22avr 11

Dom Tom, Parti Communiste Réunionnais, autonomie énergétique

À la Réunion, l’Europe détruit aussi !

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V oici quelques lignes rédigées à La Réunion, au terme de mon séjour sur place. Il s’agit d’un peu plus que d’une carte postale, on s’en doute. Mais c’est encore du matériau brut, mis en forme juste avant de décrocher pour de bon, en congé. 

 

C’est mon troisième séjour dans l’île de la Réunion. C’est chaque fois le même vertige de la distance, du faible décalage horaire qui rend tout plus simple et fluide. Puis, sur place, c’est le choc de toutes ces différences dans le cadre si familier des enseignes, pancartes, signalisation communes à tous les départements français. J’ai tout de même ce pincement au cœur de regret que tout soit si uniformisé d’un bout à l’autre de cette planète que j’ai finalement pas mal parcouru. Cet aéroport, cette enseigne agressive, cette forme, cette couleur : ce pourrait être n’importe où ailleurs autant qu’ici. Je sais que ce ne sont pas seulement les choses qui ont été standardisées. C’est leur usage et pour finir ce sont leurs utilisateurs. Ce monde-là nous a uniformisés. Le dedans est sans cesse sous la pression d’être conforme au dehors.

La première fois j’y vins comme ministre de l’enseignement professionnel. J’en garde un souvenir précis. Pas seulement du fait de l’enchantement que me procure toujours un lieu où je séjourne pour la première fois. Il faut dire qu’à cette occasion-là, on avait fait fort. Un survol en hélicoptère pour rejoindre le sud de l’île m’avait frappé au ventre. On ne sort pas indemne d’avoir survolé un volcan. Il s’y ajoutait l’émotion de trouver la France si loin de l’hexagone et je ne veux pas le cacher. Je parle de la France pour désigner notre langue et notre usage républicain. Car pour le reste je suis bien capable de voir au premier coup d’œil quel incroyable mélange de cultures et de styles se noue sur ce territoire. Je n’en ressens que mieux la République qui les rassemble. On me trouvera sentimental. Je ne m’en cache pas. Mais après tout, mes émotions valent bien celles que nous infligent, à longueur d’années, les communautaristes de tous poils avec leurs névroses identitaires.

A l’époque, j’avais aussi trouvé sur place, dans un lycée professionnel, un exemple de méthodes pédagogiques spécialement remarquable. J’en ai fait ensuite cent fois le récit comme d’un modèle. L’exemple illustre la thèse selon laquelle il n’y a pas de contradiction entre l’enseignement professionnel et l’émancipation culturelle des élèves que cet enseignement accueille. Tout le contraire. Là, on avait organisé un cours rassemblant plusieurs disciplines autour de la réalisation de sculptures métalliques géantes. La difficulté venait de ce que ce parcours s’adressait à une classe d’élèves absentéistes. En fait la sculpture métallique géante n’était pas le problème mais la solution. Ce fut un succès total. La qualification professionnelle fut acquise dans le domaine concerné. Celui de la métallerie, si mes souvenirs sont bons. L’intérêt de l’affaire est que les jeunes avaient été conduits à réaliser leur apprentissage à travers un projet en apparence purement culturel. Le secret pédagogique de la démarche est que la réalisation de l’œuvre mettait en jeu des dizaines de compétences qui une fois réunies font une qualification professionnelle. Résistance des matériaux, soudures, stabilité, peinture, autant de disciplines professionnelles, tout cela était appelé à la rescousse pour construire l’œuvre. Mais avant cela il avait fallu avoir l’idée de l’œuvre à construire. C’est pourquoi avaient été organisées des visites d’exposition. Elles furent d’abord subies par les élèves avant d’être réclamées et attendues avec une impatience digne d’une classe de Beaux-Arts. L’absentéisme a cessé dans cette classe et le taux de réussite à l’examen dépassa les 80 %. Ce fut pour moi une éblouissante vérification de l’idée que je me faisais au sujet du lien entre apprentissage technique concrets et cultures considérées comme abstraites. La leçon vaut toujours.

La seconde fois je vins à la Réunion en campagne pour le congrès du Mans. J’y perdis mon temps. Les mœurs socialistes du lieu en matière de vote interne, à cette époque, étaient un mix très acide entre les pratiques métropolitaines des faces de pierre socialistes de la Haute Vienne et des voyous de la fédération de l’Hérault. Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui. Mal reçu, maltraité, je ne me réjouis que d’y avoir connu des hommes et des femmes qui depuis, m’ont suivi dans la création du Parti de Gauche. C’est à cette occasion que je fis la connaissance de Jean-Hugues Savigny, ami plein de finesse et d’élégance, qui est depuis adjoint au maire de la commune de La Possession où se tenait ma réunion publique. Et de quelques autres têtes dures et courageuses. Lors de ce second voyage, je fus reçu par Paul Vergès qui présidait alors la Région. Les dirigeants socialistes locaux de l’époque hurlèrent. Leur anti-communisme était déjà pitoyable. Il les a conduits à faire perdre la région à la gauche en 2010.

Car les donneurs de leçons du PS métropolitain qui me harcèlent sur « ce-que-fera-deuxième-tour-sinon-perdre-la-gauche » se gardent bien de dire ce qu’ils ont fait ici. Ils se sont maintenus au deuxième tour en dépit de leurs vingt points de retard. Bien sûr, ils ont fait passer la droite. Exactement la manœuvre qu’ils ont tentée partout où ils l’ont pu avec leur supplétif d’Europe-Ecologie-Les-Verts dans les départements à direction Front de Gauche en métropole. Ici, ils ont eu le dernier mot. Cette violence sectaire permet de comprendre du coup la difficulté pour constituer un bloc majoritaire autour de la gauche ici. Et donc les arrangements déroutant auxquels il faut recourir pour repousser l’UMP. Je ne dis pas que cela me convienne. Je veux faire mieux que de donner des leçons. Je constate donc lucidement quels sont les enchaînements qui conduisent aux situations que j’observe. Comme celle de ce conseil général où socialistes et communistes dirigent en alliance avec un groupe de droite dissident.

J’en étais à cette première prise de contact avec Paul Vergès. Elle commença une relation qui s’est entretenue depuis sur un plan personnel davantage que strictement politique. On pense ce que l’on veut de Paul Vergès, sauf qu’il n’y aurait pas à apprendre de lui. Tant pis pour ceux qui passent à côté. De ce premier contact je repartis avec l’idée d’avoir rencontré un visionnaire dont le niveau de réflexion dépassait de loin toutes les maigres intrigues dont j’avais été régalé sur place jusqu’au moment où je l’ai eu rencontré. Ce sentiment ne s’est pas démenti lorsqu’il vint avec Elie Hoarau me visiter au siège du Parti de Gauche. Cette fois-là, mes centres d’intérêt n’étaient plus les mêmes. Il nous présenta le tableau du plan d’autonomie énergétique de l’île qu’il avait lancé avant que les socialistes lui aient fait perdre sa présidence. Depuis la droite a tout stoppé, tout arrêté. Les projets, notamment tous ceux en vue de conquérir l’autonomie énergétique de l’île, meurent à petit feu.

L’autonomie énergétique est le centre d’intérêt de mon séjour à La Réunion. Le contact avec Vergès et ses équipes ne s’est plus interrompu sur ce thème. Au parlement européen je siège à un fauteuil de distance d’Elie Hoarau le secrétaire général du PCR. Il en résulte une facilité et une familiarité du dialogue que seule forge la pratique fastidieuse de ce soi-disant Parlement. Bref, ces circonstances et cette histoire m’ont rapproché d’un terrain qui certes reste à dix mille kilomètres de ma station de métro, bien sûr, mais se trouve bien moins distant que d’autres avec lequel je n’ai pas encore construit de centre d’intérêt.

Le plus grand résultat qu’apporte l’objectif de la conquête de l‘autonomie énergétique, pour une économie insulaire, c’est la dynamique globale qu’elle engendre. D’abord, chacun prend conscience de l’impact environnemental du mode de production de l’énergie. C’est la sortie de l’irresponsabilité écologique. Ensuite, c’est une prise de conscience de l’état de dépendance dans lequel nous sommes en ce qui concerne l’accès aux matières premières dont nous avons besoin pour produire notre énergie quotidienne. Le gaz, le pétrole, et l’uranium aussi ne se trouvent pas en France.  Cette dépendance est cause de violences et de guerres un jour ou l’autre, que ce soit avec des fournisseurs rebelles ou avec des concurrents trop rudes. La guerre d’Afghanistan n’a pas d’autres causes. Ces deux prises de conscience sont indispensables pour être un citoyen éclairé à l’heure où il faut choisir une politique avec son bulletin de vote. 

Mais il y a davantage. La quête de l’autonomie énergétique déclenche une course à la recherche théorique ou technique qui est un volant d’entraînement pour la société, sa jeunesse et son niveau de qualification. Des millions d’emplois socialement utiles et écologiquement urgents sont à la clef. Ici à La Réunion, la seule mise en branle du programme de développement du photovoltaïque a permis de créer mille deux cent emplois de solaristes. Le record d’équipement individuel en chauffe-eau solaire est battu sur ce petit territoire et le plafond fixé par EDF est pulvérisé. Il faut se représenter cette affaire dans sa dynamique. Les emplois créés orientent la formation de la main d’œuvre à venir. Les gens formés développent une capacité d’innovation et d’adaptation qui est un moteur de progrès technique qui se déploie ensuite comme en réseau d’un compartiment d’activité à un autre. 

