04nov 11

Les voyous feront la police

L’ère autoritaire

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Le G20 s'en remet aux responsables de la crise

Communiqué du 04/11/2011

On le savait illégitime et inefficace. Le G20 réuni à Cannes a aujourd'hui également prouvé qu'il était capable du plus grand cynisme.

Les chefs d'Etats du G20 ont renoué avec leurs promesses de pacotille. Depuis deux ans, le G20 promet de réguler les paradis fiscaux. Depuis deux ans, rien n'a changé. Ces nouvelles promesses n'y changeront rien non plus.

Pire, au lieu de lutter contre la crise, le G20 l'aggrave. Il confie aux responsables de la crise, le soin de la régler.

Le FMI a fait la démonstration de l'absurdité de sa politique en Grèce. Pourtant, le G20 veut encore augmenter ses moyens. Il augmente en fait son pouvoir de nuisance et confirme son rôle de gardien du dogme libéral. C'est désormais l'Italie qui verra sa souveraineté limitée.

Et alors que la finance est à l'origine de la crise, le G20 continue son entreprise de blanchiment des spéculateurs et des banquiers voyous. Il a ainsi décidé de nommer à la tête du Conseil de Stabilité Financière, un ancien de la banque Goldman Sachs et un ancien responsable de hedge fund.

Autant confier la lutte contre la drogue à Pablo Escobar.

img_7453Dans cette note, je pose un premier bilan de l’incroyable affaire du référendum en Grèce. Un événement de première grandeur historique dans cette période. Puis je viens sur le nouvel épisode de la propagande du système, le fameux « modèle allemand ». Et je reproduis mon interview dans le journal l’Humanité. Enfin je dis quelques mots des affligeantes décisions du G20. C’est une note plus courte que d’habitude car je croule sous le travail. Je me suis cependant efforcé d’y consigner l’essentiel de ce que je peux faire pour aider ceux qui utilisent mon blog comme une source d’argumentation. Evidemment nombre de sujets restent sur le bord de mon clavier. Mais comment faire davantage ? Samedi matin vente du programme « L’Humain d’abord » dans la rue. Puis salon de l’agriculture Bio. Dimanche émission sur l’ensemble des radios du service public. Je sais que je pourrais lire ensuite vos commentaires ici.

Merci à Nicolas Bonnet pour sa série de photos intitulée Carnet de voyage au Guatemala

En Grèce, un nouveau protectorat est commencé. Quelle histoire ! La Grèce d’abord a préfiguré le sort de tous ceux qui se feraient prendre hors des clous du système du Traité de Lisbonne. A présent elle est le premier état de l’Union qui se voit refuser son auto-détermination démocratique. J’avais parlé d’un coup d’Etat des financiers, en reprenant le vocabulaire des indignés de Madrid. Le rôle ubuesque des agences de notation comme agent d’exécution des diktats du système a été ensuite dix fois étalé au grand jour. Mais le rouleau compresseur a poursuivi sa route. La pente autoritaire en Europe est prise et déjà profondément enkystée. Le vocabulaire des commentateurs le montre assez. Papandréou est « invité à s’expliquer », Berlusconi est « convoqué » et ainsi de suite. Le président français joue le rôle de l’enthousiaste de service, passeur du plat allemand. Il a pourtant été sévèrement renvoyé dans ses cordes par les conclusions du précédent sommet européen totalement dominé par les pires conservateurs allemands entrés en campagne électorale. Jeudi, entre deux séances du G20 ce fut l’apothéose des brutalités. Ou bien Papandréou cédait ou bien il n’aurait pas d’argent. Il céda. En échange d’un blanc-seing de la droite de son pays. img_8266Deux mauvais coups en un de la part de ce néant ambulant du socialisme mondial. Le premier pour avoir avalisé la méthode des brutalités, le second pour avoir donné comme solution à la crise la coalition avec la droite.

Le référendum était sans doute une grande arnaque. Déjà les bons conseils n’avaient pas manqué pour la rédaction de la question. Les dirigeants socialistes français ne furent pas les derniers à proposer l’habituel dilemme qui tue. La question aurait été : « voulez-vous oui ou non l’Euro ». Avec l’alternative qui se déduit automatiquement : si vous voulez l’Euro, c’est l’austérité et le pillage du pays, si vous n’en voulez pas, c’est la catastrophe. Un vrai « débat » comme les aiment les increvables oui-ouistes, surtout en France. Peut-être n’avez-vous pas eu le temps de prendre la mesure du zèle qui s’est manifesté de la part de certains éditorialistes. Aussitôt a recommencé la musique sur le thème « qui n’aime pas l’austérité n’aime pas l’Europe », « est un nationaliste » et que sais-je encore, déballé à toute vitesse des cartons d’archives de 2005. Evidemment, tout en subtilité, l’injure a connu ses surenchères habituelles. Dont le paroxysme est l’inépuisable amalgame de fin de banquet au « Nouvel Observateur » : la mise dans le même sac de Marine Le Pen et du Front de Gauche. Comme pas une personne n’y croit ni ne peut le croire, on comprend que le but est autre. Il s’agit une fois de plus de délimiter un « cercle des raisonnables » partisan de « la seule politique possible » en promettant à tous ceux qui en sortiraient le pire de ce que craignent Marie Chantal et Jean Patou : l’opprobre et la stigmatisation de la bonne société, celle qui tient les postes et les honneurs à distribuer. Le plus caricatural en la matière est le sieur Reynié directeur de la fondation de l’UMP, repeint en « politologue spécialiste des populismes » lorsqu’il intervient dans les médias. Celui-là n’est pas arrêté par les mots. Il n’hésite donc pas à dire qu’on trouve « dans le même sac », littéralement, Mélenchon et Marine Le Pen. Cet amalgame nous indigne. Il faut y répondre chaque fois qu’on le peut. Expliquer sans relâche est notre méthode en toutes circonstances. Sans illusion : le mal sera fait de toute façon. Ayons cependant à l’œil que l’effet inverse fonctionne en notre faveur. Chaque heure de calomnie enfonce l’image qui montre tous ces gens d’accordimg_7479 entre eux, coalisés dans l’injure, de l’UMP aux cercles de la bien-pensance socialiste. Ils se seront eux-même attachés ensemble. Le moment venu ils couleront ensemble.

Mais l’événement c’est le retrait du référendum davantage que la proposition de Papandréou de le faire ou même la question piégée qu’il s’apprêtait à poser. Car c’est dorénavant un symbole immense qui tombe. Dans l’Union Européenne, la démocratie est un problème, pas une solution. Le peuple lui-même est un problème. Par conséquent, un peu plus tôt un peu plus tard, la suite est écrite dans la certitude. Une politique sans alternative, et, qui plus est, imposée de force fait nécessairement éclater le système qui la contient. Si rien ne bouge, cela est aussi certain que le défaut à venir de la Grèce. La seule inconnue est : où et quand le détonateur fonctionnera-t-il ?

Le « modèle allemand » est la nouvelle coqueluche. Nicolas Sarkozy s’enthousiasme : "Tout mon travail c'est de rapprocher la France d'un système qui marche, celui de l'Allemagne." Une fascination partagée par l'entourage de François Hollande. Test : les investisseurs font-ils d'avantage confiance à l'Allemagne qu'à la France ? Non. La France est largement devant l'Allemagne pour les investissements directs étrangers : plus d'un milliard de dollars en France contre 674 millions en Allemagne, selon les statistiques publiées par la CNUCED. Les Allemands sont-ils meilleurs que nous en matière de dette ? Non. En 2010, l'Allemagne avait une dette de 83,2 % du PIB contre 81,7 % pour la France selon Eurostat. L'Allemagne est donc tout autant que la France en dehors de la limite des 60 % du PIB exigée par le Pacte de stabilité. La croissance allemande est-elle meilleure que chez nous img_8278? Non plus. Sur la dernière décennie elle a été inférieure à celle de la zone euro et moindre qu’en France. D’ailleurs, le "modèle allemand" n'a pas protégé ce pays de la crise : avec une chute de 4,9 %, du PIB il a subi en 2009 une récession deux fois plus importante qu’en France. L'embellie en 2010 est donc un rattrapage. Au final, par rapport à 2008, l'Allemagne marque encore un retard de croissance plus grand qu’en France.

