03jan 12

A bas la TVA sociale !

Ce billet a été lu 41  312 fois.
Cette vidéo a été consultée fois

Dans cette note je propose mes arguments contre « la TVA sociale ». Les compléments qui seront donnés dans les commentaires seront les bienvenus. Je propose aussi la lecture d’un texte de Michel Rocard et Pierre Larrouturou. Il est paru en tribune dans « Le Monde ». Son intérêt à mes yeux est d’élargir en la confirmant la critique que nous faisons, depuis le début de la crise grecque, du rôle absurde de la Banque Centrale Européenne. Avant cela je dis un mot de la campagne qui reprend.

Toujours sur le thème des machines, des travailleurs et des gestes du travail, c’est Bernard Trignon qui illustre ce billet. Merci à lui.

OLYMPUS DIGITAL CAMERACe mois de janvier est important pour notre campagne. Toutes les forces politiques qui composent le Front de Gauche vont avoir une campagne spécifique. Celles–ci vont s’ajouter à celle du Front comme collectif et à celle du candidat. Mon temps fort, comme candidat, c’est évidemment l’invitation à participer à l’émission de France 2 « Des paroles et des actes » le 12 janvier prochain. Puis je conclurai deux meetings nationaux, l’un à Nantes le 14 janvier, l’autre à Metz le 18. Avant et après ces dates se logent une série ininterrompue d’événements de toutes dimensions, unis par le fil conducteur de nos priorités : luttes ouvrières, innovations sociales, problèmes de vie quotidienne. Trois ou quatre grands entretiens de presse sont prévus dans ce même calendrier.

Ce nouveau temps de campagne s’organise autour des deux thèmes transversaux : « Résistez », « Prenez le pouvoir ». Ces deux mots d’ordre sont ceux de la révolution citoyenne que nous préparons, pacifiquement et par un travail de conviction démocratique. Ce sont les deux lignes d’action que nous proposons dans un moment politique empli d’incertitude et sous une déferlante de coups assénés aux classes populaires depuis les fermetures d’entreprises, hausse du chômage, recul du pouvoir d’achat, explosion des augmentations de prix dans tous les domaines. Résister et prendre le pouvoir sont aussi parfois les deux faces d’une même action. Ainsi quand des travailleurs bloquent les sorties de produits finis de l’entreprise si celle-ci les affronte, quand ils proposent la création d’une coopérative, quand ils occupent un site de production, une école, une gare et ainsi de suite. Bien sûr ici, je n’évoque que l’idée générale. Elle me permet d’enchaîner sur les demandes que j’exprime autant que de besoin dans ce lieu.

Ce mois de janvier nous avons besoin que soient jetées dans la bataille un maximum de forces qui rendent le Front de Gauche à la fois plus visible et plus proche. D’ores et déjà, collages, boîtages et affichages sont assez amplement prévus. Les sites de nos partis et celui du Front, « Place au peuple », fournissent tous les matériaux pour qui se OLYMPUS DIGITAL CAMERAtrouverait coupé d’une source d’approvisionnement auprès de l’un ou l’autre des partis. Mais encore une fois, ce qui compte par-dessus tout est de s’imposer dans tous les compartiments de l’action. Ainsi sommes-nous très fiers de notre considérable percée sur la toile et les réseaux sociaux. C’est un univers en soi. De même pour le succès de nos premières assemblées citoyennes. Elles polarisent un monde disponible qui s’est manifesté au premier appel dans les moindres localités, le monde du « Non de gauche ». De même dans les « écoutes collectives », ouverture sur un autre public plus simple et familier dans ses pratiques. Viennent à présent les écoutes collectives à domicile. Bref, le vrai processus d’élargissement consiste à amener le niveau d’intervention au plus près des pratiques qui permettent de vrais échanges qui ne soient pas des bavardages vaniteux. Ce qui est visé c’est une authentique circulation de la parole, une vraie pratique d’enseignement mutuel sans prétention ni cabotinage. Dans ces conditions il est très important de s’associer à toutes les actions d’éducation populaire qu’entreprennent les syndicats et les organisations de l’autre gauche sur les thèmes qui structurent notre démarche : comprendre la dette, analyser le nouveau traité européen et ainsi de suite. J’en reste là. Mon propos est seulement de faire sentir un état d’esprit, et de proposer une méthode de travail. Tout le reste est sur nos sites de parti et de campagne. Le mot d’ordre est : « Action » ! La plus modeste d’entre elle en apparence est celle qui peut faire mouche peut être le plus profondément par qui en est saisi.

Nous pensons que les mois qui viennent de s’écouler ont été perdus par nos concurrents et nos adversaires, trop sûrs d’eux. Ni le PS ni l’UMP n’ont su mettre en mouvement le moindre effort militant cohérent et lisible sur le terrain. Ce n’est pas grave pour ces deux mastodontes gorgés d’argent et de troupes mercenaires innombrables. Pour autant cela ne doit pas masquer la vraie faiblesse que cela révèle aussi. Les deux en sont là d’abord comme une conséquence de leur propre limite à créer une dynamique autour de la personne de leur candidat. Cela renforce le caractère personnel de la conduite des opérations. Et conforte, nécessité faisant loi, leur penchant à vouloir une campagne courte et par là même confisquée par des effets brefs de surprises et d’émotions subjugant l’esprit critique. Hollande parce qu’il est en tête et ne veut pas se risquer sachant qu’on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens. Sarkozy parce qu’il est plombé par son bilan et qu’il ne peut rien attendre de bon d’un débat prolongé qui fouillerait trop profond. Ces deux-là vont tout faire pour retarder le moment d’entrée en lice et garder leurs accroches en réserve le plus longtemps possible car la réserve en est maigre. Une chose ne dépend enOLYMPUS DIGITAL CAMERA tous cas pas d’eux : l’accélération des événements liés à la crise financière. Nous, nous devons être prêts, à tout moment à faire face. Nous ne faisons pas seulement une campagne électorale, nous préparons un « chamboule tout » général. Bien sûr, j’y reviendrai.

Tout le monde donc est au courant. Samedi dans ses vœux, Nicolas Sarkozy a remis à l'ordre du jour le projet de « TVA sociale ». Je le cite : « Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d'œuvre à bon marché ». Pour que cela soit plus clair, je rappelle le contenu précis de ce projet. Il s’agit d’augmenter la TVA pour baisser encore les cotisations sociales à la charge de l’entreprise. On comprend très vite que sous la fumée des mots se cache à peine une vieillerie obsessionnelle chez les libéraux. Sous couvert d'« alléger la pression sur le travail », il s'agir surtout d’aggraver la ponction du profit en transférant à chacun le soin de se payer ses dépenses sociales par la TVA. Sur le plan économique, la TVA sociale serait aussi une mesure à contresens dans le contexte de récession actuel. Elle serait totalement contre-productive car elle contracterait la consommation et la demande en général et donc l'activité. C’est Bercy soi-même qui le dit. En 2004, une étude du ministère fut remise à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’économie sur le sujet. Elle concluait à un effet nul sur l’emploi à long terme et même à une légère baisse de PIB comme résultat d’une éventuelle « TVA sociale », en raison du choc négatif produit sur la demande. C'est également la conclusion OLYMPUS DIGITAL CAMERAà laquelle aboutit le chef économiste de la banque Natixis, Patrick Artus, quand il affirme qu'« en France, la consommation est le principal moteur de la croissance. Il est risqué de la pénaliser. »

Sur le plan social, le mécanisme de la « TVA sociale » revient à faire de la redistribution à l’envers en allégeant les prélèvements sur les richesses produites pour les augmenter sur les ménages. Et parmi les ménages, la hausse de la TVA pénaliserait surtout ceux qui ont les revenus les plus bas. On comprend pourquoi. C’est eux qui consomment tout leur revenu. Ce revenu est donc intégralement taxé à hauteur de la TVA. Tandis que les ménages aisés épargnent une partie de leurs revenus qui sont ainsi soustrait à cette TVA. Les 10 % des ménages les plus riches consacrent 3,4 % de leur revenu à la TVA, les 10 % les plus pauvres 8,1 %. La TVA est ainsi un impôt dégressif, dont la charge baisse quand le revenu augmente, à l’exact opposé de l’impôt sur le revenu. Notons d’ailleurs que cette nouvelle hausse de la TVA marginaliserait encore un peu plus l’impôt progressif dans le système fiscal français. Car la TVA représente déjà 51 % des recettes fiscales de l’Etat. Contre à peine 17 % pour l’impôt sur le revenu progressif. C'est-à-dire une des parts les plus faibles des pays industrialisés, puisque l’impôt sur le revenu représente en moyenne 20 % des recettes fiscales dans les pays de l’OCDE et même 30 % au Royaume-Uni.

