22mar 11

Lendemain des cantonales en France, élections en Saxe-Anhalt, Libye.

Front contre Front

Ce billet a été lu 19  091 fois.

Communiqué sur la Libye

L’ONU, rien que l’ONU, toute l’ONU

L’OTAN, dont je condamne l’existence et dont je souhaite que la France se retire, n'a rien à faire en Libye. La résolution 1973 de l’ONU concernant la Libye doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement délimité. Il s’agit de mettre en place une zone d’exclusion aérienne, actuellement effective, pour protéger les civils libyens.

Lire la suite…

 

Je m’étonne de ma forme physique. Pour l’instant. Trois semaines de régime m’ont permis de tenir le coup avec un minimum d’heures de sommeil tout au long de la semaine passée et pour celle-ci encore qui commence. Les élections cantonales n’ont donc pas entamé la machine. Je jure que mon docteur ne me drogue pas. Je connais le prix précieux d’un tel état. La pensée est bien plus que le corps pensant, cela va de soi. Mais ce n’est jamais moins. Le « mens sana in corpore sano », comme dirait Michel Denisot, n’a jamais démenti sa valeur d’impératif. Je me suis trouvé assez vif et assez bien entouré pour ne pas me tromper dans le circuit de la soirée du premier tour des cantonales.

On en était à ce que notre pays venait d’entrer en action militaire contre le colonel Kadhafi. On suivait aussi d’heure en heure  les événements anxiogènes du Japon. Là-dessus vint un bing bang électoral dans la droite de notre pays. Et l’éclosion soudaine de notre Front de gauche au-delà du mur des 10 % des suffrages. Cet évènement là qui comptait tant pour nous fut à moitié enseveli par une collection de contre performances communicationnelles. Disons tout de suite qu’une bonne part de la responsabilité de cette situation revient au Front de gauche lui-même. Je fais un rapide coup d’œil circulaire avant de retourner à mes travaux pratiques.

L’effondrement du sytème politique de la droite est dorénavant en vue. Comment pourrait-il en être autrement ? La Cinquième république et le système de la droite reposent sur la fonction présidentielle et sur celui qui l’incarne pour aujourd’hui ou pour demain. L’énorme transfusion de voix et d’autorité de l’UMP vers le Front National achève de déséquilibrer par la base  un édifice déjà totalement ébranlé par l’effondrement de la clef de voute du sytème qui croupit dans les bas fond de l’estime publique. Les heures qui passent et la bataille sur le comportement à tenir envers le Front National est évidemment une question de fond et pas simplement une affaire de tactique électorale. C’est une erreur de croire que le "ni FN ni PS" est une figure de style. Elle veut dire « surtout ni PS », c'est-à-dire « ni gauche ». En effet si l’UMP se laisse aller au deuxième tour, la jonction avec le FN va commencer sur le terrain, un équivalent de la fusion du cœur d’une centrale nucléaire en politique. Ce qui murit c’est l’alliance entre eux. De toutes les façons possibles le thème affleure. Ainsi quand certains à droite croient habiles de banaliser le Front National, à la façon de Plantu en déclarant que le PS fait avec le Front de gauche ce qu’il reproche à l’UMP de faire avec Le Pen. Coup de billard à trois bandes spécialement vicieux. Mais qui montre aussi, soit dit en passant, ce que le caricaturiste ami de la dictature Qatari, Plantu le soi disant ingénu,  a rendu possible.

Ainsi quand Jean Leonetti, le vice-président du groupe UMP à l'Assemblée renvoie dos à dos le FN et le Front de gauche ! Il a jugé que nos programmes étaient tout autant "incompatibles" avec celui de l'UMP et qu'il ne pouvait être question d'appeler à voter pour eux. Donc la question de la nature du FN ne se pose plus. Juste une affaire de programme en général ! "Ce n'est pas un problème d'arc républicain, il y a un problème de compatibilité de programmes", a-t-il déclaré. "Arrêtez de faire de la morale" Quant au président de l'Alliance Centriste, le sénateur de la Mayenne Jean Arthuis, il a déclaré que son parti votera pour le PS en cas de duel Front National-Parti socialiste au second tour. Fort bien. Mais la suite de son propos laisse pantois. "Ce que je constate, c'est que Marine Le Pen pour l'extrême-droite et Jean-Luc Mélenchon pour l'extrême-gauche tiennent des propos qui sont en résonance avec ce que ressentent nombre de nos concitoyens, sur l'euro, la sécurité ou le chômage. Malheureusement ni Marine Le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon n'ont de réponses appropriées, leurs réponses sont des impasses", a-t-il ajouté. Juste une affaire de programme une fois de plus. Pour lui "l'UMP court après l'extrême-droite et le PS ne va tarder à courir après l'extrême-gauche, c'est dire le champ qui s'ouvre pour les centristes à condition qu'ils se réforment et rassemblent". Pour valoriser sa petite boutique, aucun amalgame n’est donc de trop. Tout cela part du résultat de dimanche dont l’onde de choc n’a pas fini de dérouler ses effets dévastateurs dans la droite. Ce qui m’amène à traiter de la forme de ce résultat et de la perception qu’on peut en avoir.

La lecture d’un résultat électoral est un enjeu idéologique. Cette vieille donnée ne s’est jamais démentie. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de vérité en la matière. Après tout, les chiffres sont les chiffres. Mais une fois qu’on en dispose il faut encore choisir parmi eux et ce sont souvent des thermomètres différents qui se proposent à l’esprit. Après quoi un chiffre ne vaut que par comparaison avec d’autres. Sans surcharger mon propos de nouvelles digressions philosophiques qui agacent parfois, je rappelle qu’un chiffre, de toute façon, ne désigne jamais un en soi mais un rapport. Ou ai-je lu que les premières mathématiques découlèrent des comparaisons de tailles de la terre cultivée avant et après la crue du Nil pour les agents du fisc de Pharaon. Je reviens à nos résultats électoraux.

Comment analyser un résultat électoral ? D’abord en comparant les scores de chacun. Ce n’est pas un exercice évident figurez vous. Comment comparer le résultat d’un parti présent dans cent pour cent des circonscriptions et celui d’un autre présent dans la moitié d’entre elles. Il faut donc ramener chacun à un dénominateur commun. Bien sûr la capacité à être présent dans un nombre plus ou moins grand de circonscription est une indication très importante de la capacité de chacun à couvrir le terrain. Mais c’est là une appréciation qualitative. L’appréciation chiffrée demande d’autres outils. Ainsi faut-il, pour bien comprendre ce qui se passe et mesurer l’influence de chacun dans la société, rapporter chacun au nombre de cantons où il est effectivement présent. Quand on procède à cet exercice, les nouvelles sont pires, par exemple, s’agissant du Front National. Car il atteint alors 21 %. Ce qui, dans la vie concrète, comme il s’agit d’une moyenne, signifie que dans certaines localités le score est extraordinairement plus haut. Et là où le score est extraordinairement haut, c’est un fait politique d’une qualité tout à fait différente de celui que produit l’information selon laquelle « le Front national atteint 15 % ». On voit là comment qualité et quantité s’articulent pour l’esprit et le ressenti politique.

Dans ce cadre, quand notre Front de gauche dépasse les 10 %, c’est une information politique énorme. Elle pose problème à tous ceux dont elle perturbe les calculs politiques. Une autre fois je viendrai sur le sujet de savoir à qui un Front de gauche conquérant pose problème. Quelle que soit la nature du problème d’ailleurs, car ce n’est pas toujours la même. Il est intéressant d’y réfléchir pour bien comprendre les ligues étranges que l’on observe parfois.  Il est normal qu’il en soit ainsi. Le Front de gauche est une construction totalement nouvelle et originale. Il n’y avait aucune place prévue pour lui. Le destin promis, par les commentateurs, au Parti Communiste était de se décomposer lentement entre une aile ralliée au PS, comme Robert Hue en a donné le signal, et une aile « identitaire » se marginalisant progressivement. Le destin promis à la gauche du Parti Socialiste n’était pas plus brillant. C’était de se dissoudre lentement dans le carriérisme de la nouvelle génération et la marginalisation folklorique de ses « personnalités historiques ».  Pas besoin de faire un dessin. La gauche des Verts en est réduite au même point. Et ainsi de suite. Le Front de gauche perturbe toute cette mise en scène. Le vieux monde de la gauche traditionnelle socialiste et écologiste cherche donc désespérément à se reconstruire en contournant cette nouvelle réalité. Tout y est passé : « photo de famille », ostracisation, comparaisons injurieuses, coup de fouets verbaux. En vain.  J’y retourne dans un instant.

