24juin 11

Le vote des communistes, mes premières impressions, l’Europe autoritaire

Les jours d’après

Ce billet a été lu 20  503 fois.

10Ma présence au travail de rédacteur de ce blog a souffert de l’intensité des évènements que j’ai vécus. Pourtant j’aurais eu le goût d’en dire mon mot à mesure. Cela n’a pas été possible et on devine pourquoi. Après l’intense émotion de l’annonce du vote des communistes, les heures qui l’ont entourée ont été un maelström de sollicitations. Mais serais-je encore longtemps en mesure de combiner le point de vue de l’acteur et celui de l’observateur ? A présent que le temps disponible m’est compté comme jamais, je mesure, quel privilège ont été ces heures calmes et recueillies derrière mon clavier. Le lundi matin je me mis en route vers l’usine du Thé Eléphant, à coté de Marseille. Dans cette usine en lutte contre la délocalisation, ceux qui font tourner les machines veulent faire une coopérative ouvrière. C’est à eux que je dédiais mes premiers pas de candidat du Front de gauche. Et pour recevoir d’eux cette sorte d’investiture que je recherche auprès de tous ceux que nous voulons représenter.

Je n’étais pas muet pour autant. J’ai donc donné à lire deux entretiens que j’ai donnés à des journaux qui ont pensé que c’était un évènement digne de l’intérêt de leurs lecteurs que celui de mon investiture comme candidat commun du Front de Gauche. Il aura été frappant pour moi 05que, dans la presse écrite, ce soit un journal gratuit, « Direct Matin », et le journal « L’Humanité », qui m’aient donné la parole le lundi matin. Je n’exprime à ce sujet nulle rancœur. Je n’ai pas de raison de le faire. « Direct matin » est distribué à plus de quatre millions d’exemplaires. Bien davantage, plus du triple, que toute la presse quotidienne parisienne vendue ce jour là. De plus les gratuits sont extrêmement scrupuleux dans leurs questions comme dans le respect de celui qui répond. Rien à voir avec les exercices de persiflages fielleux qu’il faut si souvent subir. Ils sont en ce sens extrêmement utiles à ceux qui lisent ces entretiens. Bien davantage que tout ce que produit cette presse écrite qui n’explique rien de ce qui se passe mais seulement ce qu’il faut en penser. Quant à l’entretien avec « L’Humanité », il me donnait un magnifique accès immédiat à la sphère des militants communistes, syndicalistes et animateurs de la gauche de terrain à qui j’avais en effet un message et des explications à donner. Pour moi, tout était donc convenable. Cependant j’ai été sidéré par la violence anti communiste qui s’est exprimée à propos de mon investiture, à la radio et sur certains plateaux. Elle n’enlève rien au bonheur que je ressens considérant le travail accompli. Car, par certains aspects elle y ajoute. J’y vois le signe d’une rage brouillonne qui signale l’importance de l’acte que les communistes ont posé. Et la peur qu’il suggère chez les belles personnes. Ces excès de haine mettent en alerte l’opinion engagée et nous vaut même de nouvelles sympathies. A vrai dire que ferions-nous du soutien de tels personnages ? Nous en serions embarrassés et nous aurions honte car nos amis nous trouveraient soudain louches.

La journée de dimanche avait été bien remplie. Je la vivais07 sous la pression du rendez vous le soir sur TF1. C’était une première pour moi. Je ne suis allé sur le plateau de TF1 qu’une fois, une soirée électorale, au cours des dix dernières années. Le 20 heures est un évènement quotidien. Beaucoup qui savaient m’y retrouver en attendaient beaucoup et me mirent ainsi une pression considérable. Elle m’a distrait du sentiment poignant qui me gagnait à mesure que, les heures passant depuis que je connaissais le résultat du vote, infusait en moi le sens personnel de ce que les communistes venaient de boucler. Un schéma abstrait, politique, un succès à partager avec les co-auteurs d’une idée qui ne m’appartient pas en propre devient aussi un fait humain. Pour moi, comme personne, cela va de soi. Et je ne sais qu’en retenir d’abord. L’honneur ? La charge qui s’abat sur moi ? Je sens seulement que ces sortes de situations travaillent dans la durée.

On entre dans ce rôle et le rôle entre en soi, à son rythme. Ce n’est pas instantané. J’en ai eu l’expérience dans le passé. Par exemple quand j’ai été élu pour la première fois, ou bien quand j’ai été nommé ministre06. Il ne faut rien brutaliser en soi. Mais ici, aujourd’hui, le fait humain c’est aussi ce que ressentent beaucoup de gens, non seulement autour de moi mais également si loin, que je les connaisse ou pas. Beaucoup font un bilan. Ils comprennent ce que cela veut dire que cette union scellée par le vote des communistes. Leur émotion est palpable. A beaucoup, extérieurs à nos engagements, elle paraitra disproportionnée. Mais l’idée d’être enfin réunis, enfin en état de tenir tête à tout le monde du fait que nous avons mis nos efforts en communs galvanise. Les vainqueurs de 2005, frustrés de leur victoire relèvent la tête. Quel chemin a été parcouru ! Rien ni personne ne pourra jamais effacer que c’est un vote libre et contradictoire des communistes qui a scellé notre projet commun.

La décision des communistes est davantage qu’une investiture. Elle l’est bien sûr. Mais pas seulement. Sur ce plan, une fois de plus, j’ai été frappé par la courte vue des commentaires. Les communistes ne se prononçaient pas que sur un nom. Il y avait d’autres enjeux. Ils en étaient très parfaitement conscients. Le vote et la pluralité des noms sur le bulletin ouvraient tout le champ des stratégies possibles pour les communistes : pour ou contre le Front de gauche ? Il ne faut pas croire que la question ne se pose pas. Le front de gauche, au singulier, est une idée nouvelle pour tout le monde et pour les communistes aussi. La sagesse de notre construction est 08d’avoir marché pas à pas plutôt qu’à partir d’un modèle. Depuis le début de sa mise en œuvre et à chaque étape, la stratégie du Front de gauche, au Parti communiste, a fait l’objet de plusieurs votes, notamment avant chaque série d’élection. Il faut se souvenir de cela pour comprendre le sens du vote d’investiture. La première donnée, celle qui et fondamentale, c’est ce nouveau vote extraordinairement massif en faveur du Front de Gauche. Puis cela posé, la question suivante venait: faut-il un candidat issu du PC ou un candidat qui ne le soit pas ? Le nom, dans ce cadre, est presque secondaire pour un militant. Et il l’est en effet. Sur le plan humain, politique et intellectuel nous nous valons tous et la différence est toujours sur une double colonne d’avantages et d’inconvénients. C’est donc bien un choix sur la stratégie qui a guidé le vote. C’est pourquoi j’ai pris la peine de commencer par là. Ce qui fait la différence qui a joué pour ma candidature n’est pas vraiment personnel.