On peut même affirmer que la sensibilité ainsi engendrée vers un ordre de solutions techniques, oriente l’imaginaire dans d’autres domaines. Et en tout cas dans tous ceux qui touchent à la question si stratégique de la production de l’énergie. Ici, on brûle la bagasse, déchets de l’industrie de la canne à sucre, pour alimenter les centrales thermiques. Le plan de la Région présidée par Paul Vergès prévoyait aussi l’installation d’une centrale de production d’électricité exploitant la différence de température entre l’eau de surface et celle des profondeurs. Et l’installation d’une machine convertissant en électricité l’énergie mécanique de la houle. Tout cela aujourd’hui est en panne. Ou au ralenti. J’espère être là quand sera lancé la machine expérimentale qui tire partie des écarts de température de l’eau de mer. La DCN va la construire à Saint-Nazaire. Je me demande pourquoi elle est construite à Saint-Nazaire et pas ici. La ressource intellectuelle est disponible. Il y a l’université et l’IUT. Les seules qui soient francophones et de ce niveau à six mille kilomètres à la ronde. La ressource technique s’y trouve aussi. Pourvoir à ce qui manquerait serait un robuste moteur local de progrès collectif. Installer les centres de recherche et de réalisation sur place, c’est accumuler un savoir et un savoir-faire qui pourraient être un capital scientifique et technique de longue durée et de longue portée. Toute la zone a besoin de ces savoirs et de ces techniques. Un territoire isolé passerait ainsi aux avant-postes des techniques de notre temps. Voilà les enjeux : l’autonomie énergétique et la relocalisation de sa production et une locomotive du progrès humain. Cette argumentation va être au cœur de notre programme de planification écologique.  

Sur place, j’ai eu l’occasion de multiplier les rencontres avec des élus et des dirigeants communistes. Je connaissais plusieurs d’entre eux. J’en ai découvert plusieurs autres. Ce sont des personnalités que l’on gagne à connaître pour comprendre leur capacité à influencer la société réunionnaise. La place du mouvement communiste dans l’histoire de l’île est singulière. Elle appartient à cette histoire d’une façon consubstantielle. Le mouvement communiste réunionnais est issu d’une histoire du mouvement ouvrier local. Car il y a eu tôt un mouvement ouvrier. Son développement est surplombé par tous les souvenirs des rebonds de l’histoire de l’esclavage. Dans le récit métropolitain, la question de l’esclavage apparaît sous une forme assez réductrice. Il n’est que rarement tenu compte de la lutte des esclaves eux-mêmes. Le marronnage n’y trouve pas la place qui est la sienne. Un peu comme si la fin de l’occupation nazie en métropole pouvait être comprise sans les maquis, quand bien même le rapport de force était-il tout à fait disproportionné, et que la société toute entière fut loin de s’y joindre.

L’histoire locale n’a que quatre cent ans. Mais seulement cent cinquante ans sans esclavage. D’une façon ou d’une autre cette histoire travaille le présent. Comme celle des conditions de l’arrivée des vagues de migrations plus ou moins contraintes qui formèrent le peuple ouvrier local. Quand un parti se confond avec l’histoire, quand il en fait fond, sa difficulté est d’être à la fois une partie de l’électorat tout en affichant l’intention d’incarner le peuple et le pays tout entier. A l’échelle d’une île, c’est une tension extrême. Et cela demande une imagination stratégique qui doit faire réfléchir. Je me suis senti en phase avec l’idée d’une sortie par le haut du confinement électoral que vit le PCR. Je parle ici de cette stratégie des projets. Identifier un parti à un projet d’intérêt général, qui parle à toute la société et qui la mobilise, du type de celui du programme d’autonomie énergétique.  

J’ai dit que Paul Vergés est une figure qui parle à toute la gauche française. Je n’ignore rien des polémiques qu’il peut susciter sur place. Il va toujours ainsi d’un personnage au puissant charisme. Mais ce qui compte, par delà nos appréciations sur un homme, c’est aussi ce qu’il apporte au bien de toute la société. Ceux qui ne le voient pas à propos de Paul Vergès passent à côté d’une grande source de l’identité réunionnaise. J’ai dit que je venais vers lui comme vers un « maître à penser ». Cela m’a aussitôt valu quelques ricanements et transcriptions exagérées. Comme on le sait, la scène médiatique ne supporte que l’idolâtrie ou la haine. De cette façon j’ai été affublé, jusque dans les commentaires de ce blog, de « jospinolâtrie » ou de « mitterrandolâtrie », à l’unique motif que je refuse d’entrer dans les bilans univoques et simplistes qui sont faits de l’action de la gauche à ces périodes. Il en va de même ici, à propos de mon attitude respectueuse à l’égard de Paul Vergès.

Comme on ne peut imaginer de motifs plus nobles à un homme politique, il se dit et s’écrit que j’agis par intérêt électoral. Comme s’il y avait besoin de cette preuve pour comprendre qu’en effet je ne suis pas venu ici sans me préoccuper également de préparer aussi efficacement que possible la campagne présidentielle et législative ! Mais je n’ai jamais cru que ce serait une question de marques d’estime faites à l’un ou l’autre. Ni une affaire de séduction. Je suis sans illusion sur les motifs qui conduiront où non le PCR à décider de prendre place ou non dans le rassemblement que propose le Front de Gauche. Le PCR ne se dispose pas en fonction des relations personnelles de son fondateur. D’autre part, j’ai déjà eu un avant-goût de la violence des rejets mutuels qui se cultivent sur place, dans l’autre gauche. Au total, c’est un raisonnement et des programmes qui feront la décision de chacun. Je ne sais pas de quel poids peuvent peser mes arguments et les risques qu’implique le fait de les suivre. Mais j’aurais fait mon devoir. Advienne que pourra.  

J’ai commencé une relation détendue et fraternelle avec Yvan Hoarau le secrétaire de la CGT-R et j’ai l’intention de continuer à le consulter à l’avenir. Car le mouvement social est à l’image de la société réunionnaise. Il en est l’aile marchante très avancée. J’y constate un sens des responsabilités qui rend plus angoissant l’appel qui est adressé à tous ceux qui le consultent. Tous m’ont parlé de l’impasse du modèle social actuel. Tous m’ont parlé d’une société épuisée par la pauvreté et le chômage (presque 50% de la population active est au chômage). La discussion avec les jeunes m’a permis de prendre la mesure des frustrations immenses qui couvent. Personne ne pourra dire qu’il n’a pas été prévenu ! Le volcan social gronde. Spécialement parmi les jeunes qui sont ici, en proportion, très nombreux et très mal traités. Fou qui l’oublie. 

Mon point de départ ici encore, c’est mon mandat de député européen. Car autant je dis du mal des institutions européennes et de la politique qu’elles mènent autant je suis attaché à exercer mon mandat, dans la vision que je m’en fais, celle d’un représentant du peuple. Il ne s’agit pas seulement d’écouter. Il faut informer. Travail gigantesque. Le pire est que les gens ne croient pas ce qu’on leur apprend. Aussi incroyable que cela paraisse. Dans les discussions et les rencontres, j’ai donc fait revenir cette dimension de la réalité. Il est vrai qu’ici la politique européenne aura des conséquences particulièrement violentes. Si la Réunion est une zone ultra-périphérique de l’Union européenne, le modèle du centre ne varie pas pour autant. Ici comme partout c’est celui du libre-échange et de la concurrence libre et non faussée. Pour la Réunion, cela veut dire la destruction de toute production locale et le retour au modèle de l’économie de comptoir.

La culture de la canne et l’exploitation de ses produits sont menacés de mort par l’organisation communautaire du marché du sucre. Tout le monde devine qu’il va être libéralisé c'est-à-dire ouvert à tous vents.  Non seulement toute l’activité économique qui va avec est menacée mais aussi les 20 % de l’électricité locale produite avec la combustion de la bagasse. Et tout ça pourquoi ? Pour quelques centimes, et même moins, d’économie dans l’agro-alimentaire. Tout cela parce que dans les grands marchandages de l’OMC, cette institution destructrice, les pays européens Allemagne en tête, sont prêts à toutes les concessions à propos des produits agricoles en échange de facilités pour leurs produits industriels. L’Union européenne ce n’est que cela. Mais qui nous oblige à supporter sans broncher la destruction de toutes les opportunités que présente l’existence de la Réunion pour nous, Français et progressistes européens ?

