20avr 12

Veillée rouge

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Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.

J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.

Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : «  C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.

L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.

L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »

Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.

L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.

Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.

L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.

Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.

Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.

L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.   

Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.

Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.

L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.

L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »

Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.

Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…

L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »

Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.

L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »

Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.

L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »

Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…

L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »

Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.

L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »

Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.

Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.

L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »

Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.

L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !

Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci


1  682 commentaires à “Veillée rouge”
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  1. Boris dit :

    Le front de gauche à réussi sa campagne : 11% représente déjà une force sur laquelle il faudra compter.
    C'est une première étape. La prochaine étape est d'utiliser le PS pour contrer la droite et le mettre devant ses Responsabilités.
    Le front de gauche à vocation à être majoritaire à gauche. Pour cela il faut qu'il fasse la démonstration de son incompétence. Le front de gauche doit devenir le recours à gauche.
    Ne restons pas obnubilés par le score du FN. Cela finira front contre front et nous avons besoin pour cela d'une victoire de Hollande pour déplacer le centre de gravité de la gauche.
    Le front de gauche à trois ans et certains serait déçus de ne pas avoir 18% ? Calmons-nous et prenons un peu de hauteur.
    Notre force, il faut bien la mesurer, réside moins dans ces 11% mais davantage dans notre capacité à nous mobiliser. La campagne à permi de nous retrouver autour de valeurs qu'il faudra défendre. Soyons la gauche décomplexée, optimiste et résistante. Notre tour viendra inéluctablement, la victoire de Hollande viendra accélérer le cours des événements.

  2. Zergy dit :

    Juste, au passage, les votes pour Le Pré-Saint-Gervais (93310) et Granville (50400)

    Le Pré-Saint-Gervais
    - HOLLANDE : 42,37%
    - SARKOZY : 17,72%
    - MÉLENCHON : 16,16%
    - LE PEN : 10,35%
    - BAYROU : 6,05%
    - JOLY : 4,27%
    - POUTOU : 1,15%
    - DUPONT-AIGNAN : 1,01%
    - ARTHAUD : 0,68%
    - CHEMINADE : 0,25%
    - Blancs ou nuls : 1,16%
    - Taux de participation :88,66%

    Granville
    - SARKOZY : 30,04%
    - HOLLANDE : 29,46%
    - LE PEN : 12,42%
    - BAYROU : 11,01%
    - MÉLENCHON : 10,86%
    - JOLY : 2,56%
    - DUPONT-AIGNAN : 1,82%
    - POUTOU : 1,00%
    - ARTHAUD : 0,58%
    - CHEMINADE : 0,25%
    - Blancs ou nuls : 1,37%
    - Taux de participation : 77,74%

    On remarquera avec une pointe d'humour noir que Jacques Cheminade a été le premier à la corbeille, pour quelqu'un qui veut se débarrasser de Wall-Street et de la City, c'est rapé.

    De mon coté, je ne me faisais guère d'illusions, que nous soyons arrivé a 11% est déjà joli, je pense que nous tenons le bon bout. Cependant, je ne sais pas si dire FN = Pas beau nous aidera beaucoup, la plupart des gens qui vote FN le font car ils se prennent la mondialisation dans la gueule tout les jours. Quand ils se rendront compte par eux même ce que c'est suite à un maire FN dans leur ville, ils comprendront.

    Et enfin, ne lâchons rien sur internet non plus, regardez les commentaires des nombre de sites d'actualités, ceux-ci sont infestés de commentaires pro-FN, a nous de propager nos idées également, nous avons 10 ans de retard à rattraper !

  3. michel gelin dit :

    Merci Jean Luc pour l’immense travail accompli depuis la création du FdG.
    Avec plus de 11% les fondations sont désormais posées et solide. Il est vital de virer NS mais il est indispensable d’avoir un groupe parlementaire FdG, dont tu dois être le porte-parole.Ta présidence à la tête d’un GP, nous donnera un accès aux médias, indispensable à la diffusion de nos idées.
    Tu sauras, comme Ulysse, par ton intelligence de la situation, gagner la bataille et triompher des prétendants !

  4. Dauphinoise dit :

    Question de chiffres:
    1995 : Abstentions 8 647 118, 21,62 %
    Jacques Chirac 6 348 696 20,84 %
    Jean-Marie Le Pen 4 571 138 15,00 %
    Philippe de Villiers 1 443 235 4,74 %
    Or je rappelle que de Villiers n'était pas loin de Le Pen dans ses thèses.

    2002 : Abstentions 11 698 956 28,40 %
    Jacques Chirac 5 665 855 19,88 %
    Jean-Marie Le Pen 4 804 713 16,86 %
    Bruno Mégret 667 026 2,34 %

    Conclusion : à quelque chose près, on peut dire que, grosso modo, le vote d'extrême droite est assez stable depuis des années et des années (même si cette année, en nombre de voix, c'est très élevé). Est-ce une façon de me rassurer ?....

