18juil 11
J’étais en Avignon pour le festival. Et pendant que j’y étais, je fis un aller retour sur Vaulx en Velin, pour une rencontre dans un quartier populaire. J’ai fait des lignes en remontant vers Paris dans un TGV bien bondé. Puis je me suis mis au travail sur la crise financière qui frappe des deux côtés de l’Atlantique. J’ai tellement écrit sur ce sujet déjà ! Pour autant la convocation du sommet européen me met les nerfs en capilotade. Voir cette équipe de libéraux aveuglés, à la manœuvre me fend le cœur. Quand vont-ils se décider à punir la spéculation plutôt que les peuples ! Ces rabougris vont tout détruire.
Moment si rageant. Depuis des mois, et même des années, je fais sur ce blog, parfois en abusant sérieusement sur les longueurs, le point sur les deux crises majeures que je voyais venir comme tant d’autres dans la mouvance de l’alter mondialisme. La crise du dollar, qui est la mère de toutes les crises, et celle de la folie du dogmatisme libéral de l’Europe. Pour l’une comme pour l’autre j’écrivais ici que la question n’était pas de savoir « si » elles éclateraient mais « quand » ce serait le cas. Voici venu le moment où non seulement elles se dessinent à l’horizon proche mais où elles sont conjointes. J’enrage que nous ne soyons pas aux postes de commande pour diriger la manœuvre. Car dans cette circonstance si lourde de dangers inouïs, c’est l’action humaine la clef de tout, la volonté et l’audace. Les dirigeants en place sont totalement envoutés par les deux décennies d’orgie libérale qui viennent de s’écouler.
Ils n’ont aucune imagination en dehors des clous, ils sont résignés, ils tournent en rond à moins qu’ils ne radotent politiquement. Je ne sais pas si notre société dispose déjà des anticorps qui lui permettront de tenir tête. Pour être franc j’en doute. Je vois beaucoup de résignation apeurée autour de nous même s’il y a aussi partout bien du courage flamboyant. Je redoute l’effet dépressif que provoquent le comportement et les discours des socialistes. Leur façon de valider la légitimité de la dette, leur discours de père et mère la rigueur, tout cela conforte la résignation. Le parti de l’ordre, celui de Nicolas Sarkozy, s’en nourrit sans effort. En désespérant tout le monde sous prétexte de réalisme, les socialistes préparent une élection présidentielle à fort taux d’abstention populaire.
Voici donc un nouveau sommet de l’union européenne pour « sauver la Grèce », « sauver l’euro », c’est selon. Si un citoyen lambda se risque à essayer de comprendre ce qui se passe, je lui souhaite bien du plaisir. Car les explications données actuellement sont toutes soigneusement passées par un filtre. Le voici. Il faut éviter de devoir dire qui a pris les décisions absurdes qui ont conduit à cette situation absurde, pourquoi ils l’ont fait, et pourquoi les mêmes continuent d’avoir une ligne d’action aussi absurde. Secondairement les informations données se gardent bien aussi de dire que depuis le début une autre solution a été proposée. Les lecteurs réguliers de ce blog savent qu’elle a été ici décrite sous tous ses aspects.
Si la banque centrale européenne avait prêté directement à l’état grec au taux auquel elle a prêté aux banques privées qui prêtaient à la Grèce, la spéculation aurait été immédiatement étouffée. Au point ou nous voici rendus, la Banque centrale européenne rachète des titres de la dette grecque aux banques qui les ont souscrits à des taux prohibitif. Quelle gestion stupide de la situation ! N’empêche ! On pouvait encore jouer cette partie, et peut-être même absorber la dette portugaise de la même manière. Mais depuis quelques heures c’est l’Italie qui est attaquée. L’Espagne est en attente. Le tour de la France viendra. Les symptômes d’une crise d’effondrement de la zone euro se précisent.
Ce qui a créé cet effet d’entrainement c’est le sentiment d’impunité du système spéculatif. Personne n’a résisté. Le premier coupable est Georges Papandréou qui a cédé sans combattre et a ainsi validé la légitimité de l’agression dont son pays a fait l’objet. A cause de lui, de plus, les eurocrates se sont senti mains libres pour maintenir leurs dogmes les plus brutaux, pensant faire de la Grèce un exemple pour tous les peuples rebelles à leur médecine. A cause de lui, les spéculateurs se sont dit qu’ils pourraient décidément se gaver en Europe ! Le second coupable est DSK du FMI qui a validé toute la démarche punitive de l’Union Européenne et mis en place les remèdes qui ont conduit la Grèce à une récession sans précédent dans l’histoire européenne, finissant de vider les caisses et d’asphyxier le pays. Le troisième coupable c’est l’ensemble des partis et personnalités qui ont aveuglément défendu l’orthodoxie monétariste de l’union européenne, voté toutes les directives qui durcissaient cette orthodoxie et cela encore à la dernière session du parlement européen, et encore dans le rapport voté par le PS, la droite et les verts.
Personne parmi les partis dominants l’Europe et le parlement n’a résisté aux spéculateurs! C’est aux peuples qu’on s’en est pris. Et cela a été entendu comme un signal d’encouragement par la spéculation. C’est cela l’aliment essentiel de la propagation de la crise ! Aucun des importants qui nous montrent à présent leurs faces navrées et contrites, aucun, n’a résisté ! Au contraire, tous les commentaires officiels d’hier et pour une bonne part encore ceux d’aujourd’hui consiste à répéter que la faute est aux Etats « trop dépensiers ». Jamais les spéculateurs n’ont été mis en cause. Dorénavant la situation est telle que l’opération « rachat général » de la dette par la Banque centrale européenne n’est peut-être plus jouable sans casse, comme cela aurait été le cas auparavant. Pour avoir tout laissé trainer en s’arc boutant sur le dogme des libéraux qui obligent les Etats à se financer auprès du système financier, les aveuglés qui gouvernent l’Europe vont réellement faire tomber le système. Car à partir d’un certain point la panique est contagieuse et on ne peut plus rien lui opposer.
Le plus atterrant de ce moment c’est bien cet incroyable double langage que l’on constate de tous côtés de la part de gens qui condamnent à présent ce qu’ils ont eux-mêmes mis en place. Ainsi à propos des agences de notation. Que d’indignés dorénavant ! Ou étaient-ils il y a quelques mois ? En décembre dernier, le Parlement européen donnait son aval à la libre circulation des agences de notation en Europe, comme il l’avait fait quelques jours plus tôt pour les hedge funds. Sachez donc que désormais ces officines peuvent exercer leur action sans entrave sur tout le territoire européen. Il leur suffira pour cela de s’enregistrer auprès de l’AEMF, l’Autorité Européenne des Marchés Financiers, agence aux mains de la Commission européenne dont le rôle premier est de protéger la libre concurrence et les investisseurs. Le but affiché du nouveau mécanisme est de permettre une concurrence accrue entre les agences de notation. Elles qui notaient sur commande pourront désormais s’autosaisir et noter qui bon leur semble. Elles peuvent même contredire les notations des autres agences à leur guise. Elles ont obtenu le droit de pouvoir exiger toute information pertinente à cette fin ! Ce sont donc elles qui vont assurer la surveillance des notations en commun avec l’entité européenne qui les protège. Tout cela a été décidé et voté par ceux là même qui à présent poussent de grands cris !
Quand j’en ai traité sur ce blog, où avez-vous lu ailleurs quelque chose de similaire ? Nulle part ! Je ne le dis pas pour me rengorger mais pour souligner une nouvelle fois ce que vaut le système informatif des médias français sur le thème européen. Ainsi quand un journaliste couteux, pourtant oublié sur place par son journal depuis onze ans, comme Jean Quatremer de « Libération », ne souffle mot de tout cela mais prétend surveiller les mœurs des élus ! Si tout cela est possible, c’est en raison de la faute originelle qui marque tous les protagonistes. Depuis le viol du « non » au référendum, les partis du « oui » et leurs affiliés sont en quelque sorte tenus à la cécité. Tous se couvrent dans une amnésie volontaire commune. Ne rien remettre en cause qui revienne sur le contenu du traité réputé bon et mieux que bon. C’est la loi de l’omerta. Elle ne se dément jamais, et même à présent, en pleine crise. Tous ceux qui s’expriment font comme si cette question du traité qui organise et rend possible l’aveuglement fanatique des libéraux ne comptait pour rien dans la situation.
