04déc 11

Un mythe mort-né

A propos d’Allemagne

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Cette note est allongée du commentaire rapide que je veux faire du dernier épisode du feuilleton Sarkozy-Merkel. Elle change donc de présentation puisque je commence par ce commentaire. Après quoi je propose une synthèse des éléments qui permettent de se faire une idée de ce qu'est en réalité le fameux "modèle allemand". Tout cela est bouclé avant un nouveau départ vers l'Allier et le Loiret où je vais faire un tour durant deux jours. Ici même vous trouverez un nouveau carnet de route que tiendra une fois de plus Céline qui a posé deux jours pour nous suivre et graver sa chronique avec son blackberry !

Ce lundi donc, Sarkozy recevait Angela Merkel à l'Elysée pour fixer des propositions de modification des traités européens. La contribution de Nicolas Sarkozy à cette réunion s'est résumée à en fournir la salle, après avoir offert le déjeuner de travail qui l'a précédée. Car sur le fond, les propositions annoncées reprennent intégralement et minutieusement les propositions défendues par Angela Merkel depuis plusieurs semaines. Les propositions soutenues par la France et d'autres Etats, comme les eurobonds ou une intervention accrue de la BCE ont au contraire été explicitement exclues. Merkel et Sarkozy ont même réaffirmé leur confiance dans la BCE et rappelé leur attachement à son indépendance absolue. D'ailleurs, Sarkozy s'est même fait fort de s'abstenir de tout avis ou commentaire sur la BCE. Les dernières statistiques récemment publiées par la BCE illustrent pourtant l'aberration du système actuel. Rien que dans la semaine écoulée, la BCE a prêté aux banques, au taux modique de 1,25 %, 256 milliards d'euros de liquidités. Au même moment nous avons appris que le total des titres de dettes publiques rachetés sur le second marché par la BCE depuis mai 2010 s'élevait à 207 milliards d'euros. La BCE fait donc plus en une semaine pour les banques qu'elle n'en a fait en plus d'un an pour la dette des Etats.

Les propositions avancées par Sarkozy et Merkel ne sont pas nouvelles. Elles reprennent des annonces déjà effectuées depuis plusieurs mois dans différents cadres : procédure du semestre européen, mécanisme européen de stabilité, pacte euro plus, etc. Des sanctions automatiques et immédiates seront mises en place pour les Etats ne respectant pas les 3% de déficit. Il faudra dorénavant une majorité qualifiée pour s'opposer à ces sanctions et non pas pour les décider. Une règle d'or renforcée et harmonisée sera imposée aux 17 Etats membres de la zone euro qui devront changer pour cela leur constitution et y fixer l'objectif de retour à l'équilibre budgétaire qui contraindra ensuite leurs budgets annuels. Depuis que tout cela a déjà été décidé, les eurocrates savent qu'il faudra modifier le Traité de Lisbonne pour faire entrer tout cela en application. L'occasion a donc fait les larrons. La dramatisation de cette rencontre est aussi une opération électorale pour les deux sortants que sont Sarkozy et Merkel, ne l'oublions jamais.

Mais la grande nouveauté est que tous ces changements seraient désormais gravés dans le marbre des Traités. Et ces modifications ont un point commun de fond : elles visent toutes à imposer aux Etats des politiques d'austérité. Comme les changements de gouvernements et les menaces politiques ne suffisent pas, ils ont décidé de passer par les Traités qui s'imposent de manière contraignante aux Etats et à leurs lois. Après avoir imposé le Traité de Lisbonne contre les peuples, ils ne se donnent même pas la peine d'en faire un bilan ou de s'excuser pour son échec. Le nouveau traité proposé devra en effet être négocié dans l'urgence et bouclé d'ici mars, toujours sans les peuples. Cela fait plus que jamais de l'élection présidentielle un référendum pour ou contre l'austérité. Pour nous, un mot d'ordre s'impose : pas de nouveau traité ou de modification des traités existants sans référendum. Après quoi vous ferez, chers lecteurs, une pause pour vous souvenir que tout cela vous le savez depuis 2005. Et depuis cette date, et la forfaiture qu'elle incarne, les deux camps du "Oui" et du "Non" ont déroulé et déroulent encore des politiques qui ne peuvent se concilier.

Le porte-parole du PS Benoît Hamon est à la peine. Comment mettre Hollande dans l'embarras en faisant des copiés-collés sans se faire prendre. Dans une déclaration à l'AFP lundi 5 décembre, il a fustigé "l'austérité", "grande gagnante, par KO, qui s'appliquera indifféremment à l'Allemagne, la France ou au reste de l'Europe". Certes il lui faut continuer le minage du port d'attache de François Hollande, ce qui semble être une activité très absorbante rue de Solférino. Il est évident que son discours n'existe que pour être démenti. Dont acte. Devons-nous lui rappeler le contenu des engagements de François Hollande et sa volonté de donner "du sens à la rigueur" ? A-t-il oublié que le candidat du PS défend le retour à 3 % de déficit public dès 2013 et le retour à l'équilibre en 2017, exactement comme le prévoit la stratégie défendue par Sarkozy et Merkel ? N'a-t-il pas entendu le responsable du projet de François Hollande, Michel Sapin, et sa conseillère économique Karine Berger évoquer un plan d'économies de 50 milliards, c'est-à-dire beaucoup plus que l'actuel plan Fillon ? Qui doit-on donc croire au PS ? Le candidat et son entourage ou le porte-parole ? Il y a deux campagnes des socialistes ? Celle du parti, et celle du candidat. Et même trois : celle des socialistes qui ont déjà décidé de voter Front de Gauche.

Mais Hamon est allé trop loin sur au moins un point. Un point qui lui vaut non pas un démenti mais un revers de balle pour le Parti socialiste. Il a dénoncé la procédure de soumission des budgets nationaux à l'avis de la Commission européenne. Voyez : " Demain notre décision de mettre en oeuvre telle ou telle politique d'éducation ou de santé sera soumise à la permission de la Commission européenne et, si nous nous en affranchissions, à une sanction de la Cour de justice européenne, comme l'a confirmé Mme Merkel. Pour nous c'est un abandon de souveraineté inacceptable. " Dommage pour Hamon car c'est justement ce que le PS le PSE et leurs élus ont déjà accepté et voté ! Les députés du PSE ont voté au Parlement européen en faveur de la procédure du "semestre européen" qui prévoit que les budgets nationaux soient désormais soumis à l'avis préalable de la commission européenne. Et quand les députés du Front de Gauche ont défendu à l'assemblée nationale une proposition de loi de Martine Billard visant à garantir la souveraineté budgétaire du peuple contre toute intrusion de la Commission européenne, qu'ont fait les députés PS ? Ils ont tous voté contre, le 7 décembre dernier, François Hollande et Michel Sapin en tête. Tous sauf Henri Emmanuelli.

De son côté François Hollande a expliqué clairement le contraire du porte-parole du PS. Pourquoi pas ? Il s'est exprimé hier au congrès du SPD à Berlin. Des élections auront lieu en Allemagne en septembre 2013. Le PS insiste sur l'alternance dans les deux pays comme condition du changement. L'accord EELV-PS dit d'ailleurs que "seule une majorité de gauche et des écologistes en France en 2012, puis en Allemagne en 2013, aura la force d'entraînement pour une Europe solidaire et volontaire". Pourtant, en 2000, la présence de Schröder et Jospin n'avait pas changé l'orientation de l'UE alors à 15. Sans doute ont-ils tiré la leçon. Mais pas du côté que l'on croit. Car le discours de Hollande est un désaveu de la résistance de Lionel Jospin face à la vague blairiste de l'époque, dont le chancelier social-démocrate allemand Schröder était un ardent partisan. En effet, dans son discours devant le SPD, Hollande a salué les réformes anti-sociales de Schröder. Et il a même souhaité qu'elles viennent en France : "vous avez fait des réformes importantes ici en Allemagne. En France, elles ont trop tardé". Ceux qui ont lu mon livre " En quête de gauche " ont déjà eu un aperçu de ces fameuses réformes. J'y reviendrai sur ce blog. Mais on peut citer pêle-mêle la baisse des indemnités chômage, le développement de la précarité du travail, la baisse de la taxation des bénéfices des entreprises ou encore le relèvement de l'âge de la retraite. Nous voilà en tout cas prévenus sur ce qui "a trop tardé en France".

D'ailleurs Hollande a aussi salué le président du groupe parlementaire du SPD, Franck-Walter Steinmeier. Directeur de la chancellerie sous Schröder, Steinmeier a été le principal concepteur des réformes anti-sociales. Il a ensuite été Ministre des Affaires Etrangères dans le gouvernement SPD-CDU en 2005 après le refus d'alliance du SPD avec Die Linke. Steinmeier a même été vice-chancelier de Merkel dans le gouvernement SPD-CDU ! En 2009, candidat à la chancellerie, il obtient le plus mauvais score du SPD depuis 1945 (23%). Pour la première fois, IG Metall avait refusé de soutenir les candidats du SPD après que Steinmeier a proposé une alliance au parti libéral FDP (qui avait refusé). Mais ça n'empêche pas Hollande de faire de belles phrases comme "nous avons à changer le centre de gravité de l'Europe. Le ramener davantage vers la gauche". On ne doit pas parler de la même gauche !

