20juil 11

Euro, Aubry, Hollande, Avignon

Juillet pluvieux : Sarkozy abuse !

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mur3Encore dans le train. J’en profite donc pour rédiger une note. J’y parle de la crise européenne. Sans en rajouter nonobstant l’extrême crainte que je ressens et dont j’ai déjà parlé ici. Je dis un mot des premiers excès de la primaire socialiste. Puis je batifole à des polémiques de circonstances qui me font les dents. Et enfin je publie le texte de mon entretien paru dans le journal Libération du 20 juillet dans l’hypothèse où il aurait échappé à votre vigilance amicale.

Remerciements à Pierre Sélim Lebrun, auteur des photos qui illustrent ce billet.

Communiqué suite au sommet européen
Zone euro : la course à l’abime continue

Dans le drame qui se joue en Europe, il y a la part de l’urgence et celle du fond. Aucune solution d’urgence ne réglera les problèmes de fond, ceux qui touchent à la structure même du « modèle » de la construction européenne. Ceux là, faute de mesures radicales, reviendront à la charge de l’édifice aussi surement que la moisissure sur les murs d’une maison humide. L’urgence c’est d’empêcher le système de l’euro de s’effondrer. Je ne crois pas que nous gagnerions à son effondrement. Ni socialement, ni d’un point de vue des rapports de force internationaux. Modifier la nature et le statut de la BCE est une tache bien moins rude que le serait celle de tout reconstruire à zéro après effondrement. A court terme, seule l’Allemagne tirerait son épingle du jeu, en reconstituant une zone mark au centre du continent. Je dis bien à court terme. Je laisse de côté pour cette fois ci les aspects géopolitiques de la crise européenne. Car la situation ne fait pas que des malheureux désespérés, à Berlin, à Londres et à New York. Voyons donc l’urgence. Le mur2rachat par la BCE de la dette grecque, peu importe la forme, est la porte de sortie. Mais peut-être est-ce trop tard. A moins de prendre une véritable batterie de mesures de coercition contre les spéculateurs et de contrôle sur les banques qui stoppe l’attaque générale dont l’Europe fait l’objet. Cela ne se fera pas. Nous verrons donc un nouveau cataplasme appliqué sur la jambe de bois de l’union européenne.

Pour le fond, le temps des postures semble fini. La répartition des rôles change. Les soi disant super européens, amis du traité de Lisbonne, beni oui oui compulsifs, montrent ce qu’ils sont. Seul comptait leur addiction à une vision dogmatique de l’économie dont la construction européenne n’était que l’emballage ou le prétexte. Sinon comment expliquer leur comportement depuis le début de la crise grecque ? Non, ils n’ont pas été « incapables d’agir ». Ils ont agi. Ils l’ont fait conformément à leurs principes et certitudes et tout cela mène l’Union Européenne dans le mur. La pauvreté des trouvailles pour tirer l’attelage de l’ornière est consternante. Même l’eurolâtre de phase terminale qu’est le journal « le Monde » réalise soudain à quel niveau de pusillanimité se trouvent les dirigeants de l’Union dès qu’ils sortent des sentiers battus des recettes libérales dont ils attendaient tout comme d’une magie.

Pour ma part, comme pour les fondateurs du Front de Gauche, je suis navré de ce que je vois. Si nous ne voulions pas de leur traité Constitutionnel, si nous avons si rudement combattu toutes les politiques qui s’en sont déduites, c’est bien parce que nous savions qu’elles tuaient l’idée européenne. Côté libéraux, la crispation idéologique est arrivée au point où l’Union est devenue une organisation adepte des méthodes autoritaires pour imposer sa façon de gérer les problèmes. Ainsi est en train de naitre une forme de mise sous tutelle des peuples et des nations qui va au delà de la vision brejnévienne de la « souveraineté limitée », les chars en moins. Naturellement c’est intenable. Toutes les tentatives précédentes de construire l’Europe se sont brisées sur ce même écueil dans l’histoire : on ne fait pas l’Europe en affrontant les peuples qui la composent. Les romains, les Habsbourg, les révolutionnaires français, l’église catholique, les nazis, tous se sont brisés les dents sur ce même écueil. A présent c’est le système brutal des injonctions et contrôles préalables de la commission qui sont présentés comme autant d’avancées vers le fédéralisme. Dès lors, tous les mots sont aujourd’hui pollués par leur caricature libérale.OLYMPUS DIGITAL CAMERA L’Union européenne, ce serait leur traité de Lisbonne ou bien le nationalisme. Le fédéralisme, ce serait la dictature de la commission ou bien le repli sur soi. Le monde des mots est désormais totalement piégé. C’est l’ultime ligne de défense d’un projet intrinsèquement pervers que d’empêcher de penser en minant le sens des signes.

Où est le vice de forme depuis le début ? L’intégration économique de l’Europe ne s’est accompagnée d’aucune intégration démocratique. C’est tout le contraire. Pour faire avancer de force l’intégration sur la base du modèle libéral il a fallu sans cesse repousser les méthodes démocratiques. Les méthodes démocratiques, ce n’est pas le droit au bavardage du parlement européen ni les mécanismes bouffons de la codécision et autre calembredaines actuelles. C’est le droit de délibérer et de faire la loi à propos des règles du marché intérieur, des droits sociaux et des règles fiscales, ce que ni le parlement européen ni les parlements nationaux n’ont le droit de faire. En quoi est-ce un problème ? Regardons de près ce modèle d’organisation. La monnaie est unique, le marché de même, mais les législations sociales et fiscales ne le sont pas. Dès lors le modèle organise le nivellement par le bas de tous les systèmes sociaux et fiscaux dans une compétition sans fin. Cela fut ouvertement avoué quand il fut dit que le budget de l’Union n’augmenterait pas et donc non plus les fonds structurels affectés au rattrapage économique par les nouveaux pays membres. Dès lors, Barroso déclara que ces pays rattraperaient leur retard en jouant sur l’avantage comparatif dont disposeraient les nouveaux entrants qui serait leurs différentiels sociaux et fiscaux. En apparence l’Union organise la convergence, mais en réalité elle exaspère la compétition entre ses membres. Et cette compétition, entre autres, vide les caisses des Etats. Et ouvre la porte aux spéculations sur le talon d’Achille du marché intérieur et de la monnaie unique qu’est l’obligation pour les Etats d’emprunter sur le « marché » financier, au gré des appétits de ce dernier. A la fin, cela rend impossible le pilotage économique et la gestion des finances publiques sur des bases maitrisées.

Pour faire simple prenons un exemple. Qui se soucie de connaitre la balance des paiements de la Lozère par rapport à l’Île de France ? Qui vérifie que le niveau des rentrées fiscales de la Corrèze paie bien les dépenses faites pour les corréziens ? Qui compare la productivité horaire entre les départements ? Personne. Où est la différence avec la situation d’un état membre vis-à-vis d’un autre pourtant unis par la même monnaie ? La législation sociale, la fiscalité, la loi est la même entre deux zones dans un état nation alors qu’elle est volontairement différente entre deux Etats de l’Union. Bilan. Les libéraux pensent créer mur4des cercles vertueux en mettant les zones en compétition alors que de tels cercles ne sont possibles que dans l’harmonisation fiscale et sociale. Les libéraux pensent qu’en mutualisant la caisse on pousse au laxisme des Etats. La Prusse est-elle poussée au laxisme par les méthodes de la Bavière ? L’Estrémadure est-elle laxiste du fait de l’Andalousie ? La question n’a pas de sens. La différence est toujours la même. C’est que dans chacun de ces cas l’espace légal et réglementaire est unifié. Paradoxalement, la « concurrence libre et non faussée » n’est réalisable que dans un tel espace harmonisé. Sinon c’est la différence des droits et règles qui fausse tout. La différence ? Pas la règle elle-même.

Ce que les bavards nous vendent comme du fédéralisme n’en est pas. Il s’agit juste d’une mise sous tutelle aggravée. Quelle est la différence ? La démocratie. Un pouvoir fédéral, pour la part de compétences qui lui reviendraient devrait être placé sous contrôle démocratique c'est-à-dire sous celui des parlements nationaux ou du parlement européen. Rien de tout cela n’est en vue et ce serait une erreur d’aider à faire croire, si peu que ce soit, que les arrangements qui vont nous être vendus comme autant de signes de volonté d’intégration européenne soient autre chose de plus qu’un habituel abus de langage.

La primaire des socialistes prend un tour ahurissant dès son démarrage. En trois jours, à coup d’annonces en surenchère, tous se seront alignés sur des positions incroyables dont ils n’ont jamais débattu dans leur fabuleux « projet ». Ainsi de l’escalade sur l’austérité. Hollande fronce le sourcil et aussitôt Aubry en rajoute : elle jure revenir à trois pour cent de déficit public en à peine un an ! Quarante milliards de moins dans le budget de l’Etat ! Une super austérité à côté de laquelle Sarkozy est un doux humaniste étatiste ! La gauche du parti, domestiquée et alignée sur Aubry ne bronche pas. C’est dire où on en est. La vérité est que ces gens disent n’importe quoi, au fil de leur humeur, selon des mur5besoins d’annonces médiatiques destinées à construire une image. Rien de plus. Leur idée est qu’il faut faire « sérieux » donc austère ! Demain la mode changera et eux aussi, ils diront autre chose et peut-être bien le contraire. Telle est leur "culture gouvernementale". Ca tombe bien personne ne leur demande aucune explication ni démonstration.

L’autre guignolade est leur propos sur l’Afghanistan. Encore la surenchère. Comme les Etats-Unis disent qu’ils partent, Sarkozy dit de même. Et du coup les socialistes ont viré de bord d’un bloc. C’est à qui partira le plus vite. Martine Aubry ne le sait pas mais elle a rejoint notre position : dès fin 2012 il n’y aura plus un soldat français en Afghanistan. On a quand même le droit de se moquer. Où sont passés les donneurs de leçons qui me foudroyaient au bureau national du PS du temps que j’y siégeais ? Que disent ceux qui ont encore tenu la position face à moi dans les débats depuis ? Je suppose que c’est sur la base d’un bilan positif de notre lutte pour « la liberté du monde », comme ils disaient, que l’armée française se retire, non ? Ce cher Hollande doit être de cet avis, lui qui caracolait en tête des grands stratèges qui se gavaient des contes à dormir debout des USA ! Alors cher François, elle valait le coup cette invasion ? La liberté du monde a fait des progrès, pas vrai ? Surtout depuis que 90 % du pavot se récolte là-bas ! Et avec le retour de la loi islamique dans la Constitution c’est du sérieux. Sans oublier les manœuvres pour qu’il n’y ait pas de deuxième tour à l’élection présidentielle truquée. Et quel bonheur d’avoir mis en place cet Ahmid Karzaï, délégué pour l’Afghanistan de la compagnie pétrolière américaine Unocal !  Dommage pour Unocal, et toute l’OTAN, et nos morts, que russes et chinois se soient entendus pour faire passer ailleurs le pipeline. Bref, à quoi bon remuer les mauvais souvenirs, puisqu’on s’en va ! Voulez vous une idée pour vous faire remarquer et faire oublier votre honteuse approbation sans réserve de ces dernières années ? Proposez qu’on s’en aille en continuant à payer comme si on y était encore. Certes, 80 % de l’argent donné pour ce pays revenait directement à l’expéditeur « occidental » via les organisations qui touchaient les subventions. Mais, quand même, juste pour dire qu’on a essayé de faire quelque chose pour les pauvres gens du coin ! Un beau geste. Tiens : juste on leur donnerait l’équivalent de quatre jours de cout de la guerre. Ca suffirait à scolariser tous les enfants d’Afghanistan !

Dion. Vous connaissez, bien sur. Je suis consterné du niveau de son attaque dans Marianne 2 à propos de mon passage au festival d’Avignon. Sur trente mille signes que j’écris à propos de culture, une demi-ligne est mise en cause parce que j’y ai dit que le « festival off » était « dans la main de l’UMP local », ce qui peut être lu ailleurs. Je dis où ? Cette phrase sert de prétexte pour en déduire que j’attribuerai tous les spectacles du off à l’UMP. Stupide et consternant. J’ai immédiatement retiré les huit mots concernés pour me soustraire à la focalisation. Car je ne veux pas que ces quatre mots soient le point d’ancrage d’un texte qui a d’autres ambitions. Et surtout parce que je sais qu’il n’y a rien d’autre là dedans que l’intention de nuire de la part d’un adversaire politique. Comment oser dire que j’ai « passé quelques heures au festival » quand j’y suis resté trois jours, eu des dizaines de rencontres, participé à deux débats somme toute assez remarqués. Et ainsi de suite. Si ce que je faisais à Avignon intéressait monsieur Dion, que n’est-il mur6venu à l’une quelconque de mes activités pourtant connues de tous et où j’ai croisé beaucoup de ses collègues ? Je reconnais que je ne cherchais d’aucune manière à me mettre en scène, mais quand même ! Dion n‘a rien à dire de ce qui s’est passé au Forum du Front de gauche de la culture ? Ni au débat organisé par « Libération » ? Il y avait même un buffet offert par notre Front de gauche où nous avons rencontré bien du monde des arts et de la presse. Bref, je n’ai vu le sieur Dion nulle part. Peut-être était-il trop occupé à autre chose de plus important. Surement. Et puis il est vrai que je n’étais pas aux endroits qui comptent. Ainsi, je ne suis pas allé lécher les mains de Martine Aubry, moi, ni me régaler de ses promesses d’augmentation du budget de la culture dont le sieur Dion n’a rien à dire. C’est qu’il doit trouver ça parfait.  Même s‘il sait, comme tout ceux qui ne s’attardent pas au bar, que cette promesse ne veut strictement rien dire, de la part d’une candidate qui, vingt quatre heures après et précisément sous le reproche de son concurrent de promettre n’importe quoi, déclare vouloir retirer quarante milliards du budget de l’Etat. Pour moi, le festival ne se résume pas aux apéros où défilent les importants. Je m’en moque, radicalement. On juge de ce que vaut la malveillance de Dion en constatant que son seul intérêt pour ma prose croupit sur ce point. On le voit aussi vasouiller que je me « pique de révolution citoyenne ». Il se garde bien de dire un mot de ce que j’en écris à propos des arts et de la culture. Le fond n’est pas son affaire. Son seul but se lit à la fin du papier : faire de la drague électoraliste dans le milieu en l’appelant à se détourner du vote pour le Front de gauche. Je suppose que le but de ma mise en cause est d’épargner au sieur Dion l’exercice d’avoir à raconter le comportement de l’UMP locale à propos de ce  festival off. Et de concentrer son indignation sur quatre mots dans mon texte plutôt que d’avoir à s’indigner de la souffrance sociale dans le « off », de ses conditions d’accueil et ainsi de suite. Bref, encore un qui n’a pas qu’une carte de journaliste dans sa poche.

Je ne réponds à cette sottise que parce que j’ai un peu de temps dans le train où je suis de nouveau à cet instant. Car je m’étais résigné à ne plus lire ni écrire à propos de quoi que ce soit paru dans « Marianne ». Je pense que ce journal a franchi la limite avec moi depuis ce numéro de l’hebdo qui me montrait à la une à coté de Marine Le Pen qui me passait le bras dans le dos, parmi « les névrosés » qui veulent mur7être candidat. A l’intérieur de l’hebdo,  c’était pire encore. Dire que je pensais avoir du respect dans cette rédaction ! Il ne faut jamais se croire à l’abri de l’infamie et garder absolument son estime pour ceux qui vous la rendent. Ici c’est particulièrement honteux. Même « le petit journal » et Aphatie n’ont jamais fait pire contre moi. Je sais donc quoi penser d’une équipe capable de diagnostiquer en moi un « scatophile sado maso » ! Et sur quelle base ! Un reportage voyeuriste de LCP où un escroc psy, et par ailleurs curé, faisait une soi disant « analyse » de moi sur la base des trente secondes d’images volées par le très fameux petit journaliste bien connu. Donc je me voyais repeint en scato sado maso. Qui traite-t-on comme cela ? «  Foi de psy » concluait Anna Topalof, triste bourrique indécente qui faisait ce papier si drôle pour ses potes de la branchouille. Mes copains psy, j’en ai, ont deviné en elle grâce à ses lignes une érotomane binaire. « Foi de psy » ! Nous aussi on aime faire de l’analyse au comptoir ! Tant de haine et de corporatisme venimeux et persécuteur nous sont bien connus. Elle endurcit les nôtres qui la constatent. Elle nous aide donc à disqualifier ses auteurs. Il le faut. C’est la même engeance sans foi ni loi qui a tartiné du Strauss Kahn pendant des semaines et maintenant va crucifier François Hollande pour avoir croisé la femme qui a vu l’ours qui dansait devant la rue où passait Strauss-Kahn à pêche de vigne et marabout de ficelle.  Beuaaak ! Dans la décomposition de notre époque et la montée des dangers qu’elle contient, peu auront fait autant de mal que cette engeance! Souvenons-nous de leur logorrhée admirative sur la presse anglo saxonne. Et le devoir qu’ils voulaient s’attribuer d’enquêter sur la vie privée des élus ! Tous ceux-là n’ont jamais voulu être autre chose que ce que Rupert Murdoch a fait d’eux. Bon appétit !

«Le programme du PS, c'est une politique de superaustérité»
Libération, mercredi 20 juillet 2011
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, attaque Martine Aubry et François Hollande sur leurs «divisions surjouées» et détaille ses idées pour 2012.
François Wenz-Dumas


Candidat du Front de gauche à la présidentielle depuis la mi-juin, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG) affiche son ambition pour 2012 : détourner «2 à 3 millions d'électeurs socialistes» du vote utile.

Quelles sont vos premières impressions de candidat ?
Notre premier meeting à Paris a été un déclic. Le point de départ d'un cycle conquérant après une année où le Front de gauche a fait ses preuves dans la bataille des retraites et dans les urnes avec un score à deux chiffres [10,38%, ndlr] aux cantonales.

Vous voyez toujours la primaire PS comme un «PMU politique» ?
Là où il y en a eu, les primaires ont désintégré le parti qui les portait. En Italie, le résultat a été tragique : une raclée face à Berlusconi, la destruction de la gauche organisée dont il ne reste qu'une chose sans colonne vertébrale nommée Parti démocrate… Les primaires sont une machine à niveler. Les sondages poussent les électeurs vers le moins dérangeant. Les primaires produisent donc des divisions surjouées entre copies conformes. Mais peut-être que les socialistes vont trouver la formule magique ! Je leur souhaite bonne chance.

Le PS et Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) discutent programme, pourquoi le Front de gauche n'en est-il pas ?
Nous sommes prêts au débat. Mais qu'il soit public. Ce qui nous sépare sera ainsi tranché par le suffrage universel.

Ne craignez-vous pas d'apparaître en diviseur ?
Non. A l'heure actuelle, à gauche, il n'y a qu'un seul pôle de rassemblement et de stabilité : le Front de gauche. Sauf erreur, il n'y a pas de programme commun du PS et d'EE-LV… Ils en sont loin.

Mais ils discutent…
Certes, ils ont en commun le oui au traité de Lisbonne. Mais, à présent, Aubry et Hollande font de la surenchère à la rigueur. Ils veulent revenir à 3% de déficit public en un an. Leur programme, c'est donc une politique de superaustérité ! Eva Joly accepte ça ? Pas nous. Les électeurs ont donc un choix clair.

Justement sur l'Europe, qu'est-ce qu'un Mélenchon président proposerait pour régler la crise de l'euro ?
Les Etats de l'Union doivent pouvoir emprunter directement auprès de la Banque centrale européenne pour étouffer la spéculation. Et il faut aussi arrêter «l'Europe passoire», sans visas sociaux et environnementaux pour les marchandises, relocaliser un maximum de productions. Le reste doit se faire par coopération négociée. Certains appellent ça «démondialisation». Je préfère parler d'«altermondialisme».

Qu'attendez-vous du sommet de l'UE sur la situation de la Grèce ?
Nous payons cher le refus de punir la spéculation. Les dirigeants actuels sont aveuglés par leurs dogmes libéraux. La capitulation de Papandréou a facilité la contagion spéculative et l'aveuglement libéral. Il faut changer de méthode ! Résistons ! La BCE doit racheter la dette grecque avant qu'il ne soit trop tard. Elle doit permettre l'emprunt direct auprès d'elle pour tous les Etats de l'Union. Il faut
étouffer la spéculation, pas les peuples.

Vous parlez de «planification écologique». L'Etat doit-il tout organiser pour régler les problèmes environnementaux ?
La planification écologique consiste à rétablir les avantages du temps long dans la gestion publique pour garantir le respect de l'écosystème. Il faut d'autres méthodes de travail, de production, d'autres énergies… Mais ce n'est pas à l'Etat de tout planifier. C'est davantage une logique locale. L'Etat doit être l'organisateur des réseaux, le diffuseur des techniques, le gardien des objectifs, et l'échelon local l'inventeur démocratique et le maître d'oeuvre.

Vous êtes pour la sortie du nucléaire, et les communistes contre…
Ce débat traverse toutes les organisations politiques, sauf EE-LV et le Parti de gauche. Le Front de gauche s'est accordé sur trois idées : sortie des énergies carbonées, effort de recherche et d'innovation dans les énergies alternatives, référendum sur le nucléaire. Les socialistes en restent, eux, aux vieilles recettes.

Vous souhaitez instaurer un plafond de 5% de contrats précaires dans les grandes entreprises et 10% dans les petites. Est-ce la bonne méthode pour inciter à embaucher en CDI ?
C'est la seule. Le CDI doit redevenir la norme de l'ordre public social. Des gens qui ont peur du lendemain sont moins épanouis au travail et dans la société que des gens qui sont stabilisés. Le Front de gauche veut aussi titulariser les 850 000 précaires des trois fonctions publiques [d'Etat, territoriale et hospitalière, ndlr].

Mais si les entreprises choisissent ce type de contrat, c'est aussi parce qu'elles n'ont pas les moyens de multiplier les CDI…
Non. Ce sont de purs effets d'aubaine. Le pays a vécu avec le CDI comme règle pendant ses meilleures années de plein-emploi : les Trente Glorieuses. Qu'est-ce que le pays a gagné depuis que la précarité s'est généralisée ? Une décomposition de tous les liens sociaux.

Autre mesure : le salaire maximum. N'est-ce pas une atteinte au principe constitutionnel de libre entreprise ?
La Constitution permet de fixer un salaire minimum, elle permet donc un salaire maximum. Et le rapport de 1 à 20 est quand même large ! N'importe quel chef d'entreprise peut décider de se payer plus, mais il faudra qu'il en fasse autant avec le dernier arrivé en bas de la grille salariale. Les socialistes ont repris l'idée mais pour la limiter aux entreprises publiques. C'est de l'esbroufe !

Quelles sont vos propositions en matière de fiscalité ?
Je suis opposé à la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu. L'impôt doit être adapté aux capacités de chacun. Il faut remonter à 14 tranches, dont la dernière à 100%. Tout ce qui est au-delà de 365 000 euros par an – soit 0,05% du total des contribuables – revient dans les caisses de l'Etat. On ne peut pas écrire partout «Liberté, Egalité, Fraternité», avoir des gens qui ont des revenus 450 fois supérieurs à la norme et 8 millions de pauvres.

Que visez-vous dans cette élection ?
Une alternative gouvernementale réelle ! Nous sommes la nouvelle résistance qui fait renaître l'idée d'un partage radical des richesses. Pour cela, je veux ramener 2 à 3 millions d'électeurs socialistes vers le Front de gauche. Mais je n'exclus pas une accélération de l'histoire sous l'effet de la crise. Dans ce cas, nous pouvons gagner. Nous serons alors le coeur d'un nouveau front populaire.


293 commentaires à “Juillet pluvieux : Sarkozy abuse !”
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  1. Jean Jolly dit :

    Jean-Luc écrit :
    "Pour ma part, comme pour les fondateurs du Front de Gauche, je suis navré de ce que je vois. Si nous ne voulions pas de leur traité Constitutionnel, si nous avons si rudement combattu toutes les politiques qui s’en sont déduites" et bien sûr ce qui s'en suit.

    Pour ma part, je suis navré de constater que le NPA finira par avoir raison, a priori il semblerait que la bankstérisation ne veuille pas bouger le moindre petit doigt (en même ils n'en n'ont plus, ce qui serait difficile à miser). Toutefois nous sommes arrivé au bout de l'impasse. Ou ça passe ou ça casse !
    Nous visualisons généralement, par force et habitude, cinq bêtes années à venir comme un crédit, ma foi. Sauf que le capitalisme ne fonctionne plus sur la durée mais sur un "jack pot" espéré et si possible quotidien. Forcément ça change l'algorithme au niveau d'un continent voire au niveau mondial.
    Qui dit "jack pot" mondial ou continental dit forcément banqueroute, ça va avec. Jusqu'à ce jour, personne n'a jamais vu encaisser la totalité de la planète en chevauchant son ovni pour dire "baille que baille".
    Il faudra bien encrer dans l'inconscient collectif que nous vivons sur un caillou qui tourne à 100 000 km/heure autour du barbecue, certes très gros, mais quand même.

  2. Gilbert La Porte dit :

    A propos de 2012, le 31 décembre 2011 est une date cruciale. Vous avez, j'ai, des enfants qui auront l'âge de voter pour la première fois en 2012, ou qui auront 18 ans juste avant les élections. Vous avez sans doute dans votre entourage des jeunes ayant déjà l'âge de voter mais qui ne l'ont jamais fait, ont déménagé sans se réinscrire sur les listes électorales. Pour que la révolution citoyenne advienne, vous savez ce qu'il vous (nous) reste à faire : les (r)éveiller à la conscience civique. Je suis convaincu que la révolution citoyenne se fera avec le (r) éveil de ces consciences civiques. Valorisons ce potentiel démocratique !

  3. jacques87 dit :

    @ 90 el gaucho
    La transcription du débat Jean Luc Mélenchon - Frédéric Fisbach Aux Arts citoyens ! (Forum Libération en Avignon le 15 juillet dernier) est en cours, le texte sera bientôt disponible.
    Débat Jean Luc Mélenchon - Frédéric Fisbach : http://www.dailymotion.com/video/xk0soa

    A propos du journal Marianne, en fait je me demande si leur dérive ne serait pas liée au moment où ils se sont mis à passer de la pub - rappel ce journal a débuté sans aucun encart publicitaire, pendant des années, il n'a vécu (et au début survécu) que par sa diffusion payante. Ohhhh qui a dit "l'argent pourrit tout" !

    A propos du revenu maximum, dans une émission de télévision, je ne sais plus laquelle, Jean-Luc Mélenchon a dit (je cite de mémoire) : " Pour sortir les États Unis de la grande dépression, Roosevelt pour financer le New Deal mit en place de nouvelles tranches d'imposition, allant jusqu'à 91 %" et il avait ajouté pour son interlocutrice (il me semble que c'était une femme) : "et bien si vous y tenez, je vous accorde les 9 %, au delà du revenu maximum, nous prélèverons 91 %, ce n'est pas un bolchévik qui l'a fait avant nous, c'est un Président des États Unis". Je crois que dans son discours de Nice il a également fait référence aux Etats Unis pour autre chose (je vais rechercher).
    Je pense que ce sont des arguments imparables, que ni le PS ni l'UMP ne peuvent contester, et en plus ils ne peuvent pas dire que ça ne marchera pas, puisque ça a été fait aux USA et que ça a marché. Pour le revenu maximum, je pense que ce serait un meilleur argument, car en terme de finance, il ne doit pas y avoir beaucoup de différence - il faut garder le salaire maximum (mais plutôt de 1 à 10), mais je pense que 100 % d'impôt au dessus de 365 000 euros est associé à la phrase de Georges Marchais "au dessus de quat'mille, je prends tout" que nos adversaires vont s'efforcer de tourner en ridicule, alors que de se référer à Roosevelt leur cloue le bec !

  4. Jean Jolly dit :

    @ jacques87.

    Tu es fou, comment pourront survivre ces nouveaux riche-pauvres ou nouveaux pauvre-riches en dessous du seuil de 360 000 euros annuel ? C'est physiquement impossible.

  5. Gilbert La Porte dit :

    Cher Jean-Luc, pourquoi ne parlez-vous jamais de l'affaire Takieddine relatée dans le détail par Médiapart depuis quelques semaines ? Il me semble qu'il y a là tous les ingrédients nécessaires pour traduire Sarkozy devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison. Je suis sidéré devant l'omerta de la presse sur ce sujet gravissime, alors qu'ils nous ont servi le refrain jusqu'à indigestion sur la remontée de l'empereur dans les sondages (36 %).

  6. TCHAO dit :

    Marre d'entendre parler de la dette qui ferait tant de % du PIB. Qui ne s'est pas endetté au delà de ses revenus annuels, et sur des décennies, pour acheter une maison ?
    Ce qui compte, ce n'est pas le montant de la dette, mais la finalité de l'investissement. Qu'on ne me dise pas que la Grèce est surendettée alors qu'elle possède des entreprises, des îles, qu'on lui demande de vendre, donc de s'appauvrir.
    Une dette, c'est avant tout un investissement sur l'avenir. Il faut expliquer cela. Et lorsque vous avez un patrimoine, comme c'est le cas de la Grèce, il n'y a aucune raison de douter de la faculté du pays d'y faire face.
    J'entends parler de faire racheter la dette par la BCE, mais pourquoi, tout simplement, ne pas faire participer les Grecs eux même, en émettant des obligations d'Etat, à un taux attractifs, mais très certainement en dessous de ceux pratiquées par les banques. On nous fait croire aujourd'hui qu'il n'y a pas d'autres solutions que le "marché". Celles-là même qu'on nous a demandé de renflouer en versant des larmes (de crocodile) sur les petits épargnants qui risquaient de tout perdre. En sauvant les petits, on a surtout sauvegardé les grands. Et elles nous disent merci... en grec.
    En réalité, ce qu'il y a derrière le discours catastrophe sur la dette, c'est la volonté de mettre fin à l'état providence. Car pour les libéraux, les dépenses sociales, sont avant tout des dépenses inutiles. Alors, qu'en réalité, il s'agit d'investir pour l'avenir. Cela peut se vérifier. Faîtes un parallèle, en France et aux Etats Unis, entre désengagement de l'Etat providence et augmentation de la violence. Ne pensez-vous pas qu'on ait plus facilement recours à la violence et au vol quand on a aucun moyen de subsistance ? Non ce n'est pas un raisonnement simpliste. Il suffit de s'imaginer un instant dans une telle situation. L'état providence, ce n'est pas seulement aides "les plus démunis", c'est aussi aider la société...

  7. Lisée dit :

    Bonjour,
    Pas d'accord pour plafonner le salaire maxi à 10 fois le smic.
    Dans les années 1970, (fin des 30 glorieuses), j'étais employé dans une banque nationalisée et le pdg gagnait 100 000F par mois.
    Aujourd'hui le smic net est à 1073€ X 20 = 21460 €, soit 140 000F par mois. Multiplier par 20 est donc pour moi tout à fait normal si l'on veut pouvoir récompenser ceux qui le méritent vraiment.
    Si je suis malade demain, ou mon fils, je serai bien content de pouvoir consulter un grand professeur parisien (comme cela m'est arrivé dans le passé). Il faut pouvoir récompenser le talent individuel, surtout quand il est au service de tous, les longues et difficiles années d'études. Le mérite ça se paye. Ce qu'il faut briser, c'est la spéculation, l'enrichissement sans cause.
    Je ne souhaite pas vivre dans une société nivelée par le bas où l'individu de talent n'est pas justement récompensé, alors qu'il peut être si utile au peuple.
    Par contre, revenir au CDI qui soit la norme, augmenter sensiblement le SMIC, plafonner les loyers qui mangent une part de plus en plus importante du revenu mensuel, pareil pour l'eau, l'électricité, le gaz, ce qui est une autre façon de lutter contre la spéculation et de redonner du pouvoir d'achat etc....
    Il y a mille et une façon de redonner du pouvoir d'achat, de recréer des emplois en France en relocalisant ce qui peut l'être.
    Je suis militant du pg et du front de gauche parce que nous sommes aujourd'hui les véritables "socialistes", à la Jaurès, et pas des extrémistes. L'humain d'abord, dans tous ses aspects.
    Amicalement
    Lisée.
    (j'utilise un pseudo, pas parce que je veux cacher ce que je pense, mais pour ne pas trop faciliter le travail de fichage, être moins facilement "googaulisé").

  8. Rachel dit :

    @Lisée
    Dix fois le SMIC, ça ferait environ 16.000€ par mois sous un gouvernement FG. Tu penses vraiment que ce n'est pas assez ? Et comment fixes-tu la barre du mérite personnel ? Exemple : celle ou celui qui réussit le concours extrêmement difficile de l'agrégation de philosophie, après minimum 7 ans d'études (niveau M2 + un an de prépa agrég), ne gagne que 1900€ par mois en début de carrière, et au grand maximum 3700€ à la fin. C'est déjà bien. Mais est-ce à la hauteur du "mérite personnel" de l'agrégé de philo ? Qu'en est-il de la pénibilité du travail ? Une infirmière de classe normale gagne 2200€ après 20 ans de carrière. Est-ce normal compte tenu de la pénibilité de son travail ? Et un ouvrier d'usine, qui reste assis pendant des heures d'affilée à répéter le même geste se ruinant les yeux, le dos et l'esprit ? "Mérite"-t-il un SMIC ou davantage ? Cette discussion est passionnante, mais sans fin ; personne ne peut prétendre détenir la solution pour chaque profession. On ne peut que tâtonner, tenter d'établir un schéma de société améliorée susceptible de convaincre le peuple, et le peuple a facilement peur, influencé comme il l'est par l'idéologie dominante. Alors il faut commencer doucement pour convaincre le grand nombre. C'est ce que les anarchistes, tous profondément élitistes, ne veulent pas comprendre.

  9. françois dit :

    Initiatives citoyennes front de gauche est un site particulièrement hermétique, à mon avis incompréhensible.
    Je suis sans doute débile, mais je me demande si ce truc peu fonctionner.
    J'aimerais avoir l'avis de ceux qui ont tenté de travailler sur ce site.
    Cette critique est positive.

  10. Blanchard dit :

    Ce matin, à un moment j'ai bien cru que les débatteurs de "L'esprit public" ("L'Esprit Public : Mise en perspective de l'actualité politique au cours d'un débat d'intellectuels engagés.") allaient prononcer le nom de Jean-Luc Mélenchon ou du PG ou du FG. Il était, en effet, question de l'érosion des électorats de la social-démocratie et des nouvelles configurations d'alliances politiques qui se dessinent. Mais non. Encore raté pour cette fois ! Tout le monde a droit à leurs honneurs, même la Marinade, mais nous jamais. N'existons pas pour ces messieurs, ces "belles personnes" comme dirait sans doute JL. Jusqu'à quel point doit-on trouver cela normal, en tant que citoyen (voire : contribuable) ?

  11. A-J Holbecq dit :

    Monsieur Mélenchon
    Vous écrivez "Les Etats de l'Union doivent pouvoir emprunter directement auprès de la Banque centrale européenne pour étouffer la spéculation.", et je ne puis qu'approuver si vous voulez bien rajouter "et pour financer les besoins d'investissements de la transition énergétique qui s'annonce.
    Et encore, à cela il faudrait rajouter le paiement des intérêts iniques de la dette publique...
    Tout cela nous emmènerait, pour la France, à des prêts directs de la BCE de l'ordre de 100 Milliards par an.
    Mais pour étouffer la spéculation (pour rester dans le cadre de votre interview) combien faudra t-il que la BCE monétise si nous, la France, nous sommes attaqués comme l'ont été la Grèce et le Portugal?
    Vous savez aussi bien que moi que la philosophie monétariste de la BCE (il suffit de voir le "jeu" mis en ligne par la BCE http://www.ecb.int/ecb/educational/economia/html/index.fr.html - " devenez le banquier central de l'année" - où elle fait fi de l'emploi pour satisfaire une faible croissance d'inflation ) et même d'une grande partie des chef d’États de l'UE soutenus par l'article 123 du Traité de Lisbonne, à peu de chance d'évoluer par la concertation.

    Alors ma question est la suivante: que faites vous si d'autres refusent de modifier cet article 123 (il faut, je pense, l'unanimité), puisque dans l'état actuel ni la BCE ni la Banque de France ne peuvent être contraints à émettre des euros au bénéfice du Trésor Public français en contrepartie d'obligations de l'Etat français. ?
    Iriez-vous jusqu'à dénoncer ce Traité de Lisbonne et le traité de Maastricht ?
    Iriez-vous jusqu'à quitter l'euro et revenir à une monnaie nationale pour pouvoir faire ce que vous souhaitez pour la France ?

  12. Rachel dit :

    @117 A-J Holbecq qui a entre autres écrit : "Iriez-vous jusqu'à dénoncer ce Traité de Lisbonne et le traité de Maastricht ?"

    Je vous conseille cette vidéo des Vendredis du Parti de Gauche avec Bernard Cassen intitulé "Sortir du Traité de Lisbonne".

  13. A-J Holbecq dit :

    Merci Rachel (118)
    A l'époque (octobre 2010) J-L Mélenchon était le candidat du PG à la primaire du FG. il représente maintenant officiellement le FG et il est présidentiable. Son discours est il le même ?

  14. Sonia Bastille dit :

    La France va s'endetter un peu plus. Un plan de 15 milliards d'euros pour financer par l’État et le secteur privé (banques,...) le financement de la dette grecque. Un seul effet à ce plan : une hausse de la popularité de Sarkozy. Bon, nous savons que demain ou après demain, le contribuable, le salarié, l'épargnant, le déposant, la production, l'emploi, payeront pour ces dettes supplémentaires que contracte notre pays. Bref, nous français nous payons, nous allons payé pour que les grecs se serrent la ceinture. Mais qui paiera pour financer nos dettes de demain ? Le peuple Grec ? Bien sûr que non ! Les seuls qui paieront ce seront les petits français et ils vont payer beaucoup, très cher et très longtemps.
    Les lendemains seront douloureux pour l'après présidentielle et l'après législative. Les critères de Maastricht (Pas plus de 3 % de déficit du budget de l’État par rapport à notre PIB), l'inscription de la lutte immunodéficitaire inscrite dans la constitution, la mise sous tutelle, par la Commission oligarchique de Bruxelles, des budgets des États membres de l'UE, les dettes contractées pour financer nos propres dettes en cours et celles des financements des plans d'ajustement de l'économie grecque font que toute politique budgétaire et financière en faveur de l'investissement (public comme privé), des services publics, de la solidarité et bien sont définitivement plombées.
    Le peuple français qui ne semble pas voir ce qui se prépare (les politiques de gauche comme de droite ne les y aident pas d'ailleurs) avec ces financements successifs de la dette grecque, ne peut que donner satisfecit à Sarkozy qui grimpe de 6 points en popularité au dernier sondage publié. Plus le peuple paye plus le peuple semble s'enchainer à son magistrat suprême tel des sujets s'agenouillant devant le Roi et sa Cour qui pourtant vidaient les caisses du Royaume et les frappaient d'impôts et taxes en tout genre.

  15. sourdon dit :

    Salut à tous.

    Avant, les soldats portaient des lances, le peuple par son nombre pouvait de temps à autres remporter des "victoires" dans la violence (il y parvenait souvent commandé par un futur oligarque) en ignorant presque toujours les véritables motivations de ceux qui poussaient à la guerre ou la finançaient. A présent, les soldats ont des mittraillettes, des hélicos, avions, porte-avions et tout un tas de moyens d'anéantir en masse. Gandhi s'était adapté et tous bras de fer agressif qu'il eût engagé n'aurait pu libérer l'Inde du joug anglais comme l'a permis son intelligence raisonnée. Il savait que sur le terrain de la violence ils étaient experts, à ce point qu'il ne restait plus qu'à Gandhi d'en souligner la ridicule inutilité face à la raison. Les anglais durent rendre les clefs du pays.
    Au siècle dernier, les syndicats ont gagné en force car lorsqu'ils cessaient le travail de concert, les patrons en subissaient directement les conséquences et leur marge d'alors étaient telles qu'ils transigeaient en nous abandonnant des miettes qu'ils s'empressaient d'aller récupérer sur le dos des esclaves du tiers monde.
    Mais aujourd'hui les pays ont perdus leur autonomie. Les américains et chinois peuvent absorber une grève française totale tant que nous n'aurons pas entendu raison. Et si nous devons tous y passer, leur plan n'en serait pas dérangé, ou peu... Les USA auraient-ils vendu l'Europe aux chinois en paiement de leur dettes ? Les initiateurs des institutions de nos sociétés ont à ce point cultivé les disssensions et les différents qui opposaient les peuples, (alors qu'ils pouvaient tout aussi bien les instruire des méthodes de négocition raisonnée, d'où les acteurs sortent sans avoir perdu la face dans un rapport gagnant/gagnant) qu'obtenir des consensus globaux pacifiquement relève d'un rêve fou mais pas impossible.
    Une seule règle/ loi peut suffire aux Hommes: Qu'ils respectent le vivant comme ils voudraient l'être.

  16. Lisée dit :

    à Rachel,
    comment rémunérer justement les mérites : par la loi de l'offre et de la demande. Je suis un vrai socialiste, partisan d'un maximum de liberté pour les individus et pour la loi du marché, bien que certains domaines doivent être planifiés. Mais bien entendu, le marché ne doit pas avoir le dernier mot, c'est la loi représentant l'intérêt général qui doit l'avoir. Il faut faire confiance à de véritables législateurs de gauche, qui, s'ils le veulent vraiment, peuvent corriger efficacement les excès.
    La propriété privée Jaurès était pour, la loi prévoit pourtant de la limiter quand cela est nécessaire au bien commun par l'expropriation par exemple (après indemnisation).
    Je ne suis pas pour le plafonnement des salaires, par contre l'impôt sur le revenu doit être très progressif et les tranches les + élevées doivent avoisiner les 90/95%.
    Pourquoi passer pour d'horribles dirigistes, donner des verges pour nous faire battre et nous désigner aisément à la vindicte publique alors qu'on peut laisser un maximum de libertés en rétablissant une véritable justice en appliquant les lois républicaines si elles sont votées par des gens vraiment à gauche.
    On peut arriver au résultat juste voulu sans avoir l'air de vouloir empiéter sur la vie privée des gens.
    De la liberté avant toute choses mais en redressant les injustices par la loi et l'impôt.
    Amicalement,
    Lisée.

  17. jacques87 dit :

    à l'attention de 110 Lisée, mais bien sûr c'est pour vous toutes et tous.
    Bonjour camarade, moi aussi je suis militant du PG, et je ne suis pas un extrémiste, même si je trouve que de 1 à 20 c'est beaucoup. Je ne partage pas du tout ton opinion.
    J'ai autour de moi d'excellents médecins et des professeurs de médecine qui travaillent à l'hôpital public, parce qu'ils se considèrent au service de tous et surtout des plus démunis, et qui ne demandent pas de suppléments d'honoraires, et qui ne trient pas leurs "clients"
    Le biologiste Henri Laborit, Français que l'on connait très mal en France, et j'invite tout le monde à se renseigner sur sa vie et son œuvre, était chirurgien de la Marine, Il a révolutionné l'anesthésie, la psychiatrie, il a lancé les recherches sur les radicaux libres, etc, etc, il a confié le brevet du premier médicament à un laboratoire qui s'est empressé de l'enterrer pour ne pas gêner un de leurs médicaments, alors, avec ses collaborateurs, ils ont déposé eux même les autres brevets, et quand on a voulu leur couper les crédits parce qu'ils dérangeaient, on a vu qu'ils payaient tout eux-même, la secrétaire, les techniciens, avec l'argent que rapportaient les brevets, mais lui (et les autres chercheurs de l'équipe faisaient la même chose de leur côté) il était détaché, payé par la marine, son salaire était loin d'être mirobolant, et ça lui suffisait, il vivait dans une HLM (il payait un surloyer par ce que ses revenus étaient un peu plus élevés que les plafonds) et il était mondialement connu, invité partout dans le monde, et tous les grands scientifiques qui venaient en France et étaient reçus par les autorités demandaient à le rencontrer, les belles personnes ne décoléraient pas !
    Le mérite ou la compétence ne se mesure pas sur l'échelle du fric, et excuses moi, Camarade, mais c'est le fait de bien gagner ta vie qui justifie de bénéficier de ce genre de privilèges ?

  18. Nicolas VDR dit :

    @Liséé 110

    Si je suis malade demain, ou mon fils, je serai bien content de pouvoir consulter un grand professeur parisien

    Et vous trouvez cela normal de devoir se rendre à Paris pour avoir plus de chances d'être bien soigné ?

    En gros, en tant que contribuables de province, nous payons un billet de première classe et on nous fait voyager dans le fourgon à bagage et il faut continuer comme ça ?

  19. jacques87 dit :

    @ Lisée :
    Camarade, tu confonds deux choses différentes : le salaire maximum et le revenu maximum.

    Le salaire maximum : 20 fois le salaire le plus bas de l’entreprise (je note au passage dans ton commentaire n° 110, que selon toi le salaire le plus bas dans une entreprise, c’est forcément le SMIC ! donc pas de patrons qui pourraient considérer que les employés de son entreprise sont compétents, dévoués à leur entreprise, à leurs camarades, aiment leur travail et le font bien. Pour toi ça n’existe pas. (Je suis sûr qu’il y en a, entre autres dans des petites boîtes)
    Dans le monde associatif (toutes les assos, pas que chez les allumés chevelus) il existe un rapport maxi : de 1 à 5, est-ce que cela en fait des patrons ou des cadres au rabais ?
    Le but est de créer une relation vertueuse : pour augmenter les hauts salaires, il faut commencer par augmenter les petits.
    Par contre, il ne faudra pas laisser faire des montages du genre : je sous-traite toutes les tâches dites de « bas niveau » société de nettoyage, de gardiennage, standard téléphonique assuré par l’immeuble ou je loue les bureaux, donc je ne garde que les ingénieurs de mon bureau d’étude, et je me verse 20 fois le salaire d’un ingénieur. Je pense qu’il faudrait aussi intégrer dans le calcul les salaires des intervenant au titre de la sous-traitance.

    Le revenu maximum est tout à fait différent, il englobe la totalité des revenus, quelque soit leur nature, et ça permet largement de plus que bien vivre. Et là, moi aussi je pense que mettre des tranches d’impôts avec des taux progressifs, (pendant la guerre de 39-45,Roosevelt est « monté » jusqu’à 94 %) serait plus facile à argumenter qu’un seuil au delà duquel cela peut apparaître comme de la « confiscation ».
    Mais je maintiens mon commentaire précédent, tout ne se mesure pas sur l'échelle du fric.
    amitiés militantes

  20. Michel Matain dit :

    La Bourse de Paris a ouvert en baisse lundi, perdant 0,76%, perturbée par la zone euro, où Moody's estime que la Grèce est proche du défaut, ainsi que par les Etats-Unis, faute d'accord sur la dette.

    Ah bon ? Et jeudi dernier Sarkozy et Merkel n'ont pas tout réglé ? Trois jours après ça recommence à patiner ?

  21. Berdagué dit :

    Un morceau de pain. Oui un morceau de pain donné à un homme me faisant signe de sa faim manifeste et ça en plein centre de Paris ce matin avec la baguette sous le bras, et encore heureux d'avoir cette baguette et bientôt des miettes.
    Voilà le programme, l'avenir garanti de misère en détresse dans cette Europe censurée en 2005, certes il nous reste les craintes fort d'être encore salarié, CDI, ou retraité avec les restes du programme du CNR, ou des angoisses les plus pressantes lors des recherches d'emplois très éphémères et rares avec le moral dans les chaussettes des patrons entrepreneurs qui se demandent si leur recyclage dans les finances d'argent facile gagnant à tous les coups, car les variations des cours dans tous les domaines sont décidées et contrôlées par les mêmes qui ne sont pas prêts par humanité à lâcher le système juteux,tranquille et mafieux, si il n'est pas plus raisonnable et rentable d’être sur un yacht ou ile de carte postale très vacances se la pétant dur à voir toutes les dérives systémiques et non immuables, éternelles, car de cette folie mortifère pour l'humanité ils en savent un max et ça se résume à pas grand chose "pourvu que ça dure" car "ça ne peut pas durer" donc à la vitesse grand V vite plaçons "nos" milliards et donnons quelques cacahouètes au bien commun, conseillés par les plus retors avocats d'affaires très politisés et engagés, faisons le savoir, les médias à notre botte presque tous achetés se feront un talentueux plaisir à enfumer le populo.
    Les pauvres donnent aux pauvres, et nous les riches nous avons les fondations très charitables pour nos consciences pathologiques avec la bénédiction du goupillon et des religions.
    C'est du lourd tout ça, alors effectivement le travail d'explication est immense car le champ est lui aussi immense comme jamais dans l'histoire, une alternative sure et un dépassement du capitalisme sont posés pour la continuité du vivant. Vive le Front de gauche...

  22. Lisée dit :

    à Jacques87, et aux autres camarades qui ont bien voulu me lire :
    Bien sûr que non "tout ne se résume pas au fric", (mais ça aide bien quand même quand on en a un peu). Bien des choses n'ont rien à voir avec l'argent (ne serait-ce que l'amour - je suis marié depuis 42 ans + "les années de préventive" qui étaient longues à l'époque). Et des gens admirables et désintéressés ça existe, mais constatons qu'ils ne sont pas le plus grand nombre.
    Je ne retire rien non plus de ce que je pense camarade, militant comme toi au PG. Ceci dit, pour mieux me faire comprendre, j'ai inventé cette petite fable :
    "Comme je n'étais pas d'accord sur tout, j'ai créé mon propre parti, et pour éviter toute discussion stérile et inutile, j'en ai été le seul adhérent. A la 1ère réunion, sur le 1er sujet à l'ordre du jour, je me suis rendu compte que je n'étais pas complètement d'accord avec moi-même. Alors je suis resté au PG".
    Je me plie donc aux décisions collectives du parti tout en conservant mes opinions, tant qu'elles ne sont pas en trop grave contradiction avec celles du PG.
    Mais moi aussi, je suis "une vielle tête dure" et je pense qu'il ne peut y avoir de bonheur sans liberté et que la liberté sans justice (sociale, salariale, fiscale...) ça n'existe pas.
    Promis, je me tais maintenant et ne polluerai plus ce blog.
    Vive la présidentielle du front de gauche avec Mélenchon et bonne campagne à tous.
    Lisée.

  23. Gilbert LAURET dit :

    Voilà Jean Luc une entreprise française qui remporte des succès commerciaux sans précédent et qui sera certainement l'une des plus importantes pour l'ère qui s'ouvre car elle s'occupe de proposer des solutions dans le domaine des semi conducteurs indispensables pour les technologies numériques mobiles. Cocorico car ce sont nos professeurs de notre grande école républicaine qui les ont formés. http://www.riber.com/fr2/about_company.htm.

  24. max dit :

    @ francois post 112

    Même remarque que toi, je n'ai pas compris le fonctionnement de ce site.

  25. Rachel dit :

    @Jean-Luc Mélenchon : wow, ça c'est du déplacement de pierres !

  26. Gilbert LAURET dit :

    Pourquoi ni sur le site du PG ni vous Jean-Luc n'avez fait un communiqué sur le drame norvégien.

  27. luc dit :

    Un autre partage des richesses?
    Jean-François Couvrat, journaliste au magazine de gauche Alternatives Economiques, confirme que les entreprises versent 10 fois plus à leurs salariés et à l’Etat qu’aux actionnaires. De plus 50% des profits servent à financer les investissements.
    Pour l’année 2006, nous avons :
    - la rémunération des salariés (salaires et charges sociales) : 595,4 milliards d’euros
    - les impôts à la production (taxe professionnelle, impôts fonciers), moins les subventions : 32,4 milliards.
    Les profits étaient de 260 milliards d’euros utilisés comme suit :
    - les impôts sur les bénéfices des sociétés 42 milliards d’euros
    - 15 milliards d’euros ont été versés aux salariés sous forme de participation
    - 132 milliards d’euros ont participé au financement des investissements
    - 71 milliards d’euros ont été distribués aux actionnaires.
    Jean-François Couvrat Partage des profits, confusion des esprits : http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2009/02/17/partage-des-profits-confusion-des-esprits/

  28. rodfab dit :

    @125
    Exprime toi Lisée. Même si ta position diffère un peu des commentateurs de ce blog. C'est aussi ça la liberté.

  29. Genialle dit :

    Même constat que Max and co.
    Je pensais que c'était un forum ou nous pourrions nous répondre du tac au tac (sans mitraillette) où les idées communes allaient se rassembler pour faire des "montagnes" d'idées. Ben non...
    Mais peut être que je suis comme les autres un peu stupide !
    Allez un "doué" de ce site pour nous expliquer la marche à suivre, merci. Il doit y en avoir un, non ?

  30. sourdon dit :

    Salut à tous.
    L'argent au départ, est l'aune qui sert à mesurer le service rendu. Le méritant ne doit pas être honteux mais fier. En aucun cas nous ne devons freiner sa course. Il suffit qu'il s'en serve pour le bien de l'espéce. Chacun devrait être éduqué pour se sentir concerné pas les difficultés que rencontre le vivant sur la planète et ne devrait pas touver le sommeil tant que meurrent des enfants que l'argent placé sur son compte aurait pu sauver ! Le problème n'est pas les gens surpayés, c'est celui d'êtres instruits de l'existence, d'une peur qui paralyse la générosité et cultive l'égoïsme. Ainsi, la peur de manquer d'argent devient plus forte que le plaisir cardinal éprouvé quand, unis, nous poursuivons un grand idéal !
    "Nous ne pouvons obtenir les bienfaits de la vie qu'en aidant assez les autres a avoir ce qu'ils désirent."
    En cherchant à abuser de l'autre, à profiter de sa faiblesse au lieu de partager nos forces, nous régressons.
    La réussite n'est pas constituée de richesses matérielles, et ceux qui sont "blindés" le savent mieux que les autres.
    En fait, nous devrions tous avoir des comptes en banque à zéro (dès l'instant où nous choisissons d'avoir des banques, dont nous pouvons douter de l'utilité dans un monde où chacun aurait appris le respect du vivant au lieu de la défiance de l'autre) car nous serions à ce point soucieux d'harmoniser notre bien être avec l'ensemble de la société, que jamais nous n'aurions le réflexe de cacher nos profits, et nous serions en joie d'injecter dans l'effort communautaire les fruits de notre habileté que nous considèrerions comme un don fait par la Nature à tous, qu'il serait nuisible de garder par devers soi.
    Alors que nos philosophies et religions ont depuis des milliers d'années identifié les pensées et actes nobles qui grandissent ou diminuent notre stature personnelle, la peur de se déclarer notre compassion mutuelle n'est pas encore apprivoisée. Le prochain défi ! A...

  31. Simon dit :

    Vous évoquiez dans votre billet du 8 juillet la menace de passage en conseil de discipline des étudiants de l'ENS ULM qui ont soutenu le mouvement social des précaires de l'établissement. Il semble que ces étudiants aient été finalement sanctionnés par des blâmes et avertissements (d'après http://www.fabula.org/actualites/sanction-ens_45908.php)

    J'espère que vous n'oublierez pas de souligner l'attitude réactionnaire de la directrice de l'établissement dans vos prochains discours.

    Simon

  32. Lyendith dit :

    Payer le mérite c'est bien beau, mais il faut bien reconnaître qu'au bout d'un moment les revenus accumulés ne riment plus à rien. En quoi vit-on mieux avec 60 000€ par mois qu'avec 30 000 franchement ? Autant d'argent est inutile à un individu seul, alors autant qu'il serve à la communauté.

    La méritocratie absolue et le fait de compter sur la générosité des ultra-riches pour qu'ils fassent l'aumône aux pauvres, il y a un petit pays modeste qui applique ça : un pays appelé les États-Unis d'Amérique. On voit le résultat.

  33. Alain44 dit :

    Le drame Norvégien nous interpelle tous, c'est l'éducation parentale, la culture collective qui façonnent les esprits.
    Il serait nécessaire d'allonger les peuples européens sur le divan pour une psychanalyse collective, car des drames comme celui-ci n'arrivent pas tout seul. Le procès permettra certainement de dénouer les aspects de la personnalité du jeune homme qui ont pu le conduire à une pareille horreur et en quoi la société d'aujourd'hui ayant perdu sens ou repères solides se retrouve déboussolée- comme cela se répète quelque fois dans l'histoire- est en partie responsable de ce désastre. Notre sympathie va aux victimes et familles qui ont eu à vivre un pareil évènement tragique.

  34. Thaumasios dit :

    Une excellente réponse à ces bobos (au sens strict) des Inrocks !

  35. jennifer dit :

    Sur l'Europe. Voici un article qui explique comme Jean Luc que la question doit aussi se situer au niveau des institutions à savoir de la construction d'un Etat démocratique. C'est la contradiction centrale de l'Europe: unifiée autour de sa monnaie mais sans Etat central. Ainsi aucun Etat de l'Union ne peut se protéger en jouant sur les taux de change en cas de dette et s'écroule face à la concurrence économique. Alors que s'il y avait un Etat unifié avec un vrai budget, comme aux Etats Unis ou en Chine, il serait possible de faire des transferts de budgets des régions les plus riches vers les régions les plus pauvres. Une redistribution régionale en somme.

    http://ablog.typepad.com/key_trends_in_the_world_e/2011/07/international-economic-consequences-of-the-greek-debt-bailout.html

  36. jacques87 dit :

    @ Génialle, François, Max, et les autres.
    Nous utilisons le site initiatives citoyenne pour la transcription des discours, c'est vrai que c'est pas évident évident, pour le moment nous essayons en plus des transcriptions en cours, de mettre au point la méthode de travail et le mode d'emploi du site. Vous pouvez venir voir sur le réseau Discours importants, mais c'est vrai que c'est assez technique, et ça va finalement pas trop mal pour stocker des documents (les textes des discours, les fichiers de sous titre des vidéos, etc... Par contre nous utilisons en plus un forum (il a même un chat en temps réel, et on peut s'envoyer des messages par l'intermédiaire du serveur) pour nous coordonner et pour discuter de nos méthodes, parce que le site initiatives citoyennes n'est vraiment pas fait pour ça. Laissez nous encore un jour ou deux pour finir nos modes d'emplois (pour accueillir les nouveaux venus) et on va essayer de faire un réseau et d'y associer un forum. On vous fera signe bientôt.
    amitiés militantes.

  37. @130 luc
    "Jean-François Couvrat, journaliste au magazine de gauche Alternatives Economiques..."

    Comme vous y allez, pour les besoins de la cause ! Alternatives économiques est certes moins pire que biens des journaux soi disant économiques, mais de là à dire que c'est un "magazine de gauche" sous entendu, vous au Front de Gauche vous devez vous soumettre à ses avis, il y a un pas que je ne franchirai pas.
    Personnellement, je ne crois pas du tout à cette vision idyllique de bisounours et ai remarqué que bien des fois ce magazine faisait preuve d'une modération frisant la complaisance ou la naïveté. Parfois il est "de gauche" comme le PS, c'est à dire pas à gauche du tout ou d'une façon très molle.
    Sur le fond je ne crois pas à la valeur de ce bilan. Il passe sous silence l'immensité de la fraude fiscale, de l'évasion fiscale, de la fraude aux cotisations sociales, du trucage et présentation magouilleuse des comptes. Des conséquence de l'exigence pour les entreprises de faire des bénéfices toujours plus importants.
    Si on vous suivait, il n'y aurait pas de problème de partage des richesses. Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes du capitalisme sauvage. Qui peut croire ça ? La confiscation des richesses, perpétrée par l'oligarchie, crève les yeux. Quid des sommes astronomiques et qui dépassent l'entendement qui font des petits sur les marchés dérivés et de celles, colossales, qui s'entassent dans les paradis fiscaux ? Sont -elle tombées du ciel ? Alternatives économiques a encore bien des progrès à faire pour se dire "un magazine de gauche".
    Il est patent que le curseur s'est déplacé de façon très nette en faveur du capital et non du travail. Pendant les 30 glorieuses l'activité boursière rapportait assez peu, en tout cas beaucoup moins que maintenant. C'était logique car les actionnaires ne travaillent pas et sont des parasites. Plafonner les salaires et les revenus, donc répartir mieux les richesses est central dans le programme du Front de Gauche : c'est une question d'éthique, de justice sociale et la seule façon de relancer l'économie. Si nous renonçons à ça, nous n'avons plus qu'à voter pour l'UMP ou le PS.

  38. jennifer dit :

    Le plan pour la Grèce est une petite victoire de la lutte du peuple grec. Des taux d'intérêt à la baisse pour la dette. Seule la lutte paie, alors les capitalistes deviennent plus "civilisés" selon l'adage qu'un capitaliste civilisé est un capitaliste qui a peur.
    en anglais

  39. bern ike dit :

    D'accord avec Charpal sur le bilan : vous m'enlevez les mots du clavier.

    Merci à jacques87 de ressusciter H Laborit. Une chape de plomb s'est abattue sur sa pensée après sa mort en France.
    Question 3 du Sarkophage à JL Mélenchon: "le capitalisme c'est enfin une réponse à nos angoisses existentielles, refus de mourir, etc (par l'accumulation le toujours plus)! la gauche semble incapable de s'y opposer faute d'avoir ses propres dissolvants d'angoisse existentielle."
    Réponse de JL : "je ne pense pas qu'il y ait une fatalité à ce que l'angoisse de la mort provoque un désir d'accumulation." etc.
    Là on est en plein dedans. Laborit répond : "tant que l'homme n'aura pas compris comment fonctionne son cerveau, rien ne pourra changer."
    Qu'est ce à dire ? Résumé très grossier des théories de H L : l'essence de l'homme c'est pas le travail mais sa survie. De l'amibe à Homo sapiens ça a été sa seule motivation. Comment ? Par la recherche du bien-être, de la situation la plus favorable pour lui et ses gènes. La récompense et la punition ont été les moteurs de ses actions. Au fil du temps les cerveaux se sont superposés, traces grises des poissons cerveau reptilien puis cortex. Et là, paf, la tuile avec le cortex, la conscience de sa propre mort. D'ou l'angoisse permanente. En plus avec le progrès la survie devient plus facile et le cortex nous fait croire que nous dirigeons tout sciemment. Catastrophe car c'est notre cerveau reptilien qui contrôle tout en réalité. Alors 3 méthodes pour oublier l’inéluctable fin : la gloire, la notoriété, la reconnaissance, l'accumulation de richesses (ça c'est pour quelques uns) ou la recherche du bien-être.
    C'est ce dernier point que les capitalistes qui eux ont lu Laborit, on sut exacerber en créant la société de consommation. Le message de ce merveilleux penseur c'est de dire aux hommes qu'ils doivent prendre conscience que leur cortex ne contrôle rien de leurs actes et que s'ils acceptent ce fait, alors ils pourront évoluer vers le vers le meilleur. C'est en cela qu'il n'y a pas de fatalité comme dit Jean-Luc Mélenchon. Voilà c est tres rapidement résumé et sa pensée est bien plus complète, mais à mon sens l'essentiel est là. Je relis en ce moment "la nouvelle grille" et les solutions qu'il préconnisait en 75 sont plus que jamais d'actualité. S'attaquer aux hierachies (qu'ils s'en aillent tous) et surtout le plus important que chaque être humain accepte de fonctionner comme une cellule faisant partie d'un tout, un corps planétaire où chaque cellule ne reçoit que ce dont elle a besoin pour fonctionner et assurer la survie de ce corps, comme n'importe quelle cellule dans n'importe quel organisme vivant.
    Je conseille de commencer par "l'éloge de la fuite", petit livre qui résume ses travaux et la pensée philosophique qui en découle. Un peu ardue au départ, car il faut s'habituer à son langage parfois scientifique et au cheminement particulier de sa pensée, mais après c'est que du bonheur. La fuite dans l'imaginaire, la création, c'est la 4ème maniere (la plus noble) de conjurer l'angoisse de la mort dont nous sommes les seuls animaux à être conscients.

  40. Genialle dit :

    Merci Jacques pour ces informations. Nous allons attendre patiemment, car en attendant la France se remplit de rouge (c'est en bas); J'ai même l'impression de voir des taureaux prêts à entrer dans l'arène, sauf en Bretagne :-)))
    No passaran sous les fourches caudines

  41. Hold-up dit :

    136 - Alain44

    Faire de Anders Behring Breivik un simple désaxé alors qu'il a pondu un mémorandum politique de 1500 pages ne va pas suffire il me semble. Il faudra une analyse politique de l'assassinat de 94 jeunes militants de Gauche, futurs cadres de leur parti socialiste norvégien et abandonnés par leur propre gouvernement et police. Anders Behring Breivik n'est rien d'autre que le bras armé des discours médiatiques et politiques issues de trois décennies de régression humaine, le fruit meurtrier issu d'un vomissement de haine véhiculée 24 h sur 24 sur les ondes, partout en Europe. Nous aurions tort de ne pas rapprocher l'évènement qui a vu Eva Joly se faire insulter ici et traitée " d'Anti-France " pendant que là-bas, en Norvège un néo-nazi exterminait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des personnes vivantes et se pensant "de Gauche". La critique de l'idéologie de "La Guerre contre la Terreur" doit aussi être menée à bien en prenant en compte cet évènement. Cette idéologie militariste a vu un effroyable accomplissement Européen sous les traits d'épouvante du tueur froid et méthodique d'Anders Behring Breivik. Il n'a fait qu'appliquer au fond le Bushisme international pratiqué sous d'autres latitudes.

  42. Yan dit :

    On peut sortir de ce cercle vicieux, mais dans ce cas il faut changer tout le système... et ça c'est une autre histoire que de s'assoir tous ensembles autour d'une table et de se mettre d'accord sur un système égalitaire.
    Si c'est pour faire du rabibochage, l'UMP et le PS le font très bien.

    Il faut changer ce système du tout au tout :-/

  43. jacques87 dit :

    @ Génialle, François, Max, et les autres.
    Bonjour à toutes et à tous, ça me préoccupait de vous savoir mijoter dans votre envie de discuter, ça m'a réveillé un peu tôt ce matin, alors c'est fait : je vous ai créé un forum, avec un chat : http://escouadedunetdejlm.clicforum.fr
    Je vous donne quelques détals dans la rubrique "agissons"
    à bientôt
    amitiés militantes

  44. mano dit :

    @ Luc et Jean-Louis Charpal
    Jean François Couvrat n'est pas journaliste à Alternatives Economiques.

  45. bern ike dit :

    D'accord avec vous Hold-up.
    Ce type est bien le résultat de 30 ans et plus d'avilissement généralisé des masses! Mais à mon sens la motivation politique n'est que la partie émergée (celle du cortex). La véritable motivation c'est surement un besoin de reconnaissance irrépressible. Son père a rompu avec lui depuis des décennies, déjà. Comme tous ces tueurs de masse, il obtient une notoriété planétaire, et une reconnaissance parmi son groupuscule extrémiste. Le drame c'est la surenchère qui en découle : celui qui a tué 5personnes aux US en même temps n'a droit qu'a des brèves et est déjà oublié. Donc record à battre 100 morts pour le prochain. Regardez son sourire sur les photos son air satisfait, il a bien atteint son but : laisser une trace pour la postérité. Pour moi il faut faire comme les égyptiens avec leurs roi hérétiques :effacer les noms de tous ces criminels, tyrans, despotes, assassins, escrocs, etc. de toutes les tablettes de l'histoire, les condamner à l'oubli total et les vocations se tartiront peu à peu. Pas de photos pas de noms, procès à huis clos et isolation à perpétuité. Bien sur le système fait le contraire. Le choc induit et l'angoisse qui en découle contribuent à maintenir les peuples dans la dépendance et le consumérisme.
    Nb:on apprendra peut être que ce Norvégien X était surement fan de jeux vidéos de guerre !

  46. Jean Jolly dit :

    @ bern ike.
    Nb:on apprendra peut être que ce Norvegien X était surement fan de jeux vidéos de guerre !

    Bien sûr, cet individu jouait à des jeux débiles et s'en servait comme alibi pour détourner l'attention sur ses projets (lu sur le site du figaro). Voici où nous en sommes arrivés grâce à l'oligarchie, stimuler la jeunesse à la violence, à l'égoïsme, à la supériorité sur les autres par tous les moyens et de ce fait approuver les guerres incessantes du capitalisme accapareur de richesses, ainsi que l'escalade de la vente d'armes de plus en plus sophistiquées dans l'horreur. Et pour couronner le tout, sous fond de guerres de religions.
    C'est de plus en plus compliqué que de protéger les enfants de ce paradigme vicieux.

  47. CEVENNES 30 dit :

    Bonjour,

    Juste un petit mot pour féliciter Mr Pierre Sélim Lebrun pour la beauté de ses photos, vraiment du bel ouvrage ces murs de pierres sèches cela demande patience et dextérité. Bravo.

    Cordialement

  48. @149 mano
    " Luc et Jean-Louis Charpal. Jean François Couvrat n'est pas journaliste à Alternatives Economiques."

    Merci si vous pouviez apporter quelques précisions : savez vous qui est JF Couvrat et si les propos rapportés par @Luc ont bien été relayés par Alternatives économiques ?
    Quoiqu'il en soit, sur le fond, je maintiens que ce journal, qui peut être intéressant, est parfois trop modéré, pour ne pas dire trop mou, face a certaines dérives inadmissibles du capitalisme sauvage et de casino. Et que le partage des richesses, dans tous les pays, est un impératif incontournable, aussi bien d'un point de vue moral qu'au plan de l'efficacité économique et que c'est la raison d'être, sans doute principale, du Front de Gauche.

  49. clarazed dit :

    A propos de casino (Jean-Louis CHARPAL post 153), c'est court, amusant (si l'on veut) et très pédagogique.

  50. @154clarazed

    Géniale, cette video ! Merci beaucoup. Je conseille à tout le monde d'en prendre connaissance et de la faire circuler. Elle illustre de plus à quel point Jean-luc et le Front de Gauche voient juste en matière financière.


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