15avr 12
Ceci est une note rapide rédigée dans la salle d’attente du retour de Pau sur Paris puis dans l’avion du retour. Je ne remets pas à demain de publier aussitôt. Il sera question de ce que j’ai compris de cette paire de jours cruciaux dans la campagne. Gloire à Marseille, bides à Paris. Puis, je dis un mot de mon passage à Pau, et des raisons qui m’empêchent d’être présent à l’hommage rendu à Raymond Aubrac, retenu que je suis par des obsèques plus intimes où le devoir d’affection m’appelle. Si besoin est et si j’en trouve le temps, j’allongerai cette note dans les prochaines heures et jours.
En illustration de ce billet des visages ensoleillés, enthousiastes, déterminés, parmi les 120 000 participants venus le 14 avril sur les plages du Prado à Marseille à l'appel du Front de Gauche. Photos : S. Burlot
De Marseille je ne dis rien car tout a été dit, filmé, écrit de tous côtés. Vous savez à quoi vous en tenir. L’onde de choc va se propager dans les couches profondes de l’opinion toute la semaine. La force ira à la force de façon moléculaire mais constante. Je guette le moment où le Front de Gauche accomplira sa mue prévisible en Front du peuple. Les urnes vont être une étape cruciale. Le bilan de cette fin d’avant-dernière semaine est excellent pour nous. Les rassemblements de notre concurrent et de notre adversaire qui devaient assécher notre performance marseillaise et relancer leur action pour les derniers jours n’ont pas fonctionné.
Si c’était un match que cette simultanéité des meetings ce samedi dimanche, alors nous aurions l’avantage. Pouvais-je imaginer que ce serait à ce point ? Notre rassemblement de la plage du Prado est une cristallisation formidable et un propulseur inouï. Les deux rassemblements du lendemain, celui du Bois de Vincennes et celui de la Concorde sont des bides déflagrateurs. Je comprends parfaitement le rôle que le mauvais temps a joué dans cette situation. Mais dans la mesure où les uns étaient mis publiquement et ostensiblement en concurrence avec les autres, l’incapacité à vaincre les hantises du mauvais temps sont un indicateur de froid qui n’a rien de météorologique. J’en suis d’autant plus certain que, placés dans des conditions plus rudes quant au froid et à la pluie, nous avons submergé la place royale à Pau. Nous confirmons notre ancrage et nous nous donnons de l’élan. Ils peuvent au mieux stabiliser leurs positions. Les gesticulations sur la très, très, grande scène centrale du château de Vincennes annonçant cent dix mille personnes sur une place qui n’en peut contenir davantage que 70 000 bien tassés étaient si énormes que le public présent se sentait lui-même gêné. Surtout que la place était à moitié vide. Quoi qu’il ait annoncé son intention de faire un retour au festif, cette partie manquée ne change rien pour le candidat socialiste. Hollande est candidat à être président par défaut. L’enthousiasme l’encombrerait comme une promesse impossible à tenir. Il n’a donc pris aucun risque, plus plat que jamais. Des gens quittèrent donc la place alors même qu’il dévidait encore son filet d’eau tiède. Peu lui chaut ! Il n’est là pour les mobiliser à rien d'autre qu'à faire les machines à « voter-utile ». La situation de cette place glaciale et sans enthousiasme, régulièrement appelée à applaudir tel ou tel notable de Paris ou de province fonctionne comme un résumé du récit que cette nomenclature propose d’elle-même en tant qu’idéal de vie. Il n’y a pas de décalage entre ce qui est donné à voir et ce qui est proposé. Il en va tout autrement en ce qui concerne Sarkozy. L’affaire est plus grave. Les apparatchiks du parti ont déjà désenbossé les canots de sauvetage. La marée annoncée par le chef, un fondamental de la droite française, n’a pas eu lieu. Elle lui était pourtant indispensable. Une semaine avant le vote, les mouches vont donc changer d’ânes. L’éparpillement de la droite pourrait bien livrer le deuxième tour dans un fauteuil en velours à François Hollande. Mais qui sera alors le second ?
La semaine qui vient va beaucoup faire tanguer. C’est la zone des très grands rapides. L’espace-temps politique va devenir hautement communiquant. Rumeurs et bobards se déplaceront à la vitesse des virus sur la toile. Mais aussi les arguments qui touchent au but. L’espace temps subit une très grande tension en ce moment. Nicolas Sarkozy, nous dit-on, semble dévisser dans les sondages. Sa défaite paraît certaine. Dès lors l’univers politique se déforme et bien des choses peuvent se produire. Le bide des meetings de ce dimanche accentue la volatilité du champ politique, je le répète. Nous sommes donc mobilisés : notre rendez-vous du 19 avril Porte de Versailles prend un sens et une portée augmentée. C’est le message de force qu’il faut délivrer avant le vote pour faire le sans faute qui est nécessaire avant le verdict populaire. Nous sommes capables de recevoir un formidable coup de booster.
Les provocations contre nous vont donc se multiplier, cela ne fait aucun doute. Il suffit de voir comment la propagande de l’extrême-droite a été relayée par le « Nouvel Observateur » et « L’Express » pour se faire une idée du niveau de violence disponible contre nous. Bien sûr nous rendrons les coups comme nous l’avons toujours fait. La pente générale des derniers convertis au prochain pouvoir et des intriguants qui en attendent des postes est de nous nier, de nier notre premier tour et donc les chances pour nous qui vont avec. Ainsi de l’épisode de ma possible candidature aux élections législatives. Autre manière de reprendre le même petit concert qui voudrait tellement faire de ma candidature un simple et inoffensif témoignage. C’est sûr : c’est déjà mieux que l’invention d’après laquelle je « prépare 2017 » inventée par mes chers « biographes ». L’un d’entre eux a jeté le masque en venant faire à Marseille un reportage sur les participants à notre meeting de la plage du Prado « tentés par le vote utile pour François Hollande ». Wee ! Une tournée de la part d’Hollande ! Il aurait plutôt dû cuver en faisant un reportage sur ceux qui croyaient aux soucoupes volantes parmi ces gens. Il aurait ainsi révélé notre conjonction secrète avec le plan de Cheminade pour « terraformer » Mars. Plus sérieusement, tenez-vous prêts à riposter dans vos réseaux, en évitant de propager les fausses nouvelles et en assurant le calme et le sang-froid de l’argumentation en toutes circonstances.
A Pau, il pleuvait à gros seaux quand je suis arrivé sous la petite tente où j’attendais mon tour de parler en écoutant Olivier Dartigolles. Bien sûr, la pluie s’est arrêtée quand je suis monté sur cette scène plantée devant la statue d’Henri IV. Je dis : « bien sûr » car j’ai pris l’habitude de voir le temps s’accommoder à nos horaires. J’ai dit d’abord, comme pour plaisanter, que c’était les forces de l’esprit. Je finis par croire que le syndicat des nuages est de notre côté ! N’empêche que ce devait être un pique-nique mais on comprend qu’il n’en fut rien du fait des intempéries. Encore une fois une affluence historique sur cette place elle-même historique. Un beau et fort festival d’expression culturelle avait eu lieu avant nos prises de paroles selon ce qu’on m’en a dit. Moi j’arrivais directement de l’avion et de la voiture depuis Biarritz. Possible que quelqu’un ait filmé ou enregistré ce que j’ai dit là. Il y fut question d’émancipation et du goût de la liberté. De la place à l’auberge qui m’accueillait, à l’aller comme au retour, j’ai franchi tout juste dix mètres. Mais quelle incroyable ambiance de chaleur humaine, si amicale, si fraternelle ! Un nombre compact de personnes de tous âges tendait les mains et criait des mots d’amitié. De tout cela je retiens une fois de plus le sentiment de la force grandissante et surtout de la joie qui se dégage de notre rassemblement. Les gens arrivent et repartent avec le sourire. Et moi aussi quand bien même suis-je par moment épuisé par cette sorte d’avidité photographique dont je fais l’objet et qui me rend moins disponible pour rendre les sourires aux amis inconnus qui m’en font.
