06avr 11

Guéant déraille, Projet du PS, Le Pen en vert

N’y a-t-il pas trop de Guéant en France?

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Jc_dazin-1’ai rédigé cette note pendant mon trajet vers le Parlement de Strasbourg puis dans le train entre Metz et Strasbourg aller et retour. A Metz je faisais une intervention dans une licence professionnelle de journalisme web. Puis un passage sur France 3 à propos de la présentation de notre proposition de loi cadre sur la laïcité et spécialement sur la question du Concordat d’Alsace Moselle. En chemin j’ai dépouillé la presse avec jubilation. Du coup, je traite ici de la dernière de monsieur Guéant sur les musulmans. Mais surtout je jette un premier coup d’œil sur le programme du PS. Grosse affaire ! Attention à la douche froide ! Non seulement c’est vraiment maigre mais il y a aussi une belle bourde. Une mesure proposée qui existe déjà et d’ailleurs adoptée à l’initiative de Sarkozy contre les groupes parlementaires socialistes. Il s’agit d’immigration. Mince ! Puis je reviens sur une ou deux émissions de télé auxquelles j’ai participé. Où il est question de Marine Le Pen et des frères Duhamel.

Ce billet est illustré par Cédric Dazin. Merci à lui.

Du programme socialiste le Parti de gauche a dit qu’il n’était « ni socialiste, ni réaliste ». Mais le journal « les Echos » et la presse économique sans compter « Le Monde » et « Libération », ont souligné qu’il s’agit d’un programme bien « ancré à gauche ». A la précédente étape de la rédaction du projet socialiste, la droite n’avait pas hésité à dire qu’il s’agissait d’un « retour à 1981 ». Cette fois-ci ne peut-on dire qu’il s’agit d’un retour à la révolution bolchévique ? Il le faudrait pour que chacun tienne sa place dans le jeu de rôle. De toute façon personne ne risque rien à raconter n’importe quoi. Car personne n’a de mémoire, personne ne compare à rien, personne ne tient compte d’aucun évènement récent. Tout est dans l’affiche. Quelques exemples.

Mémoire ? Allons bon, quoi encore ? Question : pourquoi faire moins qu’hier quand on veut faire plus ? C'est ce qu'explique un des rédacteurs du projet socialiste, le secrétaire national à l'économie du PS Michel Sapin, cité par l'Humanité : "les Français savent très bien qu'on ne peut pas promettre autant aujourd'hui qu'en 2007 et encore moins qu'en c_dazin-22002." Exemple. Le programme de Jospin prévoyait 700 000 emplois jeunes dont 300 000 dans le privé. Il n’en réalisa « que » 350 000 dans le public. Dès lors, comment une priorité donnée à la jeunesse, à supposer que cette mesure y corresponde, conduit à proposer 50 000 emplois de moins que ce qui fut fait il y a dix ans et 400 000 de moins que ce qui fut promis alors ? Comparaison. Le Parti de Gauche propose le salaire maximum de un à vingt dans toutes les entreprises, depuis deux ans. A toutes les occasions j’en rappelle l’idée dans les médias qui m’accueillent. Le PS la reprend. Fort bien. Du coup toute la presse chiffre la mesure et cherche des exemples. C’est bon pour nous. Le mot d’ordre avancera dans les esprits. Les socialistes ne pourront plus s’en dégager. Et qui boit la mer doit aussi digérer les poissons. Mais pourquoi le PS réserve-t-il cette mesure aux seules entreprises où l’Etat est actionnaire ? Pourquoi pas à toutes les autres ? En quoi le scandale des sur-rémunérations et son impact global sur le partage de la richesse produite en entreprise est-il limité aux seules entreprises semi publiques ?

Pour nous, avec le salaire maximum, la question posée n’est pas de punir ou de stigmatiser en faisant des exemples. Il est question d’organiser un  nouveau modèle de partage de la richesse et un  nouveau modèle vertueux de ce partage dans chaque entreprise. Cet objectif n’est pas servi avec une mesure qui ne s’appliquerait qu’à 57 entreprises sur les 3 millions que compte le pays et qui n’emploient que 7 % du total des salariés. Comment accepter que sous un gouvernement de gauche 93 % des salariés continuent de travailler dans des entreprises soumises à l'arbitraire patronal en matière de hauts salaires ? En quoi cette discrimination est-elle socialiste ?

Pourquoi le PS renonce-t-il à augmenter le SMIC ? Qu’est-ce que ce simple "rattrapage du SMIC que la droite a déconnecté de la hausse des prix". Il ne s'agit donc pas d'une augmentation véritable du pouvoir d'achat du SMIC au-delà de l'inflation ? C'est un double recul pour le PS. Encore une question de mémoire. D’abord par rapport au texte issu de sa convention thématique de 2010 sur le "nouveau modèle de développement". Celui-ci prévoyait « la revalorisation du SMIC » comme « levier fort ». Le recul est encore plus important par rapport au projet socialiste pour 2007 qui affirmait : « nous porterons le SMIC au moins à 1500 Euros bruts le plus tôt possible dans la législature ». Mais qui se souvient de quoi que ce soit ? Pas les médias qui traitent de ce programme en tous cas. Ils n’ont rien vu, rien comparé.

Pourquoi le texte du programme du PS est-il si timide sur la précarité ? Pourquoi se contente-t-il d’une simple modulation des exonérations de cotisations en cas de "recours abusif aux contrats précaires". C’est combien un recours «c_dazin-3 abusif » ? Qui l’évalue ? Avec cette mesure les entreprises pourront continuer à développer la précarité en payant un peu plus ! Et rien n'est prévu non plus pour les 800 000 précaires de la fonction publique. Ils ne sont pas abusifs ceux-là ? Là encore le programme du PS est en recul par rapport au projet socialiste pour 2007. Celui-ci affirmait beaucoup plus clairement son opposition à la précarité : « Pour lutter contre la précarité, nous réaffirmerons la primauté du CDI sur toute autre forme de contrat de travail. »

Ca ne s’arrange pas avec la question des licenciements boursiers. Le nouveau programme donne moins que la loi Jospin en 2002 dite de « modernisation sociale ». Le PS propose en effet seulement de "renchérir" les licenciements boursiers. Mais sans les interdire, ni donner aux salariés de nouveaux moyens pour reprendre leur entreprise en coopérative.
De même, il n’y a rien sur le temps de travail. Le PS se contente d'annuler la défiscalisation des heures supplémentaires. Mais sans revenir sur les mesures de la droite qui flexibilisent le temps de travail. Le projet PS ne comporte par exemple aucune mesure contre le temps partiel contraint, les horaires fractionnés et autres. Le silence du PS sur la réduction du temps de travail est là encore un double recul. Le texte issu de la convention nationale organisée en 2010 proposait de « revenir sur les dispositifs ayant dégradé les 35h et sur la remise en cause du repos dominical ». Et le projet socialiste pour 2007 prévoyait d’aller plus loin encore: « Nous relancerons la négociation sur le temps de travail, pour étendre le bénéfice des 35 heures, avec création d’emplois, à tous les salariés. Si la négociation n’aboutit pas, la loi interviendra. »

Ce qui ne me parait pas réaliste, c’est que le PS déduise de l’injection de 25 milliards de dépenses nouvelles une croissance de 2,5% de la richesse produite. Comment cela se fera-t-il ? Alors même que le pacte de compétitivité adopté par l’Union Européenne ne donnera aucun entrainement venant de l’extérieur ? Ce qui ne me parait pas réaliste c’est ce que le programme du PS ne dise mot de ce que ferait un gouvernement PS si, au vu de son programme les agences de notations s’attaquaient à notre pays et si le système bancaire l’attaquait ! Nous avons procédé à l’inverse en commençant nos travaux sur notre programme par le forum « gouverner face aux banques ». Croire que la question ne se posera pas dans la nouvelle Europe du pacte de compétitivité et du Fmi est un angélisme au dessus des moyens de notre pays. Surtout quand on annonce une croissance à 2,5% que les narquois diront peu probable dans ce contexte et avec ce programme.

Ce qui n’est pas réaliste non plus c’est de promettre toutes sortes de choses qui ne sont pas autorisées par le traité de Lisbonne. Et comme le programme du PS ne propose aucune remise en cause du cadre actuel de l'Union européenne ces propositions sur l'Europe n'ont donc aucune crédibilité. Humour de situation, le PS propose de "changer d'Europe". Sympa. C’était le titre des listes du Front de Gauche pour les élections européennes de 2009 …  Récapitulons ces impossibilités :
Il y a d’abord cet "emprunts européens pour financer les investissements du futur". Une idée nouvelle proposée par Jacques Delors il y a quinze ans. Mais le traité impose au budget européen d’être équilibré (article 310 TFUE). La création de nouvelles ressources propres de l’Union serait soumise à l’unanimité à 27 du Conseil puis à la ratification dans chaque Etat (article 311 TFUE) ! On a vu comment cela s’est passé pour mettre en place le fond de stabilisation financière face à la crise. Aucun gouvernement social démocrate n’en a profité pour proposer un tel emprunt.

