11mai 11

Europe, RSA, Wauquiez, Sarkozy, Martelli

Après Guéant, Wauquiez, nouveau roi de la beaufitude

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Dans ces lignes, il est question de la piteuse journée de l’Europe, de Laurent Wauquiez et de la façon dont est en train de s’organiser l’espace des mots et des valeurs qui servent à penser dans ce moment de notre histoire. Je veux montrer comment des faits qui semblent sans rapport forment un tout. Puis j’en viens, bien sûr, aux questions qui concernent la bataille politique entre la gauche et la droite et entre les deux gauches en présence. En fait, je parle de la lutte pour l’hégémonie culturelle dans l’espace politique.

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Ce billet est illustré par Liliane Guillerm, membre du parti de gauche et artiste peintre. Elle est, bien entendu, chaleureusement remerciée.

Le 9 mai c’était la journée de l’Europe. Vous l’avez su ? Quelques rares médias ont essayé de prendre l’évènement en main. Mais c’était la série noire cette semaine là. Le cauchemar européen se montrait au grand jour. En Grèce commençait la neuvième grève générale. Elle coïncidait avec l’arrivée d’une mission du FMI et de la Commission européenne venue accroitre le pillage du pays. La Grèce emprunte à 25 % dorénavant. Un taux usuraire qui est censé rémunérer le risque du prêt si le pays fait faillite. Gros bobard. Car ces mêmes emprunts soit disant super risqués sont souscrits deux ou trois fois. Qu’il y ait trois fois plus d’offre de capitaux  que de demande alors même que le risque est censé être à son comble prouve sa racine dans la cupidité des banques qui se gorgent sur la base de la crise qu’elles ont déclenchée ! En même temps cette situation résume bien la folie du système et la radicale stupidité de la main invisible du marché. Car ceux qui viennent se goinfrer le font à un tarif qui risque quand même bel et bien de jeter la Grèce à terre et donc de tout leur faire perdre. Le marché est impuissant a s’auto-réguler contrairement aux sornettes débitées sur le sujet.

Puis, le Danemark a rétabli ses frontières avec ses voisins. J’arrête là. Le vaisseau coule. La plupart des eurolâtres sont donc restés terrés dans leur cave en attendant que ça passe. Les bouches en cœur du Traité Constitutionnel et du traité de Lisbonne étaient muettes pour cetteange2 journée de l’Europe. Un tout autre débat a occupé tout l’espace. Laurent Wauquiez faisait en effet connaitre son projet contre les pauvres. Et pourtant le soir même se discutait à l’assemblée nationale la version française du plan d’austérité exigé par la Commission européenne et l’inscription dans la Constitution de la règle économique néo libérale contre la dépense publique.

Le texte du gouvernement est une bonne démonstration de ce qu’est devenue l’Union Européenne. Elle nous « protègera » bientôt davantage. A sa demande en effet le nombre des fonctionnaires continuera de baisser. La France s’y est engagée. Les subventions aux associations et aux collectivités locales diminueront car elles sont aujourd’hui excessives, c’est bien connu. Le gel des salaires est confirmé ainsi que la poursuite de la baisse des remboursements de médicaments. D’ailleurs il y a un engagement à recentrer ces remboursements  vers les soins « les plus médicalement utiles » car les gens sont des malades imaginaires la plupart du temps et les médecins prescripteurs des amis du placebo. C’est pas beau l’Europe ? C’est pas génial comme plan ? Et le symbole, il n’est pas beau ? Voter davantage de mal vivre, sur ordre de l’union européenne pour honorer la journée de l’Europe ? Finalement ça collait assez bien avec la proposition de Laurent Wauquiez contre les pauvres. C’est dans l’esprit et même la lettre du « plan euro plus ». Et d’ailleurs, ca collait bien avec le job gouvernemental de Laurent Wauquiez.

Le génie du Puy (en Velay), ci-devant ministre des affaires européennes, n’est vraiment pas un aigle. Jusque là on ne le connaissait que d’après  des articles et des photos le montrant en distractionposes de premier communiant, avec une légère tendance skin. Maintenant tout le monde le connait. C’est le gars qui veut en faire baver aux salauds de pauvres qui se goinfrent de RSA. Et ça s’appelle « droite sociale », ça ! Mais cette notoriété tue dans l’œuf celle qui devrait lui revenir de plein droit. Il est tout de même ministre cet homme ! Ministre ? Mais de quoi ? Des affaires européennes ! Vous devriez suivre un peu les promotions. Donc c’est bien raccord. Proposer de prendre de l’argent au RSA, frapper les pauvres et les insulter, c’est une idée très européenne. C’est conforme à la lettre et à l’esprit du plan euro plus.
Vous connaissez Erostrate ? Maudit soit son nom ! Il ya quelque vingt-trois siècles, je crois,   ce salaud a mis le feu au temple d’Artémis, une des sept merveilles du monde antique, juste pour qu’on se souvienne de son nom. Wauquiez, met le feu à l’une des sept merveilles du Sarkozisme pour qu’on sache jusqu'à quelle profondeur peut s’abaisser un réactionnaire pour exciter les instincts les plus vils. C’est trop ! Même pour ses propres amis. Mais leur agitation est vaine. Le mal est fait. Les mots ont fait leur travail de poison.

Certes, nous tenons la preuve ambulante de ce que pensent vraiment les ministres du président des riches. Wauquiez et le RSA seront donc un de nos refrains de campagne. Ses amis ont senti le coup arriver. Ils l’ont donc lâché. Un « discours de beaufitude et des propos de comptoir » a dit Roselyne Bachelot ! Wauquiez, premier beauf de France ! Même cette brute de Lionel Luca, l’ami de la peine de mort, a davantage d’humanité que lui ! « Le vrai cancer du pays c’est le chômage, ce ne sont pas les chômeurs » : a-t-il déclaré. La palme à Rachida Dati qui lui a taillé un short sur mesure sur RFI en lui demandant de s’attaquer aux bonus des banquiers français, contraires aux règlements européens, plutôt qu’au RSA des pauvres. 

