11mai 11

Europe, RSA, Wauquiez, Sarkozy, Martelli

Après Guéant, Wauquiez, nouveau roi de la beaufitude

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Dans ces lignes, il est question de la piteuse journée de l’Europe, de Laurent Wauquiez et de la façon dont est en train de s’organiser l’espace des mots et des valeurs qui servent à penser dans ce moment de notre histoire. Je veux montrer comment des faits qui semblent sans rapport forment un tout. Puis j’en viens, bien sûr, aux questions qui concernent la bataille politique entre la gauche et la droite et entre les deux gauches en présence. En fait, je parle de la lutte pour l’hégémonie culturelle dans l’espace politique.

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Ce billet est illustré par Liliane Guillerm, membre du parti de gauche et artiste peintre. Elle est, bien entendu, chaleureusement remerciée.

Le 9 mai c’était la journée de l’Europe. Vous l’avez su ? Quelques rares médias ont essayé de prendre l’évènement en main. Mais c’était la série noire cette semaine là. Le cauchemar européen se montrait au grand jour. En Grèce commençait la neuvième grève générale. Elle coïncidait avec l’arrivée d’une mission du FMI et de la Commission européenne venue accroitre le pillage du pays. La Grèce emprunte à 25 % dorénavant. Un taux usuraire qui est censé rémunérer le risque du prêt si le pays fait faillite. Gros bobard. Car ces mêmes emprunts soit disant super risqués sont souscrits deux ou trois fois. Qu’il y ait trois fois plus d’offre de capitaux  que de demande alors même que le risque est censé être à son comble prouve sa racine dans la cupidité des banques qui se gorgent sur la base de la crise qu’elles ont déclenchée ! En même temps cette situation résume bien la folie du système et la radicale stupidité de la main invisible du marché. Car ceux qui viennent se goinfrer le font à un tarif qui risque quand même bel et bien de jeter la Grèce à terre et donc de tout leur faire perdre. Le marché est impuissant a s’auto-réguler contrairement aux sornettes débitées sur le sujet.

Puis, le Danemark a rétabli ses frontières avec ses voisins. J’arrête là. Le vaisseau coule. La plupart des eurolâtres sont donc restés terrés dans leur cave en attendant que ça passe. Les bouches en cœur du Traité Constitutionnel et du traité de Lisbonne étaient muettes pour cetteange2 journée de l’Europe. Un tout autre débat a occupé tout l’espace. Laurent Wauquiez faisait en effet connaitre son projet contre les pauvres. Et pourtant le soir même se discutait à l’assemblée nationale la version française du plan d’austérité exigé par la Commission européenne et l’inscription dans la Constitution de la règle économique néo libérale contre la dépense publique.

Le texte du gouvernement est une bonne démonstration de ce qu’est devenue l’Union Européenne. Elle nous « protègera » bientôt davantage. A sa demande en effet le nombre des fonctionnaires continuera de baisser. La France s’y est engagée. Les subventions aux associations et aux collectivités locales diminueront car elles sont aujourd’hui excessives, c’est bien connu. Le gel des salaires est confirmé ainsi que la poursuite de la baisse des remboursements de médicaments. D’ailleurs il y a un engagement à recentrer ces remboursements  vers les soins « les plus médicalement utiles » car les gens sont des malades imaginaires la plupart du temps et les médecins prescripteurs des amis du placebo. C’est pas beau l’Europe ? C’est pas génial comme plan ? Et le symbole, il n’est pas beau ? Voter davantage de mal vivre, sur ordre de l’union européenne pour honorer la journée de l’Europe ? Finalement ça collait assez bien avec la proposition de Laurent Wauquiez contre les pauvres. C’est dans l’esprit et même la lettre du « plan euro plus ». Et d’ailleurs, ca collait bien avec le job gouvernemental de Laurent Wauquiez.

Le génie du Puy (en Velay), ci-devant ministre des affaires européennes, n’est vraiment pas un aigle. Jusque là on ne le connaissait que d’après  des articles et des photos le montrant en distractionposes de premier communiant, avec une légère tendance skin. Maintenant tout le monde le connait. C’est le gars qui veut en faire baver aux salauds de pauvres qui se goinfrent de RSA. Et ça s’appelle « droite sociale », ça ! Mais cette notoriété tue dans l’œuf celle qui devrait lui revenir de plein droit. Il est tout de même ministre cet homme ! Ministre ? Mais de quoi ? Des affaires européennes ! Vous devriez suivre un peu les promotions. Donc c’est bien raccord. Proposer de prendre de l’argent au RSA, frapper les pauvres et les insulter, c’est une idée très européenne. C’est conforme à la lettre et à l’esprit du plan euro plus.
Vous connaissez Erostrate ? Maudit soit son nom ! Il ya quelque vingt-trois siècles, je crois,   ce salaud a mis le feu au temple d’Artémis, une des sept merveilles du monde antique, juste pour qu’on se souvienne de son nom. Wauquiez, met le feu à l’une des sept merveilles du Sarkozisme pour qu’on sache jusqu'à quelle profondeur peut s’abaisser un réactionnaire pour exciter les instincts les plus vils. C’est trop ! Même pour ses propres amis. Mais leur agitation est vaine. Le mal est fait. Les mots ont fait leur travail de poison.

Certes, nous tenons la preuve ambulante de ce que pensent vraiment les ministres du président des riches. Wauquiez et le RSA seront donc un de nos refrains de campagne. Ses amis ont senti le coup arriver. Ils l’ont donc lâché. Un « discours de beaufitude et des propos de comptoir » a dit Roselyne Bachelot ! Wauquiez, premier beauf de France ! Même cette brute de Lionel Luca, l’ami de la peine de mort, a davantage d’humanité que lui ! « Le vrai cancer du pays c’est le chômage, ce ne sont pas les chômeurs » : a-t-il déclaré. La palme à Rachida Dati qui lui a taillé un short sur mesure sur RFI en lui demandant de s’attaquer aux bonus des banquiers français, contraires aux règlements européens, plutôt qu’au RSA des pauvres. 

Auparavant on n’avait guère remarqué ce Wauquiez. On comprend vite pourquoi. Il était ministre de l’emploi. Personnellement, j’avoue que je ne savais pas où son talent s’occupaithep-mister dorénavant, avant qu’on me propose un débat radiophonique avec lui. Je n’ai jamais entendu parler de lui ni à Bruxelles ni à Strasbourg. En fait comme ministre, il ne fait rien. Il assiste à d’assommantes réunions de routine technocratique où les hauts fonctionnaires tiennent le stylo. Personne ne veut y aller. Donc on envoie monsieur l’ennemi des pauvres, préposé ministre. Dès que c’est du sérieux, arrive le ministre des affaires étrangères. Le super sérieux et grave c’est l’affaire du premier ministre qui fait néanmoins tout ce qu’il peut pour passer la patate chaude au ministre des affaires étrangères. Les questions stratégiques, glorieuses et médiatiques c’est pour  le Président, lequel regarde cependant à deux fois avant d’y aller. Car l’Europe c’est le tue la joie. Bref, ils font tout, il fait le reste. Disons ceci pour résumer la situation : la personne qui fait le ménage dans la salle où s’ennuie Laurent Wauquiez fait un travail plus utile pour ses semblables que lui ! Et sans doute fait-il le travail avec davantage de sérieux. Car lui, Wauquiez, ce n’est pas sérieux du tout. Vous imaginez un ministre de l’agriculture à qui on demanderait quel genre d’arbres produisent des pommes de terre et qui répondrait « heu… je ne me souviens plus ». C’est ça le niveau de Wauquiez sur l’Europe.

Pourtant, face à moi, sur France Inter, il faisait le brave. Comme ses arguments sentaient le piano mécanique des oui-ouistes, il est vite parti en roue libre sur les phrases creuses bien connues de ces refrains. Il y a même eu une apothéose caricaturale, bien connue de mes lecteurs. Voyez. « quelle raison avons-nous de vouloir encore l’Europe » demande le journaliste. «Je vais répondre simplement, réplique cet aigle, la Chine la Russie le Brésil et l’Inde ! ». Et voila. Fermez le ban ! Après coup je méditais cette séquence. Tout de même, où en sommes-nous rendus ! Il y a vingt ans n’importe lequel des partisans du rêve européen aurait parlé de paix, de civilisation, que sais-je encore. Et surtout il aurait répliqué la phrase à tiroirs de l’époque. Vous vous souvenez ? « Sauvegarder notre modèle social face aux Américains ». Le modèle social de la « droite sociale » maintenant on connait… N’est-il pas frappant de voir comment l’espace politique de la droite, même celle qui  se voulait « sociale » s’est déplacé vers la droite la plus dure. C’est le fond de l’affaire. Je vais y venir.

Bref, comme le monsieur ne savait pas, finalement, quoi dire, il a fait dégringoler le niveau du débat en passant directement aux coups sous la ceinture : « vous ne faites rien au le-cirqueparlement européen, vous faites parti des 15% les moins présents etc.… etc.…. » Je connais le numéro. Il aurait du donner la liste et on aurait vu si ses copains qui sont dedans se démènent autant que moi ! Pour le monsieur, l’activité européenne se résume au nombre des signatures de présence aux réunions bidons de la chicha Bruxelloise. Ce n’est pas ma conception. Je vous en reparlerai de nouveau bientôt. Je lui ai répliqué qu’il ne connaissait rien au fonctionnement du parlement européen ni au contenu du Traité de Lisbonne. Il n’a même pas essayé de démentir. Mais comme je tenais à pouvoir rester sur le fond c'est-à-dire à démonter méthodiquement, avec des arguments vérifiables, son catéchisme euro-béat, je ne me suis pas lancé dans la révélation de l’ampleur de son ignorance. Pourtant j’étais bien informé sur ses exploits en la matière. Ils étaient récents. La veille, sur BFM télé, le grandiose « ministre des affaires européennes » montrait qu’il ignorait quels étaient les Etats membres de l’espace Schengen, et même quels étaient les Etats membres de la zone euro. Dans le contexte, ne rien savoir sur deux questions en pleine tourmente ce n’est pas sérieux. Je comprends pourquoi il préférait parler d’autre chose.

Le lendemain matin 10 Mai, hasard, le ministrissime était à Strasbourg. Il avait convoqué la délégation des députés français membres du Groupe de droite que préside le français UMP Joseph Daul. Mais son esprit était ailleurs. Il était dans sa croisade contre les pauvres. Donc les députés présents ont été invités à signer un communiqué de soutien à leur ministre préféré. L’accueil fut frais. Un journaliste qui suivrait les affaires européennes et qui n’aurait pas peur de faire de la peine à la droite n’aurait pas manqué de suivre cet épisode haut en couleur. Dommage que l’ordre du jour ne prévoyait rien sur Cuba car sinon ça aurait attiré l’attention. A peine le grand homme avait-il tourné les talons, son agent de liaison se mettait au travail pour écrire la manifestation officielle d’enthousiasme. Le texte du courrier envoyé aux supporters obligés a tout le comique des cirage de pompe sous contrainte.