Le programme du PS propose également une "taxation des transactions financières au sein de l'Union". Bon pourquoi pas. Mais cette proposition est contradictoire avec l'article 63 TFUE qui dit : « toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les Etats membres et entre les Etats membres et les pays tiers sont interdites. » Une taxation étant clairement c_dazin-4considérée par l'UE comme une restriction, elle est impossible sans remettre en cause les traités. Même situation pour cette "augmentation des droits de douane au niveau européen sur les produits ne respectant pas les normes internationales en matière sociale, sanitaire ou environnementale." Le traité de Lisbonne ne permet aucune restriction au libre échange et prône « la suppression des obstacles au commerce international » (article 21 TUE et 206 TFUE). Le Traité affirme même que l’Europe doit non seulement contribuer à la « suppression des restrictions aux échanges » mais aussi « aux investissements directs étrangers, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres ». « Et autres » : cela veut dire qu’il est impossible d’imposer des règles sociales ou écologiques aux importations et aux investissements étrangers. Cette proposition du PS est d'autant plus impraticable à mettre en œuvre sans changement institutionnel que la politique commerciale est une politique exclusive de l’Union sur laquelle la Commission a la haute main. Et que penser de cette idée de l’"adoption d'une assiette commune et d'un taux minimal de l'impôt sur les sociétés". Qu’est ce que ce taux minimal ? Ce n’est pas le même pour tous ? C’est juste un seuil en dessous duquel on ne pourrait aller ? Donc le dumping continuerait au-delà ? Comment cette mesure s’articule-t-elle avec la différenciation des taux prévue par ailleurs selon qu’une entreprise réinvestit ou distribue ses bénéfices ? Quoiqu’il en soit, rapportée a l’échelle de l’Europe, cette idée d’un tel taux commun est rendue impossible par le traité de Lisbonne, aux articles 113 et 114 TFUE qui exigent l'unanimité des 27 pour toute mesure dans ce domaine et rendent impraticable l’harmonisation fiscale.

Je me suis arrêté sur une mesure particulière. Celle qui concerne l’énergie. Certes il n’est rien dit à ce sujet sur la place du nucléaire en Europe. Pourtant nous sommes la région la plus nucléarisée du monde avec cinquante huit réacteurs. Sans doute ce silence est-il à mettre en rapport avec la timidité du programme sur ce sujet en France même. Elevé au niveau européen cela donne la rédaction suivante. "Donnons vie aux coopérations renforcées, proposons les contours d'un groupe pionnier adossé à la France et à l'Allemagne, autour d'objectifs précis"" … construction avec les pays qui le voudront, dons le cadre d'une coopération renforcée permise par les traités actuels d'une communauté européenne des énergies ". Donc il s’agit bien d’agir dans le cadre du traité existant. C’est écrit en toutes lettres. Mais alors le texte du PS ignore visiblement le contenu précis de ce traité. Il fait comme s’il suffisait de le décider pour que cela se fasse. Ce n’est pas du tout le cas. En effet celui-ci conditionne le lancement d’une coopération renforcée à l’accord de la Commission européenne. Celle-ci est libre de l’accepter ou pas. Puis après cela il faut encore réunir l’unanimité des 27 pays au Conseil pour l’autoriser. C’est l’article 329 TFUE. Une coopération renforcée n’est enfin possible qu’avec au moins 9 Etats participants. Et encore tout ceci n’est-il possible que dans le mandat explicite de « réaliser des objectifs de l’Union ». Il se trouve que développer un service public de l’énergie n’en fait pas partie. Ajoutons que ces coopérations renforcées ne doivent créer aucune distorsion de concurrence.c_dazin-5 C’est l’article 20 TUE. Toutes ces conditions rendent donc d’un intérêt très limité et d’une faisabilité encore plus aléatoire une coopération renforcée dans ce domaine de l’énergie. Et tout autant pour "poursuivre des objectifs pionniers" par rapport à ce que fait aujourd'hui l'Union Européenne ! Bref ce survol permet de comprendre que dans le domaine même qu’évoque le texte du programme du PS, c'est-à-dire l’action au niveau européen, les propositions ne sont tout simplement pas réalisables. A moins de remettre en cause le carcan du traité et de réclamer des mesures d’opt-out pour la France. Mais là, c’est ce que réclame le programme partagé du Front de Gauche. La cohérence est de son côté.

Le sentiment de travail vite et mal bouclé que laissent de telles approximations se confirme quand on découvre quelques bourdes particulièrement mal venues. Ainsi de cette étrange référence au "pays millénaire" que serait la France. Ce vocabulaire est étranger à la culture républicaine du socialisme français. Il correspond au contraire à la conception Sarkozyste d'une continuité française remontant à Clovis. La France de l’an 1010 ! Ca va pas la tête ? Pour la gauche au contraire, c'est la rupture révolutionnaire qui fait sens et pas une continuité mythique et millénaire depuis l'ancien régime. Mais ce n’est pas le pire.
C’est à propos d’immigration que le PS déraille totalement. Il n’hésite pas à proposer pour les immigrés "un contrat d'accueil et d'intégration, en faisant porter un effort majeur sur la maîtrise de la langue et la compréhension des droits et devoirs républicains". On se pince ! Cauchemar ! En effet ce contrat existe déjà. Et il porte d'ailleurs très exactement le même nom de "contrat d'accueil et d'intégration" ! Il a été créé par la loi Sarkozy sur l'immigration du 24 juillet 2006. Son objet est d'ailleurs aussi le même puisqu'il porte principalement sur l'apprentissage de la langue et le respect de droits et devoirs. Pour savoir ce qu’il faut en penser je renvoie notamment à la critique qu’avait alors exprimée les groupes parlementaires socialistes notamment celui du Sénat où je me trouvais alors.

N’empêche, il me faut le temps d’arpenter tout le texte du PS et celui de lire ce que les commissions et groupes du Parti de gauche analyseront. Car ce n’est pas rien que ce document. C’est à partir de lui que nous pouvons commencer le débat public à gauche. Un débat sans procès d’intention et sans a priori. Une discussion rationnelle qui s’appuie sur des faits et des comparaisons de programme à programme. De telle sorte que le suffrage populaire fixe le centre de gravité de l’action de gauche. A condition bien sûr que le texte soit stable et non remis en cause sans cesse. Ainsi la présentation par Jérome Cahuzac d’un autre plan de réforme des finances publiques le jour de l’annonce du programme du PS lui-même n’augure guère de cette stabilité. Ni l’information selon laquelle ce serait là une "boite à outils"  dans laquelle chaque candidat à la primaire viendrait « prendre selon ses besoins » et « fixer ses priorités ».

Je crois que beaucoup de monde s’est posé la question de savoir pourquoi Claude Guéant s’est exprimé d’une manière aussi provocatrice à propos des musulmans. Croit-il ce qu’il dit ? Pense-t-il qu’il s’agit d’une stratégie payante alors même qu’elle accentue toutes les tensions de la société, ridiculise le parti majoritaire et accroit ses divisions ? C’est c_dazin-6tellement « trop » ! Mais précisément parce qu’il s’agit d’une incroyable provocation et d’une authentique incitation à la haine de l’autre, il faut dépasser le niveau de la seule indignation et argumenter. Contre les brumes du fanatisme et de la philosophie des caniveaux, la lumière de la raison. Toute la manœuvre d’un Guéant est de faire passer pour une évidence ce qui est en réalité l’équivalent d’un pur préjugé sans fondement et sans horizon. Guéant pratique la tactique de la boule puante dans la poche du voisin. Donc affirme-t-il, il y aurait trop de musulmans puisque pour lui "l'accroissement du nombre de fidèles de cette religion, un certain nombre de comportements, posent problème".

Argument ? Il n’y en a pas. Certes, mais il a donné un chiffre : dix millions ! Un français sur six ! Colossal ! Mais quand bien même ! Quel problème cela pose-t-il ? En quoi le fait qu’il y ait des musulmans dans telle ou telle quantité est-il un problème ? En quoi consiste ce problème ? S’il y en a un, une fois qu’on aura dit lequel, peut-on en étendre la prémisse ? N’y aurait-il pas trop de catholiques en France ? Si l’on se souvient de leurs exactions contre les minorités religieuses dans l’histoire la question mérite d’être posée, non ? Voyez Guéant. C’est un catholique pratiquant. N’y-a-t-il pas trop de Guéant en France ? En tous cas n’y en-t-il pas davantage que la paix civile peut en supporter ? A moins qu’il y ait trop de protestants ? Après tout n’ont-ils pas provoqué des décennies de guerre religieuse par leur refus d’admettre la vraie religion ? Ne sont-ils pas aujourd’hui totalement dominés par les sectes évangélistes qui nous saoulent encore davantage ? D’aucun opinent qu’il y a trop de mécréants, trop de païens, trop d’indifférents à la religion et que delà se déduit la perte des repères qui affectent la société.