Second point, à contre courant des apparences. Le choix en ma faveur n’exprime pas la faiblesse du PC. Ce n’est pas le PC qui est faible, c’est l’autre gauche en miette ! Et dans ce contexte, au cas précis, c’est au contraire en raison de la force du PC, de son nombre, de sa visibilité sur le terrain et dans les assemblées locales que la crédibilité du Front de gauche, c'est-à-dire de sa diversité réelle, exigeait que le candidat, cette fois ci, ne vienne pas du plus important parti. En Espagne, par exemple du fait de la force du PCE et de la faiblesse extrême des autres composantes du front « Izquierda Unida », quoique veuille le PCE, ce front passait pour une simple extension de ce parti jusqu'à une date récente. Je sais que ce raisonnement contredit les analyses simples et confortables de quelques chroniqueurs. Mais, moyennant nuances et précisions c’est le schéma qui a guidé les choix.

Bien sûr, il faut beaucoup d’audace et non de conformisme pour faire tous ces choix. Chacun de nous depuis 2005 fonctionne à l’audace. Chacun a rompu ses routines à plusieurs reprises. Et comme le succès a toujours suivi, l’habitude s’en est gardée. A mes yeux cela finit par devenir une culture commu21ne. Tant mieux, mille fois. Une authentique culture politique majoritaire est en train de se construire. Toutes ces audaces ont un fil conducteur : c’est vers la société que sont tournés nos regards, notre engagement. Nous discutons entre nous. Mais cette discussion n’est plus une fin en soi. Ce qui compte c’est ce que nous pouvons faire bouger, entrainer, conquérir. Cet état d’esprit est contagieux. L’arrivée de nouveaux groupes politiques en atteste. Sur le terrain le mouvement entrainera de tous côtés comme je le vois déjà avec ceux qui viennent me le dire. Il ne fait que commencer je l’espère bien. Il faut comprendre ce processus comme une sorte de bouleversement permanent. A chaque étape, l’adhésion à l’idée s’étend et s’enracine, modifiant les comportements, les ambitions, l’ardeur. Nos organisations comme nos personnes ne sortent pas indemnes de ce tourbillon. Le grand air du large disperse les miasmes de la résignation, requinque ceux qui se lassaient, et fabrique une nouvelle génération de gagnant.

Dans cette semaine si spéciale, un évènement non moins particulier a eu lieu. A Bruxelles, au parlement européen se votait le paquet des mesures de cohésion décidées pour mettre toute l’Europe au pas de la politique d’austérité. C’est tellement barbare que le front du «04 oui » au traité de Lisbonne s’est rompu. Les socialistes ont voté contre et même le Verts ont rejeté une partie des textes. Je sais que vous trouvez parfois lassant mes commentaires sur l’actualité des décisions européennes. Je me sens tenu pourtant d’y revenir car cette fois-ci j’estime qu’un seuil a été franchi dans la dérive autoritaire de l’Union Européenne. J’y reviens donc. Pour caler ma pensée par écrit, bien sûr. Et aussi parce que cela fait partie de l’idée que je me fais de mon mandat. Je reviendrai sur ce point très bientôt puisque j’ouvre un blog spécialement réservé à mes travaux parlementaires en utilisant le matériau que constitue depuis le début de mon mandat mes résumés de textes et mes explications de vote. Aujourd’hui c’est la gravité de la situation qui me ramène au sujet. On devine le contenu économique de la politique qui s’appliquera désormais. Je vais y venir. Le fait nouveau est que dorénavant cette politique s’appliquera de gré ou de force. C’est le point essentiel. Une mutation fondamentale du système politique de l’Union s’opère. Je suis frappé de la faiblesse du débat sur le sujet, et pour mieux dire, de son inexistence.

Le système mis en place prévoit une politique économique, des indicateurs de réussite obligatoire dans le cadre posé et des sanctions pour les récalcitrants. Oui, des sanctions. Leur absurdité saute aux yeux. Il 11s’agit d’une amende correspondant à une fraction de la richesse totale du pays. Prendre de l’argent à ceux qui en manquent, quelle trouvaille ! La décision de prendre cette sanction est l’apanage de la Commission et d’elle seule. Il n’est possible de s’y opposer en réunion du conseil des gouvernements qu’en réunissant une majorité qualifiée contre l’amende. Autant dire qu’elle devient automatique. C’est un changement considérable à mes yeux. Jusque là les nations déléguaient au niveau européen des compétences qui relevaient jusque là de sa souveraineté. C’était un acte libre, sans contrainte. De bas vers le haut en quelque sorte. A présent c’est la Commission qui a le droit de prendre et de contraindre un Etat que ce soit en le menaçant de sanction ou en les lui appliquant.

Il est évident que ce système ouvre une nouvelle ère dans la construction européenne. Celle de la souveraineté limitée sous contrainte des nations qui compose12nt l’Union. C’est une sorte de fédéralisme autoritaire qui est institué. Mais au moment où l’arrogance est la plus grande, cette nouveauté signe la faillite d’un modèle de construction. Car c’est bien de cela dont il est question. Ce système ne peut pas marcher. Même dirigé par des lâches ou des illuminés du libéralisme, quelle nation acceptera en pleine crise de payer des amendes aussi terribles ? Au total un tel ordre contraint ne peut marcher qu’en évacuant aussi loin que possible l’intervention des citoyens. L’Europe de la contrainte ne peut tenir que par contrainte. Nous voici rendus donc au point que pronostiquait Emmanuel Todd dans son dernier livre lorsqu’il prévoyait que la fin de la démocratie est un des moyens du système pour bien fonctionner et davantage encore pour éviter sa mise en cause.

Quand nous faisions campagne en 2005 contre le TCE, nous dénoncions souvent cette tentative de constitutionaliser un modèle économique et de faire de ses normes un invariant perpétuel. Nous rappelio13ns qu’une telle prétention ne se retrouve que dans la Constitution de la république islamique d’Iran. On nous objecte que ce qui se fait aujourd’hui n’a rien à voir avec une idéologie en particulier. Ce serait juste une politique de bons sens et peut-être même d’évidence. Seulement de la bonne gestion pour tenir les comptes en ordre. Je ne fais pas l’injure aux lecteurs de ce blog de reprendre le raisonnement qui montre comment il ne s’agit au fond que d’obliger les Etats à nourrir sans fin l’appétit de banques. Et en tout cas de maintenir un ordre économique où le capital financier transnational conserve tous ses droits acquis en trois décennies d’amputation de tous les autres compartiments d’activité économique et humaine.

Ici encore, le maître des lieux, à cet instant de décisions si brutales, montre encore le nez. Sachez que la seule exception acceptée pour des dépenses nouvelles d’un Etat serait celle qui résulterait de la mise en œuvre d’un programme de privatisation des retraites. Oui. Pourquoi cela ? Parce que l’instauration d’un régime de retraite par capitalisation ne marche jamais s’il n’est pas encouragé par des avantages fiscaux. Et cela coute. Donc, comme l’objectif et la recommandation du nouveau pacte "euro plus" c’est la mise en place des retraites par capitalisation il ne fallait pas que le plan de contrainte des dépenses des Etats n’empêche la poursuite de la manœuvre. Je vois là comme une signature ! Souvenez-vous que ces gens qui considèrent les retraites par capitalisation comme des dépenses prioritaires ont refusé de retirer du calcul des déficits un investissement pour l’avenir comme le sont les dépenses dans le budget de l’éducation. Tout est dit, non ?