Mais voila donc à quoi s’occupe le ministre des affaires européennengraxatees quand il vient à Strasbourg.  « Madame, Monsieur le Député, comme convenu ce matin lors de la réunion de la délégation avec le Ministre des affaires européennes, Jean-Pierre Audy vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous une proposition de communiqué de presse des membres de la délégation. Afin de permettre une diffusion rapide du communiqué, je vous serais reconnaissante de bien vouloir m'indiquer avant 16h15 si vous souhaitez cosigner ce communiqué. Je vous remercie d'avance, Bien cordialement, Marion Jeanne » 16 heures quinze ! Mazette ! Le mail est de seize heures ! Mais pour communiquer à l’heure que ne ferait-on pas ?

A présent, juste pour la gourmandise, voici le texte spontané et plein de légèreté qui a été suggéré à ces bons parlementaires de droite pourtant récalcitrants. Remarquez la rédaction. On veut faire croire à un compte rendu de réunion. Il ne vous reste plus qu’à rechercher quel organe de presse aura recopié tout cela  sans vérifier si c’était autre chose qu’une grosse opération de propagande. Et ensuite chacun pourra se demander combien de fois ce qu’il lit n’est en réalité qu’un montage de cette sorte. Et si vous ne trouvez trace nulle part de ce noble document c’est que Wauquiez a encore fait un bide. Mais quand Fillon va savoir que son ministre fait des pétitions alors qu’il lui a demandé de fermer sa bouche, ça ne va pas le faire.
Voyez à présent comment les arguments de l’ennemi des pauvres sont repris dans ce communiqué comme si c’était la conclusion consensuelle d’un débat qui n’a pas pourtant pas eu lieu ! "L’équilibre entre droits et devoirs, clé de voûte pour la préservation du modèle social européen" "Notre modèle social européen s'est construit sur la notion essentielle d'équilibre entre les droits et les devoirs des citoyens. Veiller au respect de cet équilibre est la condition pour préserver ce modèle face à la concurrence mondiale et à la crise économique" ont déclaré mardi des députés européens de la majorité présidentielle."Pour favoriser le retour à l'emploi, il est essentiel que les revenus du travail soient privilégiés par rapport aux soutiens issus de la solidarité. C’est une question de compétitivité économique et de dignité humaine." ont insisté les députés européens.

Ce texte est sans doute nul. Mais il montre bien la cohérence politique assumée qui unit l’opération de communication contre les bénéficiaires du RSA et la politique de l’Europe. C’est pour cela que Wauquiez voulait ce texte.  La conclusion du document le souligne d’un double trait. "Ce combat ne pourra être mené à bien que s'il va de pair avec une plus grande coordination des politiques fiscales et sociales des Etats membres de l'Union européenne et en soutenant le principe de flexi-sécurité : davantage de flexibilité avec davantage de sécurité de l’emploi" ont ajouté ces membres de la délégation française du Groupe PPE au Parlement européen. Le final est du meilleur style lèche botte. "Nous devons travailler au plus vite à une convergence fiscale et sociale entre Etats membres" ont-ils conclu en saluant l’initiative du ministre Laurent Wauquiez comme une indispensable et utile contribution au débat sur la compétitivité économique essentielle au financement de nos légitimes ambitions sociales. Suit la liste des membres de la délégation FR PPE co-signataires de ce texte.

A côté de cette cohérence entre la politique européenne et l’attaque contre les bénéficiaires du RSA, il y a une convergence idéologique entre cette provocation et les autres faites sur le thème de l’immigration par exemple. Il s’agit de diviser contre lui-même le camp populaire. Au cas précis, il s’agit d’exciter ceux qufavelai misèrent au travail avec ceux qui misèrent au chômage. En comptant sur l’ignorance de la réalité et sur son travestissement. Donnons un éclairage sur les faits réels. Le RSA est fait de deux sortes de bénéficiaires. Les premiers n’ont pas de travail du tout. Ils touchent le « RSA socle ». Ceux là se gorgent avec 411 euros s’ils touchent une allocation logement et sinon ils se roulent dans l’or avec 467 euros par mois ! Qui sont ces gavés ? Des femmes « parent  isolé » et des handicapés, pour l’essentiel. Les bénéficiaires du RSA socle sont un million cent soixante dix sept mille ! Ce sont eux que l’infect Wauquiez veut condamner au travail forcé. Cinq heures ! Cruel ? C’est sûr. Mais surtout absurde.

Absurde. Ou trouver cinq millions d’heures de travail gratuit à faire. Les exemples donnés par monsieur le ministre correspondent tous à des emplois aidés actuels. Donc, la mesure Wauquiez détruirait de l’emploi. Que veut-il, alors ? Rien. Juste stigmatiser les bénéficiaires.  Il l’avoue. Dans « Les dernières nouvelles d’Alsace », il déclare : « soyons lucides ce n’est pas avec cinq heures que vous allez faire un job. L’idée c’est pas ça. C’est juste de montrer c’est qu’il y a des devoirs. Une société dans laquelle on fait croire qu’il n’ya que des droits et que les gens peuvent juste tirer sur la corde c’est une société qui perd son sens ». Et quel est le sens d’une société où existe du travail forcé ? On vous laisse le dire. Et le roi de beauf d’insister dans le journal « Le Parisien » « Un système social où la différence entre travail et assistanat n’est seulement qu’entre 2 et 3 euros est-il juste pour ceux qui choisissent le travail ? ». Vous avez bien lu ? « Ceux qui font le choix du travail ». Les autres font le choix du chômage et de la misère ? Oui c’est ce qu’il veut dire. Et alors tout est dit. Il faut y réfléchir.

Car toute cette ambiance fait système. Il faut considérer la scène dans son ensemble. L’espace des valeurs et des symboles que construit la droite politique actuelle est en expansionengraxates dans la société. Les thèmes qui dominent la scène sont de plus en plus en plus en conformité avec les ressorts « culturels » du système libéral. Pour que la concurrence libre et non faussée s’incruste, il faut une société de compétition de chacun contre tous. Ca s’organise. Chacun à sa manière y contribue dans la droite et l’extrême droite. Un jour les immigrés tunisiens diabolisés, le lendemain les joueurs de foot trop ceci et pas assez cela, le surlendemain les ayant-droits du RSA. Bref il ne se passe pas un jour sans que la machine à stigmatiser ne tourne à plein régime. En fin de course, l’espace sémantique, symbolique  et politique de la droite extrême et de l’UMP fusionne en un tout. Il n’est pas dit que le FN soit vraiment celui qui tirera les marrons du feu alors même qu’il y contribue très activement, à la faveur de la campagne de gonflette médiatique que l’on connait.

Si cet espace se dilate, au bout du compte, Nicolas Sarkozy peut le dominer, comme Berlusconi y est parvenu en Italie. Pourtant les primaires réussies à gauche et la désignation par trois millions de votants de Romano Prodi comme champion de la «  gauche social démocrate et du centre » auguraient une victoire écrasante contre le roi des casseroles et du bling bling. C’est pourtant Berlusconi qui a écrasé tout le monde avec sa coalition de droite et d’extrême droite. Ainsi non seulement François Hollande a dit une bêtise en affirmant que « Sarkozy est déjà battu » mais tout le PS fait prendre un risque immense à toute la gauche avec sa stratégie de campagne. Celle-ci repose sur l’idée que la majorité du pays se tourne vers la « compétence-modérée » pour répondre à la crise du quotidien que vivent tous les foyers. Erreur totale de diagnostic. Ils ne voient donc pas la division qu’ils creusent à gauche par leurs discours et leurs propositions qui méconnaissent absolument l’urgence sociale. Ils ne mesurent pas davantage celles qu’ils ouvrent avec leur candidature Strauss-Kahn. Que l’homme soit le symbole de tout ce qu’a combattu la gauche idéologique qui s’est reconstruite autour des thèmes mis en débat par l’alter-mondialisme, ils ne veulent pas le savoir. Toute leur stratégie repose sur le réflexe du « vote utile » qui selon eux éteindra tous les résistances à gauche. Bilan : tandis que l’espace idéologique de la droite s’homogénéise, celui de la gauche se fractionne.

Je reviendrai sur cette situation. J’en résume cependant l’enjeu. Autour de qui va se faire pour finir le rassemblement de la gauche ? C’est l’enjeu. Cela ne se résume pas à la question de les-bottes-rougesavoir qui sera au deuxième tour pour la gauche. Même si cela en sera l’aspect visible électoral. Je demande ici quel espace culturel symbolique et politique peut devenir central à gauche. A droite ils ont choisit la radicalité de droite. Et à gauche ? Le choix des socialistes ne permet pas de rassembler une majorité populaire.  Il n’y a pas le compte. Ni dans le programme, ni dans la vision de la réplique à la crise économique et écologique que la masse a parfaitement compris comme étant grave et profonde. Le grand nombre comprend que c’est la crise d’un modèle de civilisation. Le message de mise en ligne avec la « mondialisation-incontournable » auquel se résume le projet socialiste  ne peut absolument pas permettre de construire une majorité populaire. Mais nous le pouvons-nous ? L’autre gauche en est-elle capable ? Pour commencer cette réponse je publie une tribune de Roger Martelli, parue dans l’Humanité à propos de la situation créée par le retrait d’Olivier Besancenot. Si la conclusion en faveur du Font de Gauche et de ma candidature comme candidat commun est certes un évènement sous la plume de Roger Martelli, je veux surtout attirer l’attention sur le raisonnement qui y conduit. C’est lui qui ouvre l’ordre de la réponse que je veux faire à la question que j’ai moi-même posé.  

« Une situation nouvelle. Par Roger Martelli. Olivier Besancenot vient d’annoncer qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2011. Cette décision personnelle ne sera pas discutée ici. Étant donné l’impact politique réel de celui qui la prend, elle crée une situation nouvelle ; elle doit être négociée du mieux possible dans la gauche d’alternative. Comment faire en sorte que les catégories populaires, déchirées par les effets du système et de sa crise, ne soient pas tentées par l’abstention ou par la pseudo-radicalité de la droite extrême ? Comment raccorder dès aujourd’hui la colère à l’espérance et, demain, battre la droite aux deux scrutins de 2012 ? Certains, par crainte d’un nouvel avril 2002, peuvent être tentés par le rassemblement de toute la gauche dès le premier tour ; d’autres peuvent se résigner à la parcellisation extrême d’une gauche, de fait, très divisée sur le fond.