Ce samedi, le PS français organise un rassemblement autour de lui avec les représentants des différents partis progressistes de l'Outre Mer français. Tous auront l'occasion de sentir l'intérêt de se retrouver. Pourquoi ne l'ont-il pas fait de leur propre initiative? J'ironiserai volontiers sur cette assemblée générale autour du suzerain qui dans chaque DOM et chaque TOM dispose d'un détachement local qui a programmé la disparition de tout ce qui l'entoure et qui n'est pas lui. Je ne crois pas que ce soit la meilleure ruse pour contenir les fédérations du PS que de se lier à son candidat à l'élection présidentielle. C'est selon moi un raisonnement à courte vue qui ne tient aucun compte des faits comme ceux que l'on a pu observer aux élections régionales à la Réunion ou aux cantonales dans le Val de Marne. Mais ce n'est pas le plus problématique. J'attends avec intérêt de lire comment le PS va faire croire qu'il concilie son allégeance toujours renouvelée au Traité de Lisbonne et les exigences du développement endogène des "territoires ultra périphériques" de l'union européenne. Le PS de La Réunion a déjà répondu: "le développement endogène est un concept fumeux". C'est noté ! Mais quelle est l'alternative? L'économie de comptoir. C'est le seul avenir européen promis aux DOM et TOM.


216 commentaires à “À la Réunion, l’Europe détruit aussi !”
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  1. jean ai marre dit :

    @ Jean-luc Mélenchon,
    Belle carte postale
    La France n'a pas de fil conducteur politique, d'objectif à atteindre.
    Comment voulez vous que les citoyens aient une espérance ?

  2. Thalasrum dit :

    Il est intéressant de voir que ce que vous décrivez pour la Réunion s'applique en grande partie aussi pour la Guadeloupe, avec quelques nuances en raison des milliers de kilomètres, mais aussi de l'Histoire. Le grondement social a eu lieu en 2009, mais les résultats sont toujours aussi imperceptibles et les tensions sociales toujours aussi fortes !
    Pour l'enseignement, votre description dans l'enseignement professionnel s'applique aussi à l'enseignement général, mais la démarche de projet que vous vantez, et qui fonctionne, pose comme pré-requis, la liberté pédagogique des enseignants dans le cadre des programmes nationaux, non d'appliquer un socle commun de compétences et autres bidules inutiles !

  3. n dit :

    L'histoire locale n'a que 400 ans, ça veut dire quoi, qu'il n'y avait pas d'humains avant ?
    Sarko ayant dit assez de bêtises sur l'Afrique et l'histoire, il serait prudent de péciser...merci.

  4. Fonzie dit :

    @n
    La Réunion (anciennement Mascareigne, puis Bourbon) est habitée depuis le milieu du XVIIè siècle. C’est vrai que ça fait un tout petit peu plus de 400 ans...

  5. jjv dit :

    Cher Monsieur Mélenchon, Les Gens, juste une info que je veux vous transmettre dans notre recherche de révolution citoyenne, connaissez-vous les territoires de transition ? Une idée parmi tant d’autres pour tous, en attendant la sixième république en 2012. C’est peu dire que nous avons tous les mêmes problèmes et inquiétudes sur l’avenir immédiat. Sincères salutations à tous !

  6. Chondrina dit :

    Effectivement il n'y avait pas d'êtres humains à la Réunion avant qu'un navigateur français n'y débarque et ne la revendique pour le roy. Ce n'est pas un vol de terre, une fois n'est pas coutume.
    Une ile volcanique de 3,5 millions d'année, très activement volcanique et déserte.
    Le roy a donné aux premiers colons des parts de camembert qui allaient du sommet à la plage.
    La forêt primaire a évidemment disparu au profit de plantations "rentables".
    Ailleurs on appelle ces toujours propriétaires des békés.
    Ces béké locaux ont bien sur fait venir des esclaves pour bosser, mais aussi des pauvres de France.
    Ces pauvres occupent des terres en hauteur (parfois aujourd'hui encore leurs fils n'ont jamais vu la mer.), certains esclaves se sont échappés, comme Mafate qui a donné son nom au célèbre cirque qui est ainsi nommé. Une communauté d'esclaves évadés jamais repris pour une simple raison : dans ce pays volcanique tu vois les choses à 200 mètres, mais comme il y a un ravin de 1000 mètres entre toi et elles tu es à plus de 2 km, délais suffisant pour te planquer.
    Dommage que les descendants de Mafate soient dans des cité HLM de m**** genre la Courneuve.
    C'est le seul endroit au monde où attendant un bus je me suis pris un coup de tournevis dans l'épaule pour une cannette de bière. Les descendants d'esclave en périphérie, les descendants de pauvres colons français loin dans la montagne, les békés ailleurs mais qui touchent les dividendes de la vanille, du rhum, des ananas, de la canne.
    Quand tu vas dans un endroit comme ça tu te fait prendre la tête par tes "obligations", et cela suffit à t’empêcher de voir ce qui est et le résultat de quoi c'est.
    Je t'aime bien Jean-Luc, mais ta tête est trop prise...
    Et en même temps je comprends ton problème, comme disent les étatsuniens, de "performance".
    Gardarem lou moral !
    T'es le moins pire...

  7. hug dit :

    Et dites moi ? Le programme partagé du Fdg ne pourrait-il pas se décliner à l'échelle européenne ? Car enfin, c'est bien à ce niveau que tout se décidera ! Pourquoi alors les représentants élus des peuples de l'Union ne la déclarent-ils pas en Assemblée Constituante ? Et reprendre la main ? Tout un programme ! C'est peut-être bien le sens de cette élection présidentielle française ! Une France qui fait l'Europe des peuples citoyens du monde.
    Voilà.

  8. Emmanuel L'Echassier dit :

    @n
    En effet, l'île était inhabitée avant ces quelques 400 ans, seuls les dodos, décimés depuis, y vivaient.
    Profitons-en pour vanter, par cette histoire d'immigration, la qualité du vivre ensemble réunionnais. Un exemple républicain de tolérance. En effet, tous les réunionnais sont des immigrés! Ainsi, impossible de les diviser sur la base de leurs origines. Même si la domination blanche reste marquante, elle fut atténuée par le fait que les paysans colons blancs étaient relativement pauvres, les terres qui leur étaient imparties étant de faible surface (peu de plaines, beaucoup de montagnes). Ainsi ces derniers ne "possédaient" qu'un, qu'une seule esclave, et finissaient par l'épouser, par manque de femmes envoyées du continent européen (hormis des péripatéticiennes et orphelines qui y furent envoyées).

  9. Michèle dit :

    L'évocation que vous faites du projet pédagogique autour d'un projet artistique commun qui s'est révélé rassembleur et fructueux est enseignant à plus d'un titre. Il invite les militants du Front de Gauche à s'y référer pour servir la transmission des idées lorsque le public se sent concerné, responsable, désirant. La lutte contre l'absentéisme ou l'abstentionnisme se trame dans ce fondamental qui conjugue l'idée et l'action, la mise en acte de la fécondité du sens collectif dans la sublimation artistique. Etonamment, il y a dans ce blog la vidéo de l'entretien avec E. Todd que ponctue la chanson qu'il inspire. Le travail d'équipe autour de ce projet créatif réussi s'applaudit. Il vient en illustration de ce que l'uniformisation de la "communication" peut endormir, isoler, démobiliser, déresponsabiliser, au besoin conditionner, alors que la rencontre créative rassemble, mobilise et rend heureux.

  10. marj dit :

    Pour compléter sur le réunion, la particularité là-bas c'est que les populations se sont mélangées dès le départ : indiens, Africains, Chinois, malgaches, et Français. Du coup, la cohabitation entre ces populations avec leurs différences de peau, de culture, de religion se sont imposées de fait. Preuve que cela est tout à fait possible.
    La première mosquée de France a été construite à Saint Denis de la Réunion au début du XX siècle.Les temples Indiens fleurissent ici et là tels de grosses meringues colorées.
    Dans les rues, défilent des femmes couvertes des pieds à la tête, certaines portent même le fameux Niqab, d'autres arborent des tenues ultra-légères, d'autres un simple voile, les Comoriennes ont le visage enduit de masque blanc, certains hommes indo-musulmans sont vêtus de l'habit blanc avec barbes et calotte.
    La communauté musulmane est d'ailleurs une des plus riche de l'Ile, arrivée d'Inde et Pakistan il y a deux siècles.
    Lorsqu'un petit Réunionnais s'inscrit à l'école, il remplit une fiche pour la cantine ou il peut cocher sans porc, ou sans boeuf selon sa religion. Tout cela ne pose aucun problème dans une île qui s'est fondée avec les différences, je me demande bien comment le débat actuel,franchouillard et crispé, est vécu là-bas...
    Ensuite, biensûr, comme l'ont mentionné plusieurs messages, les écarts entre riches et pauvres sont criants à la Réunion, il ya le patronnat historique mais aussi toute la communauté venue de la métropole, bénéficiant d'un niveau de vie élevée et vivant en circuit fermé ds les beaux quartiers tandis que les prix des denrées alimentaires sont élevées pour tous.

  11. DeLorean dit :

    Tout simplement merci M. Mélenchon pour la qualité tant de la forme que du contenu de vos posts, qui se succèdent à un rythme impressionnant. Merci de prendre votre mandat d'élu au sérieux (c'est rare !) et chapeau pour l'énergie dont vous faites preuve !

    Bonnes vacances et à vous lire bientôt à nouveau.