La liste des questions stupides qui prolongent celle de monsieur Guéant est longue. Je connais des gens qui considèrent qu’il y a bien trop de blonds aux yeux bleus dans notre pays, ce qui lui donne un air nordique qui ne correspond pas à ses racines méditerranéennes. Une de mes connaissances considère à l’inverse que les cheveux noirs et les yeux noirs ne sont guère une référence dans un pays fondé par Clovis parait-il. Sans parler des noirs qui sont étranges depuis tantôt trois siècles sous nos latitudes. Et ne disons rien du nombre  remarquable, dans tous les sens du terme, de jaunes que l’on rencontre à présent, surtout dans le treizième arrondissement de Paris. N’exagèrent-ils pas d’avoir de tels yeux bridés ? Je suppose que si je demande s’il y a trop de juifs chacun comprendra quel point final comporte ce type d’assertion ? Je note donc de nouveau ce que j’ai déjà écrit et ce que je pense. Pour la nouvelle extrême droite les musulmans occupent la place que la génération précédente donnait aux juifs comme figure emblématique du bouc émissaire des malheurs de la société. Mais laissons cela de côté à cet instant. Raisonnons. Justement, c’est l’impasse mentale sur laquelle débouche cette alerte aux "dix millions" qui me préoccupe.

Naturellement il n’y a pas dix millions de musulmans en France. Pour arriver à de tels chiffres le ministère de l'intérieur compte les personnes originaires des pays présumés "musulmans" ou ayant des parents originaires de ces pays. Etant né au Maroc, il y a des chances que je fasse partie des musulmans pour Guéant ! En réalité, les musulmans seraient un peu plus de 2 millions en France, si l'on en croit les calculs de l'Insee et de l'Ined, qui se basent eux, non pas sur l'origine des personnes mais sur les croyances déclarées. Mais quand bien même. Admettons qu’il y en ait dix millions. Et admettons que ce soit un problème comme l’est tout ce qui n’est pas catholique pour des Français du type de Claude Guéant. S’ils sont trop nombreux, oui, que faut-il en faire ? En expulser un certain nombre ? Combien ? A partir de quelle quantité la situation redevient-elle supportable pour monsieur Guéant et ceux qui l’approuvent ? Je ne sais pas. Et monsieur Guéant ne le dit pas. Louis IX, dit Saint louis avait trouvé une solution : bannir les juifs du royaume. Puis Charles VI les avaient expulsés. Tous. C’est bien dommage que monsieur Guéant ne disent pas combien de musulmans sont supportables. Car alors on pourrait se poser des questions pratiques.

Comment expulser des concitoyens du fait de leur religion ? Problème juridique qui mériterait d’être médité par le ministre chargé de faire que force reste à la loi : la peine de bannissement est contraire au droit international en vertu de l'article 15 de la déclaration universelle des droits de l'homme qui garantit le "droit à la nationalité". Donc aucun pays n’acceptera que la France lui déverse dessus dix millions de personnes. Surtout s’ils sont français c'est-à-dire râleurs, gréviculteurs, fainéants au-delà de trente cinq heures, peu doués pour les langues et ainsi de suite comme disent les amis de cocktail mondains de monsieur Guéant.

Mais supposons qu’on trouve preneurs. Ici ou là des pays diraient « donnez, on vous prend vos compatriotes dont vous ne voulez plus ». Allez, zou ! En route ! Allez prier ailleurs, leur dirait monsieur Guéant en levant son verre avec sesc_dazin-7 potes de bar ! Combien de trains, de bateaux et d’avions pour réaliser ce transfert ? Et surtout, qui va payer ? Pas nous, pas nous, disent les amis de bistrot de monsieur Guéant ! Zut ! Il n’y a pas de solutions au problème posé par monsieur Guéant. En fait, si, il y en a une. Convertir les musulmans pour qu’ils ne le soient plus. Voilà la solution. Monsieur Guéant répartirait les musulmans entre les religions qui ne lui posent pas de problèmes et hop, on les convertirait. On pourrait faire comme Louis XIV : des dragonnades. Celui qui ne veut pas se convertir doit accueillir chez lui un soldat chargé de le convertir. Dix millions de nouveaux juifs, protestants et catholiques et même de bouddhistes ! Il n’y aurait plus de problème pour monsieur Guéant. Mais si les musulmans ne veulent pas et si les religions d’accueil n’en veulent pas non plus ? Misère ! Il n’y a pas de solution ! Le problème que pose monsieur Guéant n’a pas de solution ! C’est sa principale caractéristique. Même si on admet l’idée qu’il soulève il n’y pas de solution concrète. Il n’y pas de meilleure preuve qu’en réalité il n’y a tout simplement pas de problème. Ou plus exactement il n’y en a qu’un : monsieur Guéant lui-même. Un Guéant n’est ce pas déjà trop compte tenu de certains comportements qui lui sont propres ?

J’ai eu l’opportunité de participer la semaine passée à deux grandes émissions de télévision. D’abord «mots croisés », animée par Yves Calvi, puis « la semaine critique » de Franz-Olivier Giesbert. Je ne reviens que rarement sur ce blog à propos d’émissions auxquelles j’ai pris part. A quoi bon ? On les a vues, par hasard ou par choix et le contraire va de même. Ensuite on peut les voir ou les revoir, soit dans ma vidéothèque  soit en fouillant sur la toile. Je ne pousse pas à la consommation, d’autant que ces émissions là ont battu leur record d’audience annuel. Que peut-on y ajouter ? Des protestations ? Je n’en ai pas à formuler dans ces deux cas. Des commentaires ? Chacun se sera fait les siens, à mesure qu’il aura suivi ces échanges. Mais les thèmes mis en débat parfois continuent d’agiter ma réflexion après que j’ai quitté le plateau.

De l’émission de Calvi je garde l’image fugace mais bien ancrée d’une Marine Le Pen perdue sitôt qu’elle quitte ses antiennes sur l’immigration. C’est à savoir et à noter. Le dimanche soir, chez Mazerolle sur BFM, elle semblait encore totalement hors de son sujet sitôt qu’il fut question d’économie. Je la voyais fouiller ses fiches comme je l’avais vu faire dans le débat qui nous opposa sur cette même chaine, avant de débiter sans conviction son roman sur les droits de douane à géométrie variable à instaurer aux frontières de la France.

Mais je serai insuffisant si je ne notais pas aussi devant vous un moment du débat qui pourrait revenir et laisser pantois comme le fut Cécile Duflot à cet instant. Je pense à la séquence de « Mots Croisés » où Marine Le Pen affirma, l’air gourmand, que le Front National était écologiste depuis bien aussi longtemps, et même avant, que le parti Les Verts. C’est vrai. C’est un fait établi avec une longue histoire assez glauque. Il nous faut tenir compte de cela. En sachant quoi répondre. Le naturalisme est en effet un courant lié aux origines de la culture de référence de l’extrême droite et même du nazisme. Pour ceux-là, l’inégalité dans l’ordre social a ses racines dans l’état de nature et dans les « lois » de celles-ci. Cette pensée est la réplique à celle des Lumières qui proclamait l’égalité initiale des êtres humains et en déduisit l’universalité de leurs droits. Les penseurs de la contre révolution prétendirent immédiatement appuyer l’existence des inégalités sociales non sur les privilèges mais sur un ordre naturel antérieur à la société politique. Leur refrain : l’égalité est une chimère idéologique dangereuse. Elle n’existe nulle part dans la nature. Au contraire, la loi de la nature c’est la loi du plus fort et son plein exercice garantit un équilibre « naturel ».

C’est la variante naturaliste de « la concurrence libre et non faussée » et de « la main invisible du marché ». Elle en reprend toute la construction. L’ordre social devrait donc rendre compte de cet état de nature et ne pas favoriser artificiellement les faibles et les inférieurs. On connait. Bref les lois de la nature plaideraient pour un ordre social qui s’en déduise et les transpose. Telle est l’écologie d’arrière plan à l’extrême droite. La rupture que l’écologie politique moderne apporte c’est précisément de ne plus faire cette déduction. A l’inverse même, elle ne fait pas de la nature un sujet de l’histoire quand bien même elle cesse d’en faire un pur objet de consommation ou de domination. Notre écologie pense l’interaction entre les êtres humains et la nature. Sa pensée se concentre sur cette interaction plutôt que sur un mythique et réducteur ordre naturel qu’il faudrait étendre à l’ordre social.