Le Taux de chômage en Allemagne est-il vraiment plus faible que chez nous ? Non. Officiellement de 6 % contre 9,9 % en France, il a été visuellement dégonflé grâce à la réforme social-démocrate. Elle a rayé des comptes 1,5 millions de sans emploi. Cela correspond exactement à la baisse du chômage affichée depuis 2002. En septembre dernier, le journal Die Welt a aussi révélé que 200 000 chômeurs âgés avaient été radiés. Le ministère allemand du travail a reconnu que 57 % seniors chômeurs n'étaient plus comptés. Autre artifice : la généralisation du chômage partiel, invisible dans les statistiques. Ainsi en 2010 selon Eurostat, il concernait 26,2 % des salariés allemands contre 17,8 % des salariés français.

La croissance allemande basée sur les exportations est-elle un modèle généralisable? Non. 65 % des exportations allemandes sont destinées à la demande des autres pays européens. S’ils imitaient le « modèle allemand » en contractant leurs achats l’export made in germany s’écroulerait. De plus, ces exportations ne révèlent pas une plus grande performance technique. Selon Eurostat, 16 % de celles-ci concernent  des produits de haute technologie. La France c’est  26 % des exportations. L’OCDE note aussi que les Français travaillent 154 img_7272heures de plus par an que les Allemands. Et la productivité des travailleurs français est la plus élevée d'Europe. Elle a progressé sur la dernière décennie deux fois plus vite qu'en Allemagne.

Peut-on importer le modèle allemand ? Non. La démographie Allemande est trop différente de la France. Le taux de fécondité allemand est moitié moindre qu’en France. Depuis trente ans, il y a donc davantage de décès que de naissances outre Rhin. Le pays est donc poussé à privilégier une économie de rente. La France a un besoin vital d’activité. D'ici 2060, la population allemande devrait passer de 82 millions à 65 millions d'habitants. Celle de la France devrait passer dès 2050 à 73 millions d'habitants.

On ne peut donc pas transposer le "modèle allemand" en France. D’ailleurs est-ce souhaitable ? Les Français veulent-ils vraiment aller plus loin dans la contraction des salaires et la précarité de l'emploi ? Car c'est là l'unique secret qui distingue l'Allemagne des autres pays depuis 10 ans. Ce bilan d'une décennie d'application des lois social-démocrates sur l’emploi est un désastre social. 20 % des salariés sont des travailleurs pauvres. 5 millions de travailleurs doivent se contenter de mini-jobs à 400 euros par mois, sans protection sociale. Faute de SMIC, 2 millions de salariés gagnent moins de 6 euros par heure, alors qu'aucun salarié ne peut gagner moins de 7,06 euros nets de l'heure en France. En 10 ans l'intérim a augmenté de 130 % et les CDD de 22 %. Résultat de cette politique de compression salariale : selon l'OCDE c’est une baisse record de la part du travail dans le PIB allemand : de 76 %  à 67 % en sept ans. Neuf points de PIB pris aux travailleurs. Et un taux de pauvreté de 20 % plus élevé en Allemagne qu'en France.

Pour moi, chez nous, la priorité est au contraire de rallumer le moteur de l’activité en rendant aux salariés les 10 points de la richesse produite qu'ils ont perdus au profit du capital depuis 30 ans. Le « modèle allemand » est un leurre. Etendu à l'ensemble de l'Union européenne, il mènerait tout droit à la récession. L'intérêt général du pays nous appelle donc img_8329à finir avec cette fascination morbide pour l'Allemagne. Il faut soutenir le cœur vivant de notre économie, c'est-à-dire ses productifs et les besoins sociaux de la population.

J’ai eu avec le journal l’Humanité un entretien réalisé par Mina Kaci et Max Staat. J’en publie toute la partie qui n’est pas consacrée à la Grèce puisque je viens de faire le point un peu plus haut dans cette note.

Comment réagissez-vous à l’affirmation du couple Sarkozy-Merkel selon laquelle l’austérité est le seul moyen de sortir la Grèce et l’Europe entière de la crise financière ?
Jean-Luc Mélenchon. Je suis frappé par le contresens économique : une politique d’austérité généralisée conduit à une contraction de l’activité économique. Elle entraîne partout une diminution des recettes fiscales et à une augmentation du chômage, donc à une hausse des déficits des comptes sociaux et des comptes publics, donc le recours à l’emprunt, la dette et le service de la dette. C’est de l’argent gaspillé. C’est un constat de bon sens dont nous avons la démonstration sous les yeux avec la Grèce. L’activité économique y a reculé de 5 points et la dette a augmenté de 30%. Cette politique ne marche pas, ni pour la Grèce ni pour aucun autre pays européens.

Pourquoi, dans ce cas, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel continuent-ils à appliquer une politique inefficace ?
Jean-Luc Mélenchon. Ils défendent un bien particulier : la rente. Le capital financier, sa profitabilité demeure leur préoccupation principale. C’est la raison pour laquelle la stabilité des prix est leur objectif. Ils sont cramponnés à la protection du cœur de ce système financier. Cette vision dominante en Europe a été institutionnalisée par le traité de Lisbonne et s’habille aujourd’hui d’un autoritarisme consternant. Des pays continuent d’accepter des transferts de souveraineté. C’est ainsi que s’applique, par exemple, le semestre européen, qui contrôle les budgets avant même qu’ils soient votés par les assemblées nationales. Ou encore l’instauration de sanctions, d’amendes qui peuvent être de 1 à 2 points de la richesse produite pour les pays qui sortent des clous de l’endettement ou de leur déficit.

Pouvez-vous expliquer pourquoi vous estimez qu’en faisant jouer un rôle nouveau à la Banque centrale européenne (BCE), on sortirait l’Europe de la crise financière ?
Jean-Luc Mélenchon. L’urgence consiste d’abord à arrêter la pression du système financier sur les dettes souveraines. Sommes-nous d’accord pour dire qu’il y a une pression illégitime du système financier ? Ou estimons-nous que c’est la dette souveraine qui est insupportable et qu’il convient de contenir la dépense? La BCE pourrait parer à l’urgence. Une solution immédiate consisterait à appliquer une batterie de mesures pour faire stopper les techniques de spéculation, dont, entre autres, l’interdiction des ventes à découvert. Surtout, la solution radicale est que la BCE prête directement à l’Etat-nation concerné. Comme sa puissance de financement est illimitée – puisque c’est une banque centrale – la spéculation s’arrêterait immédiatement.

Nicolas Sarkozy dit aux Français que s’ils veulent garder leur modèle social, il faut qu’ils acceptent de nouvelles mesures « courageuses ».  Entre 6 et 8 milliards d’économies supplémentaires vont être présentées la semaine prochaine. Que répondez-vous à ceux qui estiment que le président tient un discours de vérité, de réalisme et de responsabilité ?
Jean-Luc Mélenchon. Je réponds que ce n’est pas responsable du tout. Comment peut-il affirmer qu’il veut protéger notre modèle social, alors qu’il est en train de le démanteler complètement ? Ne propose-t-il pas moins d’écoles, moins de fonctionnaires, moins d’hôpitaux ? D’ailleurs, moi je ne parle pas de modèle social, mais d’acquis sociaux. Ceux-ci sont le résultat de hautes luttes. Comment peut-il dire qu’avec une politique d’austérité, qui contracte l’activité, on diminuerait les déficits ? C’est tout le contraire, nous allons augmenter les déficits. Sa politique nous mène droit dans le mur.

Vos propositions, tels que le Smic à 1700 euros ou l’échelle des salaires de 1 à 20 dans les entreprises ne risquent-elles d’être jugées irréalistes face à la crise?
Jean-Luc Mélenchon.  Les mêmes qui détruisent tout passent leur temps à nous dire que nous sommes des irréalistes. Pour eux, il n’y a qu’une vérité possible : la leur. Notre orientation est sans ambigüité. Nous voulons augmenter les revenus du travail. Quand on élève le salaire de quelqu’un qui vit au Smic de 100 euros, il les dépense en consommation donc dans la production. C’est ainsi, immédiatement, du carburant pour la croissance et l’emploi. Contrairement à l’argent capté par les pôles financiers qui se disperse dans les bulles financières, nous, nous proposons de rallumer des moteurs de la croissance. Je suis parfois stupéfait de voir, y compris à gauche, de la surprise et même de l’inquiétude. Comme si la grande question n’était pas celle de la répartition de la richesse entre le capital et le travail. En quelques années, dix points sont passés des poches des salariés à celles du capital. Cela représente 195 milliards d’euros par an.   