  12. Descartes dit :

    @marj (#11)

    Pour compléter sur le réunion, la particularité là-bas c'est que les populations se sont mélangées dès le départ : indiens, Africains, Chinois, malgaches, et Français. Du coup, la cohabitation entre ces populations avec leurs différences de peau, de culture, de religion se sont imposées de fait. Preuve que cela est tout à fait possible.

    Je ne comprends pas. Si elles se sont "mélangées dès le départ", comment se fait-il qu'elles aient encore des "différences de peau, de culture, de religion" ? En fait, elles ne se sont pas du tout "mélangés". Elles ont vécu l'une à côté de l'autre, ce qui n'est pas la même chose. Et bien su que c'est "tout à fait possible". Ce qui est plus surprenant, c'est de voir quelqu'un de gauche soutenir la logique intrinsèque de l'apartheid: tous ensemble, mais chacun dans sa "communauté". On peut manger du porc ou pas, du boeuf ou pas, vêtir un niquab ou pas... mais cette fausse liberté est en fait celle de suivre l'imposition de sa "communauté". Parce que comme tu le signales si bien, "on voit les Comoriennes ont le visage enduit de masque blanc". Mais les non-comoriennes, elles le font aussi ? Non ? Alors, où est l'idyllique liberté dont tu parles, si finalement cette charmante coexistence condamne chacun à suivre les préceptes de sa communauté ?

    Lorsqu'un petit Réunionnais s'inscrit à l'école, il remplit une fiche pour la cantine ou il peut cocher sans porc, ou sans boeuf selon sa religion. Fort bien. Mais peut-il cocher autre chose que ce qui lui impose sa religion ? Alors, vive ce débat "franchouillard et crispé" qui nous permet de remettre en cause le paradis communautariste. Mon idéal de société n'est pas celle ou les gens cochent ce qu'ils vont manger "selon leur religion". C'est celle où ils choisissent librement.

  13. orero ramon82 dit :

    @13, philippe,
    Bonjour,
    Je crois que vous vous trompez de personne en faisant référence à un homonyme, avocat sulfureux de son état en effet, même si la personnalité du Vergès ultramarin est elle aussi, mais pour d'autres raisons, assez controversée. Et JL-Mélenchon s'en explique bien sur ce billet....

  14. raiden dit :

    Le taux de chômage à La Réunion est d'environ 30% (28.9% en 2010 selon l'INSEE) même si on peut peut être contester ces chiffres il doit être en dessous de 40% (mais je ne peux rien assurer, je ne suis pas un spécialiste) mais pas 50% comme le sous-entend Mr Mélenchon (à moins qu'il n'utilise d'autres critères, je voulais dire qu'il n'était pas la peine d'empirer une situation déjà dramatique).

    @Descartes

    " En fait, elles ne se sont pas du tout "mélangés" "
    N'exagérons rien, il y a effectivement des communautés mais les métis forment la majeure partie de la population. Quand au déterminisme religieux il est vrai que les descendants d'esclaves africains et malgaches furent christianisés de force (enfin je pense, je ne suis pas historien) mais une bonne partie des descendants chinois et indiens sont devenus chrétiens de leur propre gré (pendant que l'autre partie a conservé leur religion d'origine). Beaucoup de ces convertis ont conservé en même temps des liens forts avec leur culture d'origine (une sorte de double culture) bien sûr ce n'est pas le paradis que vous souhaitez mais ça tempère la radicalité de vos affirmations.

    Cordialement.

  15. jean ai marre dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon,

    Vous écrivez : "A l’époque, j’avais aussi trouvé sur place, dans un lycée professionnel, un exemple de méthodes pédagogiques spécialement remarquable. Là, on avait organisé un cours rassemblant plusieurs disciplines autour de la réalisation de sculptures métalliques géantes. En fait la sculpture métallique géante n’était pas le problème mais la solution. Ce fut un succès total."

    Ce qui me plonge dans un passé où " Libres Enfants de Summerhill "d'Alexandre Neil suscitaient de nombreuses discussions. Cette école anglaise qui applique les théories pédagogiques originales, fonctionne sous les principes de la Liberté et de démocratie.
    Vous faites références à l'Education Nouvelle, qui met en place une méthode active, où le courant pédagogique déclare que l'apprentissage avant d'être une accumulation de connaissances doit être un facteur de progrès global de la personne.
    Ayons une pensée particulière pour Freinet, disciple de l'Education Nouvelle, qui a pratiqué une pédagogie originale d'inspiration socialiste.

    La critique que l'on peut porter à l'école traditionnelle que nous connaissons tous c'est quelle développe une pédagogie traditionnelle ayant volonté d'instruire au lieu d'éduquer. Ce qui fait débat actuellement avec les enseignants qui disent que leur métier c'est d'instruire et c'est aux parents d'éduquer.

    Votre sentiment exprimé sur les méthodes actives, laisse à penser que la réflexion sur l'Education Nouvelle n'est pas enterrée et qu'il serait très opportun de la mettre au goût du jour à l'instant où la pédagogie traditionnelle montre ses limites.

  16. Cronos dit :

    @15 orero ramon et @13 phillipe,
    Bonjour messieurs pour vous mettre d'accord tous les deux en réalité, Jacques l'avocat et le frère de Paul le politique, tous deux issus du même père Raymond Vergés qui était lui même un médecin très aimé des Réunionnais.

    @ Descartes 14
    Je suis totalement d'accord avec vous, les diverses communautés vivants côte à côte à la Réunion, ne se mélange que fort rarement par mariage, et chacune vit sa tradition cultuelle de manière très vivace, notamment chez les indiens qui sont aussi bien zarabes (nord de l'île) que tamouls (est de l'île) ou malbars (ouest et sud de l'île), d'autre part je ne vois pas ce qui vous choque concernant les cantines scolaires ?

  17. Descartes dit :

    @jean ai marre (#19)

    Ce qui me plonge dans un passé où " Libres Enfants de Summerhill "d'Alexandre Neil (...) Vous faites références à l'Education Nouvelle,(...) Ayons une pensée particulière pour Freinet, (...)

    Ah oui... toutes ces charmantes expériences au nom desquelles on a détruit l'excellent outil qu'était l'Education Nationale...

    La critique que l'on peut porter à l'école traditionnelle que nous connaissons tous c'est quelle développe une pédagogie traditionnelle ayant volonté d'instruire au lieu d'éduquer.

    Exact. C'était le grand crime de "l'école traditionnelle". En séparant la sphère publique et la sphère privée (c'est à dire, l'éducation, qui est le privilège des parents), de l'instruction (qui elle transmet à chacun le savoir accumulé par l'humanité), "l'école traditionnelle" jouait un puissant rôle de promotion sociale. Ce qui bien évidement ne faisait plus l'affaire des classes moyennes, dont les rejetons pourraient se voir concurrencer par les nouveaux promus. Il fallait y mettre bon ordre, ce fut fait après 1968.

    Votre sentiment exprimé sur les méthodes actives, laisse à penser que la réflexion sur l'Education Nouvelle n'est pas enterrée et qu'il serait très opportun de la mettre au goût du jour à l'instant où la pédagogie traditionnelle montre ses limites.

    Ah bon ? Parce qu'on pratique aujourd'hui à l'école "la pédagogie traditionnelle" ? On croit rêver... après trente ans de pédagogie issue tout droit des idées "nouvelles", c'est toujours la faute aux "traditionnels" ? Allons, soyons sérieux... c'est la "pédagogie traditionnelle" qui pouvait faire d'un fils d'analphabète un prix Nobel de littérature (Louis Germain n'était pas du genre "Education Nouvelle"), et d'un fils de facteur un professeur au Collège de France. Ce que n'a pas réussi ni l'Education Nouvelle, ni Freinet, ni Sumerhill.

  18. Cronos dit :

    @ raiden 17

    Jean-Luc Mélenchon parlait des jeunes réunionnais, pour preuve :

    Le taux de chômage des moins de 25 ans était de 56% en 2004.... A la Réunion parmi les jeunes chômeurs 50% n'ont pas de diplômes et 20% possède un...
    http://www.insee.fr/fr/insee.../reunion/.../insertion_jeunes.pdf -

    On peut très logiquement penser qu'aujourd'hui, 7 ans plus tard, il ne se soit pas amélioré

  19. jean ai marre dit :

    Je vais essayer de répondre cool, en référence à Citoyenne 21 et suivre les conseils du Webmestre.
    Cher Descartes, les expériences qui ont détruits (puisque tu le dis)détruit l'excellent outil qu'était l'Education Nationale... , ne sont pas le fait des disciples de l'Education Nouvelle, mais le fait que de nombreux ministres se sont succédés à un rythme soutenu pour apporter chacun sa réforme, remise en cause par la réforme du suivant lui même désavoué par son successeur, etc...

    Je ne comprend pas ton obstination à trouver la faute à tous les maux à la classe moyenne Ferais tu une allergie aux catégories ? Pourquoi ?

    La pédagogie traditionnelle tend à séparer l'instruction de l'éducation, alors que l'Education Nouvelle, par sa méthode active, tend en priorité à développer le progrès global de la personne.