S’il en est ainsi c’est du fait du parti pris philosophique matérialiste qui fonde la pensée de gauche. Nature et humanité sont des réalités changeantes en proie à l’histoire. Par exemple, l’air que nous respirons et qui rend la vie c_dazin-8humaine possible est le résultat d’une pollution. Celle des êtres élémentaires des débuts qui inspiraient du carbone et recrachaient de l’oxygène. Je sais combien l’idée d’une histoire de la nature qui relativise notre intuition spontanée d’un ordre naturel immuable peut surprendre. Mais l’idée permet de se familiariser avec le point de vue matérialiste pour qui toute réalité est interaction entre des parties changeantes. Oui, l’histoire et ses rebondissements concernent la nature autant que les êtres humains. Elles ne s’analysent ni séparément ni comme un « en soi ».  Ainsi la nature de la relation entre les humains et leur environnement naturel, son impact global n’est pas la même selon le niveau de développement et la nature des forces productives mises en œuvre par l’humanité. Les chasseurs cueilleurs et les sidérurgistes n’impactent pas de la même façon leur environnement et celui des générations futures. Enfin l’incidence de la prédation humaine doit aussi être analysée en relation avec le nombre de la population globale. L’humanité à cent mille personnes et celle à sept milliards n’interagissent pas avec la nature de la même façon, quoiqu’il en soi de ses forces productives du moment.

Dans ces conditions, il me semble que pour notre écologie politique, le rapport à la nature doit être réaliste. C'est-à-dire qu’il doit se garder d’une illusion dangereuse celle de la transposition d’un ordre qui irait de soi, ordre « naturel » en quelque sorte, et qui nous serait donné de l’extérieur. Ce point de vue est celui de l’extrême droite. Notre écologie est raisonnée en ceci qu’elle situe le problème posé à un autre point de départ. Elle commence avec la conscience d’une nécessité incontournable, celle d’un intérêt général lié à la conservation de l’écosystème qui rend la vie humaine possible. Dans cette approche la liberté humaine reste complète. Son imaginaire social et politique reste libre. Sa mise en œuvre rencontre une condition de faisabilité comme c’est le cas pour toute autre liberté et aptitude. Un point c’est tout. Mais c’est beaucoup. Ignorer la nécessité de protéger l’écosystème dans toutes les décisions que l’on prend est aussi stupide ou inconscient que de s’avancer dans un escalier en décidant de ne tenir aucun compte de la gravité universelle.

Ces réflexions ne sont pas les seules qui m’aient poursuivi après ces deux émissions. Le temps de débat avec les frères Duhamel dans « La semaine critique » de Franz-Olivier Giesbert m’a beaucoup amusé. Le comportement d’Alain Duhamel m’a proprement stupéfait et je ne dois pas être le seul dans ce cas. Mais cette fébrilité assez désordonnée qu’il affichait, et cette condescendance assez surprenante qui le conduisit sur le plateau même à dire que l’émission à laquelle il participait n’était pas de bonne qualité m’ont impressionnés. Il faut comprendre que l’exercice est totalement inhabituel pour de tels hommes. Ce sont eux qui, d’ordinaire, donnent et reprennent la parole, brisent la cohérence du propos des autres en suivant leur seule logique personnelle. Quand il leur faut se soumettre à cet exercice dans la position inverse ils sont totalement désorientés. Toute la situation leur apparait comme elle nous est apparue à nos premiers pas sur de tels plateaux : un odieuse agression humiliante pour l’esprit et l’estime de soi. Mais eux n’auront jamais le temps d’apprendre. D’autant que face à un élu politique leurs préjugés sont d’une violence totale. Elle se conjugue avec un sentiment de toute puissance et de magistère moral qui semblerait insupportable venant de qui que ce soit d’autre. Que ne diraient pas les médiacrates si un élu politique tenait les mêmes propos que ceux d’Alain Duhamel.

Jugez en à partir du livre qu’ont écrit ensemble Patrice et Alain Duhamel. C’est Patrice, assez étonnamment, le plus distancié à l’égard du pouvoir médiatique et des conditions de son exercice. Alain Duhamel au contraire est dans une étrange posture raidie qui donne tous les signes d’un corporatisme de principe.  Voyez comment il apprécie la situation. "Déférence face au pouvoir, relations consanguines avec les politiques…Que n'entend-on dans la bouche de Français qui continuent de se défier, de plus en plus, de la presse !" Loin d’en tirer la moindre remise en cause, Alain Duhamel incrimine la sottise du peuple incapable de faire la différence entre le messager et la nouvelle qu’il porte. "[…] c'est parce qu'ils sont des messagers que les journalistes sont souvent assimilés aux responsables de cette crise et qu'on a tendance à les associer à la classe dirigeante, à les regarder comme appartenant au clan des puissants".

Cette approche condescendante entraine un tour de passe passe supplémentaire : celui de faire croire à un journaliste pur « messager », neutre et impartial. Dés lors, ce qu’il dit ne serait jamais une injonction ou bien une opinion parmi d’autres, mais une vérité objective et quasi indiscutable. Je n’exagère pas. L’arrogance d’un tel point de vue lui donne pour ainsi dire un caractère totalitaire. Car ce n’est pas le fait qu’une personne soit sure de son fait et de son raisonnement qui pose problème. Tous les points de vue raisonnés ont leur place dans l’analyse d’une situation. Ce qui n’est pas acceptable c’est qu’un point de vue s’auto-proclame seul possible et de surcroit se drape dans un argument d’autorité qui le soustrait au débat. Il est clair que dans une telle posture, le mépris du peuple ajouté à l’auto satisfaction et au corporatisme forment un mélange détonnant. En a-t-il conscience ? Je crains que non. Car sinon comment aurait-il osé écrire ce qui suit et que j’ai lu sur le plateau, à propos du référendum de 2005 : "il a été reproché à l'ensemble des éditorialistes français ou presque de "rouler", pour ainsi dire comme un seul homme, en faveur du oui, alors qu'une majorité de Français s'apprêtait à dire non […] ce que personne n'a osé dire à propos de cette question […] c'est que l'opinion avait tout bonnement tort." Tout le reste des propos des deux frères Duhamel est empreint peu ou prou du même esprit de caste. Tout le mal vient des autres, du peuple rebaptisé « opinion » et des « politiques » présentés comme une catégorie globale. Jusqu’au point où Patrice Duhamel rend ces « politiques » responsables de la raréfaction quasi absolue des espaces de débats politiques à la télévision.  Incroyable mais il a osé ceci : "l'un des autres éléments […] qui alimente le climat de suspicion  généralisé, c'est l'absence de grandes confrontations politiques à la télévision ou à la radio, parce que la plupart des dirigeants politiques s'y refusent, les jugeant trop risquées". Tenez vous le pour dit : s’il n’y a pas de débats politiques à la télévision c’est parce que les responsables politiques ne veulent pas débattre !


229 commentaires à “N’y a-t-il pas trop de Guéant en France?”
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  1. jean ai marre dit :

    @ Jean Luc Mélenchon :
    " Du programme socialiste le Parti de gauche a dit qu’il n’était « ni socialiste, ni réaliste »'

    Le programme est fait d'ajout de mots les uns derrière les autres. Il n'a aucune consistance.

    Il suffirait que EELV et le Front de Gauche unifié (PC, P G, NPA, FASE, Alter, etc...) s'unisent pour permettre de présenter un candidat commun et voila le PS et Sarko qui vont se faire laver les pieds. Absents au second tour.
    Seuls en présence : la Marine et le Front de Gauche.
    Moi, je prends les paris... si on fait le travail.
    Vive le Front de Gauche.

  2. redline69 dit :

    Et les PS ils disent quoi sur la retraite ?
    Visiblement ce programme n'est qu'un ramassis d'âneries.
    Il est également marquant que les socialistes ont décidé d'abandonner la lutte pour le confort tranquille du FMI et de l'Europe libérale. C'est triste et j'appelle les socialistes à réfléchir car entre un Sarkozy et un DSK il n'y a que l'épaisseur d'une feuille de cigarette.

  3. Merci pour ce premier et rapide éclairage du programme du PS.
    Il suffit de voir et écouter le discours de François Hollande pour être convaincu que ce parti n'est pas le nôtre !
    A la suite d'une réunion, hier soir, donc avant cette publication, nous avons deux grands points de discussion:
    1 - Il nous faut avoir, hormis les (si bienvenues (en ce qui me concerne) réflexions de JL Mélenchon, et Delapierre et Corbière et Billard et Corinne...) des argumentaires, tenant en 1 page et 5 points maximum, sur les grands sujets !
    2 - avoir une position sur notre œcuménisme quant aux multiples collectifs qui se créent, pour les meilleures raisons du monde, mais qui, de fait, profitent tous au PS, qui y adhère, sans jamais agir, et qui font des doublons avec les grandes actions nationales.
    Nous avons un CN samedi-dimanche, j'espère que ce type de préoccupation va atteindre nos têtes (d'ordinaire, bien) pensantes.
    Merci
    A bientôt mes camarades et amis.
    Merci Jean Luc

  4. Henri-Georges NATON dit :

    Sur Guéant j'ai la conviction qu'il ne fait pas de bourde mais prépare tranquillement la fusion avec le FN... Ne sous-estimer pas les convictions d'extrême droite de certains...
    Plutôt Hitler que le Front Populaire disait on en un certain temps... Nous sommes à plutôt Le Pen que la Gauche... Dans l'esprit de certains oligarques cet adage est conforme à leur maintient au vrai pouvoir...

