20avr 12

Veillée rouge

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Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.

J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.

Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : «  C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.

L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.

L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »

Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.

L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.

Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.

L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.

Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.

Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.

L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.   

Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.

Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.

L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.

L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »

Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.

Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…

L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »

Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.

L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »

Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.

L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »

Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…

L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »

Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.

L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »

Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.

Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.

L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »

Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.

L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !

Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci


1  682 commentaires à “Veillée rouge”
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  1. Margaux dit :

    Yes ! J'ai enfin réussi à convaincre mes parents de voter Front de Gauche ! J'ai prêté le programme à mon père, maintenant il ne veut plus me le rendre ! Haha !

    Cette campagne fut formidable. Depuis la Bastille, j'ai regardé tous les meetings sur mon ordi à chaque fois avec beaucoup d'émotion. Merci mon cher Jean-Luc, merci beaucoup pour tout.

    Avec toi maintenant et après les élections, on continue la Résistance !

  2. rouge-gorge dit :

    Merci.

    Merci pour l'espoir, pour la fraternité, pour le partage.

    J'espère vous voir bien haut dimanche. Je l'espère pour vous, votre engagement, votre persévérance, votre force et votre émotivité.
    Prenez soin de vous, je n'ose imaginer l'énergie que vous avez dû laisser dans cette bataille, qui je le souhaite n'est pas terminée. Non pas que je me pâme dès que vous apparaissez, mais votre humanité me touche au coeur.

    Si j'espère, c'est aussi pour nous, nos enfants, petits-enfants venus ou à venir, pour tous ceux qui croient en votre projet, tous ceux qui vous ont soutenus, tous ceux qui ont milités, discutés, débattus, convaincus, tous ceux qui se sont reconnus.

    J'irai voter avec conviction, fierté, sans hésitation, sans peur de qui ou quoi que ce soit. Vous avez redonné du sens au suffrage universel.

  3. Didier Taleyssat dit :

    Merci à notre candidat ainsi qu'à tous les orateurs, toute l'équipe de campagne et au Front de Gauche pour tout ce que nous avons vécu dans les meetings, assemblées ou sur les sites internet pour cette campagne. Quoi qu'il arrive dimanche, le peuple est rassemblé derrière vous et on se retrouve lundi pour continuer le combat, on lâche rien.

  4. bardamu dit :

    Merci au Front de gauche et à vous, M. Mélenchon pour cette campagne vivifiante. J'ai 24 ans, je voterai pour vous dimanche. En parlant de votre candidature autour de moi, j'ai réussi à convaincre plusieurs personnes. Je sais que plein d'autres ont fait de même. Nous poursuivrons le mouvement, quoi qu'il arrive dimanche.
    Résistance!

  5. Sylfo Kistillig dit :

    Vous êtes le candidat que nous aimons, le porteur de toutes nos espérances.... Bravo Monsieur Mélenchon. A dimanche soir.... Prenez une journée de repos bien méritée et revenez nous vite ici dans 48 heures pour la suite du combat....Nous sommes certains de vous retrouver présent au second tour.. Nous le voulons, nous y croyons. Vive la résistance et la Victoire du Front de Gauche !

  6. hiesel91 dit :

    Allez il ne faut rien lacher!quelque que soit le resultat, on ne pourra nous enlever ces moments intenses de mobilisation. On ne reunit pas a chaque fois tant de monde sans qu'il n'en reste quelque chose!

  7. Nataly dit :

    Tout ce que vous voulez
    Nous le voulons aussi
    Nous le voulons aujourd’hui
    Que le bonheur soit la lumière
    Au fond des yeux au fond du cœur
    Et la justice sur la terre.