Auparavant on n’avait guère remarqué ce Wauquiez. On comprend vite pourquoi. Il était ministre de l’emploi. Personnellement, j’avoue que je ne savais pas où son talent s’occupaithep-mister dorénavant, avant qu’on me propose un débat radiophonique avec lui. Je n’ai jamais entendu parler de lui ni à Bruxelles ni à Strasbourg. En fait comme ministre, il ne fait rien. Il assiste à d’assommantes réunions de routine technocratique où les hauts fonctionnaires tiennent le stylo. Personne ne veut y aller. Donc on envoie monsieur l’ennemi des pauvres, préposé ministre. Dès que c’est du sérieux, arrive le ministre des affaires étrangères. Le super sérieux et grave c’est l’affaire du premier ministre qui fait néanmoins tout ce qu’il peut pour passer la patate chaude au ministre des affaires étrangères. Les questions stratégiques, glorieuses et médiatiques c’est pour  le Président, lequel regarde cependant à deux fois avant d’y aller. Car l’Europe c’est le tue la joie. Bref, ils font tout, il fait le reste. Disons ceci pour résumer la situation : la personne qui fait le ménage dans la salle où s’ennuie Laurent Wauquiez fait un travail plus utile pour ses semblables que lui ! Et sans doute fait-il le travail avec davantage de sérieux. Car lui, Wauquiez, ce n’est pas sérieux du tout. Vous imaginez un ministre de l’agriculture à qui on demanderait quel genre d’arbres produisent des pommes de terre et qui répondrait « heu… je ne me souviens plus ». C’est ça le niveau de Wauquiez sur l’Europe.

Pourtant, face à moi, sur France Inter, il faisait le brave. Comme ses arguments sentaient le piano mécanique des oui-ouistes, il est vite parti en roue libre sur les phrases creuses bien connues de ces refrains. Il y a même eu une apothéose caricaturale, bien connue de mes lecteurs. Voyez. « quelle raison avons-nous de vouloir encore l’Europe » demande le journaliste. «Je vais répondre simplement, réplique cet aigle, la Chine la Russie le Brésil et l’Inde ! ». Et voila. Fermez le ban ! Après coup je méditais cette séquence. Tout de même, où en sommes-nous rendus ! Il y a vingt ans n’importe lequel des partisans du rêve européen aurait parlé de paix, de civilisation, que sais-je encore. Et surtout il aurait répliqué la phrase à tiroirs de l’époque. Vous vous souvenez ? « Sauvegarder notre modèle social face aux Américains ». Le modèle social de la « droite sociale » maintenant on connait… N’est-il pas frappant de voir comment l’espace politique de la droite, même celle qui  se voulait « sociale » s’est déplacé vers la droite la plus dure. C’est le fond de l’affaire. Je vais y venir.

Bref, comme le monsieur ne savait pas, finalement, quoi dire, il a fait dégringoler le niveau du débat en passant directement aux coups sous la ceinture : « vous ne faites rien au le-cirqueparlement européen, vous faites parti des 15% les moins présents etc.… etc.…. » Je connais le numéro. Il aurait du donner la liste et on aurait vu si ses copains qui sont dedans se démènent autant que moi ! Pour le monsieur, l’activité européenne se résume au nombre des signatures de présence aux réunions bidons de la chicha Bruxelloise. Ce n’est pas ma conception. Je vous en reparlerai de nouveau bientôt. Je lui ai répliqué qu’il ne connaissait rien au fonctionnement du parlement européen ni au contenu du Traité de Lisbonne. Il n’a même pas essayé de démentir. Mais comme je tenais à pouvoir rester sur le fond c'est-à-dire à démonter méthodiquement, avec des arguments vérifiables, son catéchisme euro-béat, je ne me suis pas lancé dans la révélation de l’ampleur de son ignorance. Pourtant j’étais bien informé sur ses exploits en la matière. Ils étaient récents. La veille, sur BFM télé, le grandiose « ministre des affaires européennes » montrait qu’il ignorait quels étaient les Etats membres de l’espace Schengen, et même quels étaient les Etats membres de la zone euro. Dans le contexte, ne rien savoir sur deux questions en pleine tourmente ce n’est pas sérieux. Je comprends pourquoi il préférait parler d’autre chose.

Le lendemain matin 10 Mai, hasard, le ministrissime était à Strasbourg. Il avait convoqué la délégation des députés français membres du Groupe de droite que préside le français UMP Joseph Daul. Mais son esprit était ailleurs. Il était dans sa croisade contre les pauvres. Donc les députés présents ont été invités à signer un communiqué de soutien à leur ministre préféré. L’accueil fut frais. Un journaliste qui suivrait les affaires européennes et qui n’aurait pas peur de faire de la peine à la droite n’aurait pas manqué de suivre cet épisode haut en couleur. Dommage que l’ordre du jour ne prévoyait rien sur Cuba car sinon ça aurait attiré l’attention. A peine le grand homme avait-il tourné les talons, son agent de liaison se mettait au travail pour écrire la manifestation officielle d’enthousiasme. Le texte du courrier envoyé aux supporters obligés a tout le comique des cirage de pompe sous contrainte.

Mais voila donc à quoi s’occupe le ministre des affaires européennengraxatees quand il vient à Strasbourg.  « Madame, Monsieur le Député, comme convenu ce matin lors de la réunion de la délégation avec le Ministre des affaires européennes, Jean-Pierre Audy vous prie de bien vouloir trouver ci-dessous une proposition de communiqué de presse des membres de la délégation. Afin de permettre une diffusion rapide du communiqué, je vous serais reconnaissante de bien vouloir m'indiquer avant 16h15 si vous souhaitez cosigner ce communiqué. Je vous remercie d'avance, Bien cordialement, Marion Jeanne » 16 heures quinze ! Mazette ! Le mail est de seize heures ! Mais pour communiquer à l’heure que ne ferait-on pas ?

A présent, juste pour la gourmandise, voici le texte spontané et plein de légèreté qui a été suggéré à ces bons parlementaires de droite pourtant récalcitrants. Remarquez la rédaction. On veut faire croire à un compte rendu de réunion. Il ne vous reste plus qu’à rechercher quel organe de presse aura recopié tout cela  sans vérifier si c’était autre chose qu’une grosse opération de propagande. Et ensuite chacun pourra se demander combien de fois ce qu’il lit n’est en réalité qu’un montage de cette sorte. Et si vous ne trouvez trace nulle part de ce noble document c’est que Wauquiez a encore fait un bide. Mais quand Fillon va savoir que son ministre fait des pétitions alors qu’il lui a demandé de fermer sa bouche, ça ne va pas le faire.
Voyez à présent comment les arguments de l’ennemi des pauvres sont repris dans ce communiqué comme si c’était la conclusion consensuelle d’un débat qui n’a pas pourtant pas eu lieu ! "L’équilibre entre droits et devoirs, clé de voûte pour la préservation du modèle social européen" "Notre modèle social européen s'est construit sur la notion essentielle d'équilibre entre les droits et les devoirs des citoyens. Veiller au respect de cet équilibre est la condition pour préserver ce modèle face à la concurrence mondiale et à la crise économique" ont déclaré mardi des députés européens de la majorité présidentielle."Pour favoriser le retour à l'emploi, il est essentiel que les revenus du travail soient privilégiés par rapport aux soutiens issus de la solidarité. C’est une question de compétitivité économique et de dignité humaine." ont insisté les députés européens.