Ni l’une ni l’autre de ces hypothèses ne sont des solutions pertinentes. Pour gagner leslivres élections de 2012, la gauche devra mobiliser au maximum toutes ses composantes, dès le premier tour de la présidentielle. Elle ne le fera pas si ses couleurs sont portées par un candidat unique, ancré dans la logique qui « plombe » la gauche depuis 1982-1984, celle-là justement qui l’a plongée dans l’incertitude. Rassemblée bon gré mal gré autour d’un tel héritage, la gauche passerait le cap du premier tour, mais risquerait d’être battue au second. Et même si elle l’emportait (face à une Marine Le Pen par exemple), elle provoquerait ultérieurement de nouvelles et tragiques désespérances.

Quand on est franchement à gauche, on peut légitimement penser que la solution la plus porteuse est le rassemblement, au premier tour, de toutes celles et ceux, sans exclusive, qui veulent et que la gauche gagne et qu’elle réussisse en subvertissant les consensus gestionnaires depuis trop longtemps installés. Celles et ceux qui souhaitent qu’elle cherche des résultats immédiats et, pour cela, qu’elle s’engage dans le processus d’une rupture et d’une alternative. Une gauche à la fois contestataire et constructive… Aujourd’hui, force est de constater que c’est le Front de Gauche qui s’approche le plus de cette équation. Il n’est pas encore assez large, pas assez novateur dans son esprit, pas assez citoyen dans sa façon de faire et de vivre ? Peut-être. Mais si quelque chose est utile dans l’immédiat, c’est de contribuer à ce qu’il avance dans la bonne direction, en se transformant.

S’associer à cette démarche n’est, pour personne, un renoncement à son être. Plutôt que de se disperser sur des candidatures vouées à la marge, l’extrême gauche ne se renierait pas en s’inscrivant à sa manière dans l’évolution du Front. Plutôt que de chercher à tout prix à se compter, sur des individus et des projets incertains, les écologistes feraient mieux de cultiver l’idée que l’écologie politique a une pente fondatrice de rupture avec le système, davantage que d’accommodement avec lui. Être écologiste et participer à une aventure pleinement collective, à la gauche du PS, pour « booster » la gauche, ce n’est pas perdre son âme. Pas plus que pour un(e) communiste, un(e)républicain(e), un(e)altermondialiste, un(e)féministe, un(e)autogestionnaire et tant d’autres.

Le Front de Gauche a discuté publiquement d’un « programme partagé ». Chacun peut s’interroger sur telle ou telle formulation, mais pour l’essentiel la logique de ce que l’on peut lire notre-monderappelle beaucoup le corps de propositions qui, dans la foulée de la victoire référendaire européenne de 2005, avait réuni heureusement la gauche dite « antilibérale »… avant qu’elle ne bute sur sa candidature commune. L’essentiel est l’esprit qui transparaît de l’ensemble : à la gauche de la gauche, bien à gauche, dans l’esprit d’une gauche de rupture et d’alternative. Chacun met les mots qu’il souhaite ; le plus utile est que ce « machin » aille le plus avant possible, en prenant le plus d’épaisseur populaire et citoyenne possible, en s’ouvrant à la fois aux forces et aux individus. Toute autre solution, fût-elle tentante sur le papier, conduit soit à la parcellisation et à l’échec, soit au vote utile et à une déconvenue plus grave encore peut-être, comme l’a montré le cas italien.
Reste, bien sûr, à déboucher sur une candidature commune, dès le premier tour, à la présidentielle et aux législatives. Là encore, il faut savoir dégager les voies de la raison. À la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est installé dans une dynamique visible, active, appuyée sur les aspirations à une gauche digne de ce nom. Le reconnaître n’est pas se mettre au garde-à-vous devant un homme providentiel. Ce n’est, là encore, pour personne renoncer à être soi-même. Au demeurant, se préparer à le soutenir activement n’implique aucune mécanique de long terme. On peut le faire dans l’espoir qu’émerge une grande force politique à vocation majoritaire, à la gauche de la gauche ; on peut le faire en souhaitant le maintien du pluralisme partisan existant.
Le choix porte uniquement sur le ou la candidate le mieux à même, en convaincant au premier tour, de permettre à la gauche d’exister dans la dignité, de gagner et de réussir enfin durablement. Un candidat ainsi capable, en rassemblant, de rompre la présumée fatalité d’une gauche française et européenne dominée par une social-démocratie plus ou moins recentrée. En 2007, la faiblesse d’une gauche de gauche éparpillée a fait le jeu de la droite ; en 2012, son dynamisme sera à rebours la clé de la victoire, pour toute la gauche.
Un Front de gauche citoyen, rassembleur et lui-même rassemblé, ouvert à toutes les composantes de la gauche transformatrice : il n’y a pas, à ce jour, dans la réalité telle qu’elle est, de meilleur instrument pour aller de l’avant.

Roger Martelli »


231 commentaires à “Après Guéant, Wauquiez, nouveau roi de la beaufitude”
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  1. Berdagué dit :

    Nicolas B 10,Pulchérie D 37
    Oui, l'expert en RSA envoie un pavé dans la mare, et là nous nous posons obligatoirement (notre appareil psychique, plus que l'entendement) les questions que ces messieurs veulent provoquer en d'une part occuper l'espace médiatique souvent complaisant et amplifiant et d'autre part injecter un peu plus de malaise en visant celles et ceux qui sont privés d'emploi normal, tout en banalisant le diviser pour mieux régner et flirter avec le rejet des personnes en difficultés quasi insurmontables si la garantie d'un emploi avec salaire conséquent n'est plus assurée, pour cacher leurs échecs flagrants eux les très doués de l'économie !
    Mais de poser cette question : n'est- ce pas une manoeuvre de cette droite de faire monter à l'abordage certains ministres en proposant le pire (pour satisfaire la droite la plus sombre, et apporter du trouble au monde du travail), puis de médiatiser à mort Matignon et le chateau UMP par leurs interventions rectificatives pour les faire apparaitre comme des "gentils" des sérieux,des responsables, des humains,de ceux qui ont presque le monopole du coeur, des presque de gauche, etc, si cela était vrai : ce n'est que crapuleux, pervers, plus machiavélique qu'habile surtout si la possibilité de " toucher " un champ politique plus large peut apparaitre ce but.
    Car il doit être facile de faire des recherches et trouver des manoeuvres semblables : c'est très connu, surtout pour un ancien ministre de l'intérieur un coup on matraque, l'autre apporte une cacahouète ou/et un caoua. Certes c'est basique, primaire et ça ne mange pas de pain, ça trouble.
    Depuis 2007 nous avons été gâtés par le manque de débats constructifs et structurants, cela a été que propagandes d'auto satisfaction, d'insultes, de nous sommes les meilleurs (forts), vous vous n'avez rien à proposer, vous êtes archaïques, dépassés.
    De focaliser sur le RSA empêche de calculer l'ISF/bouclier.

  2. Descartes dit :

    @Antoine (#51)

    Ah ? Visiblement ça te démangeait quand même un peu d'en parler.

    Pas vraiment. Je trouve qu'on a tort de se focaliser sur un dispositif particulier en oubliant la question plus générale. La question de la légitimité des transferts inconditionnels est une question compliquée, à laquelle la gauche n'a pas prêté beaucoup d'attention depuis des années. Et cela l'a mis en porte-à-faux, notamment par rapport à un électorat populaire.

    "La question de la légitimité des transferts sociaux est une grande question" Non, c'est une question largement inepte et manipulatoire

    La question de la légitimité des transferts sociaux passionne les philosophes depuis le moyen âge. Des centaines de penseurs ont bâti des théories sur ce qui fait qu'un pauvre "mérite" d'être aidé. Des justification théologiques on est passé à des logiques de contrat social. Les plus grands esprits de leur temps, Saint Thomas d'Aquin, Hobbes, Kant, Marx, Rousseau, Keynes y ont trempé leur plume. Et toi, tu décrètes comme ça, d'un coup de manche, que c'est une question "largement inepte et manipulatoire" ? Faudrait quand même avoir un peu de perspective historique...

    La "grande question", c'est celle du partage des richesses.

    Et on recommence... dès qu'une question gêne, on décrète qu'elle est "inepte et manipulatoire", et que la vraie question est ailleurs. Avec ce même raisonnement on refuse de parler de la sécurité, de l'immigration, de la politique industrielle... mais curieusement pas de la parité ou du droit des minorités, qui par un étrange miracle se trouvent être partie de la vraie "grande question".

    Un militant politique a le droit de choisir ses réponses, mais il doit être conscient que ce n'est pas lui qui choisit les questions.

  3. maxou dit :

    Bonjour à tous,
    Au passage, un petit coucou à Jennifer que je suis heureux de retrouver sur ce blog.
    Comme d'habitude très bon billet de Jean-Luc Mélenchon.
    Je ne reviendrai pas sur le pathétique Laurent Wauquiez...
    Par contre, pas grave, mais, dans son billet, Jean-Luc Mélenchon ne reproduit l'entrée de page du journal concernant Roger Martelli.
    Je me permets donc (si possible) de reproduire l'entrée de page ci-dessous.

    « En France, quelques personnes avaient promis à des milliers d'autres personnes de changer la vie, et puis ils ont changé d'avis.» Guy Bedos. Olivier Besancenot ne sera pas candidat en 2012. Quelle situation nouvelle ?
    Le Front de gauche est le meilleur instrument pour aller de l'avant.
    Roger Martelli, historien

  4. francis dit :

    @Descartes (25) :
    « ... les "droits" en question ne peuvent être que des droits "gratuits", c'est à dire, qui ne comportent en eux mêmes aucun transfert de richesse. Le débat de 1789 aboutit à quatre droits seulement [...]. C'est tout. Aucun de ces droits ne pose véritablement la question de contrepartie parce qu'aucun de ces droits n'a en lui même un coût pour la collectivité. »

    1) La déclaration de 1789 résulte des états généraux (clergé, noblesse et bourgeoisie). De fait donc elle a stoppé les débats à des droit «gratuit» (cette déclaration est officiellement inachevée). Allez voir celle de 1793, construite à partir d'une constituante rassemblée au suffrage "universelle", le devoir de solidarité à plusieurs titre envers les pauvres ou les malades est bien présent. C'est cette déclaration qui est véritablement le cœur de la gauche. En 1945, c'est d'ailleurs cette constitution et non celle de 1789 qui est proposée bien qu'écarté par référendum.