A présent, je vais revenir sur l’analyse d’ensemble du pacte "euro plus" qui est dorénavant la table de la loi en Europe. Pour le faire je reproduis ici le texte de la tribune que j’ai signée, avec17 Liem Hoang Ngoc du PS et Pascal Canfin des Verts Europe écologie. Le journal « Libération » l’a publiée. Les trois, nous nous retrouvons pour donner nos arguments et mettre en garde solennellement. Il est possible que l’on trouve ça dérisoire. Mais ce travail d’alerte me parait au contraire fondamental. Les élus sont aussi des sentinelles. Et de toute façon, tant que tient le consensus des partisans du oui, une chape de plomb pèse sur l’information européenne qui est quasi totalement embrigadée. Au moment où nous avons signé ce texte, nous ne savions pas encore que nous n’avions pas fini d’en voir. En effet au moment où les textes sont arrivés devant le parlement, celui-ci a décidé de reporter son vote final à la session de juillet pour pouvoir encore négocier avec la Commission Barroso et le Conseil des gouvernements le contenu du texte. Ne rêvez pas. La majorité estime que ce texte est insuffisamment contraignant ! Donc, à l’issue d’un cycle de négociations avec le Conseil et la Commission, le Parlement européen devait adopter le 23 juin le durcissement du Pacte de Stabilité. Voici notre analyse parue dans Libération. Elle vous annonce que l’Union Européenne a fixé à 27 milliards d’Euros la charge qui pèsera sur la France de la prochaine législature.

« Cette réforme organise une austérité généralisée en Europe qui portera des coups terribles à nos acquis sociaux. Le texte précise tout d’abord le contenu du volet « préventif 20» du Pacte de Stabilité en  indiquant le rythme de réduction des déficits publics que chaque Etat membre devra respecter, fixé à 0,5 point de PIB par an. Ce document définit ensuite le volet « correctif » du Pacte, dictant le rythme de la réduction de l’endettement d’un pays. Chaque Etat membre devra réduire de un vingtième l’écart entre l’endettement observé et l’endettement correspondant aux 60% du PIB autorisés par le Traité de Lisbonne.
Dés lors, au total, ce sont donc quelques 27 milliards qu’il faudrait affecter en France à la baisse des déficits et de l'endettement au cours la première année de la prochaine législature ! Pire, les pays qui n’atteindraient pas les objectifs fixés sous la surveillance de la Commission dans le cadre des programmes nationaux de réforme se verraient infliger des amendes ! Leur montant sera compris entre 0,2 et 0,5% de leur PIB. Il est certes précisé : « sauf si le Conseil s’y opposait à la majorité qualifiée des Etats membres de l’Eurogroupe ». Mais c’est  dire par là même que la sanction deviendrait quasiment automatique, tant une telle majorité est difficile à obtenir. Surtout sans le consentement de l’Allemagne.

Pour atteindre ces objectifs, la nouvelle gouvernance économique de l’Europe impose à tous les Etats membres des politiques d’austérité. En l'absence de coopération fiscale permettant de générer des recettes nouvelles  et compte tenu de l'idéologie libérale de la majorité des gouvernements en Europe, cette austérité réduira à nouveau le périmètre des services publics, le champ de la protection sociale et le pouvoir d’achat des plus modestes. Les marchés financiers l’exigent, nous dit-on ? Mais à aucun moment, le rachat des dettes souveraines par la banque centrale, comme arme de dissuasion face à la pression des marchés (massivement utilisée par les banques centrales américaine et britannique), n'est évoqué.

Les députés libéraux, conservateurs et souverainistes au Parlement européen ont refusé les amendements que nous avons déposé qui visaient à sortir du calcul des déficits les03 dépenses préparant l’avenir, telles que les investissements verts et les investissements dans le domaine de l’éducation. Ils se sont également opposés à l’intégration, dans les comptes nationaux, de nouveaux indicateurs de richesse non monétaire, nécessaires pour tenir compte des impératifs sociaux et environnementaux. Conservateurs et libéraux ont même proposé de durcir le texte de la Commission en soutenant la suppression de la notion de « circonstances exceptionnelles », telles que la survenue d’une nouvelle crise, susceptible de justifier des dépenses publiques supplémentaires. Ils invitent les Etats membres à inscrire dans leur constitution une règle d’équilibre budgétaire absurde parce qu'elle ne tiendrait plus compte des cycles économiques. Ils entendent punir les Etats « hérétiques ». Au-delà de la réduction des déficits budgétaires, conservateurs et libéraux se sont entendus pour faire de la modération salariale – entendez la baisse des salaires -  le levier principal du retour à la compétitivité des pays aujourd’hui en difficulté dans la zone euro.

La droite libérale et conservatrice soutient que les déficits sont avant tout le fruit de la mauvaise volonté des Etats et de manipulations comptables malintentionnés de leur part. Certes, les problèmes de recouvrement fiscal et les erreurs de prévisions plus ou moins volontaires existent. Mais, alors que dans tous les Etats, la compression drastique des effectifs des services publics (pudiquement appelée en France Revue Générale des Politiques Publiques) sévit, on fait comme si les baisses d’impôts massives réalisées dans tous les pays au cours de la dernière décennie au bénéfice des créanciers de l'Etat étaient étrangères à la montée des déficits. On oublie que le capitalisme subit sa plus grave crise depuis 1929 et qu’il engendre plus que jamais une répartition inégalitaire des richesses ; la pression incessante qu'il exerce sur les salaires et la bulle immobilière qu'il nourrit est la cause profonde des défauts de paiement des plus modestes, que l'industrie financière encourage encore à s'endetter. Jamais, nos apprentis sorciers n’ont tenu compte de l’impact récessif et régressif qu’auront inévitablement vingt-sept plans de rigueur. Loin d’atteindre leurs cibles, ces politiques accroîtront le chômage et entretiendront les déficits, attisant par la même la spéculation des marchés sur les dettes souveraines. Ce n’est pas pour cette politique que nous voulons construire l’europe. »

Je reviens un instant sur la tonalité des chroniqueurs matinaux du lundi qui a suivie mon investiture chez les communistes. En fait je n’ai rien entendu moi-même. Ce sont les alertes 00et messages de solidarité qui m’ont été adressés à la suite qui m’ont alerté. Joffrin et July se sont dépassés m’a-t-on dit. Le fond du refrain était bien sûr essentiellement tourné contre le parti communiste sur un ton et avec des arguments de dinosaure de la guerre froide. A cet instant tout cela n’avait plus rien à voir avec du journalisme. C’était du militantisme pur. Sans qu’on sache pourquoi de nouveau il fut question de mon « passé trotskiste » et même de la « revanche du piolet » et autres stupidités glauques de cet acabit. Jean Michel Aphatie aussi battit des records de rage aveuglée sur le plateau du grand journal. Ce déchainement de plaisanteries de mauvais goût et de propos fielleux n’est pas qu’un handicap pour nous. C’est l’ambiance haineuse de 2005 quand nombre de médiacrates, dont ceux que je viens de citer, perdant tout sang froid et incapables d’argumenter, se mirent pour finir à injurier les électeurs pendant la campagne et tout autant ensuite. Il est honnête de dire que tout cela nous sert. Cela radicalise les nôtres et les mobilise. Et beaucoup de gens qui ne supportent pas ces excès sont mis en alerte. De plus comme ces médiacrates ont beaucoup d’ennemis, la base de sympathie pour ceux qu’ils injurient s’élargit.

