03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. lou passejaire dit :

    « Toutes les libertés dépendent de la liberté informatique, elle n’est pas plus importante que les autres libertés fondamentales mais, au fur et à mesure que les pratiques de la vie basculent sur l’ordinateur, on en aura besoin pour maintenir les autres libertés. Profitant de la faiblesse de la démocratie contemporaine, les grandes entreprises sont en train de prendre le contrôle de l’État, ce sont elles qui contrôlent les lois, pas les citoyens »
    Richard Stallman Président de la FSF.

  2. Genialle dit :

    Bon voyage dans le Nord Mr Mélenchon, et ne mangez pas trop de moules-frites.
    Pour tous : http://www.placeaupeuple2012.fr/remue-meninges/le-remue-meninges-sur-twitter/

  3. Pulchérie D dit :

    @ J-LM
    Un autre penseur, Patrick Coulon, s'inquiète également de :"La sortie du système démocratique théorisée" http://www.espaces-marx.net/IMG/pdf/col_Civ_Coulon.pdf
    Autres écrits de Coulon : http://www.espaces-marx.net/spip.php?auteur4
    Ne pas perdre de vue que, pour soutenir cette théorie de la sortie du système démocratique, il y a, non seulement la Trilatérale, mais le géniteur de celle-ci, Bilderberg, qui nomme la Commission européenne.

  4. breteau jean claude dit :

    La poste minée par le libéralisme de son président aux ordres, je reçois avec 2 jours de retard l'Humanite Dimanche. Je conseille la lecture de l'entretien avec B. Tthibault qui entre autre dit "nous voulons faire comprendre aux salaries que le seul risque que l'on prend en se mobilisant ensemble, c'est éventuellement d'être entendus ". Il y a urgence en effet de faire face aux coups portés supportés par les Francais. S'en remettre à 2012 serait laisser le terrain libre aux libéraux de tous bords c'est sans attendre qu'il faut répondre, exiger la part de richesse produite qui n'a jamais été aussi grande (les profits explosent).
    J'habite dans un canton rural,ce matin en retirant de l'argent à la Caisse d'Epargne, j'apprend que le guichet va disparaitre. Mieux, il me faudrait prendre une carte payante pour obtenir d'un robot qui ne dit pas bonjour et ne cotise pas à la sécurité sociale ni au reste de quoi faire mes courses. J'ai refusé un rendez-vous. Les banques vivant de notre argent se croient tout permis. Je n'ai pas l'intention d'en rester là. Milieu rural abandonné, emploi perdu, service en berne et racket à la clef, plus caisses sociales appauvries, de quoi inciter a la révolution citoyenne... Des idées pour d'autres cantons ?

  5. lapavana dit :

    Développer uniquement le savoir productiviste à des fins économiques au détriment de la compréhension humaniste et écologique du monde, est le résultat planifié de l'école aux mains du privé. L'école d'aujourd'hui a pour but de tuer toute pensée démocratique. Les ouvriers sont les plus touchés, car écartés de l'apprentissage de la pensée et de la culture. C'est la tentation autoritaire qui aboutit "le coup d'état financier".
    Résister ! il faut résister !
    "el pueblo unido jàmas sera vencido"

  6. Victor dit :

    Fordisme ou Post-Fordisme ?
    Faire la lumière sur les mécanismes encore occultes du marché du travail au sein de L’UE est un but en soi, car, du fait des différentes lois votées « démocratiquement », peu d’entre nous savent à quoi elles sont réellement destinées. Peut-être un grand marché transatlantique dès 2015 ?
    Cela passera par la faillite nécessaire des institutions syndicales, d’où l’empressement des partis libéraux et sociaux-démocrates de faire la preuve de l’inefficacité des services publiques, de leur mauvaise gestion ainsi que des gaspillages qui en résulte afin de stigmatiser les « grévistes manipulés » ! L’objectif étant de briser la résistance et la capacité de résistance de la force du travail.
    C’est à ce niveau, entre une droite ultra-libérale et une extrême droite fascisante que l’on trouve des convergences à leur politique, la rentabilité et un système disciplinaire dirigé d’en haut !
    L’imposition de normes afin d’exiger des travailleurs une extrême flexibilité dans l’entreprise moderne passe par la sphère émotionnelle. En effet, la peur d’être renvoyé ou le sentiment d’appartenance à l’entreprise, sont très fréquents. Le travailleur doit être disponible et corvéable à merci. Là où des intérêts différents entre capital et la force du travail existaient au travers de négociations, la possibilité d’un conflit ou une divergence d’intérêts ne sont plus tolérées. Leur objectif, la « paix sociale » pour leur liberté de s’en mettre plein les poches.