Je reviens à l’art d’analyser un résultat électoral. Une fois posée la série des chiffres, comment apprécier leur dynamique ? A quoi comparer chaque tour de vote ? Deux écoles sont en présence. L’une dit qu’il faut comparer à la série précédente. Donc les cantonales de 2011 devraient être comparées à celles de 2004. Pour les livres d’histoire politique, et à l’échelle du temps long, on peut admettre l’idée. Mais pour faire de la politique concrète cela n’a aucun sens. Pour comprendre l’absurdité souvenez-vous de ce qu’était le monde politique français en 2004. Souvenons-nous juste que c’était Jacques Chirac le président de la république et François Hollande le Premier Secrétaire du PS, pour ne citer que cela. J’étais socialiste et le NPA n’existait pas. Europe Ecologie non plus ! Le Front de gauche pas davantage et loin de là ! Le référendum sur la Constitution européenne n’avait pas eu lieu. On venait de perdre la première bataille sur les retraites… Vous voyez ? Une autre planète ou presque. Comparer l’élection de 2011 à celle 2004 est un exercice abstrait sans signification réelle.

A quoi comparer alors ? Au dernier scrutin, précédent évidemment. J’explique. Exemple : une personne qui a voté écolo, par exemple aux dernières élections régionales et ne l’a pas fait aux cantonales. Pourquoi ce changement ? Ce n’est pas parce qu’elle se passionne pour les engagements de la Région dans son domaine de compétence numéro un, la formation professionnelle et ne s’intéresse pas à celle des départements qui est l’action sociale. C’est qu’entre les deux élections il s’est passé des choses de toutes sortes qui l’ont détournée d’aller voter ou pousser à voter autrement ou à ne pas voter du tout. Donc en comparant une élection à celle qui l’a précédée on est plus près de la vérité de situation qu’en la comparant à la série comparable précédente qui n’est jamais à moins de six ans en arrière.

Vu sous cet angle, ce qui saute aux yeux c’est la déliquescence du système politique. L’abstention dans le contexte est inouïe. Le tassement des Verts spectaculaire surtout dans la semaine de la catastrophe au Japon. Le surplace du PS significatif après des semaines de battage sur l’alternance avec DSK le magnifique qui serait en vue. Les énigmes à deux balles de la femme qui a vu l’ours qui a vu le pingouin ont fait flop ! Par contre la dynamique du Front national est évidente. Mais cela aussi doit être regardé de près. En valeur absolue, le Front national ne fait pas souvent davantage de voix qu’à l’élection précédente et souvent moins ! Au milieu de tout ceci, nous, nous voyons que nous progressons en pourcentage, d’une part et en voix d’autre part. Information rendu invisible parce qu’elle n’était pas prévue. Pas davantage que le fait de voir le Front de gauche passer devant Europe Ecologie. Mon plan de route politique fonctionne. Le plan com n’a pas suivi. J’ai eu beau annoncer tout au long de la campagne l’objectif du score à deux chiffres, la soirée électorale où nous y sommes parvenus n’a pas fonctionné comme cela aurait été nécessaire. Impossible de faire l’évènement. Pourquoi ?

Je reviens aux dix pour cent du Front de Gauche. Presque onze si j’en crois le calcul des experts communistes tel que présenté par Pierre Laurent à la conférence de presse que nous avons tenue ensemble lundi soir. Cette information a été tuée dimanche soir  parce que le Parti communiste a demandé que soit comptés séparément les candidats portant son étiquette et ceux des autres, PG inclus. Au passage tous les autres ont disparu dans la fosse commune des « divers gauche ». Claude Guéant n’en demandait pas davantage pour étendre la manœuvre à d’autres composantes politiques. Ainsi les candidats issus du PRG et du MRC, pourtant présentés en commun avec le PS, ont-ils disparu du décompte des voix socialistes. Si bien qu’après s’être bien moqués de moi, tout empêtré que j’étais dans ma dénonciation solitaire des bidouillages du ministère de l’intérieur, les socialistes ont du changer leur fusil d’épaule. A la fin du compte nous nous sommes donc retrouvés les deux seuls partis à protester. Puis Guéant s’est trouvé pris à son propre piège. Car le résultat des seuls candidats qui s’étaient déclarés UMP laissait le parti du président de la République à 17%. Guéant a donc du procéder, dans son intérêt, à des regroupements de voix et de résultats qu’il refusait la veille. Hé ! Hé ! Voila comment des divers droite de toutes sortes ont été repeints en « majorité présidentielle ». Beaucoup ont aussitôt hurlé comme des fous, visiblement effrayés d’être en aussi mauvaise compagnie.  Trop drôle !

Donc Guéant a annoncé le score du « Front de gauche avec les communistes », merci pour les autres, réduit à la seule addition PC plus PG. Mais rien de tout cela n’aurait été possible si les dirigeants communistes n’avaient pas demandé à être comptés séparément. Etrange ! Car il n’y avait que des candidats Front de gauche dans cette élection. Je comprends l’effet d’optique identitaire recherché. Je juge sévèrement cette façon de faire qui joue si peu collectif des fins de partie menée pourtant au coude à coude sur le terrain. Il est urgent de comprendre l’importance d’être collectif et non pas centré sur ses intérêts particuliers, si nobles soient-ils. Ceux qui nous soutiennent attendent de nous un comportement unitaire sans faille et ne supportent pas qu’une composante tire le tapis à elle. Sans le Front de Gauche, aucune de ses composantes ne pèse dans ce paysage de gauche de début du siècle. C’est le Front de gauche qui met en valeur le meilleur de chacun de nos partis respectifs.

Ce qui reste c’est que nous avons été privés de pouvoir miser sur la prise en compte de notre score dans les grands médias de la soirée et du lendemain. Il a fallu ramer, déployer des trésors de mobilisation pour diffuser et faire comprendre. Imaginez ce que cela donne dans une soirée électorale à laquelle personne ne s’intéresse vraiment ! Pas meilleure façon de se tirer une balle dans le pied. L’épisode de la péniche n’a rien arrangé. Pour ma part je savais comme d’autres que la réunion du bureau des Verts avait pris la décision de maintenir ses candidats partout où il le pourrait au deuxième tour. Les partisans du désistement de gauche n’avaient pas eu le dernier mot. Quel sens alors d’aller décerner un brevet d’unité à des gens qui s’apprêtent à vous tirer dans le dos une heure après ? Comment rendre lisible ensuite leur forfaiture ? Cécile Duflot qui dit faire de la politique autrement et pour qui j’ai beaucoup d’estime s’est vraiment comportée come une politicienne retorse et dissimulatrice sur ce coup là.  Sur le moment, aussi longtemps que le fait n’était pas confirmé par une circulaire du parti Verts, impossible d’en parler. Mais les avertissements n’avaient pas manqué. Le côté « gauche plurielle reconstituée » de cette péniche était d’autant plus insupportable que la réunion fluviale était convoquée avec des exclusives à l’égard de l’autre gauche et spécialement à l’égard du NPA notre allié dans dix-huit départements. Rappelons que c’est à cause de ce type d’exclusive que nous avons maintenu notre liste au deuxième tour dans le Limousin aux régionales. Par conséquent c’est par volonté unitaire et non pour l’inverse que j’ai refusé, sur mandat du secrétariat du Parti de gauche d’aller faire le marinier. « Mari niais » comme disait Bobi Lapointe.

