14sept 11

Agences de notation, crise bancaire, Euro, Critique d’une critique de notre programme, le jour du miracle pour Hollande.

Alerte ! Les voyous de la finance attaquent la France !

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Cette note traite de la notation des banques françaises, de la panique bancaire et de la crise de la zone Euro. J’y évoque aussi le débat sur la sortie de l’Euro pour la Grèce en particulier et pour d’autres en général. C’est peut-être un peu aride mais j’ai pensé que ça éclairait ma façon de voir le moment. Puis je fais une critique de la drôle de présentation, fourmillante d’erreurs, du Programme du Front de Gauche telle que lu par Médiapart. Curieux de la part d’un média dont la réputation de rigueur a été hautement démontrée. Enfin, sourire narquois : j’ai l’explication du miracle dont a bénéficié François Hollande pour devenir de façon si rapide et surprenante le chouchou des sondages. Edifiant et hilarant !

La décision de l’agence de notation nord-américaine qui manie ses appréciations comme des révolvers dans un saloon bondé est profondément irresponsable. Comme d’habitude, sous prétexte d’appréciation objective, un risque est aggravé sous prétexte de s’en protéger. Les banques visées comptent parmi les dix premières mondiales. La décision de cette agence de notation touche donc le cœur du système. Du simple point de vue des gérants de ce système monde, cette note est absurde à moins d’être étendue à toutes les banques du monde qui sont toutes gorgées de papiers incertains et de traites qui ne tiennent que par l’idée qu’on s’en fait. Sur les bases sur lesquelles ont été appréciées les banques françaises par cette équipe de mauvais plaisants, pas une banque nord-américaine ne pourrait ouvrir un guichet ce matin. La nouvelle « note » peut donc faire davantage de dégâts que des milliers d’attentats. Je commence donc par mettre en garde. La guerre des banques est une réalité et à travers elle le pouvoir de peser sur l’économie monde. Cibler les banques françaises ne peut se faire sans arrière-pensée. Ni sans conséquence géopolitique. Je ne le mentionne que pour alerte, pour les naïfs qui oublient de se demander pourquoi les banques allemandes engagées en Grèce et les banques américaines dévorées par les termites ne semblent pas avoir les mêmes problèmes de réputation auprès de ces « agences ». Ceci est une nouvelle démonstration du fait qu’il fallait frapper tout ce petit monde de rapaces irresponsables dès le premier jour dans le premier pays, en Grèce. Au lieu de quoi les pouvoirs des trafiquants ont été augmentés et même institutionnalisés. Une procession de décideurs serviles a passé son temps à vouloir « rassurer les marchés ». Ils les ont placés au sommet de la hiérarchie des souverainetés, avant la démocratie et le peuple. Et pour quel résultat ? On ne peut pas « rassurer les marchés ». Ou on les dompte ou c’est eux qui le font. Les pleutres sont servis ! En juin dernier le pouvoir des agences de notation a été solennisé et augmenté en Europe !  Devant tout ce gâchis, le seul sourire me vient de l’idée que, pour finir, le pire coup que le système capitaliste reçoit vient de lui-même, de sa propre dynamique interne et des horribles conflits d’intérêts qui le caractérise et plonge l’humanité dans le désastre, à intervalle régulier.

Le nouveau plongeon du système financier était  la chose la plus prévisible qui soit. Ceux qui lisent ici mes chroniques peuvent en attester. Comme d’autres, quoi que bien méprisés et réputés ne pas arriver à la cheville des esprits modernes et brillants qui gouvernent les choses et les opinions, j’ai déjà posé le diagnostic maintes fois et par le détail. Pourtant je ne suis ni voyant, ni prophète, ni même grand économiste patenté. Je suis seulement armé de moyens d’analyses qui fonctionnent comme une vraie boite à outils, parfois modestement équipée mais toujours efficace pour comprendre et réparer. L’économie n’est que secondairement une science mathématique. C’est d’abord une science humaine qui combine des facteurs sociaux, culturels et politiques. Enfin quelque soient les bavardages pédants auxquels nous sommes soumis continuellement, aucune économie ne saurait s’émanciper de la loi de la réalité. La réalité c’est que tout repose en dernière analyse sur ce qui est réellement produit et sur la façon dont cela est réparti et mis en circulation. Le système économique de notre chère économie monde actuelle repose sur le mouvement auto entretenu de millions de signes monétaires sans contrepartie équivalente dans la réalité matérielle. D’une façon originale, le système capitaliste s’est découvert une aire d’expansion qu’il croit sans limite ni contrainte, celle du crédit et de la dette, vaste préemption du futur. Mais le futur n’existe pas encore. Les titres de sa propriété circulent déjà pour la valeur de deux ou trois planètes. Illusion. Le système est donc condamné à rencontrer à tout moment l’équivalent moderne du prétendu saint Thomas qui vient et dit « je veux voir si c’est vrai ! ». Le matérialisme historique n’a pas trouvé son maitre dans l’art de rendre compte de la vie des sociétés. Cette considération générale ne m’écarte pas de l’analyse du moment qui mérite davantage de précision, c’est bien évident. Mais je ne veux pas manquer de marquer le point quand il va à l’avantage d’une méthode intellectuelle contre une autre qui est en train de démontrer son aveuglement total. 

Je suis interrogé bien des fois à propos de la sortie de l’Euro de tel ou tel pays. Les questions semblent postuler que ce serait une hypothèse comme une autre. Il n’en est rien. Cette façon de dire me semble négliger un détail. Il n’existe aucun dispositif de sortie de l’Euro prévu par les traités qui régissent l’Europe. On peut théoriquement sortir de l’Union. En pratique cette sortie est d’une complexité et d’une lourdeur institutionnelle considérable. Mais en ce qui concerne le système de l’Euro, rien n’est prévu. Cela ne signifie pas que, du coup, cela ne se fera pas. La vie est plus forte que les traités. Mais je veux juste souligner que l’opération ne saurait être « ordonnée » comme disent, parait-il, les dirigeants conservateurs allemands. Ce sera une noire pagaille aux effets incommensurables sur l’économie de l’union et, par contre coup, sur celle du monde. Notons à ce sujet que les dirigeants allemands feraient bien d’y penser et de ne pas croire leur pays d’avance épargné par ce qui pourrait arriver du fait de leur mesquine et psychorigide façon de gérer la crise.

Je sais qu’il existe à gauche un certain nombre d’amis qui sont partisans de la sortie de l’Euro. Je ne leur fait pas l’injure de les confondre avec les lepénistes qui soutiennent aussi cette thèse mais dans un tout autre cadre d’analyse et de propositions. Ces camarades ont un raisonnement construit avec une forte cohérence intellectuelle. Les circonstances peuvent d’ailleurs réaliser leur attente. Cela seul devrait faire réfléchir plus avant. Peut-on avoir pour projet une situation que la décomposition du système produit mécaniquement ? Je ne néglige pas la force de l’argument réaliste selon lequel la monnaie unique fut installée sur des bases qui travaillaient exclusivement à l’entretien et au développement d’un nouvel ordre néo-libéral spécialement destructeur en Europe. Cela ne suffit pas à me convaincre qu’il serait impossible de changer la règle du jeu tout en conservant la monnaie unique.

Selon moi la monnaie unique est aussi la propriété de la France. Nous avons notre mot à dire sur la façon de la gérer. Pourquoi renoncer à cette position de force ? Il y a de nombreux avantages géopolitiques et sociaux à disposer de cette monnaie unique pour peu que son cadre d’existence soit modifié. Ce n’est pas vrai que c’est soit l’euro et le libéralisme ou la fin de l’euro et enfin la possibilité d’une vraie politique de gauche. Je crois que seule une vraie politique de gauche peut à la fois sauver l’euro et nous faire sortir de la crise. A l’inverse, si l’euro venait à disparaitre je pense que notre projet de gauche et nos objectifs révolutionnaires dans l’histoire seraient plus difficiles à accomplir. Je sais bien que, pourtant, la monnaie unique pourrait s’effondrer. On ferait face, cela va de soi. On saurait quoi faire. Mais si l’euro des libéraux disparait au moment où ce sont les libéraux qui sont chargé de gérer les conséquences de cette chute, le grand nombre paiera deux fois. La disparition d’un instrument de mesure commun éloignerait la possibilité et la faisabilité des principaux objectifs de gauche comme l’instauration d’un salaire minimum européen et l’harmonisation des normes sociales et fiscales par le haut. Enfin le coup porté à l’idée d’une unification politique et sociale du vieux continent serait particulièrement sévère. Faut-il rappeler que cette unification est le but permanent de la doctrine de gauche depuis ses origines ? Parce qu’il s’agit de la paix et du bien-être. Tout cela ne peut être oublié. Ni surtout être oublié de quel prix a été payé dans le passé l’isolement national des révolutions victorieuses enfermées dans un seul pays !

La crise grecque résulte entièrement de l’agression des spéculateurs. Je ne dis pas que les problèmes de la zone euro n’existaient pas avant cela. C’est d’ailleurs de là que viennent les opportunités qui ont été données aux spéculateurs. Oui les problèmes viennent du cadre lui-même ! Et nous étions nombreux à combattre déjà le statut absurde de la banque centrale européenne depuis le premier jour. Pour ma part j’ai voté contre lorsque je siégeais au Sénat. Nous avons été nombreux aussi pour dénoncer la mise en place d’un marché intérieur socialement si dérégulé qu'il menace d’emporter toute l’organisation de nos sociétés. Pourtant quand une crise éclate dont les conséquences s’annoncent si profondes, on est en droit d’examiner soigneusement les méthodes mises en œuvre pour y faire face. On mesure alors bien la stupidité des techniques utilisées dans cette circonstance. C’est le dogmatisme libéral qui a conduit à l’application de recettes aussi éculées que ces politiques d’austérité et de privatisation généralisée imposées de force par le FMI et la Commission européenne. Le résultat était totalement prévisible puisque cette situation avait déjà été observée dans toute l’Amérique du sud. Il faut le souligner mille fois pour que la leçon porte : ce système ne marche pas. C’est cela la tare qui le disqualifie en profondeur dans l’esprit du grand nombre comme du point de vue du simple bon sens. C’est cette expérience qui permet de clamer « ça ne sert à rien de céder aux « marché » et à leurs injonctions ».

Dès lors, ce n’est pas seulement une crise bancaire ou financière ou ce que l’on voudra qu’il s’agit de régler. Ce qui est en cause c’est la légitimité d’un système et d’une orientation politique à gouverner nos sociétés. Cela saute aux yeux quand on prend la mesure de ce qui déclenche ce tsunami. La dette totale de la Grèce ne représente que quelques points du total de la richesse produite par l’union européenne en un an. Deux pour cent et demi ! Le rachat intégral de toute la dette de la Grèce, plus celles de l’Irlande et du Portugal est de … 1000 euros par habitant vivant dans la zone euro. C’est dire que cette somme est largement à la portée d’un prêt à zéro pour cent à la Grèce venant de la banque centrale européenne comme nous ne cessons de le dire depuis l’origine. A contrario, puisque cela ne s’est pas fait, on doit en déduire que le but de ce qui a été mis en place n’est pas de nature économique ou financière mais purement politique. Quoique les inventeurs de  ces mesures cruelles, cupides et brutales prétendent le contraire. Ces gens ont eu les yeux plus gros que leur cerveau. Ils se sont dit qu’une orgie de pilleries était à portée de main. Leur voracité va détruire leur propre écosystème !

Il est vain de spéculer sur une catastrophe finale du capitalisme. Ce système n’aura jamais de fin tant qu’une alternative ne se sera pas mise en place. Les pires destructions sont aussi un aliment pour lui. Faut-il rappeler que c’est d’ailleurs la fonction essentielle de la guerre dans la logique capitaliste ? Pas de naïveté donc. Il n’existe pas de bonnes catastrophes qui seraient un raccourci pour les adversaires du système que nous sommes. A chaque pas il s’agit de proposer des choses raisonnables, c’est-à-dire des remèdes qui épargnent la souffrance et résolvent les problèmes. C’est cela la radicalité concrète dont je me réclame. Là, il faut refuser d’abandonner la Grèce à son sort. D’abord parce que c’est la négation de l’idée de solidarité internationale dont nous sommes les partisans. Ensuite parce que cela ne sert absolument à rien du point de vue qui semble occuper ceux qui s’angoissent. Si la Grèce se trouve expulsée de l’Euro, que se passe-t-il pour elle ? Sa dette reste libellée en Euro. La nouvelle monnaie nationale est profondément dévaluée. La dette pèse plus lourd pour la Grèce. A moins d’être reformulée dans la nouvelle monnaie nationale. C’est-à-dire perdre trente à quarante pour cent de sa valeur, peut-être bien davantage. Tant pis pour les capitalistes qui ont été pris les mains dans ce trafic dira-t-on. Ce n’est pas faux. Mais le résultat reste le même : les banques qui possèdent ces titres s’écroulent. Retour à la case départ du raisonnement. Qui peut souhaiter cela ? Encore une fois je le précise, cela peut bien finir par se passer comme ça et tout y conduit. Ce sera alors un autre débat : comment faire face. Dans l’immédiat la ligne de combat ne doit pas être abandonnée. Il ne faut pas laisser tomber la Grèce. Si ce n’est par solidarité européenne que ce soit par réalisme. Si la Grèce tombe, elle nous tombe dessus ! Que ce soit par compréhension du fait que les raisons qui conduiraient à éjecter la Grèce s’appliqueront ensuite à n’importe quel autre membre de l’Union jusqu’à ce qu’il ne reste plus sur le vieux continent qu’une sorte de grosse zone mark sous cache sexe Euro entourée de nations clochardes sans domicile bancaire fixe. Cette ligne de résistance et de proposition concrète c’est celle qui demande à la banque centrale européenne de racheter directement la dette de la Grèce à taux zéro. Cela fournit la liquidité et tue la spéculation. C’est la solution qui ne nuit qu’au dogme libéral. Son seul risque est de faire baisser la valeur de la monnaie unique face au dollar. Mais ce sera un bienfait en réalité que cette baisse qui soulage le handicap d’un euro fort pour les producteurs de la zone euro sur le marché mondial.

On m’a demandé à plusieurs reprises si pour faire face à la crise bancaire il fallait nationaliser ou recapitaliser. Ma réponse est que la société doit reprendre le pouvoir sur la finance. Recapitaliser ? Qui le ferait ? « Le marché » ? C’est son affaire. L’Etat ? C’est une autre affaire. Ce ne pourrait-être, dans ma logique qu’en échange de prise de participation, à l’euro près dans le capital de la dite banque. Notez que si cette méthode avait été appliquée lors du dernier plan de sauvegarde, l’état aurait récupéré cinq milliard à la revente au lieu des pauvres sept cent millions dont s’est rengorgé Nicolas Sarkozy. Mais cette recapitalisation équivaut à une nationalisation. C’est là la question. Nationaliser des déficits et des dettes est-ce la bonne idée ? Ce n’est pas le principe que j’interroge, bien sûr,  puisque le programme partagé prévoit ces nationalisations. C’est le moment, l’opportunité. A quoi sert la banque ? A fluidifier l’économie en injectant l’argent nécessaire. A organiser l’épargne. Et ainsi de suite. C’est pourquoi le programme prévoit la constitution d’un pôle financier public. Les nationalisations ne peuvent avoir de sens qu’en relation avec la constitution de ce pôle et à son service. En précisant de surcroit que l’idée du programme partagé est d’y associer les réseaux mutualistes et coopératifs avec en vue notamment une inscription territoriale décentralisée de la prise de décision de financement.  Donc ce qui est premier c’est la mise en place de ce pôle et de ses objectifs. Pas dans l’absolu.  

Je le surligne pour bien indiquer qu’il ne suffit pas de nationaliser pour régler le problème qui nous est posé. La gauche a nationalisé quasiment tout le secteur bancaire après 1981. Cela n’a pas changé les objectifs ou les méthodes de ces banques. Les nationalisations de Gordon Brown en Angleterre n’ont rien changé à la politique prédatrice de ces dernières. La leçon est que si la propriété publique est une condition nécessaire elle n’est pas une condition suffisante. Il y faut le plan et les objectifs. C’est la raison pour laquelle la question de la nationalisation posée pour être appliquée alors que c’est Nicolas Sarkozy et la droite qui gouverne ne peut avoir qu’un sens : serions alors d’accord pour socialiser leurs dettes ! Croire qu’une nationalisation opérée par Sarkozy commencerait le socialisme en France est un délire. Croire qu’il suffit prononcer le mot nationalisation pour avoir notre accord sans autre condition est mal comprendre notre projet.

Un qui n’a pas compris grand-chose au programme partagé, c’est, hélas, Médiapart. C’est surprenant de la part de ce média qui compte quand même quelques fines plumes de l’analyse matérialiste de l’économie comme Laurent Mauduit. Curieusement la lecture de notre texte est alignée sur les canons d’analyse du PS auquel tout est souvent ramené. Je comprends que celui qui a écrit le résumé ne soit pas marxiste. Mais au moins pourrait-il être assez keynésien pour comprendre la logique d’un projet qui repose sur une redistribution massive elle-même assise sur le retour des dix points de richesses pris par le capital sur le travail. Je ne parle de tout cela que parce que je suis nommément cité et, bien sûr, pour me mettre en contradiction avec moi-même dans la mesure où ce  programme serait censé démentir mon souci de crédibilité. Comme on m’y reproche à de nombreuses reprises les « imprécisions » et autres « manques de financement » quoiqu’il n’y ait rien de plus évident que cela dans ce document, je me permets de faire amicalement remarquer aux rédacteurs leurs propres erreurs et approximations qui elles sont incontestables, à l'opposé de la rigueur d'analyse qui fait la réputation de ce média.

Par exemple, la présentation de notre proposition de SMIC à 1 700 euros est particulièrement biaisée. En effet Médiapart indique que notre programme "prône un SMIC à 1 700 euros net par mois. Il est aujourd'hui de 1 365 euros … brut". Ça ressemble à de la gonflette bien agencée pour nous montrer comme des "exagérés" qui avancent des propositions folles. Or Médiapart passe sous silence que nous proposons d'abord le SMIC à 1 700 euros bruts en 2012. C’est exactement la revendication de la CGT. Et nous fixons ensuite l'objectif d'un SMIC à 1 700 euros nets dans la législature qui durera jusqu'à 2017. Cela n'a donc aucun sens de mettre en face les 1 700 euros nets que le SMIC atteindra dans quelques années si nous gouvernons, et ses 1 365 euros bruts actuels.

De même je suis consterné par la confusion faite dans le résumé de Médiapart entre notre proposition de salaire maximum et celle sur le  revenu maximum. Le rédacteur n'a pas saisi la distinction entre le salaire et le revenu (qui concerne toutes les formes de revenus, salariaux ou non) alors qu'elles sont clairement distinguées et expliquées dans notre programme. Cela conduit Médiapart non seulement à déformer gravement ces propositions mais même à attribuer au Front de Gauche une proposition qu'il n'a jamais faite. Lisez plutôt : "serait instauré un salaire maximum de 30 000 euros par mois, dans le public et dans le privé." Or il s'agit là du chiffre du revenu maximum, que nous avons fixé à 30 000 euros par mois, en référence à 20 fois le revenu médian. Et non pas du salaire ! Le salaire maximum n’est pas un montant mais un rapport entre le plus élevé et le plus bas salaire. Rien à voir ! Et cela précisément pour que cette mesure soit un outil pour augmenter tous les salaires, à commencer par les plus bas. Notre salaire maximum consiste à imposer un écart maximum de 1 à 20 entre les salaires d'une même entreprise. Une proposition qui a aussi été avancée par la Confédération européenne des syndicats. L'intérêt de fixer un écart et pas un niveau plafond est d'enclencher un cercle vertueux dans lequel l'entreprise est obligée d'augmenter d'abord les plus bas salaires si elle veut augmenter les plus hauts. Cette dynamique salariale dans l’entreprise est totalement rendue invisible par la manière erronée qu'a choisie le rédacteur de Médiapart pour présenter cette proposition. Ces quelques exemples ne sont malheureusement pas isolés. Mais peut-être ce rédacteur ignorait-il que le smic à 1700 euros est une revendication de la CGT et que le salaire maximum vient des syndicats européens. Je ne crois pas savoir que Médiapart ait une « position » à leur sujet.

Le plus décevant et sans doute le moins pardonnable est la confusion faite entre notre position sur les retraites et celle du PS. Le débat a été assez vif à l’époque, et encore à présent, pour que personne ne puisse jouer le rôle de l’ingénu mal informé des détails ! Médiapart fait comme si nos propositions étaient "du moins sur le papier" similaires à celles du PS. Alors que "sur le papier" aussi, elles sont justement très différentes ! Le rédacteur affirme que, comme le PS, à qui le beau rôle est donné sans cesse, nous revendiquerions le retour de l'âge légal de la retraite à 60 ans. S'il s'agit bien de l'intégralité de la proposition du PS, ce n'est pas du tout l'intégralité de la nôtre. C’est la suite qui compte, ce que sait même un débutant en politique. Notre programme partagé propose en effet "la retraite à 60 ans à taux plein" avec "75 % du salaire de référence". Cela fait une différence majeure par rapport au Parti Socialiste qui est favorable à l'allongement de la durée de cotisation à 41 annuités et au-delà. Pour nous, la proposition du PS réduit la retraite à 60 ans à un droit au rabais pour les retraités qui partiront avec une pension misérable. Cet exemple montre que le risque est grand de voir le débat des présidentielles patauger dans les à peu près de résumés écrits à la va vite et mal documenté. Ce qui est embêtant c’est que ce soit aussi le cas-là, dans Médiapart, un média sur lequel on compte pour faire vivre un débat sérieux.

Voici un sujet plus drôle: le feuilleton des sondages. Il s’agit de François Hollande. J’avais posé une question. Comment se faisait-il que dès la disparition de DSK, en cinq jours, alors que Martine Aubry était le numéro deux des sondages, François Hollande soit passé en tête ? Quel acte avait-il posé pendant ces cinq jours qui l’avait signalé au grand public en le propulsant si haut, si vite, si fort ? Aucun acte, aucun discours en particulier. Rien. Donc c’était un pur miracle. Le doigt de Dieu surgissant des nuages pour se poser sur son front aussitôt rayonnant. Un observateur attentif a cependant tôt fait de repérer les ficelles qui agitent les marionnettes.  Là aussi. Voyons cela. Le champignon sondagier a éclos dans un journal dirigé par un de ses partisans les plus fidèle, Laurent Joffrin, au « Nouvel Observateur ». C’est un sondage TNS-SOFRES. Pile poil efficace pour créer la prophétie auto réalisatrice et le panurgisme médiatique habituel après un moment de sidération et en profitant du vide. Ce qui s’est produit. Cela s’appelle du conditionnement. Mais peut-être que la photo était bonne ce jour-là, pour parler avec le vocabulaire parapluie des amis des sondages. Une « honnête-enquête-un-thermomètre-a-un-moment-donné » bla bla. Peut-être une autre fois. Mais pas celle-là. Et ce n’est pas moi qui le dit. Voici en effet la mise au point publiée par la Commission des sondages que l’on aimerait trouver plus souvent aussi vigilante. Lisez et méditez par quels moyens nait une réputation. Voici le texte de la mise en garde de la Commission des sondages : « Dans son édition du 25 mai 2011, Le Nouvel Observateur a publié un sondage relatif aux premier et deuxième tours de l'élection présidentielle de 2012 réalisé par l'institut TNS-Sofres ».  « Les choix retenus par l'institut pour établir, à partir des redressements effectués, les intentions de vote relatives aux hypothèses de premier comme de second tour sont caractérisés par un défaut de cohérence interne au regard de l'objet d'un sondage qui, dépourvu de toute valeur prédictive, doit se borner à refléter l'état de l'opinion au moment de sa réalisation. » Défaut de cohérence ! Mazette ! Voici la suite qui n’arrange rien. « En conséquence, et en l’absence de toute manœuvre imputable à l’institut, la commission exprime des réserves sur le caractère significatif des intentions de vote publiées qui ne reflètent pas les résultats de l’enquête après application aux réponses des personnes interrogées des méthodes de redressement habituellement admises. »

Ah ! Ah ! « Les intentions de vote ne correspondent pas aux réponses des personnes interrogées ». Bigre c’est grave ! Surtout que la Commission ne parle pas des résultats bruts. Elle parle des résultats une fois « redressés », ce qui est déjà bien aimable. Mais, dans ce cas, la Commission met en cause un usage du « redressement » qui ne correspond pas aux « règles habituellement admises » ! A cette occasion donc ont été appliquées des règles spéciales. Lesquelles ? En quoi ont-elles permis le miracle dont a bénéficié François Hollande ? Voilà ce que chacun doit pouvoir imaginer. Bien sûr, cette fois là encore, les rédacteurs qui ont commenté cette puissante « enquête » ont avalé tout rond le résultat. Ils ont glosé dessus sans autre forme de scrupule. Sans doute devait-il leur convenir assez pour qu’ils se sentent dispensés du devoir professionnel de vérification des sources. S’ils l’avaient fait peut-être se seraient-ils rendu compte, comme la Commission l’a fait, que des « règles » qui ne sont pas « habituellement admises » avaient été appliquées ? Mais peut-être qu’un autre résultat ne les intéressaient pas. Oublions les amis bien placés de François Hollande. Ils font leur travail. Ce qui est drôle c’est de voir comment ses concurrents sont naïfs et peu aguerris au combat. Ils méritent de perdre ! Car face à Sarkozy et à l’extrême droite il faut des coriaces qui ne se laissent pas intimider par un « institut de sondage »! Mais ça ne veut pas dire que si Hollande sait comment avoir de bons sondages il soit capable de les transformer en vote. La suite au prochain numéro.

 


502 commentaires à “Alerte ! Les voyous de la finance attaquent la France !”
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  1. bertgil dit :

    410 gérard blanchet
    FR3 a fait honneur dites vous au service public, avec l'émission autour de Maxime Leforestier. Ok, je suis d'accord. Mais je n'ai pas remarqué que FR3 ait fait honneur au service public concernant la couverture de la fête de l'Humanité, ni pour le Remue méninges de Grenoble. Je me trompe peut-être.
    Pour les informations c'est l'UMP et le PS qui sont privilégiés.

  2. Simon Bolivar dit :

    à JM77 et JM

    Le calcul est excessivement simple à faire (fitz31 a raison il faut prendre en compte les charges).
    Je suppose que bien des petits patrons de TPE on fait le calcul (l'URSSAF propose un simulateur bien pratique)

    Actuellement, le smic brut mensuel base 35h est 1365 €. Mais grace à l'allègement Fillon, l'employeur est exonéré des charges URSSAF (100% pour le Smic dégressif jusqu'à 0% à 1,6 x le Smic)
    De sorte qu'il reste un peu moins de 140 € de charges patronales.
    Un Smic coute donc de l'ordre de 1505 € par mois.

    Dans l'hypothèse FdG, le Smic net passe à 1700 € en 5 ans, soit au final à 2006 € bruts.
    Mais (je n'ai pas encore lu tout le programme) l'allègement Fillon doit être revu à la baisse pour que les entreprises ne profitent plus de "l'effet d'aubaine" (dixit les propositions du PG).
    Si on suppose que cet allègement est supprimé, les charges patronales sur le smic à 2006 € s'établiront à 734 €, soit un cout total de 2740 € (moins si le principe d'un allègement est conservé pour les TPE, plus si comme prévu certains taux sont majorés)
    Cela représente une augmentation de 82% sur 5 ans !

    Evidemment, on peut prévoir que la revalorisation du Smic aura des répercussions sur l'ensemble de l'échelle des salaires. Au dela de 1,6 x le Smic, l'effet sera moins important puisqu'il n'y avait pas d'allègement.

    C'est donc bien tout l'ensemble du dispositif (revalorisation du Smic, avenir des allègements de charges, etc.) qu'il faut expliquer avec soin, parce que pour l'instant, l'artisan boulanger ne voit pas bien comment il va s'en sortir.
    Pas simple...

  3. Jean Jolly dit :

    @ JM.

    Bonjour, ton équation est hyper simple à résoudre, nous allons nous servir, pour ce faire, du même mode de calcul que celui de Sarkozy mais en inversant les valeurs. Un exemple : notre très très cher président s'est auto-augmenté de 172 % en piquant dans les poches du contribuable, ce n'est pas rien 172 % puisque c'est presque tripler son salaire et équivaudrait à un SMIC approchant les 3000 euros selon, nous ne sommes donc pas aussi gourmands que le petit Nicolas avec notre proposition de 1700 euros. Toutefois, il faut savoir que lui-même n'est pas le plus goinfre dans toute la clique oligarque car les quarante voleurs du CAC auront explosé les records du grand banditisme, faisant passer Jacques Mesrine et Albert Spaggiari pour des voleurs de carambars, voire même de Robins des bois pour certains.
    Toutes ces magouilles se font allègrement sous couvert de la loi puisque c'est la législation qui définit les règles de contribution du citoyen face à l'impôt, ou autrement dit "qui sucera qui". Ça tombe bien, nous allons changer la loi pour que les brigands rendent, jusqu'au dernier centime, l'argent détourné et qu'ils s'estiment heureux de ne pas rendre gorge, nous ne sommes pas des sauvages... nous.
    Avec toutes les mesures proposées dans le programme partagé, il y a largement de quoi financer une République équitable et ceux qui ne s'y plairont pas ne seront pas retenus, ils pourront partir quand bon leur semblera en oubliant, bien sûr, leur patrimoine sur le sol français.

    Que se vayan todos !

  4. Pilru dit :

    En attendant, ce serait bien que Jean-Luc Mélenchon vérifie les chiffres qu'il avance : le site http://www.arretsurimages.net revient sur l'échange musclé entre Jean-Luc Mélenchon, De Closets et Pulvar a propos du gain qui pourrait apporter la taxation des revenus du capital a hauteur de ceux du travail. Jean-Luc Mélenchon annonce 100 Mds de gains, Pulvar parle de 40 Mds et De Closet de 60 Mds. Et bien c'est A. Pulvar qui à bon : L'étude de Natixis annonce 40 Mds.

    Déjà que l'image de Jean-Luc Mélenchon est plus proche du trublion grande gueule que de l'homme politique posé, inspirant le respect à ses adversaires. Mais si en plus il donne des cartouches à ses adversaires, ça ne va être facile.
    Il y a vraiment un problème de communication et d'image autour de Jean-Luc Mélenchon.

  5. JM77 dit :

    @simon bolivar
    JM77 et JM ne font qu'un sur ce sujet.
    C'est censé m'aider !
    Besoin en urgence de personnes expliquant la faisabilité, apportant la contradiction, car en plus je n'avais pas envisagé l'allègement de charges qui pouvait-être supprimé.
    Mon boulanger va craquer!
    Merci pour ce début d'info par contre je pense que les pourcentages d'augmentation ramenés sur 5 ans sont à éviter mieux vaut les ramener à l'année soit 13% d'augmentation qd même ( 200 euros par salarié la première année puis un peu plus à chaque fois après si vos calculs sont OK : passage de 1505 à 2740 en 5 ans) c'est plus parlant je pense.
    Merci qd même si je puis dire!

  6. harmakhis dit :

    Notre cher Copé national à trouvé la solution au chômage, déclencher une guerre, sans doute avec la Grèce ?
    il faut vraiment arrêter avec cette politique au doigt levé, des élections anticipées vite, ils sont devenus fous !

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/09/20/l-ump-veut-des-jeunes-prets-a-se-battre-pour-la-france_1574976_823448.html

  7. Concernant l'augmentation du smic et des salaires, il est tentant pour les adversaires du FdG d'isoler chaque proposition pour mieux la démolir, en oubliant volontairement de la situer dans l'ensemble d'une politique économique et sociale qui est de nature pour la première fois depuis 30 ans, à remplacer une conception déflationiste et porteuse de récession, par une politique de relance de l'économie réelle, au détriment des rentiers et spéculateurs.
    Partager mieux les richesses, augmenter les salaires, récupérer d'importantes marges de manœuvre en empruntant pour construire l'avenir et non pour engraisser des banquiers-vautours et en éradiquant la fraude et l'évasion fiscale, voila qui créera un cercle vertueux et stimulera la demande ce qui fera renaître une économie saignée à blanc par les ultra libéraux.
    Tous les gens modestes qui récupèreront du pouvoir d'achat n'iront pas le jouer sur les marchés dérivés, mais consommeront après des décennies de serrage de ceinture ! C'est l'ensemble de cette nouvelle politique qui permet d'amortir une augmentation substantielle du smic et ce sont ces augmentations de salaire qui permettent cette nouvelle politique. C'est l'oeuf et la poule.
    Un précédent historique. En mai 68 sous la pression d'une grève générale massive, le pouvoir a consenti des hausses de salaire jugées démentes. Pompidou était persuadé après sa reculade que l'économie était foutue. Or la période qui a suivi a été la plus prospère des 30 glorieuses. Le budget de l'Etat a été en suréquilibre pendant plusieurs années et il a fallu "inventer" des dépenses pour l'équilibrer.
    D'accord qu'il n'est pas facile d'expliquer ça au boulanger du coin, mais il le faudra bien et ça doit être possible.

  8. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 457 - Pilru

    "c'est A. Pulvar qui à bon : L'etude de Natixis annonce 40Mds" (et non 100).

    En fait le patron de Natexis a aussi parlé de 100 millards, une autre fois, ailleurs. Donc tout le monde a raison.

    Cela dit, ce type-là n'est pas non plus le mètre-étalon de la pensée économique (un des premiers à se prendre les "subprimes" dans le nez en 2008...). Et de toute façon tous les chiffres sont contestables tant qu'il ne s'agit que de prévisions à la louche.
    Donc pas utile de pondre une pendule sur ce que ce banquier a dit ou pas dit exactement, ce n'est pas auprès de ce gourou d'occaz que le programme du FdG pour le partage des richesses est allé chercher son inspiration de toute façon.

    C'était juste un clin d'oeil de J.L.M. pour faire comprendre que même le camp d'en face ne croit pas vraiment à la légitimité du système, et aussi pour indiquer une orientation générale : prendre plus à ceux qui gagnent beaucoup en dormant (en attendant de les mettre eux-mêmes au boulot).

    P.S.
    Les U.S.A d'en bas s'indignent à leur tour :
    http://www.placeaupeuple2012.fr/meilleur-2/lamerique-sindigne-a-son-tour-et-prend-wall-street/

  9. antigone dit :

    453
    Mario Morisi
    Bonjour, pas la peine de mettre des guillemets à décroissant. Je vous propose de lire le petit livre pas cher et très facile: Vers une société d'abondance frugale de serge latouche Et là vous verrez des conférences qui vont vous éclairer.Cela met très bien la place de la décroissance dans nos réflexions car nous avons des convergences avec l'antiproductivisme et la sortie de la société de consommation. Bonne lecture.

  10. JM77 dit :

    @jean louis charpal, jean jolly
    Merci pour cette info précieuse.
    En 1968, Pompidou augmente le SMIC (de 35 %). Mea culpa, je l'ignorais -je n'étais pas né, valable comme excuse? bof !- Voilà un renseignement fort utile !
    Je ne dis pas que cela convaincra pas mon boulanger qui doit entre 100 et 200 euros en plus par mois la première année (un peu plus les suivantes) (suivant suppression ou non de la baisse des charges patronnales sur les bas salaires cf simon bolivar) à chacune de ses deux vendeuses (voir mon calcul plus haut), mais moi ça me permet de trouver cela moins injouable.
    Après les comparaisons avec notre président je souris, certes, mais c'est le boulanger qui va payer, seul, ses deux employés alors que NS se soit augmenté ainsi que les grands patrons, tout en étant moins imposés, mon boulanger s'il ne s'en fout pas forcément mais...
    Je crois me souvenir d'une proposition de 1500 euros net par le FdG lors de la dernière présidentielle (pour le PS c'était brut quelle arnaque !) ça m'avait l'air plus envisageable à atteindre en cinq ans (7% d'augmentation par an à mettre en rapport avec les 4% de la droite par an entre 2002 et 2006) même si les médias trouvaient déjà cela utopique et dangereux !
    35% en une fois (si c'était sur le net) pour Pompidou et + 57% (sur cinq ans sur le net) pour le FdG sur 5 ans n'est certes pas équivalent mais comparable.
    Et la cohérence avec le revenu maximal de 360 000 ?
    Ceci dit au risque de me répéter je n'avais pas vu cette proposition avant, a-t-elle été débattue ?

  11. nam dit :

    @Pilru
    Juste après il a dit que 10% du PIB passés du travail au capital ça faisait 195 milliards, et là ils n'ont rien dit... Ils devraient faire des calculs Pulvar et de Closets ! On aurait dit des guignols à ce moment ! Ce moment t'a échappé ? De Closets lui même avait dit que 10% du PIB étaient passés de la poche du travail à celui du capital et dans le débat il dit que Jean-Luc Mélenchon n'aura pas l'argent dont il a besoin... alors qui doit apprendre les mathématiques ?
    Et de toute façon le but n'est pas de revenir aux années 80 mais de faire bien mieux. Donc on peut compter un bon petit 300 milliards par an facile, si ce n'est plus, quel que soit le bout par lequel on les prend comme l'a dit Mélenchon.

    "Déjà que l'image de Jean-Luc Mélenchon est plus proche du trublion grande gueule que de l'homme politique posé, inspirant le respect à ses adversaires"

    Tu espérais que ces gens puissent admirer et respecter quelqu'un qui va les désavantager dans leur vie ? Tu veux que les riches le respectent ? C'est pas un peu utopique ?
    Au contraire, si il était bien traité ça aurait quelque chose de suspect (ou alors nous serions dans une vraie démocratie mais nous savons que ce n'est pas le cas).

  12. lisou19 dit :

    "Ce sont ceux qui croient que le monde peut continuer comme ça sans rien changer qui sont les plus barjots".

    Mais vous voulez ajouter quoi à ça? Moins de discours et plus d'actions. Et si on prenait le pavé comme d'autres, serions nous condamnables? On va encore manifester le 27 et perdre notre énergie à se battre pour savoir combien, on était. J'y serai mais avec un sentiment d'inachevé et de cocu. Combien pensent comme moi? Au fait, à la Bastille, en 1789, ils étaient combien?

  13. Genialle dit :

    @ 452
    Pour C dans l'air et toutes le émissions animées par Y Calvi, cela va être très très difficile de se faire inviter (en tant que représentant du FdG).
    Essayez de regarder une émission : il invite toujours les mêmes (comme c"est drôle) et surtout c'est un grand copain de not'prez'voila le tour est fait.
    Mais vous pouvez laisser des sms, ils passent en bas très vite à la fin de l'émission, peut être, en écrivant tous les jours il se passera quelque chose.

  14. Hold-up dit :

    Le PCF s'en est fait l'écho à la fête de l'Humanité. Il reste encore 24 heures pour sauver M.Troy Davis. Ceci n'est pas un "hors - sujet", c'est le Sujet (Merci Webmestre) : http://www.amnesty.fr/AI-en-action/Violences/Peine-de-mort/Actualites/L-execution-de-Troy-Davis-est-confirmee-3479

  15. bertgil dit :

    Mr Mélenchon,

    Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas va demander à l'ONU de reconnaitre comme état la Palestine. Êtes vous pour ou contre.

  16. Didier BARTHES dit :

    Tres bonne analyse economique de la crise grecque. Cependant il me semble que l'on ne peut pas exonerer le gouvernement et le peuple grec de toute responsabilite. Le choix populaire de ne pas faire payer d'impots a l'eglise grecque qui possede la majorite des terres est fort couteux et, meme a ce jour, toutes les recommandations du FMI sont appliquees sauf celle concernant l'eglise.
    On peut s'interroger sur le fait que Jean Luc n'en parle jamais de meme que l'on peut s'interroger sur le fait qu'a l'interieur du PGE, le FG soit allie avec le seul parti moldave defenseur de la moldavie terre chretienne eet oppose a la creation de la moindre mosquee

  17. Mort à l'euro dit :

    @451 JM77
    "Hier sur F2, encore Marine Le Pen comme seule contradictrice au PS mou et à la droite dure (Cahuzac / Estrozi) ! Et après on demande pourquoi les 18% ?"

    Et Jacques Sapir, c'est de la m**** ? Décidément, quand on refuse de voir la réalité...

  18. donimico dit :

    @fitz31 @jean louis Charpal

    Si nous prenons comme base que la dette de l'état est la dette des français, il est donc plus juste de la comparer au pib qu'aux seuls revenus de l'état. Les revenus de l'état, contrairement au pib, peuvent grandement varier. Imaginons qu'un parti au pouvoir soit assez fou pour augmenter les impôts des plus riches et pour taxer le capital à la hauteur de la taxation du travail, le revenu de l'état serait bien plus important que ce qu'il est donc tout calcul de pourcentage sur la base des seuls revenus 2010 serait complétement aberrant pour ce parti de fous pour lequel les revenus de l'état pourraient augmenter de + de 50%...

  19. donimico dit :

    @468 bertgil

    Je m'imagine pouvoir répondre à la place de monsieur Mélenchon (sans en avoir aucunement le droit d'ailleurs lol disons juste que je donne ma propre réponse).
    Nous sommes pour le droit des peuples à s'autodéterminer donc evidement pour la reconnaissance de la palestine à tous niveau (y compris onusien) si c'est le choix des palestiniens.

  20. Pilru dit :

    @nam et le Prolo du Biolo :

    Le fait est que Jean-Luc Mélenchon se réfère une interview de Artus qui avancait le chiffre de 100Mds. Le problème c'est que le rapport de Natixis (le seul seul document de référence, si Jean-Luc Mélenchon veut utiliser leur travaux) annonce 40Mds. L'argumentation de Jean-Luc Mélenchon ne doit pas se baser sur un chiffre, finalement fantaisiste.
    Ce qu'a pu dire De Closets ensuite ne m'intéresse absolument pas. Le rapport de Natixis a été publié en juin 2010. Cela fait largement assez de temps pour mettre à jour son argumentation.

    @mam ;
    Tu espérais que ces gens puissent admirer et respecter quelqu'un qui va les désavantager dans leur vie ? Tu veux que les riches le respectent ? C'est pas un peu utopique ?
    Au contraire, si il était bien traité ça aurait quelque chose de suspect (ou alors nous serions dans une vraie démocratie mais nous savons que ce n'est pas le cas).

    Ce que je voulais dire c'est que l'image de Jean-Luc Mélenchon est déjà bien assez déformé. Si en plus les arguments ne sont pas en béton armé, on va être mal.

  21. Jean Jolly dit :

    @ JM77.

    Quand j'écris "Avec toutes les mesures proposées dans le programme partagé, il y a largement de quoi financer une République équitable" cela inclut ton boulanger qui n'achètera plus sa farine sur les marchés spéculatifs. De plus, les aides de l'État, qui allaient habituellement aux entreprises profiteuses, iront désormais vers les nécessiteuses, c'est ce qu'on appelle une juste répartition des richesses.

    En ce qui concerne le revenu maximum de 360 000 euros annuel, il faut bien en comprendre le principe. C'est un revenu jugé suffisant pour s'éclater quand le salaire minimum est jugé suffisant pour effectuer un boulot souvent harassant ou/et inutile pour l'épanouissement personnel sans compter qu'il se situe juste de quelques euros au dessus du seuil de pauvreté dont huit millions de français se trouvent au dessous.

    Le salaire maximum est donc un seuil de cupidité à ne pas franchir et non pas une récompense.

  22. JM dit :

    @mort à l'euro
    Très gros mea culpa, je n'ai pas vu l'emission sur F2, et la collègue qui m'en a parlé, peu au fait de la chose politique, ne connaît pas Sapir elle m'a juste dit qu'il y avait un économiste - j'avais pensé à un client habituel type Cohen. Ravi que Sapir ait été invité. Toujours se méfier d'infos non vérifiées.
    Je n'ai pas vu cette réalité, désolé, attention cependant aux jugements définitifs et caricaturaux.
    Je suppose que Sapir a été convaincant, non?

  23. Madiran dit :

    @ JM
    Revenons à l'exemple de l'artisan boulanger abordé ci dessus et dans le cadre de l'émission de Ruquier.
    Les pâtissiers, vendeurs et mitrons verraient donc leur salaire augmenté de moitié en quelques années. Ceci est la réalité.
    Mais il convient de ne pas voir le budget de la Boulangerie augmenter uniquement en vendant plus de pains et de gâteaux !
    Une relance de l'économie dispose de plusieurs manettes que le programme de J.L. Mélenchon activera concomitamment.
    C'est la raison pour laquelle les clés du programme comportent un ensemble d'actions "économiques".
    Les deux mesures "encadrement et limitation des loyers" et "réforme de la fiscalité", sont pour notre boulangerie deux mesures phares (mais pas les seules, loin de là) qui auront des conséquences sur le commerce de notre boulanger : voir les revenus de ses clients être plus sûres, et plus importantes et par-là permettre d'acheter le pain familial et régler les ardoises.
    Les clients devenant plus à l'aise, c'est cela qui déclenchera l'augmentation du salaire des personnes au fournil ou à la vente.
    Et cette augmentation de salaire, augmentera les cotisations sociales etc… Et, sans en augmenter le taux, ces cotisations concourront à un mieux être qui lui même déclenchera une plus grande liberté d'achat du gâteau pour l'anniversaire du petit dernier !
    (Si notre patron est récalcitrant, la loi est là pour lui rappeler ses devoirs).
    En parallèle, la prise en compte de la fiscalité de la finance augmentera aussi, en conséquence, le niveau des caisses de l'état.
    Et notre boulangerie pourra ainsi embaucher, voire acquérir un nouveau fournil (avec un taux bancaire raisonable).
    Ceci devrait inciter Mme Audrey Pulvar à lire les ouvrages de Jacques Généreux.

  24. le Prolo du Biolo dit :

    @ - 453 - Mario Morisi

    Recherche d'info:
    "Un des dix candidats aux Sénatoriales dans le Jura se dit "décroissant" et prône "le revenu universel"
    Dans le N° de Juillet-Septembre du journal "Sarkophage", journal "décroissant" et anti-productiviste de Paul Ariès, qui travaille souvent avec Corinne Morel Darleux (secrétaire à l'écologie du PG, elle aborde le sujet du revenu universel sur son blog) : un interview de Jean-Luc Mélenchon sur le sujet.
    Le "Sarkophage" se distingue des autres journaux décroissants (et de leur côté soit potache attardé soit carrément catho réac) par le sérieux de ses analyses et son orientation militante et franchement à Gauche.
    Etait présent au Remue-Méninges de Grenoble.

  25. JM77 dit :

    @Jean Jolly
    J'avais compris le principe du revenu maximum, je signalais juste l'écart de 1 à 20 avec le plus bas salaire qui du coup n'avait plus lieu d'être car dépassant les 360 000 euros à moins d'une confusion de ma part entre revenu et salaire, c'est tout.

    @ mort à l'euro,
    j'ai oublié - à nouveau le 77 du JM mais pas de confusion possible.

    @madiran
    En quoi la réorme fiscale va-t-elle aider notre boulanger ? L'éventuelle suppression de la baisse des charges patronnales citées par Simon Bolivar ne l'aidera pas elle, non?
    Désolé, je parais réfractaire mais entre Natixis et les 40 ou 100 + mon boulanger, mon début de semaine est politiquement délicat intellectuellement.

  26. Christian B dit :

    Je n'ai pas encore lu le PPP.
    Mais pour les TPE (artisans etc.), pourquoi ne pas mettre en place un système de compensation qui utiliserait l'aide actuelle aux grandes entreprises du CAC, cela jusqu'à ce que l'économie se rééquilibre. C'est juste une idée à creuser dans le cadre d'un partage des richesses.
    Je précise que je ne suis pas économiste, mais avant de voir le coté technique, il faut déjà marquer le cap, et notre cap c'est le partage.

  27. Berdagué dit :

    Avec vos arguments j'ai eu une indigestion de gateaux moi qui n'en achètent jamais, et question fromage ceux en pate affinés les meilleurs ne me sont pas recommandés(cholestérol) par ma cardiologue, peu de pain acide que j'achète et des yogourts à 0%, c'est pas le pied ni la France.
    Merci Mario -431-pour la recommandation d'acheter "Nous,on peut " 11 euros que j'achèterai le 10 octobre y a pas le feu car je l'ai parcouru en lecture rapide à la FNAC et plutot commandé le premier livre de Gèrard Miller "Les pousse-au - jouir du Maréchal Pétain", 7euros 50 que cette enseigne n'avait pas en stock et pourtant indispensable à lire pour comprendre ce qui nous arrive.
    Pour 1968 c'est vrai que les patrons et les politiques réactionnaires criaient à la faillite, qu'est-ce qu'ils se sont enrichis avec nos consos, à cette époque à 2 salaires nous pouvions voyager, acheter des disques, livres, sortir, restos, il faut dire que beaucoup de télés avaient été jetées par la fenètre pour avoir du temps et militer et aller au spectacle vivant.
    Je trouve toujours que 1 à 20 c'est beaucoup trop, à 1 à 5 le boulanger et le fromager seront contents.

  28. Pilru dit :

    @Mort de L'euro
    Et Jacques Sapir, c'est de la m**** ? Décidément, quand on refuse de voir la réalité...

    Une chose qu'il fallait remarquer a propos de l'emission Mots Croisés de F2 : J. Sapir et M. Le Pen semblaient être dans le même camp. Tant dans le placement autour de la table que dans leur argumentation. Cette mise en scène n'est pas sans doute pas fortuite.

  29. Critique dit :

    Bonjour à tous,

    Tout à fait d'accord avec JM77:
    "Désolé, je parais réfractaire mais entre Natixis et les 40 ou 100 + mon boulanger, mon début de semaine est politiquement délicat intellectuellement."

    Il nous faut des arguments en béton armés.

    Cordialement

  30. JM77 dit :

    Après reflexion, le 360 000 annuel a été calculé à partir du revenu/salaire médian (petit doute) actuel 1500 euros (20 x 12 x 1500). Il est évident qu'avec un SMIC à 1700 net le salaire median deviendrait bien plus important donc pas de contradiction, il suffit de relver la dernière tranche d'imposition à 100%!
    Pour le reste je commence à comprendre la logique globale du projet qui permettra à mon boulanger de supporter l'augmentation de sa masse salariale mais Jean-Luc Mélenchon devra mieux développer, plus longuement, la prochaine fois en ajoutant qu'il y aura une augmentation massive des salaires et développper aussi la partie cotisation sociale ect. Dur en si peu de temps mais il en va de notre crédibilité et notre force de conviction à chacun.

  31. Menjine dit :

    Je viens de trouver un moment de calme pour regarder avec retard le discours de la fête de l'huma. Quelle émotion, un élan collectif, qui j'espère nous emportera vers la victoire, j'ai été frappée par vos accents forts, vous vous êtes adressé autant à nos esprits qu'à nos coeurs et nos tripes, vraiment résistons et vainquons !

  32. JCM31 dit :

    Ah! Pour ce coup, c’est encore le boulanger artisan qui est interpellé. Lors d’un débat à la fête de l’Huma Jean-Luc a repris et mis en évidence un exemple simple et imparable, qu’un camarade communiste venait de lui confier et qui explique très bien le basculement vers cette terrible régression et situation intolérable de pauvreté que subissent les smicards et bien d’autres encore. Cet exemple pourrait s’appliquer de la même façon à tous produits de consommation courante. De mémoire et si celle-ci ne me fait pas trop défauts le raisonnement était le suivant. Lorsque le smic il y a quelques années était aux environs de 4000 francs net/mois et que la baguette de pain au même moment coutait 1 francs, on pouvait en déduire logiquement qu’une personne au smic à cette époque pouvait acheter 4000 baguettes de pain. En ce moment le smic est de l’ordre de 1100 € net/mois (en arrondissant 1065€) et la même baguette de pain est actuellement à 1€. Avec la même déduction aujourd’hui donc, un smicard pourrait acheter 1100 baguettes de pain.Où sont passées entre temps les 2900 baguettes manquantes ? Voilà un exemple d’une réalité implacable qui pourrait expliquer simplement avec les blocages des salaires successifs depuis plus d’une vingtaine d’années le tour de passe-passe et l’évaporation des 195 milliards € qui sont passés de la poche du travail vers le capital. Donc un smic à 1700€ net/mois n’est pas utopique voir impossible. Avec les 172% d’augmentation de salaire, octroyée sans aucun scrupule au donneur de leçon de l’Elysée, et bien à mon tour, cela ne me pose aucuns de problèmes que la balle change de camp pour le coup. Il suffit là aussi,juste de savoir où aller récupérer l’argent détourné et spolié car avec cette manip, il y en a bien quelques uns qui s'en sont mis plein les fouilles.

  33. Madiran dit :

    Les voyous de la finance ont encore frappé !
    Actuellement "Les Restaurants du Cœur demandent au Conseil des ministres européens de prendre acte de la volonté du peuple européen, exprimée démocratiquement hier"
    Mais hélas, cette motion votée par l'assemblée de Strasbourg ne peut rien faire. Pourquoi ? Parce que le programme d'aide aux plus démunis, nommé le PEAD (Programme d'aide Européen aux plus Démunis) ne dépends que de la Commission Européenne de Bruxelles, (dirigée actuellement par Monsieur Barroso) et non de l'assemblée de Strasbourg qui ne peut émettre de loi.
    En Avril Dernier, le rapporteur à la Commission qui est monsieur Hervé Gaymard a déclaré (Juin 2011) que le programme d'aide de la république sera "dé-couplé de l'existence de surplus agricoles"… Et Jacques Delors (en avril 2011) interrogé sur le sujet a exposé clairement que c'est la Commission qui a le pouvoir de gérer les excédents Européens. Depuis qu'il avait instauré ce programme.
    Nos lois nationales et républicaines pourraient très bien gérer ces excédents pour l'hexagone. Ce sont nos propres lois qui nous gouvernent. En les fait cette position inique, qui dépend du Conseil Européen (qui donne les ordres à la Commission) n'a de vues que sur le "marché" des ONG, qui a leurs yeux ne serait pas assez lucratif.
    Les ONG, dont les gestionnaires et bénéficiaires du PEAD doivent devenir rentables comme devront l'être les hopitaux ! Business is business.
    Ce qui se passe est une horreur ! Et dans ce contexe un programme comme "L'humain d'abord" apparaît comme un excellent gouvernail.

  34. Jean-François91 dit :

    @482 Pilru
    Jacques Sapir a montré depuis longtemps les impasses théoriques et les dangers du néo-libéralisme ("Les trous noirs de lascience économique", "Les économistes contre la démocratie"). Ce qu'il écrit aujourd'hui sur l'Euro est dans la suite logique de ses écrits antérieurs concernant la rigidité absurde et mortifère de la construction financière des eurocrates (l'ordo-libéralisme). Il a étudié le pillage de la Russie sous Eltsine et la complicité des rapaces occidentaux dans l'installation des oligarques. C'est un économiste de gauche.
    Au dessus de la Grèce les vautours planent pendant le dépeçage orchestré.
    Depuis des mois, il dénonce en vain l'absurdité du sort fait à la Grèce : la Grèce va faire défaut, [voire] sortir de l'Euro, mais faire défaut (et quitter l'Euro) après une dizaine de plans d'austérité qui auront ravagé le pays, juste pour faire plaisir à la BCE et aux dogmes des euro-béats, sera in fine infiniment plus destructeur que d'avoir dit d'emblée "nous ne paierons pas" et, souverainement, de dévaluer. C'est par ailleurs ce que recommandent aux Grecs des économistes critiques argentins, instruits par leur propre expérience.
    Il est juste de prôner une solidarité européenne, mais si elle est inenvisageable, il faut peut-être sortir de l'angélisme
    (j'ai l'impression très forte que les détracteurs de J. Sapir n'ont jamais fait la moindre suggestion sur ce qu'un gouvernement grec progressiste devrait faire). Je ne voudrais pas faire ici un panégyrique. Mais, quel que soit le lieu où il les expose, les idées de J. Sapir sont suffisamment nettes pour qu'on ne lui fasse pas l'injure d'une proximité avec la Le Pen

  35. fitz31 dit :

    Désolé les amis, mais 1700 € net pour le SMIC en 5 ans il va falloir argumenter mieux que ça.
    Annoncer précisément un chiffre aussi ambitieux, sans pouvoir chiffrer précisément comment on fait pour que ça marche, c'est risquer de passer pour des doux rêveurs.
    OK pour dire on ne touche pas aux dépenses et on complète les 150 Milliards de déficit annuels uniquement en jouant sur le gras des revenus du capital, de l'imposition des plus riche, de la chasse au niches... mais annoncer une telle augmentation des salaire aussi vite dans cette période de crise... un SMIC à 1700 € net ! 1700 net c'est ce que touche un ingénieur débutant aujourd'hui.

    @donimico
    Non camarrade, ne confond pas la nation française et l'état français.
    La dette est une dette qui a été contractée par l'état français, et le revenu de l'état français c'est les recettes annuelles dans le budget de l'état.
    Le PIB n'a strictement rien avoir avec ça, c'est un indicateur, sensé comparer entre eux les pays (nations) par rapport aux richesses que produisent leurs habitants, leurs entreprises (salaires, bénéfices), produit qu'a aucun moment un état ne pourrait s'accaparer complètement. Le PIB est la richesse produites à l'intérieur d'un pays, et certainement pas le revenu de l'état qui le gère !
    Lorsque l'on fait le calcul, dette / PIB annuel, c'est uniquement pour comparer rapidement le "niveau" de dette entre pays, personne n'a jamais dit que c'était un "taux d'endettement', à part peut-être de ci de là quelque journaliste (pardon présentateur de journal télévisé) maladroits ou tout juste inculte (pléonasme?).

    Soyons réaliste, demandons l'impossible ? Chiche, mais va falloir bien bien expliquer !

  36. Serge dit :

    Je vois sur ce blog de fréquents appel à la sortie du nucléaire. Après près de 40 années de travail dans le secteur nucléaire en tant qu'ingénieur, je suis troublé par le contraste existant entre la finesse et la profondeur des arguments concernant le fonctionnement des banques et du capitalisme financier et la légèreté de ceux concernant le nucléaire et l'énergie en général. La connaissance des liens entre l'énergie, l'économie et le climat sont pourtant majeurs pour éviter de mauvaises décisions politiques et réaliser cette fameuse planification écologique que j'appelle moi aussi de tous mes voeux. Je ne peux que vous conseiller sur ce sujet la lecture du dernier livre de JM Jancovici "Changer le monde, tout un programme". Rien aujourd'hui ne s'oppose à un nucléaire réellement sûr sauf... les banques. L'insuffisance de la hauteur des digues, l'absence de moyens de récupération des sources électriques à Fukushima ne sont pas dues à l'ignorance des ingénieurs mais bien à la volonté des financiers de rentabiliser leur investissement. N'oublions pas les conclusions extraordinaires de Copenhague : pour limiter à 2°C le réchauffement climatique, les émissions de CO2 devront ne pas dépasser 400 ppm en 2040. Parti comme on est on devrait friser les 600. Les solutions sont pourtant bien connues et je vous conseille le site de l'Agence Internationale de l'Energie pour approfondir la question. De façon extrêmement résumée le scénario d'équilibre en 2040 prévoit 20% de renouvelable, 20% de nucléaire et 60% d'augmentation de de l'efficacité des usages énergétiques.
    On aura vraiment besoin de toutes nos forces pour y arriver et la sortie de nucléaire serait une vraie catastrophe.
    Avec son orthodoxie (phobie ?) monétaire et nucléaire, l'Allemagne nous rend...

  37. donimico dit :

    @fitz31
    Je serais d'accord si la nation n'était pas tenue responsable des dettes de l'état. Nous sommes tous co responsables de ces dettes donc il faut comparer la dette a la production totale et non pas juste à ce qu'à travers les politiques donc les lois mises en place, nous choisissons (!?!) de donner, pour le fonctionnement global, à notre état.

  38. Alexandria dit :

    @ 483 JM77 et @ tous ceux qui ont abordé le sujet :
    « ... le 360 000 annuel a été calculé à partir du revenu/salaire médian (petit doute) actuel 1500 euros (20 x 12 x 1500). Il est évident qu'avec un SMIC à 1700 net le salaire median deviendrait bien plus important donc pas de contradiction, il suffit de relever la dernière tranche d'imposition à 100% ! »
    Il y a un levier tout simple à faire fonctionner : à mesure que le SMIC est relevé, le rapport entre le salaire le plus bas et le plus élevé est abaissé. Je n'essaierai pas de faire le calcul. Donc chiffres à la louche : SMIC à 1500 => salaire le plus haut à 18x le smic ; à 1600 => le + haut à 16x ; à 1800 => à 14x... et ainsi de suite jusque quelque chose comme un rapport de 1 à 6, au plus 1 à 8.
    Le 1 à 20, c'est pour tout de suite, et petit à petit, nous leur ferons passer le goût de la brioche, à tous ces braves nantis, puisqu'il est question de boulangers dans nos échanges, et leur frugalité heureuse (car ils y prendront goût !) sera symétrique du bonheur conquis (ou reconquis, pour les plus âgés) pour les pauvres d'aujourd'hui de finir sereinement le mois le 30 ou le 31, au lieu d'être étranglés dès le 10, quand ce n'est pas plus tôt !
    Ça n'empêche nullement, bien sûr, d'imposer la dernière tranche à 90% ! (Pas 100%... en termes de « communication », ça le fait pas trop... Et 90%, c'est Roosevelt, ce grand bolchevik)

  39. JM77 dit :

    Pour en finir avec mon boulanger. En caricaturant on peut lui dire :
    1° des citoyens moins pauvres consomment plus (la viennoiserie supplémentaire du dimanche !)
    2° avec le controle public des rpix sur de l'eau, de l'electricité, du gaz, les loyers, les prêts bancaires : ses dépenses de fonctionnement baissent.
    3° une réforme fiscale (cotisation sociale) pour l'aider un peu
    Une légère répercussion sur le prix de la baguette (10% d'augmentation salariale n'engendrant pas 10% d'augmentation du prix du fait de la proportion du prix de la matière premiére et des frais de fonctionnement dans le prix de vente)
    + Pompidou en 68 (35%) !
    Intellectuellement ça va mieux et quant à Natixis, le plus important : les 10 points passés du travail au capital à récupérer (195 milliards pas 40 ou 100 si je ne me trompe pas).

  40. A-J Holbecq dit :

    Ce qui est assez inouï, c'est qu'on ne parle que des dettes publiques. En 2009 (je n'ai pas 2010 sous la main), les passifs financiers (dettes brutes) en milliards d'euros sont les suivants
    - Institutions sans but lucratif : 22,9
    - Ménages : 1 301,8
    - Administrations publiques : 1 841,5
    - Sociétés financières: 10 580,7
    - Sociétés non financières : 6 884,6
    - Total, économie nationale : 20 631,5
    La dette publique française est inférieure à 9% de la dette brute totale des français
    Néanmoins, oublions pour le moment la dette brute des sociétés financières: en effet, la monnaie est une dette des banques, il est donc naturel que celle-ci (les sociétés financières) soient endettées. Comme leur dette sert de monnaie, les banques ne sont pas des agents comme les autres. En effet, elles jouissent de l’insolent privilège de faire payer des frais financiers (intérêts et divers) provenant de leur propre endettement. Elles doivent impérativement être contrôlées par les pouvoirs publics ou mieux, la création monétaire devrait être celle de la collectivité.
    Mais on voit clairement que la dette brute (c'est en fait la dette nette qui importe réellement, personne n'en parle: 968,2 Md€ en 2009) des administrations publiques est cependant loin derrière celle des sociétés non financières (entreprises). C'est donc par pure idéologie que le Traité de Maastricht veut limiter la seule dette brute des administrations publiques sans s'intéresser à celle des autres agents. Mais c'est une idéologie très libérale car dans les faits la limitation de la dette brute des administrations les oblige à réduire les services publics au profit des services marchands fournis par les entreprises (ceux dont la dette brute...

  41. citoyenne21 dit :

    Ce que j'aimerais bien qu'on m'explique, c'est comment la baguette de pain qui était à 1 Franc avant l'euro, coûte aujourd'hui 1€ et des poussières (un peu moins d'un euro pour du pain industriel de mauvaise facture) ! L'augmentation des matières premières n'explique tout de même pas tout et la baguette n'est qu'un exemple car en fait tout a été multiplié par 6 au moment du passage à l'euro ou du moins dans les mois qui ont suivi sa mise en place et les gens sur le coup ne s'en sont pas rendu compte, du fait qu'ils apprenaient à se familiariser avec cette nouvelle monnaie. On nous a arnaqué tout de même là, c'est évident. Le paquet de pâte (sans marque particulière) est à 85/90 ct d'euros, n'était-il pas à un franc autrefois ? Ceci est la raison de l'endettement des ménages, le salaire passant dans le loyer et la nourriture principalement. Autrefois il me semblait que même avec un smic, les gens mangeaient correctement, ce n'est plus le cas aujourd'hui, d'autant plus que les salaires eux ont stagné. Pourra-t-on vraiment inverser la vapeur sans quitter l'euro ? Oui je sais il va falloir que je lise "nous on peut" que je n'ai pas encore acheté et probablement j'y trouverai des réponses...

  42. A-J Holbecq dit :

    @494 Citoyenne 21

    Je pense que vous vous trompez... la baguette était à plus de 4 F avant l'euro
    http://fr.ekopedia.org/Pain#.C3.89volution_du_prix_du_Pain

  43. Simon Bolivar dit :

    @citoyenne

    Je ne suis pas certain que vous "aimeriez bien qu'on vous explique".
    Evidemment, quand on présente les choses comme vous le faites, ça bouleverse. La baguette qui passe instantanément de 1 F à 1 €, ça craint.
    Sauf que...
    Le prix moyen de la baguette (250g de pain blanc) relevé en 2002 n'était pas de 1 F, mais de 3,97 F (environ 60 cents).
    Et le prix moyen de la même baguette aujourd'hui n'est pas d'un euro, mais de 90 cents, soit 5,90 F.
    Les prix ont été multipliés par 6 : non, la baguette n'a vu son prix progresser que de 48% en 10 ans.
    Les salaires ont stagné : oui et non, le smic horaire a progressé de 31% dans le même temps.

    Le smic mensuel de 2002 (base 39h) était 1154 € et permettait d'acheter 1907 baguettes.
    Le smic mensuel de 2011 (base 35h) est 1365 € et permet d'acheter 1516 baguettes.
    Avec le smic horaire (6,83 et 9 €) l'écart est encore moindre : 11 baguettes en 2002, 10 en 2011.

    Avec des chiffres faux, on démontre n'importe quoi. La réalité est suffisemment éloquente sans qu'on se ridiculise avec des affirmations caricaturales.

  44. Pilru dit :

    @Jean-François91 :

    les idées de J. Sapir sont suffisamment nettes pour qu'on ne lui fasse pas l'injure d'une proximité avec la Le Pen

    Pour vous, pour moi, oui. Mais pour celles et ceux qui ne connaissent de Sapir que ce qu'il a dit chez Calvi ? En les voyant l'un à côté de l'autre, avec comme contradicteurs Cahuzac/Estrosi, l'amalgamme aura été vite fait. M. Le Pen avait, de fait, la caution d'un économiste de gauche. D'autant de plus qu'il est d'usage dans cette émission de placer, directement à gauche de Calvi, un expert à côté d'un homme politique "compatible"...

  45. citoyenne21 dit :

    Simon Bolivar

    C'était déjà si cher que ça une baguette de pain en 2002 (merci pour l'info) ! vous savez tant qu'on ne se rend pas compte de ce que coûte le prix des choses, on ne fait très attention jusqu'à un moment où ça coince sérieusement ! Rassurez-vous, je ne prend pas les affirmations de Marine Le Pen comme référence, loin de là ! j'étais vraiment persuadée que la baguette était aux environs de un franc mais il faut dire que je n'ai jamais fait partie de ces français qui achète leur baguette tous les jours donc du coup j'ai une mémoire très relative à ce sujet ! Merci de me l'avoir rafraîchie.

  46. fitz31 dit :

    @donimico
    Quand bien même la nation serait tenue pour responsables des dettes de l'Etat, l'inclure dans le calcul de l'endettement c'est comme si, pour en revenir à la comparaison des dettes d'un ménage, tu incluait les revenu de ceux qui se portent garant pour tes dettes (genres les parents...) dans ton taux d'endettement. Or ce n'est pas comme ça qu'on calcule.

  47. Jean-François91 dit :

    @Pilru497
    C'est un vrai problème de l'espace médiatique.
    En bref,
    1) X défend, avec le vocabulaire approprié, avec sincérité, des idées minoritaires face au rouleau compresseur de la pensée unique, et même face à la doxa d'une partie de la gauche (la vraie).
    2) Peste brune reprend des éléments de ce discours et de ce vocabulaire. Sans sincérité, avec des arrières pensées nauséabondes et son talent de récupératrice.
    3) X est-il alors condamné à jeter l'analyse qu'il estime fondée, ou bien condamné à jeter son vocabulaire et à en inventer un autre, se rendant inintelligible, alors même qu'il estime urgent d'agir autrement que dans le consensus ordo-social-libéral ? cela reviendrait à laisser l'exclusivité à Peste brune !
    4) X doit-il refuser les invitations et laisser les partisans de la "règle de plomb" face à la peste ? Ce serait-là encore laisser l'exclusivité à la même, qui serait la seule refusant le carcan...
    5) Il y a effectivement le feu en Grèce et face aux pompiers incendiaires de Bruxelles, Francfort et Washington il y a hélas trop de gens qui ne proposent que de réformer l'école des pompiers.
    6) Le piège est créé par les médias, qui invitent toujours les mêmes et assurent la propagande de la peste en lui créant une visibilité et un espace oratoire. Face à cela doit-on rentrer sous terre et rester un peu plus invisibles ?
    7) Si l'on estime qu'une proposition est juste, on doit la défendre.
    8) En 2005 il était juste de voter "non" contre un projet, parce qu'on le jugeait nuisible (ce qui aujourd'hui se vérifie, o combien, avec son clone de Lisbonne), sans s'occuper de ce que faisaient les bruns. Certains arguments du PRS ont peut-être été repris par des gens très éloignés de nos idées...

    Il n'y a pas de réponse complètement...

  48. A-J Holbecq dit :

    @ 499 fitz31
    La seule chose c'est que les dettes de l’État engagent tous les ressortissants (c'est naturel car l'argent à été utilisé pour le bien être commun que ce soit en fonctionnement ou en investissement) et on ne peut comparer un État à un ménage... ne faites pas comme Raffarin!

  49. fitz31 dit :

    @A-J Holbecq
    "ne peut pas comparer un état à un ménage"
    C'est ce que je disais déjà ici, pas d'inquiétude, toutefois, j'empruntais cette parabole pour faire comprendre à Dominico, et toi même du coup, que le PIB, quelque soit son implication, ne peut pas être pris comme revenu référent pour évaluer un taux d'endettement de l'état. C'est la recette annuelle dans le budget de l'état qui définit le mieux le "revenu" de l'état. Il ne faut pas tout mélanger justement. Pour être clair, le PIB ne représente rien de concret, il est une appréciation de la richesse potentielle d'une nation, il permet de les comparer etc.
    Calculer le taux d'endettement dessus est vraiment une erreur en terme d'économie, et comme nous souhaitons être crédible sur les sujets économiques, je préconise d'arrêter d'utiliser cet argument.
    Enfin bon je ne vais pas en faire ma marotte, j'ai dis ce que j'en pensais, certains veulent continuer à faire du gloubi boulga économique sur le sujet, tant pis...

    "La seule chose c'est que les dettes de l’État engagent tous les ressortissants"
    Non la dette de l'état engage l'état et ceux qui travaillent pour lui. il est certain que l'impact est grand sur le reste de la population aussi, je ne le nie pas, mais ne pas confondre le pays, et l'état qui le gère.

  50. A-J Holbecq dit :

    @ 502 fitz31
    Je comprends votre position, mais ce n'est pas la mienne. l’État c'est nous (les gouvernements sont élus démocratiquement parait-il)
    Mais si l'on veut comparer la dette à autre chose que le PIB (je suis d'accord avec vous sur ce point) il faut dans ce cas comparer un stock à un stock, c'est à dire au patrimoine français.


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