenons un autre: Jean-Luc Mélenchon parle de "régulariser les travailleurs sans-papiers". Le PCF parle de "régularisation de tous les sans papiers". Quelle est "l'idée du FdG" la dessus ?

    Par ailleurs, je trouve bien plus "décapante" la proposition du FN de sortir de l'Euro que celle du PCF ou du PG d'y rester. Il semble donc que ce ne sont pas les idées "décapantes" qui empêchent les électeurs de se tourner vers le FdG.

    Ce qui rend le discours du FdG inaudible pour l'électorat populaire est 1) que c'est un discours qui s'adresse aux classes moyennes et 2) que manque d'un chiffrage et d'une hiérarchisation, il n'a aucune crédibilité. On verra si le "programme partagé" annoncé pour la fin mars corrige ces problèmes. Personnellement, je crains le pire...

  4. rosa Luxemburg dit :

    @jake.
    Évidemment qu'ils existent ces 195 milliards.
    Les solutions :
    Les 75 milliards de niches fiscales, c'est super simple : il suffit de les abroger par une loi fiscale.
    La fraude fiscale, il faut recruter des fonctionnaires du fisc.
    L'évasion fiscale, il suffit de les réguler par une loi fiscale (cela nécessite le recrutement de fonctionnaires du fisc)
    La fraude sociale, il faut recruter des fonctionnaires à l'inspection du travail et à la médecine du travail.
    En gros, on commence par faire respecter la Loi et puis durcir la Loi.

  5. Jake dit :

    @ 305 rosa Luxemburg

    Que ces 195 milliards existent, je peux en convenir. J'aimerais un peu plus de détails quand même. Si c'est pour piquer la niche fiscale qui permet de donner des cours particuliers à ses enfants, de payer des gardes d'enfants, etc..., je ne vois pas l'intérêt. Sauf si on ambitionne une vraie éducation nationale, des crèches pour tous,...
    Qu'il faille embaucher du monde, c'est sans doute utile, mais est-ce que les fonctionnaires déjà embauchés ne savent pas déjà où frapper ? On connaît les noms de ceux qui s'en mettent plein les poches non ?
    Et avec ce pactole, on fait quoi ?
    On fait plaisir à Bruxelles en ayant des comptes positifs ?
    On rembourse les dettes ?
    On investit ? Dans quoi ?
    Comment crée t'on des emplois ?
    Vaste programme

  6. rosa Luxemburg dit :

    @Descartes.
    je pense que les idées du FdG s'imposeront de l'étranger.
    La chute des dictatures arabes va révéler de nombreux scandales (accords secrets, fraudes, traffics...) aux prétendues démocraties Européennes.
    Il faut en effet prendre en compte l'effet WIKILEAKS.
    Je pense qu'une fois Khadafi renversé, ça sera au tour de Berlusconi (idéologiquement très proche du FN) de tomber puis suivi par une défaite cinglante de Sarkozy en 2012.

  7. jake dit :

    @ 304 Descartes

    Sortir de l'Euro,tout comme virer les arabes et les noirs, je ne trouve pas que ce soit un programme décapant, sauf pour ceux qui seront virer.
    Vouloir redonner le pouvoir au peuple, faire une révolution citoyenne, refonder une société différente, moi je trouve cela plus décapant.
    C'est juste une question de point de vue.

  8. KARIM dit :

    Le dimanche 27 au soir, nous saurons ce que pèse le FdG en termes d'élus et surtout de voix. Mais une question m'interpelle : que fera t-on si nos idées et propositions n'atteignent -voire ne dépassent- toujours pas les 10 % de suffrages exprimés ? Il sera là le vrai sondage comme l'a déclaré Jean-Luc. Selon le résultat atteint, il faudra alors soit (peut-être) se rendre à l'évidence - les français n'étant alors pas concernés par notre programme, il ne faudra pas se leurrer - soit, comme nous le souhaitons tous, passer la vitesse supérieure pour fructifier ce succès attendu et croire alors à la présence de Mr Mélenchon au 2ème tour de 2012. Dans ce dernier cas de figure, je comprendrai encore moins l'attitude de Mr Besancenot qui est la sienne aujourd'hui. Il ne s'agira plus pour lui de se complaire dans des considérations purement égoïstes et politiquement ineptes. Il faudra alors aller chercher ses électeurs au forceps et ratisser très large à droite (PS). Beaucoup de sang-froid dans vos sorties médiatiques et de prudence dans vos déclarations, car je le répète, sans abandonner les minima idéologiques : ne pas prendre à rebrousse-poil l'électorat populaire. Comme de juste, le printemps arrive le 20. En espérant qu'il soit le nôtre.