Je relève le communiqué du NPA publié à l’issue de ce premier tour, pour finir ce tour d’horizon. Il est passé inaperçu. Nous avons cependant été plusieurs à le trouver des plus étranges. C’est la première fois que je vois un parti déclarer que ses résultats ne peuvent pas être interprétés politiquement. Pourtant ils le sont. Que le NPA n’ait pas pu présenter plus de deux cent candidats n’est pas en soi un sujet de discussion. Quoique. Mais rapporté au  nombre de cantons où ces candidats étaient présents la leçon est sans appel. Dans les dix huit départements où nous avions des candidatures en alliance Front de gauche –NPA le score de ces candidats est au niveau de celui du Front de gauche et cela multiplie par trois ou quatre tous les scores antérieurs de l’autre gauche. Là où le NPA est candidat seul, son score est résiduel. Bien sûr, cette leçon d’union n’est pas mieux entendue que d’habitude. Au point que le communiqué du NPA ne dit pas un mot du Front de gauche, ni même du score de ses candidats dans le cadre de Limousin Terre de gauche. Mais il attribue cependant une victoire et une progression au Parti Socialiste. Ce que le NPA sera donc le seul parti à constater. Consternant. On imagine alors comment je me suis fait brocarder dans les coulisses à ce sujet. En effet j’ai fait de la mise à l’écart du NPA de la table de la gauche l’argument de mon refus de participer aux rencontres inopinées que le PS avait programmé dimanche et lundi.

Pour information, voici le texte du communiqué de nos camarades du NPA. « Avec plus de 55%, l'abstention est un des faits marquants du 1er tour des élections cantonales. C'est plus que pour les régionales de 2010. Seules les élections européennes de 2009 ont connu un taux d'abstention plus important. Ce dernier scrutin avant la réforme territoriale n'a pas mobilisé des citoyens qui doivent affronter les conséquences désastreuses des politiques d'austérité mises en œuvre par le gouvernement et ne voient pas dans le positionnement des grands partis des raisons d'espérer un avenir meilleur. Ces élections marquent une nouvelle défaite pour l'UMP qui est largement devancé par le Parti socialiste et talonné par le Front national, qui n'était présent que dans les trois quart des cantons renouvelables. C'est sans doute pour cette raison qu'un certain nombre de candidats UMP s'avançaient masqués. Les 15% du Front national reflètent la montée perceptible des idées et propositions nauséabondes du FN dans l'opinion et qui sont un vrai danger pour la vie démocratique, les droits sociaux des travailleurs, les sans-papiers. Marine Le Pen profite à plein du débat sur l'identité nationale engagé par E. Besson. La politique sécuritaire, la xénophobie d'état du gouvernement Fillon participe pleinement à la dédiabolisation du Front national. Le NPA qui présentait des candidats dans un peu moins de 200 cantons obtient des résultats inégaux et difficilement interprétables nationalement. Pour le second tour, chaque candidat du NPA précisera les consignes de vote. Mais, le NPA appelle à voter pour le candidat de gauche lorsqu'il reste en lice contre le Front national. Par contre, le NPA n'est pas pour la constitution d'un Front républicain et n'appelle pas à voter pour un candidat UMP contre le FN. Le 21 mars 2011. »

Pour rester dans ce tour d’horizon où les élections sont des baromètres des rapports de force et où s’écrit la carte politique et idéologique, je fais un détour instructif par l’Allemagne. En Allemagne, des élections viennent d’avoir lieu dans le land de Saxe-Anhalt, ce dimanche. Les électeurs ont sanctionné la droite. La CDU de madame Merkel perd 3,5 points par rapport aux dernières élections et plafonne à 32,7% des voix. Die Linke élève son score jusqu'à 23,8%. Nos camarades devancent donc  toujours le SPD qui recueille 21,5% des suffrages. On pourrait donc penser que le land va naturellement basculer à gauche. Pourtant rien n’est moins sûr. Le SPD, coalisé depuis 2006 avec la CDU à la tête du land, rechigne à s’allier avec die Linke. Il pourrait bien lui préférer une fois encore l’alliance à droite. C’est nul, bien sûr. Mais cela montre l’actualité internationale de la déchéance de la sociale démocratie. A nos frontières même, elle préfère la droite à l’autre gauche. Cherchez un commentaire des socialistes français sur le sujet. Il n’y en a pas. C’est le moment de se souvenir des mines hypocrites de ceux d’entre eux qui font les indignés quand on leur demande ce qu’ils feraient en pareil cas en France. Par exemple au deuxième tour d’une élection présidentielle qui placerait l’autre gauche en tête. Je n’affirme pas qu’ils se comporteraient forcément mal. Mais je trouve qu’il est légitime de leur poser la question. En tous cas ce sera éclairant.

Je viens à la Lybie. A l’heure où j’écris, la scène semble évoluer très vite. De tous côtés s’expriment des voix qui dénoncent l’évolution de l’intervention. Je la note avec inquiétude ! De la création d’une zone d’exclusion de l’espace aérien, on passe à un bombardement généralisé des installations au sol de l’armée libyenne. De l’action de l’ONU on semble vouloir passer à celle de l’OTAN. Le regain d’activité des mouvements révolutionnaires dans les autres pays semble être lié au sentiment que les tyrans peuvent être bloqués par l’action internationale. Et cela semble avoir refroidi quelques excellences de la Ligue Arabe directement intéressées à la répression chez eux. C’est le moment pour moi de rappeler mes raisons dans le contexte. Non seulement je renvoie à ma précédente note sur le sujet mais j’y ajoute ici l’interview que j’ai donnée au journal Libération sur le sujet dimanche après midi. Et parue lundi 21 mars. Sous le titre «Il faut briser le tyran pour l'empêcher de briser la révolution», mes propos ont été recueillis par Lilian Alemagna.

« Pourquoi soutenez-vous les frappes aériennes en Libye ?
La première question à se poser est la suivante : y a-t-il un processus révolutionnaire au Maghreb et au Moyen-Orient ? Oui. Qui fait la révolution ? Le peuple. Il est donc décisif que la vague révolutionnaire ne soit pas brisée en Libye. Il suffirait que Kadhafi l'emporte pour que le message soit : «Celui qui tire le plus longtemps et le plus dur sur son peuple pendant une révolution a gagné.» Ce serait alors le signal désastreux d'une victoire de la contre-révolution ! Ma position est constante : je suis partisan d'un ordre international garanti par l'ONU. Je suis donc très frappé de voir que les commentaires utilisent un vocabulaire qui n'est pas celui de la situation. On parle de «coalition». Mais ce n'est pas une coalition. On parle d'un «état de guerre avec la Libye». Il n'y a pas de guerre avec la Libye. Ce vocabulaire montre à quel point l'habitude de se référer à l'ONU a été perdue.

On vous a connu pourtant beaucoup plus critique sur les interventions militaires… Pourquoi, par exemple, avoir voté pour la résolution du Parlement européen ?
Cette résolution, présentée par les sociaux-démocrates, les Verts, une partie de la droite et signée par le président de mon groupe [Gauche unie européenne, ndlr], Lothar Bisky, membre de Die Linke, demandait à la Commission de se tenir prête en cas de décision de l'ONU. Je l'ai votée pour cette raison. J'approuve l'idée qu'on brise le tyran pour l'empêcher de briser la révolution. L'ONU a ensuite pris cette position alors que la Russie et la Chine d'une part, et le Brésil et l'Inde d'autre part, d'habitude extrêmement sourcilleux sur les questions de souveraineté nationale, se sont abstenus. S'ils n'ont pas voté contre, cela prouve que les raisons d'agir sont fortes.

Dans votre camp, tout le monde n'est pas pour cette intervention. Les communistes dénoncent notamment un «risque d'escalade»…
Il y a bien sûr un risque d'escalade, mais je craindrais davantage le risque de massacre !
J'approuve donc le mandat de l'ONU. Mais rien de plus. Je suis contre l'intervention terrestre. Nous ne sommes pas en guerre avec la Libye. J'adjure de comprendre : il ne faut pas que le dernier mot reste à la force contre une révolution ! J'ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. Mais quelles sont les alternatives ? Ce n'est pas avec des communiqués que l'on pourra abattre un Mirage ou détruire un char ! Si le Front de gauche gouvernait le pays, aurait-il regardé la révolution libyenne se débattre comme nos prédécesseurs ont regardé les révolutionnaires espagnols mourir ? Non. Serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l'ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l'intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution.