J’ai lu avec attention la tribune publiée par Martine Aubry dans le journal « Libération » sur la crise européenne. Bien sûr, les bras m’en tombent de lire des diagnostics que nous avons été si seuls à porter pendant si longtemps. Et spécialement de voir demander une révision du statut de la BCE. Bien sûr je sais lire entre les lignes et repérer les effets de balanciers entre les phrases où l’une annule l’autre. Et je sais repérer les ambigüités salvatrices. Ainsi, je doute fort que les socialistes allemands mettent le même contenu à la réforme des statuts de la BCE que celui imaginé par leurs homologues français. Comme Aubry n’en dit rien, on comprend que la proposition soit au niveau des « paroles verbales ». C’est pourquoi son propos en reste au niveau de généralité où il se trouve. D’ailleurs le texte est un plaidoyer pour la solidarité avec les grecs et ne contient pas un mot de condamnation de la spéculation. Il légitime la dette grecque en attribuant la responsabilité de son creusement au gouvernement de droite. Et surtout il ne sort pas de l’épure de la gestion néo libérale de l’Europe.
Le signe de cette marque de fabrique social-libérale n’est pas seulement dans le texte sur la Grèce. Il est surtout dans sa déclaration de surenchère, derrière Hollande, à propos de la réduction des déficits ! Je parle ici de cet engagement incroyable de réduire de moitié le déficit public français en un an à partir de la victoire de la gauche en 2012, pour parvenir à 3 % dès 2013 ! Une méga cure d’austérité en arrivant au pouvoir, voilà donc le programme socialiste ! Le sel, si l’on peut dire, de cette surenchère c’est que le projet socialiste qu’invoque sans cesse Martine Aubry prévoyait le même exploit en l’étalant cependant sur deux ans.
Pour mémoire et pour se faire une idée, je reproduis le résumé que Martine Aubry donne de son plan d’action dans cette tribune. Il résume je crois assez bien le niveau d’ambigüité et d’allégeance de son texte. « Je propose une stratégie de sortie de crise qui repose sur quatre principes simples. Le premier, c'est la solidarité : l'Europe doit stopper les attaques spéculatives contre la Grèce en assurant le refinancement durable de sa dette à des taux d'intérêts plus bas que ceux aujourd'hui consentis. Deuxième principe, c'est la responsabilité : les finances publiques doivent être assainies, les déficits et la dette réduits, c'est un devoir vis-à-vis des générations futures. Troisième principe, c'est la justice dans la répartition des efforts demandés. Le quatrième principe, c'est l'efficacité, et l'efficacité c'est trouver un chemin qui concilie croissance et réduction des déficits. » Je crois que le pompon c’est ce quatrième principe qui s’apparente à la poudre de Perlinpinpin. Que peut-il bien vouloir dire de concret ?
J’ai eu le nez creux, en ouvrant mon blog « Europe » en plein mois de juillet, alors même que nous sommes tous épuisés par une année comme celle que nous venons de vivre. Merci à ceux qui se sont dévoués pour rendre cela possible. L’objectif était de rendre accessible la masse du travail que j’ai accompli au parlement européen avec mon équipe. Non pas pour démentir les ragots de deux ou trois fielleux bavards contre mon action de député mais pour rendre plus facilement et clairement utilisable la masse des fiches et des argumentaires que nous avons mis au point au fil des séances. Tout cela était rangé dans un coin du blog classé par date ce qui est d’un faible degré de confort d’utilisation. J’ai maintenu le classement chronologique mais j’y ai adjoint un classement par type de document et un système d’entrées par thème. Progressivement tous les documents inscrits dans la chronologie seront aussi répartis par thème. D’ici là le moteur de recherche permet de balayer la totalité des documents disponibles.
Un autre aspect comptait pour moi. Je voulais aussi rendre compte de mes analyses passées sur la question européenne en les détachant des autres sujets traités dans mes notes de blog. Le travail de retour en arrière est fait sur un an. Progressivement il sera étendu jusqu'à ma première publication sur ce sujet. De cette façon, vous pourrez retrouver et utiliser directement les arguments dont vous avez besoin pour argumenter et parfois tout simplement pour comprendre. De mon côté cela me facilite les renvois pour argumenter par lien hypertexte, au fur et à mesure.
En rentrant d’Avignon, pour mon malheur j’ai acheté la presse nationale du jour. J’y ai retrouvé l’ambiance malsaine des manipulations ordinaires qui est la règle du jeu de cette arène. Pas un mot sur notre réunion du Front de Gauche de la culture qui a pourtant rassemblé plus de quatre cent personnes. Les deux cent personnes réunies par le PS avaient l’avantage d’inclure toute la bonne société et ses miroirs médiatiques ordinaire. « Le Monde » notamment qui a donc accordé une monopolisation totale de son espace disponible pour les candidats aux primaires socialistes. Ceux-ci sont venus promettre la cantine gratuite à ceux qu’ils regardent comme des bataillons de clients d’aujourd’hui et de demain. Car d’après ce que je lis, pour eux la question de la politique culturelle ce ne serait qu’une affaire de moyens publics. Aubry en promet, Valls en refuse, Hollande mégote. Le discours politique serait entièrement contenu par la glose para syndicale. Je suis stupéfait. J’ai vécu dans une agora, je lis des comptes rendus de comices agricoles. J’étais donc déjà bien malengroin quand je mis à lire les pages consacrées à « la crise de la dette », ce qui n’arrangea rien à mon humeur.
Du festival d’Avignon je n’en ai presque rien vu. Juste deux pièces l’une « in » l’autre « off ». Mon emploi du temps, plein comme un œuf, me conduisait d’une réunion à un forum. Et, entre les deux, des dizaines de rencontres impromptues au hasard des rues qui m’en apprirent tout autant. Je n’y étais pas pour y être vu, comme si cela me manquait, mais parce que j’y ai été invité par « Libération » pour son forum. Le reste de mon séjour fut construit autour de ce rendez vous car j’ai horreur de ne pas donner aussi à mes amis quand je vais donner aux autres. D’où le beau succès de notre réunion politique, la plus importante, et de loin, de ce festival. Mon fil conducteur personnel, je veux dire le lien entre ce que je voyais, disais et entendais, n’était pas dans l’instant. Car moi, mon sujet, pardon de vous déranger, c’est la révolution citoyenne. C’est pourquoi je vais essayer de dire ici deux mots à son sujet et à propos de politique culturelle.
Le débat organisé par « Libération » m’a ouvert une formidable possibilité de réflexion à haute voix, du fait du dialogue avec Frédéric Fisbach. Dialogue sans enjeu autre que le bonheur d’enchainer les idées en échos les unes aux autres. Ainsi quand l’homme de culture affirme que la politique culturelle doit « déchirer les écrans qui empêchent d’occuper le réel différemment », il m’offre un résumé qui aide à penser. Nous voici au cœur de ce qui me préoccupe. Nous vivons dans un ordre globalitaire dont tout le liant et tous les mécanismes de consentement sont d’ordre culturel. Il n’y a donc pas de « crise de la culture » au sens où celle-ci deviendrait rare. Le débat sur la marginalisation de l’action culturelle est une figure académique convenue sans rapport avec les enjeux de la politique culturelle comme la gauche devrait les formuler. L’action culturelle du système est omniprésente, le travail d’esthétisation des valeurs dominantes de la société capitaliste et productiviste est d’une amplitude sans commune mesure avec ce qui a été connu dans le passé. Dans ce bain, aucun des mécanismes de l’émergence et de la production culturelle n’échappe aux logiques dominantes.