    La réflexion de J-L Mélenchon, suivant son observation à la Réunion est significative. Il trouve à la méthode active des intérêts évidents.
    Pour avoir mis en pratique en formation professionnelle chez les adultes la méthode active et en management la méthode participative, je peux t'assurer que les résultats sont probants.
    D'ailleurs bon nombre d'enseignants se plaignent de ne pouvoir faire leur métier comme ils le souhaitent et notamment de ne pouvoir donner du savoir à certains jeunes en privilégiant la méthode active.
    Dire que la réussite de fils d'ouvriers aux grandes écoles ou leur échec est lié à la pédagogie traditionnelle ou à l'Education Nouvelle, c'est faire preuve de peu de connaissance.

  20. Fred Barbosa dit :

    Pour une fois, je suis d'accord avec le commentaire de Descartes.
    On nous casse la tête à l'éducation nationale avec les "nouvelles" méthodes pédagogiques censées faire aimer les matières. Et ben, ça ne fonctionne pas! Les élèves apprennent peu de choses et, au final, ce sont les enfants des classes favorisées qui s'en sortent car ils peuvent travailler chez eux aidés de leurs proches.
    C'est effectivement la pédagogie traditionnelle(qui n'est plus du tout au goût du jour dans les lycées et les collèges depuis bien des années!) qui permettra aux enfants des classes défavorisées de s'élever dans la société.
    On apprend à compter, à lire, on apprend ses leçons. Le reste, c'est du vent...

  21. Nicolas 70 dit :

    Ce que je sais de part mon métier où je vais chez des familles populaires, dans leur sphère privée, c'est qu'il demande, dans leur très grande majorité, c'est que l'école instruise leur enfants : le triptyque écrire, lire et compter.

    Ils sont très allergiques à ces élections de délégués de classe dès la primaire, aux élèves à qui on demande d'apposer leur signature sur des documents scolaires. On met des élèves de moins de dix ans d'en une position de décideur avec les conséquences que cela peut avoir au niveau éducatif au domicile parental. Et si un parent met une fessée, l'école leur aura appris à appeler le 119.

    Résultat, le terme "gauche" ne représente plus rien dans ses familles.

  22. Thierry dit :

    @ Jean ai marre

    Vive l'irruption du consommateur à l'école. quelle magnifique réussite depuis 30 ans !
    Où quand les intérêts du capitalisme et de la gauche bobo ne font qu'un. Liquidation du citoyen, promotion du consommateur.

  23. Descartes dit :

    @jean ai marre (#23)

    les expériences qui ont détruits (puisque tu le dis)détruit l'excellent outil qu'était l'Education Nationale..., ne sont pas le fait des disciples de l'Education Nouvelle, mais le fait que de nombreux ministres se sont succédés

    Certes. Mais qui a inspiré ces différentes réformes ? C'est le fameux "l'élève au centre du système", qui nous vient tout droit de l'Education Nouvelle. Combien de réformes des dernières trente années (pendant lesquelles la gauche a gouverné quinze ans, faudrait pas l'oublier) allaient dans le sens de la pédagogie "traditionnelle" ?

    Je ne comprend pas ton obstination à trouver la faute à tous les maux à la classe moyenne Ferais tu une allergie aux catégories ? Pourquoi ?

    Parce qu'étant donné le poids des classes moyennes dans l'électorat de gauche, c'est de ces couches-là que vient le plus gros danger. La bourgeoisie, c'est l'ennemi. Mais les classes moyennes, ce sont les traîtres. Si la gauche arrivait au pouvoir en 2012, ce sont ces couches-là qui useront de leur considérable puissance pour qu'on continue des politiques libérales et européistes. Tu veux parier ?

    La pédagogie traditionnelle tend à séparer l'instruction de l'éducation, alors que l'Education Nouvelle, par sa méthode active, tend en priorité à développer le progrès global de la personne.

    Le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions.

    La réflexion de J-L Mélenchon, suivant son observation à la Réunion est significative. Il trouve à la méthode active des intérêts évidents.

    Dans la mesure où il tient ses informations sur l'expérience de ses auteurs, la neutralité des informations est soumise à caution...

    Pour avoir mis en pratique en formation professionnelle chez les adultes la méthode active et en management la méthode participative, je peux t'assurer que les résultats sont probants.

    Je n'en disconvient pas. Mais on parlait de l'école, pas des adultes.

  24. jean ai marre dit :

    @ 24 Fred Barbosa On apprend à compter, à lire, on apprend ses leçons. Le reste, c'est du vent..

    @ 25 Nicolas 70 dit:
    Ce que je sais de part mon métier où je vais chez des familles populaires, dans leur sphère privée, c'est qu'il demande, dans leur très grande majorité, c'est que l'école instruise leur enfants : le triptyque écrire, lire et compter.

    Qui dit le contraire ?
    Le problème réside dans la façon de faire apprendre, c'est ça la pédagogie.
    Nous ne pouvons occulter que l'angoisse chez les enfants génère des troubles comportementaux.
    Si l'enfant est dans un environnement affectif, sécurisé, rassurant son comportement s'en trouvera modifié et sa construction se fera sans problèmes. Si le milieu familial de l'enfant est perturbé, s'il voit son père au chômage, les fins de mois difficiles, le cantine pas payée, croyez vous qu'il va aller à l'école tranquille ?

    Sur le problème de l'éducation qui doit éduquer ? les parents ont leur responsabilité certes, mais ne croyez vous pas que l'enseignant pourrait faire un effort supplémentaire ?
    Au contact d'enfants autistes, j'ai compris que les enfants avaient le droit de ne pas comprendre Combien d'enseignants se remettent en cause ? Leur métier est très difficile, mais ça n'enlève en rien le respect que l'on doit à l'enfant qui ne comprend pas. Les enfants qui réussissent sont ceux qui ont trouvé la confiance et le respect avec l'adulte.

  25. raiden dit :

    @ Cronos 20
    " Tous m’ont parlé d’une société épuisée par la pauvreté et le chômage (presque 50% de la population active est au chômage) "

    Il parle bien de l'ensemble de la population active (donc pas seulement des jeunes) et ne commence à parler des jeunes que la phrase d'après. Mais peut être que j'ai mal compris, quoi qu'il en soit ce n'est pas grave (je parle de cette phrase, pas du chômage qui est évidemment très préoccupant).

    En ce qui concerne le métissage de l'île vous avez raison sur les différentes communautés (indienne, musulmane et chinoise) qui se mélangent rarement (bien que je connaisse personnellement des contres exemples). Quand je parlais de la population métisse je faisais surtout allusion aux personnes ayant des ancêtres malgaches et français et qui à mon sens forment bien la plus grosse "communauté" (mais là il faudrait l'avis d'un historien / démographe).

    Cordialement

  26. JM dit :

    Instruire ou éduquer? Franchement je n'y passerai pas le temps que j'y passe depuis plus de 10 ans (en collège) la question me ferait sourire.
    L'enseignant qui voudrait seulement instruire de nos jours je lui conseillerais juste de... changer de métier sauf à enseigner dans les sections élites de certains lycée ou à l'université.
    On peut le regretter - ou pas-, mais c'est ainsi.
    Ce ne sont pas nos différents ministres qui nous l'imposent mais la société. L'enseignant ne dispose plus de l'autorité et du respect à priori : il doit les gagner. Là encore on peut le regretter- ou pas- mais c'est ainsi.
    Maintenant, mettre "l'élève au coeur du système" c'est un autre problème de même que le rôle des délégués élèves, parents : ça oui on nous l'impose avec tout ce qui va avec. Ceci dit avec une certaine vigilence collective dans son établissement on peut lutter efficacement et parfois même en tirer profit (désolé pour le terme).
    Ce qu'évoque Jean-Luc Mélenchon n'a rien à voir avec cela : c'est un cas très précis, une pratique pédagogique, à priori pluridisciplinaire visant à motiver des élèves en grande difficulté. Ne mélangeons pas tout.
    Attention aux caricatures "zemmourienne" sur l'Education Nationale.

  27. gombald dit :

    @ Descartes qui disait : "Je ne comprends pas. Si elles se sont "mélangées dès le départ", comment se fait-il qu'elles aient encore des "différences de peau, de culture, de religion" ? En fait, elles ne se sont pas du tout "mélangés". Elles ont vécu l'une à côté de l'autre, ce qui n'est pas la même chose. Et bien su que c'est "tout à fait possible".
    Mouais... C'est possible aussi longtemps que la France a les moyens de financer ces contrées lointaines et qu'en retour leurs habitants acceptent par "nécessité plus que par amour" l'autorité "neutre" de la "République" française. Sur place, il existe les "zoreils" et les autres... les autres, on s'en fiche parce que c'est la France sans être la France, la preuve, on peut entendre l'appel à la prière résonner le vendredi dans les villes de la Réunion sans que la République en soit choquée. Si les choses se passent mieux à la Réunion qu'ailleurs, c'est juste que l'Ile elle-même est neutre vu qu'elle était déserte.
    Il n'y a pas à s'extasier devant le mélange pacifique des cultures, cette paix, a plus avoir avec de la passivité forcée. En revanche, l'histoire de l'île, –l'histoire de son peuplement– est la conséquence des enjeux du début du mondialisme qui s'est traduit, entre autres, par la mise en esclavage de millions d'individus autour du commerce de la canne à sucre !... C'est de cette histoire que nous avons quelque chose à apprendre des Réunionnais... d'urgence...
    @ tous :
    Au fait, Sauf erreur, le dodo, l'oiseau disparu, est endémique de l'ïle Maurice. la Dodo (la bière) est "endémique" de l'ïle de la Réunion.