Le projet de « TVA sociale » de Sarkozy n'est pas une nouveauté. C'est même un serpent de mer de son quinquennat. Dès la campagne présidentielle de 2007, Sarkozy avait préparé le terrain en proposant d’« imposer la consommation plutôt que le travail ». François Bayrou s'était aussi prononcé en faveur d'une telle hausse de la TVA. Il envisageait même de l'augmenter encore plus fortement pour combler le déficit budgétaire, ce qui aurait représenté entre 5 et 14 points de hausse de TVA selon les hypothèses de résorption envisagées. Sarkozy à peine élu, le projet de « TVA sociale » s'était précisé et Sarkozy avait confié au gouvernement le soin de rédiger un rapport sur le sujet. On se souvient ensuite que le tollé suscité par ce projet, révélé par Laurent Fabius à la télévision, avait valu à l’UMP de remporter une victoire moins nette aux législatives qu’à la présidentielle. La « TVA sociale » a été dès lors progressivement mise en sourdine. A la rentrée de septembre 2007, Eric Besson comme secrétaire d’Etat à la prospective et Christine Lagarde comme ministre OLYMPUS DIGITAL CAMERAde l’économie remettent chacun un rapport sur le sujet. Toujours zélé, Besson s’y déclare plutôt favorable à la « TVA sociale », alors que Lagarde affirme que « la TVA sociale n'est pas propice en France ». Fillon met ensuite le projet en sommeil, en appelant à « élargir la réflexion sur le financement de la protection sociale ». Ils « élargissaient » en silence jusqu’à ces vœux…

Mais Sarkozy, l'UMP et le Medef ont toujours gardé ce projet sous le coude. On connaît : « N'en parler jamais, y penser toujours ». La veille du premier tour des régionales, le 13 mars 2010, dans une interview au « Figaro Magazine », Nicolas Sarkozy avait ainsi ressuscité le projet que l’on croyait enterré depuis l’automne 2007. Le « Figaro Magazine » avait demandé au Président : « Avez-vous renoncé à votre idée de TVA sociale ? ». Réponse de Sarkozy : « L’expression TVA sociale est incompréhensible et inadaptée. Le sujet est pourtant bien à l’ordre du jour. Il faut continuer à réfléchir au moyen de financer notre protection sociale autrement qu’en taxant le travail ». Mot pour mot le texte de ses vœux sur le sujet.

En fait, la « TVA sociale » est un refrain du programme commun dans le camp libéral. Le MEDEF se prononce pour une baisse de cotisations sociales compensée par une hausse de la TVA et de la CSG. Le patron de l'UMP Jean-François Copé est partisan d'une « TVA anti-délocalisation » pour « baisser le coût du travail » et « financer autrement la protection sociale » en la faisant supporter par "l'ensemble de la population". C’est certainement la mise en mot la plus rusée qui ai été produite sur le sujet puisqu’elle s’appuie sur les grandes peurs du moment. Au PS, le directeur de la communication de François Hollande, Manuel Valls, s’est prononcé dès 2010 pour « un basculement de cotisations vers la TVA » pour « améliorer la compétitivité de certains secteurs industriels exposés à la concurrence » (LeMonde 14 octobre 2010). Quant au FN, je signale aussi que dans son programme OLYMPUS DIGITAL CAMERAprésenté en décembre, Marine Le Pen propose de « dégager de nouvelles recettes de TVA ». Ce qui, sans en avoir l'air, signifie qu'elle partage avec le camp libéral et le « système » la préférence pour l’augmentation de la TVA.

Venons-en au cœur de l’argumentaire des partisans de la « TVA sociale ». Les partisans de la TVA « sociale » prétendent qu'elle lutterait contre les délocalisations en faisant baisser les coûts de production en France grâce à la baisse des cotisations des entreprises. Cela rendrait plus compétitifs les produits français par rapport aux produits importés. On peut d'emblée objecter que les délocalisations se poursuivent et s'accélèrent alors que cela fait dix ans que les baisses de cotisations sociales s'accumulent. Et on ne manquera pas de souligner que les produits locaux seront eux aussi renchéris. Taxer la consommation des ménages ne pénaliserait que secondairement les importations. On dispose d’une étude incontestée sur le sujet. C’est un rapport du Sénat de janvier 2009 sur la relation entre consommation des ménages et importations. Il montre que le contenu moyen en importations de la consommation des ménages n’est en effet que de 14 %. Ce pourcentage résulte des chiffres calculés pour l'occasion par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce rapport entre dans les détails. Il montre que le contenu en importations de la consommation des ménages se situe entre 8 et 10 % pour les produits agro-alimentaires, 20 % pour les meubles, 35 % pour l’automobile, 40 % pour le textile. Quant à la baisse des cotisations sociales, son effet sur l’emploi n’est pas non plus prouvé, comme l’ont souligné plusieurs rapports de la Cour des comptes. 70 % des baisses de cotisations (soit une vingtaine de milliards des 32 milliards d’exonérations annuelles) sont concentrés dans le secteur des services, peu exposé aux délocalisations.

Prétexte donc que la question des délocalisations et celle du financement de la protection sociale ! La hausse de la TVA est une recette à la mode chez les libéraux. C’est une question idéologique. Je la résume dans sa forme brutale : « Quand vous allez chez le boucher, au moment de payer, on ne vous demande pas combien vous gagnez pour vous dire ce que vous devez ». Dans la doctrine libérale et dans l’esprit capitaliste, l’impôt sur le revenu, impôt progressif, est une aberration. On paye ce qu’on consomme un point c’est tout. La TVA « sociale » est un cheval de Troie destiné à disloquer le système de la solidarité dans le lien social. C'est l'Allemagne de la grande coalition qui a uni dans un même gouvernement la droite et le SPD qui a été précurseur dans ce domaine. En 2007, la droite et les sociaux-démocrates ont passé la TVA de 16 à 19 %. Depuis, les plans d'austérité dans toute l’Europe accablent les peuples de hausses de TVA. En Grèce, les plans d'austérité successifs ont fait passer la TVA de 19 à 23 %. Avec le succès que l'on sait. En Italie, le gouvernement Monti est en train de OLYMPUS DIGITAL CAMERAl'augmenter de 21 % à 23 %. Et en Hongrie, l'ultra-libéral Viktor Orban vient de la passer de 25 à 27 %, triste record d'Europe.

Naturellement, conformément à la doctrine du choc si bien décrite par Naomi Klein, il faut d’abord abasourdir le citoyen avant de tuer un principe civique. C’est le rôle que joue la peur des « déficits » et des « dettes abyssales » moulinée à tour de bras par les griots du système. Combler les déficits ne se fera pas à proportion des moyens de chacun. Mais à proportion de ses besoins. Le monde à l’envers. Telle est la TVA. En France, c'est François Bayrou qui assume le plus honnêtement cette option en proposant désormais d'augmenter la TVA sans même réduire les cotisations sociales. Il est rare qu’on rappelle alors ce que cela veut dire concrètement. Sachant qu'un point de TVA rapporte environ 10 milliards d'euros, augmenter la TVA pour combler les déficits, signifierait une hausse de 2 points pour boucher le déficit de la sécu (19 milliards en 2010). Ou encore l'augmenter de 9,5 points pour boucher le déficit de l'Etat (95 milliards en 2011). A bon entendeur salut !

Voici un événement pour moi. Je me dois de le souligner. Je vais reproduire et conseiller la lecture d’un texte de Michel Rocard. Ce « Point de vue » a été publié dans « Le Monde » daté du 2 janvier Il ne m’est arrivé qu’une autre fois dans le passé de faire d’un texte de Rocard une référence. Sous le titre « La social-démocratie dans le miroir de la modernité », paru dans « Libération » en 1993 j’avais trouvé le résumé le plus brillant d’une doctrine de gauche à propos de la place du mouvement socialiste dans le projet de construction européenne. La suite montra l’ampleur de l’illusion. Mais dans le moment c’était ce qui avait été le mieux dit et le mieux mis en mot sur le sujet. Par la suite, à qui suit le personnage, Rocard au milieu de mille choses qui le situent dans une autre galaxie que la mienne, s’exprima d’une façon qui faisait suite à cette analyse initiale. Personne n’y fit attention je crois bien. Moi si. Il est vrai que j’ai écrit un livre pour expliquer le sens de l’année politique que j’ai passé à ses côtés lorsqu’il dirigea le Parti Socialiste. Ouvrage méconnu, il est vrai. Mal imprimé, bourré de fautes de relecture et encore plus mal distribué. Mais un bon travail sérieux et documenté dans lequel j’ai brûlé pour rien mes vacances d’été. Son principal défaut est son titre peu appétissant : « Rocard, le rendez-vous manqué ». Ce livre traite de l’année où le destin politique de Michel Rocard s’est réglé dans le néant d’un résultat électoral désastreux aux élections européennes. J’ai voulu à l’époque montrer que cet homme n’était victime d’aucun des travers psychologiques auxquels nombre de P21892182commentateurs tentaient de réduire son échec. Ce que j’ai écrit sur sa ligne et le sens de ses erreurs d’orientation me paraissait accablant. J’ignorais que la ligne Hollande ferait de lui un quasi gauchiste. Puis l’homme a analysé la fin du projet européen avec la même lucidité et au nom des prémices posées dans le papier fondateur publié dans « Libération ». Je recommande de lire Rocard chaque fois qu’il écrit. Il y a au moins deux intérêts à cela. D’une part on sait où en est la dérive des continents à gauche et d’autre part on trouve toujours des pépites à recycler. Cette fois-ci son article est co-signé avec Pierre Larrouturou, un honnête homme de la deuxième gauche qui serait bien plus à l’aise au Front de Gauche que nulle part ailleurs, à condition d’imaginer qu’un intellectuel puisse être à l’aise où que ce soit. Si je publie ce texte ce n’est pas que j’approuve tous ses développements et notamment pas ses mots de déférence pour Angela Merkel et les soit-disant exigences de rigueur dont celle-ci serait l’incarnation. On sait ce que je pense des conservateurs allemands. Je le fais avec l’espoir que le diagnostic de ces deux hommes aide à reconnaître la part de vérité partagée que contient le nôtre. Il s’agit ici de la relation entre les Etats, les banques et la Banque Centrale Européenne. Notre thèse constante sur le sujet, depuis le premier jour de la crise grecque, y est entièrement validée. Et l’angle d’argumentation comporte de nouveaux éléments d’évaluation que je crois très utile de ne pas manquer d’utiliser. Ce texte est intitulé « Pourquoi faut-il que les Etats payent 600 fois plus que les banques ? ». Le voici.

