27mai 11

Pas de DSK, femmes en luttes, indignés actifs, nucléaire en liberté

De Nice à Brignoles, reste Madrid

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Dans cette note je raconte mes impressions de séjour politique à Nice puis à Brignoles. J'étais là-bas quand Madame Lagarde a annoncé sa candidature pour le FMI. J'ai réagi par communiqué pour dire que la nationalité du directeur du FMI n'a pas d'influence sur sa politique puisque les Etats-Unis y ont toujours le dernier mot. Et j'édite un reportage exclusif sur la mobilisation des jeunes Espagnols qui ne faiblit pas. Rendez-vous est donné dimanche 29 mai à la Place de la Bastille à Paris pour relayer cette mobilisation et exprimer notre solidarité en France. Et pour fêter à notre manière l'anniversaire de notre victoire du 29 mai 2005. Trahie par qui on sait et comme on sait.

Je commence par la fin. J’errais dans ce train TGV de retour, bagage à la main, cherchant où m’asseoir. La voix flutée du robot m’avait pourtant souhaité la bienvenue au nom de cette bouffonnerie « d’alliance Rail-team », anglicisme qui convient au désordre régnant à bord comme une robe de bal à un déménageur. De place en place, j’allais, escorté d’un contrôleur exaspéré mais bienveillant. Nous tâchions de remédier à ce que l’on avait attribué ma place à un malheureux podagre et à son chien. Comment lui en vouloir quand on m’explique qu’on l’a mis là, « plus près de la porte », quoiqu’au premier étage, « parce qu’il a le bras cassé ». Il y a donc plus malheureux que moi dans la circonstance. Cette place avait pourtant été dûment réservée aux pitres de « Rail-team » et son splendide patron le sieur Pépy qui ne sait déjà pas faire rouler les trains à l’heure en automne du fait des feuilles mortes, ni en hiver du fait du gel en attendant l’été où ce sera la chaleur. Un incapable que la révolution citoyenne remplacera pour beaucoup moins cher qu’il ne coûte aujourd’hui. Cependant, cette situation pourtant bien embarrassante ne parvenait pas à me chiffonner vraiment. Je restais dans l’ambiance des heures passées avec les camarades à Nice d’abord, dans les Alpes-Maritimes, puis à Brignoles ensuite, dans le Var. Là, tout spécialement, j’ai eu ces sortes de contacts qui vous laissent ensuite une émotion dans l’esprit comme un parfum sur les idées.

A Nice, les camarades s’étaient mis en quatre pour tenir tout le programme en quelques heures. Magnifique organisation. Tout le monde suit la consigne : tout est une répétition générale. Il faut faire « comme si », « comme quand ». Si je dois être le candidat commun du Front de Gauche, tout reposera de toute façon sur l’engagement militant sur le terrain. De l’argent il n’y en a pas ou peu. L’UMP va mettre cinquante millions dans la bagarre, les socialistes juste un peu moins. Nous ? A peine trois millions, si on arrive à les emprunter. Rien ne sert de gémir. On fonce. On fait le travail en mettant bout à bout tous nos savoir-faire. Car si tout est porté par des bénévoles, cela ne veut pas dire que ce soit des amateurs. Au contraire. Les qualifications professionnelles des amis sont de toutes origines et de tous niveaux. Ce qui va coûter des millions aux grosses panses nous sera donné gratuitement par les amis. Les sondages aussi. Car nous avons acquis à cet effet une grenouille aussi performante en prédiction que le poulpe qui a officié pour la coupe du monde de foot !

J’ai commencé mon séjour par une super interview grand format pour Nice-Matin, Var-Matin et Corse-Matin au siège de Nice. L’état major de la rédaction est là. De part et d’autres on se tenait assis sur la pointe des fesses. Eux, à quoi s’attendaient-ils ? Cette phrase en ouverture de la page en dit long : « Appliqué, posé et respectueux pendant près d’une heure et demie d’entretien, le député européen qui confond parfois plateaux de télé et studios de radio avec des rings de boxe se révèle doux comme un agneau ». Ce ton assez condescendant ne parvient pas à gâter à mes yeux le reste du travail. Car de cette heure et demie, ce qui a été tiré est scrupuleusement fait, et bien fait. La vérité est que c’est très informatif. Si bien que, pour rester dans le ton, je dirais que pour ma part, en fait de gros fachos je suis tombé sur des gens courtois et intéressés par ce qui se disait et qui de surcroît semblaient savoir de quoi ils parlaient. C’est dire que ma surprise égalait la leur.

Le soir vint le meilleur. Une salle totalement pleine. 300 personnes. Et 120 autres dehors. Un formidable bain d’énergie pour tous, à la tribune et dans la salle. Car les Alpes-Maritimes sont une terre très rude pour les nôtres. Le meeting sert à cela : une démonstration de force qui donne du courage. Les interventions à la tribune avaient donné le ton des paradoxes de la situation. La façade des ports de plaisance avec leurs collections de yachts gigantesques ne doit pas tromper le monde. 18% de la population locale vit sous le seuil de pauvreté. 60% pourrait prétendre à un logement social. Mais, bien sûr, les trois-quart des communes ne respectent pas les obligations légales de construction de logements sociaux. En dépit du potentiel de délinquance fiscale extrêmement élevé que contient une zone aussi riche en personnages interlopes, chefs de gangs et grosses panses, le sieur Ciotti, ci-devant président du conseil général a organisé une police pour faire la chasse aux fraudeurs… du RSA. Au fond, les Alpes-Maritimes, avec sa conjonction de riches caricaturaux, de notables de droite haineux et de misère assommée, est une caricature de la France Sarkozyste : un archipel de snobs agressifs dans un océan d’amertume sociale.

A Brignoles, accueilli par le maire Front de Gauche Claude Gilardo, on commença par la visite au personnel de l’hôpital. Puis ce fut une rencontre sur la question du passage en régie publique de la gestion de l’eau, puisque la commune a fait le grand saut de ce côté. A l’hôpital, on devine qu’il fut question de l’état de la gestion de la santé publique depuis les réformes de droite. Je ne fais pas un compte rendu. Je note quelques moments qui m’ont marqué. Celui où une infirmière demande : « Quand va-t-on arrêter de parler de chiffres et commencer à parler des personnes, de leurs besoins, de leurs soins ? ». Bonne ouverture pour faire un rappel aux petits névrosés du déficit. Le voici. Jamais ils ne mettent en face des chiffres qu’ils nous jettent à la figure, le coût des non-soins, des morts prématurées, des maladies non soignées.

Deuxième image, celle de ce médecin qui prend le temps de faire un détour par la salle où l’on se réunit pour me glisser deux mots. Je ne sais pas s‘il a ou non un engagement politique. Ce qu’il m’a dit n’est pas dans ce registre. Il fait un constat d’impasse. On demande aux médecins de soigner « tout le monde », avec le meilleur de ce qui peut se faire. Mais on ne leur donne pas les moyens de le faire, compte tenu des limites budgétaires. Hypocrisie ! dit-il. « Au moins les anglo-saxons sont francs, ils disent qu’ils ne soignent plus certains cancers au-delà d’un certain âge, ou certaines catégories sociales de patients du fait de leurs revenus trop faibles ». « Au moins c’est clair » ajoute-t-il. Je mets juste une petite seconde à comprendre ce qu’il veut vraiment me dire. J’ai compris. Voici. Au bout de la chaine des décisions comptables, il y au moins deux personnes qui n’ont guère de marge de manœuvre : le médecin et le malade. Dans ce cas, l’hypocrisie, ce n’est pas seulement de promettre des choses dont on sait qu’elles ne seront pas faites. C’est surtout de s’en remettre au praticien du soin de décider de ce qui se fera ou ne se fera pas. C’est une injonction paradoxale pour le médecin, car son éthique, son serment, sa raison d’être là, c’est de n’avoir comme objectif que le meilleur de l’aide qui peut être apportée.

