21oct 11

Kadhafi, fonderie du Poitou, écoutes collectives, CSA et sondages

Antenne et consort

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Cette semaine m’a tenu loin du clavier. J’y reviens à la faveur d’un après-midi sans rendez- vous ou presque. J’achève en courant juste avant d’aller voir « une ronde militante » au théâtre « Le Vent se lève » dans Paris !
Si vous m’avez suivi sur TF1, je n’ai rien à ajouter à l’idée que vous vous en êtes fait. Si vous ne l’avez pas vu, c’est que vous l’avez choisi. Je n’y reviens donc pas. Je vous indique seulement que nous avons battu un record d’audience. 6,5 millions de téléspectateurs en moyenne ont été présents et le pic a réuni 7 millions de personnes. Je dis un mot cependant des écoutes collectives que je vous ai proposé d’organiser.
Je dis un mot de la Libye. Dans ces lignes je vous parle assez longuement des deux affaires qui ont occupé nos camarades qui nous défendent face aux abus sondagiers et aux spoliations de temps d’antenne. C’est une tâche ingrate que la leur. Car nos propres amis passent de la colère au mépris. Tantôt ils nous reprochent d’être inertes, tantôt de nous occuper de questions sans intérêt. Je fais donc le point. Avant cela un mot à propos de l’affaire de la fonderie du Poitou. Grave symbole des méthodes de voyous d’un certain patronat.

Vendredi 14 octobre 2011 Jean-Luc Mélenchon rencontrait les ouvriers français et luxembourgeois de l'usine Arcelor-Mittal de Florange en Moselle. Notre camarade photographe Stéphane Burlot était du déplacement. Il rapporte neuf portraits d'ouvriers en lutte qui nous regardent, déterminés et dignes contre le sort qui leur est fait.

Je n’ai pas aimé que l’on montre la dépouille de Kadhafi. Et peut-être même son meurtre. Le respect des prisonniers et des vaincus est dans la convention de Genève qui organise « les lois de la guerre ». Je n’avais pas aimé le spectacle de la pendaison de Saddam Hussein, ni les injures contre sa foi sunnite proférées contre lui à la minute de sa mort. Après quoi je peux dire, haut et fort, que je n’ai pas de regrets à leur sujet. J’espère que cela fera réfléchir les autres tyrans de la région. Et là, je mets dans le même sac ceux que « l’occident » combat comme ceux qu’il soutient. Tous sont nos ennemis à proportion du fait qu’ils sont les ennemis de nos principes et valeurs. Ceci posé, on notera pour que la mémoire le retienne, que l’invasion, les bombardements et le meurtre du Kadhafi n’était pas dans les résolutions du conseil de sécurité qui légitimaient l’action de prévention initialement décidée. Tout cela est donc parfaitement illégitime. La révolution en Libye n’est plus une révolution 01citoyenne mais une guerre civile dont l’Otan est un protagoniste direct. Mon avis est que la seule chose à faire et à exiger à présent, sans relâche ni compromission, est que l’armée otanienne se retire et qu’arrivent les experts et conseillers capables d’aider à former un registre électoral honnête pour élire dès que possible une assemblée constituante.

Je suppose que vous avez tous entendu à la radio la voix répugnante du nouveau patron des Fonderies du Poitou, PDG du groupe Montupet. Ce type parle avec un fouet dans la bouche. Son argument après avoir mis l’usine en dépôt de bilan c’est « s’ils n’avaient pas fait grève, on aurait sauvé l’emploi ». Ce pauvre type avait décidé de supprimer 25 % de la paie des ouvriers. Voilà pourquoi ils étaient en grève ! Lui s’était au contraire octroyé 1,2 millions de cadeau de bienvenue dans l’affaire des fonderies après l’avoir rachetée ! Voilà le genre de héros des temps modernes que vous permet d’obtenir la bienfaisante « main invisible du marché », les amis de la « concurrence libre et non faussée » et des autres mantras du capitalisme de casino qui mène le monde. Bien sûr l’usine est profitable et ses productions sont de très haut niveau technique. « Et alors ? » dit le soit-disant performant gestionnaire, la bouche pleine de ses grosses bouchées prises sur la bête ! Il sait qu’il peut encore bien profiter. Dans un premier temps le patron vampire a bien pompé l’entreprise qu’il traite comme un « centre de coût » selon la formule consacrée. Il lui ponctionne de monstrueux frais de siège destinés à vider la trésorerie et les réserves. A présent il ferme la boîte, transfère les productions ailleurs et se régale avec la vente du foncier qui ne lui a rien coûté à l’achat de l’entreprise. Le jackpot ! La vie des gens n’est rien pour lui.

Que puis-je faire ? D’abord en parler. Ici vous informer du dessous des cartes du soit-disant discours de l’entrepreneur navré par « les grèves qui tuent l’entreprise ». En fait c’est un voyou. Puis, je me suis demandé quoi faire. A la suite des gens sur place j’ai été convaincu que l’affaire pouvait se débloquer si Renault, créatrice de cette fonderie autrefois, la rachetait pour assurer son approvisionnement. N’est-ce pas Renault qui, en 1979, a créé le site d’Ingrandes ? N’est-ce 01pas encore Renault qui l’a développé en près de trois décennies ? Certes le groupe a vendu cette usine en 2008. Mais ce qui a été défait ne peut-il être reconsidéré quand les intérêts de toutes les parties le demandent ? Le groupe Renault, n’a-t-il pas racheté à 100%, en début d’année, la Fonderie de Cléon en Normandie, sauvegardant ainsi l’activité et les emplois de cette usine. Renault l’avait également vendue une dizaine d’années auparavant. Mes camarades du « Front de Gauche des luttes » ont sollicité une rencontre avec la coordination CGT Renault pour bien analyser cette idée de proposer la reprise par Renault. Et de mon côté, j’ai écrit directement à Carlos Ghosn. Je lui dis :« Je m’adresse à vous aujourd’hui car c’est un fait bien établi que Renault est capable de débloquer la situation. Renault peut racheter la FDPA au groupe Montupet. C’est le souhait des salariés eux-mêmes ! C’est aussi l’intérêt de votre groupe, nous le savons bien, de sécuriser son approvisionnement en pièces de moteur d’aluminium de qualité. Pouvoir bénéficier de la production des salariés hautement qualifiés qui travaillent aux fonderies du Poitou est un enjeu industriel. La qualité des produits des chaînes d’assemblage de vos voitures y trouve son compte. » Dans cette bataille je crois que nous devons faire bloc avec les employés de Montupet comme jamais. En effet, c’est la première fois qu’un patron prend en France l’argument de la grève comme motif de la liquidation d’une usine. Je sais naturellement que la raison n’est pas là. La liquidation était prévue par le patron dépeceur. Mais en produisant cet argument de guerre civile, il cherche à se couvrir en adressant un signal au reste du patronat. Il leur dit : soyez solidaire car je vous aide à combattre les résistances de vos personnels.

Le soir de mon passage à TF1 une série de camarades et d’amis ont organisé des écoutes collectives de l’émission. L’idée est de rompre le rapport passif face à la politique « vue à la télévision ». J’ai été informé personnellement de six ou sept initiatives sur ce mode. Le reste je n’en sais rien. Mais de celles-là j’ai tiré une moisson d’enseignements. Deux de ces écoutes avaient lieu dans un bistrot à vingt ou trente, les habitués ou les passants s’y joignant souvent. D’autres ont eu lieu à vingt, soixante ou quatre-vingt dans des salles réservées à cet effet. Elles étaient annoncées par affichettes. D’autres ont eu lieu par invitation d’amis à la maison avec un casse-croûte ou un repas. Le mode d’action était dans tous les cas de ne pas faire de commentaires ou discours « officiel » après la séquence. Si bien que les retours me signalent une parole très circulante, très libre. Avant cela on me dit que l’écoute collective se passe souvent comme devant un match. Il y a des commentaires à haute voix, des 01rires et des applaudissements. La durée de l’émission permet bien que l’attention ne se relâche pas. Et la soirée n’est pas trop avancée quand vient l’heure de dire chacun son mot. C’est important un soir de semaine. Demain on va au boulot ! Et on mène les gosses à l’école.


Reportage au journal de France Inter du 21 octobre sur l'écoute collective à Juvisy-sur-Orge

 

D’une façon générale les télé-participants ne commentent pas le style de mon passage ni aucune des niaiseries qui préoccupent tant les communicants. Ils passent directement au fond. On demande des explications, on ajoute, on retranche. Je sais que personne n’a rien compris à ce que j’ai dit sur l’impact en inflation du rachat total de la dette européenne par la Banque Centrale. Pourtant mon équipe m’a mille fois fait la leçon : pas de dérive technique ! Je suis désolé d’avoir été inaccessible sur ce point. Mon vieux fond de prof me fait savoir que le bon orateur ne doit pas subjuguer son auditoire mais lui proposer doucement une piste de pensée. Impossible si on ne comprend pas ce qu’il dit. Moi je vois les défauts de mon travail. Mais pas mal d’autres ont vu les qualités. En tous cas, les discussions sont allées fort sur les questions d’industrie et d’emploi. Et même sur les deux modèles de traitement de la crise qui s’opposent, entre austérité et relance.

Les écoutes collectives seront donc de nouveau à l’ordre du jour. Je fais le pari que ce sera la mode de cette campagne électorale. Combien de modes avons-nous déjà lancées ! Celle des foulards aux couleurs du parti, celle des prises de paroles et meeting en plein air, les criées dans les transports publics, les clowns savants. Voilà les écoutes participatives ! Sans oublier les admonestations publiques. Comme celles que nous avons fait au siège de Moody’s. Mais là, soyons honnêtes, la01 méthode est empruntée à d’autres. A d’autres qui parfois sont désormais avec nous ! Et vous qui me lisez, allez ! Allez ! Avec deux ou trois amis et camarades seulement s’il le faut, prenez le terrain !

Peut-être avez-vous entendu parler de cette solennelle remontrance du CSA aux télévisions et radios à propos de l’abus d’antenne par le PS à l’occasion de ses primaires ? La conférence de presse fut magnifique dans la mesure où le public invité, dont nous, avons eu la parole. A vrai dire c’est Lutte ouvrière qui a ouvert les interventions politiques et nous à sa suite. Il faut dire que mon conseiller spécial sur les domaines institutionnels de la campagne, Eric Coquerel avait eu un rendez-vous juste après avec la commission. Avant et après, acte nous fut donné qu’en effet nous étions doublement victimes de la situation. D’abord en ayant eu un temps d’antenne spécialement bas. Et depuis le constat des abus en faveur du PS, cela continue. En effet le CSA n’a pas décidé de rattrapage pour les perdants de la période précédente. A présent donc nous restons toujours à la portion congrue. Et nous ne pouvons faire mieux que protester.

En fait, les règles garantissant le pluralisme d’opinion sur les chaînes de télévision et de radio sont très floues. La seule règle stricte est que les temps d’intervention de l’opposition parlementaire ne peuvent être inférieurs à la moitié des temps de parole cumulés du chef de l’Etat et de la majorité présidentielle. En dehors de cette règle, le CSA est chargé de garantir le pluralisme de l’expression des courants de pensée et d’opinion à la bonne franquette.

Force est de constater que depuis des mois, ce pluralisme n’est pas assuré. Le Front de Gauche est clairement victime d’un ostracisme audiovisuel. Nous l’avons établi, chiffre en mains. Mais ce n’a pas été simple. Le CSA devrait nous adresser un relevé de situation mensuel. Il ne le fait pas. Certes, le CSA publie sur son site internet l’ensemble des relevés des temps d’antennes des différentes composantes politiques. Mais aucune consolidation des données n’est effectuée. Aucune moyenne n’est calculée. Aucune01 synthèse n’est réalisée. La publication de ces données a donc une portée très limitée. Est-ce volontaire ?

Nous avons donc réalisé nous-mêmes le travail d’agrégation de la myriade de petits chiffres fournis par les relevés du CSA. Nos amis ont comparé les temps d’expression des trois forces de gauche représentée au Parlement pour les deux premiers trimestres de l’année 2011. Au-delà nous n’avons pas de chiffres disponibles. Donc pour faire le bilan de toute la période de la primaire : rien n’est utilisable pour mesurer nous-même la situation. On en reste donc à la période immédiatement avant. Comment le temps de parole a-t-il été réparti entre le Parti Socialiste, Europe-Ecologie-Les Verts et le Front de Gauche de janvier jusqu’en juin 2011?

Au premier trimestre, le Front de Gauche a eu le droit à 17 heures et 35 minutes d’expression sur les chaînes de télévision et 7 heures à la radio. Cela correspond à 3,15% du temps d’antenne politique des chaînes de télévision et 2,88% pour les radios. Pas davantage. En pleine cantonale ! En comparaison, Europe-Ecologie a eu plus de 5% de temps d’antenne avec un temps global d’expression de 41 heures et 50 minutes. Le Parti Socialiste a lui disposé de près de 25% du temps d’antenne politique avec 200 heures de présence audiovisuelle. Le Parti Socialiste a donc été 8 fois plus présent dans les médias audiovisuels que le Front de Gauche au premier trimestre 2011. Ce n’est pas la proportion entre son résultat électoral et le nôtre loin de là ! Nous faisons 10%, il fait 28 % !

Au deuxième trimestre la situation s’aggrave. Cela veut dire que l’écart se creuse. Le temps d’antenne du Front de Gauche reste stable. Pour être précis, il a même eu 5 minutes de moins. C’est le trimestre de l’investiture de notre candidat commun ! Sur la même période, Europe-Ecologie a vu son temps de parole augmenter de 25 heures et le Parti Socialiste de plus … 50 heures.

Cette répartition respecte-t-elle les rapports de force qui existent aujourd’hui au sein de la gauche ? Non. Pourtant, les résultats des élections sont certainement le meilleur moyen de connaître l’état des rapports de force politique à un « instant T ». Et précisément, si l’on fait la comparaison des temps d’antenne avec les résultats des scrutins électoraux précédents les relevés du CSA mettent en lumière de très grands déséquilibres. Voyons : lors des élections régionales de 2010, la répartition des voix de gauche s’est faite de la manière suivante : environ 55% des voix de gauche sont allés au PS, environ 30% à Europe-Ecologie et 15 % pour le Front de Gauche. La répartition du temps d’antenne entre ces trois forces au premier trimestre 2011 est, elle, vraiment très différente. Les voici, mois par mois. 75% du temps pour le PS, 15% pour Europe-Ecologie et moins de 10% pour le Front de Gauche. Puis le mois suivant, la répartition est la suivante : 55 % ; 30% ; 15%. Et enfin, le troisième mois : 75% ; 15% ; 10% ! Les différences on le voit sont écrasantes !

Cette même comparaison peut être effectuée pour le deuxième trimestre, en comparant cette fois ci les temps d’antenne avec les résultats des élections cantonales de mars 2011. Cette comparaison nous intéresse car elle rapproche la part que nous reconnaissent les médias et celle que nous donnent les électeurs. Une bonne mesure de ce que vaut la démocratie 01médiatique ! La répartition des voix à l’intérieur de la gauche aux cantonales est la suivante : PS 60% ; EELV 19 % ; FDG 21 %. La répartition du temps d’antenne en est très éloignée : PS 72 % ; EELV 20% ; Front de Gauche 8%. Au sortir des élections cantonales, le Front de Gauche devient la 2e force politique de Gauche. Il a réalisé plus de voix qu’Europe-Ecologie et pourtant il a deux fois moins de temps d’antenne que ces derniers. Le Front de Gauche a donc été privé de dizaines d’heures d’expression. Si la répartition du temps de parole avait été en adéquation avec les résultats électoraux, nous aurions dû avoir près de 60 heures supplémentaires. Le temps d’antenne du Front de Gauche a donc tout simplement été divisé par deux. La situation s’est dégradée entre les deux premiers trimestres de l’année. Elle est devenue caricaturale en juillet. 80% du temps de parole de gauche pour le Parti socialiste et seulement 2% pour le Front de Gauche. Voilà le paysage médiatique. En réalité la répartition du temps d’antenne entre forces de gauche ne reflète pas le vote des électeurs mais la répartition des opinions de gauche à l’intérieur des comités de rédaction.

Cette situation n’est que le résultat des choix politiques effectués par les chaînes de télévision et les radios. Au premier trimestre : France Inter se retrouve aux côtés de RTL et Europe 1 parmi les radios qui accordent le moins de temps d’antenne au Front de Gauche. Au second trimestre, France Inter, France Info et RTL sont les trois radios qui accordent le moins de temps au Front de Gauche. A la télévision, le service public assume un peu mieux son rôle tandis que TF1, M6 et LCI continuent d’écarter le Front de Gauche de leurs programmes.