  5. Gerando dit :

    Bravo pour votre souci de trouver des contre-arguments aux déclarations d'un Guéant ou d'une Marine Le Pen sur l'écologie, qui ont parfois de quoi laisser sidéré, mais ne peuvent pour autant être traités et combattus par le seul recours à l'indignation morale, comme trop souvent.

  6. Les " mesurettes " du PS sont dérisoires et pitoyables. Il ne manque plus que DSK pour défendre une partie d'entre elles (pas toutes, ça serait trop révolutionnaire...), pour voir achever le virage à droite d'un parti idéologiquement à la dérive. Le Front de Gauche a un boulevard devant lui. Un seul mot d'ordre pour réussir : l'unité !

  7. De Schutter J. dit :

    J'ai beaucoup aimé ce billet teinté d'ironie.
    La liste des questions stupides est également d'un humour efficace.
    Quant aux citations des Duhamel, il n'y a guère d'équivoque : la suprématie évidente des médias, à la précise antinomie de chacun des mots de leur ouvrage, a ce double effet qu'elle discrédite totalement les frérots, mais qu'elle laisse à penser que le monde médiatique n'a probablement pas conscience, ni de son implication concrète dans la vie politique, ni que l'introspection est une forme de sagesse qu'il lui faudrait un jour exercer. Laisser à l'arbitraire médiatique la responsabilité de civiliser les peuples et de les faire s'intéresser au monde politique, autrement que par l'objectivité pure, c'est se heurter indubitablement au totalitarisme et au marché de la pensée. Reste à déterminer s'il vaut mieux étatiser ou non les différents organes de flux d'informations... C'est une question complexe, cependant qu'en observant le caractère statique du panel de "maisons" médiatiques, ce serait se fourvoyer que de penser que libéralisée, tous les courants idéologiques seront représentés. Cette situation se buterait à l'oligarchie que vous, Monsieur Mélenchon, savez si bien dénoncer. Observons à l'inverse qu'on se risque à d'autres difficultés à étatiser nos usines à papiers. Eh bien oui, ce totalitarisme pourrait prendre davantage d'ampleur dans les mains du pouvoir. Pensée unique, dérives xénophobes... je ne vous apprends rien. Une solution à l'horizon ? Certainement aucune qui ne soit empreinte de risques, mais comme à la manière de l'Etat-Providence chéri qui s'ingère dans l'économie quand il y a, par exemple, des dérives sociales, pourquoi le pouvoir ne donnerait-il pas les moyens aux idées naissantes d'envahir les ondes ? Assurer la représentativité, voilà, entre autres, un moyen d'assurer la pluralité et de casser le carcan idéologique dans lequel on voudrait nous enfermer.

  8. Yalfeuaulac dit :

    Ça va être dur les soirs du premier tour de la présidentielle et des législatives, quand Pierre Laurent se précipitera pour présenter son hommage et sa soumission à Martine ou DSK

    A moins que:

    1/ Jean-Luc Mélenchon soit le candidat d'un large front dépassant le cartel électoral du FdG, condition essentielle pour qu'il soit en tête au 1° tour

    2/un maximum de candidats du même front soient en tête de la gauche aux législatives et que le ralliement prévisible du PCF n'empêche pas la constitution d'un groupe parlementaire suffisamment puissant pour imposer un vrai programme antilibéral, en phase (FASE?) avec un puissant mouvement social

    Sinon, c'est le FN à coup sûr, allié à la droite de Guéant, Hortefeux et Cie en 2017 et peut-être même avant

  9. Marcailloux dit :

    La tonalité de ce billet contraste avec beaucoup de précédents. De forme plus humoristique, il me semble plus porteur d'adhésions aux propos exprimés.que ne le sont des termes par trop virulents qui peuvent choquer.
    Nous ne sommes pas en guerre civile.
    Cependant, deux objections,
    - l'une concernant le PS avec sa proposition de "contrat d'accueil et d'intégration, en faisant porter un effort majeur sur la maîtrise de la langue et la compréhension des droits et devoirs républicains".créé par la loi Sarkozy sur l'immigration du 24 juillet 2006.
    En effet il y a de quoi se "pincer" lorsque l'on imagine le nombre d'experts, énarques de tous poils, avocats et professeurs en tous genres qui se bousculent pour participer au festin électoral puis aux agapes ministérielles.
    On a là le pressentiment ou l'intuition d'une armée de "pillards"plus motivés par les postes à obtenir que par la mise en œuvre d'un programme réellement socialiste.
    Une relecture attentive par un comité de 3 ou 4 spécialistes ne peut en aucun cas laisser passer de telles bourdes. Ça vous discrédite un parti en deux coups de cuillère à pot.
    - l'autre concernant la " petite phrase" de C. Guéant sur les musulmans.
    Telle qu'elle a été présentée à la télé, les réactions me semblent tout a fait justifiées.
    Or, quand on écoute l'ensemble des propos du ministre, l'outrance me parait moins évidente, et ne voyez pas là une défense quelconque d"un personnage qui se distingue régulièrement par des déclarations "limites et provocatrices".
    Simplement, attention de ne pas se précipiter dans la dénonciation à tous crins de tel ou tel propos extraits de leur contexte et de leur intégralité. Si l'on accepte de jouer ce jeu, alors il ne faut pas ensuite s'offusquer d'en être victime.

  10. Roland011 dit :

    jean ai marre dit: 6 avril 2011 à 16h09
    Il suffirait que EELV et le Front de Gauche unifié

    Ouais ! Mais pour moi ce ne peut être un rêve ! Il me semble irréaliste.
    Pour une partie des verts comme du PS (les militants ou sympathisants) sans doute, Mais, mais mais, il faudrait qu’ils acceptent de se dépasser sur les questions économiques, ce qui pour la plupart d’entre eux et quasiment de l’irréel, penser la mise en cause du capitalisme ? Vous n’y pensez pas ! ça a toujours raté voir les régimes idoines. Introduire un chouiia de Marx, wouah !

    EELV : hétéroclite alliance de « contre-nature » de droite a centre gauche, Ya du boulot, voir les dernières cantonales, pas très encourageant (même si sans doute souhaitable pour partie)

  11. COLLONGEMaddy dit :

    Comme à l'accoutumée, je me suis régalée de voir l'art et la manière de Jean-Luc pour décortiquer, analyser tant le programme du P.S. que les âneries de Monsieur GUEANT et ses passages sur les plateaux. Si la situation n'était pas aussi triste pour le plus grand nombre de Français, on pourrait rire à satiété de l'humour pratiquée dans cet article. Seulement, après la tranche de rire, il faut revenir à la réalité, et souhaiter qu'enfin, en 2012, le Front de Gauche sorte victorieux pour que le peuple de France soit de nouveau heureux et fier de son appartenance.

  12. jean ai marre dit :

    @ 10 Roland011,
    ''Ouais ! Mais pour moi ce ne peut être un rêve ! Il me semble irréaliste.'

    Vous connaissez : " Ils ne savaient pas que c'était impossible, c'est pour ça qu'ils l'ont fait "

    Il va y avoir une grande déception dans les rangs des EELV. Pour eux le PS fait de l'écologie un simple habillage. Pas de transformation sur le fond de la crise énergétique.Prendre l'argent sur les bénéfices des compagnies pétrolières c'est espérer que ces sociétés vont encore se développer, et créer des nuisances écologiques.
    Le PS semble renoncer à la sortie du tout nucléaire et Pierre Baupin (EELV) dit :''ce projet manque d'ambition"
    Si nous faisons le travail d'information, de communication, le Front de Gauche est au second tour Chiche...

  13. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - JLM

    "Mais pourquoi le PS réserve-t-il cette mesure (écart des salaires de 1 à 20) aux seules entreprises où l’Etat est actionnaire ?"

    Ben té pardi parce-que ce sont des socialistes en peau de lapin.
    Ils n'osent pas, et n'oseront jamais, s'attaquer au CAC 40 et au système "libéral".
    Et cette mesurette qui le démontre mieux que jamais est la bienvenue, ce sera clair pour tout le monde désormais...