Les sottises les plus bouffonnes finissent par arriver dans cette ambiance ! Ainsi quand Sylvie Pierre Brossolette s’en prend à moi et glapit ses récriminations contre ce qu’elle croit22 connaitre de mon caractère. Elle annonce avec gourmandise qu’il « pourrait bien y avoir un candidat communiste dissident ». Elle hésite sur le nom. Puis elle cite Christian Picquet. Bravo ! Problème : Christian Picquet est le président de la Gauche Unitaire, membre fondateur du Front de gauche. Il est le premier à avoir proposé ma candidature. On voit le peu de sérieux de tout cela. Je pronostique que ces façons de faire vont nous servir. Si humiliant qu’il soit d’entendre de tels mots de mépris, si révoltant que cela soit venant de telles personnes déjà si déchues en sectarisme, il faut serrer les dents et passer sans réagir. J’y insiste, pensant à tous ceux qui m’envoient des messages pour me recommander le contraire. En particulier ceux qui me demandent de répliquer aux refrains concernant Cuba, la Chine et toutes ces bêtises qui me sont attribuées en boucle, l’un recopiant l’autre sans se soucier de vérifier. Ces thèmes sont désormais des attrapes mouches pour moi. Nous constituons pour l’instant un florilège de phrases et d’auteurs. Le moment venu, on saura proposer un démenti construit et… drôle. Evidemment cela ne fera pas rire tout le monde. C’est décisif.

C’est à ce prix que nous gagnerons la confiance du grand nombre, celle du pays. Nous sommes une réponse à la crise. Nos manières d’être, comme nos choix, doivent être à la hauteur du moment. Ca doit se voir sur nos visages. Nous n’avons pas pour objectif d’être ordinaires dans des moments extraordinaires. Je l’ai dit déjà, pour moi, ce temps est celui du tumulte et du fracas. Pour y faire face, nous sommes unis. Et, du coup, nous sommes le pôle de stabilité de la gauche. Nous en sommes le cœur, non la marge. Le moment venu, c’est vers nous que se tournera l’élan de riposte à la dureté des temps pour s’accomplir. Telle est la stratégie.


201 commentaires à “Les jours d’après”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. Berdagué dit :

    Merci Génialle : Initiatives citoyennes, réseaux, ça va leur faire mal, encore un espace pour la parole, l'écrit du visible et de l'invisible qui leur fait très peur, le peuple debout qui pense et apporte des solutions. Mais il existe celui-là ? Avanti Populo Liberrazione !

  2. boris dit :

    Très bonne intervention sur Europe 1 ce matin. Je relaie l'idée d'une diffusion sur le net du meeting du 29 juin qui sera un moment important de la campagne. A quand des meetings en province ? Vive le Fdg !

  3. ARAMIS dit :

    Cà c'est sûr, ils pétochent dur les anti Front de Gauche, tant mieux. Leurs peurs renforcent notre combattivité et leur erreurs de tactique confirment notre bon sens.
    Vigilance et combattivité à tous, et encore bravo à Jean-Louis.
    ARAMIS

  4. Rachel dit :

    @ Gilbert et Boris : le discours de Jean-Luc Mélenchon sera retransmis en direct sur LCP et sur le site !

  5. lisou19 dit :

    Si les mediacrates parisiens continuent leur sale besogne, pourquoi ne pas se tourner vers la province. Je suis persuadé que les journalistes locaux, avec ce nouveau grain à moudre, feront un autre accueil aux propositions. L'été est une période favorable pour s'épanouir et le FdG, tout jeune peut trouver l'occasion de mieux se faire connaitre.

  6. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 100 - RV
    "Pour ma part je trouverai fort intéressant une confrontation, sur la place publique, avec ce mouvement (le M'PEP) qui ne se contente pas d'une critique stérile"

    Ce serait effectivement une bonne chose et permettrait notamment de s'apercevoir que les différences pointées par le M'Pep sur son site sont très largement exagérées et fabriquées.
    D'un autre côté il est normal que nous ayons ici et là quelques divergences, sinon il ne s'agirait plus d'un "Front" mais d'un parti unique. Il est normal aussi de continuer à débattre, à échanger et à approfondir, je n'ai pas dit le contraire.
    Mais de là à monter ces différences en épingle comme le fait le M'Pep sur son site pour montrer que le programme du FdG est "opaque, flou, impossible à décoder, rempli de renoncements,..." et autres amabilités. Et de là à reprocher au FdG des positions qu'il n'a pas (indifférent au rôle de la BCE, par ex.)
    Bonjour la "critique constructive et positive " en effet !

  7. Thersite69 dit :

    Comme Prolo du biolo je critique la position de retrait du MPEP jusqu'au printemps 2012 et qui soumet son adhésion au FdG à une clarification du programme relativement à la question du positionnement sur l'UE.
    Mieux vaudrait en effet que le débat et les clarifications soient faites dans le Front de Gauche lui-même ! Mais je suis moins critique depuis que j'ai suivi le débat organisé par le MPEP, "Que faire de l'Union européenne" dont on peut suivre les vidéos sur leur site.
    Débat en présence de B. Cassen, F. Lordon, E. Todd, J. Sapir, J. Nikonoff, ce qui n'est pas rien. Vous y entendrez M. Dessenne justifier le terme du programme partagé critiqué par ailleurs comme flou "s'affranchir" de l'U.E. Pas si flou le programme partagé si en effet s'affranchir, c'est sortir d'un rapport de domination selon M. Dessenne.
    Alors nous sommes d'accord. Mais il y est vrai que tout un travail d'éducation populaire s'impose avant les échéances électorales de 2012

  8. Miskiti dit :

    Je viens de savourer votre prestation sur Europe1 (sans les pub, c'est franchement mieux). Je vous ai trouvé vraiment très très bon sur tous les points. Quel encouragement pour l'avenir (2012, c'est encore loin) !
    Toute mon affection à la grenouille...