  9. Marcailloux dit :

    @Bonzo 78 et rosa Luxembourg
    En effet, je répète un discours poujadiste, il n'est pas le mien mais celui que se tiennent les sympathisants ouvriers et employés du FN.
    Si l'on ne tient pas compte de ce qui leur cause une souffrance, alors ne nous étonnons pas qu'ils recherchent les bons soins du docteur MLP.
    Très peu d'électeurs se donnent la peine de collecter, analyser les faits et les chiffres de la "turpitude nationalisée". Ce qui est valable pour les intervenants sur ce blog ou les similaires ne concerne qu'assez peu les électeurs FN. Un patron qui fraude l'URSSAF est, pour eux, beaucoup moins "provocateur".
    Beaucoup votent à l'épiderme. Il faut les accepter comme ils sont et adapter ce que l'on leur dit.

  10. rachid dit :

    @descartes 304

    A 10 mois des présidentielles personne n'a de programme complètement bouclé ni l'UMP, ni le PS et encore moins le Front national ! La proposition de marine Le Pen de sortir de l'euro est complètement ridicule. La France a simplement perdu son poids face à l'Allemagne car notre président ne travaille pas dans notre intérêt. S'il était disposé à "tordre le bras de l'Allemagne" pour que l'on puisse enfin reprendre le contrôle de la monnaie et ne plus emprunter de l'argent sur les marchés à 4 ou 5% au lieu de l'avoir gratuit si les dettes sont monétisées par la création d'eurobonds.
    Cela nous permettrait d'obtenir de véritables marges de manœuvre pour que la crise ne soit plus qu'un mauvais souvenir !

    C'est la dessus que jean luc mélanchon doit insister dans les médias.

  11. bernard dit :

    Je ne peux permettre qu'hospitalisation privée soit assimilée au terme" fraude sociale",je suis médecin libéral, de gauche,sympathisant du FG,je connais le domaine de la santé publique pour l'avoir vécu pendant 30 ans dans le public(PH) et l'hospitalisation privée(PH mi temps et libéral),je me tiens à votre disposition pour démonter les idées toutes faites,dénoncez plutôt la financiarisation de l'industrie pharmaceutique,des grands groupes qui s'engouffrent dans les failles du système public,de la privatisation des entreprises autrefois publiques de biotechnologies(PASTEUR) et d'imagerie(THOMSON),on peut continuer rosa luxemburg,ne tenez pas des propos de bistrot,laissez les au FN.

  12. Roger dit :

    Je travaille dans les sondages : je sais comment ça se passe. Il n'y a pas de bidouilles.
    C'est juste l'exploitation du sondage qui crée l'événement et vous êtes tous en train de donner beaucoup trop d'importance à celui-ci.
    Le problème est que les partis de gauche (hors PS) ne comprennent pas pourquoi les classes populaires qu'ils sont censés défendre et représenter, se tournent vers le FN et non vers eux.
    Et j'en reviens à ce que je disais dans un précédent post qui a été supprimé sans forme de procès, il y a confusion des idées entre le discours d'une certaine gauche et le discours du FN qui fait que pour certains choisir l'un ou l'autre c'est du pareil au même avec l'avantage pour l'un (le FN) d'un discours plus "simple", qui "y va direct", sans "l'intellectualisme" de l'autre qui en barbe beaucoup. La politique, c'est un fait, on y vote avec ses tripes et non son intellect. C'est peut-être dommage, mais c'est ainsi. Marine Le Pen l'a malheureusement bien compris...
    Et je vous rappelle que face à Sarkozy en 2012, il faudra que la gauche gagne, n'importe laquelle, pas le temps de tergiverser.

  13. Hold-up dit :

    313 - Roger
    "Je travaille dans les sondages : je sais comment ça se passe. Il n'y a pas de bidouille" - " Et je vous rappelle que face à Sarkozy en 2012, il faudra que la gauche gagne, n'importe laquelle, pas le temps de tergiverser"

    Deux effets comiques en si peu de phrases, ça fait beaucoup, je trouve. De plus, si vous me permettez, sachant que la dégénérescence du mouvement révolutionnaire nous a déjà habitué aux conséquences de " l'anti-intellectualisme " et de " la politique par les tripes ", je m'étonne que vous vous en fassiez encore si complaisamment l'écho - On a déjà donné. Quand à faire de l'imitatif avec "la famille Le Pen", franchement, on a vu mieux comme projet politique pour l'avenir. Ce fut aussi une vertu révolutionnaire que de savoir résister pendant les heures les plus noires. ça aussi on a su faire, on se souviendra. De toute façon comme vous l'avez dit vous - même, ce sondage au final n'a vraiment pas d'importance, sinon la résonance que nous voulons bien, par intérêt, lui donner. Dont acte.