  5. protagoras dit :

    On lâche rien..... pas sur..... j'ai un pavé dans la main et j’hésite maintenant a la lancer.......

  6. Astrid dit :

    23 avril 2012.
    Triste matin,
    à l'image de ce triste pays.

    1 français sur 5 a préféré la haine à la résistance.
    Portons tous ensemble l'espoir jusqu'aux législatives imminentes.
    Une nouvelle force unie, "belle et rebelle" a vu le jour dans notre paysage politique. Personne ne peut nous l'enlever.

    Nous avons plus que besoin de vous, le front de gauche, besoin de vous M. Mélenchon à nos côtés pour poursuivre le combat. C'est un cri de mon coeur rouge.
    J'ai 30 ans et des rêves plein la tête. El pueblo unido jamás será vencido.

  7. Jakorouge dit :

    Bonjour à toutes et à tous.

    C'est vraiment plus difficile de mettre un bulletin Hollande dans l'urne en 2012 qu'un bulletin Chirac en 2002 ?

    Je comprends les réticences, voire la répulsion de certains par rapport à l'attitude lamentable du Ps par rapport au FdG.

    Mettons un peu l'affectif de côté et raisonnons : dans un premier temps, vaut-il mieux aller aux législatives avec Hollande ou Sarko à l'Elysée ?

  8. dies irae dit :

    POURQUOI JE NE LIRAI PLUS ONFRAY

    Parce qu'il aurait été mieux inspiré de se lâcher sur le thème "Pourquoi il faut avoir peur du FN".
    Ha ! instinct grégaire quand tu nous tiens.

  9. carlo dit :

    même si cette année, en nombre de voix, c'est très élevé
    Tout est là...

  10. Pobiéda dit :

    Suite et fin

    Relevons le défi et retroussons nos manches.
    Et puis pour lutter contre la morosité ambiance, je vais vous donner le score d’un petit village d’Auvergne. A Neuf Eglise, Jean-Luc Mélenchon fait 37.8 % et il arrive en tête du premier tour. Il y avait 269 votants. A Clermont Ferrand, il est à plus de 14 %. Je crois que les résultats sont très inégaux d’une région à l’autre, d’un département à l’autre. Dans l’avenir, je crois qu’il faudra s’atteler à faire progresser nos idées dans ces régions encore hermétiques à notre message.

  11. olivier dit :

    Si Hollandreou passe, la droite se recomposera autour de Le Pen pour gagner en 2017. Si c'est Sarko, c'est le bordel dans moins de 6 mois. Si c'est Holland, la gauche n'est plus crédible et là le bordel c'est pour dans deux ans. Soyons claire jusqu'au bout cher Jean Luc.
    Blanc_Sarko_Hollandreou : Moi c'est blanc

  12. thersite69 dit :

    @789 de 12h10
    J’aime bien ton style bucolique plein de métaphores végétales sur le Front de Gauche Mais il ne décrit pas la réalité du gars ordinaire licencié de l’ancienne usine locale délocalisée, qui se demande comment il finira de payer les mensualités d’emprunt pour sa maisonnette construite à la campagne, qui, pour assurer son salaire, prend désormais sa voiture pour rejoindre la gare d’où le train le conduit à son boulot à 50 km., au mieux. Je le vois recevant pressé mon tract en gare, et l’imagine plein d’amertume en traversant le quartier qu’il avait quitté, peuplé d’immigrés devenus français qui eux votent pour Jean Luc Mélenchon. Et oui ! c’est dans son village dortoir où il s’est fait propriétaire (locataire de la banque !) qu’il s’est exclu des avantages de la vie urbaine, et, dans le déni de ce qu’il a perdu en suivant les conseils des Sarkozy et autres sirènes du libéralisme, avec les rurbains du club, il vote pour le front national. Il n'a rien compris au film dont il est l'acteur...

  13. olmaca dit :

    A ceux qui ne veulent pas voter Hollande, souvenez vous de la mobilisation sur la réforme des retraites face à Sarkozy.

  14. phil30 dit :

    Je ne peut mieux faire que de vous poster ce mail reçu de ma fille ainée (23 ans) dimanche soir: Avec toute mon affection pour Jean-Luc Mélenchon et toute cette belle équipe.
    Je suis bien contente d'avoir voté, mais très déçue du résultat... Penser que Le Pen est passée à 18% devant Mélenchon, c'est écœurant. Mais bon, c'est difficile de combattre la bêtise humaine. En tout cas c'est déjà beau d'être passé de 3% à 11. Et puis c'est pas la fin, comme il le dit si bien "notre tour viendra inéluctablement". En tout cas pour moi, cette campagne aura été une révélation politique, et je suis bien contente de croire en quelque chose qui en vaille la peine.

  15. Dies Irae dit :

    Parlons chiffres

    Plus de 9 millions de bulletins pour Sarko
    plus de 6 millions pour le pen.