  14. lilou dit :

    @Yalfeuaulac.
    Si P. Laurent a cette attitude je déchirerai ma carte du PCF dans la seconde où il commettra cette folie. Je l'ai déja écrit sur ce blog le Front de Gauche est la rédemption du PCF, s'il venait à le trahir il ne s'en relèvera pas. Le déclin du PCF est du à sa compromission avec le PS et sa droitisation. Si les dirigeants du PCF ne l'ont pas compris qu'ils aillent vendre des figues sur les marchés. En attendant cassont les pieds des dirigeants du NPA pour qu'ils acceptent une alliance pour les présidentielles, beaucoup de leurs militants l'ont déja compris.

  15. Julio dit :

    Pour revenir sur l'émission avec Alain Duhamel, opiner veux bien dire donner son opinion, son sentiment. Le sens opiner du chef (ou du bonnet) est une expression familiaire qui fait référence au professeur de la Sorbone qui donnait leur avis en levant leur bonnet.
    Dans tout cela ce qui est très signifiant c'est que pour Alain Duhamel donner son opinion revient à accepter l'avis qui prévaut. Un belle exemple d'esprit critique pour un journaliste.

  16. redline69 dit :

    Le programme du PS livré brut n'emportera pas les foules tellement il parait cheap ! Comme toujours je m'interroge sur le fait que les militants PS soit assez retirés de se qui se prépare dans leur dos.
    On aura tout le temps de gratter le programme du PS pour essayer d'y trouver une mesurette sociale tellement en arrière fond se profil la défense des banquiers, de l'Europe et du FMI.
    Ceci dit en passant le programme de Jospin avait une autre classe (mon avis).
    Derrière tout çà, nous avons certes un programme de Front de gauche ambitieux et clair (tout l'inverse du PS).
    Mais notre problème est d'ordre organisationnel. En effet la gauche de la gauche et ses ténors a encore du mal à se grouper sous la bannière du FdG.
    Petite nouvelle ! Mr Pierre Laurent aurait dit sur une radio ou dans la presse que le PCF aurait aucun mal à soutenir le candidat du Front de gauche ! Bonne nouvelle et je le rassure Jean-Luc Mélenchon n'est pas du style à courir aux ministère de l'intérieur pour faire valider des votes de FdG sur sa composante politique ! Au contraire il se sent investi d'une représentation de 3 mouvement politique et il serait donc l'interface de candidature.
    Bien entendu, cette présentation reste encore un peu flou et l'Union que tous nous souhaitons pourrait malheureusement être brouillé par des candidats "malheureux" et manipulés par le PS pour nuire au FdG.
    Ce soir devant le programme ridicule que propose le PS ! le FdG peut se préparer à aller à la bataille des programme avec des propositions beaucoup plus ambitieuses.
    La force sera dans l'Union ou ne sera pour personne!

  17. JMS dit :

    Compte tenu de l'actualité, des évolutions si destructrices et si rapide de notre société, de la vacuité complète et absolue du discours journalistique, je voulais simplement vous dire comme je me languis après vos notes qui tardent.
    Merci et courage

  18. denis dit :

    Bon, cette fois c'est sur avec EELV et tous les partis de gauche sans le PS qui n'en est plus un nous serons au second tour, tient bon la barre Camarade

  19. Cathar dit :

    "Contre les brumes du fanatisme et de la philosophie des caniveaux, la lumière de la raison."
    Tout Jean-Luc Mélenchon résumé dans cette phrase...

  20. Air One dit :

    Décevant, le programme du parti socialiste, mais pas étonnant.
    En parlant de débat, je conseille à tous sur le site regards.fr le débat de qualité entre Olivier Besancenot et JL Mélenchon, très interessant même si on comprend que le NPA n'est pas prêt de rallier le Front de Gauche, ce qui est selon moi une erreur.
    Quant aux frères Duhamel, gageons qu'Acrimed fera une revue de détails de cette émission au scalpel.

    P.S : petite rectification pour le forum Libération à Rennes, j'ai réservé ma place, le débat ne se tiendra pas au Triangle comme indiqué dans l'Agenda, mais au TNB (Théâtre National de Bretagne).

  21. manoel dit :

    L'UMP s'est plantée en essayant de séduire l'électorat du FN, ce qui aboutit au renforcement de ce "parti", et les socialistes sont en train de se planter en essayant de séduire l'électorat situé à leur droite, ce qui aboutira finalement à un renforcement supplémentaire du FN.

  22. citoyenne21 dit :

    Et le programme partagé, chiffré de préférence, il sera opérationnel quand ?

  23. francis dit :

    Cette nouvelle note nous éclaire encore avec raison.
    Je m'y attelais après une impression recto-verso évitant de trop la surligner pour la proposer à la lecture d'autres curieux, les idées doivent pouvoir circuler pour mieux résonner. Mais voilà que ce soir 6/04 20H France Inter accueille J. Généreux et si les thèmes abordés n'étaient pas ceux de cette note, il a eu l'occasion d'exposer les idées du Front de Gauche. J.L. Mélenchon a son alter-égo à n'en pas douter. Et il emporte la conviction, belle voix, presque rieur, le contradicteur trop peu loquace semblait d'ailleurs lui-même par moments acquis aux raisonnements mais ne pouvait encore franchir le pas! C'était très réussi.
    Cette intermède radiophonique avant de reprendre la lecture de la note illustre en tout cas la nécessité d'un dialoque où la clarté et le concret puissent s'imposer. Qu'un débat public à gauche commence effectivement. Que chacun se frotte à l'alternative possible que tant de bobards empêchent d'être visible, lisible.
    Et bravo encore pour le décryptage de ce Guéant qui divise, scarifie le corps social, alors que la devise est si belle et qu'elle doit être portée le plus haut possible chaque jour par chacun.Et bienvenue à J.L.Mélenchon qui vient bientôt à la Réunion (1793 pour le nom de l'île, des soubresauts, et un livre qui en parle L'affaire de l'esclave Furcy de Mohammed Aïssaoui qui fait honneur lui par cet ouvrage à la devise de la République)

  24. thierryjay93 dit :

    Du Projet socialiste, il est historique car pour la première fois dans l’histoire de la gauche, ce projet est conservateur. En effet, sauf rares exceptions, ce projet ne présente aucune avancée significative :
    - Rien sur le pouvoir d’achat : le peuple continuera à se serrer la ceinture.
    - Aucun progrès social n’est annoncé : c’est du passé.
    - Aucune ambition en matière de service public : les laudateurs de la casse des services publics peuvent tranquillement continuer leur travail.
    - L’écologie n’est qu’à peine évoquée par politesse.
    - La politique fiscale, la seule un peu audacieuse, n’est évoquée que dans la perspective d’une politique budgétaire rigoureuse sans perspective réelle d’une amélioration significative de la Fonction publique.
    - Aucune perspective de politique industrielle rompant avec la logique productiviste.
    - Absence d’ambition européenne et aucune mise en cause du dogme libérale : vive le Traité de Lisbonne et la concurrence libre et non faussée.
    - La politique étrangère est oubliée : les dérives du Sarkozysme ne seront pas corrigées puisqu’à l’évidence le PS entérine l’Otan, l’institutionnalisation des G8 et G20, la prééminence du FMI.
    Quand on pense aux très nombreux experts qui gravitent autour du PS, aux innombrables forums thématiques organisés ces dernières années, notamment par Joffrin (qui se félicite du projet du PS, ne faites pas l’étonné !) pour, disaient-ils, redonner un nouveau contenu idéologique de la gauche socialiste, le résultat est tout simplement consternant.

    De notre côté, s’il est important de populariser les principaux axes du programme partagé, il est tout aussi important d’expliquer inlassablement la faisabilité de ce programme tant par rapport aux marchés financiers (stratégie à l’égard des banques, des agences de notations et des marchés financiers), à l’Europe (stratégie monétaire en restant dans l’Euro, stratégie à l’égard de nos partenaires de l’UE tout en s’écartant du Traité de Lisbonne).

  25. Nicolas B. dit :

    Ce soir sur France 3, devinez quoi, le programme du PS est le thème de l'émission. J'espère que celui du Front de Gauche aura la même considération, ce qui m'étonnerait beaucoup. je ne sais pas si un PC ou un PG est invité pour débattre, il y a Clémentine Autain, j'espère qu'elle sera pertinente et mettra ne lumière les faiblesses européennes de ce programme.

  26. Mimosa dit :

    Cette note tombe à pic et je salue la critque raisonnée et argumentée des propositions du PS. Cest fou ce que cela fait du bien car pour moi qui ne prendra pas la peine de lire leur projet, les arguments sont précis, pointus et clairs. Mr Mélenchon ne tombe pas dans le dénigrement vil et la critique facile mais au contraire explique au regard de ce que le Front de gauche envisage comme projet.
    ensuite, je le dis : je trouve que depuis le mois de janvier, vous avez changé. Vous ne réagissez plus aux provocations, êtes percutant sans être en colère et vraiment, vous écouter ou vous voir est un pur moment pour l esprit.
    Je vous lis depuis quelques semaines et je crois que je vais voter pour vous d'abord parce que vous êtes le seul à poster des notes qui ne sont pas des slogans ou des postures. Avec vous, on réfléchit. Et quand je vois des commentaires vindicatifs, je me dis que vos détracteurs vous servent ! À bientot, continuez!