« Ce sont des chiffres incroyables. On savait déjà que, fin 2008, George Bush et Henry Paulson avaient mis sur la table 700 milliards de dollars (540 milliards d'euros) pour sauver les banques américaines. Une somme colossale. Mais un juge américain a récemment donné raison aux journalistes de Bloomberg qui demandaient à leur banque centrale d'être transparente sur l'aide qu'elle avait apportée elle-même au système bancaire. Après avoir épluché 20 000 pages de documents divers, Bloomberg montre que la Réserve fédérale a secrètement prêté aux banques en difficulté la somme de 1 200 milliards au taux incroyablement bas de 0,01 %. Au même moment, dans de nombreux pays, les peuples souffrent des plans d'austérité imposés par des gouvernements auxquels les marchés financiers n'acceptent plus de prêter quelques milliards à des taux d'intérêt inférieurs à 6, 7 ou 9 % ! Asphyxiés par de tels taux d'intérêt, les gouvernements sont « obligés » de bloquer les retraites, les allocations familiales ou les salaires des fonctionnaires et de couper dans les investissements, ce qui accroît le chômage et va nous faire plonger bientôt dans une récession très grave. Est-il normal que, en cas de crise, les banques privées, qui se financent habituellement à 1 % auprès des banques centrales, puissent bénéficier de taux à 0,01 %, mais que, en cas de crise, certains Etats soient obligés au contraire de payer des taux 600 ou 800 fois plus élevés ? « Etre gouverné par l'argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé », affirmait Roosevelt. Il avait raison. Nous sommes en train de vivre une crise du capitalisme dérégulé qui peut être suicidaire pour notre civilisation. Comme l'écrivent Edgar Morin et Stéphane Hessel dans « Le Chemin de l'espérance » (Fayard, 2011), « nos sociétés doivent choisir : la métamorphose ou la mort ? »

« Allons-nous attendre qu'il soit trop tard pour ouvrir les yeux ? Allons-nous attendre qu'il soit trop tard pour comprendre la gravité de la crise et choisir ensemble la métamorphose, avant que nos sociétés ne se disloquent ? Nous n'avons pas la possibilité ici de développer les dix ou quinze réformes concrètes qui rendraient possible cette métamorphose. Nous voulons seulement montrer qu'il est possible de donner tort à Paul Krugman quand il explique que l'Europe s'enferme dans une « spirale de la mort ». Comment donner de l'oxygène à nos finances publiques ? Comment agir sans modifier les traités, ce qui demandera des mois de travail et deviendra impossible si l'Europe est de plus en plus détestée par les peuples ? »

« Angela Merkel à raison de dire que rien ne doit encourager les gouvernements à continuer la fuite en avant. Mais l'essentiel des sommes que nos Etats empruntent sur les marchés financiers concerne des dettes anciennes. En 2012, la France doit emprunter quelque 400 milliards : 100 milliards qui correspondent au déficit du budget (qui serait quasi nul si on annulait les baisses d'impôts octroyées depuis dix ans) et 300 milliards qui correspondent à de vieilles dettes, qui arrivent à échéance et que nous sommes incapables de rembourser si nous ne nous sommes pas réendettés pour les mêmes montants quelques heures avant de les rembourser. Faire payer des taux d'intérêt colossaux pour des dettes accumulées il y a cinq ou dix ans ne participe pas à responsabiliser les gouvernements mais à asphyxier nos économies au seul profit de quelques banques privées : sous prétexte qu'il y a un risque, elles prêtent à des taux très élevés, tout en sachant qu'il n'y a sans doute aucun risque réel, puisque le Fonds européen de stabilité financière (FESF) est là pour garantir la solvabilité des Etats emprunteurs… »

« Il faut en finir avec le deux poids, deux mesures : en nous inspirant de ce qu'a fait la Canque centrale américaine pour sauver le système financier, nous proposons que la « vieille dette » de nos Etats puisse être refinancée à des taux proches de 0%. Il n'est pas besoin de modifier les traités européens pour mettre en œuvre cette idée : certes, la Banque Centrale Européenne (BCE) n'est pas autorisée à prêter aux Etats membres, mais elle peut prêter sans limite aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque européenne d'investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats qui s'endettent pour rembourser leurs vieilles dettes. »

« Rien n'empêche de mettre en place de tels financements dès janvier ! On ne le dit pas assez : le budget de l'Italie présente un excédent primaire. Il serait donc à l'équilibre si l'Italie ne devait pas payer des frais financiers de plus en plus élevés. Faut-il laisser l'Italie sombrer dans la récession et la crise politique, ou faut-il accepter de mettre fin aux rentes des banques privées ? La réponse devrait être évidente pour qui agit en faveur du bien commun. Le rôle que les traités donnent à la BCE est de veiller à la stabilité des prix. Comment peut-elle rester sans réagir quand certains pays voient le prix de leurs bons du Trésor doubler ou tripler en quelques mois ? La BCE doit aussi veiller à la stabilité de nos économies. Comment peut-elle rester sans agir quand le prix de la dette menace de nous faire tomber dans une récession « plus grave que celle de 1930 », d'après le gouverneur de la Banque d'Angleterre ? »

« Si l'on s'en tient aux traités, rien n'interdit à la BCE d'agir avec force pour faire baisser le prix de la dette. Non seulement rien ne lui interdit d'agir, mais tout l'incite à le faire. Si la BCE est fidèle aux traités, elle doit tout faire pour que diminue le prix de la dette publique. De l'avis général, c'est l'inflation la plus inquiétante ! En 1989, après la chute du Mur, il a suffi d'un mois à Helmut Kohl, François Mitterrand et aux autres chefs d'Etat européens pour décider de créer la monnaie unique. Après quatre ans de crise, qu'attendent encore nos dirigeants pour donner de l'oxygène à nos finances publiques ? Le mécanisme que nous proposons pourrait s'appliquer immédiatement, aussi bien pour diminuer le coût de la dette ancienne que pour financer des investissements fondamentaux pour notre avenir, comme un plan européen d'économie d'énergie. »

« Ceux qui demandent la négociation d'un nouveau traité européen ont raison : avec les pays qui le veulent, il faut construire une Europe politique, capable d'agir sur la mondialisation ; une Europe vraiment démocratique comme le proposaient déjà Wolfgang Schäuble et Karl Lamers en 1994 ou Joschka Fischer en 2000. Il faut un traité de convergence sociale et une vraie gouvernance économique. Tout cela est indispensable. Mais aucun nouveau traité ne pourra être adopté si notre continent s'enfonce dans une « spirale de la mort » et que les citoyens en viennent à détester tout ce qui vient de Bruxelles. L'urgence est d'envoyer aux peuples un signal très clair : l'Europe n'est pas aux mains des lobbies financiers. Elle est au service des citoyens. »


399 commentaires à “A bas la TVA sociale !”
» Flux RSS des commentaires de cet article
  1. vincent M dit :

    @AF30
    Bien vu. C'est aussi ainsi que j'ai compris cette phrase, c'est vrai quelque peu sibylline. Un intellectuel ne peut se sentir véritablement à l'aise nulle part puisque par essence il questionne le monde qui l'environne. "Être à l'aise" est donc à prendre ici au sens littéral, presque au sens de "prendre ses aises". Un intellectuel, un vrai est rongé de l'intérieur par le questionnement. Son état de nature est l'incertitude puisqu'il s'interroge sur le monde. A mon avis, c'est ainsi qu'il fallait comprendre ce passage. Du reste, je vois mal la plume de Jean-Luc Mélenchon développer l'idée qu'un intellectuel ne serait le bienvenu nulle part et mal à l'aise partout. Il se tirerait une balle dans le pied.