  14. Madiran dit :

    Là où Marine Le Pen a tout faux !
    Effectivement quand on entend la jeune génération parler des seniors cela fait drôle...
    Simplement parce que nous les seniors, nous aurions aimé avoir eu le temps de mettre en place tous les trucs auxquels nous aurions dû penser, et dieu sait s'il y en a ! La retraite, le travail pour tous, moins de discriminations…

    C'est justement parce que ces trucs là, comme la voiture 4L, les fusées et plein d'autres choses (les ouvre-boite et les ordinateurs inclus) que nos enfants peuvent maintenant nous "reprocher" à nous les seniors de ne pas avoir fait le reste.
    Est ce un reproche ? Sûrement pas... Et d'abord c'est quoi le reste ? C'est ce reste là que sans le savoir nous leur laissons !
    Dire que c'est une plate forme à partir de la quelle ils pourraient se brancher sur leur propre devenir est peut être une peu court, certes ! Mais il y a un peu cela.
    (Bon on leur laisse aussi des déchets en tous genre, comme les sacs plastiques de carrefour, et des projets de voitures électriques qui sont à la fois des chefs d'œuvre de technologie mais aussi des aberrations énergetico-politiques! Soit !)
    Nos parents eux, n'ont pas eu ce temps, parce qu'il devaient fabriquer les usines et des tas de choses... Nous, nous avons continué avec les bagnoles et l'électricité... Cela n'a pas interdit à nos parents de se voir reprocher de ne pas nous donner la
    possibilité d'écouter Sheila ou les chaussettes noire ou même Brassens ou Jean Ferrat et même d'interdire d'interdire, si si ! Cela était très nouveau !
    Mais globalement et malgré tout cela, on s'étripe un petit peu moins dans le monde...

    Et le mal au tripe que nous avons est une façon de ne pas vouloir voir Dominique Strauss Kahn (*), Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy remettre la machine en marche arrière et nous faire retourner à l'âge de la gabelle dont nous avons mis tant de temps à sortir !

  15. Roger dit :

    @ Hold up
    Deux effets comiques ?
    1- Vous travaillez dans les sondages également pour mieux le savoir que moi ? J'y suis donc j'en parle en connaissance de cause. Mais vous n'êtes pas obligé de me croire.
    2- Oui, je préfère la gauche à la droite : vous en riez, moi non. Si la droite repasse en 2012, j'en connais (les classes populaires) qui vont continuer de pleurer.

    Je ne suis pas devin, mais il n'y aura pas de révolution par le peuple, dans le rue et même par les urnes...
    Le mouvement révolutionnaire est une utopie condamnée par essence à rester telle. On peut le déplorer, mais il me semble que c'est ainsi. Je pense donc qu'il faut être pragmatique pour, au final, le bien de tous. Je sais, il y a gros mot, vous allez peut-être en rire, mais le chemin est sans doute là.
    Par ailleurs, il n'y a pas d'imitatif avec les Le Pen chez Jean-Luc Mélenchon, mais force est de constater que certains peuvent y voir une similitude de discours qui crée la confusion.

  16. citoyenne21 dit :

    A Roger (313)

    On ne va quand même pas reprocher à Jean-Luc d'être intelligent et cultivé tout de même ! Ce que j'entends souvent de la part des anti-Mélenchonistes, c'est que Jean-Luc serait méprisant et prétentieux ! Parce que les gens ont tellement l'habitude de voir à l'écran à tout niveau et dans leur vie quotidienne, la bêtise s'afficher, que forcément quelqu'un qui sait s'exprimer, c'est forcément qu'il veut en foutre plein la vue à tout le monde et les écraser de sa supériorité ? Désolée mais moi j'estime qu'on progresse dans la vie en s'inspirant des grands esprits, en se focalisant sur la trace laissée par les grands hommes d'hier ! et les quelques trop rares grands hommes (et femmes) d'aujourd'hui ! On s'élève à voir évoluer des êtres qui inonde les autres de leur charisme bienfaisant ! Je ne veux plus d'incultes comme Sarko au pouvoir, je ne veux pas d'un obsédé comme DSK non plus ! Et encore moins d'une Marine qui se la joue faussement compatissante aux sorts des ouvriers ! Je suis revigorée à chaque fois que je vois débattre Jean-Luc et à aucun instant je ne m'ennuie car il sait hausser le débat à un niveau tel que l'on est captivé ! j'aime aussi quand il s'emporte c'est le signe d'un homme encore capable d'indignations ! Je me méfie davantage des gens qui restent impassibles quoi qu'il arrive ! Je l'ai déjà dit dans un message précédent, il n'est pas impossible de faire l'effort de réfléchir ! Passer sa vie à se laisser balloter en se disant qu'on ne mérite pas le meilleur, désolée, pas ma façon de voir les choses ! Si tous les indécis ou les futurs abstentionnistes qui baissent les bras se mettaient à voter Front de gauche, on gagnerait ! Si on perd ce sera à cause de leur passivité et leur manque de combativité ! On n'a rien sans rien et si ils ne font pas l'effort de comprendre où est leur intérêt, personne ne le fera à leur place ! Jean-Luc est suffisamment clair oralement, nul besoin de sortir des grandes...