  28. Descartes dit :

    @jean ai marre (#28)

    Sur le problème de l'éducation qui doit éduquer ? les parents ont leur responsabilité certes, mais ne croyez vous pas que l'enseignant pourrait faire un effort supplémentaire ?

    Il ne peut pas, et il ne doit pas. L'école ne peut pas "éduquer". Elle n'a ni les moyens, ni la légitimité pour le faire. Et on la détruit à force de lui demander des choses impossibles. L'école est là pour transmettre le savoir, point à la ligne. Elle impose une discipline parce qu'elle est nécessaire à cette transmission, et rien de plus. Encore une fois, il n'y a pas de République sans séparation des ordres: dès que l'école rentre dans la sphère privée, elle sort de son rôle.

    Au contact d'enfants autistes, j'ai compris que les enfants avaient le droit de ne pas comprendre

    Un "droit de ne pas comprendre" ? Mais bon dieu, ça veut dire quoi ? On a le "droit" de ne pas comprendre au même titre qu'on a le "droit" d'être sourd ou aveugle. C'est une affliction, un handicap, pas un droit.

    (...) ça n'enlève en rien le respect que l'on doit à l'enfant qui ne comprend pas.

    L'enseignant ne doit aucun "respect" à l'enfant qui ne comprend pas. Il lui doit au contraire tous ses efforts pour le faire comprendre. Tu devrais lire "La fabrique du crétin" de Brighelli, il aborde très intelligemment ce problème. Le "respect" n'est jamais du, il se gagne. Et l'enseignant n'a pas à "respecter" l'élève à priori. Tout rapport de transmission repose sur ce principe, puisque l'enseignant est là mandaté par la société pour justement pour changer l'élève. Comment pourrait-il le changer s'il est astreint à lui accorder un "droit" à rester le même ? Un enseignant qui "respecte" l'ignorance n'est pas digne de son poste.

    Les enfants qui réussissent sont ceux qui ont trouvé la confiance et le respect avec l'adulte.

    Tu prends ici la cause pour la conséquence.

  29. gombald dit :

    @ qui disait : "Un enseignant qui "respecte" l'ignorance n'est pas digne de son poste." Quelle belle allure dans cet habit d'hussard noir de la République ! Mais attention : l'enseignant est souvent cet élève doué qui a appris "bêtement" ce que d'autres ont décidé qu'il devait savoir... De sorte que le savoir de l'enseignant n'est pas le Savoir du sage ni même le savoir du chercheur. Il apprend et retransmet sans avoir vérifié par lui-même.
    De sorte que l'enseignement, à son insu, peut se révèle être un fantastique outil à bourrage de jeunes crânes innocents.

  30. jean ai marre dit :

    Descartes, je pense qu'avec toi le débat est clos.

    Pour revenir à mon post initial, je rebondissais à la réflexion de Jean-Luc Mélenchon, ancien ministre, qui revenait sur une pratique pédagogique et qui a l'avantage de faire réfléchir sur comment faire passer le savoir.
    Notre société nous interpelle, doit on rester figer ou essayer de comprendre les échecs scolaires ?

    Le métier d'enseignant est un métier difficile, en recherche perpétuelle de méthode.

    J'ai en mémoire un prof de collège technique, qui a autorisé un élève à venir avec sa mobylette. Les élèves ont démonté le moteur, et le maître en application a fait ses cours sur les surfaces, les volumes, les pressions, l'inertie, la résistance des matériaux etc..
    Les profs ne veulent pas que les élèves les aiment, ils veulent être respecté, les élèves aussi.

  31. Pour tous ceux qui disent n'importe quoi sur l'Education Nouvelle je vous renvoie à l'article suivant sur le site des CEMEA, organisation qui a déterminé fortement ma décision d'enseigner et qui m'a fait militer pendant 40 ans dans les centres de vacances avec le CE Michelin. Quant à la pédagogie de projet je l'ai pratiqué bien sûr dans les centres de vacances mais aussi dans mon enseignement de l'option informatique avant qu'un dénommé Allègre ne la supprime.

  32. argeles39 dit :

    @ jean ai marre (#28)

    Les enfants qui réussissent sont ceux qui ont trouvé la confiance et le respect avec l'adulte.
    C'est un vaste sujet, dans ce domaine c'est un peu comme le football, il y a autant d'avis que d'individus.
    Je schématise volontairement de que j'en pense, faute de place dans la case commentaire.
    Quelque soit la classe sociale dont sont issus les enfants, le niveau culturel des parents est fondamental pour la réussite des enfants (si il y a une bibliothèque à la maison et que tes parents peuvent t'aider pour comprendre et travailler les cours tu as plus de chances de réussite, si tes parents sont agrégés de Math et Physique c'est encore mieux.....). L'école c'est un parcours de sélection sociale, les enfants des classes populaires qui intègrent des grandes écoles ont beaucoup de mérite, ils ont généralement une intelligence et une volonté hors du commun.
    Dans les classes moyennes et bourgeoises, pour réussir il ne faut pas "être con" mais il y a trois paramètres supplémentaires qui facilitent la réussite, ce sont l'argent et les réseaux sociaux, mais aussi la peur du déclassement (peur du déclassement qui fait qu'ils savent s'accommoder au mieux de la carte scolaire).
    Une anecdote pour illustrer cette peur du déclassement pour sa progéniture. Il y a une quinzaine d'années, j'étais encore en activité, j'ai un collègue de travail qui recevait son courrier au bureau, il s'était fait domicilier à l'adresse de son travail parce que dans le quartier il y avait le meilleur lycée de la région, il avait trouvé cette misérable combine pour que ses enfants aient plus de chance et échappent au lycée de banlieue où son adresse réelle les auraient automatiquement destinés.

  33. Descartes dit :

    @jean ai marre (#34)

    Descartes, je pense qu'avec toi le débat est clos.

    Au risque de te décevoir, tu n'as pas le pouvoir de "clore" aucun débat.

    J'ai en mémoire un prof de collège technique, qui a autorisé un élève à venir avec sa mobylette. Les élèves ont démonté le moteur, et le maître en application a fait ses cours sur les surfaces, les volumes, les pressions, l'inertie, la résistance des matériaux etc..

    Excellente illustration d'une pédagogie on ne peut plus "traditionnelle": elle figurait déjà du temps de Jules Ferry sous l'appellation charmante de "leçon de choses". On demandait aux élèves d'amener de chez eux des objets (techniques ou autres) et le maître construisait la leçon autour de ces objets en appliquant les notions apprises en cours. Rien de bien nouveau, au fonds...

    Les profs ne veulent pas que les élèves les aiment, ils veulent être respecté, les élèves aussi.

    Et bien, ce n'est pas parce qu'on "veut" quelque chose qu'on doit l'avoir instantanément et sans effort, "parce qu'on le veut bien". Si le professeur veut être "respecté", il faut qu'il se souvienne que la seule chose qui le rend "respectable" c'est la transmission du savoir. Dès lors qu'il sort de ce rôle, que ce soit pour devenir "copain", assistante sociale, parent de substitution ou n'importe quel autre rôle, il n'a plus droit à aucun "respect" institutionnel. Et même chose pour l'élève: s'il veut être respecté en tant que tel, il faut qu'il se rende respectable par son comportement.

    Il faut finir avec cette conception du "respect" comme droit inconditionnel. Le respect se gagne (ou se perd) par les choix qu'on fait. C'est la contrepartie sociale de la liberté: dans une société libre, nous pouvons faire ce qu'on veut dans la limite fixée par les lois. Mais rien ne nous garantit l'estime et le "respect" de nos concitoyens. Pour cela, il faut user de notre liberté sagement...

  34. citoyenne21 dit :

    A argeles 39 (36)
    Mais bon il reste l'enseignement privé pour celui qui peut se le permettre, quoi que 600 € par an payé en 10 fois, pas besoin non plus d'être super riche pour y inscrire ses enfants à la condition d'en avoir qu'un ! Parce que cette somme multipliée par trois ou cinq, dur dur ! D'où à mon avis, l'intérêt de réfléchir à deux fois avant de mettre des enfants au monde si on sait par avance qu'on ne pourra permettre à ses enfants de s'en sortir dans la vie ! Certes l'ouvrier qui gagne que 1000 €, voir moins, c'est sur il est condamné à laisser son fils être dirigé vers un minable lycée de banlieue ! Et oui ils ont du mérite les fils d'ouvriers qui ont réussi à devenir des chercheurs, docteur en math mais à la base ils ont une intelligence supérieure qui leur a permis de se hisser ! Ce n'est pas le cas de la majorité des individus et j'imagine que ca doit être une sacrée revanche sur le destin que de partir de rien et d'avoir ensuite toute la considération rêvée ! Quoique, mérite-t-on vraiment de naitre intelligent ou beau par exemple et sommes nous responsables de l'inverse ? Non ! c'est la nature qui décide à votre place finalement, ce sont les gênes qui sont responsables de ce que vous êtes et de votre apparence ! On est si peu acteur de son destin en somme ! On peut le modifier de part une volonté personnelle de grandir ou de s'améliorer mais qu'à partir d'une base très solide ! Si la base est fragile, c'est peine perdue !