  2. Glières dit :

    @25 Redline69, @32 Menjine
    Ce billet me met également mal à l’aise tant il fait la part belle, inconsciemment ou non, à Michel Rocard. Plus notre action prendra de l’ampleur, plus nos adversaires siphonneront notre programme pour nous couper l’herbe sous le pied. Car je n’ai pas entendu ni lu, mais je peux me tromper, que Michel Rocard ait mentionné quelque part qu’il partageait les vues et les positions portées par le Front de gauche et son candidat à l’élection présidentielle. Sans de telles précisions de la part de Michel Rocard et de rappels de la part des journalistes, c’est le parti centriste de François Hollande qui tire la couverture à soi.
    D’accord pour pratiquer une politique d'ouverture et de main tendue mais avec réalisme et sans naïveté.

  3. vvvv1910 dit :

    Jean Luc,
    Comme beaucoup de ma génération de surdiplômés, je cotoie un milieu dit "petit bourgeois" entouré de cadres, ingénieurs, avocats, professions médicales et autres.. Je mène ma campagne auprès de ces gens pour le vote en faveur du FdG. Il se passe quelque chose qui est effectivement du même niveau que 2005. Les gens sont attentifs aux arguments, hésitent et sont en clairement en phase de politisation notamment sur la question de la dette publique et certains sont très rapidement conquis à l'idée de voter en ta faveur. On ressent une sorte de mouvement en marche pour cette élection 2012.
    Voila c'est une vraie source de satisfaction au quotidien et qui connaîtra peut être un succès final.

  4. Jack dit :

    Bonjour Jean-Luc,
    Bravo pour vos interventions télévisées dans lesquelles vous vous battez admirablement contre les tenants de la pensée unique.
    Juste une aparté : Stéphane Hessel que j'estime pour avoir lu un de ces bouquins déclare soutenir la candidature de François Hollande. Comment est-il possible de se dire indigné et d'appeler à voter F. Hollande qui n'a jamais fait figure d'indigné ? Il y a des choses comme çà qui ne laissent pas d'étonner !

  5. RV dit :

    Bonjour
    Je profite de l'intervention 33-Menjine et des deux réponses 34-Poncet et 43-xuxu pour essayer d'exprimer une interrogation, une analyse, un ressenti, à propos de différents propos de Jean-Luc Mélenchon sur l'après premier tour et l'avant premier tour.
    D'un coté, le PS est accablé de tous les maux/mots pour sa dérive libérale tout en étant qualifié de concurrent et pas d’adversaire et d'un autre coté il est fait mention de la règle républicaine de second tour, certes avec parcimonie et seulement quand il est poussé dans se derniers retranchements et avec la réserve d'usage que les électeurs ne sont pas la propriété d'un candidat. Les propos que relève Menjine dans cette émission, la convergence possible sur certains points avec FH, participe de cette double stratégie, se démarquer le plus possible du PS et en même temps tenir compte de son incontournable hégémonie, même si nous espérons bien qu'elle soit démentie par les urnes. Pour quelqu'un qui comme ne suis pas "encarté" - ni militants, ni syndiqué - mais simple sympathisant FdG, et donc jamais confronté à la dure réalité des alliances sur le terrain, cela procure un malaise.
    J'ai l'impression que la campagne se situe sur une ligne de crête, et qu'il est assez périlleux d'y cheminer.
    Le risque, le résultat, est de ne pas rassembler, de se couper, assez largement de la gauche de la gauche et bien sur de la gauche du PS dont nous aurions bien besoin.

  6. Frédéric Boyer dit :

    Je dois dire que je ne comprend pas bien pourquoi l'urgence est d'envoyer aux peuples un signal très clair : "l'Europe n'est pas aux mains des lobbies financiers. Elle est au service des citoyens".

    Je pense au contraire que l'Europe est aux mains des lobbies financiers. Chaque jour qui passe nous en apporte la démonstration. Cette situation ne date pas de Maastricht, mais de l'Acte Unique Européen de 1986, qui pose le principe de la libre circulation des marchandises, des capitaux et des travailleurs au sein de l'Union.

    Ces "libertés" sont intrinsèquement anti-socialistes.

  7. Menjine dit :

    Je pense comme certains ici que ce n'est pas de mauvaise politique de relever les déclarations, positions et actions de nos concurrents (et même de nos adversaires) quand elles convergent avec nos analyses, quand elles montrent que nos analyses et nos réflexions avaient touché juste.
    Ce qui me mets mal à l'aise et qui m'irrite c'est plutôt qu'ici sur ce site a été donné in extenso l'article du Monde, que Mélenchon a certes souligné ce qui le séparait depuis longtemps de la personne de Rocard, qu'il a présenté son coauteur, mais il n'a pas montré les faiblesses de cette analyse elle-même dans laquelle je ne me reconnais pas et que je ne saurais soutenir telle quelle. Reprendre un texte c'est en analyser les ressemblances et aussi les différences d'avec nos propres positions, seules faire cette double critique permet de savoir où nous-mêmes, front de gauche nous nous plaçons.
    Or, ici, Mélenchon ne donne pas d'éclaircissements ni d'éclairage : Pour moi ce n'est pas seulement une crise du capitalisme "dérégulé" que nous vivons comme le disent R. et L., c'est une crise du capitalisme (tout court), les structures européennes étant elle-mêmes élément et partie prenante de cette crise.
    Sortir de la crise, de la crise de la dette, de la crise du travail, du dumping et de la dévaluation du travail va demander beaucoup plus qu'un ajustement ou qu'une meilleure utilisation des règles de l'UE existantes à mon avis cela va demander un refonte démocratique et réellement socialiste (au sens marxien du terme) des structures.
    Feindre que nous soyons sur les mêmes positions de Rocard peut vouloir dire que nous disons que Rocard a changé et est passé sur nos positions, mais cela me fait craindre que l'on puisse dire que c'est nous, parce qu'on ne redis pas ce qui dans les principes nous sépare de lui, qui nous rapprochons des thèses socio-démocrates.
    Car la réalité de l'Europe est d'être "aux mains des lobbies financiers" et de ne pas...

  8. Adrien dit :

    Bonjour à toutes et tous et bonne année en alexandrin !

    Toutes les fins d'année, nos vœux riment en cœur,
    nos souhaits de prospérité, santé, bonheur ;
    nos "saigneurs" nous promettent que de la rigueur ;
    que deux mille douze les passent par tribord,
    pour que soit enfin, l'ère de "l'humain d'abord."
    A.R

  9. David dit :

    Critique utile de la TVA sociale qui fait florès avec ses arguments en béton mis à bas toujours avec grand talent par Jean-Luc. J'ai sans doute raté des choses mais peux-tu Jean-Luc nous préciser ou rappeler comment on agit pour rétablir un processus d'équilibrage entre les nombreux endroits du monde où les travailleurs sont surexploités pour produire ce que nous achetons et nous "hyperprotégés et trop chers" ? pour améliorer leur sort en même temps que nous favorisons une économie de cycle court par laquelle on produit là où on consomme ?

  10. Berdagué dit :

    Face à la TVA dite sociale car antisociale comme les réformes qui sont contre toute avancée et pour la régression, nous avons les voeux Fralib 2012 avec des femmes et des hommes en lutte pour gagner. Oui 2012 sera le chamboule-tout tant attendu par tout le monde du travail à prendre le pouvoir et par les urnes SVP. Quel chambardement si le Peuple se prend en charge.
    Nous parlons souvent de partager les richesses, oui mais dans une perspective de victoire le temps consacré au travail rémunéré devra être proposé à minima pour que tout le monde puisse accéder à un emploi désiré, là nous serions tous très étonnés de ce temps, du nombre d'heures par semaine très inférieur à ces 35 ou 30 h, alors nous pourrions dégager un temps de vie, de formations, de loisirs, de créations, et de citoyenneté active, à partir du moment que la gymnastique des paiements des impôts, factures, et TVA ne seront plus problématiques voire angoissants.
    Refaire redémarrer les activités par la panification écologique tout en garantissant des revenus convenables et des pouvoirs majoritaires dans les entreprises financières et autres.

  11. Menjine dit :

    Qu'ils sont forts, touchants, pleins d'espoir les voeux des Fralib, en haut sur ce site. Je viens d'aller y voir, faites tous comme moi, Camarades Mélenchons-nautes.
    Courage, tous ensemble, et à vous les Fralibs merci, voeux de victoire syndicale, espoir politique !
    ça branle dans le manche,
    les mauvais jour finiront
    et gare à la revanche,
    quand tous les pauvres s'y mettront...
    Comme dit la chanson de la Commune de Paris.

  12. Pascal397 dit :

    Rocard, Larouturou, Fabius ou les coucous socialistes.
    Voyant les dégats de leurs idées et actes libéraux sur l'électeur de gauche, les coucous socialistes essaient de chanter à gauche. Trop tard. L'électeur de gauche ne laissera pas avoir une fois de plus.
    Perso, la révolution citoyenne doit amener à la démocratie par tirage au sort. Soyons un virus démocratique en propogeant aussi les réflexions d'Etienne Chouard. Le Front de gauche aurait beaucoup à gagner à montrer sont intérêt pour le principe de la démocratie par tirage au sort.
    Bonne année à toutes et tous: bonheur, santé, prospérité, amour et paix.

  13. ermler dit :

    @ AF 30 19h30
    En effet, le sens de cette phrase m'avait sans doute échappé et je m'en veux un peu, tant sa siginfication me parait à présent évidente.
    Merci d'avoir réctifié !

  14. Christian dit :

    Qui peut croire une seconde que les entreprises profiteront de la baisse des cotisation sociales pour réduire leurs prix de vente ? Tout ce qui sera récupéré par cette aubaine ira directement in ze pocket des actionnaires.
    Qu'ont fait les restaurateurs quand leur TVA a brutalement baissé de 14 points ? Brève gesticulation au journal de Pernaut pour faire croire à une baisse des prix puis une fois les "journalistes" repartis : in ze pocket !

    Sans parler de pays comme la chine qui tremblent de peur : le tee-shirt qu'ils vendent à l'importateur 5 € va passer à 5,10 €. Brrr ! Là on est certain que le produit français va reprendre le dessus et que ça va relocaliser à tour de bras !

  15. PAA dit :

    @ermler post 42
    Merci de votre réaction à mon post 31. Je comprends que l'on se réjouisse de convergences au niveau des constats.
    Faut-il pour autant accréditer les solutions de Rocard sans leur donner de perspectives dès lors que rien dans les propos de ce dernier ne permet de comprendre ses intentions quant à résoudre cette crise sur le fond ? Ce serait sans doute une stratégie à effet boomerang. Car on peut constater qu'aujourd'hui les médias et sans doute la plus grande partie des électeurs semblent donner plus de crédit aux chances du PS qu'à celle du FdG. Il en reste un très grand nombre à convaincre.
    Mon idée de contribution aux propos et intentions de Jean-Luc Mélenchon, consiste à le soutenir dans le fait que le FdG a (ait) un programme radicalement "différenciant" par rapport à ses concurrents et adversaires. Un programme avec la réelle ambition d'être mis en place et qui implique les citoyens. Et plus, un projet porté par un seul, souvent inféodé lui même au pouvoir de l'argent, comme ce sera le cas pour le candidat PS. C'est un moment où il faut être déterminé à faire gagner ce type de projet.
    Il s'agit de changer radicalement ce qui est en place. Dans l'intérêt du plus grand nombre. Cela implique de revoir fondamentalement notre conception d'implication citoyenne. Difficile de croire qu'il soit aisé d'y arriver de "l'intérieur". Et ceux qui y sont actifs en ce moment doivent être invités à s'en "dégager" un moment afin de mieux en reconsidérer toutes les issues et de contribuer autrement.

  16. Didier Brisebourg dit :

    L'article de Michel Rocard et Pierre Larrouturou fait irrésistiblement penser au sketch de Pierre Dac et Francis Blanche dans lequel l'un des compères joue le rôle d'un magicien voyant extra-lucide, les yeux bandés, et l'autre l'interroge : "Pouvez-vous voir l'avenir de ce monsieur assis-là ?". Le magicien extra-lucide répond "Oui, je le peux". « Bravo ! » conclut l'autre "Il le peut".
    En effet, les affirmations de Michel Rocard et Pierre Larrouturou relèvent soit de l'ignorance des traités et de la politique économique qu’ils induisent, soit de la démagogie, soit de la crédulité. Autre possibilité : Michel Rocard se rend compte des erreurs commises lors de la création de l'euro et cherche une échappatoire. N'a t-il pas déjà reconnu lors d'une université d'été du PS à la Rochelle en 2008 : "Nous n’aurions pas du céder nos instruments d’intervention dans l’économie, nous n’aurions pas du céder sur la Banque de France qui permettait à l’Etat d’émettre du crédit, alors qu’aujourd’hui il est contraint de l’emprunter aux banques privées… »
    Ils écrivent en effet :
    "Il n'est pas besoin de modifier les traités européens pour mettre en oeuvre cette idée : certes, la Banque centrale européenne (BCE) n'est pas autorisée à prêter aux Etats membres, mais elle peut prêter sans limite aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque européenne d'investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats qui s'endettent pour rembourser leurs vieilles dettes."
    Certes, la BCE peut prêter à taux très faible. Mais elle doit le faire sans privilégier un établissement finan

  17. tchoo dit :

    Certains s'imaginent encore que faire baisser ce qu'ils considèrent comme un cout (le travail) peut engendrer des créations d'emploi. Qelle baisse faut-il générer pour être moins disant que les pays à protection sociale inexistante, et emploi proche de l'escalvage? La réponse vous donnera l'ampleur des baisses à opérer chez nous, et de suite après la question est "voulons-nous cela".
    Si la baisse des charges de salaires avaient un effet, vu que de nombreuses mesures existent depuis longtemps, cela se verraient. C'est prendre le problème par le mauvais bout, qui plus est ne résout rien

  18. Jean-Pierre Blanc dit :

    Des taux de TVA selon les revenus des ménages :
    Le seul facteur qui permet d’abaisser le quota de TVA assujetti au revenu des ménages vient en fait de 3 éléments fondamentaux :
    - L’achat de marchandises ou de services échappant à l’impôt,
    - Celle de la partie du revenu consacré à l’épargne,
    - Celle consacrée au loyer et aux soins (toujours, à peu près, non imposée).
    L’on chiffrera également pour ce calcul savant, la proportion des achats soumis à une TVA à 5.5%, globalement réservés à l’alimentaire, contre d’autres achats + techniques comme l’ordinateur, l’électricité, le chauffage ou le téléphone, taxés à 19.6%, selon la TVA dite normale (!).
    Ainsi, dans l’idéal, une personne assez démunie, et si l’on peut oser cette expression « idéalement pauvre », qui dépenserait la moitié de son revenu à payer un loyer revenant intégralement à son bailleur, n’achetant de plus que des biens d’occasion, et consacrant le reste à se nourrir, ou à essayer de guérir de cette vie idéale, serait ainsi très peu imposée.
    Or, comment se fait-il, comme le cite très justement Jean-Luc Mélenchon., que les 10% du premier quota (les very pauvres) assistent, impuissants, à ce que leurs maigres ressources soient imposées de cette sorte, au strict débours de leur porte-monnaie, à un tau moyen de 8.4%, alors que le derniers quota (les very riches) peuvent se vanter d’être imposé au hasard de leurs déambulations financières, à 3.4% ?
    Simplement because d’un côté, les petites gens achètent, fort mal sans doute, mais achètent quand même, et que de l’autre côté, the "World's Richest People", place l’essentiel de son argent, dans un souci permanent de défiscalisation totale, et se débrouille assez bien également, pour échapper à la TVA dans ses dépenses.
    Ces même personnes vous expliquent déjà, que ces salauds de pauvres, pour avoir acheté des télés plates made in china, sont responsables à 99% du déficit de la balance commerciale Française.

  19. Gilbert Duroux dit :

    Une suggestion. Comme la droite et le patronat n'arrêtent pas de voler les mots, de détourner leur sens (TVA "sociale" pour TVA antisociale, "Réformes" pour contre-réformes, Plan social pour dégraissage...) pourquoi est-ce que nous ne nous réapproprierions-nous pas les mots justes ? Pourquoi ne pas systématiquement dire "TVA antisociale" au lieu de TVA sociale ? Je suis sûr que si nous prenions tous cette habitude, cela aurait un effet. Les mots influent sur les choses...

  20. Sorcier dit :

    Le 23/11, L'Etat Allemand émettait 6M2 d'€ d'obligations à 10 ans, dont 60% seulement soit 3,6M2 d'€ ont trouvé preneur : Devant la catastrophe, Merkel a fait souscrire par la Bundesbank les 40% restants, soit 2,4M2€. N'est ce pas là un viol des traités ? Pourquoi la presse n'a -t-elle pas repris la chose? Pourquoi la France s'interdit-elle ce que Merkel s'autorise tout en l'interdisant à la BCE ?
    Le 6/12, L'Etat Allemand émettait 5M2 d'obligations à 5 ans, qui ont été très largement couvertes (plus de 8M2 d'€ d'offres) mais Merkel a quand même fait souscrire un peu poins d'1M2 d'€ par la Bundesbank. La encore n'est ce pas un viol des traités ? Pourquoi la presse n'a -t-elle pas repris la chose? Pourquoi la France s'interdit-elle ce que Merkel s'autorise, même quand l'emprunt sur les Marchés Financiers est une "réussite" ?
    Donc, si on veut, on peut !

  21. Jean-Pierre Blanc dit :

    "De la TVA que paieraient "quand même" les riches, et qui permettrait, par son volume, et malgré son moindre ratio, de récupérer quelques Kopecks, et ainsi de moraliser l’affaire"

    Hélas, il n’en n’est rien. En réalité, en France comme ailleurs, la valeur du paiement de cette taxe est inversement proportionnelle à la puissance financière des individus.
    Car, et sauf peut-être au pays des bisounours, dès que dans ce monde, quelqu'un possède un patrimoine, dès qu'il possède une société, dès que le capital est une affaire qui marche rondement, il n'est en réalité jamais assez stupide pour payer de la TVA directe.
    En fait, pour toutes ces dépenses selon lesquelles, il devrait être tenté d'ouvrir les cordons de son joli porte monnaie, il se débrouillera systématiquement, et bien plus avisé que généreux, pour les passer par un système de déclaration fiscale, dans lequel il comptabilisera scrupuleusement toute les taxes sur achats, pour les déduire d'un autre compte qui s'appelle TVA sur recettes.
    Et quand il travaillera avec d'autres pays, même en Europe, il détaxera toutes ces dépenses "à la source". Du prix de l'artisan remplaçant une vitre brisée pour une SCI immobilière, à celui des olives de Djerba, qu'il fera venir par porteur spécial, et qu’il affectera aux dépenses de communication d’une autre entreprise.
    La TVA ne touche en aucun cas les gens qui dépensent beaucoup, seulement en réalité les petites gens, qui sont en grosse majorité d'autant moins enclins à dilapider ces sommes, qu'ils ne les possèdent pas, ou si peu...
    Cette TVA sociale est donc une confiscation supplémentaire, essentiellement prise dans le porte-monnaie de ceux qui seront grugés une seconde fois, quand on leur enlèvera les quelques droits sociaux que la boulimie capitaliste ne leur avaient pas encore dérobé.
    Une ultime façon, et parfaitement diabolique en fait, de punir ces salauds de pauvres de devoir coûter aussi cher.

  22. Jean Montigny dit :

    TVA antisociale « j'en perds mon sang froid », Encore une décision scélérate et inique pour finir un règne ou la décadence politique et la servitude des puissants seront les marques pour l’histoire.
    Encore un honte de plus que mon pays doit subir. Vivement une vision claire qui redonne à la politique une lumière qu’elle n’aurait jamais du perdre, vivement ce joli mois de mai. Merci Jean Luc pour ces billets toujours clairs.

  23. jnsp dit :

    @Jean-Pierre Blanc
    J'ai lu attentivement vos deux derniers post, vous y démontrer clairement que les riches se débrouillent pour ne pas payer la TVA directe, votre démonstration est un peu caricaturale mais est quand même assez convaincante, il y a cependant un problème de fond. Cette attitude que vous attribuez aux plus riches sera la même quelque soit l'imposition que l'on appliquera, faut-il pour cela les dégager de tout impôt ?

  24. c.robin dit :

    Augmenter la TVA enfoncera encore davantage les classes populaires. Baisser les cotisations sociales ne créera pas d'emplois comme l'ont reconnu différents rapports de la Cour des comptes sur vingt années de politiques d'exonération.
    La menace des importations qui viennent concurrencer nos produits français n'est qu'un prétexte venant d'une droite qui a toujours prôner le libre-échange et le refus de toutes taxes douanières.
    Ce débat n'est qu'une agitation de plus de Sarkozy, ou plutôt une "triangulation" comme diriait Mélenchon: rien de tel qu'une TVA "sociale" pour récupérer les centristes si faciles à berner et troubler les socialistes qui ne savent plus où ils en sont depuis si longtemps.
    La TVA sociale correspond à une vieille antienne des libéraux dans la stratégie de démantèlement méthodique du programme du CNR dont la Sécurité sociale est un des grands héritages: "désocialiser" et "dés-universaliser" la Sécurité sociale pour tendre vers un système individualisé et assurentiel.
    Comment?
    1° étatiser la Sécu par un mode de financement et de distribution transféré à l'Etat (voire CSG (Rocard); CRDS (Juppé); lois de financement de la sécurité sociale (plan Juppé de 1995);
    2° privatiser les branches les plus rentables de la Sécu pour confier ce marché juteux aux assurances privées.
    Voilà l'idée et la droite profite du contexte fourre-tout de désindustrialisation-made in France-délocalisation-chômage-déficits publics pour tromper le peuble et parvenir à ses fins. Encore un effort et le programme de la Libération sera anéanti espèrent-ils (il est vrai que leur victoire sur les retraites ne peut que les encourager).
    L'Etat libéral opère toujours selon le même schéma de démantèlement-privatisation...mais pour ce faire il doit mettre la main sur ce qu'il entend offrir aux capitalistes.
    "Résister" et "prendre le pouvoir" relèvent du Salut public!

  25. Menjine dit :

    Ai-je bien compris ?
    L'augmentation de TVA va se substituer aux cotisations sociales. Chic alors!
    Donc il n'y aura plus ni cotisations patronales et ainsi les prix pourront baisser, ni cotisations ouvrières ou salariales et ainsi notre pouvoir d'achat va considérablement croître, puisqu'on paiera des biens moins chers avec un salaire net qui sera notre salaire brut. Ce sera Byzance et Sybaris réunies!
    Mais je crains d'avoir du louper quelque chose ou que le raisonnement ne soit vicié !
    Peut-être qu'il n'y a que les cotisations patronales qui vont être supprimées et que le salarié encore surexploité, paiera deux fois pour sa santé, ses allocs qui iront aussi en se rétrécissant, une fois sous forme de cotisation, une fois sous forme de taxe. Je crois qu'ici j'ai du comprendre ce qui est en jeu.

  26. Harry Corouge dit :

    Cet assaut de classe n'est pas une nouveauté dans l'histoire de France. Écoutez ça et vous constaterez que la stratégie de casse sociale est toujours la même. Conférence d’Annie Lacroix-Riz : "La stratégie du choc en France, de la crise des années 1930 à celle d’aujourd'hui"

  27. Jean-Pierre Blanc dit :

    A jnsp
    2 questions je pense dans votre remarque :
    Que peut-être l’attitude des riches vis à vis de l'impôt nouveau ?
    Je serait tenté de vous répondre, en voltairien assidu, que ce serait de tenter de continuer à s'y soustraire.
    Mais le cynisme contenu dans cette logique n'étant plus trop de mise, je serais tenté de vous engager rapidement à observer ce qui pourraient les intéresser dans les mécanismes de ce nouvel impôt.
    Quand au fait de dégager les riches de tout impôt, oui bien sûr...
    C'est une bonne idée, et ils peuvent tous y partir : la plage du Grand Cayman fait 10 kilomètres de long, et elle est très riche en aventures...

  28. Vincent Migeat dit :

    Bonsoir à tous et toutes.
    @Harry Corouge
    Voir aussi ce lien et lire (ou relire) le célèbre discours de Franklin Delano Roosevelt au Madison Square Garden. Beaucoup de choses évoquées nous ramènent à la période présente, toutes proportions géographiques et temporelles gardées bien entendu.

  29. jnsp dit :

    @Jean-Pierre Blanc
    Merci pour votre réponse humoristique, mais vous ne répondez pas à ma question:
    Si les riches arrivent à éviter la TVA par différentes ruses, pourquoi n'arriveraient-ils pas à se dérober à tout autre impôt plus progressif ?

  30. Gilbert LAURET dit :

    Nous devons dire la TVA antisociale car c'est plutôt de cela qu'il s'agit. Il nous faudrait ne pas rentrer dans le jeu machiavélique de Sarkozy car il va nous resservir sa méthode, une info par jour pour noyer le poisson et cela jusqu'aux élections. Ne rentrons pas dans son jeu car c'est exactement ce qu'il cherche et les médias à sa botte lui emboitent le pas, il suffit d'écouter les radios et lire la presse pour voir comment leur docilité est totale.

  31. izarn dit :

    "la Banque Centrale Européenne (BCE) n'est pas autorisée à prêter aux Etats membres, mais elle peut prêter sans limite aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque européenne d'investissement (BEI) ou à la Caisse des dépôts, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats qui s'endettent pour rembourser leurs vieilles dettes."

    Incroyable! Ca c'est un scoop. En plus la BCE peut preter! Et tous ces gens ne le font pas, ne veulent pas.
    Ils sont encore plus noirs et mauvais que je ne le pensais.
    TVA sociale: Une simple arnaque pour faire payer la majorité des charges sociales aux salariés. Une vielle idée patronale. Rien à voir avec les délocalisations.
    Les délocalisation sont dues à l'Europe de la libre circulation des capitaux inscrite dans le marbre. On ne veut pas y toucher. De plus les chiffres avancés par Mélenchon sont encore trés au dessous de la réalité: Les voitures françaises sont peut-etre assemblées en France, mais une majorité des pièces sont fabriquées par des filiales implantées en Europe de l'Est, et pourquoi pas importées de Chine. C'est pourquoi j'avais dit qu'acheter français c'était idiot. C'est idiot dans notre économie globalisée. Si on ne veut pas toucher à la globalisation, on ne peut rien faire.
    Sarko et sa TVA anti délocalisation sont absurdes: Contrer les délocalisations cela veut dire démondialiser. Copé dit-il la meme chose que Montebourg? N'importe quoi.
    Le fait de baisser les charges sociales dans les entreprises, veut dire baisser les salaires. En effet en payant la TVA sociale vous baissez votre salaire. Ce qui entraine moins de consommation et plus de recession. CQFD. Si le profit ne rentre plus on tond le travailleur.
    Et si tout le profit du capital était redistribué en salaire: salaire français=salaire roumain + profit du capital? (SCOP)

  32. Jean-Pierre Blanc dit :

    Du précepte de la TVA sociale, et de son hypothétique application.
    La TVA sociale repose sur une grandiose idée néo-libérale, prétendant, sous couvert d’un pseudo protectionnisme économique, faire payer aux consommateurs (tous les gens)… la totalité du coût social du travail.
    Ses objectifs affichés :
    - Diminuer la part sociale payée par les entreprises jusqu’à un élément symbolique.
    Cette part patronale coûtait peu dans les années 50, et était encore ressentie par tous comme une collaboration humaniste nécessaire au bon fonctionnement des entreprises et du système social. Le poujadisme un jour passa par là, et n’osa pas s’y attaquer.
    Il fallut attendre la radicalisation syndicale du patronat français bercée par les idées thatchéristes, pour que brutalement, toute collaboration de l’entreprise au bienfait social de ses salariés apparaisse brutalement comme un déni productiviste. Depuis, et dans la totalité des économies occidentales, et à part quelques fous furieux survivants de l’économie coopérative, et quelques multinationales numériques accrochées à leur progression à 2 chiffres, plus personne n’ose prétendre que ces fameuses charges soient autre chose que des ponctions embarrassantes.
    - Offrir par ricochet l’immense marché de la protection sociale au privé.
    Le jour ou sur une fiche de paie, n’existeront plus que la part de charges salariales, il sera stupide d’en faire porter le paiement transitaire et la comptabilité aux entreprises. La totalité de la protection sociale sera portée à la charge des personnes. Avec un système de sécu, d’aides familiales, et d’avantages divers rabotés à une vitesse éclair. Ne resteront que des assurances privées. Pour vous remettre le doigt que vous vous aurez perdu dans la machine, à condition d’être à jour de vos cotisations.
    - Que ça se fasse vite.
    Car d’après beaucoup d’économistes hyper logiques, médaillés et renseignés, c’est la seule de sauver nos économies aux pays du soleil non-levant

  33. Alexandria dit :

    @ 40 ermler et @ d'autres avant vous :
    « @ JL M...à condition d’imaginer qu’un intellectuel puisse être à l’aise où que ce soit. »

    Moi aussi cette phrase m'intrigue. Je crois qu'elle me donne surtout à réfléchir... J'entends qu'un intellectuel est quelqu'un qui doute en permanence de soi, des fausses évidences, des convictions constamment remises en cause, ballottées par le ressac de l'inquiétude. J'entends qu'il n'y a aucun lieu où un intellectuel soit parfaitement “à sa place”, parce qu'il arrive que la pensée parasite l'action.
    Mais c'est juste mon opinion...

  34. Jean-Pierre Blanc dit :

    A jnsp
    Franchement, je ne sais pas ce que vous entendez par impôt plus progressif.
    Je suis un passionné de mathématique mais je me suis malheureusement arrêté à Pascal et Descartes.
    La progressivité de l'impôt est un schéma assez simple, dans lequel on peut impliquer des facteurs cherchant à ajuster au mieux une taxe évaluée selon soit, un principe parfaitement linéaire, soit, des coupes franches opérées selon des tranches. Le tranchet optimal étant "au dessus de x, le prends tout".
    Un comptable intelligent, au service de cette personne ayant tant de questions humanistes à se poser, réagira à mon avis de trois manières :
    Si c'est la formule linéaire qui est retenue, il fera les totaux, et révisera bêtement (on sais jamais...), sa règle de trois.
    Si c'est la l'autre formule, il cherchera la bonne case.
    Si ne trouve pas la case, il conseillera à son maître de déménager.
    La Tva sociale, c'est aussi quelque chose d'absolument linéaire, à laquelle tous ceux qui se soustrayaient autrefois continuerons à se soustraire.
    Par contre, ce sera une petite manne pris sur le peuple, et essentiellement dépensé par le Roi, et qu'ils dilapidera en son bon vouloir, au hasard des petits miracles qu'il aura l'immense bonté de pouvoir produire :
    Et hop, un petit coup de pouce à droite chez ceux qui font risette, et hop, une petite Scop à gauche chez les gentils, ect...
    Vous ai-je bien répondu ?

  35. Marc P37 dit :

    Analyse pertinente sur la TVA "sociale", mais parfois un peu alambiquée, dont les arguments pourraient être présentés plus simplement. La grande entourloupe de Sarkozy et de ses sbires est de dire que la mesure ne va pas s'en prendre au Travail, puisqu'elle allégera le coût du travail (sic!). En outre comme le souligne un commentateur, cette TVA "sociale" détricote un peu plus les fondements de la Sécurité Sociale dont les fonds ne relèvent pas (en principe) de l'Etat.
    Mais je pense que cette mesure, pour peu que nous fassions oeuvre pédagogique et militante est une grave erreur stratégique de l'UMP et des libéraux. La dernière ? Elle devrait, en outre contraindre va le PS et les Verts à se démarquer et tout au moins à se positionner.
    Au mots d'ordre indiqués : "Résitez", "Prenez le pouvoir", je préfère ceux de "Résistons", Prenons le pouvoir". Non ?

  36. Superbo dit :

    Deux remarques distinctes :

    1) Plusieurs d'entre vous s'étonnent ou se fâchent de ce que les médias ou la droite parlent souvent du travail comme d'un "coût" au lieu d'y voir une richesse ; je crois que vous oubliez tout simplement le point de vue à partir duquel pensent ceux qui utilisent cette expression : contrairement à l'esclavage, effectivement, ça coûte de payer quelqu'un à travailler ; c'est donc parce qu'il part de cet idéal - l'esclave - que le néolibéral voit le salarié comme un coût !

    2) Je ne sais pas pourquoi je trouve sur ce blog de nombreuses interventions sur le thème, en gros, du PS socio-traître qui n'est plus à gauche ; dans son livre "Nous on peut", Jacques Généreux explique pourtant simplement qu'il n'y a rien à espérer d'eux (ça ne sert donc à rien de s'énerver, on ne peut que rester incrédule sur le fait que le PS ait pu un jour partager un certain idéal de gauche) - je cite, pages 66-67 : "les néolibéraux sont de plus en plus convaincus de l'inconsistance idéologique de la social-démocratie. Ils n'ont donc plus peur de perdre les élections en avançant sur des "réformes" trop radicales. En effet, pensent-ils, soit l'opposition est trop peu aimée des classes populaires pour remporter les élections, soit une éventuelle victoire des socio-démocrates et des écologistes ne changerait rien d'essentiel, puisque ceux-là n'oseront jamais revenir sur les réformes néolibérales, voire y sont en grande partie favorables. Un retour de cette gauche-là au pouvoir ne fait que préparer la prochaine victoire de la droite !"... Si après ça vous hésitez toujours pour le 2nd tour...

  37. brelge dit :

    Très bon accueil pour les voeux de jean-luc. Je les avais "postés" à mes contacts et 46 personnes les ont déjà diffusés à leur tour. Voici le commentaire plaisant qui m'a été renvoyé par une correspondante : "En 2012, faut pas que Sarkommence", mais faut pas croire Hollandemains qui chantent non plus".
    D'accord par ailleurs avec ce qui a déjà été dis ici par plusieurs personnes : il y a une bataille du vocabulaire à mener et nous devrions tous, y compris dans ces commentaires, parler toujours de "TVA antisociale" et non de "TVA sociale". Jean-Luc a bien montré que cette augmentation de TVA n'était pas "sociale", pourquoi alors continuer à l'appeler ainsi ? C'est se tirer une balle dans le pied.

  38. bastille dit :

    Comme pour le bouclier fiscal et autres mesures, l'actuel président puise à pleines mains dans le programme du Medef. La conférence de presse de ce dernier le 15 novembre 2011 revendiquait "un nouveau pacte fiscal et social pour la compétitivité de la France" par la baisse des cotisations sociales et la hausse de la CSG et/ou TVA. Nouvelle étape vers la liquidation de notre protection sociale, les abondantes exhonérations de "charges" sociales ne suffisant plus à leurs yeux. Ils sont capables de nous faire miroiter monts et merveilles pour faire avaler la chose : la fin de l'autorisation administrative de licenciement devait déclencher une avalanche d'emplois, idem sans doute pour "l'allègement des charges". L'important c'est qu'ils savent qu'ils gardent la main : comme pour la TVA sur la restauration, ils ne seront contraints à rien. Bref, tout bénéf, comme le dit le populaire.

  39. marechal dit :

    Je le fais avec l’espoir que le diagnostic de ces deux hommes aide à reconnaître la part de vérité partagée que contient le nôtre.

    ça ne passe pas. Le rôle du FdG est d'être actif, de réinjecter les mots et les concepts propres aux réalités sociales afin d'être entendu par le peuple qui subit ces réalités : commencer à compter sur des gens qui sont coupés du peuple (je parle surtout de Rocard, l'autre je connais pas) ça sent trop le petit soufflet de la révolution citoyenne en train de retomber... J’espère me tromper, ô combien.

    @Menjine
    Je ne suis pas d'accord avec vous sur le fait que vous fassiez une telle pub à un tel texte[...] Je n'ai pas du tout aimé cette note, je la trouve ambigüe, pas plus d'ailleurs que je n'ai aimé sur France Info ce que vous avez dit hier à propos de Hollande, j'y vois un petit prurit socio-démocrate qui m'indispose et me fiche en colère. J'espère que ce n'est pas une inflexion de la campagne et que la révolution citoyenne est encore notre, votre but.

    ça par contre ça me parle. Je commence à sentir des cornes nous pousser camarade... et le pire est que je n'arrive pas à être en colère. Que ferons tous ces électeurs un peu perdus et pris en otage par le vote utile, si de notre côté nous ne sommes pas radicalement clairs ?
    Le PS n'est pas notre concurrent il est aussi notre ennemi, l'ennemi étant clairement identifié : c'est le néolibéralisme des oligarques et des pantins qui lui déroulent un tapis feutré qui n'a rien de rouge du tout, le PS est peut-être même la pire des marionnettes tant il s'empresse de faire des courbettes à ce système inique. En ce sens Rocard en est aussi, quoiqu'on en dise...

  40. lentendu dit :

    A qui profite le crime ?
    En relisant votre billet sur la BCE et sur les prêts à 0.01 consentis par la réserve fédérale américaine, je me suis demandé pourquoi depuis si longtemps les choses n'ont pas changé en Europe ?
    En effet, vous dénoncez ce crime depuis que je vous connais : c'est à dire à peu près deux ans. Si il est clair que le crime profite évidemment aux banques, je me demande si cela suffit pour qu'il soit perpétré aussi impunément. Qui d'autre que les banques a intérêt à ce que la BCE continue son manège impunément ?
    Je ne sais pas si cela a déjà été expliqué.
    PS : Je trouve l'idée de la femme de ménage de Beckam à 40 000 € /Mois très intéressante à developper pour bien ancrer dans les mémoire de vos futurs électeurs vos propositions concernant les écarts de salaire.

  41. eric dit :

    Quelqu'un de bien informé pourrait-il me dire quelle est la position du Front de Gauche sur la réforme fiscale du PS ?
    A savoir la suppression du quotient familial et l'individualisation des revenus.
    Merci

  42. auspitz georges dit :

    Cette nouvelle TVA ne crée aucune richesse, c'est un simple jeu de pousse-pousse, où l'on déplace sans améliorer.
    On a retardé le départ à la retraite pour alléger les caisses de retraite. De ce fait on a augmenté le nombre de chômeurs âgés en creusant le déficit des caisses de retraite.
    On déshabille Pierre pour habiller Paul, mais comme ils n'ont pas le même taille, après avoir dévêtu Pierre, Paul n'en s'en trouvera pas mieux habillé.

  43. Paul Volfoni dit :

    Au Front de gauche avez-vous imaginé qu’en augmentant à juste titre les bas salaires et en imposant un écart de 1 à 20 entre le plus gros et le plus petit salaire que cela pouvait encourager la sous-traitance en externalisant tous les petits emplois donc creuser les inégalités.
    Il faudrait pouvoir étendre cette disposition aux sous-traitants mais cela est impossible car on est en présence d’autres employeurs qui devront appliquer aussi cette disposition.
    C’est quand même une idée vertueuse mais comme il y a beaucoup de contrôleurs de gestion ou consultants qui ne sont rémunérés que pour faire baisser les « charges », il ne m’étonnerait pas que certains chercheront à trouver une faille ou parade rentable à cette avancée.
    Qu’en pensez-vous ? Merci

    On est en présence de gens sans scrupule : TVA sociale, dette illégitime, casse du droit social, etc. Mais sachez que beaucoup de gens commencent à vous écouter de manière très attentive et à vous trouver très convaincant. Vos remarques et propositions sonnent justes et beaucoup vous trouvent sincères.
    ça avance...

  44. Dudu44 dit :

    @ Paul Volfoni
    Le salaire maximal (rapport de 1 à 20 dans une entreprise) ne peut, comme les autres mesures, être dissociée des autres points du programme partagé "l'humain d'abord". Concernant la tentation d'externaliser les bas salaires dans des entreprises filiales et de garder des hauts salaires dans une holding de dirigeants, on peut contrer cette tendance par au moins 3 mesures du programme : le revenu maximum (quoi qu'ils fassent, ils ne dépasseront pas 20 fois le revenu médian national, soit 360000€ par an), la limitation du recours à l'intérim (on ne pourra pas maintenir la précarité comme une variable d'ajustement facile et un moyen de pression sur les salariés) et alignement du droit des salariés d'entreprises soustraitantes à ceux des salariés des donneurs d'ordre. Le programme est un tout. Même s'il est imparfait, nous pouvons faire confiance aux gens de bonne volonté pour trouver les parades aux manoeuvres des "sans scrupules" de tout poil.

  45. Rollet dit :

    J'adore cette histoire de TVA car cela rejoint mes interrogations,a savoir quel est le positionnement exact du FdG par rapport aux "petits" patrons (également citoyen) qui ne peuvent que se réjouir d'avoir moins a payer.
    Comment établir le pont social entre des acteurs dont les objectifs sont si différents?
    Mais dont les destinées sont si liées?
    Syl

  46. Lupi jean-claude dit :

    bonjour à toutes et à tous,
    Hier Xavier Bertrand grande girouette devant l'éternel c'est prostitué pour nous vendre la TVA sociale qui l'avais amener à se friter avec JF Copé.Mais bon un poste de ministre et une retraite à vie mérite bien cela.Donc voici le premier ballon d'essai de ce gouvernement qui ne sait plus comment faire pour faire passer les réformes exigées par ses potes du Fouquet's.Prochaines étapes le travail à temps partiel imposé pour soit disant éviter les licenciements. Vous penez bien qu'avec des gens d'une telle honneteté on peut s'attendre encore à un coup de pute.Comment diminuer encore les charges ?Ma compagne est en temps partiel imposé depuis plus de 20 ans et pas question de faire un contrat à temps complet et si elle n'est pas contente elle peut partir.Mais à la retraite comment on va compter ces années.Donc encore une magouille pour nous asservir.
    Pour tous la révolution citoyenne oui Mais surtout la révolution tout court.

  47. toto dit :

    J'adore les formules lapidaires. C'est sommaire, bref, concis, court, succinct, rapide, expéditif, laconique, cursif, précis, sobre, condensé, dense, dépouillé, sec.
    Celle-ci rapportée par (brelge 87) résume bien en tous cas un moment politique.
    "En 2012, faut pas que Sarkommence", mais faut pas croire Hollandemains qui chantent non plus".

  48. Poncet dit :

    Au webmestre : il n'existe aucun moyen de vous contacter en privé ?
    A défaut, je regrette de le faire en public pour une question de cet ordre (mais vous pouvez bien entendu supprimer ce message).
    Il semble que mon dernier commentaire ait été supprimé. Je viens de relire la charte des commentaires et je ne trouve pas, même entre les lignes, le motif qui justifierait cette "modération". Puis-je avoir (en message privé) une explication ?

    P.S. j'emploie le terme "modération" entre guillemets car c'est de la novlangue. On ne devrait pas l'employer sur un site de gauche. Le mot français n'est certes pas très flatteur pour des démocrates, mais enfin quand on y a recours il faut bien l'assumer.

    [Edit webmestre : Si vous n'êtes inscrit ni à la liste d'appui à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, ni au Petit Courrier du blog, vous n'avez en effet connaissance d'aucun moyen de me contacter directement. Et en même temps, vous n'en avez aucun besoin... En ce qui concerne la modération de votre dernier "commentaire", il y a une multitudes de raisons à cela. Tout d'abord, il est parfaitement hors-sujet (et cela, la charte en parle !). Alors que le thème du billet est la TVA sociale, vous épiloguez sur des "sondages d'opinion" tout à fait douteux. Vos conclusions le sont également, puisque vous avouez ne pas disposer des tranches d'âge, mais votre "conclusion" se fonde sur elles... sur la base d'une hypothèse personnelle que rien ne justifie. Les sondage d'opinion sont déjà bien assez manipulatoires pour que vous n'en rajoutiez pas une couche.]

  49. Lupi jean-claude dit :

    @Rollet,
    Les petits patron sont des citoyens comme les autres et doivent acceptaient de vivre avec les même règles que les autres.Ces règles ont été établies pour le bien de tous. Avant de devenir des petits patrons la plupart d'entre eux étaient ouvriers ils ont été contents qu'un patron cotise pour eux. Dans la plupart des société les patrons ont un statut d'employé pour pouvoir toucher une retraite convenable et bénéficier de la sécurité sociale donc la société cotise pour eux les employés par leur travail et la plus value qu'ils dégagent permettent que ces cotisations soient payées. Certains petits patron veulent le beurre, l'argent du beurre, les épinards et en plus se faire la crémière. Voila comment concilier les deux c'est en respectant et en étant reconnaissant des règles surement imparfaites qui ont été édictées par des gens qui pensaient le faire pour le bien de tous.

  50. Ui dit :

    La TVA sociale, c'est la Roll'sRoyce de la planification écologique: exemptez-en tous les produits biologiques et écologiques, toutes les activités justifiant d'une démarche non polluante et écologique, et là, vous avez les bases pour une économie plus équilibrée et faciliter la transition économique.


Blog basé sur Wordpress © 2009/2015 INFO Service - V3 Archive