07oct 11
9 octobre 2011 / 21h50
Communiqué sur la primaire socialiste
Je félicite le Parti Socialiste pour ce beau résultat de la mobilisation de ses militants et ses élus depuis plusieurs mois. Sur les dix-sept millions d’électeurs de gauche du deuxième tour de 2007, il est parvenu à en rassembler plus d’un million et demi pour choisir son candidat. Je note que les votes ont placé en tête les deux candidats du programme officiel du Parti socialiste. Leurs nuances ont été trop faibles pour qu’ils soient clairement départagés. Mais je note surtout la percée spectaculaire d’Arnaud Montebourg et des idées de rupture qu’il porte dans des termes souvent identiques à ceux du Front de Gauche. Je forme le vœu qu’il n’en diminue pas la signification et la portée. J’espère donc qu’il n’accepte aucun marchandage ni arrangement de circonstances pour le deuxième tour. Quoi qu’il en soit, le Front de gauche aura son candidat au premier tour de l’élection présidentielle et je porterai avec le programme « l’humain d’abord » le projet de la sixième république, de la planification écologique, de la bataille pour juguler la finance et en finir avec le système de l’Europe du laisser faire.
Je devais m'exprimer ce lundi matin 10 octobre sur Europe 1 à l'invitation de Jean-Pierre Elkabach. Celui-ci m'a fait prévenir par SMS ce dimanche à seize heures (la classe!) qu'il annule notre rendez vous. C'est donc à ce lapin qu'il me pose que vous devrez mon absence et non à un refus ou un oubli de ma part. Je le précise car je ne veux pas connaitre la même mésaventure où d'autres s'excusèrent de mon absence en m'en rendant responsable. Au cas précis, dans la mesure où j'avais décliné les autres invitations pour respecter l'exclusivité de celle-ci, et dans le cas où vous seriez impatients de connaitre mon analyse, il vous faudra venir à Brive en Corrèze mardi 11 octobre pour le meeting que j'y anime ou bien regarder France 3 Limousin lundi soir.
Maintenant, retenez votre souffle jusqu’au vote des primaires ! Quel suspens ! Mais, ensuite, n’oubliez pas de respirer ! De toute façon, il le faudra bien. Car, aucun des problèmes soulevés ne redescendra avec la poussière ! J’en parle. Puis je vous tiens informés de la suite des pressions des USA sur l’Europe. Si vous voulez suivre ce feuilleton crucial pour comprendre les semaines qui viennent, il vous faudra revenir à ma précédente note qui fait le point sur le sujet. Puis il est question de la guerre d’Afghanistan. Enfin je parle de laïcité. Et de ses héroïnes. Oui.
Un grand merci à Nils Ruinet, auteur des photos qui illustrent ce billet. Pour le clin d'oeil, elles ont toutes été réalisées et retouchées avec son téléphone !
Avant le premier tour des primaires socialistes, je me risque à un petit bilan. Pro domo ! Je le fais au risque du résultat qui pourrait l’infirmer pour partie. Elles ont été un incontestable moment de politisation à gauche. Les débats ont été suivis. Ils ont fait réfléchir ceux qui y ont assisté. Sur le terrain, pour la première fois depuis longtemps les socialistes ont dû aller au contact non pour vendre des salades locales mais pour convaincre de politique nationale et des différences de ligne politique plutôt que d’étiquette. Je ne m’exagère pas cet épisode militant mais je le prends en compte. J’en suis gourmand car je ne perds pas de vue qu’il y aura des lendemains d’expectative pour ceux qui se seront laissés convaincre, mais dont le champion(ne) sera battu(e). Au deuxième tour ils devront choisir que faire. Puis les électeurs des cinq battus devront ensuite savoir s’ils choisissent de soutenir le vainqueur au premier tour de la présidentielle où s’ils font un autre choix à gauche. Ce sera le troisième tour en quelque sorte. On peut l’organiser si le(a) survivant(e) accepte de débattre avec moi.
Ce premier épisode ne nous aura pas desservis. Il aura même profité au Front de Gauche de bien des manières. Les interventions de Montebourg surtout, mais aussi celles de Ségolène Royal sur maints points, ont désenclavé le vocabulaire et les thèmes portés si longtemps par nous seuls. Il est frappant de voir combien le centre de gravité du débat s’est déplacé sur la gauche depuis cet été où l’on assista au concours du champion socialiste de l’austérité. L’autre apport pour le Front de Gauche est venu des éclaircissements reçus sur le positionnement des candidats socialistes à propos de plusieurs questions essentielles. En particulier celles du partage des richesses et du système d’alliance. Sur le SMIC et sur le choix entre l’alliance au centre ou celle avec le Front de Gauche, nous sommes fixés. Mais que de révélations également en cours de route ! Par exemple sur le statut des enseignants que les deux premiers dans les sondages veulent changer pour faire « travailler plus et gagner plus ». Comment sera perçu le chassé-croisé entre Hollande et Aubry sur la dépense éducation ? On ne sait pas. Mais il restera selon moi un froid sévère entre ces deux-là et le monde éducatif. En effet sur le terrain on a bien compris que tous les deux veulent faire travailler tout le monde davantage. Tous les deux disent bien d’autres choses inacceptables. L’un en proposant 60 000 créations de postes avalise 16 000 suppressions. L’autre réitère son idée saugrenue d’un nombre d’élèves par classe en fonction de la situation sociale du quartier.
Ces clarifications en tout genre nous aident pour le lendemain de ces primaires. Elles seront présentes dans le débat quand les électeurs de gauche devront choisir entre le Front de gauche et le vote socialiste. Dans les milieux et les réseaux les plus politisés ou les plus au fait des dossiers tout cela compte beaucoup. Et c’est de ces milieux-là que va partir la mobilisation citoyenne à gauche pour l’élection présidentielle. Voici venu le moment de collationner les réponses faites à mon invite aux socialistes de choisir entre l’alliance au centre et l’alliance à gauche. Je compte sur mes commentateurs pour rafraichir les déclarations s’ils en trouvent d’autres plus explicites. Car on a compris que le flou est toujours l’indice d’une prédilection inavouée. Et pour être plus net je dis que ceux qui ne savent pas répondre clairement sont en fait des amis de l’alliance au centre qui n’osent pas le dire aujourd’hui et qui tromperont tout le monde à la fin. Je fais le tour donc d’un verbatim à l’autre. Voyons François Hollande : "C'est au second tour que les uns et les autres auront à prendre leur responsabilité. Il faudra faire accueil à tous ceux qui le voudront à condition qu’ils acceptent le projet". Martine Aubry : "au-delà de la gauche, des républicains, des démocrates voudront, je l'espère, s'associer à nous." Ségolène Royal : "Je prends l'engagement de veiller à dépasser les clivages politiques. Cela n'empêche pas de rassembler d'abord son camp. Ce que je veux pour la France, une majorité constructive avec les centristes humanistes, des gaullistes sociaux"
Arnaud Montebourg : «Je pense qu'il n'est pas nécessaire de construire d'alliance avec des partis pour bâtir une majorité présidentielle. C'est la majorité parlementaire qui le nécessite, et, en ce qui me concerne, je crois possible une alliance avec les Verts, les radicaux de gauche, les républicains de Jean-Pierre Chevènement, le Parti communiste et le Front de gauche. Je ne crois pas que le centre existe. » Enfin Manuel Valls : « Nous devons rassembler la gauche et les écologistes, à condition d'avoir clarifié de nombreux débats. Mais je reste convaincu que des hommes et des femmes comme Dominique de Villepin, Français Bayrou ou Corinne Lepage, pour ne citer qu'eux, peuvent faire partie, s'ils le souhaitent, d'une majorité de large rassemblement.». Au cours des dernières heures Manuel Valls et Arnaud Montebourg ont fait l’un et l’autre des déclarations sur ce thème et pour me répondre dont je les félicite. Valls a dit sur BFM-TV qu'"évidemment" il voulait s'allier avec Bayrou. Et Montebourg a dit hier soir sur Beur FM qu'il était "dans une stratégie de Front populaire, c'est à dire de rassemblement des gauches pour bâtir une alternative". Ils ont dit des choses exactement inverses mais ils les ont dites clairement et sans détour. Je les en remercie l’un et l’autre.
Je n’ai pas compris quelle logique politique organisera le second tour de ce vote. D’habitude, au deuxième tour d’une élection, on vote pour le candidat de gauche le mieux placé. Ce cas de figure ne s’applique pas ici, cela va de soi. Ils sont tous membres du même parti. Mais chacun nous a dit qu’il était assez différent de l’autre pour se sentir vocation à se présenter. S’agirait-il alors de dire quelles sont les différences les plus ressemblantes ? Paradoxe. Il n’y aura donc que deux attitudes possibles me semble-t-il pour les recalés du premier tour. Ou bien laisser passer le mieux placé ou bien le déclarer tellement insupportable qu’on accepte n’importe quelle coalition pour le battre. Mais alors quel désaveu a assumer pour les perdants au moment il leur faudra faire campagne. C’est pourquoi je parie que si l’écart entre le premier et le second est supérieur à dix points, le suivant se retirera purement et simplement.