  9. JULES IMPRÉCATEUR dit :

    Coucou, me revoici.
    J'interviens à nouveau ici à la suite de la prestation de Mélenchon ce matin sur Europe1 qui a été excellente.
    À noter, J-P Elkabbach n'était pas là, et c'est son "joker", Thierry Guerrier, qui l'a remplacé en utilisant les même travers de "roquet", si je puis dire, interrompant une réponse ou un développement, déplaçant l'entretien vers un autre sujet..., le candidat du Front de Gauche s'en est bien tiré.
    Je suggèrerais toutefois, que, face à ce genre de journalistes-militants, [de quelle cause ?], harceleur et irruptif, il soit demandé: "de combien de temps puis-je disposer pour vous répondre sans être interrompu?", pour éviter de se faire balader et rendre incompréhensible les réponses.

  10. Jean Jolly dit :

    En effet, excellente prestation de Jean-Luc ce matin sur Europe 1, c'est un régal d'entendre la vérité, ça nous change de l'éternelle propagande oligarchique.

  11. Nicolas dit :

    En tout cas, superbes photos, merci S. Burlot !

  12. Martine dit :

    Lisou a raison (voir ci-dessus)
    Les localiers feront mieux ! Si les grands médiacrates éludent ou caricaturent tout ce qui a trait au Front de Gauche et à notre candidat pour servir mieux leurs seigneurs, je signale qu'il y aura, dès demain lundi, dans ma petite commune de Port-de-Bouc (Bouches du Rhône), à l'initiative des communistes qui conduisent ici la ville avec bonheur et détermination (maire, Conseillère générale et député en or), un Rendez-vous des Indignés.
    C'est salle Gagarine (Hé oui !) en cœur du village. Qu'on se le dise et, si vous n'êtes pas loin, venez. En plus, après, on peut bouffer sur le port pour pas cher !

  13. kikid'auber dit :

    Pourquoi faire un meeting en plein milieu de semaine: le mercredi 29 juin ? Beaucoup de salariés commencent très tôt le matin. Il faut tenir compte que des métiers sont très dangereux comme ceux par exemple qui travaillent sur des presses où il faut être vigilant or la vigilance est liée à un bon sommeil.
    Vous vous privez ainsi de nombreux salariés qui auraient pu venir à votre meeting si celui-ci avait eu lieu le vendredi soir ou le samedi soir.
    Ne tombons pas dans le travers de la Fête de la Musique qui ne tient absolument pas compte de cela alors que cette fête pourrait attirer beaucoup plus de monde si elle avait lieu dans la fin de semaine qui suit le 21 juin.

    Sinon, bravo vous êtes le Michel Zevaco du 21e siècle, l'auteur entre autres des Pardaillan.

  14. ydaho dit :

    Moi aussi, j'ai bien aimé le numéro d'Aphatie évoquant, avec son air goguenard, le "qu'ils s'en aillent tous"... Ce qu'il ne sait pas, ou que cela ne l'effleure même pas, c'est que nous somme très nombreux a penser ainsi, et qu'il est dans le lot. C'est leur arrogance qui les perdra.
    Je voudrais vous faire écouter ça : écoutez bien les noms qui sont cités, certains ont disparu mais d'autres sont bien présent a vous seriner tous les jours que "vous n'avez rien compris" et "qu'eux" possèdent la science infuse...
    http://www.dailymotion.com/video/xehjfy_edern-hallier-execute_people
    0n peut penser ce que l'on veut du fou Hallier, mais les noms sont bien là et encore là !
    Ce système dénoncé par Edern, s’écroulait a l'époque, beaucoup avaient été chassés, mais ils sont revenus. Aujourd'hui, le système est branlant, et d'une arrogance a toute épreuve, nous devons de nouveau l'écrouler et s'en souvenir !

  15. gerlub dit :

    Impeccable prestation ce matin sur radio Lagardère, le frère "jumeau" de Sarko. Malgré les roquets que tu as su tenir à distance!

    Argumentaire clair, net et plus que précis. Aucun autre candidat déclaré ou putatif n'est à ce niveau.

    A diffuser à vos connaissances dès que le lien sera disponible.

    Bon courage mon cher Jean-Luc Mélenchon, la route est encore longue, mais tu es sur le bon chemin, continue comme cela.

  16. gripoix dit :

    Bonjour Monsieur Mélenchon,
    Je dévore votre blog mais c'est pas toujours facile. C'est très compréhensible, juste des longueurs dans certains sujets un peu personnels même si c'est un blog.
    Mon avis, pour le vif et l'épidermique que j'adore faites plus court. je ne dis pas on mais je. J'attend juste deux lignes de ressentis sur des évènements, pas le tome 3 des frères Tolstoï. En revanche certains sujets comme l'éducation, le nucléaire, le syndicalisme international, le PS et Hollande, le fédéralisme, mérite un vrai dossier et des suites. Mais pas tous. Pour moi, c'est pas toujours facile de faire le tri, surtout que comme vous je n'ai pas 4 heures à consacrer à la lecture de l'excellent Mélenchon !
    Bien à toi camarade et à bientôt à Jaurès !

  17. Robin CIPOLLA dit :

    Poutou... joli nom, s'il avait été une fille j'aurais voté pour elle l'an prochain.
    J'aurais préféré nettement qu'il soit ton directeur de campagne plutôt que ton adversaire l'année prochaine, mais le NPA a des exigences trop éthiques incompatibles avec l'urgence dictée par le délitement de tout ou presque.
    L'histoire nous dira si cela a été volontaire, mais je reste pour ma part persuadé qu'Olivier, en sous main, t'a fait un beau cadeau : 3% sur les ses 4. Sache, cher Jean-Luc Mélenchon, en tenir compte.
    Merci, Olivier, et ce n'est pas ironique... ni onirique.

  18. Henri BROSSE dit :

    @119 R. Cipolla
    Tu te fourres le doigt dans l'oeil. Ce degré de bêtise politique est trop hallucinant pour être aussi naïf en invoquant "des exigences trop éthiques". Dans les circonstances actuelles de souffrance populaire, la candidature NPA est une opération de division qui donne envie de vomir. Nul doute que le PS leur sera reconnaissant pour cette sale besogne.

  19. Belatar dit :

    Proposition de slogan suite à l'émission de ce matin sur Europe 1 et en contre feu à la propagande de la droite :
    "Ils ont vidé les caisses, nous les remplirons !"
    Il faut en effet marteler le fait que la politique fiscale de N. Sarkozy n'a été qu'un gigantesque transfert de ressources vers les plus riches au détriment des moyens mis au service de l'intérêt général.
    Concernant l'éducation, on ne peut se contenter de dire qu'on a la meilleure école du monde. Tout d'abord parce que les politiques de droite l'on gravement dégradée, ensuite parce que c'est une école qui profite avant tout aux bien nés. Les évaluations internationales ne sont pas toujours à rejeter et peuvent être un point d'appui argumentatif.
    Ainsi l'enquête PISA montre que la France régresse depuis quelques années et que la reproduction sociale y est plus forte qu'ailleurs, ce qui l'empêche la France d'être en tête car les résultats sont tirés vers le bas du fait qu'on se satisfait d'une proportion bien trop grande d'élèves en difficultés plus ou moins graves.
    C'est le résultat direct des politiques éducatives largement soumises à l'influence du libéralisme économique à travers un certain nombre d'organismes internationaux (OCDE notamment) définissant les grandes lignes de convergence des politiques éducatives nationales, mais aussi d'un doute des enseignants sur la mission qui leur est donnée : faut-il sélectionner les meilleurs tout en "occupant" la masse des élèves qui n'ont pour toute horizon que la précarité ou se positionner vigoureusement comme acteurs de l'école du peuple qui doit permettre à tout un chacun de progresser et d'envisager un avenir positif ?