Troisième image : le directeur de l’hôpital. Dorénavant figé dans le rôle d’exécutant des décisions de l’agence régionale de santé. Et, de fait, devenu tout puissant, sans l’avoir demandé, puisque le pilotage est désormais exclusivement financier. Lui aussi reçoit des ordres contradictoires. Economiser partout, sur tout. Etre astreint à faire de performances de gestion et devoir en même temps s’adapter aux évolutions d’un carte élaborée ailleurs, sans lui, et d’après des objectifs qui peuvent être contraires à ses propres plans d’économie sur tout. Pour finir, tout passe au rabot. Et même le coût des gestionnaires eux-mêmes. Il y a cinquante directeurs sur la paille, à l’heure actuelle. Combien gèrent dorénavant deux établissements au lieu d’un ? Petit à petit on s’approche du point où la structure se désintègrera. Comme à l’école, comme dans le transport comme partout où les grosses pattes des brutes libérales sont à l’œuvre.

Nicolas Sarkozy est venu ici se moquer du monde. Quel comédien efficace ! Son but est d’enfoncer dans le crâne des gens la résignation sous le coup d’arguments catastrophistes qui les assomment. Là, il lâche devant cent cinquante maires et les caméras de télévision que l’hôpital de Brignoles fait « dix millions de déficit ». Une pause. « Chaque année ». Impossible de hurler depuis la salle car : « c’est tout de même le président de la République » me dira-t-on. Claude Gilardo le maire de Brignoles est aussi le président du conseil de surveillance. « J’allais me trouver mal de rage » me dit-il. Et Sarkozy, l’œil en dessous qui en rajoute en se tournant vers Claude Guéant : « tu te rends compte, Claude ! Dix millions !» Et l’autre de hocher du bonnet en cadence. Bobard. Ces dix millions c’est le déficit cumulé. Il se résorbe d’exercice en exercice. Il résulte pour l’essentiel des manques à payer de l’Etat. Bref de la propagande pure et simple destinée à abasourdir. Et bien sûr c’est une chose de savoir que le plan de route de la droite comporte cet exercice d’enfumage mais s’en est une autre de voir le chef de l’Etat s'y abandonner en y ajoutant des effets de comédie.

De tout ce que j’ai vécu dans ces heures si ensoleillées, à trente degrés de moyenne sur deux jours, je vais retenir des visages de femmes. De femmes qui luttent. Durement, la boule dans la gorge. D’abord celles qui ont été représentées à la tribune du meeting par leur porte parole, Samira Rassif, militante CGT. Elle parle pour dix autres femmes, en grève pour avoir leurs papiers. Occupation des locaux, jours et nuit. Celles du comité de soutien qui se relayent sur place et qui sont aussi venues ont les yeux rouges de fatigue. « Il y a une femme enceinte de six mois qui dort là par terre avec les autres. Je vous le dit pour qu’on y pense. On lâchera rien après tout ça !» Ces femmes sont surexploitées parce qu’elles n’ont pas de papiers. Leur employeur est « Pierre et Vacances ». C’est du tourisme de luxe. Elles sont femmes de chambre. Elles font aussi la vaisselle, le repassage. Une vie sans horizon autre que ce travail sans fin et la peur permanente. Ensuite je vais citer les femmes dont j’ai rencontré une délégation venue à ma rencontre à Brignoles.

Ce sont les employées d’Unilever, la boîte qui possède le « Thé Eléphant » pour lequel elles bossent. Les patrons ont décidé de fermer l’entreprise parce qu’elle « n’est pas rentable ». En fait parce qu’elle « n’est pas assez rentable ». Ils veulent aller produire la marque de thé, née à Marseille, en Pologne. Parce que les Polonais coutent moins cher. Bien sûr. La différence de coût, ce sera juste du profit supplémentaire. Ce qui était un salaire ouvrier devient un dividende pour l’actionnaire. Vous n’achèterez pas une boite de plus, vous ne verrez aucune différence de prix. La mort sociale des ouvrières du « Thé Eléphant », c’est juste pour le dividende des actionnaires. Les femmes veulent créer une coopérative ouvrière. Oui, c’est ça. Une coopérative. S’approprier le moyen de production, la marque et tout le reste. Pas besoin de ces sortes de patrons. Elles font du thé, eux du fric. Ce n’est pas le même métier, pas vrai ? C’est sûr que je vais vous en parler de nouveau bientôt. Mais à cette heure là, pendant qu’elles me parlaient tout sourire alors que la partie qu’elles engagent est si rude, je me voyais mieux à ma place. Je savais mieux à quoi je sers dans cette empoignade générale que je me propose de représenter dans cette élection de fou en 2012.

Je me sentais plus fort en les écoutant me dire par quel côté elles empoignent leur lutte, quel historique elles en font. Et je dois vous dire aussi qu’elles m’ont dit ce que je devais faire dans la campagne et de quoi je devais parler. Pas les conseils en communications dont on m’abreuve de tous côtés, ni les commentaires de sondages bidon dont on me régale si souvent. Non, non. Des choses à propos de ce qu’il faudrait faire pour que ça aille mieux dans le pays, dans la production, dans la vie. Juste des choses réfléchies et formulées à partir de l’expérience. Rien ne peut davantage me donner du courage. Je penserai à elles quand il faudra de nouveau subir les séances d’humiliation publique de certains plateaux de télé ou de radio. Ce n’est rien, finalement. Je me souviendrai de celles qui triment pour les papiers, pour le boulot. Aussi, je vais garder le souffle de leur énergie. Vraiment, notre peuple est tellement fort. Que de courage, que de dévouement, quelle capacité à rebondir ! Déjà, le matin, à l’hôpital, c’était une femme déléguée syndicale qui me présentait les problèmes et qui m’expliquait comment la lutte était menée. Et c’est une autre femme, venue avec le groupe des militants qui m’accompagnaient qui pensa à faire une pause au milieu du débat pour dire qu’elle était venue dans cet hôpital et qu’elle avait attendu l’occasion de pouvoir dire merci à tous ceux qui s’étaient occupés d’elle. Il y avait des sourires bien émus de tous les côtés. Parmi tous ces gens qui étaient là, tous avaient des idées sur la façon de faire avancer les choses, sur la façon d’organiser le travail et de réussir la mission de santé publique dont ils se sentent investis. Vraiment nous n’aurions pas de mal à faire tourner le pays à partir du savoir faire de ceux qui le font vivre tous les jours.

A présent j’ouvre une nouvelle fois mon blog au compte rendu de notre témoin engagée sur place, Céline, qui campe avec d’autres camarades, Puerta del Sol, depuis dimanche. Hier elle a été rejointe par Leïla Chaibi. Les deux participeront à l’expérience unique et inouïe de la Puerta del Sol jusqu'à dimanche. Car la consigne est d’être tous dimanche 29 Mai place de la Bastille à Paris. Ce sera notre façon de célébrer l’anniversaire de notre victoire du 29 Mai 2005 trahie comme on le sait, et par qui on sait. Céline et les autres camarades ont organisé plusieurs liaisons par skype entre les campements de Lyon et Paris et celui de la Puerta del Sol. Je crois que c’est une très grande et belle idée. Ici, à paris, à la bastille d’autres militants se mettent à la disposition du mouvement qui s’amorce et travaillent à aider à son élargissement. Les lignes qui suivent sont les télégrammes que Céline envoie aux membres du bureau national du Parti de Gauche. Je les donne comme elles me sont parvenues depuis lundi.

Depuis la Puerta del Sol, Madrid. Lundi 23 mai, après-midi.

"L’apprentissage de la démocratie réelle, ce n’est pas simple. Lundi soir, l'assemblée de politique à long terme met du temps à commencer. Beaucoup ici organisent ce genre de réunion pour la première fois de leur vie. Des cours de modération de débats sont prodigués mais il faut improviser un peu. Nous sommes plus de 400, la modératrice élue a à peine 20 ans. Chacun-e l’encourage chaleureusement. Et ça marche plutôt bien. On traite pourtant d’une question particulièrement complexe : le système des assemblées. Le mouvement du 15 Mai dispose désormais d’une assemblée générale, de commissions et de groupes de travail qui font des propositions et d’assemblées de quartier. Ces dernières sont celles qui suscitent le plus vif intérêt. Elles sont une centaine à ce jour  dans Madrid. Toute la difficulté est désormais de mettre en place un processus décisionnel adapté. Après deux longues heures de débats entre confusion, exaspération, sérieux et éclats de rires, on en vient à formuler une proposition. Les assemblées de quartier devraient prendre souverainement des décisions concernant les questions propres à leur quartier. Par contre, toutes les questions qui relèvent de l’intérêt général devraient relever de l’assemblée générale.
A toute heure de la journée, sur la fontaine, un mégaphone est disponible pour qui veut prendre la parole. On appelle ça le « Parlement populaire ». Ce lundi soir, comme tous les soirs, une foule immense est amassée autour de la fontaine pour écouter les intervenants. Ils sont nombreux à vouloir s’exprimer, souvent pour la première fois de leur vie. Ils sont tous très différents. Il y a ce cinquantenaire qui évoque la résistance contre Franco et appelle, les larmes aux yeux la « jeunesse vaillante à libérer la patrie des nouveaux dictateurs ! ». Il y a cette jeune femme qui a écrit son texte parce qu'elle a peur de ne pas réussir à parler et qui lit d’une voix vibrante : "Moi ce que je sais, c'est que cette flamme qui s'est allumée dans chacun d'entre nous, personne ne pourra plus l'éteindre !".  Ou encore ce jeune homme qui explique : "je ne suis presque jamais allé voter et depuis que je suis ici je n'ai pas raté une seule occasion de le faire, parce qu'ici ma voix compte. Voter, voter et encore voter, voter tous les jours s'il le faut, voilà ce que je veux faire !". Et tant d’autres… La foule les écoute, les soutient, les encourage, se désolidarise de toute provocation et de toute insulte en appelant au respect. Quand on crée un outil citoyen, on le respecte ou on dégage !"

Mardi 24 mai, matin.

"Mardi matin, on attendait peu de monde pour l’assemblée générale convoquée plus tôt qu’à l’accoutumée. Erreur ! Une fois de plus, la place est comble! Les employé-e-s des services de propreté de la ville de Madrid on fait parvenir un message à l’assemblée. "Nous vous remercions pour tout ce que vous faites et pour votre collaboration. Nous nous sentons représentés par vous. Nous avons un travail mais nous sommes précaires. Nous n'avons pas le droit de venir prendre la parole dans vos assemblées générales parce que nous sommes en uniformes. Mais nous tenions à vous dire ceci : merci, merci, merci !" Le message a été reçu par des cris et des applaudissements appuyés de l'assemblée générale.

Un autre sujet a remué toute l'assistance. La commission extension, qui coordonne l’extension du mouvement en Espagne et partout dans le monde, annonce l'expulsion  des 300 personnes du campement de Lyon la veille au soir par les forces de police. Un tonnerre d'applaudissements a salué la décision des camarades de Lyon de retourner place Bellecour le soir même. On s’est même mis d'accord sur un communiqué de soutien, envoyé sur le champ aux indignés lyonnais. Le voici : "Nous, depuis la Puerta del Sol, dénonçons l'expulsion du campement de Lyon par les forces de police qui a eu lieu cette nuit. Nous voulons transmettre à nos amis et amies de Lyon tout notre soutien. Nous serons particulièrement attentives et attentifs à ce qui se passera durant votre rassemblement de ce soir place Bellecour. Fuerza Lyon ! Que no ! Que no nos vamos !"

La principale décision de l’assemblée générale de ce mardi sera la rédaction, dans les plus brefs délais, d’un « Manifeste de la Puerta del Sol ». Les commissions, groupes de travail, assemblées de quartier sont conviées à travailler à des propositions concrètes. De longues heures de débats en perspectives. Mais qu’importe ! Comme on ne cesse plus de le dire sur la place de la Puerta del Sol : « On n’est pas fatigués ! »"

Mardi 24 mai, après-midi.

"Suite au communiqué des indignés de la Puerta del Sol en soutien aux indignés de Lyon, expulsés lundi soir par les forces de police, le collectif lyonnais a souhaité transmettre ses remerciements. Le message sera transmis en direct. Sur place, au micro, on traduit : "Chers camarades, depuis Lyon en France, nous voulons vous remercier mille fois pour votre soutien. Nous allons continuer à lutter. Continuez, vous aussi ! Que no ! Que no nos vamos !"  Le campement a prêté attention et reçu ces remerciements avec cris et applaudissements.
Cette minute d’émotion passée, tout le monde retourne à ses travaux. Il est 20h, les groupes de travail se réunissent dans les places alentour. A Pontejos, comme chaque soir depuis le samedi 21, le groupe de travail de politique à long terme se réuni en assemblée. Les réunions sont parfois un peu chaotiques. Les modérateurs et modératrices élu-e-s sont très jeunes. Ils n’ont jamais fait ça auparavant. Ce mardi, on fait face à un nouvel impératif : l'assemblée générale du matin a décidé de rédiger un "Manifeste de la Puerta del Sol" avec les points qui font consensus entre toutes et tous. Selon un jeune journaliste précaire, il y a urgence : " Maintenant que les élections sont passées, le PP et le PSOE, les médias, ils vont tous se concentrer sur ce qui peut nous diviser pour tuer le mouvement". Place aux propositions communes concrètes donc."

Mercredi 25 mai, matin.

"Contrairement aux rumeurs lancées par les médias, le mouvement ne faiblit pas. C’est même l’inverse. Le campement grossit de jour en jour. Tellement que, d’un jour à l’autre, il est difficile de retrouver son chemin sur la place. A 11h, chacun peut abandonner son poste pour assister à l’assemblée générale. Il y a une commission dont on parle peu mais qui a un rôle crucial dans le mouvement. C’est la « commission légale ». Des avocats se relaient sur le campement. Ils sont une centaine à soutenir le mouvement. Il y en a toujours au moins trois de garde. Si la police cherche un interlocuteur, elle doit passer par eux. En cas d’expulsion, un protocole existe. Il faut « rester calmes, s’asseoir et prendre son voisin par le bras". Durant l’opération, les avocats de garde donneront leurs noms au micro et appelleront la centaine d'avocats qui soutiennent le mouvement. Tous viendront avec un panneau « avocat indigné ». De quoi démentir les accusations de la droite qui laissent entendre que ce mouvement n’est constitué que de « jeunes punks »."

L’urgence depuis hier, et face aux multiples tentatives de déstabilisations, ce sont les travaux d'élaboration du Manifeste de la Puerta del Sol. Ils avancent peu à peu.  L’assemblée générale du lendemain sera amenée à se prononcer sur plusieurs points qui font consensus dans la plupart des groupes de travail et les assemblées de quartier interrogées :  la réforme de la loi électorale pour plus de participation citoyenne, la lutte contre la corruption et pour la transparence, la séparation des pouvoirs judiciaires et politiques et la mise en demeure des responsables de la crise  d’en assumer les conséquences.
Il faut aussi trouver un logo au mouvement. Une proposition est avancée. Il s’agit d’un dessin du monde se transformant en soleil, en allusion à la Puerta del Sol. La révolution citoyenne espagnole embrasant le monde en quelque sorte. L’idée plaît assez. Il est proposé que la « commission des arts » y travaille. Vivement qu’on voie le résultat !"

Mercredi 25 mai, après-midi.

"Il est 17h30 et le soleil tape très dur. Certain-e-s font la sieste à l'ombre des tentes. Du côté du Parlement populaire, pas de pause. Les gens défilent les uns après les autres. Ils ont de 15 à plus de 80 ans. Des femmes, des hommes, des espagnols, des immigrés (latino-américains surtout), des touristes… Ils viennent crier leur rage : "Y'en a marre des banquiers voleurs !", "On veut une vraie démocratie maintenant, comme celle qu'on crée ici ! On veut être écoutés!" "Ça c'est notre Révolution française et elle ne va pas s'arrêter !", "Elle est où la putain de presse ? Dans ce parlement on s'exprime ! Évidemment là où est la démocratie, la presse est absente !" Ils viennent expliquer leurs problèmes : "Je n'en peux plus de payer la banque !", " J'ai un job, j'ai de la chance mais je ne vais pas considérer qu'avoir un job qui me permet juste de faire manger est un privilège","on nous éduque depuis toujours dans la peur et la compétitivité, mais personne ne change l'éducation. On nous enchaîne à ça. Il faut que change."

Ils viennent donner leur point de vue sur le mouvement : "Il faut dire aux gens de venir, de ne pas croire ce que dit la télé, moi j'avais un peu peur de ce que j'allais trouver ici mais en fait c'est extraordinaire", "Ici on leur montre qu'on sait encore faire usage de notre liberté", "Je suis né en 1941, j'ai lutté contre le franquisme, je suis fier de vous ! Adelante, siempre adelante !", Ici c'est plus qu'une révolte. On construit un vrai pouvoir populaire. Ici on a commencé la révolution !"

Et une jeune fille frêle est venue donner un témoignage qui est à lui seul tout un symbole : "Je viens de sortir de l'hôpital mais j'ai tout de suite voulu venir à la Puerta del Sol pour me battre pour mon futur ! Un truc pareil ça n'arrive qu'une fois dans une vie !" Et il y en a encore qui croient qu'un mouvement pareil peut s'éteindre ? Qui croit encore pouvoir nous faire taire ?"

Mercredi 25 mai, soirée.

"Au campement de la Puerta del Sol, il y a un incontournable. C’est le Parlement populaire. Au pupitre en bois dont la maxime, écrite en gros au feutre, est « Le seul vrai délit c’est de se taire », les gens. Il y a de tout : des (parfois très) jeunes comme des (parfois très) très vieux, des femmes comme des hommes, des espagnols, des immigrés, des touristes. Ils sont  là pour crier leur rage, pour expliquer leurs problèmes ou pour donner leur point de vue sur le mouvement.

Du côté de l’extension du mouvement, on travaille dur. On essaie d'organiser une connexion par skype avec les assemblées de Grenade, Alicante, Séville, La Corogne, Tenerife, Bilbao, Santander, Salamanca, Jaén, Paris, Lyon et Toulouse. Pas simple. Le wifi de la place de la Puerta del Sol est faible. Les capacités électriques aussi. Après une tentative infructueuse de connexion mercredi soir, on est convenu d’un rendez-vous avec Lyon jeudi soir à 21h et vendredi soir avec Toulouse (20h) et Paris (21h). Espérons que ça marche ! Ici, tout le monde a envie de voir le mouvement prendre de l’ampleur en France. Beaucoup voient là le vrai moyen de réussir cette révolution citoyenne."

Jeudi 26 mai, soirée.

Jeudi soir, le campement de la Puerta del Sol avait convoqué un grand rassemblement pour protester contre la loi dite du « pensionazo ». Cette loi qui réduit les pensions de retraites de 15% et fait passer l’âge de la retraite de  65 à 67 ans ! Le matin, alors que la révolte gronde dans le pays, la majorité PSOE-PP a décidé d’approuver cette loi au parlement espagnol ! Un crachat de plus à la gueule du peuple en lutte. Sur la place, la rage est palpable. On la calme en chantant en chœur : "Oéé Oéé Oééé Oééé Oéé Oéé ils l'appellent démocratie mais ce n'en est pas une ! Oéé Oéé Oééé Oééé Oéé Oéé c'est une dictature voilà ce que c'est !" Décision est spontanément prise de marcher jusqu’au Parlement et d’inviter les députés à venir écouter l’assemblée générale des indignés. Peine perdue ! La police a reçu consigne de ne pas nous laisser approcher. Les négociations ne mèneront nulle part. Les « représentants du peuple » ne veulent pas entendre ce que ce dernier a à lui dire.
On retourne sur la place aux cris de « Non, non, ils ne nous représentent pas ! », la rage au ventre. Un invité de marque nous attend. Il s’agit du philosophe Agustín García Calvo. En 1965, il avait pris parti pour les étudiants qui avaient décidé de manifester contre Franco. Aujourd'hui, il est venu soutenir le mouvement révolutionnaire. La foule qui se presse à Puerta del Sol est plus impressionnante que jamais. Nous sommes des milliers et l’assistance ne cesse d’augmenter au fur et à mesure. Après l’approbation générale de la revendication d’une éducation gratuite, de qualité, publique et laïque pour toutes et tous, on revient au sujet qui inquiète tout le monde : l’après Sol. Tout le monde craint l'expulsion. Une idée et un slogan sont lancés par la commission permanente : "Si le 15 octobre, les banquiers et les politiques n'ont toujours rien fait, on reprend la rue, on reprend la place et on propose la grève générale. Et on leur répétera inlassablement qu’on connaît le chemin du retour à Sol. Mais pour le moment, les indignés sont encore là et ils comptent bien rester !"

"L'Europe qui protège" a encore capitulé. Face à l'émotion de la catastrophe de Fukushima, l'Union européenne avait annoncé le lancement d'un programme d'évaluation de la sécurité des 143 réacteurs nucléaires en fonctionnement sur son territoire. Après deux mois de négociations, l'accord conclu mardi entre les Etats et la Commission vide ce programme d'évaluation de sa substance. Voyez plutôt. Les évaluations seront facultatives et non obligatoires pour les 14 Etats concernés. Notez qu'en cas de catastrophe, le résultat lui ne sera pas facultatif. Le cahier des charges d'évaluation a aussi été fortement réduit : par exemple il n'est plus question d'évaluer la résistance des centrales aux actes terroristes ou de sabotage. Enfin, ces tests de résistance ne déboucheront sur aucune mesure contraignante visant les parcs nucléaires. Le seul résultat sera un rapport d'information, un de plus, reprenant les conclusions des tests menés par chaque Etat selon ses propres méthodes. Bref, un programme d'évaluation complètement bidon. C'est à une alliance de Sarkozy et du britannique Cameron que l'on doit ce torpillage.

Pourtant pendant ce temps, l'Allemagne et la Suisse ont fait des pas supplémentaires vers la sortie du nucléaire. Le gouvernement suisse a opté cette semaine pour le non remplacement des cinq centrales du pays à leur fin de vie en 2034. L'Allemagne a fermé une centrale supplémentaire pour des raisons de sécurité. Et Angela Merkel a précisé les échéances de sortie allemande du nucléaire : fermeture progressive des 17 centrales actuelles du pays en 10 ans d'ici 2022 et sortie totale du nucléaire en 20 ans. Le décalage est terrible avec Sarkozy qui enferme au contraire la France dans le tout nucléaire. Mardi, le patron d'EDF Henri Proglio a ainsi présenté le nucléaire, le charbon et le gaz comme les principaux axes de la croissance de la production d'EDF d'ici 10 ans. Dans une interview au Monde, Proglio prétend même faire d'EDF "le premier électricien mondial en 2020", en allant "chercher la croissance où elle se trouve" : "50 % dans le nucléaire, 25 % dans le thermique (gaz, charbon), 25 % dans l'hydraulique et les autres énergies renouvelables". La France a le potentiel technologique et humain pour devenir un leader mondial des énergies renouvelables, Sarkozy et son équipe nous enferment dans des solutions du passé. C'est triste. C'est petit. C'est dangereux.


145 commentaires à “De Nice à Brignoles, reste Madrid”
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  1. Emmanuel L'Echassier dit :

    Cher et cher(es) camarades,
    A la Bastille aussi, les indignés font souffler le vent de l'autodétermination. Les soirs à 19h00, dans la rue, sur les marches de l'Opéra s'apprend la démocratie directe. Le plus merveilleux: le sentiment que chaque voix à une valeur, est écoutée par les autres. Du forum, du forum, du forum, comme chez les grecs, mais avec en plus les femmes et aucun esclave. La vraie démocratie.
    Le programme anti-capitalisme libéral affiché sur l'abri-bus de la place de la Bastille ressemble comme deux gouttes d'eau à celui du PG. Le PG serait-il donc un parti populaire ? c'est bien ce que je pensais.
    Révolution citoyenne, au 29 mai !

  2. Humbert [PG32] dit :

    Merci pour ce bon blog.
    Ce soir, chez Tadei, Vous avez été très bien, très posé et avez réussi à clouer le bec aux économistes de droite, sur le fond ! ça a été très important et on pouvait sentir que leur perception de vos idées avait changée. Leurs a priori se déplaçaient...
    Super !

  3. Benoît dit :

    Cette semaine est précisément le 140ème anniversaire de la Semaine Sanglante qui vit le massacre des Communards de 1871 par le gouvernement alors réfugié à Versailles. On a souvent souligné que les Indignados espagnols étaient très organisés: par l'intermédiaire des mouvements anarchistes et syndicalistes du XXe siècle, ce sont les héritiers des premières expériences modernes de l'autogestion pratiquées pendant la Commune de Paris. Alors, pour ne pas oublier toute cette Histoire, on pourrait reprendre, à Madrid, Barcelone et ailleurs, le refrain de la chanson "la Semaine Sanglante": "Ça branle dans le manche / les mauvais jours finiront, / et gare à la revanche/quand tous les pauvres s'y mettront, / quand tous les pauvres s'y mettrons."
    Avec un peu de chance, et 140 ans plus tard, on est un peu plus près de ce moment.