A présent il faut admettre que les socialistes en dissolvant leur parti dans le mécanisme des primaires ont ouvert une nouvelle période de leur histoire. Par contrecoup nous y sommes tous impliqués. Et ce n’est que le début. Viendront inévitablement les primaires pour la tête de liste aux élections municipales ou cantonales et régionales. Nous devrons alors bien réfléchir à ce qu’il faudra faire. Car ce qui vient d’apparaître à cette occasion c’est que nous sommes, de fait, que cela nous plaise ou non, protagonistes de ces votes. Beaucoup de personnes qui vont voter Front de gauche au premier tour de l’élection présidentielle vont pourtant aller voter aux primaires socialistes. Je le sais bien. Pas mal sont venues me le dire, à la manifestation des enseignants et à celle des retraités par exemple. Que je n’y aille pas et que j’explique pourquoi ne les a pas dissuadés. Comme je l’ai dit, chacun n’en fait qu’à sa tête. Je n’y peux rien. Je sais que c’est comme ça que tout se fait à présent. Et j’ai bien des raisons de ne pas m’en plaindre. J’imagine qu’il en ira de même pour les élections locales. Je ne parle pas seulement des nôtres qui voudront y voter mais de ceux qui voudront y concourir. Ceux qui ont ouvert leur boite de Pandore ne sont pas prêts de pouvoir la refermer !
Le rôle des Etats-Unis dans la crise bancaire qui secoue l’Europe a occupé beaucoup de ma précédente note. Il ne sera pas dans l’actualité, comme d’habitude avant que les carottes soient bien cuites. Pourtant je ferai la vigie avec mon équipe. Et chaque jour me confirme dans mon analyse. J’irai volontiers plus loin en disant que cet épisode est peut-être le choc voulu pour accélérer la constitution du grand marché transatlantique prévu pour 2015. En attendant Obama vient de remettre de l'huile sur le feu de la crise en cours. Il a expliqué hier que les Européens « doivent agir vite ». Et il a poursuivi sa leçon : « J'espère vraiment que d'ici au sommet du G20, ils auront un plan d'action très clair et concret qui sera à la hauteur ». Une manière de se préparer à charger l'Europe de la responsabilité d'une récession mondiale et de l'aggravation des difficultés des Etats-Unis : « les problèmes que l'Europe traverse aujourd'hui pourraient avoir un effet très réel sur notre économie, au moment où elle est déjà fragilisée ». Rendre l'Europe responsable du déclin économique des USA, il fallait oser! Il ne dit mot bien sur des raisons de l'attaque contre les banques européennes partie de Wall Street cet été, via les fonds américains qui ont coupé les financements en dollars des banques françaises. Ne perdons jamais de vue que les difficultés de l'économie états-unienne n'ont rien de conjoncturel. Ce pays est hautement cancérisé par la finance. Et son salut ne tient encore qu'à sa capacité à accaparer l'épargne mondiale grâce à la domination artificielle du dollar. Dans l’immédiat, pour Obama, cette charge nationaliste contre l'Europe est avant tout un instrument de politique interne contre les Républicains qui s'apprêtent à rejeter au Sénat son plan de relance. Que ces charges contre l'Europe aient des effets dévastateurs sur les marchés européens convient à toutes les factions de l’Empire. Les Etats-uniens sont donc lancés dans une fuite en avant qui finira mal. Pour eux aussi.
Les dix années de guerre en Afghanistan sonnent aussi lamentablement que le reste du bilan pitoyable de la décennie commencée avec l’attentat contre les tours new-yorkaises. Bobards, paranoïa, pétrole, corruption, opium et billard à trois bandes avec la Chine, surtout et, du coup avec le Pakistan et l’Inde. « Nous défendons en Afghanistan la liberté du monde » avaient psalmodié les va-t-en-guerre de l’UMP et du PS. Dix ans plus tard la phrase paraît plus incongrue que jamais. Depuis qu’Obama a évoqué le départ, la panique, sur place, est montée d’un cran. Pas la liberté du monde qui n’est décidément guère concernée. Mais la servilité des dirigeants français s’est étalée. Car Nicolas Sarkozy a immédiatement embrayé sur Obama, lui qui, avant cela, ne voulait pas seulement entendre évoquer l’idée du retrait. Les socialistes ont fait aussi nul. Laurent Fabius avait lancé l’idée « d’évaluer » après 2012 la situation. Les autres, plus ridicules, avaient claironné qu’on verrait si les objectifs fixés au début de l’intervention avaient été respectés. Tout le monde a changé de pied au premier coup de sifflet nord-américain. Les voici tous dorénavant partisans du retrait, sans qu’aucun bilan ne soit plus demandé ni aucune évaluation ne soit nécessaire. Une guerre commencée pour aider la compagnie pétrolière UNOCAL à réaliser ses projets, puis continuée faute de moyens de l’arrêter. Une guerre dont on ne sait pas nommer l’ennemi. Il y est tantôt questions de « rebelles », d’autrefois de « talibans » et parfois même « d’insurgés ». Des prétextes de l’intervention initiale il ne reste rien. La constitution inclut la loi religieuse, les talibans sont installés à la table des négociations, les gouvernants sont une caricature de tyrans ineptes et corrompus, la culture du pavot représente 90 % du potentiel mondial. Pourtant cette aventure est un des moteurs de l’économie américaine. Depuis 10 ans, leurs dépenses militaires sont passées de 16 % à 20 % des dépenses fédérales. Le budget du Pentagone a ainsi doublé en 10 ans. Il est devenu le cœur politique et financier de l'Etat. Selon les calculs de l'université américaine Brown, 10 ans de guerre en Afghanistan ajoutés aux 8 ans de guerre en Irak ont entrainé 4 000 milliards de dollars de dépenses militaires. Un « effort de guerre » qui fonctionne comme une gigantesque subvention aux industries et au commerce nord-américain. Le budget de la guerre représente plus de la moitié de l'augmentation de la dette publique états-unienne passée de 6 800 milliards de dollars en 2001 à plus de 14 000 milliards aujourd'hui. Une tendance confortée par Obama, dans la continuité avec Bush. Pour 2012, en dépit du contexte d'austérité, le budget du Pentagone est encore augmenté de 5 milliards.
A l'occasion du 10ème anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, on a beaucoup entendu parler des victimes new-yorkaises. Et jamais du bilan effroyable de 10 ans de guerres de l’Empire menées en leurs noms. Depuis le 11 septembre 2001, selon l’université américaine Brown, les conflits dans lesquels les USA sont engagés ont en effet entraîné 225.000 morts dont 172.000 civils tués. C’est 75 fois plus que le nombre de tués lors des attentats du 11 septembre ! Et c'est sans parler des 365.000 blessés et 8 millions de réfugiés et de déplacés dont sont responsables les guerres de l'Empire. A présent, le niveau des perturbations régionales provoquées par la guerre d’Afghanistan, les nouveaux tracés de pipeline et la géopolitique locale, aux portes de la Chine et de l’Inde, fournissent un riche nœud de vipères. La guerre d’Afghanistan est un ventre à conflits, très fécond. Qu’y font les Français ? Pourquoi demander encore à nos soldats de mourir, pourquoi martyriser encore la population locale ? Il faut partir. Le plus tôt sera le mieux. Par exemple en mai 2012.
Elisabeth Badinter nous avait blessés à propos de laïcité en affirmant que seule Marine le Pen la défendait encore. Je l’ai écrit ici : c’est à cause de l’estime et de l’affection que nous avons pour Elisabeth Badinter que cette phrase, qui est un contre sens complet, nous avait couté. J’ai pu lire dans le commentaire d’un lecteur de ce blog qu’elle a depuis assez rectifié le propos initial pour que nous nous sentions rassurés et soulagés. En vérité elle a précisé sa pensée. Un ami très cher comme Henri Peña-Ruiz m’a appelé pour m’enjoindre la prudence. Il me rappelle qu’Elisabeth Badinter est notre amie, qu’elle est au-dessus de tout soupçon. Je serai bien le dernier à vouloir lui chercher querelle. Avons-nous eu autant de si splendide figure de notre combat ? Tant de gens nous ont-ils appelé à penser juste comme elle l’a fait ? Et je précise ceci : j’ai eu à penser à sa suite avec ses mots et pourtant contre elle dans le débat sur la parité ! Le bon maitre est celui qui apprend à se déprendre de soi, non?