  20. Berdagué dit :

    Surtout que s'il nous manque 1 % pour gagner, mais il nous reste des mois de militantisme pour convaincre les "purs", ce matin à la distrib du meeting rue Montorgueil Paris-centre excellent accueil, pas de tracts jetés, nous sommes visibles.
    Les 2 journalistes d'Europe1 à force d'arguments risquent d'avoir été convaincus en tous les cas surpris par l'excellence, mais il va leur rester quoi aux possédants tout, si y a panique dans leurs sondages triturés, ils seront seuls sur leurs iles achetées avec notre sueur, attention aux tsunamis.
    Le nous du Front a fait chaud d'écoute, de confiance pour la gagne.

  21. maxou dit :

    Bonjour à toutes et tous,
    Merci Jean Jolly pour le lien Jean-Luc Mélenchon sur Europe 1, post (112 à 12 h 40).

  22. A tous ceux qui s'inquiètent de la candidature du NPA : ils n'auront pas les 500 signatures. Poutou le dit lui-même.
    Ou alors s'ils les ont, c'est que quelqu'un leur aura donné, et je ne vois pas qui aurait intérêt à perdre les 1% qui leur seront utiles pour figurer au 2e tour. Car le 2e tour va se jouer à 1% près.

  23. denis dit :

    La réserve de voix pour le Front de gauche est énorme ! Elle est chez ceux qui s'abstiennent, et chez ceux qui votent FN parce qu'ils en ont marre de ne pas être représentés. Il faut taper fort sur le clivage du oui/non aux européennes. C'est là qu'est la réserve de voix du Front de gauche au PS.
    Bravo pour le parcours de Mélenchon et bravo au PC.
    Maintenant, allons voter aux primaires PS pour Montebourg.

  24. Roland011 dit :

    Bonjour,
    Le Canard de cette semaine attire notre attention sur la vente prochaine des barrages hydroélectrique (la concurrence... bla bla...). Si ça a lieu, bonjour les baisses de prix de l’électricité (c’est fait pour ça ? non ! On ne rigole pas, c'est pas drole) Ce sont vraiment des malades skizos, avec le comportement de sectes a la vérité révélée, il faut les enfermer dare dare en soin intensif et de longue durée.
    Une suggestion : annoncer que, si la gauche gagne les élections (pas la gôôche) il y aura nationalisation-confiscation (pas d’indemnités) immédiate et intégration dans un pole énergie publique ?

  25. orero ramon82 dit :

    Sur Europe1, sans M.Elkabach (ouf!), face à un J-L Mélenchon clairvoyant, mordant, combatif et maître de lui comme jamais, ce trio de journaleux nous a encore joué un drôle et habituel numéro bien orchestré, posant des questions listées à l'avance et, là est leur drame, sans en écouter les réponses, ou, ce qui est pire, n'en comprenant pas un traître mot, tant leur esprit est idéologiquement formaté et gavé de suffisances. C'est le scénario du "oui" au TCE qu'ils nous rejouent.
    Une seule réponse, mercredi soir, le 29, il faut que la place Stalingrad soit trop petite.

  26. RV dit :

    Bonjour
    Pour rester concret, et continuer de débattre, notamment avec le Prolo du Biolo message 108 et Thersite69 message 109, la position du MPEP qui demande la modification de la constitution française par référendum, pour qu'un gouvernement de gauche puisse prendre des décisions contraires au traité de Lisbonne est-elle aussi celle du Front de Gauche ? Et si non, comment ce gouvernement de gauche ne se ferait-il pas retoquer par le conseil constitutionnel ? Est-ce une vrai question ? Quelles autres réponse possibles ?

  27. jacques87 dit :

    Bonjour à toutes et à tous.
    Je viens d'écouter l'enregistrement de ce matin sur Europe 1, super !
    Bravo Jean-Luc, Bravo et merci.

  28. vm dit :

    @RV 127
    Oui, discutons avec eux ! mais la position du MPEP ne me paraît déjà douteuse dans la mesure où ils menacent de nous opposer leur propre candidat...est-ce du chantage ? est-ce honnête?
    Alors que leurs propositions et les nôtres sont parfaitement compatibles, et encore à perfectionner !

    Nous voulons un changement de constitution dans le sens de la dé-présidentialisation (ouf et ouf !) et de la souveraineté populaire. Pour cela il faut une constituante, nous l'avons déjà expliqué !

    Nous voulons aussi la sortie du traité de Lisbonne, c'est dit dans le programme partagé : le traité de Lisbonne est incompatible avec la politique que veut mettre en oeuvre le FdG pour l'emploi, la restauration de toutes nos conquêtes sociales et des services publics(voir ce qu'a été le programme du CNR), la planification écologique, le contrôle des banques et notamment la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires, un pôle public de l'énergie, le sauvetage de notre Ecole publique et de notre système de santé qui ont été mis en pièces etc.

    Le MPEP est pour la sortie, jugée indispensable, de l'euro : mais plus importante encore que la monnaie, c'est la question de la dette qui est essentielle ! Sortir de l'euro n'y changerait rien, puisqu'elle ne vient pas d'un déséquilibre monétaire, mais de la voracité des actionnaires, des banques privées et des traders et spéculateurs qui travaillent pour eux, des grands groupes privatiseurs et des paradis fiscaux.

    De toutes façons, le FdG est à l'écoute de toutes proposition qui irait dans le bon sens, et prévoit (cela a été dit aussi) de recourir au débat public systématique et au référendum sur les problèmes les plus importants.

    En fait, les gens sont encore, par la faute des media, mal informés de nos propositions...

  29. Achelle dit :

    L'analyse du programme partagée par le M'PEP, bien que pas toujours charitable et malgré leur position plutôt tranchée sur la possibilité de voter FdG, doit être reçue comme une chance. Il faut absolument que le FdG réponde, non pas comme à une attaque mais comme à une critique in fine voulue constructive, j'en suis sûr.
    Une partie des remarques qui y sont faites, d'ailleurs, ne tiennent pas compte du genre auquel se rattache le document synthétique du programme partagé
    Si les ateliers législatifs annoncés ont bien lieu, ça sera l'occasion de préciser les choses dans le registre du droit constitutionnel et européen.
    Achelle

  30. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    La critique du MPEP doit être prise comme une participation au programme, doit amener des discussions, pas de tension surtout ! Se diviser, c'est perdre à coup sûr, le MPEP l'a compris, et tente de passer quelques idées à la manière forte. Dans un parti de tête dure, j'espère que ce ne sera pas un problème!