  35. marj dit :

    @Descartes

    Je ne comprends pas ton message, on dirait que ça t'agace que des gens issus de culture et de religion différentes puissent vivre ensemble sans que cela ne provoque le genre de débat crispé que nous avons ici.
    Oui, à la Réunion ou habite une partie de ma famille, les cultures et les religions se cotoient et se parlent et alors ?
    Chacun s'enrichit de l'apport des autres et ça permet d'avoir un esprit ouvert sur le monde plutôt qu'être dans le jugement et l'intolérance.C'est l'histoire (et la géographie) de l'Ile qui permet cela comme c'est l'histoire de la France métropolitaine (Chrétienté, Colonisation, crise etc) qui explique la prégnance des débats actuels.
    Il y a,à la Réunion, des gens venant de partout et biensûr aussi des métissages trés nombreux.Les arrivées de population se sont faits en fonction des besoins en main d'oeuvre (esclaves, engagés "volontaires" etc)
    Certains se sont mélangés, d'autres continuent (ou pas d'ailleurs)et à des degrés divers, à pratiquer la religion ou les coutumes des pays dont ils sont issus, tout cela en respectant les principes de la république, et alors ? Ou est le problème ?
    L'objectif est-il de créer des problèmes ou il n'y en a pas ?
    Ce qui se fait à la cantine concernant les repas est un exemple qui ne dérange personne là-bas, simple respect et prise en compte des autres...biensûr, ceux qui mangent porc et boeuf ne cochent rien...
    Vois tu, je suis profondemment athée mais j'essaie de ne pas raisonner uniquement en fonction de mon nombril, je n'en tire aucune gloire car je suis consciente que mon éducation y est pour beaucoup. Je sais aussi que c'est par le dialogue que les gens évoluent et certainement pas par la mise à l'écart et la stigmatisation.
    Dans une société laïque et ouverte, les individus se côtoient (notamment à l'école) et chacun a accès à l'information et a donc le choix de ne pas croire et de rompre parfois avec la tradition familiale...à...

  36. citoyenne21 dit :

    Pour préciser un peu plus ma pensée suite à mon message précédent, je voudrais mettre l'accent sur le rôle des institutions éducatives à savoir diriger correctement un élève afin qu'il ait toute ses chances de s'épanouir dans un travail collant avec ses propres conceptions et capacités ! il ne sert à rien à l'élève ayant des difficultés en mathématiques de cultiver le rêve de devenir docteur en math ! si il n'a pas le potentiel, autant qu'il en fasse de deuil au plus vite et qu'il se consacre son énergie à réfléchir à ce qui pourrait l'intéresser d'autres qui soit réalisable ! or, actuellement, on laisse à l'abandon l'élève incertain, celui qui n'a pas de projet d'avenir et on le laisse sortir du circuit sans aucun but à atteindre et sans aucun bagage, c'est criminel ! il faut pouvoir aiguiller correctement un élève indépendamment de ses rêves irréalisables ! dans l'idéal tout le monde aimerait avoir l'intelligence d'Einstein ! or, quelle est la part de marge de manoeuvre qui permettra à la personne de parvenir à son objectif ou du moins de s'en éloigner si pas de compétences tangibles, sans pour autant entretenir une frustration éternelle face à ce qui pourrait être ressenti comme un échec ne n'avoir pu réaliser ses rêves !

  37. Nicolas 70 dit :

    Je viens d'entendre que Jean-Luc Mélenchon aurait, dans un sondage, 2% du vote des ouvriers.

    Qu'il comprenne enfin : du temps qu'il énoncera qu'il est pour la régularisation de tous les clandestins ou sans-papiers, il pourra amener pleins d'autres propositions en faveur des milieux populaires, il ne sera être entendu.

    A bon entendeur.

  38. marj dit :

    @Nicolas 70

    C'est TON interprétation du sondage...
    D'autre part, tant que les ouvriers (comme les autres) ne comprendront pas que notre société est riche et que des richesses il y en a pour tous, à condition qu'elles soient redistribuées, tant qu'ils ne comprendront pas que leurs problèmes viennent de la crise consubtentielle du système capitaliste et non de l'immigré qu'on leur désigne comme bouc émissaire, ils se feront rouler dans la farine...c'est en tout cas ce que l'histoire nous apprend.
    Sauf que ça va à l'encontre des messages simplistes que ressassent la grande majorité des médias car la majorité des médias actuels sont aux mains des grands groupes de presse et de l'état.
    D'autre part, il est toujours plus facile de taper sur les immigrés qui sont les dernières roues de la charette de la société que sur les puissants qui vous dominent, toujours plus facile que de s'impliquer pour prendre les choses en main.
    Et Mélenchon a donc bien raison de dire ce qu'il dit même s'il est un peu seul et que c'est difficile dans le contexte actuel.

  39. Michel P dit :

    C'est la fête à M.Mélenchon sur Inter aujourd'hui. Après les 2% chez les ouvriers dans le sondage, on laisse dire avec complaisance (merci M. Paoli) qu'il est l'intellectuel aujourd'hui à apporter un incroyable soutien à Cuba. Personnellement, pour suivre assez souvent les interventions de M. Mélenchon, je ne l'ai entendu dire seulement qu'il était prêt à en débattre avec quiconque mais à la condition où on mettrait dans le débat tout le contexte cubain (embargo américain compris bien sûr). Ce qui est tout de même sensiblement différent d'apporter un total soutien.

    @ Nicolas 70
    Bien triste de lire de tels propos sur ce site.
    A propos du (des) sondage, étant ouvrier, c'est dommage pour ma voix à M.Mélenchon, mais comme depuis bientôt 58 ans,je n'ai toujours pas eu l'heur d'être consulté une seule fois...
    Quant à votre analyse, mon allergie au clavier ne me permet pas de dévelloper, mais il semble qu'il y ait bien des choses à vous expliquer

  40. JM dit :

    @43 Nicolas70
    Jean-Luc Mélenchon ne s'est jamais pronconé pour la régularisation de tous les sans papiers - à tord ou à raison- il a juste préconisé la régularisation de tous les travailleurs sans papiers ! Attention aux raccourcis et à la propagande médiatique.
    Cependant ce sondage, et les résultats aux dernieres élections locales ou nationnales doivent alerter : les propositions actuelles - salaire maximum(rapport 1/20), planification écologique, 6ème république, sortie de Lisbonne (sans expliquer l'intéret pour les citoyens : pédagogie indispensable sur ce sujet)- ne peuvent susciter l'enthousiasme que d'une minorité d'avertis qui s'intéresse au blog de notre hôte notamment. Les ouvriers, les travailleurs pauvres ou précaires, les chomeurs, attendent, à mon humble avis, d'être rassurés sur leur avenir professionnel, leur pouvoir d'achat, la mondialisation et l'Europe, l'avenir de leurs gamins, de leurs services publics (Hopital/Education/poste...), leur sécurité pour ceux qui vivent dans cités que l'Etat a délaissées.. bref des préoccupations avant tout matérielles et concrêtes que nos propositions devront prendre en compte.
    Bon courage!

  41. bertgil dit :

    Trés belle carte postale de la Réunion
    Mais ne pourriez vous, nous faire un billet sur ce qui se passe en Libye. On nous annonce, la chute imminente de Kadhafi depuis maintenant un mois. En réalité nous nous enlisons. Vous vous êtes trompé Mr Mélenchon, vous avez joint votre voix aux néocolonialistes.

  42. marj dit :

    A propos du fantasme de l'invasion disséminé dans les têtes par la propagande politico médiatique afin d'éviter de parler de tout le reste ( salaires, retraites, conditions de travail etc), une interview de Virginie Guiraudon, chercheuse au CNRS au sujet de ce qui se passe en Italie:
    "L'invasion de l'Europe par bateaux est un fantasme"
    http://www.laissezpasser.info/post/%C2%AB-L%E2%80%99invasion-de-l%E2%80%99Europe-par-bateaux-est-un-fantasme-politique-%C2%BB

    Quant au communautarisme décrié par Descartes, il se développe sur les décombres de l'état social, comme l'explique par ex Henri Pena Ruiz : "C'est symptomatique d'un traitement à l'anglo-saxonne: d'un côté, on pratique une politique sociale dure, en rendant exsangues les services publics, en remettant en question le Code du Travail, et de l'autre côté, on encourage les associations religieuses à prendre la place de l'état social de droit, défaillant".
    Par ex, en laissant entendre que l'avenir du pacte social relèverait d'une loi sur le port du voile intégral, l'actuel gouvernement détourne l'attention de la mise en pièces des fondements matériels de l'égalité républicaine. Or, dépossédés de la question sociale, les individus qui subissent de plein fouet la dégradation de leurs conditions d'existence sont portés à se tourner vers les solidarités exclusives de groupes, de "communautés", religieuses ou non.

  43. Nicolas 70 dit :

    @ 45 JM / Vous avez raison. Je faisais allusion au débat de Jean-Luc Mélenchon avec Marine LE Pen sur RMC et il parlait bien de la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers. Le raccourci vient de moi et non des médias.
    Je suis d'accord avec vos propositions et j'espère que le PG les prendra en compte.