La normalisation de la production n'est pas seule concernée. Il y a aussi, et surtout, celle du goût et de la demande. Car les êtres du monde globalitaire ingèrent la hiérarchie de l’ordre symbolique qui organise le système en même temps qu’il consomme les marchandises qui lui sont recommandées par la publicité sur un mode non utilitaire mais esthétisant. Celui qui n’achète pas du yaourt mais la minceur que contient son 0%, celui qui n’achète pas des habits mais la jeunesse qu’ils affirment, fait sien les frustrations que cette entrée leur inflige avec les biens qui sont censés la compenser. Ce n’est qu’une image mais elle me sert à rendre plus concrète cette idée que la question n’est pas celle de droit à la culture mais du droit à une contre culture. N’est pas posée la question de la liberté de création mais celle de la capacité à une création non conforme.
L’enjeu est notre humanité et nos possibilités d’émancipation. Car lorsque nous sommes scotchés aux injonctions de la culture dominante nous ne pouvons faire mieux qu’être un rouage consentant du système. Nous y abandonnons notre humanité c'est-à-dire notre singularité. Nous ne faisons retour sur nous et nous ne sommes en état de nous émanciper, c'est-à-dire de nous soustraire à la main qui nous maitrise que si, et seulement si, nous produisons et incorporons une contre culture qui met à distance la première, la culture globalitaire, qui nous a envahi et absorbé. Ainsi une conscience de gauche ne peut résumer sa pensée et son action à prôner d’augmenter les moyens disponibles pour l’action culturelle publique ni simplement à réclamer une totale liberté de création. Il lui faut poser la question du sens. Ne pas se contenter d’organiser le bal mais aussi demander une nouvelle musique à danser.
Je ne sais pas si cette contre culture, dans le sens que je lui donne ici, émergera. Je ne sais peut-être pas la reconnaitre là où elle est peut-être déjà. Mais je retrouve ici la prémice des raisonnements que je tenais à propos du travail de journaliste. On ne peut espérer de travail indépendant sans en réunir les conditions matérielles. Ici encore les points de passages commencent par la condition sociale des producteurs. Puis par le régime de la propriété à opposer à la financiarisation du secteur. Ainsi on voit que je ne récuse nullement cette dimension « concrète » des questions à traiter. Mais j’objecte qu’elles sont entièrement déterminées par le sens que nous voulons donner à notre action. A cette étape j’ai donc voulu bien situer nos enjeux de lutte. La contribution du secteur des arts et de la culture à la révolution citoyenne est dans la subversion du contenu de ses pratiques et dans le changement de statut social de ses producteurs. La proposition de la révolution citoyenne dans le domaine de la production culturelle est de redonner une place à la souveraineté populaire dans les institutions du secteur, de repenser le modèle de la propriété qui y domine et la hiérarchie des valeurs qui l’organise. Pour faire vivre cette vision et la mise en cause du présent qu’elle contient, j’ai voulu interpeller sur les dimensions invisibles du secteur qui attestent de son implication aveuglée dans l’ordre dominant. Notamment en lisant les statistiques de la présence féminine aux postes de commande du secteur. Domination invisible qui met mal à l’aise tant elle souligne l’état d’aliénation silencieuse ordinaire des acteurs du système.
Sur le front de la « bataille culturelle » ainsi défini il existe de nombreux mouvements sociaux. Les uns sont organisés et délibérément construits. Les autres sont spontanés, provisoires et changeant. Construits, autonomes et constants, ACRIMED, « les déboulonneurs », les collectifs d’intermittents, les syndicats, les associations d'éducation populaire, par exemple. Il y a ensuite tout ce qui est provisoire et changeant, tout ce qui se propose et s’évapore, mais qui laisse toujours des traces, sur des réseaux sociaux type « facebook » au fil des invitations et des mises en ligne. Maints autres jaillissements se déploient. N’oublions pas les résistances individuelles à l’intérieur du système par ceux qui y exercent des responsabilités. On ne doit pas penser qu’il s’agit de failles mortelles à elles seules pour le système. Il n’y a pas de faille définitive dans l’ordre globalitaire. Toute chose y appartient et y revient. Tout est toujours à sa merci. Il n’existe aucun territoire « hors système » dans l’ordre globalitaire, au propre comme au figuré. Il peut tout récupérer et tout intégrer y compris la plus extrême marginalité et surtout s’il lui consent des espaces d’autonomie d’expression. Aucun assaut vraiment efficace ne peut venir mieux que de l’intérieur. Avec ses mots et ses exigences. Mais au bout du compte c’est le bouleversement de l’ordre politique qui portera le coup décisif.
Tout ce que je viens de dire tient lieu d’allégorie évocatrice à propos des autres compartiments de la « bataille culturelle ». C’est transposable. Je laisse mes lecteurs le faire et je lirai leurs commentaires si ce sujet retient leur attention. Je crois bien en accord avec ce sujet de reproduire une note que m’a signalé une alerte Google sur mon nom. Il s’agit d’un jeu à prétention politique proposé par « Rue89 », dans le plus pur style de ce que j’ai déjà souvent décrit sur la fusion du divertissement, de la publicité et de l’information. Ce jeu prétendait vous aider à savoir « de qui vous êtes politiquement le plus proche ».
Un joueur a fait un compte rendu de sa participation à ce jeu.
« Comment Rue 89 définit un Mélenchoniste. Il y a quelques minutes, perdant mon temps dans mon zapping politico-internet hebdomadaire, je me suis arrêté sur le site Rue89, afin de m'adonner à une forme de jeu-test, intitulé "2012 : De quel candidat êtes-vous le plus proche ? Le test qui fait mal". Le test qui fait mal, oui. En tout cas à la réputation de Rue89, que je prenais jusqu'ici pour un organe de presse relativement sérieux, qui sans avoir la fougue, le bagout et surtout le passif de Médiapart, s'avérait bien souvent un aiguillon, un poil à gratter particulièrement efficace. Démarrant le test, je réponds à des questions sur la décentralisation, puis l'impôt sur le revenu, appréciant au passage que ce soient ces sujets qui sortent en premier lieu. Après tout, je suis sur un site de gauche, et ma perspective de me voir assimilé à Jean-Luc Mélenchon devrait bientôt se voir comblée, cependant…
… survient une question particulièrement hors de propos : A l'école, les élèves doivent-ils se lever quand le maître entre dans la classe ? Tiens… on est loin des impôts et de la décentralisation, là, on nage même en plein Hauts de Seine. Je réponds par la positive. Bien qu'étant jeune et de gauche, et très critique à l'égard des rapports hiérarchique dans le monde du travail, je conserve un souvenir agréable du "socle" utile que constituait cette entrée en matière dans les salles qui m'ont vu défiler.
Je poursuis donc mon test : les questions portent sur la nécessité des "Etats Unis d'Europe" et de la sortie du nucléaire, et me voici associé à… Arnaud Montebourg ! Pas si curieux que ça vu ma réponse sur la décentralisation, mais pourquoi Montebourg, et pas Mélenchon… ? Je reviens alors à la question sur les élèves face à leur profs, je réponds par la négative, et là… Miracle ! Rue89 m'a entendu et me laisse pleinement partir dans mon délire chavezo-bolchevique. Jugez plutôt : "L'économie de marché, ça marche, il faut l'assumer". Répondre oui ou non. "Le Président a bien trop de pouvoir en France" Répondre oui ou non. Et enfin, la question magique, et ô combien pertinente : "Le matin, sous votre douche, vous chantez l'Internationale ou la Marseillaise ?"
« Chers amis de Rue 89, J'ai la très désagréable impression d'être pris pour nettement plus primaire que je ne le suis, de même que l'ensemble des militants et des sympathisants du Front de Gauche. En gros votre test dit la chose suivante : on ne peut être "intellectuellement proche" de Jean-Luc Mélenchon qu'à la condition de souhaiter que les élèves ignorent leur prof. Bref, à la condition de témoigner de l'irrespect. Une fois cela fait, on ne peut que répondre que "oui" à la question sur l'économie de marché, véritable provocation pour la majorité de la population depuis la crise de 2008, "non" à la question sur le pouvoir du Président de la République (thème développé précisément par le Front de Gauche), quant à la dernière, elle aura le mérite de faire sourire ceux qui ne se sentiront pas insultés, mais on est tout de même assez loin des Etats-Unis d'Europe et de la sortie du Nucléaire qu'offrait "l'orientation Arnaud Montebourg". Montebourg qui au passage n'a pas développé la planification écologique, contrairement à d'autres que vous reconnaîtrez peut-être difficilement, vu le mépris que vous leur portez.