A plusieurs reprises, Hollande a aussi indiqué qu'il ne voulait pas changer les traités. Il prend comme argument le délai : "Aujourd'hui, l'Europe a moins besoin d'un traité de plus que d'actions immédiates. J'ai à l'esprit l'expérience du Traité constitutionnel européen : des mois et des mois pour être négocié, puis pour être ratifié et autant pour être repoussé. Nous ne pouvons pas attendre". Il a préconisé un "pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance". Une formule creuse comme il en a le secret et qui font les gargarismes des sociaux-démocrates européens. Dès lors il a enfilé les voeux pieux. Ainsi quand il a prôné "une harmonisation sociale et fiscale" sans préciser qu'elle est interdite par le Traité qu'il a fait voter. Il a aussi plaidé pour une "communauté européenne de l'énergie" sans dire un mot de la logique de libéralisation qui la contredit et est soutenue par le PSE. Il a enfin défendu "des coopérations renforcées" sans préciser que le Traité prévoit qu'" elles ne peuvent porter atteinte ni au marché intérieur ni à la cohésion économique, sociale et territoriale. Elles ne peuvent constituer ni une entrave ni une discrimination aux échanges entre les États membres ni provoquer de distorsions de concurrence entre ceux-ci " (Article 326 TFUE). Il est tranquille : ses grandes phrases ne sont jamais discutées par des gens sérieux qui connaissent les textes. Mais l'intéressé lui-même sait-il vraiment ce qu'il dit ou ment-il sciemment ? Je pense qu'en toute hypothèse il sait bien se moquer du monde. Ainsi sur la démocratie : "Je suis convaincu que rien ne peut se faire, que rien ne se fera sans la démocratie". Pourtant, c'est lui qui, en tant que premier secrétaire du PS en 2008, a permis la ratification du Traité de Lisbonne. Sans le vote des socialistes qui l'ont suivi, le Traité ne passait pas.

Mais dans le flot des mots, l'essentiel est bien serti, solidement. Car voici le cœur de l'affaire. Sur l'essentiel les partisans du " Oui " d'hier sont encore solidaires. Sur la BCE, Hollande a bien précisé qu'il ne veut pas changer ses statuts ni toucher à son indépendance : "Je respecte son indépendance" "je souhaite qu'elle puisse élargir son rôle […] dans le cadre de ses actuels statuts". Dès lors tout le reste s'enchaîne ! Le premier point du "pacte de responsabilité" de Hollande est la "responsabilité budgétaire". Il a réaffirmé "je réduirai les déficits en France : 3% du PIB de déficit budgétaire en 2013, l'équilibre en 2017". Hollande a aussi déclaré "j'accepte une vigilance sur les budgets nationaux". C'est cohérent avec son soutien et celui du PSE à la procédure du " semestre européen " grâce à laquelle la Commission compte contrôler les budgets nationaux.

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Comme j’ai été en déplacement ainsi que le rapporte « le carnet de route » édité à ce sujet, écrire était devenu assez difficile. Du moins dans la variété des sujets et les longueurs habituelles de ce blog. De retour, je tâche de mettre de l’ordre dans la masse de ce qui est resté en souffrance pendant que j’allais et venais. Je reporte un tour d’horizon général la plume à la main, dont j’éprouve tant le besoin, à plus tard dans le mois. N’empêche. Puisque la question a fait grand bruit, je publie donc ici un petit travail de récapitulation à propos de l’Allemagne. Je ne reviens pas sur ce que j’ai moi-même écrit sur le sujet du temps que cela n’intéressait pas les excités d’aujourd’hui. Le temps où Cohn-Bendit m’insultait sur le sujet et où les socialistes souriaient de plaisir. A présent, je m’appuie essentiellement sur mes notes de lecture de presse. Je le fais à dessein sous cette forme. Mon intention est de vous proposer des arguments qu’aucun accro aux médias ne vous reprochera puisque par corporatisme les médias ne se critiquent jamais entre eux. Je crois que cette argumentation est utile. En effet, je dois vous dire que je n’ai pas aimé le ton sur lequel la critique de l’Allemagne se fait ces temps-ci. Je le dis d’autant plus tranquillement que je l’ai engagée avant bien d’autres. Mais je tiens à ce qu’on ne se trompe pas de registre ! Nous critiquons madame Merkel parce qu’elle est libérale et non pas parce qu’elle est allemande ! Notre critique à gauche est celle que partagent nos camarades allemands de « Die Linke ». Et d’ailleurs la semaine où les socialistes ont franchi la ligne jaune, nous, le Front de Gauche nous défendions une proposition de loi à l’assemblée et nos amis de « Die Linke » faisaient de même au Bundestag sur le même texte. Il s’agissait de la création d’un fond européen de développement social et écologique.
Puis je viens sur le paquet ferroviaire adopté par le Parlement Européen. Histoire de rappeler que le principal problème dont souffre le rail ce n’est pas l’action syndicale mais la libéralisation. Une illustration à faire connaître de cette révolution libérale qui continue sans désemparer, quoiqu’il advienne. Avec l’appui des députés socialistes et Verts européens ! 

Merci à Marie Lemaître pour les photographies qui illustrent ce billet.

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Notre critique à propos de l’Allemagne, c’est d’abord la critique d’un mythe. Le mythe d’un modèle enfin trouvé de « libéralisme efficace » ! Je reviens donc sur le thème du "modèle allemand". Je note que dorénavant une série de commentateurs et même de responsables politiques prennent conscience d’un problème. Les formules à l’emporte-pièce nuisent parfois à la compréhension des enjeux. Je ne partage pas la façon de dire les choses que choisit Arnaud Montebourg. De même que je n’avais pas approuvé la comparaison avec Münich qu’avait fait le député socialiste Jean-Marie Le Guen. Car, même pour la polémique, laisser entendre qu'Angela Merkel c’est Hitler ou Bismark, deux agresseurs de notre pays, dont un raciste antisémite, ce n’est pas acceptable. Mon analyse, je l’ai donné succinctement dans le livre « Qu’ils s’en aillent tous ». Les dirigeants allemands ont changé d’état d’esprit. Mais nous ne devons pas changer de priorité dans notre relation à l’Allemagne : priorité à la coopération, quel que soit le gouvernement en place. Pour autant, il faut être lucide. Ni aveuglement nationaliste, ni angélisme, ni admiration aveuglée. C’est sur ce point qu’à cette étape je concentre mon attention. Le mythe du modèle allemand fonctionne comme un alibi. « Le libéralisme, ça marche ! Voyez l’Allemagne ! » disent les nouveaux ébahis ! La preuve par l’exotisme. Ce furent d’abord le petit dragon celtique irlandais puis le modèle espagnol, et maintenant ce serait le modèle allemand. Les déclinistes qui conchient la France à longueur de colonnes rejoignent les fascinés de l’Allemagne. Vieille fresque_catalogne_1conjonction. Faire la lumière sur ce soit-disant modèle c’est mener la lutte concrète contre l’idée qu’il y aurait une austérité utile, un serrage de ceinture qui paie.

La droite reste aveuglée par la stratégie d'alignement sur l'Allemagne fixée par Sarkozy. Ce dernier n'a-t-il pas dit le 27 octobre sur TF1 et France 2 : "Tout mon travail c'est de rapprocher la France d'un système qui marche, celui de l'Allemagne."? Donnez-lui à lire ma tribune dans « Les Echos » sur le sujet. Dommage qu’elle n’ait pas eue le même écho que ma petite phrase sur le pédalo. Je souris. Plusieurs articles du Monde et du Figaro me donnent raison. Ainsi qu'une note détaillée de la banque Natixis, intitulée opportunément "démystifions l'Allemagne". Elle affirme clairement que "certaines vertus invoquées du modèle relèvent parfois de raccourcis faciles, sinon du mythe". La note a été rédigée par Sylvain Boyer, l'économiste qui était cité dans l'article du Monde sur le chiffre "honteusement tronqué" du déficit allemand. Dans la note de Natixis, il précise que "40% de la dette publique [allemande] est comptabilisée dans des fonds spéciaux, entités juridiques aux besoins de financement peu transparents, qui ont autorisé un certain maquillage des déficits publics en 2009 et 2010". Et il rappelle qu'en 2004, les agences de notation avaient menacé de retirer la note AAA de l'Allemagne.

Dans le même ordre d'idée, le 24 novembre, « Le Monde » a publié un autre article sur l'Allemagne. Il s'intitule "en Allemagne, des fondamentaux solides mais pas inébranlables". L'article évoque un événement passé relativement inaperçu sur le moment pour les chantres du "modèle allemand" qui regardaient ailleurs. Mais pas les observateurs sérieux. Mercredi 23 novembre, l'Allemagne a essuyé un revers sur les marchés financiers. Les marchés financiers ont boudé la dette allemande ! L'Allemagne voulait lever 6 milliards d'euros avec des obligations à dix ans. Elle n'a pu en lever que 3,6 milliards d'euros ! Voici donc un beau modèle qui ne parvient pas à "rassurer les marchés" pour obtenir l'argent dont il a besoin. Cette mésaventure donne l'occasion au Monde de s'intéresser de plus près à la situation allemande. L'article du Monde explique bien que le "modèle allemand" n'est pas généralisable : "Le modèle allemand, qui repose traditionnellement sur les exportations rend le pays très dépendant de ses homologues de la zone euro. Plus de la moitié de ses exportations étant destinées à l'Union européenne, on comprend que l'Allemagne n'a pas intérêt à voir la situation de ses principaux partenaires commerciaux s'effondrer". En poussant à l'austérité partout en Europe, l'Allemagne scie la branche sur laquelle elle est assise. D'ailleurs, c'est ce que fresque_catalogne_2confirme le cabinet de conseil "Markit", cité par Le Monde. Dans une étude publiée le 23 novembre, il indique que les exportations allemandes sont de plus en plus affectées par la crise. Son étude fait état du plus fort ralentissement depuis deux ans et demi et prédit "que le pire reste à venir ".

C'est ce qu'expliquait aussi Le Figaro du 22 novembre. En réponse à une citation de Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP qui dit vouloir "s'inspirer du modèle allemand en termes de croissance économique", le journal écrit que "la croissance allemande n'est pas garantie et montre des signes de faiblesses". Et Le Figaro cite Patrick Arthus de la banque Natixis qui reprend l'argument de l'article du Monde : "La croissance de l'Allemagne ne peut venir que des exportations, dont 60% vont vers les autres pays européens. Une crise économique durable des partenaires économiques conduirait à une situation très difficile en Allemagne aussi, ce qui est le scénario le plus probable et qu'annoncent les derniers indicateurs". Au dernier trimestre 2011, le PIB allemand pourrait même reculer. Et la prévision de croissance pour 2012 vient d'être revue à la baisse. La note de Natixis va même plus loin dans l'analyse. Pour elle, le "succès à l'exportation" de l'Allemagne est le fruit d'une stratégie très particulière : "les parts de marché que l’Allemagne a gagnées ces dix dernières années dans l’UE proviennent en majorité d’activités de transit, notamment portuaire, qui ont rapidement grossi depuis la mondialisation des chaînes de production. La baisse des coûts salariaux ne joue ici qu’un rôle marginal". Cette stratégie s'applique aussi pour les produits fabriqués en République Tchèque ou en Pologne et assemblés en img_1860Allemagne. Et elle explique en partie l'attachement des allemands à un euro fort qui permet d'importer à bas coût les pièces détachées.

« Le Figaro » et « Le Monde » n'en sont pas restés là. Le 24 novembre, Le Monde a publié un deuxième article sous un titre massue : "Temps de travail : la comparaison trompeuse avec le modèle allemand". Le Monde reprend à son compte l'idée que "la durée du temps du travail n'est pas plus élevée en Allemagne qu'en France". Ce que j’ai dix fois répété partout où l’on m’a interrogé. Sans oublier les incises sur ce blog. En détail, l'article affirme que si la loi allemande sur les horaires de travail fixe une durée maximale de 8 heures par jour soit 40 heures par semaine, la durée officielle varie selon les secteurs. Une grande autonomie est accordée à la négociation entre syndicats et patronat. Ainsi, dans la métallurgie, le syndicat IG Metall a obtenu l'application des 35 heures. Surtout, l'article du Monde réaffirme une donnée que les partisans du "modèle allemand" oublient opportunément : la durée globale du travail est plus faible en Allemagne à cause du temps partiel. L'Allemagne a plus recours au temps partiel que la France : 21,7 % de sa population active étaient employés à temps partiel en 2010, contre 13,6 % en France, selon l'OCDE. Si on intègre le temps partiel dans le calcul du temps de travail, la durée annuelle moyenne s'élève pour la France à 1 559 heures, contre 1 img_1868432 pour l'Allemagne, selon l'Insee. Ces chiffres sont connus depuis longtemps et j'ai eu plusieurs fois l'occasion de les évoquer. Désormais, ce n'est plus seulement moi qui le dit mais le journal « Le Monde ».

Au Figaro, la critique du modèle allemand a donné lieu à un long article dans l'édition du 22 novembre. Le titre est encore plus clair que celui du Monde : "L'Allemagne, un modèle imparfait". Sans point d'interrogation. Le Figaro propose un "tour d'horizon de quelques contre-vérités sur l'Allemagne" avec une stratégie efficace. La journaliste reprend une citation d'un admirateur du "modèle allemand" puis le compare avec la réalité des chiffres et des faits. Après Copé, le même Figaro égratigne François Fillon. Le Premier ministre défend la "convergence fiscale franco-allemande" comme si nos systèmes fiscaux étaient très différents. Le Figaro rappelle que jusqu'en 2009, l'Allemagne avait l'impôt sur les sociétés le plus élevé d'Europe à 39% contre 33% en France. Le taux a depuis été baissé mais reste proche des 30% et donc du taux français. Surtout, le journal explique que le taux moyen d'imposition sur les PME est de 15% en France contre 20% en Allemagne. Oui, selon Le Figaro, img_2251l'Allemagne, qui est censée être le "modèle" pour les PME, a un taux d'imposition plus élevé que la France pour les PME.

Puis « Le Figaro » revient sur l'idée selon laquelle "les allemands sont traumatisés par l'hyper-inflation" de l'entre-deux-guerres. Si la lutte contre l'inflation est effectivement une priorité des libéraux allemands, « Le Figaro » admet cependant que cela relève d'une toute autre raison. En effet, selon le journal, "les ménages allemands épargnent plus que les ménages français, 17,4% de leurs revenus contre 15,26%" en France. Et en Allemagne, la retraite privée par capitalisation est beaucoup plus développée qu'en France. Comme l'Allemagne est un pays vieillissant, la lutte contre l'inflation est en fait la conséquence de la priorité absolue : la protection de la rente.

« Le Figaro » était visiblement très critique ce jour-là. Car après Copé et Fillon, c'est au tour de Valérie Pécresse d'être démasquée ! Le 21 novembre, sur RTL, la ministre UMP du budget avait affirmé que "en Allemagne, tous les étudiants font un apprentissage". Ce qui est faux. Les étudiants qui choisissent l'université ne font pas d'apprentissage. Seuls deux tiers des jeunes allemands suivent la voie professionnelle et sont donc concernés par l'apprentissage. Et ce n'est pas pour autant un modèle enviable. « Le Figaro » explique que seuls 54% de ces deux tiers trouvent une place comme apprentis. Les autres reprennent des études, ou quittent le système img_2604scolaire. Et le journal précise que "les apprentis constituent une catégorie d'employés sous-payée : une apprentie coiffeuse gagne moins de 300 euros par mois. Le salaire moyen d'un apprenti allemand est de 600 euros par mois".

Cette précarisation et cette paupérisation ne touchent pas seulement les jeunes. « Le Figaro » reprend aussi les arguments que j'ai avancés pour expliquer le faible taux de chômage allemand qui est de 6,5%. Pour le journal de M. Dassault, "ce taux de chômage cache aussi un système qui a recours au travail à temps partiel et aux «mini-jobs». L'absence de salaire minimum dans le secteur des services permet aux employeurs de payer les travailleurs moins de 5 euros de l'heure. Selon l'institut du travail de Duisbourg, l'Allemagne compte 6,5 millions de salariés pauvres, qui touchent moins de 10 euros de l'heure. Deux millions de personnes perçoivent un salaire inférieur à 4 euros de l'heure, soit 720 euros par mois pour un emploi à temps plein". D'ailleurs, l'article du Monde abonde dans ce sens. Le journal du soir cite Odile Chagny, "auteure de nombreux travaux sur le marché du travail allemand" au sein du groupe Alpha. Que dit-elle ? Elle indique qu'en matière d'emploi, "les petits boulots représentent plus de 10 % de l'emploi salarié en Allemagne, et les chiffres de l'emploi à temps partiel explosent". Puis Le Monde, cite une étude de l'Institut de sciences économiques et sociales (WSI) d'avril dernier. Selon le journal, celle-ci "fait état d'une hausse de la proportion de travailleurs pauvres (c'est-à-dire de personnes qui, tout en occupant un emploi, ont un niveau de revenus situé sous le seuil de pauvreté) à 7 % des actifs, et prévoit un accroissement de ce chiffre à l'avenir". Natixis est encore plus clair dans sa note du 24 novembre et affirme que "la baisse des coûts du travail hors salaire provient moins de celle des cotisations que de l’abandon pur et simple du modèle social allemand avec le développement de contrats de travail précaire cautionnés par l’Etat.". Plus de précaires et plus de pauvres. Voila la réalité du "modèle allemand".