La dette publique n’alimente-t-elle pas le doute sur la possibilité de faire autrement ?
Jean-Luc Mélenchon. On doit soit contracter les dépenses, soit augmenter les recettes pour pouvoir payer ces dettes. Le Front de Gauche est partisan de la seconde solution. En ponctionnant davantage le capital on remplit les caisses de l’Etat. La dette du pays est de 1600 milliards d’euros, soit moins que notre Produit intérieur brut (PIB) d’une année, qui est de 1940 milliards. Les titres de la dette sont en moyenne de 7 ans et 31 jours. Durant cette période, le PIB réalisera 14000 milliards d’euros. Donc le total de la dette actuelle, étalé sur les 7 ans et 31 jours  de sa durée de vie, ne représente que 12% de nos richesses. Pour payer la dette, il faut prendre l’argent là ou il existe. Les entreprises du CAC 40 paient moins d’impôts que des PME. Les banques vivent aux crochets de l’Etat, alors qu’elles accumulent des milliards de bénéfices. Autant d’argent susceptible de rembourser la dette.

Ou en êtes-vous dans votre proposition d’offre publique de débat avec l’ensemble de la gauche ?
Jean-Luc Mélenchon. Nous n’avons pas de réponses. Peut-être parce que les socialistes, étant en tête dans les sondages, considèrent que l’on doit s’adapter à leur projet. Et nier le nôtre. Certains, comme les Verts, font passer par-dessus bord les convictions auxquelles ils tiennent comme la sortie immédiate du nucléaire… Le PS pense que si vous êtes derrière dans les sondages, vous vous taisez et vous signez un accord pour des circonscriptions électorales et des places dans les ministères. Or, nous, nous sommes sur une stratégie de sortie de crise avec une méthode qui est la relance économique. On ne renoncera pas à ce combat.

Selon vous, la droite est elle définitivement battue ?
Jean-Luc Melenchon. Je ne le crois pas et je mets en garde ceux qui le pensent. On a déjà vu dans d’autres pays des retours de battons spectaculaires. Quatre millions d’Italiens avaient désigné le candidat socialiste. C’est pourtant Berlusconi qui a gagné. L’élection présidentielle est la plus volatile de toute l’histoire de la cinquième République. Il y a huit mois, DSK, Boorlo et Besancenot occupaient l’actualité. Ils ont aujourd’hui disparu. Il y a peu, on ne parlait pas de crise majeure au point où l’Euro pouvait exploser, l’Union européenne se disloquer. Dans cette situation, vous pouvez avoir un pays qui se coupe en deux avec deux points de vue absolument opposés. La France est à la fois un vieux pays conservateur et un jeune pays novateur. Seule compte la bataille des idées…

C’est avec cette conviction que vous pensez surmonter le piège du vote ‘’utile’’ en faveur de François Hollande ?
Jean-Luc Melenchon. La pédagogie collective est accélérée par le spectacle que les gens ont sous les yeux. Il y a huit mois, on pouvait peut-être dire que l’austérité pouvait être une solution. Aujourd’hui, faites la même chose et l’on vous demandera qu’est-ce que ça donne en Grèce. Les gens, même les plus éloignés de l’économie et du débat politique, écoutent, réfléchissent,  discutent…

Vous avez déclaré que vous ne participeriez pas, personnellement, à un gouvernement de gauche. Existe-t-il au sein du Front de Gauche un débat sur l’éventuelle participation gouvernementale ?
Jean-Luc Mélenchon. Pour l’instant, je ne peux pas témoigner d’un tel débat. Cependant, je comprends que la question se pose. Nous sommes candidats pour gouverner. Mais si nous ne sommes pas majoritaires à gauche faut-il participer au gouvernement ? Pour cela, il faudrait déjà savoir quel est le programme socialiste. Le candidat PS lui-même explique aujourd’hui que tout ce qui est écrit dans ce programme ne peut s’appliquer.

Est-ce à priori un « non » à une participation gouvernementale?
Jean-Luc Melenchon. Je suis candidat d’un front constitué de partis. C’est eux, en toute souveraineté, qui prendront leur décision le moment venu. Mon rôle est de rassembler toute la mouvance de l’autre gauche, et ceux qui aiment assez leur pays pour vouloir un changement profond. Dans cet ensemble, il y a des gens qui disent, en aucun cas il faut gouverner avec les socialistes, d’autres qu’il faudra être raisonnable et accepter d’y aller. Tout le monde doit se sentir à l’aise avec ma candidature. Ceux qui veulent qu’on y aille verront avec leurs partis, ceux qui ne veulent pas pourront voter pour moi car je n’irai pas dans un autre gouvernement que celui d’une majorité du Front de Gauche.

Ce discours ne risque-t-il pas d’alimenter le vote utile ?
Jean-Luc Mélenchon. Il ne tient qu’à nous de faire la démonstration de la validité de nos choix. En quoi est-ce utile, pour une personne de gauche rejetant la politique de Sarkozy, de voter pour un projet qui conduirait à la même politique. C’est quoi la différence entre la règle d’or et la règle d’or ?  Entre l’équilibre des comptes publics et l’équilibre des comptes publics ? Bien sûr, il ne faut pas rejeter les électeurs socialistes. Dans ce sens, nous devons mener un débat public. D’autant que les gens n’écouteront que leur propre conscience. Le Front de Gauche se bat pour devenir un front de peuple. On ne peut pas faire un front du peuple autrement qu’avec une politique qui corresponde à ses aspirations. Je ne sais pas faire le front du peuple avec la TVA sociale….

Vous avez lancé votre campagne à la Fête de l’Humanité. Ou en êtes-vous aujourd’hui ?
Jean-Luc Mélenchon. Tout ce que nous avons entrepris depuis la Fête de l’Humanité témoigne de la cohésion du Front de Gauche. Le succès considérable de la vente de notre programme témoigne de l’écho de notre campagne. Il nous faut à présent mettre en place des « assemblées citoyennes » car il n’y aura pas de résultat du Front de Gauche sans mobilisation populaire. Le niveau d’exigence s’est considérablement élevé. Il sera la clé des élections. 

Alors que j'écris ces lignes se termine le G20 de Cannes.  Les puissants ont décidé à cette occasion de renforcer le "Conseil de stabilité financière" (FSB). Les nominations d'anciens banquiers qu'ils ont décidées à cette occasion sont une belle démonstration de cynisme. Cette instance créée lors d'un précédent G20 est chargée de fixer des règles pour éviter de futures crises bancaires. Elle n'a servi à rien jusque làimg_8333 comme l'a montrée la nouvelle panique bancaire. Désormais elle devra surveiller en particulier les grandes banques dont la faillite menacerait l'ensemble du système. Pour cela le G20 a trouvé des experts, pour remplacer le président démissionnaire de ce Conseil, Mario Draghi parti remplacer Trichet à la tête de la BCE. Le G20 a d'abord nommé un nouveau président du FSB. Il s'agit de Mark Carney, le gouverneur de la Banque centrale du Canada. On peut déjà noter qu'il sera acquis à la défense de la finance anglo-saxonne et de ses normes libérales. Mais le plus croustillant pour celui qui devra expliquer comment prévenir les crises est qu'il a lui-même contribué à en déclencher une. Comme son prédécesseur Mario Draghi, Mark Carney a fait l'essentiel de sa carrière au sein de la banque états-unienne Goldman Sachs. Il était plus spécialement img_8388chargé de la Russie en 1998. C'est-à-dire quand quand Goldman Sachs conseillait l'Etat russe sur sa stratégie d'endettement juste avant son effondrement. Goldman Sachs avait alors poussé la Russie à s'endetter à très court terme via des titres GKO à des taux prohibitifs. Voila donc un expert en stabilité financière !

Pour l'assister à la tête du Conseil de stabilité financière, le G20 a nommé auprès de lui un vice-président qui saura aussi de quoi il parle quand il sera question de spéculation. Il s'agit de Philipp Hildebrand qui est président de la Banque centrale suisse. Lui a fait sa carrière privée chez le fonds spéculatif américain Moore Capital, un des plus gros hedge fund de la planète. Son ancien patron, le PDG de Moore Capital Louis Bacon s'était illustré en 2010 en déclarant que "l'écroulement potentiel de l'Union monétaire" offre un placement "très intéressant". Notez d'ailleurs que le directeur du FESF européen, l'allemand Klaus Regling a lui aussi fait carrière chez ce hedge fund états-unien. Alors qu'il venait de soutenir la promotion par le G20 de ces aigles de la finance, Sarkozy a déclaré que "les paradis fiscaux seront mis au ban de la communauté internationale". C'est certainement pour cela qu'il a soutenu la nomination du patron de la Banque centrale suisse comme numéro deux de la régulation financière mondiale. Alors même que la Suisse n'est toujours pas qualifiée par l'OCDE et le G20 pour ses pratiques d'informations fiscales comme Sarkozy lui-même l'a dénoncé.