Votre démarche tranche quelque peu avec vos oppositions à la guerre du Golfe, en 1991, aux interventions au Kosovo et en Afghanistan…
Il y a une différence fondamentale ! Toutes ces guerres se sont faites sur décision unilatérale de l'Otan. Dans le cas présent, au contraire, l'intervention se fait sous mandat de l'ONU. C'est décisif : il n'y a pas d'ordre international possible qui ne procède de l'ONU. Mais vous savez, il faut généralement quelques années pour que mes formules à l'emporte-pièce tombent dans le domaine public… Prenez l'exemple de l'intervention de l'Otan au Kosovo. Quelle trouvaille ! Reconnaître cet Etat croupion dirigé par des voyous qui faisaient du trafic d'organes… Que n'a-t-on pas entendu à l'époque sur ces pauvres victimes de la sauvagerie serbe ! Pour l'Afghanistan, je ne trouve personne me dire aujourd'hui qu'y être allé est une bonne chose. Quant à la guerre en Irak, quelle merveille ! Depuis vingt ans, mes positions ont toujours été fermes et constantes : je me suis toujours opposé à ce qui n'était pas l'ONU. Si la Russie et la Chine avaient mis leur veto à la résolution et que l'Otan avait décidé d'intervenir, j'aurais été contre l'intervention.

Dans le cas de la Libye, vous êtes donc d'accord avec le droit d'ingérence…
Non. Le droit d'ingérence n'existe pas et j'espère qu'il n'existera jamais. Ce qui compte, pour moi, c'est la référence du devoir pour un gouvernement de protéger sa population. Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l'ONU demande d'intervenir.

Comment jugez-vous l'attitude de Nicolas Sarkozy dans le dossier libyen ?
La politique menée est conforme à l'intérêt de la France : être lié avec le monde maghrébin. Il n'y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb, c'est-à-dire pour la liberté et contre les tyrans. La France a joué deux très mauvaises cartes avec la Tunisie et l'Egypte. Nicolas Sarkozy s'est rendu compte qu'il était allé trop loin.

Et celle d'Hugo Chávez ?
Ses analyses partent toujours d'un point de vue strictement latino-américain. Pour lui, l'ennemi principal, ce sont les Etats-Unis d'Amérique. On comprend pourquoi. Chavez se prononce pour une médiation et contre une intervention militaire. Sa position n'est pas d'appuyer Kadhafi. Si c'était le cas, je la condamnerais. Le président Chavez doit comprendre que l'intérêt des progressistes du monde est qu'aucun tyran ne vienne à bout de son peuple »

Je crois que cette explication de vote est assez claire. Je comprends parfaitement qu’elle ne soit pas partagée. Ces sortes de questions sont très délicates à manier en accord avec des principes fermes et concrets. Je ne souhaite pas en faire une ligne de démarcation idéologique. D’autant que l’évolution de la situation  sur place  peut me conduire à exprimer une appréciation différente sur l’action en cours conformément aux principes que je viens de rappeler.


235 commentaires à “Front contre Front”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. fitz31 dit :

    @Toni
    je plussoie sur "tete à clark", parfait, par contre, je rajouterais un "asse" à la fin d'un des qualificatifs que vous avez employé. Dédain, morgue, condescendance... Il est normal qu'on ne soit pas d'accord avec les opinions de quelqu'un, mais qu'on montre à ce point qu'on le déteste, c'est étonnant, et symptomatique, cela s'appelle la peur, car en effet, si Mélenchon avait le pouvoir, il lui en couterait (pécuniairement) à elle et les amis de sa caste...

  2. Sonia Bastille dit :

    Julie (commentaire 198) fait bien de porter à notre connaissance l'interview d'Emmanuel Todd dans Marianne. Par le titre on voit très vite de quoi Todd parle :"« Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l'euro » ".

    Il pose les deux concepts bien pensants que son l'UE et l"Euro et le libre échange. Cela, les français n'en veulent ne moins en moins voire plus du tout.

    Le FN surfe sur cette nouvelle prison des peuples et fossoyeur des souverainetés des Etats-Nations que sont l'UE et l'Euro. Ce sont aussi les nouveaux fossoyeurs de la souveraineté du peuple citoyen.

    Egalement, les problèmes récurents de l'emploi, de la politique industrielle et agricole, de la reconquête de notre marché intérieur et de sa protection, mais aussi les questions de l'école laissée à l'abandon et offerte à la dictature de l'indiscipline, de l'irrespect, du non savoir et de la violence, puis aussi et là il faut éviter de se voiler la face, les question de la délinquance, de la sûreté des personnes et des biens, la question de la vie chère et du pouvoir d'achat, la question républicaine de l'unité et la laïcité de notre pays font que sans aucune difficulté un parti comme le FN, parcoure, sème, laboure, récolte les fruits de sa présence et aussi le fruit du désintérêt de la gauche et de la droite pour toutes ces questions récurentes, pour tous ces problèmes récurents.

    Les anciens bassins ouvriers, industriels, miniers, textiles qui s'en préoccupe ? Qui depuis pllus de vingt ans organise la destruction de la France, pays industriel ? Qui abandonne les classes paysannes etc...

    La Gauche comme la Droite semble uniquement se préoccuper du fait urbain, du cadre de vie et du sociétal. Le pays doit être ouvert au grand large, l'Europe y aidant, offert sans protection aucune à tous les mauvais coup du système monde capitaliste et du libre échange. La république se meurt et le FN prospère !

  3. Marcailloux dit :

    171 jorie dit :
    Une révolution idéologique est en train de s'opérer à gauche, c'est difficile et pourtant……..
    Et
    183 trebor dit: : L’électeur du FN se déplace pour voter CONTRE l’étranger, l’immigrant, le non chrétien. L’électeur que le PdG doit mobiliser est celui qui vient voter POUR une orientation politique …….
    Ces deux commentaire me semblent bien refléter le malaise de la gauche, dans son ensemble, actuellement.
    Notre grille de lecture, notre paradigme politique actuel sont « linéaires » avec des lignes de fractures nettes, bien identifiées alors que dans l’esprit des citoyens, des électeurs, les choses ne sont pas si claires, si étanches, si séparés, et de loin.Les dirigeants de gauche trainent les pieds face à ce bouleversement nécéssaire de leurs mécanismes mentaux.
    La conscience politique des intervenants de ce blog est aussi très différente de celle du citoyen lambda.
    Ne vous étonnez pas du hiatus persistant qui justifie vos questionnements.

    Jean-Luc Mélenchon dit : La résolution 1973 de l’ONU concernant la Libye doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement délimité. ………., pour protéger les civils libyens.
    Ce transfert, en quelques jours, d’une initiative de l’ONU à un leadership de l’ OTAN sent à plein nez l’entourloupe. Encore une fois, notre agité national s’est laissé « enfumer » par ses homologues occidentaux et il va avoir beaucoup de peine à s’extraire de la mélasse dans laquelle il s’est précipité.
    Plus de réelle diplomatie, plus de respect des sensibilités des partenaires, plus d’anticipation et plus de constance dans les comportements de la France auraient peut être permis d’intervenir, avec mandat de l'ONU, plus tôt et moins fort par une réelle coalition de 2 ou 3 pays occidentaux du bassin méditerranéen associés à 2 ou 3 pays arabes dont particulièrement la Turquie qui souhaite se rapprocher de l’Europe et qui avait là l’occasion d’agir dans ce sens.

  4. Nicolas B. dit :

    Une question, est ce que la possibilité que le Sénat change de majorité est envisageable au vue du 1er tour des cantonales et des prévisions du 2° tour ?. Si cela était possible, voilà une motivation de plus pour mobiliser et appeler à voter massivement pour la gauche. Quelqu'un aurait il plus de précision à ce sujet ?

  5. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 192 - Descartes

    "C'est ça. Comme on a percé la baudruche "le FN est surévalue par les sondages" ?"

    Je dis que c'est une baudruche non pas dans le sens sondage ou poids électoral, mais dans le sens où ce n'est qu'une façade médiatique et qu'il n'y a derrière cette façade aucun argument ou construction qui tienne ou qui soit légitime pourvu qu'on s'y attaque sérieusement.

    "Et pourtant les gens continuent à voter pour lui. Comment expliques-tu cet étrange phénomène ?"