    2) La richesse résulte d'une captation de l'effort de travail bien plus large que celui de l'individu la possédant qui dans sa réalisation totale n'a plus besoin de travailler. Cette captation est exo et hétéro déterminée comme la montré Spinoza (Lordon, Capitalisme Désir et Servitude) en ce sens que l'individu capitaliste réalise cette captation par une série de conditionnements aux affectes joyeux (et non tristes pour les autres le préservant probablement de ce travers). L'idéologie capitaliste disant que la répartition de la richesse est un vole - d'où des droits « gratuits » - est le fruit d'une pensée individualiste (mythe du libre arbitre) niant la nature culturelle de l'individualité bourgeoise ou fainéante comme vous dites qui sont deux formes opposées de vies parasitaires vis-à-vis du juste mérite du travail. Mais j'oubliai, vous êtes resté bloqué à Descartes apparemment dans la "philogénèse" de l'analyse alors que depuis Spinoza le déterminisme des affecte a fait du...

  5. Hold-up dit :

    45 - Descartes

    Tous vos mots, toutes vos expressions respirent l'extrême -droite. Vous n'êtes là que pour déstabiliser le blog de J.L Mélenchon et parasiter les vues et réflexions des internautes invités. Pourquoi n'allez-vous pas bavasser sur un blog lepéniste où tous les blaireaux de comptoirs riront bien avec vous des " feignants-au-RSA " comme vous dites si bien. N'hésitez pas, il est encore temps !

  6. Citoyen93 dit :

    @Descartes

    Excusez mon manque de clarté : par "rapport de force" je parlais de l'équilibre entre travail et capital, mais pas du tout un rapport de force entre "travailleurs et assistés" qui est une invention de droite, matériellement parlant, en euros si vous voulez. je déplorais justement cette tentative d'instiller un conflit entre des catégories de pauvres, de smicards ou de précaires, que ceux-ci travaillent ou pas, de temps en temps ou à tour de rôle, je mets tout ce monde là dans la même catégorie : "le grand nombre" pour citer notre hôte.
    par contre j'oppose deux formes de non-travailleurs : le "rsassisté" qui coute 400€ par mois et l'actionnaire qui en coute quelques milliers voire quelques millions. Tous 2 le font sans travailler, donc ils ponctionnent les travailleurs. Certes les uns sont plus nombreux que les autres, mais si l'on cumule leur poids total sur la richesse produite... Encore une fois je vous invite à constater matériellement de quoi il est question ici : du partage de la richesse entre 62 millions de français.
    Je suis d'accord que cela ne retire pas le débat de fond du pourquoi travailler pour les autres? Mais philosophiquement il se pose pour toutes les formes d'"assistés" sans discrimination.
    On connaît tous quelques "assistés" d'ailleurs. J'ai un ami IMC qui se déplace difficilement en fauteuil roulant, il vit avec une alloc. il n'a aucun diplôme et ne travaille pas. Pour autant il se dépense sans compter dans le bénévolat auprès de jeunes handicapés en échec scolaire.
    J'ai la faiblesse de penser que 1000 "assistés" tels que lui mériteraient de pouvoir payer leur loyer autant que M Lagardère.
    Vous me rétorquerez que tous les "assistés" ne mérite pas forcément autant que mon ami. je vous demanderai alors de démontrer le mérite de chacun d'eux, et de la comparer à celui de M Lagardère, en €.

  7. Jean-Mi 41 dit :

    @ Hold-up # 56 du 12 mai 2011 à 18h08
    Descartes n'est certainement pas d'extrême-droite mais je reconnais qu'il peut paraitre exaspérant. Pourquoi ? parce qu'il vous apparait politiquement incorrect et qu'en plus il réplique avec érudition, d'argument à argument sans jamais lâcher le morceau ! Je ne suis pas forcément d'accord avec lui mais il est utile que quelqu'un nous dise "que le roi est nu". A nous de gérer nos prises de position et d'être meilleur que lui car les questions qu'il soulève ne s'arrêtent pas au périmètre de ce blog !
    Quand à déstabiliser le blog de J.L Mélenchon, aucun risque, le WM veille, je puis en attester en toute connaissance de cause, croyez-vous qu'il laisserait faire une seconde si ce que vous dites était vrai !

  8. Antoine dit :

    Un militant politique a le droit de choisir ses réponses, mais il doit être conscient que ce n'est pas lui qui choisit les questions.

    Dit celui qui tient à tout prix à les choisir, justement :)

  9. @Nicolas VDR : " Qui a dit : "les cons osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait" ?"
    Michel Audiard. Sauf que dans le formule originale, il est question du "con", au singulier, élevé au rang d'absolu, comme une sorte d'entité métaphysique, et non des cons. Mais le sens est le même.
    Concernant les "fainéants" et parasites en tout genre, les chômeurs sont des amateurs. Les vrais pros sont les rentiers, les actionnaires et spéculateurs en tout genre. Ils ne travaillent pas ou si peu, et volent le produit du travail des acteurs de l'économie réelle. Les médias ne les mettent jamais en cause, vu que précisément, ce sont eux qui les possèdent. C'est même pour ça qu'ils les ont achetés. Et en prime, ils peuvent se payer la tête de pauvres. Elle est pas belle la vie ?

  10. didier44 dit :

    "Je demande ici quel espace culturel symbolique et politique peut devenir central à gauche."
    Ce qui semble, parait une lutte des égos, à gauche révèle, forme compensatoire, de ce manque de prise en considération de l'individu, "en bas", du commun des mortels. Comme souvent formulée, cette idée que le consommateur quotidien de masse a supplanté le citoyen, celui qui était en mesure de détailler avec satisfaction son statut social sous toutes les coutures. Cette expérience, de soi et en soi, à projeter la satisfaction d'avoir "fait carrière" ou "grimper les échelons", aux oreilles de l'étranger qui l'écoute, cette empathie qu'à un témoin content d'avoir en face de lui la preuve d'une communauté de destin (selon votre expression) la possibilité d'un avenir comme l'exemple à suivre. La posture du consommant, tout à l’arrêt de son désir, fixe l'acheteur et sa chose convoitée, ainsi devient la dépense, l'énergique et intempestif marqueur de l'appartenance culturelle et de classe. Les gamins exigent des marques pour se voir accepter du groupe, nul ne leur a inculqué manu militari, cette réaction, si ce n'est les injonctions publicitaires et médiatiques. Sur cette dérive en perte de conscience se greffe l'égalité en toute légalité, en quoi serait du plus normal, normatif que de se joindre en choeur dans un élan banal d'achat similaire ou presque qu'il recèle une proximité, des aspirations communes mais de cet état de connivences, "posséder", découlent qu'aucunes émancipations ne sauraient être tolérées, comme étant prises comme rupture de solidarités privées. Egalité et fraternité ne font qu'une, sous ce jour, frères d'armes-frères d'achats. En face, coté cour, siège la liberté des décideurs.
    Ce développement pour signifier, que la gauche se voit déposséder de ce mot "liberté".

  11. citoyenne21 dit :

    C'est vrai il fait du bon boulot le webmestre car je ne vois jamais de message d'insultes gratuites sur ce blog ou alors le peu que j'ai vu passer qui était limite n'est pas resté longtemps posté et pourtant je pense que les partisans du FN doivent être tentés de venir de temps en temps nous mettre des coups de boule et bien ils doivent être interceptés à temps ! Chapeau bas ! Sans modération, je n'ose même pas imaginer ce que deviendrait ce blog :-)

  12. Nuno dit :

    J'ai apprécié la maîtrise de Jean-Luc Mélenchon lors du débat avec Wauquiez, notamment lors de ses attaques personnelles insupportables où il y avait de quoi sortir de ses gonds (parce que lui ses résultats comme ministre du pôle emploi c'est vraiment zéro) et puis ses arguments béni-oui-oui sur l'UE qui protège donnaient la nausée.
    Justement sur l'UE qui protège, il y a une vidéo sur internet d'Etienne Chouard sur les 10 raisons de quitter l'UE très intéressante ou il parle de chômage, monnaie, institutions de l'UE ou il ressort que cette organisation est une vaste machine sous le contrôle et au service de l'oligarchie financière qui nous gouverne :
    1. L’Union Européenne encourage le chômage de masse
    2. La création monétaire est abandonnée aux banques
    3. Liberté total des mouvements des capitaux
    4. Soumission total à l’OTAN
    5. Accumulation des pouvoirs exécutif et législatif
    6. Les exécutifs contrôlent la carrière des juges européens
    7. Les citoyens n’ont aucun moyen de résister
    8. Le pouvoir législatif est contrôlé par des organes non élus
    9. Les citoyens sont tenus à l’écart du processus constituant
    10. Les tenants du pouvoir s’écrivent les règles pour eux-mêmes

  13. argeles39 dit :

    @ Jean Louis CHARPAL (# 60)
    Concernant les "fainéants" et parasites en tout genre, les chômeurs sont des amateurs. Les vrais pros sont les rentiers,les actionnaires et spéculateurs en tout genre. Ils ne travaillent pas ou si peu, et volent le produit du travail des acteurs de l'économis réelle

    Tous ces gens que tu cites touchent aussi le RSA sans travailler, mais plusieurs fois par heure, et quelques fois même par minute (voir le cas de Mme Bettencourt, un RSA toutes les 30 secondes, même quand elle dort).
    Mais toute cette ploutocratie sait bien que le RSA est fondamental pour éviter que les pauvres se révoltent, si on supprime le RSA ils vont "se faire manger", ils le savent bien, et l'UMP le sait bien aussi, ils ne remettront jamais en cause le RSA, le seul but de la saillie de Wauquierz c'est de diviser pour garder les manettes, c'est une manœuvre de la même veine que "les immigrés qui viennent manger le pain des Français".

  14. Aubert Dulac dit :

    @ Jean-Mi (# 41),
    Je ne suis pas d'extrème-droite ni même d'extrême-gauche. Le WM veille, oui, j'ai vu. Mes deux derniers posts sans doute “exaspérés” ont été supprimés. Je confirme au militant politique portant le pseudo de Descartes que je discute pas de “la sécurité, l'immigration”, avec une simple virgule entre les deux. Comme la lepénisation des esprits nous y a habitués. Et comme s'il y avait entre les deux un lien de cause à effet. Il se trouve que sur le débat que nous avons, les immigrés sont “régulièrement” sommés d'être par définition autre chose que des profiteurs des caisses sociales, qu'ils sont du coup instrumentalisés comme fourriers de la “moralisation” de la classe ouvrière, dans le sens du chantage à la survie permanent que nous fait le capital, sous couvert de l'équilibrage des droits et des devoirs... C'est devenu un réflexe pavlovien, résumant la question de l'intégration... Ce que le Capital ne cesse ainsi de nous faire “intégrer”, c'est la loi de la valeur... Qui nous ramène tous au statut de moyens de production...

  15. ydaho dit :

    Tient, justement puisque quelqu'un en parle, voici "l'envers du décor" de cette "commémoration de l'abolition de l'esclavage :
    http://www.dailymotion.com/video/xinu03_l-envers-du-decor-de-la-commemoration-de-l-abolition-de-l-esclavage-du-10-mai-2011_news
    Une vidéo un peu longue mais instrutive sur les différences entre le discours (y compris de la méthode) et ce qui se passe réellement !