Encore une fois j’ai pris ma plume. J’ai adressé un courrier argumenté au président du CSA, Michel Boyon, le 23 septembre dernier. Celui-ci m’a répondu assez rapidement, le 14 octobre. Pour lui, le temps d’antenne dont a bénéficié le Front de Gauche au premier semestre « constitue un volume significatif ». Comme c’est une appréciation purement subjective, que dire de plus ? Puis Michel Boyon déclare : « le traitement éditorial accordé au Front de Gauche [ne] porte [pas] atteinte aux règles fixées [par le CSA] ». Vous avez vu plus haut quelles sont ces règles très générales. Il ne ment donc pas. Il se moque seulement de nous. Puis Michel Boyon rappelle que le CSA « n’établit pas de lien automatique entre le poids électoral de chaque composante de l’opposition parlementaire et son exposition médiatique ». Nous admettons qu’il ne peut exister un tel lien automatique. Mais, 01tout de même, comment expliquer des écarts si importants ? Des écarts qui vont du simple au double ?

Ce mercredi 20 octobre, Eric Coquerel, mon délégué auprès du CSA pour la campagne présidentielle, rencontrait le groupe de travail pour le « pluralisme et campagnes électorales ». Hasard du calendrier, comme je l’ai dit, le CSA organisait le même jour une conférence de presse sur l’application du principe du pluralisme politique. Cette conférence de presse est une première dans l’histoire du CSA. Le Conseil a ainsi tenu à envoyer un message fort en direction des chaînes de télévision et des radios après les importants déséquilibres de temps de parole constatés. Le Front de Gauche a été explicitement cité par le CSA comme faisant partie des forces politiques qui ont le plus souffert de ces déséquilibres. Hum ! C’est mieux que ce que disait le courrier. C’est même tout autre chose ! La première bonne nouvelle est donc que le constat que nous faisons est partagé par le CSA.

Après la conférence de presse, Eric Coquerel a donc rencontré le groupe de travail sur le pluralisme. Il a montré, avec les chiffres que je viens de vous donner et que je tire de la fiche de mon équipe, l’éviction médiatique dont nous avons été victimes. Que répond le CSA ? Même s’il partage globalement notre constat, celui-ci s’avoue impuissant juridiquement. « Même s'il y a des manquements manifestes pour les temps de parole politique, il n'y aura pas de compensation automatique » nous dit Michel Boyon.

Pourtant, Michel Boyon a rappelé lors de la conférence de presse l’importance du pluralisme et la valeur constitutionnelle de ce principe. La bataille contre les déséquilibres des temps de parole n’est donc pas à prendre à la légère. Ce n’est pas une 01manie de râleurs jamais contents ! Nous demandons que soit respecté l’article 4 de notre Constitution. Il indique que « la loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation ». Certains pays fonctionnent sur le mode du bipartisme. Mais la France n’est pas les Etats-Unis d’Amérique, même si nombre de nos élites sont gravement infestées d’américanisme primaire. Il n’y a pas chez nous un grand parti républicain face à un grand parti démocrate. Même si le PS et l’UMP en rêvent ! Le CSA a reconnu que l’opposition ne pouvait être résumée au Parti socialiste. Il faut donc maintenant que cela se voie sur nos écrans.

"Cet été, nous avions alerté les chaînes ou les radios d'un grave déséquilibre, a rappelé Michel Boyon. Mais les dépassements ont continué. Il est donc temps de remettre les pendules à l'heure, pour le dernier trimestre, sans pour autant pratiquer du "rattrapage", comme certains l'ont annoncé." Les chaînes avaient donc été prévenues d’un risque de dérapage. Mais elles ne sont pas sanctionnées. Elles reçoivent seulement un simple avertissement. Le CSA semble se comporter comme si cette situation était un accident de parcours qui s’expliquerait seulement par l’organisation de la primaire socialiste et l’Affaire DSK. En fait le bipartisme est un confort pour les organisateurs du spectacle politique. C’est une question qui touche au modèle économique de la production de la politique dans les médias. Là aussi règne la logique du moindre coût. Deux forces coûtent moins à « couvrir » que quatre ou cinq. Cela ne devient un choix politique que par défaut. Il n’en reste pas moins que lorsque certaines chaînes résument l’opposition au Parti Socialiste et refusent de prendre en compte la deuxième force de gauche qu’est le Front de Gauche, voir lorsqu’elles lui substituent par préférence amicale les Verts-Europe-Ecologie, elles font clairement un choix politique. Elles imposent ainsi aux téléspectateurs une certaine orientation de la gauche. Celle qui s’écarte le moins du modèle dominant. Il en existe 02pourtant une autre et c’est aux électeurs de choisir entre les deux. Quand ils le font il n’est pas acceptable que les chaînes de télévision le nient.

Et maintenant un coup de bâton pour les sondages. Là encore on connaît la puissance d’injonction normative de ces productions. Elles façonnent l’opinion, nul ne peut le nier. C’est pourquoi il est important à chaque étape d’en désinfecter l’esprit public. Et d’abord de nos propres amis et même des ennemis intimes qui en font des arguments de raisonnements. Les sondages ne sont pas une science mais une affabulation à vocation auto-réalisatrice. Cela vient encore une fois d’être prouvé à l’occasion des primaires socialistes. L’amusant de l’affaire est que les sondeurs prétendent cette fois ci « ne pas s’être trompés ». Un comble. Selon les directeurs des instituts de sondage, il serait « malhonnête intellectuellement » de dénoncer une fois de plus leur activités. Brice Teinturier dirigeant d'« Ipsos » va plus loin. Invité lundi matin 10 octobre de Patrick Cohen sur « France Inter » il nous fait la leçon avec une bonhommie tranquille qui est l’élégance de ceux qui se sentent inexpugnables : « C'est un reflexe pavlovien, de dire que les sondages se trompent. Les sondages ont bien fonctionné. Dieu sait si nous avons été prudents. Les enquêtes ont dit que les deux qualifiés seraient Hollande et Aubry. Et que l'écart serait fort. L'écart entre Hollande et Aubry n'est pas serré. La montée en puissance de Montebourg a été pointée. La seule petite correction, c'est l'effondrement de Royal que nous n’avons pas mesuré. ». Ce que Dieu sait selon Brice Teinturier, nous n’avons pas le moyen de le savoir car nous avons vu tout autre chose. Amis pavloviens, bonjour !