L’occasion m’est ainsi donnée d’aller plus avant sur ce thème. Je veux recommander le livre de Pascale Le Néouannic, le « Petit manuel de laïcité à usage citoyen » qu’elle vient de faire paraître aux éditions Bruno Leprince. Il vient de loin. Pascale anima d’abord l’atelier législatif du Parti de Gauche qui a conduit à la proposition de loi laïque déposée par Marie-Agnès Labarre, la sénatrice de l’Essonne que les Socialistes et les Verts ont rayée de la liste des élections sénatoriales. A chacun ses héros ! Après cela Pascale Le Néouannic a été convaincue d’écrire. La demande d’un manuel était très forte chez les militants. Le travail de sensibilisation permanente qu’a réalisé Henri Peña-Ruiz dans les rangs du parti et par ses conférences, a amplifié la sensibilité des nôtres sur le sujet. Au demeurant les groupes d’élus du Parti de Gauche ont été très vigilants dans toutes les assemblées. C’est un fait. Leur action a parfois permis le recul des petites combines de subventions indues aux organismes confessionnels. Au minimum ils ont rétabli une vigilance d’un côté et des précautions de l’autre. Les deux ont interrompu l’ambiance de connivence qui prévalait jusqu’à leur arrivée. Dans ces conditions on peut parler d’un renouveau de la vigilance laïque dans ces assemblées. Ce n’est que le début. Mais l’élan est donné. A présent de tous côtés les timidités s’ébrouent. Des opportunistes changent de casaque.
La forme du livre en fait un manuel de combat accessible dont chacun peut se nourrir. Le « Petit manuel de laïcité à usage citoyen » de Pascale Le Néouannic nous éclaire sur les dangers d'une vision régressive et instrumentalisée de la laïcité : « La laïcité ne s'oppose pas à la foi religieuse, écrit-elle. Au contraire elle construit l'ordre politique en faisant abstraction des positions spirituelles des uns et des autres, garantie de la liberté de conscience. » Tous les désordres et confusions entretenus ces dernières années à droite mais aussi parfois à gauche y sont passés au crible : la communautarisation de l'argent public, le financement des écoles confessionnelles, l'instrumentalisation de la laïcité par l'extrême droite, les manœuvres autour d'une laïcité prétendument « positive » ou bien « ouverte », les débats nauséabonds sur l'identité nationale, la mise en avant de la « liberté de religion » et non de la « liberté de conscience ». Dans sa préface, mon ami le philosophe Henri Peña-Ruiz montre que l'émancipation sociale du peuple ne peut être dissociée de son émancipation juridique et politique. Contre un « capitalisme clérical » qui a intérêt à opposer entre elles des communautés, notre conception d'une République laïque a comme fin l’intérêt général, en rendant possible l’unité du peuple qui peut le discerner. Je rappelle : Pascale Le Néouannic, « Petit manuel de laïcité à usage citoyen », préface d’Henri Peña-Ruiz (Editions Bruno Leprince, 6 euros).
Toujours sur ce sujet de la laïcité, dans un registre plus personnel. Peut-être avez-vous lu ou entendu parler de mon petit opuscule « Réplique à Nicolas Sarkozy, chanoine de Latran ». Je l’ai rédigé après que Nicolas Sarkozy est allé accepter le titre de curé d’honneur de la paroisse du pape à Rome. Le texte de son discours à cette occasion était tout simplement inouï de provocations. A l’époque il triomphait. On se souvient aujourd’hui de ce texte seulement parce qu’il y était question de la supériorité morale du curé sur l’instituteur. J’en tirai une conférence dont le principe fut discuté entre amis. Puisque Sarkozy était allé à Rome chez le pape dire ce qu’il avait à dire sur la laïcité, je lui répliquerai dans un registre symbolique parallèle : au siège du Grand Orient de France. Quinze loges décidèrent d’inviter à cette conférence début 2008. Après quoi ce fut ma première collaboration avec l’éditeur Bruno Leprince. Le texte de mon intervention relue et corrigée fut imprimé et mis en place en quinze jours. Un exploit. J’en avais fait également une édition pour mon compte rendu de mandat de sénateur. Je m’étais hâté de cette façon car une transcription de ma conférence avait été mise en circulation dans des conditions somme toute très fantaisistes. Et aussi parce que j’avais été impressionné par l’écoute dont j’avais bénéficié comme par l’incroyable affluence qui s’était constatée sur place au point qu’il avait fallu fermer les portes d’accès au bâtiment. Ainsi se signalait une formidable attente qui ne trouvait pas son compte dans l’eau tiède qui coulait alors et les capitulations en rase campagne que les socialistes notamment avaient donné à voir. L’exercice de réécriture fit aussi son effet sur moi. J’approfondis le thème et la cohérence de mon analyse. En particulier je connectais en profondeur l’offensive Sarkozyste à son corps doctrinal, la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington. Je prononçais ensuite quatorze ou quinze fois cette conférence en divers endroits du pays. Je me souviens que je suivais le plan de mon propos, à mesure que je le prononçais, en plaçant le doigt sur le chapitre en cours. Car plus je répétais mon discours, qui ne fut jamais rédigé, plus j’avais le sentiment irréel de ne plus savoir où j’en étais. Je n’ai jamais eu ce deuxième texte en main. Il est en cours de transcription. Car un film en fut fait à Lyon. Il est en ligne.
Le club « Pour la République sociale » en fit un cd. Je ne sais pas s’il en reste encore des exemplaires quelque part dans un placard à archives. Je recommande cependant ce document à ceux que la question laïque intéresse dans sa dimension géopolitique. Je conclus ce récit de souvenir par une ultime anecdote. Après les élections européennes le président Nicolas Sarkozy invita les chefs de parti à le rencontrer. Nouvel élu au parlement européen, alors président du Parti de Gauche, je me rendis à l’Elysée. Pour la première fois depuis bien des années, j’entrais de nouveau dans le bureau où j’avais rencontré autrefois le président Mitterrand et j’avoue combien j’avais été secoué. Après commença la conversation somme toute assez tranquille et courtoise. J’offris mon petit livre « réplique au chanoine de Latran » à Nicolas Sarkozy. Il en sourit. Moi je me dis que j’avais fait mon travail puisque l’intéressé avait reçu en main propre la réponse du fils de l’institutrice ! Si vous aimez les symboles et les fils rouges de l’existence, vous goûterez peut-être cela autant que moi à ce moment-là.
A présent encore un mot à partir d’une expérience personnelle. Voici une petite chronique ordinaire du travail parlementaire au Parlement européen comme j’ai envie de vous en présenter après chaque session tant j’en suis exaspéré. Non je n’ai pas l’intention de vous parler du Thalys, le train pour Bruxelles, qui est tout le temps « retardé », à l’arrivée ou au départ ou en route. J’ai sur l’estomac tout autre chose. Le travail parlementaire lui-même. Lors de la dernière séance parlementaire de Strasbourg, nous devions nous prononcer, entre autre, sur six textes, cinq règlements et une directive mettant en place ce qu'on appelle « la gouvernance économique européenne ». Des textes d’une portée considérable. Rien de moins que de les textes à transposer dans les lois nationales – une transposition à la lettre pour ce qui est des règlements – de tout le système de contrôle des budgets des Etats et des sanctions qui puniront les "écarts" des Etats. Vous vous souvenez de mon compte rendu sur ce point : ces sanctions sont graduées de 0.1 à 0.2% du PIB ! Elles sont prévues pour les Etats de la zone euro qui dévieraient de l'objectif budgétaire désormais institué pour tous les pays: entre l'équilibre budgétaire et 1% du PIB de déficit ! Je rappelle pour mémoire encore que nous avions déjà eu à nous pencher sur ce "paquet" gouvernance économique en juin dernier. A l'époque, la majorité parlementaire avait réservé son vote. Elle comptait influencer encore la rédaction finale du texte par le Conseil. Nombre de ses amendements durcissaient les sanctions proposées par la Commission et demandait à ce que le Parlement européen ait un rôle plus prégnant dans le dispositif de contrôle mis en place. Entre juin et septembre, plusieurs discussions de conciliation se sont tenues entre le Conseil et les députés de la commission parlementaire de l'économie et des finances (ECON) que le Conseil voulait bien convoquer. Parfois seuls les rapporteurs étaient conviés aux discussions laissant ainsi les négociations entre les mains d'une seule tendance politique, la droite. Le Mardi 20 Septembre, les députés membres de la dite commission parlementaire de l'économie et des finances ont eu la joie d'apprendre que le Conseil ECOFIN, c'est-à-dire les ministres européens de l’Economie et des Finances, étaient parvenus à un accord sur ce fameux "paquet législatif". Etonnant ! Très étonnant ! Car la réunion durant laquelle nos ministres se sont mis d'accord sur ce "paquet" était une réunion réputée "informelle" à laquelle avait été convié, à la surprise générale, Monsieur Timothy Geithner, Secrétaire d'Etat au Trésor des Etats-Unis d'Amérique de son état ! C'est donc le mardi dans l'après-midi que mon collègue Jürgen Klute, député européen pour Die Linke (Allemagne) nous fait parvenir en bon anglais une série d'amendements validés par le Conseil. Tous se référant à des textes dont nous ne disposions pas « to technical reasons" selon les termes employés par le Conseil. Une honte ! Le lendemain, mercredi 21 septembre, les services du Parlement européen proposaient aux députés de la commission ECON une version des rapports sur lesquels nous avions votés en juin intégrant les amendements du Conseil. Bien sûr il ne s'agissait pas de versions définitives. Le tout, vous le devinez à présent, nous a été transmis dans la seule langue anglaise. Les versions définitives et en langue française ne venant pas, il a fallu travailler… sur les brouillons. Mes assistants ont dû traduire l'ensemble pour parvenir à y comprendre quelque chose. Voilà comment on prend des décisions importantes dans l'Union Européenne. Dans l'urgence, à partir de brouillon et en étant obligés de traduire soi-même de l'anglais ! Les versions définitives des rapports amendés ne nous été transmises que la veille du vote à 10h. En anglais. La version française était, elle, enfin disponible à 14h. Le lendemain ! La majorité du Parlement votait en faveur de ces six textes. Inclus les députés français de droite qui acceptent d’abdiquer l’indépendance de leur pays dans la langue de l’occupant financier ! Ainsi se règle le sort des Etats dans l’Union européenne.
@ 303 Mario Morisi
Pas tout à fait !
17% des électeurs d'hier adhèrent à 90 % de notre PPP, pas bête, non ?
Du moment où des sympathisants du FdG on été voté pour AM, il est possible d'imaginer qu'au PS il y est bien moins de personnes voulant des thèses de la vrai gauche. C'est plus le score élevé de Hollande et Martine qui devrait nous intéressé car assez loin de nos thèses. En réalité il y a peut être plus que 10% de PS qui sont de gauche. Le reste baigne dans le jus du libéralisme.
En choisissant clairement le FdG, les électeurs feront avancer la gauche. Maintenant la différence de voix entre les deux tours de primaires sera intéressante.
On ne s'est pas compris, je me suis mal exprimé. Bien évidemment qu'il faut convaincre des milliers et des milliers de nos concitoyens de voter FdG. Je disais à Sans Terre que le message de Jean-Luc Mélenchon s'adressait à ceux des électeurs socialistes qu'il ne faut pas brusquer... tout de suite.
Tiré du blog N° 56 de J-L Mélanchon
"Beaucoup de personnes qui vont voter Front de gauche au premier tour de l’élection présidentielle vont pourtant aller voter aux primaires socialistes. Je le sais bien. Pas mal sont venues me le dire, à la manifestation des enseignants et à celle des retraités par exemple. Que je n’y aille pas et que j’explique pourquoi ne les a pas dissuadés. Comme je l’ai dit, chacun n’en fait qu’à sa tête. Je n’y peux rien. Je sais que c’est comme ça que tout se fait à présent"
J'ai participé au vote hier, je suis donc un de ces, environ 2,5 millions d'électeurs. Et parmi eux, j'appartiens à cette catégorie de votants qui présente la particularité décrite ci-dessus : j'ai voté Montebourg hier, et je voterai Mélanchon au premier tour des présidentielles. J'avais expliqué ma démarche : un vote tactique, destiné à favoriser le développement d'un débat, à condition que Montebourg arrive autant que possible nettement devant Ségolène. Le résultat est là aujourd'hui, à nous Front de Gauche, de pénétrer dans ce débat.
Une remarque : je me félicite que nous soyons assez nombreux à n'en faire qu'à notre tête. Et heureusement, ça signifie que l'intelligence tactique peut être partagée et que le débat le plus serein possible est préférable à l'invective.
Une question : est-il complètement indifférent de voter Martine ou François au deuxième tour des présidentielles, il me semble que non, sauf si comme le suggère Fakir, cet excellent petit journal politique, nous serons finalement amenés à élire, un ou une, "Martine Hollande", et comme dit Fakir, nous devons intensément nous préparer à "les pousser au cul", comme en 36, si on veut que ça change vraiment ! et sur ce dernier point, je pense que l'accord est total….
298 @herisson83
Comme vous y allez Insulte ! Odieux ! Parce que je dis ce que j’ai toujours dis sur ce blog qu’il était bête de penser qu’en votant Montebourg et en le renforçant, il allait venir nous rejoindre. Au contraire seul un Montebourg affaibli nous aurait peut-être rejoint, ce dont je ne suis pas sûr, je vais sûrement être odieux à vos yeux mais Montebourg préfèrera toujours une petite place au sein du PS que de nous rejoindre et prendre le risque de quitter ce PS comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon.
Comme il sera bête d’aller voter Aubry pour ne pas que Hollande passe, chez moi on appelle ça « vote utile » comme dans le premier tour, le vrai, en 2012, vous verrez et j’en prends les paris, qu’il y aura des gens sur ce blog, que j’estime être du FdG dire qu’ils vont voter Aubry ou Holland, le gagnant de cette mascarade, pour le pas que MLP nous fasse le coup de Jospin ou que sais-je encore.
Ce que je veux dire ce n’est pas Montebourg ou Royal qui doit nous rejoindre, ce sont leurs électeurs, le peuple, l’union des peuples, pas leurs dirigeants, et si ils veulent nous rejoindre, tant mieux.
Mais bien sûr ce n’est que mon avis.
Si le faible score de Manuel Valls est une bonne nouvelle, les 17 % de Montebourg ne sont pas convaincants et le fait que la majorité des votes se soient dirigés sur Aubry/Hollande montre que les idées de gauche un peu plus radicales portées par Montebourg sont minoritaires au sein du PS.
Il est temps d'être lucide et de comprendre que le curseur politique s'est déplacé ! Le PS n'est plus un parti de gauche, mais un parti centriste social-démocrate qui envisage même des alliances avec Bayrou ou Villepin. Ce faisant, comment des militants/sympathisants du FdG peuvent ils envisager de reporter leur vote sur Aubry ou Hollande au 2nd tour des présidentielles si le PS est devant le FdG, ça n'a pas de sens politique.
L'objectif serait de battre la droite coûte que coûte ? Mais si c'est pour y mettre un parti centriste qui se donne pour horizon de corriger les effets néfastes du libéralisme, de l'accompagner, d'y mettre un peu plus d'Etat mais pas trop, au lieu de proposer une véritable rupture, ce sera sans moi. Je voterai donc FdG au 1er (et j'espère 2nd tour) mais hors de question de donner mon vote au PS qui désormais se comporte comme la droite light malgré les discours gauchisants et les déclarations d'intention..
Qu'Arnaud Montebourg tire les conséquences de son score, quitte le PS avec ceux qui le soutiennent, appelle à voter à voter FdG et rallie le PG une fois les présidentielles passées.
Adéchoise 304
Un veau comme moi ne peut faire guère mieux que d'être simpliste. Un raisonnement simpliste est quand-même un raisonnement. Il peut évoluer. Après...ça dépend peut-être un peu de vous. Comme la démocratie c'est justement d'avoir la majorité des votes et que les français sont des veaux (je lis les commentaires, moi), pour gagner il faut au minimum comprendre ces veaux. Qu'est-ce qui les fait agir comme ils agissent ? Il faut le comprendre pour pouvoir l'emporter. Ou alors il faut compter sur d'autres méthodes que la démocratie.
L'argument des 100 textes...Dans mon calcul je n'étais pas allé jusqu'à penser qu'un visiteur ne lis qu'un seul texte et ne reviens jamais. Je n'étais pas aussi pessimiste. J'escomptais au contraire que tout lecteur est emballé par ce qu'il lit et qu'alors il lit tous les textes. J'ai même optimisé au maximum ses capacités intellectuelle en pesant qu'il ne lisait qu'une seule fois le même texte. Sans quoi, il faudrait réévaluer à la baisse les 22 000 lecteurs. En quoi est-ce contestable ?
Je suis d'accord avec vous. Il y a encore tellement à dire ! Comment être plus efficace ? il faudrait peut-être moins rabâcher les mêmes arguments et être plus juste sur ceux avancés.
Qu'en pensez-vous ? J'ai lu certains de vos commentaires. Votre avis m'intéresse.
@Louis ST O (300)
Oui la liberté, bien mal barrée la liberté ! Invitée à la soirée électorale (et pas JL Mélenchon, c'est pourtant clair les intentions des proprios de l'audiovisuelle) Marine le Pen se déclare trés contente du score de Montebourg. Et bien, il faut décrypter cela en priorité. Nous n'avons pas que le PS comme adversaire bon sang. J'ai abordé cette question hier avant les résultats des primaires, mon messagee a été supprimé.
Voilà nous serons bientôt enfin fixés sur l'avenir du PS. Par respect pour tous ceux parmi les nôtres qui se sont aventurés à aller voter AM (je n'en suis pas), j'espère que celui-ci aura la classe de ne pas se mêler du 2nd tour. Mais s'il était amené à soutenir finalement l'un ou l'autre des social-dem', il aurait apporté un point final à la démonstration que toute idéologie dans ce parti aurait disparu au profit d'une logique d'appareil.
C'est "l'heure des caractères"...
Bonjour,
J'aimerais avoir accès à une synthèse. Je comprends ce besoin de développer finement mais, d'une part, le temps manque à beaucoup d'entre-nous, d'où probablement une certaine « déperdition argumentaire », et, d'autre part, la synthèse donnerait plus de relief et de mordant aux idées fortes, aux points centraux ?
Claude Berger
Hollande ou Aubry peu m'importe, ce sont des libéraux. Par contre "L'élu" devra débattre face à face avec Méllenchon et je suis certain que ça doit leur faire plus peur que de débattre face à Sarko. Jean Luc va leur poser des questions qu'ils n'aimerons pas voir arriver dans la campagne du PS, traité de Lisbonne, BCE, grand marché transatlantique, rèle d'or etc.
Entendu hier à la radio, beaucoup d'électeurs de droite, déçus par Sarko ont voté FH ou EV. Je pense que tout est dit.
Montebourg a maintenant des billes pour faire son trou au PS, il ne rejoindra jamais le FdG.
Le score de Montebourg n'est pas si extraordinaire que ça, d'autant que certains partisans du FdG sont hélas tombés dans le panneau. Si le PS n'avait pas entrainé autant de gens dans sa dérive droitière, AM aurait dû être en tête haut la main. Que quelqu'un qui tient un discours à peu près de gauche, même si ce ne sont que des "paroles verbales", n'arrive pas premier est révélateur des dégâts causés par la gauche capitularde dans une opinion conditionnée à la soumission.
Nos camarades et concitoyens partisans du FdG, qui ont voté pour Montebourg ne vont pas tarder à être fixés sur le us et coutumes d'un parti qui n'a pas changé et avec lequel nous n'avons rien à faire tant que nous n'avons pas inversé le rapport de force.
Ce qui n'empêche pas Jean-Luc, comme c'est normal en démocratie, de s'adresser directement aux électeurs du PS et même indistinctement à tous les électeurs du pays.
A quoi aura servi la candidature de Montebourg ? A rien ! Aubry et Hollande vont faire la danse du ventre pour avoir ses voix et après ça, circulez, y a rien à voir. Je suis désolé, mais c'était gros comme une maison. Et cette fumisterie n'aura servi en rien la cause du FdG. Au contraire, car elle a rassuré certains moutons apeurés qui croient qu'il y a (encore) des gens de gauche au PS prêts à transformer la société, mais sans s'attaquer à la classe dominante.
Petite anecdote, Moscovici a déclaré au sujet de Hollande qu'il n'incarnait pas la gauche molle et avait du caractère(sic). Comme on dit maintenant : mort de rire !
Peut-être que le mieux serait que Montebourg se sauve du PS et aille retrouver le Front de gauche qui est le seul à se positionner vers une gauche qui dit ce quelle veut dire et non vers ces socialos qui ne pensent qu'à manger une part du gâteau.
Ces primaires sont intéressantes dans la mesure ou elles ne reflètent pas un vote de congrès avec vote utile des tendances ou des fédérations. Le coeur du PS est conservateur et AM représente la nouvelle garde qui va remplacer les vieilles badernes, il agit avec méthode, il critique la mondialisation en prenant garde de ne pas parler de l'Europe et de la concurrence libre et non faussée qui pourtant est au coeur de nos préoccupations.
Je pense comme beaucoup qu'il est temps que JL Mélenchon s'invite dans le débat maintenant que l'horizon est clairement dégagé.
Question : comment sont comptabilisés les temps d'antenne offerts au PS dans cette primaire ? L'UMP va réclamer la même chose, et ce sera normal. Et le Front de Gauche (et d'autres) qui n'a pas fait tout ce cirque, il va avoir droit à quoi en contrepartie égalitaire ?
Moi je trouve qu'il y a là un sacré problème !
Le projet de primarisation de la scène politique n'a pas été arrêté. Un conglomérat de badauds a misé sur des personnages ornementés de trois petites phrases. Un parti sans programme peut donc désormais se présenter dans les médias comme l'opposition légitime. Sans surprise, plus de quatre badauds sur cinq ont choisi un brouet insipide qui ne propose pas aux citoyens de reprendre le pouvoir sur la finance.
La voix différente va juste obliger la propagande de l'appareil à se peindre quelques phrases en trompe-l’œil pour mieux leurrer les citoyens.
Plus que jamais, vive le FdG !
Par chez nous, pays proche de Jean Jaurès, célèbre pour sa fronde vigneronne de 1907, le vote censitaire a marché à fond. Justement à cause des listes. Ici chacun a un emploi grâce à... donc redevable. Hollande l'emporte haut. l'injonction des oligarques politiques a bien fonctionné.
Je suis indignée de payer pour voter. Ce droit est dévoyé par le PS d'une manière éhontée et contrairement à ce qui se dit c'est antidémocratique car il prouve qu'un parti est incapable de se plier à un programme et de trouver le porte voix de ce programme.
Honte à toi parti socialiste qui n'en a que le nom. Tu trahis toutes nos valeurs honte à toi !
Juste une petite réaction à tous ces postes qui disent que le programme de Montebourg serait proche de celui du Front de Gauche. Certes, de tous les candidats PS c'est Montebourg qui portait le discours le plus à gauche. Mais dans le même temps, il a développé dans sa campagne le thème du capitalisme coopératif... Or nous nous luttons contre le capitalisme, et dire que celui ci peut être coopératif ou social est une belle foutaise. La différence entre les différents candidats du PS et le programme du Front de Gauche n'est pas seulement la place plus ou moins à gauche du curseur. La différence est plus fondamentale : les socialistes, mêmes les plus à gauche, sont pour adoucir le capitalisme ; le but des révolutionnaires est différent, nous voulons changer ce système pour aller vers une autre société (que l'on appellera comme on préfère socialiste ou communiste).
Notre but n'est pas de faire du PS plus, de faire ce que faisait le PS avant sa soi disant "dérive droitière". (pour ma part je ne pense pas que le PS d'il y a 30 ans était fondamentalement différent de celui d'aujourd'hui).
En lisant les interventions, je m'aperçois que nombres d'illusions se font jour sur le cas d'AM ! Il le dit et l'écrit, il veut "humaniser le système capitaliste" et non pas le dépasser. En réalité c'est un agnostique, tenant des théories de l'évêque de Berkley, la philosophie "honteuse" !
Cela peut plaire sur le moment, mais ne règle absolument pas le fond d'un système obsolète : "l'exploitation de l'homme par l'homme". Il y a un effet d'annonces et c'est tout. C'est d'un réalisme sans rivage.
Voila pourquoi nous devons, en tant que tenants du Front de Gauche, nous en tenir à notre objectif principal, enlever le bandeau et l'écran de fumée qui hante encore les têtes des salariés de ce pays.
Une étape demain sera d'assurer le succès de la journée revendicative. Continuons de mobiliser et de faire grandir notre PPP. Et surtout de l'enrichir plus encore.
Je viens me confesser ! Pour la première fois, car chez les parpaillots d'origine ça se fait pas, j'ai voté Montebourg et plus encore j ai conseillé ma famille, mes amis d'en faire autant, je suis même allé plus loin, au meeting de Villeurbanne de Montebourg je lui ai mis entre les mains la photocopie de ma carte du PG, en dessous de laquelle j'avais imprimé au premier tour de la Primaire Socialiste je vote Montebourg, mais au premier Tour de la Présidentielle je voterai Jean Luc Mélenchon. "C'est toi qui m'as écrit ? Oui c'est moi !"Il m'a rendu ma photocopie et nous nous sommes donnés une poignée de mains.
Plusieurs milliers de PG, de FdG l'ont fait. Dans notre municipalité d'union PS (tendance DSK), PCF, et opportunites de tous bords, plusieurs dizaines de militants ou sympathisants FdG nous avons voté. Dois-je expliquer la raison ? Oui sans doute. A la lecture du livre de AM "Votez Démondialisation" en plus en plus de la vision sur Public Sénat et les écoutes, je me suis dit qu'au Pire AM plagiait nos objectifs et au mieux il était des notres et n'allait pas tarder de venir s'encarter au FdG, il fallait l'aider. Nous saurons dans les prochaines heures ce qu'est en fait Le candidat Montebourg, un socialiste républicain et révolutionnaire comme nous ou un opportuniste, je crois avec une quasi certitude qu'il n'appellera pas à voter pour Hollande trop à droite ni pour Aubry trop embringué de DSK maladroitement, DSK qui n'a pas demandé pardon au peuple de gauche de notre France, signé A.M. Attendons un peu pour se réjouir, mais dans tous les cas nous savons que pour le premier tour des Présidentielles, le Socle des 17 % de Monteboug sont des voix contestataires au PS de droite, du centre et du milieu comme à Marseille.
Amitiés partisanes
J'ai vraiment envie d aller voter MA au second tour des primaires, car si la priorite me semble etre de tout faire pour aneantir les magouilles, la mauvaise finance et revenir à un veritable partage des richesses du pays ? je suis aussi tres sensible à l'urgence ecologiste. Les verts iront un maximun vers MA, donc je ne veux pas de FH. Qu'il soit bien clair qu'au premier tour des présidentielles, je voterai et ferai tout pour faire voter le seul et unique Jean-Luc Mélenchon.
@ gus003 et aux autres qui pensent la même chose.
Peut-être que le mieux serait que Montebourg se sauve du PS et aille retrouver le front de gauche
Arrêter de rêver ! Montebourg a été clair (à partir de 9'30") : ”Si je ne gagne pas la primaire, je me rangerai derrière celui qui va gagner.” et plus loin : "Mes convictions, elles passent au deuxième plan." On ne pourra pas lui reprocher d'avoir berné qui que ce soit !
La primaire socialiste a crée un appel d'air au débat démocratique. Enfonçons le clou "l'humain d'abord" ! Le programme du FdG.
Demain, c'est dans la rue que ça s'passe !
Avant d'avoir le choix entre la peste et le choléra, vous êtes invités au mariage de la carpe (Aubry/hollande) et du lapin (Montebourg).
Bonne pêche à vous dimanche prochain.
Et si on parlait d'autres choses hautement plus importantes, donnez nous des nouvelles de Mayotte, de Syrie, de Lybie, de la demande du peuple palestinien, de l'Islande, des guerres que mène la France, etc. Car franchement Aubry ou Hollande, y'en a marre.
Alors à demain dans la rue, tous ensemble !
« Je félicite le Parti Socialiste pour ce beau résultat »
L’entame du communiqué de Jean-Luc Mélenchon me laisse un peu dubitatif. C’est le système oligarchique, ses médias, ses sondeurs, ses chroniqueurs-larbins qui travaillent l’opinion (tous dans le même sens), qu’il conviendrait de féliciter. Ils sont en passe de réussir une nouvelle fois à sélectionner le candidat du P.S.
Cette prétendue avancée démocratique n’est rien d’autre que la dépossession du choix des militants au profit des faiseurs d’opinion qui portent de façon presque unanime l’idéologie dominante. Les débats sont captés par le grand public à travers le filtre des médias sous contrôle. Que les laudateurs des « primaires » commencent par œuvrer à libérer la parole, - qu’ils nous citent dans les radios par exemple, un seul vrai chroniqueur antilibéral - et nous verrons ensuite.
La campagne de Montebourg peut-elle conforter le Front de Gauche ? Peut-être. Mais attention à ne pas s’illusionner sur l’homme. Arnaud Montebourg à l’habitude de tout mesurer à l’aune de ses intérêts carriéristes. Ceux qui ont écouté ses lieutenants hier soir ou ce matin, auront peut-être perçu comme moi, qu’ils semblent préparer l’opinion à un désistement en faveur de Hollande. Il n’y a peut-être pas grand chose à attendre de l’amie de l’ex directeur du FMI, mais sûrement rien du tout de la part de Hollande. L’élu des médias amalgame autour de lui la grande majorité des notables les plus droitiers du P.S.. Je savoure d’avance les circonvolutions dialectiques du «démondialisateur » dans l’hypothèse d’un tel choix.
Citoyenne-21-
Tu projettes un devenir des plus sombres et qui est d'une vérité infaillible et en grand malheur certain si les hypothèses UMP ou/et PS sont proposées en 2012. C'est effrayant.
Pour l'instant nous n'avons que notre résistance, c'est beaucoup, notre PPP, notre militantisme, Jean-Luc Mélenchon, les députées-és- de la nouvelle AN de notre Sixième République, la Constituante,la Révolution Citoyenne et toutes les luttes dans la rue et dans tous les,lieux de vie, travail, loisirs etc.C'est une sacrée perspective et tous celles et ceux qui se sont fourvoyés dans les dits de Montebourg vont voir ce soir les contorsions magistrales de cet engagé éphémère, ce sera sa "mort" politique.
Alors pour vivre il n'a qu'une seule voie juste et courageuse de rejoindre le Camarade Mélenchon, et avec nous tous et toutes, nous serons joyeux de pouvoir s'agrandir dans la famille alternative. Et nous reconnaitrons que nous nous sommes trompés dans les comportements politicards de certains, mais nous doutons fortement, les paris sont ouverts nous serions in England les bookmakers feraient une fortune.Mais je crois que les jeux sont faits, pas de miracles ou de cierges à Lourdes ou ailleurs,ça ne marche pas comme ça.
Oui préparons-nous aussi à résister conscients qu'il faudra ètre debout, très durs et dures à cuire, tètes dures et bien pleines, à les affronter au cas ou on s'en prend pour une peine de 5ans avant que ce soit perpète dans le GMT, en clair obscur,grand marché transatlantique, là complètement dans le brouillard. Nous sommes très loin du non choix de ce WE et de celui à venir.
Aujourd'hui, mon moral en a pris un coup. Je lis ici beaucoup d'analyses pertinentes sur le résultat de ces primaires et qui laissent apparaître un relatif optimisme. Or ma conviction est que c'est MA qui va l'emporter et là au revoir les chances du FdG pour être au second tour. Car beaucoup des "hésitants" de gauche voteront Aubry car son image "sociale" et "intègre" passe bien auprés de ceux là. J'ai voté à ces primaires mais surtout pas pour Montebourg, l'incohérence et sa pseudo fiédélité au PS qui passe au dessus de ses "convictions", y en a marre et plus que marre.
J'irai au second tour des primaires PS avec le même bulletin, fait main: " Je vote socialiste donc je vote Front de gauche".
Bon, ça suffit pour le coup de blues, je vais aller acheter 10 programmes de plus du PPP (ça fera 30) et continuer ma modeste contribution à la diffusion de ce super programme. A ce propos je m'autorise à exprimer mon seul petit regret à son sujet. Qu'est-ce que j'aurai aimé qu'il y ait un peu de vert sur la couverture. Depuis quelques temps j'ai comme le sentiment que la planification écologique passe au second plan. Et pourtant avec le partage c'est le socle principal de la révolution citoyenne. Si on n'a pas compris ça il y a encore des efforts à faire.
Front de gauche présidons et n'oublions pas "plus vous partagez plus vous possédez"
@334Nicolas B
" Et si on parlait d'autres choses hautement plus importantes"
D'accord avec ta liste camarade, mais si tu es d'accord, j'ajouterais les "anti wall Street" aux USA, dans leur quatrième semaine et dont le mouvement s'est étendu à 68 villes de ce pays, berceau du capitalisme sauvage.
Nous avons eu ici des points de vue différents sur participer ou non au 1e tour des primaires, avec pour chaque point de vue des arguments forts. Je ne pense pas qu'AM va donner des consignes pour le 2e tour, ou alors ce serait une grave faute politique de sa part. Je pense donc, que tous ses électeurs doivent ne pas participer au 2e tour, les deux étant Papandreou compatibles ou "bonnet blanc et blanc bonnet" et afin par la différence de participation un deuxième message clair soit envoyé au PS. Quant à AM son rôle est clair poursuivre le débat à l'intérieur du PS et appeler ses partisans à participer aux assemblées citoyennes, là où se passera "l'offre publique de débat". C'est en effet là que ses idées conformes avec celles du FdG vont avancer dans les consciences. Ce n'est pas au sommet que ça va se jouer. Et si le(la) Papandreou compatible n'entend pas le message il sera toujours temps vers la fin de la campagne à ce que AM appelle à voter Jean-Luc Mélenchon. Un point central me semble-t-il est la 6e République car c'est aussi une revendication d'Eva Jolly. On les a un peu oubliés ceux-là les électeurs Verts, avec le barnum primaires, mais chez eux aussi le débat existe : quelle gauche pour faire face à la crise et avancer de vraies solutions.
Merci pour votre rapport de séance au conseil de l'Europe! Essayez un jour de voir comment sont organisées les séances de travail au gouvernement fédéral suisse. Les textes sont tous traduits dans les 4 langues nationales. Vous comprenderez peut-être pourquoi la Suisse ne veut pas (encore) "entrer" dans le Conseil de l'Europe. Par ailleurs, tand que l'Angleterre sera dans le Conseil de l'Europe pour le saborder, il n'y aura aucune chance que la Suisse, elle est pourtant bien petite, entre dans cet organisme. Dire que la fondation Jean Monnet créateur de l'Europe se touve en Suisse, quelle dérision ! Avec mes cordiales salutaions. JMJ
@ Jean Louis CHARPAL et @ tous,
"D'accord avec ta liste camarade, mais si tu es d'accord, j'ajouterais les "anti wall Street" aux USA, dans leur quatrième semaine et dont le mouvement s'est étendu à 68 villes de ce pays,berceau du capitalisme sauvage."
Je me permets moi aussi de rajouter que le mouvement est étendu à tous les peuples de toutes les nations qui partagent ce juste désir. En France comme ailleurs et pour un mouvement d’ensemble la datte retenue et le 15 octobre. Cela se passera dans plusieurs villes de France. Pour la région sud-est, c’est Lyon. Je déplore que Jean-Luc Mélenchon n’en ai pas parlé ici, sur ce blog. Mais il est encore temps.
Cher Camarade Jean-Luc,
Que penses-tu de l'avancée de François Hollande ? Vite dis-nous ! J'ai hâte de connaître ton opinion maintenant que la candidate qui voulait "changer le système" est éliminée !
Bien que "déçu" par le score de S.R. (j’espérai que sa présence au second tour déstabilise durablement le P.S.) Je suis assez satisfait tout comme Jean-Luc Mélenchon. J'ai donc voté pour ce premier tour, j'ai perdu, mais bon... Les résultats sont assez éloquents pour me faire espérer en 2012. Toutes ces voix qui le moment venu ne seront peut être pas pour un P.S. clairement positionné a peine a droite de la droite UMP. C'est quand même relativement sources d'espérances. Qu'importe le vainqueur final et les tractations qui l’emmèneront a être le candidat pour 2012. Je ne voterais de toutes façons pas pour lui (ou elle) ni au premier ni au second tour (ni même au prochain tour de ces primaires, c'est devenu "inutile")
Reste que tout comme monsieur Mélenchon, je constate que c'est un réel succès populaire et que c'est aussi de bon augure pour la participation de 2012. A la Gauche (le FdG) de capitaliser ces espoirs en un monde plus humain, il reste pas mal de temps pour ce faire !
Bientôt viendra le temps de l'imprimante et de la distribution des slogans du FdG. Advienne que pourra !
Ardéchoise 217
Tu dis "si le succès annoncé des primaires se confirme, le candidat PS élu va se présenter comme le plus légitime pour gouverner la France et le débat pour l'élection présidentielle risque d'être faussé".
Les candidats de tous les partis se présentent comme les plus légitimes. Qu'ils aient organisé des primaires ou pas. Le risque pour le FdG n'est pas là, il est que le PS soit vu comme le plus légitime. On essaie de paraître ce qu'on veut mais on est vu comme les autres veulent bien nous voir. De même, il ne suffit pas de croire que nous sommes les sauveurs pour être vus comme tels. Pour que le débat ne soit pas faussé, il faudrait que les électeurs n'aient aucun préjugé, aucun apriori envers les candidats. Il me semble très intéressant de pousser ce raisonnement jusqu'au bout. Il est impossible en pratique de le faire. Mais en théorie, rien ne nous en empêche et c'est instructif. Pour ne pas avoir de préjugé, il faudrait ne pas les connaître. On pourrait ainsi se concentrer sur les idées.
alain verce 318
Je ne sais pas comment fonctionne exactement le contrôle du temps d'antenne. Mais je doute fort qu'il y ait un problème. Soit une durée a déjà été affectée aux divers partis et alors le PS se verra déduire le temps utilisé pour les primaires. Soit c'est une question de pourcentage et alors plus un parti utilise du temps d'antenne plus il en fait gagner aux autres partis. Je suis d'accord qu'il ne suffit pas de penser que c'est équitable. Il faut encore le vérifier donc soupçonner que ça ne l'est pas. Dans tous les cas, tu as raison d'être méfiant et j'ai tort d'être confiant sans vérification. Mais c'est vrai que je suis confiant sur ce point. Si un parti utilisant du temps d'antenne en fait gagner aux autres, il ne faut pas le regretter. Avec la TNT, nous avons des chaînes télé plus que de besoin. Si un peu plus de débats politiques c'est un peu moins de téléréalité et de séries américaines, on ne peut guère...
Sans avoir lu le communiqué de Jean-Luc, dès hier soir j'ai tenu moi aussi à féliciter les socialistes de mon département en intervenant sur un blog connu de Limoges. Jean-Luc a raison, cet effort militant est à saluer et au risque de me répéter, ne soyons pas chafouins. Quelques centaines de milliers d'électeurs n'ont-ils pas dit au PS ce que Pierre Laurent avait dit à la Fête de l'Huma aux dirigeants du PS: "Soyez de gauche" ?
Le penchant naturel de beaucoup d'entre eux ne sera-t-il pas d'instrumentaliser le vote Mélenchon au 1er tour de la présidentielle comme ils ont instrumentalisé le 1er tour de la primaire en votant Montebourg ? Ils le feront d'autant plus facilement que nous ne serons pas grognons mais constructeurs autour de nos propositions.
En tous les cas ça énerve la droite UMP. Y'a qu'a suivre les déclaration de J.F.C. pour s'en convaincre, après les comparaisons douteuses le voilà devenu inspecteur des tractations entre Montebourg et les deux prétendants. Rien que pour ça il faut se réjoui" de ces primaires.
Et pour finir mes pensées plus haut, je pense aussi que le ferment est la, partout, autour de nous : les indignés sont partout, y compris aux USA, et c'est pas facile pour eux, des "Copé", contre eux il y en a des centaines !
Mon petit bilan personnel des primaires du PS pour lesquelles je ne suis pas allé voter. Tout d'abord un aspect très positif pour nous : outre le fait que Royal et Montebourg ont fait campagne sur plusieurs de nos thèmes et ont réalisé près de 24% (ce qui va forcément positionner le PS plus à gauche que ce que ses dirigeants auraient souhaité) beaucoup ne soutiendront aucun des deux candidats restant.
Je pense qu'ils iront voter en faveur d'Aubry car elle est marquée "plus à gauche" mais que cela ne les engagera à rien pour le premier tout. Moralité nous pouvons espérer une bonne partie de ces 24%. Si cela se trouve nous dépasserons l'objectif des 2 millions de voix récupérée sur le PS.
Enfin j'ai quand même une pensée pour S.R qui a subit un coup rude, et bien que ne la soutenant pas je ne pense pas que Montebourg aurait fait un score aussi élevé, si les sondages n'avaient pas matraqué à fond les électeurs en leur disant que S.R n'avait aucune chance si elle était candidate. Encore un bel exemple de leur grande nocivité. Je suis convaincu que s'ils lui avaient été plus favorable dans leur scénario de second tour de la présidentielle, Royal n'aurait pas fait 7%.
Une grande part de l'intérêt pour les primaires socialistes vient de la défection au dernier moment de DSK. Du coup, les médias et la droite ont été pris de court : il a fallu se retourner, investiguer un peu, comprendre, analyser, plutôt que de suivre la route toute tracée du "pour ou contre" DSK, à laquelle tout le monde était convié. Conséquence : pas d'opinions toute faites, vendues comme telles, façonnant les esprits par la répétition et les sondages.
Soudain, les gens ont compris que les jeux n'étaient pas faits et ont été mis en situation de réfléchir par eux-même. D'où la mobilisation. Il y avait enfin le "sentiment" d'un choix possible. C'est ce qui se passerait si les 2 ou 3 têtes d'affiche faisaient défection au début d'une campagne Présidentielle. Les médias assureraient leur rôle, comme ils l'ont plus ou moins fait pour la primaire, d'organisateur de débats, d'éclaireur sur un choix, et non de relai d'opinions préconçues.
Ce n'est pas la primaire en tant que telle qui aurait des vertus spécifiques de mobilisation citoyenne. C'est le grain de sable dans le marketing d'opinion qu'a constitué le faux-départ de DSK, qui a élevé le débat. Ce ne sera pas toujours le cas.
2,5 millions d'euros (au minimum) pour offrir une corde à son bourreau, c'est peut être cher payé pour un suicide collectif... non ?
Une chose me semble claire. Hélas.
Les sympathisants socialistes sont à l'image des militants du PS. Ils se sont social-libéralisés. Moins de 20% pour la ligne de gauche (Montebourg), c'est en gros le même score que celui de la motion C au congrès de Reims (celle qu'avait soutenue Mélenchon).
Il faut donc se faire une raison. Militants ou sympathisants, la ligne de gauche est ultra minoritaire au PS et ceux qui spéculaient sur un décalage entre les uns et les autres en sont pour leurs frais.
Pas de quoi se réjouir, pourtant. Entre une frange "politisée" (celle qui a voté à la primaire) fixée dans le social-libéralisme et une immense majorité d'électeurs indifférents, désorientés ou résignés où sont nos espaces de reconquêtes?
Jamais le débat politique n'est apparu aussi confus. MLP ou Dupont-Aignan qui se déclarent " proches des idées de Montebourg", tout comme... Mélenchon, voilà qui a de quoi brouiller les esprits des électeurs. Que ça nous plaise ou non le clivage droite/gauche vole en éclat. Le premier responsable de cette confusion est la social-démocratie qui depuis 25 ans a renié les valeurs fondamentales de la gauche tout en conservant l'étiquette, et qui a fini par la discréditer. S'appeler Front de Gauche dans des conditions pareilles, ce n'est donc pas forcément un cadeau. Et pourtant, l'appellation est historiquement légitime.
J'ai conscience que mon commentaire multiplie les paradoxes et n'éclaire aucune perspective. J'en suis désolé, croyez-moi.
Que faire ? Convaincre, convaincre encore...Mais de quoi ? De voter Mélenchon, certes ! Un gros score peut être un acte fondateur... de quoi ? On verra. Rien ne s'écrit plus à l'avance et les révolutions, plus que jamais, sont imprévisibles
En attendant, et malgré tout, Front de Gauche toute !
Eh bien moi je suis allé voter aux primaires socialistes parce que la démocratie ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. et qu'il vaut mieux avoir deux fers au feu. Bien content que le score d'Arnaud Montebourg soit la surprise des médias.
Et je voterai encore au seconde tour parce qu'il y a encore une différence entre Aubry et Hollande et que ma préférence va à Aubry.
Maintenant, cela ne m'empêchera de soutenir le projet de FdG pour peu qu'il incarne ce que j'attends.
Pour le moment, si j'applaudis souvent les belles critiques que Jean-Luc Mélenchon fait du système, c'est autre chose quand on en vient au projet. Certes il est plus social que celui des Hollande, Aubry et même Montbourg, mais il ne permet pas, pas plus que les autres, de changer le système. Il s'agit toujours de rendre la pauvreté plus ou moins supportables. Je ne réclame pas le "Grand soir", non, juste d'introduire la goute d'huile qui changerait tout.
Cette goute d'huile c'est le revenu universel. Le revenu universel n'est pas seulement une mesure sociale, c'est une arme économique qui permet à tout citoyen de regagner sa liberté de choix face aux employeurs. C'est la fin de l'entreprise féodale. Mais certainement pas la fin des entrepreneurs puisque cette sécurité permet aussi à tout individu de travailler à son compte si il le souhaite. Le RU a encore bien d'autres avantages, encore faut-il être capable de sortir des clichés et vieilles batailles dépassées, voir partisanes, pour construire autre chose.
Un intérêt de la médiatisation d'Arnaud de Montebourg : les thèmes de la dé-financiarisation, du protectionnisme, de la laïcité repasse à Gauche, face à la tentative du FN de se les approprier.
clarazed
Effectivement je viens de regarder la vidéo de Montebourg avec Cohen. Comment peut-on être lié de la sorte à un parti en faisant abstraction de sa propre pensée, et recommander le vote pour tel ou telle candidat socialisme de droite centriste ?
Je trouve ça d'une lâcheté sans borne. Comment se regarder après avoir trahi ses propres électeurs sympathisants ?
Question à Montebourg : « dans 4 semaines, vous allez faire campagne pour lui ? »
« C’est mon engagement de loyauté et moral vis-à-vis des primaires… Mes convictions, elles passent au 2ème plan… », rétorque notre ami.
Comparaison n’est pas raison ! Mais quand même ! Comparons ! Souvenons-nous de cette tentative de 2006 et qui n’avait pas abouti !
« Moi, je suis un citoyen engagé. Toute ma vie est dans l’engagement politique. Donc, je m’engagerai. Je vais essayer de trouver la forme utile. Mais vous imaginez bien, Monsieur (…), qu’on ne va pas me demander d’aller faire des meetings pour expliquer des choses auxquelles je ne crois pas. Donc, ou bien on discute pour voir comment les uns et les autres s’y retrouvent ; ou bien on ne discute pas et puis je ferai la campagne dans mon coin là-bas en Essonne. Ils seront tout contents de m’avoir sous la main. » Jean-Luc Mélenchon dixit.
Pas question pour moi d'aller encore embrasser la dévote socialiste que j'ai félicité pour son bénévolat dimanche dernier tout en versant 1€ à Montebourg. Il rest blanc bonnet et beau nez blanc, MA représente comme FH l'horreur libéral-socialiste des oui-ouistes décomplexés ! Par contre, je ne me fais aucune illusion sur AM pour qui j'ai voté : il fallait dire une nouvelle fois notre NON de gauche au PS oui-ouiste. Cce fut dit assez brillamment, mais il reste que si AM était vraiment le contre-poison de MA, il aurait suivi JL. Donc, ce fut un adieu au dernier noniste du PS encore encarté dans ce parti de collabos. Je ne crois pas un seul instant en sa vertu personnelle, car il est trop formaté jeune et brillant arriviste. Donc mon vote AM était sans tendresse, même si Che Guevara appelait à "s'endurcir sans se départir de sa tendresse". Ne nous départissons pas de notre tendresse pour "le peuple de gauche", mais sachons nous endurcir contre les arrivistes qui en abusent et qui se disputent le leadership de l'appareil à trahir social-néo-libéral. Ces mots sont sans haine, mais avec la froideur nécessaire : tous ces éléphants et éléphanteaux l'ont dans le baba, car le NON de gauche n'a pas fini de leur pourrir la vie !
@ermler (355)
Je ne saurai que trop vous approuver...
Je complèterai en y ajoutant un léger bémol. Ce premier tour de primaire n'est pas tout à fait comme un vote de motion de congrés socialiste. C'est un peu plus que cela vu que c'est des citoyens électeurs du PS mais pas seulement (on voit que nombreux sont les électeurs Front de Gauche, Chevènementistes, écologistes, de l'UMP ou bien encore des Gaullistes républicains qui ont participé au vote). Vous relevez à juste titre que la ligne de gauche (Montebourg) ne fait que 17 % et oui, la crise, les graves problèmes économiques, politiques et sociaux, le mouvement social n'a pas une automaticité et une représentation politique visible à court et moyen terme ! Hélas ! Il n'y a pas de débouché politique au mouvement social. Et le vote à minima (17%) pour une gauche un peu plus radicale dans une partie du corps électoral fortement mobilisé devrait nous inquiéter et nous alerter. La crise, l'austérité, les mouvements sociaux n'engendrent pas forcément une expression radicale de l'électoral ni un vote plus à gauche. Le peuple espagnol va prochainement "se donner" à la droite mettant une dure défaite au Psoe. En Grèce, si des élections avaient lieu aujourd'hui au mieux ce serait un maintient dégradé du Pasok au pire une large victoire de la droite libérale et conservatrice. En Pologne, ce week-end, la droite libérale s'est maintenue au pouvoir et ainsi de suite... Les "Indignés" n'apportent aucune solution et n'annoncent en rien une révolution ou une expression électorale radicale.
Cette automaticité (expression du mouvement social radical / expression politique vers une gauche radicale) ne venant pas et bien, je pense, que nous [FdG] devons envisager d'autres constructions vers des convergences avec la gauche socialiste. Ce n'est ni un reniement, ni une compromission mais une solution intermédiaire tenant compte de la réalité de l'expression politique des citoyens, du débouché politique.
Bonjour tous
Je viens de voter pour ces préliminaires, je fais partie de ces idiots dont vous parlez ici.
Ouvrier toute ma vie, chômeur depuis peu (l'entreprise est partie en indonésie.) je ne suis bon qu'à payer les taxes et "prélèvements sociaux" de toutes sortes. Pas de niche fiscale. Travail posté pendant 35 ans, on souhaite que j'aille bosser jusqu'à 62 ans, ayant dejà vu quelques uns de mes collègues trépasser. Donc je sais que ma "vie en bonne santé" est limitée. Ces beaux messieurs, dont Hollande fait partie, ne me parlent pas. Je ne me déplacerai pas pour le 2ème tour des primaires !
Partisan du Front de Gauche, je ne comprend pas vraiment pourquoi le PS nous snobe. Malheureusement, ils vont finir par se ramasser et le regretter. Il reste à gauche Jean-Luc.Mélenchon... mon choix !
Le candidat PS à la présidentielle doit être François Hollande. Soutenu par Valls, il apparait maintenant comme le candidat des belles personnes de la politique et des médias. Son ancrage à droite n'est plus à démontrer. Le candidat du consensus mou sera complètement en phase avec Sarko ou tout autre de la droite à ce scrutin. Ainsi notre candidat Jean-Luc Mélenchon sera le seul détenteur des valeurs de solidarité, d'humanisme. Il aura d'autant moins de scupules à remettre Hollande à sa place lors des différents débats de la Présidentielle. S'aurait été beaucoup plus compliqué avec M.Aubry, premièrement parce qu'elle est une femme et ensuite parce qu'elle donne l'impression de vouloir entendre le peuple de gauche (est-ce juste une impression ?). Notre candidat est courtois avec les femmes et ne souhaitera pas lui "rentrer dans le lard" ce qu'il fera bien volontier avec Hollande. Alors Hollande au 2ème tour c'est le meilleur candidat PS et notre candidat lui fera mettre genoux à terre pour ses multiples renoncements de gauche.
@Sonia Bastille.
Les socialistes prennent des raclées dans tous les pays où ils appliquent des plans de rigueur, en écrasant leur peuples, non ?
Europhiles, ils recoltent là leur orientation ultralibérale. Bisounours au crash-test de la sauvagerie mondialisée.
Sonia Bastille
Cette automaticité (expression du mouvement social radical / expression politique vers une gauche radicale) ne venant pas et bien, je pense, que nous [FdG] devons envisager d'autres constructions vers des convergences avec la gauche socialiste. Ce n'est ni un reniement, ni une compromission mais une solution intermédiaire tenant compte de la réalité de l'expression politique des citoyens, du débouché politique.
On en reparlera dans quelques semaines, on est encore aux premiers remous "gentillets" de la crise. La révolution va passer par les urnes. En tout cas battons-nous, et oui collaborer avec les OUI-OUIstes et les TINA du Parti Socialiste qui n'a de socialiste que le nom, j'appelle ça un reniement, une compromission, c'est clair !