03sept 11

Le coup d’Etat des financiers, la classe ouvrière, la pauvreté, le Chili en lutte

La tentation autoritaire

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Dans cette note, finalisée avant de monter dans le train pour Lille et sa braderie, je fais un tour d’horizon en attelant ensemble des choses que j’ai rédigées à divers moments, à mesure que je pouvais approcher un clavier et que j’avais le temps disponible pour m’adonner à la passion de l’écriture partagé avec vous. Il sera donc question du « Coup d’état des financiers », expression dont je veux progressivement éclairer ici le contenu. Puis je parle de l’invisibilité de la classe ouvrière dans les médias audiovisuels. Et cela me fait le lien avec un film que je veux vous proposer d’aller voir. Je viens ensuite sur l’extension de la pauvreté et la question stratégique qu’elle souligne. Du coup mardi vous aurez une pensée pour les ouvrier(e)s du « Thé éléphant » trainés en justice à Nanterre par leur exploiteur Unilever qui se plaint qu’ils aient mal parlé de lui. Je finis avec un message venu du Chili qui nous concerne de près.

Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrai souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une « classe politique », les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements « de droite comme de gauche » fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. Les têtes les plus pleines n’y échappent pas.  James Lovelock scientifique britannique : « il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ». David Shearman chercheur australien : « si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question ». Je tire ces citations du livre d’Hervé Kempf contre l’oligarchie. Ce journaliste du « Monde » note d’ailleurs comment de bonnes têtes peuvent être emportées à la faveur de circonstances traumatisantes. Ainsi quand Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : « c’est la faillite de la démocratie ». L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin ».

Mais c’est évidemment dans le cœur du système que la tentation autoritaire est la plus forte. Le moment politique que nous vivons est celui du divorce entre le capitalisme mondialisé et la démocratie. Hervé Kempf propose un florilège de phrases qui font froid dans le dos. Mais elles éclairent tellement bien d’où vient ce que nous vivons. The Economist par exemple, magazine de référence libéral écrit : « les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante ». Plus près de nous, en France dans la nomenclature des médiacrates, si sourcilleux sur la démocratie chez les autres, on en a entendu de belles également. Ainsi Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : « les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire ». Et n’oublions pas Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste qu’il voit au pouvoir avec Chavez. Cela ne l’empêche pas de préconiser une « dictature bienfaisante » pour la Grèce. Bien sûr, lui sait que c’est ce qui s’est déjà produit dans les années trente, sous le même prétexte, avec le même cheminement dans le même pays, sous la férule du dictateur Metaxás.

Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques
dès les années 1970 selon Kempf : « la Commission Trilatérale  regroupe à partir de 1973 des dignitaires politiques et économiques provenant des États-Unis, d’Europe et du Japon ». Son rapport de 1975 est rédigé par Samuel Huntington : « plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie ». Le théoricien du « choc des civilisations » avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud. Les prémices de la tentation autoritaire sont nombreuses et bien placées actuellement. Ainsi avec David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank qui a écrit en 1999 : « une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire ». Je suppose que ces lignes me vaudront maints ricanements et force accusation d’exagération. Un peu comme ce à quoi j’ai eu droit à propos du populisme. Et avant cela à propos de la dénonciation de la cupidité des riches. Vous avez donc vu que ces postures ne tiennent pas longtemps sous le feu des évènements. Le journalisme de l’audimat suit la pente et celle-ci va où nous disons et non là où ils préféreraient. De même la réalité du coup d’état des financiers finira par s’imposer aux esprits. J’ai noté avec orgueil que l’expression « coup d’état des financiers » était aussi un des slogans des indignés d’Espagne.  

Les ouvriers visibles ne sont que « 2% » chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre « Qu’il s’en aillent tous », commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission « Salut les Terriens » pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition. Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition. Les universitaires et sociologues étudient cette « occultation ». Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008.  Un professeur d’université y faisait ce constat : « Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million. » Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches. Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»

Des armées de communicants veillent à ce que les mots façonnent le monde qu’ils fantasment pour que les dominants qui les payent en tirent gloire et profits. L’ordre globalitaire du capitalisme de notre temps tient par la colle d’un imaginaire reformaté et domestiqué par ses mots et ses occultations. Dans son livre sur l’oligarchie, Hervé Kempf, décrit bien (page 35) cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ». Dès lors, la lutte politique que nous menons est aussi une lutte poétique, au sens radical du mot c’est-à-dire de création et d’invention contre tout un vocabulaire qui fonctionne comme une propagande permanente. La révolution citoyenne passe par ce travail d’invention. Nommer la réalité du monde sans euphémismes anesthésiants. Inventer ou réveiller  les mots ou les symboles qui portent ce que nous voulons voir se construire de nos intelligences et de nos mains. Me revient en mémoire l’appel en 2004 de treize illustres anciens résistants pour commémorer le 60ème anniversaire du Programme du CNR, celui « Des jours heureux » : « Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

Des artistes, des cinéastes, créent pour résister à cette déferlante quotidienne d’images mutilantes et obscurcissantes. D’images formatées dans « le moule à tarte » des séries et reportages du vingt heures. J’emprunte l’expression à Peter Watkins, le grand documentariste anglais auteur de « La Bombe », de « Punishment Park » et des six heures magistrales de « La Commune ». Dans les films de Robert Guédiguian, de Gérard Mordillat, les ouvriers sont visibles et vivants. Plus beau le collectif de travail, plus belles les solidarités de quartier et d’usine, avec des amours et des sentiments mais sans mièvreries. Le documentaire de Gilles Perret « De mémoires d’ouvriers »,  qui sortira au cinéma en janvier 2012, est de cette veine.

J’en parle parce que les participants du « Remue Méninges » à Grenoble ont pu le voir en avant première samedi soir dernier. Pendant ce temps, j’étais cloué dans ma chambre d’hôtel à préparer mon discours du lendemain. Mais quel moment cette soirée cinéma ! Gilles Perret avait contacté de lui-même l’équipe d’organisation pour proposer de venir installer de quoi projeter son film dans le grand bar du campus universitaire. Beaucoup d’entre vous connaissent son travail, ont vu « Walter retour en résistance » ou « Ma mondialisation ». Après la projection il y a eu échanges et débats, à l’image de ces trois jours d’intenses rencontres au Remue-Méninges. Je note qu’à la même heure samedi soir, ailleurs dans un amphi, des comédiens amateurs, nos camarades, jouaient la pièce en alexandrins de Frédéric Lordon, « D’un retournement l’autre ». Comme quoi une université d’été politique peut être un moment culturel pleinement intégré.

Pour avoir écouté les camarades qui m’en ont parlé, tous très émus, j’ai hâte de voir le film de Gilles Perret. Il cite ce chiffre des « 2% » de visibleset donne la parole à des ouvriers actifs et retraités de la production d’électricité et de la métallurgie en Savoie. Son récit s’écrit dans la durée, de l’évocation de la fusillade peu connue de Cluses en 1904, où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers en grève, aux images d’archives de la cinémathèque de Savoie qui couvrent cent ans d’histoire de grands travaux dans cette région des Alpes. Le film construit ainsi une mémoire ouvrière des mutations de l’industrie. Avec des images et des voix, de l’Histoire et du présent, avec cet art du montage propre au cinéma, les ouvriers du film décrivent le monde tel qu’il ne va pas et proposent des solutions politiques. Je le dis car un film comme celui-ci, tout comme « Pater » d’Alain Cavalier qui évoque l’idée du salaire maximum, fait avancer les causes que nous défendons autrement qu’un programme politique ou que le discours à une tribune. On adhère aussi à une idée parce qu’on a partagé l’émotion de qui la joue ou la propose. Les ouvriers de ce film évoquent la dégradation des conditions de travail à partir de la suppression du casse-croûte payé par l’entreprise à la pause. Ils montrent que la financiarisation des entreprises a fait entrer dans les usines des bataillons d’ingénieurs soucieux de rentabilité. Et que les ouvriers dans ces conditions connaissent mieux la chaîne de production et le fonctionnement des machines que l’encadrement. J’ai fait mienne cette idée dans « Qu’ils s’en aillent tous » : « Il faut éjecter des postes de commande des entreprises les financiers et les commerciaux qui les ont envahis. »

A mesure du récit cinématographique, un programme de luttes politiques s’énonce par la voix de gens du commun fiers de leur travail. Précarité, fusions-acquisitions, problèmes de sécurité liés à la sous-traitance, évolutions du droit du travail, re-nationalisation, réindustrialisation, bataille culturelle contre la communication d’entreprise qui célèbre la performance et la compétition. Les meilleurs défenseurs des outils de production et des réalisations qui concourent à l’intérêt général, ce sont les travailleurs qui ont de la mémoire, héritiers du temps long et non les financiers qui calculent à la seconde, esclaves du temps court.

Des nouvelles des riches ? Les 0,005% les plus riches sont à l’abri et vivent avec beaucoup d’argent. Le coup de rabot annoncé par Fillon la semaine dernière pour taxer les riches sera surtout symbolique. L’économiste Thomas Piketty le rappelait récemment dans un entretien au « Monde » : « Au total, 2011 a été une excellente année pour les riches » ! La France est « leader européen pour le nombre de millionnaires en dollar ». Piketty n’invente rien. Il décrit. C’est une étude de la banque Crédit Suisse qui atteste ses propos. Tel est le bilan des promesses de la mondialisation heureuse et des autres refrains du libéralisme. La pauvreté augmente en France sans discontinuer. Elle s’aggrave et se généralise. La pauvreté n’est pas un à côté du système qui laisserait sur la route les plus fragiles, les moins aptes à supporter les coups de sabre de la mondialisation. C’est le cœur, le moteur du modèle social du capitalisme de notre temps. Pour que des mégas fortunes s’accumulent il faut que le gros de la troupe puisse être pressé sans merci. Entre les deux, une masse volontairement et méthodiquement effrayée balance entre résignation et indignation. Il faut comprendre et expliquer le lien entre pauvreté et richesse. Car aussi étrange que cela puisse paraitre, beaucoup ne le font pas. Ils peuvent alors se réjouir dans une même phrase de l’augmentation du nombre des riches et déplorer l’augmentation du nombre des pauvres. La machine de propagande des dominants travaille alors à plein régime pour singulariser la pauvreté, l’expliquer par la faute des pauvres eux-mêmes.

 Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les « assistés » dit-elle. Les « qui ne se lèvent pas assez tôt ». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux « gisements d’emplois ». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité. Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.

Cette augmentation de la pauvreté, l’Insee la mesure régulièrement depuis 2002. On calcule le seuil de pauvreté à 60% du revenu médian, soit 954 euros par mois. Pour mémoire quelqu’un au RSA touche lui 455 euros. L’INSEE fait son constat dans une étude sur les niveaux de vie en 2009, il y a deux ans, publiée cet été. Elle montre que les pauvres sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Il y a en France 13,5% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. 8,2 millions de nos concitoyens ! Je suis heureux de l’impact de cette enquête qui a été bien médiatisée. Sarkozy n’est pas seulement le président des riches. Il est celui qui aura fabriqué le plus de pauvres depuis la libération en 1945. Cent soixante mille de plus par an ! C’est une moyenne. Car de 2008 à 2009 l’Insee démontre qu’il y a eu 400.000 personnes de plus tombées dans la pauvreté. Sont touchées des catégories qui hier semblaient protégées. « Au total, le contexte de crise économique se répercute sur l’ensemble des ménages » note l’institut. « Mais ce sont les plus modestes qui sont les plus touchés. » De 2008 à 2009, le revenu médian, celui au-dessous duquel se trouvent 50% des salaires, est resté quasi stable. Mais la pauvreté a surtout augmenté avec la hausse du chômage comme conséquence des pertes d’emplois massives dans certains secteurs que la France a connu du fait des délocalisations et autres objectifs de rentabilité maximum. Un fait important à noter : la déferlante de la pauvreté concerne davantage les indépendants que les salariés. Cela laisse prévoir une convergence de situations avec les travailleurs précaires  qui peut prendre du sens politique. Car les indépendants sont le cœur de la classe qui se dit « moyenne ». Une autre observation qui fait sens politique mérite d’être examinée de près. Dans la composition des revenus des 10% les plus pauvres on constate une hausse de la part des indemnisations chômage et une baisse de la part des salaires. Autre constat : le taux de pauvreté des chômeurs baisse. La raison ? Les nouveaux chômeurs sont plus âgés et plus qualifiés que ceux de 2008. Ainsi donc le nombre de gens qui dépendent des prestations sociales pour ne pas sombrer va donc croissant. Peuvent-ils faire front ? C’est notre objectif.

Comme vous le savez, le Chili est en proie à une forte mobilisation étudiante. Du sans précédent depuis la chute du dictateur Pinochet. Il s’agit pour les jeunes de remettre en cause le modèle de privatisation du savoir qui est le but des réformes en cours notamment en France et dans toute l’Europe. Beaucoup  oublient que le Chili de Pinochet fut le cahier de brouillon des recettes de l’école de Chicago, c’est-à-dire du groupe d’économistes libéraux et monétaristes qui fit ensuite école dans le monde entier. L’éducation autonomisée et marchandisée, les études payées par l’emprunt personnel, toutes ces merveilles ont déjà fait leurs ravages. Une jeunesse exaspérée, des familles frustrées, venant de toutes les catégories sociales font exploser le couvercle de plomb qui muraient les esprit sous le gouvernement des socialistes et des centristes qui, bien sur, trouvaient tout cela parfait il y a encore peu. Cette bataille a une assise sociale et politique très large. Mais sa figure emblématique est une jeune femme qui est aussi membre du Parti Communiste et qui l’assume publiquement. Le Parti communiste chilien a fait le choix aux dernières élections présidentielles de soutenir un dissident socialiste, Jorge Arrate qui a rassemblé 6% des suffrages. A la suite de quoi, pour la première fois depuis la fin de la dictature, le PC a eu trois élus à l’assemblée nationale. Du côté du Parti de gauche français, une délégation s’est rendue pendant cette campagne électorale au Chili sous la houlette de l’avocate Raquel Garrido. Elle a participé de près à la fondation d’un nouveau Parti, regroupant d’anciens socialistes et des nouveaux venus au combat gagnés dans la jeune génération. Ce Parti, PAIZ (Partido de la Izquierda, Parti de gauche) s’est aussitôt allié aux communistes et il fut fer de lance de la campagne du socialiste dissident Jorge Arrate. Son jeune dirigeant Armando Uribe Echeverría s’exprime cette semaine dans la rubrique « Les invités de Mediapart » au moment où le président chilien Sebastian Piñera a accepté de rencontrer une délégation étudiante, deux jours après la mort d'un des leurs lors d'une manifestation. Il revient sur la situation politique du Chili, et sur la mobilisation entamée il y a un mois.  Je crois ce texte très à sa place ici.
 

« Le Chili est un pays de fantaisie. Après la très sombre dictature du général Pinochet, avec le retour des civils au pouvoir en 1990, le Chili se présente comme un prospectus pour touristes, avec données économiques époustouflantes et une démocratie merveilleuse. Qui pouvait penser que derrière cette «image-pays» — comme elle a longtemps été désignée sérieusement par les gouvernants successifs — survivait une réalité sinistre : le maintien intégral du système institutionnel, juridique et économique de la dictature? Personne. La «transition» était parfaite, avec un avantage considérable pour les auteurs de ce tour de passe-passe: le «modèle», comme ils l’appellent, serait désormais géré par des personnes incontestables sur le plan international: des anciens exilés, des anciens activistes anti-Pinochet, de purs démocrates. Les journalistes du monde entier, comme les spécialistes – politologues, économistes, sociologues… se sont empressés d’applaudir.
 
« Ce maintien intégral repose sur une Constitution inspirée par le franquisme et adoptée en 1980, en pleine dictature, avec un pays sous couvre-feu, avec des milliers de prisonniers politiques torturés dans des prisons secrètes, des dizaines de milliers détenus dans des camps de concentration, des centaines de milliers d’exilés, toutes garanties suspendues. Pour étonnant que cela puisse paraître, c’est cette Constitution complétée par les «Lois Organiques Constitutionnelles» adoptées par Pinochet immédiatement avant de quitter le devant de la scène, qui continuent d’encadrer la vie politique, sociale et économique du Chili plus de 20 ans après. En verrouillant toute possibilité de changement. La volonté déclarée des idéologues pinochettistes, dont la figure principale, Jaime Guzmán, reste une référence pour la droite au pouvoir, était que, quel que fussent leurs successeurs au pouvoir, ils sont contraints d’appliquer la même politique. »
 
« Parmi ces «Lois Organiques», celle de l’éducation démonétisait tout l’enseignement secondaire public en en confiant la pleine responsabilité aux municipalités bien incapables de le gérer sans moyens. La dictature avait fermé dès 1973 les exemplaires écoles normales ainsi que l’institut pédagogique, les lieux emblématiques de la formation des instituteurs et des professeurs, qui étaient un des orgueils de la République et le foyer de presque toute la vie intellectuelle de ce pays riche en écrivains, et qui avaient formé les deux prix Nobel de littérature chiliens, Gabriela Mistral et Pablo Neruda. »
 
« Les lycéens s’étaient déjà soulevés contre cette éducation au rabais, réservant l’accès au savoir à ceux qui peuvent le payer, accroissant des disparités sociales traditionnelles et insurmontables sans la possibilité d’accéder au savoir. La loi facilitait également l’installation d’universités privées pratiquement non régulées, en principe à but non lucratif et libres de délivrer des diplômes à leur guise. Fort lucratives, en réalité, grâce aux subventions versées par l’Etat pour chaque étudiant, grâce au prix exorbitant de chaque cursus -financés par des prêts à taux usuriers à chaque étudiant- et moyennant, enfin, les redevances payées par les universités aux sociétés immobilières possédant les campus et aux entreprises les entretenant, toutes aux mains des propriétaires des universités. Le Chili est le seul pays au monde où 70% du coût de l’éducation des jeunes doit être pris en charge par la famille. Le conflit lycéen s’était réglé en 2006 par un «grand accord national sur l’éducation» dont les promesses n’ont pas été tenues.

« Le mouvement étudiant et lycéen de 2011
, auquel on doit depuis trois mois les plus imposantes manifestations jamais vues depuis la fin formelle de la dictature, est mené ceux qui étaient lycéens en 2006, qui ont été floués par le gouvernement précédent et qui entendent ne pas se laisser faire cette fois-ci. Ils ont été très vite rejoints par les professeurs, puis par les recteurs des universités traditionnelles, puis par un nombre incalculable d’organisations sociales de tout ordre, qui s’étaient essayées à la mobilisation politique de masse lors des manifestations contre un projet écocide de centrale hydro-électrique dans le sud du pays. Les 24 et 25 août, c’est les syndicats qui ont rejoint le mouvement, en appelant à une grève générale. Depuis trois mois, aussi, 32 lycéens s’étaient lancés dans une grève de la faim à laquelle ils viennent de mettre un terme ce 25 août. »
 
« Toutes les manifestations ont été infiltrées par des policiers en civil et des agents provocateurs. Toutes, sauf une, ont été aussi durement réprimées que l’étaient les manifestations en pleine dictature, les Forces Spéciales des Carabiniers (la police militarisée) s’en prenant aux manifestants avec une violence excessive. Ce 25 août des détachements des Forces Spéciales ont pénétré violemment à 1h30 du matin dans trois à quatre maisons dans plusieurs banlieues pauvres de Santiago (Pedro Aguirre Cerda et La Victoria, mais probablement d’autres également) en détruisant tout sur leur passage et en tabassant toutes les personnes présentes, y compris des enfants et des personnes âgées, dans ce qui semble bien être une opération planifiée d’intimidation. Ils avaient fait de même dans plusieurs établissements scolaires de la capitale occupés par des lycéens, en provoquant également des destructions et des blessés. »
 
« Le gouvernement chilien et ses troupes parlementaires hésitent depuis trois mois entre l’affrontement sous couvert de maintien de l’ordre public et l’appel au dialogue afin d’endiguer une vague de colère sociale qui grandit de jour en jour. Les partis au pouvoir comme l’opposition officielle (la «Concertation» qui réunit les Démocrates-Chrétiens, les Socialistes, les Radicaux et les opportunistes) essayent désormais de limiter le problème aux seules questions de l’éducation, pour lesquels les uns comme les autres proposent des solutions partielles. Les lycéens et les étudiants continuent d’exiger la garantie d’une éducation gratuite et de qualité à tous les échelons et la fin du système imposé par la dictature et largement développé par la Concertation. »
 
« Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante. Pour le monde politique chilien -régulé lui aussi par une «Loi Organique Constitutionnelle» et une loi électorale «binominale» aberrante- c’est comme proposer l’enfer ou, du moins, une promesse de purgatoire éternel. Les étudiants et les lycéens viennent de souligner, en effet, la véritable fracture politique qui traverse la société chilienne que les pouvoirs ont jusqu’ici refusé de voir, car il n’y a, en effet, que deux partis au Chili: d’un côté ceux qui ont accepté l’héritage de Pinochet et en ont fait leur propre patrimoine ; de l’autre, tous les autres, tous ceux qui ont été soumis, contre leur gré, leur avis, leurs opinions et leurs valeurs, à cet héritage néfaste qui a fait du Chili le paradis du néolibéralisme. Un pays où celui-ci a pu être mis en place avant que Reagan et Mme Thatcher en fassent leur pain quotidien et qu’il devienne une vulgate économique et politique mondialisée. Grâce aux étudiants on distingue désormais clairement les deux catégories de population: la poignée de ceux qui profitent du capitalisme contemporain et la grande majorité qui le subit. Le conte de fées de la main invisible du marché a vécu, et nous devrons certainement à la détermination des étudiants et des lycéens chiliens le retour prochain à une tradition républicaine qui avait cessé d’exister le 11 septembre 1973. »

 


430 commentaires à “La tentation autoritaire”
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  1. Alexandria dit :

    @ 34 Catherine et @ 38 le Prolo du Biolo (+ Webmestre !)

    Respect pour les Conti et pour... Xavier Mathieu ! Comment pouvez-vous le confondre avec le cauteleux VRP de la Sarkozye ?

  2. bastille dit :

    Sur la classe ouvrière : du côté des possédants et des médias liés à eux, pour des raisons bien concrètes tout a été fait soit pour la gommer soit pour réduire l’ouvrier à une sorte de caricature de beauf donc indigne d’intérêt. Exit les pages dites sociales des journaux.
    Le problème n’est pas, comme au beau temps du PCF, de canoniser l’ouvrier, dans une sorte de rapport inversé avec l’actuel « ordre » mais de réaliser que l’industrie est à la base d’une réelle richesse, ce qui n’ôte rien à d’autres catégories de travailleurs salariés ou non qui viennent en nécessaire complément dans une société développée.
    Quelles mesures concrètes pu PG contre le désindustrialisation du pays (contre les délocalisation et pour la relocalisation) ?

  3. Victor dit :

    Emission salut les terriens, moi qui ai la radio comme passion, je peux vous dire que beaucoup de choses ont été coupés au montage. On sent vraiment beaucoup de coupures. Y en a marre de ces journalistes qui travestissent les interviews et ne rendent visible que les parties qui les intéressent. Ardisson nous dira évidemment c'est mon émission j'en fait ce que je veux. Jean-Luc Mélenchon préférer les émissions en direct. Là je sais vous allez me dire çà n'existe plus à la télé. Bon courage à tous et merci encore à Jean-Luc Mélenchon qui fait de son mieux pour défendre la voie du peuple et des gens qui souffrent face à ceux qui pillent l'Europe sans vergogne.

  4. le Prolo du Biolo dit :

    La bataille du vocabulaire
    Martine Aubry a fait du sous-Mélenchon ce soir dans l'émission de Laurent Ruquier. Allant jusqu'à pomper sans vergogne certaines de ses remarques... La cohérence en moins.
    Elle qui disait attendre avec impatience le retour de "DSK pour qu'il fasse bénéficier la France de sa grande expérience acquise au F.M.I.", s'est parallèlement dite déterminée à changer le système en profondeur et à "ne pas se contenter de simples rustines".
    Les spéculateurs doivent trembler dans leurs chaussettes, c'est sûr...
    Et entre deux propositions contradictoires s'est joyeusement employée à entretenir le brouillard ambiant de la confusion des idées mal digérées et des mots qui ne veulent plus rien dire.
    Comme le dit J.L.Mélenchon, le combat du vocabulaire, pour "réincarner" les mots et les faire correspondre à nouveau avec leur réalité originelle, est un des combats prioritaires. Il sera un des plus difficiles aussi apparemment, et hélas pas seulement à cause des manipulations idéologiques de l'UMP-FN.

  5. Flo, partisante du Fdg dit :

    Ayant aussi entendu Martine Aubry dans "On n'est pas couché", je me suis dit que c'est Jean-Luc Mélenchon qui mène le combat des idées et indique la voie à suivre à certains tenants du parti. M. Aubry a même plusieurs fois parlé de "clarté" quant au programme ou au parti. Pendant toute la campagne, on va essayer de nous faire avaler des couleuvres.

    Le Front de Gauche, c'est "L'humain d'abord", c'est quand même mieux que "Un avenir à changer" qui ne veut rien dire et est d'une platitude.

  6. citoyenne21 dit :

    Les socialistes, mine de rien doivent surveiller de très près l'évolution et les prestations de notre candidat et les réactions qu'il suscite. L'éventualité qu'il passe devant eux ne leur parait certainement plus si impossible qu'il y a quelques mois. Ils se trouvent donc obligés de tenter de reprendre les idées du Front de gauche à leur sauce mais la mayonnaise ne prendra pas. L'original vaut toujours mieux que la copie !

    Oui il faut que notre candidat passe le plus possible à la télé, y compris dans des émissions de divertissement car il y a des citoyens qui tomberont sur une de ces interventions par hasard et cela pourra faire des miracles. Le hasard fait bien les choses parfois et chez Ardisson Jean-Luc s'est bien défendu et a su bien déjouer ses taquineries de circonstance. Tout le monde ne regardera pas "C politique" sauf les accros. Il faut qu'il soit vu et entendu par un maximum de gens car il y en a qui en sont encore restés aux buzz d'internet. Les buzz ce fut bien utile pour acquérir plus de notoriété, maintenant on est à la phase supérieure et le citoyen encore indécis doit pouvoir voter en 2012 en toute conscience et pour cela il faut qu'il ose voir plus loin que les partis qui ont déjà fait leurs preuves en matière d'incompétence. Et notre candidat a dans le ton et les expressions une sincérité palpable par rapport aux autres candidats (tous standardisés), qui pourra j'en suis sûre toucher des gens qui jusqu'ici ne s'étaient pas posé plus de questions que cela. Il n'est jamais plus crédible qu'au travers ses propositions vers plus de justice sociale, que face à des situations telles que celle exposées par cette jeune femme en fin d'émission !
    Tous devant "C dans l'air" ce soir et haut les coeur !

  7. Troas dit :

    Merci Jean-Luc pour ce texte si intéressant. Je suis belge vivant en Belgique. Je ne pourrai donc jamais voter pour toi. Mais je ne rate pas un de tes articles ou de tes discours. C'est tout l'occident qui a besoin d'ouvrir les yeux de manière urgente. Merci de nous aider à le faire. Bonne chance pour la suite de ta campagne.

  8. vigier dit :

    bonjour,
    Je reviens sur ton billet précédent. Les élus espagnols ont choisi la voie du surendettement pour l'Espagne, par une mesure qui va les contraindre à perpétuité à verser des intérêt aux banques.
    Pourquoi accepter de rembourser nos emprunts dont la seule chose concrète est l’intérêt dû aux banques, la valeur prêtée étant créée pour l'occasion par les banques ?

    [Edit webmestre : Lorsque vous "revenez sur le billet précédent", faites le sur... le billet précédent. Les commentaires y sont encore ouverts pendant 2 semaines.]

  9. guy lucazeau dit :

    Tiens bon Jean Luc, les inconditionnels du liberalisme tels que Gaino et Sylvestre sont en train de perdre les pédales.
    Mais effectivement le cinéma d'Ardisson laisse un gout bizarre. J'imagine que tu ne te rends pas à ce genre d'émission de gaieté de coeur.
    En ce qui concerne l'impact de "l'art politique" pour faire avancer nos idées, le post scriptum de Lordon dans sa piece "d'un retournement l'autre" est très intéressant : selon Spinoza, les idées pures n'ont jamais rien mené, sauf à être accompagnées et soutenues d'affects. C'est l'art qui dispose de tous les moyens d'affecter...

  10. Charles dit :

    Tout cela est-il si compliqué ? Non et c'est sans doute ce qui m'autorise à ouvrir ma gueule alors que je n'y connais apparemment rien. Pas dur de comprendre, de voir que certains sont milliardaires et d'autres crèvent de faim, voir que la soit-disant croissance est une crétinerie hallucinante : que ça n'est pas digne d'aliéner notre fierté et notre liberté d'êtres humains au travail harassant pour la production de balais de chiottes informatisés, de programmes diététiques abrutis, de collections de voitures de sports, de piscines ou maisons de campagnes aux styles absolument creux, de soirées technos dépourvues d'amour. La liste est longue. Nous, humanoïdes, sommes une grande famille sur la belle planète Terre où quelques aînés abusent des plus petits, abusent avec criminalité comme jadis Cain tua Abel. Je repense à ces familles où un handicapé, physique ou mental, était le sale petit rejeton et l'enfant brillant la gloire de l'humanité : quelle honte ! Alors, où sont - ils le père, la mère, qui réglaient la dignité, l'amour, le désir, qui valorisaient la vie du plus petit comme celle du plus grand ? A moins que ces dominations ne soient que des modèles sexuels et archaïques de mâles et femelles dominant/e/s, comportements qui ne prévalent pas pour toutes les espèces animales ni, je le crois, tous les êtres humains. Oui c'est aussi de la culture et qui rejoint par là l'économie (j'y reviendrai plus bas). Pauvre culture ! Où on ne sait même plus dire " je t'aime ", où on ne sait plus ce qu'être heureux veut dire, sentir la douceur de la vie en se tenant la main, sentir la beauté du sexe avec confiance. Misère, misère, copain Coluche !
    Economie : claquer la gueule à ces aînés abusifs qui doivent accepter que leur brillance n'a pas plus de valeur que celle des petits / tout en laissant un espace suffisant à la santé qu'ils ont eu la chance de recevoir. Et donner aux petits le bonheur de vivre qu'ils sentent aussi bien que les plus forts mais ne peuvent concrétiser. Mettre les forts le nez dans leur caca de vouloir paraître forts alors qu'ils le sont pas plus que n'importe qui, accumulation de biens complètement débiles et autres.
    Economie : limiter le pouvoir de ces [...] riches, pas avec le dos de la cuillère, en reprenant l'équation du partage (mondial) des richesses riches/pauvres, pas en taxant les transactions financières mais en les supprimant à cent p. cent. Tout au plus accepter que l'argent soit placé au taux livret A. Que les salaires soient plafonnés 90 p.cent plus bas. Vous voyez ce que je veux dire ? Et valoriser la vrai culture, celle de l'humanité, pas celle de cette surproduction de conneries qui ne servent à rien (certains appelent ça la croissance). Voilà, c'est une bouteille à la mer !
    Mon pêcheur est fils d'une sirène, il habite dans les sables, il m'a fait l'amour et il a fait pour me pêcher une ligne qui est plus pure que celle de l'horizon (Fafa de Belem / Bresil)
    Voilà, je vous laisse. Bizoux à toutes et tous
    Charles

  11. lapavana dit :

    vigier 59
    Au Parlement Espagnol, l'adoption de la règle d'or, oui, a en effet l'écrasante avec une écrasante majorité gauche.
    Un seul député de Izquierda Unida (gauche unie) a utilisé son droit de veto pour s'opposer à ce qu'il appelle une décision frauduleuse ! Le député Llamazares a eu ce courage a fait basculer l'accord PSOE IU
    Enfin un homme qui NON ! Résistons !

  12. Raphael DAVID dit :

    Attention à la tentation du délice d'être martyrisé par un pouvoir autoritaire ! Le combat anti-autoritaire est aussi celui du néo libéralisme, le "marché" n'est pas compatible avec les dictatures. Vos analyses sur la démocratie sont plus pertinentes que ce surf sur ces vielles lunes de beau beau révolutionnaire. Je soupçonne de plus en plus ces oligarchies intelligentes d'instrumenter nos réactions viscérale pour faire avancer la démocratie de marché. De grâce ne tombons pas ce piège, l'autoritarisme de l'état n'est pas le problème !

  13. phiphi the biker dit :

    Bonjour er bravo mr Mélenchon pour vôtre prestation sur canal + hier
    1) Effectivement, ce qui très intéressant à la télé (en plus de vos réponses) est de voir la têtes des autres invités.
    Clairement oui, cette façon que vous avez de répondre aux questions de façon argumentée et d'ouvrir les débats les embarrassent, tant elles sont imparables et novatrices (par rapport au bourrage de crâne que l'on subit depuis des décennies).
    Alors, ils essayent tant bien que mal de reprendre certaines des idées du Front de gauche, mais ne nous y trompons pas, c'est comme au judo, on utilise la force de l'élan de l'adversaire, pour mieux essayer de le faire tomber.
    2) Internet : outil formidable que nous utilisons pour échanger nos idées, fenêtre ouverte sur le monde, mais fenêtre toujours ouverte, où la confidentialité n'a plus sa place. Tout ce que nous y échangeons est connu.
    A +

  14. nfm dit :

    J'ai apprécié votre intervention durant l'émission "Salut les terriens", samedi 3-sept-11.
    Notamment au sujet des 1 646,1 milliards de notre dette publique et du temps nécessaire pour la rembourser tout en sachant que notre PIB a été de 2.555 milliards en 2010....
    Malgré une légère baisse du PIB 2009/2010, il est donc possible de ne pas "psychoter" et de nous prendre pour des billes.
    J'espère que vous êtes sincère sur vos intentions de diminuer les différences phénoménales des revenus (dirigeants, rentiers, super-conseillers, etc...). Effectivement il n'est pas normal que des personnes ne perçoivent même pas le smic (qui est d'ailleurs insuffisant) alors que d'autres ne sont taxés qu'à hauteur de 3% pour un revenu annuel de 5.000.000€.
    Il n'est pas normal non plus que d'autres percevant 2.000€/mois soient obligés de redonner plus des 3/4 de leur 13ème mois. Ne croyez surtout pas qu'avec 2.000€ /mois on fait des folies... loin de là ! On arrive à vivre "tout simplement" sans artifice et le moindre imprévu nous oblige à trouver, avant la paye de fin de mois, des solutions financières pour le régler, nous obligeant ainsi à nous priver sur la qualité de nos besoins primaires (alimentaires, étude... les vacances je n'en parle même plus car c'est devenu un luxe pour moi).
    Enfin tout cela est compliqué à gérer d'autant que notre démographie est vieillissante et qu'il va bien falloir repenser nos systèmes de retraite... là aussi, je ne veux pas que la catégorie des "moyens-moyens" paie plus que les autres, alors que les plus aisés sont défiscalisés et ont les moyens de se payer les filouteries avisées de grands fiscalistes (ayant même peut être travaillé à Bercy ;).
    Bien à vous

  15. toto dit :

    Tout comme MI33 en (42) que je cite: "J'ai souffert tout au long de cette émission caricaturale" Chez Ardisson.
    Tout comme lui: "Je me pose une question toute simple: que peut penser de vous, après une émission pareille, une personne (électeur en puissance) qui ne vous connait pas, ou pire qui ne vous connait qu'à travers les caricatures fabriquées par les "médiocrates" ?"
    Il y a peut-être mieux à faire que d'aller chez les pitres qui ne peuvent que vous dévaloriser.

  16. citoyenne21 dit :

    Mais au contraire Toto (65), c'est la connerie ou incohérence des autres qui est mise en évidence quand Jean-Luc Mélenchon les déstabilise par son aplomb. Lui il a suffisamment de répartie pour ne pas se trouver en position de faiblesse ou pour ne pas avoir à se sentir dévalorisé. Franchement un Denisot se ridiculise tout seul, il n'a besoin de personne. Un Aphatie aussi et tant d'autres qui ne font pas le poids. Ceux qui se sentent méprisés c'est qu'inconsciemment ils se savent dans la difficulté de pouvoir rivaliser d'égal à égal. Les autres, ceux qui sont du même niveau ou de la même trempe, bien au contraire s'en trouvent fortifiés dans leur estime d'eux-mêmes lors d'une confrontation ou échange avec notre porte-parole !

  17. josé puenté dit :

    Bonjour à tous
    Pour moi bizarre cette émission de salut les terriens, je ne sais quoi en penser au final, beaucoup en sont satisfait quand même, pour moi il ya trop de coupure, trop de réponses qui n'ont pu être faites par Jean-Luc, comme s'il n'en restait qu'une caricature. Mais peut-être qu'il a pu malgré tout capter l'attention de personnes qui ne le connaissait pas. Ah si on pouvait voir la totalité des échanges!
    Thierry, si tu nous lis !

  18. Berdagué dit :

    Christian B -50
    Oui,nous sommes en guerre (économique pour le moment) ?
    Seulement économique ? Les idées, les finances, l'information, la parole, la communication, dans la langue même, le langage détourné, les mots eux-mêmes avec des substitutions de sens, les manipulations, les non-dits, la propagande unique, les licenciements, les expulsions, alimentaire, avec les famines dans beaucoup de continents. La liste est longue. Qui n’empêche pas des interventions géopolitiques, pragmatiques, médiatiques, en dommages collatéraux, pour montrer ses biceps.
    A une réunion d'ATTAC 5 (il y a une dizaine d'années) à Céret (66), une femme posa cette question de la guerre, par trop classique à venir, je lui avais répondu que les guerres existaient, multiples, et en particulier économique et financière en insistant qu'il fallait contrôler les finances et leurs mécanismes et non pas exiger seule une taxe Tobin comme le proposait l'économiste d'ATTAC à la tribune, la dame très contente de ma réponse mais comme un malaise à la tribune, car mème Tobin à la fin de sa vie considérait que les mécanismes devaient être modifiés, c'est peu dire.
    Il y a une sacrée guerre abjecte menée au quotidien c'est celle de faire passer les sacrifices comme allant de soi, inéluctables, voire écrits, d’où le travailler plus pour ne plus penser.

  19. Colonel Walter Kurtz dit :

    A propos de l'emission d'hier soir, "Salut les terriens", j'ai le sentiment comme un certain nombre de d'intervenant sur ce blog, que le montage a opéré quelques coupes franches quant à d'éventuelles réactions de Jean-Luc Mélenchon, notamment à l'issue du témoignage de la jeune femme salariée chez Sodimédical, et sur la Libye, nous laissant ainsi un tantinet frustré.
    Cela dit, ne nous trompons pas, il s'agissait d'une émission de divertissement avant tout. Et le format plutôt court accordé à chaque intervenant ne permet pas de trop débattre sur le fonds des propositions.
    L'essentiel est qu'elle soit une émission très populaire, et regardée par un grand nombre de téléspectateurs. Et là, je trouve que les quelques sujets abordés, mais néanmoins importants, et les réponses concises, claires, simples et donc compréhensibles par le plus grand nombre font de ce passage à "Salut les terriens", un point positif.
    De plus, je ne sais pas vous, mais moi j'ai beaucoup aimé la sincérité de Jean-Luc Mélenchon face aux questions incongrues d'Ardisson, sur ce qu'il ferait si, élu Président de la République, il trouvait dans un tiroir de l'Elysée un CD de la chanteuse Carla Bruni dans un tiroir, ou encore sa réponse concernant Gaino, et un papier qu'il avait rédigé pour l'Humanité il y a quelques années.
    Beaucoup auraient été tenté de faire de l'anti-sarkozysme primaire, un piège !
    Enfin, ceux qui, hier soir, auront découvert avec beaucoup d'intêrets et pour la 1ère fois, un concentré des arguments et solutions du FdG défendus par Jean-Luc Mélenchon, peut-être souhaiteront-ils en savoir davantage, en suivant l'émission "C Politique", d'aujoud'hui.

  20. antochrit dit :

    Je suis aussi d'accord avec le fait qu'il ne faille pas se censurer quant aux lieux où Jean Luc ira porter nos idées. Il faut "ratisser" large! Tous ceux qui ne regardent que TF1 par exemple doivent aussi entendre ce que nous avons à proposer. S'ils sont après assez bêtes pour encore se faire entourlouper et ne pas chercher plus d'infos ils ne pourront s'en prendre qu'à eux même et ne pourront pas dire "je ne savais pas"

  21. Marc dit :

    Allez sur le site , clic sur download the membership list, et vous découvrirez qui en France fait parti de cette organisation.
    Intéressant.

  22. citoyenne21 dit :

    Dans l'émission d'hier, Guéant s'est ridiculisé tout seul quant à sa réponse donnée sur la taxe sur les sodas (rire) ça faisait si peu crédible dans sa bouche et par l'expression de son visage. En tout cas, j'ai eu mon moment de franche rigolade, notamment quand Ardisson a demandé à notre candidat si il comptait se mettre au jogging ou au vélo si élu Président. La réponse du jardinage, c'était parfait. Et la réponse pour la Rolex, idem. Même avec des coupures, cela reste quand même une émission qui aura pu retenir l'attention de quelques uns. Quelques uns plus quelques uns au fil des diverses interventions télé qui auront lieu, ça finira par compter et par payer !

  23. VILLADIER dit :

    Ca me rappelle un dessin de Quino (Mafalda) où l'on voyait un jeu de dames où les pions blancs étaient des ouvriers, des artisans etc. et les pions noirs des hommes d'affaires, des patrons etc. La légende était : "les noirs jouent et gagnent à tous les coups".

  24. Menjine dit :

    Je pense que "l'occultation de la classe ouvrière" est à la fois un phénomène inconscient, idéologique, mais aussi un phénomène voulu, programmé et auto-référencé.
    Terra nova ce "think tank" ce groupe de réflexion prétendument de gauche, qui a "démontré" que les classes populaires et la classe ouvrière ayant disparu il fallait que la gauche ne s'intéresse qu'au vote et aux préoccupations des classes moyennes, est le think tank le plus reconnu par "les belles personnes".
    Le 29 Juin 2011 il y a eu une "cérémonie des Trophées des think tanks" organisée par l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie, sur 75 think tanks en compétition et par vote des pairs (comme aux Césars). Terra Nova a reçu le Trophée le plus important ainsi que le Trophée de la Presse et est troisième au trophée de la personnalité de l'année Olivier Ferrand de Terra Nova derrière Dominique Reynié l'habitué de C dans l'air de la fondapol.
    Tout se tient et tous se tiennent par la barbichette et le porte monnaie.
    Classe ouvrière disparue, Terra Nova, belle "fondation"prépare l'argumentation du candidats socialiste!
    Qu'ils dégagent...

  25. Victor Lioran dit :

    Les commerciaux sont aussi des ouvriers !
    Attention de ne pas monter une classe ouvrière contre une autre par manque de connaissance d'un métier.
    De très nombreux commerciaux, vrp, technico-commerciaux etc. sont payés au SMIC pour un temps de travail réel souvent supérieur aux 35 heures. Si vous parcourez les offres d'emplois pour commerciaux, vous en trouverez beaucoup qui indiquent comme un super avantage : SMIC garanti ! Ce n'est pas un avantage mais une obligation légale, mais beaucoup de jeunes s'y laissent prendre. Ce qui n'est pas précisé c'est que les frais ne sont pas remboursés. Le commercial utilise sa voiture et son téléphone pour prospecter puis s'aperçoit qu'il doit déduire 700 à 1000€ chaque mois de son salaire (le SMIC) pour travailler. Le manque de visibilité de la classe ouvrière vient aussi du fait que beaucoup de travailleurs pauvres ne se considèrent pas comme des ouvriers car ils ne travaillent pas en usine.
    SVP, ne mettez plus les commerciaux dans le même panier que les financiers et ne les opposez pas aux ouvriers.

  26. Il ne faudrait pas oublier sur ce blog de répondre à Jean-Luc Mélenchon quand il nous interpelle à propos du "coup d'état des financiers" et qu'il nous livre les propos des lycéens chiliens : "Lorsque les journalistes demandent aux lycéens comment ils envisagent la sortie de crise, ils répondent sans hésiter: une nouvelle Constitution au moyen d’une Assemblée constituante".
    Ce coup d'état des financiers il est européen mais il touche chacun des pays les uns après les autres, le dernier étant l'Espagne, le prochain étant la France avec la convocation cet automne du congrès pour adopter dans la constitution la "règle d'or".
    On ne pourra pas attendre 2012 car la crise va s'approfondir et vraisemblablement toucher au coeur le pays du dollar.
    Je me demande si on ne devrait pas pousser le bouchon maintenant pour la convocation d'une assemblée constituante, afin qu'un débat s'instaure dès cet automne sur cette exigence. Cela pourrait prendre la forme d'une demande de référendum non pas pour aménager la 5e république comme le proposent certains mais pour la convocation d'une assemblée constituante. Bien sûr Sarkozy non plus que ceux qui ont fait leur lit dans la 5e, n'en voudront pas mais le débat sera lancé et il sera dès lors au centre de la campagne présidentielle avec les questions sociales et écologiques liées. Et comme Jean-Luc sera le seul candidat à poser cette triple exigence démocratique, sociale et écologique il peut intéresser la masse de notre peuple et notamment la jeunesse (comme au Chili). On ne pourra réaliser notre programme social et écologique que si on règle d'abord la question démocratique et répondre maintenant au "coup d'état des financiers".

  27. Alexandria dit :

    @ 73 citoyenne21
    Quand même, je sais bien que tous deux sont des proches de Sarkozy, mais ne confondez pas Guéant et Guaino ! Hier, c'était Guaino, une autre pointure que l'Éminence grise devenu super flic...

  28. Alain dit :

    Malgré quelques frustrations dues au montage, bravo Jean-Luc pour l'émission sur Canal.

  29. citoyenne21 dit :

    @ Alexandria (78)
    Mais mince alors c'est contagieux ces langues qui fourchent (rire) bien sur que je parlais de Guaino !

  30. Cédric dit :

    Je vous laisse un lien de téléchargement (parfaitemement légal) de la conférence sur la vie chère de Benoit Broutchoux, véritable héros populaire dans le bassin minier du Pas-de-Calais. Anarcho-syndicaliste, co-fondateur du syndicat CGT des mineurs, conférence qu'il donna il y a tout juste 100 ans, le 10 septembre 1911.
    http://www.cnt-f.org/59-62/wp-content/uploads/conference-sur-la-vie-chere-par-Benoit-Broutchoux.pdf
    A bientôt...

  31. Catherine dit :

    @ Le Prolo du Bio - 46

    Oups le sacrilège vient de moi. Xavier Mathieu évidemment. Honte sur moi ! Mais je suis d'accord avec toi il faudrait inventer autre chose que la légion d'honneur, très très mal fréquentée.
    Et dans la série émissions TV je viens de voir sur Média le Magazine (France 5) un sujet sur l'UMP et le PS et leurs campagnes sur internet et je lis en fond de tableau qu'un militant du PS écrit: Jean-Luc Mélenchon veut dialoguer avec le PS. Décidément ils n'entendent que ce qui les arrange ces gens là. Débattre n'est pas dialoguer, nuance !
    Et en ce qui concerne C Politique, j'espère que la vidéo sera enregistrée et mise en ligne car je ne pourrai, hélas, pas la regarder.

  32. Merci pour cette belle note qui sert à décomplexer - c'est urgent de le faire - nos exigences sociales qui sont aussi raisonnées que légitimes. Sachez d’ailleurs que du côté des sociétés du CAC40, la crise est bien terminée ! En 2010, leurs groupes ont fait 3milliards d'euros de profit à moitié distribués en dividende.
    Je rajouterai quelques mots à propos des 1ères victimes des crises financières et des politiques de rigueur, les femmes. Le constat n’est plus un secret de polichinelle, il est reconnu par le Bureau International du Travail, la Confédération Syndicale Internationale et la commission du parlement européen qui le dit en toutes lettres «Les inégalités femmes/hommes sont connues de longue date, mais sont exacerbées par la crise. Les femmes subissent souvent ses conséquences négatives plus rapidement, et ne profitent de la reprise qu’avec retard».
    Le chômage des hommes a été le 1er à augmenter en 2008, la crise ayant d’abord touché les secteurs de l'automobile, du bâtiment ou des transports, mais les femmes les ont rapidement rattrapé et leur taux de chômage est redevenu supérieur puisqu’il est de 9,9% contre 6%. Ça ne va d’ailleurs pas en s’arrangeant : en un an, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 5,5% pour les femmes et de 0,5% pour les hommes.
    Voici un extrait du Rapport de la Confédération Syndicale Internationale de mars 2011 «L’impact de la crise sur l’emploi des femmes tend à être sous-évalué. Pourtant les femmes sont les premières concernées par la crise et la précarité croissante de l’emploi.» à savoir que dans l’Europe des 27, le taux moyen d’emploi des femmes est inférieur de 12 point à celui des hommes (59% contre 71%). Je m'arrête là, il y aurait tant à dire, et puis j'ai épuisé le nombre de caractères qui m'est octroyé.

  33. Louis St O dit :

    @Jean-Luc Mélenchon - @Gerard Blanchet 37
    Sur la prestation de l'émission « Salut les Terriens », normalement JL est en droit de demander un CD concernant l’émission (Gerard : pour la partie que vous n’avez pu enregistrer) mais peut être aussi le CD de la totalité de l‘émission, qui nous permettrait de voir et d’entendre les parties coupées.
    Vivement tout à l'heure sur France5

  34. Vincent dit :

    Bonjour M. Mélenchon et bonjour les commentateurs.

    Je ne comprends pas pourquoi vous proposez de payer la dette, certes en la remettant à plat mais de la payer quand même. Car certes, cette dette provient en grande partie d'allégements fiscaux sur les entreprises et sur les particuliers les plus riches. Mais elle vient aussi de la privatisation de la monnaie initiée par Giscard en 1973 et confirmée par le traité de Maastricht pour lequel vous avez voté.
    En clair : l'Etat pouvait créer gratuitement sa monnaie, maintenant il est obligé de l'acheter aux banques privées qui ont donc obtenu ce droit régalien de l'Etat. Est-il possible de re-nationaliser l'émission de monnaie? Au niveau national ? Au niveau européen ?
    Personnellement, je ne suis pas favorable à cette Europe des spéculateurs et des lobbies. On nous dit : "si la majorité des gouvernements d'Europe étaient sociaux démocrates, l'Europe aurait une orientation différente".
    Faux et archi-faux vu la "corruption" des PS d'Europe. A une époque, c'était le cas avec Blair, Jospin, Schroeder etc. On pourrait aussi parler de Delors, Lamy et DSK. Ces gens ne sont plus socialistes depuis longtemps. Pourtant, vous passez des accords électoraux avec eux. Beurk
    Donc, je suis souvent d'accord avec vous M. Mélenchon mais je n'ai aucune confiance en vous et vous n'allez pas assez loin.

  35. Louis St O dit :

    Pour en revenir à l’émission « Salut les Terriens », je ne comprends pas ou plutôt si, lorsque JL a parlé de l’endettement, il n’a parlé que de celui des Français, les causes de leurs crédits, et rien sur l’endettement de l’état, ses causes, c'est-à-dire la défiscalisation des riches et leurs niches fiscales qui ont appauvri l’état surement une coupure.
    Malheureusement, on a mal entendu, lorsque JL, après que l’on dise qu’il traitait NS de « Président des riches », qu’il ait répondu que c’était devenu le « président des pauvres », puisque depuis qu’il est au pouvoir, le nombre de pauvres à drôlement augmenté.

  36. Vincent dit :

    J'oubliais : l'instrument pour "aller plus loin" est évidemment l'Assemblée Constituante. Il existe d'ailleurs plus de monde que l'on croit qui y est favorable : il y a notamment une association pour une Constituante et le P.O.I milite pour ça depuis des années (bien avant le Front de Gauche). Je pense que la LCR n'y est pas hostile et que beaucoup de gens non affiliés à des partis le sont également.
    Mort à la Ve République, mort à la dictature de la finance, mort à cette Europe capitaliste néolibérale.
    Assemblée constituante !

  37. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 63 - Raphaël DAVID

    "le "marché" n'est pas compatible avec les dictatures"

    Le Chili de Pinochet et la Chine d'aujourd'hui, entre autres, démontrent pourtant le contraire.

  38. Vincent dit :

    "Le Chili de Pinochet et la Chine d'aujourd'hui, entre autres, démontrent pourtant le contraire. "

    Et vous pouvez y ajouter l'Indonésie des années Soeharto, l'Argentine des années 70 etc. ainsi que pas mal de pays d'Afrique.
    Je conseille à tous de lire La stratégie du choc de Naomi Klein qui montre entre autres l'application de la torture individuelle à l'échelle d'une nation.

  39. Arno dit :

    A propos de l'émission Salut les terriens. Le volume poussé au maximum, je n'ai rien entendu de ce qu'a pu dire Henri Guaino, la bouche en pointe, inaudible façon ventriloque aphone. A force de chuchoter à l'oreille du président, le "conseiller spécial" pourrait faire valoir ce handicap comme une maladie professionnelle.
    Le mutisme n'est pas le cas du bien-nommé Ardisson. L'attitude "ché-per" Rive gauche d'un animateur toujours plus décalé des réalités m'évoquent un documentaire sur l'Argentine, montrant les longues files d'attente devant l'agence pour l'emploi s'enroulant autour des blocs alentour et l'extrait d'une émission télé de variété où une célébrité répugnait à considérer la situation du pays sous prétexte de l'ennui que cela lui procurait, ennui qu'elle chassait dédaigneusement par ce mot d'ordre : "Soyons frivoles que diable !". Décalage permanent entre télé et réalité.
    Réalité de la brutalité dans l'épreuve subie par la salariée de Sodimédical, à son travail comme dans l'émission. L'évocation de ses ruptures sentimentales se mélange sans raison apparente avec le récit de son épreuve de salariée. Que veut-on nous signifier par ces allusions répétées à ses ruptures familiales ou sentimentales ? L'image d'une femme instable ? Relativiser le bienfondé de sa bataille avec son employeur ? Après ça, promo des produits relatifs aux invités. Fin. Cut. Le fameux paradigme new yorkais de la justice (la légitimité de la plainte devient relative à la moralité de la victime) s'immisce de plus en plus en France (peine plancher, etc.). En Europe on juge des actes. La réponse de Jean-Luc Mélenchon distinguant "le travail" de l'artiste Carla Sarkozy et son statut d'épouse du Président est tout à fait encourageante. Bravo.

  40. Baptiste dit :

    "Dictature bienfaisante".

    Je ne pensais pas voir de mon vivant une telle juxtaposition prescrite aux sociétés occidentales.
    Un bouleversement aussi radical que l'instauration de la "règle d'or" devrait, dans une démocratie réelle, être soumise à référendum.

  41. Colonel Walter Kurtz dit :

    Marc (#72) dit : "Allez sur le site, clic sur download the membership list, et vous découvrirez qui en France fait parti de cette organisation. Intéressant."

    Merci pour ta liste.
    Effectivement, entre les David Rockefeller et autres "Madeleine Albright", on trouve pêle-mèle des p'tits frenchie bien connu tels que la très "atomique" Anne Lauvergeon qui, bien qu'à 100% pour le nucléaire, ne mettra plus un pied à Fukushima.
    Egalement, dans cette liste apparaissent le très UMP Jean-François Copé, et la très "socialiste" Elisabeth Guigou, surement 2 bons intermédiaires chargés d'informer leur parti respectif des consignes à respectées et de la conduite à tenir,ordonnées par leurs maitres de la trilatérale.
    Y figure aussi un grand justicier, même pas masqué, comme le juge Jean-Louis Bruguière (vous savez, celui qui avait hérité de l'affaire Karachi au début, et qui avait fait tout son possible pour que la vérité ne voit jamais le jour).
    Enfin on a l'incontournable historico-journaleux, Alexandre Adler, ancien communiste, passé du PCF au Figaro, et un des rares mais très fervent supporter de Deubeuliou Bush. Le roi du grand écart, malgré sa corpulence. A l'image de sarko, il est faible avec les forts, et fort avec les faibles. Et comme le résumait son ex-collègue, directeur de Courrier international, "Il ne voit l'histoire que du côté du manche, du côté des pouvoirs, jamais du côté des peuples"

  42. hervé dit :

    Bonjour

    ça fait un moment que je me dis "qu'ils" n'auront pas le choix que d'imposer une dictature Européenne, du fait que la majorité des gens rejette la direction qu'a pris l'Europe. J'avoue qu'une grande tristesse s'empare de moi quand je pense à cela. Je croyais depuis toujours que la 2eme guerre mondiale avait définitivement vue la fin du fascisme de gouvernement. Et ce coup la il faudra pas attendre que les Américains viennent nous sauver. Je vois du sombre, du sombre et un humanisme qui fout le camp.
    Désolé j'ai un peu le bourdon.

    Hervé.

  43. Mario Morisi dit :

    Damned ! vu sur Dimanche Plus il y a une heure.
    De Soros à Hollande en passant par Borloo et Royal, ils nous piquent et défigurent nos slogans, notre sémantique, nos argumentaires (sans l'action qui devrait suivre), mais en plus Ségolène a eu le culot de faire fabriquer des pashmimas rouges comme nous. Faites quelque chose, Gabriel, François, Eric, Danielle, Jean Luc. Je ne sais pas quoi, mais tournons ça à notre avantage.

  44. Arno dit :

    A Mario Morisi, commentaire 98.
    Pas de panique. Rien n'est plus facile de clouer le bec aux gens de "bonne volonté". J'entends par bonne volonté, cette posture morale qui se révèle impuissante à l'épreuve du réel, posture que le philosophe Clément Rosset a décrite dans le Démon de la Tautologie, au chapitre final des Petites pièces morales, aux éditions Mille et une nuits. Posture que M. Mélenchon sait révéler au grand jour.
    Il y a un travail de terrain à entreprendre pour éviter de déprimer devant les tentatives de copiage, plagiat, de concurrents n'ayant pour seul contenu l'étiquette dont ils se parent un jour. Le documentaire Au pays des gueules noires montre comment le Front national a prospéré dans le Bassin minier du Nord-Pas de Calais. En vedette, Steve Briois du FN nous donne la recette : ce sont les bonnes méthodes du PC qu'il applique : porte à porte, marchés, tractage, etc. C'est l'assise populaire du mouvement qui compte. Allez. à tous, qui allez vous convaincre, qui avez-vous convaincu aujourd'hui ? Salutations fraternelles.

  45. Colonel Walter Kurtz dit :

    hervé (#97) dit :
    "Je vois du sombre, du sombre et un humanisme qui fout le camp. Désolé j'ai un peu le bourdon."

    Effectivement, le monde vers lequel l'oligarchie souhaite nous conduire n'est pas très reluisant.
    Heureusement, en France nous avons la chance d'avoir, avec le FdG, une véritable alternance qui est proposée, un vrai changement de mode de société, dont les idées, les propositions et les solutions radicales et concrètes, dont le centre de gravité est l'être humain, semblent attirer de plus en plus de citoyens très inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants. Personnellement, j'ai réellement retrouvé l'espoir avec le Front de Gauche, et son candidat pour 2012, et je ne semble pas être le seul dans ce cas. J'entretiens cet espoir en diffusant leurs idées sur le net, de manière simple, mais toujours en argumentant : la plupart des opposants au Fdg sont incapables de justifier intelligemment pourquoi ils le sont, passant leur temps à faire de l'expertise en affirmations non démontrées.
    Des citoyens de plus en plus nombreux relayent et luttent par tous les moyens à leur disposition, et au côté de JL Mélenchon, pour inverser le cours de l'Histoire qu'on veut nous imposer.
    Et je suis sur qu'on y parviendra.

  46. Victor dit :

    Toujours à propos de l'émission d'Ardisson, est ce que le CSA ne pourrait pas imposer pour les émissions de débats politiques qu'elles soient toutes en direct pour sauvegarder la pluralité d'expression ?
    Vive la révolution citoyenne.

  47. Berdagué dit :

    Il doit y avoir rouge et rouge, un doit déteindre un max dés les premiers remous,et surtout dans le choix de cette Europe " qui protège".
    Un immense merci à Cédric -81- pour la connaissance de cette conférence le 10 Septembre 1911, en effet très moderne dans l'analyse du réel, de la réalité, des prévisions de guerre, de son refus par la classe ouvrière, par son internationalisme constructif, et tout ça à la veille de la grande boucherie, de l'assassinat de Jaurès et des conséquences catastrophiques pour plusieurs générations, les peuples ont payé très chers et cash, le prix du sang et pour qui ? toujours les mêmes, à l'évidence leur immense trouille, panique ferait qu'ils pourraient encore nous concocter une sacrée boucherie des prolétariats et des peuples, mais là je crois qu'il y aurait quelques réticences à partir la fleur au fusil pour assoir les intérêts juteux de la bourgeoisie, certes une bonne petite serait une de leurs solutions, mais ça risque de se retourner définitivement contre eux.
    Je crois toujours que le bulletin de vote, pas si facile que ça à mettre le bon majoritaire, est la meilleure arme, mais c'est vrai aussi que le pacifisme angélique a des limites surtout en cas d'urgence.

  48. Louis St O dit :

    101 Victor
    Émission salut les terriens.
    Je persiste (85), et plus je réfléchis plus je suis sûr qu l’on doit avoir la possibilité d’avoir un CD de la totalité avant montage de ce qui c’est dit et pas coupé lors d’une émission comme Salut les Terriens. En effet qui nous dit qu’avec les plans non visualisés, ils ne vont pas faire un montage quelconque que l’on verrait un jour dans un zapping ? Et aucune preuve pour nous de la supercherie. Mais peut-être l'a-t-on déjà.

  49. jrm dit :

    Colonel Walter Kurtz (#99)
    "Heureusement, en France nous avons la chance d'avoir, avec le FdG, une véritable alternance qui est proposée, un vrai changement de mode de société, dont les idées, les propositions et les solutions radicales et concrètes, dont le centre de gravité est l'être humain, semblent attirer de plus en plus de citoyens très inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants."

    C'est déjà ça de réjouissant. Quant on voit à quoi se résume le gros de l'échiquier politique au Royaume-Uni (Labour, Libdem, Tories); ou pire aux USA (GOP, Democrats) tout en sachant que lors des élections présidentielles dans ce pays sont dirigées par l'argent et la pipolisation, bien qu'il y ait 6-7 candidats, pas juste les 2 qui occupent tout le terrain. Il y aussi les verts, les libertariens (anarcho-capitalistes), et deux partis socialistes, mais cette élection est une telle mascarade qu'il n'ont quasiment aucune chance d'obtenir un grand électeur.
    Bref, ça ne sert à rien de voter le modèle US, qui est peu pluraliste et peu démocratique du même coup. La Constituante que propose J-L Mélenchon est plus qu'une nécessité pour éviter ce genre d'horreur qu'est le bipartisanisme - UMP+PS, le FN relevant du fascisme politique doublée d'une économie de marché à outrance. L'alternative que propose le Front de Gauche est plus que bienvenue, en effet.

  50. Stephann dit :

    Je m'interroge beaucoup sur cette disparition de visibilité de la classe ouvrière. Cela dit il y a en france 7 millions d'employés (Les Employés, Alain Chenu. La Découverte 1994) qui, à mon sens son tout à fait à considérer comme faisant partie de la classe sociale "ouvrière" dans un acception élargie mais tellement actuelle. Il me semble que nous ne défendons pas assez la visibilité de ces employés. sans compter également que dans cette catégorie ceux qui souffrent le plus sont employés d'entreprises de moins de 20 salariés et donc ne sont pas représentés y compris quand ils travaillent au seins de groupes de plusieurs 100aines d'enseignes franchisées par exemple. Quel est le total des ouvriers + employés ? 6+7 millions ? Tus électeurs. Cela laisse songeur.


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