Ce texte est sans doute nul. Mais il montre bien la cohérence politique assumée qui unit l’opération de communication contre les bénéficiaires du RSA et la politique de l’Europe. C’est pour cela que Wauquiez voulait ce texte.  La conclusion du document le souligne d’un double trait. "Ce combat ne pourra être mené à bien que s'il va de pair avec une plus grande coordination des politiques fiscales et sociales des Etats membres de l'Union européenne et en soutenant le principe de flexi-sécurité : davantage de flexibilité avec davantage de sécurité de l’emploi" ont ajouté ces membres de la délégation française du Groupe PPE au Parlement européen. Le final est du meilleur style lèche botte. "Nous devons travailler au plus vite à une convergence fiscale et sociale entre Etats membres" ont-ils conclu en saluant l’initiative du ministre Laurent Wauquiez comme une indispensable et utile contribution au débat sur la compétitivité économique essentielle au financement de nos légitimes ambitions sociales. Suit la liste des membres de la délégation FR PPE co-signataires de ce texte.

A côté de cette cohérence entre la politique européenne et l’attaque contre les bénéficiaires du RSA, il y a une convergence idéologique entre cette provocation et les autres faites sur le thème de l’immigration par exemple. Il s’agit de diviser contre lui-même le camp populaire. Au cas précis, il s’agit d’exciter ceux qufavelai misèrent au travail avec ceux qui misèrent au chômage. En comptant sur l’ignorance de la réalité et sur son travestissement. Donnons un éclairage sur les faits réels. Le RSA est fait de deux sortes de bénéficiaires. Les premiers n’ont pas de travail du tout. Ils touchent le « RSA socle ». Ceux là se gorgent avec 411 euros s’ils touchent une allocation logement et sinon ils se roulent dans l’or avec 467 euros par mois ! Qui sont ces gavés ? Des femmes « parent  isolé » et des handicapés, pour l’essentiel. Les bénéficiaires du RSA socle sont un million cent soixante dix sept mille ! Ce sont eux que l’infect Wauquiez veut condamner au travail forcé. Cinq heures ! Cruel ? C’est sûr. Mais surtout absurde.

Absurde. Ou trouver cinq millions d’heures de travail gratuit à faire. Les exemples donnés par monsieur le ministre correspondent tous à des emplois aidés actuels. Donc, la mesure Wauquiez détruirait de l’emploi. Que veut-il, alors ? Rien. Juste stigmatiser les bénéficiaires.  Il l’avoue. Dans « Les dernières nouvelles d’Alsace », il déclare : « soyons lucides ce n’est pas avec cinq heures que vous allez faire un job. L’idée c’est pas ça. C’est juste de montrer c’est qu’il y a des devoirs. Une société dans laquelle on fait croire qu’il n’ya que des droits et que les gens peuvent juste tirer sur la corde c’est une société qui perd son sens ». Et quel est le sens d’une société où existe du travail forcé ? On vous laisse le dire. Et le roi de beauf d’insister dans le journal « Le Parisien » « Un système social où la différence entre travail et assistanat n’est seulement qu’entre 2 et 3 euros est-il juste pour ceux qui choisissent le travail ? ». Vous avez bien lu ? « Ceux qui font le choix du travail ». Les autres font le choix du chômage et de la misère ? Oui c’est ce qu’il veut dire. Et alors tout est dit. Il faut y réfléchir.

Car toute cette ambiance fait système. Il faut considérer la scène dans son ensemble. L’espace des valeurs et des symboles que construit la droite politique actuelle est en expansionengraxates dans la société. Les thèmes qui dominent la scène sont de plus en plus en plus en conformité avec les ressorts « culturels » du système libéral. Pour que la concurrence libre et non faussée s’incruste, il faut une société de compétition de chacun contre tous. Ca s’organise. Chacun à sa manière y contribue dans la droite et l’extrême droite. Un jour les immigrés tunisiens diabolisés, le lendemain les joueurs de foot trop ceci et pas assez cela, le surlendemain les ayant-droits du RSA. Bref il ne se passe pas un jour sans que la machine à stigmatiser ne tourne à plein régime. En fin de course, l’espace sémantique, symbolique  et politique de la droite extrême et de l’UMP fusionne en un tout. Il n’est pas dit que le FN soit vraiment celui qui tirera les marrons du feu alors même qu’il y contribue très activement, à la faveur de la campagne de gonflette médiatique que l’on connait.

Si cet espace se dilate, au bout du compte, Nicolas Sarkozy peut le dominer, comme Berlusconi y est parvenu en Italie. Pourtant les primaires réussies à gauche et la désignation par trois millions de votants de Romano Prodi comme champion de la «  gauche social démocrate et du centre » auguraient une victoire écrasante contre le roi des casseroles et du bling bling. C’est pourtant Berlusconi qui a écrasé tout le monde avec sa coalition de droite et d’extrême droite. Ainsi non seulement François Hollande a dit une bêtise en affirmant que « Sarkozy est déjà battu » mais tout le PS fait prendre un risque immense à toute la gauche avec sa stratégie de campagne. Celle-ci repose sur l’idée que la majorité du pays se tourne vers la « compétence-modérée » pour répondre à la crise du quotidien que vivent tous les foyers. Erreur totale de diagnostic. Ils ne voient donc pas la division qu’ils creusent à gauche par leurs discours et leurs propositions qui méconnaissent absolument l’urgence sociale. Ils ne mesurent pas davantage celles qu’ils ouvrent avec leur candidature Strauss-Kahn. Que l’homme soit le symbole de tout ce qu’a combattu la gauche idéologique qui s’est reconstruite autour des thèmes mis en débat par l’alter-mondialisme, ils ne veulent pas le savoir. Toute leur stratégie repose sur le réflexe du « vote utile » qui selon eux éteindra tous les résistances à gauche. Bilan : tandis que l’espace idéologique de la droite s’homogénéise, celui de la gauche se fractionne.

Je reviendrai sur cette situation. J’en résume cependant l’enjeu. Autour de qui va se faire pour finir le rassemblement de la gauche ? C’est l’enjeu. Cela ne se résume pas à la question de les-bottes-rougesavoir qui sera au deuxième tour pour la gauche. Même si cela en sera l’aspect visible électoral. Je demande ici quel espace culturel symbolique et politique peut devenir central à gauche. A droite ils ont choisit la radicalité de droite. Et à gauche ? Le choix des socialistes ne permet pas de rassembler une majorité populaire.  Il n’y a pas le compte. Ni dans le programme, ni dans la vision de la réplique à la crise économique et écologique que la masse a parfaitement compris comme étant grave et profonde. Le grand nombre comprend que c’est la crise d’un modèle de civilisation. Le message de mise en ligne avec la « mondialisation-incontournable » auquel se résume le projet socialiste  ne peut absolument pas permettre de construire une majorité populaire. Mais nous le pouvons-nous ? L’autre gauche en est-elle capable ? Pour commencer cette réponse je publie une tribune de Roger Martelli, parue dans l’Humanité à propos de la situation créée par le retrait d’Olivier Besancenot. Si la conclusion en faveur du Font de Gauche et de ma candidature comme candidat commun est certes un évènement sous la plume de Roger Martelli, je veux surtout attirer l’attention sur le raisonnement qui y conduit. C’est lui qui ouvre l’ordre de la réponse que je veux faire à la question que j’ai moi-même posé.  