796 commentaires à “L’ère autoritaire”
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  1. ermler dit :

    @ A-J Hollbecq

    Je tiens à vous dire que, depuis des mois, je lis avec beaucoup d'intéret vos contributions souvent très claires et instructives. Votre présence sur ce blog est précieuse. Il serait fort dommage qu'un malentendu avec le webmestre nous prive de votre présence.
    Quant aux quelques uns qui vous posent des questions agressives en vous "sommant" de vous expliquer, envoyez-les tout simplement paître ! Personne, mis à part JL M n'est propriétaire de ce blog et il serait temps que ceux qui, ici, jouent les caïds (webmestre dixit) apprennent à baisser d'un ton ou deux dans leurs échanges.
    Sincères salutations à vous, en espérant vous relire très bientôt !

  2. maxou dit :

    @zapping 222
    Merci à vous d'avoir posté le lien, Jean-Luc Mélenchon à Radio France Politique de 18h10 à 19h.
    De plus nous pouvons poser des questions sur le site !

  3. Christophe Thill dit :

    Juste une petite remarque :
    "D’ailleurs, moi je ne parle pas de modèle social, mais d’acquis sociaux. Ceux-ci sont le résultat de hautes luttes."

    C'est très juste. Alors est-ce que ça n'irait pas encore plus dans le sens de cette idée que de remplacer ce mot d'"acquis", avec toutes ses connotations négatives ("les corporatistes arcboutés sur leurs acquis" etc. on l'a bien entendu mille fois, ça, non ?) par celui de "conquêtes sociales" ?

  4. jefmergen dit :

    Bonjour
    Je reste persuadé que Chevènement a sa place sur l'échiquier politique, mais c'est au P.S. à se gauchir, pour finir par devenir un grand parti de gouvernement.
    Sa candidature apporte un "plus d'audition" aux idées, même si elles ressemblent à "l'humain d'abord" du Front de Gauche.
    Je laisse le coté "vote utile" à ceux qui vénèrent Montebourg.

  5. maxou dit :

    Bonjour à vous,
    Moi aussi une petite remarque. Jean-Luc Mélenchon, PG, et le PC, disent à longueur de temps, mais apparemment pas assez, que 10 points sont passés du travail au capital, et il faut trouver le moyen que les 10 points repassent dans l'autre sens du capital au travail.
    Une fois récupérés nos 10 points, je ne suis pas assez calé pour répondre et transformer les 10 points en milliards, mais étant assidu à ce blog, je suis certain que beaucoup d'entre vous pourront faire le calcul et m'éclairer combien de milliards repassaient du capital au travail ?
    À +

  6. jean ai marre dit :

    @ 241 Sonia Bastille
    Taxer ou investir, il faudra chosir !

    Les deux mon général. Il faudra investir pour redynamiser notre industrie et la recherche, et il faudra taxer, mais pas n'importe comment.
    Je porte à votre attention sur l'accord qu'a passé l'Allemagne avec la Suisse au terme duquel elle va recevoir 20 milliards d'euros en dédommagement de l'évasion fiscale dont elle a pâti. Cet accord permet aux rentiers allemands de mettre l'argent en suisse à condition qu'ils versent 26,375 % de leurs rendements en capitaux.
    Pourquoi la France refuse-t-elle le principe d'un tel accord ?

    Au meeting de Nice,J L Mélenchon a donné les pistes pour récupérer l'évasion fiscale. Faut le suivre.

  7. marc dit :

    @maxou 256
    195 milliards d'Euros par an !
    Et il faut y ajouter les 100 milliards comptabilisés par M. Artus (Natixis) et les 50 milliards des intérêts de la dette publique que nous ne paierons plus puisque nous avons prévu de désobéir au traité de Lisbonne (et son article 123).

  8. Je précise ma pensée. La crise actuelle révèle le clivage fondamental dans notre peuple, entre ceux qui collaborent ou au moins se résignent face aux milieux financiers et ceux qui résistent et construisent l'avenir pour l'humain d'abord, comme au cours de la guerre 39-45.
    Le clivage secondaire est le clivage droite/gauche. Si on part bien de cette réalité déjà révélée avec le TCE en 2005 alors on n'a plus du tout la même réflexion sur le vote utile. Il y a deux camps, il y a donc deux votes utiles afin que le 2e tour voit effectivement s'affronter ces deux rives du peuple français. Ensuite le clivage secondaire droite/gauche il se manifeste dans les élections législatives et on n'a donc pas à se poser la question, à la présidentielle, de savoir si le PS est à gauche ou non. On a donc intérêt à faire de cette élection présidentielle le 3e tour du référendum de 2005 surtout au vu de ce que la crise révèle de la réalité de l'Europe libérale au service des marchés financiers et contre les peuples.
    D'autre part notre camp celui de la résistance et du progrès humain a vocation à représenter non pas 51% des français mais 99%. Certes nous n'y arriverons pas d'un seul coup mais nous fixons ainsi clairement l'ambition.

  9. Ardéchoise dit :

    J'apprécie beaucoup les propos de J L Mélenchon et de J Généreux. Mais personnellement, je reste sur ma faim. Je souhaiterais dans la campagne l'intervention de sociologues, d'ethnologues, de philosophes afin d'avoir d'autres lectures plus "humaines" du programme du Front de Gauche. Je trouve réducteur de n'avoir qu'un point de vue économique. C'est sans doute la crise actuelle qui en est la cause. Mais si nous craignons la montée du fascisme, n'est-ce pas le moment de parler d'éducation, de formation des citoyens, de culture, de solidarité, du "mieux vivre ensemble"?
    A mon sens, un programme politique ne peut se passer d'une utopie. L'utopie donne de la cohérence, entretient l'espoir, et crée une dynamique.

  10. charly dit :

    Ce G20 quel spectacle. Une mise en scène à l’américaine avec de vrai acteurs, un vrai scénario et des effets spéciaux à la Spielberg, non franchement à vous couper le souffle. Ce cinéma là c'est du cinéma à gros budget, on ne regarde pas la dépense surtout lorsqu'il est produit à Cannes. Des acteurs du monde entier sont venus participer au film. Enfin la fin du film est un peu triste puisque l'o découvre que ce sont les pauvres qui vont devoir payer la facture. Pourtant dans les films à gros budget, les plus forts aident toujours les plus faibles. Résultat de l'histoire, c'est une montagne qui accouche d'une souris comme d'habitude. Ils sont quand même fort ces gens là, ils se font du bien avec l'argent des autres, c'est fort ça non !

  11. OTTELLO dit :

    Nous avons tous profité plus ou moins des deniers de l'État.
    Dans des niches fiscales (que nous n'avons pas toujours demandées ou qui ne sont que des effets d'aubaine), dans des équipements quasi inutiles, dans des prestations publiques parfois démesurées ou inefficaces, dans des exonérations, dans des équipements superflus, dans des gaspillages communaux, départementaux, régionaux.
    Il faut admettre que durant les 30 glorieuses et même plus tard, beaucoup trop de fonctionnaires ont été embauchés par idéologie, laxisme, facilité, clientélisme.
    Que dire de travaux somptuaires, démesurés, surdimensionnés, luxueux ou inutiles payés sur deniers publics donc par nos impôts ?
    Personne ne peut vivre au dessus de ses moyens très longtemps. L'argent ne tombe pas du ciel ! Toutes ces vérités ne sont ni de droite ni de gauche.
    Dans l'urgence actuelle, des économies de budget national importantes, pérennes et efficaces, doivent être faites mais l'impôt doit augmenter, il faut les deux, rapidement, pour ne pas aller dans le mur ou ressembler à l'Italie voire à la Grèce.
    La plupart des niches fiscales doivent être annulées.
    L'impôt sur le revenu ne pourrait-il pas augmenter de 10% dès 80 000 euros par part voire 120 000 euros de revenus sans tenir compte des parts ?
    Une TVA dite «sociale» ne peut-elle pas remplacer des charges sur les salaires ?
    Cela c'est l'urgent, ce peut être provisoire, mais tant qu'existeront des paradis fiscaux, de la spéculation à haute fréquence, de la bourse virtuelle, des banquiers rapaces et cupides et des décideurs politiques quasi muets sur ces systèmes d'appauvrissement de l'humanité, il sera très difficile voire impossible d'éradiquer la pauvreté et la misère.
    Et si les Indignés ou les altermondialistes, dans la rue, nous montraient en fait un bon chemin ?