  27. Dodo30 dit :

    Pour une fois je donne raison à Copé. En vertu de quoi en dehors de toute élection un parti aurait communication des listes électorales pour organiser une consultation interne? Que vont devenir les fichiers utilisés? Quelle future magouille en perspective? Pourquoi ne pas communiquer ce fichier à d'autres? Au FN par exemple s'il souhaite organiser une primaire entre le père et la fille?

  28. Lucien dit :

    Problème
    J’aime beaucoup ce que fait Emmanuel Todd, Je guette ses publications et ses apparitions médiatiques comme je guette celles de Jean-Luc Mélenchon, dont je ne suis pas le seul, je l’ai remarqué, à avoir noté la valeur – à mille lieues de ce qui se fait dans le reste du paysage politique.
    Aussi, quand j’ai entendu Todd qualifier de gugusse Mélenchon, le 30 mars sur une radio, je me suis vraiment interrogé, et je continue.
    Le fait est que l’un et l’autre ont un point commun, celui d’exprimer leurs idées sans fioritures, ce dont on peut être choqué si on ne juge pas que l’urgence du temps rend indispensable de clarifier (non simplifier) les débats.
    Gugusse ne me choque donc pas. Mais je n’en vois pas l’origine.
    Un vieux contentieux entre eux ? Ils sont au-dessus de ça...
    Mais alors quoi ? Todd évoque vaguement la Chine, sans précision car ce n’est pas la question posée par le journaliste.
    Si Jean-Luc a une explication, et que ça l’intéresse de la donner, moi ça éclairera ma lanterne.

  29. manoel dit :

    Jean Michel Ribes vient de dire sur france 3 que la culture sert à cotériser les souffrances des petits, moi je pense que ça doit aider à voir clair, et que derrière, malgré les monstrueuses manoeuvres économiques et autres des puissants de ce monde, il y a quand-même moyen de réfléchir sur l'avenir de l'Humanité.

  30. SAUVAT Bernard dit :

    Je trouve très bon ce propos, très clair, très ferme et d'autant plus percutant qu'il est écrit dans un style calme et tranquille, sans agressivité excessive et inutile (voire potentiellement nuisible). Je suis impatient de lire une analyse plus détaillée, voire un tableau comparatif des projets du Front de Gauche et du PS qui fera ressortir qui des 2 partis nous avons à soutenir, qui des 2 peut redonner espoir aux plus démunis et confiance en l'idée de fraternité.
    Ce projet du PS semble n'avoir pour ambition que de proposer timidement un Sarkosisme atténué. Il paraît bien creux et vraiment pas contraignant.
    Quant au lyrisme et au style ampoulé de son texte de présentation, lu sur Médiapart, je m'étonne que ses auteurs n'en aient pas perçu tout le ridicule avant publication. Ces gens paraissent complètement déconnectés, c'est inquiétant, vraiment. Qu'ont-ils fait depuis 2007?

  31. Philippe R. dit :

    Merci M. Mélenchon de nous faire sentir véritablement citoyen par le simple éclairage et décryptage de toutes ces informations.
    Je partage totalement le commentaire de Mimosa et vous exorte à porter sur la table le vrai débat d'idées afin que chaque citoyen électeur se forge sa propre opinion nourrie des différentes sensibilités.
    Ouvrir les yeux du plus de monde possible dans quel monde nous vivons et vers lequel nous nous laissons conduire.
    Ce sera la seule facon de rassembler le plus largement possible au delà de toutes les alliances politiques possibles.
    D'ailleurs tout cet intérêt qui se focalise sur votre personne et ce que vous représentez comme valeurs pourrait rendre plus facile ce rassemblement tant souhaité

  32. Thalasrum dit :

    Certes les propos de M.Guéant sont proprement scandaleux, tout comme l'auto-satisfaction des médias absolument permanente, qui leur permet de décider ce qui est primordial et ce qui ne l'est pas. Ainsi, les 40 ans de l'appel des 343 salopes a été totalement éclipsé, alors que l'égalité hommes-femmes concerne autrement plus de monde que le débat sur la laïcité !

  33. marc dit :

    @lucien 28

    Je partage avec vous l'admiration pour Emmanuel Todd et j'ai été interloqué par ses propos.
    En fait, en tant que militants antilibéraux nous avons besoin des analyses et points de vue de grands intellectuels (Todd, Onfray, Hessel, etc).
    Et ce n'est une affaire d'individualités, dans des associations comme ATTAC, l'obstination avec laquelle certains défendent l'Euro coûte que coûte laisse dubitatif.
    Dès que ces grands penseurs ou intellectuels font irruption dans la sphère politique ils déraillent.
    En fait tout se passe comme si ces grands intellectuels faisaient partie d'une classe (caste ?) zombie, qui n'a pas encore définitivement renoncé, au fond d'elle-même, à s'entendre avec la classe dominante sur le dos des opprimés.
    Ces gens là ont côtoyé ce qu'ils considèrent à tort comme "les élites" (en fait des oligarques) et n'arrivent pas à se résoudre à leur disgrâce idéologique. Ils en nourrissent une mélancolie pathétique.
    Ils sont les La Fayette d'aujourd'hui !
    Une preuve supplémentaire que ce sont les peuples qui font l'histoire, laquelle reste une affaire purement concrète.

  34. Delbrayelle Gilbert dit :

    Surprenant que Jean-Luc Mélenchon soit invité au pot de départ de Chabot ! ;-)
    On ne sait pas quel sort lui est réservé à 21h25 ? Duplex ? Débat avec Mosco et Borloo ?

  35. Louis st O dit :

    Bonjour à tous
    @ JLM
    Merci pour votre billet.
    Si, comme je le souhaite, vous étiez désigné, comme le représentant du Front de Gauche pour la présidentielle, il faudrait que vous démissionnez de la Coprésidence du Parti de Gauche, afin de représenter tous les partis ralliés aux idées du FdG.
    Et puis, ça fera tellement plaisir à Olivier, qui répète sans arrêt qu’il ne faut pas que ce soit un président de parti qui représente le FdG.

    33 @marc
    « dans des associations comme ATTAC, l'obstination avec laquelle certains défendent l'Euro coûte que coûte laisse dubitatif. »

    Je crois que tu fais une grosse erreur, comme le font d’ailleurs les journalistes en disant que le Front de Gauche veut sortir le l’Euro (mais eux, le font exprès). NON nous voulons sortir du traité de Lisbonne, pas de l’Euro.

  36. Meligh dit :

    J'ai trouvé aussi Duhamel odieux à cette émission. Tentant sans arrêt de se faire passer pour la pauvre victime. C'est sur qu'à son âge - à 70 ans il pourrait prendre sa retraite et laisser la place à des jeunes, nom de dieu, même s'il a l’honnêteté de ne pas toucher sa retraite (c'est au moins autant de faux panache) - et avec ces joues roses on aurait presque envie de lui donner raison. Cette homme c'est perdu dans l'idéal de son métier, croyant lui même l'avoir atteint, puisqu'il est censé prêcher la bonne parole contre "l'opinion publique" qui dès lors qu'elle le contredit à tort. C'est un peu court et trop facile comme analyse pour le rejet du TCE. Tout comme rejeter la faute sur les politiques de l'absence de débat politique.
    Le parti socialiste et son programme ne vaut pas vraiment le détour. Surtout si ce n'est qu'une façade pour faire plaisir aux électeurs, mais si le futur candidat s'en fout... un savant mélange de poudre aux yeux et de poudre de perlimpinpin. Mais "très à gauche" pour la plupart des journaux...

  37. ydaho dit :

    EELV ? C'est pas ce groupe politique qui se dit a gauche, prêt a ne pas présenter de candidats en 2012 (dit-on) s'il fait une bonne alliance avec le P.S. ? Et qui appelle de ses "vœux" un certain Nicolas Hulot a se présenter a des primaires en son sein ? Ce même Nicolas Hulot qui a, en son temps, appelé a voter N.S. ?
    ça promet...