« Une situation nouvelle. Par Roger Martelli. Olivier Besancenot vient d’annoncer qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de 2011. Cette décision personnelle ne sera pas discutée ici. Étant donné l’impact politique réel de celui qui la prend, elle crée une situation nouvelle ; elle doit être négociée du mieux possible dans la gauche d’alternative. Comment faire en sorte que les catégories populaires, déchirées par les effets du système et de sa crise, ne soient pas tentées par l’abstention ou par la pseudo-radicalité de la droite extrême ? Comment raccorder dès aujourd’hui la colère à l’espérance et, demain, battre la droite aux deux scrutins de 2012 ? Certains, par crainte d’un nouvel avril 2002, peuvent être tentés par le rassemblement de toute la gauche dès le premier tour ; d’autres peuvent se résigner à la parcellisation extrême d’une gauche, de fait, très divisée sur le fond.

Ni l’une ni l’autre de ces hypothèses ne sont des solutions pertinentes. Pour gagner leslivres élections de 2012, la gauche devra mobiliser au maximum toutes ses composantes, dès le premier tour de la présidentielle. Elle ne le fera pas si ses couleurs sont portées par un candidat unique, ancré dans la logique qui « plombe » la gauche depuis 1982-1984, celle-là justement qui l’a plongée dans l’incertitude. Rassemblée bon gré mal gré autour d’un tel héritage, la gauche passerait le cap du premier tour, mais risquerait d’être battue au second. Et même si elle l’emportait (face à une Marine Le Pen par exemple), elle provoquerait ultérieurement de nouvelles et tragiques désespérances.

Quand on est franchement à gauche, on peut légitimement penser que la solution la plus porteuse est le rassemblement, au premier tour, de toutes celles et ceux, sans exclusive, qui veulent et que la gauche gagne et qu’elle réussisse en subvertissant les consensus gestionnaires depuis trop longtemps installés. Celles et ceux qui souhaitent qu’elle cherche des résultats immédiats et, pour cela, qu’elle s’engage dans le processus d’une rupture et d’une alternative. Une gauche à la fois contestataire et constructive… Aujourd’hui, force est de constater que c’est le Front de Gauche qui s’approche le plus de cette équation. Il n’est pas encore assez large, pas assez novateur dans son esprit, pas assez citoyen dans sa façon de faire et de vivre ? Peut-être. Mais si quelque chose est utile dans l’immédiat, c’est de contribuer à ce qu’il avance dans la bonne direction, en se transformant.

S’associer à cette démarche n’est, pour personne, un renoncement à son être. Plutôt que de se disperser sur des candidatures vouées à la marge, l’extrême gauche ne se renierait pas en s’inscrivant à sa manière dans l’évolution du Front. Plutôt que de chercher à tout prix à se compter, sur des individus et des projets incertains, les écologistes feraient mieux de cultiver l’idée que l’écologie politique a une pente fondatrice de rupture avec le système, davantage que d’accommodement avec lui. Être écologiste et participer à une aventure pleinement collective, à la gauche du PS, pour « booster » la gauche, ce n’est pas perdre son âme. Pas plus que pour un(e) communiste, un(e)républicain(e), un(e)altermondialiste, un(e)féministe, un(e)autogestionnaire et tant d’autres.

Le Front de Gauche a discuté publiquement d’un « programme partagé ». Chacun peut s’interroger sur telle ou telle formulation, mais pour l’essentiel la logique de ce que l’on peut lire notre-monderappelle beaucoup le corps de propositions qui, dans la foulée de la victoire référendaire européenne de 2005, avait réuni heureusement la gauche dite « antilibérale »… avant qu’elle ne bute sur sa candidature commune. L’essentiel est l’esprit qui transparaît de l’ensemble : à la gauche de la gauche, bien à gauche, dans l’esprit d’une gauche de rupture et d’alternative. Chacun met les mots qu’il souhaite ; le plus utile est que ce « machin » aille le plus avant possible, en prenant le plus d’épaisseur populaire et citoyenne possible, en s’ouvrant à la fois aux forces et aux individus. Toute autre solution, fût-elle tentante sur le papier, conduit soit à la parcellisation et à l’échec, soit au vote utile et à une déconvenue plus grave encore peut-être, comme l’a montré le cas italien.
Reste, bien sûr, à déboucher sur une candidature commune, dès le premier tour, à la présidentielle et aux législatives. Là encore, il faut savoir dégager les voies de la raison. À la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est installé dans une dynamique visible, active, appuyée sur les aspirations à une gauche digne de ce nom. Le reconnaître n’est pas se mettre au garde-à-vous devant un homme providentiel. Ce n’est, là encore, pour personne renoncer à être soi-même. Au demeurant, se préparer à le soutenir activement n’implique aucune mécanique de long terme. On peut le faire dans l’espoir qu’émerge une grande force politique à vocation majoritaire, à la gauche de la gauche ; on peut le faire en souhaitant le maintien du pluralisme partisan existant.
Le choix porte uniquement sur le ou la candidate le mieux à même, en convaincant au premier tour, de permettre à la gauche d’exister dans la dignité, de gagner et de réussir enfin durablement. Un candidat ainsi capable, en rassemblant, de rompre la présumée fatalité d’une gauche française et européenne dominée par une social-démocratie plus ou moins recentrée. En 2007, la faiblesse d’une gauche de gauche éparpillée a fait le jeu de la droite ; en 2012, son dynamisme sera à rebours la clé de la victoire, pour toute la gauche.
Un Front de gauche citoyen, rassembleur et lui-même rassemblé, ouvert à toutes les composantes de la gauche transformatrice : il n’y a pas, à ce jour, dans la réalité telle qu’elle est, de meilleur instrument pour aller de l’avant.