  17. saoudi dit :

    Ce qui me désole le plus chez Mélenchon, c'est la démagogie qui consiste à dire que l'immigration n'a que des aspects positif. Or, l'homme cultivé qu'il est sait très bien que la France n'a pas connu de flux de migration pendant près d'un siècle, et ce n'est qu'à partir de 1860 que la france est devenue un pays d'immigration, suite à la déficience démographique qu'il à la fin du XIX, et pour autant, la France n'en était pas moins la France qu'aujourd'hui. Par ailleurs, il porte avec le talent qu'on lui connait l'ambition républicaine de la gauche de la 3ème république qui consiste à vouloir changer les règle du système économique, contrairement, au libéraux de droite comme de gauche en plus des eurocrates comme il le dit.

  18. Descartes dit :

    @rachid (#311)

    A 10 mois des présidentielles personne n'a de programme complètement bouclé ni l'UMP, ni le PS et encore moins le Front national !

    Oui. Mais aucun d'entre eux ne propose une "révolution". Et aucun d'entre eux n'a comme le FdG un problème de crédibilité. L'UMP et le PS, parce qu'ils ont déjà gouverné. Et le FN parce qu'il prétend au rôle de "tribun du peuple", et non pas à gouverner.

    La proposition de marine Le Pen de sortir de l'euro est complètement ridicule.

    La seule chose qui soit ridicule, c'est d'entendre ceux qui en 1992 nous ont expliqué qu'il fallait voter contre la monnaie unique nous expliquer aujourd'hui qu'il faut la garder. Si l'Euro a plus d'avantages que des inconvénients, pourquoi nous appeler à la rejeter ? Si elle a plus d'inconvénients que d'avantages, pourquoi la conserver ?

    S'il était disposé à "tordre le bras de l'Allemagne" pour que l'on puisse enfin reprendre le contrôle de la monnaie et ne plus emprunter de l'argent sur les marchés à 4 ou 5% au lieu de l'avoir gratuit si les dettes sont monétisées par la création d'eurobonds.

    L'argent "gratuit", ça n'existe pas. La monétisation des dettes (c'est à dire la planche à billets) se paye par l'inflation. C'est ça que vous proposez ? Quant à l'idée qu'on pourrait "tordre le bras de l'Allemagne"... laissez moi rire. Avec des propositions comme celle-là, pas étonnant que le discours du FdG ne soit pas crédible.

    @jake (#308)

    Sortir de l'Euro, tout comme virer les arabes et les noirs,

    A ma connaissance, le FN ne propose pas de "virer les arabes et les noirs". A force de dire n'importe quoi, on perd toute crédibilité. Le FN propose suffisamment de choses inacceptables pour qu'on ait besoin d'en inventer.

  19. clama dit :

    Sur la première partie de ton texte Jean Luc,

    "... tout ce qui tient tête au système. Tout cela jette dans les bras du néant des masses de gens..."
    Il me semble comprendre ta phrase.
    Dans la "morne plaine" médiatique n'abandonnons pas le combat.
    Le Pen 15 à 20 % cela me paraît malheureusement pas irréaliste.
    Le Front de Gauche de 8 à 12 %, c'est mon sondage personnel.
    Et bien, alors... ne mordons pas aux molets.
    Marine Le Pen, a plus d'atouts que son père, elle n'est pas une femme politique à contourner ou négliger.
    Aujourd'hui, il y plusieurs femmes en tête de plusieurs tendances politique, elles sont toutes négligée ou "rebutées".
    Eva Joly, Cécile duflot, Nathalie Arthaud, et peut être Martine Aubry.

    Faisons salve, la résistance est à ce prix !
    L'information, le partage de la réalité comme tu le fais sur ce blog, porte des fruits.
    Le reste n'est que manipulation et illusion.

  20. Hold-up dit :

    316 - Roger -

    Les présidentielles sont dans 15 mois. Pourquoi toujours courir après les médias ? Pourquoi coller à leur calendrier uniquement validé par les nécessité économiques du scandale et la complicité avec l'ordre dominant ? Il faut plutôt de la constance, de l'aplomb, du travail et sans doute aussi comme vous dites plus de clarté. Cela viendra en son temps. C'est aux Français de se rassembler pour donner une puissance supplémentaire au Front de Gauche. Il le faudra, car ce n'est pas le PS qui les sauvera. Face à l'alliance qui se prépare entre l'UMP et le FN dont on susurre déjà la prochaine éventualité et qu'une députée (Chantal Brunel) vient de vomir à la face de tous la grande certitude, il va bien falloir qu'il y ait un sursaut républicain d'un autre tonneau que les UV de M. Hollande. D'ici là, il y a les cantonales et c'est dans 15 jours. Restons rationnels. Sachons aussi qu'un mouvement révolutionnaire ne s'annonce jamais avant qu'il ne surgisse. Qui sait ce qui va sortir demain des vastes manifestations du Wisconsin ? Une révolution des œillets ? A l'heure où Papandréou réinvente la politique de Ben Ali en complicité symétrique du FMI et de la BCE, parler de pragmatisme est une faute de goût ou l'aveu d'une grande ignorance. Les classes populaires doivent dès maintenant se sauver elles-mêmes. Le Front de Gauche en est une de ses incarnations directes. L'idéal démocratique et social offensif l'accompagne en toute action. Qu'on se le dise et qu'on fasse passer le mot comme un sésame.