    Il ne t'a pas échappé que les médias par lesquels s'informent la très grande majorité des "gens" ne sont pas spécialement pro-Front de Gauche, et en général pas spécialement transcendants et coopératifs en tous cas quand il s'agit d'expliquer la vie politique à nos concitoyens.

    Et de là à dire que le FdG n'a rien à proposer, et que c'est là la raison de notre échec, c'est peut-être un rien sévère... Je dirais plutôt que nous n'avons pas encore pu, ou su, nous faire entendre dans la cacophonie ambiante.
    A mon avis une question de moyens, plus que d'arguments défaillants.

  6. conben dit :

    @ dorant 173 : « il n'y a qu'un seul chemin, l'alliance à gauche - avec comme objectif actuel de peser le plus sur le PS pour le ramener vraiment à gauche. »

    Vraiment c'est cela l'objectif du front de gauche, quelqu'un peu confirmer ?

    @Michel Matain 163

    L'utilisation du terme « la gauche » pour englober DSK et Besancenot me semble plus dangereuse que celle du terme UMP/PS.

  7. citoyenne21 dit :

    A Conben (208) et à tous : Personnellement, j'avais compris que l'objectif du front de gauche, c'était de prendre la place du PS (qui pour moi n'est plus à gauche) et non de ramener le PS le plus à gauche possible, dans le but j'imagine de négocier avec eux en cas de non victoire du PG en 2012 !
    La question se pose en cas de non victoire du PG (ce que je ne souhaite absolument pas), quelle stratégie sera envisagée ? Ne vaudrait-il pas mieux débattre de cela maintenant qu'une fois devant le fait accompli ? bien sur, comme vous tous ici, je souhaite la victoire franche et entière du PG mais si ce n'est pas le cas ! aurons-nous suffisamment le temps de convaincre le plus de monde possible d'ici les élections à partir du programme partagé ? Jean-Luc pourra-t-il adapté son discours à la classe populaire, sachant que pour l'instant, la classe moyenne se sent visée par ses propositions ! la classe populaire veut des réponses sur la sécurité, l'emploi et la gestion de l'immigration ! la 6ème république et la souveraineté du peuple s'adresse à des gens qui ont déjà une conscience politique ! eux ils s'en foutent, ils veulent un mieux dans leur vie quotidienne, 5ème ou 6ème république, pas leur problème ! pour vraiment gagner en 2012, il faut que Jean-Luc Mélenchon arrive à attirer à lui tout ceux (les très pauvres) qui sont tentés de voter FN ! mais pour ça faut leur prouver que le programme du PG est bon pour eux, pas seulement le dire mais le prouver ! c'est primordial !

  8. bertgil dit :

    Intervention en Libye
    Il est dit et écrit dans les médias que Kadhafi serait un obstacle à la révolution du peuple libyen. Des manifestations dans la région de Bengasi seraient en voie de répression par Kadhafi. Il faut donc aller au secours de ces pauvres malheureux qui seraient si Kadhafi gagnait liquidés physiquement. Voilà grosso mode la dialectique en place pour justifier le recours à la force par une coalition EU, France et Angleterre. Les vrais raisons de l'intervention c'est le souhait de déloger Kadhafi et de le remplacer par des sbires à Kadhafi. Ces sbires ont certainement été retournés par les services occidentaux. Ces personnages traitres à leur pays ont été reçus à l'Elysée. Mais ils avaient sans doute déjà donnés des gages aux occidentaux tant sur l'exploitation du pétrole, que sur l'acceptation de rester dans la mouvance occidentale voire américaines. La protection des insurgés ne sont que des justificatifs pour faire avaler par les publics occidentaux les bombardements, et demain peut être l'intervention sur le sol libyen.
    Je pense que le parti de gauche ne devait pas hurler avec les loups.

  9. Michel Matain dit :

    @ 210 citoyenne21
    l'objectif du front de gauche : prendre la place du PS (qui pour moi n'est plus à gauche) et non de ramener le PS le plus à gauche possible, dans le but j'imagine de négocier avec eux en cas de non victoire du PG en 2012 !

    Dans ses plus belles heures le PCF faisait autour de 25 % des voix. Comme à l'époque il était isolé à gauche, il s'est retrouvé seul dans l'opposition. 25% ça ne fait pas une majorité. Imagines-tu le Front de Gauche gagner seul, c'est à dire en recueillant une majorité de voix à lui tout seul ? Si tu n'imagines pas que le Front de Gauche recueille à lui seul la majorité des voix à la présidentielle et aux législatives, alors il faut parler alliance. Et à part le PS et les Verts, et accessoirement le PRG et le MRC, je ne vois pas bien avec qui on pourrait discuter.

    Par ailleurs si le Front de gauche passait simplement de 10 à 20 % des voix, ce serait déjà une belle victoire. Ne penses-tu pas que déjà dans ce cas ça bouleverserait le champ politique en France ? Et que de ce fait le PS serait aussi obligé de bouger ? Le PS ne pourrait pas rester le même ?

  10. marj dit :

    Le FN est surtout une solution contre révolutionnaire des capitalistes à la crise du capitalisme...
    Toutefois le PS (1er parti à gauche et seul qui ait exercé réellement le pouvoir) porte une responsablilité car il propose de moins en moins d'alternative politique visible dc beaucoup ne voient pas de différence entre ce parti et la droite (voir la question des retraites). Or,le PS équivaut encore ds certaines têtes à "la gauche",équivalence soigneusement entretenue par les médias qui disent souvent "la gauche" pour dire "le PS"(les autres partis étant ostracisés). Les gens disent dc : "on a essayé la droite et la gauche " Conclusion: Allons voir ailleurs...Cet effet est qd même à relativiser qd on relève les taux d'abstention ds les classes populaires : celles qui devraient justement agir et qu'il faut aller chercher et convaincre, pas facile et long c'est vrai (mais qu'attend Descartes pr ns aider ?)
    Deuxièmement, les médias portent une responsabilité ds le matraquage pro MLP sans débats de fond: on surfe juste sur l'image...En 2007, on ns avait déjà fait le coup avec Bayrou qui est monté monté et s'est dégonflé ensuite comme une baudruche (Je parle de cet exemple car je connais une collègue qui a voté Bayrou en 2007 et maintenant veut voter MLP ! Complètement paumée la fille comme bcp je pense). Ensuite, La personnalisation de la vie politique avec la présidentielle en ligne de mire n'aide pas au débat de fond et permet à l'UMP comme au FN de jouer sur l'image sans assumer un projet crédible, un bilan, un passé et une filiation politique.
    Enfin, il ya une énorme responsabilité de l'UMP qui patauge, n'a rien à proposer et espère siphonner,comme en 2007,les voix du FN en banalisant son discours (voir les dernières sorties de Guéant et les débats inutiles)...or, résultat, l'UMP ne récolte rien puisque c'est l'inverse qui se produit! Ce transfert est fortement visible lors des cantonales : nombreux duels ou le FN est...

  11. citoyenne21 dit :

    A michel Matain
    Dans ce cas là, autant le dire clairement qu'en fait la victoire du PG c'est pas pour 2012, peut etre alors pour 2017 ? Comme ça personne ne rêve tout debout et sait vraiment où il va !
    Donc ce qui est faisable pour 2012, c'est juste pour Jean-Luc d'etre suffisamment fort à gauche pour briguer un poste de premier ministre ou de ministre, ai-je bien compris ? et ce même si c'est DSK qui est sur le trône ? Seulement il ne faut pas oublier qu'un premier ministre ca peut se faire bazarder en route ! remaniement et pshitt dehors le premier ministre !

  12. marj dit :

    @citoyenne21
    Tu as déjà vu un candidat dépasser les 50% de voix au premier tour ?
    Par contre, on peut être premier à gauche avec 25 % des voix et à ce moment là, c'est bien plus facile d'imposer sa politique... la patience est en outre, en politique, une vertu importante: on ne change pas des réflexes de vote en deux coups de cuillère à pot sauf et pourquoi pas, si tout à coup l'histoire s'accélère !