Roger Martelli »


231 commentaires à “Après Guéant, Wauquiez, nouveau roi de la beaufitude”
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  1. Née un 19-Août dit :

    On peut dire tout ce qu'on veut sur les Américains, mais n'empêche, directeur du FMI ou pas, la justice et la police américaines ont été efficaces. Aux USA, on ne rigole pas avec le sexe, surtout dans le cadre du travail. Regardez ce qui est arrivé à Clinton, et encore, là il s'agissait seulement de relations extra-conjugales entre 2 adultes consentants. Ce n'est pas en France qu'on aurait fait un truc pareil, arrêter un homme puissant, connu et important, pour une affaire de moeurs.
    Là, ce n'est même pas une histoire de sexe entre adultes consentants. Il y a eu agression sexuelle. Pensons à la victime. Pour elle, les dégâts psychologiques sont similaires à ceux d'un viol. Qui nous dit que ce n'est pas déjà arrivé avant, mais que ça a été couvert ? Qui nous dit que cela ne va pas se reproduire, cette fois-ci à l'Elysée (par exemple) ?
    J'espère que le juge américain va lui retirer son passeport pour que DSK reste sur le territoire US, comme il en a le droit.
    La France ne peut pas aligner pour la magistrature suprême, un candidat qui au mieux ne parvient pas à garder sa quéquette dans son pantalon, au pire qui est un violeur. Présomption d'innocence ? Certes. Mais quid de la victime ? Quid de la réputation de notre pays ? Il a fui, en laissant des affaires personnelles derrière lui. Ca fait fuite précipitée, presque un aveu. Même aux USA, on ne s'amuse pas à arrêter un personnage puissant sur une vague présomption. La victime a été hospitalisée.
    Un piège ? Mais d'autres hommes politiques auraient évité de tomber dans le panneau et aurait éventé la combine.
    Suite au Sofitel à USD 3,000 la nuit. DSK se disait-il peut-être qu'à ce prix-là, la femme de chambre était comprise dans le tarif ?
    Je l'imagine affirmer défendre les droits des employés ou les droits des femmes pendant la campagne présidentielle... il aurait bonne mine !
    L'image de notre pays en prend un coup. Sordide et navrant.

  2. Sonia Bastille dit :

    @Tous
    Je mets si après le commentaire de Jean-Luc Mélenchon au sujet de l'arrestation de DSK rapporté par l'AFP. J'espère que tous, ici, l'on s'en inspirera et que l'on gardera de la décence, de la mesure, et que l'on respectera la présomption d'innocence et surtout que l'on combattra DSK sur le plan des idées, des projets et non pas sur les accablements qui le touchent !

    "Jean-Luc Mélenchon s'est dit consterné et a appellé à la retenue, dans une déclaration à l'AFP.
    "Je souhaite que ce soit faux car le viol est un crime. Il y aurait alors une victime", a-t-il poursuivi, estimant que "c'est déjà assez de l'humiliation que cette information provoque parmi les siens. J'appelle à la retenue. Ne jugeons pas avant de savoir", a-t-il conclu."

  3. vert pomme dit :

    Elle est bien cette petite vidéo, ça c'est du bon travail, c'est réactif, c'est net, c'est réjouissant. Bravo!

  4. jean le hussard dit :

    Bas les masques !
    Ce n'est pas parce qu'on est les 3ème "VIP" des instances internationales que l'on peu se comporter, à répétition, en parfait "S..." Et que ne nous dise pas : "au complot, bla-bla-bla" Dans une affaire de cette importance la Maison Blanche a été consultée d'urgence avant d'autoriser de clouer au sol le vol "Air France" et l'arrestation publique de DSK !
    Ce qui est à plaindre c'est avant toute chose la victime de ce "prédateur-libertin" dont personne ne parle. Mais aussi, à un autre niveau, c'est notre pauvre France qui se "Berlusconnise" vitesse grand V. Nous avons déjà la bande du Fouquet's au pouvoir qui crache tous les jours à la face du Peuple Français en désorganisant notre société construite depuis des décennies pour l'amélioration du sort de ses habitants. Et maintenant c'est le favori des instituts de sondage aux ordres qui tombe comme un vulgaire "papy lubrique"! La "Porscherie" de cette gauche caviar a bien besoin d'être nettoyée à grandes eaux. C'est aussi une chance pour nous de retourner à une campagne plus juste et loyale. Avec moins de candidats auto-proclamés et surtout plus clairs !

  5. marie dit :

    Affaire DSK : complot ou pas ? Là en tout cas il risque la prison, les excuses ne suffisent plus. Si c'est un complot on l'a pris là où il n'est pas clair et si c'est avéré et bien que justice soit faite. En tout cas il n'a rien de bon à proposer pour les droits des femmes et de toutes façons étant donné le personnage, pour ces raisons et pour sa politique économique, je n'aurais pas voté pour lui.
    Je viens d'entendre sur France inter que cette histoire va favoriser l'extrême droite et l'extrême gauche. France inter a fait passer un commentaire de Marine le Pen à ce sujet mais je n'ai pas entendu d'extrême gauche ! Cette façon de mettre en avant Le Pen, comme une figure banalisée du paysage politique, pouvant donner des leçons de morale, d'intégrité de justice me met très mal à l'aise. Les journalistes lui donnent la parole systématiquement et cette permanence fait ce qu'elle voulait : être un parti politique comme les autres. je ne comprends pas. Les médias font que ça devient, c'est devenu, un parti comme les autres. Je ne suis pas surprise par DSK, par contre les médias me font peur par leur absence de réflexion et leur tactique.

  6. Ce matin, j'ai repris une deuxième tartine beurre et miel...
    Juste 3 petits rappels...
    1/ à mes camarades qui nous causent du travail de la justice, je rappelle qu'aux USA, on s'en sort toujours mieux en étant riche, blanc et très coupable que noir, pauvre et très innocent, une fois qu'on est confronté à la justice qui se plante jamais...
    2/ à madame Marie Ségoléne Royal qui couine sur la présomption d'innocence, ils semble qu'elle avait, sous secrétaire d'état à chaisplukoi déclaré, en substance, qu'elle préférait "un innocent en prison à un coupable en liberté"...
    3/ à tous ceux qui condamnent la "dépravation sexuelle" présumée de DSK, je rappelle que la sexualité, à 2, 3, 4 ou bien plus, entre adultes désirants n'est pas le probléme... par contre l'absence de consentement...

    Alors oui, un peu de retenue... parce qu'on pensait pas à ça quand on leur disait que c'était pas un bon candidat...
    Mais évitez de faire avec le patron du FMI ce qui a été fait en son temps avec Polansky. Sinon, gare à Marine...

  7. Nicolas dit :

    Dominique ne sera pas président... Il ne pourra même pas se présenter aux primaires du PS.

    Qui a dit tant mieux ? Ah, c'est toi François !

  8. Pulchérie D dit :

    Il est temps que la Cinquième République passe à la trappe.