    Ces électeurs sont masochistes....de là à penser qu'ils croient vraiment que l'un ou l'autre puisse les protéger ils ne seraient pas si stupides tout de même. L'un a un patrimoine de plus de 2 millions d'euros et a voté dans le 16è où il réside dans un hôtel particulier, quant à l'autre, elle est rentrée dormir dans son château des Yvelines. Des candidats du peuple en somme.

  16. Laure dit :

    Malgré la déception d'hier soir, je voulais dire un grand merci pour la belle leçon de cette campagne : oui, en s'y mettant tous ensemble, on peut changer le monde en portant haut les valeurs d'amour et de fraternité ! A nous de convaincre, jour après jour, par nos paroles et par nos actes, que le bonheur universel est à portée de main, et que rien de beau ne sortira jamais de la haine de l'autre !
    RESISTANCE !

  17. Riri2 dit :

    Je reprends ici mes premières réflexions en ce qui concerne les résultats des élections présidentielles et ceux obtenus par les candidats de la gauche de la gauche.

    En premier lieu, je pense en effet qu’il y a une droitisation dans la société française, à savoir que les idées de peur, de xénophobie, de repli identitaire sont malheureusement supérieures à celles du combat contre le capitalisme, de la recherche de solutions telles que la planification écologique
    Ce n’est pas vraiment une surprise après le double tournant : celle de la conversion de la sociale-démocratie au marché dans les années 1980 et celle de la logique de la droite de radicalisation de son discours et de se calquer dans ses actes ultraréactionnaires ur une xénophobie d’Etat dans les années 2000.
    Ce qui l’es plus, c’est sans doute que les représentants de la droite (27,18%) et de l’extrême droite (17,9%) ont réussi à convaincre : 45,08% au total

    Reste que je pense, que l’opposition à Sarkozy, au bilan perçu justement comme « l’ami des riches » conduira à la victoire du social-démocrate Hollande au second tour.
    Du résultat final, des rapports de forces dans notre société, on a pas de quoi se réjouir lorsqu’on est républicain et démocrate !

    En second lieu, je pense que dans ce contexte, le score de la gauche de la gauche n’a certes rien d’extraordinaire mais marque la fin du retrait sans cesse constant de ses résultats depuis 2002.
    Avec 12,81% des voix (11,10% pour Mélenchon, 1,15% pour...

  18. carlo dit :

    @jakorouge
    C'est vraiment plus difficile de mettre un bulletin Hollande dans l'urne en 2012 qu'un bulletin Chirac en 2002 ?
    Chirac savait entendre la rue. Souvenez-vous du CPE FH l'entendra peut-être aussi alors que NS n'a jamais cédé (notamment sur les retraites). Et d'ailleurs il s'en flatte. Ne serait-ce que pour cette raison, il est préférable que FH soit élu. Néanmoins, une fois que le candidat du PS aura remporté l'élection, le FdG devra se situer clairement dans l'opposition (de gauche).

  19. Jean-Louis Raynal dit :

    Oui not'monsieur... Oui not'bon maître...
    Pourquoi ont-ils tué Jaurès...

  20. bernard hugo dit :

    (Suite à 671 - 10h40) Merci de tout coeur à Jean-Luc Mélenchon et à cet extraordinaire effort d'éducation populaire qu'il a lancé, contre la dépolitisation et l'acculturation. Oui il faut faire cet effort de voter pour ceux qui nous ont insulté et tiré dans le dos et qui ont relayé la promotion médiatique de Le Pen, préférant le Front de la Haine plutôt que le Front de Gauche. Nous allons voter pour des dirigeants qui vont tromper le peuple une fois installés au pouvoir. Mais Il faut dégager Sarkozy pour desserrer l’étreinte qui étouffe les plus vulnérables. Alors viendra le deuxième acte. Face aux attaques des marchés financiers, la réalité des calculs de l’oligarchie (dont les dirigeants du PS sont partie prenante)apparaitra en pleine lumière. Bien au delà de nos frontières, le programme de “l’humain d’abord” viendra à son heure.

  21. françois des landes dit :

    dies irae
    pour expliquer que les petits votent pour les puissants qui les méprisent il faut se replonger sur le syndrome de stockholm
    et pour compléter la compréhension à la soumission, voir l'exprience de Milgram

  22. maxou dit :

    Bonjour à vous,
    Merci à Jean-Luc Mélenchon, merci au Front de gauche et toutes ses composantes, merci à tous les blogueurs de ce site qui ont soutenu le Front de gauche, merci à tous.
    quelle analyse puis-je avoir moi petit militant de base (et simple adhérent PC) complètement désabusé, ma colère va immédiatement envers le parti socialiste, oui, je suis fou de rage, premièrement que le FN arrive en troisième position avec un score qui fait très peur, nous étions bien seul le Front de gauche à nous opposer frontalement au parti de la haine ! Deuxièmement, ce vote utile qui nous emm**** depuis des décennies continue de nous pourrir la vie, quand pourrons-nous enfin voter pour nos idées (de gauche) ?
    Moi j'ai voté pour mes convictions (Front de gauche), mais comment s'étonner que des électeurs aient des convictions, et que par peur, ils glissent un bulletin PS dans l'urne,(si ma conviction première est de voter Front de gauche avant de rentrer dans l'isoloir, et que je glisse un autre bulletin dans l'urne, alors je ne dois pas m'étonner de ne pas retrouver ma conviction (FG) à la sortie) !
    Les autres partis, les partis "frères", suivez mon regard, je ne dirai que quelques mots, protégez-moi de mes "amis", mes ennemis je m'en charge...
    Max

  23. Claude Chauchat dit :

    Félicitations aussi pour ces commentaires : au lieu de s'invectiver, on argumente on discute. Peut-être le travail du WM, qu'il faut de toute façon saluer, y est aussi pour quelque chose. Des opinions différentes émergent: Il aurait fallu dire ou ne pas dire ceci ou cela. On ne peut contenter tout le monde. Contrairement à beaucoup de discours de candidats: ici tout était dit, pas de sous entendus. C'est le programme le plus cohérent le mieux argumenté que j'aie jamais entendu ou lu; le talent de Jean-Luc Mélenchon est un plus, mais aussi certainement le travail de toute l'"équipe qui est derrière Autrefois, je disais qu'il fallait faire attention non pas à ce que les candidats disaient (et qu'ils ne feraient peut-être pas) mais à ce qu'il se gardaient bien de dire (et qu'ils feraiient).Quant aux causes du vote MLP elles sont sans doute multiples. Les sondeurs, qui ont certainement dans leur rangs des sociologues pointus, n'en ont pas pris la mesure: J'avais enterndu dire, les fois précédentes qu'ils bidouillaient les sondages(ils disent: effectuer un redressement) sur le postulat que beaucoup n'osaient pas dire qu'ils voteraient à l'extrême droite. Je me demande s'ils n'ont pas cru un peu trop vite que ces gens s'étaient décrispés et osaient enfin le dire. Sans doute aurait il fallu opérer un redressement mahousse cette fois encore.
    Voici un livre qui devait être lu partout: "Circus Politicus" (de C. Deloire et C. Dubois), mais il est cher.

  24. mimopi06 dit :

    Jean-luc a clairement appelé à voter Hollande et il a raison. L'attitude des blogueurs qui sur le blog du même Jean-luc, affirment le contraire me révulse. Leur seul argument est de dire que les deux hommes feront la même politique. WM je pense que se sont des trolls, tu devrais les enlever. Ils deviennent des alliés objectifs de Sarko. Il est clair qu'Hollande nous posera de vraies difficultés mais comparé à Sarko quand même...! Le front de gauche est un parti visant à gouverner et cette position extrémiste n'est pas compatible avec ce projet. L'objectif premier est de battre la droite et il n'y a pas une voix à perdre pour y parvenir ! D'autre part si Hollande, élu, se couche devant la finance (comme c'est probable) qui sera le recours à gauche...? à votre avis...?

  25. Aline dit :

    Petite pierre à l'édifice pour mieux comprendre qui sont certains électeurs FN :
    J'ai connais qui ont 30 ans, vivent en centre ville, gagnent relativement bien leur vie (si c'est pas eux, leurs parents) et regardent avec passion les vidéos de Soral.
    J'en connais (entre 30 et 40 ans) qui ont pu être séduits par le programme économique du FdG mais qui ont une haine viscérale des "gauchos à barbe qui vivent à l'abris". Trop "bisounours" à leurs yeux.
    J'en connais qui sont surtout des bas-du-front et qui ont beaucoup de pulsions haineuses alimentées par les médias (entre 15 ans et 90 ans).
    Bref, j'en connais beaucoup mais j'aiguise mes armes grâce au programme du FdG et sachant que je ne suis pas seule, j'y retourne (je crois d'ailleurs que j'ai une bonne chance avec ceux qui m'imaginaient "bisounours", après hier soir, j'ai un peu plus de mal à ravaler le sang que j'ai dans la bouche depuis plus de dix ans... après la pédagogie douce...)
    Résistance.

  26. Truhania dit :

    Je le redis, même si notre score est loin d'être aussi haut que nous pouvions l'espérer il constitue une base de travail. Nous avons rassemblé l'essentiel de notre socle de base, il va falloir maintenant réfléchir pour dépasser nos frontières naturelles. Il est probable qu'il faudra que nous arrêtions d'être des humains angélique et idéaliste pour devenir des humains exigeants et résistants. La laicité est à nous, nous devons la défendre vigoureusement contre tous les intégrismes. Les acquis sociaux on ne lâche rien non plus. Le protectionnisme il va falloir être plus clair plus audible la dessus. La sécurité/insécurité on va devoir être plus audible la dessus, la lutte contre les trafics pour couper les têtes on a pas assez avancé nos propositions la dessus, il faut en faire un thème central. Les banques/la finance faut continuer de dénoncer et de proposer; Enfin sur l'Europe il va falloir se muscler : discuter et convaincre les européens mais on fait quoi si ils refusent. La planification écologique on fait comment dans le détails.