  31. Sans terre dit :

    Bravo Jean-Luc Mélenchon !
    Je ne suis pas auditeur d’Europe 1, mais ce matin j’étais au rendez-vous. Bravo ! D’abord, j’ai entendu ce que je désespérais d’entendre quant à Lybie. Je pense qu’il faudra être plus définitif encore. Pour être clair, je connaissais le positionnement initial, au demeurant, peu satisfaisant. Ensuite, j’ai particulièrement apprécié la fermeté avec laquelle a été opposée une fin de non-recevoir à toute question tant que la précédente n’avait pas été expurgée. Bravo donc ! À cette réserve près : Je n’ai pas entendu que J-L Mélenchon ait affirmé haut et fort, comme il nous y avait habitué(s), qu’il ne participerait aucun gouvernement qu’il ne dirigerait pas.

  32. denis dit :

    Le front de Gauche, c'est le "kairos".
    Passez le mot à Mélenchon !

  33. Sandoz dit :

    Arrêtez de vous auto-congratuler, vous avez de la brume devant les yeux ?
    Au boulot ! Dans vos entreprises, sur les marchés, partout il faut faire parler de FdG. Les médias ne feront aucun cadeau. Et puis, proposer des idées nouvelles. Limiter les salaires à 300 000 Euros par an c'est bien, mais qu'en pense le type qui touche le RSA ou le SMIC ? Il pense qu'il faut redistribuer les richesses, mais qu'il faut le faire avant de tel montant. Il faut revoir la fiscalité, interdire les cumuls emplois retraites, à partir d'un montant déterminé qui permet de vivre sans pour autant avoir une vie opulente. Les politiques doivent montrer l'exemple.
    Arrêtez de dire que le NPA n'aura pas les signatures pour se présenter. On s'en fout! Ce qui compte c'est le FdG, gardez ce seul objectif et restez concentré sur l'objectif !

  34. Citoyen93 dit :

    je viens de visionner le meeting du 20 juin chez les Fralib, c'est ici : http://www.dailymotion.com/video/xjice8_visite-de-jean-luc-melenchon-aux-salaries-du-the-elephant_news
    Je voulais témoigner que la question de la citoyenneté dans l'entreprise ne se pose pas que dans le privé et vis-à-vis de la propriété capitaliste, mais aussi dans d'autres structures et notamment dans le secteur associatif, où bon nombre travaille. 57 salariés du WWF viennent de lancer un appel contre leur propre direction : http://www.rue89.com/planete89/2011/06/24/les-salaries-du-wwf-demandent-la-tete-de-leur-patron-210658
    Il me touche profondément car j'ai moi même subi toutes ces dérives libérales en ayant travaillé dans une ONG où a sévi ce même personnage. La souffrance au travail y est devenue la règle : écart de salaires honteux, généralisation des stages et contrats précaires, stigmatisation des représentants syndicaux, etc. A ceci s'ajoute le mépris de leur intelligence et de leur dévouement dans le travail. Ne croyez pas que la nature associative de ces structures et leur vocation écologiste même apportent un quelconque gage de progrès humain dans le travail : les milliers d'adhérents et bénévoles qui les constituent sont totalement coupés de la gestion et de l'administration du collectif, et sont finalement tout aussi méprisés que les salariés. La direction est de plus en plus confiée à des nababs carriéristes qui n'ont rien à envier aux oligarques du CAC 40, des médias ou du divertissement. C'est une autre conséquence du Sarkozysme via le grenelle de l'environnement : la mise au pas idéologique des ONG dans leur fonctionnement même, et finalement leur ralliement plus ou moins complet au capitalisme vert. Les conditions de travail sont aussi épouvantables dans les grandes assos de solidarité. Un nouveau syndicat "ASSO" s'est même constitué récemment dans cette branche. N'oublions pas ces autres travailleurs invisibles !

  35. numero ouno dit :

    Comme jean-Luc, je me fais rare dans les commentaires et cela va aller en s'aggravant.
    En effet, je passe le peu de temps libre qu'il me reste à démentir les mensonges sur Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche que l'on trouve sur les forum internet.
    Retrouvez-moi sur les sites de rue89, dailymotion et youtube sous les videos de Jean-Luc, Le Post, Libération etc.
    Vous me reconnaîtrez, il y a toujours un numéro dans mon pseudo.

  36. 4 Août dit :

    @133 Sans terre
    Je n’ai pas entendu que J-L Mélenchon ait affirmé haut et fort, comme il nous y avait habitué (s), qu’il ne participerait aucun gouvernement qu’il ne dirigerait pas.

    Inutile, puisque le journaliste l'a fait à sa place (minute 38)

  37. Yannick dit :

    http://www.liberation.fr/chroniques/01012345128-melenchon-et-la-presse-qui-mal-s-entendent
    En voilà une de journaliste, qui ne va pas se faire que des amis dans la profession. Incroyable article, non ? Qui aurait pu s'attendre à ça ? Et que va en dire le collègue Jean Quatremer ?
    Jean-Luc Mélenchon je crois que vous gagnez en respectabilité chez les puissants, donc j'ai envie de vous dire 2 choses : félicitation et méfiance.

  38. Louis dit :

    Ça y est, c'est l'été, les vacances des journalistes politiques. De toutes les émissions pendant 3 mois il ne restera que "c'est à dire" à 18h sur FR5.
    Aucune possibilité pendant 3 mois de faire connaître nos positions sur n'importe quel sujet, le vide propice à tous les tours de cons que la droite nous a habitué, rappelez-vous, été 1993 l'attaque Balladur sur les retraite.
    La vigilance doit être encore plus dans nos devoirs de vacances !

  39. graine d'ananar dit :

    Hé,Yannick de 22h42 : Pierre Marcelle c'est pas "une journaliste" mais un...

    Et c'est la caution de gauche dans un journal de droite, et ce depuis belle lurette...

  40. Chouette dit :

    Je me suis livrée à une petite étude pour savoir si j'étais normale de me passionner pour la lecture de ce blog. Pour cela, j'ai regardé les rangs de fréquentation des blogs de personnalités et des sites internet de partis politiques. Les chiffres (rang et réputation des blogs et sites) sont accessibles avec le lien "Chouette". Voici la conclusion :
    Parmi les personnalités politiques, Jean-Luc Mélenchon tient le blog http://www.jean-luc-melenchon.fr qui est à la fois le plus visité et celui qui a le plus de liens sur d’autres sites. A noter aussi que le site de Clémentine Autain http://www.clementineautain.fr arrive en deuxième position pour le nombre de liens sur d’autres sites.
    Les sites de partis politiques sont, d’une façon générale, plus visités et sont l’objet de plus de liens que les blogs de personnalités. A noter cependant que seuls celui du Front national et celui du Parti socialiste ont un rang de visites meilleur que le blog de Jean-Luc Mélenchon ; et que le site de l’UMP et le site d’EE-LV ont un nombre de liens sur d’autres sites qui est plus faible que pour le blog de Jean-Luc Mélenchon.