  4. LR dit :

    C'est extrêmement intéressant ces formes de mobilisation collectives de la Puerta del Sol, et c'est très bien qu'elles s'étendent. Mais quels sont les moyens concrets par lesquels ces collectifs comptent contraindre le gouvernement, la classe politique et le patronat?

  5. Arnaud dit :

    Camarade JLM
    "La France a le potentiel technologique et humain pour devenir un leader mondial des énergies renouvelables, Sarkozy et son équipe nous enferment dans des solutions du passé. C'est triste. C'est petit. C'est dangereux."

    Partant de ce constat envisagez vous une sortie en 10 ans du nucléaire ?
    Celui qui fera ce choix sauvera la France du désastre Sarkozyste !

  6. JYK dit :

    J'ai senti les larmes me monter aux yeux plusieurs fois en lisant ces nouvelles. J'ai pas envie de me faire de fausse joie, mais ça m'a l'air que quelque chose de très très spécial a commencé à bouger. Je crois que "la crise" dont il nous ont rebattu les oreilles, il se pourrait bien que ça finisse par être la leur... Et c'est nous qui allons les saouler avec notre démocratie ! :D

  7. laurent dit :

    J'attends avec impatience le replay de "ce soir ou jamais". J'ai vu par contre les 34 minutes du jt de david pujadas dans lequel j'ai longuement attendu des nouvelles de nos camarades espagnols de la puerta del sol, en vain ! Il est vrai que l'un etait particulierement chargée ce soir. Entre l'arrestation de mladic aka leguman, l'ouverture du G8, les nouvelles frasques de claude Guéant, DSK strikes back, la nouvelle ambition de l'agence spatiale americaine, on comprend bien que l'occupation permanente d'une place par des milliers de personnes nuit et jour soit moins intéressante que la victoire de Nadal ! Quelqu'un sait si la blonde croqueuse de cervelle encore disponible a évoqué la question ? Dans tous les cas faut rien lâcher Jean Luc Mélenchon, rester sur et les envoyer par le "fond". Courage !

  8. Henri Brosse dit :

    Quand la souffrance accumule ses coups, du rouge douloureux de la vie, une jeunesse s’en empare, conversations sur des places noires, noires d’un monde qui se lève et nous habitons tous cette place de la Puerta del Sol. Sous des couleurs nouvelles, ce sont les aspirations et les initiatives populaires, la démocratie directe, les assemblées générales et les délégués révocables qui resurgissent dans l’Espagne libertaire, telles que les avaient synthétisé le puissant mouvement anarcho-syndicaliste de la première moitié du XX° siècle, qui esquissa la plus grande tentative de transformation sociale en 1936-37 jamais entreprise par les ouvriers et les paysans de Catalogne, d’Aragon et d’Andalousie, en s’appuyant sur l’expérience de la Commune de Paris et de la Première Internationale. C’est la même expérience qui aujourd’hui est reprise par la jeunesse radicale sortie des catacombes du néo-libéralisme. De cette expérience, il faut aussi tirer les enseignements de l’échec dans son absence de débouché politique. Avec le Front de Gauche nous avons la chance d’une possible cristallisation politique si les appareils traditionnels n’étouffent la tempête populaire qui se lève…

  9. sourdon dit :

    Salut à tous.

    Il faut imaginer les ressorts qui permettraient de convaincre les forces de l'ordre et l'armée de rester neutres ou d'utiliser leur potentiel en le mettant au service de la raison. Le choix d'embrasser ces professions n'est pas la preuve que policiers et soldats sont malsains.
    C'est plutôt l'inverse: la plupart de ces individus sont certains d'oeuvrer pour le bien de la communauté et des Hommes mais, ils sont trompés, puis enfermés dans un système où le retour en arrière est difficile même quand les ordres deviennent fous.
    Ils obéissent à des vauriens, le savent, et l'image qu'ils ont d'eux-même doit être compliquée à assumer dans ces conditions. Ils voulaient se mettre au service de la communauté civile et se retrouvent à défendre les intérêts de dirigeants perturbés mentalement !?!
    Car pouvons-nous continuer d'imaginer, de concevoir, de vendre et d'utiliser des moyens visant à détruire nos semblables ou à les piller sans déclarer hors-la-loi ces attitudes ? Tant que nous accepterons l'idée que les armes sont nécessaires, nous ne pouvons émettre le voeu pieux consistant à trouver des solutions à nos différents par la négociation raisonnée sans être d'une totale mauvaise foi ! Qui osera affronter le débat du désarmement ou plus précisement qui parviendra à imposer l'évidence selon laquelle les armes sont des inventions induites par les désordres psychologiques des Hommes. Jamais au grand jamais elles n'ont servi notre dignité, juste alimenté notre avidité née de la peur. Repérer tôt chez l'enfant les désordres mentaux qui incitent à dominer, et les traiter pour appaiser leurs peurs inutiles sera salutaire. C'est la réponse juste à ce comportement déviant.
    Les énergies consommées par la filière des armes ne servent pourtant qu'à rabaisser notre stature personnelle, et suffiraient à résoudre nos questions majeures de misère. Le nouveau monde s'écrit sans armes.

  10. gaelikprat dit :

    Je rêve d'un nouvel élan permettant de reprendre les chantiers inachevés de 89 de la commune de la république espagnole du programme du CNR. Pour cela les jeunes grecs, tunisiens, égyptiens, allemands, etc. doivent être présents puerta del sol et l’échange doit se faire partout ou cela est possible. J'aimerais revivre et faire partager mon sentiment et mes émotions vécu à 20 ans à Paris en Mai 68. J'ai toujours retenu la leçon : en avril 68 personne ne voyait rien venir.

  11. Mario Morisi dit :

    En écho au passage sur l'escamotage des mesures anti nucléaires :
    Le passage de la patronne d'Areva sur Inter ce matin. Résumé de ce que la voix de berger allemand de la dame a dit et répété :
    "Tout va pour le mieux dans le meilleur du monde, le nucléaire made in France est sûr, secure, recyclable et très enrichissant. Que personne ne s'inquiète, le reste n'est que propagande des ONG et les Indiens sont ravis d'accueillir des EPR..."
    Que des cils poussent sous les paupières de cette Mme Leibniz vue par Voltaire !

  12. Daniel MERINO dit :

    Une pensée aujourd'hui pour mon père, qui, jeune Espagnol de 16 ans, falsifie ses papiers pour pouvoir s'engager dans l'armée républicaine espagnole et combattra pendant trois ans jusqu'à la "retirada", et vaincu par la coalition des forces fascistes et la non-intervention des démocraties échouera dans les Ardennes, sera refoulé par les Allemands et viendra finir sa longue marche dans les camps de concentration de Saint-Cyprien et d'Argelès. Père, la jeunesse espagnole une nouvelle fois se dresse clamant sur la place publique son obstination à vivre dignement. Ton engagement de toute une vie, ton long exil jusqu'à la mort n'ont pas été vains. Vive la Commune ! Vive la démocratie ! Vive la République !

  13. GL dit :

    A Monsieur Mélenchon : continuez !
    A tous : auriez-vous quelques adresses de sites internet où l'on puisse s'informer un peu sur tous ces mouvements naissants (Bastille, Lyon, Toulouse, Madrid, etc...) ? Ils sont - étrangement ? - tout à fait ignorés des médias dominants...
    Merci d'avance,
    GL

  14. ydaho no life dit :

    @ Daniel Mérino : il faut dire qu'avec la république que nous avions a l'époque, les Républicains Espagnols avaient peu de chance de s'en sortir.
    http://www.leprogres.fr/loire/2011/05/27/quand-saint-etienne-roanne-et-firminy-faisaient-un-triomphe-a-petain
    Et quand je vois des article comme celui ci, je ne peut m'empêcher de penser que nous sommes aujourd'hui sur la même pente dangereuse, le silence des Médias est consternant a ce sujet.
    Et maintenant ils nous abreuvent consciencieusement avec l'arrestation du boucher des Balkans alors qu'ils savent tous que ce type vivait tranquillement depuis 15 ans a l'abri des poursuites, protégé par les mêmes qui aujourd'hui l'ont vendu au tribunal de La Haye (ce qu'il mérite largement bien sur).
    Toujours les mêmes manipulations, et toujours les mêmes qui payent la note, nous !

  15. mongraindesel dit :

    Jusqu'où la logique mise en œuvre chez Unilever, si ce n'est l'esclavage?

  16. sha1966 dit :

    Depuis tôt ce matin la police dégagent la place de Catalunya a Barcelone à grand coup de matraque alors que les "indignados" étaient parfaitement pacifiques (vu en direct a la TV espagnole).
    http://www.3cat24.cat/video/3547910/Cops-de-porra-als-indignats-de-placa-de-Catalunya

  17. ydaho dit :

    A Barcelone, les CRS évacuent la place pour "la nettoyer" !
    Sur le site "réelle démocratie maintenant" vous trouverez toutes les dates des rassemblements prévus, et le suivi des infos en "temps réel".

  18. jean ai marre dit :

    J L Mélenchon :

    Le soir vint le meilleur. Une salle totalement pleine. Trois cent personnes. Et cent vingt autres dehors. Un formidable bain d’énergie pour tous, à la tribune et dans la salle. Car les Alpes Maritimes sont une terre très rude pour les nôtres.

    Acclamé comme un missionnaire dans ce département pilote de l'UMP.

    Vous avez assuré de votre soutien tous ceux qui sont en lutte.Votre meeting a été très réussie, donnant des précisions sur les données économiques, mais aussi nous donnant de l'argumentaire sur tous les sujets.
    Un grand moment, j'ai eu la chance de pouvoir vous approcher, vous avez pris le temps de me répondre sur les problèmes de précarité que connaissent les handicapés.
    J'admire votre simplicité, votre disponibilité, votre passion de mener le combat qui nous offre les meilleures perspectives.
    Vous méritez les plus grandes destinées.

  19. Joseph ROUILLÉ dit :

    Bonjour
    J'habite entre Belleville, Dampierre et Nogent et pour les autres centrales nucléaires la distance n'est pas une sécurité, pour personne. Aussi je me permet de vous communiquer ce lien qui révèle que le danger est présent et quand on sait que les records de sécheresse sont faits pour être battus...
    http://fr.news.yahoo.com/production-française-délectricité-affectée-sécheresse-143337688.html
    Sortir du nucléaire: OUI

  20. Michèle dit :

    Etonnant article de Nice-Matin en effet ! Nice, terre de contrastes et de paradoxes :-) Au fait, nous étions plus de 120 dans le hall sonorisé pour t'écouter, je dirais pas loin de 250 !

  21. Berdagué dit :

    Dans votre écrit vous mettez en avant que petit à petit on s'approche du point ou la structure se désintégrera. Comme à l'école, comme dans le transport, comme partout ou les grosses pattes des brutes libérales sont à l'oeuvre.
    Constat vrai et vous expliquez la méthode des discours entrepris au plus haut niveau des complices du système actuel avec des moyens du langage ou la parole n'a plus de fonction structurante et de reconnaissance de l'être dans l'étant : injonctions paradoxales, ordres contradictoires.
    Effectivement là les repères ne peuvent intervenir et nous (comités CGT des privée-e-s d'emploi, il y a plus de 15 ans) sommes intervenus en actions concrètes, en force non violente contre ces violences programmées, pensées, pesées, décidées pour casser l’être humain et atteindre son psychisme. C'était non pas des dysfonctionnements, des erreurs, des oublis mais des techniques très dangereuses ou la culpabilité, la faute incombe toujours au demandeur à celui, celle, en difficultés.
    Le dernier épisode du RSA/RMI en fait partie, comme ce qui se passe dans toutes officines des décideurs à la solde du capital de gérer en ressources humaines le personnel, il y a, en mal, eu un dépassement du capitalisme à la papa, du paternalisme par un impérialisme en stade suprême du capitalisme, de la pensée unique.
    De faire Front de Gauche contre ce système mortifère et pour autre chose est du salut public, en urgence et les mouvements en marche de la jeunesse très civilisée face aux barbares des empires (vampires) sont en totale phase avec l'histoire des luttes émancipatrices, de liberté de décisions, et ce ne sont pas des rapports de force de division qui sont mis en avant par certains en passant devant comme objectif pour tel ou tel parti qui nous feront changer d'un iota d’être du mouvement libérateur. A ce propos je tiens que les abstentionnistes en tous cas beaucoup sont très sensibles à ça et je n'ai pas besoin de stats ni de sondes.

  22. Alain Guillou dit :

    C'est curieux, comme les "indignados" se passent fort élégamment de leader providentiel ! Bien sûr, nous avons Jean-Luc, seulement nous devons rédiger tous ensemble une feuille de route, sachant que sur cette éventuelle route, nous devrons dépasser la médiocrité à laquelle les institutions actuelles nous invitent : nous avons un devoir d'indignation assez facile à remplir, reste un devoir de désobéissance qui constitue notre défi majeur ! Désobéir à l'ordre que nous intiment les médias dominants, désobéir au réalisme dicté par des pervers déjantés dominants ! etc. Ce sera enthousiasmant quand cette désobéissance commencera à créer !

  23. vakem dit :

    Ce soir ou jamais d'hier :). (With Jean-Luc Mélenchon)

  24. françois dit :

    Bravo Jean-Luc
    Hier soir chez Taddei tu a été super bon, d'accord avec humbert, ta prestation a été excellente, cette émission mériterait d'être vue (revue) a une heure de grande écoute. Ainsi tes détracteurs pourraient mesurer ta lucidité, ton esprit d'analyse, loin des caricatures. Ça clouerait le bec a beaucoup qui se disent a gauche. Tu nous a donné une belle leçon d'espoir, plus que jamais Jean-Luc je suis avec toi et nous irons loin.
    François

  25. Julien H dit :

    Triste conclusion sur le le nucléaire. Comme quoi, ce qui est arrivé au Japon n'aura donc servi à rien. C'est vraiment triste. J'espère vous lire sur le G8 également. Et particulièrement sur cette mascarade d'e-G8, que je vois personnellement comme une tentative de récupération de la part des pays riches, des outils qui ont contribué au succès des révolutions arabes. J'imagine Sarko prendre en aparté les boss de Facebook ou Youtube : "la révolution en Tunisie ou en Egypte, c'est bien gentil, mais pas de ça chez nous, alors ne comptez pas sur nous pour relayer l'information". C'est ce qui se passe déjà en Espagne, et un peu partout en France à une moindre échelle. L'hypocrisie est à son summum actuellement. Et je ne parle même pas des 35.000 euros du loyer mensuel de DSK, et des prochaines attaques que ses avocats feront à cette pauvre femme de chambre. Si le PS ne coupe pas les ponts avec un homme aux telles pratiques...

  26. janba dit :

    Nous pouvons le dire :
    La venue de Jean-Luc Mélenchon a été un grand moment pour la vie politique Brignolaise, et une prise de conscience importante de la part de ceux qui luttent. Tous furent surpris et ils me l'on dit par sa disponiblité, son écoute, ses arguments, je pense notamment aux salariées de Fralib venue en direct exposer leur lutte et leurs propositions, et à ceux de l'hôpital de Brignoles.

  27. maria dit :

    Voilà comment des agents de police défendent les intérêts des citoyens. Je vous en prie ça vaux la peine.
    Maria de València (Espagne)
    Indignats | Desallotjament de la Plaça Catalunya
    https://www.youtube.com/watch?v=Geg_6Xoy04s

  28. jean ai marre dit :

    @ Charpal,
    Sympathisant su PG, je n'ai aucune légitimité pour parler à la place du PG des amicales du G8, G 20, de ces rencontres de WE entre bons amis.
    Je peux rapporter ce qu'a dit JL Mélenchon à FR3 hier soir, ce qu'il a écrit dans un précédent billet et ses déclarations lors du meeting de Nice: "Comment et pourquoi s'arroger le droit de gouverner la planète à 2, à 8 ou à 20 ? ".
    Il est contre cette amicale de pays hautains qui voudrait gouverner le monde.
    " La seule organisation est l'ONU et sa commission ECOSOC, où chaque pays a une voix " a-t-il dit.