  21. Jean-Mi 41 dit :

    - à Marie #286: ralala j'ai pas dit que je pense qu'avec un FN débridé ce serait pareil que maintenant, j'ai voulu dire que quand le cobaye guette seulement l'arrivée du renard dans l'allée (niveau national), il perd de vue l'aigle qui lui plonge dessus (niveau mondial) ! J'ai eu à connaitre les confidences d'un vieil italien ayant vécu le fascisme de Mussolini qui avait fait de lui un pétochard tous azimuts et ce encore à plus de 60 ans, j'imagine bien ce que cela a du être.Maintenant il y a une nouveauté, c'est le niveau du cadre d'opération. Ce que je constate c'est que le totalitarisme pour l"argent au seul profit de quelques uns est en train de se mondialiser méthodiquement et que pour eux, peu importe que tel parti soit en conflit avec tel autre, tel pays en guerre avec tel autre ou en guerre civile, que les champs de blé ukrainiens brûlent, tout mouvement sera pour eux un moyen de faire du profit (spéculation, ventes d'armes etc...) tant qu'on les laissera faire. Il suffit de consulter les "bons" sites de placements boursiers pour le vérifier, et s'ils pouvaient en plus nous implanter comme on le fait aux chiens des puces électroniques sous le derme pour nous contrôler, je suis persuadé qu'ils le feraient. Mais peut-être que je ne suis qu'un parano et à côté de la plaque...
    - Je pense qu'il ne faut pas se disperser mais classer les problèmes à traiter par ordre d"importance en fonction de la productivité (humaniste) de leur bonne résolution (rendement énergie à déployer par rapport aux bienfaits escomptés) et ne pas perdre son temps à polémiquer pour des questions parasites pendant que des milliers ou des millions de personnes sont concernées par ailleurs.
    Et svp, faisons attention à ne pas mettre inutilement la pression sur Jean-Luc Mélenchon, homme s'il en est cultivé et compétent, pour des questions marginales alors qu'il a tant à faire pour nous par ailleurs et d'autre part accordons lui le même droit à l'erreur que nous...

  22. Antoine dit :

    @Descartes

    Et le FN parce qu'il prétend au rôle de "tribun du peuple", et non pas à gouverner.

    Le FN ne prétend pas gouverner ? Sous le père Le Pen peut-être, mais il faut remettre tes pendules à l'heure. Marine Le Pen a manifestement l'intention de gouverner, et de promouvoir une jonction à l'italienne entre une droite durcie et une extrême-droite débarassée du folklore le plus gênant.
    Si on ne comprend pas ça, on ne comprend rien au danger du FN aujourd'hui (pas celui d'il y a quinze ans).

  23. Roger dit :

    @hold up

    Je pense que vous faites un contre-sens : ce n'est pas le Front de Gauche qui incarne les classes populaires, mais les classes populaires qui s'incarnent dans le FN. C'est triste à dire, mais c'est ainsi et tant qu'on ne l'aura pas compris, la gauche de la gauche restera un voeu pieux destiné à rester dans les limbes de la politique alors que d'autres (le FN) en sortiront de plus en plus.
    Le paradigme du Front de Gauche n'est pas le bon et le discours et l'attitude de Jean-Luc Mélenchon ne fait que marginaliser les idées qu'il voudrait, à raison, diffuser au plus grand nombre. Le discours de gauche dans le monde actuel, tel qu'il est, reste à inventer.

  24. Hervé Lavisse Cannes dit :

    Je t'ai entendu dire que tu n'aimais pas le mot "racines".
    Moi non plus. Voilà une sentence antique qui peut servir....:
    < em>"Ceux qui se réclament de leur racines partagent leur destin avec les limaçons et les sauterelles."
    (Antisthène)

  25. VERGNES dit :

    L’extrême-droite a toujours eu pour fonction de dire tout haut ce que la droite « républicaine » ne pouvait décemment se permettre d’exprimer, lui permettant du même coup de se draper dans une image publique respectable.
    Son rôle est avant tout de préparer idéologiquement l’opinion à accepter l’inacceptable, de servir de réservoir de voix à la droite en s’appuyant sur l’imprégnation et la banalisation des thèmes d’extrême-droite. La droite peut alors faire sienne ces mêmes thèmes. Cette reprise étant même cyniquement présentée comme une victoire sur l’extrême-droite.