Ce lundi matin il fallait choisir où je serai. On m’attend à l’hommage pour Raymond Aubrac. Mais à la même heure se déroule la crémation d’un ami très cher. Je serai avec la famille de mon ami. Et les amis de l’ami. Dans ce moment-là nous sommes ces pauvres diables qui se serrent sous la pluie froide sous le même parapluie. Je veux y tenir ma place et y apporter ma part de chaleur. Nous autres de la région parisienne, nous avons vécu venant de tous côtés. Nos amis de longue date sont alors notre famille choisie. Ces liens là sont aussi forts que ceux de la nature. Et parfois davantage. En ce qui concerne Aubrac je crois que j’ai pris la part que je devais prendre. J’ai fait vivre son exemple et sa mémoire sur la plage du Prado. A Marseille dont il a été le préfet à la Libération. J’ai rappelé ses réquisitions d’entreprise qui ont permis au port phocéen de reprendre ses activités au moment crucial ou le pays en avait besoin. Et je suis certain qu’avec notre cri de ralliement mille fois répété au cours de cette campagne, résistance, nous nous sommes tous montrés dignes de ce qu’il pouvait nous apprendre.
Un qui m’en aura appris, c’est celui que je pleure. C’est un cancer qui l’a emporté. Ceux qui mènent ce combat là nous en apprennent toujours. Un grand nombre en sortent victorieux, heureusement. Ils ne sont plus jamais les mêmes ensuite, j’ai eu maintes occasions de le constater. Mais lui a fait plus fort que tout ce que j’avais vécu. Je suis allé le voir il y a une quinzaine. Il a voulu faire un tour dans le parc de la clinique. Lui dans un fauteuil roulant, nous, trois de ses vieux copains. Et sa fille qui est comme la nôtre. Une jeune femme déterminée qui a les yeux humides tandis que son père décide qu’on va parler de sa mort. Je lui dis qu’on pourrait parler d’autres choses. Je donne comme argument que sa fille est là et que nous allons la faire souffrir. Elle dit qu’elle n’a pas besoin de précautions parce qu’il a déjà eu cette conversation avec elle plusieurs fois déjà. Encore une personne jeune qui en sait davantage que moi sur la vie, je le vois bien et je ne le sais que trop, connaissant sa vie. Lui prend cet air ferme qui est notre façon codée de dire sans élever la voix que c’est une décision qui ne se discute pas. Il dit : « Non, on va en parler, sinon on n'en parle jamais ». « Il faut en parler justement avec ceux pour qui ça va compter ». Je passe le reste. Il n’appartient qu’à nous. Il voulait aussi l’adresse de l’association pour le droit de mourir dans la dignité. Le lendemain je devais y aller parler. Mon discours fut comme une suite donnée à cette conversation dont je devinais qu’elle serait la dernière entre nous, de cette façon là. Lui nous a dit : « Je n’ai pas peur ». Cette certitude exigeante, ces mots si fermes sont à présent plantés dans mon esprit comme un dépôt pour le moment qui viendra forcément un jour. Nous, ses vieux copains, nous avons délibéré et nous concluons comme la sagesse stoïcienne et épicurienne le signale. La mort est une expérience que font les témoins et non celui qui en est le sujet. Pour celui qui va mourir la mort n’existe que comme peur de la mort. Qui a vaincu la peur de la mort a vaincu la mort elle-même. Les grandes peurs périssent d’être reconnues dit Camus. J’ai vu cette fois-ci que cela pouvait être vrai de la plus grande d’entre elle puisque c’est la dernière que l’on éprouve. Les copains y sont retournés une fois encore pour une petite cérémonie tandis que moi je courrais la campagne électorale. Lui suivait cette campagne comme jamais. Les copains ont chanté l’internationale avec lui dans la chambre de la clinique. Il est passé le poing levé.
C'est tout bon ne change rien. On t'attend là il serai bien que tu soit ailleurs.La dernière semaine c’est important mais cela ne fait pas tout donc, fait comme tu le sens, un point c'est tout. Bon courage, tu a fait se que tu pouvais faire, maintenant, c'est aux électeurs de faire leurs travail.
Merci pour ce témoignage poignant, votre manière d'écrire est tellement touchante... mes condoléances pour votre ami, cher Mr Mélenchon.
Que dire de plus que merci.
Cela n'appartient qu'à vous, Monsieur. Un seul mot : condoléances.
Condoléances à la famille de votre ami décédé mais parti libre et fier de ses idées, Son esprit est avec toi Jean Luc
Va y fonce.
Toutes mes condoleances pour la perte de votre ami. J'ai recemment vecu un deuil et je comprends vos sentiments. Amicalement et que cette affliction ne nous empeche pas de penser a l'avenir si proche du premier tour ou je suis persuade que vous figurerez parmi les deux elus selectionnes.
Good luck
Merci pour ce témoignage, qui nous touche, comme ta sincérité et ton humanité.