  29. andré martin dit :

    Lors des grands mouvements sociaux, des slogans percutants ou humoristiques peuvent être des outils efficaces, car facilement mémorisables et facilement reproductibles, pour exprimer en quelques mots ce que nous refusons dans cette société et ce que nous exigeons. Voir « 50 slogans du printemps espagnol et français »

  30. Lyendith dit :

    La description faite par les PGistes sur place est peut-être un peu idéalisée, mais dans les grandes lignes, ça ressemble à plus grande échelle à ce que j'avais vécu lors des manfis anti-LRU de 2009. Ça paraissait bricolé, improvisé, maladroit, mais il y avait une vraie volonté de s'exprimer.

    Le problème, comme d'autres l'ont pointé, c'est justement que bien souvent ce genre de mouvement se contente de s'exprimer. Il peine à trouver un aboutissement concret : ça se disperse un peu dans tous les sens et à la fin ça ne va nulle-part. Les gouvernants n'en ont pas peur, ils n'ont qu'à attendre que ça passe, et au final la révolte se traduit très peu dans les urnes. Contrairement à la Tunisie et l'Égypte il n'y a pas de dictateur à renverser ici, l'ennemi n'a pas de forme définie : «le système», «la finance», «le bipartisme»… et je doute de la capacité d'un parti comme Izquierda Unida à être la concrétisation de ce mouvement.

    Bref, tout cela est magnifique mais j'ai peur que ce soit un feu de paille comme tant d'autres… soyons optimistes cela dit, c'est peut-être le début d'un changement plus profond. Quand on a pris part à une telle expérience, on ne l'oublie pas.

  31. Née un 19-Août dit :

    "Car les Alpes Maritimes sont une terre très rude pour les nôtres."

    Oh comme cela est bien vrai ! En plus de servir de labo aux idées fachos de l'UMP. C'est vrai que les conditions de vie ne sont pas faciles pour les gens modestes ici, mais en plus nous faisons face à des intérêts puissants devant lesquels nos édiles (mais sont-ce vraiment les nôtres ?) baissent le froc. A part quelques ilots de bon sens, de résistance et d'humanité politique (Le Broc, Gattières, Mouans-Sartoux), le reste est noyé dans la bouillac UMP bien mâtinée de FN. Je ne parle pas du PS, anecdotique tant il est pressé de servir la soupe à l'UMP pour espérer obtenir et/ou conserver des sièges dans les diverses communautés urbaines ou d'agglo du 06.
    Eh oui, la politique dans le Sud, c'est un peu particulier. C'est un constat certes sévère mais cela fait plus de 35 ans que j'habite le Sud, j'ai eu le temps de les voir à la manœuvre. Sans parler des comportements un peu spéciaux que certains élus font subir aux associations de citoyens qui les désapprouvent ou ne vont pas dans leur sens.
    Qu'ils s'en aillent tous ! Eux, encore plus vite que les autres !
    Et un grand merci à Jean-Luc qui nous galvanise par sa présence, son éloquence et son humanité. Comme le dit notre camarade Jean ai marre (#18) : "Vous méritez les plus grandes destinées."

    Et nous, un peu d'espoir.

  32. ydaho dit :

    A Athènes, ils sont encore des milliers a manifester ! écouter le son c'est impressionnant !
    En live : http://www.antena3.com/directo/
    A Barcelone, malgré un peu plus d'une centaine de blessés les manifestants rejoint par d'autres indignés continuent de "garder la place"...
    C'est aussi en direct sur la même chaine que ce matin !

  33. Philippe eric dit :

    Bonjour d'Allemagne,
    Jean Luc Mélanchon et Marianne
    http://www.marianne2.fr/Six-ans-apres-le-referendum-de-2005-le- oui -meurt-de-honte_a206596.html
    Philippe

  34. ydaho dit :

    @née un 19 aout
    Le sud c'est pas que les Alpes Maritimes, la c'est la terre des Hobereaux de province, comme dans le Var, mais il y a aussi le Midi Pyrénées, le Béarn et le pays basque, et la c'est pas encore a ce point ! Que ce soit a Tarbes, Pau, Bayonne ou même Toulouse (a part la singularité Lourdaise...) les mœurs politiques sont tout de même mieux ! Par exemple c'est pas peint "votez Le Pen" tous les 300 mètres sur le bitume !
    Franchement, jetez un œil sur les images de la Grèce ! Le vent du LKP souffle en Europe !

  35. Jonathan L. dit :

    Plus ils nous battront avec leurs matraques, plus nous battrons le pavé avec nos idées !
    Sérieusement, je suis outré de ces "délogements" en Espagne ! Je me demande comment on peut ne pas réagir immédiatement dans les médias, surtout ceux qui se considèrent comme n'étant à la botte de personne... Non mais vraiment ! J'ai honte de nous qui nous sommes laissés faire tout ce temps, honte d'appartenir à la même de ceux qui peuvent faire bouger les choses, savent, mais ne font rien, voir le contraire de ce qu'il faudrait faire.
    S'il vous plait, diffusez au maximum ces images, faites-vous les MEDIAteurs de la Révolution citoyenne afin que tous soient prévenus en termes justes de ce qui les attends s'ils osent concrétiser leur liberté de conscience.
    Ce que nous vivons, ce n’est pas une crise, c’est une escroquerie !... Une escroquerie dont le dénouement ne fait que commencer

    Bon courage à Jean-Luc Mélenchon que l'on pousse devant, volontairement ou non. Qu'il puisse être notre écho parmi la bande d’hypocrites qu'il doit se coltiner malgré toute l’urgence et le sérieux de ces temps troublés et troublants.

  36. Nuno dit :

    Merveilleux FMI
    La pression médiatique pour donner du FMI une image de sauveur suprême est une mystification.
    Le programme de privatisations exigé de la Grèce prévoit de brader entre autres la compagnie de chemin de fer et celle d’électricité, et de ne pas l’avoir encore fait depuis un an serait la cause des difficultés persistantes rencontrées par ce pays.
    Le FMI est un symbole : celui de l’argent, celui du pouvoir, celui de l’arrogance, celui du mépris, le tout accompagné du sentiment d’impunité perpétuelle. (J-M Harribey économiste)
    Et pourtant pour certains, R. Badinter « le FMI a retrouvé son éclat », et de s’émerveiller de « l’excellence de son action ». Et Christine Lagarde de surenchérir en proclamant qu’il fallait immédiatement privatiser en Grèce.

  37. hold-up dit :

    Raquel Garrido sur France 24 (De la Puerta del Sol à la Révolution citoyenne !)
    Blog d'Alexis Corbière :
    http://www.alexis-corbiere.com/index.php/post/2011/05/24/Raquel-Garrido-sur-France-24-%3A-de-la-Puerta-del-Sol-%C3%A0-la-R%C3%A9volution-citoyenne-!

  38. Paulo Lebon dit :

    Je pense que d'une manière générale personne n'intègre que le "coût" de la santé est sensiblement égal à zéro.

    Les dépenses des uns font les revenus des autres qui vont à leur tour être dépensé, etc., et l’ensemble forme une participation à l’activité, au PIB

    En 2009, le montant des dépenses courantes de santé s’élève à 223,1 milliards d’euros, soit 11,7 % du produit intérieur brut (PIB). La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) atteint 175,7 milliards d’euros, soit 9,2 % du PIB.

    La part de la CSBM financée par la Sécurité sociale est de 75,5 % en 2009, celle prise en charge par les organismes complémentaires est de 13,8 %. Le reste à charge des ménages s’établit quant à lui à 9,4 %.
    (Note : je ne doute pas qu’il y ait de fortes disparités suivant la catégorie de population)

    Dire "la santé coûte cher" c'est faire un calcul en disant : la SS "paye" alors que les paiements de la SS sont des prélèvements sur une partie des membres de la collectivité pour les distribuer à une autre partie des membres de la collectivité, les deux ensembles étant bien sur en grande partie commun. Mais ces prélèvements étant obligatoires, ils sont intégrés dans les « prélèvements obligatoires » contrairement à d’autres pays où les « dépenses » sont privées bien que souvent plus élevées (USA > 16% du PIB)

    En fait donc, « la santé » ne coûte rien, elle est partie intégrante de l’activité : elle ne « coûte » que du travail (et favorise donc l’emploi), mais évidemment de l’énergie et de matière premières dont une partie sont importés… avec des « placements à l’étranger » c’est la seule « fuite » de monnaie (donc le « coût ») qu’on puisse attribuer à la santé.