Si j'écris cela, c'est parce qu'en aucun cas ce détail ne m'aurait autant frappé s'il émanait du Figaro ou même de Marianne, dont les accointances socialistes deviennent de plus en plus gênantes. Rue89 est un journal précieux, nécessaire, qui devrait s'interdire ce type de réduction poussive, insultante et finalement assez… démagogique. Ca y est, le mot est lâché. Il est devenu très courant pour les militants et sympathisants du Front de Gauche de se faire traiter, tantôt de doux dingues, tantôt de révolutionnaires enragés totalement inculte (sans "s"). Le problème n'est pas là. Nous en avons même pris l'habitude et l'exaspération due à ce traitement se transforme peu à peu en fierté. Le problème, le vrai, c'est qu'à travers ce test, vous insinuez que vous nous VOYEZ vraiment comme ça. Et là, c'est grave. Vous semblez oublier que bon nombre sont arrivés à espérer l'avènement du FDG par l'intermédiaire de la lecture des articles de votre site.
PS : Ah, j'oubliais, dans votre "biographie" de Jean-Luc Mélenchon, vous avez "juste" oublié de préciser 4 choses : son passage au ministère à l'Enseignement Professionnel en 2000, son combat pour le "non" au référendum du TCE en 2005, son mandat de sénateur de 1983 à 2009, et son entrée au Parlement Européen cette même année. Rien que ça. »
Puisque j’en suis à citer des textes d’amis inconnus, je reviens sur la mention faites par un commentateur de ce blog d’un sondage qui place ma candidature au-delà de 10%. Je me suis renseigné. Et j’ai trouvé. Il s’agit du « baromètre politique citoyen » du mois de juillet. Ce que cela m’apprend c’est que l’auteur de la note de synthèse de ce sondage confirme la technique du redressement qui se pratique dans les autres instituts. Il confirme que cette pondération se fait par référence aux précédents votes comparables. Cela veut bien dire que les résultats bruts des enquêtes, tenus secrets, pour ce qui me concerne, sont « pondérés » par rapport au score de 2007 de la candidature communiste : 1,92 % !
« Contrairement aux autres instituts de sondages, ELECTION POLITIQUE CITOYEN ne procède à aucun redressement par comparaison des élections précédentes. Les résultats sont donc différents, mais peut-être plus réalistes?, que ceux qui sont largement diffusés dans la presse. Le premier enseignement de notre sondage est que Nicolas Sarkozy, Président sortant, obtient systématiquement la première place au 1er tour oscillant entre 21% et 21.5% des voix quel que soit son opposant socialiste. Ce score rappelle celui du Président Chirac à l'issu de son premier mandat et ne semble pas si maladroitement mal calculé au regard de la popularité actuelle du Président Sarkozy. Face à lui, le candidat socialiste, loin des 30% en moyenne pour les autres instituts de sondages, reste stable à 18% ou 18.5% et est finalement comparable à un score classique d'un socialiste, aujourd'hui, au premier tour d'une présidentielle.
Marine Le Pen n'élimine pas Nicolas Sarkozy ou l'un des socialistes et se garde une troisième place honorable en recueillant finalement ce que son père arrive à attirer sur son nom hors année néfaste pour le Front National comme ce fut le cas en 2007. Finalement, Marine reste sur une logique de 16.5% à 17% des voix. Score important mais pas au-delà de ce que son père avait fait en 2002.
La surprise de ce sondage comme des précédents reste le score très élevé de Jean-Luc Mélenchon. Même si les représentants du PG et du PCF représentent 8.5% des participants au sondage, le candidat du Front de gauche, quel que soit le candidat PS, obtient 12.5% à 13% des intentions de vote. Selon que le candidat soir Martine Aubry, François Hollande ou Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon attire 2% à 12% des sympathisants socialistes. »
De son côté, le poulpe acheté par le Parti de gauche pour donner des pronostics a déclaré ne plus s’intéresser à la politique jusqu’à la mi-août ! Il faut donc en rester là.
Merci citoyen Mélenchon
J'attendais avec impatience ce nouveau billet ou j'ai cru lire du Gramsci et son hégémonie culturelle.
A Gauche Toute!
Bonsoir Jean-luc,
Terrible la première partie de ce rendez-vous. Terrible par son analyse sans détour, brut de brut.
Sommes nous au point de non retour? Une sorte de no-mans-land des conciences.
Non. Nous sommes déjà sur ce nouveau chemin qui nous conduit à cette révolution citoyenne.
Vive la vie !
Philippe
Quelle ne fut pas ma surprise de voir le dernier numéro du Sarkophage barré en son haut de votre nom ! Mélenchon interrogé sur l'objection de croissance, le revenu garanti, l'agression publicitaire, la gratuité et le « bien vivre » ! C'est pas dans Libé qu'on pourra lire ça. Ni pendant la campagne je le crains (sauf pour les deux derniers peut-être).
J'ai toujours un peu de mal avec la méthode d'entretien du Sarkophage (poser douze questions à la fois, qui ressemblent trop souvent à des affirmations) mais ça permet au moins de vous entendre sur des sujets nouveaux. Des sujets sur lesquels j'étais curieux de vous entendre depuis un moment.
Un entretien pour le moins rafraîchissant donc, ou vous levez quelques ambiguïtés.
Concernant les sondages, qu'ils donnent 2 ou 20% au FdG je ne m'y fierai pas plus. Ce genre d'exercice alors que la campagne n'a pas officiellement commencé et que tous les candidats et programmes ne sont pas connus n'a aucune espèce d'intérêt, chiffres redressés ou pas.
Salut !
Bon courage Jean-Luc pour la rédaction finale du programme commun...
Si jamais j'avais pu y apporter mes pierres.
Par ailleurs, je peux te confirmer que j'observe çà et là une multiplication
d'initiatives citoyennes : ailleurs, à Paris, dans mon quartier aussi...
Comme si la chose publique commençait à prendre de l'intérêt, dans
cette inssurrection qui vient.
La bombe posée par Eva Joly aura prodigieusement démasqué le
Parti Socialiste et ses gardes-fous (dont Laurent Joffrin, encore récemment
invité d'une party Sarkozyste à l'initiative d'Alain Minc).
Bien à vous tous.
Le front de la bataille culturelle comme vous dites est certainement un front fondamental et central.
La question de la subversion, à mon avis, a quelque chose de piégeant par les temps qui courent, il y a une subversion parfois revendiquée, tellement visible qu'elle n'en est plus une et parfois des objets "classiques" qui donnent à voir et suscitent l'implication de ceux qu'ils rencontrent, permettent d'appréhender ce qui est en train d'émerger et dont il va falloir être les accoucheurs. Ce n'est pas si simple de reconnaître la valeur des oeuvres qui vont nous permettre de pousser sur le vieux monde pour le mettre à bas.
La question de la reproductibilité des oeuvres déjà posée par Walter Benjamin se double à notre époque du fétichisme marchand de toute entreprise culturelle toujours posée comme objet de marché, de publicité, de transaction.
Et pourtant j'aspire aussi à intégrer cette contre culture cette nouvelle musique dont vous parlez.
Salut,
Merci pour ces éclairements, je connais assez mal cette question de la culture et c'est toujours bon de s'y plonger...
Petite réflexion sur le nom du programme que l'on a choisi "l'Humain d'abord" : http://www.romain-jammes.fr/?p=1276
Romain
Si le coeur vous en dit jean-Luc je vous poste ce lien à écouter attentivement, c'est une conférence du philosophe Michel Serres donné pour les 40 ans de l'IRIA (Institut pour la Recherche en Informatique et Automatique) en 2007. Il parle d'un sujet majeur qui concerne le couple support/messages en lien avec les nouvelles technologies numériques et les changements profonds qui attendent nos sociétés. C'est lui qui a dit sur le plateau de Ce soir ou jamais et assis à coté de vous que le système allait s'effondrer, il en donne ici l'explication.
http://interstices.info/jcms/c_33030/les-nouvelles-technologies-revolution-culturelle-et-cognitive?qs=id%3Djalios_5127.
Le 4ème principe d'Aubry c'est la rilance de Christine Lagarde.