    Il y a des mots qui font vivre
    Et ce sont des mots innocents
    Le mot chaleur le mot confiance
    Amour justice et le mot liberté
    Le mot enfant et le mot gentillesse
    Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
    Le mot courage et le mot découvrir
    Et le mot frère et le mot camarade
    Et certains noms de pays de villages
    Et certains noms de femmes et d’amis […]

    hi hi ;-)

    (… bon… pour partager avec le plus gd nombre, c'est un bout d'Eluard (Perri))

  8. Fred Barbosa dit :

    Impatient d'être à dimanche pour mettre mon bulletin Front de Gauche. Et ça sera rebelote pour les législatives.
    Le Front de Gauche doit devenir la première formation à Gauche.
    A très bientôt
    Amitiés

  9. rodolphe dit :

    Même si je sais que tout commence Dimanche, je ne veux pas que ça s'arrête ! mille bravo à toi Jean-Luc quelle expérience ! Quel espoir. Mille bravo à vous tous. M'en vais faire une dernière séance d'autocollants !

  10. Merci pour tout.

    J'ai une énorme dette envers vous, vous m'avez réconcilié avec une partie de mon coeur.

    L'espoir ! Résistance !

  11. Katia Chipolina dit :

    Quelle belle campagne....

    Jamais je ne me suis sentie aussi en phase avec des idées, avec des gens !
    Nous nous sommes trouvés, nous sommes la France du métissage, de la Liberté, de la Fraternité et de l'Egalité..
    Solidaires, nous sommes, solidaires, nous resterons car nous sommes le France de l'amour qui rejette la haine...

    Cette campagne m'a fait vibrer, sourire, espérer et pleurer...

    Je la dédie à mon père qui serait si fier de voir ça... Bien qu'absent, il me porte, il est là et il me manque...

    Bravo à vous Mr Mélenchon, bravo à votre équipe et bravo à nous...

    Katia.

  12. Lise dit :

    Merci, comme ça fait du bien de ne plus se sentir seule (la gaucho de l'école...)...Seule je m'y suis sentie lorsque j'ai donner ma démission du syndicat auquel j'adhérais (mes parents avant moi) après le séisme des retraites. Il faut se méfier des changements de couleur, fut un temps les lettres cfdt s'affichaient sur fond rouge, maintenant orange..Il me semble que les couleurs socialistes ont passé dernièrement du rose au bleu..c'est de mauvaise augure...Bref devant dailymotion avec mon fiston, nous sentions le lien qui nous unissait.........et qu'elle soulagement..On lâche rien !

  13. NANOU 50 dit :

    Merci Jean Luc, merci à tous de nous avoir permis de relever la tête (dure). On ne lâche rien les amis ! On va se manquer pendant ces 2 jours. Bises fraternelles

  14. François Châtelet dit :

    Je n'ai pas souvenir d'une telle ébullition politique depuis mai 1968 où les rues du Quartier Latin n'étaient qu'un immense forum qui a fait progresser d'un coup un nombre considérable de citoyen. Ce qui est nouveau, y compris par rapport à 1981 (avec le recul de l'histoire), c'est en plus l'amorce d'une perspective politique cohérente, modulable évidemment avec l'avancée des évènements. Merci à tous les militants, d'en haut et d'en bas, à tous les participants aux meetings, rassemblements et assemblées citoyennes. Merci au(x) Webmestre, le malheureux !

  15. zabou dit :

    Rencontrer l'autre, parler, vivre ensemble, s'éclairer mutuellement de nos intelligences qui sortent de leurs carapaces telle la mue....c'est fantastique. Toutes ces lignes,toutes ces analyses, tous ces commentaires, toutes ces photos devraient être transportés dans un livre qui serait un témoin de la vie, de l'amour, du respect et qui les soirs de cafard pourrait remplacer un anxiolytique.

  16. Sylvain dit :

    Merci d'avoir ouvert la brèche. Merci d'avoir proposer LES alternatives en face de ceux qui soutiennent modicus qu'il ne peut y en avoir. Merci de nous donner l'espoir qui nous soutiendra longemps apres le 3eme et 4eme tour, pendant les jours et le batailles difficiles qui s'annoncent. Le noyau est maintenant dur, blindé même! Merci, merci, merci!

  17. Françoise32 dit :

    Merci Jean-Luc d'avoir su dire notre mal-être, notre désespérance, et de nous avoir redonné l'espérance.
    ESPERANCE
    RESISTANCE
    L'action continuera avec toi. RDV lundi pour la suite...