  13. citoyenne21 dit :

    A marj (213) : ne pourrait-on pas imaginer alors un accélèrement de l'histoire par le vote en masse de la classe populaire qui entre temps, aurait été convaincue (il reste 1 an pour que Jean-Luc adopte son discours en fonction et réponde aux priorités de cette population qui est le chômage, la sécurité et la gestion de l'immigration) que le front de gauche répondait davantage que le FN à leurs préoccupations ! Ne pourrait-on pas en plus imaginer un vote contestataire de la part de certains français de gauche à la recherche d'une vraie gauche, qui voulant sanctionner sévèrement le PS, se mettrait à voter également en masse pour le PG ? Ce serait vraiment impossible un tel scénario ? Moi il me plairait davantage que celui qui consisterait à être patient et à devoir se contenter de miettes en attendant le grand jour du couronnement de notre Président !

  14. conben dit :

    @ citoyenne21(208) :« Personnellement, j'avais compris que l'objectif du front de gauche, c'était de prendre la place du PS (qui pour moi n'est plus à gauche) et non de ramener le PS le plus à gauche possible »

    J'avais compris cela aussi. Car ramener le PS à gauche, n'est-ce pas la mort du PG ?
    PG, qui n'aurait alors plus lieu d'être, car il est né de la dérive libérale du PS.
    Avoir un positionnement politique clair et s'y tenir. (le vrai socialisme).

    Vous avez raison de mettre l'accent sur le contenu et le programme, c'est là que l'on peut agir sur le résultat d'une élection. Effectivement en convainquant l'électeur, pas par des additions impossibles de %.

  15. jean ai marre dit :

    @ 193 Cronos,
    " J'ai malheureusement l'impression de plaider dans le désert sur ce blog,"

    Je ne sais pas si tu plaides ou tu prêches, mais j'ai le sentiment que tu fais comme beaucoup, tu ne lis pas les autres. Ce blog est une mine d'or, seulement il faut un peu de patience et de méthode, mais je t'assures à part les discours de l'autre, on apprend beaucoup.
    Salut camarade.

  16. Serge Marquis dit :

    Sur la Libye, je suis heureux de voir prendre la position de Mélenchon.
    A ceux qui y voient une honteuse manip'des Occidentaux pour mettre la main sur le pétrole, je rappelerais que comparaison (avec l'Irak) n'est pas raison. Pas plus que cette opération s'apparente à l'intervention de l'OTAN au Kosovo. A une autre période, presqu'une autre époque…, la gauche se serait mobilisée de toutes parts pour organiser des brigades internationales afin d'assister les insurgés libyens.
    Aujourd'hui, le mieux est tout de même d'être à leur côté dans des conditions qui ne sont pas certes idéales.
    Pour le reste, cette idée qui veut que Sarkozy instrumentalisât l'opération, en conséquence de quoi on ne peut qu'y être opposé est une fausse bonne vérité. Etions-nous contre Chirac, lorsque Villepin a défendu à l'ONU la position française de non-intervention en Irak, parce qu'il était de droite ?
    Evidemment non.

  17. Née un 19-Août dit :

    Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas pouvoir utiliser le terme "UMP/PS" pour désigner deux mouvements politiques que le présent statu-quo arrange bien pour que rien ne change à leur statut d'oligarques. Pour moi, DSK et Sarko, c'est pareil. Le FN ne dit pas toujours des âneries. Ce sont les solutions qu'il donne à certains problems qui sont à côté de la plaque, totalement. Mais ils n'ont pas tort de renvoyer dos à dos les 2 principaux mouvements politiques de notre pays.

    Le terme "UMP/PS" me renvoie au terme "Republicrats" que certains Américains ont forgé pour désigner les Republicans et les Democrats qu'ils n'arrivaient plus à distinguer question programme. C'est la même chose ici : où est la différence entre UMP et PS, puisque tous les deux privatisent et dérégulent à tout va ! Sans parler de certaines déclarations, dont une citée ici (merci de l'avoir fait connaître), que le maire PS de Marmande préfère voter UMP que NPA ! Edifiant. On croit rêver.

    N'en déplaise à certains, pour ma part, je continuerai sur ce blog à utiliser "UMP/PS" quand c'est pertinent - cela ne veut pas dire que j'adhère aux thèses du FN, bien au contraire. Mon esprit n'est pas lepénisé (rassurez-vous, il va bien). Il en faut nettement plus pour le mettre sous influence. D'ailleurs, si je suis sous influence, c'est plus sous celle de JL Mélenchon. Sinon, je ne serai pas ici pour prendre plaisir à lire certains commentaires excellents, ainsi que les billets postés par JL Mélenchon et à l'écouter via les vidéos.

    Appelons un chat, un chat. Il ne faut pas avoir peur de dire que l'oligarchie qui nous gouverne a un pied planté à l'UMP et l'autre au PS. Surtout, qu'elle entend bien maintenir cette situation pour que rien ne change et que ses affaires continuent. Est-ce faire du Le Pen que de le penser ?

    Que dire du langage "monarchique" que je lis ici : couronnement, trône, pour parler de la présidence. Monarchisation des esprits ? On n'a pas évolué depuis...

  18. Michel Matain dit :

    @ 212 citoyenne21
    Dans ce cas là, autant le dire clairement qu'en fait la victoire du PG c'est pas pour 2012, peut etre alors pour 2017

    Pour 2012, j'espère que le Front de Gauche sera en progrès par rapport à aujourd'hui et les 10 ou 11 % de ces cantonales, que ce soit à la présidentielle ou aux législatives. Ensuite, si un représentant du PS était à l'Elysée (ce qui est très très loin d'être acquis) faire que le Front de Gauche ait un groupe de députés assez nombreux à l'Assemblée Nationale pour peser sur les choix du gouvernement PS sans participer à celui-ci. Ce sont des objectifs très ambitieux et en même temps réalistes.

    Nous allons mener une campagne longue et de fond pour le Front de gauche pour la présidentielle. Mais je fais assez confiance à la droite et aux socialistes pour nous préparer dans les quinze derniers jours précédent le scrutin présidentiel je ne sais quoi pour nous saboter le travail ! Dans ce scrutin, chaque vote va être une bataille et une conquête. Ca va être très dur. Alors déjà arrivé à dépasser le score des cantonales sera très beau.

  19. jean ai marre dit :

    @ 209 Bertgil, @ 217 Serge Marquis,

    Ne pas voir les intérêts des occidentaux (France, Angleterre et E U) pour dégommer Khadafi, c'est aller très vite dans l'analyse.
    Sans reprendre mon post @ 187, je répondrais à votre question par :
    Qu'est ce que les libyens vont donner en échange de l'aide à se débarrasser du dictateur ? Ou plutôt, qu'est ce qu'on va leur prendre ?

    La révolte leur appartient elle débouchera sur leur révolution que si ils le veulent.
    Est ce la démocratie de prendre les armes pour offrir notre démocratie ?
    Peut on faire le bonheur des peuples sans eux ?

  20. jean ai marre dit :

    @ 215 Conben,

    J'avais compris cela aussi. Car ramener le PS à gauche, n'est-ce pas la mort du PG ?

    Ramener le PS à gauche, je ne pense pas que ce soit la mort du PG. C'est demander au PS de revenir aux fondamentaux de la Gauche, celle qui a vu le peuple se fédérer.
    Il y a à dans l'idéologie de la gauche un socle commun ou nos valeurs y sont gravées.
    Ensuite il y a des divergences sur d'autres sujets et chacun doit garder sa spécificité.
    Ce qui existe entre la droite et l'organisation FhaiNe, ne peut on avoir son pendant entre la Gauche radicale et la gauche PS ?

  21. dudu87 dit :

    Bonsoir à vous,

    Ne vous inquiétez pas, je ne participerai pas à votre bataille de % sur les « cantonales » !
    Le FdG atteint à peine 10% de 45% d'exprimés. Ça vous satisfait, vous n'êtes pas très ambitieux !
    Par contre le FN est à +15%, j'ai honte pour nous, pas vous ?
    Eh, ben oui, le FN est toujours présent et il sera toujours là tant que nous n'occuperons pas son terrain de prédilection, à savoir les campagnes, si, si, 15% en Creuse, les cités, la pauvreté, la délinquance et oui... le chômage, la précarité etc... etc...
    Tiens au fait, Jean-Luc, ici a publié une note où il était question de ce cancer qu'est la précarité au travail. Combien d'entre vous ont traité du sujet ? Mais vous étiez déjà parti à compter les voix, faire des alliances...
    Et l'abstention, ce cancer de la Démocratie, qui s'en préoccupe ? Mais vous parlez de la « péniche », du comptage de voix dans le FdG, sujet éminemment « important », alors que la démocratie se meurt ! Bravo...
    Il est vrai que l'abstention est le corollaire des raisons du 15% du FN, voir des futurs +20% aux présidentielles 2012 avec des députés FN à la clé et le soutien de l'UMP, si notre « polichinelle » a le courage de se représenter, ce qui est moins sûr. Mais MLP sera là  avec un beau boulevard devant elle!

    @Holp-up demandait à comprendre cette abstention sur la dernière note. @ Julie que je salue au passage, te donne une partie du dossier, voir le dernier « Marriane » mais aussi les 2 précédents. Les reportages sont instructifs.
    Pendant ce temps-là, pas d'analyse de notre bonne vieille France, pas de programme !
    Et l'Europe qui en remet un coup avec son pacte pour... l'euro !
    Et les « décroissants » vont être contents avec l'entente Merkel et Sarko avec le tour de vis sur les salaires et le retour de l'inflation. Bonjour le chômage et la misère mais tant que ça touche que les couches populaires, Boff...
    Pour le pacte pour l'euro, voir le site de l'Humanité, aujourd'hui.

  22. Delbrayelle Gilbert dit :

    Descartes dit:
    Et pourtant les gens continuent (et sont de plus en plus nombreux) à voter pour le FN. Comment expliques-tu cet étrange phénomène ?
    Il me semble y avoir dans la société une grande paresse intellectuelle. Nombre de "citoyens" (hum..) disent ne pas s'intéresser à la politique et proclame que les politiques sont tous les mêmes.. etc.. La vérité est qu'ils ne font pas l'effort de s'intéresser et ne se font une opinion que sur de l'émotion (véhiculée par les médias dominants) ou du vécu auto-centré. Et puis, on n'est pas citoyen, on se fiche de la politique et préfère la débrouille (travail au noir, combines,...) et les solutions primaires qui ne demandent pas d'efforts de réflexion (celles du FN)

  23. lionel-pg44 dit :

    En Loire Atlantique, une douzaine de camarades du NPA rejoignent la Gauche Unitaire en raison de l'isolationnisme dans leur ancien parti. Je ne sais pas si l'on doit s'en réjouir, mais c'est un renfort pour les Front de Gauche.
    Autre petite chose anodine, j'ai tenté de répondre à l'un des nombreux articles anti Mélenchon sur Bellaciao, je ne peux pas, je dois contacter le webmestre. Mon adresse portant PG44 serait-elle mal venue ?

  24. jean ai marre dit :

    @ 203 Sonia Bastille

    Ce sont 10 millions d'électeurs sur 21 millions qui se son déplacés, cette abstention démontre le défiance des Français à l'égard des partis politiques " tous pareils"
    Le FN qui représente en fait que 7 % se nourrit des affaires : les vacances de MAM, et Fillon, les cigares de l'autre, les montres de Dray, les poubelles du frères à Guérini, le Woerth, du faux vrai procès de Chirac.
    La seule issue c'est la VI République.

    Sonia, vous dites que le FN surfe... Vous avez oublié, excusez du peu, de parler que cette organisation est pour la peine de mort, contre le droit des femmes à disposer de leur corps, contre l'I V G pour la pluralité des écoles confessionnelles subventionnées par l'Etat.
    Pouvez vous le dire demain à vos camarades de travail ?

  25. citoyenne21 dit :

    a née un 19 aout (218) ! c'est de l'humour quand sont employés les mots "trône" et "couronnement" bien sur...

  26. marj dit :

    @Lionel
    Bellaciao est un site qui a la censure facile si vous n'êtes pas pile poil dans la ligne... il faut le savoir...
    @citoyenne21
    Personnellement, je n'attends le couronnement de personne, je plaide pour une VIème république et un changement d'institutions pour construire une république réellement démocratique au service des citoyens et avec eux.
    Tant que les gens resteront chez eux devant la télé en attendant un messie, rien ne changera.
    Quant aux sujets importants,j'y mets l'emploi, le sens du travail, les retraites, la sécu, le logement, les banques, l'agriculture, etc et certainement pas l'immigration qui n'est pas un problème.
    Quand les classes populaires (et moyennes)comprendront que les questions de sécurité et d'immigration ont toujours servi à détourner leur colère pr évacuer les vrais sujets et les causes réelles de leurs difficultés, nous aurons fait un grand pas. Même s'il est vrai qu'il est plus facile, quand tout va mal, de se défouler sur son voisin immigré souvent plus faible que soi, que de s'attaquer au système qui vous oppresse et qui suppose une prise de conscience supérieure et des réponses un peu plus compliquées !
    Même si c'est long et pas facile, c'est à nous, militants de le leur démontrer face à un appareil de propagande puissant détenu par la bande du Fouquet's...
    A ce propos, voici à qui appartiennent les médias :http://tempsreel.nouvelobs.com/article/20070124.OBS8585/qui-possede-quoi.html#lagardere

  27. Inquiet dit :

    Pour actualiser ce que dit jean ai marre (#225) :

    La candidate du FN a dit récemment (et plusieurs fois je crois) qu'en ce qui consiste la peine de mort, elle ne fera rien sans référendum (c'est vendeur) et en ce qui concerne l'IVG, elle ne l'interdira pas (c'est vendeur aussi). Et oui, la Marine n'est pas son père, ni Golnish, mais une femme "de son temps" et vu que c'est elle qui tient la boutique (vu que c'est elle qui ramène les voix) c'est elle qui recompose le programme. Et ce repositionnement va être très difficile à contrer pour ses adversaires. Les arguments habituels vont se volatiliser les uns après les autres. Il y a un article aujourd'hui sur marianne, sur le programme économique et social qui est en cours de réécriture, et ça aussi, ça va faire mal pour les autres partis ou candidats parce qu'elle va se positionner exactement là où il faut pour plaire aux mécontents.

    En ce qui concerne l'alliance avec l'UMP, je ne crois pas qu'elle fera ça. Ça lui ferait perdre la moitié de ses voix. On ne peut pas critiquer l'UMP et le PS pendant des années pour faire alliance avec après. Par contre, elle va surement pratiquer l'ouverture avec ceux qui renieront leurs partis et quand elle sera en position assez forte (ce ne sera peut-être pas pour cette fois-ci) ils seront pléthore.

    En ce qui concerne les "experts" sortis des grandes écoles pour participer à son programme ou son éventuel gouvernement, elle en aura autant qu'elle veut et elle en a déjà. Si elle est en position d'accéder au pouvoir, elle ne va pas y aller la fleur au fusil et elle trouvera tout ceux dont elle a besoin.

    Elle a un boulevard devant elle et elle n'a même pas besoin de faire quoi que ce soit, ça marche tout seul. On peut penser que c'est l'insuffisance des autres propositions qui font son succès. Et puis, des gens qui ont été des années au pouvoir, qui ont menti 300 fois et qui sont responsables de la situation dans laquelle nous sommes ne peuvent rien faire...

  28. citoyenne21 dit :

    A marj (227) : quand on habite loin des cités violentes et corrompues par les trafics d'armes et de drogues, facile de ne voir aucun problème avec l'immigration ! Il n'y a pas que le bon côté de l'immigration non plus ! le problème de la gauche, c'est qu'il préfère fermer les yeux sur ces problèmes de peur d'etre assimilés au FN !
    Les classes populaires sont celles qui subissent le plus cette violence et dégradation urbaine ! imaginez-vous vivre dans un de ces quartiers où personne n'ose plus s'aventurer, même les flics ! je suis désolée mais il y a des choses à régler avec l'immigration ! il y a des choses à proposer dans ce domaine ! j'apprécie énormément Monsieur Mélenchon mais sur ce plan, il ne propose aucune solution ! D'autres l'ont dit ici, cessons cet angélisme ! Le racisme anti-blanc existe aussi !

    Voilà pourquoi les classes populaires voteront pour Le Pen que pour le front de gauche ! Parce que leur vie est un enfer prisonnier de ces cités maudites (voitures brulées ect..) ! Ce n'est pas une fiction mais bien réelle dans certains quartiers et ces quartiers ne sont habités que par les pauvres ! Les classes moyennes ont un cadre de vie qui leur permet de relativiser les misères des petites gens ! Franchement j'aimerais pas vivre dans ces quartiers !

  29. Née un 19-Août dit :

    @ citoyenne21 (#226) : ah si c'est de l'humour, alors OK. C'est juste que je l'ai remarqué plusieurs fois au fil des commentaires postés ici, alors je m'interrogeais...

    Lu dans des documents CGT aujourd'hui, à propos des maigres retraites. Le syndicat affirme que certains retraités font les fins de marchés pour pouvoir se nourrir. Le syndicat a interpellé le président du conseil général chez nous (UMP). Réponse du cabinet du président en question : "Mais il ne faut pas dramatiser : des retraités qui font les fins de marchés, c'est un peu exagéré..." Je ne cite pas le reste de l'article, qui est proprement insultant pour les syndicats, les retraités qui se mobilisent et les élus (communistes) qui les accompagnaient (entre autres).

    Remplacez le mot "retraités" par "actifs", le résultat sera strictement le même, vu le niveau de rémunération et le phénomène grandissant des travailleurs pauvres, lesquels ne peuvent donner que des retraités pauvres.

    Autant d'aveuglement me sidère sans réellement me surprendre. Comme on dit dans le Sud, "lou ravi". Après ça, on s'étonne que le FN gagne des voix ? Les premiers responsables de cette chienlit, c'est bien l'UMP.

    Si l'UMP se fait siphonner des voix par le FN, je ne vais pas pleurer sur son sort. Si le FN sert à débarrasser la France de l'UMP, tant mieux ! La nature a horreur du vide, c'est encore plus vrai en politique. L'UMP laissera la place à d'autres (dont le FN, certes) mais aussi à nous autres de la gauche alternative. Que la droite fasse son ménage. A nous d'investir la place ensuite.

    L'avertissement vaut aussi pour le PS. Quand JL Mélenchon affirme sur France Inter à Pascale "Tête à" Clark (bien vu le sobriquet !), que ce sera "Front contre Front" en 2012, je veux bien le croire. Ce ne sera que justice pour l'UMP et le PS qui pleureront leur mère de n'avoir rien vu, rien compris, rien entendu de la misère du peuple quand celui-ci les éliminera des élections. Ce ne sera que...

  30. marj dit :

    @citoyenne21
    Je sais que le discours habituel veut que lorsqu'on tient un discours tolérant et accueillant, on soit traité de bobo ou d'angélique, mais en fait, ce raccourci facile ne correspond souvent qu'à une figure de style.
    En effet, tu es mal tombée, je travaille au coeur de la cité d'une grande ville et j'accueille notamment les enfants nouveaux arrivés de l'étranger, 500 sur le département l'année dernière fuyant souvent des persécutions (Pakistanais, Mongol, Tunisiens avec des histoires terribles)... loin d'une invasion quand on sait que ce département est, de loin, celui accueille le plus de migrants sur la région. D'ailleurs, partout dans le monde, les flux migratoires se tarissent seul quand il n'y a pas de boulot. Ici, nous voyons des gens repartir ou aller ailleurs (Canada, Europe du nord, Australie).
    D'autre part, sur mon lieu de travail, nous avons été volés (mais ça m'est arrivé aussi en centre ville), ma voiture a été fracassée à plusieurs reprises et mon auto radio dérobé (en centre ville je précise), des collègues ont été agressées... et ce que tu appelles le racisme, quel qu'il soit, je connais plus que tu ne crois mais ce que je sais aussi c'est que le racisme se nourrit des mêmes causes : le mal être, l'ignorance et le besoin de se défouler sur l'Autre ! Et il explose lors des crises et des crises du système capitalisme (appelons un chat un chat).
    Et pourtant, en ce qui me concerne, jamais je ne fais l'amalgame entre immigration et délinquance, par contre il y-a des liens entre pauvreté, chômage, dégradation de l'école et des valeurs de la république et délinquance et ceux là, je les fais : dans les quartiers dont tu parles, le chômage des jeunes s'élève parfois à plus de 40 %, ne l'oublie pas et ne te trompe pas de combat ! Les emplois se font rares pour tous et c'est le résultat de la crise du capitalisme et non celui de l'immigration, or cette crise mondiale vient des choix politiques de nos dirigeants.

  31. Cronos dit :

    @ Inquiet 228
    Pour actualiser ce que dit jean ai marre (#225) :

    Votre mise au point et tout à fait pertinente, il n'y a rien à ajouter, sinon que Marine Le Pen n'a pas les élus de terrain pour les législatives, et que le bât blesse pour gouverner, donc si elle passe, elle sera dans l'obligation de faire avec l'UMP, nouveau genre de cohabitation, on n'a pas fini de râler …

  32. Wawa dit :

    Je suis très déçu du PC, ici à Pessac (Gironde) leur tract faisait à peine mention du FdG. Ensuite, le coup de la péniche. Enfin, ils finiront par nous lâcher à la moindre petite porte ouverte du PS. Déçu aussi par les verts, je me dit une fois encore qu'ils pleureront sur les résultats de leur bêtise, en 2013. A ce moment là ils reviendront, et puis ils recommenceront leur ronde infernale. Un jour pourtant ils ne pourrons plus rien faire, les néofascistes auront tout bouclé. A ce moment là la révolution ne pourra plus être citoyenne, elle se fera dans le sang et les larmes. Réfléchissez bien, couillons de la lune que vous êtes au PC au NPA chez les verts comme au PS, si vous ne lâchez pas vos égos plutôt que vos alter-égos vous pleurerez sur la misère du monde et sur la déchéance humaine. Mais bon on à les pouvoirs que l'on mérite. A bon entendeur...
    Fraternellement.

  33. Mireille Camille BETEMS dit :

    Cher Jean-Luc : je lis vos billets et j'ai vraiment de l'admiration pour votre colossale capacité d'analyse et de travail. Mais trouvez-vous seulement le temps de dormir, de vous reposer, de vous accorder quelques loisirs?...Je crois que vous devriez prendre davantage soin de vous. C'est un rythme épuisant que celui que vous semblez mener et il vous faut faire face de tous côtés, d'autant plus que les invitations des journalistes ne sont pas innocentes; quel bonheur pour certains s'ils pouvaient vous piéger!... Et l'un qui vous attaque sur Cuba, l'autre qui ressort une phrase d'un discours vieux de 20 ans, ou qui vous balance l'attitude de tel maire communiste avec les roms, etc,etc... enfin je remarque qu'il n'y a pas un seul entretien qui ne soit dépourvu de sous entendus ou d'arrières pensées à votre encontre. Alors restez en forme, ne serait-ce que pour continuer de clouer le bec à cette clique arrogante! Bien à vous.

  34. Transparence dit :

    Monsieur le Député et candidat à la Présidence de la République.
    Pour s'éloigner un peu des problèmes qui se pausent en Afrique... Il faudrait comme vient de le faire le Maire de Sevran (93) Stéphane Gatignon, prendre position pour la légalisation du cannabis. Cette lutte est un vrai fiasco, une perte de temps énorme, pour les effectifs de Police et de Justice.
    En outre cette mesure serait de nature à renflouer les caisses de l'état, au lieu d'enrichir des voyous...

  35. Jean-Philippe dit :

    Depuis Atlanta aux Etats-Unis, je suis Mr Mélenchon avec les videos. Je constate qu'Harlem Desir du PS tout comme Cecile Duflot, ont donné raison a Jean-Luc Mélenchon a plusieurs reprises... "Mr Mélenchon a raison" entendu au moins 2 fois ! Par ailleurs, JL Mélenchon connait l'histoire de la France, ses bas et ses hauts qu'il sait hisser ses principes : Liberte, Egalite, Fraternite, Laicite ! Il a bien analyse le système Sarkozy et a des propositions democratiques, republicaines intéressantes. Cécile et Harlem devraient rejoindre le Front de Gauche. :) Malheureusement, comme Jean-Luc Mélenchon l'a dénoncé, le débat a trop tourné sur la diabolisation du FN.
    Que se vayan todos !
    Jean-Philippe, Guadeloupéen à Atlanta


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive