07oct 11

Primaires socialistes. Montebourg et Valls me répondent. Obama, Badinter, Le Néouannic.

Retiens ton souffle, camarade, puis n’oublie pas de respirer !

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9 octobre 2011 / 21h50

Communiqué sur la primaire socialiste

Je félicite le Parti Socialiste pour ce beau résultat de la mobilisation de ses militants et ses élus depuis plusieurs mois. Sur les dix-sept millions d’électeurs de gauche du deuxième tour de 2007, il est parvenu à en rassembler plus d’un million et demi pour choisir son candidat. Je note que les votes ont placé en tête les deux candidats du programme officiel du Parti socialiste. Leurs nuances ont été trop faibles pour qu’ils soient clairement départagés. Mais je note surtout la percée spectaculaire d’Arnaud Montebourg et des idées de rupture qu’il porte dans des termes souvent identiques à ceux du Front de Gauche. Je forme le vœu qu’il n’en diminue pas la signification et la portée. J’espère donc qu’il n’accepte aucun marchandage ni arrangement de circonstances pour le deuxième tour. Quoi qu’il en soit, le Front de gauche aura son candidat au premier tour de l’élection présidentielle et je porterai avec le programme « l’humain d’abord » le projet de la sixième république, de la planification écologique, de la bataille pour juguler la finance et en finir avec le système de l’Europe du laisser faire.

Je devais m'exprimer ce lundi matin 10 octobre sur Europe 1 à l'invitation de Jean-Pierre Elkabach. Celui-ci m'a fait prévenir par SMS ce dimanche à seize heures (la classe!) qu'il annule notre rendez vous. C'est donc à cenils_ruinet_014 lapin qu'il me pose que vous devrez mon absence et non à un refus ou un oubli de ma part. Je le précise car je ne veux pas connaitre la même mésaventure où d'autres s'excusèrent de mon absence en m'en rendant responsable. Au cas précis, dans la mesure où j'avais décliné les autres invitations pour respecter l'exclusivité de celle-ci, et dans le cas où vous seriez impatients de connaitre mon analyse, il vous faudra venir à Brive en Corrèze mardi 11 octobre pour le meeting que j'y anime ou bien regarder France 3 Limousin lundi soir.

Maintenant, retenez votre souffle jusqu’au vote des primaires ! Quel suspens ! Mais, ensuite, n’oubliez pas de respirer ! De toute façon, il le faudra bien. Car, aucun des problèmes soulevés ne redescendra avec la poussière ! J’en parle. Puis je vous tiens informés de la suite des pressions des USA sur l’Europe. Si vous voulez suivre ce feuilleton crucial pour comprendre les semaines qui viennent, il vous faudra revenir à ma précédente note qui fait le point sur le sujet. Puis il est question de la guerre d’Afghanistan. Enfin je parle de laïcité. Et de ses héroïnes. Oui.

Un grand merci à Nils Ruinet, auteur des photos qui illustrent ce billet. Pour le clin d'oeil, elles ont toutes été réalisées et retouchées avec son téléphone !

Avant le premier tour des primaires socialistes, je me risque à un petit bilan. Pro domo ! Je le fais au risque du résultat qui pourrait l’infirmer pour partie. Elles ont été un incontestable moment de politisation à gauche. Les débats ont été suivis. Ils ont fait réfléchir ceux qui y ont assisté. Sur le terrain, pour la première fois depuis longtemps les socialistes ont dû aller au contact non pour vendre des salades locales mais pour convaincre de politique nationale et des différences de ligne politique plutôt que d’étiquette. Je ne m’exagère pas cet épisode militant mais je le prends en compte. J’en suis gourmand car je ne perds pas de vue qu’il y aura des lendemains d’expectative pour ceux qui se seront laissés convaincre, mais dont le champion(ne) sera battu(e). Au deuxième tour ils devront choisir que faire. Puis les électeurs des cinq battus devront nils_ruinet_001ensuite savoir s’ils choisissent de soutenir le vainqueur au premier tour de la présidentielle où s’ils font un autre choix à gauche. Ce sera le troisième tour en quelque sorte. On peut l’organiser si le(a) survivant(e) accepte de débattre avec moi.

Ce premier épisode ne nous aura pas desservis. Il aura même profité au Front de Gauche de bien des manières. Les interventions de Montebourg surtout, mais aussi celles de Ségolène Royal sur maints points, ont désenclavé le vocabulaire et les thèmes portés si longtemps par nous seuls. Il est frappant de voir combien le centre de gravité du débat s’est déplacé sur la gauche depuis cet été où l’on assista au concours du champion socialiste de l’austérité. L’autre apport pour le Front de Gauche est venu des éclaircissements reçus sur le positionnement des candidats socialistes à propos de plusieurs questions essentielles. En particulier celles du partage des richesses et du système d’alliance. Sur le SMIC et sur le choix entre l’alliance au centre ou celle avec le Front de Gauche, nous sommes fixés. Mais que de révélations également en cours de route ! Par exemple sur le statut des enseignants que les deux premiers dans les sondages veulent changer pour faire « travailler plus et gagner plus ». Comment sera perçu le chassé-croisé entre Hollande et Aubry sur la dépense éducation ? On ne sait pas. Mais il restera selon moi un froid sévère entre ces deux-là et le monde éducatif. En effet sur le terrain on a bien compris que tous les deux veulent faire travailler tout le monde davantage. Tous les deux disent bien d’autres chosesnils_ruinet_002 inacceptables. L’un en proposant 60 000 créations de postes avalise 16 000 suppressions. L’autre réitère son idée saugrenue d’un nombre d’élèves par classe en fonction de la situation sociale du quartier.

Ces clarifications en tout genre nous aident pour le lendemain de ces primaires. Elles seront présentes dans le débat quand les électeurs de gauche devront choisir entre le Front de gauche et le vote socialiste. Dans les milieux et les réseaux les plus politisés ou les plus au fait des dossiers tout cela compte beaucoup. Et c’est de ces milieux-là que va partir la mobilisation citoyenne à gauche pour l’élection présidentielle. Voici venu le moment de collationner les réponses faites à mon invite aux socialistes de choisir entre l’alliance au centre et l’alliance à gauche. Je compte sur mes commentateurs pour rafraichir les déclarations s’ils en trouvent d’autres plus explicites. Car on a compris que le flou est toujours l’indice d’une prédilection inavouée. Et pour être plus net je dis que ceux qui ne savent pas répondre clairement sont en fait des amis de l’alliance au centre qui n’osent pas le dire aujourd’hui et qui tromperont tout le monde à la fin. Je fais le tour donc d’un verbatim à l’autre. Voyons François Hollande : "C'est au second tour que les uns et les autres auront à prendre leur responsabilité. Il faudra faire accueil à tous ceux qui le voudront à condition qu’ils acceptent le projet". Martine Aubry : "au-delà de la gauche, des républicains, des démocrates voudront, je l'espère, s'associer à nous." Ségolène Royal : "Je prends l'engagement de veiller à dépasser les clivages politiques. Cela n'empêche pas de rassembler d'abord son camp. Ce que je veux pour la France, une majorité constructive avec les centristes humanistes, des gaullistes sociaux"

Arnaud Montebourg : «Je pense qu'il n'est pas nécessaire de construire d'alliance avec des partis pour bâtir une majorité présidentielle. C'est la majorité parlementaire qui le nécessite, et, en ce qui me concerne, je crois possible une alliance avec les Verts, les radicaux de gauche, les républicains de Jean-Pierre Chevènement, le Parti communiste et le Front de gauche. Je ne crois pas que le centre existe. » Enfin Manuel Valls : « Nous devons rassembler la gauche et les écologistes, à condition d'avoir clarifié de nombreux débats. Mais je reste convaincu que des hommes et des femmes comme Dominique de Villepin, Français Bayrou ou Corinne Lepage, pour ne citer qu'eux, peuvent faire partie, s'ils le souhaitent, d'une majorité de large rassemblement.». Au cours des dernières heures Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont fait l’un et l’autre des déclarations sur ce thème et pour me nils_ruinet_003répondre dont je les félicite. Valls a dit sur BFM-TV qu'"évidemment" il voulait s'allier avec Bayrou. Et Montebourg a dit hier soir sur Beur FM qu'il était "dans une stratégie de Front populaire, c'est à dire de rassemblement des gauches pour bâtir une alternative". Ils ont dit des choses exactement inverses mais ils les ont dites clairement et sans détour. Je les en remercie l’un et l’autre.

Je n’ai pas compris quelle logique politique organisera le second tour de ce vote. D’habitude, au deuxième tour d’une élection, on vote pour le candidat de gauche le mieux placé. Ce cas de figure ne s’applique pas ici, cela va de soi. Ils sont tous membres du même parti. Mais chacun nous a dit qu’il était assez différent de l’autre pour se sentir vocation à se présenter. S’agirait-il alors de dire quelles sont les différences les plus ressemblantes ? Paradoxe. Il n’y aura donc que deux attitudes possibles me semble-t-il pour les recalés du premier tour. Ou bien laisser passer le mieux placé ou bien le déclarer tellement insupportable qu’on accepte n’importe quelle coalition pour le battre. Mais alors quel désaveu a assumer pour les perdants au moment il leur faudra faire campagne. C’est pourquoi je parie que si l’écart entre le premier et le second est supérieur à dix points, le suivant se retirera purement et simplement.

A présent il faut admettre que les socialistes en dissolvant leur parti dans le mécanisme des primaires ont ouvert une nouvelle période de leur histoire. Par contrecoup nous y sommes tous impliqués. Et ce n’est que le début. Viendront inévitablement les primaires pour la tête de liste aux élections municipales ou cantonales et régionales. Nous devrons alors bien réfléchir à ce qu’il faudra faire. Car ce qui vient d’apparaître à cette occasion c’est que nous sommes, de fait, que cela nous plaise ou non, protagonistes de ces votes. Beaucoup de personnes qui vont voter Front de gauche au premier tour de l’élection présidentielle vont pourtant aller voter aux primaires socialistes. Je le sais bien. Pas mal sont venues me le dire, à la manifestation des enseignants et à celle des retraités par exemple. Que je n’y aille pas et que j’explique pourquoi ne les a pas dissuadés. Comme je l’ai dit, chacun n’en fait qu’à sa tête. Je n’y peux rien. Je sais que c’est comme ça que tout se fait à présent. Et j’ai bien des raisons de ne pas m’en plaindre. J’imagine qu’il en ira de même pour les élections nils_ruinet_004locales. Je ne parle pas seulement des nôtres qui voudront y voter mais de ceux qui voudront y concourir. Ceux qui ont ouvert leur boite de Pandore ne sont pas prêts de pouvoir la refermer !

Le rôle des Etats-Unis dans la crise bancaire qui secoue l’Europe a occupé beaucoup de ma précédente note. Il ne sera pas dans l’actualité, comme d’habitude avant que les carottes soient bien cuites. Pourtant je ferai la vigie avec mon équipe. Et chaque jour me confirme dans mon analyse. J’irai volontiers plus loin en disant que cet épisode est peut-être le choc voulu pour accélérer la constitution du grand marché transatlantique prévu pour 2015. En attendant Obama vient de remettre de l'huile sur le feu de la crise en cours. Il a expliqué hier que les Européens « doivent agir vite ». Et il a poursuivi sa leçon : « J'espère vraiment que d'ici au sommet du G20, ils auront un plan d'action très clair et concret qui sera à la hauteur ». Une manière de se préparer à charger l'Europe de la responsabilité d'une récession mondiale et de l'aggravation des difficultés des Etats-Unis : « les problèmes que l'Europe traverse aujourd'hui pourraient avoir un effet très réel sur notre économie, au moment où elle est déjà fragilisée ». Rendre l'Europe responsable du déclin économique des USA, il fallait oser! Il ne dit mot bien sur des raisons de l'attaque contre les banques européennes partie de Wall Street cet été, via les fonds américains qui ont coupé les financements en dollars des banques françaises. Ne perdons jamais de vue que les difficultés de l'économie états-unienne n'ont rien de conjoncturel. Ce pays est hautement cancérisé par la finance. Et son salut ne tient encore qu'à sa capacité à accaparer l'épargne mondiale grâce à la domination artificielle du dollar. Dans l’immédiat, pour Obama, cette charge nationaliste contre l'Europe est avant tout un instrument de politique interne contre les Républicains qui s'apprêtent à rejeter au Sénat son plan de relance. Que ces charges contre l'Europe aient des effets dévastateurs sur les marchés européens convient à toutes les factions de l’Empire. Les Etats-uniens sont donc lancés dans une fuite en avant qui finira mal. Pour eux aussi.

Les dix années de guerre en Afghanistan sonnent aussi lamentablement que le reste du bilan pitoyable de la décennie commencée avec l’attentat contre les tours new-yorkaises. Bobards, paranoïa, pétrole, corruption, opium et billard à trois bandes avec la Chine, surtout et, du coup avec le Pakistan et l’Inde. « Nous défendons en Afghanistan la liberté du monde » avaient psalmodié les va-t-en-guerre de l’UMP et du PS. Dix ans plus tard la phrase paraît plus incongrue que jamais. Depuis qu’Obama a évoqué le départ, la panique, sur place, est montée d’un nils_ruinet_005cran. Pas la liberté du monde qui n’est décidément guère concernée. Mais la servilité des dirigeants français s’est étalée. Car Nicolas Sarkozy a immédiatement embrayé sur Obama, lui qui, avant cela, ne voulait pas seulement entendre évoquer l’idée du retrait. Les socialistes ont fait aussi nul. Laurent Fabius avait lancé l’idée « d’évaluer » après 2012 la situation. Les autres, plus ridicules, avaient claironné qu’on verrait si les objectifs fixés au début de l’intervention avaient été respectés. Tout le monde a changé de pied au premier coup de sifflet nord-américain. Les voici tous dorénavant partisans du retrait, sans qu’aucun bilan ne soit plus demandé ni aucune évaluation ne soit nécessaire. Une guerre commencée pour aider la compagnie pétrolière UNOCAL à réaliser ses projets, puis continuée faute de moyens de l’arrêter. Une guerre dont on ne sait pas nommer l’ennemi. Il y est tantôt questions de « rebelles », d’autrefois de « talibans » et parfois même « d’insurgés ». Des prétextes de l’intervention initiale il ne reste rien. La constitution inclut la loi religieuse, les talibans sont installés à la table des négociations, les gouvernants sont une caricature de tyrans ineptes et corrompus, la culture du pavot représente 90 % du potentiel mondial. Pourtant cette aventure est un des moteurs de l’économie américaine. Depuis 10 ans, leurs dépenses militaires sont passées de 16 % à 20 % des dépenses fédérales. Le budget du Pentagone a ainsi doublé en 10 ans. Il est devenu le cœur politique et financier de l'Etat. Selon les calculs de l'université américaine Brown, 10 ans de guerre en Afghanistan ajoutés aux 8 ans de guerre en Irak ont entrainé 4 000 milliards de dollars de dépenses militaires. Un « effort de guerre » qui fonctionne comme une gigantesque subvention aux industries et au commerce nord-américain. Le budget de la guerre représente plus de la moitié de l'augmentation de la dette publique états-unienne passée de 6 800 milliards de dollars en 2001 à plus de 14 000 milliards aujourd'hui. Une tendance confortée par Obama, dans la continuité avec Bush. Pour 2012, en dépit du contexte d'austérité, le budget du Pentagone est encore augmenté de 5 milliards.

A l'occasion du 10ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, on a beaucoup entendu parler des victimes new-yorkaises. Et jamais du bilan effroyable de 10 ans de guerres de l’Empire menées en leurs noms. Depuis le 11 septembre 2001, selon l’université américaine Brown, les conflits dans lesquels les USA sont engagés ont en effet entraîné 225.000 morts dont 172.000 civils tués. C’est 75 fois plus que le nombre de tués lors des attentats du 11 septembre ! Et c'est sans parler des 365.000 blessés et 8 millions de réfugiés et de déplacés dont sont responsables les guerres de l'Empire. A présent, le niveau des perturbations régionales provoquées par la guerre d’Afghanistan, les nouveaux tracés de pipeline et la géopolitique locale, aux portes de la Chine et de l’Inde, fournissent un riche nœud de vipères. La guerre nils_ruinet_006d’Afghanistan est un ventre à conflits, très fécond. Qu’y font les Français ? Pourquoi demander encore à nos soldats de mourir, pourquoi martyriser encore la population locale ? Il faut partir. Le plus tôt sera le mieux. Par exemple en mai 2012.

Elisabeth Badinter nous avait blessés à propos de laïcité en affirmant que seule Marine le Pen la défendait encore. Je l’ai écrit ici : c’est à cause de l’estime et de l’affection que nous avons pour Elisabeth Badinter que cette phrase, qui est un contre sens complet, nous avait couté. J’ai pu lire dans le commentaire d’un lecteur de ce blog qu’elle a depuis assez rectifié le propos initial pour que nous nous sentions rassurés et soulagés. En vérité elle a précisé sa pensée. Un ami très cher comme Henri Peña-Ruiz m’a appelé pour m’enjoindre la prudence. Il me rappelle qu’Elisabeth Badinter est notre amie, qu’elle est au-dessus de tout soupçon. Je serai bien le dernier à vouloir lui chercher querelle. Avons-nous eu autant de si splendide figure de notre combat ? Tant de gens nous ont-ils appelé à penser juste comme elle l’a fait ? Et je précise ceci : j’ai eu à penser à sa suite avec ses mots et pourtant contre elle dans le débat sur la parité ! Le bon maitre est celui qui apprend à se déprendre de soi, non?

L’occasion m’est ainsi donnée d’aller plus avant sur ce thème. Je veux recommander le livre de Pascale Le Néouannic, le « Petit manuel de laïcité à usage citoyen » qu’elle vient de faire paraître aux éditions Bruno Leprince. Il vient de loin. Pascale anima d’abord l’atelier législatif du Parti de Gauche qui a conduit à la proposition de loi laïque déposée par Marie-Agnès Labarre, la sénatrice de l’Essonne que les Socialistes et les Verts ont rayée de la liste des élections sénatoriales. A chacun ses héros ! Après cela Pascale Le Néouannic a été convaincue d’écrire. La demande d’un manuel était très forte chez les militants. Le travail de sensibilisation permanente qu’a réalisé Henri Peña-Ruiz dans les rangs du parti et par ses conférences, a amplifié la sensibilité des nôtres sur le sujet. Au demeurant les groupes d’élus du Parti de Gauche ont été très vigilants dans toutes les assemblées. C’est un fait. Leur action a parfois permis le recul des petites combines de subventions indues aux organismes confessionnels. Au minimum ils ont rétabli une vigilance d’un côté et des précautions de l’autre. Les deux ont interrompu l’ambiance de connivence qui prévalait jusqu’à leur arrivée. Dans ces conditions on peut parler d’un renouveau de la vigilance laïque dans ces assemblées. Ce n’est que le début. Mais l’élan est donné. A présent de tous côtés les timidités s’ébrouent. Des opportunistes changent de casaque.

La forme du livre en fait un manuel de combat accessible dont chacun peut se nourrir. Le « Petit manuel de laïcité à usage citoyen » de Pascale Le Néouannic nous éclaire sur les dangers d'une vision régressive et instrumentalisée de la laïcité : « La laïcité ne s'oppose pas à la foi religieuse, écrit-elle. Au contraire elle construit l'ordre politique en faisant abstraction des positions spirituelles des uns et des autres, garantie de la liberté de conscience. » Tous les désordres et confusions entretenus ces dernières années à droite mais aussi parfois à gauche y sont passés au crible : la communautarisation de l'argent public, le financement des écoles confessionnelles, l'instrumentalisation de la laïcité par l'extrême droite, les manœuvres autour d'une laïcité prétendument « positive » ou bien « ouverte », les débats nauséabonds sur l'identité nationale, la mise en avant de la « liberté de religion » et non de la « liberté de conscience ». Dans sa préface, mon ami le philosophe Henri Peña-Ruiz montre que l'émancipation sociale du peuple ne peut être dissociée de son émancipation juridique et politique. Contre un « capitalisme clérical » qui a intérêt à opposer entre elles des communautés, notre conception d'une République laïque a comme fin l’intérêt général, en rendant possible l’unité du peuple qui peut le discerner. Je rappelle : Pascale Le Néouannic, « Petit manuel de laïcité à usage citoyen », préface d’Henri Peña-Ruiz (Editions Bruno Leprince, 6 euros).

Toujours sur ce sujet de la laïcité, dans un registre plus personnel. Peut-être avez-vous lu ou entendu parler de mon petit opuscule « Réplique à Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran ». Je l’ai rédigé après que Nicolas Sarkozy est allé accepter le titre de curé d’honneur de la paroisse du pape à Rome. Le texte de son discours à cette occasion était tout simplement inouï de provocations. A l’époque il triomphait. On se souvient aujourd’hui de ce texte seulement parce qu’il y était question de la supériorité morale du curé sur l’instituteur. J’en tirai une conférence dont le principe fut discuté entre amis. Puisque Sarkozy était allé à nils_ruinet_010Rome chez le pape dire ce qu’il avait à dire sur la laïcité, je lui répliquerai dans un registre symbolique parallèle : au siège du Grand Orient de France. Quinze loges décidèrent d’inviter à cette conférence début 2008. Après quoi ce fut ma première collaboration avec l’éditeur Bruno Leprince. Le texte de mon intervention relue et corrigée fut imprimé et mis en place en quinze jours. Un exploit. J’en avais fait également une édition pour mon compte rendu de mandat de sénateur. Je m’étais hâté de cette façon car une transcription de ma conférence avait été mise en circulation dans des conditions somme toute très fantaisistes. Et aussi parce que j’avais été impressionné par l’écoute dont j’avais bénéficié comme par l’incroyable affluence qui s’était constatée sur place au point qu’il avait fallu fermer les portes d’accès au bâtiment. Ainsi se signalait une formidable attente qui ne trouvait pas son compte dans l’eau tiède qui coulait alors et les capitulations en rase campagne que les socialistes notamment avaient donné à voir. L’exercice de réécriture fit aussi son effet sur moi. J’approfondis le thème et la cohérence de mon analyse. En particulier je connectais en profondeur l’offensive Sarkozyste à son corps doctrinal, la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington. Je prononçais ensuite quatorze ou quinze fois cette conférence en divers endroits du pays. Je me souviens que je suivais le plan de mon propos, à mesure que je le prononçais, en plaçant le doigt sur le chapitre en cours. Car plus je répétais mon discours, qui ne fut jamais rédigé, plus j’avais le sentiment irréel de ne plus savoir où j’en étais. Je n’ai jamais eu ce deuxième texte en main. Il est en cours de transcription. Car un film en fut fait à Lyon. Il est en ligne.

Le club « Pour la République sociale » en fit un cd. Je ne sais pas s’il en reste encore des exemplaires quelque part dans un placard à archives. Je recommande cependant ce document à ceux que la question laïque intéresse dans sa dimension géopolitique. Je conclus ce récit de souvenir par une ultime anecdote. Après les élections européennes le président Nicolas Sarkozy invita les chefs de parti à le rencontrer. Nouvel élu au parlement européen, alors président du Parti de Gauche, je me rendis à l’Elysée. Pour la première fois depuis bien des années, j’entrais de nouveau dans le bureau où j’avais rencontré autrefois le président Mitterrand et j’avoue combien j’avais été secoué. Après commença la conversation somme toute assez tranquille et courtoise. J’offris mon petit livre « réplique au chanoine de Latran » à Nicolas Sarkozy. Il en sourit. Moi je me dis que j’avais fait mon nils_ruinet_011travail puisque l’intéressé avait reçu en main propre la réponse du fils de l’institutrice ! Si vous aimez les symboles et les fils rouges de l’existence, vous goûterez peut-être cela autant que moi à ce moment-là.

A présent encore un mot à partir d’une expérience personnelle. Voici une petite chronique ordinaire du travail parlementaire au Parlement européen comme j’ai envie de vous en présenter après chaque session tant j’en suis exaspéré. Non je n’ai pas l’intention de vous parler du Thalys, le train pour Bruxelles, qui est tout le temps « retardé », à l’arrivée ou au départ ou en route. J’ai sur l’estomac tout autre chose. Le travail parlementaire lui-même. Lors de la dernière séance parlementaire de Strasbourg, nous devions nous prononcer, entre autre, sur six textes, cinq règlements et une directive mettant en place ce qu'on appelle « la gouvernance économique européenne ». Des textes d’une portée considérable. Rien de moins que de les textes à transposer dans les lois nationales – une transposition à la lettre pour ce qui est des règlements – de tout le système de contrôle des budgets des Etats et des sanctions qui puniront les "écarts" des Etats. Vous vous souvenez de mon compte rendu sur ce point : ces sanctions sont graduées de 0.1 à 0.2% du PIB ! Elles sont prévues pour les Etats de la zone euro qui dévieraient de l'objectif budgétaire désormais institué pour tous les pays: entre l'équilibre budgétaire et 1% du PIB de déficit ! Je rappelle pour mémoire encore que nous avions déjà eu à nous pencher sur ce "paquet" gouvernance économique en juin dernier. A l'époque, la majorité parlementaire avait réservé son vote. Elle comptait influencer encore la rédaction finale du texte par le Conseil. nils_ruinet_015Nombre de ses amendements durcissaient les sanctions proposées par la Commission et demandait à ce que le Parlement européen ait un rôle plus prégnant dans le dispositif de contrôle mis en place. Entre juin et septembre, plusieurs discussions de conciliation se sont tenues entre le Conseil et les députés de la commission parlementaire de l'économie et des finances (ECON) que le Conseil voulait bien convoquer. Parfois seuls les rapporteurs étaient conviés aux discussions laissant ainsi les négociations entre les mains d'une seule tendance politique, la droite. Le Mardi 20 Septembre, les députés membres de la dite commission parlementaire de l'économie et des finances ont eu la joie d'apprendre que le Conseil ECOFIN, c'est-à-dire les ministres européens de l’Economie et des Finances, étaient parvenus à un accord sur ce fameux "paquet législatif". Etonnant ! Très étonnant ! Car la réunion durant laquelle nos ministres se sont mis d'accord sur ce "paquet" était une réunion réputée "informelle" à laquelle avait été convié, à la surprise générale, Monsieur Timothy Geithner, Secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis d'Amérique de son état ! C'est donc le mardi dans l'après-midi que mon collègue Jürgen Klute, député européen pour Die Linke (Allemagne) nous fait parvenir en bon anglais une série d'amendements validés par le Conseil. Tous se référant à des textes dont nous ne disposions pas « to technical reasons" selon les termes employés par le Conseil. Une honte ! Le lendemain, mercredi 21 septembre, les services du Parlement européen proposaient aux députés de la commission ECON une version des rapports sur lesquels nous avions votés en juin intégrant les amendements du Conseil. Bien sûr il ne s'agissait pas de versions définitives. Le tout, vous le devinez à présent, nous a été transmis dans la seule langue anglaise. Les versions définitives et en langue française ne venant pas, il a fallu travailler… sur les brouillons. Mes assistants ont dû traduire l'ensemble pour parvenir à y comprendre quelque chose. Voilà comment on prend des décisions importantes dans l'Union Européenne. Dans l'urgence, à partir de brouillon et en étant obligés de traduire soi-même de l'anglais ! Les versions définitives des rapports amendés ne nous été transmises que la veille du vote à 10h. En anglais. La version française était, elle, enfin disponible à 14h. Le lendemain ! La majorité du Parlement votait en faveur de ces six textes. Inclus les députés français de droite qui acceptent d’abdiquer l’indépendance de leur pays dans la langue de l’occupant financier ! Ainsi se règle le sort des Etats dans l’Union européenne.


457 commentaires à “Retiens ton souffle, camarade, puis n’oublie pas de respirer !”
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  1. Christian B dit :

    @Sonia Bastille

    Je trouve regrettable votre discours spéculatif sur les alliances électorales avec le PS qui a tourné le dos à la pensée de Jaurès à plusieurs reprises, surtout depuis le virage à droite de 1983. On ne fait pas d’alliance si on n‘a pas de fond commun clair, et ce n’est pas le cas.
    Vous me semblez dans tous vos commentaires, raisonner dans le droit fil de la 5eme République, c'est-à-dire toujours du haut vers le bas.
    Cette monarchie républicaine nous étouffe, et si par malheur il devait avoir des alliances contre nature, pour réitérer à nouveau cette posture politique médiocre et mortifère pour le peuple, cela ruinerait pour longtemps toute crédibilité à gauche, et ouvrirait un boulevard
    à l’extrême droite.
    Mais heureusement, nous ne sommes pas dans ce sinistre scénario, ce qui compte c’est
    le Présent.
    Démontrer, se battre pour que les idées salvatrices du FdG gagnent les cœurs et les consciences.
    Salutations

  2. françois chaubet dit :

    je partage ton analyse christian, c'est pouquoi la 6 eme république doit etre en marche,mais pour cela il ne faut pas compter sur le ps, si montebourg est pour, pourquoi n'a t-il pas rejoint le pg avant les élections?

  3. bastille dit :

    Je trouve curieux que des gens qui se disent partisans de Jean-Luc Mélenchon frétillent d’envie à l’idée de participer à cette mascarade des « primaires ». Plus il y aura de participants à ce jeu de dupes, plus le PS se magnifiera, plus aussi il apparaîtra comme le parti alternatif « naturel » au pouvoir actuel.
    L’ « argument » de faire mousser sa gauche ne tient pas car ne pourrait que conforter celle-ci dans l’espoir d’un combat intérieur à ce parti est possible ; non d’en sortir.
    Comme par ailleurs, celle-ci n’a aucune chance de prendre la tête de la compétition car très minoritaire au sein de ce parti et que de toute façons le peuple ne s’en mêlera pas, reste que des gens plus cossus pour aller voter et divers « obligés ». La « démocratie » d’opinion ne peut que produire un produit boosté par les médias (souvenez vous Mme Royal !) donc très Maastricht donc Hollande, cela va de soit ! (J’engage les paris).

  4. Philippe dit :

    Pourquoi je vais aller voter aux primaires socialistes.
    Je ne suis militant dans aucun parti politique et je ne l'ai jamais été. Cela ne m'empêche nullement d'avoir un profond respect pour tous ces gens qui s'engagent à fond pour leurs intimes convictions. Cependant j'ai toujours assumé mon devoir de citoyen. Ma sensibilité de gauche, celle qui prône avant tout le bien de tous, a toujours fait penché mon vote dans ce sens. Mais aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression de me réveiller avec la gueule de bois quand je vois la situation dans laquelle se trouve mon pays, et vers quel avenir il pourrait se diriger. Je ne voterai pas pour une personne, mais pour des idées et un programme dont l'audace et le courage en seront les couleurs. L'audace de ne pas se satisfaire de ce système dont on ne pourrait sortir, et le courage politique de le faire changer. Seul le programme du Front de Gauche à ce jour en montre le chemin. Oui, Monsieur Mélenchon, aux débats d'idées, oui Monsieur Mélenchon, j'ai hâte de vous voir débattre avec l'Elu de ces primaires pour que la maximum de citoyens de mon genre comprennent qui est vraiment de gauche et veut le changement, que ce changement est possible si on agit avec bon sens (la bonne politique n'est-ce pas de prendre l'argent là où il est pour le mettre là ou il faut?). L'intérêt des primaires et de ces débats, certes feutrés et polis, a le mérite, comme vous le dites vous même à une certaine clarification dans les différences (même si la lecture de certains commentaires peuvent me montrer certains aspects sournois et manipulateurs!). J'estime que ma sensibilité de gauche me donne le droit de choisir, par ce vote, qui représenterait le mieux mes valeurs de gauche, et aurait un programme qui se rapprocherait des solutions que je pense les bonnes (ou les moins mauvaises) pour notre avenir. Et que participer à ce choix ne m'enlèvera pas la liberté de voter pour un autre candidat au 1er tour des élections...

  5. Jean Marie dit :

    il y a des relents de vichysme dans la social démocratie, cette soumission à l'idéologie dominante présentée abusivement comme du réalisme, cet apitoiement sur les victimes d'un système cependant accepté et servi, cette façon d'aller même au delà des exigences des forces dominantes comme pour la commission économique du sénat, cette tendance implicite à la contre révolution maquillée en réforme compétitive...J'irai voter aux primaires pour au moins renforcer le courant de rupture au sein d'un PS avec lequel il faudra un jour négocier.

  6. Michèle dit :

    A vous lire me vient l'idée que tout se passe comme si les socialistes, à travers ces primaires étaient en train d'apprendre à faire de la politique et des choix, en train de se positionner, de s'identifier. A croire qu'avant, le seul concept de " gauche" suffisait à garantir l'aspect social d'une politique. L'apprentissage est suivi de l'examen et du diplôme avec un premier de liste. Mais chemin faisant il se passe des choses qui font événement d'autant que la conjoncture historique fait pression au jour le jour, oblige à penser de mieux en mieux et autrement par la mise en évidence de ce qui provoque la "crise". Crise, qui par son seul nom suffisait autrefois à disculper le politique en déficit voire en échec.
    Tout se passe comme si c'était l'examen de la capacité à raisonner à gauche. On ne peut savoir ce que cette capacité révélée va engendrer comme comportement dans l'isoloir. L'histoire est en cours d'écriture.

  7. Daniel du 93 dit :

    Le meeting du Parti de la Gauche Européenne qui se tenait hier soir à 20h30 au siège du PCF à Paris et lors duquel se sont exprimés notamment Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle et Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et président du PGE a été retransmis sur Internet, sur http://www.pcf.fr. Vivement la mise en ligne de cette soirée pour (ré)écouter les remarquables interventions des différents intervenant-e-s dont celles de Denis Durand et de Jean-Luc Mélenchon.
    L’internationalisme est notre drapeau. Contre l'austérité, contre les marchés financiers, Européens de tous les pays, unissons-nous, l'avenir nous appartient !

  8. nadine Bompart dit :

    C'est vrai que le "tous pourris", les magouilles politicardes et c°, j'en ai marre !
    Bien sûr je me tiens au courant, bien sûr j'irai voter aux Présidentielles (au moins au 1er tour), mais ce qui m'importe maintenant c'est le local, le concret de tous les jours, avec des vrais gens dans la vraie vie.
    C'est là, en commençant par là, que l'on peut faire bouger les choses, petit à petit, une par une. Bon, d'accord, c'est long, mais chaque victoire contre la "machine à broyer l'humain" est une victoire de tous, unis.
    Je vous invite donc à participer à la pétition en soutien de deux jeunes éleveurs bio en butte aux diktats de la SAFER.
    Merci de votre soutien

  9. Berdagué dit :

    Michèle - 57-
    "L'histoire est encours d'écriture".
    Oui elle accélère même le temps, il faut choisir programme le PPP du Front de Gauche ou des programmes qui sont complètement contradictoires et qui changent au gré des bises ou des tempêtes, ce n'est pas le principe de réalité mais des girouettes mortifères qui donnent le tournis et nous enfument.
    Alors certains, certaines pensent à "gauchir" déformer une pièce en langage ouvrier menuisier ou/et charpentier, en pensant redresser la situation impossible à résoudre, c'est nul et dangereux, à moins qu'une Ségolène Royal rejoigne le FdG tout de suite après ce vote de sondages et orienté centre libéral voire de droite, elle pourra se rappeler son éviction pas très claire d'un vote interne pipé, magouille ? Et qu'un Arnaud Montebourg au lieu de s'assoir lui-même sur ses convictions (mais c'est pire que la bureaucratie de partis autoritaires de "centralisme démocratique" et qui ne sont plus de mises au PCF), il devrait lui et tout de suite faire un communiqué en rejoignant immédiatement le FdG et la construction pour La Sixième République, là ça lui offrirait une crédibilité respectable et clarifierait le débat politique si essentiel et urgent pour y voir clair, là en écrivant à France Inter prévenir le risque de fraudes, mais vous voyez la situation de pièges pour celles et ceux qui pensent la justesse des propositions du FdG et qui participeraient à un embrouillage dans tout cet embrouillamini.
    Et le Benoit Hamon dans tout ça, l'aile gauche ? A la "dernière" manif pour faire respecter les retraites, je lui avais dit de rejoindre le FdG en passant par le PG : fou-rire fut sa réponse, là je ne crois pas que ça prête à rire, il faut s'engager à Gauche : le " Soyez de Gauche " de Pierre Laurent prend une importance capitale pour une alternative à ce capitalisme blessé et très dangereux pour tous les peuples.
    Du courage messieurs avant de vous reconnaitre camarades !

  10. laforcedupeuple dit :

    N'oubliez pas que le modèle économique du PS d'aujourd'hui c'est Papandréou. Est ce vraiment ce que vous voulez?

  11. Ardéchoise dit :

    Sur la laicité. En 1981, dans son programme, Mitterrand se proposait de créer un grand service public et laïque de l'Education Nationale. Cette promesse n'a pas été tenue: Mitterrand a cédé à la pression de la rue. Je pense que s'il avait agi dans l'euphorie qui a suivi son élection, comme il l'a fait pour l'abolition de la peine de mort, cette mesure serait passée sans provoquer autant de troubles dans l'esprit de la population. Depuis, la droite a imposé aux collectivités locales de financer les écoles privées sous contrat au même niveau que les écoles publiques. Résultat : les écoles privées disposent de beaucoup plus de moyens financiers que l'école publique. N'y aurait-il pas là aussi quelque chose à faire pour le respect de la laïcité et l'égalité des chances?

  12. citoyenne21 dit :

    J'en ai ras-le-bol d'entendre parler de ces primaires. Je n'irai pas non plus même si je pense que finalement Royal serait la moins pire candidate. Quoi que ça ne me préoccupe pas plus que cela, qu'ils se dém****nt entre eux. Je pense aussi que Montebourg est un leurre. Il fait du sous-Mélenchon par intérêt point barre et je n'en veux pas. Si on ne passe pas devant le PS en 2012, comme Jean-Louis Charpal, je pense qu'il faudra en passer par des combats d'un autre calibre. De toute façon si par malheur le PS l'emporte en 2012, cela voudra dire qu'encore une fois trop de gens n'auront pas voulu le changement à temps et donc ils paieront cher et assez rapidement après les élections, leur manque de lucidité et leur manque de hardiesse à n'avoir pas su miser sur le cheval le moins scabreux. Je ne suis dupe de rien et même si le Front de gauche arrivait au pouvoir, il faudra encore batailler ferme pour construire une nouvelle société sur des bases plus saines mais ce sera le début d'une nouvelle ère...

  13. CN46400 dit :

    On dit partout, sur nos médias surtout, que les primaires ont "clarifié..." sont un "succès..." etc, mais personne pour interpréter la sortie, c'est à dire expliquer comment le "gauchiste" de service (Montebourg bien sûr) va expliquer son ralliement à Aubry, une semaine durant, avant de rejoindre "l'affreux droitier" Hollande, lequel n'a qu'un défaut : avoir compris avant tout le monde les tenants et aboutissant des primaires. A savoir désigner celui (ou celle), celui qui parait le plus apte, donc le plus à droite, pour battre, arithmétiquement plutôt que politiquement, Sarko!
    Le plus piquant étant que sur les six, trois (Aubry, Valls et Baylet) ne seraient pas là si DSK n'avait pas dérapé en sortant de la douche. Et que les deux plus droitiers (Valls et Baylet) sont en service commandé par Aubry pour faire descendre Hollande.
    Alors vous l'aurez compris, les primaires, très peu pour moi.

  14. agustin moreno dit :

    La primaire socialiste : pour peser sur cette élection il faudrait que Aubry ne soit pas plus loin de 10% de Hollande, et que se dessine une alliance Aubry Royal Montebourg contre une autre Holande Baylet Valls pour avoir un bon deuxième tour. Le troisième sera Hollande vs Mélenchon.

  15. lilou dit :

    @citoyenne21.
    Ségolène: si elle n'a pas été élu en 2007 c'est que ces "camarades" n'en voulaient pas. Avec la campagne "peau de banane" qu'ils ont menée elle n'avait aucune chance. Je pense qu'ils ont préféré faire élire Sarko pour mieux rebondir en 2012. En attendant pendant 5 ans le peuple en a pris plein la gueule et vu leur programme, même si un de la "Bande des 5" est élu ça va continuer.
    Ne pas oublier que le mot d'ordre en cas de victoire du Front de Gauche c'est "tous dans la rue au lendemain de l'élection", la droite n'acceptera pas que ces privilèges soient supprimer et sa réaction risque d'être violente. Si cela venait à arriver, quelle sera l'attitude du PS ?

  16. Je ne suis pas mitterrandien. Jeune militant communiste au temps de la réactualisation du programme commun, j'ai vécu comme une offense la déclaration de François Mitterrand de prendre quelques millions de voix aux communistes. Je n'ai pas voté pour lui au deuxième tour. Je soutiens à fond depuis le début (création du PG) J-L Mélenchon et d'autant plus quand il déclare qu'il compte faire voter deux ou trois millions d'électeurs socialistes pour le Front de Gauche. Inconséquence ? Mitterrand avait pour but de porter le parti socialiste au pouvoir, cela dût-il affaiblir le PCF et par voie de conséquence les idées radicales. J-L Mélenchon oeuvre pour que le peuple accède au pouvoir et que le peuple de gauche s'empare des idées de rupture radicale que porte le Front de Gauche dont les communistes sont les artisans aux côtés de bien d'autres. Ces primaires socialistes sont un cheval de Troie destiné à dynamiter la démocratie avec le concours de ceux qui devraient en être les promoteurs sincères. Les grands chefs socialistes disputent pour savoir si le brouet est suffisamment épicé ou pas et seraient très honorés que nous leur fassions part de nos remarques. Il est temps de renverser la marmite et que chacun mijote une bonne soupe démocratique. Mélenchon au premier tour, Mélenchon au deuxième tour, Front de Gauche aux Législatives !

  17. Ardéchoise dit :

    Encore la laïcité
    Les prières des musulmans dans la rue, le port du voile ont été perçus à juste titre comme une atteinte à la laïcité et une intrusion de la religion dans le domaine pubic. Mais si on interdit ces pratiques, il faut aussi interdire les pardons en Bretagne, les chemins de croix, la présence des religieux dans les cimetières lors des enterrements.
    Dans notre république dite laïque, les jours fériés célèbrent pour leur majorité,des événements religieux. Même l'école publique laîque reste imprégnée de la religion chrétienne. Chaque année, des dizaines de milliers d'enfants découpent des petits anges pour Noël et décorent des cloches pour Pâques. Ce qui ne posait peut-être pas problème au début du siècle et pouvait s'apparenter à du folklore quand la religion chrétienne était prédominante dans notre pays doit être repensé maintenant. La laïcité, la séparation des pouvoirs entre le politique et le religieux garants de la fraternité et de la paix, doivent faire l'objet d'une vigilance incessante.

  18. citoyenne21 dit :

    Et oui Lilou (66), en 2007, les socialos peaufinaient déjà leurs stratégies pour 2012 et en 2012, certains briguent 2017 (Montebourg c'est gros comme une montagne, faut être myope pour ne pas le voir). Cautionner cela, hors de question et moi perso mon vote en 2012 se limitera au front de gauche. Si on perd de toute façon, il n'y aura plus rien d'autre à espérer que le réveil des peuples qui se rendront compte, après coup, que leurs plus mauvais jours seront devant eux. Ce sont surtout les bobos qui vont voter Hollande en 2012 (les mêmes qui auraient voté DSK). Sont-ils plus nombreux que ceux des classes populaires ? Eux les bobos ils n'ont rien à craindre de Hollande, mais les petites gens si. Qu'ils réfléchissent bien ! leur sort sera moins pénible à vivre avec le front de gauche qu'avec le PS au pouvoir. Ce ne sera pas forcément le paradis tout de suite mais au moins on pourra déjà faire des projets tout neufs et mieux adaptés et que cessent ces inégalités sociales indécentes !

  19. Pulchérie D dit :

    @ Génialle (34)
    La Russie demande des choses étranges, écris-tu, et tu cites l’attaque soviétique sur l’Afghanistan en 1979 ; rappelle-toi, c’était l’URSS qui était coupable de cette agression et non la Russie d’après.
    Je crains de dépasser le cadre du sujet actuel du blog et je te conseille de lire le long article du professeur algérois Chittour dans mondialisation.ca, qui souligne (2d paragraphe) que « …par hasard, les monarchies arabes dociles aux Etats-Unis et à Israël ont survécu à la ««tempête du Printemps arabe»». Cependant, à Bahreïn, au Yémen, silence on tue, mais là l'Empire ne bouge pas, donc les vassaux européens regardent ailleurs. »

  20. Jeannin dit :

    Robert Hue soutien Hollande lui même allié avec Valls, ce dernier prône l'alliance avec Bayrou, Que va faire Arnaud Montebourg dans ce magma ?

  21. Glières dit :

    Avis aux « Abstentionnistes » des primaires socialistes. Cette affaire nous concerne tous.
    Nous ne pouvons pas écarter, malheureusement, que Jean-Luc Mélenchon, que je soutiens, ne soit pas présent au second tour des présidentielles. Et je ne veux surtout pas tomber dans le piège Hollande/Sarkozy, un véritable fiasco compte tenu des perspectives d’avenir et d’espoir qui s’offrent à nous !
    Les primaires socialistes sont une véritable opportunité pour manifester notre profond attachement aux valeurs authentiques de la gauche. Mieux vaut Arnaud Montebourg, et même Martine Aubry ou Ségolène Royale que François Hollande pour qui la Droite voterait sans hésiter.
    Alors tous aux urnes. Pour une fois qu’on peut éliminer avant de choisir.

  22. Louis St O dit :

    Monsieur Mélenchon,
    J’avais lu « l’analyse et réplique du discours de Latran », que j’avais trouvé excellent, mais cette « conférence sur la laïcité » avec en toile de fond cet accord de marché transatlantique nous fait comprendre comment ils avancent, à petits pas, mais invariablement vers ce bloc occidental et donc cette perte toujours plus grande des acquis sociaux.
    Merci de nous éclairer et de nous faire réfléchir, à voir et écouter.

  23. Alain dit :

    On peut trouver de nombreuses et bonnes raisons de voter ou de ne pas voter à ces primaires. C’est affaire de conscience, l’exercice démocratique enclenché par le PS est respectable et la démocratie (par essence) n’impose pas l’obligation de participer à un scrutin. Pour ma part j’ai un candidat pour le premier tour des présidentielles (Jean-Luc Mélenchon, celui du FdG). De quelle stratégie plus ou moins rationnelle pourrais-je m’inspirer pour “choisir” quelqu’un d’autre ? Quoi qu’on fasse le PS sera derrière le candidat ou la candidate élu(e) aux primaires, alors une personne ou une autre... Ce sont les programmes qui importent, et j’en ai un aussi, “L’humain d’abord !” qui me convient.

  24. AbdAlMalik06 dit :

    Le PS c'est:
    Non à la retraite à 60 ans à taux plein, oui à l'austérité : 3% déficit dès 2013, oui au traité Lisbonne (Martine Aubry, pour fêter son poste de 1ere secrétaire, va à Madrid signer le Manifesto, ça vous rappelle pas le Fouquet's ?), donc oui à la dérégulation financière, donc oui aux pouvoirs élargis pour les agences de notations, donc oui à la destructions de nos services publics. Oui et encore oui au "semestre européen". Enfin les amis quoi !
    Mais allez-y, courrez soutenir ces gens-là. Si quelqu'un était vraiment de gauche la-dedans, il serait déjà avec nous!
    Le reste, c'est de la com'...

  25. Ardéchoise dit :

    A lilou (66)
    Merci pour cette piqure de rappel " Tous dans la rue au lendemain des élections". Voter J L Mélenchon ne consiste pas à lui signer un chèque en blanc, en attendant confortablement qu'il applique le programme de gauche, mais à s'engager à ses côtés pour un véritable changement. C'est cet engagement qui fait que le vote pour le Front de Gauche rend tout son sens au concept de citoyen. Un citoyen est une personne qui a des droits mais aussi des devoirs.

  26. Révolution dit :

    Montebourg est un opportuniste qui surfe sur les idées qui ont le vent en poupe à cause de cette crise durement ressentie par les peuples révoltés. Pourquoi ne s'est-il pas rallié à Mélenchon, puisqu'ils semblent d'accord sur l'essentiel ? Sa candidature ajoute de la confusion à la confusion et disperse les vraies forces de gauche, celles qui ont un idéal républicain.
    Rappelons que Mélenchon est le seul qui a eu le courage de quitter le PS et de fonder son propre parti, pour imposer les idées d'une révolution citoyenne dont il est sincèrement convaincu et pour laquelle il travaille d'arrache-pied. C'est le seul crédible pour la présidentielle. Donc 1er tour : Mélenchon.
    Ceci dit, si d'aventure Mélenchon était battu au 1er tour des présidentielles 2012, il faut prévoir une solution de repli à gauche et pour moi ce ne sera ni Hollande, ni Valls, ni Aubry, et encore moins Montebourg.
    Royal qu'on fait si souvent passer pour une bécassine, mais pourtant à la tête de la région Poitou Charentes, a un vrai bilan positif à présenter et n'a trempé dans aucune "affaire" ou compromission.

  27. pascale71 dit :

    Ras le bol de ces primaires. D'accord avec certains commentaires. Ceux qui vont aller voter je les comprends pas (malgré tous leurs arguments), finalement la grande manip ça marche ? Et le cirage de pompes aussi (ils pourront se réjouir du nombre de participants) ! On a pas fini de les entendre glousser. Les socialistes nous font pas de cadeaux : rien qu'avec Huchon qui a osé assimiler Jean-Luc Mélenchon au FN et j'en passe.
    Notre candidat c'est Jean Luc Mélenchon. Je ne pourrai déjà pas leur donner 1 €, (eux ils ne nous donnent rien), ou alors ceux qui ont l'intention de se rendre à ces primaires feraient pas mal de les donner au Front de Gauche, çà nous aiderait pour la campagne (puisque le coût de cette "opération médiatique" ça équivaut au budget que nous aurons pour la campagne) signer leur papier encore moins. C'est du délire et c'est décevant.

  28. gudule dit :

    bonjour
    J'ai suivi les derniers débats des primaires et la question d'un vrai retrait de la France de l'OTAN n'a pas été évoqué, pourquoi une telle discrétion ?
    Vous évoquez l'emprise des Etats-Unis sur la finance européenne, et bien il y a du soucis à se faire, car quand je vois certains gogols pleurnicher après la mort du gourou-actionnaire de l'Icon, ce sera très difficile d'expliquer aux citoyens pourquoi il faut contrôler les places financières.

  29. Louis St O dit :

    72 @Jeannin
    « Robert Hue soutien Hollande lui même allié avec Valls, ce dernier prône l'alliance avec Bayrou, Que va faire Arnaud Montebourg dans ce magma ? »

    Il va attendre qu'on lui donne un « petit » poste au sein du gouvernement Hollande et il va avaler son chapeau sur toutes ses propositions. J’en fais le pari.
    Si toutefois ils gagnent ce dont je doute de plus en plus.
    Pour ceux qui s’étonnent (ou même s’offusquent) d’entendre Jean-Luc Mélenchon proposer un poste à Montebourg ou Royal ou dire que leurs propositions se rapprochent du FdG, il faut bien se dire que c’est un fin politique, et qu’il c’est très bien qu’ils ne quitteront jamais leurs lits douillets, mais à travers eux ce sont des milliers, voir des millions de gens qui se sentiront trahis à leurs ralliement à Hollande, et qui peut-être nous rejoindront parce que les idées de leurs mentors sont le plus proche du FdG.
    Alors, pour ceux, que je nommerai pas, ne soyez pas déçus, si il veut (JL) que les personnes près de certains socialistes se rapprochent de nous, il faut bien dire que nous avons des propositions communes, c’est la moindre des choses.
    Surtout, surtout ne faites pas l’erreur de voter à leurs primaires, ce qu’ils demandent c’est justement un grand nombre de votants pour dire aux indécis, « voyez tous ceux qui nous font confiance, il faut voter pour nous au premier tour » ne faites pas cette erreur, Royal ou Montebourg ne gagneront pas, et ne nous rejoindront jamais, ils l’auraient déjà fait, ce que l’on veut ce sont les électeurs qui ont la même sensibilité que nous.

  30. Madiran dit :

    Voter aux primaires ? Sûrement pas !
    Mais qui donc au parti Socialiste représente des "valeurs de la gauche" ? Le PS n'est pas à gauche depuis belle lurette.
    Aller y voter dimanche, c'est clairement nous faire croire que le changement est le "changement dans la continuité" ! Rien d'autre.
    Qu'irions vous donc faire dans ce piège à gogo médiatique ? Votez donc ce dimanche, braves gens, Aubry, Hollande et bien d'autres, s'occuperont de votre cas.
    Mais si, plutôt que continuer de la même façon en ne changeant simplement que le nom du président, vous souhaitez changer les choses...
    Alors votez : mais votez Front de Gauche aux élections de 2012, et pas pour les libéraux-PS en 2011 !

  31. Sami dit :

    E. Badinter, une amie. Donc E. Badinter serait à gauche. Voilà qui me laisse profondément perplexe, au bas mot. Soyons sérieux un instant !
    Parce que si l'on considère qu'E. Badinter est de gauche, alors tout le reste de ce que Mr Mélenchon nous a dit jusqu'ici, nécessite une sérieuse relecture.
    Il y aurait comme une sorte de maldonne, de malaise.

  32. Pulchérie D dit :

    Traduction de la déclaration de Michael Shank (University George Mason, USA) faite à Russia Today.
    « La guerre d’Afghanistan coûte 1 million de dollars par an et par soldat ; ainsi nous dépensons 325 millions de dollars par jour et 120 milliards par an…. Nous avons essayé toutes les stratégies militaires existantes, du contre-terrorisme à la contre-insurrection.Ce n’est plus supportable. Si nous considérons la stratégie diplomatique, elle a failli aussi bien. »
    Sur le même site (URL donné au post 32), « Les Américains ne voient aucun sens dans la guerre afghane. » Interrogés dans les rues de New York, les passants étasuniens sont incapables de définir ce que leurs soldats font là-bas. Un quidam déclare au reporter de Russia Today : « C’est probablement une autre guerre du Viet-Nam, où il n’y a pas eu de vainqueurs. » Le refus de la continuation de cette guerre apparaît fréquemment dans les manifestations qui se répandent aux USA.

    Quand on enterre les soldats français, tués en Afghanistan, en proclamant qu’ils sont morts pour la France, un gouvernement qui soutient une telle allégation se décerne un brevet de menteur, sinon d’escroc moral.

  33. Révolution dit :

    Bien sûr que Mélenchon est notre favori ! Mais les oeillères nous empêchent de voir plus loin. Que faire s'il ne passe pas au premier tour ? Il faut bien prévoir une alternative la moins mauvaise possible, plutôt que de laisser les favoris des sondages prendre le pouvoir. Payer 1 euro pour ces primaires, ne nous empêche pas de soutenir financièrement le Front de Gauche et de militer pour lui. Je ne vois pas en quoi on se renie d'envisager les choses comme ça.

  34. breteau jean claude dit :

    Ceux qui envisagent de voter a la mascarade primaire méconnaissent le fonctionnement du PS. Ce parti va utiliser le total des votants pour se donner la " légitimité" qu'il n a plus a gauche. Cela renforce le bipartisme qui est un recul de la démocratie. En 2007 au deuxième tour j'ai vote contre Sarko je regrette car au soir de l'election Royal et le PS se sont emparés de ma voix pour la prendre comme soutien à leur politique, c'est pour cette raison que je ne voterai plus au second tour si ce n'est pas un candidat de gauche présent qui comme moi a dit non en 2005. Soutiens du FdG, ne soyez pas naïfs, n'allez pas voter et vous faire dire ce que vous ne voulez pas. Gare a la manip du PS qui va disposer du soutien sans faille des média pour tenter de marginaliser le FdG. Dimanche soir il sera trop tard pour dire si j'avais su, le mal sera fait.

  35. Ca n'est qu'une image au second degré et une boutade, mais pour moi, Montebourg est à Jean-Luc Mélenchon ce que Giraud fut à de Gaulle pendant la seconde guerre mondiale : un attrappe nigauds. Mis sur orbite pour brouiller les pistes et affaiblir la Résistance.

  36. Jon Livin dit :

    Dans ce dernier post, vous évoquez la primaire socialiste, l'ingérence étasunienne dans les affaires de l'Europe, leur retrait futur du cercle oriental, afghan etc, etc... Mais quid des ferments des mouvements sociaux qui sont entrain à bas bruit de secouer wall street, sous le regard goguenard de traders sablant champagne du haut de leur balcon, et de leur suffisance. Malheureusement pour le monde occidental, les états-unis sont le miroir aux alouettes du monde. J'aime à citer cette phrase " les États-Unis, sont au monde, ce que Paris est à la France". Ceci pour dire, que tout ce que le capitalisme made in USA nous impose depuis en gros le début du XXeme siècle. Peut-être quand ce début de XXIeme la rue américaine va nous montrer ce que vous dites depuis maintenant près d'un an "Qu'ils dégagent tous" Et, que malheureusement, c'est encore les américains qui vont montrer l'exemple.

  37. Berdagué dit :

    Eh bien le débat pour ou contre le "vote" pipé de ce dimanche pour quoi et pour qui fait rage, ici et pendant ce temps là les camarades ont ce matin distribué les tracs du FdG, et j'ai encore vendu 8 PPP à 2 euros soit pour le FdG et notre victoire en 2012, 16 euros encore engrangés pour la campagne gagnante.
    Pourquoi perdre son temps précieux, comme beaucoup de camarades nous allons distribuer le tract "L'Humain d'abord !...pas la finance! " demain bien visible et allons proposer aux hésitants d'entre 2 chaises l'achat à 2 euros du PPP gagnant, et crédible consistant, efficace, et non paradoxal et dynamique, dans une rue Paris très commerçante et très BoBo qui risque pour certains et certaines d’être tentés-ées d'aller jeter 1 euro, quel gâchis !

  38. jorie dit :

    Et bien moi totalement ancrée dans les idées de Mélenchon, Généreux, j'ose dire ici que je voterai aux primaires pour Montebourg.
    L'individu m'indiffère, j'ai lu son bouquin et je l'ai écouté. J'ai envie de faire un pied de nez au PS libéral, aux sondages pro Hollande, et à la promotion de leurs candidats du "Care", "promotion senior", flexisécurité à la c... tous caractérisés par les médias comme "gauche réaliste, gauche de la raison", contre la gauche "archaïque et tribunicienne". Ce 1er tour est l'occase de montrer que le débat politique (même s'il asphyxie l'espace du FdG) est toujours positif par rapport à la connerie ambiante. Enfin, il faut que nos idées imprègnent toute la gauche et Montebourg en offre le moyen. Pourquoi s'entêter dans un purisme stérile qui n'apportera pas plus de voix au FdG ? Qui au nom de principes stériliserait totalement les idées de Montebourg et n'aboutirait qu'à adouber "Hollande" ou Valls? Observez d'ailleurs dans les médias la décrédibilisation acharnée contre Aubry, Montebourg ou Royal. Ils subissent le même ostracisme que Mélenchon. Je ne voterai qu'au 1er tour des primaires pour Montebourg parce qu'à mon avis, il n'arrivera pas au 2e. N'oubliez pas qu'au second tour des présidentielles, nous avons le risque de la droite et même de l'extrême droite qui va re-bénéficier d'un large tour médiatique. Comme vous tous j'espère que le FdG va monter et j'y participe. Mais en aucun cas, je ne me résigne à laisser passer la droite. En 10 ans ils ont réussi à re-formater totalement les esprits, démantelé les services publics, contrôlé les médias, corrompu le corps social. Vous voulez 5 ans de plus ? Et si c'est Hollande qui passe, on aura à coup sûr le FN à la prochaine, car l'UMP rejoindra le FN. Ils inventeront un "nouveau nom", mais c'est ça la réalité. Alors il faut rester tactique sans se trahir. J'ai déploré ce purisme du NPA vis à vis du FdG. Je ne vais pas faire pareil qu'eux en pratiquante même...

  39. @90 jorie

    Sarkozy/PS c'est bonnet -blanc et blanc- bonnet. Comme Tahatcher et Blair. Et c'est encore pire de se faire avoir (pour rester poli) par un parti qui se dit de gauche que par quelqu'un qui s'affiche de droite et a au moins la franchise d'annoncer la couleur. Car en plus de se voir infliger l'austérité, l'injustice sociale et la règle d'or, il faut supporter la trahison. Sarkozy, qu'évidemment je n'approuve pas, lui au moins, ne trahit pas sa classe.

  40. Arnaud LG dit :

    Bonjour,
    Même si les propos de Madame Badinter n'ont pas à nous détourner de l'essentiel, ni à justifier une éventuelle attaque personnalisée contre elle, à l'inverse il m'aurait semblé utile de repréciser notre point de vue pour mieux montrer en quoi il se différencie profondément du sien. Si Madame Badinter a pu faire cette erreur, c'est aussi je crois parce qu'elle a une vision des Lumières déconnectée de la question sociale. Si le combat pour l'émancipation sociale du peuple est inséparable de celui de son émancipation juridique et politique, la question de l'émancipation sociale est bien la grande oubliée de la famille de pensée, libérale premier du terme pour aller vite, de Madame Badinter. Une pensée progressiste en son temps mais qui a fait son temps. Outre sa position socio-économique, en clair son immense fortune, qui peut expliquer pour partie cela, force est de constater qu'elle charrie une vision des Lumières qui ne s'est jamais débarrassée des travers élitistes que pouvaient avoir certains de ses premiers représentants (cf. la définition méprisante de "peuple" dans l'Encyclopédie), à la grande exception d'un Rousseau par exemple, et qui n'a pu être contrebalancée par la suite que grâce à l'apport des socialistes. C'est aussi tout ceci qui était contenu en germe dans l'ostracisation d'un Rousseau par rapport à la célébration d'un Voltaire jusqu'à nos jours. A force de réduire les Lumières au monde des discussions mondaines déconnectées des enjeux économiques et sociaux on peut finir, par maladresse sûrement et certes de manière éphémère, mais je le maintiens en raison d'une définition rabougrie des Lumières, à défendre le point de vue de la principale représentante en France des anti-lumières qu'est M Le Pen. Rappeler ceci ne revient pas selon moi à couper les cheveux en quatre, mais bien à montrer la spécificité de la République sociale dans son rapport au Lumières, et ce qui la différencie des Lumières abstraites.
    Amitiés...

  41. jean ai marre dit :

    La participation des gens de gauche, sympathisants du Front de Gauche, m'interpelle.
    Par exemple @ 55 Philippe ou @ 90 Jorie.
    Philippe se catalogue comme un électron libre, de sensibilité à gauche, mais vous n'êtes pas le seul. Je suis de Gauche, pas encarté, libre de mes mouvements, et je n'irai pas participer à cette fausse démocratie,
    Philippe et Jorie, comment pourrez vous signer la charte proposée par le PS lors de votre vote et être d'accord avec les valeurs de Gauche définies dans le programme partagé " l'humain d'abord" ?
    Vous souhaitez le changement, croyez vous que le PS propose la rupture avec le système ?
    Le Front de Gauche prône la rupture, ça c'est le changement.
    Lisez le post de @ 86 Breteau J C, que je partage totalement.

  42. Hold-up dit :

    @ Révolution
    " Je ne vois pas en quoi on se renie d'envisager les choses comme ça "
    Disons au delà de tout sectarisme que c'est moins un reniement qu'une grande erreur stratégique. Si l'on a prétention à passer devant le PS, on ne passe pas son temps à le perdre en rendant encore crédible un parti que l'on veut amoindrir, tout en validant un cirque médiatique creux comme un radis. C'est un principe basique. Il ne faut jamais renforcer la force de l'adversaire surtout lorsque celui-ci est hégémonique, insultant (J.P Huchon nous traite de "Le Pen de Gauche" vous voyez le niveau et l'infamie), capitulard devant les marchés financiers, torturant pour les peuples (voir Papandreou, Zapatéro, Obama, Socrates ou en son temps Fernando de la Rúa en Argentine). En solidarité avec le peuple Grec, refusez d'aller donner votre voix au futur "Papandréou Français" et armez-vous idéologiquement pour agir, créer et résister.

  43. Jérôme dit :

    Hold-up, comme d'habitude, se gargarise de mots mais ne propose rien, strictement rien, de concret. Laissons le haïr à défaut d'agir.

  44. Papa dit :

    Si nous retournons à l'Histoire,nous voyons bien que la dite "social-démocratie"s'est toujours couchée devant le capital. Les exemples sont multiples,hélas, de son histoire.
    Et c'est la qu'il convient aux véritables hommes de gauche d'analyser ce phénomène.
    La véritable rupture est intervenue avec la décision de Jean-Luc Mélenchon de couper le cordon ombilicale qui le reliait avec la direction du PS. Il lui fallait un certain courage, et en tant que communiste je ne peux que l'en féliciter.
    Comme il nous a fallu à nous communistes de nous prononcer pour qu'il devienne notre porte voix pour la présidentielle de 2012 !
    Après certaines hésitations, je n'irais pas demain voter. Je ne pourrais en aucun cas accepter de signer une charte qui est d'un réalisme sans rivage.
    Pour notre par il nous revient de convaincre la masse de tous ceux qui sont les victimes des forces de l'argent de rejoindre notre Front de Gauche.
    Il nous reste du temps pour mobiliser. Chacun peut apporter sa pierre à l'édifice en construction. Devant les entrées des usines, des administrations, des écoles, dans les escaliers au porte à porte, c'est la que nous pouvons entrainer toutes les victimes du Sarkosisme de nous rejoindre.
    Une démarche citoyenne, voila notre perspective. A tous bon courage.

  45. Révolution dit :

    Hold-up
    Nous souhaitons tous ardemment que Mélechon soit notre président. Mais si ça n'est pas le cas, ce qu'il faut bien envisager malheureusement, pas de révolution citoyenne et pas de révolution du tout ? J'opte pour ce qui me semble le moindre des maux à la primaire socialiste, ni Montebourg qui n'est qu'un leurre et dont je pense qu'il ne fera pas alliance avec le FdG en cas de victoire, ni Hollande, ni Valls, ni Aubry.

  46. helder dit :

    Ça ne sert à rien de voter aux primaires PS... si ce n'est accorder plus d'importance à une mascarade, et participer au financement du PS. Imaginons qu'au moins 1 million de personnes se déplacent pour "choisir" un candidat (ou dans certains cas le futur Papandréou français), ça fera 1 million d'euros dans les poches du PS.
    Personnellement, je n'ai pas envie de participer au financement à grande échelle d'un parti qui n'a de socialiste que le nom... Mieux vaut garder ses 1€, distribuer/vendre le Programme Populaire et Partagé (2€), et militer pour le Front de Gauche - là ou j'étudie, à Poitiers, il y a une importante base militante, surtout avec les communistes. Et puis, à ce que je sache le PS n'est pas pour l'abrogation pure et simple de la LRU mais pour l'aménagement de celle-ci, ainsi que ses allocations fumeuses concernant les aides aux étudiants plus l'extension du système de prêts, ou même les loyers. Et pas grand-chose quant aux statuts des doctorants et post-docs. Par contre dans le PPP, on en trouve des propositions concernant cela.
    Quant à Montebourg, j'y crois moyennement, quand on sait que, quelque soit l'issue des primaires, il soutiendra le vainqueur du 2nd tour. Bref, mieux vaut s'abstenir

    Vive le Front de Gauche!

  47. Dudu44 dit :

    @83 Sami
    Vous dites : "E. Badinter, une amie... Donc E. Badinter serait à gauche..."
    Je croyais être de gauche (progressiste, opposé au libéralisme, persuadé que l'intérêt général n'est pas la somme algébrique des intérêts particuliers,...) et, en vous lisant, sachant que j'ai des amis de droite, je me pose des questions. En allant un peu plus loin, si on est vraiment de gauche, peut-on considérer que des gens plus à droite que nous sont quand même de gauche? C'est un peu comme certains bretons qui considèrent qu'il faut habiter à l'ouest de chez eux pour être un vrai breton... ça réduit le nombre d'amis bretons des habitants d'Ouessant. La gauche, à mon avis, ne délivre pas des brevets de gauchitude. Elle débat, elle défend la démocratie et elle n'ostracise pas.

  48. saperlipopette dit :

    Personne n'épargne personne. Cela pourrait être le refrain que susurre l'air du temps.
    À mes yeux lorsque on parle d'un Front de gauche on attend un front uni, où les différentes composantes ne font plus qu'une. Que voit on aujourd'hui pour la souscription financière de la campagne, l'un tire pour le parti de gauche, l'autre pour le PCF. Rien pour le Front de gauche !
    Ceci se retrouve à l'en tête de certaines affiches. PCF - Front de Gauche, comme un multi cartes, attrape-nigaud. Là où j'aurai voulu lire Front de Gauche, comme l'on dit Front Populaire.
    Je remercie le Parti Unitaire, Fase, et autres composantes qui à ma connaissance restent soudés au Front de Gauche.
    Cet état de fait, que souligne benoîtement le livre de Pierre Laurent qui semble tirer la couverture vers lui sous l'invocation :" le nouveau par(t)i communiste ". Ce ne sont pas les signes forts qu'on est en droit d'attendre de dirigeants. Ceci n'est pas sans rappeler l'entrisme sur le mouvement anti-libéral et les 1,93% comme solde final. La division nous a tués. Comment déjouer ce vilain tour ?
    Dans ces conditions comment moi simple piou piou puis-je adopter un itinéraire qui débouche sur la victoire de nos options.
    Au faite qu'elles sont elles ? Le programme du Front de gauche, simple énumération d'un catalogue, prend la forme de litanies psalmodiées sans cesse dans l'espoir de donner corps à ces incantations. Sans attendre l'implication des citoyens, c'est mettre la charrue devant les bœufs.

  49. jean ai marre dit :

    Vote de conviction :

    Je propose que ceux qui ne vont aller voter aux primaires donnent un euro à la campagne du Front de Gauche et fassent cadeau de 2 Programme partagé, qu'ils offriront à leurs voisins leurs amis etc...

    Amitiés partisanes

  50. marechal dit :

    @ sami
    Parce que si l'on considère qu'E. Badinter est de gauche, alors tout le reste de ce que Mr Mélenchon nous a dit jusqu'ici, nécessite une sérieuse relecture.

    Relis bien les deux parties du billet à son propos l'ami, et si tu penses que Jean-Luc Mélenchon n'a pas quelques affects quand il commence à changer d'avis et à nuancer les choses, c'est soit que tu l'as mal cerné, soit que tu découvres qu'il est humain comme tous le monde ici, y compris comme les trolls qui se baladent sur ce blog sont humains d'ailleurs... Mais bon, pour ce que je dis à son propos, je ne suis pas dans sa tête, et ce n'est pas autre chose qu'une impression personnelle sans prétention de ma part.

    @ Christian B post 52
    Bravo camarade ! ça c'est savoir viser.

    PS : Amitiés militantes aux camarades qui seront comme moi à la sortie de la galéjade à brandir le PPP, pensée spéciale pour ceux qui ont prévu d'autres effets, j'en serai je l'ai déjà dis.
    Nous sommes des lions. Et les lions ne pactisent pas avec les hommes !
    Pas de compromis avec un parti qui n'a de socialiste que le nom. J'irai dans cet état d'esprit.
    Nous ne sommes pas des fous révolutionnaires, nous voulons enfin vivre dans un pays qui soit une vraie démocratie. Pas dans un système mafieux, ni pour le compte d'un parti pseudo-socialiste et aux comptes d'apothicaires orchestrés pour soigner notre mal de démocratie.
    Mélenchon Présidons !


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