  18. Roberto dit :

    Webmestre ? Je ne sais si on peut vous voir comme une sentinelle ou comme un berger. En tout cas merci de tout cœur de nous avoir accompagné et protégé : merci pour votre travail.

  19. Margaux dit :

    @ l.e.f. (21h37)

    Vraiment ? Moi aussi j'habite en campagne et partout autour de chez moi, les affiches de Marine sont déchirées et taguées. Sur celles de Sarkozy, il y a des autocollants du Front de Gauche.
    Ça me fait rire (enfin tant qu'ils touchent pas à notre Jean-Luc) ! :)

  20. dousselin michele dit :

    Monsieur Mélenchon, vous avez dit cet après midi que vous étiez anxieux, mais vous ne devez pas l'être car quelque soit le résultat vous avez déjà gagné. Vous avez réveillé le peuple de gauche celui des luttes sans lesquelles aucun progrès social n'est possible. Vos discours sont nobles, entendre des poèmes d'Hugo, écouter Jean Ferrat chanter et vibrer au milieu des siens. Retrouver l'espoir qu'une autre socièté est possible, faite de partage, de respect de l'autre.Si ça ça ce n'est pas la plus belle des victoires... nous serons à vos cotés dimanche par le coeur et nous mettrons, j'oserais dire avec gourmandise, un bulletin Jean luc Mélenchon dans l'urne.

  21. martial dit :

    merci jean-luc, merci à tous les militants et sympathisans

  22. Britt dit :

    Quel moment galvanisant nous avons vécu hier, une fois encore !
    Quand l'extrême droite monte car la France a oublié les leçons de l'histoire. Au moment où l'on enterre l'un des derniers grands résistants, cette marée rouge fait chaud au cœur.
    Je suis fière de vous, je suis fière de nous.
    La révolution est en marche et elle passera par les urnes.
    Ou, comme l'écrivait le grand Zola au moment de la sinistre Affaire : "la Vérité est en marche et rien ne l'arrêtera !"
    RÉSISTANCE ! Un monde meilleur est possible.

  23. Courrierlecteur dit :

    Bonsoir,
    NS a attendu le soir de son élection pour se payer la tête de ses électeurs, de ses supporters, en les méprisant (sans même leur faire un petit coucou depuis la fenêtre du "Fouquet's"). Avec FH le changement, c'est dès maintenant, il fait le "Président", méprise ses partenaires, ses supporters, avant même d'avoir obtenu les premiers bulletins de vote...

  24. Dénia dit :

    Merci Jean-Luc pour toute cette éducation populaire et fervente. J'ai suivi tous vos meetings. Plusieurs de mes proches en ont fait de même. Quelles soirées roboratives. J'étais à Toulouse. Quelle ferveur ! Dans le programme du Front de Gauche, toutes les parties forment sens, par elles-mêmes et collectivement. Quel beau puzzle ! Et, tout cela dit avec poésie. Le peuple aime cela. Dès lors, pourquoi nier la validité des perspectives proposées par cette vraie gauche. Beaucoup des mesures avancées sont déjà mises en oeuvre, et réussissent, dans bon nombre de pays d'Amérique Latine, et ce malgré les obstacles, voire les coups d'Etat fomentés par les USA. Quelle vilenie de parler, au sujet du FG, de retour du bolchévisme. Ces critiques manquent passablement de pertinence et de profondeur. Pour moi, aujourd'hui, très attaché à vivre en parfaite harmonie et amitié avec autrui, je quitte sans nul regret le vote socialiste pour adopter celui du Front de Gauche, résolument et définitivement. Ma conscience, et ma morale, ne peut vraiment plus s'accommoder des bidouillages du PS et de ses dérives libérales. Quoi ? Dixit Libération, François Hollande serait d'accord pour engager les forces françaises en Syrie, avec quel financement, lui qui n'est pas défavorable à faire payer par la population l'austérité de la troïka. NON, NON et NON !
    Hasta pronto, amigo mio, compañero Jean-Luc.