    C’est un des principaux buts de Mélenchon : faire disparaître ce que de Gaulle appelait « monarchie républicaine », où les présidents ont les pleins pouvoirs.
    « Une fois élu, le président devient la réincarnation des tyrans absolutistes et sacro-saints d’antan », n’hésite pas à écrire l’essayiste allemand Benjamin Korn, le 13 mai 2011
    http://owni.fr/2011/05/13/un-systeme-schizophrene-un-peuple-fatigue/
    sous le titre Un système schizophrène, un peuple fatigué.
    Pour cet auteur « l’Assemblée nationale française n’est plus qu’une parodie de parlement, peuplée d’ombres mouvantes qui nomment des commissions, votent, se disputent, quittent la salle en signe de protestation, dorment en séance ou inventent des interjections puériles, mais qui finissent toujours par donner leur bénédiction aux seules décisions du président. »
    « (…)la majorité des Français ne se mobilisent plus que pour défendre leurs salaires et leurs privilèges. L’influence dictatoriale de Sarkozy sur les médias nationaux laisse l’opinion publique de glace. Et le fait qu’un juge complaisant étende l’immunité du président à ses conseillers, qui signent pour lui des contrats illégaux, passe quasiment inaperçu. »
    L’article est très long, et pourtant, c’est du concentré.
    Il conclut : « La Ve République, qui, placée entre les mains d’un homme qui n’est pas à la hauteur, forme une institution tout aussi effroyable, a encore de beaux jours devant elle. »
    Seul, J-LM envisage la formation d'une VIème République.
    Mélenchon, présidons

  9. ydaho dit :

    Voila un exemple parmi beaucoup d'autre sur ce qui nous attends pour 2012 :
    http://www.lalsace.fr/actualite/2011/05/15/jeannette-bougrab-agressee-par-un-militant-ump
    Alors au lieu de commenter les affaires américaines, vaudrait peut être mieux se concentrer sur l'adversaire... L'ump s'est fortement droitisée (doux euphémisme) et certains parmi eux ne sont plus capables d'accepter la "différence" même dans leur propres rangs !

  10. Hold-up dit :

    209 -Pulchérie D

    Tu as raison de mettre en avant le projet de VI ° république. Le PG est le seul à proposer la refondation des institutions politiques de la république française pour redonner au peuple voix au chapitre. Révolution citoyenne et dévolution. Reprendre la main sur tous les aspects de la politique et de l'économie. Il va falloir expliquer cette vision en long et en large. L'écologie politique nous y aidera. L'UMP va être déconsidéré avec " l'affaire Christine Lagarde / B.Tapie ", une affaire de corruption gigantesque à la tête de l'État, tandis que le PS va être englué avec cette "affaire DSK" glauque et pitoyable. Un boulevard s'ouvre.Nous assistons bien à la refondation politique qui va voir s'écrouler les anciens pôles de la gauche et de la droite. Ceux qui survivront à la cinquième république, nous les connaissons déjà : Oui, le Front de Gauche et hélas, le FN. Raisonnons, anticipons, réunissons-nous pour agir en conséquence.

  11. HYBRIS dit :

    Parfaitement adaptée à une candidature Strauss Kahn, la stratégie de campagne de Sarkozy et du dénommé Buisson, son très réputé chef de cuisine électorale, est synthétisée par Jean-Luc Mélenchon avec pertinence :

    « (…) l’espace sémantique, symbolique et politique de la droite extrême et de l’UMP fusionne en un tout. Il n’est pas dit que le FN soit vraiment celui qui tirera les marrons du feu alors même qu’il y contribue très activement, à la faveur de la campagne de gonflette médiatique que l’on connaît. Si cet espace se dilate, au bout du compte, Nicolas Sarkozy peut le dominer, comme Berlusconi y est parvenu en Italie. »

    Il s’agit bien d’établir une sorte de continuum entre le prêt à penser des électeurs de la droite Sarkozyste et celui de l’extrême droite, de sorte qu’en 2012 ils puissent passer tout naturellement de l’un à l’autre. Pour cela, comme avec «l’affaire Wauquiez », il faut diviser et égarer les classes populaires, loin de leurs intérêts économiques et sociaux. Et c’était d’autant plus facile, si le P.S. avait choisi pour le représenter, un affairiste issu du FMI vivant comme un nabab. Les oligarques et leurs commis applaudissaient...

    Est-ce que l’élimination politique de Strauss Kahn va changer les plans des Machiavels de l’Elysée ? Peut-être pas, car tous les candidats sociaux- libéraux sont plus ou moins sarko- compatibles. Cependant Strauss Kahn était le meilleur. Le meilleur pour faire gagner la droite, contrairement à ce que nous servaient la plupart des médias à la botte des communicants du grand homme.

    Finalement, je ne suis pas du tout persuadé que Sarkozy ait matière à se frotter les mains en ce moment.

  12. bertgil dit :

    Martelli : "aujourd'hui force est de constater que c'est le front de gauche qui s'approche le plus de cette équation"
    Oui mais avec les communistes qui ne sont intéressés qu'à sauver leurs mandats, donc en se mettant d'accord à tous prix avec le PS. Le talon faible du Fdg c'est ces attitudes, ces comportements qui privilégient la soupe aux convictions et actes.

    Autres sujet: la désignation des candidats du FdG aux élections législatives. Pourquoi chaque parti qui constitue le Fdg ne pourrait-il désigner un candidat dans chaque circonscription. Au 2éme tour celui qui a le plus de voix se maintient. C'est ça la démocratie ?

  13. Denis dit :

    Enfin une bonne nouvelle pour la gauche ! Un candidat bling bling de droite éliminé à la course aux primaires !
    A qui le tour ? Avec un vrai front de gauche uni, sans Besancenot, sans DSK, on peut se mettre à rêver !
    On ne va quand même pas bouder notre plaisir, même si la présomption d'innocence existe !

  14. Alain44 dit :

    Je suis en train de relire le livre de Jean Poperen "Socialistes, la chute finale " Plon 1993, introuvable, bizarre ! Livre plein d'enseignements sur le manque de volonté du PS d'exercer le pouvoir après l'avoir obtenu. Je rappelle que Jean Poperen était N°2 du PS à l'époque du pouvoir de Mitterrand. Il a été un partisan de poursuivre l'alliance avec le PC après la victoire de la Gauche alors que le PS s'est empressé de la jeter par dessus bord, quelle erreur commise alors que nous aurions pu affermir nos convergences pour être plus fort et consolider nos valeurs de gauche.
    Il faut absolument mettre en avant un changement de constitution pour en finir avec cet "archaïsme" de la fonction présidentielle qui est tout sauf démocratique.
    Jean-Luc Mélenchon a en mains aujourd'hui une redoutable responsabilité et contrairement au NPA qui ne veut pas gouverner, le front de gauche a de bons atouts.

  15. Tonya dit :

    @Denis 214

    Je ne vois pas en quoi la gauche dans le caniveau serait une bonne nouvelle pour la gauche.
    "Bouder notre plaisir" dites-vous ? C'est faire peu de cas de l'orgueil des militants de gauche ! Et de celui des sympathisants (FdG)- dont je suis !