  16. Humaniste dit :

    Juste une info :
    Les 14 et 15 mai sur le Plateau des Glières en Haute Savoie se déroule un grand rassemblement des grands résistants de la dernière guerre : Seront présents entre autre : Stéphane Hessel, Léon Landini, et tant d'autres : aussi des résistants actuels comme Patrick Pelloux, Alain Refalo, etc.
    JL. Mélenchon pourrait s'y inviter, car le programme du Front de Gauche correspond à tout ce que défend cette organisation notamment les Directives du CNR et des Droits de l'Homme.
    Moi j'ai fait la route depuis le Sud-ouest pour y assister. 2 jours de bonheur ; voir que la braise ne demande qu'un petit peu de vent pour s'enflammer ; ajouter à cela, l'espoir que fait naître le Front de Gauche avec J.L. Mélenchon et tout redevient possible.
    Quel bonheur !

  17. jjv dit :

    Pour vous soutenir avec un moment de détente.
    On regarde les autres avec des yeux jaloux, c’est pas de notre faute, on dirait qu’ils ont tout. On veut nous faire croire à grand renfort d’image, que l’on peut tout avoir, le soleil et la plage. Quand on fait le bilan, y a pas de résultat, y a pas beaucoup d’argent mais beaucoup de tracas. Vivre tout simplement, sans nous agresser, ce serait suffisant, on s’en contenterai. Bon sang, laissez nous vivre, laissez nous respirer. Voilà ce que nous livrent les messieurs du marché. Nous créerons des emplois, c’est très bon pour vous, nous disent avec émois, ceux qui possèdent tout. Ca s’passera pas comme ça, on veut notre part, ce qui est produit là ce n’est pas par hasard. C’est notre savoir faire, c’est notre effort, on ne va pas se taire et toujours et encore. On veut vivre dans un monde régi par des lois, pour que ne puissent pondre et faire n’importe quoi, une poignée ridicule, d’orgueilleux malfaisant, des êtres minuscules qui s’prennent pour des grands. Nous sommes maintenant, armés jusqu’aux dents, affrontant vaillamment les mauvais, les méchants. Il n’y a plus rien qui cloche, on part tous au front, grâce au parti de gauche, à Monsieur Mélenchon…présidons

  18. Chouette dit :

    On a l'impression que tout s'effondre ces temps-ci :
    - la soldarité en France, que M. Wauquiez appelle assistanat parce qu'il croit que ça fait péjoratif ;
    - le droit humanitaire international, la dignité de traitement et le respect dû aux morts, même s'il s'agit de M. Ben Laden ;
    - l'interdiction stricte de la torture, qui constitue un crime de guerre selon les conventions de Genève, mais qui est prônée par des politiques américains ;
    - la libre circulation dans l'espace de Schengen, et nous verrons bientôt ce qu'il en sera de la solidarité financière avec la Grèce, avec les Grecs ;
    - le droit maritime international, la solidarité des gens de mer, avec cette affaire bizarre de non assistance à un bateau de migrants au large de la Libye.
    Tout cela va dans le sens contraire des valeurs de la civilisation.
    Redevenons-nous des barbares ?
    Un sursaut est nécessaire pour "faire société", pour retrouver la valeur solidarité.

  19. Jean-Mi 41 dit :

    @ Aubert Dulac # 65 du 12 mai 2011 à 19h23
    Lors de sa conférence, J-L Mélenchon a dit "Il n’y a pas de traitres... il n’y a que des gens qui tâtonnent...persuadés qu’on ne peut pas faire autrement"
    Le Français profane (normal, nous) ne voit que la neige sur le sommet de la partie émergente de l'iceberg. Il subit de ce fait la désinformation, l'intox, les préjugés. Lui, il a des raisons de tâtonner ! C'est pour cette raison que je pense qu'il ne faut pas mépriser les questions qui nous sont posées même si elles ont tendance à nous défriser quelque peu car la politique de l'autruche n'est jamais sans retour de bâton et ne permet pas de présenter nos arguments contradictoires et de faire passer notre vérité.
    Par contre, les professionnels de la politique, eux, de par leurs fonctions et leurs observatoires, sont bien placés pour recueillir les informations utiles à un jugement raisonné. (Donc au passage merci à Jean-Luc Mélenchon pour ses billets d'information). Alors, si ces élites sont persuadés qu'on ne peut pas faire autrement et qu'ils n'ont rien d'autre à proposer, c'est au mieux qu'ils sont incompétents, sinon de parfaits c***, et alors ceux-là, ils faut "les prendre aux cheveux" et les virer sans espoir de retour !
    Que tous ceux qui souhaitent le changement, au lieu de s'invectiver, s'unissent en un FdG pour aseptiser le monde politique et lutter contre notre ennemi commun, le grand capital international et ses partisans !
    Salut et Liberté, Egalité, Fraternité à tous !

  20. numero ouno dit :

    Je regrette que dans ses interventions, Jean-Luc Mélenchon n'incite jamais les français à s'inscrire sur les listes électorales. Nous savons que les élections de 2012 auront lieu pendant les vacances scolaires. L'abstention risque d'être forte et nous savons que ce sont les classes populaires qui s'abstiennent. Ce sont elles qui n'attendent plus rien des politiques et se consolent en regardant des mariages princiers. Je crois que les inciter à aller voter en 2012 est un message à faire passer aussi important que les salaires, la finance internationale, l'écologie, la sécurité... ah non pas la sécurité pardon.

  21. Philippe dit :

    "Salauds de pauvres" disait Gabin dans La Traversée de Paris".
    La honte de ce pouvoir de laisser des gens en deça du seuil de pauvreté, d'accentuer la misère ou la précarité. L'Europe n'est plus, comme le dit Nuno 63, que l'accélérateur d'un chômage accepté sinon provoqué.
    Des pays comme la France s'en accommodent très bien. Il est grand temps de donner un coup de pied à cet agglomérat de fonctionnaires décidant à notre place. L'Europe sociale, où donc est-elle?
    A ce libéralisme incroyable de perversité, de faux-semblants et d"inégalités toujours croissantes, les politiques doivent s'y opposer avec force et avec nous, changer la donne.
    Il ne s'agit pas de quitter l'Europe ni l'euro, il s'agit de chasser ces marchands à sa tête qui gouvernent, complices et consentants et d'y mettre à leur place des hommes avec une politique sociale,économique à l'écoute des peuples et non des financiers.
    Le social, ce grand oublié de l'Europe!

  22. CNR dit :

    Que dire du numéro médiatique du 1er ministre sur télésarko concernant le chiffre de la croissance en France. Comme d'habitude il oublie de dire que c'est surtout la forte croissance des richesses des grands patrons et des actionnaires qui flambent. Pour le reste, les salaires, les retraites, la consommation, c'est la décroissance et rien sur la croissance du chômage, de la précarité, et de la misère du peuple. Pas étonnant que cet artificier du capitalisme profite de la médiacratie du pouvoir en place.

  23. Descartes dit :

    @Citoyen93 (#57)

    par contre j'oppose deux formes de non-travailleurs : le "rsassisté" qui coute 400€ par mois et l'actionnaire qui en coute quelques milliers voire quelques millions. Tous 2 le font sans travailler, donc ils ponctionnent les travailleurs.

    Vous avez raison. Mais des actionnaire qui coutent quelques millions, il y en a quelques centaines. Tandis que des "rsassistés" qui coutent quelques centaines, il y en a des millions. En fin de compte, vu de la poche des travailleurs, le coût n'est donc pas si éloigné...

    Je suis d'accord que cela ne retire pas le débat de fond du pourquoi travailler pour les autres ? Mais philosophiquement il se pose pour toutes les formes d'"assistés" sans discrimination.

    Voilà exactement le débat qui a mon avis il faut lancer pour pouvoir proposer aux citoyens une vision cohérente. D'abord, il y a en fait deux visions de la solidarité: il y a une première qui veut que chacun de nous paye une cotisation au système, et en échange le système nous reverse une allocation en cas de malheur. C'est la vision "assurantielle". Il y en a une seconde dans laquelle notre cotisation nous donne un droit de temps en temps à obtenir volontairement du système un avantage. C'est ce qu'on appelle un "droit de tirage". Pour donner un exemple, lorsque j'assure ma voiture, l'assurance me paye une voiture neuve si j'ai un accident. Mais cela ne me donne pas le droit de détruire volontairement ma voiture pour me faire acheter une nouvelle. On est dans l'assurantiel. Par contre, lorsque je paye mes cotisations retraite, cela me donne le droit à 60 ans et sans qu'il y ait quoi que ce soit d'accidentel de "tirer" une retraite. On est dans le "droit de tirage".

    Le problème, c'est de bien séparer ces logiques. Le RSA fait passer insidieusement la question du chômage d'une logique assurantielle à une logique de droit de tirage. Il faut donc fonder ce droit.

  24. gerlub dit :

    @ JLM

    Bonjour,

    Je viens de voir Jean-Luc Mélenchon sur BFM. Je pense qu'il faut commencer à parler davantage programme plutôt que de se laisser embarquer par le journaliste sur des terrains qui ne nous apporteront rien de bon !

    Critiquer le gvt et le PS + DSK c'est très bien, mais ça ne dit rien des propositions alternatives. Le PG dans son programme partagé est non seulement truffé de bonnes idées, mais en plus et à mon humble avis elles sont probablement majoritaires en France.

    Il conviendrait donc, selon moi, de répondre plus " lapidairement" sur les questions inutiles de la presse et d'embrayer systématiquement sur le concret, car c'est sur cela que les électeurs se prononceront et non sur le fait que le candidat PS sera tel ou tel, ou sur ce qu'on pense du candidat du NPA.......

    @micalement

  25. citoyenne21 dit :

    C'est hallucinant, j'écoute RMC là suite à l'émission de Bourdin où Jean-luc était l'invité et un témoignage d'une femme très malade à cause de la prise du médiator nous apprend qu'elle a été appelée au téléphone par les laboratoires Servier : ceux-ci lui proposent à elle et à tous les autres malades de retirer leurs plaintes contre de l'argent ! de 20 000 € au départ ils en sont maintenant à 140 000 € pour que la dame retire sa plainte ! Le fric, le fric toujours le fric !

  26. christian 78 dit :

    74 Descartes

    Ce qui est parti en fumée dans l'affaire Kerviel c'est 3 ans de RSA socle. Alors ces arguments sont complètement fallacieux.