Nous sommes avec toi, pour ça comme pour le reste.
Mes plus sincères condoléances... Encore un témoignage poignant et touchant. Poursuivez sur cette voix, la France a besoin de vous et de gens comme vous. Merci encore.
Je revis de douloureux instants à la lecture de ces mots qui viennent d'un coeur sensible et généreux: c'est l'expression que nous aimons chez cet homme dont la simplicité, la bienveillance et la chaleur nous font sentir si proches...
Ne change rien,l'ami! Montre toi tel que tu es: Humain d'abord
J'ai 62 ans,cela en fait 25 que je désespère. Ton équipe et toi avez redu au peuple la dignité qu'il pensait avoir perdu.
Je t'adresse toutes mes pensées pour l'ami que tu as perdu et pour te rendre le sourire, je peux te l'avouer, je me surprend à siffloter dans la rue, cela faisait bien lomgtemps que ce ne m'etais arrivé! ce n'est plus la météo qui nous touche de sa grâce, c'est l'Olympe qui se penche sur nous !
Je suis heureux de vous savoir à mes côtés.
La façon dont le mouvement du Front de Gauche est vilipendé et fustigé dans la mediacratie est un "bon pour accord" decerné par ces derniers. Plus leurs basses besognes sont virulentes plus les convictions se renforcent. Il est jubilatoire de constater qu'une redite du NON de 2005 est en train de se remettre en place, alimentée. par les memes courants des tenants oligarques. Meme demarche, meme resultat ? Une sardine n'a jamais bouché le port de Marseille, tout au plus à t'elle essayé de le faire croire.
On ne lache rien, la surprise est au bout du bulletin.
Merci Jean-Luc Mélenchon d'etre la vox populi, enfin aujourd'hui j'existe.
Merci de votre touchant témoignage. Bon courage pour cette semaine, qui va être longue et rude.
Ensemble et avec vous !
L'émotion que vous ressentez et exprimez avec une délicatesse non feinte parcourt l'ensemble de vos interventions publiques. Je ne crois pas aux "grands hommes", tous les hommes sont grands quand ils sont en mesure de donner la mesure de leur talent d'homme. Vous le démontrez à la place que le mouvement social vous permet de tenir. Je vous suis reconnaissant d'accomplir votre rôle avec passion et vérité. Je vous remercie également de souligner à chaque occasion qu'il est question ici d'un mouvement collectif inédit. Il est précieux pour moi de se sentir moins seul dans cette quête d'un monde où serait repoussée cette brutalité insupportable. Ensemble on a moins peur. Sans la peur on peut bousculer bien des choses.
Jean-Luc,
De tout coeur avec toi dans ce deuil qui te frappe si fort.
La vie et les luttes continuent.
Bravo pour ta campagne.
Fraternellement
Henri Acounis
Merci,
Pour avoir redonné l'envie à tant d'entre nous de nous battre.
Et merci à vous : on vous lit en attendant une leçon de politique, de militantisme, et l'on repart avec une leçon d'humanisme, une leçon de vie.
Je comprends à la lumière ce que vous nous dites l'émotion de votre discours à l'ADMD. Votre discours au Cirque d'Hiver a été peu relayé mais ce fut l'un des plus touchants et des plus intelligents de la campagne (car au Front de Gauche émotion et raison marchent de concert), je conseille à tous de le visionner.
Toutes nos condoléances pour la perte de votre ami. Votre place bien sûr, est auprès de vos amis et de la famille. Vous rendez hommage à Raymond Aubrac d'une autre façon que vous pointer à ses obsèques.
Merci pour ce billet, très profond comme d'habitude, c'est un plaisir de vous lire. Bon courage pour cette semaine, nous sommes avec vous, nous sommes prêts. On ne lâchera rien !
Cher Monsieur Mélenchon, vous me redonnez le courage, le souffle et le courage. Merci.
Vive la paix et la justice, et le sentiment de dignité retrouvée ! Bonne chance au projet du Front de Gauche !
Un des billets les plus émouvants.
Avec vous dans tous les combats.
Même dans des circonstances si tristes, tu nous apprends. Non, tu n'es ni un showman, ni un guru. Tu es un passeur authentique qui nous rappelle à la conscience et à la dignité humanistes. Demain matin, nous penserons à toi et à tes amis. Puis, nous reprendrons la consigne : ne pas attendre de consigne. Résistance et soutien !
Cette plus grande peur, celle de mourir, qui nous vient au moment de naître, quand on passe d'un monde chaud et douillet où on n'a rien besoin de faire à un autre monde où on doit tout apprendre, mais avant tout notre dépendance à la personne qui nous nourrit, nous lave, nous berce, nous fait vivre, nous protège contre la mort ; l'amour de l'autre nous protège contre la mort parce que quand un être cher meurt, une partie de nous meurt avec lui, mais une partie de lui reste vivante avec nous. pour toujours.
Merci de partager cet instant si triste, toutes mes condoléances pour la perte de votre ami à vous et à toute sa famille.
Dommage que personne n'a pensé photographié d'en haut avec un petit drone, puis faire décompter par logiciel on aurait eu un nombre précis ! Et on aurait pu faire comparaison des trois meeting, ne serait pour montrer le mensonge des autres.
Bien à tous.
La lecture de votre billet m'a bouleversée. Survivante d'un cancer, comme beaucoup de femmes puisque je suis amputée de ce que tous les hommes admirent généralement chez une femme, je comprends votre souffrance devant le calvaire que devait vivre votre ami, voire frère. Votre analyse sur la mort et la peur qu'elle engendre, puis le fait d'accepter la mort et de lui faire face avec sérénité, je l'ai connu. Je vous présente mes sincères condoléances dans le deuil qui frappe votre famille choisie. La fraternité sera présente au crématorium.
Quant à votre présence à l'hommage fait à Raymond Aubrac, elle n'est point nécessaire, car à Marseille vous le lui avez rendu, comme Sarkozy ne saurait le faire.
Courage, Monsieur Mélenchon, la route doit se poursuivre.
Amitiés fraternelles
Cher Jean-Luc,
Toutes mes condoléances; encore une fois tu trouves les mots et le ton juste, c'est ce qui fait de toi un être profondément humain, proche de nous tous qui connaissons aussi ces moments si difficiles et douloureux.
Courage, donc, et aussi pour cette dernière ligne droite avant dimanche. on est tous-tes là, et on se serre les coudes, plein-e-s d'espérance !
Fraternellement à toi
Cher Monsieur Mélenchon.
Pour cet ami qui vous a quitté, recevez ici l'expression de mon affection la plus profonde. Je suis de tout coeur à vos côtés.
Bonsoir,
Condoléances à la famille jean Luc.
Prends soin de toi. Courage
L'orateur est bien épaulé par l'écrivain, l'un distille les larmes que l'autre a su tirer, à moins que ce ne soit le contraire. Si ils savaient lire en plus d'entendre, à défaut d'écouter, les médiacrates trouveraient encore ici du travail pour la machine à dénigrer. Fort heureusement lire est une tache qui nécessite d'avoir des qualités qu'ils n'ont pas.
Jean-Luc Mélenchon, je l'ai regardé dimanche au Prado plus d'une heure après son discours, patient, écrasé contre la barrière il touchait des mains, essayant de projeter sur ceux qui l'avaient attendu le faisceau chaud de la fraternité. Ceux la étaient surement de ceux dont la vie est un combat quelle que soit leur place dans la lutte.
Je l'avais déjà regardé à Villeurbanne parlant à des camarades motivés du village militant, demandant ci et là comment se vendaient les livres et si les gens, chez eux, se portaient bien.
Jean-Luc Mélenchon je l'ai aussi vu à la Bastille ou j'ai compris dès ses premier mots que ce frère était dans l'inquiétude, pour n'apprendre que le lendemain de retour à la maison que c'était de la sécurité des gens, des amis sur la place dont il avait été question avant de monter à la tribune.
Je ressemble à Jean-Luc Mélenchon et Jean-Luc Mélenchon me ressemble, comme il ressemble à Raymond Aubrac, comme Raymond Aubrac ressemble à mes camarades de lutte, et comme nous ressemblons aux centaines de milliers d'amis qui glisseront dimanche un papier d'espoir dans l'urne de la...
Attention quand même de ne pas nous égarer dans une bataille de chiffres (participations aux différents meetings, sondages, etc.) et de sous-estimer nos adversaires. La bataille va être rude dans les prochains jours et les essais magnifiquement marqués par le Front de Gauche vont devoir maintenant être transformés ! C'est sur le fond que la différence peut être faite car nous avons un projet et un programme politiques, contrairement à d'autres qui ont pour seul objectif de ratisser large, d'essayer de plaire à tout le monde et de jouer sur l'affect (le vote utile pour ne pas reproduire 2002 !) pour nous affaiblir...
Merci pour ce témoignage poignant. Mes plus sincères condoléances...
Vous nous avez redonné espoir, espoir en des jours meilleurs, espoir de pouvoir vivre autrement, espoir de partage. La vie tout simplement et pour cela MERCI.
Cher Monsieur Mélenchon,
Nos sincères condoléances pour la perte de votre Ami.
Tous ensemble, nous continuerons le Combat : la victoire est au bout du chemin.
Merci pour tout ce que vous faites, Merci de nous avoir redonné le goût à la politique.
Nous vous accompagné à Rouen et à la Bastille. Hélas, nous ne pourrons être à Paris ; mais nous serons de tout coeur avec vous.
Fraternellement,
Nicole et Jacques BERNARD
Puisque le moment venu chacun d'entre nous sera confronté à la plus grande peur, n'ayons plus peur de vivre… tout simplement et soyons collectivement à hauteur d'existence.
Merci pour le passeur que vous êtes, et pour cette amitié dont vous nous faites le don.
Nous marchons tous le poing levé, et la tête dans les étoiles. Et nos yeux mouillés de pluie, c'est le ciel qui a envahi nos cœurs quand l'espoir gronde d'une force nouvelle.
Marchons ensemble d'un pas léger… demain l'humain, mes frères, demain le monde entier…
Toutes mes condoléances. Je suis avec toi.
Encore un beau témoignage d'humanité au plus fort d'une campagne à la fois si belle et pleine d'espoir mais aussi de plus en plus dure. Avec toutes mes condoléances.
l'intérêt de savoir maîtriser la langue française c'est que l'on peut exprimer toutes les nuances de sa pensée. De ce point de vue, cher Jean-Luc Mélenchon, vous êtes un maître pour beaucoup d'entre nous. Votre témoignage sur la perte de votre copain est un vrai chef-d'œuvre de littérature. Cela n'enlève rien à votre douleur ni à celle de vous copains et à la fille de votre ami disparu. Il est beau que vous utilisiez le mot "copain" : un de mes professeurs m'avait dit que c'est le plus beau mot de la langue française, le copain et celui avec qui on partage le pain.
Pour vous réconforter, je voudrais raconter la journée d'aujourd'hui. Le journal La Terre a organisé sa fête annuelle départementale à Villié-Morgon. Le temps était exécrable. Mais nous étions presque 150 à partager le pain et le vin puis après une partie spectacle, nous avons écouté des discours pleins de témoignages qui confirment en tous points ce que nous vivons à Lyon, sur les places et marchés. Puis nous avons écouté un discours tonitruant d'André Chassaigne, chargé d'une combativité à soulever les montagnes et l'Internationale et le Chiffon rouge repris par 300 gorges ont fait vibrer les murs. Résistance était le mot d'ordre.
Bref, cette flamme qui parcourt chacun de vos immenses rassemblements, cette flamme était aussi chez nous, dans ce petit village du Beaujolais, mouillé de partout, sous des nuages noirs mais la flamme illuminait tout.
Cher Jean-Luc,
Tant d'humanité et de courage réunis dans ce billet.
Nous savons tous pourquoi nous sommes ensemble.
Et dire que ce n'est que le début de cette aventure...
Votre ame est belle comme un Rembrandt...
Je me joins a tous les camarades précédents pour adressé mes condoléances a vous et a la famille.
Fraternellement
Courage, et tiens-bon, camarade.
WM :
Le dernier couplet du "Chant des partisans" qui évoque la continuité du combat quand un ami tombe n'est pas assez fort pour témoigner ma sympathie à Jean-Luc Mélenchon en ces moments de douleur ? Il est question d'un grand résistant dans ce billet. De l'Internationale chantée à des funérailles. Je suis désolé si je me suis montré maladroit mais là, j'vois pas...
[Edit webmestre : Exprimez les chose simplement. Je n'ai pas le temps de chercher à décripter vos intentions parfois absconses]
Je n'ai rien à dire de plus que je compatis très sincèrement pour la mort de votre ami. Et que je trouve mes mots bien fades, mais je n'arrive pas à en trouver d'autres.
Il n'y a que vous pour faire rimer de la sorte politique et poésie. Merci et buena suerte !
J'étais à la Bastille, j'étais à Marseille.
Depuis vos premières altercations avec les journalistes je vous suis et crois que vous avez les moyens de ce que vous nous démontrez en ce moment. Le Front de Gauche et vous-même avaient su rendre son âme à la Gauche, aux peuples de ses militants et de ses sympathisants.
A Marseille, samedi, c'était une heure et demi de grande culture, d'intelligence et de sensibilité, de gravité et de gaité.
Se sentir homme ou femme, membre singulier d'un grand collectif, se sentir intelligent et ému à la fois, de l'explication à la poésie, du détail qui signifie à la vision qui éclaire et motive.
Une belle occasion pour vous féliciter encore.
Quant au blog que je viens de découvrir, il contient tant d'humanité et vous correspond. Au Bourget, François Hollande disait "j'aime les gens", et c'était beau, mais vous faites vivre cela tout le temps où on vous entend.
Je vous remercie et vous prie d'accepter mes encouragements.
Jean-Luc Mélenchon :
Larmes aux yeux de ta générosité à partager ta vie, notre vie et l'avenir qui nous fait défaut, merci Grand Monsieur d'exister et de nous offrir la chance de pouvoir t'élire !
Oui, nous voilà réconfortés dans ce que nous sommes, oui comme jamais, retournés à l'espérance, oui, c'est une lame de fond qui attendait blessée et qui se redresse, prête à la tâche idéologique et à la transformation progressive.
Oui, nous croyons à la France universaliste et au genre humain, oui, nous œuvrerons à la bifurcation écologique de la production et à la contention des ripoux de la finance assassine, oui nous t'aimons par millions, faisons bloc et continuerons à te protéger dans le vacarme paroxystique des prochains jours !
Et non, nous ne rêvons pas, nous imaginons, idéons, décloisonnons notre cerveau pour en te servant, nous servir !
Jusqu'à la victoire, toujours !
Toutes mes condoléances pour la perte de votre ami. Votre témoignage sur ses derniers instants est émouvant : il a vaincu la mort - la peur de la mort - et a choisi de consacrer ses derniers instants à son idéal. Vous ne pouvez formellement assister à l'hommage pour Raymond Aubrac, mais vous l'avez fait avec force dans votre discours à Marseille, et vous le faites quotidiennement dans votre lutte. Courage, on est avec vous.
Cher Jean-Luc Mélenchon,
"Puisses-tu garder au vent de ta branche tes amis essentiels." ou encore : Enserre de ta main le poignet de la main qui te tend le plus énigmatique des cadeaux : une riante flamme levée, éprise de sa souche au point de s'en séparer." René Char.
Nous sommes nombreux, combattant, résistant, tous, chacun, chacune, avec vous, très forts de nos pauvretés fraternelles.
ire
@ Jean Luc.
Ce témoignage d'une si profonde humanité, nous enseigne à voir ce qui est authentique et ce qui compte vraiment, justement pour être vivant et conscient. Ici aussi l'Humain d'abord prend tout son sens.
J'étais à Pau cet après-midi, quelle souffle d'énergie et de joie malgré le ciel et le froid ! On rencontre des inconnus, toutes générations confondues, et c'est comme si on se retrouvait, tirant tous sur la même corde ! Et Henri IV derrière vous pendant le discours, quel symbole !
Merci pour ce billet poignant et bravo pour le discours de Pau
Le meeting UMP est visiblement un ratage total, pas plus de 50 000 malgré le marketing tout puissant.
J'espère que les francais vont comprendre que la vraie gauche, que le peuple contre les puissants c'est ici et non pas chez les Fabius, DSK et autres pantins caviars du boboisme gras de solferino déjà vendu aux marchés depuis des lustres.
Je suis de toutes mes forces avec vous.
Voilà ! à 48ans j'ai assisté pour la 1er fois à un meeting politique ! sous la pluie, après des heures de bus, et des heures debout...mais quelle plaisir ! visages souriants et yeux pétillants... quelle belle ambiance de joies et d'espoirs ! un grand merci à vous, monsieur Mélenchon, et à toute votre équipe, à toutes les personnes qui partagent tout cela... merci à mon amie militante de 60ans! de m'avoir embarquée avec elle et merci à vous d'avoir ajouté Pau à votre agenda bien difficile... alors : on lâche rien !