06août 11
8 Août 2011 : Communiqué
Il est temps de résister à la finance !
C’est comme un vertige que ces informations sur la nouvelle bouffée de délire morbide de la sphère financière. En abaissant la note des Etats-Unis d’Amérique une agence de notation a franchi une limite au delà de laquelle il n’y a guère de retour en arrière possible. Avant la reprise, en pleine pause, j’ai donc pensé utile de marquer le moment par ces quelques lignes. J’ai cru les devoir aux cinq mille personnes qui viennent quotidiennement, en plein été, circuler dans les pages de ce blog comme sur une de ces agoras de notre temps dorénavant familières.
Qu’une seule fois il ait été dit, par une autorité du système lui-même, que les Etats-Unis ne sont plus un placement sécurisé et c’est tout un univers qui prend fin. Si le roi est nu aux yeux de tous, ne fût-ce qu’un instant, il devient impossible d’ignorer ensuite, quoi qu’il fasse, qu’il n’est qu’un homme comme les autres. Car tout l’édifice financier mondial repose en dernière instance sur un pur article de foi à propos de la valeur refuge d’une monnaie, le dollar, dont tout le monde sait pourtant qu’elle ne vaut peut-être pas le prix de l’encre et du papier avec lesquels elle est fabriquée. Au même moment, et ce n’est pas un hasard, l’Euro trébuche une fois de plus, montrant qui avait raison entre ceux qui criaient à la guérison du fait de leur remède de cheval et ceux qui soulignait l’impasse aggravée. Ainsi, en plein mois d’août, aux Etats-Unis et en Europe, c'est-à-dire au cœur du cœur du système capitaliste mondialisé, un monde s’étouffe tout seul sous l’effet de ses propres normes, mensonges et règles absurdes. Ah oui ! Comme nous avons en vain décrit, analysé, décortiqué et prédit, des années durant, les effets à venir de la ronde aveuglée des capitaux fictifs et des capitaux flottants ! Comme nous avons alerté, tant de fois, contre la cancérisation générale de l’économie par cet épisode de financiarisation si spécial de l’histoire du capitalisme ! Ce travail de l’altermondialisme n’enlève rien à l’effet de stupeur que provoque la confirmation de nos thèses par les évènements de ces derniers jours. Ce qui est en jeu ce n’est pas seulement une crise au sens que l’on donne à ce mot pour désigner un dysfonctionnement majeur avant un retour à l’état antérieur. Bien sur un énorme bug est en cours. Il touchera la planète entière du fait de l’imbrication des systèmes locaux dans le réseau monde. Mais la suite ne pourra ressembler à ce que nous avons connu. Par exemple, la hiérarchie de l’économie mondiale va être bouleversée. J’ai publié ici même, il y a deux ans, une note à ce sujet pour présenter la thèse d’une « bifurcation » de l’économie monde et donc du centre de la civilisation humaine. Naturellement tout ceci ne veut pas dire que le système capitaliste soit éternel et que seuls son organisation et sa hiérarchie pourraient être modifié. On peut imaginer qu’à la faveur des désordres et des dislocations qu’une crise majeure provoquerait, les sociétés elles mêmes bifurquent et s’orientent sur d’autres valeurs et modes sociaux que ceux dans lesquels nous avons vécu jusque là. En effet pour l’instant nous ne considérons que l’aspect financier de la dislocation du système. Mais la dimension autrement plus violente et décisive qu’est la crise écologique continue son œuvre. Et les mêmes dirigeants incapables qui se montrent impuissants à maitriser des choses aussi banales que des dettes souveraines le sont bien davantage pour prendre les décisions de long terme que la crise écologique exige.
Naturellement la plupart des gens ne comprennent rien à ce qui se passe et ils n’auront guère moyen de le faire compte tenu des refrains déjà mis en circulation. La propagande dominante s’arcboute sur les thèses qui ont conduit à la catastrophe : « il faut faire des sacrifices, il faut rembourser la dette » bla bla. Bien sûr, la Grèce ne remboursera jamais, bien sûr, les Etats-Unis non plus. Bien sûr que la suite va mal tourner et toutes les tensions s’aggraver dans les nations et entre elles. Sauf si ! Sauf si tout pouvait continuer comme avant. Si l’illusion pouvait durer. Si chacun voulait bien « faire semblant », comme avant. C’est à quoi ils travaillent. C’est ce qu’ils appellent « regagner la confiance des marchés ». Encore une minute monsieur le bourreau ! Mais nous, nous savons.
Ces jours-ci le monde franchit un seuil. Une nouvelle saison de l’histoire est vraiment engagée. Nous n’en serons pas spectateurs mais acteurs. Une dure séquence est à venir. Je ne l’aime pas, mais je n’en ai pas peur. L’expérience accumulée par l’examen de tant de situations dans le monde, le refus du confort de courir avec la meute des importants nous ont bien préparés. Ils me font voir ce qui vient sans surprise et bien équipé de solutions. Cependant, comme il est étrange de lire, parfois sous la plume de nos pires détracteurs, des phrases et des idées qui hier encore nous étaient reprochées comme la preuve de notre « archaïsme ». Je pense par exemple au journal « Le Monde ». Il prête à l’économiste Daniel Cohen, dont il est précisé qu’il est membre du conseil de surveillance de ce quotidien, une analyse où la BCE devrait fonctionner comme une « bombe nucléaire » pour faire « capituler les marchés ». Comment ? En achetant massivement les titres de dettes souveraines chaque fois qu’une tension anormale apparaitrait en sorte que les « marchés » sachent que la banque centrale « aura toujours le dernier mot ». C’est exactement ce que nous disons sur tous les tons, depuis le début de la crise grecque. Et qui nous vaut d’être classé à « l’extrême gauche » par ce journal. Et comme il est frappant de lire, dans la même page, une démonstration chiffrée du fait que jamais la dette grecque ne pourra être payée, même en une génération ! Avons-nous jamais expliqué autre chose ?
Pourtant, avoir eu raison ne nous vaudra aucun avantage particulier. L’histoire n’est pas un colloque savant. La lutte va s’aiguiser, les rapports de force se tendre ! Dans l’immédiat voici les deux camps possibles: capituler ou résister.
L’occasion est belle, puisque me voici parmi vous mes chers lecteurs, de recommander aussi quelques vidéos que j’ai eu, enfin, le temps de regarder et qui m’ont plu ou fait sourire. Ce sont des vidéos dont je suis le protagoniste. Nul narcissisme dans ces recommandations. Juste une marque de gratitude pour ceux qui se donnent la peine de les réaliser, sans qu’on leur demande rien souvent, et qui ne demandent d’ailleurs rien en retour. On ne me croira peut-être pas mais je ne connais pas toujours les auteurs et parfois ceux-ci n'ont jamais pris contact directement avec moi. Sans consignes ni directives, avec intelligence et humour, elles déploient une véritable ligne de front pour informer, convaincre, ou contre attaquer, selon l'humeur de ses concepteurs. Ainsi quand quelqu'un que je ne connais pas, et qui n'est peut-être pas de mon bord, réplique à cet article plein de sous entendus venimeux au sujet de ma visite au quartier de la Paillade. Parfois c'est tout un travail structuré et inscrit dans la continuité qui se réalise. Ainsi cet observatoire de la propagande et des inepties anti melenchon (OPIAM) que je ne découvre que cet été. Ou cette série de zapping sur les marqueurs de notre programme. Loin d'être accessoires, ces initiatives ont leur propre espace et leur impact n'est pas négligeable. Ainsi de cette interview du "professeur Mhelan Chang", hilarante mais sérieuse, qui a reçu trois cent mille visiteurs.
Bien sur, l’équipe de campagne qui se constitue petit à petit tâche de coordonner tout ce qui se réalise et dont elle est informée. Mais je suis très attaché à la spontanéité et à la liberté de ces sortes d’initiatives. Elles offrent parfois des plaidoyers inattendus. Par exemple celui que reprend sur son blog mon ami Alexis Corbière à propos de mon supposé machisme ! Je découvre à la fois que la critique existait et quelle réplique il peut y être fait. Ou bien à propos de ma rencontre avec Eva Joly à Avignon. J’ignorais qu’il y eût des images. J’ai aussi été assez impressionné par cette vidéo que je n’avais pas regardée, sur ma position à propos du salaire maximum. Et, parce qu’il m’a fait du bien, je vous propose ce lien vers un reportage sur notre meeting du 29 juin place Stalingrad. Juste un beau moment !
Je viens de regarder cette petite vidéo sur l'argent dette. (elle a fait un tabac aux EU)
Super intéressant et instructif pour ceux qui, comme moi, s'intéressent mais ne comprennent pas grand chose; (et même si la fin me laisse un peu perplexe.) Il vous faut compter une petite heure pour la regarder.
La fréquentation assidue du blog de Jorion est des plus précieuses en ces temps troublés. Ce que j'en comprends et retiens (et qui rejoins en maints points les positions de Jean-Luc Mélenchon):
-la mise en oeuvre du "bancor", cette "monnaie" commune mondiale théorisée par Keynès à la sortie de la guerre, mais que la puissance montante de l'époque, les USA, n'a pas voulu mettre en oeuvre tellement ce système allait à l'encontre de son hégémonisme naissant...
-l'interdiction de la spéculation (cette interdiction existait jusqu'à la fin du XIXe siècle);
-un meilleur partage des richesses...
Par ailleurs, où pourrait-on trouver des interventions de J. Généreux sur la situation actuelle? Si quelqu'un a des références...
Les solutions du front de Gauche face la crise sont justes mais insuffisantes. Nous nous en sommes encore à une approche économiste alors que le problème est politique et appelle des réponses politiques. (Bernard Cassen l'a dit fort justement à Nîmes)
Il ne suffit plus de contrôler les marchés, de réguler ici ou là, de taxer les transactions financières. De la même façon qu'il était vain en 1789 de vouloir contrôler le roi, réguler son pouvoir ou taxer les aristocrates.
La solution est politique : retirer aux banques le pouvoir de création monétaire en instaurant la souveraineté populaire sur la monnaie. Comme en 1792 où le peuple a retiré le pouvoir politique aux nobles. Le chemin pour parvenir à la souveraineté monétaire en Europe, passe par la souveraineté populaire sur la création monétaire en France. Nous devons violer le traité de Lisbonne et redonner à la banque de France le pouvoir exclusif d'émission monétaire en France. La contagion démocratique suivra.
Proposition : Comme la crise actuelle confirme largement notre argumentation pour le NON au TCE, ne serait-il pas opportun de prendre, aujourd'hui, langue avec toutes les forces qui ont lutté pour la victoire du NON en 2005 ?
Pourquoi le FdG avec ses 6 composantes ne prendrait-il pas des initiatives dans chaque région ou département ?
Le front de Gauche doit s'affirmer comme le prolongement du NON de 2005.
@Marc 161
Je partage en grande partie ce point de vue mais toutes les forces, ce serait FN compris.
Sinon pour ceux qui aiment Jorion, ils peuvent aussi essayer un peu plus loin
@ marc 161
D'accord avec toi sur l'aspect politique à ne pas négliger mais c'est un des aspects justement du programme partagé avec la conquête du pouvoir politique et de droits démocratiques pour les salariés sur les choix d'entreprise.
Oui, le roi est nu, leur Europe est nue !
Mais pendant qu'ici nous devisons, dans le reste de l'espace médiatique ils (y compris les lecteurs commentateurs) continuent de parler de leurs solutions (ne plus "vivre au dessus de nos moyens", pas besoin de traduction), sans trop parler des causes et jamais de la cause principale, la privatisation de la création monétaire. Il nous reste du travail d'explication autour de nous.
Une devinette. De quelle loi est extraite la citation suivante ci-dessous ?
« Les États ne peuvent plus créer la monnaie. Maintenant ils doivent l'emprunter auprès des acteurs privés, en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix et qui fait aussi le grand bonheur des banques privées et des rentiers. »
Ne cherchez pas. Ni la loi de 1973, ni le TCE, ni le Traité de Lisbonne ne le formulent ainsi. Il s'agit d'une traduction en langage clair des paragraphes qui nous ont privé de la souveraineté monétaire. Elle est formulée par A.J. Holbecq dans son intervention au colloque "Comment sortir de la crise de l’Union européenne", organisé par le M’PEP le 26 juin 2010.
Pendant ce temps, la BCE ordonne : «Pressurez les peuples ! Détruisez les droits sociaux ! Dépouillez-les de tout bien commun, de toute propriété collective pour.rassurer les marchés!» [= payer la mafia financière]
Toutes les belles personnes s'y plient, comme Hollande avec sa...
Est-il besoin de faire boire le calice juqu'à la lie pour faire comprendre à nos concitoyens que nous arrivons à la fin d'un systéme qui n'engendre qu'une dégradation de notre mode de vie. Il ne servira à rien de créer des besoins et des nécessités puisqu'ils ne seront réserver qu'à une minorité. La majorité, par manque de moyens, vivotera tant bien que mal. Le temps de la reconstruction est arrivé. Le temps de la révolution citoyenne est en marche, Jean-Luc. Sinon gare à la colère des peuples.
S'il n'y a pas de krach boursier, les cracs des think tanks, des agences de notation, des gouvernements, eux font comme si, et nous trouvent une solution en trois points à un krach qui n'existe peut-être pas :
-Sauver les marchés en prenant à ceux qui produisent la richesse mais n'en possèdent pas les fruits pour combler les "pertes" (très relatives) des spéculateurs.
- Intégrer les décisions à une échelle (l'Europe) telle que les citoyens n'aient plus aucune prise sur la Volonté Générale.
- Empêcher toute possibilité de propriété collective, de toute création de monnaie, de contrôle des échanges, de politique sociale d'Etats qui seraient souverains.
Leurs solutions intègrent une Europe prétendument fédérale, une gouvernance (mot à la mode) indépendante (comme si faire ce pouvait), il n'y a plus qu'à vendre la Vénus de Milo et Matignon par appartements en attendant que la Fed rachète les bonds du trésor américains.
@Enjoiras
Non ce n'est pas un Krach boursier ! Les spéculateurs s'en sont donnés à coeur joie et aujourd'hui les places boursières remontent, et ceux qui ont "joliment" spéculé vos faire des bénéfices, des plus values !
La croissance mondiale est positive du fait des grandes puissances (USA, Chine, Allemagne, Brésil, puissances pétrolières du Golfe, Corée du Sud, etc...) et la recession mondiale n'est pas sure. Des pays comme la Chine, l'Inde, le Brésil, tirent la croissance vers le haut. L'Europe est à la traine parce qu'il n'ont plus aucune (à part l'Allemagne) politique économique industrielle. L'économie de service ne fera jamais 5 % de croissance à elle toute seule. Et puis l'UE, l'euro sont des barrières à la croissance, au volontarisme économique national. Si l'Allemagne s'en sort mieux que nous et que les autres c'est parce qu'elle a conservé une économie industrielle lourde productive à l'inverse du Royaume Uni, de l'Italie, de l'Espagne, de la France qui sacrifient leurs écononmie industrielle (voire pour la France aussi son économie agricole) pour la production de services ! Les pays qui n'ont pas sacrifié l'industrie lourde s'en sortent mieux que les autres.
Quand il y a crise ou alors dérives ou encore dysfonctionnement, il y a toujours eu des politiques de rigueur voire d'austérité. Rappelez vous 1983 et la gauche au pouvoir (Emprunt prelevé sur les ménages 10 %, contributions sociales, blocage et baisse des salaires, blocage des dépenses à l'étranger, abandon d'une politique économique volontariste, abandon de l'industrie lourde). Il y avait la crise, la dette et aussi le choix de l'Europe.
Les émeutes en Grande Bretagne, n'ont rien à voir avec la crise de la dette, de la crise financière ou du capitalisme. C'est des émeutes crapuleuses, avec pillage, vols, rackets, violence, lois des gangs, armes utilisés contre les citoyens et les forces de police !
@enjolras 156
Bien évidemment je parle du NON de gauche.
J'attire votre attention sur le fait que je parle de souveraineté populaire sur l'émission monétaire et pas de souveraineté nationale.
Même si, pour y parvenir, le gouvernement du Front de Gauche devra désobéir à l'Union européenne, violer le traité de Lisbonne (notamment l'article 132) et prendre, en France, des décisions unilatérales.
Comme en 1793 où nous avions toute l'Europe contre nous et pourtant c'est nous qui avions raison.
Tout à fait d'accord avec votre billet et avec le communiqué "Il est temps de résister à la finance !".
J'ai l'impression qu'orange et rouge pourraient aller ensemble, et cela me fait grand plaisir (cela me ferait tout aussi plaisir avec le vert ou le bleu, notez bien).
Toutefois, le principe de réalité ajoute que :
* contrairement à l'avis du professeur Mehlang Chang, la dette française ne vient pas du "renoncement de l'Etat au privilège de créer de la monnaie" (regrettable fable répandue sur le net, sorte de déni des faits que sont les recettes et dépenses du budget, et la triste constance, en France, du déficit primaire - avant les charges de la dette ;
* "annuler partiellement ou intégralement la dette", comme le propose votre communiqué, signifie contraindre les comptes publics à l'équilibre (puisque personne ne nous prêtera dans ces conditions). C'est un plan de rigueur à au moins 100 milliards d'euros.
Si nous souhaitons (comme vous) la majorité de ces 100 milliards en rendant l'impôts plus efficaces ("lutter sérieusement contre la fraude fiscale (entre 40 et 50 milliards d'euros dans notre pays !) ; taxer les transactions financières ; interdire les flux financiers avec les paradis fiscaux, bloquer les flux spéculatifs."), aucune de ces décisions ne peut être efficace dans un cadre français. L'Europe fiscale est indispensable, le souverainisme (que certains de vos commentateurs préconisent) serait voué à la faillite.
@ - 161 - Sonia Bastille
"Les émeutes en Grande Bretagne, n'ont rien à voir avec la crise de la dette, de la crise financière ou du capitalisme. C'est des émeutes crapuleuses"
Même genre de raisonnement que "la crise n'a rien à voir avec le capitalisme, elle est seulement due aux spéculateurs"...
Le chômage, l'absence de services publics, d'écoles dignes de ce nom, les gens qu'on laisse sur le carreau, etc. ne forment-ils pas le terreau favorable où poussent ensuite les gangs et où naissent les "émeutes crapuleuses" ?
Et d'où viennent tous ces maux si ce n'est de ce système économique vicié, et notamment de sa "dette" et de ses inégalités ?
@Marc
Nous sommes donc exactement sur la même longueur d'onde.
@Sonia Bastille
Je rejoins votre point de vue en partie seulement. Ce qui se passe en ce moment c'est la nécessité de nettoyer le système de milliers de milliard d'actifs pourris. Ce n'est pas parceque les médias, propriétés des marchants de canons et ais des banquiers, disent qu'il n'y a pas krach que le krach n'est pas là: simple question de définition. Pour la GB, vous êtes je crois un peu angéliste : c'est aussi ce qui arrivera chez nous si une vraie réponse politique n'est pas apportée.
@ - 163 - FredericLn
"annuler partiellement ou intégralement la dette", comme le propose votre communiqué, signifie contraindre les comptes publics à l'équilibre (puisque personne ne nous prêtera dans ces conditions).
D'un autre côté ça tombe bien, justement on ne veut plus leur emprunter (aux banques privées). On préfère emprunter directement à la Banque de France à taux 0%.
P.S.
En dehors de ça, Jean-Luc Mélenchon avait expliqué comment on pouvait aussi obliger les banques à souscrire à des bons d'Etat.
Voir épisodes précédents.
@ Prolo du Biolo (PG 69)
La crise à bon dos. La dette à bon dos. Ces pillages, ces destructions, ces incendies, vrd violences gratuites, ces crimes sont organisés par certains caïds de ghettos, de communautés qui tirent les ficelles et font dans le recel. Bref, la crise n'a rien à voir car en Chine, au Brésil, pays en forte croissance, au Vénézuela également (forte croissance), l'utilisation de la violence est encore plus quotidienne et systématique. En GB, le gouvernement a raison d'être ferme face à ces casseurs, pilleurs, voleurs, incendiaires quii tirent aussi. En aucun cas, un politique doit exonérer, accepter, tolérer de tels agissements criminels !
@ Enjoiras
Angélique, moi ? Si vous saviez...
@sonia bastille
Mon pseudo c'est enjoLras pas enjoiras : je suis l'ami de l'ABC...(cf les misérables)
Vous avez bien raison: y'a qu'à les mater ces délinquants... À coup de canon si il faut comme haussman à Paris...
@ le Prolo du bio PG69 (juste un mot puisque ce blog n'est pas un forum)
" On préfère emprunter directement à la Banque de France à taux 0%. (...), Jean-Luc Mélenchon avait expliqué comment on pouvait aussi obliger les banques à souscrire à des bons d'Etat."
Lui emprunter quel argent à la Banque de France ? Encore faudrait-il qu'elle en ait. Si elle l'invente (planche à billets, comme le fait la FED) cela signifie baisser la valeur de la monnaie déjà en circulation, l'inflation, la chute du pouvoir d'achat. L'équivalent d'un impôt sur tous les détenteurs de Francs (ou d'euros), qui serait proportionnel et non progressif : de quoi faire hurler la gauche, en principe !
Quant à l'emprunt forcé (déjà pratiqué aux débuts du premier septennat Mitterrand), c'est une autre forme de solution-catastrophe, à n'utiliser que pour éviter le chaos complet : car il fait augmenter l'endettement tout autant qu'un emprunt non forcé... donc le crédit de l'Etat baisse tout autant.
Comprenons-nous bien (j'espère) : je suis conscient qu'il va y avoir besoin de solutions d'exception, après ces 30 ans de j'menfoutisme des gouvernements successifs… pas seulement français (mais pas dans le monde entier, très loin de là ; et nous détenons sûrement le record du monde pour la durée du jmenfoutisme ininterrompu). Et je suis d'accord avec le FG, je pense, sur le fait que les gens au pouvoir depuis 30 ans ne méritent qu'un ¡Que se vayan todos!
Mais ça ne dispensera en rien le gouvernement suivant, qu'il soit révolutionnaire, réactionnaire ou démocrate, d'équilibrer son budget.
Les poudres de perlimpinpin pour dépenser ce qu'on n'a pas gagné, n'existent pas.
@fred LN
Ha? "sur le net"= fables... Comme à la télé ou dans les médias en somme. Pas de problèmes avec les déficits publics si l'état crée la monnaie dans des limites raisonnables et non éléctoralistes (d'où l'intérêt du tirage au sort?). Il y a des choses à faire, de la main d'oeuvre pour... Pourquoi ne pas créer la monnaie nécessaire (déficit ou pas). Où est le problème ?
Je ne saisi pas la logique de qui dit non pas de création de monnaie par l'état parceque ça ne change rien au déficit.
Vous ne croyez pas que ce serait mieux si déjà on avait pas le service de la dette ? Expliquez moi !
@FredericLN 171
«Les particuliers - même paraît-il certains banquiers - ont du mal à comprendre que les banques aient le pouvoir de créer de la monnaie ! Pour eux, une banque est un endroit où ils déposent de l'argent en compte et c'est ce dépôt qui permettrait à la banque de consentir un crédit à un autre client. Les dépôts permettraient les crédits. Or, cette vue n'est pas conforme à la réalité, car ce sont les crédits qui font les dépôts»
Extrait d'un fascicule édité par la Banque de France en 1971
Répétons que les banques ne prêtent pas "l'argent qu'elles ont". Elles le créent, par un jeu d'écriture, à l'occasion du prêt. La "planche à billets" existe toujours. On ne stigmatise son usage que s'il est public (les libéraux se mettent à pousser des cris).
Le libéralisme a simplement interdit la création monétaire à l'Etat. Pour le plus grand bénéfice des banques privées et des rentiers.
Des sites existent, qui permettent de se renseigner :
http://www.fauxmonnayeurs.org
http://1libertaire.free.fr/LaMonnaie03.html
ainsi que des livres :
Marie-Louise Duboin, Mais où va l'argent. 2007. Editions du Sextant
André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, La dette publique, une affaire rentable. A qui profite le système? 2008. Éditions Yves Michel
Bonsoir, avez vous suivi l’émission de ce soir sur France 5 « C dans l’air :krach ou pas krach » ?:
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-fr.php?page=resume&id_rubrique=1778
j’y suis tombé par hasard ce soir, puisqu’il y à un bon moment que je n’écoute plus cette émission. C’est une impression ou les intervenants sont entrain d’attraper la sangle de leur fusil, avant de le changer d’épaule ? J’ai retenu surtout les interventions de Bernard Maris que j’ai trouvé peut-être à mon gout, mais avec quant même un peu de scepticisme compte tenu de la méfiance que je garde, vis à vis du concept de cette émission et par rapport à la réaction des autres intervenants de cette émission. Je regretterai toujours le manque de présence à ce genre de débats, de personnes pouvant apporter d’autres éclairages(J. Généreux,F. Lordon, J. Sapir, entre autres par exemple).C’est la crise du privé, du capital et des banques. Taxe Tobin, Il faut un petit peu d’inflation, ça ne ferait pas de mal. Il faut des banques de dépôts et des banques d’affaire, avec une taxe sur les transactions financières. Voilà quelques réactions que j’ai entendu. Même le présentateur avait l’air surpris. Mais peut-être que je suis trop « naïf » ou pas assez informé, mais sachant quant même que les propositions du Front de Gauche sont plus ambitieuses que cela. Il serai intéressant pour moi d’avoir un autre point de vue afin de savoir si mes doutes sont confirmés. Quant à l’abonné de service Yves Thréard, désolé de lui confirmer que c’est bien Jean-Luc Mélenchon avec le Front de Gauche qui est dans le vrai.RDV pour la Fête de l’Humanité 2011. Et la présentation du Programme Populaire et Partagé.
@ cathar 154 : http://jacquesgenereux.fr/
@Marc qui écrit "J'attire votre attention sur le fait que je parle de souveraineté populaire sur l'émission monétaire et pas de souveraineté nationale"
Souverainté nationale.. cette expression vous dérange tant que celà ? Vous savez en 2012 Mélanchon se présentera comme.. Président de le république française. Mais vous pouvez rêver de changer le monde....
Excellent article sur Jean-Luc Mélenchon publié sur France télévision "présidentielle", à déguster sans modération : http://www.francetv.fr/2012/crise-de-la-dette-les-solutions-de-melenchon-1943
Miracle Miracle... j'ai du me pincer deux fois pour être sûr que je ne rêvais pas. Enfin un article élogieux sur Mélenchon, qui rappelle la clairvoyance de sa vision économique, sa constance et sa rigueur dans le discours, et qui en plus évite les clichés que nous connaissons bien populiste blablabla.
http://www.francetv.fr/2012/crise-de-la-dette-les-solutions-de-melenchon-1943
Je ne résiste pas à en citer un passage.
Avec le retour en force de la crise de la dette, le candidat du Front de gauche à la présidentielle pourrait tirer profit de la constance de son discours et de son intransigeance face aux accords européens.
Sur son blog, sur les matinales des radios nationales, sur les plateaux de télé et sur le web, Jean-Luc Mélenchon s’était fait remarquer l’année dernière, lors de la première crise grecque, par sa différence de ton. Fustigeant le plan d’austérité "imposé" à la Grèce, le tribun du Parti de gauche parlait dette souveraine, agences de notation ou risque systémique avec une aisance singulière.
Bonjour à toutes et à tous,
Je crois que la proposition d'annulation de la (des) dettes (s) mériterait un développement et un argumentaire de campagne étayé en profondeur qui caractériserait d'avantage à mon sens la singularité de la proposition du Front de Gauche.
Nous sommes là, sur une position "à coeur", fondamentale, dont le but est d'exonérer le futur de notre jeunesse d'être hypothéqué dans son avenir par la seule considération économique car qui pourrait supporter, dès sa naissance, d'être affecté au remboursement d'une dette, sa vie durant ?
Des exemples d'annulation ont existé à l'égard de certains pays (Afrique,...) raison de plus au niveau mondial !
Et je rajoute "Jean-Luc Mélenchon aura en tous cas besoin de toute sa volubilité pour convaincre de sa crédibilité sur le sujet. Selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche publié le 7 août, près de la moitié des Français doute de la capacité de Nicolas Sarkozy, Martine Aubry et François Hollande à régler le problème de la dette."
Excellent pour remonter le moral des troupes !
@ - 153 paloma
Un peu plus "sérieux" que la vidéo de Grignon, les 3 petites vidéo de 15': Fausse monnaie ? Vraies dettes !
Première partie : l'explication de la création monétaire.
Deuxième partie : l'explication de la financiarisation de l'économie.
Troisième partie: l'endettement généralisé
@ Jean-François 171 : "ce sont les crédits qui font les dépôts".
Cet extrait de fascicule de 1971 est malheureusement erroné (heureusement, vous trouverez beaucoup de publications, pas seulement des 40 dernières années, qui expliquent le contraire). D'ailleurs, à l'époque (1971), la Banque centrale bénéficiait de nombreux dépôts (dépôt obligatoire par les Banques, auprès de la banque centrale, d'une fraction substantielle de ce qui était déposé dans ces mêmes Banques).
Les Banques privées elles-mêmes ne peuvent prêter, disons à M. Jules-Fritz, que de l'argent qui leur a été prêté (vos dépôts, M. Jean-François). La spécificité des banques, c'est la garantie qu'elles vous apportent : même si M. Jules-Fritz ne rembourse pas son prêt, la banque tient votre argent à votre disposition. Grâce à ses 6, 7 ou 8% de "fonds propres" (complétés par vos 92, 93 ou 94% de dépôts). Mais si elle compte parmi ses emprunteurs plus de 6, 7 ou 8% de non-remboursements, alors elle ne peut plus tenir son engagement, et vous avez perdu (une partie de) vos sous. C'est arrivé de nombreuses fois dans l'histoire.
Je sais qu'on peut épiloguer 107 ans sur l'économie monétaire et je ne prétends pas avoir tout compris (même si la crise nous donne depuis 2008 des cours de rattrapage).
Alors permettez-moi de réfléchir autrement : la fonction de l'Etat (sociale, régalienne, éducative, etc.) ne dépend pas de l'existence de la monnaie. Il l'exerce aussi, fût-ce moins commodément, dans une économie de troc, par exemple en prélevant un impôt en nature, ou en temps de travail. Il me semble clair qu'il ne peut utiliser que ce qu'il a effectivement prélevé. Il ne peut inventer magiquement ni du travail, ni du blé, ni des armes, ni des manuels scolaires.
@ soniabastille
Vivant a Croydon dont vous avez probablement vu les images du magasin de meubles (DFS de Reeves Corner) partant en fume, et bien que partiellemnt en accord avec vous sur les motivations (en particulier le pillage de magasins comme PC World à Perley Way), je serais quand meme plus prudent quant aux causes.
Les premières émeutes ont eu lieu parce qu’un jeune, probablement voyou, a été abattu par la police. Il est maintenent avéré qu’il n’était pas armé.
La frustration et le désespoir, le manque d’avenir engendré par la politique de l’actuel gouvernment ajouté à la politique communitariste et à la pratique policière due aux politiques anti-terroriste ont créé les conditions sociales favorisant une explosion.
Les coupes sombre dans les budgets de la polices, travailleurs sociaux et autres organismes qui auraient pu/du controller ou gérer les populations rendues plus vulnerable ou fragiles ont simplement favorisés la propagation de la colère.
Simplement, par donner un ordre d’idée: Je suis, depuis 1 mois ½ un chomeur économique: je reçois par mois une aide de +/- £ 210. Le ticket mensuel pour les transports (bus et tramways) est de £ 70, mon loyer de £ 750.
@ 169 FrédéricLN 9
La Banque de France ne prête pas de l'argent dont elle disposerait, elle fait comme toutes les banques, elle crée de la monnaie en monétisant des obligations (des "reconnaissances de dettes"). il suffit de remplacer la monnaie banques commerciales par de la monnaie banque de France pour ne plus payer d'intérêts
L'effet inflationniste n'est pas seulement du (comme essayent de nous le faire avaler les monétaristes) à la quantité de monnaie, mais à de multiples causes (lisez sur wikipedia)
Enfin, à propos de la dette publique écoutons Ricardo :
« Supposons qu'il faille un million en argent pour préparer une expédition. Si le gouvernement émettait un million de papier-monnaie l'expédition se ferait sans qu'il en coûtât rien à la nation ; mais si en déplaçant ainsi un million d'argent monnayé, une banque faisait l'émission d'un million de papier, et qu'elle le prêtât au gouvernement a 7 pour cent, en déplaçant de même un million de numéraire, le pays se trouverait grevé d'un impôt perpétuel de 70,000 liv. par an. La nation paierait l'impôt, la banque le recevrait, et la nation resterait, dans les deux cas, aussi riche qu'auparavant. L'expédition aura été réellement faite au moyen du système, par lequel on rend productif un capital de la valeur d'un million, en le convertissant en denrées, au lieu de le laisser improductif sous la forme de numéraire ; mais l'avantage serait, toujours pour ceux qui émettraient le papier ; et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l'impôt, si elle, et non la banque, avait fait l'émission de ce million de papier-monnaie.»
@FredericLN
Vous vous méprennez : d'où vient la monnaie constituant vos fameux dépôts?
La monnaie est bien créée ex-nihilo par un simple jeu d'écriture, moyennant un certain nombre de règles certes (réserves fractionnaires, refinancement etc...) mais ex-nihilo quand même. Pourquoi l'état n'en ferait pas autant?
Au passage la création monétaire est une fonction régalienne. Elle est contestée en tant que telle par les néo-libéraux : vous vous êtes découvert.
@(178) FrédéricLN
Désolé de vous dire que vous vous plantez.
Vous pouvez trouver et lire sur google book "économie monétaire et financière" de Bailly (collection Grand Amphi) à moins que vous ne sachiez mieux que les universitaires et les prix Nobel (ou que vous ne vous basiez que sur un seul auteur, le seul qui défende l'idée contraire et que par charité je ne citerai pas)
Je puis aussi vous suggérer de lire Dominique Plihon "la monnaie et ses mécanismes"
Puisque chacun y va de sa référence, voici la mienne : http://economiedistributive.free.fr/
J'ai découvert là depuis 30 ans la clé de la compréhension des évènements monétaires, économiques et sociaux, jamais prise en défaut depuis ; et si ça marche pour moi, il est certain que ça marchera pour beaucoup d'autres !
Et une petite dose d'espoir : http://www.francetv.fr/2012/crise-de-la-dette-les-solutions-de-melenchon-1943
@FredericLN 179
On ne peut pas aborder la monnaie en extrapolant directement la situation d'un ménage ou d'une PME.
Avant de déclarer que le texte de la Banque de France "est erroné", il faut se demander ce que sont les agrégats M1, M2, M3 de la masse monétaire, à quoi servent les accords de Bâle (ratios de fonds propres, parfois inférieurs à 10% !), pourquoi A peut encore se servir de l'argent qui est sur son compte alors que la banque aurait prétendument prêté cet argent à B, qui va faire un achat auprès de C, qui pourra en disposer. Tant que B n'aura pas remboursé son emprunt (si c'est un appartement, c'est long !), la masse monétaire est grossie de la somme dont dispose maintenant C. S'ajoute la question des intérêts juteux pris par la banque, de leur prélèvement (par B, à la sueur de son front) sur la masse monétaire.
Au risque de paraître brutal, j'arrêterai ici, car nous n'avons pas "107 ans" pour épiloguer. Vu la gravité de la situation, car de la Grèce à l'Italie (pour l'instant) nous assistons à une restriction de la démocratie, il est urgent de lire les travaux approfondis que certains se sont donné la peine de rédiger. C'est sur la crédulité de nos concitoyens quant à la nature de la dette que repose la marge de manœuvre de ceux qui veulent nous assujettir.
@ tous
Mes chers camarades, si vous avez du temps à perdre allez donc faire un tour sur le forum du parisien.fr : les modérateurs de ce site laissent passer des messages d'appel à la haine et à caractère raciste à propos des émeutes en Angleterre : c'est à vomir (je sais que ce n'est à priori pas notre sujet mais pourtant... que dire? j'en ai les doigts qui tremblent)
Ces derniers jours on nous expliquait aux diverses infos que les marchés avaient enfin intégré les mauvaises nouvelles qui depuis six mois ponctuent l'actualité économique. Et c'est donc pour ça que les bourses s'effondraient depuis le 1er juillet. Que s'est-il passé depuis avant-hier ? Fin de la dépression/récession ? fin des dettes ? explosion de la croissance ? baisse spectaculaire du chomage ? remontée extraordinaire de la croissance ? Non rien de tout ça : la FED a seulement promis aux marchés de leur préter autant d'argent qu'ils le souahiteront jusqu'à mi 2013 à taux zéro pour pouvoir continuer à jouer au grand casino; Enfin des gens heureux : de l'argent gratis autant qu'ils veulent pendant deux ans ! On est au moins sûr du suivant : plus il y aura d'argent en circulation, plus les quantités spéculées à la prochaine crise (dans quelques jours sur l'Italie ? l'Espagne ?...) seront encore plus importantes, la pression des marchés sur les Etats seront encore plus grandes... Et les choses vont si vite, et les marchés demandent tellement toujours plus qu'il ne va pas falloir attendre très longtemps le prochain épisode du feuilleton financier. Rappelez-vous, c'était il y a très longtemps, le 22 juillet 2011, Angela et Nicolas avaient tout réglé. Depuis nous avons eu les super interventions d'Obama et de Trichet. Cailloux dans l'eau. Il ne restait que l'argent gratis de la Fed. C'est fait. Et maintenant ? On parie sur combien de jours avant le prochain rebondissement ?
Une lecture instructive, dans le sujet, et d'actualité, sur le site du CADTM : Grèce, Irlande et Portugal : pourquoi les accords conclus avec la Troïka sont odieux ? par Renaud Vivienet Eric Toussaint.
A force de résister et après avoir semé, il est temps de récolter: Mélenchon, l’homme de la situation ?
http://www.wikio.fr/video/melenchon-touati-match-3168596
@ A-J Holbecq
Merci pour ces liens vidéo
je les ai largement diffusé aux lecteurs de notre blog.
@FrédéricLN 169
Sur la création monétaire, suffisamment de réponses (et de liens) ont été données pour que je n'en rajoute pas une couche.
Je souhaite juste revenir sur un des points de votre message: "contrairement à l'avis du professeur Mehlang Chang, la dette française ne vient pas du "renoncement de l'Etat au privilège de créer de la monnaie" (regrettable fable répandue sur le net, sorte de déni des faits que sont les recettes et dépenses du budget, et la triste constance, en France, du déficit primaire"
Je voudrais vous soumettre cette étude de Natixis de 2009où l'on voit que la France n'a pas un déficit primaire constant. En regardant le graphique 5 (même si tous les autres ont également un grand intérêt), on s’aperçoit que le solde primaire de la France entre 1995 et 2008 reste convenable. Il y a certes quelques années en déficit mais beaucoup sont en excédent (!). En tous cas, rien qui ressemble à une "triste constance" comme vous dites. L'augmentation perpétuelle de la dette est donc bien liée uniquement au service de la dette, et la fable, qui est répandue par les médias, est bien de prétendre qu'elle est due à des dépenses somptuaires de l'état. (Cela n'empêche pas que l'on doive augmenter les recettes grâce à une fiscalité beaucoup plus sévère sur le capital).
Il y a plein d'autres enseignements à tirer de ce graphique. Tiens, juste un exemple. Bien que décrite comme une nation de fainéants, de fraudeurs, de voleurs, de corrompus, et d'incompétents par des dirigeants tels qu'Angela Merkel et une grande partie du monde médiatique, la Grèce présente de 1995 à 2006 (avant l'éclatement de la crise) un solde primaire meilleur que celui allemand sauf pour les années 2000 et 2004. Intéressant, non ?
@178 A-J Holbecq :
Merci. Je suis très preneuse de ces petites vidéos faciles à dispatcher dans mon entourage très a-politisé et ce n'est pas facile de faire le tri quand on s'y connait peu en économie.
C'est vrai qu'on trouve un peu à boire et à manger parmi les liens proposés sur les blogs (et sur mediapart en particulier) et j'admets que "l'argent dette" n'est pas du meilleur gout, bien qu'instructif.
Mais je trouve intéressant de les proposer sur ce blog, pour que ceux d'entre vous les plus initiés nous donnent leur avis rapide sur la qualité (ou non) de ces liens, n'est-ce pas monsieur webmestre!
@ Marc Archent : vous précisez à juste titre que la France n'a pas été en déficit primaire chaque année depuis 1981 ; mais la source même que vous avez mis en ligne (merci) montre que le solde français est le plus mauvais des 6 pays mentionnés ! Les seules années où il est positif, toujours de moins de 2 points de PIB, étaient des années de croissance très au dessus de la moyenne sur longue période.
Après, on peut argumenter dans bien des directions, ceci dit c'est la première fois de ma vie que je me fais traiter de "néo-libéral" (par Enjolras)… je suppose que je n'avais qu'à ne pas venir ici ;-)
Par la magie de la Banque centrale, l'Etat peut-il s'offrir n'importe quelles dépenses sans qu'il en coûte rien à personne ? un peu de bon sens serait le bienvenu. Je me permets de renvoyer au dernier § de mon comm 179.
Peut-il le mettre à la charge des générations futures, mais au même montant ? Si l'Etat devait emprunter à 0% d'intérêt, et si l'inflation est de 2% sur longue période, celui qui lui prêtera perdra 2% par an, fût-ce la Banque centrale (question que ne se posait pas Ricardo, #181, à l'époque la monnaie était en or, qui ne s'use pas ;-)).
Peut-il emprunter à 2% ? L'inflation fluctue, c'est à l'Etat d'assurer la Banque prêteuse (fût-elle centrale) contre le risque que cela représente, car lui seul a le pouvoir régalien (eh oui) pour récupérer l'argent manquant. Disons 3% ?
Et elle vit de quoi, la Banque centrale ? Si elle remplace les banques privées pour cette fonction, cela a des coûts (de gestion, de personnel)… il faut des gens qualifiés et incorruptibles. Donc 3,2% ? 3,4% ? L'argument buzzé depuis un an ou deux sur la loi Giscard de 1973 peut avoir un sens sur ce dernier point : le recours aux banques privées coûterait trop cher, car la concurrence entre elles marcherait mal (oligopole) et elles factureraient trop de marge. 0,2% de trop ? allez : 0,5 % ? Sur +-700 milliards en moyenne depuis 30 ans, cela ferait 100 de...
@FrédéricLN
Bon, on ne va pas aller trop loin dans la discussion mais vous vous trompez
- que à l'époque de Ricardo la monnaie soit basée sur l'or n'a aucune incidence dans son raisonnement: il vaut mieux ne pas payer d’intérêts ou les payer à notre propre collectivité (ce qui équivaut à ne pas en payer)!
- les gestionnaires de la banque de France étant des fonctionnaires et la banque de France appartenant à 100% à la collectivité, le "coût de traitement" du crédit (infime) reste dans l'économie... au lieu de filer aux banquiers privés
- entre 1980 et 2010, la moyenne des déficits ressort à -3,2% du PIB. Par contre la moyenne des déficits primaires ressort à seulement -0,4%
Conclusion, si nous n'avions pas du payer (en les empruntant) 1400 G€ rien que pour payer les intérêts entre 1980 et 2010, notre dette serait infime..., inférieure d'ailleurs à celle que nous avions en 1980
Fin de discussion sur ce sujet avec vous en ce qui me concerne.
@Jean-François 188
Effectivement, très bon article. A mon avis, l'important est effectivement de qualifier ces dettes souveraines d'"odieuses" (comme déjà évoqué dans des messages précédents) car c'est un terme qui a une existence dans le droit international (les dettes d’États doivent être contractées et les fonds qui en proviennent utilisés pour les besoins et les intérêts de l’État). La notion de dette "odieuse" a également une jurisprudence importante, puisque beaucoup d'état l'ont déjà invoqué pour annuler leur dette, dont les États-Unis. Je me permets de (re-?)proposer ce film grec, Debtocracy, que j'ai beaucoup aimé et qui, à mon avis, présente bien le concept et la mécanique de la dette odieuse.
@FrédéricLN
Je n'en rajouterai pas par rapport à ce que A-J Holbecq. Je suis en total accord avec ce qu'il dit. Allez si, juste ça. Vous dites, en parlant du solde primaire de la France, "Les seules années où il est positif (...) étaient des années de croissance très au dessus de la moyenne sur longue période." Ben oui, évidemment. Cela signifie que pendant les années de croissance, le solde primaire de la France était en excédent primaire ! On aurait pu en faire des choses avec cet excédent budgétaire (payer des professeurs, des instituteurs, des écoles, des universités, des policiers, des juges, des infrastructures, de la recherche, des associations culturelles, des musées, bref, tout ce dont le citoyen a vraiment besoin) si nous n'avions pas eu à payer des intérêts astronomiques à des banques pour des emprunts que nous n'avions pas à faire avant l'abandon du droit régalien de création monétaire au privé. Et j'en resterai également là.
Juste parce que je pense être au bon endroit pour le demander, quelqu'un connaîtrait un bon livre sur la révolution, Robespierre, qui nous sorte un peu des caricatures sur la Terreur, etc? L'idéal serait un livre qui porterait également sur les années précédant la révolution de 1789 et capable de remettre en contexte cet événement. (Bon, le must serait qu'il soit écrit par quelqu'un possédant la plume de Eric Hazan mais c'est peut-être un peu trop demander.) Merci d'avance.
merci a A-J Holbecq
1 déjà je me sens moins stupide
2 j'ai relayé ces informations à toutes mes connaissances
3 Si tout le monde fait comme cela, nous allons être au top et certains ne nous roulerons plus dans la farine:-)
Par contre j'ai lu ce matin sur "le Monde" La France adoptera de nouvelles mesures anti-déficit le 24 août. Alors not'prez a interrompu ces vacances (et hop un petit tour en avion, c'est très économique) pour dire : le gouvernement s'apprête à valider des mesures de rigueur économique . En langage clair : "mes petits soyez prêts à vous serrer la ceinture". C'est d'une stratégie effrayante. Mais on ne laissera pas faire!
Qué se vayan todos de todos
Quels ingrats ces marchés !
L'effet catalyseur des annonces de la Fed se dissipe à la Bourse de Paris, à l'approche d'une correction attendue à New York cet après-midi.(site boursorama).
Ils n'ont même pas pris 24 heures pour gouter leur plaisir de jouer gratis au casino pendant deux ans que déjà ils boudent. Ca n'est pas assez, ils en réclament encore plus !
@ Eric (180)
Laurie Penny, journaliste anglaise, écrit sur un site Alternet, un texte qui vient confirmer votre point de vue.
Titre et texte de présentation :
« Emeutes en Grande-Bretagne : Elites choquées. Les pauvres s’élèvent contre les brutales mesures d’austérité. Des jeunes gens en colère, n’ayant rien à faire et peu à perdre se retournent contre leur propre communauté, et ne peuvent être stoppés, et ils le savent.» La journaliste conclut : "Maintenant, il est temps de faire notre choix…ou descendre dans la haine, ou mettre les préjudices sur le côté et travailler ensemble"
Michel Fize, sociologue au CNRS, à la question du JDD : « Pouvait-on s’attendre à un tel embrasement à Londres ? », répond : «Oui, de même qu’on pouvait s’attendre aux émeutes de jeunes dans les pays arabes, en Grèce, en Italie, et dans quelques autres pays du monde. On est face à un embrasement mondial de la jeunesse. Les jeunes sont partout les premières victimes de la crise économique, quel que soit le régime politique ou économique. Ils sont les premiers sacrifiés de toutes les sociétés du monde. (…)Derrière ces émeutes, il existe des souffrances qui se sont accumulées au fil du temps. En Grande-Bretagne comme ailleurs, il existe une dimension politique dans cette protestation. »
Pensez-vous que les pays occidentaux auxquels on imposera des mesures d’austérité dignes du « blitz » de 1940 vont accepter sans broncher la présence de voitures haut de gamme, de boutiques de luxe ? Les ventres creux des affamés par manque de fric accepteront-ils l’ouverture de grands restaurants ?
Je ne défends pas ici les émeutiers, mais je soutiens que l’involution du statut social, la régression du modeste bien-être des Européens d’en bas, acquis péniblement au cours des décennies de grève et de souffrance, amèneront des catastrophes aussi sûrement que la foudre s’abat sur le paratonnerre.
Il faut éviter d’en arriver là.
Pourquoi les émeutes éclatent-elles toujours dans les quartiers pauvres ? Dans les régions en déclin ? Dans les pays écrasés par la misère ? Pourquoi les émeutes éclatent-elles maintenant en Grande-Bretagne après 30 ans d'ultra-libéralisme ? Pourquoi n'y en a t-il pas eu dans les années 50 ou 60 ? Peut-on citer des pays où l'injustice sociales, les inégalités dans la répartition des richesses ne seraient pas aussi fortes et qui connaitraient pareillement des émeutes ? Peut-on citer des pays où les mots respect et dignité ont encore un sens et qui connaitraient ces phénomènes ? Franz Fanon disait que lorsque les esclaves se révolteraient, ça ne serait pas forcément beau à voir mais que ce serait nécessaire.
L'économie c'est hard et difficile à appréhender comme le montrent diverses contributions sur ce blog. L'écologie c'est soft, lié à l'environnement et vécu au quotidien. Les deux mots sont proches mais antinomiques.
Demandez à l’homme de la rue ce qu’est l’écologie. Il est presque certain qu’il répondra que l’écologie est la « sauvegarde de la planète » Demandez au même homme ce qu'est l'économie capitaliste il n'est pas certain qu'il réponde et face le lien pour voir une économie destructrice de l'environnement. Tout ceci pour dire que l'écologie est peut-être le moyen de nous faire comprendre du plus grand nombre comme le fait ici notre leader Maximo dans une vidéo de 4mn:http://www.frequency.com/video/dailymotion-mlenchon-la-fin-du/10614187
Il faut éviter d’en arriver là.
Absolument et tout mettre en œuvre pour cela. Sauf que de l'autre coté, ils n'ont pas l'intention d'aller dans ce sens,compte tenu des dernières déclarations de notre excité à talonnette ainsi que de cette disposition, car entre temps "juillet 2011 il y a eu ceci (que quelques uns par ailleurs,ont relayé sur ce blog et qui n'a pas eu trop d'échos). Pas de panique, mais pourquoi cet arrêté maintenant à votre avis ?
Seraient-ils inquiets et prévoyants ? Comme j'aimerai me tromper. On ne cessera pas de le répéter : Notre arme de construction massive à nous, c'est bien notre bulletin de vote.
Un arrêté, signé François Fillon et publié au JO le 1er juillet 2011 autorise la police à utiliser des fusils de calibre 7,62 x 51 mm (lequel est une arme de guerre) pour assurer le maintien de l'ordre public !