  27. Aubert Dulac dit :

    @ Jean-Mi 41
    Un parti de gauche décomplexé, s'il veut jouer un rôle conséquent, doit se mettre dans la perspective de changer la politique. Autant il n'est pas interdit de donner sa confiance relative, sous contrôle, à tel représentant, autant celle-ci ne peut jamais être aveugle. Cette confiance doit d'ailleurs être d'ordre démocratique, c'est-à-dire confiance dans une volonté d'ouverture sur les compétences inutilisée de l'ensemble de la société. La différence que vous faites entre le français profane et le professionnel de la politique, en quelque sorte comme celle entre ceux qui serait dans la soute et ceux qui seraient sur le pont, ne peut guère nous mener bien loin. La question de la révolution citoyenne, nous avons tous à la travailler, à égalité, et avec beaucoup de fraternité... J'ai participé, par exemple, sur une initiative de la FASE à Rouen, samedi dernier, à une après-midi de réflexion plurielle sur les reconversions industrielles à opérer, dans une autre direction écologique et démocratique. Pensez-vous par exemple que la planification écologique puisse venir d'en-haut ?
    Par ailleurs, sur ce blog, personne ne doit pratiquer l'intimidation.
    Bien amicalement, Aubert Dulac.

  28. Pier7 dit :

    Bonjour à toutes et tous,
    Le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 repris directement et explicitement par la Constitution du 4 octobre 1958, donc relevant du droit positif, mentionne : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ». Le Conseil Constitutionnel a déjà infléchi le droit d’obtenir un emploi en l’entendant comme une obligation de moyen (et non de résultat) pour les gouvernements. N’en est-il pas de même pour le devoir de travailler ?
    De plus les frontons de nos Mairies ne sont-ils pas ornés de la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » ?
    Plus philosophique encore, l’altérité c’est aussi moi (multiples références : Montesquieu, Lévinas, …).
    Il faut apprendre le langage de l’ennemi !
    Restons vigilant !
    Vieille tête dure … Continue J-L Mélenchon …

  29. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    @ Descartes 74

    Vous avez raison. Mais des actionnaire qui coutent quelques millions, il y en a quelques centaines. Tandis que des "rsassistés" qui coutent quelques centaines, il y en a des millions. En fin de compte, vu de la poche des travailleurs, le coût n'est donc pas si éloigné...

    Au vu de leur poche, quelques centaines de personnes qui n'ont pas besoin d'aides coutent aussi cher que quelques millions pour qui l'aide est vitale. C'est un problème que vous avez raison de souligner.

  30. jcmig dit :

    @gerlub
    Je suis d'accord avec vous concernant le programme sauf que ce n'est pas dans ce genre d'émissions qu'on peut exposer un programme, et que bien sur les journalistes orientent toujours le débat et que nous savons très bien que ça ne les intéresse pas les programmes. OK dans des émissions de 1h30. Mais là déjà j'ai trouvé JL Mélenchon très bon dans ses réponses, très concis et parfaitement clair surtout par rapport à la Grèce. Si les français ne comprennent pas après ça. Quant à la claque qu'il a mis sur Renault, là bravo!

  31. Gombald dit :

    Que trouve-t-on en page d'accueil du site internet qui doit conduire la vraie gauche à la victoire ?
    Ceci :
    De Tunis à Gaza... Développer la solidarité avec les révolutions et les mouvements populaires arabes
    Les soulèvements populaires, les révolutions citoyennes et sociales qui ont éclaté dans les pays arabes constituent un formidable espoir.
    Ils marquent le retour des peuples sur la scène politique pour décider par eux mêmes de leur propre avenir.

    Est-il possible que la "vraie gauche" soit vraiment si naïve ?

    Il ne reste plus que 345 jours avant l'élection présidentielle ! N'est-il pas grand temps pour le FG d'avoir l'air de quelque chose ?
    Je dis bien le FG puisque c'est la bannière qui sera celle de l'élection présidentielle.

  32. Jean-Mi 41 dit :

    @Aubert Dulac # 78 du13 mai 2011 à 9h49
    " La différence que vous faites entre le français profane et le professionnel de la politique, en quelque sorte comme celle entre ceux qui serait dans la soute et ceux qui seraient sur le pont, ne peut guère nous mener bien loin...Pensez-vous par exemple que la planification écologique puisse venir d'en-haut ?
    Je me suis mal fait comprendre semble-t-il, j'ai juste voulu souligner un fait de situation, pour le côté action, je suis tout à fait en accord avec votre commentaire.
    Cordialement

  33. Bonjour - c'est ma première visite - Après avoir juré qu'on ne m'y reprendrait plus à voter, tant le dégoût est immense de la classe politique, tous genres confondus, et vous reprochant à vous-même d'être parfois colèrique, j'avoue que vous êtes le seul qui me donne envie de voter pour vous ! Homme sincère, pragmatique, dont je suis les analyses et dont je partage tout à fait les idées - rien que ce matin je vous ai écouté sur BFM - l'affaire Wauquiez m'a tellement donné la nausée, ce petit monsieur propre sur lui-même est tellement...je préfère me taire ! Vôtre blog va m'aider à mieux comprendre qui constitue la Nouvelle Gauche dont je rêve ! parce que les éléphants PS Caviar j'espère bien n'en voir aucun et plus jamais ! Bonne route Monsieur Jean-Luc Mélanchon :-)

  34. ydaho dit :

    Parlons du RSA alors, a ce qui se dit ça et la, le nombre de personnes bénéficiant de cette aumône serait environ de 3 millions et couterait 3 milliards d'euros par an, soit, il faut le noter, "in fine" une augmentation de un milliard d'euros, par rapport a ce qui se faisait avant sa mise en place pour les pauvres et les précaires. Lorsque ce RSA est attribué il est normalement assorti d'un "suivi personnalisé pour un retour a l'emploi" (je note que ce fameux retour a l'emploi est du domaine de nos chers gouvernants)...
    D'autres part, il est financé en parti par un impôts créé en 2009 sur tous les revenus du patrimoine et de placement des revenus et plus-values de toute nature perçus par les personnes physiques fiscalement domiciliées en France et soumises à un ensemble de prélèvements sociaux destinés à combler le déficit des régimes sociaux : la CSG, le CRDS, un prélèvement social (2,3 %)et le prélèvement sur le RSA (1,1 %) et pour le moment a la charge des département et d'un fond national géré par la caisse des dépôts et consignations. Les contribuables bénéficiant du bouclier fiscal ayant été "exemptés" de cet impôt ! (c'est t'y pas bô ça madame ?)
    En fait le RSA ne concerne réellement que les rmistes qui auront ou ont eu la chance de trouver un boulot précaire et dans les faits il favorise une nouvelle fois la généralisation de la création d'emploi très faiblement rémunérés et a temps très partiel ! (ça, c'est mon avis).
    Pour finir, il est précisé que pour bénéficier du RSA, il faut être Français ou être titulaire depuis au moins 5 ans d'un titre de séjour autorisant a travailler.
    Si je compte bien, avec une année de bouclier fiscal (15 milliards) on finance 5 ans d'aides aux précaires et pauvres. Bien sur, "j'ai la rage" et je dois compter très mal, je dois être bon pour la noyade !

  35. Jean-François dit :

    Sœur Anne, ne vois-tu rien venir, qui ressemblât à l'Europe sociale ?
    Non, je ne vois que l'UE, qui nos droits fossoye et tous les peuples enfonçoit.

    On lit encore ça et là des allusion à un oubli (tu parles !) de l'Europe sociale. Ces incantations sont au mieux stériles.
    Tous les traités ont été conçus pour un grand marché libéral (il n'y a qu'à voir la place de l'ordo-libéralisme chez les fondateurs). Dans la période de reconstruction de l'après-guerre, et face à la tentation/menace du socialisme réellement existant (guerre froide) ils ont avancé masqués. L'UE avec ses règlements et ses gardiens, de Bruxelles à Luxembourg, est au seul service du marché libre et non faussé. Le dumping social est leur arme principale (c'est pour cela que l'UE est passée à 27).
    Une politique réellement de gauche suppose une puissance publique au service du peuple, ce qui est strictement impossible avec le boulet de la fameuse dette et les dogmes de Lisbonne.
    Pour ne pas être condamnée à jouer'à la marge', une politique de gauche doit revenir sur la privatisation du crédit et retirer le pouvoir aux usuriers de la finance. Ces mesures n'auront ni l'accord ni la sympathie des autres gouvernements libéraux ou sociaux-libéraux des 27. Jacques Sapir aborde frontalement ces problèmes dans La démondialisation. On peut ne pas partager toutes ses propositions, mais les ignorer serait faire preuve d'un angélisme dangereux face à la racaille de la finance.

  36. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,

    Je suis triste de lire le débat sur le RSA et même très inquiet.

    Vous n'avez donc jamais entendu ce débat et pourtant :
    - Nous avons mare de payer des gens à rien faire !
    - Oui, bien sur mais la société doit bien apporter une solidarité à tous les « sans-travail »
    - La société, ouais ceux qui travaillent !
    …,
    - Et puis dis donc, tu les as vu dans la rue revendiquer du boulot ? Moi, jamais !
    - Si, pourtant dans les manifs pour les retraites, ils y étaient,
    - Ecoute, Papa, il y a trop longtemps qu'on paye, le RMI, la CSG, le RDS, le RSA, on en a marrre...Tu as été voir qui y avaient dans les files du « resto du coeur ». Et puis, écoute, tes 2 petits-enfants, on aimerait bien avoir les moyens de leur faire une situation... avec un boulot ! Si tu veux pas comprendre ça, nous irons voté où y faut pour supprimer tout ce bordel !
    -...
    Discussion de comptoir, pas du tout, discussion bien réelle !

    « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ». et en plus c'est constitutionnel.
    Voilà la vraie voie pour une authentique révolutionnaire, le reste n'est que de la réforme, de l'aménagement du système en cours mais il est vrai que traduire la réalité toute crue, ici, on peut se faire traiter de... facsiste. Trop facile, Après vous irez critiqué le PS à l'origine du RMI et...un peu du RSA

    Que savez- vous du monde du travail, ceux qui sont dans les usine, à la chaine, sur une machine, sur un chantier, volant d'un camion ou agriculteur qui trait ses vaches pour que vous puissiez boire du lait le matin?

    J'attend du FdG, de JL Mélenchon des propositions claires pour le retour au plein emploi. Le malheureux, Jean-Luc Mélenchon, a essayé d'ouvrir le débat ici sur la précarité du travail, combien d'entre-vous y a participé, apporté sa pierre? AH! Pour parler "Décroissance", compter les voix comme des agents électoraux, critiquer le PCF, ou parler tactique électorale, vous êtes nombreux...