    Il est a remarqué d’ailleurs que si la droite peut allégrement puiser dans les thèmes et les termes de l’extrême-droite, il n’en est pas de même du PS vis-à-vis de l’ »extrême-gauche ».
    Ce qui montre, si cela était nécessaire, que de tirer un trait d’égalité entre les extrêmes n’est pas fondé.
    Et que autant l’extrême-droite pèse sur la droite (à l’insu de son plein gré, bien évidemment), autant il apparaît vain pour l’ »extrême-gauche » de vouloir peser sur le PS (même à l’insu de son mauvais gré)

    Oui mais voilà, que le pompier pyromane se prend un retour de flamme (sigle du FN en autre). Autant les thèmes sécuritaires/immigration/religion sont le pot commun de la droite et de l’extrême-droite, autant le nationalisme qu’il génère entre en conflit avec la mondialisation de l’économie et le libéralisme sauvage prôné par la droite (et bien mollement combattu, voire accompagné par la « gauche ») et dont les couches populaires sont les premières victimes.

  26. Hold-up dit :

    324 - Roger

    Le blog est sans doute un espace trop limité pour le développement des idées. Je vous remercie déjà de m'avoir lu et répondu. Face au Léviathan monosyllabique des médias, propriétés des multinationales de l'armement ou du gouvernement UMP, il est vrai qu'il est difficile de se faire entendre et surtout de faire vivre nos valeurs. Nous sommes à un carrefour, j'en conviens. Vous vous méprenez en ce qui concerne le FN largement validé par la haute bourgeoisie. Le FN est un " Tea-party " à la française. L'aile droite de la droite la plus réactionnaire et c'est Laurence Parisot qui se frotte les mains. Et sachez que je n'ai pas la naïveté de croire à une catastrophe future sachant bien qu'elle est déjà arrivée avec l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007. L'autre aspect qui vous égare est de croire que le Front de Gauche n'est pas une des incarnations vivantes des classes populaires. Ce qui est vrai c'est que celles-ci ne vont pas voter. Voilà encore une dure vérité. Et une petite partie qui y va, vote aussi pour le FN. Personne ne va le nier. Il nous manque au delà d'un programme, une conscience partagée. Celle qui nous réunit "en commun". Que partageons-nous dans les faits réellement ? Quel est ce "commun" que l'on désire voir vivre et que l'on a envie de défendre ? Ce n'est pas à moi de le dire. Je parle du pays dans son ensemble et des classes populaires en particulier.Car il s'agit de voir que toutes les valeurs républicaines et socialistes ont été laminées et ridiculisés par des médias dominants depuis plus de trente ans et que toutes les valeurs de la domination, du règne du plus fort ont été exaltées. Pas étonnant que nous en récoltions tous les fruits pourris. L'UMP, le FN, et la chasse aux plus affaiblis, aux plus démunis ; les plus atteints par la crise économique qui entre dans une nouvelle phase. Classes populaires en première ligne. Quel rempart demain serons-nous alors ?

  27. jacobin dit :

    A descartes, en ce qui concerne l'Euro, si on peut emprunter à la BCE à 0 % ca ne sert à rien de revenir au Franc, quant à l'inflation qui serait inéluctable, et bien elle l'est aussi si on reviens au Franc. Le seul avantage de la monnaie c'est le pouvoir qu'elle offre pour l'investissement.

  28. GdeC dit :

    Avec Jean Luc, et pas seulement par solidarité, je confirme : le FN est bien un parti fasciste.

  29. Descartes dit :

    @Antoine (#323)

    Le FN ne prétend pas gouverner ? Sous le père Le Pen peut-être, mais il faut remettre tes pendules à l'heure. Marine Le Pen a manifestement l'intention de gouverner, et de promouvoir une jonction à l'italienne entre une droite durcie et une extrême-droite débarrassée du folklore le plus gênant.

    Si le FN avait l'intention de gouverner, il ferait en sorte d'adopter un ton qui permette des compromis et des alliances. Parce que dans l'histoire de la République aucun parti, je dis bien aucun, n'a jamais réussi à gouverner tout seul. Or, le "nouveau discours" du Front National contient des éléments qui rendent tout compromis impossible: tu vois l'UMP accepter une "jonction" qui entrainerait la sortie de l'Euro ? Étant donné le discours actuel du FN, une alliance n'est possible qu'en renonçant à des pans entiers de son projet, précisément ceux qui le rendent "différent" des partis classiques et attractif pour l'électorat populaire. Ce serait pour le FN rentrer dans la "normalité" politique, et donc se suicider.

    Si on ne comprend pas ça, on ne comprend rien au danger du FN aujourd'hui (pas celui d'il y a quinze ans).

    Pitié, pas le coup du croquemitaine "au secours, la droite revient avec le FN en prime". Remarque, si ça a marché pour Mitterrand en 1988, pourquoi pas aujourd'hui ? Je vois déjà les annonces: "DSK, dernier rempart contre l'extrême droite"...

    Le "danger" ne vient pas du FN, mais de la faiblesse idéologique et politique de la gauche. Le FN ne fait qu'occuper un espace laissé libre par le PCF, et que ni le PS ni l'extrême gauche n'ont réussi (ni même tenté) d'occuper, celui du "tribun du peuple".

  30. Descartes dit :

    @jacobin (#328)

    A descartes, en ce qui concerne l'Euro, si on peut emprunter à la BCE à 0 % ca ne sert à rien de revenir au Franc, quant à l'inflation qui serait inéluctable, et bien elle l'est aussi si on reviens au Franc.

    Sauf que lorsqu'on a un système national, celui qui emprunte est le même que celui qui paye, à savoir, le citoyen-contribuable. Si la collectivité (c'est à dire l'Etat) emprunte à la banque centrale à intérêt, il paye l'intérêt. S'il emprunte sans intérêt, il paye à travers l'inflation. Par contre, avec l'Euro ça ne marche pas comme ça: si un pays X emprunte sans intérêt, c'est l'ensemble des citoyens-contribuables européens qui paye à travers l'inflation. Un système qui encourage à la gabegie de tous, puisque chacun peut, en empruntant à taux nul reporter le coût de l'emprunt sur les autres...

    Pour te donner une image, imagine toi qu'on permettait demain aux collectivités locales d'emprunter à taux nul auprès de la Banque de France. Tu t'imagines le bordel ? Ce serai à qui emprunte le plus, et pas besoin de réfléchir au remboursement puisqu'on peut toujours emprunter à taux nul pour payer les traites de l'emprunt à taux nul qu'on a souscrit...

    Le seul avantage de la monnaie c'est le pouvoir qu'elle offre pour l'investissement.

    Pas seulement. L'avantage de la monnaie (nationale) est que sa parité s'ajuste automatiquement pour refléter la compétitivité de l'économie. Tu me diras que dans un pays la compétitivité des différentes régions n'est pas la même. Mais dans l'espace national il y a des mécanismes de transfert entre les régions compensent le fait que la valeur de la monnaie n'est pas optimale pour tout le monde. Dans l'espace européen, ces solidarités internes n'existent pas, ce qui oblige tout le monde à vivre avec la politique monétaire de l'Allemagne sans aucune compensation des différences de compétitivité.

  31. Cronos dit :

    @ Descartes 330
    Le "danger" ne vient pas du FN, mais de la faiblesse idéologique et politique de la gauche. Le FN ne fait qu'occuper un espace laissé libre par le PCF, et que ni le PS ni l'extrême gauche n'ont réussi (ni même tenté) d'occuper, celui du "tribun du peuple".

    Ah oui !… Et que fait Monsieur Jean-Luc Mélenchon depuis des mois, selon vous ? Vous pensez vraiment que le Front de Gauche et les partis le constituant sont des faiblards idéologiques, vous délirez mon pauvre ami, car si Jean-Luc Mélenchon n'est pas le "tribun du peuple" et que vous dites textuellement que Marine Le Pen occupe cette place, c'est vous le "danger".

  32. Vassivière dit :

    Pour ma part je regrette le manque de combativité des dirigeants du PCF et leurs aternoiements au sein du Front de Gauche, qu'ils ont pourtant contribué à faire naitre. Au vu de l'accélération de la pré-campagne électorale pour la présidentielle, et des manipulations dont nous allons inévitablement souffrir, je déplore que le Front de Gauche n'ait pas déjà un programme ambitieux de gouvernement et une voix forte pour le porter. Nous serons beaucoup moins audibles à la rentrée lorsque tous les partis auront peu ou prou élaboré leurs programmes et désigné leurs candidats et que la presse se tournera vers les seuls UMP/PS.

  33. Cronos dit :

    9@ Descartes 331
    … Si la collectivité (c'est à dire l'Etat) emprunte à la banque centrale à intérêt, il paye l'intérêt. S'il emprunte sans intérêt, il paye à travers l'inflation.

    Seriez vous assez aimable de nous expliquer par quel phénomène l'on crée de l'inflation si l'on emprunte sans intérêts et que l'on n'en crée point si l'on paye des intérêts. Merci.

  34. Claude40 dit :

    Bonjour,
    Peu importe que les sondages soient bidouillés ou non. Ce qui compte, c'est qu'il ya effectivement un Français sur 4 qui porte encore en lui des pulsions de racisme et de xénophobie. Ils ne se traduisent pas obligatoirement dans les urnes par un vote FN (encore que...), mais souvent, par des intentions de vote, lorsque les autres candidats ne sont pas clairement identifiés. Personnellement, sauf pour l'image déplorable de la France que donne ce sondage à l'étranger, il ne m'inquiète pas, car tout le monde sait que le FN ne passerait jamais un deuxième tour. Le plus important pour la gauche est de se mettre en ordre de bataille pour franchir le premier tour, quel que soit l'adversaire du second tour. Et, pour ce faire, malgré toute la sympathie que j'ai pour les idées de Mr Mélenchon, je ne pense pas que la multiplication des candidatures à gauche soit une bonne tactique d'ensemble (cf 2002). Je préfèrerai voir J.L. Mélenchon soutenir un candidat de gauche mieux placé dans les intentions de vote, et occuper un poste ministériel important dans un gouvernement de gauche unie. Bien évidemment, s'il parvenait à être le mieux placé dans les intentiions de vote d'ici 8 à 9 mois, mon raisonnement tomberait par terre. A voir.

  35. Cronos dit :

    @ Claude40 335
    Je préfèrerai voir J.L. Mélenchon soutenir un candidat de gauche mieux placé dans les intentions de vote, et occuper un poste ministériel important dans un gouvernement de gauche unie.

    Permettez moi d'abord de vous dire que vous êtes sacrément gonflé d'écrire ici sur ce blog un post tel que celui auquel je réagis, je crois que vous n'avez pas de sympathie pour Monsieur Mélenchon.

    Si moi, je comprends bien vos préférences, je crois que vous, vous nous avez mal lu et mal entendu (le Front de Gauche en tous cas dans sa version Parti de Gauche et Gauche Unifiée), il est hors de question de tourner notre veste en faveur de votre gauche qui semble être le Parti Socialiste, dit gauche démocrate libérale, peut être allié à certain élus "crève la faim" du PCF.

    Et que bien au contraire il s'agit de prendre des électeurs à cette gauche caviar, et que la vraie gauche unie de gouvernement c'est le Front de Gauche et lui seul, d'ailleurs je peux affirmer ici sans crainte de me tromper que Monsieur Jean-Luc Mélenchon a lui même affirmé qu'il était hors de question pour lui de faire parti d'un gouvernement avec le PS, cela signifierait purement et simplement qu'il renierait ses propos.

    Le plus important pour la gauche est de se mettre en ordre de bataille pour franchir le premier tour, quel que soit l'adversaire du second tour.

    Là vous avez raison, mais parlons nous de la vraie gauche, si quelque fois, ce dont je doute, vous voulez vraiment aider les gens de gauche, allez donc dire à vos camarades du PS qui croient encore aux valeurs socialistes, citoyennes et républicaines de nous rejoindre rapidement, je suis persuadé que dans ce parti beaucoup de militants souffrent d'avoir une direction aussi avilie et servile au Capital, nous les accueillerons avec grande joie.

    Dernier conseil, lisez le livre de Jean-Luc Mélenchon "Qu'ils s'en aillent tous", peut être aurez vous vraiment de la sympathie ensuite

  36. fabrice loi dit :

    @turmel JM 274
    Les tunisiens ont fui massivement parce des cadres mafieux aux ordres de Ben Ali ont distribué des devises et permis les embarquements. On devine le but : paniquer les chancelleries européennes. C'est réussi.
    Je ne l'ai pas vu de mes yeux mais je le tiens d'amis tunisiens sur place. A t'on été informé là-dessus par les belles équipes de France 2 qui baroudent en Libye aujourd'hui (info va t'en guerre) ? Je ne sais pas.

    @vergnes 255
    Je suis d'accord qu'il faut rompre avec le PS. Mais c'est vraiment un dilemne. S'il faut choisir entre Strauss-Kahn au 2e tour et Sarko, je resterai chez moi parce que les deux me dégoûtent trop. Mais que donnera alors le FdG comme consignes ? C'est une question de choix idéologique, et c'est sûrement l'une des causes de désaccord avec le NPA.
    Le fait que c'est de l'idéologie et que la majorité des gens ne s'intéressent pas à ces questions justement à cause de ça (ça les emm...) n'arrange pas l'affaire.

  37. Amada dit :

    Bonjour,
    merci pour cet article.... inquiétant. D'autant plus inquiétant que l'omerta médiatique qui "couvre" les infos UE qu'il contient est aussi assourdissante que celle qui "couvre" ce qui se passe en Islande.
    Il faudrait aussi parler du 104 de Maastricht (123 de Lisbonne je crois), grâce auquel les Etats (c'est-à-dire les peuples) ont perdu toute souveraineté sur leur monnaie. Depuis nous payons des intérêts sur cette monnaie créée à partir de rien et sommes à la merci des "marchés"...
    Cordialement
    Amada

  38. Thierry dit :

    @Descartes
    Parce que dans l'histoire de la République aucun parti, je dis bien aucun, n'a jamais réussi à gouverner tout seul.

    Erreur d'analyse fondamentale sur le mode de fonctionnement d'un gouvernement FN si Marine est élue : ils n'iront pas chercher d'alliance avec l'UMP et le PS pour gouverner, ils procéderont par référendum et vu la quote de l'euro dans les chaumières...


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