  25. DOMINIQUE dit :

    Je ne sais pas si vous le savez mais nous sommes presque 87000 à avoir adhéré à votre site et à discuter chaque jour, chaque soir. Comme nous nous amusons à le dire nous sommes "addict", nous avons tous attrapés la Mélenchonite :) Pour nous ça a été (c'est toujours d'ailleurs) une formidable aventure humaine. Comme dans vos meetings nous venons de tous les horizons et nous avons conversé avec humour et beaucoup d'amour ! Il nous a fallu combattre les attaques des "trolls" (FN) et pour cela nous avons mis en place une chaîne de solidarité infaillible... Nous sommes tous un peu tristes ce soir car la page va être fermée. Vous nous avez redonné de l'espoir et nous serons les vaillants petits soldats de la révolution citoyenne, nous vous en faisons (nous aussi) le serment :) Ce mois d'avril rayonnera pour toujours dans nos coeurs, soyez en certain ! Votre discours d'hier soir nous a tous scotchés ! Nous étions 22000 à vous suivre sur le net et tous émus aux larmes. Vous êtes formidable car vous savez dire tout ce que l'on tait depuis si longtemps et c'est pour cela que je voulais vous remercier du fond du coeur. Merci Jean Luc et merci aussi à tous ceux qui t'accompagnent. A DIMANCHE

  26. Lilly54 dit :

    Ah je savais que tu nous dirais un dernier mot avant le couvre-feu ! je veillais ! Merci Jean-Luc ! Reposez-vous ! Nous veillons tous ensemble ! A dimanche !

  27. Toni dit :

    Merci, mille fois merci.

  28. ventdebout dit :

    Je voterai pour toi,pour ceux que tu représentes, et donc, égoistement, pour moi ! Pourquoi ? parce que je pense qu'il est temps de "remettre les compteurs à zéro" et de repartir sur de nouvelles bases, un nouveau contrat social avec l'Humain au centre. Par contre, je ne partage pas, à la marge, ta critique du Dalai Lama, d'autant plus que le bouddhisme n'est pas une religion, mais un art de vivre. Et puis, laisse Onfray tranquille : quand je l'écoute,c'est un peu comme avec toi : il me rend plus intelligent.

  29. Amieline dit :

    Merci, merci, merci merci pour tout... avec vous juqu'au résultat et après, peu importe le résultat, quelque chose d'éternel s'est construit autour de vous...qui sera indestructible. Nous avons déjà gagné ! résistons, ne lachons rien!

  30. xavier dit :

    Il n'y aura pas de reflux. La vague rouge est à sens unique. Car nous sommes non seulement enthousiastes mais surtout conscients et il sera impossible de nous défaire de notre conscience, qui s'aiguise à chaque nouvelle péripétie de la campagne.
    Bravo à tous, pour ce fantastique blog
    J'attends avec émotion le moment où je mettrai le bulletin Mélenchon dans l'urne!
    Après.....!

  31. Goujon Laurent dit :

    Juste un petit mot... Merci ! Fier d'avoir participé à cette campagne, fier de vous, de nous, fier d'être là ! Amis, nous y sommes ! Jusqu'au fond des urnes ! Dimanche, donnons ce souffle d'air frais à la France, la belle, la rebelle !

    Jean-Luc, vous autres MERCI ! Je ne baisserai plus les yeux !

  32. tilk dit :

    A dimanche soir s'il reste de la place sur le web pour placer nos vivas

  33. marie-france dit :

    bonsoir cher Jean-Luc; bonsoir à tous les amis du FdG; personnellement je viens sur ce blog 15 ou 20 fois par jour ;demain ça va me faire un grand vide mais ce n'est qu'une pose; notre extraordinaire aventure humaine ne fait que commencer; je vois tellement de personnes autour de moi qui vont voter Jean-Luc Mélenchon que je suis tres optimiste; comme nous sommes fiers de t'avoir comme representant Jean-Luc; TOUS ENSEMBLES Front de Gauche

  34. Rosa Luxembourgeoise dit :

    Merci pour cette campagne qui a su changer des vies au delà des horizons français. Ici dans le royaume de l’empire paranoïaque (ou ma famille se trouve par les hasards de l’amour) un vent de bonheur, comme un amour qui renait, nous secoue : c’est cette synthèse de la philosophie des lumières, du socialisme, et de la ferveur républicaine qui fait de ce printemps le plus beau de ma vie. Mais c’est de voir à quel point ces idées portent qui émeut et fait naître tous les espoirs. Encore merci.