  37. Roland011 dit :

    C’est bizarre cette stigmatisation de ces « salauds de pauvres » profiteurs de tout horizon ‘’qui veulent pas travailler, paceque y z’ont choisis a leurs avantages’’ et que sa coute cher a la société (A ceux qui travaillent, comme moi monsieur, que je fais pas 35 h mais 70 voir plus !
    Et cela même par des qui se disent de « gauche » !
    Et que, jamais, ou très rarement personne ne souligne ces profiteurs d’entrepreneurs libres qui donnent du travaille au autres (ah les braves gens) mais coutent entre 65/70 milliard d’euros tous les ans en subventions des collectivités divers (les impôts – par ailleurs honnis, ah les charges !)
    Mais c’est plus facile de taper sur le bouc-émissaire voisin, rsa, sécu-maladie, retraite, émigré, pas bien blanc de chez nous etc…

    Un peu d’intelligence au passage, ça ne peu pas faire de mal : Temps Libre - Audition de Jacques Généreux : http://www.dailymotion.com/video/x5ngsl_temps-libre-audition-de-jacques-gen_news

  38. Née un 19-Août dit :

    Superbe billet, comme toujours.

    J'ai écouté le débat radiophonique entre Jean-Luc et cet infâme Wauquiez... Marre de ces donneurs de leçons du gouvernement !

    Ce qui me choque dans l'assimilation entre "cancer" et "assistanat" et "pauvres", c'est justement que l'on fait tout pour détruire le cancer. On le tue - ou du moins on tente de le faire.

    Ce qui amène au raisonnement suivant : bon, tous ces pauvres, il faut les détruire, non ? Si je pousse donc le raisonnement du sympathique Wauquiez, il faudrait donc exterminer les pauvres, non ? J'ai mal compris ? Non ? Seulement les faire bosser gratos ? Oui ! Ah, ça y est, j'y suis... les faire bosser pour les faire disparaître ? C'est ça ?

    Oui, mais voilà, n'y a-t-il pas déjà eu un épisode dans l'histoire récente de gens qui en faisaient bosser d'autres gratos pour les exterminer ? Je crois que ça s'appelait camps de concentration. On faisait casser des cailloux ou exécuter toutes sortes de travaux aussi inutiles qu'inhumains à des gens qui n'avaient pas demandé à être là.

    Bon, OK, 5 heures, ce ne sont pas les journées de travail telles que les vivaient les déportés. Certes. Mais demain, on demandera 10 heures, 20 heures, plus ? Et quel boulot ? Il n'y a déjà pas de boulot ! On veut encore plus casser le marché du travail ? Ca me fait penser aux prisonniers aux USA, qui sont loués à des entreprises comme main d'oeuvre gratos.

    Honnêtement, qui veut être pauvre ? Qui veut toucher le RSA ? Pas moi ! J'aimerais plutôt un boulot normal, c'est tout. Pas des sommes forcément faramineuses comme les touchent les rentiers, les actionnaires, les ministres, les traders. Non, seulement une rémunération juste pour un boulot normal.

    J'ai un prochain prévenu à suggérer au Tribunal des Condamnés d'Avance : Laurent Wauquiez. J'espère que celui-là sera lourdement condamné pour les âneries qu'il dit, et celles qu'il fait. Au RSA. A vie.

  39. Marcailloux dit :

    Descartes dit:(#74)
    Le problème, c'est de bien séparer ces logiques. Le RSA fait passer insidieusement la question du chômage d'une logique assurantielle à une logique de droit de tirage. Il faut donc fonder ce droit.
    Admettons, et cela est probable dans une proportion non négligeable mais qui ne doit pas pour autant être généralisée.
    Or cette mise à l'index, orchestrée ou non de millions de gens qui sont dans la dèche - quelque soit leur part de responsabilité - me dérange un peu.
    J'entend ce matin que près de 2 français sur 3 approuvent les propos de Wauquiez.C'est bien triste.
    C'est à mon sens un signe de courte vue et je présume que vous n'en êtes pas.
    Sur ces deux tiers, combien ont vécu ce désarroi fait de honte, de désespérance et d'angoisse que la situation de chomeur de longue durée leur a imposé ?.
    Quelques uns abusent.
    Mais l'immense majorité est victime d'un état du fait que les gouvernements de la France - que nous avons choisis - depuis des décennies, droite et gauche confondues, n'ont qu'appliqué que des cautères sur des jambes de bois en matière d'activités économiques.
    Par une pratique d'indemnisations de plus en plus généreuses, ils se sont dispensés d'agir énergiquement et dans la durée, sur l'économique. C'est la balayure de la ménagère qu'elle glisse sous le tapis. Au bout d'un moment, ça fait des bosses !.
    Nos politiques dans ce domaine sont défensives alors qu'elles devraient depuis longtemps être offensives.
    À la louche, indemniser 1 million de chomeurs à 1000 € / mois coutent 12 milliards et ne rapporte rien. Organiser un emploi pour ce 1 million qui couterait 1500 € / mois donc 18 milliards / an, créerait, avec les effets induits, combien de richesses ?
    J'en conviens le calcul est simpliste, l'expression du renoncement généralisé ne l'est pas. C'est un problème de choix entre lcercle vicieux et cercle vertueux. Pour l'un, la rouerie, pour l'autre, le courage. Pour quand le renouveau...

  40. Nicolas B. dit :

    En attendant de la voir sur le blog, l'intervention de ce matin de Jean Luc Mélenchon sur BFM/RMC.
    C'est hélas trop court pour pouvoir développer un débat de fond. Mais JL Mélenchon s'y emploi de fort belle manière. J'espère que cela éveillera la curiosité de beaucoup de personnes.

  41. Berdagué dit :

    Merci à l'existence de cet espace de lecture d'écrits manifestes grâce au courage de Jean-Luc Mélenchon de s'exposer et faire front aux hordes sauvages et souvent hystériques, voire haineuses de classe possédant tout (ou presque), car les derniers commentaires sont très signifiants et ont grande valeur d'enseignement.
    En effet de rappeler le Préambule de 1946 (esprit du CNR) au lendemain d'un jour férié signifiant comme celui du 8 Mai et de rappeler que la Résistance savait que toute reconstruction et d'une garantie d'un non-retour aux forces obscures de mal absolu (33/45) passaient par " le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi" cette offre d'emploi, cette obtention de droit est le noeud de toute vraie démocratie dans une République laïque, c'est à dire sans STO, travail obligatoire non payé, utilisation de main d'oeuvre à la merci de puissants groupes exploiteurs privés sans aucun droit etc donc il y a à en dire et à faire pour notre progamme FdG.
    Et cet emploi obligatoire doit être, pour qu'il soit offert à tout le monde et de qualité de vie, d'exigences, articulé avec une approche courageuse des différents temps de travail, création, production, de recherche, découverte, d'enseignement, de loisirs, de détente et de récupération en état de veille ou de sommeil, pour le plein emploi.
    Je crois que si c'était calculé le temps réservé au taf en surprendrait plus d'un, mais ceux des pouvoirs multiples, eux le savent d'ou la précarité d'emploi avec salaire au lance-pierre et culpabilisation à outrance contre les fonctionnaires et celles et ceux qui ont encore quelques protections.
    Sur que c'est grave (soeur Anne) et l'urgence est quotidienne.

  42. Aubert Dulac dit :

    Tant qu'on en reste à une vision comptable du Monde, on ne peut admettre que la notion de droits soit supérieure à celles de devoirs. Le travail n'est pas d'abord un devoir, mais un droit. L'on peut fort bien être privé dans une large mesure de ce droit, tout en ayant un emploi. Et même...parce qu'on est assigné à un emploi ! La preuve, les mal nommés “retraités”, lorsqu'ils se mettent à faire ce qu'ils n'ont jamais pu faire dans leur vie. L'on peut fort bien avoir la sensation légitime de “chômer en travaillant”, parce que l'emploi qu'on occupe ne fait appel qu'à une faible part de ce qu'on pourrait faire. Du coup, il faut contester les limites qu'on nous impose, d'avoir à ne faire que ça qu'on nous dit de faire. Militer, par exemple, c'est un travail. Une nouvelle civilisation substituerait la formation de l'homme par l'homme à l'exploitation de l'homme par l'homme. Et ce serait beaucoup de boulot.

  43. Jean-Mi 41 dit :

    J'essaie de ne pas intervenir trop sur le site, mais au sujet du RSA, si on me le permet, je pense utile de vous faire part d'une expérience personnelle:
    J'ai été bénéficiaire du RSA, reçu un avis de renouvellement pour 6 mois. 3 jours plus tard, je retrouvais un boulot qui a duré 10 mois, puis licenciement (entreprise dépôt de bilan). J'ai touché 7 mois d'ASSEDIC puis retour à la case départ, plus rien donc demandé l'attribution des 6 mois qui m'avaient été accordés préalablement. Refusé pour cause d'avoir eu un contrat de travail entre temps. J'ai donc adressé un recours à la DDT pour interprétation abusive du Code du Travail. Rejeté. J'ai expédié mon dossier avec renvoi de ma médaille du travail (non méritée ?) au ministère qui a retransmis à la DRT en Avril 2008. J'attends encore une réponse ! Heureusement que j'ai pu m'en sortir récemment par moi-même.
    Les bénéficiaires du RMI et du RSA, c'est une chose, il faut savoir aussi qu'en France on est capable de laisser des gens crever de faim sans rien!
    Et je ne parle pas des chômeurs qui ont cru pouvoir s'en sortir en devenant entrepreneurs !
    Par conséquent, je pense qu'on ne pourra pas me faire de procès d'intention si je considère que les propos # 86 de dudu87 du13 mai 2011 à 11h21 et # 89 de Marcailloux du13 mai 2011 à 11h59 "J'entend ce matin que près de 2 français sur 3 approuvent les propos de Wauquiez". doivent être pris en considération sans à-priori. Ce qui est important, c'est de donner des réponses à ceux qui posent des questions même si elles nous choquent quelque part et d'être pédagogues et non pas jeter l’anathème sur les questionneurs ou ne pas tenter éventuellement de faire une sorte d'intimidation comme dirait # 78 Aubert Dulac du13 mai 2011 à 9h49 !
    Amitiés à tous

  44. citoyenne21 dit :

    Ce qui est choquant c'est de voir tous ces jeunes de moins de 25 ans dans la rue sans un sou pour survivre ! Rien n'est fait actuellement pour tous ces jeunes en rupture scolaire ! On les largue du circuit à la fin de la 3ème et aucune formation ne leur est proposée, qui leur permettrait de rebondir ! Pour ceux qui ont la chance d'avoir des parents qui peuvent les nourrir et les loger, c'est moins grave, quoi que doit-on considérer qu'apporter le gite et le couvert à ses enfants soient les seules obligations des parents ? Il y a des parents démissionnaires qui n'ont pas de vision à long terme quant au devenir de leur progéniture (rebutée par le système scolaire classique) et des organismes doivent être mis en place pour aiguiller ces jeunes en quête de repères ! Si les parents ne peuvent pas les aider intellectuellement pour les pousser en avant, il faut que les institutions prennent le relais des parents déficient ! C'est vrai que certains jeunes ne font rien pour sortir de ce carcan non plus (ce n'est pas la majorité), ils sont logés et nourris gratis par la famille (pas forcément riche) qui ne leur demandant rien en échange, entraine ces jeunes sur la pente dangereuse du j'm'en foutisme ! Tout jeune ayant échoué par la voie scolaire normale devrait pouvoir avoir une seconde chance ! on parle de l'école de la seconde chance mais il ne me semble pas que cela roule comme il faudrait. Il y a tant à faire pour justement ne pas créer une génération d'assistés ! Il faut motiver ces jeunes à aller de l'avant et d'autant plus si les parents sont absents ou pas conscients des réalités !
    Et si vraiment le plein emploi, c'est terminé, foutu, râpé, alors qu'on trouve des solutions pour ne pas laisser ces gosses à l'abandon !

