14sept 11
Cette note traite de la notation des banques françaises, de la panique bancaire et de la crise de la zone Euro. J’y évoque aussi le débat sur la sortie de l’Euro pour la Grèce en particulier et pour d’autres en général. C’est peut-être un peu aride mais j’ai pensé que ça éclairait ma façon de voir le moment. Puis je fais une critique de la drôle de présentation, fourmillante d’erreurs, du Programme du Front de Gauche telle que lu par Médiapart. Curieux de la part d’un média dont la réputation de rigueur a été hautement démontrée. Enfin, sourire narquois : j’ai l’explication du miracle dont a bénéficié François Hollande pour devenir de façon si rapide et surprenante le chouchou des sondages. Edifiant et hilarant !
La décision de l’agence de notation nord-américaine qui manie ses appréciations comme des révolvers dans un saloon bondé est profondément irresponsable. Comme d’habitude, sous prétexte d’appréciation objective, un risque est aggravé sous prétexte de s’en protéger. Les banques visées comptent parmi les dix premières mondiales. La décision de cette agence de notation touche donc le cœur du système. Du simple point de vue des gérants de ce système monde, cette note est absurde à moins d’être étendue à toutes les banques du monde qui sont toutes gorgées de papiers incertains et de traites qui ne tiennent que par l’idée qu’on s’en fait. Sur les bases sur lesquelles ont été appréciées les banques françaises par cette équipe de mauvais plaisants, pas une banque nord-américaine ne pourrait ouvrir un guichet ce matin. La nouvelle « note » peut donc faire davantage de dégâts que des milliers d’attentats. Je commence donc par mettre en garde. La guerre des banques est une réalité et à travers elle le pouvoir de peser sur l’économie monde. Cibler les banques françaises ne peut se faire sans arrière-pensée. Ni sans conséquence géopolitique. Je ne le mentionne que pour alerte, pour les naïfs qui oublient de se demander pourquoi les banques allemandes engagées en Grèce et les banques américaines dévorées par les termites ne semblent pas avoir les mêmes problèmes de réputation auprès de ces « agences ». Ceci est une nouvelle démonstration du fait qu’il fallait frapper tout ce petit monde de rapaces irresponsables dès le premier jour dans le premier pays, en Grèce. Au lieu de quoi les pouvoirs des trafiquants ont été augmentés et même institutionnalisés. Une procession de décideurs serviles a passé son temps à vouloir « rassurer les marchés ». Ils les ont placés au sommet de la hiérarchie des souverainetés, avant la démocratie et le peuple. Et pour quel résultat ? On ne peut pas « rassurer les marchés ». Ou on les dompte ou c’est eux qui le font. Les pleutres sont servis ! En juin dernier le pouvoir des agences de notation a été solennisé et augmenté en Europe ! Devant tout ce gâchis, le seul sourire me vient de l’idée que, pour finir, le pire coup que le système capitaliste reçoit vient de lui-même, de sa propre dynamique interne et des horribles conflits d’intérêts qui le caractérise et plonge l’humanité dans le désastre, à intervalle régulier.
Le nouveau plongeon du système financier était la chose la plus prévisible qui soit. Ceux qui lisent ici mes chroniques peuvent en attester. Comme d’autres, quoi que bien méprisés et réputés ne pas arriver à la cheville des esprits modernes et brillants qui gouvernent les choses et les opinions, j’ai déjà posé le diagnostic maintes fois et par le détail. Pourtant je ne suis ni voyant, ni prophète, ni même grand économiste patenté. Je suis seulement armé de moyens d’analyses qui fonctionnent comme une vraie boite à outils, parfois modestement équipée mais toujours efficace pour comprendre et réparer. L’économie n’est que secondairement une science mathématique. C’est d’abord une science humaine qui combine des facteurs sociaux, culturels et politiques. Enfin quelque soient les bavardages pédants auxquels nous sommes soumis continuellement, aucune économie ne saurait s’émanciper de la loi de la réalité. La réalité c’est que tout repose en dernière analyse sur ce qui est réellement produit et sur la façon dont cela est réparti et mis en circulation. Le système économique de notre chère économie monde actuelle repose sur le mouvement auto entretenu de millions de signes monétaires sans contrepartie équivalente dans la réalité matérielle. D’une façon originale, le système capitaliste s’est découvert une aire d’expansion qu’il croit sans limite ni contrainte, celle du crédit et de la dette, vaste préemption du futur. Mais le futur n’existe pas encore. Les titres de sa propriété circulent déjà pour la valeur de deux ou trois planètes. Illusion. Le système est donc condamné à rencontrer à tout moment l’équivalent moderne du prétendu saint Thomas qui vient et dit « je veux voir si c’est vrai ! ». Le matérialisme historique n’a pas trouvé son maitre dans l’art de rendre compte de la vie des sociétés. Cette considération générale ne m’écarte pas de l’analyse du moment qui mérite davantage de précision, c’est bien évident. Mais je ne veux pas manquer de marquer le point quand il va à l’avantage d’une méthode intellectuelle contre une autre qui est en train de démontrer son aveuglement total.
Je suis interrogé bien des fois à propos de la sortie de l’Euro de tel ou tel pays. Les questions semblent postuler que ce serait une hypothèse comme une autre. Il n’en est rien. Cette façon de dire me semble négliger un détail. Il n’existe aucun dispositif de sortie de l’Euro prévu par les traités qui régissent l’Europe. On peut théoriquement sortir de l’Union. En pratique cette sortie est d’une complexité et d’une lourdeur institutionnelle considérable. Mais en ce qui concerne le système de l’Euro, rien n’est prévu. Cela ne signifie pas que, du coup, cela ne se fera pas. La vie est plus forte que les traités. Mais je veux juste souligner que l’opération ne saurait être « ordonnée » comme disent, parait-il, les dirigeants conservateurs allemands. Ce sera une noire pagaille aux effets incommensurables sur l’économie de l’union et, par contre coup, sur celle du monde. Notons à ce sujet que les dirigeants allemands feraient bien d’y penser et de ne pas croire leur pays d’avance épargné par ce qui pourrait arriver du fait de leur mesquine et psychorigide façon de gérer la crise.
Je sais qu’il existe à gauche un certain nombre d’amis qui sont partisans de la sortie de l’Euro. Je ne leur fait pas l’injure de les confondre avec les lepénistes qui soutiennent aussi cette thèse mais dans un tout autre cadre d’analyse et de propositions. Ces camarades ont un raisonnement construit avec une forte cohérence intellectuelle. Les circonstances peuvent d’ailleurs réaliser leur attente. Cela seul devrait faire réfléchir plus avant. Peut-on avoir pour projet une situation que la décomposition du système produit mécaniquement ? Je ne néglige pas la force de l’argument réaliste selon lequel la monnaie unique fut installée sur des bases qui travaillaient exclusivement à l’entretien et au développement d’un nouvel ordre néo-libéral spécialement destructeur en Europe. Cela ne suffit pas à me convaincre qu’il serait impossible de changer la règle du jeu tout en conservant la monnaie unique.
Selon moi la monnaie unique est aussi la propriété de la France. Nous avons notre mot à dire sur la façon de la gérer. Pourquoi renoncer à cette position de force ? Il y a de nombreux avantages géopolitiques et sociaux à disposer de cette monnaie unique pour peu que son cadre d’existence soit modifié. Ce n’est pas vrai que c’est soit l’euro et le libéralisme ou la fin de l’euro et enfin la possibilité d’une vraie politique de gauche. Je crois que seule une vraie politique de gauche peut à la fois sauver l’euro et nous faire sortir de la crise. A l’inverse, si l’euro venait à disparaitre je pense que notre projet de gauche et nos objectifs révolutionnaires dans l’histoire seraient plus difficiles à accomplir. Je sais bien que, pourtant, la monnaie unique pourrait s’effondrer. On ferait face, cela va de soi. On saurait quoi faire. Mais si l’euro des libéraux disparait au moment où ce sont les libéraux qui sont chargé de gérer les conséquences de cette chute, le grand nombre paiera deux fois. La disparition d’un instrument de mesure commun éloignerait la possibilité et la faisabilité des principaux objectifs de gauche comme l’instauration d’un salaire minimum européen et l’harmonisation des normes sociales et fiscales par le haut. Enfin le coup porté à l’idée d’une unification politique et sociale du vieux continent serait particulièrement sévère. Faut-il rappeler que cette unification est le but permanent de la doctrine de gauche depuis ses origines ? Parce qu’il s’agit de la paix et du bien-être. Tout cela ne peut être oublié. Ni surtout être oublié de quel prix a été payé dans le passé l’isolement national des révolutions victorieuses enfermées dans un seul pays !
La crise grecque résulte entièrement de l’agression des spéculateurs. Je ne dis pas que les problèmes de la zone euro n’existaient pas avant cela. C’est d’ailleurs de là que viennent les opportunités qui ont été données aux spéculateurs. Oui les problèmes viennent du cadre lui-même ! Et nous étions nombreux à combattre déjà le statut absurde de la banque centrale européenne depuis le premier jour. Pour ma part j’ai voté contre lorsque je siégeais au Sénat. Nous avons été nombreux aussi pour dénoncer la mise en place d’un marché intérieur socialement si dérégulé qu'il menace d’emporter toute l’organisation de nos sociétés. Pourtant quand une crise éclate dont les conséquences s’annoncent si profondes, on est en droit d’examiner soigneusement les méthodes mises en œuvre pour y faire face. On mesure alors bien la stupidité des techniques utilisées dans cette circonstance. C’est le dogmatisme libéral qui a conduit à l’application de recettes aussi éculées que ces politiques d’austérité et de privatisation généralisée imposées de force par le FMI et la Commission européenne. Le résultat était totalement prévisible puisque cette situation avait déjà été observée dans toute l’Amérique du sud. Il faut le souligner mille fois pour que la leçon porte : ce système ne marche pas. C’est cela la tare qui le disqualifie en profondeur dans l’esprit du grand nombre comme du point de vue du simple bon sens. C’est cette expérience qui permet de clamer « ça ne sert à rien de céder aux « marché » et à leurs injonctions ».
Dès lors, ce n’est pas seulement une crise bancaire ou financière ou ce que l’on voudra qu’il s’agit de régler. Ce qui est en cause c’est la légitimité d’un système et d’une orientation politique à gouverner nos sociétés. Cela saute aux yeux quand on prend la mesure de ce qui déclenche ce tsunami. La dette totale de la Grèce ne représente que quelques points du total de la richesse produite par l’union européenne en un an. Deux pour cent et demi ! Le rachat intégral de toute la dette de la Grèce, plus celles de l’Irlande et du Portugal est de … 1000 euros par habitant vivant dans la zone euro. C’est dire que cette somme est largement à la portée d’un prêt à zéro pour cent à la Grèce venant de la banque centrale européenne comme nous ne cessons de le dire depuis l’origine. A contrario, puisque cela ne s’est pas fait, on doit en déduire que le but de ce qui a été mis en place n’est pas de nature économique ou financière mais purement politique. Quoique les inventeurs de ces mesures cruelles, cupides et brutales prétendent le contraire. Ces gens ont eu les yeux plus gros que leur cerveau. Ils se sont dit qu’une orgie de pilleries était à portée de main. Leur voracité va détruire leur propre écosystème !
Il est vain de spéculer sur une catastrophe finale du capitalisme. Ce système n’aura jamais de fin tant qu’une alternative ne se sera pas mise en place. Les pires destructions sont aussi un aliment pour lui. Faut-il rappeler que c’est d’ailleurs la fonction essentielle de la guerre dans la logique capitaliste ? Pas de naïveté donc. Il n’existe pas de bonnes catastrophes qui seraient un raccourci pour les adversaires du système que nous sommes. A chaque pas il s’agit de proposer des choses raisonnables, c’est-à-dire des remèdes qui épargnent la souffrance et résolvent les problèmes. C’est cela la radicalité concrète dont je me réclame. Là, il faut refuser d’abandonner la Grèce à son sort. D’abord parce que c’est la négation de l’idée de solidarité internationale dont nous sommes les partisans. Ensuite parce que cela ne sert absolument à rien du point de vue qui semble occuper ceux qui s’angoissent. Si la Grèce se trouve expulsée de l’Euro, que se passe-t-il pour elle ? Sa dette reste libellée en Euro. La nouvelle monnaie nationale est profondément dévaluée. La dette pèse plus lourd pour la Grèce. A moins d’être reformulée dans la nouvelle monnaie nationale. C’est-à-dire perdre trente à quarante pour cent de sa valeur, peut-être bien davantage. Tant pis pour les capitalistes qui ont été pris les mains dans ce trafic dira-t-on. Ce n’est pas faux. Mais le résultat reste le même : les banques qui possèdent ces titres s’écroulent. Retour à la case départ du raisonnement. Qui peut souhaiter cela ? Encore une fois je le précise, cela peut bien finir par se passer comme ça et tout y conduit. Ce sera alors un autre débat : comment faire face. Dans l’immédiat la ligne de combat ne doit pas être abandonnée. Il ne faut pas laisser tomber la Grèce. Si ce n’est par solidarité européenne que ce soit par réalisme. Si la Grèce tombe, elle nous tombe dessus ! Que ce soit par compréhension du fait que les raisons qui conduiraient à éjecter la Grèce s’appliqueront ensuite à n’importe quel autre membre de l’Union jusqu’à ce qu’il ne reste plus sur le vieux continent qu’une sorte de grosse zone mark sous cache sexe Euro entourée de nations clochardes sans domicile bancaire fixe. Cette ligne de résistance et de proposition concrète c’est celle qui demande à la banque centrale européenne de racheter directement la dette de la Grèce à taux zéro. Cela fournit la liquidité et tue la spéculation. C’est la solution qui ne nuit qu’au dogme libéral. Son seul risque est de faire baisser la valeur de la monnaie unique face au dollar. Mais ce sera un bienfait en réalité que cette baisse qui soulage le handicap d’un euro fort pour les producteurs de la zone euro sur le marché mondial.
On m’a demandé à plusieurs reprises si pour faire face à la crise bancaire il fallait nationaliser ou recapitaliser. Ma réponse est que la société doit reprendre le pouvoir sur la finance. Recapitaliser ? Qui le ferait ? « Le marché » ? C’est son affaire. L’Etat ? C’est une autre affaire. Ce ne pourrait-être, dans ma logique qu’en échange de prise de participation, à l’euro près dans le capital de la dite banque. Notez que si cette méthode avait été appliquée lors du dernier plan de sauvegarde, l’état aurait récupéré cinq milliard à la revente au lieu des pauvres sept cent millions dont s’est rengorgé Nicolas Sarkozy. Mais cette recapitalisation équivaut à une nationalisation. C’est là la question. Nationaliser des déficits et des dettes est-ce la bonne idée ? Ce n’est pas le principe que j’interroge, bien sûr, puisque le programme partagé prévoit ces nationalisations. C’est le moment, l’opportunité. A quoi sert la banque ? A fluidifier l’économie en injectant l’argent nécessaire. A organiser l’épargne. Et ainsi de suite. C’est pourquoi le programme prévoit la constitution d’un pôle financier public. Les nationalisations ne peuvent avoir de sens qu’en relation avec la constitution de ce pôle et à son service. En précisant de surcroit que l’idée du programme partagé est d’y associer les réseaux mutualistes et coopératifs avec en vue notamment une inscription territoriale décentralisée de la prise de décision de financement. Donc ce qui est premier c’est la mise en place de ce pôle et de ses objectifs. Pas dans l’absolu.
Je le surligne pour bien indiquer qu’il ne suffit pas de nationaliser pour régler le problème qui nous est posé. La gauche a nationalisé quasiment tout le secteur bancaire après 1981. Cela n’a pas changé les objectifs ou les méthodes de ces banques. Les nationalisations de Gordon Brown en Angleterre n’ont rien changé à la politique prédatrice de ces dernières. La leçon est que si la propriété publique est une condition nécessaire elle n’est pas une condition suffisante. Il y faut le plan et les objectifs. C’est la raison pour laquelle la question de la nationalisation posée pour être appliquée alors que c’est Nicolas Sarkozy et la droite qui gouverne ne peut avoir qu’un sens : serions alors d’accord pour socialiser leurs dettes ! Croire qu’une nationalisation opérée par Sarkozy commencerait le socialisme en France est un délire. Croire qu’il suffit prononcer le mot nationalisation pour avoir notre accord sans autre condition est mal comprendre notre projet.
Un qui n’a pas compris grand-chose au programme partagé, c’est, hélas, Médiapart. C’est surprenant de la part de ce média qui compte quand même quelques fines plumes de l’analyse matérialiste de l’économie comme Laurent Mauduit. Curieusement la lecture de notre texte est alignée sur les canons d’analyse du PS auquel tout est souvent ramené. Je comprends que celui qui a écrit le résumé ne soit pas marxiste. Mais au moins pourrait-il être assez keynésien pour comprendre la logique d’un projet qui repose sur une redistribution massive elle-même assise sur le retour des dix points de richesses pris par le capital sur le travail. Je ne parle de tout cela que parce que je suis nommément cité et, bien sûr, pour me mettre en contradiction avec moi-même dans la mesure où ce programme serait censé démentir mon souci de crédibilité. Comme on m’y reproche à de nombreuses reprises les « imprécisions » et autres « manques de financement » quoiqu’il n’y ait rien de plus évident que cela dans ce document, je me permets de faire amicalement remarquer aux rédacteurs leurs propres erreurs et approximations qui elles sont incontestables, à l'opposé de la rigueur d'analyse qui fait la réputation de ce média.
Par exemple, la présentation de notre proposition de SMIC à 1 700 euros est particulièrement biaisée. En effet Médiapart indique que notre programme "prône un SMIC à 1 700 euros net par mois. Il est aujourd'hui de 1 365 euros … brut". Ça ressemble à de la gonflette bien agencée pour nous montrer comme des "exagérés" qui avancent des propositions folles. Or Médiapart passe sous silence que nous proposons d'abord le SMIC à 1 700 euros bruts en 2012. C’est exactement la revendication de la CGT. Et nous fixons ensuite l'objectif d'un SMIC à 1 700 euros nets dans la législature qui durera jusqu'à 2017. Cela n'a donc aucun sens de mettre en face les 1 700 euros nets que le SMIC atteindra dans quelques années si nous gouvernons, et ses 1 365 euros bruts actuels.
De même je suis consterné par la confusion faite dans le résumé de Médiapart entre notre proposition de salaire maximum et celle sur le revenu maximum. Le rédacteur n'a pas saisi la distinction entre le salaire et le revenu (qui concerne toutes les formes de revenus, salariaux ou non) alors qu'elles sont clairement distinguées et expliquées dans notre programme. Cela conduit Médiapart non seulement à déformer gravement ces propositions mais même à attribuer au Front de Gauche une proposition qu'il n'a jamais faite. Lisez plutôt : "serait instauré un salaire maximum de 30 000 euros par mois, dans le public et dans le privé." Or il s'agit là du chiffre du revenu maximum, que nous avons fixé à 30 000 euros par mois, en référence à 20 fois le revenu médian. Et non pas du salaire ! Le salaire maximum n’est pas un montant mais un rapport entre le plus élevé et le plus bas salaire. Rien à voir ! Et cela précisément pour que cette mesure soit un outil pour augmenter tous les salaires, à commencer par les plus bas. Notre salaire maximum consiste à imposer un écart maximum de 1 à 20 entre les salaires d'une même entreprise. Une proposition qui a aussi été avancée par la Confédération européenne des syndicats. L'intérêt de fixer un écart et pas un niveau plafond est d'enclencher un cercle vertueux dans lequel l'entreprise est obligée d'augmenter d'abord les plus bas salaires si elle veut augmenter les plus hauts. Cette dynamique salariale dans l’entreprise est totalement rendue invisible par la manière erronée qu'a choisie le rédacteur de Médiapart pour présenter cette proposition. Ces quelques exemples ne sont malheureusement pas isolés. Mais peut-être ce rédacteur ignorait-il que le smic à 1700 euros est une revendication de la CGT et que le salaire maximum vient des syndicats européens. Je ne crois pas savoir que Médiapart ait une « position » à leur sujet.
Le plus décevant et sans doute le moins pardonnable est la confusion faite entre notre position sur les retraites et celle du PS. Le débat a été assez vif à l’époque, et encore à présent, pour que personne ne puisse jouer le rôle de l’ingénu mal informé des détails ! Médiapart fait comme si nos propositions étaient "du moins sur le papier" similaires à celles du PS. Alors que "sur le papier" aussi, elles sont justement très différentes ! Le rédacteur affirme que, comme le PS, à qui le beau rôle est donné sans cesse, nous revendiquerions le retour de l'âge légal de la retraite à 60 ans. S'il s'agit bien de l'intégralité de la proposition du PS, ce n'est pas du tout l'intégralité de la nôtre. C’est la suite qui compte, ce que sait même un débutant en politique. Notre programme partagé propose en effet "la retraite à 60 ans à taux plein" avec "75 % du salaire de référence". Cela fait une différence majeure par rapport au Parti Socialiste qui est favorable à l'allongement de la durée de cotisation à 41 annuités et au-delà. Pour nous, la proposition du PS réduit la retraite à 60 ans à un droit au rabais pour les retraités qui partiront avec une pension misérable. Cet exemple montre que le risque est grand de voir le débat des présidentielles patauger dans les à peu près de résumés écrits à la va vite et mal documenté. Ce qui est embêtant c’est que ce soit aussi le cas-là, dans Médiapart, un média sur lequel on compte pour faire vivre un débat sérieux.
Voici un sujet plus drôle: le feuilleton des sondages. Il s’agit de François Hollande. J’avais posé une question. Comment se faisait-il que dès la disparition de DSK, en cinq jours, alors que Martine Aubry était le numéro deux des sondages, François Hollande soit passé en tête ? Quel acte avait-il posé pendant ces cinq jours qui l’avait signalé au grand public en le propulsant si haut, si vite, si fort ? Aucun acte, aucun discours en particulier. Rien. Donc c’était un pur miracle. Le doigt de Dieu surgissant des nuages pour se poser sur son front aussitôt rayonnant. Un observateur attentif a cependant tôt fait de repérer les ficelles qui agitent les marionnettes. Là aussi. Voyons cela. Le champignon sondagier a éclos dans un journal dirigé par un de ses partisans les plus fidèle, Laurent Joffrin, au « Nouvel Observateur ». C’est un sondage TNS-SOFRES. Pile poil efficace pour créer la prophétie auto réalisatrice et le panurgisme médiatique habituel après un moment de sidération et en profitant du vide. Ce qui s’est produit. Cela s’appelle du conditionnement. Mais peut-être que la photo était bonne ce jour-là, pour parler avec le vocabulaire parapluie des amis des sondages. Une « honnête-enquête-un-thermomètre-a-un-moment-donné » bla bla. Peut-être une autre fois. Mais pas celle-là. Et ce n’est pas moi qui le dit. Voici en effet la mise au point publiée par la Commission des sondages que l’on aimerait trouver plus souvent aussi vigilante. Lisez et méditez par quels moyens nait une réputation. Voici le texte de la mise en garde de la Commission des sondages : « Dans son édition du 25 mai 2011, Le Nouvel Observateur a publié un sondage relatif aux premier et deuxième tours de l'élection présidentielle de 2012 réalisé par l'institut TNS-Sofres ». « Les choix retenus par l'institut pour établir, à partir des redressements effectués, les intentions de vote relatives aux hypothèses de premier comme de second tour sont caractérisés par un défaut de cohérence interne au regard de l'objet d'un sondage qui, dépourvu de toute valeur prédictive, doit se borner à refléter l'état de l'opinion au moment de sa réalisation. » Défaut de cohérence ! Mazette ! Voici la suite qui n’arrange rien. « En conséquence, et en l’absence de toute manœuvre imputable à l’institut, la commission exprime des réserves sur le caractère significatif des intentions de vote publiées qui ne reflètent pas les résultats de l’enquête après application aux réponses des personnes interrogées des méthodes de redressement habituellement admises. »
Ah ! Ah ! « Les intentions de vote ne correspondent pas aux réponses des personnes interrogées ». Bigre c’est grave ! Surtout que la Commission ne parle pas des résultats bruts. Elle parle des résultats une fois « redressés », ce qui est déjà bien aimable. Mais, dans ce cas, la Commission met en cause un usage du « redressement » qui ne correspond pas aux « règles habituellement admises » ! A cette occasion donc ont été appliquées des règles spéciales. Lesquelles ? En quoi ont-elles permis le miracle dont a bénéficié François Hollande ? Voilà ce que chacun doit pouvoir imaginer. Bien sûr, cette fois là encore, les rédacteurs qui ont commenté cette puissante « enquête » ont avalé tout rond le résultat. Ils ont glosé dessus sans autre forme de scrupule. Sans doute devait-il leur convenir assez pour qu’ils se sentent dispensés du devoir professionnel de vérification des sources. S’ils l’avaient fait peut-être se seraient-ils rendu compte, comme la Commission l’a fait, que des « règles » qui ne sont pas « habituellement admises » avaient été appliquées ? Mais peut-être qu’un autre résultat ne les intéressaient pas. Oublions les amis bien placés de François Hollande. Ils font leur travail. Ce qui est drôle c’est de voir comment ses concurrents sont naïfs et peu aguerris au combat. Ils méritent de perdre ! Car face à Sarkozy et à l’extrême droite il faut des coriaces qui ne se laissent pas intimider par un « institut de sondage »! Mais ça ne veut pas dire que si Hollande sait comment avoir de bons sondages il soit capable de les transformer en vote. La suite au prochain numéro.
@ - 192 - alacoure
"Ce qui me plaît, c'est l'idée que le parti s'en remette au peuple"
C'est vrai que "s'en remettre au Peuple", ça sonne bien. Mais peut-être ne pas confondre les situations.
Normalement on "s'en remet au Peuple" lorsqu'il s'agit de lui présenter un projet construit et de lui demander ce qu'il en pense, oui, non, je ne sais pas. Et sauf erreur ça s'appelle des élections...
Dans le cas de "primaires", il s'agit de quêter des avis dans la rue pour savoir ce qu'il faut faire ou ne pas faire, qui choisir ou pas, et s'orienter ensuite telle la girouette en fonction du vent qui a soufflé à ce moment-là.
C'est la négation même du débat politique, de ce qu'est le rôle d'un parti et de ce qu'est un projet politique cohérent, réfléchi et à long terme.
Le genre de chose qui plaît bien à ceux qui n'ont rien à dire et n'ont pas de convictions.
Le combat politique devient alors une sorte de P.M.U. où l'on se décide non pas en fonction de ce que l'on croit mais en fonction des chances du favori soutenu par le syndicat des marchands de foies de volailles et des éleveurs de grenouilles réunis.
Le P.S. n'est plus un parti, il ne pense rien, ne dit rien, c'est un institut de sondages à lui tout seul.
à Lyendith:
Moi aussi, j'y vais de mon expérience.
En 2002 et 2007, j'avais voté Besancenot, je n'ai jamais été encarté nul part, et j'ai décidé que je voterais Mélenchon (s'il se présentait) dés 2010.
Parce qu'avant que Jean-Luc Mélenchon quitte les Pseudo-Socialisites, je ne faisait confiance en aucun autre que le salarié de La Poste. C'était, pour moi: "tous combines et compagnie".
Avec le Front de Gauche et Jean-Luc pour représentant, je me sens enfin entendu (comme Lo et LCR/NPA), mais cette fois-ci, je sens que c'est possible de l'emporter enfin, dont acte.
Je ne pense pas être le seul, sans compter les blancs, abstentionnistes, non-inscrits, etc.
J'ai regardé et écouté l'intégralité du débat des primaires PS... j'ai failli m'endormir mais bon.
Baylet un extra terrestre, Hollande et Aubry bonnet blanc et blanc bonnet, Vals un Besson en puissance, Royale devrait rester en Région.
Seul Montebourg m'a semblé apporter un peu de neuf avec son aveu d'évolution (il a encore des progrès à faire) et sa position claire sur DSK... est il totalement sincère? J'en doute car dans ce cas il devrait rejoindre sans condition, dès la fin des primaires PS, le FdG. S'il reste au PS c'est qu'il cherche un fauteuil en cas de victoire du PS en 2012 ou qu'il prépare 2017.
Quand JL Mélenchon souhaite le débat avec toute la gauche, je comprends que le PS ne soit pas chaud. Hier soir les 6 présents n'auraient pas touché terre!
En France, même pour les sociétés financières, seule la loi nationale qui prévaut.
Y inclus pour une filiale de société étrangère qui sera soumise à notre droit national.
A la question de Monsieur Holbeeq (ci dessus)
HSBC, par exemple est une société de droit Canadien, mais les banques HSBC dans notre hexagone ont leur siège social à Paris (Société Anonyme HSBC France)
Et en ce même sens les activités nos banques à l'étranger s'effectuent par l'intermédiaire de filiales.
En France la conduite générale des marchés financiers est effectuée par le ministre de l’Économie et l'agrément des sociétés financières en France est régi par la Banque de France.
Les "lois" Européennes sont des "directives" (et non des "lois" nationales) émises le plus souvent par le Conseil de l'Union (en clair par les premiers ministres des pays).
Ces "Directives" reflètent parfois l'avis de l'Assemblée de Strasbourg sans toutefois que cela soit obligatoire puis l'Assemblée de Strasbourg ne peut émettre de loi.
Ensuite, cette directive deviendra loi lorsqu'elle sera "transposée" dans chacun des pays.
L'ennui vient principalement du fait que nos dirigeants, et les ténors Socialistes que nous avons entendus hier, tentent de nous persuader que la modification de lois pour t'assimiler les Directives Européennes doit être menée tambour battant !
Rien ne presse ces réformes, et rien ne les oblige.
Une directive qui ne nous convient pas, peut faire aisément l'objet d'un "opt-out" !
Ce sont ces transpositions qui arrangent bien, à la fois les "voyous de la finance" et les appétits libéraux de nos dirigeants qui accélèrent notre dépendance et notre assujettissement aux grands groupes (privés) mondiaux !
Cordialement
@Madiran-185
séparer les banques de dépots des banques d'investissements,hier sur le plateau de Calvi un"expert" disait qu'Obama avait commencer à le faire aux USA
Décidément chaque billet est un régal d'analyse et de pertinence.
J'ai suivi l'émission de France2 sur la primaire socialiste et constate que seul Montebourg est sur une ligne réaliste. Qu'attends t-il pour rallier le front de gauche ?
J'ai entendu ce jour l'intervention sur France Inter de l'économiste Henri Sterdyniak... là encore la même analyse sur Les marchés et leur cupidité auto suicidaire.
Il a été question d'un groupement d'économistes "les économistes atterrés". Je suis allé voir sur le site http://atterres.org, ce qui est développé rejoins aussi les propositions du front de gauche. Essayons de les rallier à notre cause.
A bientôt dans les urnes
On n'avance plus et les résultats espérées ne sont pas à la hauteur de nos ambitions. Le FdG patine, car il ne répond pas aux attentes des gens. On le voit, à travers les commentaires, on s"enferme dans des petites discussions qui ne mène à rien de bon, désolé! Les problèmes de fond qui intéressent les gens, ce sont les salaires trop bas, les loyers trop chers, l'alimentation de moins en moins abordable, les classes surchargées, les usines qui ferment ou délocalisent, le gamin de 25 ans avec bac plus 5 qui ne trouve pas de boulot correct si on ne connait pas untel ou unetelle. Bien sûr, Jean-Luc Mélenchon a les solutions, une fois au pouvoir, mais y arrivera-t-il? Pas avec les 3 derniers billets, en tout cas. Vous vous étonnez que le NPA ne vous rejoigne pas, je les comprends. Regardez bien le dernier sondage de epocometre, il reflète la réalité. Au delà du fait que Jean-Luc Mélenchon recule par rapport à juillet, voyez comme les électeurs proches du PG, au premier tour, avec Hollande candidat votent: 75% pour Jean-Luc Mélenchon et 24% pour Hollande (18% si c'est Aubry). Je crois qu'un langage simple s'impose, sinon, on va faire fuir beaucoup de monde.
@192-195-204
"un débat public..."
Rien ne sera possible sans l'autorisation du chef de l'état (voir message 187).
En Démocratie les journalistes véhiculent les idées des uns et des autres, na !
Pour faire un journal pas cher, il suffit de mettre à disposition des militants un fichier PDF, de format A4, à télécharger chaque semaine sur ces site ou celui du Front de gauche, que les militants peuvent imprimer à la maison et distribuer à leurs voisins ou au marché, etc.
Avec quelques auteurs et un graphiste, une fois par semaine, ça pourrait faire un beau bulletin, pas trop cher à la diffusion (je pense en effet que les sympathisants / militants seraient d'accord d'offrir un peu de papier et d'encre de temps en temps à la campagne électorale).
@ - 208 - Cobalt
Si ça ne sert à rien de parler des sondages, pourquoi les prends-tu comme référence pour déterminer ce qu'il faut faire ou pas faire ?
En réalité les combattre est aussi important que de se battre sur le programme (deux combats à mener simultanément)
En les discréditant, on discrédite le "vote utile" et on rouvre les oreilles de nos concitoyens.
Par ailleurs je te trouve un peu sévère pour le programme et les mots d'ordre du FdG, qui ne se limitent pas aux billets de J.L.Mélenchon et abordent largement les sujets qui intéressent les Français.
@ - 208 - cobalt
Je me souviens d'une réflexion de Demorand lors de son clash avec Jean-Luc qui disait en substance que notre candidat avait bien compris le fonctionnement des média (sous-entendu provoquer le "buzz" comme ils disent) Or depuis presque plus rien... Jean-Luc est rentré dans le rang, semble se contrôler constamment. Le discours est évidemment hyper pertinent, les compétences de l'orateur toujours impressionnantes mais on ne l'entend plus sur les ondes... c'est le danger de rentrer dans le costume de présidentiable. E Todd ne le traite plus de gugusse mais notre Jean-Luc Mélenchon est devenu moins visible. La plupart des abstentionnistes ou des hésitants qui m'entourent ne construisent pas leurs votes sur les analyses pourtant très pertinentes qui se déroulent sur ce blog ou dans les propos de Jean-luc. Non c'est plus souvent de l'épidermique, de l'affectif or Jean-Luc frappait juste et droit dans les imaginaires à l'époque. Que fait la droite quand elle convoque constamment le sécuritaire, l'immigration ? Elle cherche à atteindre l'irrationnel, le "reptilien" qui sommeillent en nous. Je me demande donc si une pincée d’énervement, de réaction brute ne seraient pas plus efficaces afin de retrouver l'homme sous le candidat, plus d'authenticité pour convaincre l’électeur potentiel et aussi retrouver du temps d'antenne. Ainsi les interviews tendues avec JM Aphatie sont une vraie dénonciation de la médiacratie, bien meilleures que tout discours
Je suis vos analyses pour tenter de mieux comprendre ce qui se passe - je retiens ce avec quoi je suis complètement en phase, à savoir ce que vous dites " le capital qui se détruit lui-même " ! C'est tout à fait ça ! Perso j'attends la chute de l'euro qui n'est rien d'autre à mes yeux qu'une monnaie de faussaires. Dès la première semaine de son institution, en ménagère avisée et sachant compter mes quelques sous, je constatais illico que pour avoir le même panier (toujours le même très régulièrement) il me fallait en euros, exactement un tiers de plus. C'est à dire, pour les mêmes achats en qualité et quantité, 130 Frs au lieu des 100 Frs la semaine précédente et ce en dehors de toute augmentation ! Elle est pas belle la vie ? Menteurs, charognards, fraudeurs, obsédés cupides... voilà par quoi nous sommes gouvernés ! Quand tout se sera écroulé naturellement (la pourriture tombe d'elle-même c'est inéluctable) la vie nous offrira enfin d'autres chemins, d'autres voies j'en suis persuadée. A la vie rien d'impossible !
Critique constructive du programme du FdG sur Rue 89.
Une idée intéressante, je cite :"je serais le FG, je mettrais dare-dare en ligne ces petits résumés très clairs."
Ce qui pipent les dés dans cette histoire de présidentielle, ce sont les plans de carrière qu'essaient de peaufiner ces hommes (et femmes) politiques de gauche comme de droite. Montebourg en est un parfait exemple et je rejoins certains en pensant qu'effectivement il aurait donc l'espoir que la gauche perde en 2012 pour avoir ses chances d'être number one en 2017 ! Avec un tel schéma, pas étonnant qu'on courre à notre perte. Franchement entre Valls (à droite toute) et Montebourg (pâle copiste de nos idées), il y avait comme une discordance évidente au sein de ces six éléphants. Aucune grandeur d'âme dans leurs actions. Ce qui explique cette sensation de vide total en les écoutant. C'est dans le présent que Montebourg devrait réagir au lieu de se figurer sa place dans quelques années. Saurons-nous seulement où nous en serons en 2017 ? A cause de leurs desseins non héroïques, le peuple risque de se retrouver dans de sales draps. Aux citoyens en masse de ne pas encore se laisser entuber. Chacun d'entre nous a le pouvoir entre ses mains, par notamment ses choix de vote. Encore faut-il ne pas rester de marbre devant l'inacceptable !
A propos du "débat", Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l‘Huma : "Le Front de gauche n'a rien à voir avec la crise de nombrilisme d'hier soir"
Lisez la dernière perle de Jacques Généreux : "nous, on peut " et faites circuler cette merveille autour de vous. Des solutions simples pour convaincre les indécis.
Ce matin, un sous-préfet a fait du zèle pour plaire à "Tom Pouce". Avec l'aide de gendarmes, il a fait libérer les 4 petits cheffaillons qui veulent mettre leur plan social en marche, à Ham dans le Nord (goupe Constellium). Les ouvriers sont désespérés. Mais jusqu'ou iront-ils ?
Honteuse finance... UMP complice
Dans le private equity par exemple, les investisseurs bénéficient d’une des plus belles niches fiscales de France : la possibilité de déduire la totalité des intérêts de la dette financière contractée par les sociétés holdings d’acquisition sur le bénéfice imposable des entreprises acquises ; réduisant souvent à néant l’IS que ces entreprises, en général très rentable, devraient payer à la collectivité. L’état sponsorise les LBO et contribue à l’enrichissement éhonté de quelques uns, bien placés. Car cet IS en moins, c’est autant de valeur en plus pour l’actionnaire.
Et je passe sur la fiscalité avantageuse sur la cession des titres (lors de la revente des entreprises).
D'où viennent les dettes ?
À qui les avons-nous empruntées ?
Pour quelles utilisations ont-elles servies ?
Qui en a bénéficié ?
Sont-elles légales ?
Sont-elles légitimes ?
Voilà les questions que nous devons poser.
Le silence sur leurs origines et leurs utilisations précises est assourdissant.
Lamentable réaction de Sarko sur le débat des primaires socialistes : "quand on regarde la télé....les dépenses ça y va"
Combien coute aux contribuables son opération de com. le mème jour en Libye ? Anticipe-t-il une stratégie pour nous priver de débats ? Déjà,entre les 2 tours en 2007, souvenez vous, Ségo et Bayrou ont tout le mal du monde à trouver un "hébergeur" pour leur débat, ce sera finalement à une heure de petite écoute sur une chaine que tout le monde n'a pas. Je précise cela pour tous ceux qui ne voient pas que tout est verrouillé par lui.
Pour ceux qui n’auraient pas les idées claires ! Il en est !
Pierre Laurent a prévenu: "Ecoutez bien ce qui va se dire dans les allées de la Fête. Nous sommes prêts. Nous avons un candidat, un programme, un accord pour les élections législatives et surtout, nous comptons sur la dynamique populaire et citoyenne qui va se mettre en marche ici, à la Courneuve. C'est le point de départ. C'est une Fête qui va rester dans les mémoires."
http://www.humanite.fr/politique/melenchon-le-front-de-gauche-na-rien-voir-avec-la-crise-de-nombrilisme-dhier-soir-479698
La critique la plus pertinente de Rue89 sur le programme du Front de Gauche est certainement celle-ci: "Illusoire aussi de se prévaloir d'une « logique de plein emploi », quand non seulement le plein emploi a disparu depuis plus de trente ans, mais qu'il n'est même plus utile compte-tenu des gains techniques de productivité. Il faut sortir de cette logique obsolète qui veut que la finalité économique serait l'emploi, alors qu'elle est de fournir aux citoyens les biens et les services nécessaires à leur confort de vie". Le partage du travail est nécessaire parce que la mécanisation, l'informatisation et donc la productivité (et les délocalisations) ont détruit des emplois, alors que le nombre de travailleurs potentiels a augmenté (travail des femmes entre autres). Il est encore plus nécessaire si l'on considère que la contrainte écologique va nous obliger à produire et consommer moins. La question est donc bien: comment se partager le gâteau qui restera, comme gérer la pénurie (et non comment l'organiser et la produire comme le fait la logique capitaliste). Donner un emploi à tous, oui sans doute, mais combien d'heures par semaine?
Il faut lire la dépêche AFP de ce matin de 8h27 et qui concerne la visite en Europe du Grand Inquisiteur du capitalisme de casino (à Wroclaw, en Pologne) à savoir le Secrétaire d'Etat américain au Trésor. Sa lecture dépasse l'entendement de tout citoyen doté d'un peu de bon sens.
La première réflexion qui vient à l'esprit consiste à s'interroger sur la démarche elle même : de quel droit, au nom de quelle hiérarchie, un politicien d'un pays hors Europe, qui plus est en banqueroute totale, vient -il donner des ordres à des pays, en théorie du moins, souverains ?
Bien qu'étant tous à genoux devant le veau d'or de l'ultra libéralisme le plus déjanté et pétris de respect devant la fille ainée du capitalisme sauvage, lesdits pays s'étonnent un peu quand même, quoique très mollement, de l'arrogance américaine.
Mais sur le fond, l'émissaire de la dictature des marchés mérite d'être cité : " Tout le monde doit travailler ensemble afin d'éviter des risques catastrophiques pour les marchés financiers". Voilà la messe est dite ! Que les peuples crèvent n'a aucune importance. Ce qui compte ce sont les marchés. Que reste t-il de la démocratie face à ce dogme ? Rien à mon avis.
Quelques voix se sont (très timidement certes), élevées pour suggérer une taxe sur les transactions financières. La proposition a été balayée d'un revers de main, méprisant et offusqué par le grand Mamamouchi d'Obama.Ce sont les gens qui doivent payer encore et encore. Ils ne se saignent pas assez, les purges doivent augmenter.
Finalement, il ne sortira pas grand chose de cette remontée de bretelles. Les chamaillerie du clan ultra libéral font mes délices. Comme on dit : quand il n'y a plus de foin dans l'écurie, les chevaux se battent.
Vous avez tout à fait raison Vaillant (221) et que peut-on faire concrètement ? Quand vous le voyez en Libye où tout le monde parle de ces accents gaulliens, se grandir de la liberté retrouvée de ce peuple grâce à ses supposées actions humanistes et tous ces libyens l'accueillant triomphalement. J'ai même entendu à la radio que certains libyens comptaient appeler leur futur enfant "Sarkozy" ! ça laisse hélas présager d'une possible victoire en 2012 si le peuple en masse ne prend pas conscience de l'entourloupe future et ce serait terrible pour notre pays. Mon état d'esprit oscille entre espoir et crainte du pire à l'issue de ces élections. Si il est réélu, on ira tout droit vers une troisième guerre mondiale...
@mimopi06 (212)
vous dites : "La plupart des abstentionnistes ou des hésitants qui m'entourent ne construisent pas leurs votes sur les analyses pourtant très pertinentes qui se déroulent sur ce blog ou dans les propos de Jean-luc. Non c'est plus souvent de l'épidermique, de l'affectif " et je pense comme vous sur cette façon qu'aura le maximum de gens d'être séduits par les idées du FdG, davantage guidés par leurs émotions que par les analyses (remarquables), qu'ils jugeront trop ardues et loin de leurs préoccupations quotidiennes. L'émotionnel est ce qui touche le plus sûrement les êtres. Nous n'avons pas tous envie de se prendre la tête à réfléchir au pourquoi du comment et donc la stratégie de taper moins fort sur la table pour avoir une stature plus présidentiable, ne nous desservira- t-elle pas au final ?
Tous à la fête de l'Huma!
Les sondages sont ce qu'ils sont, le PS est ce qu'il est. Celui qu'il faut battre c'est le président actuel de la France. Mr Mélenchon, laissez maintenant les secondaires à leurs pataugeoires, frappez, comme à une époque vous frappiez les médias, le président, attaquez-le sans cesse, obligez-le à sortir de ses gongs, ainsi vous obligerez les médias à faire de l'élection présidentielle une affaire entre vous et lui.
Je pense que cela doit être une bonne tactique à commencer le plus vite possible.
Fraternellement
Complément à mon message 223. Une des leçons à tirer de cette entrevue imposée à l'Europe (ou ce qu'il en reste) c'est qu'Obama s'est complètement aligné sur les ultra libéraux les plus extrêmistes et ne vaut pas mieux que les républicains les plus réacs.
Le peuple américain, expert en la matière depuis des décennies, fait une fois de plus les frais de l'alternance bidon, sida des démocraties formelles, devenant de façon pathologique des coquilles vides.
Il aurait pu croire cette fois, l'exception confirmant la règle, qu'allait entrer à la maison blanche un vrai progressiste qui allait, de façon certes insuffisante en regard des besoins, mais intéressante tout de même, instiller de la justice sociale dans un pays ravagé par des inégalités absurdes et suicidaires.
On sait maintenant qu'il n'y a plus rien à espérer. Il aurait fallu un surhomme pour renverser le désordre établi. Obama n'est qu un homme, estimable sans doute en privé, mais absolument pas à la hauteur des enjeux actuels, comme le fut Roosevelt, en son temps.
Notre pays hélas, est tenté d'emprunter la même impasse des alternances bidons. Le PS pourrait d'ailleurs créer un cabinet de consultants international : comment changer les équipes au pouvoir sans rien changer sur le fond.Il aurait un énorme succès.
NB1 : à ceux qui ici se découragent de façon chronique. Remember le référendum sur l'Europe.Huit mois avant les nonistes étaient donnés archi battus. Rien n'est joué !
NB 2 : pour des raisons personnelles, je ne pourrai être à la fête de l'Huma. Je le regrette beaucoup. J'espère que les militants et sympathisants présents nous raconterons et tous ceux qui ne pourrons y être les remercient par avance.
Il ne s'agit pas de découragement Jean-Louis Charpal, juste de ne pas trop s'enflammer à l'avance. Une pointe de lucidité est nécessaire pour ne pas que les espoirs ne soient trop douloureux si déçus, mais cette part d'inconnu qui peut renverser une situation stagnante n'est pas à négliger et c'est ça qui nous tient debout. Je ne serais pas non plus à la fête de l'Huma hélas mais nous aurons des échos ici et merci par avance à ceux qui nous commenterons cette fête. En tout cas, je ne raterai pas Ruquier ce soir. Bonne fête à tous !
Comme il est réconfortant de trouver des hommes et des femmes, sur ce blog, capables de réflexion et d'analyse, merci Jean-Louis, merci Citoyenne, blanche, wawa et tous les autres qu'il serait trop long de citer.
Moi aussi coincé dans mon sous-sol entre la chaudière et ce qui fût autrefois un garage, je ne pourrais être à la grande fête,c'est dommage, mais c'est comme ça, et puis je vous ai camarades, je vous ai au travers de cette fenêtre de quelques centimètres carré qu'est mon écran d'ordinateur, et bien que je mette souvent en colère (et c'est pas près de s'arrêter), c'est bien d'ici que je suis (suivre) le mieux l'évolution des événements, mais, on ne peu pas distribuer des écrans dans les rues, donc il faut du papier, des tracts, un journal, des affiches etc… et oui il faut que rugisse la voix de stentor de JL Mélenchon que la fureur de notre temps exulte que la clameur des sans rien monte dans les rues, les mots sont nos seules armes pour l'heure, hurlons les partout avec des portes-voix ci besoin est, mais hurlons les à les assourdir tous.
Des Mélenchons partout sur les estrades, dans les rues, tous les jours, pas dans les bureaux, si j'y vais seul, la police m'arrêtera pour tapage sur la voie publique, si nous sommes des centaines à le faire ensemble dans toute la France, cela interpellera, si nous sommes arrêtés, d'autres prennent notre place illico, cela doit être sans fin, une bande de copains peuvent faire cela, réunissez vous, ne restez plus seul dans votre coin, l'action c'est dans la rue sur les marchés qu'il faut la mener, allez camarades armons nous de nos mots et battons nous.
Que vive la VIè république citoyenne,
pour et par les citoyens et les citoyennes unis dans un même mouvement irréductible.
A huit mois des élections présidentielles vous parlez déjà des législatives. Législative par ci, législative par là et ce à tous les niveaux. Mais alors Quid de la présidentielle? Vous parlez déjà comme des perdants. C'est triste de vous lire et de vous entendre.
Je suis admirative par vos analyses, notamment lorsqu'il s'agit d'expliquer le fonctionnement des marchés et de la finance. Je suis atterrée par la façon dont sont déformées, caricaturées vos propositions, pourtant tellement emplies de bon sens, d'autant qu'elles évoluent sans cesse, selon l'évolution de la crise et de la situation, mais en conservant le principe démocratique et la volonté politique qui vous caractérise. J'espère que malgré l'armada mise en place pour vous discréditer, vos propos rencontrerons l'écho qu'ils méritent. Ce n'est pas toujours évident, tellement la machine de la "bien pensée" est encore si imposante, mais chacun d'entre nous s'attelle à le faire, à son niveau. Un grand merci Monsieur Mélenchon pour être cette petite lumière dans un monde politique si sombre, et qui nous fait sombrer Espérons pour l'heure que la raison sera la plus forte, à savoir extraire les dettes souveraines des griffes du marché (par l'intervention directe de la BCE). Une première mesure certes insuffisante, mais qui vitale pour cesser cette spirale infernale de la spéculation.
Voilà une analyse claire qui permet d'évacuer bien des contre-vérités et de fausses solutions. Et qui ne nous enfume pas avec des théories économico-ésotériques. Même si c'est parfois un peu ardu (il faut reconnaitre que c'est du lourd), cet article nous renvoie à la réalité et au bon sens. Alors, s'il ne s'agit que de bon sens et de pragmatisme, on peut toujours rétorquer que "les banalités ayant été dites, l'essentiel reste à faire"... et nous renvoyer au sempiternel "qu'est-ce que vous proposez?". Si je ne m'abuse, bien des mesures et contre-mesures de sortie de crise intéressantes et dignes d'intérêt ont été exprimées depuis des mois - et pas seulement par des gens de gauche - mais elles restent lettres mortes. En premier lieu, et qui semble faire consensus parmi les gens sensés, la mise sous tutelle du système bancaire et financier qui est bien la mesure clé de voûte de tout ce qu'on pourrait mettre en oeuvre pour éviter un scénario catastrophe. Tant que les gens à qui nous confions nos salaires et nos économies seront libres d'en faire ce qu'ils veulent, nous vivrons comme Damoclès, en situation de danger permanent. Mais cela ouvre un autre débat, sur la conception d'un système bancaire et financier adapté aux exigences de notre société, et peut-être la création d'un blog dédié.
Les analyses de Jean-Luc Mélenchon sont toujours pertinentes, l'anticipation dans les sciences humaines n'est pas seulement affaire d'intuition mais de matérialisme historique et dialectique.
Mon absence du blog a été mise à profit (retour aux fondamentaux,recul nécessaire). Nous sommes dans une situation pré révolutionnaire, constat d'un échec idéologique. Le mur de Wall Street s'effondre et avec lui l'illusion entretenue de l'autorégulation des marchés, de l'inféodation du politique au financier, de la mondialisation, condition nécessaire et suffisante à l'émancipation des nantis (la lutte des classes est déclarée selon W Buffet), du consumérisme outrancier, de la propagande rassurante des vertus de la démocratie, urbi et orbi, quite à les faire passer en force par coalition interposée,... éloge des catastrophes s'il n'y avait pas de victimes, effondrement des États Nations, de l'État providence, économistes atterrés baillonés, ligotés, laïcs traités de laïcards, éloge des frontières pour les roms, stigmatisation pour les capitaux, Goldman Sachs à la BCE, T Geithner donneur de leçons à des élèves pas assez dociles à l'application de la règle d'Or.
PG 972
C'est maintenant que ça se passe, pas en 2017.
Montebourg devrait le savoir. Au lieu de "manoeuvrer" il pourrait clairement affirmer une position Front de gauche et ainsi se démarquer franchement des 5 autres endormeurs.
Je voudrais que sa nana, Audrey Pulvar, ait hérité des qualités de son père Marc Pulvar et puisse avoir de l'influence sur lui.
Marc Pulvar était en Martinique un redoutable syndicaliste, raide comme la justice et n'ayant pas peur de se battre avec ses poings lorsque l'intelligence avait échoué.
J'ai le souvenir de lui dans le mouvement Attac et lorsqu'il était interrogé à la télévision locale. Nous avions tous l'impression qu'il allait à tout moment passer par dessus la table, pour casser la gueule du journaliste en cas de questions douteuses.
Une des premières réponses à ce billet porte sur la retraite à 60 ans et prétend montrer une imprécision :
" Pouvez-vous éclairer ma lanterne ? Préconisez-vous 37,5 ans de cotisations ou 40 ans ? Je cherche, je cherche, je ne trouve rien de précis sur ce nombre d'années de cotisation que vous souhaitez. Est-ce volontaire de votre part ? pourquoi rester dans le flou ? Est-ce difficile d'affirmer : 60 ans avec 37,5 ans de cotisations ? "
Le Front de Gauche et Jean Luc Mélenchon reprennent ici assez fidèlement une revendication de la CGT : en finir avec le calcul des annuités de cotisation pour mettre en place un nouveau principe : la reconnaissance d'une carrière complète à 60 ans, quelle que soit l'histoire personnelle du travailleur considéré.
Il s'agit ici de considérer "l'humain d'abord" parce que c'est la solution réaliste. Nous ne sommes plus dans les années 1950 où il suffisait d'avoir le brevet pour trouver un emploi. Aujourd'hui ceux qui n'ont pas un bagage scolaire sérieux sont simplement exclus du système. Il faut faire des études et non travailler dès 15 ans. Cette évolution est aggravée par la précarité : plus personne ne cotise pendant 37,5 annuité dans la même entreprise; la réalité c'est que, à cause de la précarité, l'on est aujourd'hui incapables de "prédire" combien il faut de trimestres réels pour obtenir 37,5 ou 40 (ou 41, 42 etc) d'annuités effectivement travaillées. Ainsi, un salarié qui commence sa carrière professionnelle à 25 ans devrait travailler AU MOINS jusqu'à 62,5 ans pour obtenir une retraite décente dans le cas de 37,5 annuités, et au moins jusqu'à 67 ans dans le cas de 42. En conclusion, seul le principe de la carrière complète à...
Autre chose, dans un billet séparé pour ne pas mélanger les genres. Le message de Cobalt (n°208) me semble très pertinent, même si j'aurais sans douté présenté les choses autrement. Il n'en demeure pas moins que dans notre pays, avec un smic à 1400 euros environ et un seuil de pauvreté estimé aux alentour de 960 euros, la question des bas salaires se pose: si l'écart entre le seuil de pauvreté et le salaire minimum se resserre, la classe laborieuse ne va pas tarder à retrouver les conditions de vie et de travail de la fin du XIXème siècle. La génération qui vient sera la première, depuis des décennies, qui vivra moins bien que celle qui l'a précédée. L'augmentation du prix des produits de première nécessité, et des loyers, soulève des interrogations: la spéculation n'est pas que boursière; je ne vais pas reparler du scandale de ces locaux de bureaux vides alors qu'un étudiant ou un jeune travailleur doit sortir entre 400 et 600 euros par mois pour se loger; le débat est lancé, il faudra bien faire quelque chose.
Par contre, je voudrais revenir sur les entreprises qui ferment, et sur les raisons des défaillances : on avance les délocalisations, mais on pourrait tout aussi bien parler de nouveau des pratiques bancaires envers les PME et les TPE, et des procédures en place pour aider les entreprises en difficulté. Il m'est arrivé de voir des plans de reprise proposés par des salariés, qui étaient rejetées: si on veut vraiment préserver l'emploi, donc l'outil de travail, ne serait-il pas judicieux de réfléchir sur les procédures et institutions en place? Car à mon avis, il y a dans ce domaine une très grande marge de progression.
Concernant la "titularisation des 800000 précaires de la Fonction Publique" : j'adhère à l'objectif de résorption de la précarité dans la fonction publique par la création de 800000 postes de fonctionnaires. La méthode m'interroge plus. Est-ce la méthode la plus juste de titulariser automatiquement tous les précaires en place ? D'autres personnes peuvent aussi être intéressées et compétentes pour ces postes (et elles ne sont pas forcément dans de meilleures situations que les actuels précaires de la fonction publique). Titularisées avec quel salaire ? Dans mon entourage professionnel, de nombreux postes en CDD de la fonction publique sont mieux payés que leurs équivalents fonctionnaires afin d'intégrer une forme de compensation de la précarité.
Au final, je serais plus pour des recrutements ouverts à tous et par des concours de la fonction publique ou par des procédures gérés par des CAP (comme pour les avancements).
Quelle est réellement la position du FdG sur ces points ? Quelles sont les raisons de ce choix ?
Merci d'avance pour vos réponses.
@ 219 Nathencolère
D'où viennent les dettes ? c'est le cumul année après année des déficits des différentes administrations publiques
À qui les avons-nous empruntées ? En gros: pour 35% aux banques, pour 50% aux assurances vie et fonds de pension, 15% pour les OPCVM et autres détenteurs
Pour quelles utilisations ont-elles servies ? Les emprunts entrent dans les budgets publics, il n'y a pas "d'affectation". On peut néanmoins noter que le cumul des intérêts payés depuis 1980 est, selon mes calculs, de 1408 milliards d'euros à fin 2010 alors que la dette sur la même période a grossi de 1348 Md€ (de 243 Md€, 21% du PIB à 1591 Md€, 82% du PIB !).
Pour payer les seuls intérêts il nous faut emprunter 125 millions d'euros par jour!
Qui en a bénéficié ? L'Etat et les autres administrations publiques
Sont-elles légales ? Oui (c'est la loi et les traités qui le permettent)
Sont-elles légitimes ? Surement pas puisque qu'il n'y a aucune raison "divine" qu'un État n'émette pas, gratuitement, sa propre monnaie interne dont il a besoin (par contre le solde des balances commerciales impose d'emprunter les devises étrangères dont nous avons besoin). C'est en France en 1973 que nous (VGE / Pompidou) avons modifié cette facilité qui permettait à l'Etat d'emprunter directement auprès de la Banque de France. Aujourd'hui c'est l'UE et l'article 123 de Lisbonne.
De plus, une bonne partie des déficits annuels sont dus aux cadeaux fiscaux
Il faut se préparer à récupérer des ruines économiques et sociales, 2012 sera pour l'Europe une mise au pas par les marchés nord américains (refus de toute régulation) et l'effet domino est voulu, l'effondrement est inéluctable, les dettes sont colossales, les solutions proposées sont cosmétiques, l'échéance des présidentielles sera un espoir déçu, une récupération de l'indignation, avenir sombre ? Pas tant que ça, il faudra re-fonder une nouvelle Europe avec l'autre gauche (le rêve émancipateur de la révolution française) avec les USA comme ennemi, sans alliés potentiels (BRICS), le regard tourné vers la Méditerranée, le chemin sera long, l'histoire prend son temps, la menace écologique elle, non, en quelque sorte une course contre la montre.
Certains ici mentionnent le fait que les gens sont plus touchés par l'affectif que par les arguments durant une campagne. C'est sans doute vrai mais c'est largement un effet de la dépolitisation du peuple.
Je pense que c'est plutôt une bonne idée que le Front de Gauche se démarque des pratiques habituelles de la présidentielle en mettant l'accent sur les idées et le programme plutôt que sur l'émotion. Le Mélenchon «bouffeur de journaleux» ça faisait parler c'est sûr, mais ça masquait totalement son discours au final (il n'y a qu'à voir sa caricature dans les Guignols). Une campagne faite d'invectives, d'aboiements et de discours simplistes pour «toucher l'affectif», est-ce vraiment différent de ce que font droite extrême et extrême droite ? Quand la droite a gagné de cette façon ce n'est pas parce que les gens se moquaient des arguments de la gauche, c'est surtout que la gauche n'avait pas d'arguments ! Voire se contentait de reprendre ceux de la droite (comme ce spectacle pitoyable de Sarkozy et Royal se lançant dans un concours de «plus français que moi tu meurs»).
@ 236 JP Santinacci
"Par contre, je voudrais revenir sur les entreprises qui ferment, et sur les raisons des défaillances"
Les magouilles au sein des tribunaux de commerce et la malhonnêteté de nombreux magistrats consulaires et mandataires de justice ont coûté au pays des millions d'emplois et, aux entreprises, des milliards d’euros ! J'en veux pour preuve ma propre histoire, ayant été en 1997 débouté et condamné à la faillite (tout perdu), suite à une malversation d'un concurrent (enveloppe donnée au président de commission) dans un appel d'offre d'un conseil général dont j'étais le fournisseur depuis 7 ans, et le meilleur disant de l'appel d'offre en question, ma propre avocate malgré mon bon droit m'a conseillée d'abandonner toutes poursuites.
L'ancien inspecteur de la brigade financière de Marseille Antoine Gaudino qui avait révélé le scandale des financements politiques occultes, décrit très bien dans son livre le système perverti des tribunaux de commerce, système protégé par nos élus politiques locaux et nationaux, ne jamais chercher à qui profite le crime, on risque de trouver.
Comment admettre ce partage concerté des dépouilles entre initiés, au mépris des textes ? Comment comprendre que des dossiers puissent traîner des années, alors que le compteur des honoraires des liquidateurs continue lui de tourner ? Un avocat breton s'est retrouvé en prison pour avoir osé dénoncer ces pratiques, car nul ne doit, semble-t-il, perturber le repas des vautours...
Tous les gouvernements de gauche, de droite, ont jusqu'à présent reculé devant la pression des magistrats et des élus locaux, et différé une réforme indispensable des tribunaux de commerce.
À lire : LA MAFIA DES TRIBUNAUX DE COMMERCE - Antoine Gaudino - Albin Michel
@ A-J Holbecq
votre comparaison concernant les résultats "en valeur absolue" de l'effet combiné de l'augmentation du SMIC et de l'indexation du salaire le plus haut à un coefficient de 20 tout à fait remarquable. Les calculs résultant de cette augmentation donnent bien 335 € pour les salaires les plus bas contre 6 700 € pour les plus hauts, ce qui est pour le moins de nature à marquer nos esprits !
La présentation que vous faites cependant ici d'une des mesures préconisées par Jean-Luc Mélenchon (et par les syndicats européens) me semble à milles lieux de "l'esprit" qui anime cette dernière. Il ne s'agit en effet pas ici de favoriser les plus riches comme vos calculs le laissent à penser mais plutôt bien à réaliser trois choses utiles à nos économies :
- augmenter directement le pouvoir d'achat de nos concitoyens payés au SMIC, ce qui n'est pas la moindre des mesures quand on sait que la plupart des salaires sont bloqués depuis maintenant plus de dix ans
- créer un dynamisme vertueux revêtant le caractère de l'automaticité entre l'augmentation des salaires entre-eux, ce qui permet donc une actualisation automatique affranchie de toute autre forme de négociation dans l'entreprise
- introduire une forme de morale collective dans nos pratiques salariales puisque aucune déviance personnelle ne pourra plus aussi facilement qu'aujourd'hui se manifester dans un système préalablement normé de la sorte
L'écart de 1 à 20 peut effectivement choquer nos esprits mais le système me semble néanmoins plus juste et dynamique que notre système actuel où la règle est celle d'avoir l'autorisation de se gaver sur le dos des plus fragiles ! Aussi, relisez les billets de Jean-Luc Mélenchon : si nous en étions d'accord entre citoyens l'écart pourrait en être inférieur à 20... alors...
@ 241 cogito
Comprenez bien que mon but n'était pas "d'attaquer" cette proposition que je trouve, dans l'esprit, tout à fait juste et je suis un chaud partisan d'une grille des revenus (et pas seulement des salaires), beaucoup plus restreinte.
J'essayais seulement de montrer le danger de proposer des augmentations de salaire "en pourcentage". Je n'ai pas la solution, mais par exemple, pourquoi ne pas déterminer que des augmentations de salaires dans une entreprise ne peuvent se faire que sur une échelle de 1 à 5 ?
Mais il est vrai que l'impôt (sur tous les revenus) peut aussi avoir un rôle régulateur des excès de rémunération.
J'en profite pour dire que je considère que des "gros lots" du Loto très excessifs, comme le dernier de 162 millions sont littéralement "immoraux" et indécents, et me choquent alors qu'il y a tant de pauvres... pourquoi pas 162 lots d'1 million?
C'est parti. La section du PCF de Fauville en Caux en Seine Maritime distribue une lettre adressée aux habitants du canton. Nous les invitons a se joindre a nous pour participer a la révolution citoyenne.
Hier vendredi sur le marché, des socialistes, après ma réponse négative de participation a la primaire, m'ont proposé de voter Montebourg. Quel aveu sur la tromperie en marche. Bien organisé. Un semblant a gauche, un vraiment a droite, mais tous libéraux. Le but ratisser large. La manip inouïe, c'est d'obliger l'électeur a signer "la charte d'adhésion aux valeurs de gauche". Impossible pour les électeurs de Valls ? Sauf d ajouter "libérale", c'est a dire aux valeurs du seul PS, dont le programme n'engageant pas son candidat est si peu a gauche comme en 2002 et 2007, avec deux belles défaites a la clef et comme "jamais 2 sans 3 "... Le vote utile en 2012 se trouve être celui du Front de gauche. Nous ne pouvons pas accepter une nouvelle désillusion.
Bloqué en Province, pas de bras, pas de fête de l'Huma !
Voici ce que je vous propose à votre retour : l'hommage appuyé et arguementé d'un libéral sur Atlantico. Etonnant, détonant, appréciable... http://www.atlantico.fr/decryptage/jean-luc-melenchon-liberal-parti-gauche-168641.html
Fête de l’Huma. Je salue l’accueil réservé à Ségolène Royal par Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon !
http://www.placeaupeuple2012.fr/fete-de-lhuma-2/jean-luc-melenchon-offre-le-programme-partage-a-segolene-royal/
@ 238 A-J Holbecq
Merci pour la clarté de vos réponses à Nathencolère. Et merci de rappeler que ce que le traité de Lisbonne impose à tous les pays de l'UE (art. 123) n'est que la reprise de la merveilleuse innovation française de 1973 : l'interdiction d'emprunter au près de la banque centrale...
@ Holbecq sur l'augmentaton du smic.
Besoin de ton avis. Pour moi, l'augmentation du smic de 25% en restant dans l'euro impliquera nécessairement une augmentation du prix des produits à peu près équivalente, des charettes de licenciements pour les entreprises qui exportent (produits invendables) ainsi qu'une inondation des produits fabriqués à l'étranger. L'industrie française est déjà en mauvais état, ce n'est pas cette mesure qui va améliorer les choses.
Pour préserver et les intérêts du travailleur et les intérêts de l'industrie, la seule solution est la sortie de l'euro et une dévalution minimum de 30%.
Est ce que je me gourre ? merci.
@ 223 et 227 En fait c'est ce que veut le neo-liberalisme:
Abaisser le niveau de vie des "petites gens" le plus possible a la limite du supportable mais quand meme pas trop pour eviter les revoltes. Par cela j'entends la precarisation du travail par exemple. En effet quand tu es obliger d'avoir 2 voir 3 boulots dans la journee (a coup de 3-4 heures par boulot) tu rentres abrutis chez toi et tu ne reflechis pas aux inepties qui passent a la tv qui t'intoxiquent. En plus ils n'ont pour la plupart plus aucune connection avec le peuple et ses préoccupations
Conscient des enjeux mais pas dupe.
Si dans les rangs militants du Parti de Gauche, j'observe qu'une certaine proportion d'ex adhérents, militants et/ou sympathisants nous viennent du PS, et c'est bien ainsi, j'observe et reste très dubitatif en observant sur vidéo, certaines poignées de mains en pâte à modeler échangées en début de cette fête de l'Huma par quelques"éléphant-e-s". Il y a peu de temps encore, ces personnes avaient gravé pour nous dans le marbre le nom de leur trublion outre atlantique qui devait prendre la tête du destin doré de notre pays.
Merci pour cette analyse Jean Luc, une solution pour la dette et un plan de sortie de crise, voilà ce à quoi doit réfléchir le front de gauche !