    100 fois sur le métier remettons notre ouvrage.

  27. naif dit :

    Agonac, Sainte Foy la Grande, Notre Dame de Sanilhac,.... Des communes qui ne sont ravitaillées que pas les corbeaux, une église, des prairies, des fraises, des vieux, des commerçants des artisants, du chômage, des petites retraites, de la ruralité. MLP devant JL Mélenchon et dans la moyenne nationale !
    Le rôle de la télé a été déterminant.
    Notre candidat:
    - montré agressif, insultant, vis à vis d'une femme.
    - montré irréaliste,
    - montré sanguinaire avec son allié PCF, Bolchevick et comparé à G.Marchais.
    - MLP montrée souriante, moderne, le choix des photos dans la presse.
    - l'affaire Mérah qui n'a rien changé dans les sondages alors que c'était l'inverse. Sondage masqué.
    - La manipulation était inversée: Elle nous encourageait à continuer sur une voie qui nous desservait au moins sur la forme.
    - la dernière semaine ahurrissante pro-le Pen !

    Les médias sont responsables à 100% du résultat avec les organismes de sondages les plus importants. Dans la posture, le timming, les photos, les horaires de passage.

    Conclusions:
    il faut manifester devant les médias. Le medef n'est pas suffisant. Ils faut montrer le lien entre les deux.
    il faut se doter de sondages propres à nos organisations. Prévoir un budget. Il nous faut de la lisibilité dans la tac-tique.

  28. Genialle dit :

    627
    Sylvie

    ok avec toi..

    Les Français ne sont pas prêts a entendre, et à mettre en place un programme Humaniste et spirituel..
    C'est seulement cela que je retiens. Et là c'est grave. Car l'heure est grave.
    Nous sommes dans un tournant de l'Histoire, Jean-Luc Mélenchon l'a très bien saisi et compris, et si nous ne le négocions
    pas nous aurons la GUERRE. POINT.
    Je voterais pour faire barrage a Sarko. En était très claire dans ma tête de la suite...
    Mais n'est ce pas l'essentiel de la vie : "ETRE Conscient de nos actes"
    Courage a TOUS. Nous continuons, car le mouvement c'est la vie, et le "tout est dans le tout"
    HAUT les coeurs !

  29. Ouilya dit :

    Tout le monde avait ramené les grand'mères avec leur déambulateur, ils ont sorti des maison de retraite Des momies de plus de 90 ans tenant à peine debout pour les faire voter, "plutôt Hitler que le front populaire". Le quatrième âge est une de mes spécialités et je puis vous affirmer que ces vieillards n'étaient pas en mesure moralement de voter. C'est quelque chose qui m'a profondément choquée.
    Il y a beaucoup moins d'abstention que d’ordinaire aussi et c'est une bonne chose.
    Bon, maintenant il faut tomber sarko, afin de continuer notre travail.

    Ne rien laisser tomber, bien au contraire. Jean-luc a entièrement raison quant à l'extrémisation de droite.

    Merci Monsieur Mélenchon, je le redis, vous êtes un Grand !
    Nous avons besoin de vous, de vos analyses, de vos connaissances car nous débutons dans une réelle et grande bataille pour les peuples. C'est la plus belle et la plus grande ambition jamais portée jusqu’alors par un programme destiné à être universel et populaire.

  30. Éric RAVEN dit :

    Un grand merci à notre candidat pour sa belle campagne et toute son équipe ainsi qu'aux 3 985 298 humains qui ont voté pour la vie!

  31. Roxane dit :

    Je pensais annuler mon prochain vote en portant une mention dessus mais je ne le ferai pas: je veux qu'NS s'en aille et qu'il réponde de ses actes devant la justice.

  32. ire & Gabriel47 dit :

    Cher ami si proche et si loin devant,
    Votre éthique nous conduit à travers les écueils, d'un pas sûr. Nulle griserie ni compromission, vous nous soutenez dans notre humanité et notre devenir collectif. Ce que vous dites sur le fil tendu de nos pensées en chantier,vous le mettez au travail de notre exigence. Aucune calomnie ne peut atteindre notre élan, il était temps, le capitalisme et ses promesses luxuriantes et vides quitteront les têtes et les cœurs en même temps que le système sera contré. Continuons la marche, il reste de la route. De toute façon, bien au-delà de ce dimanche soir, il y aura d'autres soirs, et des nuits de veille, et des matins. Le sérieux de la tâche ne nous autorise ni euphorie ni aucun découragement. Nous ne céderons pas à la pression capitaliste qui nous enfume de ses fausses sciences gestionnaires et statisticiennes, nous ne sommes pas des cohortes d'anonymes ! Chacune et chacun peut, pas à pas, découvrir son humanité au travail de la VIe République à naître. Merci d'être bien là, tous, nous très nombreux et à quelques-uns, Jean-Luc Mélenchon, si loin devant, si proche et chaleureux, avec nous.
    ire et Gabriel47

    Nous avions préparé ce mot à l'heure de la fermeture du Blog avant la veille rouge, nous n'en changeons presque rien, juste du tutoiement nous passons au" vous", singulier et pluriel !