On peut d'ailleurs juger de l'efficacité de ce concept en ce moment en Grèce. Le marketing c'est toujours plus flatteur sur le papier...
Comme quoi le FMI lui revenait assez logiquement. Savoir mettre des emballages rigolos autour de cadeaux empoisonnés.
Bonjour Jean-Luc,
Je rejoint les autre commentateurs sur les sondages : oubliez les! avancez la tête froide sans vous soucier du bruit.
J'ai un peu de mal à suivre les éléments de débat sur la culture, mais je vais m'y remettre, relire et réfléchir. Il y a une référence à Médiapart que je ne comprends pas bien: "qui sans avoir la fougue, le bagout et surtout le passif de Médiapart", en quel sens doit-on comprendre "passif", comme une caractérisation critique et péjorative, ou une comme une référence à un passé, une expérience accumulés.
J'aimerais bien que cela soit mieux précisé ou argumenté. Je tiens Médiapart en haute estime, j'y trouve bien des choses que je ne trouve pas ailleurs, utiles à la compréhension, une presse autre qu'asservie.
A savoir si notre poulpe sera du même talent que celui de l'Euro 2008 puis de la Coupe du Monde 2010. Bref, cvela prouve bien que par leur technique de redressement, la quasi totalité des instituts de sondage est objective...ment orientée. Comme quoi, notre vraie force est bel et bien au-delà de 10% et que contrairement à l'ambiance du moment qui prévoit comme d'habitude PS/UMP ou PS/FN, nous pourrions bien parvenir au 2nd tour.
Il me semble que pour gagner le vote jeune et le vote populaire, il faut axer la campagne sur l'emploi et l'insertion des exclus du monde du travail et que ça se sache, que ça s'entende :
un service public de l'emploi et de la formation avec des moyens pour aider chaque personne, des aides aux entreprises qui créent des emplois en CDI, des pénalités pour celles qui licencient ou utilisent des contrats précaires, etc..
Pas un discours, pas une prise de parole sans donner la priorité à l'emploi et pas seulement pour régulariser les précaires de la fonction publique.
Merci
Bonjour camarade :-)
Voisine d'Avignon, voilà que je vais faire l'emm****use! Nooooooooooon, c'est zentil, c'est pour vous éviter d'être considéré comme "parisien" ;-))
Voilà une explication relevée sur wikipédia: [Historique : la locution « en Avignon » désignait à l'origine l'État pontifical d’Avignon qui a existé jusqu'en 1791. On résidait donc en Avignon, comme on pouvait résider en Provence].
Vous étiez donc "à Avignon".
Salutations militantes :-)
Bonnes vacances au poulpe.. Il les a bien mérités :-)))
B'jour à tutti,
L'effondrement du système, qu'aux jours comptés nous voyons venir, ne semble pourtant pas rafraîchir la mémoire à ceux qui l'ont consacré au dogme néolibéral. Il faut dire que la globalisation, tant vantée et tant chérie par les maîtres et leurs affidés, ne saurait être contredite, contestée, imaginée autrement parce que de leur point de vue, elle est désormais culturelle avant d'être économique ? Je tique, je toque, j'esquive une objection votre honneur. Seriez-vous en train d'insinuer que nous aurions été gagnés par un aveuglement individuel et collectif ? Que notre appétit pour la concurrence libre et non faussée aurait germé dans le tréfond de nos cerveaux. Vous plaisantez ? Non ! Vous êtes sérieux ? C'est dingue, mais puis-je me permettre votre honneur.. vous êtes fous. C'est absurde. Oui le théâtre de l'absurde comme le fut voici quelques lunes ce qu'une comédienne intermittente et des militants altermondialistes appelèrent et jouèrent dans "Super promo, globale planète" (théâtre de rue et de salle) devant parfois des élus ahuris, consternés de découvrir qu'à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), par devant tenu de main de maître par un socialiste Papandréoutéisé (Pascal Lamy), on leurs avait caché bien des choses et décidé en leur place ce qu'il était convenu d'accepter et de commercialiser (l'AGCS en pareil cas : accord général sur le commerce des services) comme l'un des dix nouveaux commandements de la globalisation heureuse. Sachez votre honneur que vous pourriez, tout comme moi et tout comme nous, en refuser le diktat et paraître ainsi de nouveau tel que vous fûtes jadis, un être debout.
Bien à vous tutti (clin d'oeil lyonnais, que dis-je Croix-Roussien aux futurs très proches humains du Front de gauche qu'à la rentrée de septembre je rejoindrais).
Pour ceux que cela intéresse, il y a une interview de JL Mélenchon effectuée par Bastamag.net
Comme toujours, une interview sans langue de bois, et donc qui nous éclaire un peu plus une actualité et des réalités toujours aussi déformée, voire occultée, par la médiacratie bienpensante.
Je mets le lien ci-dessous :
Jean-Luc Mélenchon : « Nous sommes le pays qui a le devoir de résister le premier »
bonjour,
Ça fait plaisir de lire cette réflexion sur la culture qui essaye d'articuler un discours à valeur très englobant sur la question de son rapport à l'émancipation, pour le dire vite, et un pensée - nécessaire - des conditions sociales de la vie d'artiste.
C'est encore un peu théorique, et je suis pas sûr de savoir quel sens à donner à chaque phrase, mais c'est sur une bonne voie ! Impatient de lire les ré-élaborations à venir de cette pensée.
Une critique, simplement (à partir de la vidéo du discours à Avignon) : je pense que les développements un peu dissertatoires qui jouent sur les différents usages du terme de culture (sens anthropologique, la culture d'une communauté ou d'un métier, et la culture au sens d'industrie culturelle, ou comme catégorie de l'action publique) sont trop rhétoriques et apportent de la confusion, et risquent d'ouvrir sur des faux problèmes, peu productifs pour penser l'action politique dans ce secteur (cf. Cuche, La notion de culture en sciences sociales, coll. Repères, La Découverte)
Sinon, tenez bon ! (et présidons)
Cher camarade, 11 juillet/18 juillet... 7 jours !
7 jours pendant lesquels j'ai fait des allers retours sur le blog pour chercher en vain votre contribution. Quel soulagement aujourd'hui. Ce n'est pas un reproche mais une prise de conscience que j'ai un réel besoin de suivre à la trace, vos déplacements, vos réactions, vos réflexions. C'est assez égoïste je l'avoue, mais tellement utile pour moi. J'ai lu et relu votre billet. Toujours aussi pertinent et intéressant, plein d'arguments, d'outils utiles pour nous militants.
Par contre j'aurai aimé lire votre "compte rendu" de la rencontre à Vaulx en velin. Moi qui n'ai pu m'y rendre car je travaillais ce jour là malheureusement, alors que j'habite à 10 minutes! grrrrrrrr...
J'avais néanmoins donné mandat à un camarade qui lui s'y est rendu, de vous demander d'éclaircir un point, passé assez inaperçu, mais pourtant si choquant j'en profite ici. Le 1er juillet, est paru au journal officiel, le décret autorisant le port d'une "arme de guerre" pour les forces de l'ordre. Il est stipulé, bien évidemment, qu'ils ne peuvent en faire usage qu'en cas de riposte à des tirs contre les forces de l'ordre. Soit! Mais cela est très préoccupant quand même. Moi qui suis militant, syndicaliste, manifestant par essence. J'ai pu lire ici et là nombres d'interventions de militants, choqués et en attente d'un positionnement sur le sujet par le Front de gauche, à défaut le PCF ou le PG, ou vous même.
Je finirai en vous souhaitant du repos, de vous ressourcer pendant cette période estivale, même si je suis bien placé pour le savoir, pour un militant il n'y a pas jamais de répit. Néanmoins la rentrée va être brulante et nous aurons besoins de toutes nos forces !
Merci Monsieur Mélenchon.
Salutations militantes.
Pour réduire la dette, il suffit de l'annuler. Ce qu'ont déjà fait beaucoup de pays sans se retrouver plongés dans les catastrophes qui leur étaient promises par leurs créanciers (bien entendu, les financiers et leurs économistes ne seront jamais d'accord). Ils s'en sont même mieux sortis après cette annulation qu'avant où la rigueur exigée par le FMI ne faisait qu'augmenter leur dette et aggraver les conditions de vie de la grande majorité de la population que les oligarques voulaient rançonner. Un mot d'ordre pour tous les peuples européens: non aux plans de rigueur, non au remboursement des dettes illégitimes.
Jean Luc, comme certains ici, j'étais impatiente de vous lire, ma colère se rajoute à la tristesse de savoir que la crise est imminente, et que les difficultés matérielles et culturelles vont s'amplifier.
Constamment cela me renvoie aux crises qu'ont vécues mes parents, dont les conséquences les ont conduit à vivre deux guerres (Espagne et mondiale).
Je discutais avec un socialiste espagnol qui me répétait, avec justement ce que vous dénoncez: "Je redoute l’effet dépressif", ce défaitisme contagieux qui ferait accepter la crise comme inéluctable et qui, sans cesse me répétait " estan preparando la tercera". La tercera signifiant pour lui la 3ème guerre mondiale. C'est dire combien il a baissé les bras. J'ai également assisté sur invitation à une réunion locale de IU (izquierda unida) et là aussi même constat les bras m'en sont tombés, mais pas la volonté de renoncer. Bien au contraire.
Notre Front de Gauche reste debout et plus inflexible que jamais sur nos convictions. "Ma bible" c'est le Programme Partagé, que je lis et compare avec les commentaires du M'PEP ou du programme des PS ou Ecolos. Nous avons du grain à moudre pour convaincre sur ce qui est le plus urgent : que la crise ce n'est pas nous qui l'avons provoquée mais bien le libre échange et ceux qui le soutiennent.
L'urgence c'est l'union qui fera notre force, et le slogan "el pueblo unido jàmas sera vencido" qui a réussi en Amérique latine est à l'ordre du jour Ici et maintenant chez nous.
Qu'ils s'en aillent tous!
Chers camarade(s),
Autour de moi, dans chacune de mes conversations, la conscience que le Peuple est opprimé est acquise. La notion de peuple est donc toujours intégrée dans la conscience populaire (ouf, le consommateur comme identité n'a pas remplacé le citoyen). En ce sens, la domination culturelle libérale à atteint certaines limites. Bonne surprise, cette résistance mentale est forte également parmi les plus jeunes, et les moins formés, qui sont très réceptifs au programme du PG, notamment à la VIe république et à la Constituante. C'est donc très enthousiasmant de dérouler notre programme à des gens déjà convaincus. qu'une rupture est nécessaire. Je l'affirme ici, cette nécessité de rupture est présente partout.
C'est de son propre pouvoir que ce peuple n'est pas encore conscient. L'impuissance et l'ignorance du peuple comme leçon des oligarques a été bien apprise: "Comment faire ?, me demande-t-on quand nous tractons devant les arrêts de bus - En se regroupant, je répond, comme sur la place de Stalingrad". Et là, les yeux s'illuminent : "4000, 6000 ?". Un vent de révolutions jacobine, arabes et d'Europe du Sud souffle alors entre nos visages; le devoir d'insurrection reprend du poil de la bête.
Si résignation chez nos concitoyens il-y-a, c'est celle d'être incapable, incompétent pour décider. Il y a du boulot à faire sur l'implication populaire; nous nous y attelons sur le terrain.
En bref, nous risquons, d'être agréablement surpris aux élections présidentielles (le candidat Mélenchon est souvent évoqué et préféré). L'histoire souffle dans notre sens.
Fraternellement
Comme beaucoup d'adolescents, je me suis extasié et enivré de musique. J'ai adulé certains groupes et délaissé beaucoup d'autres. Je considérai certaines productions comme géniales et en boudais d'autres.
Puis un jour, par hasard, grâce à une rencontre, je me suis mis à produire. Pas pour un public, mais pour moi, dans mon garage. Cela a été un bouleversement dans ma vie. J'ai appris par la pratique que ce que parfois j'adorai avant était en réalité très simple et pauvre, que parfois ce que je considérait comme trop simple se révèle aujourd'hui hors de portée et que le principal moteur de la création c'est l'envie de faire.
En ce qui me concerne, la culture, ce n'est pas une collection d'œuvres, c'est l'envie de créer, une énergie à libérer, des rencontres. Chacun doit pouvoir pratiquer sa culture à son niveau.
Si un revenu citoyen était mis en œuvre, notre pays serait le siège de la plus grande production culturelle et rayonnerai à travers le monde et l'histoire.
Dans ce cadre, nous pouvons nous extraire des dogmes sur le statu des artistes, de la propriété intellectuelle, de la marchandisation de l'art.
Enfin laisser les citoyens s'éduquer et s'émanciper.
@ michael perrier
Bonjour, pour vous rassurer à propos du décret que vous citez:
http://www.maitre-eolas.fr/post/2011/07/16/Pas-de-gilet-pare-balle-%C3%A0-la-prochaine-Gay-Pride
Merci pour toutes ces analyses éclairantes et nécessaires au milieu du brouet médiacrate...
Tenez bon et présidons !
Bonjour et merci pour votre blog. Je fais du conseil pour les grands groupes, au cœur du système pourrait-on dire, et ce que je vois quotidiennement me donne la nausée. Je ne votais pas ou rarement et plutôt à droite. En 2012, je vote et je vote pour vous. Vous êtes réellement la seule alternative. Courage, ne lâchez rien, nous avons besoin de vous. Bonnes vacances.
Merci de l'intervention sur la culture, j'y étais et le débat était chaleureux et intéressant.
Après, je pinaille, mais une précision: dire que le "off" est sous l'emprise de l'UP avignonnaise n'est pas totalement exact. Bon nombre de compagnies qui y jouent (lus de mille spectacles! sont aussi financées par l'argent public. en revanche, les quelques théâtres qui les accueillent sont effectivement tributaires de Mme Roig, maire UMP d'Avignon. Mais comme tout théâtre ou lieu culturel en vile est dépendant de sa municipalité : qu'elle soit de droite ou de gauche, il s'agit d'argent public!
ce qui est grave en revanche à Avignon, c'est le racket que font subir les loueurs de salles à des compagnies qui s'endettent pour venir jouer et rencontrer leur public. et la complaisance, pour le coup, de la mairie UMP face à ces pratiques et son indulgence pour quelques margoulins purement commerciaux du café théatre (et encore, c'est une insulte pour cette forme) le plus graveleux, du sous Bigard, qui a sa place dans la programmation du Off. Mais sur mile spectacle, beaucoup de productions honnêtes dont certaines s'apparentent à la contre culture que Jean-Luc Mélenchon appelle de ses voeux!
Et pourquoi est-ce que le Front de gauche ne créerait pas, lui, sa propre agence de notation ? On pourrait aussi distribuer les bons et les mauvais points.
@ 23 le vote utile
Et pourquoi est-ce que le Front de gauche ne créerait pas, lui, sa propre agence de notation ? On pourrait aussi distribuer les bons et les mauvais points.
La Banque de France effectue déjà ce travail par rapport aux banques et à l'ensemble des entreprises implantées en France. Ce travail donne lieu à notation. Ces résultats ne sont pas publics : ils sont réservés aux banques et aux assurances !
La France a donc déjà une agence de notation qui relève du service public et qui effectue un réel travail. On peut imaginer que ce pourrait également être une des missions d'une BCE transformée.
@ 27 Michel Matain
Parlons en ! Avec les cotations BDF, les banques et assureurs font le même sale boulot que les agences de notation. Dès qu'un ratio ne leur plait pas, ils décotent une entreprise et baissent son crédit, entreprise qui voit sa note dégradée auprès de ses fournisseurs, lesquels fournisseurs veulent être payés comptant, ce qui crée des problèmes à l'entreprise en question, et la conduist assez souvent au dépôt de bilan.
Et là, les banques et assureurs disent : Ah vous voyez, on avait raison !
C'est pareil pour les états.
Triste vie...
Le plus souvent possible, j'interpelle amis et inconnus sur les élections de 2012, afin de mieux leur faire comprendre les enjeux. Et surtout, j'expose les solutions avancées par le Front de Gauche.
Si on s'y met tous, on peut faire bien plus que 12%. Le mieux étant de convaincre ceux qui ne vont plus voter. Pas la peine de perdre du temps avec un archi-convaincu de droite. Ou alors, il faut fixer juste en espérant qu'une fois dans notre camp, il en devienne un messager.
Des discussions de comptoir à Facebook, en passant par les soirées entre amis, n'hésitez pas à parler les élections.
Par ailleurs, il faut connaître bien les sujets évoqués pour balayer les idées reçues des citoyens enfumés par la démagogie et la désinformation.
Pour le jeu de Rue89, j'ai été tout autant choqué. J'étais également tombé sur Montebourg, et j'étais particulièrement choqué par la présentation de M. Mélenchon. N'importe quoi...
@ 28 Jake B
Avec les cotations BDF, les banques et assureurs font le même sale boulot que les agences de notation.
C'est parfaitement exact !
La question de vote utile était de savoir si dans le programme du Front de Gauche il fallait créer une agence de notation. La réponse est non : elle existe déjà et est publique. Le problème, comme pour l'ensemble du secteur bancaire et financier, est de savoir quelle orientation un gouvernement de gauche pourrait lui donner pour qu'elle soit utile à tous. Comment utiliser ces données dans un secteur bancaire qui soit au service de tous (et pas seulement de la finance comme aujourd'hui) ? Faut-il lever le secret sur les notations existantes ? Je pense que oui : ce pourrait être un instrument utile aux salariés.
Si la planification écologique doit devenir l'axe central à partir duquel toute la politique économique et sociale sera pensée ne faudrait-il pas commencer par une éducation écologique pour les filles et les garçons à leur majorité. Les Quatre Corps d'Armées (Terre, Air, Marine et gendarmerie) serviraient de lieu où nos jeunes passeraient une période où ils s'engageront à la protection respectivement de la biodiversité, de la qualité de l'air, de la qualité de l'eau de nos rivières, fleuves et océans et enfin de la protection des populations. Commencer dans la vie en ayant une solide expérience écologique formerait nos jeunes à cette citoyenneté que le FdG propose pour le pays tout entier.
Le 14 Juillet ils et elles défileront sur les Champs Elysées comme signe de reconnaissance pour leur participation à cette période d'engagement.
Si je ne m'abuse, ce blog très instructif contient une photo de Jean-Luc avec Eva Joly, mais ne cite pas son nom - ni la polémique du we passé sur le défilé militaire du 14/07 qui mériterait, au moins, une incise non ? (ça ne me paraît pas très fair play au final en tout cas)
Dernière minute
Les 16 passagers du « Dignité al Karama » ont été capturés par l'armée israélienne, qui avait brouillé les communications. Il y des militants et des journalistes à bord. Hollande, Aubry, êtes-vous là ? Autant convoquer l'au-delà !
@ 29 Paul l'étudiant
n'hésitez pas à parler les élections.
On y travaille, on y travaille. Ce qui est amusant (si on peut dire), c'est de voir la tête des gens quand on leur parle de voter Jean-Luc Mélenchon. D'abord, un grand bond en arrière (c'est une image), les clichés, les lieux communs (autre façon de dire les conneries habituelles). Alors, on commence à parler du fond, des hommes et des femmes, de ce que l'on veut devenir, de ce qui serait bien pour nous tous, etc..., on parle mondialisation, Europe, économie, finance.
Les gens sont incrédules, tellement biberonnés à la sauce TF1 qu'ils recrachent bêtement tout ce qu'ils entendent. C'est dur, c'est fatigant, on a parfois envie de frapper, mais on se met dans la peau d'un missionnaire et on prêche la bonne parole, avec calme et sérénité.
Et quand au final, on en a ébranlé un, qu'il se pose simplement quelques questions, on est content.
Ce qu'il nous manque, et çà je l'ai déjà dit, c'est d'avoir d'autres figures de proue avec Jean-Luc Mélenchon, pour montrer que d'autres personnalités sont à ses côtés.
Bonjour,
Pourriez vous préciser l'idée de la planification écologique ? Ce thème revient souvent dans vos interventions, mais je n'en connais pas le contenu.
Merci et bon courage !
R.
Je crois que ce qui nous fera gagner, ce ne sera pas avant tout de convaincre un grand nombre d'abstentionnistes - je pense que nous manquons de temps pour ça, et j'espère avoir tort -, mais que ce sera de convaincre tout le peuple qui se sait vaguement déjà "de gauche" de voter FG et non PS. Beaucoup restent dans l'ignorance de la ligne désastreuse du PS, et s'apprêtent à voter Aubry ou Hollande alors qu'ils seront parmi ceux qui manifesteront ensuite contre eux, si par malheur ils arrivaient au pouvoir. Ah, combien de gens je connais qui voteront PS sans réfléchir, parce que "c'est la gauche", parce qu'ils ont toujours fait ainsi, parce qu'il faut chasser la droite. Je pense qu'il faut être absolument sans pitié avec le PS pour casser cette situation. Si nous échouons et si eux l'emportent, ils seront nos ennemis directs, ne l'oublions pas. C'est eux qui appliqueront des programmes d'austérité. C'est contre eux que nous ferons grève. C'est eux qui nous tondront, et qui effaceront dans des millions d'esprits incultes en politique la différence entre gauche et droite. C'est donc ça qu'il faut marteler dans les esprits encore naïfs emportés par la vague du "vote utile". Je sais, M. Mélenchon, si vous me lisez, que vous avez parfois du mal - sûrement pour des raisons stratégiques - à affirmer que la ligne du PS n'est plus une ligne de gauche, ne peut plus l'être, et à être violent avec le PS. Vous savez à quel point le choix des mots est primordial dans une campagne. Je pense - je me trompe peut-être - que continuer à dire "ils sont de gauche, mais..." ne peut pas produire la rupture nécessaire entre le peuple de gauche, encore naïf et mal informé, et le PS. Je vous ai vu franchir le pas puis revenir en arrière. J'entrevois là peut-être une stratégie à long terme. Comment peut-on accélérer le processus d'éducation populaire pour 2012 sans mitrailler les capitulards ? Je connais les freins, mais nous avons le devoir absolu de ne pas...
@Arbois
Merci camarade! Les arguments avancés par ce juriste sont plus ou moins ceux que j'ai tenté de défendre sur les différents sites ou cette info est sortie... mais je ne suis pas juriste et maintenant, grâce à toi, j'ai un outil dont je vais me servir immédiatement!
Eh bien voila, on y arrive lentement mais sûrement aux 18 % pour lequel je fais le militant total. Tout devrait tourner autour de cette valeur pour le PS, EELV et le FdG, les mettant chacun plus ou moins à égalité de se retrouver au second tour.
Foi d'internaute la campagne socialiste est lancée. Les candidats aux primaires se sont tous mis à la confection de filets à électorat. Les Aubryistes, surtout, n'y vont pas de main morte en répartissant leur cibles votantes par catégories pour mieux les harponner. Ainsi vous trouverez pleins de sites appelés "Les jeunes avec Martine Aubry", "Les sourds et malentendants avec Martine Aubry" ou encore "Avec Marine Aubry pour l'égalité femmes-hommes", tous en orbite autour du cercle affreux de son logo de campagne :-p (bon cette remarque n'avait pas d'intérêt politique, mais il se trouve que je suis à la fois artiste et féministe en devenir. Je vais maugréer sur la 2nde matière, la 1ère méritait sa part de gémissement ;-)
En lisant son appel pour l'égalité, Martine Aubry a l'air bien consciente de l'envergure sociale du combat féministe: elle parle de la réforme des retraites, de la fermetures des centres d'IVG, de la lutte contre les violences faites aux femmes etc. bien des revendications qui s'accommodent très mal avec la rigueur. Je souhaite bien du plaisir à sa prochaine ministre aux droits des femmes quand il s'agira d'aller réclamer les budgets nécessaires à la mise en œuvre de toutes ces mesures !
Car les attaques sexistes de la droite ont souvent été des attaques libérales: C'est au nom de la RGPP que le gouvernement a saigné aux 4 veines le Service des Droits des Femmes. C'est pour des histoires de sous qu'elle a justifié sa réforme des retraites, et que le PS lui a accordé l'allongement de la durée de cotisation (dont soit dit en passant les 1ères victimes sont les femmes). C'est aussi parce qu'on manquerait de moyens que la Loi contre les violences faites aux femmes n'est toujours pas appliquée, et que le Samu social vient de fermer le dernier CHU parisien qui accueillait les femmes.
@Raven (#35)
Je te renvoie cette interview de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui, pour le site BastaMag, et qui t'éclairera, j'en suis sur.
BastaMag: Vous prônez une « planification écologique », c’est-à-dire ?
Jean-Luc Mélenchon : La planification, c’est fixer des lignes d’horizon dans une société qui n’en a pas. Et c’est un horizon de progrès humain. C’est discuter sur ce qui est important, ce qui urgent ou pas. C’est ramener la vie de la société dans la délibération collective. Le repère central de la société actuelle est le court terme. L’activité d’une entreprise est guidée par des bilans tous les trois mois, le cycle politique s’est raccourci, le cycle médiatique est à la frontière du collapse entre l’instantané et une durée de visibilité de 24 heures. Tout le pouvoir est dans le temps court. La planification, c’est le retour de la maîtrise collective sur ce qu’on organise. C’est rétablir les droits du temps long. Et l’écologie est le domaine du temps long. Il y a déjà une connivence étroite entre l’idée de planification et l’idée d’insertion de l’activité humaine dans le temps long, c’est celui de la nature.
La suite dans ce Lien
De toutes façons, il n'y a ni droit des travailleuses et des travailleurs, ni droits des femmes, ni démocratie réelle possibles dans le programme d'une gauche soumise à une Europe autoritaire, portant en elle la trahison du NON à la constitution. Le libéralisme ne plie pas quand on lui oppose le compromis, bien des peuples européens écrasés par la couardise de leurs gouvernements socialistes le crient haut et fort aujourd'hui. On n'a plus le choix : Ou bien on les affronte, ou bien Aubry ne sera pas beaucoup plus originale que Papandreou ou Zappatero. On est de gauche ou on ne l'est pas, la cruauté ultra-libérale ne nous permet plus de l'être à moitié. Je rajoute pour finir que je ne veux surtout pas louer la formule UMP/PS dont j'ai souvent fustigé le manque de subtilité. Je pense sincèrement que Papandréou n'est pas forcément un gros traitre, il est tout simplement et impitoyablement piégé, comme le sera le PS français si son programme ne prévoit aucune riposte quand les maitres chanteurs des crises, directives européennes, agences de notation et FMI, se retourneront contre nous.
Personne n'explique dans les médias officiels, par la bouche de ces spécialistes en spécialités que sont ces vendus d'économistes qui parlent tous le même langage, comment a commencé à pousser cette dette responsable de tous nos maux (bien pratique pour revenir sur toutes les conquêtes du peuple). A savoir l'obligation pour l'Etat d'emprunter aux banques privées (depuis monsieur Pompidou, ex directeur de la banque Rotschild) à des taux supérieurs au 0% de l'emprunt à la Banque de France. Ce qui a empêché le développement des investissements de l'Etat pour le peuple et gonflé cette immense bulle pour culpabiliser les citoyens.
Non, le pouvoir économique ne détient pas la vérité. Tout pourrait changer si les politiques représentaient vraiment le peuple et, comme lui, s'unissaient vraiment (pas comme ces pantins de l'UE) pour imposer des règles à la sauvagerie libérale. Ce serait bien si le FdG comprenait le POI dans ses rangs pour lutter contre l'adversaire commun (et ne pas se tromper d'adversaire pour des raisons idéologiques dépassées).
El pueblo unido jàmas sera vencido !
Au fond, il n'y a que deux politiques. Rassurer les spéculateurs, ou leur mener la guerre. Dans un cas, c'est la collaboration, dans l'autre, la résistance, le rapport de force.
Après, les sondages, les petits jeux de Rue 89, ce qu'a dit machin à bidule, tout cela n'est pas au niveau de la guerre qui se joue.
Juste pour vous rappeler, dans les moments de fatigue, qu'il y a une multitude de petits, de sans grades, de "riens du tout", qui ne perdent pas une occasion de chercher à faire connaître ce que les media officiels, pauvres autruches serviles, veulent nous faire ignorer. Nous agissons comme les termites, invisibles et efficaces. Nous sommes la substance du peuple, enthousiastes et tenaces : nous gagnerons.
Merci de nous représenter si fortement.
Par rapport au sondage, notez également qu'une alliance avec Joly vous placerait au second tour si l'électorat des vert accepte de se déverser vers vous.
bonjour,
Quand vous écrivez, J.Luc ceci :
"Si la banque centrale européenne avait prêté directement à l’état grec au taux auquel elle a prêté aux banques privées qui prêtaient à la Grèce, la spéculation aurait été immédiatement étouffée. Au point ou nous voici rendus, la Banque centrale européenne rachète des titres de la dette grecque aux banques qui les ont souscrits à des taux prohibitif."
Déjà primo, je suis entièrement d'accord avec votre approche, mais dans la manière où cela s'est déroulé, j'en déduis que les banques se sont de nouveau enrichies, car maintenant elles n'ont même plus le doute et encore moins le risque si c'est la banque centrale européenne qui leur rachète ces titres, titres qui risquaient dans la situation actuelle d'être impayés par une Grèce en faillite !
Est-ce que par le plus grand des hasards tout cela n'était pas calculé par avance par cette oligarchie financière afin de s'en mettre une nouvelle fois plein les fouilles par un simple jeu d'écritures comptables ?
JL Mélenchon a raison. La vraie crise est à nos portes, il n'y a qu'a voir la tête de nos politiques lorsqu'ils évoquent l'euro. Mais toutes autres monnaies produiraient le même malaise, une crise de surproduction dont la financiarisation de l'économie ne parvient plus à masquer les méfaits. Nous sommes au même point que les E.U toute proportion gardée évidemment. Nous vivons dans une économie de production-consommation qui requiert une rationalité étouffante ou il n'y a plus de place pour l'imagination. Ou vous vous inscrivez dans le système ou vous crevez. Il en résulte un chômage monstre et un stresse de plus en plus palpable. Beaucoup de jeunes diplômés se tournent vers d'autres boulots aux antipodes de leurs études pour ne plus être tributaire de la méga machine à broyer. Chemin difficile, douloureux mais qui permet de s'autonomiser et de tisser des liens sociaux beaucoup plus solides. Nous devons travailler et vivre au pays, slogan de la CFDT autrefois. Il y aura de moins en moins de travail tel que nous le concevons aujourd'hui. Aussi, le citoyen doit légiférer et voter pour se ré-approprier la conduite des affaires publiques et de l'économie. Le système n'est plus viable, ils le savent, certains pensent à la guerre, d'autres une dictature économique à la mode Chinoise, nous nous pensons autonomie, liberté. Le FdeG doit être très pédagogue, dénoncer, proposer et surtout rassurer.
@32 LCParis11
Tout a été dit déjà lors de l'interview sur Europe 1, et aussi avec le communiqué du PG. Moi la photo m'a bien plus elle suffisait par sa présence à rappeler le gros titre du week-end des médias. Bien que ce soit une question importante mais pas prioritaire. Laissons au moins à Jean Luc Mélenchon le droit de choisir les thèmes de son billet, sur son blog on peut pas toujours lui de n'avoir pas aborder tel ou tel, il y en a tant !
@16 jean Claude
L'article de Bastamag m'a bien plu, le site aussi, un que je ne connaissais pas, il doit y en avoir d'autres faudrait un inventaire complet et plus facilement accessible, est ce que cela existe ?
Frédéric Mittérand, ministre, fan d'hadopi, pense que nous ne pouvons pas augmenter le budget de la culture. Mais si, mais si. Si nous arrêtons de faire des guerres (budget super important) nous le plaçons dans la culture. C'est simple, non ?
Le jeu de rue 89 est très nul !
Pour faire suite à ma réponse @48, le lien d'une vidéo supplémentaire sur la question soulevé par le défilé du 14 Juillet : ici, avec la réponse plus complète de Jean Luc Mélenchon.