    De ce fait il me semble incroyable que la société prenne en charge à parfois 100% des « maladies rares » et des handicaps sans prendre en charge de la même manière des handicaps tels que les problèmes dentaires (y compris parodontologie et implants), les soins d’optique (les lunettes ne sont pas un confort mais une nécessité), les appareillages auditifs, etc. soins auxquels actuellement les plus pauvres ne peuvent avoir accès dans les mêmes conditions que les plus riches, et qui sont nécessaires à la vie de tous les jours : ne connaissez-vous pas dans vos relations des gens à qui, à 40 ans, il manque des dents ?

  39. Robin CIPOLLA dit :

    Merci, LR, pour ta question mille fois pertinente. Je ne vais pas ici, au risque en plus de me faire lyncher, critiquer ce que j'ai fait moi-même pieds nus avec des cheveux jusqu'au cul dans les belles 70'(et je ne regrette ni Jefferson Airplane, ni Janis Joplin, ni Angela Davis, ni mon soutien au Sénateur Mc Govern) mais si tous ces sympathiques jeunes gens qui campent sur les places des capitales européennes votaient bien ou votaient tout court d'ailleurs, on aurait Besancenot ou Méléchon Président depuis belle lurette. Idem pour toutes celles et ceux qui portent une besace avec le "Che" et votent Bayrou ou rien en triant le verre en guise de confession.
    Pendant la guerre du Vietnam, on portait le "Peace and Love" et la "faucille et le marteau".

  40. Benoît dit :

    Une précision: l'évacuation forcée de la Plaça Catalunya à Barcelone se fait sous le prétexte d'éviter de possibles troubles demain, au cas où le Barça remporterait la final de la Champions. "Panem et circenses" comme on aurait dit naguère, même si pour le "panem" c'est pas encore ça. Dans les événements de ce matin, comme d'habitude, (je n'y étais pas cet après-midi) il ya des blessés chez les manifestants pacifiques, et on a vu des policiers en civil jouer de la matraque contre des vendeurs de rue (certes sans doute illégaux) en leur confisquant leurs produits que les manisfestants ont contribué à récupérer, obligeant les policiers en civil à se dénoncer en devant appeler leurs camarades à la rescousse. Mais la ville n'était pas vraiment en état de siège: les manifestants étaient surtout des jeunes, des étudiants, des okupas, des étrangers... À 100 mètres de là, la ville continuait normalement, avec son flot de touristes habituels. Peut-être que ce soir le mouvement prendra de l'ampleur.

  41. ydaho dit :

    Contrairement a toi Robin Cipolla, porter le peace and love et la faucille et le marteau, n'a pas empêcher les Français de 70's de voter massivement a droite pendant de longues années, alors ces jeunes "sympathiques" s'il ne votent pas, Hé bien c'est qu'ils ne votent pas a droite au moins ! Ce qu'il leur faut c'est de la confiance envers des politiques qui aujourd'hui ont un capital sympathie bien réduit.

  42. Bien Modestement dit :

    Pourquoi ?
    Cette seule interrogation devrait être la réplique systématique à toutes les argumentations nauséabondes des enfumeurs de l'oligarchie dominante dont le principal souci est de préserver ses avantages pécuniers ?
    Pourquoi les uns doivent-ils faire la queue devant les Restos du Coeur et d'autres confier la gestion de leurs rentes à des spécialistes fiscalistes ?
    Pourquoi Julien, 6 ans, sait-il lire à la fin de son Cours Préparatoire et pourquoi Pierre 11 ans, en 6ème, ne sait toujours pas déchiffrer une ligne ?

    Développer la liste des "Pourquoi ?", c'est construire celle des "Je propose..."...

  43. ydaho dit :

    Et si vous voulez voir Madrid, hé bien c'est la !
    http://www.ustream.tv/channel/enlace33

  44. Poncet dit :

    J'agrée totalement les commentaires et épithètes sur Guillaume Pépy et son "Rail-team". Je ne suis pas certain que le "code de déontologie" qu'il nous a pondu(*) il y a quelques années m'y autorise, mais tant pis. Ma déontologie, comme celle de beaucoup de mes collègues, est de faire rouler des trains à l'heure et en sécurité. Hélas ! Un certain nombre de collègues (une majorité ?) tiennent maintenant pour acquis qu'on ne peut pas faire mieux que ce qu'on fait. La barre sera dure à redresser. Il ne suffira pas que Pépy parte.

    Vivement dimanche, mais je ne pourrai pas être à la Bastille. J'espère de toute façon que ce ne sera pas un feu de paille.

    (*) Peut-être était-ce Gallois. Ce n'est pas ce qu'il a fait de mieux, ni de laisser grandir Pépy dans son ombre.

  45. Poncet dit :

    Paulo Lebon, 38 : tout à fait juste.

  46. Nanou dit :

    Olé! olé! Pas un mot dans les jt de nos amis espagnols. Sauf sur itélé pour nous montrer des scènes d'une violence inouie : les flics qui évacuent une place de Barcelone sous des prétextes fallacieux, préparation d'un match du Barça !

  47. Janus dit :

    L'Afrique du nord se réveille, l'Espagne se réveille, et maintenant à qui le tour ? Le monde bouge, ceux qui on cru que leur petit jeu ne se verrait pas sont en train de déchanter. Bientôt le peuple prendra enfin les rennes du pouvoir, pour de bon. Ceux qui nous ont manipulés, trompés, volés paieront avec leurs deniers personnel, et avec leur temps libre (en prison). Vite la revolution citoyenne du 21e siecle !

  48. Née un 19-Août dit :

    @ ydaho (#34) :

    Non, c'est vrai, je suis d'accord, le Sud ne se réduit pas qu'aux Alpes-Maritimes - tant mieux pour les autres, un labo pour les fachos, c'en est déjà un de trop ! Je ne souhaite pas que ce type d'expérience ne s'étende pas au reste du Sud, ni même à la France entière. Nous concentrons ici le pire des moeurs politiques, hélas.

    Je me suis laissée emporter par mon enthousiasme de vieille Sudiste. Pardon aux autres Sudistes du Grand Sud !

    Bien vu pour la référence au LKP. Je me suis souvent demandée si ce n'était pas là un mouvement précurseur, bien avant les révolutions arabes, en me disant "Et si ça venait chez nous ?" Et voilà. Comme le mouvement de Mai 68 avait été précédé par des mouvements analogues en 1967 aux Antilles. Moi aussi, j'en ai marre de cette "profitation", terme bien choisi pour désigner le fait pour l'oligarchie de détourner les ressources d'une communauté et de s'en mettre plein les fouilles.

  49. Michel Matain dit :

    Sur le site de l'Huma
    http://www.humanite.fr/24_05_2011-indign%C3%A9s-de-france-t%C3%A9moignez-472806
    vous trouverez toutes les manifestations d'indignés un peu partout en France ce week end.
    Pour ceux de Provence c'est à Marseille 14 heures dimanche devant le journal La Marseillaise

  50. em dit :

    Pour aider peut-être.
    Je suis un convaincu. Votre discours me parle. Du coup, j'étais le plus heureux de pouvoir vous voir et échanger à Nice mardi soir. Malheureusement je n'ai pas pu accéder à la salle. Des gens se sont assis pour écouter. Je suis allé boire un verre place Garibaldi. Je suis revenu vers la fin, vous savez quand vous devenez lyrique et que le disours s'embale et se découd. Et puis, je ne sais pas... J'ai senti comme un décalage entre la réalité de ma vie d'enseignant au quotidien et le ton de votre discours. Finalement, la forme étant trop virulente, je me suis pris à mettre le fond en question. En toute franchise, j'ai presque eu un peu peur alors que j'adhère à vos idées. J'étais venu en inconditionnel et je suis reparti sceptique. Quelque-chose clochait... Etait-ce la violence du discours, (je ne crois pas), la virulence du ton, la ferveur religieuse des gens assis écoutant applaudissant puis entonnant l'internationale, le fait qu'il n'y ait pas eu de débat, allez savoir.
    Si mon témoignage peut être utile en quoi que ce soit.


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