    @ 44 Michel P : Vous n'avez jamais été sondé, moi non plus. Mais je peux consulter tout comme vous les résultats des élections précédentes et là, ça fait mal. Mais, peut-être faut-il changer de peuple ?

    Montreuil essaye bien d'expliquer à la base que les syndiqués doivent revenir dans le droit (plutôt gauche à cette occasion) chemin, ça ne prend pas (ou plus).

  44. Descartes dit :

    @marj (#40)

    Je ne comprends pas ton message, on dirait que ça t'agace que des gens issus de culture et de religion différentes puissent vivre ensemble sans que cela ne provoque le genre de débat crispé que nous avons ici.

    Ce qui m'agace, c'est cette idéalisation constante d'exemples lointains utilisés systématiquement pour dévaloriser ce que nous avons chez nous. A la Réunion, les "gens issus de culture et de religion différente" ne vivent pas "ensemble": ils vivent sur le même territoire, mais séparés par des barrières communautaires féroces. On se fréquente entre soi, on se marie entre soi, et gare à celui qui choisit de vivre d'une manière différente de celle prescrite par sa communauté d'origine.

    Bien sur, si l'on accepte la vision communautaire de la société, alors on peut se dispenser de beaucoup de "débats crispés". Mais si l'on veut une société où les individus sont libérés des contraintes communautaires et religieuses, alors ces "débats crispés" sont obligatoires. Crois tu vraiment qu'on aurait chassé les curés de la sphère publique si les anticléricaux de la fin du XIX avaient évité les "débats crispés" en se disant comme toi que "c'est par le dialogue que les gens évoluent et certainement pas par la mise à l'écart et la stigmatisation" ?

    Faut arrêter avec l'angélisme: en mettant en cause le communautarisme, en permettant par la loi aux gens de s'affranchir des normes communautaires, on défie des pouvoirs: celui des "chefs de tribu", celui des clergés. Et croire que ces pouvoirs vont se laisser faire, c'est se bercer de douces illusions. N'oublions pas que c'est aussi au nom de la liberté et de la tolérance que les obscurantistes de tout poil se sont opposés à la séparation des églises et de l'Etat. Aujourd'hui, ce sont les mêmes arguments qui servent à défendre les pouvoirs communautaires. Alors, vive le "débat crispé" !

  45. Hold-up dit :

    Ne nous laissons pas manipuler par l'appareillage orthopédique des médias. Ce sondage est si ridicule qu'il ne faut même pas souligner cette nouvelle opération de modélisation des esprits largement en amont de l'élection présidentielle. Nous assistons à une guerre psychologique de grande envergure, 7 jours sur 7. Pour preuve, l'opération " Terra Nova ". Cette officine " strauss-kahnienne"qui, sous le prétexte de freiner l'avancée du Front de Gauche, de EE-Les verts et à l'inverse de l'échiquier politique celle du FN, veut changer le cadre électoral de la future élection présidentielle. Ce club d'influence appelle à supprimer rapidement le second tour de l'élection présidentielle de 2012 de peur de voir son poulain " DSK " éliminé dès le premier tour. Si l'on est étonné de voir qu'avant même les " primaires socialistes " et le vote des militants PS, le "vainqueur" est déjà désigné, les dirigeants de "Terra Nova", non content d'avoir des dons de divination vis à vis de M.Strauss Kahn, frémisse déjà de ne pas voir leur champion du FMI se casser la binette en 2012 en n'étant pas élu par les français et jeté aux oubliettes de l'histoire dès le premier tour de l'élection présidentielle. Le pire dans l'histoire c'est que "Terra Nova" a peur aussi que M.Sarkozy ne franchisse même pas le premier tour en 2012. C'est pourquoi "Terre Nova" a décidé d'influer pour que d'ici un an, l'élection se fasse à un tour et non plus à deux tours. C'est une opération de communication mais il ne faudrait pas négliger ce fait : une hyper-bourgeoisie se sent perdue et tente de trafiquer au dernier moment les institutions pour conserver coûte que coûte ses prérogatives et ses pouvoirs absolus. L'élection à un tour serait une élection par " jugement majoritaire " - lisez c'est absolument grotesque (le Point - " Le mode de scrutin en question ")

  46. Blibli dit :

    Comment expliquer que les ouvriers voteraient aujourd'hui en cas d'élection à 36% pour le FN ?
    http://www.lepost.fr/article/2011/04/24/2475525_le-pen-aurait-le-vote-de-36-des-ouvriers-ce-n-est-pas-etonnant-du-tout.html
    Ne faut il pas revoir les positions du front de gauche vis à vis de l'immigration ?

  47. marj dit :

    Descartes, tu mélanges tout et surtout tu caricatures... de plus, les contrées lointaines dont tu parles, c'est un bout de France que je connais bien.
    "Les gens se marient entre soi "dis tu... mais qui affirme ça ?... toi et seulement toi car je ne crois pas que c'est ce que j'ai dis, au contraire j'ai parlé aussi du métissage qui est la base de la population Réunionnaise et de la culture du vivre ensemble illustré d'ailleurs par la langue et la culture créoles. D'ailleurs, les mariages entre soi, les sorties entre soi etc sont des codes sociaux qui dépassent largement le fait religieux : eh oui on se marie d'abord entre gens de mêmes milieux sociaux partout !
    Ensuite, je ne défends pas le religieux, je respecte la grande majorité des gens qui pratiquent leur foi, à moins que tu proposes la guerre des religions ou les persécutions des minorités comme cela s'est fait aussi un peu partout sur la planète ?
    La laïcité ne veut pas dire persécution, assimilation, négation, ça veut respect des croyants et des non croyants quel qu'ils soient..dans le cadre de lois qui existent déjà en France et que je ne remets nullement en question, faut-il le rappeler. D'autre part, nous ne sommes plus en 1905 et la visée politique du pouvoir actuel n'est pas l'émancipation du peuple et de la femme, ça se saurait, mais la stigmatisation d'une communauté en particulier (la preuve c'est que les véritables atteintes à la laïcité : financement d'écoles privées catholiques, concordat en Alsace Moselle etc ne perturbent pas notre président qui compare d'ailleurs curé et enseignant et est prêt à changer la loi de 1905)
    Ensuite, la montée des replis identitaires ici et ailleurs a des causes profondes que j'ai déjà développé mais qui, visiblement ne t'intéressent pas. (cf le post 47) S'attaquer à cela suppose que la société aille vers un progrès social, ce qui fût la cas au cours du dernier siècle, et non vers une régression généralisée.

  48. jean ai marre dit :

    @ 35 Gerard Blanchet,

    Vous faites allusion à votre militantisme pour developper la socialisation et l'autonomie de l'adolescent.
    Pour revenir au billet de notre hôte, qui fait éloge de la qualité de la méthode active d'enseignement pensez vous que les rapports d'indépendance et d'autonomie sont conflictuels avec les rapports d'autorité de l'adulte ?
    L'Education Nouvelle peut elle aider les enseignants et les parents ?

  49. Hold-up dit :

    50 - Blibli
    " Comment expliquer que les ouvriers voteraient aujourd'hui en cas d'élection à 36% pour le FN ? Ne faut il pas revoir les positions du front de gauche vis à vis de l'immigration ? "

    Allons soyons un peu sérieux, voulez-vous ? Le JDD est bien connu pour tordre les chiffres de ses sondages afin de leur faire dire n'importe quoi. Nombreux sont les sites qui ont décortiqué les résultats bidons des sondages du JDD. Quand allez-vous cessé d'être aussi naïf ? Ne voyez-vous pas que c'est une grossière campagne de propagande pour valider la politique en cours du gouvernement Sarkozy et par la bande, les propos de M.Guéant qui veut en finir avec l'espace "Schengen " où seuls les riches demain pourront se déplacer sans "laisser-passer" ni ausweiss. Quand le JDD (journal pro-Sarkozy) fait augmenter dans les sondages le FN, c'est pour mieux valider la politique xénophobe en cours de l'UMP. On passe par Madame Le Pen pour accréditer la justesse supposée d'une politique Elyséenne. Le FN n'est que le flacon du jour pour empuantir demain encore un peu plus l'atmosphère du pays. Cessez de faire une fixette sur les sondages et regardez plutôt l'audace des peuples qui se libèrent des tyrannies, que ce soit en Égypte ou en Islande. De grâce, ne participez pas au lynchage des "étrangers" ! Car tout ce qui se fait ou se fera contre " l'étranger pauvre " se fera demain contre le français pauvre ou peu aisé. L'" étranger " ou le "" pauvre " sont toujours les laboratoires d'expérimentation des puissants pour tester des " politiques d'avenir " - Vous devriez le savoir depuis le temps ! Inventez-vous des contre-pouvoirs psychiques et concrets plutôt que de crier avec les loups du JDD. Souvenez-vous de la propagande durant les dernières cantonales. Résultats des courses : 118 conseillères générales et conseillers généraux en France Métropolitaine pour le Front de Gauche et 2 conseillers généraux pour le FN - Reprenez vos esprits !


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