  16. francis dit :

    Ce qui est terrible avec la société du spectacle pour la politique, c'est que les événements de la scène, comme ici le coup de théâtre DSK, prennent toujours le pas sur les débats de fond et la véritable mobilisation. Aujourd'hui tout tourne autour de l'affaire DSK, hier c'était Ben Laden, demain... Les scènes passent à un rythme tel, qui plus est en étant diffractées sur tous les médias, que tout citoyen lambda - mais pas seulement à ce que j'ai entendu, l'UMP et le PS étant en émoi - est quasi obligatoirement accaparé par le spectacle ; c'est la synchronisation dévastatrice que dénonce Paul Virilio ! Ainsi, il n'est plus disponible pour construire dans la cohérence propre à la réflexion, à chaque trajectoire, à chaque collectif, une action, une pensée, une analyse permettant qu’advienne un jour une véritable alternative.

    Bref, nous sommes tous peu ou prou assis pour assister au spectacle, ou dans une position semblable à en analyser les rouages de fonctionnement, sans finalement rechigner à payer chèrement nos places, plutôt que de construire la cité où le rôle de chacun serait bien plus que de s'activer les 3/4 de la journée dans un univers de moins en moins enviable pour espérer avoir une plus ou moins bonne place pour le spectacle.

    Si on est plus positif, il faut peut être reconnaître qu'au moins cette fois, un des scénario principal étant probablement HS, l'incident oblige une reconfiguration dans l'urgence du spectacle qui permettra aux spectateurs de sortir de leur torpeur hypnotique pour la scène, obligeant leur cerveau préparé pour la suite à se coltiner la réalité.

    Tous changement s'accroche à un événement. Pourquoi pas celui-ci ?

  17. Annie (PG36) dit :

    Je ne suis pas venu ici pour parler de DSK… mais tout le monde en parle. Coupable ou pas, réjouissons-nous il ne sera jamais président.
    Je viens d'écouter 1h30 le bilan de 81. Je l'ai enregistré car je vais le réécouter. Bravo Jean-Luc Mélenchon. Oui nous (militants PS en particuliers) avons laissé Mitterrand seul décider, il est facile après de l'accuser de pouvoir personnel. Oui nous ne nous sommes pas battu comme nous aurions du. Je cherche dans mes souvenirs, j'ai du mal à reconstruire mes pensées et actes de l'époque. Il me semble seulement que je m'étais faite une raison… puis j'ai tout révisé en 2005… avec plus ou moins de sévérité… emmenée par l'ambiance de l'époque. Je mesure plus ces jours-ci, car je me suis rappelé.
    Mais mon billet sur l'homme, (sur sa politique et tournant de 83 je l'ai déjà traité et le traiterai encore), n'a pas reçu un accueil enthousiaste. Les gens ne se rappellent que du mauvais, bizarre car quand on voit comment NS le pratique ou l'a pratiqué Chirac, je les trouve à la mémoire courte.
    Moi je me souviens comme je pouvais être fière d'être française à l'époque, comme j'étais sensible à son français, sa culture, son calme, sa maitrise de lui-même …

  18. Berdagué dit :

    Non seulement les communistes vont sauver l'existence de leurs mandats actuels mais ils en gagneront un max aux législatives comme pour les récents partis PG et GU rassembles dans le Front de Gauche qui devient des plus crédibles et incontournables avec le pogramme bientôt diffusé dans toutes les chaumières.
    Oui, à bas cette 5ième de pouvoir élyséen et vive la Constituante avec la création d'une 6ième République sociale laïque de révolution citoyenne que les 3 Partis historiques depuis septembre 2010, à la fête de l'Humanité et par la voix de leurs représentants se sont engagés à faire vivre.
    A ne pas douter cela n'a pas été facile mais chacune, chacun pouvait (et peut encore le faire) faire des remarques, des propositions urgentes, des critiques et observations.
    Y en a une et de taille que je fais c'est : le différentiel (salaires) de 1 à 20 est à mon avis gigantesque. Le plus juste serait de 1 à 5 car en calculant ce qui risque être la proposition dans le programme avec un SMIC de 1500 euro net, la fourchette est de 30000 à 1500 et en couple de 60000 à 3000. Mazette c'est une sacrée cassette de 57000 et tout ça par mois en calcul maxi !

  19. Manu dit :

    DSK tombé, un complot ? Je n'y crois pas une minute.
    Par contre un coup raté pour Sarkozy sans problème.
    Imaginez le scénario : DSK est un mec dont le Tout-Paris connaît depuis longtemps les frasques. Il se présente à la primaire du PS, il devient le candidat et paf, quelques semaines avant le premier tour, Monsieur Sarkozy fait sortir dans la presse un dossier complet sur les pulsions sexuelles de DSK. Ecroulement du Sieur, écroulement du PS, second tour assuré entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, et hop, l'affaire est dans le sac pour Sarkozy !
    Alors que là, DSK se discrédite tout seul un an avant les élections. Du coup, c'est un autre qui va partir au PS. Du coup, il faut reconstituer tout un dossier beaucoup plus complexe sur quelqu'un d'autre. Ce qui risque d'être beaucoup plus dur vu toutes les casseroles que traîne Sarkozy lui-même.

  20. CORSICA dit :

    Les médias informent le monde entier que DSK est inculpé pour viol, séquestration à l'encontre d'une femme de ménage dans un hotel à New york. La prudence s'impose car pour l'instant nul n'est censé connaitre la réalité des faits. Pour ma part même si j'ai toujours pensé que DSK n'était pas le candidat qu'il fallait à la gauche pour gagner et changer la société, je me refuse à aboyer avec les chiens, qui en tirent déja des conséquenses politiques. Aux informations qui nous sont données il y a pleins de zones d'ombres. Par exemple: comment une femme de chambre peut entrer dans la chambre occupée par le directeur du FMI. Car personne ne peut croire que le patron de l'hôtel ne savait pas que la chambre no X était occupé par MY. Au de là de la compassion à exprimer pur les familles des deux camps, il n'est pas questions d'être traumatisé pour les prochaines élections présidentielles et législatives. Des candidats compétents à gauche il y en a plein. Donc quelque soit la suite positive(il faut l'espérer) de l'affaire DSK ou pas, celà ne pourra pas être un handicap pour battre le candidat de laq droite. Ce qu'il nous faut c'est un bon programme, une volonté de transformation et un élan conquérant et cette affaire au demeurant traumatisante pour l'intéressé, ne sera qu'un mauvais souvenir.