  12. Je viens d'écouter Jean-Luc Mélenchon sur France-Inter. Dès que quelqu'un a le lien où réécouter cette émission je suis preneur et je mettrai le fichier.mp3 sur mon site.
    J'ai adoré la question "combien de députés souhaitez-vous pour votre groupe?" et surtout la réponse :"la majorité ! cela me faciliterait la vie comme président de la République" et cerise sur le gâteau, personne n'a dit "mais vous rêvez !".
    ça devient sérieux et crédible les amis!

  13. sylver dit :

    Adéchoise

    Je me disais la même chose en écoutant l'intervention de Jean-Luc Mélenchon sur France Inter.
    Mais par ailleurs c'est le problème du moment et les journalistes ne semblent intéressées que par ce sujet.
    A nous sur le terrain, par le militantisme, de corriger cette absence des sujets qui nous intéressent.

  14. vm dit :

    @Ardéchoise n° 260
    J'ai exactement ce qu'il vous faut !
    Lisez donc dans le monde-diplo de novembre l'article du philosophe Lucien Sève, intitulé "cause anthopologique et cause écologique : sauver le genre humain, et pas seulement la planète".
    Ce philosophe est depuis longtemps un des analystes les plus pertinents de la dimension humaniste du marxisme.
    Bien cordialement à vous !

  15. dudu87 dit :

    Bonjour à vous,
    Bien qu'il y ait longtemps que je n'ai pas posté ici, je vous lis tous ! Au passage un petit coucou à Jennifer, Max, Holp-Up, etc.
    Quelle est la priorité des français? L'emploi. Je ne développe pas. Pour développer l'emploi, il faut de "l'argent dans les portefeuilles". 2 façons d'opérer.
    1) l'augmentation des salaires, le débat a fait rage ici sur le smic à 1700€ et il n'est pas clos, croyez-moi.
    2) l'augmentation du pouvoir d'achat peut se faire par la baisse des prélèvements obligatoires, baisse de la TVA, des cotisations sociales. Je sais vous aller bondir mais la TVA est injuste et nuisible aux bas salaires. Ah! oui, mais c'est appauvrir l'état. Ils vous arrive de regarder ce qui ce passe à la bourse de Paris, non pas pour voir le cours de telle ou telle action mais dans son fonctionnement global. Entreprise privée, oui, oui. Son chiffre d'affaire est fait de millions € puissance 9, vous avez bien lu millions puissance 9.
    Personne ne parle de mettre cette machine de guerre sous contrôle de la nation, je dis nation et non état. Et il ne s'agit pas de taxer à hauteur d'un petit % mais de 10%! La nation a besoin de contrôler ce "zinzin".
    Partager les revenus ou les richesses, vous dites ? Mais qui produit ces revenus, ces richesses dans les usines, dans les bureaux, dans les campagnes? Les travailleurs, les employés, les paysans par leur force de travail et voulez qu'ils partagent avec ceux qui les exploitent? Ah non, ça, nous avons donné sous toutes ces formes et la liste est longue. L'alliance "capital- travail", c'est le donnant-donnant des 35 heures, le donnant-donnant de S. Royal. Ne vous étonnez pas que les ouvriers ne vont plus voter. C'est un projet de classe dont nous avons besoin, il ne suffit plus de dire que les syndicats sont "vendus", faut-il encore leur prouver qu'une autre voie est possible.
    Le monde capitaliste a déclaré la guerre au monde du travail, il n'y a pas de juste milieu, c'est eux ou nous !
    F. Mitterrand disait dans l'un de ces derniers interviewes (et je n'aimais pas le bonhomme): "Les français ne le savent pas mais les Américains ont déclaré la guerre, ils sont voraces et impitoyables, ils veulent conserver leur leadership". Je cite de tête et pour ma part, j'ajouterai, ils feront tout pour le conserver y compris la guerre. 2 choses les intéressent: le pétrole et les armes.
    Le pétrole, c'est 1500 milliards$ de dividendes/an sans compter les dérivés. Tant qu'à l'armement, leur grand ennemi, c'est la Russie et bientôt la Chine. Regardez les budgets militaires des nations et vous aurez tout compris, surtout si vous savez qu'un produit militaire est vendu 3X cher que le même produit civil à cahier des charge égal.

  16. Menjine dit :

    D'accord Ardéchoise!
    Moi aussi, cela commence à me lasser cet économisme un peu pédant, pardon je voulais dire technique, auquel s'adonnent certains ici.
    Je crois que le boulevard du front de gauche est pour l'instant assez peu dégagé et il est même très encombré.
    1 -Les amalgames se font de plus en plus virulents pour nous mettre dans les cordes : hier, c'était le melting-pot du "populisme", depuis une semaine c'est le retour du "souverainisme", et dans ce fourre tout comme d'habitude on y trouve le FN et Mélenchon prétendument revers et avers d'une même médaille.
    2 -La solution alliance gauche molle/ Centre chamallow /droite tehnicienne est la seule proposée en Grèce, en Italie, en Espagne. "On n'a pas su faire disent les sortants,faites donc comme nous, rien ne changera et nous seront sortis de la crise", en attendant le peuple, le précariat et le prolétariat continueront à trinquer.
    3- Le peuple, moi, vous, on en a de plus en plus assez, et pourtant rien ne bouge, on s'englue, le FdG ne bouge pas dans les sondages (certes on a dit ce qu'on en pense des sondages) mais dans les têtes la résignation semble stagner.
    Sans mouvement de fond, sans perspective de changement, sans action et à mon avis sans coupure franche,forte, avec le ronron papandréouté Hollando bayrouiste on n'a aucune chance de gagner.
    On a su faire l'unité, on a un programme, bougeons, ne continuons pas à pinailler sur une théorie économique qui ne signifie rien si on ne se pose pas la question de la "direction " de l'économie c'est à dire pour qui elle est faite.
    Marx a commencé par écrire " la critique " de l'économie politique, et c'est le sous titre du Capital, cela veut dire que c'est la lutte qui est première "la preuve du pudding c'est qu'on le mange" disait Engels, que diable, camarades, arrêtons de faire comme si nous ne savions pas comment marche le capitalisme, et attelons nous à le renverser, ici, maintenant en analysant les conditions concrètes du...

  17. Damien DORNA dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon: très brillant à Radio France Politique, comme d'habitude, bravo !
    Juste quatre "remarques" (très humblement, le postérieur dans mon fauteuil alors que tu es en première ligne, sous les bombes...):
    1/ Quand la meute cherche à te tacler sur tes rapports avec les médias, pour seule réponse, tu devrais systématiquement entonner le refrain (que tu sais si bien prononcer) sur le rôle d'éclairage des citoyens qui incombe aux médias dans une démocratie saine, en faisant ressortir leur incroyable déviance (sémantique et conceptuelle) qui les érige en relais propagandistes formateurs des consciences au service de l'idéologie dominante.
    2/ N'hésite plus à l'antenne à promouvoir explicitement ton blog ainsi que celui des autres camarades afin de permettre aux gens de venir prolonger l'analyse et l'éveil des consciences que le discours et programme du FdG vise à susciter.
    3/ Dans la même optique, lorsque tu avances des chiffres, pilonne préventivement la contre-attaque en précisant avec ton humour militant que Eurostat, l'OCDE ou encore Natixis ne sont pas des officines bolchéviques (tu le disais souvent avant), afin de montrer que nous sommes simplement les enfants du bon sens, pas les "archaïques" ou "utopistes" qu'on les éditoriaux dépeignent fallacieusement.
    4/ Martèle enfin ce que je t'entendais dire aux universités d'été de la Gauche Socialiste il y a 10 ans, des slogans aussi forts que vrais: "ce que la politique à fait, elle peut le défaire: il n'y a pas de fatalité, seulement des renoncements" ou encore "tant que E.T. et ses copains ne nous auront pas envahis, nos destins continueront de dépendre uniquement de ce que nous voudrons en faire".

    Mélenchon, présidons.

  18. sylvain dit :

    Bonjour
    Je suis toujours resté dans mon coin, jamais encarté et toujours à gauche. Depuis que le PS a viré à droite j'écoute Jean Luc Mélenchon et je suis toujours convaincu. Je comprends bien souvent ses énervements et ses explications sur le "système" médiatique. Cependant je crains que cela ne soit pas profitable. Ne deviens-tu pas désormais aux yeux des journalistes et donc de la population "celui qui tacle les journaleux", qui s'énerve. Ainsi, et meme si tu as raison sur l'analyse que j'ai vu sur youtube ou ailleurs, tu es caricaturé et je trouve d'abord cela dommage. Tu aurais pu ce soir sur France Inter expliquer simplement ce en quoi tu te méfies de l'utilisation d'images prises avec ce ministre de l'intérieur condamné. Les journalistes n'étaient pas ce soir agressifs ? Mais l'autre point dommageable je crois tient au fait que ton message politique, celui auquel je crois, ne devienne plus vraiment audible aux oreilles du plus grand nombre, ne soit plus vraiment relayé par les radios, etc. Je n'éspère qu'être constructif.
    Alors t'énerve pas sur moi Jean Luc.
    Salut

  19. Antoine dit :

    @Maxou 255 et Marc 257.
    Attention les 195 milliards correspondent à 10 points de PIB qui sont passés des revenus des travailleurs à ceux du capital (de 1983 à 2010).
    Les 100 milliards d'Artus à récupérer sont compris dans ces 195 milliards, idem pour les 40 milliards économisés sur les intérêts de la dette (en effet la BCE pourrait nous prêter à 0 mais aussi 1,25 % selon la nature de l'emprunt).

  20. Jean-Philippe VEYTIZOUX dit :

    Très bonne prestation. Comme ça tout de suite, moi-même (militant et responsable PCF) et ma compagne (militante PCF, déléguée centrale CGT d'une grande entreprise) on se dit: "Il est décidément bon notre candidat", "Ca va aider à mener une bonne campagne!"
    Bien aimé la prise de position sur le danger du FN, on reprend le manche sur la question et plutôt que de travailler le "on a peur, on a peur, on a peur". Mettons nous autour d'une table, regardons où le FN est potentiellement dangereux et voyons concrètement les choses, toujours lié au débat de fond. Disputons au PS, le terrain du leadership de la lutte anti-FN.
    Entièrement d'accord sur la question Chevènement, élément à prendre en compte pour pousser le débat de fond.

  21. la pavana dit :

    Jean Luc, excellente prestation sur France inter, merci, ce fut une grande satisfaction et la conviction que le Front de gauche est un parti de projets fiables avec un programme solide.

  22. jennifer dit :

    post 237 Louis
    Merci de votre réponse. Je n'ai pas eu le temps de lire le programme partagé, débordée par le militantisme. Cela me satisfait mais ce que je pense c'est qu'il faudrait faire une campagne de masse avec cette idée claire et prioritaire. C'est une question tactique.

  23. Zapping dit :

    Un Jean-Luc Mélenchon magnifique d'allant et d'esprit de synthèse ce soir sur Radio France Politique :
    http://politique.radiofrance.fr/jean-luc-melenchon/

  24. marc dit :

    Le passage de JL Mélenchon sur france inter une bouffée revigorante.
    Les journalistes sont vraiment des laquais pusillanimes. On peut leur trouver des circonstances atténuantes (comme la précarité dans leur profession ou encore l'appartenance des médias à des groupes financiers) mais tout de même. On sent bien dans leur perfidie qu'ils ne te pardonnent pas de leur avoir infligé une bonne défaite en 2005. Ils sont vraiment la 2ème peau du système !
    Enfin passons !

    Tout de même, ce genre d'intervention médiatique de notre candidat nous aide beaucoup sur le terrain pour faire connaître "l'humain d'abord" et convaincre pour le vote.

  25. polgui 24 dit :

    Ami Jean-Luc,
    Il faut bien, pour gagner, puisque nous sommes engagés dans une rude bataille, être capable d'argumenter et nous trouvons des arguments au fil des pages de ton blog, des commentaires qu'il suscite, et des liens qu'on y trouve mais surtout pour persuader ou convaincre au quotidien, partout au hasard des rencontres il faut de l'enthousiasme.
    Et pour ça, tu viens de nous fournir dans l'émission de Radio France Politique, l'énergie pour recharger les milliers de batteries qui font la force du simple peuple dont je suis. Nous gagnerons c'est sûr, si nous refusons d'envisager, seulement un instant, autre chose !
    ..."et l'on te parlera d'une façon civile ." (Victor Hugo, transmis par mon grand-père un croquant du Périgord)

  26. jennifer dit :

    Sonia Bastille
    Vous avez très bien résumé ma pensée en termes plus clairs que moi. Je pense qu'effectivement on sent que la campagne que nous faisons parle essentiellement de redistribution (par les impôts etc...) pour relancer l'économie alors que je pense que la première façon c'est de relancer l'investissement. Ermler (contente de te retrouver sur le blog) c'est certes économique mais aussi politique car pour investir il faut "forcer" les banques à investir et c'est vraiment pas donné vu que les banques sont la propriété privée de gens qui n'en ont rien à faire du bien être de la population et ne s'intéressent qu'à leur caisse.
    Je suis bien d'accord avec Sonia, il y a deux directions principales à choisir et que la redistribution ne résoudra pas la crise économique alors que l'investissement oui. OK l'investissement peut s'accompagner de redistribution. Pourquoi pas?
    Mais ce sont deux choix économiques divergents.
    Merci beaucoup Sonia pour votre aide à clarifier cela. Mais j'ai l'impression de prêcher dans le désert.

  27. ydaho dit :

    Que dire de Chevènement, sinon que s'il faisait 5 % comme en 2002, le FdG est "mort". Les réserves de voix a gauche dans un pays majoritairement de droite n'est pas inépuisable. Mon avis perso : successeur de Savary, a contribué a enterrer définitivement les velléités Laïque dans la lutte école publique école privée (n'oubliez pas que la droite continue de prononcer école "libre"). Plus tard, ministre de la défense a partir de 1988, termine le boulot entamé par d'autres en ce qui concerne l'industrie d'armement (étatique) dans ce pays, pour la vendre a "1 franc" a des pseudos sociétés nationales, en emploi ça représentait un paquet de monde, et sur le plan industriel cette industrie était l'un des fer de lance de notre pays (technologiquement parlant, je laisse de coté les ventes d'armes, sujet sensible), finit par démissionner pour cause de guerre du golfe en contradiction avec ses convictions républicaines. En résumé je dirais que cette homme est un ardent défenseur de la république mais un piètre défenseur du peuple. C'est vrai qu'un pays sans peuple c'est peut être plus facile a élever. Bref, je ne l'aime pas !
    Ouais, c'est "vrai" il a peut être mal vieilli, venir du Céres, être un des artisan du programme commun, pour finir par dormir après le "tournant de la rigueur", c'est triste !

    Pourquoi, parler autant d'économie ? C'est vrai que je me pose la question aussi, mais je crois que c'est utile quand même ne serais ce que pour assurer une "crédibilité" financière au programme du FdG, la droite qui elle, a bien sur, tous les atours du "sérieux et de la compétence" dans l'imagerie populaire ne manquera pas de titiller violemment ce programme ! (n'oubliez jamais que l'on dit aussi la droite gère et la gauche gaspille!)
    Quand au clivage droite gauche qui n'existerait plus, c'est très "facile" lorsque l'on compare le différentiel droite/P.S en occultant la vrais gauche taxée "d'extrême" !

  28. Blanqui2012 dit :

    Nous avons organisé une écoute collective de l'émission de Jean-Luc Mélenchon à la radio. Nous sommes installés chez une voisine de l'immeuble où je crèche à Clichy-la-Garenne. La discussion fuse autour du martini et des cacahuètes. "Politique habile" dit l'une ! "Le seul capable d'entraîner" dit l'autre ! Il y a là deux jeunes militants du Front de Gauche, une institutrice libertaire, un indécrottable du vote utile qui bosse dans le bâtiment et moi. La question de la dette nous jette dans des abîmes. Je me rends compte qu'en dehors des cercles militants le candidat du Front de Gauche est peu connu. Et qu'il continue de circuler quelques clichés tenaces à son propos. J'ai senti les oreilles se tendre à son ton calme et optimiste. Y'a du boulot et de l'envie alors, allons-y...

    Mélenchon, partageons !

  29. Bisounours dit :

    Je trouve, comme certains d'entre vous, qu'une prise de conscience massive des classes populaires que le vote FG est le seul qui leur offrirait une réelle perspective de sortir de la m... actuelle devrait passer davantage par des slogans clairs et un combat pour redonner leur vraie signification aux concepts politiques, économiques et philosophiques que nous défendons. Tout cela en insistant sur le fait que nous avons un projet global de société, en rupture totale avec ce que le Parti Pas Socialiste a fait depuis des dizaines d'années.
    Une des pistes serait peut-être de synthétiser sur une même affiche:
    1) tout ce qui caractérise notre époque, en vrac: Libéralisme, Capitalisme financier, oligarchie, Domination des riches, Inégalités sociales, Privatisations, Mise en concurrence des travailleurs au profit de quelques privilégiés, Délocalisations, Destruction de l'environnement, Austérité, Gestion de court terme, Communication mensongère, Mépris et manipulation des masses pour amener à la résignation générale, Culpabilisation et invocation du spectre de la Dette pour empêcher le peuple de réfléchir à la façon dont elle a été accumulée...
    2) puis les positions respectives des partis vis-à-vis de la situation ainsi résumée:
    UMP: "Grâce à cette politique, nous avons préservé la finance des effets de la crise qu'elle avait provoqué, protégé le train de vie des riches, conservé la confiance des marchés et défendu notre précieux triple A. Continuons ainsi!"
    PS: "C'est triste mais il faudra encore plus d'austérité avant de pouvoir éventuellement commencer à penser à réduire les inégalités sociales. Soyons réalistes et raisonnables: on ne peut pas faire autrement!" (que de mener les politiques prônées par l'UMP...)
    FG: "Soyons réalistes et raisonnables: on peut et on doit faire autrement!"
    3) et enfin lister les idées défendues par le FG, toujours en vrac : Démocratie, Partage des richesses, Intérêt général, Protection des travailleurs, Hausse des salaires, Investissements dans l'avenir, Planification écologique, Santé et éducation pour tous, Respect de l'intelligence et des besoins du peuple, Volontarisme politique...
    Conclusion: Nous on peut !
    Et puis, comme nous n'avons pas le budget com. de l'Elysée (qui fait campagne à nos frais, scandale parmi tant d'autres...), nous pourrions imprimer cette affiche à nos frais de militants convaincus et la placarder le plus largement possible. Ceci bien sûr, une fois mise en forme par des gens plus compétents que moi. Qu'en pensez-vous ? Ne croyez-vous pas que cela pourrait contribuer à toucher (enfin) nos camarades moins internétisés et politisés que nous?.

  30. marie-no dit :

    Une excellente prestation de Jean-Luc Mélenchon ce soir sur France Inter. Beaucoup de clarté, de précision. Bonne réponse sur la présomption d'agressivité. Mon bémol : ce patriotisme qui serait l'amour des siens et non la haine des autres. Pile ou face c'est la même pièce. La France n'a de leçon à donner à aucun autre pays, ni aucune autre culture (ni à en recevoir d'ailleurs) et je ne tire aucun orgueil particulier de l'endroit où je suis née par hasard. Par contre je trouve ce mot décalé dans un monde où nous nous brassons de plus en plus et tant mieux.

  31. Sonia Bastille dit :

    @ Jean-Luc Mélenchon @ tous

    Vous êtiez l'invité de Radio France Politique et je vous ai écouté avec attention.
    Je voudrais vous faire une remarque et une critique et vous posez des questions.
    Vous parliez (mais tout le monde parle (politiques,journalistes,etc...) de la dette publique de la France (critères Maastricht) qui se situe au second trimestre de 2011 à 1 692,7 Md€, soit pratiquement 88% du notre PIB Mais pourquoi personne ne parle de la dette globale de la France en y intégrant les institutions financières s'élève fin 2010 à près de 8 200 Md€ soit 414,4 % du PIB français ! La dette des entreprises privées marchandes s'élève 132, 08% du PIB, celle des ménages à 77,42% du PIB. Plus inquiétant, la dette des institutions financières à 207,2% !
    La France est pays surendetté vue que l'épargne des Français s'élève à quelques 11 000 Md€. (Données Insee et site gecodia.fr)
    Comment peut-on encore dire que la dette de la France n'est pas alarmante ?
    N'est-il pas temps de parler aussi de la dette des autres agents économiques (entreprises, ménages, institutions financières) ? La situation est pire que la dette publique ? Pouquoi cela n'attire aucune attention et réflexion ?
    N'est-il pas temps de réflèchir à comment procéder au désendettement de la sphère productive ? Doit-on continuer à vouloir taxer durement l'épargne investie (actions, obligations,etc...) alors que l'endettement obère toute capacité d'investissement ?
    N'est-il pas temps de poser la question des billets de trésorerie qui deviennent de plus en plus toxiques pour les entreprises et aussi une des causes des déséquilibres des actifs circulants des entreprises ?
    N'est-il pas temps de promouvoir l'emprunt d'investissement à moyen et long terme servant à l'entreprise (financement d'investissement en machine etc...) qui constitue une ressource stable au détriment des dettes financières à court terme et autres facilités de trésorerie ?

  32. A-J Holbecq dit :

    @208 Sonia Bastille
    Je ne peux pas laisser passer cela " la dette globale de la France en y intégrant les institutions financières s'élève fin 2010 à près de 8 200 Md€"

    La dette des institutions financières c'est les dépôts (des entreprises et des ménages) sur les comptes bancaires... notre argent.

    Bon, je pars en vacances ;)

  33. jennifer dit :

    Autant j'étais d'accord avec vous Sonia bastille pour mettre l'investissement aux postes de commande autant je ne suis pas d'accord sur la dette. Ai-je bien compris? En tout cas moi la dette on doit s'en ficher.

  34. AG91 dit :

    Et si on supprimait l'argent ? Au lieu de rallonger et réimprimer des billets au fur et à mesure des besoins, on fait sans, que de soucis en moins.
    A chacun de contribuer avec ce qu'il a, ce qu'il sait, ce qu'il sait faire, ah bon je rêve oh ca fait du bien.
    Plus sérieusement, prestation Radio France d'une belle humanité, d'une ouverture d'esprit, cela nous permet d'aller la tête haute.
    Maintenant, irez vous rencontrer les indignés, leur expliquer que nous sommes nous aussi dans le concret, nous aussi, autant indignés qu'eux, qu'ensemble nous pouvons construire et renverser les profiteurs et les spéculateurs ?

  35. L'émission de Radio France Politique de ce soir est :
    - en video ici, cliquer sur 20111106-jlm_a_rfp.mp4
    - en son uniquement cliquer sur 20111106-jlm_a_rfp.mp3

  36. ydaho dit :

    Pour investir et reconstituer les tissu industriel du pays, il faudra de l'argent, il me semble, d'autant qu'avec les divers renoncements de ces dernières années, ce tissu industriel est réduit a sa plus simple expression ! Et ou trouver l'argent ? sinon en le prenant a la finance qui se l'est presque entièrement appropriées ? d’où, d'abord redistribution des richesses, et, ensuite bonne utilisation de cette "redistribution" en relançant ce que l'on peut relancer de l'industrie, s'il n'est pas déjà trop tard ?
    c'est cela que je comprend...

  37. steph dit :

    Je viens de suivre en léger différé sur le site de Radio France l'interview de notre candidat commun.
    Ces journalistes m'énervent au plus haut point par leur constante hostilité. Ca se sent en quasi permanence dans leur ton méprisant et dans le choix de leurs questions. Jean-Luc Mélenchon, à mon avis, vous avez fait preuve aujourd'hui d'un contôle de soi assez remarquable compte tenu de ces circonstances. Mais il faut faire avec et surtout ne pas s'énerver, car s'ils ont un seul souhait, c'est celui de vous enfermer dans la caricature d'un personnage autoritaire qui s'énerverait facilement et par conséquent inapte à exercer la responsabilité de président de la république. Leur manigance, malheureusement, fait beaucoup de dégâts : je connais plusieurs personnes de gauche qui ont voté Montebourg et qui refusent de voter pour vous pour cette raison.

    Ce genre d'émissions ne sert à rien. 50 minutes pour que les journalistes n'en utilisent que 10 à peine pour poser des questions de fond... Quitte à utiliser votre temps de parole efficacement, je ne sais pas si c'est possible, mais je pense qu'il serait mieux de sélectionner des prises de parole courtes où vous pouvez présenter les arguments clés de manière concise et compréhensible par tous. A la manière des 10 minutes de l'émission d'Ardisson hier, laquelle, j'ai l'impression, commence à faire le buzz sur internet. Répéter, répéter l'essentiel, plutôt que se laisser piéger dans des émissions politiques mal ficelées.

  38. PATRICK F 32 dit :

    @JLM
    Super Mélenchon ce soir sur France Inter !
    Hier soir j'étais au repas d'une asso locale donc je n'ai pas vu en direct J.Généreux dans "Salut les terriens" mais en différé ce matin. Je lance, mine de rien, le sujet Jean-Luc Mélenchon en évoquant une vidéo mensongère qui se balade sur Internet concernant le salaire cumulé de Jean-Luc Mélenchon en tant que député européen + sénateur (facile à démonter). Surprise, ma voisine de table (60ans ancienne comptable) m'annonce qu'elle votera Jean-Luc Mélenchon (je l'aurais pensée Bayrou) mes autres voisins (60 et 62 instits en retraite) m'annoncent aussi Jean-Luc Mélenchon (je les aurais pensés PS social démocratie), ça met du baume ! 4 à 0 alors que je pronostiquai 1 à 3.
    Pour en revenir à Généreux, excellent lui aussi, il faut vite, comme certains le pensent aussi sur ce blog, qu'une équipe (Génereux, Billard) monte au front (sans jeu de mots) pour aider et soutenir Jean-Luc Mélenchon et montrer qu'il n'est pas seul mais qu'il s'agit d'une lame de fond d'indignation, d'un tsunami de révolte citoyenne!

  39. wtf dit :

    Il y a quelques temps que je n'avais pas posté ici.
    Je comprends votre ras le bol des journalistes, mr Mélenchon. Je compatis, vous avez l'obligation de passer par là pour le grand cirque des présidentielles. Déconnecté de la TV depuis quelques années, et elle ne me manque pas, j'ai également décroché de la radio, pour des raisons proches des votres. Je me sens harcelé moi aussi par ces personnes qui mentent par omission, ou carrément sciemment. J'avais entrepris un peu jeu avec le médiateur de France Info, je lui écrivais à chaque reportage choquant.
    Cela a commencé l'été dernier avec les émeutes en Grande Bretagne. Je n'ai pas écrit 1 fois par jour, mais 2/3 fois par semaine. Je n'ai jamais été publié, ni obtenu la moindre réponse par mèl. Pour autant, dans mes critiques, je citais mes sources d'information alternatives.
    Jeu vain et stérile dont je me suis lassé, usé.
    Mon dernier message a été bref, pour leur signaler la perte d'un auditeur qui n'ira jamais défendre ce journalisme qui méprise la liberté.
    Ne baissez pas les bras, n'écoutez pas les sondages. Vous êtes la seule issue possible pour un changement de cadre relativement pacifié pour le citoyen. Mais je trouve cela bien triste pour le débat démocratique.
    Pour conclure, plein de courage à vous !

    Un grain de sable anonyme qui fait son possible pour enrayer la machine.

  40. Jean-François91 dit :

    @282A-J Holbecq

    Bonnes vacances. Mais revenez passer par ici. Vos éclairages nous enrichissent.

    @ tous ceux qui déplorent qu'on parle trop d'économie

    Quand dans notre pays des millions ne se logent pas, ne se soignent pas, ne se déstressent pas, etc, il y a bien au centre de tout cela des questions de production et de distribution de richesses (je n'ai pas écrit "de biens").
    Quand la souveraineté des peuples, la démocratie sont bafouées par des puissances financières dictatoriales, il s'agit bien d'une question sur le contrôle de la production et de l'accaparement des richesses par les 1%.
    Que produire ? Comment le produire ? Comment le répartir ? restent des questions centrales qui conditionnent la plupart des autres.

    Traiter ces questions, c'est faire... de l'économie politique

  41. Régis de Nimes dit :

    Suite à l'émission sur France Inter ce soir, les journalistes pressent le candidat. Du coup réponse trop rapide. Il faut laisser des blancs, des temps de respiration, prendre de la hauteur face aux perroquets.

  42. jeannot dit :

    Plus on avance dans le débat sur la dette et davantage de précisions sont demandées et exigées pour mieux appréhender le sujet afin de faire progresser l'idée du possible et battre en brèche la fatalité.
    Je prends connaissance ce jour du n° 61 de la lettre de la F.A.S.E.
    Voilà des pistes intéressantes à exploiter pour le candidat du Front de Gauche.
    Bon courage Jean luc

  43. tr4nz1t dit :

    Ne faut-il pas bannir le mot croissance?
    Dire: relancer l'économie, à la place de relancer la croissance?

  44. gerald rossell dit :

    Vraiment bien sur France Inter, serein, précis, de mieux en mieux.
    Bravo, ça file la pêche.

  45. Rosay dit :

    Bonsoir à tous,
    Comme nombre d'entre-vous j'ai regardé et écouté l'émission sur radio France politique, ou l'invité était Jean Luc Mélenchon, toujours aussi égal à lui même comme je le connais, comme d'autres camarades aussi le connaissent. Jean Luc Mélenchon est le futur président de la république française pour 2012. A bon entendeur salut. Pour infos, collage, tractage et réunions sont notre activité principale pour nous les militants de la base.
    J.L.Mélenchon présidons.

  46. Zapping dit :

    L'émission Radio France Politique avec Jean Luc Mélenchon est disponible dans la rubrique "vidéos" du Blog :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/11/06/invite-de-radio-france-politique/

  47. jennifer dit :

    Ydaho, pour investir on a besoin de beaucoup plus d'argent que cela. il faut prendre les banques comme Dexia qui ont fait faillite et les racheter pour un euro (sans indemnisation des actionnaires) et on en prend les commandes et on investit.

  48. Christian B dit :

    @ A-J Hollbecq

    Nous sommes nombreux à apprécier vos interventions, aussi merci d'être rester parmi nous.
    Le webmestre a une tâche difficile et le fait au mieux, et la qualité, la tenue des commentaires de ce blog dont les vôtres en témoigne. Son intervention n'avait pas du tout pour but de vous demander de ne plus vous exprimer, vous l'avez compris, et je m'en réjouis. On a tous besoin des uns et des autres dans cette saison des tempêtes.
    Fraternellement.

  49. ddmm dit :

    @tr4nz1t
    Moi aussi, le mot croissance me dérange.
    A ce propos,tout à l'heure dans l'émission radio France politique, j'ai noté que JL Mélenchon à bien dit:
    "Il faut relancer l'activité. Je ne parle pas de croissance car le mot est trop généraliste"
    C'est bien mieux à mon avis de le dire comme ça!

  50. Menjine dit :

    @290
    Jean-François91
    Bien entendu que comme disait l'autre "l'économie est déterminante en dernière instance" mais il y a façon et façon de s'approprier l'économie; L'une est une façon "technocratique" de parler d'économie politique, une sorte de jeu à la fois abstrait, où des querelles byzantines autour de concepts mal dominés ne permettent pas et même freinent toute action possible, une autre façon de faire de l'économie politique, c'est de comprendre que les rapports sociaux, les concepts mêmes de l'économie politique sont produit dans une histoire, qui est une histoire conflictuelle entre des groupes sociaux antagonistes ce que l'autre toujours appelait des classes, cette façon de faire de l'économie politique est elle même politique.
    Je trouvais tout à l'heure qu'on parlait par trop abstraitement ici de monnaie, d'investissements et de dette etc..., et que du coup on oubliait le combat où nous sommes engagés, on esquivait le problème politique fondamental, urgent, qui ne souffre aucun délai : comment convaincre et prendre le pouvoir en 2012 ?
    Ce serait une erreur de croire qu'on gagnera sans un profond mouvement de fond, bien sûr cela ne veut pas dire non plus qu'on gagnera sans être armés intellectuellement, mais notre science économique ne doit pas être de la science pour la science, de l'économie pour l'économie, mais elle doit servir notre politique, notre fonction citoyenne et ainsi pouvoir nous permettre de renverser le système et non de l'aménager.
    Personnellement je trouve que si d'aucuns sur ce site me lassent par leurs couplets économistes, Mélenchon lui ne tombe pas dans ce travers et sa pédagogie est toujours liée à sa, à notre lutte.


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