  7. Nicole RIOU dit :

    T'es comme DSK avec les femmes, dès que tu vois un clavier, tu peux pas t'empêcher de te mettre dessus ! lol

  8. Dim dit :

    A propos de votre explication sur les hypers-riches qui se goinfrent entrainant ainsi de l'autre coté une pauvreté croissante pour une masse toujours plus importante de gens, une citation du millardaire américain Warren Buffet me revient en tête, il a dit : "Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, bien sûr, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous gagnons"(2006 New York Times). tout est dit!

  9. Joss dit :

    Le luxe est excluant par essence, il s’oppose diamétralement à la norme : si tout le monde accède à un certain confort, celui-ci ne peut plus être considéré comme tel. Ainsi, le faste n’existe que si une minorité la possède, et se mesure relativement à l’indigence et à la masse de la majorité. Dès lors, plus les pauvres seront nombreux et miséreux, plus les riches auront l’impression d’être riche.
    Joss

  10. Cronos dit :

    @ JL Mélenchon

    Vous dites : "Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire »."

    Enfin vous appelez un chat, un chat, David Rockeffeller et beaucoup de ses semblables ont décidés de supprimer non seulement la démocratie mais aussi la classe ouvrière, ils pensent qu'1 milliards d'individus (esclaves- zombies) cela leur suffirait pour équilibrer écologiquement la planète Terre, et répondre à leurs besoins, nous avons de l'avenir n'est ce pas !…

    @ Tous

    Pour éclairer un peu plus vos lanternes, mieux que je ne pourrais le faire, et en continuité des propos de JL Mélenchon sur l'oligarchie et les maîtres du monde et pour compléter le commentaire de notre amie Pulchérie post n°3 voici un lien que vous prendrez comme il vous plaira, je le crois utile pour la compréhension des phénomènes mondiaux actuels et du pourquoi d'une telle Europe.

  11. avionnette dit :

    Cher Jean Luc,
    Pas un jour sans une nouvelle délocalisation. Ne faudrait-il pas proposer sans délai une interdiction de la délocalisation industrielle.

  12. jrm dit :

    Comme le disait si bien Noam Chomsky, ce à quoi l'on assiste est clairement du fascisme économique [citation tirée de l'interview originale en anglais]:
    "Personnellement je suis en faveur de la démocratie, ce qui veut dire que les institutions centrales au sein de la société doit être soumis au contrôle populaire. Maintenant par définition, on ne peut pas avoir par définition de démocratie avec le capitalisme. Le capitalism est un système dans lequel les instutions centrales de la société sont en principe sous contrôle autocratique. Ainsi, une compagnie ou une industrie est, si l'on doit y penser en termes politiques, fasciste ; il s'agit de cela, et elle dispose d'un contrôle ferme au plus haut niveau et une obéissance stricte doit être établie à chaque échelon -- il y a un peu de négociations, un peu de souplesse et d'écoute, mais la ligne d'autorité est perfectement claire. Aussi bien je suis contre le fascisme politique, je m'oppose au fascisme économique. Je pense que tant que les institutions majeures de la société ne sont toujours pas soumis au contrôle populaire, qu'il s'agissent des citoyennes et des communautés, il est vain de parler de démocratie."

    À méditer.

  13. Charitat Jean-Claude dit :

    Crise sociale et (ou) crise boursière ?
    Je viens d'établir, pour une publication locale d'une assoc citoyenne, un tableau argumenté de comparaison entre l'évolution du SMIC et celle du CAC 40 depuis la création de ce dernier au 01/01/1988.
    Cette approche permet de clarifier les motifs profonds de la crise du capitalisme dans laquelle nous sombrons.
    Posons pour postulat (c'est déjà un cadeau) que le SMIC évolue en France en parallèle à l'indice INSEE des prix à la consommation.
    Posons ensuite que le SMIC mensuel était au 01/01/1988 de 733.46 €;
    Posons ensuite, pour mémoire, le CAC 40 d'origine (au 01/01/1988) à 1000.
    Le SMIC était au 01/01/2011 de 1365.03 € soit 186.11 pour 100
    Le CAC 40 était au 01/01/2011 de 3804.78 soit 380.48 pour 100
    Pour les boursiers qui ont replacé leurs dividendes annuels depuis l'origine sur le CAC 40, ils ont à cette même date 7526.34 soit 752.63 pour 100
    Même si le CAC 40 "s'effondrait à 3000 points, ceci reste pour la bourse une situation de 300 pour 100 et de 593.44 si les dividendes ont été replacés (source les échos)
    Alors ne pas confondre crise boursière et crise sociale!
    Et n'est pas développé dans la présente approche le fait que le revenu médiant s'est rapproché du SMIC, que le nombre de salariés au SMIC a sensiblement augmenté, que le nombre de laissés pour compte explose etc..
    Alors OK pour instaurer des "règles d'or" sur la répartition équitable des richesses, sur la fiscalité progressive sur tous les revenus jusqu'à 90 %, par l'instauration d'une fiscalité progressive sur les patrimoines au delà d'un seuil à définir.
    Faisons "prendre la mayonnaise" pour que cette rentrée soit déterminante!

  14. jrm dit :

    Donc il y a 6 millions d'ouvriers, soit 1/5ème de l'électorat. Pourtant, on arrête pas de nous répéter qu'ils n'existent plus...

  15. Colonel Walter Kurtz dit :

    Commission Trilatérale, David Rockfeller, Chase Manhattan, rares sont les hommes politiques, et qui plus est candidats à la présidentielle française, qui osent critiquer ce genre d'organismes et les personnes qui les composent. Elles ont vite fait d'être cataloguée comme de vulgaires "complotistes".
    Je rappelle néanmoins que le point de convergence des institutions et de la personne (ci-dessus), est la Réserve Fédérale US, ou FED. C'est une banque centrale qui n'appartient pas l'état américain, mais est un organisme privé appartenant à 8 familles multi-milliardaires (dont les Rockfeller). familles qui détiennent les plus grosses banques US (Chase, Goldman Sachs, etc.), qui détiennent à leur tour les plus grosses Cies pétrolières (BP, Exxon, etc.)
    La FED, bien que privée, est la seule société à but lucratif en Amérique qui est exonérée d'impôts à la fois fédéral et d'État. Elle a le pouvoir de création monétaire du dollar, et elle décide de la fixation des taux d'intêrets.
    Du coup, tel un faux-monnayeur, elle créée de la monnaie en quantité plus qu'industriel qui ne repose sur aucune contrepartie, puisque depuis la loi de 1971, les USA ont abandonné la parité Dollar-or.
    Il est donc évident que la poignée de responsables de la catastrophe eco et sociale actuelle, qui se goinfrent de profits, et qui souhaitent passer de la tentation autoritaire à celle totalitaire, ont commencé leurs manoeuvres avec ce que Jean-Luc Mélenchon appelle le coups d'état financier.
    Pour rappel, l'histoire des états-unis a connu que 2 présidents qui ont souhaité s'attaquer à la FED, en voulant "nationaliser" la création monétaire, et la fixation des taux : Il s'agit de A. Lincoln assassiné en 1865, et JFK en 1963, à peine 6 mois après avoir signé le décret...

  16. Berdagué dit :

    Très ému je cite: "L'ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d'un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations." et "Plus que jamais,à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c'est résister. Résister, c'est créer." Les 13 Résistants.
    Programme dynamique des Fronts de Gauche dans tous les pays.
    Vive la Révolution libératrice et citoyenne de ce monde malmené.
    Bravo à Raquel Garrido, à toutes les compagneras, les compagneros du Chili et d'ailleurs.

  17. Cronos dit :

    Pour rafraîchir la mémoire de certains qui voient en des socialistes responsables des partenaires possibles et corrects n'oublions pas qu'ils furent les défenseurs acharnés du OUI au traité constitutionnel pour l'Europe de Giscard d'Estaing, que Jack Lang fut l'artisan de l'adoption en France du traité de Lisbonne (ce traite parmi les traites), voici un petit florilège de leur mensonge et de leur autisme aux problèmes des peuples, et l'on peut dire aussi de leur veulerie au service de l'oligarchie.

    Michel Sapin, PS (gauche libérale), dans "Le Figaro" (20 août 1992)
    "J'aimerai convaincre chaque français, chaque lecteur, que le traité d'union européenne se traduira en France par plus de croissance, plus d'emploi, plus de solidarité."

    Martine Aubry, PS (gauche libérale), discours à Béthune (12 septembre 1992)
    "C'est peut-être sur l'Europe sociale qu'on entend un certain nombre de contre-vérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l'Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les inquiets sur ces contre-vérités. (...) Comment peut-on dire que l'Europe sera moins sociale demain qu'aujourd'hui? Alors que ce sera plus d'emplois, plus de protection sociale et moins d'exclusion..."

    Edouard Balladur, UMP (droite libérale), dans "Le Monde" (29 avril 1992)
    "Chaque Etat conservera la maîtrise de sa politique budgétaire et fiscale, dans des limites qui ne seront pas plus étroites que celles d'aujourd'hui."

  18. Jean Jolly dit :

    @ Cronos.

    Bonjour, en lisant cet excellent billet de Jean-Luc (comme d'hab), j'ai pensé à toi qui désirais que soient éclaircis tous ces groupes qui se réunissent en catimini pour soit-disant élargir une vue de l'esprit en échangeant des idées et des points de vue entre divers représentants des catégories qui formeraient notre société, ce qui est bien leur droit le plus stricte dans une démocratie.

    Ce qui me dérange dans ces explications, pour le moins sommaires, lorsque certains d'entre eux sont interrogés et quand ils veulent bien répondre, c'est d'une part qu'ils ne considèrent pas la classe salariale comme représentative de la société puisque ses représentants sont immanquablement absents lors de ces réunions. Mais d'autre part et c'est là que le bât blesse, une palanquée "d'éminents" journalistes sont régulièrement invités sans qu'ils se sentent obligés de respecter leur profession basée sur le devoir d'informer leurs concitoyens, il n'y a donc aucun compte-rendu de ces réunions... c'est le meilleur moyen pour nourrir les théories du complot et surtout pour se cacher derrière la liberté individuelle sans avoir à se justifier.

    Un sociologue américain disait un truc du genre ; Il est étonnant que lorsque 120 joueurs de foot professionnels se réunissent dans un "bled" pour s'entraîner, des centaines de journalistes se ruent vers le patelin pour tenter un scoop, alors que 120 personnalités du monde politique, financier, journalistique qui se réunissent pendant trois jours ne leur inspirent aucune curiosité... va comprendre Charles.

    Je ne crois pas à une théorie du complot qui rassemblerait la poignée de nantis qui se partagent les richesses du monde, à mon avis ils ne font que protéger leur classe d'égoïstes par tous les moyens.

  19. Eric DURAND dit :

    La tentation autoritaire a de tout temps été l'arme de ceux qui veulent imposer à une majorité ce qu'elle refuse !
    On l'a vu avec Lisbonne rejeté par les urnes, imposé par le Congrès avec la complicité de qui vous savez.
    La règle d'or des 3%, ils vont être tentés de nous l'imposer, qui va en être complice ?
    Tiens en parlant des 3%, les parlementaires espagnol peut décerner une médaille à la France et aux camarades socialistes.... pourquoi ? A lire.

  20. Simon dit :

    Votre paragraphe, Jean-Luc Mélenchon, sur la représentation médiatique des ouvriers m'a rappelé un texte que j'avais étudié l'année dernière dans un cours de sociologie. Ce texte est extrait d'un livre de Stéphane Beaud et de Michel Pialoux, intitulé Retour sur la condition ouvrière, publié en 1999 chez Fayard. Dans l'introduction, les auteurs évoquent la dévalorisation de la classe ouvrière, véhiculée dans la société, ainsi que les termes qui viennent à l'esprit lorsqu'est abordée ladite classe (chômage de masse, crise des syndicats ouvriers...). Ils soulignent aussi l'ignorance qui s'est installée petit à petit autour de la question du travail en usine.
    Je vous rejoins totalement sur la lutte poétique dont vous parlez dans le paragraphe qui suit. Un mot ou une expression se réfèrent toujours à une idée, la lutte linguistique n'est donc pas à négliger. Une lutte qui va me motiver pour reprendre les cours de linguistique la semaine prochaine !

  21. le Prolo du Biolo dit :

    @ - JL Mélenchon :
    "L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations"

    Mais la contre-argumentation progresse...
    Exemple de prise de parole publique de militants dans des agences bancaires de Melun sur la loi Pompidou-Giscard de 1973 (qui enlevait à l'Etat le droit de créer sa monnaie et qui est à la source de l'essentiel de la dette d'aujourd'hui) : http://www.m-pep.org/spip.php?article2387
    Le genre d'argumentation qu'on n'aurait jamais entendu reprendre il y a seulement 6 mois...
    Peut-être pas une réussite pédagogique totale cette fois-ci, compte-tenu de la forme employée (déclamation), de la nouveauté du "message" et du contexte difficile (circulation de clients indifférents), mais c'est un début...

    Le "remue-méninges" se fait contagieux...

  22. Cronos dit :

    @ Jean Jolly

    Bonjour Jean tu dis fort justement "c'est le meilleur moyen pour nourrir les théories du complot et surtout pour se cacher derrière la liberté individuelle sans avoir à se justifier." je pense qu'il serait instructif pour toi d'aller vérifier sur le lien dans le chapitre concernant l'Europe, ce que deviennent les libertés individuelles (annexe 12), je pense que tu vas être surpris.

    @ 9 Dim dit:

    A propos de votre explication sur les hypers-riches qui se goinfrent entrainant ainsi de l'autre coté une pauvreté croissante pour une masse toujours plus importante de gens, une citation du millardaire américain Warren Buffet me revient en tête, il a dit : "Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, bien sûr, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous gagnons" (2006 New York Times). tout est dit !

    J'aime l'exactitude surtout lorsque ce sont des citations, il ne faut pas faire dire n'importe quoi à n'importe qui …

    W. Buffet est encore plus violent que K. Marx car il dit très exactement : "Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner."

    De notre lutte de classe, ils sont passés à la guerre de classe, on ne peut pas être plus clair et cynique que ce monsieur dont j'aimerais bien voir la tête au bout de ma pique comme un 14 juillet 1789, ainsi que celle de N. S. bien que ce ne soit qu'un valet du premier.

  23. jules dit :

    A la liste des films qui donnent la parole aux ouvriers il faudrait ajouter "d'usine" réalisé à partir du livre écrit par un ouvrier de l'industrie chimique de la région rouennaise et qui a été diffusé deux fois sur France 3. Une remarque d'un des protagonistes donne le ton: "Quand un patron écrit un bouquin tout le monde trouve ça très bien, quand c'est un ouvrier tout le monde trouve à y redire".

  24. Wawa dit :

    Merci Mr Mélenchon, la situation est grave, le fascisme et aux portes de l'Europe sinon déjà dans les murs, alors aux armes de" la révolution citoyenne" citoyens. La victoire est au bout de notre engagement, les français ne sont pas des idiots, mais la propagande libérale et très agressive, alors nous devons redoubler d'efforts.
    fraternellement.

  25. Simon Bolivar dit :

    @Cronos

    Moi aussi j'aime l'exactitude lorsqu'il s'agit de citations. Et même lorsqu'on veut corriger Dim (9), il ne faut pas faire dire n'importe quoi à n'importe qui.
    Warren Buffet est anglophone. Il n'a pas dit "très exactement" ce que vous citez, mais :
    "There's class warfare, all right, but it's my class, the rich class, that's making war, and we're winning. "

    Et franchement, la traduction de Dim vaut la vôtre.
    Je vous accorde néanmoins que "Lutte des classes" se dit en anglais "Class struggle" ou "Class conflict", pas "Class warfare", et force est de constater que Buffet emploie bien le terme de "Warfare", particulièrement violent.
    Mais rendons à César... l'inventeur de ce terme n'est pas Warren Buffet, mais Noam Chomsky.

    Quant au concept de "Lutte des classes", ce n'est pas à Karl Marx (qui parlera lui de "Klassenkampf") que nous le devons, mais à François Guizot.

  26. le Prolo du Biolo dit :

    Tentation autoritaire mais résistance intellectuelle "de terrain"...

    Le chant des indignés qui en ce moment marchent vers Bruxelles :"c'est Pompidou qui a choisi pour moi"
    http://www.youtube.com/watch?v=CJUOQDhEcF0&feature=player_detailpage

    La pêche !

    (l'occupation des usines, c'est juste après...)

  27. Jean Jolly dit :

    @ Cronos.

    Merci, je connais ce site depuis sa création ainsi que tous ceux du même tonneau, c'est pour dire si en matière de théorie du complot je pense en connaître un rayon. Ces sites sont en général une source d'excellentes vérités mais ils ont le tort de mélanger tout et n'importe quoi (surement pour l'audimat), ils finissent donc par se discréditer en imitant inconsciemment la médiacratie oligarchique.

    Il est devenu incontournable d'informer réellement, mais si c'est pour faire croire que Sarkozy serait un descendant des reptiliens, je dis oui, les vers de terre grouillent depuis le début de la vie animale sur Terre... En revanche, je n'avais jamais entendu parler de lombric possédant cinq cerveaux.

  28. Berdagué dit :

    Il n'empèche qu'ils nous mènent une sale guerre, décomplexée, et culpabilisante en nous citant toujours la valeur travail tout en organisant sa rareté et sa précarité, et si les tenants du taf à n'importe quel prix au boulot, genre marteau pour l'enclume et faucille pour la terre :il nous manque cruellement des bras.

  29. RV dit :

    Bonjour
    les Chiliens ont mis en avant la revendication d'une constituante, fort bien, c'est justement une des propositions du Front de gauche. Je suis troublé par le fait que cette même revendication, si l'on en croit la presse, a été mise en avant par le CNT Libyen ! D'après mes lectures de la situation libyenne je pensais que nous avions affaire à une guerre civile appuyée par les EUA et l'OTAN leur bras armé en Europe.
    Mais si le CNT met en place une constituante je réviserais mon appréciation défavorable à son encontre et me demanderai si la désinformation n'est pas aussi forte chez ses détracteurs que chez ses partisans.
    Je serai curieux de connaitre la positon du Front de Gauche sur les événements récents en Libye

  30. dona.ferentes dit :

    À propos de dictature : on va s'en apercevoir qu'un million d'électeurs français seront obligés de voter sans pouvoir vérifier leurs votes ni être sûr de leur anonymat ?
    En ce moment, sont menacés et déconsidérés ceux qui refusent "des machines à voter" sur lesquelles on nous ment trop.
    Il serait souhaitable qu'elles deviennent au moins conformes au Règlement technique des machines à voter du ministère de l'intérieur (page 3/43), (notamment vérifiables par l'électeur). Elles sont devenues interdites chez nos voisins Européens, mais plus d'un million de nos électeurs sont obligés de les utiliser et menacés, y compris par les autres électeurs, quand ils osent s'en plaindre.
    De quoi rééditer délibérément un 21 avril 2002 ?

  31. Sonia Bastille dit :

    @Cronos @Jean Jolly @Jean-luc Mélenchon

    Il y a quelque chose d'effroyable dans le lien que veut nous faire partager Cronos à son commentaire 11. Ce site dont je ne veux point faire de publicité promeut et propage la théorie du complot d'une oligarchie secréte et planétaire mêlant le tout à un vaste complot judéo-maçonnique ! Cela ne vous rappelle rien ? Si, pour ma part et c'est ce qui m'effraie, c'est typiquement les thèses d'extrème droite ! Le site promeut aussi sur d'autres théories fumantes à la sauce d'Alan Watts !
    Donc, je pense qu'il faut être attentif et bien lire les liens que l'on donne sous peine de s'égarer !
    Il y a un système monde capitaliste, ce qu'on appelle le capitalisme transnational (dont Jean-Luc Mélenchon en a fait la critique dans un livre intitulé "Le nouvel âge du capitalisme" paru voilà une douzaine d'années. Donc la chose n'est pas nouvelle et on peut y trouver pas mal d'éléments éducatifs.
    Pour ma part, je pense que le capitalisme voudrait se débarasser des Etats-Nations souverains qui sont les derniers remparts à son absolutisme. L'UE et l'euro, favorisent cet absolutisme et poussent au démantèlement des Etats-Nations et notamment deviennent les nouvelles prisons des peuples et les fossoyeurs de la souveraineté des Etats-Nations (unicité du marché depuis 1990, traité de Maastricht, unicité monétaire, directives supranationales et transnationales, maintenant constitutionnalité du système économique depuis le traité de Lisbonne, mise sous tutelle des budgets des Etats, gouvernement économique de la Zone euro, Europe des régions et des communautés, Grand Marché Transatlantique) !

    Je pense que notre devoir, notre projet doit aller à la reconquête pour notre pays et pour notre peuple de leur pleine souveraineté !

  32. NM38 dit :

    Je n'ai jamais regardé une émission de prétendu "divertissement" avec autant d'inquiétude. Je connais tellement de personnes qui n'ont de "culture" (notamment politique) que la version Canal +. Merci et bravo d'avoir si bien passé ce test...

  33. Catherine dit :

    A peine l'émission "Salut les terriens" terminée je saute sur mon clavier. Bravo Mr Mélenchon vous avez été très clair. Mais j'en viens surtout à la jeune femme qui a témoigné. Dire que ce qui se passe est purement et simplement scandaleux est un euphémisme.
    On ne peut que faire la comparaison avec les "Conti" (d'ailleurs la légion d'honneur à Xavier Bertand en voilà une idée qu'elle est excellente).
    Alors là quand il s'agit de protéger les intérêts des plus gros là l'Europe existe mais s'il s'agit de faire appliquer la justice y a plus personne ! Si ça n'est pas une preuve de plus qu'il faut voter Jean-Luc Mélenchon...

  34. Mario Morisi dit :

    Viens de sortir de Salut les Terriens
    Bizarre, le montage, j'imagine que l'ambiance a dû être tendue.
    Le pauvre Guaino, pétrifié, terrorisé, agité par des tics et des tocs, je ne vous dis pas la scène de ménage quand il a dû rentrer voir le président !
    Pauvre Sylvestre aussi, vas-y encore plus doucement, Jean-Luc, cet homme a une conscience, il a compris que toute sa vie était bâtie sur un immense mensonge porteur de douleur.
    Bon, le rapeur associatif a aligné une sacrée brochette d'idées toutes faites, quoique bien latéralisées...
    Guillon, assez lamentable, il suffisait de voir le visage de Jean Luc et même d'Ardisson.
    Pour la fin, cette ouvrière balarguée comme tant d'autres... que penser, empathie ou foutage de gueule, voyeurisme ou place donnée aux gens du commun... bigre
    Bref, je ressors de cette émission avec un drôle de goût en bouche.
    Le plateau était (favorable) à nos idées, mais mais, bizarre...

  35. Simon dit :

    Le chiffre sur les ouvriers à la télé a été coupé au montage de Salut les terriens.
    Tout comme l'argumentation sur la Libye. Dans une coupure grossière, on entend Jean Luc Mélenchon dire cette fin de phrase "l'intervention de l'OTAN défigure la révolution Libyenne". Les téléspectateurs mal informés n'auront pas remarqué cette coupure, et penseront qu'elle n'est pas la conclusion d'un argumentaire complexe, mais un soutien à l'intervenant précédent (c'est à dire une critique de la démocratie et l'assimilation Bush/Kadhafi/Sarkozy). Enfin bref, les médias...

  36. J'aime moins la nouvelle interface WPtouch mais c'est sûrement l'habitude de l'ancienne.
    J'ai enregistré la première partie de l'émission Salut les Terriens. Du coup comme j'ai vu Jean-Luc se lever j'ai cru qu'il partait. Du coup je n'ai pas enregistré la 2e partie avec Guéno, mais la 3e oui du coup.
    La 1ère partie sera disponible sur http://gerard.abeille.com/pub/videos dans 1h40. Clic droit de souris sur CANAL+_20110903_1906.mpg et enregistrer sous.
    Dans la 3e partie le billet de Guillon n'est pas génial. Par contre le témoignage de cette ouvrière sans salaire est bouleversant. Il est pas mal cet Ardisson en définitive
    il a posé les bonnes questions et la dame a été très digne et pleine de courage.

  37. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 34 - Catherine

    "d'ailleurs la légion d'honneur à Xavier Bertrand en voilà une idée qu'elle est excellente"
    D'accord aussi. Sauf qu'il faudrait trouver autre chose que la Légion d'Honneur. Ce truc est devenu très mal fréquenté...

    [Edit Webmestre : Y-a qu'un cheveu sur la tête à... Bertrand !]

  38. NANOU 50 dit :

    Bravo Jean Luc pour ton passage à "Salut les terriens ". La tête de Guaino et de ce pauvre Sylvestre me redonne un coup de fouet en cette fin de soirée que je vais passer avec des amis convaincus par nos solutions. "Nous on peut" comme le dit Jacques Généreux. A demain sur France 5.

  39. Pulchérie D dit :

    J-LM cite Adler. Ce sexagénaire a effectivement souhaité pour la Grèce une «dictature bienfaisante ». C’était le vendredi matin 12 février 2010, sur France-Culture. L’ancien normalien Alexandre Adler s’est fait l’apôtre de l’oligarchie, ce type de gouvernement dont tout le monde parle mais dont est bon d’avoir une vision nette.
    Je recommande la lecture du livre de Hervé Kempf «L’oligarchie, ça suffit : vive la démocratie !" et aussi l’audition de Kempf dans l’interview menée par Daniel Mermet, qui se trouve dans l’émission « Là-bas si j’y suis » datée du 4 janvier 2011.
    Un excellent article situant bien Adler est celui de Mathias Reymond, publié par le Monde Diplomatique de juin 2005 et que vous trouverez sur « Alexandre Adler, portrait d’un omniscient ».
    Vous pourrez constater les retournements du rusé compère, par exemple à propos de Berlusconi : pour Adler, au début mai 2001, la victoire de Berlusconi est une catastrophe morale, comparable au désastre que fut l’élection de Mussolini, mais le 23 mai, c’est un bien, car elle permettrait de liquider la Ligue. Mais vous constaterez sa constance de vues à propos de Chavez, un quasi fasciste, un gorille, un primate, un semi-dictateur (tiens, tiens).
    Il écrit des ouvrages historiques en ne donnant pratiquement pas de références (pour un normalien !).
    Bref, Adler apparaît, ainsi comme un bouffon, aux prévisions les plus fantaisistes, ayant des accointances rapprochées avec le pouvoir.
    Au fait, j’oubliais, selon ce site, Adler est parfois invité aux réunions de Bilderberg.

  40. citoyenne21 dit :

    Il faisait pitié, en effet, ce pauvre Guaino. Une tête de pas rassuré quant à la pérennité de sa fonction :) Un Jean-Luc sobre et percutant, juste ce qu'il fallait pour ce genre d'émission. Je suis fin prête pour l'émission de demain moi :)

  41. MI33 dit :

    J'ai souffert tout au long de cette émission caricaturale, qui s'adressait à un auditoire débile.
    Mr Mélenchon, est-il vraiment nécessaire d'aller faire caricaturer et discréditer vos idées qui nous sont si précieuses, dans ce type d'émission au cours de laquelle vous ne pouvez pratiquement rien développer et où les grimaces de vos protagonistes tiennent lieu de réponse à vos affirmations.
    Je me pose une question toute simple: que peut penser de vous, après une émission pareille, une personne (électeur en puissance) qui ne vous connait pas, ou pire qui ne vous connait qu'à travers les caricatures fabriquées par les "médiocrates" ? Est-ce que tout n'est pas en place dans ce genre de pitrerie pour renforcer cette image?
    Voilà, je me permets ce mouvement d'humeur, parce que votre succés et celui du Front de gauche est à mon avis très important pour notre devenir, et mon vote vous est acquis en 2012.

  42. Jean Jolly dit :

    @ Sonia Bastille.

    Pour ma part, je pense que le capitalisme voudrait se débarasser des Etats-Nations souverains qui sont les derniers remparts à son absolutisme. L'UE et l'euro, favorisent cet absolutisme et poussent au démantèlement des Etats-Nations

    Ça me paraît clair, il faut être idiot pour croire que l'oligarchie chercherait le bien de l'humanité, sa priorité étant d'affaiblir au maximum la démocratie afin d'imposer sa volonté. Cette caste utilise tous les pièges imaginables (voire même inimaginables) pour attirer les couillons qui vont se coller sur ce piège tels les moustiques attirés par la lumière.
    Il faut juste prendre conscience que lorsqu'ils auront réussi ce tour de passe-passe, il sera d'autant plus difficile de revenir à la démocratie... donc il deviendra inévitable de penser à une révolution sanguinaire.
    Il est impératif que les français choisissent rapidement entre la démocratie et la démocrature.

  43. ch'timi rock dit :

    Trés bien Jean-Luc votre prestation chez Ardisson ce soir, vraiment fort ce moment. Mais comment peut-on laisser la responsabilité de notre "redressement" aux mêmes personnes qui nous ont foutu dans la m****. On marche sur la tête.
    Bonne braderie, attention à l'orage. Dans tous les cas à demain dans C-politique. Mes amitiés.

  44. Berdagué dit :

    Oui et il fallait voir le presque coup de coude du larbin à Guaino, une autre pointure écoeuré ne le regardant pas par mépris, à force de cirer trop les pompes on perd toute dignité d'homme.
    Par contre en face notre candidat digne, en écoute des paroles du vécu dans ce meilleur des mondes d'une femme, ouvrière expliquant les actions nécessaires et justes.
    Mais que fait ce TPI pour arrèter immédiatement ces voyous dèjà sèvissant depuis des lustres en bouffant les subventions et en se tirant avec la galette en laissant sur le carreau des familles entières, les preuves dans la sidérurgie dans tout le Nord et ailleurs, le textile aussi, etc.
    Je vais ètre presque 100% d'accord avec Sonia Bastille -32- l'important c'est de reconquérir notre pouvoir celui du peuple, et avec une place prévalente du monde du travail à gérer la maitrise financière et de battre monnaie, dans quelle devise ? Bof.

  45. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 38 - Webmestre

    Confondre X.Mathieu et X.Bertrand est quasi un sacrilège, honte à moi... :-(

  46. jauresist dit :

    Pour ma part, je retirendrai surtout ceci du discours de Mélenchon à Grenoble: "Une consigne: n'attendez pas les consignes!"
    J'ai trouvé çà très drôle justement parce que c'était bien de d'ores-et-déjà le signifier. C'est nous, tous les quidam qui allons faire cette révolution citoyenne.
    A propos de la tentation autoritaire, je conseille "Capitalisme: une histoire d'amour" de M.Moore. S'il ne fallait en voir qu'un de ce monsieur, ce devrait à coup sûr être celui-là. Du grand Mermet sauce ketchup, à croire que les AMG intéressent MGM.

    Sinon, M. Mélenchon j'insiste toujours: pourquoi ne pas proposer une alliance à Mme Joly ? Elle me semble d'une autre trempe que Cohn-Bendit, non?

  47. Sarah dit :

    En parlant d'alliance, je verrais plutôt Montebourg se rallier au PG et aussi ceux qui ont appelé au "non" en 2005, mais j'ai bien peur que ces gens n'aient pas le courage de Jean-Luc Mélenchon et préfèrent rester dans un parti si communément appelé "de gouvernement".

  48. Genialle dit :

    @MI33 "J'ai souffert tout au long de cette émission caricaturale, qui s'adressait à un auditoire débile."

    Pas d'accord du tout avec vous. Car dans ce cas là Jean-Luc Mélenchon ne parlerait plus sur TF1 ou M6 par exemple ? Non il faut aller vers tous pour essayer d'ouvrir nos idées à tout le monde, et surtout ne pas prendre les autres pour plus stupides qu'ils ne sont. Demain Jean-Luc Mélenchon s'adressera à un autre auditoire, et après demain à etc. J'ai regardé et je me suis amusée (surtout de voir la tête de Guaino) et pourtant ce n'est pas ma tasse de thé. Nous sommes demandeurs de voir le FdG à la télé, radio and co alors on ne fera pas la fine bouche.

  49. Christian B dit :

    Une fois de plus Jean-Luc, la justesse de tes propos est décapante et revigorante pour nous.
    Bonjour Colonel Walter Kurtz 16(et merci), oui nous sommes en guerre (économique pour le moment).

  50. Muller dit :

    Félicitation M. Mélenchon pour votre intervention sur Canal + ! Vous parlez clairement, tout le monde vous comprends, tout le monde vous soutiendra. Nous sommes sur la bonne voie.
    Bon courage pour la suite, et merci !


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