18avr 12

Trois jours avant

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J’écris, tard, en mettant de l’ordre dans mes notes sur les événements auxquels je dois m’intéresser dans le flot du travail à fournir ces jours-ci. Il y est question de notre meeting du 19 avril à Paris. Puis de la pauvre trouvaille de Sarkozy sur la Banque centrale européenne. Elle m’a captivé. Elle est si révélatrice de l’abaissement dans lequel le gouvernement Merkel veut tenir le reste de l’Europe ! Ensuite je reviens sur le sondage qui attribuait une majorité à madame Le Pen dans la jeunesse. Puis sur une lettre ouverte que l’oligarque Paul Dubrule m’adresse. Enfin des tentatives de campagnes de boules puantes contre moi, de leur ridicule et de leur signification. Du reste de ce que je dis et fais, vous savez tout en suivant les discours et les entretiens de presse.

Jeudi nous tiendrons le dernier de nos meetings nationaux avant le premier tour de l’élection présidentielle. Ça se passera à la Porte de Versailles. Ce sera un événement, je l’espère et je demande à ceux qui me lisent de nous aider à en assurer le succès. Je prendrai la parole assez tôt. Vers 19 heures 30 maximum en raison des contraintes de diffusion audiovisuelle. Dans le même temps que ce meeting géant, il y aura dans de nombreuses villes des écoutes collectives ou des retransmissions en salle de réunion. Cette journée est donc un temps de mobilisation générale. Elle va nous servir à passer en force le cap de la dernière journée de campagne, le lendemain vendredi, avant la trêve du silence des deux derniers jours. Comme nous ne savons pas ce qui nous attend quand les urnes auront parlé, du meilleur ou du pire, ce sera un moment aussi de fraternité entre tous ceux qui se sont jetés à corps perdus dans cette bataille et qui ne se sépareront plus je le sais bien.

24 heures ! C'est le temps qu'aura vécu le dernier bobard Sarkozyste sur la Banque centrale européenne. L’histoire montre l’ampleur du désarroi du personnage. Et des limites dans lesquelles désormais la France est enfermée par le gouvernement conservateur allemand. Dimanche, à la Concorde, le candidat Sarkozy a repris un argument du Front de Gauche sur la nécessaire évolution de la BCE. J’en rappelle les mots : « Je veux poser le problème du rôle de la Banque centrale européenne dans le soutien à la croissance. C’est une question très importante que nous ne pourrons pas éluder. (…). La crise – et l’Européen convaincu que je suis veut le dire – nous a montré les limites des règles qui ont été fixées dans le Traité de Maastricht. (…) Alors sur le rôle de la Banque centrale dans le soutien à la croissance, nous allons aussi ouvrir le débat. Et nous allons faire avancer l’Europe. » Hormis le fait que nous ne cherchons pas « la croissance » en général mais une relance sociale et écologique de l'activité, nous pourrions être d'accord. Et tout autant quand, toujours sur ce sujet, Nicolas Sarkozy se réfère au Général De Gaulle : « Quand le Général De Gaulle au milieu des années 60 a posé la question de la politique agricole commune et qu’il n’a pas été entendu, il n’a pas hésité à faire la politique de la chaise vide. On l’a accusé de détruire l’Europe, alors qu’à ce moment-là, par cette politique-là, il a construit l’Europe pour les décennies qui allaient suivre ». S'il avait lu notre programme, il saurait que la politique de la chaise vide n'est pas le seul moyen pour créer le rapport de force en Europe. Mais il ne faut pas trop en attendre de lui. Car tout cela est parole verbale. Pour ce qui est de l'action et des décisions, il aura fallu moins de 24 heures pour que Sarkozy capitule.

Dès le lendemain de ce meeting, le porte-parole d'Angela Merkel a fait savoir que « la conviction profonde du gouvernement allemand est que la BCE exerce son mandat de manière totalement indépendante de la politique. Et cette conviction est connue à Paris ». Il a même rappelé qu'« au cours d'une série de conférences de presse, les deux [Mme Merkel et M. Sarkozy] ont professé leur attachement à l'indépendance de la BCE ». Sitôt ce rappel édicté, la droite française a obéi aux ordres de la chancelière allemande. Quelques heures après, toujours ce lundi 16 avril, c'est le Premier Ministre François Fillon qui a entamé le rétropédalage. Sur BFMTV, il a ainsi déclaré : « Le président l'a lui-même confirmé : il ne s'agit pas de renégocier son statut ou de renégocier les traitésv ». Une journée après les envolées de la Concorde, il n'était déjà plus question de toucher à l'indépendance de la Banque centrale européenne.

Nicolas Sarkozy l'a confirmé lui-même ce mardi 17 avril au matin, sur France Inter. Voici ce qu'il a déclaré : « Je suis pour l'indépendance ». Fin de partie ! Puis, pour ne pas avoir l'air complètement idiot, Sarkozy a fait des phrases avec sa bouche expliquant que « justement parce qu'il y a l'indépendance il faut pouvoir discuter. La condition de l'indépendance c'est le dialogue, c'est justement parce qu'on est indépendant qu'on doit dialoguer. Ce qui ne va pas, c'est cette idée folle qui consiste à dire que parce que la Banque centrale est indépendante, on n'a pas le droit de parler, c'est tout le contraire ».

Pas du tout ! L’indépendance telle que décrite par le Traité de Lisbonne interdit formellement ce genre dialogue ! Car il s’agirait d’influencer ses décisions et c’est précisément cela qui est interdit par le Traité de Lisbonne. Le traité est très clair. L'article 130-TFUE consacre l'indépendance de la Banque centrale : « Ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions, organes ou organismes de l’Union, des gouvernements des Etats membres ou de tout autre organisme. Les institutions de l’Union ainsi que les gouvernements des Etats membres s’engagent à respecter ce principe et à ne pas chercher à influencer les membres des organes de décision de la Banque centrale européenne. » Et le mandat de cette banque indépendante est parfaitement délimité. Il n’y est aucunement question de croissance. Quant à l'article 119-TFUE, il reprend l'article III-177 du TCE de 2005 et sacralise la « stabilité des prix » comme objectif de la BCE : « l’action des Etats membres et de l’Union comporte une politique monétaire et une politique de change uniques dont l’objectif principal est de maintenir la stabilité des prix ».

Nicolas Sarkozy ne pouvait donc faire mieux que des phrases. C'est ce qu'il a fait. Cela ne nous surprend pas. Mais ce qui nous attriste et nous inquiète c'est que François Hollande soit sur la même ligne que lui. Voilà ce que le candidat socialiste a déclaré le 5 décembre dernier à Berlin, devant le congrès du Parti social-démocrate allemand au sujet de la Banque centrale européenne : « Je respecte son indépendance. Je souhaite qu'elle puisse élargir son rôle […] dans le cadre de ses actuels statuts ». Le Front de Gauche est donc le seul vote pour changer cette situation absurde et terrible pour l'économie européenne.

La question du SMIC s'est progressivement installée dans le débat présidentiel. C'est un acquis de la campagne du Front de Gauche. Dans mon discours de Lille le 27 mars, j'avais mis en garde le PS : « Quand on est de gauche et qu’on arrive au pouvoir, le SMIC on l’augmente, ça fait parti des figures imposées ». Sans nous, aucun journaliste n'aurait donc interrogé François Hollande sur le SMIC. Ce dernier aurait ainsi pu en rester au renvoi aux négociations des partenaires sociaux. Une méthode qui lui sert régulièrement d'écran de fumée pour ne rien proposer dès qu'il s'agit de droits des travailleurs. Cette fois-ci, il n'a pas pu s'en tirer comme ça. Et interrogé successivement sur RTL puis sur France 2, il a dû concéder qu'il faudrait un coup de pouce au SMIC. C'est un bon début même si c'est peu de chose pour l'instant. Le coup de pouce, c'est la hausse du SMIC que le gouvernement est libre de décider au-delà de son indexation sur les prix. Hollande veut proposer aux partenaires sociaux que ce coup de pouce soit équivalent à la moitié de la croissance constatée. Si elle avait été appliquée depuis 2007, cette proposition aurait augmenté le SMIC d'à peine 4 % supplémentaires (+15%, contre +11% de hausse décidée par le gouvernement depuis 2007), selon les calculs du journal Les Echos. Avec la formule de François Hollande, le SMIC brut serait à 1 450 euros contre 1 398 actuellement. Les smicards n'auraient donc gagné en 5 ans que 40 euros nets de plus par mois. Ce n'est pas beaucoup mais même ce rattrapage il n'est pas certain de le décider. Ce que les 3 millions de smicards peuvent espérer avec sa formule en 2012… c'est une hausse de 2,70 euros nets par mois. En effet, il table dans son projet sur une croissance du PIB de 0,5 % en 2012. En application de sa proposition, cela donne donc un coup de pouce au SMIC de 0,25 %.

Quant à la négociation dont François Hollande fait dépendre les futurs choix du gouvernement, son déroulement est connu d'avance. Car sur le SMIC, les positions sociales en présence sont parfaitement connues. Les syndicats sont tous pour la hausse du SMIC et la majorité d'entre eux, CGT, FO et Solidaires partagent la volonté du Front de Gauche de le porter à 1 700 euros bruts. Quant au Medef, il est contre toute hausse du SMIC. On ne voit donc pas ce qu'il y aura à négocier. Surtout avec une base de négociation aussi mauvaise que la formule de coup de pouce proposée par Hollande. En effet son coup de pouce de 0,25 % en 2012 représente 84 fois moins que ce que propose la CGT avec la hausse du SMIC à 1 700 euros (+21 %).

Reste donc à rappeler la loi
: c'est au gouvernement de décider de la hausse du SMIC par décret. C'est ce qui permettra au Front de Gauche d'accorder dès 2012 une augmentation de salaire net de 239 euros par mois pour un smicard si nous arrivons au pouvoir. Cette perspective a fait montrer les dents au capital. L'Institut de l'entreprise, organisme satellite du Medef, et le Modem ont en effet prétendu que la hausse du SMIC à 1700 euros et la fin des exonérations de cotisations sociales conduirait à « 800 000 suppressions d'emplois » selon l'Institut de l'Entreprise et à « 1 million de chômeurs en plus dès septembre » selon le Modem. Les méthodes d'estimations de pareilles menaces ne sont bien sûr pas précisées. Car elles sont uniquement destinées à faire peur. Car c'est une présentation erronée des propositions du Front de Gauche. Pour atteindre 1 700 euros bruts en 2012 (+21 %), la hausse du SMIC peut être échelonnée en 3 hausses : +7% au 1er juin, +6,5% au 1er septembre, +6,5% au 1er décembre. C'est la méthode qui a été appliquée en 1981 sous forme de 4 hausses en juin, septembre, novembre et décembre. C'est une bonne manière de permettre aux entreprises d'absorber cette hausse grâce à l'augmentation progressive de leur chiffres d'affaires et de leurs commandes que permettra la relance de la consommation par des millions de smicards mieux payés. Et le Front de Gauche ne propose pas la fin immédiate des exonérations de cotisations sociales mais leur disparition progressive, à commencer par le secteur des services, non soumis à la concurrence internationale. Il n'y aura donc pas de choc brutal sur le "coût du travail" comme le prétendent l'Institut de l'entreprise et le Modem.

D'ailleurs ce n'est pas le coût du travail qui détruit l'emploi depuis des années mais le manque d'activité. Il ne s'agit pas là d'estimation mais du bilan bien réel du système actuel. Celui dont les coûts et le chiffrage ne sont jamais faits. Alors qu'il ne marche pas. 600 000 emplois ont en effet été détruits de 2008 à 2010. Et pendant cette période, le SMIC n'a jamais été aussi peu augmenté, puisque la présidence Sarkozy est la seule de la 5ème République sans aucun coup de pouce au SMIC. Quant aux exonérations de cotisations sociales, elles n'ont jamais été aussi élevées puisqu'elles ont atteint 30 milliards par an. Et pourtant l'emploi a massivement reculé. La clef de la lutte contre le chômage se situe donc dans la relance de l'activité dont la hausse du SMIC est une pièce maîtresse. La hausse du SMIC permet de relancer l'activité pour développer le chiffre d'affaires des entreprises. En passant le SMIC à 1700 euros, 30 milliards de salaires supplémentaires seraient injectés dans la consommation au bout d'un an. 15 milliards de salaires supplémentaires pour les actuels smicards. Et 15 milliards de salaires supplémentaires par impact sur les grilles de salaires qui devront être modifiées pour tenir compte de la hausse du SMIC.

Cette propagation de la hausse du SMIC n'est pas un voeu du Front de Gauche mais un constat effectué par l'INSEE. Et la propagation constatée par le passé aux autres salaires est d'autant plus forte que la hausse du SMIC est importante. Au-delà d'un an, la masse de salaires supplémentaires redistribuée sera donc encore plus importante. En attendant, dès la première année, les 30 milliards de salaires supplémentaires injectés dans la consommation entraîneront plus 0,8 % de croissance de l'activité. Ce qui permettra la création de 180 000 emplois, selon les ratios actuels de création d'emploi par point de PIB. Et encore, c'est bien sûr sans compter l'impact beaucoup plus favorable en emplois que nous pourrons atteindre en appliquant les protections nécessaires aux frontières pour réduire la consommation de produits importés. Ils représentent environ 15% de la consommation et pourraient rapidement être réduits à 10% grâce aux visas écologiques et sociaux aux frontières. Car un SMIC plus élevé permettra aux plus pauvres des salariés d'acheter des produits de meilleure qualité fabriqués en France. C'est aussi la preuve que la hausse du SMIC est une mesure de salubrité écologique.

La semaine dernière, je décortiquais ici le montage réalisé par « Le Monde » autour d’un sondage selon lequel les jeunes voteraient majoritairement pour Marine Le Pen. Je trouvais cette publication très douteuse. J’avais raison. La manipulation était tellement grosse que la Commission des sondages a été obligée de réagir. Ce n’est pas son habitude. Les instituts de sondages bafouent très régulièrement les règles scientifiques ainsi que la législation régissant les sondages. Mais il est si rare que la Commission des sondages intervienne ! Sa réaction est donc exceptionnelle. « Le Monde » a été contraint de publier une admonestation de ladite Commission dans son édition du 17 avril. Ce rectificatif expliquait notamment que : « Le sous-échantillon des "jeunes 18-24 ans" comportait moins de 200 personnes, et cette indication faisait défaut. Eu égard, notamment, à la faiblesse de cet effectif et aux marges d’incertitude qui affectent par voie de conséquence les résultats obtenus, la commission des sondages rappelle qu’ils doivent être interprétés avec une grande prudence. La présentation qu’en a faite Le Monde n’a pas respecté cette règle de prudence ». Comme à son habitude, la Commission des sondages n’a guère fait de bruit. Une petite réprimande qui rase les murs. En effet la loi de 1977 « relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d’opinion » permet à la Commission des sondages d’imposer une mise au point diffusée de manière à lui assurer « une audience équivalente à celle de ce sondage » (article 9 de la loi de 1977). On va voir ce que la commission a fait de ce pouvoir. On se souvient que Le Monde publiait son « information » en une du journal et consacrait aux commentaires une page entière (page 3). La mise en point exigée par la commission des sondages n’a été publiée qu’en page 7 du journal, dans un petit encadré perdu au milieu de plusieurs articles. La Commission des sondages n’a aucune autorité. Elle n’est pas en état de faire respecter quelques règles que ce soit. Donc elle ne sert à rien.

L'oligarque français Paul Dubrule m’interpelle dans une lettre ouverte publiée par Les Echos et intitulée « lettre ouverte d’un "exilé libre" à Jean-Luc Mélenchon ». Ah ! Paul Dubrule est le co-fondateur d’Accor, groupe du CAC40 leader mondial dans le domaine de l’hôtellerie. J’ai cité plusieurs fois son nom dans les meetings du Front de Gauche. J’y ai dit que Paul Dubrule est un évadé fiscal, contrairement à ce qu’il affirme dans sa lettre ouverte. Je n’ai rien inventé puisque c’est Monsieur Dubrule lui-même qui a reconnu à plusieurs reprises s’être installé à Genève en 2006 afin de payer moins d’impôts. Le magazine « Complément d’enquête » diffusé sur France 2 le 3 mai 2010 – et dans lequel j’étais invité à réagir – a été le premier à rapporter les propos de Paul Dubrule reconnaissant payer considérablement moins d’impôt en Suisse qu’il ne devrait en payer en France. Monsieur Dubrule avait alors expliqué aux journalistes de « Complément d’enquête » qu’il aurait dû payer 2,5 millions d’euros d’impôt en France en 2006 mais n’en avait payé que 200 000 en Suisse. En décembre 2010, le magazine suisse « Le Bilan » publie son classement des « 300 plus riches de Suisse » et demande à Paul Dubrule pourquoi il s’est installé en Suisse. Ce dernier répond : « Pour des raisons fiscales et familiales. Il y a trois ans, il n’y avait pas le bouclier fiscal en France et ici je bénéficie d’un forfait fiscal ». Un an plus tard, en janvier 2012, Monsieur Dubrule revenait sur ses déclarations… Mais il confirmait payer moins d’impôt en Suisse que ce qu’il devrait en payer en France. Il se disait préoccupé par « les incertitudes fiscales. Les lois peuvent changer du jour au lendemain, on peut supprimer le bouclier fiscal… ». Pauvre chou ! La fortune de Monsieur Dubrule est tellement importante qu’il ne sait plus vraiment ce qu’il a payé comme impôt en France. En février 2012, c’est devant les caméras de France 2 venues l’interroger pour le journal télévisé du 14 février, que Monsieur Dubrule déclare : « Il est normal que j’essaie de le [son patrimoine] gérer au mieux des intérêts de ma famille ». Et de s’interroger : « Est-ce qu’il y a de la grandeur d’âme à se laisser plumer quand tout à fait légalement on peut faire autrement ».

Soudain, voici que Monsieur Dubrule refuse la qualification d'évadé fiscal. Faudrait-il plutôt le qualifier de "déserteur" ? Dans sa lettre, Monsieur Dubrule veut se justifier en expliquant qu’il va payer en 2012 beaucoup plus d’impôt que moi. Mais cela est parfaitement normal ! Sa fortune personnelle est estimée entre 80 et 160 millions d’euros. Oui Monsieur Dubrule, en France, plus on est riche et plus on participe à la solidarité nationale. Donc il est parfaitement normal que vous payiez plus d’impôt que moi. Paul Dubrule conclut sa lettre ouverte en m’interpellant ainsi : « Cher Monsieur Mélenchon, vous pouvez continuer à vous servir de moi dans vos meetings, cela ne me dérange pas ». Ouf, nous voilà rassurés ! Cela dit, on ne s’en servira pas que pendant nos meetings. Monsieur Dubrule doit savoir que le Front de Gauche se servira également des évadés fiscaux lorsque nous gouvernerons le pays puisque nous les obligerons à verser au fisc français la différence entre ce qu’ils paient à l’étranger et ce qu’ils devraient payer en France. Pour être exact, il ne s’agit pas de « se servir d’eux » mais de se servir de leur argent pour organiser un véritable partage des richesses.

Depuis deux jours la campagne marche au rythme d’une boule puante par jour contre moi. Lundi c’était la remise de légion d’honneur de Patrick Buisson. J’y étais. Donc cela prouverait ma connivence avec l’Elysée. A l'origine de cette « révélation » le « Nouvel observateur » et son journaliste d’investigation mondaine Maël Thierry. En fait une commande du PS. Reprise au détour d’une phrase par Jean-Jacques Bourdin qui ne m’avait pas habitué à ce genre de procédé, cette sottise tournera en boucle jusqu’à ce que le communiqué de François Delapierre mette les pendules à l’heure. Jusque-là aucun des « journalistes » qui répétaient comme des perroquets la trouvaille n’avait poussé la curiosité jusqu’à se demander ce que valait cette « information ». Cette remise de décoration a eu lieu il y a quatre ans ! Personne ne le dit. A l’époque Buisson était journaliste et pas conseiller officiel de Sarkozy. Pas un mot sur ce détail. Je polémiquais régulièrement avec lui dans l’émission « politiquement show » de LCI. Personne ne le saura. Je suis donc allé par pur « fair-play » à l’égard d’un adversaire. Je ne suis pas le seul. Jean-Christophe Cambadélis, pour les mêmes raisons, s’y trouvait aussi. Mais à lui, on ne demande rien. A moi non plus, ni à aucun élu car nous assistons à de très nombreuses remises de légion d’honneur à des gens de toutes opinions. Moralité : ne fréquentez aucun journaliste jamais à aucun propos. Le risque est trop grand de le retrouver un jour ou l’autre conseiller du prince. Ou vivant avec un de ses ministres. Ce qui me révulse dans cette affaire c’est que cela parte de ce petit monde qui passe sa vie en déjeuner en ville, vacances communes et plus si affinité. Que ceux-là viennent me provoquer à propos d’une mondanité qui remonte à quatre ans, me donnerait des envies de ripostes si je n’avais mieux à faire ces jours-ci.

Le mardi la journée a commencé avec une photo de moi en compagnie de Bachar El-Assad ! Cette nouvelle « révélation » a transité une nouvelle fois par les « journalistes » du Nouvel Observateur. En fait, en tant que ministre de Lionel Jospin, et sur sa consigne, j’ai été chargé de raccompagner El-Assad à son avion comme c’est le protocole républicain. Nul choix de ma part. Juste un tour de rôle dans le tableau des ministres qui chaque jour ou semaine doivent accueillir ou raccompagner des chefs d’Etat. L’intention malveillante est donc tout à fait évidente. Je suis donc très en colère. Et, du coup, la mémoire me revient de gens que j’ai croisé dans ces occasions officielles. Mais ceux-là étaient là par choix. Ça me revient ! Quand je suis aussi allé chercher Abdelaziz Bouteflika à l’Hôtel Marigny, j’ai dû attendre la fin de sa conversation avec Jean Daniel, le patron du « Nouvel Observateur ». L’un et l’autre sont sortis ensemble et ont descendu les escaliers en se tenant par la main. Jean Daniel était ému aux larmes et rouge comme un premier communiant devant une gourmandise ! Il y a plein de photos de cette scène émouvante. On les regarde ? Quelqu’un veut d’autres souvenirs ? Les tireurs de ficelles qui orchestrent ces petites bassesses feraient bien de s’occuper de l’extrême-droite ! J’invite aussi la direction du « Nouvel Observateur » à s’occuper de l’extrême-droite, au lieu de venir me salir chaque matin. Mais peut-être est-ce trop demander à Laurent Joffrin que de s’attaquer à des gens avec qui il a passé de si joyeuses vacances. Et il y a aussi des photos !

Mercredi matin, nouvelle « révélation » : cette fois-ci un déjeuner « secret » avec Guaino. C’était évidemment il y a trois ans et non il y a huit jours. Ce déjeuner « secret » ayant eu lieu sur la terrasse nullement secrète du restaurant de l’Institut du monde arabe, on devine la bombe qu’est cette révélation. Une nouvelle fois à la manœuvre « Le Nouvel Observateur ». Lequel s’interroge longuement sur la nature de ce lien qu’il m’invente. Ils n’ont que ça à faire ? Oui. Leur but est d’aider Le Pen avec laquelle Laurent Joffrin, le rédacteur en chef, a passé ses vacances tant de fois. Celle-là qui n’en attendait pas tant, fait relayer par ses affidés ce genre « d’informations ». Bref vous l’avez tous compris, je suis sous le feu. La ligne d’action de tous ces gens tient en une idée : « D’accord nous sommes pourris, mais il est des nôtres ». Objectif : ramener Le Pen dans la position du verrou, en troisième position. La une de Libération y fait écho. Elle reproduit un tweet présenté comme l’annonce des résultats : on y voit Le Pen en troisième position. Un monde en ordre enfin ! Demain il y aura autre chose et vendredi de même. Je me demande ce que va être le samedi dimanche.

Bon. J’ai eu le nez creux en refusant de me réjouir de cette vidéo qui m’invitait à prendre le pouvoir sur cette jeune chanteuse. « C’était un canular » ont déclaré depuis ses auteurs ! Non ? Sans blague ! J’aurai quand même souri un peu. Je note que cette sorte de pignouf ne fait pas des canulars avec quelqu’un d’autre que moi. Canulars mais pas téméraires ! Et les mêmes qui n’ont pas eu l’élémentaire courtoisie de me contacter avant ne l’on pas fait davantage après. La classe, pas vrai ? Histoire de se décrasser les esgourdes après cet épisode, je vous propose une chanson créée par Dominique Grange, pour notre temps et qui parle de notre temps : « dégage ! dégage ! dégage ! » Une sorte d’antidote.


999 commentaires à “Trois jours avant”
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  1. mila dit :

    Bonjour monsieur Mélenchon
    Comme c'est intéressant de vous lire, vous si brillant, si juste et si fort pour la France
    Nous ici en Russie a Belgorod nous sommes nombreux a vous suivre pour la justice sociale et le phenomene contre les banques devenues folles chez vous aussi
    Nous prions pour votre victoire et merci pour tout du fond du coeur
    Mila de Belgorod (russie)

  2. Indien dit :

    Bon Courage pour demain - Nous aussi dans nos petits recoins il nous faut encore expliquer toutes ces choses importantes, simples ou compliquées, et si la surprise attendue ne se produit pas, ça ne sera pas si grave - La (r)évolution se fera, c'est certain, contre tous les obscurantismes et violences aveugles - Le soleil se lèvera bientôt où le peuple pourra s'aimer joyeusement dans la lumière -

  3. Maurice dit :

    Je crois que nous avons tous bien noté l'acharnement dont tu (si tu me permets tant de familiarités) fais l'objet. C'est véritablement pathétique et tout à fait regrettable pour la mission d'information qui est celle du journalisme. Tu as fait tout ce que tu pouvais depuis ton investiture. Donne tout demain et après c'est à nous de mettre le bon bulletin dans l'urne.

    Quoi qu'il arrive je te remercie sincèrement pour ton dévouement et ton amour partagé pendant cette campagne.

    MERCI

  4. Tomasz dit :

    Bonsoir
    un nouvel argument venant de l'international : l'Argentine qui renationalise YPF (compagnie pétrolière). La nationalisation de l'Energie n'est plus tabou... A quand la prise de Total ? (OPA financière contre Elf, ex-entreprise nationale, qui avait bien plus d'actifs que Total).
    A dimanche à Stalingrad ! Le Peuple prend le Pouvoir, ici et maintenant.

  5. Après la Russie, la Wallonie qui regarde aussi la France quand elle est à travers vous vraiment la grande République montrant du doigt les cieux.

    Tenez bon Monsieur Mélenchon rien que par votre langage vous avez ressuscité la France qui n'est la France que lorsqu'elle porte une part de l'espérance humaine.

  6. Katell dit :

    Je voulais laisser un mot pour t'encourager pour demain et te remercier pour ces notes époustouflantes (si, si !) mais Maurice résume très bien ce que je souhaitais rajouter ; il oublie juste qu'il y aura deux tours.

  7. Pat83 dit :

    Faut-il qu'ils aient peur pour se livrer à ce qu'ils savent le mieux pratiquer.....une politique de caniveau. Le Parti Socialiste dans toute sa splendeur.....et les plumitifs chargés de la base besogne.......A vomir.
    Vivement Dimanche......on les emm****......et on ne lâche rien. Grand Merci Jean-Luc Mélenchon et Longo maï à Tutti

  8. zO* dit :

    C'est twa le meilleur Jean Luc !
    Courage ! Résistance !
    Quel plaisir de pouvoir te suivre d'aussi près, en lisant ton journal de bord.
    Quelle chance pour la France.
    Merci

  9. Braz dit :

    On est là Jean-Luc! Aujourd'hui et pour la suite, nous resterons unis, ça fait trop longtemps que j'attends l'union de la gauche depuis les mouvements altermondialistes des veilles de l'an 2000 à la grande victoire(volée temporairement) contre l'Europe libérale, nous aurons notre Europe sociale. Je m'étais résignée à la défaite après les longues engueulades de 2007 et leur suite et j'avais perdu le goût du collectif. Ce sont vos arguments et votre éducation populaire qui ré-alimente ma foi en la République! Du coup j'ai repris le chemin de l'éduc pop et je m'engage à travailler de mon côté pour nous! Tiens bon et au plaisir de te lire, de t'entendre et de nous élire! Je vous porte en moi et vous me portez en vous!

  10. Gats dit :

    A demain soir ! Nous serons plus de 100000 ! Le Parc des Expositions sera un peu juste!

  11. Jérémy (UEC 86) dit :

    Un de vos anciens camarades du PS appelle à voter Front de Gauche!

  12. Lucas dit :

    La lutte continue, à 16 ans aussi on vous soutiens, Mélenchon la seule alternative de gauche, j’étais socialiste par défaut me voici rouge a vos cotés. vous faites vivre en mois cette flamme qui plus jamais ne s’éteindra, nous aurons le pouvoir avant dix ans, vous l'avez dis...

  13. Indien dit :

    Je vous propose aussi ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=QKswaWZZ3Vg une magnifique chanson de Daniel Viglietti / Je vous demande si vous n'avez jamais pensé que cette terre est à nous et non à ceux qui possèdent le plus... / (un peu d'air d'Amérique du sud)

  14. SIx dit :

    Je suis vraiment stupéfait de voir en seconde ligne de foi électorale de JL.MELENCHON le droit absolu de disposer de soi : jamais de ma vie, j'aurais cru voir ça.
    J'étais en effet atterré de voir nos hôpitaux transformés en autant camp de la mort, parce que la mort rapporte et que la souffrance physique ne se raconte pas.
    Rien ne me semblait dépasser en horreur le sort réservé aux grands agonisants, tous rangs de fortune confondus.
    Maintenant, pour qu'une belle idée survive fallait-il un clergé : le droit de mourir impliquait la création d'un corps particulier de thanatopracteur.

  15. Paul Orengo dit :

    Merci pour ce billet, ses éclaircissement et ce lien final vraiment sympa.
    En avant.

  16. Bertrand dit :

    Un plaisir d'aller voter Front de Gauche dimanche.
    Les lignes ont bougées. Et c'est pas fini...
    Tiens-bon porte-drapeau !

  17. JCB74 dit :

    Sur Buisson, moi qui regardait les débats de LCI en 2007, je me souviens de la pugnacité de Jean-Luc et celle de Duhamel le député européen, pour apporter la contradiction à Buisson qui était aux côtés de Jaffré. Buisson grand adepte de la " triangulation" ramait déjà pour Sarko alors que Jean-Luc Mélenchon, bien qu'en désaccord avec certaines thèses de Ségoléne, faisait le job. Au PS certains, nombreux, n'avaient pas cette discipline de parti. Les débats étaient vifs et incisifs, les commentateurs " de la gauche responsable" qui y vont de leur découverte de l'ami caché, n'en sont aujourd'hui que plus repoussants. Quand un journaliste de l'Obs était là, Raffy entre autres, on ne peut pas dire que sa pugnacité était visible face à un Tesson qui y allait à la baïonette. 5 ans plus tard, les mêmes recommencent, à sabrer ce qui ne leur plait pas. Lamentable. On a de la mémoire, et on n'oubliera rien. Comme toujours ce texte démontre les coulisses du système à qui veut ouvrir les yeux.

  18. teres dit :

    tout ce que vous dites....on le voit nous même et ça choque bien du monde. Ne vous en faites pas " qui se ressemble s'assemble"..... la puanteur n'est pas le lot de la majorité du peuple,celui qui vous suit et vous apprécie et votera Fg.le front le plus populaire..au-delà de leurs mensonges et tricheries. Le 22 est là et les médias c'est nous ! avec les intelligents qui savent dialoguer,ceux dont vous parlez souvent...ils sont les plus nombreux ! vous nous représentez comme personne ne saurait le faire...merci à vous et à tous............

  19. François dit :

    Jean-Luc,

    Je te remercie d'avoir partagé ces billets depuis le début de ta campagne, je les ai tous lu. Je t'ai senti proche de nous. Certainement le candidat le plus proche de ses électeurs en partageant ces phrases. Il y a 3 semaines, j'ai adhéré au Parti de Gauche. Je n'avais jamais adhéré à un parti. Demain matin je "tracte" à 7h du matin à l'entrée du Métro de Montrouge. Je l'ai fait hier en scandant les slogans "La finance au pas, la fin de la spéculation, des contrats précaires, les très riches doivent partager". Si tu savais les sourires, les bon courage des personnes qui se rendent à leur travail, je vais voter pour Mélechon que nous recevons.
    Après avoir vu tout tes meeting sur le net, demain je me rendrai à 9H à la porte de Versailles pour aider à la préparation de ton dernier meeting (avant le 1er tour !).

    J'espère te voir monter très haut, Dimanche soir.

  20. Guilbert dit :

    Merci Jean-Luc, ainsi qu'à tous les camarades, pour cette campagne forte, populaire et revigorante ! Peu importe ces ultimes crachats, on ne lâche rien et on continue à convaincre !

  21. Ingrid dit :

    C'est vraiment du sport de combat, ces interviews, ces plateaux, ces décorticages de presse... Merci de tout le courage et l'espoir que tu donnes à travers ton infatigable pédagogie et ténacité!
    Je suis heureuse de vivre ces moments là de notre histoire.
    C'est déjà une grande victoire, et ce n'est que le début.

  22. Malène dit :

    Merci, quels que soient les résultats de dimanche (mais j'y crois !), pour cette campagne qui a redonné à tant de gens de la dignité.

    Quant à ces journaleux de 3ème zone, ce ne sont, comme chanterait Thiéfaine (j'espère qu'il ne m'en voudra pas de le citer) : qu'une bande d'orchidoclastes ! Bon, lui n'applique pas ce joli mot aux journaleux...

    Tiens bon, on est tous là, et on ne lâche rien.

  23. Pierrot dit :

    Demain, il y aura au moins une chose : les cris de martyr d'un journaliste du Nouvel obs, repris en boucle, disant que Mélenchon attaque de nouveau les journalistes parce que de fins limiers ont révélés son passé trouble

    Comme vous n'avez pas le temps, quelq'un de votre équipe devrait faire tout de suite un communiqué annonçant ce que va dire le Nouvel Obs: ils seraient bien embêtés

    Plus sérieusement, à mon avis, le pire dans tout cela et le plus efficace dans leur propagande, ce sont les images que l'on diffuse de vous : je ne sais pas comment ils arrivent à faire des photos de vous aussi horrifiques! ils ont vraiment du talent! La dernière en date, c'est celle de l'article de l'afp annonçant le soutien de plus de 1000 intellectuels. Alors qu'on s'attend à voir une image réjouie, on vous voit faire une belle grimace (la photo a été prise à Pau et je crois avoir compris que la pluie et le vent était au rendez-vous) Cela vaudrait le coup de compiler toutes ces photos dans le musée des pratiques douteuses de la 5ieme république

    Même si c'est dur, continuez de garder la tête haute : s'ils font cela pour vous, que sont ils capables de faire lorsqu'il s'agit de parler des luttes qui se mènent un peu partout?

  24. phil68 dit :

    Courage M. Mélenchon face à tous ces ragots (à quand la photo en compagnie d'Atilla roi des Huns ? ce serait à peine plus grotesque que les attaques précédentes !). Je ne compte par contre pas là dedans la charge du point contre la mesure Kirchner sur le pétrole (nationalisation d'YPF en Argentine), mise en parallèle avec votre projet politique.

    Sinon très intéressante émission ce soir sur TV5monde au cours de laquelle vous avez, notamment, précisé votre vision sur la tranche à 100% à partir de 360.000 €, et notamment sur le fait que l'on puisse étaler le paiement de cet impôt dans le temps.

    C'est LA mesure qui coinçait dans mes débats avec bons nombres d'amis, notamment ceux évoluant dans le monde artistique (monde où les rémunérations sont rarement suffisantes, alors quand une fois la chance passe...). Votre précision ce soir permettra de faire sauter ce dernier verrou auprès de nombreux amis dans ces professions qui étaient encore réservés sur votre candidature à cause de cette mesure.

    Merci de cette précision qui vont faire bouger les lignes en notre faveur !
    (Une amie Franco-Suisse me confiait même ce soir qu'elle votera pour vous dimanche... si même la Suisse se "Mélenchonise", où va le monde... pas à la city, pour sûr !)

    Place au peuple !

  25. François dit :

    Monsieur,
    demain nous serons là Porte de Versailles avec beaucoup d'autres jeunes rassemblés autour de l'idée du vrai changement. Mais par pitié, demain, invitez la vague qui vous suit à tout renverser et à PASSER AU SECOND TOUR! C'est encore possible, et crédible. Les sondages ne sont rien. Invitez la foule, exhortez la jeunesse, un second tour face à Hollande est possible, Sarkozy a perdu toute sa crédibilité. Monsieur Mélenchon, invitez nous solennellement à changer la France et l'Europe, maintenant, pas dans 10 ans...

  26. Yohan dit :

    Demain encore, Jean-Luc, vous ne serez pas seul. Rendez-vous à la porte de Versailles pour renforcer cette marée rouge.

  27. jrocher dit :

    Analysant régulièrement le seul sondage fiable et quotidien de cette élection présidentielle,  à savoir celui de l'IFOP pour Fiducial, j'avais vu qu'entre le début  et la fin de la campagne  la situation avait évolué comme suit :
    * en janvier (18 janv) la gauche faisait 36 % : Hollande 28, Mélenchon 8 ; la droite faisait 44 % : Sarkozy 24, Le pen 20. - Bayrou fait 12,%, et Joly 3 %
    * en avril (13 avril) : la gauche fait 40  % : Hollande 27, Mélenchon 13 ; la droite fait  44 % : Sarkozy 28, Le pen 16 - Bayrou fait 10,5 % et Joly 3 %
    Autrement dit, 
    1 - globalement la droite n'a jamais bougé, mais l'électorat de Le Pen est parti chez celui de Sarkozy : 
    2 - La gauche, elle, a régulièrement augmenté son % de voix, à cause de la montée régulière de Mélenchon (qui se stabilise autour de 13 %),  Hollande étant revenu et stable autour de 27 après un passage à 30.
    Pourquoi donc tant de débats journalistiques et passionnés autour de Mélenchon, de sa personne et de son programme ?
    Pla seule question est de savoir qui sera le troisième : 
    car c'est l’élu en troisième position qui orientera la politique du futur quinquennat !

     Explications : 
    - Si Mélenchon et son programme "anti banques" arrive, affaibli, en quatrième position, après Le Pen, 
    Hollande (favori final) aura les mains libres pour s’accommoder d'une négociation douce avec les banques. 
    On s'achemine vers une solution à mi chemin entre la Grêce et la situation actuelle.
    - Si Mélenchon arrivait en...

  28. AndresS dit :

    Cher Jean-Luc,

    Courage, je suis certain que tu seras au second tour. Je suis effaré de voir comment tout le monde s'accroche au FN pour sauver sa propre barque qui prend l'eau au vue du manque enthousiasme, d'adhésion que connaissent leur projets (s'il en existe un) mortifères. Avant-hier sur TF1, le journaliste à qui Le Pen père manque et demain la UNE de libé sur Le Pen fille. A ce sujet, je recommande le nouveau film de Pierre Carles où on voit clairement le rapport des éditocrates au Hommes politiques providentiels. Tout ceci prouve une chose importante, vous avez bien fait le travail vis à vis du FN, ils en sont à le regretter...

    Si ce n'est pas cette fois, ce sera la suivante. Maintenant les personnes qui ne faisaient pas attention ou étaient désinformés savent !

    Hasta siempre.

  29. Dominique dit :

    Bonsoir Jean-Luc
    Comme tous ceux qui te soutiennent dans cette campagne électorale je suis outrée du comportement des journalistes envers toi, ces bons "chiens de garde". Ce soir j'ai suivi ton interview sur TV5 Monde, avec des journalistes de qualité, posant des questions intelligentes, te laissant répondre sur le fond et j'ai ensuite aussitôt suivi ton interview sur LCP... il n'y a pas de mots pour qualifier le comportement de ces "petits personnages", suffisants, sans envergure, avec l'esprit rétréci et totalement ignorants de ce qui se passe en dehors de leur petit cercle. On est tous là, et même à distance j'espère que tu ressens cette affection et l'énergie que l'on a envie de te transmettre. On ne lâchera rien, merci pour tout

  30. Patrice dit :

    Bonsoir, merci pour votre énergie. En début d'année en adressant mes voeux à mon entourage j'ai émis le souhait que 2012 nous trouve moins résignés , je suis comblé. Encore un petit effort. J'ai peur qu'il restera trop de gens tièdes, trop de pragmatisme, trop de votes utiles qui sont autant de gros mots, d'affronts et de renoncement aux vrais solutions.
    Par pitié, pourvu que le Pcf, Marie Georges et Clémentine ne soient pas tentées par un fromage dans un premier gouvernement !
    Attendons le grondement de la rue, le second sera le bon.

  31. Lecabestan dit :

    J'espère que la République ne verse pas actuellement sa retraite à cet ex-sénateur fuyard fiscal en Suisse.

  32. Lilly54 dit :

    Et bien ! Pas encore couché ? J'espère que vous n'êtes pas encore à pianoter sur votre PC. Ben nous non plus ! Ce Front de Gauche devient insomniaque. Sachez Jean-Luc que chaque fois qu'on vous blesse, nous sommes atteints aussi. Mais notre force vient à bout de tout. Que ces quatre derniers jours soient sereins et ils seront féconds. Vous avez tant semé. Et nous sommes tous là ! Ce qui a été fait a été bien fait. Nous avons déjà gagné une grande bataille. Merci et prenez soin de vous tous.

  33. jacques bounoume dit :

    Y a le feu en bipartisme-médiacratie ! alors avant le sauve-qui peut général on tire au canon à saloperies ! ce faisant ces bestiaux-là se montrent encore un peu plus sous leur vrai jour : berk ! pas reluisant quoique pas surprenant !
    Cela dit qu'ils continuent ainsi ! ils sont très efficaces pour décider les hésitants ! héhé !
    Pas mal non plus les menaces des torchons de la finance internationale...ils éveillent des vocations qui vont se concrétiser dimanche !
    Bon au charbon,parler,expliquer,convaincre !

  34. J-Pierre André dit :

    Rien que de normal à ce que la nervosité les rende orduriers. Heureusement certains journaux, certaines personalités viennent conforter les analyses des français et du Front de Gauche. Sur les retraites par exemple, Mark Weisbrot, Prix Nobel d'Economie : « Les Français sont en train de se battre pour l’avenir de l’Europe et donnent un bon exemple aux autres pays. Nous pouvons seulement espérer qu’ici, aux Etats-Unis, alors que des attaques contre les acquis se préparent, nous serons capables de repousser les coupes budgétaires prévues contre un système de sécurité sociale déjà mis à mal ».

    Il fait référence à un fait différent que la campagne, mais la campagne se fonde dans ce refus de notre mise au pas.

    Pour lire l'article de Marianne qui reprend la chronique de cet honorable chercheur : ici.

  35. Annie Huet dit :

    Demain sera grandiose ! On y sera. Et après, après, après demain aussi ! Carpe diem.
    Qu'ils dégagent tous ces journaleux qui font ce sale boulot !
    l'Humain est capable de tout, vraiment de TOUT, oui mais de TOUT !
    On verra qui aura le dernier mot.

  36. Cette histoire d'" indépendance " quelle ânerie ! L'indépendance,(à part pour la Justice - et encore est-elle obligée d'appliquer des Lois faites par d'autres), au sens d'autonomie totale, est une notion absolument contraire à la démocratie. Faire ce qu'on veut, sans rendre de compte à personne, sans tenir son pouvoir de l'élection qui est la seule source de légitimité, est la définition même de la dictature. Les spéculateurs, les banksters,les plus grosses multinationales, la BCE font ce qu'ils veulent. C'est bien un système totalitaire qui écrase l'Europe et la France ! Tôt ou tard, mais inéluctablement, la BCE sera soumise aux Gouvernements démocratiques, les banques centrales aussi ; et les Gouvernements pouront emprunter auprès d'elles à taux faible ou nul. Quant à la relance, les ultra libéraux n'y comprennent rien ! Incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Ils préfèrent la saignée perpétuelle, l'austérité, la récession. En fait, ce qu'il déteste c'est que pour relancer la machine, il faut partager les richesses.Or pas de relance, sans justice sociale. Toute la philosophie du programme économique du Front de Gauche, c'est la justice sociale par la relance économique et la relance économique par la justice sociale.
    NB : demain je serai Porte de Versailles.J'ai l'impression que je ne serai pas tout seul. Dommage, j'aurais bien discuté un peu avec Jean-Luc (non, là je rigole...).

  37. claude dit :

    Eh alors ?
    On peut fréquenter et respecter une personne même si on entretien des rapports conflictuels avec elle au sujet de ses conceptions politiques. Le Tout-Autre, ne nous recommande-t-il pas d’aimer nos ennemis ?
    Et le fait qu’une personne nous fasse réagir vivement ça prouve qu’elle ne nous sont laisse pas indifférente et qu’on souhaite par la discussion lui faire voir la situation socio-économique ou géopolitique sous un angle qu’elle néglige et vice-versa.
    Ces histoires du « j’te cause plus, t’est plus mon copain parce que si parce que ça » ce ne sont que des enfantillages…
    N’ayons ni peur ni honte des ragots : JC était bien l’ami des « pêcheurs », quel qu’il soit !
    Merci M. Mélenchon de ne pas renier vos relations et même si au troisième chant du coq cela se produisait, vous seriez pardonné !
    Ayons foi en notre chemin : d’un cœur commun, les millions d’esprits qui s’associent au vôtre et à ceux de nos autres portes paroles finiront par enthousiasmer le monde entier en vue de bâtir une humanité renouvelée.

  38. Le Rouge est mis ! dit :

    Merci Jean-Luc pour cette très bonne explication sur la hausse du smic prévue par le Programme partagé et son opportunité pour la relance de la consommation, entre autre.
    On s'attend à d'autres boules puantes mais on est blindé.
    Plus ils nous attaquent, plus ils nous renforcent !

    Mélenchon, Présidons !

  39. Nico dit :

    Je m'attendais à ce que soit dur, mais là, pffff, c'est rude... Bon courage à toi Jean-Luc, et merci pour tout ce que tu endures pour nous. Merci aussi à toute l'équipe qui est autour et que j'embrasse au passage

  40. Mimi dit :

    Bonsoir Jean-Luc Mélenchon
    Très absorbée par le travail et la vie familiale, je vous ai découvert par hasard à l'émission Des Paroles et des Actes du 12 janvier 2012. J'ai eu comme un déclic. Vous avez réussi à m'intéresser à la politique. Vous m'avez convaincue Merci pour toutes vos interventions sur votre blog et dans les médias
    Bon courage, tenez bon, et bonne chance pour dimanche
    Et encore merci.

  41. Louise M. dit :

    Oh non, pas dix ans, on va pas attendre dix ans, hein ?
    On est tous trop impatients ! Le mouvement social sera immense dès la rentrée. La révolution citoyenne a déjà commencé.
    Que se vayan todos !

  42. Frédéric M dit :

    Merci. Courage. Merci (encore) pour la chanson qui en effet nettoie les esgourdes. Fraternellement.

  43. gabriela dit :

    Demain on devrait parler avec le syndicat des nuages pour nous permettre quelques heures de calme, mais de toute façon, la révolution citoyenne bien vaux une pluie! Même s'il pleut, s'il neige, s'il y a un tremblement de terre, si la lune devient rouge. Allez nombreux! On joue fort demain.

  44. vnr dit :

    Nous ne sommes pas dûpes à cette mascarde médiatique. Bientôt, la déferlante rouge sur Paris répondra de ce cinéma...

  45. Toto34 dit :

    Moi je suis abasourdi par le niveau de crétinerie d'un bon nombre de mes concitoyens qui ont l'air de gober tout ce qu'on leur raconte au sujet de Jean-Luc. Plus c'est gros, plus ça passe... J'ai souvent l'impression de vivre dans le film Idiocracy... Il y en a une sacrée bande, parmi les gens qui m'entourent au quotidien (et ce sont des diplômés), dans 10 ans ils apprendront en zappant par erreur sur un documentaire ce qu'il s'est passé en 2012... et à côté de quoi ils sont complètement passé. Heureusement qu'il y a eu cette campagne et ces milliers de gens assemblés pour me redonner espoir en l'humain ! Le discours de Marseille était magnifique. Merci d'user des symboles avec autant de justesse et de sensibilité.

  46. Anne dit :

    Quel plaisir de lire ton journal de bord et les commentaires des camarades qui seront là, j'en suis sûre sur cette route qui sera longue. La chaleur humaine et l'énergie que tu as su galvaniser nous fera surmonter les coups bas ; "où on était passés... on s'est retrouvés" ?

  47. Manzanos dit :

    Cher Jean-Luc, nous luttons, à tes côtés, de toutes nos forces! J'étais à Marseille... Quand tu as regardé la mer, en parlant de tes origines, que tu as dis tout le bien de cette civilisation, et que les you yous ont retentit... tu ne pouvais plus parler.. la gorge nouée.... j'étais à 5 mètres de toi.. j'ai vu quel homme tu es! Un homme sensible et sincère.... Comme cela doit-être dur d'être attaqué de toutes parts par ces venimeux... Le combat c'est toi qui l'a engagé... nous serons à tes côtés quoiqu'il arrive... mais le combat ne fait que commencer! De hautes luttes nous attendent, et tu peux compter sur nous! On ne lâchera rien! A Marseille j'ai été ému, mais depuis longtemps convaincu de notre victoire future! Allez Jean-Luc, on es là et rien ni personne de nous arrêtera! La Victoire est là... on le sent... on le sait! Amitiés!

  48. Menjine dit :

    ." Mais ce qui nous attriste et nous inquiète c'est que François Hollande soit sur la même ligne que lui." dites-vous, en rappelant que Sarkozy ne fait que des phrases, des rodomontades et qu'il est sur les mêmes positions que Merkel concernant la banque européenne. La position de Hollande m'inquiète, elle ne me surprend pas et ne m'attriste aucunement. La version sociale libérale de la gouvernance (quel mot!) européenne et de la prétendue indépendance des banques, me paraît dans son principe identique à la version libérale et pas du tout sociale de la droite.
    Je n'ai pas eu pour ma part et n'ai aucun tropisme envers Hollande, qui ne saurait m'attrister. Hollande dont l'élection ne saurait m'attrister car pour être attristé par quelqu'un il faut en avoir été déçu. Hollande a toujours été sans changement de sa part, sans un quelconque penchant pour une gauche de gauche ou de combat.
    Moi je combats derrière vous, pour la Vième République sociale, je suis en insurrection civique et les positions de Hollande je les dénonce, je lutte contre elles, je ne les rejoints pas, je ne pleure pas dessus.j'en ai fait l'analyse en ralliant le fdg.
    En revanche je serai avec vous porte de Versailles, je voterai pour vous et je soutiens votre position claire et juste sur la BCE.
    Je ne suivrai aucun appel me demandant de voter pour qui soutiendra la position identique Sarkozy/ Merkem/Hollande.

  49. Vincent d'Alès dit :

    L'odeur des boules puantes est très éphémère, c'est pourquoi elles sont lancées en fin de campagne.
    Une lecture attentive de l'actualité peut aussi faire réfléchir en toute fin de campagne : l'Argentine, par décision politique, vient de se réapproprier la partie d'une multinationale pétrolière qu'elle jugeait lui appartenir. Le Mexique et l'Espagne hurlent qu'on les égorge mais l'Argentine n'a pas sombré, les goulags n'ont pas fleuris, nul embarcation de boat-people n'a tenté de fuir et trouver refuge aux Malouines. Visiblement, ça n'est pas l'apocalypse.
    On peut le faire, on sait le faire... et on le fait !

  50. max dit :

    Jean-Luc, Mémel (comme j'aime à t'appeler en secret ça me rappelle l'as des as ou le magnifique, et cela te sied bien), un simple mot d'encouragement depuis les pyrénées orientales, ou l'on te soutient très, très, très fort. les attaques de ces derniers jours ont été bon train, et c'est plutôt bon signe, cela montre ta dangerosité tout simplement. ne t'inquiètes pas, je vois la sincérité dans tes yeux, et sens dans tes paroles ce qui veut toucher à notre intelligence, je suis persuadé comme toi que si la victoire n'est pas là demain elle sera là après demain, je n'en attend pas moins avec beaucoup d'impatience le résultat du 22 avril, si l'on est devant Mme le Pen, je débouche un chateau Talbot à ta santé. à bientôt camarade citoyen, et n'oublie pas les intérimaires lésés de chez EDF quand tu seras élu, embauche les et stoppe l'intérim dans ces boites "publiques".


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