Le Parlement européen se penchait il y a quinze jours sur la « refonte du premier paquet ferroviaire ». Moi, j’étais au lit du fait d’une grippe. Pour autant je n’en ai pas perdu une miette. Car derrière la « refonte », cette formulation abstraite, se cache la première phase du démantèlement du service public du chemin de fer. Il s’agit en fait de déstructurer les entreprises ferroviaires en commençant par séparer la gestion des différentes activités de l’entreprise. Puis de les ouvrir à la concurrence. Cette façon de faire montre bien comment la naissance d’un marché ne résulte nullement d’un mécanisme spontané. C’est le résultat d’une organisation voulue, mise en place et protégée par un arsenal de lois et règlements. Et bien sûr le mécanisme de img_2613création est perfectionné à mesure qu’il s’implante. C’est le cas ici. En vérité ce n’est pas tant du perfectionnement qu’une tactique. Le plus dur pour les libéraux est d’abord de faire passer l’idée la première fois. Puis dès le premier cap franchi, le reste suit rapidement en comptant sur l’habitude prise et la résignation. Le premier « paquet » de directive adoptée dans ce sens date de 2001. Il sépare la gestion des infrastructures de chemin de fer de la gestion du service de transport et ouvre le service à la concurrence. Mais la Commission européenne estime qu’il n’est pas appliqué de façon satisfaisante.  C’est pourquoi elle propose de le « refondre ». Un nouveau  texte a été présenté. Il renforce les obligations de séparations des activités. Il interdit toute limitation à la concurrence. Il interdit même aux Etats d’aider les entreprises ferroviaires publiques endettées. Les amendements de la commission des transports du Parlement européen ne valent pas mieux. S’ils ont mis un terme aux prétentions de la Commission d’imposer un service minimum en cas de grève, ils n’ont rien remis en cause de la logique de liquidation du service public du chemin de fer. Pire, ils demandent aux Etats-membres de "garantir le développement de la concurrence" dans ce secteur et demande à la Commission de présenter avant la fin 2012 une proposition visant à « ouvrir le marché intérieur du transport ferroviaire de voyageurs". Le texte a été adopté à une très large majorité. Sourds aux mises en gardes des cheminots européens, la droite, les libéraux et les sociaux-démocrates n’ont eu aucun scrupule à l’adopter. Inclus les socialistes français. Les Verts, eux, étaient partagés entre le pour et l’abstention. Bové s’est abstenu avec Besset, Cohn Bendit et Jadot. Dans le contexte, c’est un bon point pour eux.


657 commentaires à “A propos d’Allemagne”
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  1. Berdagué dit :

    Vincent Nonnenmacher 352
    Une grande partie des Peuples devraient leur demander des comptes et prendre le pouvoir avec un Front de Gauche de même style que celui de l'Hexagone mais spécifique à leur pays.
    Mais comme ils subissent le matraquage au même titre que nous, une éducation populaire,une formation pointue,des renseignements fiables,des analyses et de la dialectiques très performantes sont la clé de la Victoire avec un engagement et une détermination courageuse et sans faille.
    Tes informations sont à dispatchées dans tout notre pays et au delà et doivent être confrontées avec d'autres sources.
    Dans la tempête et en plein brouillard des instruments et de l'intelligence sont indispensables pour y voir quelque chose et apercevoir un bout de réel dans cette réalité financière très spéculative pour ne pas dire mafieuse criminelle et terroriste.
    Notre capitaine/candidat a tout ce qu'il faut pour affronter tous ces éléments perturbateurs

  2. jean ai marre dit :

    @ 327 Sonia Bastille,
    Vous n'avez pas répondu à ma question sur la différence que vous faites entre la coalition et la convergence politique. Je comprends mieux après avoir lu votre @ 243.le pourquoi.
    Vous dites : « Le Front de Gauche c'est plutôt un regroupement à but électoral,,,
    Réduire le Front de gauche à une simple alliance électorale, me paraît être de la caricature, il est dans la convergence politique.

    La coalition est une alliance momentanée de personnes, de partis, ou de de puissances, dans le but de lutter contre un adversaire commun. Et puisque vous voulez un peu d'histoire, par exemple: c'est le 2 au 6 septembre 1792 les funestes massacres de la révolution, générés par la psychose des Révolutionnaires renvoyant à la possibilité d'un coup d'état de la part des Royalistes soutenu par la coalition austro-prusse. En 1798 la Deuxième Coalition est un accord entre plusieurs états européens pour stopper la France Révolutionnaire et tenter de faire tomber la république.

    La convergence politique ce sont des idées, des textes, des actions communes pour aller vers un même but, atteindre un même objectif. Par exemple et pour rester dans l'actualité : le traité de Rome en 1957 qui institue les communautés européennes, ou en économie le critère de Maastricht.

    Donc, à mon avis le Front de Gauche ne peut faire coalition avec le PS ou le FN, malgré le même objectif : faire tomber l'UMP., alors qu'il y a convergence politique avec la FASE, les ALTERS, le PC, le PG dont l'objectif est de faire tomber l'UMP, mais en prônant le même accord, la même politique : la rupture.
    Lorsque F Hollande se rapproche de F Bayrou, c'est de la coalition ou de la convergence politique ?
    Encore plus près l'attitude d'Attali,c'est de la coalition lorsqu'il propose une union nationale pour lutter contre la crise.
    La coalition n'est pas déshonorante, mais elle n'est pas démocratique, puisque le peuple n'intervient pas dans...

  3. Michel Matain dit :

    @ 352 Vincent Nonnenmacher
    Qu'est-ce que diraient, à votre avis les peuples grecs, italiens, portugais, irlandais...

    Pour les Portugais, on le sait, ils viennent de voter à droite.
    Comme quoi il n'y a aucun automatisme entre aggravation de la crise et prise de conscience des vraies solutions.

  4. redline69 dit :

    @355 Michel Matain

    le manque d'automatisme provient que la gauche qui doit occuper dans ses pays la politique contre la Finance ne le fait plus et est partiellement pour pas dire totalement rallié la droite.
    le vote Espagnol en est aussi une parfaite démonstration !
    c'est la réalité de gens perdu qui ne voit entre PS locaux et droite qu'un même bras armé pour faire la courte échelle à la Finance.
    Hollande de même n'a pas été par Hasard en Allemagne...il est venu très certainement rassurer les marchés Allemand qu'il continuerai à suivre les directives du parlement allemand dont on sait maintenant qu'il sauveront les banques en sacrifiant leurs peuples. c'est çà le choix Allemand !
    ensuite pour le FdG, l'important est de se tenir à l'écart de ses gens qui sont dans une optique de soumission aux marchés et à la dérégulation totale de nos économies pour mieux les contrôler.
    à partir de là l'électeur doi pouvoir clairement identifier le rassemblement qui prône une autre politique pour la France. si on réalise la moindre alliance avec le PS, le Modem, l'UMP ont est Mort direct électoralement.
    le FdG est le pôle de résistance et doit le rester quitte à perdre, car il y l'après....en regardant de près notre placement lors d'autres élections on note que nous progressons lorsque nous sommes indépendant des Libéraux !
    c'est d'ailleurs le bilan qu'il faut tirer du 1.93% du PCF en 2007 !
    le modem qui prend soin de pas trop avancer n'a pas de stratégie politique ! au mieux une stratégie de strapontin soit à droite, soit à gauche.

  5. Louis St O dit :

    C’est plus que du boycott pour Jean-Luc, si vous avez regardé sur Cana+ hier au GJ, il y avait Madame Joly et naturellement les derniers sondages ou ils ont essayé de faire du Marianne, peut être en pire, ou l’on voit tous les prétendants à la présidentielle en costume cravate avec la tête bien éclairée, alors que Jean-Luc est le seul en chemise et son visage est marqué, on dirait un homme de 80 ans avec des rides en colère bien sur, je me demande si ils n’en pas mis la marionnette des guignols tant la caricature est forcée, là c’est carrément de l’acharnement, faut-il qu’ils le haïssent ou qu’ils en aient peur pour le représenter de cette façon.

    Autre sujet,
    manifestation le 13, puis le 15 pour l’enseignement et pourquoi pas le 17 pour les agriculteurs, le 19 pour les cheminots le 21 pour …. Et en Europe, les Grecs le X les Belges de Y les anglais le Z
    Après on se demande pourquoi ça ne marche pas.
    A quand une grève générale en France et pourquoi pas en Europe.

  6. Lu dans la " Lettre aux appuis du Front de Gauche - L'actu de la campagne - 7 décembre 2011 " le compte rendu très réconfortant d'une assemblée citoyenne à Montpellier : " deux syndicalistes, un architecte, quelques jeunes de 18 ans, trois âgés de plus de 80 ans, un petit entrepreneur… Sur les 82 présents, 62 ont laissé leurs coordonnées, 28 se sont impliqués dans le collectif d'organisation etc...".
    Des jeunes, des anciens, des situations professionnelles diversifiées, sans vouloir dire que "c'est arrivé", on peut dire que s'esquisse un nouveau Front Populaire, indispensable pour vraiment rompre avec le "désordre établi".

  7. catm dit :

    Bonjour à tous, vous ne pouvez pas savoir la chance que vous avez d'avoir un front de gauche tel que le vôtre, emmené par un Jean-Luc Mélenchon extraordinaire...un des seuls qui fassent des discours qui résonnent de justesse, de fraternité, et surtout d'espoir. Je suis belge, j'ai voté socialiste toute ma vie, sans emploi en ce moment et formée et reformée grâce à des institutions créées pour nous occuper nous les chômeurs... Je suis dépitée par notre nouveau gouvernement, un premier ministre certes socialiste mais que de nom, hélas trois fois hélas... faudra pas compter sur lui pour nous défendre face à l'europe néolibérale, je le crains. Pour la première fois, je me suis dit que je ne voterais plus pour eux. Le vote utile, je le pratique depuis trop longtemps. J'ai décidé de voter pour un parti plus radical de gauche mais qui n'est pas à la hauteur de votre mouvement. En tout cas de Wallonie, je vous écoute car ça fait simplement chaud au coeur d'entendre parler qqun qui a un vrai projet d'avenir, tout peuple confondu. Alors à ma manière, ds les discussions de famille, entre amis, j'essaie à ma mesure de montrer qu'il y a une autre voie que celle qu'on nous impose et je me repose souvent sur les idées du front de gauche. J'espère sincèrement que le FdG sera vainqueur en France, car ce serait un signal magnifique, une force pour nous qui sommes hors de la France mais qui suivons régulièrement ce qui s'y passe. De tout coeur avec vous, car l'espoir de progresser vers un monde meilleur ne passera que par ces valeurs pleines d'humanité, de solidarité et de fraternité. Qu'ils s'en aillent tous, Na !

  8. Sansebar dit :

    Tout à fait d'accord avec ceux qui disent que d'autres têtes doivent désormais apparaître dans les médias, que ce soit pour répondre aux attaques ou pour expliquer les positions du candidat du FdG.
    Cela aurait plusieurs avantages :
    - soulager physiquement Jean-Luc Mélenchon car chacun peut comprendre que l'épuisement est un risque dont il faut se prémunir
    - lui retirer un peu de pression en la répartissant sur des camarades
    - mieux "asseoir" la candidature en affichant la large surface de son soutien et la compétence mobilisée dans la démarche
    - couper d'ores et déjà l'argument de ceux qui ne tarderont pas à parler de culte de la personnalité et concrétiser la notion de "front" de gauche.
    - alors que les sondages révèlent une tendance positive, confirmer que "ça bouge", qu'une véritable équipe de plus en plus importante, avance et gagne du terrain.

  9. Jean-François91 dit :

    Les attaques contre les peuples ne provoquent pas aussitôt des mouvements révolutionnaires. Dans beaucoup de nos pays, la vraie gauche a été éliminée du paysage médiatique, quand elle n'est pas, même, à reconstruire.

    Depuis 25 ans la social-démocratie européenne ne s'est pas seulement droitiée vers le libéralisme. Elle a cherché, là où ce n'était pas fait, à éliminer politiquement tout ce qui était à sa gauche, avec l'appui enthousiaste des idéologues et médias libéraux. En France, c'est l'installation de la pensée unique, avec le coup médiatique du'Vive la crise'via A2, Libé et plein de collabos, à une époque où le PS visait ouvertement à être parti unique "à gauche" avec 45% des voix. La perestroïka permettait d'envisager un débat politique à l'est. La social-démocratie européenne n'a pas levé le petit doigt pour coopérer, elle a préféré Reagan. Elle n'a pas bougé quand Reagan a déclenché la guerre sanglante au Nicaragua. La social-démocratie européenne avait un agenda clair, libéral et atlantiste.

    Ces "belles personnes", avec leurs appareils de propagande, ont cherché à éradiquer tout ce qui dépasse d'un consensus libéral individualiste. Le débat idéologique a été éliminé, au profit de l'idéologie unique. Partout ostracisés, les outils politiques de gauche ont vécu une traversée du désert, jusqu'à ce que la réalité du capitalisme montre la nécessité de leurs critiques. Certains PC ont survécu, d'autres, comme le PCI, ont été sabordés par leurs robert-hues internes. Riche de ses composantes, le FdG est un outil salutaire.

    Le vide politique promu par les médias est sidéral. C'est à lui que nous nous heurtons autour de nous. Les sceptiques récitent le catéchisme libéral avalé la veille. Et l'indignation ne suffit pas. Réinventer la roue en politique c'est perdre des mois à se débarrasser des mensonges médiatiques ingurgités.

    Le FdG repolitise. Le PS ne veut surtout pas d'un réveil du peuple.

  10. hêtre_cyprès dit :

    Une nouvelle lessive de notation fait entendre sa voix chinoise "Dagong Global Crédit Rating" faisant passer la note de la France à AA- (lire l'article sur le monde rubrique rouge "crise financière".
    "Dagong Global Credit Rating s'est lancée ces dernières années dans l'évaluation des dettes souveraines, estimant que Moody's, Fitch et Standard et Poor's font la part trop belle à des critères comme la privatisation et la libéralisation des marchés au détriment de la capacité d'un pays à créer de la valeur."
    Je vous laisse le soin de découvrir les raisons de cette agence pour expliquer la note mise, c'est délirant et dramatique
    -les salaires augmentent + vite que la productivité
    -impôts élevés et avantages sociaux réduisant les performances du marché du travail
    -vieillissement de la population restreignant le potentiel de croissance économique
    etc..

  11. vm dit :

    Suite à 352 et 353, Berdagué et Nonnenbacher.
    Voir le fait relevé par J. Holbeck, avec détails et références au post 287.
    "N'est il pas utile de faire savoir qu'un co-responsable de la gestion obligataire chez l'un des actionnaires principaux de Standard et Poor's est simultanément membre du Comité Stratégique de l'Agence France Trésor, entité qui gère la dette de l’État ?"

    Il s'agit de Monsieur Peter R. Fisher, un pied dans l'agence de notation, l'autre dans la gestion de "notre" dette !
    Voilà un cas de conflit d'intérêt (façon Woerth mais en bien pire !) qui mérite d'être porté à la connaissance du grand public pour démasquer le système ! Et combien d'autres faits pudiquement dissimulés par l'UMP et le PS pour nous faire croire que c'est à nous de payer...
    Bien cordialement à tous !

  12. jean ai marre dit :

    @ 356 redline69
    on réalise la moindre alliance avec le PS, le Modem, l'UMP ont est Mort direct électoralement. Le FdG est le pôle de résistance et doit le rester quitte à perdre,

    Combien tu as raison.
    Dans un autre registre, Sarkozy commence à comprendre qu'il ne gagnera pas les élections veut jouer la carte de l'Union nationale. Il cherche la coalition avec F Bayrou, qui veut engager le MODEM et les Chiraquiens (différents des Gaullistes).
    L'exemple de l'Italie, la Grèce, donne des idées aux libéraux : se présenter en rassembleur.
    D'ailleurs, Bayrou déclare " Pour gouverner la France en ces temps de tempête, il faut une majorité plus large que les majorités classiques"

    Face à cette coalition - Sarkozyste-Chiraquiens -Bayrou, Morin, il faut une convergence politique forte et de Gauche. Si le PS continue à faire couler l'eau tiède, je doute fort qu'il soit au second tour. Seule la convergence politique autour des idées fortes du Front de Gauche, prônant la rupture pourra nous sauver des libéraux. Le combat va être rude, les explications pédagogiques permettront de faire connaitre au plus grand nombre où est l'alternative.

  13. redline69 dit :

    @clémence 362
    Votre lien est très important car il montre mieux la non efficacité Allemande sur la gestion de l'Euro et des dettes.
    Jean-Luc Mélenchon devra revenir sur ce point car au delà des 15 réunions Sarkozy / Merkel, il y a une sorte de vision "genre terre brulée".
    Que restera t'il de tout çà ! Une fois que 4 ou 5 pays seront au bord du gouffre social ! comment la chancelière ira levé des impôts là où se agents risqueront leur vie à provoquer les pauvres. cette crise détruira tout sur son passage de la cohérence du Pays, au social.
    A quoi servira une administration si il n'y a plus de travail, plus rien. Là pour le coup la vie de l'Euro me parait très dérisoire car justement je m'attache à l'humain d'abord.

  14. Dim dit :

    Bonjour, je viens d'apprendre que même les agences de notations réclament l'intervention massive de la BCE sur le marché des dettes souveraines. Pourquoi ces idéologues libéraux sont-ils eux aussi sur cette ligne alors que selon J.L Mélenchon, cette intervention casserait les reins des spéculateurs ? quelqu'un peut-il m'expliquer ?

  15. Papa dit :

    J'approuve les remarques de 360(Sancebar)
    Il nous faut être encore plus collectif. Nous avons les femmes et les hommes pour cela. Bien entendu que l'élection à la présidentielle conduit à la personnalisation.Gardons-nous en. Je crois que jean-Luc doit le percevoir.C'est au collectif mis en place d'analyser et prendre les décisions. Donnons une image plus ouverte. Non?

  16. vm dit :

    @Dim 367
    Ça dépend quel genre d'intervention !
    Si la BCE intervient pour racheter aux banques privées des titres de dettes que celles-ci nous ferons payer ensuite, c'est une arnaque !
    Et si c'est pour prêter aux banques privées ce qui leur manque pour continuer à spéculer...sur les dettes, ça aussi c'est une arnaque !

    La refonte de la BCE sous contrôle démocratique, c'est tout autre chose, cela suppose de modifier les traités en sens inverse de ce que veulent les financiers et les politiques qui les suivent.
    Il faudrait d'abord un audit de la dette pour voir ce qu'il y a de légitime là-dedans, et ensuite que la BCE puisse prêter directement et à taux proche de zéro aux pays qui ne peuvent pas s'en sortir autrement.

    En aucun cas ce ne sont les peuples - via services publics, salaires, retraites et droits sociaux sacrifiés -, qui ont à payer pour les capitalistes et leurs serviteurs ! Ceux-ci n'ont rien fait pour investir dans l'emploi, et tout pour s'enrichir par la spéculation...

  17. steph dit :

    @Dim (367)

    C'est très simple. Les agences de notation sont certes accusés d'entretenir des conflits d'intérêt et de tirer profit de la spéculation mais leur coeur de métier reste d'évaluer selon des critères libéraux le risque à attribuer aux obligations des états et des entreprises. Et sur ce point, évidemment qu'une injection de liquidités de la part de la BCE sur le marché des dettes souveraines réduirait le risque des dettes, évidemment qu'elles nous donnent raison sur ce point !

    Il y a quand même une différence d'appréciation : le Front de Gauche demande que la BCE prête directement aux états à 0 ou 1% en court-circuitant le marchés de la dette. Les agences de notation, comme Sarkozy et Hollande d'ailleurs, sont favorables à un achat de dette sur le marché par la BCE, ou encore mieux à ce que la BCE prête aux banques à 1% pour que celles-ci achètent des dettes souveraines â des taux usuriers. Je rappelle que la BCE a déjà acheté pour 200 milliards d'euros de dettes souveraines, à des taux d'intérêts de 6% pour la Grèce (pas 0 ou 1%...), ce qui est bien trop faible.

    Et puis n'oublions pas que la monétisation de la dette prônée par le Programme populaire Partagé n'est qu'une partie de la solution envisagée par le FdG pour sortir de l' arnaque de la dette : il prévoit aussi un audit de la dette pour dénoncer la dette illégitime, une taxation du capital pour récupérer les recettes de l'état abandonnées depuis 25 ans, et une relance interventionniste de l'activité génératrice de recettes pour l'état.

  18. Poncet dit :

    Découverte "amusante" : Le Point et l'Express reprennent tous deux une dépêche de l'AFP, y compris la faute de frappe dans le titre :
    "Jean-Luce Mélenchon dénonce la "super-austérité" de Bayrou et attaque Joly et Hollande"

    Ils ne payent même plus de secrétaires de rédaction ?

    Comment se fier au contenu, si même la forme n'est pas vérifiée ! Le phénomène est connu mais de le voir ainsi, c'est édifiant. La facilité à intoxiquer la presse française, via l'AFP, est impressionnante.

  19. Dim dit :

    @Steph
    Merci beaucoup pour la réponse, ça fait plaisir de voir que ce blog est devenu un espace ou chacun avec des argument proposés ou des liens mis en ligne participent à la compréhension du monde par tous les autres.

  20. Nicolas VDR dit :

    Aujourd'hui, vers les 12h10 en écoutant France Inter, j'ai "assisté" à une attaque en règle visant à jeter le discrédit sur Jean-Luc Mélenchon et donc, sur la gauche (la vraie) de la part du très peu talentueux D. Morin qui faisait une espèce d'imitation minable d'un Jean-Luc Mélenchon rejetant tout en bloc. A la fin du sketch, sa patronne (I. Giordano) en a rajouté une couche en disant "Un Jean-Luc Mélenchon plus vrai que nature !", et en disant qu'il aime très peu les journalistes et j'en passe.

    Je n'oublie pas que cette présentatrice et en même temps productrice de cette émission a déjà servi la soupe à l'UMP il y a quelque temps à la Télé et comme par hasard, on la retrouve sur deux médias du service public : France Inter et France 2. En tout cas, sur France Inter, son émission est un vrai cas d'école...de la médiocrité.

  21. Genialle dit :

    "Les procureurs français réclament leur indépendance" Je trouve cet article terrible.
    C'est sans précédent a cinq mois des élections. Résolution signée par 126 des 163 procureurs de la République.
    Ils sont nommés par le chef de l'Etat. Attaque contre ce gouvernement que le PS a décidé de soutenir. ET nous ?

  22. nick karma dit :

    357 Louis StO
    To ut à fait d'accord avec vous au sujet des grèves. Les syndicats doivent etre unis pour toutes les manifs à venir contre l'austérité et la casse des services publics. On a besoin de tout le monde sur le pont

  23. laurence dit :

    L'heure est grave.... La crise, la dette etc.... n'est rien à côté de ce que nous vivons et allons vivre nous, les gens de gauche, du Front de Gauche, et plus généralement le peuple. Nous savions que la lutte serait dure mais je m’aperçoit tout les jours à quel point et la route est encore longue. Je pense qu'il faut vraiment monter d'un cran rapidement et taper du point sur la table car ils ont décidé de nous bouffer tout cru. Les attaques faites à Mr Mélenchon sont autant d'attaque contre nous, de mépris des électeurs, des citoyens que nous sommes. Ils se gavent de grands mots de démocratie, de respect que n'aurait pas Jean-Luc Mélenchon et ils nous écrasent du pieds par leurs attitudes dévalorisantes. Nous ne sommes que des hurluberlus, quantité négligeable, qui ne comptons pas, car seul les "grands partis" comptent. Ils ne veulent pas nous entendre. On a dit plusieurs fois sur ce blog que l’indifférence était la meilleur solution pour ne pas leur donner trop d'importance. Je crois aujourd'hui qu'ils faut se faire entendre et se faire respecter. Je vois que nous sommes assez nombreux et assez intelligents pour dire stop les médias ça suffit arrêter de nous prendre pour de la m****. Je ne sais pas trop comment, mais déjà répondre systématiquement sur les blogs, les commentaires en grands nombres. Et pour les tv il faut trouver un moyen pour qu'ils nous écoutent de grès ou de force ! non mais !

  24. justin dit :

    Très bien votre billet, mais alors pourquoi continuer à vous accrochez à des branches, « l’autre europe », « l’euro, notre bien commun » et quelques autres alors qu’elles sont sciées par vos alliés potentiels (PS et Verts) et vermoulues de politiques libérales ?

    Je ne vois pas comment on peut faire le constat lucide et factuel que vous faites et ne pas travailler à penser non seulement une sortie de l’euro, mais aussi une sortie de l’Union Européenne, puisque toute politique alternative est vouée non pas seulement à l’échec, mais même, à l’inexistence dans les cadres européens ?

  25. steph dit :

    @Dim (375)
    Il se passe quelque chose de grand en France autour du Front de Gauche, suffit de voir le buzz autour de ce blog, le nombre de commentaires sur les articles traitant du Front de Gauche, et le succes incroyable des discours de Jean-Luc Mélenchon.
    C'est à nous les sympathisants/militants de faire monter la mayonnaise! C'est le devoir de chacun de nous de s'impliquer dans la campagne, de convaincre sans relâche, ses collègues, sa famille, ses amis, des concitoyens dehors ou sur le net. C'est à cette condition seulement que la révolution citoyenne réussira.

  26. Sylvain dit :

    Bonjour! Je cherche le petit film que nous avons pu visionner juste avant le meeting de Talence. Est-ce que quelqu'un peut m'aider à mettre la main dessus, s'il-vous-plaît?

  27. shakti dit :

    @ Laurence
    D'accord avec toi!

    Coluche lors d'un de ses sketchs, disait que les politiciens," tout se qu'ils faisaient ils y réfléchissaient, ils le faisaient exprès appauvrirent la population faire crevé l'Afrique etc... Mais il y a pire les médias les journalistes ne croient pas au mensonges des politiciens, mais ils les répètent!"
    Se souvient on des guignols de l'info, ils avaient réussis à faire passer Chirac pour quelqu'un de sympathique!
    Je suis sur qu'ils y ont eté pour beaucoup de leur influencent quand à son élection!
    je pense qu'il serait intéressant de faire une télé de gauche sur YouTube, Dailymotion
    avec pour guignols les Aphatie (en fouine), Chabot(en crapaud), et les ridiculiser un peu!

  28. Genialle dit :

    @Sylvain : il me semble que j'avais vu ce film dans "le carnet de route". Courage!

  29. justin dit :

    @steph et dm (370-371)

    Oui, mais cela ne résout pas un autre problème tout à fait essentiel et qui est celui du déficit commercial de la France de plus de 60 milliards pas an (et de tous les pays du sud). L’Allemagne, elle, a un excédent commercial de 150 milliards. Or cet excédent, l’Allemagne le fait en Europe car elle est en déficit commercial avec toutes les autres zones (USA et Asie particulièrement).

    Le problème n’est donc pas seulement celui du manque de « rigueur » du sud de l’Europe (comme le répète la droite et le PSE) ni celui de la BCE qui prête aux banques et pas aux états (je ne dis pas que ça ne compte pas).

    Outre que l’Allemagne fait fabriquer avec une main d’œuvre bon marché ses produits à l’est et elle les vend à l’ouest à des gens qu’elle a contribué à endetter afin qu’ils consomment, il y a bien une question qui est celle de la surévaluation de l’Euro pour au moins 10 membres de la zone et de la sous évaluations pour une demi-douzaine d’autres (Allemagne et pays très proches, Benelux, danemark, Autriche). Tous les commerces extérieurs des pays du sud de l’Europe ce sont détériorés à partir du passage à l’Euro, pas avant.

    En fait, les pays du sud ont adopté le mark et cela les tuent. Disons que la France est un pays « mi-sud » et on aura une idée de l’agonie qui nous attend si l’on veut « a tous prix » rester dans l’euro comme le veulent Merkozy et les experts « indépendants » de Goldman-Sachs qui dirigent aujourd’hui la BCE, l’Italie et la Grèce.

    Aujourd’hui je ne vois pas comment on s’en sort sans dévaluer (que l’on applique une rigueur budgétaire ou non ou que l’on monétise la dette par une banque centrale ou non. Ou mixte des deux). Et je ne vois pas comment on peut dévaluer en étant dans la monnaie unique ?

  30. tchoo dit :

    Il y a un "truc" que je n'arrive pas à comprendre et que peut-être quelques éminents économistes pourraient éclairer:

    le postulat suivant " si la BCE prêtait directement aux Etats à taux faible cela réerait automatiquement une inflation" alors que actuellement la BCE prêtent aux Banques une partie de l'argent que celles-ci investissent dans la dette d'Etat (prêt aux Etats en lieu et place de la BCE).
    Alors pour cette partie, quelle est le mécanisme qui d'un coté créé de l'inflation et l'autre pas ou si peu (soi-disant)

    Je suis perdu, aidez-moi!

  31. Menjine dit :

    Peu de réactions et d'analyses des résultats des législatives en Russie.
    D'ailleurs en général, je trouve qu'il y a bien peu de prise en compte de ce que pourrait-être une politique vis-à-vis de la Fédération de Russie. L'Allemagne vient d'inaugurer le gazoduc Nord Stream et je crois que cette inauguration n'est pas pour peu dans la décision allemande d'abandonner le nucléaire, les propos "écologistes" se satisfaisant d'un nouveau développement des centrales à gaz et de l'effet de serre induit...
    Puisqu'on en est chez certains à l'évocation de la politique Bismarkienne pour évoquer certains problèmes du jour, je ne comprends pas qu'on ne regarde pas un peu du côté de l'alliance Franco-Russe pour voir si les enjeux géopolitiques ont tant changé que cela depuis l'époque d'Alexandre III (celui du pont de Paris...).
    Bref, je trouve qu'on fait peu de cas d'une réflexion sur la Russie, toujours envisagée avec des clichés, des pétitions de principes et des préjugés, avec aussi une bonne dose d'inculture de la part des médias qui ne s'y intéressent pas du tout.
    Les élections russes marquent une baisse de l'influence du parti de Poutine, partout, sur le territoire de la Fédération.
    Une progression très forte du PC russe qui passe de 11,5 % à 20%, il y a des villes de Sibérie comme Novosibirsk, Irkoust où il devient majoritaire.
    Les élections sont contestées, mais cela marque tout de même une tendance à analyser, la contestation vient de tous bords, des partis "libéraux", des partis "démocratiques", du PCR qui pourtant a progressé.
    Savoir si la contestation est impulsée de l'étranger comme l'en accuse Poutine, n'est peut-être pas si fou que cela : rappelons nous la "révolution orange" en Ukraine et le rôle des "ONG" dans celle-ci.
    En tous cas nous, fdg, n'oublions pas la Russie dans notre analyse du monde qui change, sachons l'évaluer et avoir une politique intelligente à son égard.

  32. Alain44 dit :

    Réponse tchoo 390
    Si la BCE était la banque de l'UE qui prêtait directement aux états, ceux-ci n'auraient pas d'intérêts à rembourser ou très peu. Seulement les banquiers en 1973 ont décidé que se seraient les banques privées qui dorénavant prêteraient aux états et avec intérêts évidemment. De plus, pour être bien sûr d'être remboursé ils ont l'impôt sur le revenu des contribuables qui ne sert qu'à rembourser les intérêts de la dette. Nous marchons sur la tête et il faut s'inquiéter du degré d'implication de nos élites politiques de droite évidemment mais aussi de gauche dans un processus ravageur mais savamment orchestré.

  33. tchoo dit :

    Cher Alain44
    Désolé de vous décevoir, mais vous ne répondez pas à mon interrogation. Et ce que vous écrivez, je l'avais capté!

  34. Roland011 dit :

    337 Sonia Bastille dit: 7 décembre 2011 à 18h05 @ Berdagué (330) (avec retard)
    ‘’..Je ne pousse point la polémique... je constate ! En politique, tout débat est utile. Pour ma part, je suis pour la diversification énergétique (donc le maintien de la filière nucléaire de haut niveau (donc l'EPR) mais aussi pour l'investissement dans le gaz de schiste, l'hydroélectricité, le charbon et les énergies renouvelables) ….‘’

    Ben la ! C’est du très écart sans filet et avec désastre, « pour le gaz de schiste » voir les témoignages venant des USA, terribles !

    Manifestement 1789 reste à faire en grande partie, il y a encore des bastilles a démolir (rire), OU, il s’agit d’un troll aussi difficile a éradiquer car au fil du temps ‘’On’’ trouve vraiment de tout ? Comme certain l’on déjà souligné il serait plus que temps de mettre de l’ordre dans ce méli-mélo, une chatte n’y retrouverait pas ses chatons !?!?!

    Cordialement tout de même (re-sourire)

  35. jake B dit :

    @ Tchoo 390

    En fait çà dépend, si je ne m'abuse, du volume de masse monétaire créée. Si trop d'argent est injecté par rapport aux besoins réels de l'économie, çà crée inévitablement de l'inflation car la demande devient supérieure à l'offre et pousse à la hausse des prix. D'où inflation.

  36. hêtre_cyprès dit :

    @Sansebar 11h 01
    Mais d'autres têtes apparaissent, par exemple sur RMC dans l'émission de Brunet de 13 h à 14 h sur le sujet "le mouvement des indignés" Alexis Corbiere porta haut et fort dignement l'étendard de "l'humain d'abord" du Front de Gauche

    @ justin
    Parce qu'une "autre Europe" soucieuse de "l'humain d'abord" ne se construit pas en baissant les bras et en se réfugiant dans les bras d'une marianne française aussi belle puisse t on la trouver

  37. Lizerunn dit :

    @Shakti #387
    Coluche disait aussi : "Serrez-vous la ceinture encore 3 ans et apres... vous serrez habitués"
    Un vrai visionnaire ce Michel.

  38. Jake B dit :

    La guerre restera toujours le meilleur moyen de calmer les peuples. Et pendant ce temps là, les banquiers et les marchands de canons continuent à faire du fric. En essayant d'opposer les peuples les uns aux autres, ils veulent nous conduire à faire une bonne guerre. Il n'y a qu'à voir comment ils réagissent quand on parle de Merkel. Tout de suite on est germanophobe. Faire monter la pression des deux côtés.
    Il faut une union entre les peuples pour faire la guerre aux gros cons, mais pas de guerre entre les peuples.
    Soyons vigilants

  39. Berdagué dit :

    Oui classiquement,+ de monnaie = inflation, mais avec une mondialisation accrue,et des échanges en certaine concurence,l'inflation (à mon avis n'est plus classique et automatique),et si nous avons le bonheur collectif avec l'implication du Peuple et de tout le monde du travail,d'être au pouvoir avec le FdG je vois mal les commerçants,intermédiaires,augmentant leur beurre d'une manière crapuleuse, surtout avec des lois strictes de contrôle des prix pour les produits de base et de qualité,par contre de garantir à nos producteurs éleveurs paysans des prix de vente de leurs produits écologiques et de qualité,c'est une santé garantie et le goût comme culturel.
    Pour les produits manufacturés tout dépend du lieu de production,des circuits courts et surtout de la propriété collective des plus grosses entreprises celles du CAC 40, je pense à Bouygues pour le batiment et travaux publics,pour la planification écologique l'implication de la citoyenneté en révolution de tout le monde du travail est nécessaire paysans,commerçants,artisans,PME/PMI,artistes, et seront en exclusion totale,interdit tous ces spéculateurs à ne rien glander,par contre pour ces derniers l'inflation sera jugulée grâce aux remboursements de trop perçus avec effets rétroactifs,ce qui constituerait un sacré matelas très confortable.

  40. jnsp dit :

    @tchoo dit:
    "Alors pour cette partie, quelle est le mécanisme qui d'un coté créé de l'inflation et l'autre pas ou si peu (soi-disant)"

    Si l'argent est distribué à la population cela va augmenter la consommation et donc la demande et donc les prix (si l'on en croit la théorie ambiante)
    Si l'argent est distribué aux banques elles s'empressent de le jouer au casino financier ou des investissements spéculatifs (par exemple immobilier) ce qui hormis la spéculation sur les matières premières ne fait qu'augmenter le prix des logements, des actions et autres dérivées financières, mais ces augmentations de prix n'entrent pas dans le calcul de l'inflation officielle et donc ÇA le provoque pas d'inflation.
    C'est un peu prétentieux de vouloir de répondre, mais j'ai essayé, bien que tout ne soit pas très clair.

  41. jake B dit :

    Une inflation n'est pas nécessairement mauvaise. Tout dépend de quel côté du manche on se trouve. Pour celui qui bosse, si son salaire augmente en proposition de la hausse des prix, il n'y a pas de mal. On l'a déjà vécu par le passé et tout allait bien. Pour celui qui ne fait qu'encaisser les intérêts de son capital (le rentier), l'inflation lui bouffe la vie. Si l'inflation dépasse le rendement de l'argent, alors là, vaut meiux de pas être rentier.
    On comprend mieux la position des allemands (enfin une partie seulement) qui refusent toute inflation.

  42. SimplyLeft dit :

    @ Tchoo 390
    et pour compléter @ jake B 395

    Je ne suis pas économiste, mais je te donne ma vision des choses.
    Depuis l'arrêt de la convertibilité-or, l'argent est considéré exactement comme n'importe quelle autre marchandise, et est donc échangé sur un marché, en l’occurrence sur le marché des devises. Sa valeur est donc déterminé par l'offre et la demande. Au plus, il y a de marchandise (de l'argent) sur le marché, moins sa valeur est élevée.
    Lorsque un état crée autant d'argent qu'il le souhaite (par sa banque centrale ou la BCE) alors il y a beaucoup plus de devises sur le marché et sa valeur est donc moindre. Par conséquent, pour acheter un même produit qu'avant il faut débourser plus d'argent (puis qu'il vaut moins). Donc, les prix montent, D'où inflation.
    La théorie invoquée pour forcer les états européens à emprunter sur les marchés privés était donc que cela ne leur soit plus "gratuit" de créer de l'argent. Puisque cela va leur coûter les intérêts que réclament les prêteurs, les états vont faire attention et ne pas créer de l'argent à tout va (planche à billet). On limite ainsi l'inflation puisqu'on limite la "disponibilité" des devises sur le marché et la main invisible régule la valeur de l'argent.
    Mais on sent bien que cette théorie est maintenant obsolète puisque la main invisible et la confiance des marchés, c'est du grand n'importe quoi. Sinon, la devise US, le dollar, ne devrait même pas valoir ce que vaut un, allez disons au hasard, un peso mexicain (pardon aux mexicains, je ne veux vexer personne).

  43. thierryjay93 dit :

    @ tous inquiets du traitement de la presse à l'égard de JLM
    Je me félicite du sort ainsi réservé au FdG.
    A chaque fois que la presse agit de façon "pensée unique", le peuple n'aime pas et a tendance à prendre partie en faveur de l'option ainsi rejetée par la médiacratie.
    Que Canal + et d'autres manifestent une Mélenchonophobie primaire est une formidable pub favorable à Mélenchon.
    Le peuple français est un peuple à forte tradition politique et son intelligence politique est telle que ce positionnement médiacratique est contreproductif pour les UMP/PS.

  44. jnsp dit :

    @401 jake B @402 SimplyLeft
    Je suis d'accord avec vous sauf sur 3 points qui a mon avis sont cruciaux.

    - L'inflation ne prend en compte que les produits de consommation et certains services (mais par exemple traitement des ordures ménagères, redistribution d’eau n'entrent pas dans son calcul) qui en plus ont des poids différents selon les revenus.

    - Le progrès technologique induit par le mode de calcul (prix / capacité du produit) une baisse factice des prix mesurés.
    Exemple un ordinateur à 2 GHZ à 1000 € par rapport à celui de l'année dernière à 1 GHZ au même prix correspond pour les calculeurs d'inflation à une baisse de prix.

    - Je pense que le point important est que l'augmentation du prix des actions (et des autres valeurs financières) n'est pas considéré comme de l'inflation alors qu'en fait cela correspond bien à l'augmentation du prix d'un produit et donc à une diminution de la valeur de l'argent. Ce qui explique comme je l'ai dit dans un post précédent pourquoi distribuer de l'argent aux plus riches et aux banques ne provoque pas d'inflation officielle.

  45. meduse dit :

    Mettre en porte-à-faux les peuples européens ne mènent à rien,
    En même temps il faut dénoncer ce nouveau type d'impérialisme qui veut que la France et l'Allemagne décident pour tous les autres.
    Comparer Merkel à Bismack n'a pas grand sens, non pas que Bismarck soit l'insulte suprême (pour rappel Napoléon III semait sa zizanie dans le sud de la confédération germanique, et par ailleurs c'est Tiers qui a demandé l'appui à la Prusse pour réprimer la commune...)
    Venant du strauss-kahnien Le Guen la comparaison entre Sarkozy et Daladier est aussi outré (on aurait aimé Le Guen dénoncé les politiques d'austérité infligées de façon brutales par DSK à la Grèce...)
    Si politique d’apaisement il y a, ce n'est pas tant vis-à-vis de Merkel que des agences de notation. et là on a de bonnes raisons d'avoir peur pour la démocratie...

  46. laurence dit :

    @thierryjay93
    Oui. C'est ce qu'on dit souvent. Les gens sont plus intelligent que ça, ils ne se laissent pas faire, ils n'y croient pas ! Je ne peux pas m'empêcher de me dire, qu'il y a bien eu une majorité de "ce peuple la" qui à voté Sarko.

  47. tchoo dit :

    Merci à tous de vos réponses
    je suis, pour ma part assez d'accord avec jnsp (message n°400)
    on a déplacé l'inflation vers la spéculation des banques avec toutes les conséquences que nous connaissons.
    La loi de 1973, si tel était son but, (La théorie invoquée pour forcer les états européens à emprunter sur les marchés privés était donc que cela ne leur soit plus "gratuit" de créer de l'argent. Puisque cela va leur coûter les intérêts que réclament les prêteurs, les états vont faire attention et ne pas créer de l'argent à tout va (planche à billet). On limite ainsi l'inflation puisqu'on limite la "disponibilité" des devises sur le marché et la main invisible régule la valeur de l'argent.) comme l'écrit simplyleft, tout le monde devrait s'apercevoir qu'elle a échouée de façon magistrale!

  48. QuienSabe_PG66 dit :

    le révolté #397
    [...]j'ai aussi arrété de regarder tous les journaux télévisés,mon information ce fait maintenant par le net.nous avons un pouvoir celui de dire non à cet abrutissement[...]"

    Oui, c'est pour cela qu'en militant sur le terrain, j'interpelle les gens directement.
    Ex: Vous ne trouvez pas que les banquiers se paient grassement sur notre dos depuis le temps ? Vous saviez qu'il y a aussi de bonnes dettes, comme la réfection de votre toiture par exemple ?
    Dette souveraine, démocratie, élection, peuple souverain ; cherchez l'intrus en 5 secondes. L'Allemagne est plus endettée que l'Italie; vrai ou faux ?
    Et j'en vois qui ouvre grand les yeux d'étonnement, de doute, d'incompréhension. Mais pourtant les experts ils disent, ils expliquent, les journaux, la télé... Et là il faut sourire et déconstruire patiemment, démontrer le processus d'infantilisation à l’œuvre, la novlangue et ses perfidies, la propagande, et conclure par ce simple mot: Désobéissez !
    Comme Jean-Luc les exhorte à venir nous aider, moi je leur dis de cesser de les croire.
    Ensuite il n'y a plus qu'à les inviter à taper "blog de jean-luc Mélenchon" dans un moteur de recherche, et à... espérer.
    Place au peuple ! Nous on peut !

  49. jean ai marre dit :

    @ 407 Tchoo,

    Il y a un point important c'est l'augmentation de l'inflation par le crédit.
    Chaque fois qu'une banque ouvre un crédit à un ménage ou une entreprise, elle crée de la monnaie du même montant que le crédit. Les banques ne disposent pas de la totalité des ressources financées qu'elles prêtent, elles demandent aux autres banques et à la banque centrale. Cet apport de masse monétaire, dévalue la valeur de la monnaie et donc crée de l'inflation.

  50. steph dit :

    QuienSabe_PG66 dit:
    "Vous saviez qu'il y a aussi de bonnes dettes, comme la réfection de votre toiture par exemple ?"

    Exactement! Un crédit de 15000 euros pour transformer son logement est sans risque puisqu'il sera remboursé par les économies de chauffage en une quinzaine d'années. Il faut une banque publique avec de grandes possibilités de crédit pour former les professionnels et financer des prêts aux particuliers avec des remboursements annuels indexés sur l'économie sur la facture énergétique du ménage. Bilan : coût nul pour les particuliers, et à la place d'acheter du pétrole aux Sultans, on finance des travaux non délocalisables, et on protège l'environnement tout en se préparant à l'inévitable augmentation des tarifs énergétiques.
    "La Maison Passive, consommer moins et vivre mieux !"


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