15fév 12

Traduction de l'interview donnée par François Hollande au Guardian le lundi 13 février

François Hollande tente de rassurer le Royaume Uni et la City de Londres.

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"Le candidat en tête de l’élection présidentielle française a déclaré qu’il voulait le retour du RU au cœur de l’Europe et que le secteur de la finance ne devait pas craindre de nouvelles réglementations. 

« Nous avons besoin que la Grande Bretagne se sent partie prenante de l’Europe, a dit FH aux représentants de la presse dans la perspective d’une visite de premier rang à Londres la semaine prochaine. Mais il a ajouté que la France n’aurait jamais pu accepter la tentative de David Cameron de faire de la City de Londres, dans le cadre d’un nouveau traité européen, un « sanctuaire » à l’écart de la régulation financière.

Hollande a écarté les craintes exprimées à Londres par la droite selon lesquelles il serait dangereux pour la City. Il a dit qu’il n’était pas du genre « agressif », et qu’on ne le considérait pas en France comme un homme très à gauche, quant à son intention de réguler la finance elle s’apparentait aux notes à la clé de Barack Obama lors de son discours devant le Congrès. « On peut dire qu’Obama et moi avons les mêmes conseillers ». Il a dit que son attitude vis-à-vis des futures mesures de régulation dans le secteur financier était en ligne avec « l’opinion publique » en Europe et similaire à celle des autres prétendants à l’élection présidentielle, y compris le candidat de droite Nicolas Sarkozy.

Hollande, un député rurale consensuel qui a dirigé le PS pendant 11 ans, est considéré comme le favori de la présidentielle française en mai. Quand il a désigné récemment, lors d’un récent voyage, le « monde de la finance » comme son principal « adversaire », c’était un illustration de la très large rhétorique de campagne adoptée par tous les candidats, y compris ceux de droite. Son programme veut imposer davantage les très riches, ceux qui ont le plus largement profité des allégement fiscaux. Mais il est considéré comme un homme du centre-gauche, un social-démocrate modéré dont les mains sont liées par la dette française et le déficit grandissant de l’Etat français.

Son projet est le plus modeste de tous les candidats socialistes avant lui et ne contient aucune des promesses traditionnelles comme l’augmentation du SMIC ou des salaires, mais se propose de réduire le déficit public. Sa mesure la plus concrète concernant les banques – une loi pour séparer leurs activités de dépôts et leurs activités de spéculations – ont déjà été prises en considération par le Royaume Uni et les Etats-Unis, et Sarkozy a court-circuité Hollande en annonçant une taxe sur les transaction en France, la fameuse taxe Tobin ou taxe Robin Hood. "

Mais les louanges appuyées de Hollande à Tony Blair mettent en évidence ses propres orientations politiques et sa manière potentielle de gouverner la France. Pendant des années, le New Labour et la troisième voie ont été une hérésie pour la plupart des socialistes français. Hollande a déclaré que Blair était un homme agréable et, « si intelligent qu’il n’avait pas à être arrogant ». il a ajouté : « La première leçon que nous donne Blair c’est la durée de ses mandats… Secundo, il a été capable, après une longue période de thatchérisme, de relancer l’éducation, la santé et le secteur public… Ensuite il a succombé à l’idée dominante que les marchés pouvaient se réguler tout seuls et à la notion que le marché et le libéralisme (économique) pouvaient être un facteur suffisant de croissance… et nous en voyons les conséquences. »

Hollande a écarté les allusions qui font de lui un idéologue de gauche et a relativisé les comparaisons avec les peurs initiales qui ont accompagnés l’élection de Mitterrand en 1981. « Les années 80 étaient radicalement différentes. Les gens ont dit que les chars soviétiques allaient défiler sur la place de la Concorde. Cette ère est révolue. Nous sortions de 23 ans de règne de la droite, il y avait la guerre froide et Mitterrand a nommé des ministres communistes. Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France… La gauche a été au pouvoir pendant 15 ans pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a absolument rien à craindre. »

Il a ensuite réitéré sa demande au long cours d’un changement dans le traité européen sur l’intégration économique, mais il a écarté l’idée d’une renégociation globale, préférant insister sur l’ajout de clauses concernant la croissance économique, à l’intérieur ou à l’extérieur du traité. Il a dit aussi que c’était au parlement français de ratifier le traité après les élections et il a écarté l’idée d’enregistrer cette ratification par un référendum. »

Contrairement à Sarkozy, Hollande a dit qu’il parlait l’anglais « comme un Français, avec un accent, mais qu’il le parlait. » Il a conclut en disant qu’il connaissait l’Angleterre et n’avait « aucune appréhension ni préjugé » à son sujet.

 



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