  38. Louis st O dit :

    Que faut il attendre d’un Duhamel, qui à été Giscardien en son temps, puis partisan de tous les hommes au pouvoir au fil du temps.
    C’est vrai qu’il a eu un instant de bravoure, quand il a dit qu’il voterait Bayrou lors d’une émission (je crois que c’est avec Chabot), ce qui a permis de l’éjecté de la Télé… pour un temps… puisqu’il revient, mais c’est vrai que maintenant, il est devenu Sarkozyste.
    Comment appelle-t-on un homme qui change d’avis et d’idées en fonction du pouvoir en place et de ses intérêts ? Ne soyons pas trop sévère avec lui, si nous arrivons au pouvoir, il viendra nous défendre et dire qu’il a toujours été d’accord avec nos idées…
    ... Non décidément, je ne voudrais pas qu’il nous rejoigne.

  39. redline69 dit :

    Nicolas Hulot sera envoyé chez les verts pour en torpiller le message social. sa proximité avec Sarkozy finira par faire exploser les verts. De plus il est le pendant de DSK chez le PS car il a été placé par Sarkozy là où il est.
    La caractéristique de ses deux partis (vert et PS) c'est de n'avoir que des gueules à proposer ! En effet, ils n'ont aucune mesure, aucun début de programme ou les français retrouveraient un peu de démocratie et de représentation à l'assemblée nationale.
    L'alternative à ses trublions reste le Front de Gauche.

  40. ydaho dit :

    Hulot président ?... ça aurait de la "gueule"... TF1 terrassant le FMI... (ou vice versa). On est vraiment tombé plus que bas ! m'enfin. C'est du fond du trou qu'on rebondit le mieux !
    Oui, il y a décidément trop de G. dans ce pays ! Et ils nous "aspirent" vers le bas.

  41. Christophe Thill dit :

    Le problème n'est pas tellement qu'il y ait trop de cons, de racistes ou de Guéant en France. Le problème est que nous avons un gouvernement qui leur confie des postes de pouvoir.

  42. Alain44 dit :

    En attendant "A vous de juger" parlons du nucléaire; je ne sais rien, mais je demande qu'on m'explique!Le nucléaire, c'est vraiment le grand mensonge. Je me souviens avoir regardé sur une chaine du satellite un sujet sur Tchernobyl ou les physiciens contestataires nous expliquaient que c'était tout le combustible contenu dans le réacteur qui avait explosé et avait été projeté dans l'atmosphère à très haute altitude. Tandis que les autorités expliquent que seulement 15% a explosé avec le couvercle, il resterait 85% au fond du trou bouché par du sable, étonnant non et sans refroidissement? Ces mêmes physiciens montraient que l'incendie avait été exagéré, ce que montraient les images prises à l'intérieur. Donc bien que très radioactif tout cet amas de ferraille ne représente plus guère de danger et la connivence entre l'AIEA et les lobbys du nucléaire est de mise pour minimiser ce qui c'est échappé réellement du réacteur. Qu'en pensez-vous? Je fais ce rapprochement avec les difficultés que rencontrent les Japonais pour refroidir les barres à combustible, les retirer,etc... il ne suffira pas de déposer un couvercle en béton dessus. Quand on pense que la surface contaminée de Tchernobyl représente le 1/4 de la France, je pense que la sortie du tout nucléaire du PS est bien timorée et qu'une grosse discussion sur notre avenir énergétique et nos modes de consommations devient urgente.

  43. Christian 78 dit :

    a Louis st O

    En effet jean Luc Mélenchon pourrai facilement quitter la tête du PG, cela montrerai de la bonne volonté face au NPA et ça coute pas grand chose les symboles !
    Et que le FG s'ouvre a la FASE dès que possible.
    Enfin, si EELV ne présente pas de candidat (thèse de Dani le pas rouge) ou Hulot, c'est un fantastique appel d'air vers le FG, qu'il le fasse ! Par contre si c'est Eva Joly son caractère plus a gauche peux faire rester beaucoup d'écologiste de gauche a la remorque du PS.
    Les prochaines mois vont être cruciaux. Par contre j'ai entendu parler d'une rencontre Jean-Luc Mélenchon et LO quelqu'un a des infos, c'est intéressant cela
    Vive le Front de Gauche.

  44. Achelle dit :

    @ J-L M
    Merci encore une fois pour cet excellent billet, longtemps attendu.

    Démissionner de la co-présidence du PG si vous êtes finalement le candidat du FdG pour 2012, c'est peut-être risqué (pour vous, pour le PG ?), mais ça aurait vraiment de la gueule. Entre autre cela forcerait Besancenot à prendre ses responsabilités, ça mettrait le pied à l'étrier à Martine Billard. Enfin, je dis ça vu de très loin, cette idée est assez brillante !
    En plus, on dirait presque que cette co-présidence a été prévue pour...

    bon courage pour la suite, et continuez à faire du travail intellectuel et politique de fond

  45. trebor dit :

    Dans l'audiovisuel public, certains mots jusque là grossiers deviennent des thèmes de chronique.
    Ce jour là sur France Culture, c'était le mot "larbin"

  46. Louis st O dit :

    EELV ? Lors de la fusion des verts et de Europe Ecologie, j’avais dis sur ce même blog, lors d’un billet précédent que c’était une union contre nature.
    En effet, je ne met pas dans le même panier, les verts, que je trouve plutôt à gauche et EE, plutôt à droite, enfin Daniel Cohn-Bendit pour DSK (n’a-t-il pas proposé de se désister au premier tour pour DSK et n’a-t-il pas dit le jour de la fusion, en parlant de son nouveau parti, EE et non EE les Verts, et quand on lui faisait remarquer cette erreur, n’a-t-il pas dit que la mention « les verts » allait disparaître dans très peu de temps) et d’autre part Hulot qui lui n’a pas hésité à demander à voter Sarkozy.
    Donc, si on doit attendre, quelque chose de ce parti, ce serait seulement l’aile Gauche, c'est-à-dire « les verts » qui pourrait éventuellement, se rapprocher de nous.
    Même si, pour l’instant, Cécile Duflot, qui (lors de l’émission « mots croisés » à « opiné du chef » sur tout ce que disait Jean-Luc Mélenchon, et a rajouté, « qu’elle aussi défend comme le FdG une 6ième république ». Ce n'est pas encore le grand soir, mais il y a de l'espoir.

  47. redline69 dit :

    bonjour
    Je souhaite qu'on accélère l'arrivée de la Fase au sein du FdG. Je comprends pas le retard ? Jean-Luc Mélenchon peut il y revenir.
    D'autre part, il parait assez formidable que l'on demande à Jean-Luc Mélenchon de quitter le PG pour "piloter" la ferrari du FdG ! En effet le FdG est une union de valeur qui passe au dessus des 3 partis qu'elle représente. Le candidat du FdG est par définition le catalyseur de toute la vrai gauche de rassemblement sans préférence et sans passe droit. Si un électeur veut voter en 2012 pour le FdG ont lui demande pas d'abandonner son parti, mais au contraire de lui donner des pouvoirs supplémentaires par l'union.
    A votre avis le PCF à t il perdu ou gagné à rester avec le FdG ?

  48. Matérialiste dit :

    Je suis bien content de lire tout ce passage sur le matérialisme, et sur son opposition stricte au naturalisme (particulièrement au mythe de la "loi du plus fort devant être appliquée à la société humaine").
    Je sais que Jean-Luc Mélenchon est un littéraire, mais je suis sûr que sa curiosité scientifique l'incitera à lire les écrits de matérialistes radicaux, comme par exemple ceux de Richard Dawkins, tels que "Le gène égoïste" (ne vous laissez pas abuser par le titre, la thèse soutenue n'est en aucun cas que les humains ont un gène de l'égoïsme). Ces lectures donnent un point de vue concret et inattaquable sur la nature de l'être humain, c'est-à-dire ce qu'elle pourrait être, et ce qu'elle n'est absolument pas.
    Je crois deviner que Jean-Luc Mélenchon appartient à un courant de croyance de type agnostique. Si je le souligne c'est pour mieux saluer la distance qu'il prend avec ses croyances, et son refus strict d'en faire étalage publiquement, et sa neutralité dans les débats, et son soutien acharné aux principes de laïcité.

  49. Sylvain dit :

    Bonjour,

    Dans les médias, il y a un truc que j'avais noté, c'est la phrase de fin de journal de Claire Chazal, c'est un truc du genre : Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité ce samedi...
    Je trouve que ça fait définitif : c'est comme ça et pas autrement, il n'y avait pas d'alternative à la liste des sujets traités ni à la façon de les traiter...

    A+

  50. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    Je ne sais pas s'il y a trop de Guéant, mais il y a trop de pauvres en centre ville apparemment. Si vous avez une vieille voiture, vous ne pourrez plus y rouler. Si vous avez un 4X4 flambant neuf ? On n'en sait rien...
    On cherche a écarter les "pauvres" du centre ville, sur quelque chose n'ayant aucun intérêt écologique. Ne plus rouler en centre ville ? Polluons donc les campagnes, l'air y est encore frais... Prenons les transports en commun ? A ce prix là...

    Pourquoi on ne développe pas ce genre de projet ?


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