  33. Cobalt(19) dit :

    Oui, les médias sont fautifs de compassion envers la haine. Ils ont tué, encore une fois Jaurès ! La finance, à travers eux a gagné son pari. Elle va pouvoir attaquer la France. Le FdG est blessé dans son amour propre et les socialos ont le sourire. Les législatives vont être tendues entre nous. Je suis désormais contre une quelconque union. Allons au combat seul, nous sortirons grandis.

  34. ermler dit :

    Arrêtons de gémir sur le score de Le Pen qui est, après tout, assez logique. Si on pense qu'il suffit de composer des odes lyriques au métissage et à la fraternité des peuples pour faire reculer le vote FN, on se met - hélas ! - le doigt dans l'oeil...et d'ailleurs on se l'est mis !
    Le chiffre qui me questionne le plus : 65% pour les candidats libéraux pur jus ! 65% pour les politiques austéritaires !
    Vous me direz que 35 % contre, c'est pas si mal. Oui, sauf que la moitié de ces 35% votent... Le Pen.
    A terme, comment sortir de cette schizophrénie ?
    - Assecher le vote FN pour le faire basculer vers nous ? Alors il faudrait que la pédagogie ou, à défaut, un minimum de subtilité stratégique remplace le lyrisme des belles professions de foi.
    - Espérer un basculement anti-libéral du PS ? Faire comme E.Todd un pari pascalien sur le gauchissement "inévitable" du PS, face aux réalités de la crise ?
    La quelle de ces deux options est la moins utopique ?
    Je sais. Je pose des questions abruptes et un peu "déprimantes". La limite de signes imposée par le WM m'empêche, pour l'instant, de développer ma modeste réflexion.

    WM.: Bonjour. Pourquoi certains posts peuvent-ils sans problème (et parfois largement) dépasser les 1500 signes ? Y aurait-il des "privilégiés" ? :) Encore merci à vous pour votre travail de titan !

  35. dav77 dit :

    Il ne faut pas oublier que bon nombre de votants pour Hollande apprécient les idées du front de gauche, mais avaient trop peur d'un nouveau 2002 (même s'il n'y avait pas de quoi, et que Hollande s'est bien amusé à répéter sa peur pour ce scénario qui n'arriverait pas).
    Donc, les idées passent chez un plus grand nombre de citoyens que ne laissent le penser les résultats.

    Après un réveil difficile tout de même, je reste optimiste.
    Il faut continuer à marteler / expliquer / convaincre avec le programme du front de gauche.
    Ce FdG qui existe depuis trop peu de temps par rapport au FN.
    Des citoyens ont donc comme habitude de vote contestataire de se tourner vers ce parti.
    A nous de leur montrer qu'une vraie alternative est possible sur le fond, et pas seulement une simple alternance sur la forme.

  36. tchoo dit :

    Avant ce vote, et ses résultats j'étai déterminés à ne pas voter Hollande, ous aucun prétexte.
    Ce jour, je ne suis guère plus convaincu, juste interrogé par le vote utile(qui ne démarre que maintenant)
    Le pari: Hollande au pouvoir va de toute façon se vautrer, donc on s'achemine vers une crise politique majeure, le FdG pourrat-il tirer un quelconque avantage de cette crise et avancer ses pions, où la faillite du PS au pouvoir inclinera encore plus les français, peureux et pleutres vers les facho?
    Sarko au pouvoir à nouveau, va se vautrer aussi, on s'achemine vers une crise politique aussi, avec une droitisation de plus en plus prononcée de la gouvernance, on va en chier encore plus.
    Le FdG pourrat-il tirer un quelconque avantage de cette crise et avancer ses pions?
    question, question, question..................

  37. Fabrice Leiser dit :

    Nouveau témoignage aux infos à midi d'un employé de Rungis qui dégoûté de la politique, du système... de tout quoi, hésitait entre Marine le Pen et Mélenchon et a voté FN. Cela fait déjà plusieurs cas de ce type depuis ce matin. Il serait bon de les analyser et d'y apporter une réponse. Qu'est-ce qui les a fait basculer ? Nous étions au coude à coude avec le FN et il y a eu basculement en sa faveur. Tous les autres chiffres correpondaient peu ou prou aux sondages sauf nous et le FN. Qui a joué au con ? Ce n'est donc pas un vote d'adhésion mais de protestation.
    Vos avis.

  38. Richard Khaitzine dit :

    J'irai voter Hollande, sans illusions, et en traînant les pieds tellement fort que mes semelles feront des étincelles...
    Je ne peux m'empêcher de constater que le PS, durant toute la campagne, a plus tiré sur Jean-Luc Mélanchon que sur Sarkozy et Marine Le Pen. A croire que le Front de Gauche est l'adversaire prioritaire de Mr Hollande et de ses amis!
    Sur le score du FN, il convient de relativiser. Certes la France comporte un certain nombre de fascistes irréductibles, mais ils ne constituent pas la majorité des votants qui se sont prononcés en faveur du FN. Nombre de ces électeurs appartiennent à cette France de "bons français" qui n'avoueront jamais avoir voté pour Marine Le Pen mais, qui sous couvert d'anonymat, ne s'en sont pas privés. Ceux-ci appartiennent à la France des "corbeaux", celle des petits esprits mesquins qui déversent leur bile et leur rancoeur lorsqu'ils sont sûrs de l'impunité. C'est le fait de côtoyer de tels individus qui fit écrire à Victor Hugo, les propos suivants, mis dans la bouche d'Ursus, le philosophe de "l'Homme qui rit": " Je hais tellement les hommes que je leur fais tout le bien possible afin d'entretenir longtemps leur calvaire."
    Cela étant dit, après le pain, le second besoin du Peuple, c'est l'éducation. Par conséquent la voie est toute tracée. En attendant, la lutte doit se poursuivre et rendez--vous pour le législatives.

  39. Laulau dit :

    Un petit oublie (volontaire ?) de nos brillants analystes qui proclament que l’extrême droite avec 17,9 % vient de réaliser son meilleur score aux présidentielles. Et non !
    En 2002 Le Pen avait réalisé 16,86 % mais on oublie un peu vite la concurrence de Mégret (dit Goebbels) et ses 2,34% ce qui fait au total 19,2 %. Sans parler des 4,23 % de chasseurs pêcheurs et autres traditionalistes qui avaient voté St Josse et qui ma foi n’étaient que des frontistes un peu plus...... bucoliques.

  40. naif dit :

    Pourquoi faut-il que l'humanisme et le progressisme soit toujours minoritaire ?
    Pourquoi même quand l'humanité gagne ce sont les conservateurs ou les réformateurs qui en récoltent les fruits: Blum avec le front populaire. De Gaulle avec le programme de la résistance. Mitterand avec la retraite à 60 ans, les 39 heures...puis les 35h, la 5ème semaine de congés payés...

    Le conservatisme est la fin naturelle de l'individu sans culture. La viellesse est un naufrage. Même un humaniste sans culture actualisée devient conservateur de sa propre humanité. Humanité sans relativisme n'est que ruine de l'âme. Pour parodier Rabelais.

    Tous ces petits villages sans immigration, sans problème de sécurité qui ont voté MLP au-delà de la moyenne nationnale c'est complètement surréaliste. J'ai honte de cette France qui accuse du papier et des pièces en euro, mais qui ne se posent jamais la question de ceux qui font fonctionner cette monnaie. Tous ces gagne-petits qui ont peur! Aujourd'hui, j'ai compris comment sont devenus collaborateurs de nombreux français sous l'occupant. J'ai compris pourquoi ils ont suivi Pétain. J'ai tout compris de ce qu'il y a d'inhumain dans l'humanité. J'ai tout compris de l'ignorance et l'intérêt individuel à court terme.

    Mais je ne comprends toujours pas comment Sarkozy arrive à 26%.

  41. Jonathan dit :

    C'est le cœur bien lourd que l'on se retrouve après cette fin de semaine terrible. Le succès que beaucoup d'entre nous attendaient s'est envolé, remplacé par le cauchemar de constater que, malgré tout le travail entrepris par Jean-Luc et le Front de Gauche, le parti de la haine a réussi une nouvelle progression. A cet égard, la responsabilité des médias de masse et des grands partis est écrasante. Nous les avions presque oubliés tous ces opportunistes et autres laquais du système qui, avec leur mentalité de collabos, ont toujours préféré "Hitler au Front populaire". Notre devoir est maintenant de partir à la reconquête des esprits grâce à la déconstruction rationnelle des idées nauséabondes du FN. Cette interview est un début (http://www.dailymotion.com/video/xpuy82_j-nikonoff-la-confrontation-argumentaire-anti-fn_news?start=274#from=embediframe) en plus de la lecture d'Alexis Corbière et de Laurent Maffeïs.
    Pour le reste, je me garderai bien de faire de la stratégie électorale ici. Je voudrais juste vous remercier tous autant que vous êtes, Jean-Luc en tête, pour nous avoir permis de nous réunir et de nous sentir moins seuls. Jamais je n'oublierai les regards plein d'amour croisés dans nos grands rassemblements de la Bastille et de Toulouse. J'y est vu des femmes et des hommes au grand cœur, des têtes dures par dizaines de milliers que l'on est pas près de faire renoncer à un monde meilleur où l'Humain sera enfin roi.
    Cap sur les législatives. Vive la...