  45. Descartes dit :

    @francis (#55)

    1) La déclaration de 1789 résulte des états généraux (clergé, noblesse et bourgeoisie). De fait donc elle a stoppé les débats à des droit «gratuit» (cette déclaration est officiellement inachevée). Allez voir celle de 1793, construite à partir d'une constituante rassemblée au suffrage "universelle", le devoir de solidarité à plusieurs titre envers les pauvres ou les malades est bien présent.

    La déclaration de 1793, comme celle de 1789, ne reconnait que quatre droits "naturels et imprescriptibles": l'égalité, la liberté, la sûreté, la propriété. Il ne mentionne aucun "droit" qui ne soit pas gratuit. On y trouve d'ailleurs une idée de solidarité qui limite fortement toute aide inconditionnelle: "La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler" (art 21). Tu remarqueras qu'on ne doit des moyens d'existence qu'à ceux qui "sont hors d'état de travailler"...

    La richesse résulte d'une captation de l'effort de travail bien plus large que celui de l'individu la possédant qui dans sa réalisation totale n'a plus besoin de travailler. Cette captation est exo et hétéro déterminée comme la montré Spinoza (Lordon, Capitalisme Désir et Servitude) en ce sens que l'individu capitaliste réalise cette captation par une série de conditionnements aux affectes joyeux (et non tristes pour les autres le préservant probablement de ce travers). (...)

    Ce charabia est censé avoir une signification ?

  46. Gombald dit :

    @ descartes (96)

    Depuis 1789 et 1793, la bourgeoisie admet que l'on puisse vivre de ses rentes... Mieux, depuis l'évènement de l'ère financière, une petit proportion de citoyens se retrouvent en position de capter des capitaux à une échelle jamais imaginée et de les conserver pour eux et pour leurs héritiers, les mettant ainsi en situation de rentiers pour plusieurs générations.
    La révolution de 2012 pourrait être de considérer que cette manne est non pas la propriété d'un petit groupe d'individus que le hasard a placé au bon endroit au bon moment. Mais que ces rentes sont le produit et l"héritage du travail de l'ensemble de la société et que cette manne doit être répartie entre tous les citoyens.
    C'est l'esprit du revenu général de base. Je ne vois rien de choquant à cela.

  47. Antoine dit :

    @Descartes

    Vous avez raison. Mais des actionnaire qui coutent quelques millions, il y en a quelques centaines. Tandis que des "rsassistés" qui coutent quelques centaines, il y en a des millions. En fin de compte, vu de la poche des travailleurs, le coût n'est donc pas si éloigné...

    Tout ça, c'est une connaissance assez livresque de l'économie. Des gens payés, parfois beaucoup, à ne pas faire grand'chose (et, quand ils font quelque chose, à le faire mal), il y en a beaucoup dans les structures pléthoriques que sont les multinationales d'aujourd'hui (y compris les (ex-)entreprises publiques) : non seulement dans la structure capitalistique (actionnariat), dans les structures de direction et de management, mais aussi assez profondément dans les couches intermédiaires (cadres, commerciaux, ingénieurs). Sans compter toutes les structures annexes, plus ou moins parasitaires, qui gravitent autour de ces gros monstres paresseux : cabinets de conseil, agences de pub, de com, etc.

    L'idée qu'il y aurait scandale à payer une poignée de gens à rien faire (RSA) ignore donc le fait que les explosions de productivité et les changements sociologiques et culturels ont largement rendue obsolète la péréquation salaire - production. Si on cherche des "fainéants", il y en a des millions, qui bavardent au bureau, vont sur Facebook (ou sur le blog de Mélenchon poster des commentaires), papotent à la machine à café, vaquent à leurs diverses occupations...

    C'est pour cela que l'idée de revenu d'existence est salutaire : parce qu'elle brise l'hypocrisie du salaire, qui prétend mesurer l'apport productif des gens à la société, idée devenue obsolète et grotesque : à la fois parce qu'il y a beaucoup de travail non-rémunéré (les femmes en savent quelque chose), et beaucoup de non-travail rémunéré.

  48. Aubert Dulac dit :

    Au camarade dessous Descartes (# 96), répondant à Francis,
    Ce dont Frédéric Lordon parle, à propos d'affects joyeux, c'est ce qui concerne l'obligation que nous avons désormais, selon l'idéologie managériale, pas seulement de justifier un salaire, comme jadis, mais de faire preuve de motivations en plus que de fournir un travail. De nous y engager en entier. Y compris quand on nous demande l'impossible..

  49. Gilbert Duroux dit :

    Mais comment ce Descartes peut oser dire, sur un site de gauche, que celui qui est au RSA bénéficie d'un droit de tirage ? C'est scandaleux. Celui qui bénéficie, c'est le patron. Le RSA, c'est d'abord et avant tout un dispositif de soumission du salarié ?
    Le RSA est un complément versé pendant un temps limité à un "bénéficiaire" de minimas sociaux afin que l'emploi qu'il sera contraint d'accepter ne lui coûte finalement pas plus que ce qu'il percevait en tant que chômeur longue durée ou Rmiste. Ce qui était souvent le cas, le Rmiste qui trouvait un contrat se voyant supprimer toutes les exonérations dont il bénéficiait et s'appauvrissant donc encore en travaillant.
    Le patron dispose ainsi d'un employé qu'il ne paye quasiment rien et qu'il peut débaucher au bout de 3, 6 mois ou un an si ça lui chante, assuré qu'il est d'avoir un inépuisable cheptel. Cheptel qui ne dispose en outre d'aucun des droits conquis de haute lutte par les travailleurs depuis un siècle.

    Le "bénéficiaire" du RSA, pas plus que celui du RMI ou de l'ASS, ne peut se prévaloir de ses diplômes ou de ses qualifications. Même avec un doctorat, il se retrouvera payé au smic horaire et, la plupart du temps, avec un temps partiel contraint. Bref, on habitue - et on oblige - tout le monde à être payé au lance-pierres.

    Donc, le RSA est un truc supplémentaire, comme les contrats-aidés, comme les stages et les formations bidons, comme tous les machins mis en place pour "redonner leur dignité aux assistés", qui est conçu en pleine conscience par l'élite dirigeante dont Hirsch fait partie, pour maintenir en état de précarité et de pauvreté absolues diverses couches de la population.
    Le traitement réservé aux pauvres et précaires fait donc partie du dispositif d'intimidation et d'avertissement à l'égard des contestataires. Le RSA est l'un des outils du dressage, c'est une mesure disciplinaire.
    Ce qui est dit implicitement : on va les remettre au pas ces fainéants de chômeurs.
    Ce faisant, et c'est une autre de ses utilités, il répand l'idée que l'individu est seul responsable de sa pauvreté et de son chômage, c'est qu'il ne sait pas gérer son capital humain, comme on le rappelait sur un autre fil. D'exploitation, d'accaparement des richesses et d'appropriation indue des outils et moyens de production, fi ! il n'en est plus question !
    En outre, ce dispositif, comme tous ceux qui l'ont précédé, engraisse très largement toute une petite clique, pas seulement les patrons mais aussi les officines de formation ou d'insertion privées et tout le tralala....
    Enfin, ce dispositif, quel que soit le nom qu'on lui donne et il y en a eu un sacré paquet, ne consiste depuis des années qu'à faire rentrer dans la pigne des gens que diplômes ou pas, qualifications ou pas, expérience ou pas, il faut s'habituer à n'avoir qu'à peine de quoi survivre et renouveler sa force de travail. Le RSA fait partie de ce processus consistant pour le Capital à extorquer jusqu'à la dernière goutte la plus-value que produit un travailleur.
    Bref, le RSA et ses promoteurs sont de belles saloperies qu'il ne faut cesser de dénoncer sans jamais en être dupes...
    (avec l'aide d'une amie encore plus Raide que moi).

  50. Descartes dit :

    @Gombald (#97)

    Mais que ces rentes sont le produit et l"héritage du travail de l'ensemble de la société et que cette manne doit être répartie entre tous les citoyens.

    Si cette "rente" est le "produit du travail de l'ensemble de la société", je ne vois aucun scandale à la partager entre tous les citoyens qui travaillent. Mais pourquoi faudrait-il la partager avec ceux qui ne travaillent pas ? C'est là où il faut trouver une théorie qui légitime cette répartition. Et c'est plus ou moins difficile: tu peux facilement légitimer le partage avec ceux qui ne travaillent pas parce qu'ils sont involontairement hors d'état de le faire (handicapés, accidentés...), avec ceux qui ne travaillent pas parce que malgré leurs efforts soutenus ils ne trouvent pas de travail... mais comment tu fais pour légitimer le partage avec ceux qui ne font aucun effort pour travailler ? C'est là où se trouve le problème.

    Si tu veux rendre le "revenu de base" acceptable par les travailleurs, il te faut répondre à cette objection. Et répondre intelligemment, pas avec le terrorisme habituel genre "tu insultes les chômeurs....".

    @Antoine (#98)

    Des gens payés, parfois beaucoup, à ne pas faire grand'chose (et, quand ils font quelque chose, à le faire mal), il y en a beaucoup dans les structures pléthoriques que sont les multinationales d'aujourd'hui

    En d'autres termes, tu affirmes que les capitalistes payent des gens à ne rien faire (ou à le faire mal), alors qu'en les mettant à la porte ils pourraient augmenter leurs profits ? Alors, finalement, ceux qui affirment que les capitalistes cherchent par tous les moyens à augmenter leurs profits se trompent ?

    L'idée qu'il y aurait scandale à payer une poignée de gens à rien faire (RSA) (...)

    Ce point est intéressant, mais j'ai pas la place ici de répondre en détail. J'essaierai de faire un papier sur le sujet dans mon blog.


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