  21. numero ouno dit :

    Je suis plutôt d'accord avec Manu 220. Sarkozy avait lancé les candidatures centristes de Borloo et Morin pour qu'ils empêchent l'électorat de droite dégoûté par Sarkozy de voter Strauss-Kahn. Le but était d'affaiblir le PS, étant entendu que DSK serait son candidat. DSK éliminé du 1er tour, Sarkozy se retrouvait face à Le Pen et même les électeurs de droite les plus dégoûtés votaient UMP pour éviter d'avoir le FN au pouvoir. Mais peut-être que des sondages non publiés montraient que ce ne serait pas suffisant...

  22. Cronos dit :

    Ce matin j'étais grec et je me suis dansé un petit "sirtaki" avant le petit déjeuner, ce soir j'ai l'âme portugaise et je vais chanter pour ma femme un "fado", et en ce moment à l'apéro je me suis branché irlandais avec un excellent wisky, je suis d'accord Jean-Mi 41 c'est un très bon dimanche ce 15 mai 2011.

    C'est dommage mais tetedepioche #188, m'a enlevé les mots de la bouche, ouaih ! c'est tout à fait ça !… Il faut pas galvauder le mot Gauche, il représente encore quelque chose pour beaucoup d'entre nous, et non on ne peut pas être et vivre comme des riches est être de gauche, être aisé oui d'accord, comme vous Jean-Luc, mais pas riche à claquer 3000 euros pour une nuit d'hôtel, vous le feriez vous ?

  23. ydaho dit :

    En tous les cas, je comprends mieux les gens qui exhortaient a ne pas avoir DSK comme candidats du P.S..
    Je viens de lire un article sur Paris Normandie qui laisse peu de place aux spéculations en tout genres... c'est quand même désastreux...

  24. Inquiet dit :

    Cronos, je n'ai qu'un verre de rouge (sud-ouest oblige) mais je trinque avec toi et les autres. (Tout en respectant la présomption d'innocence cela va sans dire). Santé !

  25. BENQUET dit :

    Sans être un sphinx de la politique je suis sûr d'une chose : sans un rassemblement de toute la vraie gauche dans le FdG, de Lutte Ouvrière aux verts en passant par le NPA et le PG, les carottes sont cuites !

  26. Steph B dit :

    Laurent Deubeuliou auquiez...
    Ah! Quelle âme chevaleresque. Sus aux oisifs miséreux, au boulot feignasses ! On va pas vous payer grassement à rien foutre. Ou alors, à l'instar des Bettencourt, Dassault, Lagardère, un guichet unique: une signature chez le notaire pour palper les biffetons. C'est quand même plus classe que cavaler tous les jours au pôle chômage, resto du cœur (on se refuse rien!), CAF, Secu pour la CMU et CCAS.

    DSK
    A écouter les "journalistes", l’élection 2012 était une affaire entendue, tout est à refaire ! Oups! A moins que...
    J'y suis: grâce à, ou à cause d'eux, la démocratie se serait enrichie d'un nouveau concept. Après le vote "utile", le vote "inutile", enfin le vote "prédestiné". Et dire qu'on se fout de la gueule d'Elisabeth Tessier.

  27. marie dit :

    Vraiment il faut se mobiliser pour le Front de Gauche ! Petit à petit, voir à grands pas, c'est de plus en plus du n'importe quoi ! Maintenant ils s'attaquent au RSA en proposant de demander aux bénéficiaires un travail d'intérêt général de 5 heures par semaine. C'est la peine qu'on inflige aux délinquants au niveau judiciaire. C'est absolument scandaleux ! On est en plein délire ! Ils sont malades ! Pour "leur redonner la dignité" ? Et eux qu'est-ce qu'on va leur donner pour tenter d'en avoir une de dignité ? ça ne leur est pas venu à l'idée de donner plutôt du travail ? Mais comme ils ne peuvent pas (ils détruisent les emplois) ils essaient de diviser encore avec l'idée ancienne quand le chômage était faible, de dire que les gens sont des fainéants qui ne veulent pas travailler ! Et de mettre à dos ceux qui touchent un smic trop faible et les Rsa ! Ce sont de grands pervers. Et bien sûr on n'augmente pas le smic non plus. Je précise que je ne suis ni au RSA, ni au SMIC mais mise à la retraite pour raison de cancer. Comme je n'avais pas cotisé, assez on me "donne" une allocation solidarité. Total : 700 €... remboursable au-delà de 39000 € (si j'avais des biens). Donc il ne faut pas avoir de biens. Ou bien mourir très vite si on ne veut pas causer de graves préjudices à ses enfants ! DSK là-dessus avec ses problèmes sexuels (à répétition) et tout son fric, excusez-moi d'être si franche, mais la coupe est pleine, donc je me dis juste que ça en fait un de moins. Et je m'étonne au passage que ses copains, copines soient si étonnés ! Moi c'est leur hypocrisie qui m'étonne.

  28. Louise dit :

    Oui, à Marseille on a "fêté" l'anniversaire de la création du marché européen.
    Le bureau local de de la commission européenne a invité à la projection d'un film, "L'étrangère", financé par l'organisme culturel européen. Avant le film on a eu droit à un petit discours à la gloire de Monet et de son idée "géniale" : faisons une communauté économique et le politique suivra. On nous a expliqué également que la politique culturelle européenne consiste à aider à la production de films "compétitifs" !
    Quant au film lui-même, pour ma part il m'a scandalisée. Il traite de la communauté turque en Allemagne sous un angle particulièrement violent puisqu'il s'agit de cette tradition cruelle des crimes d'honneur. Ce qui m'a choquée, c'est que dans ce film TOUS les turcs sont mauvais, tous. Ni la soeur, ni le jeune frère, ni la mère, ni le père, pas un pour racheter les autres. Alors que les allemands sont TOUS gentils, ouverts, etc... Bref, pour aider à la vie commune en Europe on aurait pu trouver mieux. Ce film diabolisait tous les turcs, et c'est tout. Existe-t-il des turcs opposés aux crimes d'honneur ? D'après ce film, non.

  29. sur les nerfs dit :

    J'aimerai bien connaitre l'avis du roquet sur les ménages aux revenus plus que conséquent palpant sans aucun complexe les allocs et par la même sa situation sur ce point et lui conseiller puisque le RSA l'inspire qu'il s'en tienne aux Revenu Supérieur des Amis sujet sur lequel sa culture ne doit pas manquer d'assise.
    A part ça je pensai voir Mélenchon sur mots croisés quitte à subir l'omnipotent et "pardonnez moi" très implanté Calvi, que néni au programme grandeur et décadence et réorganisation de la vitrine des candidats à la présidentielle, l'heure de la nouvelle tambouille médiatique à sonnée accrochons nous aux branches.

  30. Antoine dit :

    Face à l'infect Elkabbach, pourquoi avez-vous ainsi courbé l'échine ?

  31. patrick1975 dit :

    Mr Wauquiez reconnaît que la majorité des salaires perçus en France sont trop faibles, puisque trop proches du RSA à son goût. Il préfère pourtant baisser le RSA.


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