Les chiffres des sondages concernant les positions respectives des candidats tout au long de cette campagne interne du PS ne sont pas vraiment réalisés le jour du vote. Certes Hollande a toujours été donné favori. D’ailleurs ça l’a bien aidé à l’être ! Après l'évaporation de DSK, le miracle sondagier qui lui a permis d'endosser au mois de mai, en cinq petits jours, la position de favori, n'a pas été démenti. Mais, par contre, l'écart annoncé entre Hollande et Aubry a très largement fluctué. Selon les instituts, selon les périodes, selon les échantillons, selon que l'on a testé "les sympathisants de gauche" ou "les certains d'y aller", l'écart en faveur de Hollande avec Aubry va de +7% à +25% . Ces écarts ont été mesurés entre le 18 septembre et le 6 octobre 2011. Pour BVA le 18 septembre, c'est Hollande à 44%, Aubry à 28%. Pour CSA deux jours plus tard, c'est Hollande à 34%, Aubry à 27%. Pour l'Ifop le 30 septembre, Hollande 51%, Aubry 26%. Pour Opinion Way le 6 octobre, Hollande 49%, Aubry 24%. Pour Harris interactive, Hollande 50%, Aubry 28%. Certains sondeurs ont donc vu Hollande désigné candidat socialiste dès le premier tour ! Le résultat final donne Hollande 39%, Aubry 31%. Les faits s’avèrent donc plus prêts de Pavlov que de Dieu.

Prenons maintenant le cas de Montebourg. Ça nous concerne. Il termine à 17%. Qui l’a annoncé ? Personne. Les entreprises sondagières ont-elles noté son ascension fulgurante ? Non. Pas du tout. Montebourg a été « vu » chez « les sympathisants socialistes » à 5% par l'Ifop le 30 septembre, à 7% par Opinion Way le 6 octobre, et à 8% par Harris Interactive le 6 octobre. Le score de 17% n'a donc été « vu » par aucune officine. Les sondeurs se défendent en disant qu'ils avaient noté la possibilité pour Montebourg de dépasser Royal dans les derniers jours de la campagne. Brillant subterfuge ! Car ce n’est pas le sujet ! La question est celle du niveau auquel ils ont déclaré trouver son score. Car si avait été annoncé le bon niveau et la vraie percée, un nombre plus important de gens aurait alors décidé de l’aider par leur vote. Au contraire, pensant « voter utile à gauche », nombre ont préféré voter Aubry. De sorte qu’eut lieu un second tour dans lequel ne se reconnaissait plus autant la mouvance de gauche du PS qui s’est alors abstenue. Et au même moment se mobilisaient au contraire, pour les mêmes raisons de « vote utile » de nouveaux électeurs pour Hollande. Tout ceci n’est pas du tout un jeu sans conséquences dont les électeurs seraient pour finir les seuls juges. C’est au contraire une composante essentielle des événements. De tout cela tirons une leçon. Les sondeurs ne donnent pas des gagnants certains mais ils fabriquent des perdants probables. Et cela de la façon la plus simple qui soit : ils orientent vers un « vote utile », réflexe pavlovien s’il en est un puisqu’il est dénué de toute conviction construite. Il est totalement aveugle sur toute réalité politique autre que la logique du PMU : il faut jouer gagnant ou placé !

Pour finir de dire les faits, voyons à présent les prévisions sur la participation aux primaires. Encore une fois, nous, les pavloviens, nous découvrons un plantage de belle ampleur. Car beaucoup de chiffres annonçaient une participation record. Un sondage « Ifop » pour le « JDD » du 11 septembre avançait que « 23% des français » iront voter « certainement » ou « probablement » à la primaire PS. L'échantillon sondé était de 967 personnes, âgées de 18 ans et plus, choisies selon la méthode des quotas. « 23% des français » en âge de voter, cela fait 10 millions de français. Un sondage « Ipsos-Logica Business Consulting pour Le Monde-France Inter-France Info-France 2-France 3 », réalisé par téléphone du 16 au 22 août auprès de 3.677 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, donnait lui près de 4 millions de personnes « susceptibles » de se déplacer. Pendant que les sondages annonçaient des chiffres compris entre 4 et 10 millions de personnes, le PS affirmait qu'au-delà du million ce serait un succès. Au final 2,66 millions de personnes se sont déplacées au premier tour et 2,86 millions au second tour. Cela représente 6,5% des français inscrits sur les listes électorales. Le record est de 14% dans le seul cas de Paris. Où sont passés les 23 % annoncés?

« Les Français préfèrent… », « les Français se déplaceront pour voter… », « les Français pensent… », « les Français veulent… », etc. Mais combien sont-ils ces Français dont l’opinion permet de donner des résultats qui font ensuite la une des journaux ? Denis Pingaud, vice-président d’« Opinion Way », est catégorique : « Les instituts interrogent plusieurs milliers de personnes et selon les cas travaillent sur des populations de 800 à 1300 sympathisants de gauche ». L'Observatoire des sondages donne d’autres renseignements. Les effectifs des personnes sondées ont été particulièrement faibles pour la « primaire 2012 » du PS. L'Observatoire des sondages note que plusieurs instituts (Ipsos, CSA, Harris et Ifop dans certains cas) ne révèlent pas le nombre des « sympathisants socialistes » dans les panels interrogés. Quand ils existent, les chiffrent oscillent entre 200 et 800 « sympathisants socialistes » interrogés. Pareil pour le panel des sondés « certains d'aller voter » au premier tour. Un sondage « Ipsos » du 29 septembre pour « Le Monde » a réussi à en dénicher 574. Mais le sondage « Opinion Way » du 6 octobre pour « Le Figaro » n'en trouve que 293 qui répondent. C'est bien maigre. La motivation manquait pour répondre ? En tous cas voici le type de proposition que les sondeurs font pour attirer les sondés : « En répondant à cette étude vous pouvez soit recevoir 20 Maximiles qui seront ajoutés à votre compte d'ici deux semaines, soit choisir l'une de nos trois associations partenaires à laquelle nous versons 1,50 euro ». Quelles dépenses ! Mais n’ayons pas de soucis pour l’équilibre budgétaire des entreprises de sondages. La « primaire 2012 » du PS leur a permis de bien travailler. Depuis le 22 août jusqu'au 6 octobre, trois jours avant le vote du premier tour, on ne dénombre pas moins de treize sondages. Pendant les quinze derniers jours précédant le vote, on compte un sondage publié tous les deux jours. Tous les instituts ont reçu des commandes : « Opinion way », « Harris interactive », « Ifop », « Ipsos », « CSA », « BVA », « Via Voice ». Quand on connaît le coût facturé par ces instituts, 1000 euros pour une seule question « omnibus », des dizaines de milliers d'euros pour des études « qualitatives », cela fait beaucoup d'argent déboursé par les médias qui les publient. Mais ça fait quand même bien moins que s’il avait fallu consacrer le même temps d’antenne à des reportages ou des créations ! Bref une bonne affaire pour le business en général.


469 commentaires à “Antenne et consort”
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  1. JCM31 dit :

    Revenons au MES (Mécanisme Européen de Stabilité) et pour essayer modestement de répondre à Poncet post 445. Le post 268 de laforcedupeuple m’a permis de m’interroger moi aussi et celui de Morvan post 304 (25 10 11-8h52)grâce au lien qu’il a proposé, http://www.pyramon.de m’a incité à aller voir de plus prêt. Comme quoi ce blog est bien une source d’informations et de compréhensions pour un grand nombre de personnes, qui veulent agir et s’engager en pleines connaissances des évènements brûlants du moment. Rien que le titre de l’article d’Agoravox « le coup final de l’esclavage des peuples par l’endettement »suffit pour comprendre que nous sommes en face d’une arnaque monumentale. Je n’ai d’ailleurs pas hésité un seul instant après avoir essayé de comprendre un peu, pour publié sur ma page Facebook à mes amis réels et virtuels et à y être, tout mon carnet d’adresse y compris mon banquier y ont eu droit. Il faut lire le petit condensé en fin d’article pour comprendre l’horreur qui va se mettre en place et que s’apprête à nous annoncer jeudi soir « l’excité de l’Elysée, père la rigueur» et j’attends avec impatience déjà l’intervention de Jean-Luc Mélenchon dans le débat qui est annoncé. Respect à J.Généreux pour le débat de lundi soir, car Je mesure la difficulté de débattre à 5 conte 1 devant des protagonistes arrogants avec leurs airs innocents et la main sur le cœur et qui étaient déjà à ce moment, parfaitement au courant de ce qui se tramait ailleurs sur le dos des citoyens Européens. Je pense que cette fois-ci mon post est plus acceptable et ne sera pas modéré. Quand je pense entre autre au GMT arrive sur la pointe des pieds et qui est une autre fumisterie. Nous avons du pain sur la planche. Résistons !

  2. Jake B dit :

    Qui a des billes ?
    J'ai entendu que France Info ce matin que des fraudes auraient eu lieu en Tunisie afin de faire voter pour le parti islamiste (distribution de billets, cadeaux, transports organisés,...). Quelqu'un a t'il des infos précises là-dessus ? Où est-ce encore une manipulation ?
    Merci

  3. Jean-François91 dit :

    Ma dernière phrase [de 445] a été coupée.
    Nous devons apprendre pour convaincre. Hors de notre cercle, notre principal adversaire est le scepticisme, même quand l'indignation est là. Et contre le scepticisme il faut argumenter.

    @446 Halwa
    La "planche à billets" (une horreur selon les libéraux, quand c'est l'Etat qui crée la monnaie) fonctionne plus que jamais, mais elle a été donnée à la finance privée, avec tous les dégâts que l'on sait.
    Un petit livre très bien fait explique tout :
    La dette publique, une affaire rentable, de André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder. 2008. Editions Yves Michel.

  4. jérôme flon dit :

    @ Halwal 447

    Tu pourrais lire le livre super : la dette publique, une affaire rentable de Holbecq et Derruder ou par exemple aller voir http://postjorion.wordpress.com : la vidéo de l'article 209
    Bonne lecture c'est passionnant

  5. Mathias95 dit :

    Attention Jean Luc à jeudi soir. Veiller à ce que le son soit identique à ceux des autres intervenants, que les caméras ne se baladent pas au moment ou des choses importantes sont dites, c'est une façon subtile de faire perdre la force des paroles et de déstabiliser les spectateurs. Des journalistes et le personnel sont peut-être à gauche, mais le gars au pupitre qui connait toutes les ficelles du métier, est lui bien de droite. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que tu gênes, à parts égales, cette gauche et cette droite qui nous ont conduit au marasme que nous connaissons aujourd'hui. Etre factuel comme tu l'es, et ne pas laisser couvrir ton temps de parole par les intervenants et souvent par l'animateur dont le rôle n'est pas neutre...

  6. Berdagué dit :

    JR84 -443-
    Voilà 2 dates,1973 et 1983 fondamentales à se souvenir pour comprendre la situation catastrophique actuelle ou les 2 politiques sont à l'unisson pour appliquer main dans la main, la main -mise de l'économie et de la monnaie et des finances dans les mèmes pas 1% au détriment des plus de 99%,tout le monde du travail, toutes catégories, y compris les artisans,les commerçants de proximité, les PME souvent sous-traitantes des gigas entreprises monopolisées et privéeset se permettant de spéculer sur les marchés financiers et mafieux.
    En quelques lignes,tu as dressé le meilleur bilan de la situation actuelle celle de 2011,et en prévision celle de 2012 : audit : aggravation juqu'au de bilan et rien que ça, pour nous, pour notre pays,je voudrais avoir tord,mais....
    Seul le Front de Gauche apporte des solutions réalistes,et non dogmatiques et figées, car il est construit sur des fondamentaux clairs à affiner au cours des luttes.
    A lire et à voir à la une une splendide photo de Jean-Luc Mélenchon avec les ouvriers en Lutte et la photo de notre candidat en réunion de travail avec les syndicats et les salariés d'Arcelor Mittal à Fleurange,le 14 Octobre 2011 et l'excellent article de Mina Kaci intitulé " Réhabilliter la politique à l'entreprise " Tout un Programme!
    Et tout ça dans l'Humanité de ce jour le 26 Octobre 2011.

  7. Ghislaine A. dit :

    @ Maxime Vivas -428-
    Merci pour les liens, ça fait du bien de faire travailler les zygomatiques. Vous me conduisez à devoir nuancer mes propos à propos des sondages, encore une complication de plus!
    Néanmoins, je suis formellement en opposition avec le conseil d'Olivier Besancenot de ne pas regarder notre cher VRP jeudi soir. D'abord, parce que si j'ai bien compris, notre futur président de la vraie gauche, à savoir Jean-Luc Mélenchon, passera avant et ainsi, peut-on espérer qu'une partie des téléspectateurs pourra entendre certains messages subliminaux qu'il vaudrait mieux décoder au plus vite quand l'Autre l'ouvrira ; d'autre part, parce que l'intervention de Jean-Luc Mélenchon fera piqûre de rappel de l'intervention de Jacques Généreux et des interventions précédentes, ce ne sera jamais trop d'y revenir tant que la partie n'est pas gagnée!
    Mélenchon, Présidons.

  8. Chaillot Pierre dit :

    Bonjour à tous,

    il faut aussi savoir que la méthode utilisée par les instituts de sondage, prétendument scientifique est celle des quotas.

    En tant que statisticien, je peux affirmer que la méthode des quotas est tout sauf scientifique. Elle consiste à considérer que certains groupes de populations ont tendance à répondre la même chose. Le plus souvent elle est utilisée par catégories socioprofessionnelles, on décide au préalable que les ouvriers de France répondent la même chose que ceux qui ont été sondés et idem pour les cadres et employés. Ensuite, vu qu’avec les données Insee, on connaît la part de ces personnes dans la population, on donne un coup de calculette et on sort un chiffre. Cela permet de sortir un chiffre avec extrêmement peu de sondés, donc à pas cher.
    Le statisticien à une démarche totalement inverse : c’est grâce à des sondages sur de très grands nombres de personnes qu’il se rend compte si certaines catégories de populations se ressemblent ce qui ne doit jamais être considéré comme acquis.

    Enfin normalement tout sondage doit être livré avec son intervalle de confiance. Ils sont rarement trouvables et obscurs pour la plupart des gens. Par exemple avant le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007, je me souviens d’un sondage annonçant Nicolas Sarkozy à 53% avec une méthode des quotas pour lequel il était spécifié « intervalle de confiance à 90% : 5% » Cela signifie que le résultat avait 90% de chance d’être dans la fourchette 48-58% avec pas plus de probabilité de faire 48 que 53%. Autrement dit aucun statisticien ayant un tant soit peu de respect pour le métier ne pouvait dire que Nicolas Sarkozy avait plus de chance de l’emporter que Ségolène Royale.

    De nombreux statisticiens pensent donc que la méthode des quotas est à proscrire puisqu’elle permet à tous le monde d’affirmer n’importe quoi et puisque les sondages permettent d’influencer l’opinion des gens, elle sont une arme de désinformation à la solde de qui les...

  9. Ghislaine A. dit :

    @vm -454-
    J'ai visionné le lien: il y a quelque chose qui m'échappe, si Pierre Larrouturou, économiste de surcroît, en était si las de la politique de la "droite", pour quelle raison n'a-t-il pas rejoint le front de gauche. J'ai encore beaucoup de lacunes en politique mais je n'ai pas cru comprendre que les EELV proposaient une révolution économique imparable!
    Si les EELV nous rejoignaient rapidement, non seulement ils auraient une grande chance de faire entendre leur position mais ils éviteraient de connaître une déception supplémentaire en facilitant l'arrivée au pouvoir de Hollande (tout à l'heure c'est de lui dont je parlais en évoquant le melon, en référence à Médiaporte de cette semaine).

  10. cooltrane dit :

    Nous sommes aussi les 99%
    http://www.bastamag.net/article1812.html
    En lisant ce que dit Naomi Klein, je crois qu'il y a un mouvement important qui se met en place à travers le monde, c'est une chance pour nous car nous en sommes le prolongement politique, du moins en France, pas de casse, pas de violence, mais une profonde détermination à devenir collectivement maitre de notre destin. Les pilleurs de la planète, les fauteurs de guerre, les affameurs de l'humanité, qu'ils s'en aillent tous.
    Bonne chance à JL Mélenchon pour jeudi soir.

  11. 423 doumé
    "tu nous a régalé sur TF1 et je viens de voir le nombre de téléspectateur c'est hallucinant. Bonne route et rdv a 20H00 au siège du PG le6 mai 2012 pour le champagne".

    Puis-je vous signaler que Jean-Luc Mélenchon n'est pas le candidat du PG mais du Front de Gauche !
    Il l'a assez répété : "je dois passer du je au nous".
    Cela me permet de rappeler à beaucoup que ce forum dédié à la candidature Mélenchon n'est pas un forum du PG.
    Je ne suis pas sûr que cela soit entré dans toutes les têtes.
    Donc : rdv le 6 mai à "l'usine".

    [Edit webmestre : A mon tour de vous rappeler que vous n'êtes pas ici sur un "forum", mais sur "un blog", qui par conséquent appartient à son auteur. Il n'est "dédié" à rien d'autre et surtout pas "à la candidature de JLM". Je suis sur que ça n'est pas rentré dans votre tête.]

  12. vm dit :

    @ Ghislaine A. 465
    C'est vrai, les gens ont des parcours et des points de vue différents...et souvent beaucoup de préjugés plus ou moins fondés...

    Tout en étant d'accord sur l'essentiel ou sur une plus ou moins grande partie de nos idées, les uns ont peur des communistes, les autres n'aiment pas Mélenchon, d'autres ne croient pas à l'avenir du FdG, qui n'est pas encore complètement organisé entre ses différentes composantes, et espèrent trouver ailleurs une meilleure efficacité...
    Le lien n'est pas spontané entre l'opinion personnelle d'une part, et de l'autre un programme et ceux qui le soutiennent.
    Bien sûr je pense que les vrais Verts (ceux qui ont compris qu'il ne peut pas y avoir de sauvegarde de la planète avec le système actuel) devraient être avec nous, sur le Programme partagé... comme Martine Billard, actuellement devenue co-présidente du PG.
    Et d'ailleurs devraient nous rejoindre aussi les gens de LO-NPA qui sont de bons militants, bien qu'ils ne se soient pas ralliés à notre stratégie de révolution citoyenne, croyant ou faisant semblant de croire que nous sommes uniquement électoralistes.
    Informez-vous, faites votre expérience, et bon courage !

  13. Obelix dit :

    Bonjour,
    @ Tchou 451
    Merci, mais vraiment je pensais avoir posé une question simple. Tout le monde parle de cette fameuse dette et je m'aperçois qu'en fait, très très peu de gens comprennent comment elle s'articule et qui doit à qui, comment et pourquoi.
    Merci encore.

  14. Ghislaine A. dit :

    @vm -468-
    Merci pour vos conseils et vos encouragements. Je vais m'informer, c'est sûr. Ce qu'il y a de moins sûr c'est que j'arrête de dire des bêtises, le terrain est tellement mouvant!

  15. jorie dit :

    Jacques généreux s'est défendu le mieux possible dans ce guet apens de libéraux. Ses multiples interventiosn sont utiles pour soutenir notre mouvement. Son livre est excellent. Mais vous l'avez sans doute remarqué. Quand Mélenchon ou Généreux sont invités, on les entoure au moins de 4 ou 5 libéraux qui coupent la parole, interrompent la fin de phrase ou c'est Calvi ou Marie Drucker qui bloquent le raisonnement en passant directement à autre chose. Ce sont des techniques "d'effacement". circulez ya rien à voir et on passe à autre chose. Par contre, quand Valls parle, ou un autre "patenté" du global system, tout le monde écoute religieusement et reprend l'argumentation. Le résultat, c'est qu'on se souvient du discours libéral et qu'on oublie la force du discours des 2 combattants. parce qu'il a été interrompu. Généreux est très fort, Mélenchon aussi, mais ils auront toujours du mal à faire passer des arguments raisonnés sur de telles arênes.Moi, je félicite leur combat et leur courage. et j'espère qu'on verra généreux plus souvent. Lors du dernier débat, post sarko, Mélenchon a subi la même pression, la même technique qu'à mots croisés. C'est pas un hasard. Généreux a bien plus de force sur un plateau à 2, voire 3 personnes max. Mélenchon aussi d'ailleurs, mais ça ne fait rien. C'est trop bien de les voir, on en a besoin. Il faut augmenter ces interventions. De plus Jean-Luc Mélenchon a des mois de campagne à assurer et avec tout ce qu'il donne, je l'ai trouvé très fatigué, il faut le protéger. Jean luc, prends du recul, relaye, repose toi. 4 ans de bagarre, de luttes sans merci, de manifs...On a trop besoin de toi aux présidentielles. Ne va pas t'user dans les "andouillettes". T'as vu? Personne n'en a parlé. On a juste parlé d'un mouvement collectif inconnu. Comme d'hab. Alors, reste au chaud et prépare toi à la grande bagarre. Mais si tu es élu, on risque de s'em... sans ce blog. Mais quel pied de te voir au pouvoir, on sait que t'es largement...

  16. Election Presidentielle dit :

    C'est ignoble ce qu'a fait le PDG du groupe Montupet. Mais la roue tourne et je lui souhaite du fond du coeur de se retrouver un jour dans la situation de ces salariés qui se retrouvent sans rien.

  17. LE ROUX dit :

    Austérité déjà en palce pour les retraité(e)s
    le 1er octobre une diminution de 10€ par mois sur leur retraite complémentaire
    Retraité(e)s comparez vos versements, sans le signalement d'une amie je n'avais pas fais attention, un peu débordée par mon militantisme et la vie domestique

  18. Toutatis dit :

    A un moment ou l'enfumage des gouvernants et autres médias atteint des sommets sur l'explication et les remèdes possibles au problème de la sacro-sainte "Dette Publique".
    A un moment où il n'est pas toujours évident pour les plus modestes de trier le vrai du faux, ce petit document didactique me semble constituer un excellent outil pour favoriser l'éducation cityenne sur le sujet. C'est ludique, clair, relativement court et éfficace. A diffuser donc sans modération

  19. Guillaume Cortot dit :

    "La révolution en Libye n’est plus une révolution citoyenne mais une guerre civile dont l’Otan est un protagoniste direct."

    Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom ? Une guerre civile où interviennent des étrangers, c'est une guerre étrangère ou une agression, point.


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