    [Edit Webmestre : lien supprimé pour cause d'absence complète de références dans votre article. La moindre des choses serait d'indiquer d'où vous sortez ces chiffres, par ailleurs invérifiables et sans grand intérêt puisque vous comparez des torchons et des serviettes...]

  41. jpduf dit :

    Je viens d'écouter les 42 min d'Europe 1. Si c'est pas du harcèlement ça.
    Odieux l'assaut de ces trois perroquets crachant leur venin en rafale.
    Chapeau bas Jean-Luc Mélenchon : quelle patience, quelle tempérance.
    Va falloir tenir ce train d'enfer.
    Quoi qu'il arrive, je ne vous en tiendrai pas rigueur.
    Merci.

  42. le Prolo du Biolo (PG 69) dit :

    @ - 136 - Citoyen93

    Merci à toi pour le lien vers la rencontre du Front de Gauche avec les Fralib.
    Super ambiance, du punch, et la perspective d'une coopérative de production comme alternative au plan social et à la résignation.
    Tous ensemble, tous ensemble !

  43. Morvan dit :

    Monsieur Mélenchon, j'attends avec grande impatience la création de votre blog consacré à l'Europe : peut-être y trouverons nous ce que je considère personnellement comme l'absolue urgence de ces jours-ci, à savoir en langue française, le projet de Traité créant l'ESM pour les anglais, le MES pour les allemands. Drôle de nom pour un traité que "Mécanisme de Stabilité", on cherche peut-être un nom plus franco-compatible pour la France ? Toujours est-il que les termes de ce projet, directement calqués sur ceux du FMI, mais aggravant encore les dispositions scandaleuses dudit FMI, (certains termes utilisés dans le projet sont des termes réservés à une puissance étatique, le texte ne dispose pas d'un droit de retrait d'un pays signataire, les privilèges des belles personnes œuvrant pour cette chose sont encore plus étendus qu'au FMI, etc) constituent un danger d'autant plus prégnant qu'il semblerait que Sarko et Merkel au moins l'aient déjà - sans bruit - pré-signé ?

  44. Michèle dit :

    Oui, cher candidat du Front de Gauche il importe que vous poursuiviez ce temps de réflexion, de réflexion écrite à partager. Cette manière de décrire cette investiture qui se tisse dans le temps, le choix et la rencontre à Fralib sont déterminants pour appréhender l'esprit de notre candidat. Cette parole directe montre les chemins de la pensée, de la réflexion politiques en prise avec le réel quotidien commun. Vous témoignez de ce qui vous nourrit chez l'autre et construit votre savoir. Oui, merci de maintenir ce contact.

  45. Michel Matain dit :

    Le lundi matin je me mis en route vers l’usine du Thé Eléphant, à coté de Marseille. Dans cette usine en lutte contre la délocalisation, ceux qui font tourner les machines veulent faire une coopérative ouvrière.

    Actuellement, chaque année, des milliers d'entreprises de moins de 50 salariés changent de main (la taille moyenne des coopératives en France c'est 13 salariés). Le plus souvent la cause du changement d'actionnaires est le départ en retraite du principal dirigeant. La plupart du temps, les négociations se déroulent dans le plus grand secret et un matin les salariés apprennent qu'ils ont changé de patron. Peu ou pas de coopératives se créent à cette occasion. Il faut lutter pour qu'une loi donne un droit de préemption aux salariés organisés en coopérative pour reprendre leur boite. L'idée est que les coopératives ne doivent pas être seulement l'ultime recours en cas de crise grave. Les coopératives doivent pourvoir s'organiser dans des entreprises saines, qui réalisent des bénéfices. C'est la meilleure façon d'assurer leur pérennité. Une des difficultés des salariés va être le financement de ce rachat. Habituellement il se fait par crédit : les département et régions pourraient jouer un rôle de garantie auprès des banques ou créer des lignes d'aides spécifiques aux coopératives pour aider les salariés à surmonter l'obstacle financier. C'est possible immédiatement : les élus départementaux et régionaux du Front de Gauche peuvent commancer à le réclamer dès maintenant.

  46. lemaire dit :

    Il est certain que nous savons tous, nous les convaincus, que Mélenchon doit être élu, qu'il y a un travail énorme à faire pour chacun d'entre nous, alors allons y !
    M. Mélenchon a besoin de nous, parlez, expliquez, persuadez, les voix se gagnent, une par une. Nous devons y arriver.

  47. Berdagué dit :

    Lundi matin ce jour, distribution du tract du meeting à gare du Nord Paris entre 7 h et 8h30 avec les militantes -ts et avec Pierre, Jean-Luc et Christian.
    Accueil varié de l'excellence au refus, mais avec la présence sur le terrain même des plus extrêmes peuvent discuter, ce que nous pouvons dire c'est qu'il y a parfois des doutes voire des désarrois même là, la parole peut-être réappropriée.
    Aux dernières tendances sondages prévisions y va y avoir le monde du peuple à Jaurès le 29.
    Jean-Luc était très fatigué et par cette chaleur la prescription obligatoire d'une sieste est plus que nécessaire, comme pour nous tous et toutes, car ça va être très dur et très joyeux d'entreprendre toutes ces actions très démocratiques d'informations vraies pour pouvoir choisir en toute démocratie.

  48. Michel S. dit :

    L'interview de Jean-Luc Mélenchon mis en ligne hier par MEDIAPART a déclenché un raz de marée de commentaires. Ca vaut la peine d'aller y faire un tour...

  49. Pascale dit :

    Monsieur Mélenchon,
    Je suis très intéressée par votre candidature. Je vous écoute et je vous lis souvent.
    Après avoir lu votre interview pour Médiapart, je pense que vous devriez moins utiliser votre slogan La France, la belle, la rebelle, sinon il risque vraiment de s'user. De toute façon, je trouve le slogan "Place au peuple!" bien plus porteur sur la longueur.
    Je vous souhaite une bonne campagne.
    Pascale

  50. jacques87 dit :

    Bonjour,
    J'ai été voir le site de Médiapart, mais on peut seulement lire le début de l'article, après il faut s'abonner. Non merci, je lisais Mariane depuis sa création, j'ai résilié mon abonnement, nos sous sont plus utiles ici à soutenir la candidature de Jean-Luc, surtout qu'il faut en garder aussi pour soutenir nos candidats aux législatives, alors même à un euro par mois, je ne prendrai pas d'abonnement à Médiapart.

    Rappel pour tous ceux qui veulent participer, discuter (sur la question de l'Europe, mais aussi sur toutes les autres questions), agir, participer : http://reseau.dynamique-frontdegauche.fr/
    Place au Peuple ! et pour l'Europe : Place aux Peuples !


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive