04oct 11
Dans cette note il est question de la mise à mort de la Grèce. De François Hollande et de ses formules de calcul du SMIC. Des Etats-Unis d’Amérique qui tirent dans le dos de l’Europe. D’Elisabeth Badinter qui croit que Marine le Pen défend la laïcité. Et enfin de Jean D’Ormesson. Exquis mais féodal.
Remerciements à Sylvain Palfroy, auteur des photos qui illustrent ce billet.
Ce matin les gugusses qui s’occupent de l’Union Européenne ont décidé de nuire encore plus à la Grèce en retardant le versement de la tranche « d’aide » dont elle a besoin. Tristes crétins ! C’est exactement avec ce genre de strangulations conditionnelles, avec ces petites menaces à deux balles qu’ils ne peuvent pourtant pas appliquer jusqu’au bout que Camdessus a fait plonger l’Argentine. C’est ce qui va se passer en Grèce. La fin est proche. Les marchés le savent. La panique grimpe à bord. Déjà 216 milliards d’euros envolés en fumée dans les cours de bourse en France. Des entreprise sont cotées moins cher que la valeur de leurs actifs ! Trop forts les gestionnaires de ce système. Trop forte « la main invisible des marchés » pour procéder à « la bonne allocation des ressources ». Encore un effort !
On a entendu les cris déchirants de ceux qui s’opposent par principe à l’augmentation du SMIC proposée par le programme du Front de Gauche. « Comment faites-vous ? ». « Les petites entreprises vont mourir ». Bon. Je réponds aux objections, une par une, au fil des émissions. Je ne suis pas pressé d’épuiser les questions toutes faites. Mon propos est de faire en sorte que la question de la hausse des salaires entre dans le débat. Pour l’instant elle n’y est pas. Et je note que je suis le seul à qui on pose des questions « techniques ». Les autres peuvent dire ce qu’ils veulent, personne ne se donne l’inconfort de la moindre question qui dérange. Ainsi quand François Hollande déclare avec aplomb qu’il augmentera le SMIC d’un montant égal à « la moitié du taux de croissance ». Comme la formulation a un air très technique, les bons esprits baissent les yeux. Pas un n’a fait le calcul pour voir ce que donne cette formule. C’est pourtant édifiant. Voyez. En 2010 la croissance a été de 1,60 %. Donc François Hollande aurait augmenté le SMIC de 0,80 % en 2010. Nicolas Sarkozy l’a augmenté de 1,58 % ! Elire François Hollande pour avoir une augmentation de salaire moitié moins qu’avec Sarkozy, à quoi bon ? Pour autant faut-il préférer Sarkozy ? Non plus. Car l’inflation cette année-là fut de 1,8% ! Hollande augmente le SMIC moins que Nicolas Sarkozy qui, lui, l’augmente moins que l’inflation. Tels sont les termes du choix pour un citoyen payé au SMIC qui suit les sondages. Seul le Front de Gauche garantit un rattrapage et une augmentation du SMIC. Une dernière fois rappelons que le SMIC est à seulement 120 euros du seuil de pauvreté ! L’augmentation proposée par le Front de Gauche est de 25%. Les patrons du CAC 40 se sont augmentés de 23% en 2010 ! Ce sera tout pour aujourd’hui. La suite de l’argumentaire au prochain numéro !
J’accuse les Etats-Unis de jouer un rôle clef dans le déclenchement et l’aggravation de la crise financière en Europe. Je m’amuse de voir comment un sujet est l’objet d’un dédain et d’un silence total dès qu’il s’agit des Etats-Unis d’Amérique. Je ne suis pas le seul qui bénéficie de cette sorte d’omerta. Madame Parisot a eu à en connaître lorsqu’elle a évoqué cette question. Peut-être avez-vous oublié la gravité de ses propos ? En voici donc le rappel, tels que parus dans « Le Figaro » du 28 août dernier. « La situation s'est tendue quand la Chine a commencé à faire la leçon aux États-Unis sur leur dette. Les Américains ont sans doute voulu alors repasser le mistigri à l'Europe. On a assisté à une sorte de guerre psychologique et à une tentative de déstabilisation de la zone euro. Je parlerais plutôt d'une «orchestration» outre-Atlantique des difficultés de l'Europe [que d’un complot]. Voyez les rumeurs sur les banques françaises, qui se sont diffusées immédiatement alors qu'elles étaient absolument infondées. Des unes de médias américains annonçaient pourtant la mort de telle ou telle et même la fin de la zone euro. Nous sommes passés d'attaques sur l'Espagne à des attaques sur l'Italie, puis sur la France, jusqu'à des rumeurs de dégradation de l'Allemagne la semaine dernière! Quand des publications américaines très lues par les investisseurs et les analystes financiers titrent sur de fausses annonces dramatiques, des questions se posent ».
C’était peu après que Barack Obama eut accusé les européens de ne s'être "pas complètement remis de la crise de 2007". Il oubliait de mentionner que la dite crise commença aux Etats-Unis qui en portent l’unique responsabilité. La suite de la remarque était spécialement venimeuse. Il accusait les européens de ne s'être "jamais vraiment occupés des difficultés auxquelles leurs banques faisaient face". Venant de lui cela ne manquait pas de sel compte tenu de l’état du système bancaire nord américain. Et surtout compte tenu du fait que les banques américaines sont aux premières loges de la crise grecque. En effet plusieurs d’entre elles ont conseillé la Grèce dans la gestion de sa dette. On sait comment maintenant. Un vrai gang : Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Merill Lynch, Morgan Stanley.
Goldman Sachs a le rôle majeur. A partir de 2001, Goldman Sachs a aidé la Grèce à maquiller une partie de sa dette, en ayant recours à des produits dérivés. Notamment des « swaps » de devises qui ont rapporté 300 millions de dollars de commissions à Goldman Sachs et en servant d'intermédiaire à l'Etat grec pour placer ses titres sur les marchés non européens, notamment chinois. A partir de 2010, Goldman Sachs a spéculé contre la dette grecque. Elle utilisait à l’évidence sa bonne connaissance de la réalité de la situation, des points de faiblesse et du potentiel de pillage. Le truc pervers est d’avoir misé sur l'envolée du cours de ses titres d’assurance achetés pour faire face à un éventuel défaut de l’Etat grec. N’importe où ailleurs on appellerait ça une escroquerie à l’assurance ! Là, on appelle ça la « crainte des marchés ». Abracadabra ! Donnez du sang du peuple pour calmer le dieu marché !
Goldman Sachs est un banquier voyou très proche du gouvernement des USA. C’est le géant américain de la banque d'investissement. Il fait 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires. La banque est étroitement liée aux gouvernements états-uniens successifs à travers ses anciens dirigeants. Le ministre des finances de Bush, Henry Paulson, qui a renfloué les banques en 2008, était auparavant PDG de Goldman Sachs. La banque a d'ailleurs reçu 10 milliards de dollars de fonds publics lors du sauvetage du secteur bancaire états-unien. Mais il y a mieux. La banque a aussi été le premier contributeur privé de la campagne de Barack Obama avec près d'un million de dollars de dons effectués par ses dirigeants. Ça crée des liens personnels. La banque continue donc d'être très présente dans l'administration Obama, à travers Mark Patterson, actuel directeur de cabinet du ministre des finances Timothey Geithner, qui était lobbyiste pour Goldman Sachs. Il y en a d’autres ! Par exemple Gary Gensler, qui était directeur financier de la banque et dirige désormais une des principales agences de régulation boursière américaine, la « US Commodity Futurs Trading Commission », chargée de « réguler » les marchés dérivés. Chacun est prié de croire que ces drogués du système sont de vertueux régulateurs amis de l’intérêt général.
A côté des banquiers voyous, il y a aussi le rôle des agences de notation américaines dans le retour de la crise à l'été 2011. Ça tout le monde l’a vu. Je me contente d’un rappel pour mémoire. Deux agences de notations américaines, Standard and Poor's et Moody's contrôlent 80 % du marché des notations. Ces visionnaires de la finance n’avaient rien vu de ce qui était sous leur nez. Standard and Poor's et Moody's avaient couvert jusqu'au bout Lehmann Brothers ou Enron, dont elles avaient maintenu la note AAA jusqu'au jour de leur faillite. A présent ces agences sont déjà à l'origine des attaques contre la Grèce, l'Irlande, l'Espagne, et le Portugal. On a voulu faire croire qu’elles ont depuis fait preuve d’une grande impartialité. La preuve ? C'est Standard and Poor's qui a abaissé, début août 2011, la note des Etats-Unis, entraînant une panique généralisée sur les marchés financiers. Mais les Républicains avaient leur intérêt à cette manœuvre puisque c’était alors la discussion sur le niveau de la dette acceptable à voter au congrès. Une affaire interne en quelque sorte et très politicienne. Elle donne une idée de la violence dont sont capables les républicains américains. L’affaire se dénoua dans un feu d’artifice grotesque. L’agence reconnut s’être trompée de deux mille milliards dans ses calculs ! Un bras armé de la politique sans scrupule avait montré son nez.
Depuis, ces agences de notation, bons soldats de l’empire, ont recentré leurs attaques sur l'Union Européenne. Ils ne se passent plus une semaine sans qu'une note soit dégradée. A croire que les agences se sont partagées le travail. Le 14 septembre, Moody's dégrade la note des banques françaises BNP Paribas et Société générale. Le 20 septembre, c'est S&P qui dégrade la note de l'Italie. Pour sa part, Moody's annonce qu'elle maintient "sous surveillance" la note italienne jusqu'en octobre. Le 23 septembre, S&P menace de dégrader la note de l'assureur français Groupama tandis que Moody's dégrade la note de la région portugaise de Madère. Bref un festival ! Le résultat finit par se produire. Le 10 août, l'action Société générale dévisse. A l'origine de la panique se trouve un article du "Mail on Sunday", un journal anglais conservateur et très critique vis-à-vis de la construction européenne, qui affirme que la banque est au bord de la faillite. Le Wall Street Journal et CNN sont parmi ceux qui répercutent "l'information" le plus rapidement. Le 13 septembre, le même Wall Street Journal indique que la BNP aurait des difficultés à se refinancer en dollars entraînant une chute de plus de 10% du cours de l'action de la banque. Pourtant, le journal américain indique que ses informations proviennent "d'une source anonyme" à l'intérieur de la banque. La BNP a formellement démenti et demandé à l'Autorité des Marchés Financiers d'ouvrir une enquête. Dans un communiqué, la banque écrit : "BNP Paribas s'étonne que le Wall Street Journal ait laissé passer, sans aucun contact préalable avec la banque, une tribune fondée sur des sources anonymes et comportant un aussi grand nombre de faits non vérifiés et d'erreurs techniques". Nigauds ! Les agences travaillent comme à la parade puisque ces imbéciles d’européens sont incapables de se défendre. Le lendemain, le 14 septembre, Moody's a dégradé la note des banques françaises BNP Paribas et Société générale. Leurs agents dormants refont surface. Le 29 août, Christine Lagarde, directrice générale du FMI a déclaré que les banques européennes "ont besoin d'une recapitalisation urgente". Le 21 septembre, c'est le FMI dans lequel le poids des Etats-Unis est décisif qui a repris la demande de manière très officielle. Dans son rapport semestriel sur la stabilité financière dans le monde, il a appelé la zone euro à utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour recapitaliser les banques les plus fragiles. Ce qui n’était pas du tout le rôle qui lui était attribué au départ. Mais le maitre a parlé.
En Europe l’oncle Sam est désormais chez lui comme jamais. Mario Draghi, futur président de la BCE et actuel gouverneur de la banque d'Italie siège déjà au conseil des gouverneurs de la BCE. Il a été vice-président Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005. Il a donc trempé aussi de très près dans les montages hasardeux de Goldman Sachs en Grèce. Demain ce sera le patron de la Banque Centrale Européenne. L’Europe américaine aura commencé de se montrer au grand jour. Le 16 septembre 2011, en Pologne, Timothey Geithner, secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis a participé à la réunion des ministres des finances de la zone euro. C'est la première fois qu'un représentant des Etats-Unis assiste à une telle réunion. Qu’y faisait-il ?
Cet homme a jeté autant d’huile sur le feu de la panique qu’il a pu. Ses tirades de paniques ont contribué à l’évaporation en fumée de 216 milliards d’euros de perte de valeurs des cours de bourse des entreprises européennes. A présent des entreprises valent moins cher en bourse que la valeur de leurs actifs, murs, terrain, machines et stock ! Voilà un florilège des déclarations du monsieur du trésor nord-américain mangé aux termites jusqu’au trognon et qui fait la leçon aux autres. "Il est très dommage de constater non seulement qu'il existe des divisions dans le débat sur la stratégie en Europe, mais aussi qu'un conflit existe entre les gouvernements et la Banque Centrale Européenne". Et ça il le dit en marge de la réunion des ministres des finances de l'eurozone à laquelle il participait ! Un comble. Et le 28 septembre il a déclaré : "durant le week-end, ils ont entendu le monde entier leur dire qu'il faut s'assurer de faire tout ce qu'ils peuvent pour rassurer les gens sur (leur) intention et (leur) capacité de contenir". Pour lui la crise en Europe "commençait à nuire à la croissance partout, dans des pays aussi éloignés que la Chine, le Brésil et l'Inde, la Corée : (les Européens) ont entendu de nous le même message qu'ils entendent de la part de tous les autres, il est temps d'agir. On les a entendus présager dans les réunions et en public qu'ils reconnaissent cela, ils ont reconnu la nécessité de renforcer (leur action), ils vont devoir mettre en place derrière cela un cadre financier bien plus puissant". Le patron n’a pas été en reste. Barack Obama a joué ouvertement l’incendiaire. "La crise de la zone euro effraie le monde" a-t-il gémi. "En Europe (…) ils ne se sont pas complètement remis de la crise de 2007, et ne se sont jamais vraiment occupés des difficultés auxquelles leurs banques faisaient face". Trop cool ! Et une nouvelle couche sur la peur ? "Cela se conjugue à ce qui se passe en Grèce. Donc ils (les Européens) traversent une crise financière qui fait peur au monde". Encore ! Encore ! « Les mesures prises par les gouvernements européens n'ont "pas été aussi rapides qu'elles auraient dû". Et un coup pour la route ! «Nous n'avons pas vu les Européens affronter les problèmes de leur système financier et de leur système bancaire aussi efficacement qu'il le faudrait» (28/09/2011) Comme c’est amical ! Geithner a aussi appelé à la création d'un "pare-feu" pour éviter que la crise grecque n'entraine "des défauts de paiement en cascade" On n’y avait pas pensé. C’est bon de se voir rappeler le risque du moment par quelqu’un qui l’alimente !
C’est tellement lourd ! C’est tellement gros ! Jose Manuel Barroso, dans son discours devant le Parlement européen dont j’ai rapporté l’essentiel a laissé entendre le cri du laquais blessé. "Je me sens blessé, déclare-t-il, lorsque je vois certains, dans d'autres parties du monde, avec un certain paternalisme, nous dire, à nous Européens, ce que nous devons faire. Je crois qu'on doit dire à nos partenaires «Merci pour vos conseils, mais nous sommes capables ensemble de dépasser cette crise»". Reste plus qu’à faire ! Et ça n’en prend pas le chemin. Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui aurait dit ça. Mais d’autres quand même l’ont fait. Ainsi en marge de la réunion des ministres des finances de l'eurogroupe à laquelle avait été invité le proconsul Geithner, Maria Fekter, la ministre autrichienne des finances s’est publiquement étonnée: "Je trouve bizarre qu'alors même que les Américains ont des fondamentaux bien plus mauvais que ceux de la zone euro, ils nous disent ce qu'on doit faire et que lorsque nous leur faisons une suggestion [sur la taxe sur les transactions financières], ils disent non immédiatement (…) J'aurais espéré que lorsqu'ils nous disent comment ils voient le monde ils écoutent ce que nous avons à leur dire". Compte là-dessus ! L’Autriche ? Combien de divisions ? Je fais donc mienne comme un résumé de la situation et de la thèse que je défend cette citation d’Alexander Law, chef économiste chez Xerfi, l’institut d'études économiques qui se présente comme "le leader des études économiques sectorielles". Voici : « Une solution complète aux problèmes européens «aurait pour effet d’ériger l’euro en une alternative ultra crédible au dollar. Or les Etats-Unis ne veulent pas une vraie monnaie concurrente. Ils veulent conserver leur droit de seigneuriage tout en conservant un dollar relativement faible». Tout est dit.
Ce fut un crève-cœur de lire cet entretien d’Elisabeth Badinter au journal « Le Monde ». Elle se désole que « Marine Le Pen soit la seule à défendre la laïcité ». Elle reproche à la gauche d’avoir abandonné ce terrain. Deux erreurs. Marine Le Pen ne défend pas la laïcité. Elle combat l’islam, ce qui n’est pas du tout la même chose. Ensuite : la gauche ne se réduit pas au PS qui a en effet déserté le terrain. Mais le Parti de Gauche, lui, a déposé une proposition de loi laïque au Sénat, du temps où il avait deux sénateurs éliminés aujourd’hui par le PS et les Verts. Ses élus soutiennent dans toutes les assemblées où ils siègent des amendements contre les subventions aux organismes confessionnels, ce qui leur vaut de copieuses récriminations des amis des églises qui siègent sur tous les bancs. Le philosophe Henri Peña-Ruiz, membre du Parti de Gauche, court la France d’un bout à l’autre de l’année en conférences pour défendre notre intraitable vigilance. Pascale Le Néouannic vient de faire paraitre un livre aux éditions Bruno Le Prince qui fonctionne comme un magnifique manuel de formation sur la laïcité. Donc, nous avons tous été mortifiés par le propos d’Elisabeth Badinter. Non pas parce que c’est une variante injuste du coup du mépris. Nous y sommes habitués. Mais parce que c’est elle, que nous l’estimons beaucoup et que sa parole nous est précieuse.
A Rio, de nouveau ! Je parle d’un moment qui m’a plu au parlement européen la semaine dernière. Le Parlement européen s’est penché sur le Sommet de la Terre de Rio. Il aura lieu en Juin 2012. C’est une date anniversaire évidemment, 20 ans après le premier Sommet de la Terre. Sachez que j’y étais ! Et certainement pas par hasard. A l’époque j’avais lu le rapport de Gro Harlem Brundtland qui avait lancé le concept de « développement durable ». En fait j’ai eu accès au texte par une édition québécoise, la seule disponible alors. J’avais été très impressionné. Et j’avais tiré de cette lecture un chapitre dans mon livre « A la Conquête du Chaos » paru en 1991, et une des thèses du texte de mon courant pour le congrès de Bordeaux du Parti socialiste en 1992. C’est le premier texte socialiste dans lequel le mot apparaît. De même que c’est le premier dans lequel apparaît une reprise de l’indicateur de développement humain que le PNUD venait de mettre en circulation. Bref je n’aurais laissé passer cette occasion pour rien au monde tant j’en mesurais très bien toute la portée symbolique pour le futur. Bonheur pur: le président Mitterrand m’invita à l’accompagner sur place. Je fis donc le voyage dans le Concorde présidentiel, ce qui n’était guère écologique. Mais nous fîmes l’aller-retour dans la journée ! Stupéfiant, non ? J’estime qu’avec cette réunion, un cap avait alors été franchi dans la prise de conscience écologique mondiale. On comprend donc qu’après l’échec des sommets de Copenhague et de Cancun, je me sois penché avec beaucoup d’attention sur le texte que la commission parlementaire de l’environnement proposait à nos suffrages.
Je dois dire que ce texte est bien ancré. J’y ai retrouvé bien des combats qui sont les miens. En voici quelques exemples. D’abord la mise en place d’un statut du réfugié climatique et environnemental, la création d’une agence spécialisée de l’ONU sur l’environnement. Ensuite la promotion des solutions consistant à protéger les écosystèmes naturels comme étant les plus sûres. Il y a aussi la reconnaissance de l’eau comme bien public et la défense de l’accès à l’eau et à son assainissement comme droit humain. Evidemment j’étais satisfait de la demande de la suppression progressive des centrales nucléaires et l’opposition à la construction de nouvelles centrales. D’autant qu’il y a avec cela la demande d’accroissement de l’exploitation des énergies renouvelables, la lutte contre la pauvreté énergétique. Enfin il y a la mise en place d’une taxe sur les transactions financières dont les recettes iraient à la lutte contre le changement climatique.
Bien sûr, le texte a aussi ses faiblesses. Par exemple, il ne demande pas que l’accord attendu de ce nouveau sommet « Rio +20 », puisque c’est ainsi qu’on le nomme, soit contraignant. Une résolution c’est déjà peu de chose mais si en plus elle ne demande rien d’impératif, hum ! Le texte ne dit rien non plus sur le gaz de schistes, problème posé dans le monde entier. Mais il se félicite d’une communication de la Commission qui prône la mise en place d’un marché carbone international auquel je suis absolument opposé. Il compte sur les mécanismes de marché pour faire avancer la lutte contre le changement climatique. Il demande la garantie de la durabilité des biocarburants et pour ce qui est des OGM, il se contente de dénoncer le seul maïs transgénique. Ce faisait quand même beaucoup déjà. J’ai dû constater en plus les dégâts après le vote des amendements. En effet en plénière le texte a été amputé d’un point fondamental, la sortie progressive du nucléaire. Cette exigence a été remplacée par un amendement du Parti Populaire Européen que préside l’UMP français Joseph Dauhl. Il se borne à demander « un niveau optimal de sécurité nucléaire » en Europe. Je ne veux pas balancer mais je tiens à dire qu’il y a eu aussi des voix de gauche pour voter ce vœu pieu. L’utilisation des recettes d’une taxe sur les transactions financières à des fins de lutte contre le changement climatique a également été refusée. Par contre, l’eau comme bien public a été conservée dans le texte, ainsi que la mise en place d’un statut de réfugié climatique et environnemental de même que la majeure partie des points positif que j’ai sérié plus haut. J’ai donc décidé de voter pour ce texte compte tenu de tous les éléments pertinents qu’il contient. Ça change de l’eau tiède habituelle de la maison. Mais j’avais un goût amer aux lèvres. je me suis demandé si je ne venais pas de tomber dans le piège habituel de cette assemblée qui consiste à faire avaler des horreurs au nom de quelques douceurs ici ou là. Je me demande si je dois me rassurer en me disant que, de toutes façons, ce texte n’a aucune valeur législative ni normative.
Vous avez peut-être regardé l’émission sur France 2 à treize heures ce dimanche 3 octobre. J’y étais invité avec Jean d’Ormesson. Trois millions de personnes ont regardé. D’Ormesson vient de publier "La Conversation". Je recopie la présentation de l’éditeur : « Il y a des moments où l’histoire semble hésiter avant de prendre son élan : Hannibal quand il décide de passer les Alpes avec ses éléphants pour frapper Rome au cœur ; César sur les bords du Rubicon ; le général de Gaulle à l’aube du 17 juin 1940, quand il monte dans l’avion qui va l’emmener à Londres, vers une résistance qui peut paraître sans espoir. C’est un éclair de cet ordre que j’ai tenté de saisir : l’instant où Bonaparte, adulé par les Français qu’il a tirés de l’abîme, décide de devenir empereur. » Puis voici la suite : « A travers une conversation imaginaire et décisive entre Napoléon Bonaparte et Jean-Jacques Régis Cambacérès, son deuxième consul, Jean d’Ormesson explore la tension entre l’esprit révolutionnaire républicain et le désir de puissance. Il met en scène un Cambacérès ensorcelé par le charismatique Bonaparte. Les mots prêtés à Bonaparte ont bien été prononcés par lui, l’auteur forge ce dialogue fictif à la veille de l’avènement du Premier Empire, aux Tuileries, vers le début de l’hiver 1803-1804. » Le livre se lit facilement. Il est court. Son écriture fluide et élégante est connue. Mais si l’auteur m’attendrit et que j’aime son coup de plume, les thèses qui sous-tendent son propos ne peuvent pas m’être sympathiques. Elles sont très politiquement orientées. Bonaparte y est présenté comme celui qui rétablit l’ordre avec l’assentiment de tous car la révolution aurait créé le chaos. « L’abîme » ! La révolution comme malheur, on connait. Hum ! Hum ! La vérité du moment, pour ne s’en tenir qu’à cela, c’est que c’est l’équipe des thermidoriens qui avaient créé un désordre et une pagaille inouïe. Et comment ? Entre autre en rétablissant la « liberté du commerce des grains » contre la législation bienfaisante des montagnards qui réglementait les prix. Il en résulta spéculation et famine. Une vieille histoire ? Pas si vieille, non ? La persécution des jacobins, « l’assassinat » de Gracchus Babeuf, la libération de milliers de voyous contre-révolutionnaires ajouta la dose de chaos prévisible. Comme d’habitude. Toute ressemblance avec notre temps ne doit rien au hasard.
Juste un problème technique, depuis quelques jours, je ne peux plus partager le Blog de Jean-Luc sur Facebook. En tout cas, je ne le vois pas sur ma page !
[Edit Webmestre : Depuis quelques jours, Facebook a mis en ligne une nouvelle version de son logiciel. Il y a certainement un rapport...]
Heureusement Elisabeth Badinter est revenue sur ses propros.
Dans la même année, Mr et Mme Badinter m'on fait de la peine.
Et oui, lui car il a pris fait et cause pour DSK d'une façon maladroite, et Mme, par ces nouveaux écrits déplacés.
Je les admire toujours autant, car "Bob" est une belle histoire de la France, et Mme, une féministe intelligente
et convaincue. Parfois nous dérapons, cela nous rend humain aussi.
Super Mr Mélenchon !
Ceci dit je suis comme notre camarade Jacky Soulié, ne pouvez-vous pas avoir un lien direct Facebook ?
Fraternellement
Je vous dis, vous êtes un boiteux qui boitez bien, avec talent. Tirant les mêmes bords que vous, je comprends et perçois complice le cap vers lequel vous tendez. Et si votre démonstration critique de la résolution de la crise grecque vous navre, c'est qu'elle ne peut se complaire que d'une argumentation limitée...a ce que l'on veut bien savoir, vous, eux, ceux d'en face, mais pas moi tout à fait. Seriez vous aussi responsable de ce qui arrive, et n'en n'auriez-vous pas une part à revendiquer ?
C'est une question, pas une accusation.
Mais qu'arrive-t-il?
Un manque d'argent, c'est ce qui est à l'origine de toute dette. Vous vous dites, il en manque parce que d'autres en ont beaucoup, et c'est mêmes autres tardent (en l’occurrence pour la Grèce) à prêter, ce sont donc de tristes crétins. Oui oui ! d'accord avec vous, de tristes crétins...Mais qui ne peuvent plus grand chose ! En parti parce que vous avez une responsabilité. La titrisation des créances bancaires, vous connaissez, puisque vous étiez sénateur, membre de la majorité qui a imposé (via Delors !?) cette loi du 23/12/1988.
Bon vous allez boiteux car ce que vous ne savez plus c'est que lorsqu'une banque vend son actif (ce que vous avez autorisé) elle détruit la monnaie ! en laissant intacte la dette qui change de mains..vers des fonds de pension américains en majorité.
Deux conséquences: 1° organisation de la pénurie monétaire= crise de la dette
2° financement des retraites des cadres américains par le paiement des intérêts que les français versent désormais aux fonds de pension anglo-saxon.
Ne me dites surtout pas que vous découvrez la chose: Je suis intervenu lors du congrès fondateur du PG, et ai averti de cette chose!
Il est sûr que ce n'est pas l'ami Généreux qui peut soulever, défendre et proposer un travail dans ce sens, car dit-il il est trop soucieux de la crédibilité de ses propositions au regard de ses confrères universitaires.
Alors la messe est dite: sortie...
En ce moment vous pouvez chater en direct avec Jean Luc Mélenchon, ou essayer de poser la bonne question. J'essaye de noter les types de question à tendance négatives, neutre ou positive pour voir comment cela évolue. Thème des premières questions : 1er réforme une fois élu ?, Vote ouvrier pour le front national ? (bien sûr), Smic à 1700 ?, Taxation des classes moyennes et de l'épargne?, chiffrage précis du programme?, et la sixième, la dette, la Gréce et la finance...
A suivre, je vais essayer de poser une bonne question.
« la moitié du taux de croissance »
Et avec le dernier taux de 0,0% que nous ont pondu les technocrates, ça fait combien ?
@Nicolas B. Cela vous dirait d'être plus explicite?
@ J-L Mélenchon :
On a entendu les cris déchirants. Mon propos est de faire en sorte que la question de la hausse des salaires entre dans le débat
Bien sûr la caricature est toujours de mise. On assimile l'augmentation des salaires à l'augmentation des prix.
Une fois pour toutes, il faudra en sortir.
Dans la dualité salaire / augmentation des prix, les hausses ont toujours gagnées.
Si nous ne donnons pas davantage de pouvoir d'achat, l'offre à 1 700 € n'est pas possible.
Il devient urgent de bloquer la marge de la grande distribution, de définir des taux de tva suivant les produits et les prestations, de bloquer les prix des loyers et de l'énergie.
Mais je laisse le soin à mon leader qui dans une autre billet va encore les surprendre : mais bien sur, c'est évident comme disait l'autre
Mélenchon présidons
Quand la mer monte, les intentions de vote, la sympathie, les victoires sémantiques, l'ennemi panique. Et naturellement, ses porte-plumes rappliquent. On en voit de plus en plus sur ce blog, qui ont manqué les phases O, 1, 2 et 3 de notre construction et qui posent des questions, disons, passablement légères et dépassées. Qu'ils arrivent ici les mains pleine de gaz et de pauvres questions rassurent, ils ont peur, très peur...
Très bonne intervention de ce matin sur BFM/RMC.
Toujours l'anti langue de bois et des propos clairs sans ambiguïté.
Les candidats à la primaire socialiste ont je l'espère compris le message.
Nous verrons bien demain si la question est posée par les journalistes, ou si une candidate se distingue sur le sujet...
Contrairement à Michel6, je ne suis pas assez qualifié pour juger d'éventuelles évolutions des orientations politiques de notre hôte entre 1988 (on devrait peut-être remonter plus loin dans l'histoire?) et aujourd'hui et de sa responsabilité dans le déroulement de l'agenda néo libéral (!). Ce que je sais, c'est que nous constatons chaque jour un peu plus les effets terribles du néo libéralisme. On doit donc changer de politique, sortir du tout marché et du capitalisme financier. C'est bien en amenant le front de gauche au pouvoir et avec l'aide du reste de la gauche qu'on y arrivera. Mélenchon Présidons!
Un peu averti de l'impérialisme, financier et autres, là je reste stupéfait par votre démonstration documentée sur les mécanismes à l'oeuvre, ce que nous disions de la gravité de la situation n'est presque rien avec toutes vos informations, manipulations, mensonges, gestions à seul but soumettre les peuples et les faire payer pour le dieu-argent dollar, c'est d'une telle cruauté, rapacité que des barbares pourraient passer pour des doux et tout ça avec l'idée de liberté d'entreprendre pour eux d'exploiter à mort et contre tous les peuples, tous les empires ont été détruits mais celui -là, c'est d'une urgence !
Vive les FdG !
Que le bon peuple se sente attiré par le sang des combats de gladiateurs... qu'il se sente attiré par les passes d'armes de Jean-Luc Mélenchon... au moins il se dit pendant ce temps-là des choses sensées, dont il restera bien à leur oreille une part de quelque chose.
"Ainsi quand François Hollande déclare avec aplomb qu’il augmentera le SMIC d’un montant égal à « la moitié du taux de croissance ».
J'accepterais de croire en un P.S. à gauche, du moment qu'il ne nous demande pas encore des efforts supplémentaires, style retraite à 65 ans avec 180 trimestres de versement, sortir un nouveau TUC, pour baisser le chômage avec des emplois bidons, très peu payés.
Malheureusement les discours plats et volontairement flou de Mr Hollande et cie, ne présagent pas d'une union sur un programme de gauche !
Et c'est ce qui m'inquiète...
Excellent. il n'y a pas un seul adversaire de droite ou un seul rival de gauche qui puisse s'exprimer avec autant de richesse et de précision.
Les riches néolibéraux paniquent. Ils ne savent plus où l'on va aller. ils doutent. Alors ne sachant pas s'ils vont gagner ou perdre de l'argent, ils en profitent pour tenter d'appauvrir les pauvres et notamment les Grecs pauvres. Mais leurs actions cumulées ne règlent rien. Rien ne s'améliore et le peuple grec s'appauvrit. C'est la seule consolation des néolibéraux.
La victoire de 2012 c'est de trouver à faire comprendre aux citoyens qui n'ont pas la chance de comprendre et d'adhérer à l'argumentaire pourtant si clair de Jean-Luc Mélenchon.
Il n'y a pas de raisons que certains d'entre nous ne trouvent pas la traduction nécessaire.
En ce qui concerne les mœurs et le sociétal, les débats seront toujours sans fin et souvent inutiles.
La république est laïque.
Les femmes et les hommes ont les même droits.
La sexualité est avant tout du domaine de l'intime.
L'exploitation le harcèlement et la violence (sexuels ou pas) sont punis par la loi.
Liberté Egalité Fraternité.
STOP.
Hollande plus pingre que Sarkozy!
Sur mon modeste blog, j'avais retiré le "panneau de la rigueur" de sous son portrait pour éviter tout risque d'attaque pour diffamation, mais c'est bien vrai!
Merci pour l'information.
J'espère que les électeurs de gauche en ont bien conscience
Mais pourquoi toujours ce silence assourdissant au sujet du drame qui se vit à Syrte où des milliers de civils sont pris en otage depuis des jours et des jours, sans eau, sans nourriture, sans électricité ni autres commodités de base, tués et bombardés par les soins du CNT avec l'appui de l'OTAN, donc de l'armée française... sont-il à ce point du mauvais côté, qu'ils ne méritent pas le même traitement que ceux de Benghazi ? encore une tâche de honte pour notre pays, la vraie gauche devrait être en première ligne pour le dire haut et très fort - un candidat à la présidentiel ne peut pas se taire sur un tel sujet -
En plus, je me demande si Hollande comprends quelque chose aux problèmes monétaires
http://www.dailymotion.com/video/xh26ks
Mais s'il a compris, n'est ce pas encore plus grave ?
François Hollande paie une tournée et offre "une augmentation du Smic pour tous égale à la moitié de la hausse de la croissance". Ben oui, ne lésinons pas !
Peut-être ce qu'on appelle de l'humour au second degré ?
Vu que la croissance est une notion désormais dépassée (mais le sait-il ?), possible que du coup il n'y ait pas grand-chose dans les verres et que la note ne lui troue pas le porte-feuille au François. Mais bon, "c'est l'intention qui compte" comme on dit quand on cache sa joie ou qu'on ne veut pas faire de peine.
Cela dit, que l'on puisse augmenter les salaires aussi en partageant plus largement la plus-value produite et en élargissant les missions des services publiques ne lui a même pas effleuré l'esprit à ce canasson fatigué.
@Michel post n°6
vouq dites:
"c'est que lorsqu'une banque vend son actif (ce que vous avez autorisé) elle détruit la monnaie ! en laissant intacte la dette qui change de mains..vers des fonds de pension américains en majorité.
Deux conséquences: 1° organisation de la pénurie monétaire= crise de la dette
2° financement des retraites des cadres américains par le paiement des intérêts que les français versent désormais aux fonds de pension anglo-saxon."
Puisque vous l'écrivez, c'est que vous avez bien compris le processus. Pouvez vous expliquer plus en détail la destruction de monnaie et pourquoi la banque vend elle son actif? Merci.
@ J L Mélenchon :
Ce fut un crève-cœur de lire cet entretien d’Elisabeth Badinter... nous avons tous été mortifiés par le propos d’Elisabeth Badinter.
E Badinter en voulant expliquer sa prise de position dit : " le mot (laïcité) est pratiquement devenu tabou, sauf chez quelques personnalités, Valls, Mélenchon et hélas le Front National, c'est une situation absurde que j'ai voulu dénoncer "
Pourquoi faire l'amalgame des trois ? Tous trois ont des définitions différentes de la laïcité.
Les regrets de E. Badinter doivent se reporter sur ses amis le PS, qui a laissé la droite s'emparer de la laïcité.
E Badinter dit encore : " je me bats pour la laïcité depuis 1989 "
Combien vous avez raison Jean-Luc de rappeler l'action de Henri Penaz Riuz, mais aussi la ligue des Droits de l'Homme, la FCPE....
La gauche n'est pas que le PS combien de temps faudra t il le dire et le répéter ?
Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le cœur à le dire
On ne voit pas le temps passer comme chantait Jean Ferrat
@9 colbat
Le chat est fini, il sera visible sur LeMonde.fr. J'ai fais ce commentaire, car me demandais si les questions choisie par les médiateurs étaient orientées, surtout après la deuxième question à propos d'un vote ouvrier majoritairement attribué au FN, et qui revient systématiquement. Pour conclure cinq questions pas très originales sur 9, et un peu tendancieuse d'après mon sentiment. J'ai essayé de poser quelques questions sur la constituante, la VIe république, en vain. Il y a eu 9 questions, les trois dernières concernaient les alliances, le positionnement du PS, la participation ou pas au gouvernement PS, et le NPA.
Les réponses de Jean Luc étaient efficaces, je ne sais pas combien il y avait de chatteurs.
J L Mélenchon, vous avez dit à Bondy Blog Café que vous aviez été journaliste. Nous ne pouvons que nous en féliciter, nous lecteurs de ce blog. Vos informations sont indiscutables car elles font l'objet de références précises. Vos analyses sont argumentées. Même si on n'est pas de votre bord politique (ce n'est pas mon cas), on ne peut être qu'admiratif devant une pensée aussi claire, aussi riche, aussi synthétique. Depuis que je vous lis, je vais chercher des informations complémentaires pour comprendre un peu mieux le monde de la finance qui m'était totalement étranger. Continuez à nous faire réfléchir nous aussi.
23 jean ai marre
Ce fut un crève-cœur de lire cet entretien d’Elisabeth Badinter... nous avons tous été mortifiés par le propos d’Elisabeth Badinter.: JLM
Ça vous étonne encore? Pour moi c'est plutôt de l'ordre de l'abcès qui crève, que le crève coeur. Comme Lang comme Kouchner, et autres Robert Ménard, ils jouaient double depuis longtemps et maintenant ça se voit trop. Ceci est de bon augure pour notre prise de conscience collective, les masques dont tombés et l'affairisme et autres ismes a pris le pas sur des airs cérémonieux et compassés et très gôche.
On ne vote pas à gauche en votant PS Seul le FdG porte nos valeurs. Mélenchon, Résistons!
Êtes vous bien sûr M.Mélenchon que la présidente du conseil de surveillance du groupe Publicis, groupe dont elle détient 10% du capital, n'a pas fait expres de faire " monter la sauce " pour mieux agiter par la bande le diable de confort tant utile au système ? La déclaration de madame Badinter est lamentable et désastreuse. A quoi joue donc notre philosophe différentialiste nationale ? On reconnait la déliquescence d'un parti aux propos de ses principaux représentants. Entre Madame Badinter qui valide l'adversaire tant honni et monsieur Hollande qui veut faire pire encore que M.Sarkozy, on se dit que les lendemains vont être mortels. Heureusement il y a le Front de Gauche, ses militants et le peuple français !
S'il vous plait Monsieur Mélenchon, ne dites pas les américains mais dites les étasuniens, c'est important.
Vous lire est une plaisir toujours renouvelé. J'apprends a argumenter. Je vois que le mouvement que vous personnalisez et que nous soutenons est en train de "prendre".
J'apprécie la qualité et la forces de vos argumentaires et de vos démonstrations, mais je suis encore plus sensible à la chaleur, à la sincérité et à l'humanité de vos interventions.
Vous écrivez, à propos de cette E. Badinter : "nous l’estimons beaucoup" et "sa parole nous est précieuse". Qui est ce "nous" ? Est-ce un pluriel de majesté ? Ou est-ce qu'il engage le Front de Gauche et ses composantes ?
Il ne m'engage pas moi, en tout cas. Et surtout pas ! Chacun ses goûts, mais en ce qui me concerne elle me ferait plutôt gerber, pour son permanent et bruyant soutien inconditionnel à ce pays dont le nom commence par un I et finit par un L, soutien qui n'a d'égal que son hostilité venimeuse envers les habitants dont ce pays occupe les terres depuis des décennies en toute impunité et avec sa complicité plus qu'active. Je crains que ce que vous reprochez à Marine Le Pen ce soit justement ce que E. Badinter a voulu dire...
Pour moi E.Badinter, en outre, c'est la pub, c'est le fric, grâce à quoi les médias sont vérolés. Alors non merci, vraiment, beuark...
Mais, me direz-vous, la dame représente (un peu) le féminisme ? Laissez-moi rire et lisez donc ceci...
Certains, il y a quelques temps ont soulevé l'idée d'une radicalisation des citoyens notamment des sensibilités de gauche. C'est pas faux. J'en suis. Alors les petits regrets au sujet de Madame Badinter me font bien rire jaune. Oh d'accord elle est de gauche et, la belle affaire, philosophe.
Par contre le conseil d'administration (dont elle a la présidence) de la société bien connue (elle est aussi actionnaire) qui regroupe des personnalités bilderbergiennes ça vous gêne pas ? On joue à quoi là ? J'ai pris peur à l'époque quand je vous ai vu M. Mélenchon, à la petite opération com'de BHL pour l'affaire de l'iranienne Sakhiné. On a vu le résultat, dénigrement fielleux du philosophe milliardaire à votre encontre qui vous dit "pire que Le Pen".
Alors je n'ai rien de personnel contre madame Badinter qui développe d'après wikipedia sa théorie de la « ressemblance » des sexes mais qui s'oppose à la loi sur la parité et qui prends la parole dans l’épisode DSK avec la même rhétorique que le philosophe (une taupe dans la gauche, point barre) belliciste en chemise blanche avec son "art de la guerre" ; je n'ai rien pour non plus.
Moi, ça me décourage.
Merci à Jean-Luc Mélenchon. Ses interventions sont à la fois très instructives et très encourageantes pour les luttes à venir.
Mes amititiés.
Albert
Une fois de plus, Jean-Luc Mélenchon a avancé aujourd'hui sur le "Chat Le Monde" que "...les revenus du travail sont taxés en moyenne à 42 %. Ceux du capital, à 18 %. Ce n'est pas normal" en réponse à "Ludwig" qui lui demandait : "mon épargne est déjà taxée au tiers environ, entre PFL et prélèvements sociaux. Ne croyez-vous pas que c'est déjà largement suffisant et qu'il est inutile de taper toujours plus sur les classes moyennes ? ". Jean-Luc Mélenchon a même ajouté "Soyons sérieux, ce n'est pas l'épargne des ménages et les produits qui l'organisent qui sont ici visés pour l'essentiel ". Ce "pour l'essentiel" est savoureux. Les revenus de l'épargne sont bel et bien taxés aujourd'hui à 31,30 % (prélèvements sociaux 12,30 % plus prélèvement forfaitaire libératoire 19 %), et non à 18 %. Ne serait-il pas opportun que Jean-Luc Mélenchon réponde enfin clairement à cette question ?
@32 jacques G
Oui certainement les prélèvements augmenteront même sur l'épargne des ménages mais certaines dépenses des ménages diminueront comme il l'a montré dans sa réponse.
Il parait normal que si on taxe les loyers par exemple comme on taxe le travail, ceux qui investissent dans un compte d'epargne soient taxés comme ceux qui investissent dans la pierre.
Ensuite je pense qu'il est normal que ceux qui peuvent epargner participent si cela permet à chacun de vivre mieux, non? Si on a plus peur pour sa retraite, pour ses enfants, pour ses parents... Le gain sera notable pour presque tous.
@graine d'ananar
Merci pour l'éclairage on ne peut plus objectif de E.Badinter. Ce lien ACRIMED est très révélateur. Ces belles personnes sont là pour enfumer le peuple en lui sussurant : Dormez tranquille, la nuit est calme, on s'occupe de tout!
Pour Valls, Hollande et tutti quanti, la règle d'or c'est la règle pour les prolos et l'or pour la bourgeoisie!
J'ai comme d'autre ici été surpris par la «parole précieuse» que Mélenchon trouve à Élisabeth Badinter. Je me suis demandé un instant si il ne s'agissait pas d'une autre Badinter et si je ne m'emmêlais pas les pinceaux, mais apparemment non, on parle bien de madame Publicis, féministe qui regrette que les femmes allaitent au sein au lieu d'acheter des produits Blédina.
C'est bête parce que le reste du billet est toujours très bon.
Bonjour à tous,
je m'associe à @19 eriklerouge, pour inviter Jean-Luc Mélenchon à parler beaucoup plus de la Libye qu'il ne le fait. Mr Mélenchon, votre silence sur ce point est incompréhensible. Réagissez, bon sang !
Paix à tous et pour tous.
@ Nicolas B. (7)
Étant l'auteur de la question posée sur le chat de LeMonde.fr aujourd’hui quant au vote ouvrier pro-FN, je souhaiterais justifier mon interrogation.
Je suis un lecteur quotidien de ce blog, apprécie M. Mélenchon pour son amour (qui me semble réel) des gens modestes, pour sa culture, ses idées pour les solutions qu'il apporte, sans complaisance pour les puissants de ce monde peu partageurs. Je voterai très certainement pour lui en avril prochain. Je reste donc très triste devant la situation actuelle, bien amenée par les grands médias français où l'on voit le Front National, devenu miraculeusement très socialisant, à 18% et le Front de Gauche à 7-9%. Le côté douteux des sondages actuels ne peut expliquer à lui seul cet écart.
Ma question était sans doute un peu maladroite mais je reste désespéré par le fait qu'une certaine part de cette catégorie précarisée vote finalement contre elle (comme elle avait voté pour les riches en 2007). Je voulais simplement savoir comment M. Mélenchon souhaitait leur redonner confiance en la candidature qui me semble la plus sociale.
"Vous écrivez, à propos de cette E. Badinter : "nous l’estimons beaucoup" et "sa parole nous est précieuse". Qui est ce "nous" ? Est-ce un pluriel de majesté ? Ou est-ce qu'il engage le Front de Gauche et ses composantes ?" (commentaire 29 de Graine d'ananar)
J'espère qu'il n'engage en aucun cas le Front de Gauche ! Jean-Luc Mélenchon, vous délirez ou quoi ? E. Badinter est réactionnaire et islamophobe en plus d'être une fausse féministe.
Revenez sur terre ! Moi qui pensais voter pour vous je suis abasourdie par votre manque de discernement. Ou alors vous connaissez tous ces aspects d'E. Badinter et vous les approuvez ?
Effectivement étonnant cet engouement pour Elisabeth Badinter. Peut-être le souvenir de combats communs dans l'ancien temps ?
En tous cas la Dame est aujourd'hui devenue assez peu fréquentable, par les intérêts qu'elle défend (ce qu'elle ne fait pas à l'insu de son plein gré...) et ses positions bizarres sur le féminisme (comme le rappellent @ - 29 - Graine d'Ananar et @ - 36 - Lyendith).
Graine d'anar,
Merci pour le lien. Et merci à tous pour les nombreux liens.
Badinter ce n'est pas ma tasse de thé.
De plus la planification écologique implique de supprimer la publicité si j'ai bien compris.
Un monde sans pub quel bonheur. Par contre une bonne information pour économiser, le pied...
Je ne connais pas cette Mme. Badinter, je compte bien me renseigner rapidement... avant cela, si je devais lui donner un bénéfice du doute - qui serai de mise en vu d'une plus grande objectivité - je reprendrai dans l'autre sens la question de Nell [39] qui disait:
"[...]Ou alors vous(Jean-Luc Mélenchon) connaissez tous ces aspects d'E. Badinter et vous les approuvez ?"
N'est-ce pas possible que son image soit souillé avec soin, comme celle de JLM? De nos jours où la realpolitik englobe dans les média ceux qui osent militer sans langue-de-bois dans un amalgame hideux, sali par l’hypocrisie et la mauvaise volonté de ceux qu'on connais de mieux en mieux comme faisant parti d'une grande famille; ces mêmes personnes s'organisent pour déstructurer l'influence du moindre esprit un tant soit peu marginal qui deviendrai "gênant".
Osons se poser la question dans les deux sens, ça nous protègera de certaines propagandes et de passer pour aussi abruti qu'eux (abruti, de désinformation, j'entends...)
@Jacques G 32.
Les plus-values sur cessions de titres, valeurs mobilières et droits sociaux sont taxés à 31,5 %.
31,5 : c'est le taux maximum, généralement payé par les très petits épargnants qui n'utilisent pas les niches fiscales (coût pour l’État : 170 milliards en 2010 selon la CdC).
Il existe par ailleurs le monde merveilleux de l'immobilier où il n'y aucune taxe sur les plus-values des résidences principales.
Il y a aussi les exonérations des Livret A et LDD qui représentent aussi un cadeau fiscal, je crois que ça faisait 6-7 milliards ce qui reste très raisonnable car c'est moins que la somme de la ristourne de la TVA sur la restauration et la défiscalisation des stock-options.
Si, je ne dis pas de bêtise, les revenus du capital (dividendes et plus-values) font 475 milliards, l’État récupère 87 milliards (18%) si on passe à 42%, l’État aurait évidemment bien plus (en tout cas, il n'y aurait plus de déficit). effacé).
Le billet est parfait. Je dirai même qu'il s'améliore avec le temps comme le bon vin. Quand les commentateurs auront compris qu'on peut avoir un avis différend et respecteront cette différence de ton qui vous caractérise, l'approche sera encore meilleure. L'érudit que vous êtes, apporte tellement à notre FdG, petit rassemblement naissant, ne l'oublions pas. Depuis un an que je vous lis, j'ai appris beaucoup de choses sur les relations entre humains. Mais là où vous êtes le meilleur, c'est quand vous faites du Voltaire. L'humanisme, l'Humanité, l'humain, l'homme.
Vous savez, E.Badinter, D'ormesson, Minc, les ouvriers s'en foutent, seul compte pour eux de pouvoir vivre décemment. Se loger, se nourrir, s'éduquer en bonne santé, ils ne veulent rien d'autre. Les philosophes, c'est pour les salons où on cause et où on s'ennuie. Vous avez vu la petite au BBC? Quoi lui dire?Les sentiments sont ressorties et c'est tant mieux.
Merci Jean-Luc de rappeler toutes ces vérités factuelles que semblent oublier beaucoup, et ne pas connaître pour le reste. Mais n'est ce pas les confronter trop rudement à la réalité, voire au réveil ? Enfin je dis ça, n'étant pas expert en communication, comme le sont Jacques Séguéla ou Henri Guaino, je me garderais bien d'émettre un avis personnel. Je constate toutefois que ces faits prennent plus de valeurs quand ils sont énumérés en bloc dans l'ordre chronologique plutôt que disséminés au gré des vents médiacratiques (nauséeux) et mélangés dans les méandres de la concurrence libre et non faussée qui aboutissent forcément vers "le pain et le cirque" comme dirait Michel Denisot.
Encore bravo pour cette mise au point nécessaire.
"Moi qui pensais voter pour vous je suis abasourdie par votre manque de discernement."
Comme Nell (39) moi qui me revendique féministe radicale, quelle déconvenue!
Je pensais le front de gauche plus ambitieux sur les questions d'égalité H/F, si votre référence est le Badintérisme ce sera sans moi
@ Nadia
Tu ne devais pas être bien accrochée au FdG. Car au-delà de ton opinion sur les travers de Mrs. Badinter (Publicis, féminisme vieillot, mépris prétendu des Palestiniens... je cite les autres bloggeurs), le Parti de Gauche est le parti, de la base au sommet, où dans les statuts tous les mandats sont paritaires h/f depuis le sommet (Martine Billard et Jean Luc) jusque dans les comités de base (secrétaire et trésorier h et f). Danièle Obono, Leila Chaïbi, Corinne Morel-Darleux, Le Nouaenic, Danielle Simonnet, Raquel Garrido, etc, etc, ça ne te suffit pas ?
"Je ne siègerai dans aucun autre gouvernement autre que le mien" Chat Jean-Luc Mélenchon au Monde :
http://www.lemonde.fr/politique/chat/2011/09/28/posez-vos-questions-a-jean-luc-melenchon_1578765_823448.html
@ Nadia, pas d'accord avec toi, mais pas du tout. Ici nous sommes dans la parité, et bien représentées..
Mario tu as oublié une autre femme M.George Buffet, c'était juste un oubli, au PDG.
Je ne connaissais pas tous les aspects, que certains ont l'air de connaitre, d'E.Badinter. C'est dommage. Parfois on se coupe de la réalité.
A propos d'Hollande, et pour paraphraser Guy Mollet... Le PS n'est pas à gauche, il est à l'ouest !
@ Nadia- Genialle
L'opinion exprimée par Jean-Luc Mélenchon sur Elisabeth Badinter ("sa parole nous est précieuse") me fait penser à ce qu'il avait dit de Alain Minc ("brillantissime"), il y a peut être d'autres exemples.
Peut-être est-ce une forme de politesse, pour Minc ça pouvait être une ruse avant un débat ? pour Elisabeth Badinter, les souvenirs du passé, du discours de son mari sur l'abolition de la peine de mort, la volonté de ne pas se couper de tout un réseau... qui pourrait autrement se liguer contre lui ?
Pour ce qui concerne Elisabeth Badinter et son opinion sur "l'allaitement/bledina" il me semble que cela traduit une fracture idéologique, qui s'était vue aux réactions à l'interview sur France Inter, entre des gens qui par ailleurs seraient d'accord sur beaucoup d'autres choses, peut-être une position par rapport au "progrès" ou à la "nature", entre une vision socialiste de l'écologie et une vision écologique du socialisme ? Ça ne résous rien évidemment.
@ Mario Morisi
"Tu ne devais pas être bien accrochée au FdG.", comment peut-on dire ça si l'on suppose que l'autre s'est exprimé en toute sincérité, c'est sûr que c'est pas avec cette méthode que le FdG pourra se développer.
La bonne attitude serait de faire une synthèse "non mielleuse" d'opinions qui semblent divergentes... Après reste le problème des vieilles complicités (au sens positif du terme), des amitiés entre personnes du même monde ou qui ont été peut-être du même monde, ça doit pas être facile.