  42. carole joly dit :

    dans mon village du sud-aveyron: sur 140 votants: jean-luc Mélenchon a 30 voix, il est devant tous les autres, qui tournent autour 21 à 26 environ, ça réchauffe un peu

  43. Michel Auria dit :

    Pourquoi voter Hollande ?

    Pour pas lui offrir une nouvelle fois la place d'opposant N°1 à la politique menée par le pouvoir en place, lui permettant de se représenter la prochaine fois en sauveur suprême.
    Je préfère lui mettre les 2 mains dans la gadoue, l'obliger à assumer la politique qu'il entend réellement mettre en œuvre, concrètement, alors qu'aujourd'hui personne ne peut dire ce qu'il fera vraiment, tellement il s'est affranchi du programme du PS et tellement il a dit tout et rien, évitant soigneusement de s'engager trop précisément, restant vague dans ses propositions (on négociera...) et sans jamais dire comment il fera ; et alors le peuple pourra juger sur pièce. Le Front de Gauche sait ce qu'il aura alors à faire, car nous savons ce qu'Hollandreou fera, et donc, inévitablement, la nécessité d'une l'alternative se posera encore plus clairement.
    Car aujourd'hui, entre le pouvoir en place et nous, il y a Hollande et l'écran de fumée qu'il déploie sur le peuple de gauche ; avec Hollande au pouvoir, il n'y a plus personne à gauche que nous, car les verts de EELV sont associés, par contrat, à sa politique.
    Si par notre abstention, Sarko repasse, il aura l'occasion de continuer, d'enfoncer le clou, fort de "la volonté du peuple", et le peuple souffrira sans recours car le PS, drapé dans sa dignité offensée, portera le drapeau de l'opposition et nous le fardeau de notre faute. La porte entrouverte se refermera sur l'Europe qui espère de...

  44. lucile orchidee dit :

    et aujourd'hui, 23 avril, on a perdu, hélas! ok, on votera pour celui qui nous a fait du mal mais il faudra qu'il nous obéisse et qu'il s'abstienne d'aller pactiser avec le diable, les financiers de la city ou d'ailleurs sinon, il nous aura dans la rue avec d'autres, qui nous avaient aussi maltraités comme les Poutou, les arthau, les jose bové etc...nous y seront dans la rue, ensemble, tous ensemble contre Hollande s'il ne nous obétit pas. Avez vous compris cela, Mr Hollande et vos amis ? souvenez vous en bien, on ne vous laissera pas faire l'innacceptable et va falloir avancer sur le social, c'est à dire "augmenter la dette " par du social, et encore du social, quoi de mieux que le social quand on est socialiste, normal, non ? à commencer par l'indexation du minimum vieillesse sur le smic et pas sur les prix, comptant bien sur l'augmentation du smic, non pas d'une aumone mais d'une augmentation digne! Prochaine de nos revendication dans la rue, l'augmentation du smic et des minima sociaux afin de vivre et pas survivre, avez vous compris Mr Hollande et vos amis, c'est pour bientôt cela, soyez en sur!

  45. eva_bien dit :

    Bon, on arrête de "chouiner" et on se remet au boulot........il y en a!

  46. Yohan dit :

    Je suis un peu dubitatif devant le raisonnement des camarades qui refusent d'aller voter Hollande au second tour. Evidemment ce n'est pas notre gauche, évidemment on risque gros en ayant une politique de centre gauche. Mais m*** ! il faut quand même pas oublier ce que promet Sarko en cas de ré-élection : détricotage du contrat de travail unique, explosion des corps intermédiaires (i.e. syndicat), intensifier les expulsions d'immigrés, appliquer la règle d'or, baisser les effectifs de la fonction publique. J'en passe et des meilleures. Est-ce que c'est bien cela que nous voulons risquer d'avoir si nous nous abstenons de voter Hollande ?
    J'entends bien le fait qu'on risque d'aller dans le mur avec une politique à la Papandréou. Mais il ne faut absolument, jamais, et en aucun cas laisser le champ libre à la droite. En particulier cette droite là dont le but à terme et de se recomposer avec l'extrême droite (il suffisait d'entendre Copé hier soir !). La droite fera toujours bien pire que tous les égarements de la sociale-démocratie.
    Alors, le 6 mai, je ferai comme beaucoup : je voterai Hollande à contre-coeur, et aux législatives ce sera Front de Gauche !

  47. durand dit :

    la france n'est pas cuba et la 6éme republique se fera sans doute avec du bleu marine. il faut plier à present les petits drapeaux rouge et ranger les marteaux et les faucilles, la revolution n'est plus d'actualité, tant pis pour tous les camarades qui y ont cru, les français ont compris et ont fait le choix du FN

  48. carole dit :

    bon, ok, mettons le bulletin écrit hollande dans l'urne, dégageons Sarkozy, ceci afin d'avoir de la liberté pour œuvrer, sinon, on aura du mal à militer dans la rue

  49. Houy Delalande Fabien dit :

    Juste heureux de voir que vous êtes toujours la.


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