  35. La voile rouge dit :

    Bonsoir

    Merci pour ce grand espoir! Enfin depuis le temps que j'attendais çà! Bravo pour cette campagne. Vous m'avez redonné du baume au coeur. Dimanche soir nous en saurons plus. Mais après qu'allez vous faire de cette formidable dynamique? Il faut qu'il y est une suite positive. Je pense que vous Jean-Luc et le Front de gauche y avait déjà pensé. Alors j'attends. Mais je sais une chose c'est que la politique se fait aussi dans la rue, et bien j'y serai.
    Dimanche allons voter avec un truc rouge, un foulard, un oeillet, un beret n'importe quoi pourvu que ce soit rouge.

  36. bosch pierre dit :

    Quel que soit le résultat mr Mélenchon merci pour l'espoir que vous m'avez donné, l'on ne vous remerciera jamais assez, je croise les doigts.

  37. Abdou dit :

    Bonsoir Jean-Luc ! Sache que si par maheur, t'es pas au deuxième tour, au troisième, tu y seras à travers ces masses laborieuses et ce peuple si magnifique qui a su faire une campagne qui marquera l'histoire politique de la France pendant des années et des années ! Amitiés méditeranéennes !

  38. Esteban dit :

    "Devant les cerisiers en fleur
    on ne peut douter
    des lendemains"

    in MAyuzumi Madoka : Haikus du temps présent.
    Juste pour te dire "Merci Jean- Luc", tout simplement.

  39. christine dit :

    mille mercis Jean Luc et à tous les amis du front de gauche. La campagne à été magnifique et nous a donné tellement espoir et envie.Quelle chance de pouvoir dire on y etait.Je fonde tellement d'espoir sur dimanche.Je suis sure que ça va etre une journée pleine de lumière. merci mille fois et RESISTANCE

  40. Bélatar dit :

    Quand je pense que certains crétins disent que la campagne a été ennuyeuse... Ils s'ennuient de leur propre ennui plutôt. Une chose reste à poursuivre opiniâtrement : la confrontation avec les médias qui ont bien montré leur fonctionnement odieux pour la plupart avec un feu d'artifice cette semaine. La reconquête culturelle se fait en partie en dehors d'eux, tant mieux, mais ils font tout de même beaucoup de mal : une vraie machine à décerveler. Je plains les journalistes qui croient en leur métier et voudraient le faire bien.

  41. Bogus Audrey 35 dit :

    Merci, merci, quoi qu'il advienne, vous nous avez redonné goût à la politique, vous avez ouvert notre conscience et notre intellect. Merci au FdG, aux organisateurs, au passeur, aux militants... Enfin de l'espoir pour notre avenir et celui de nos enfants. Courage à vous tous pour la suite du chemin.
    Je n'ai malheureusement pas les moyens d'adhérer mais dès que possible, je souhaite faire parti du FdG!
    RÉSISTANCE! Rendez-vous dimanche 22 pour une belle surprise j’espère!

    Une famille d'animateurs socio-culturels...!

  42. Marie-Christine67 dit :

    Merci pour ce dernier billet, Monsieur Mélenchon et surtout merci pour tout ce que vous portez et représentez.
    Nous partons à cinq militants tout à l’heure, faire les derniers collages non-officiels avant minuit, pour tapisser une partie du Haut-Rhin de Rouge !
    Même ici, sur cette terre de droite, de plus en plus d’affiches de le Pen et Sarko sont déchirées… que du bonheur !

  43. Pfeiffer Carl dit :

    Un débutant je me retrouve au départ après 30 ans de militantisme syndical me voilà avec encore l'enve de tout recommencer enfin. Tous les thème du programme sont clairs et bien sur que les autres copies. J'ai enve de cette république nouvelle et donc je vais renforcer les rangs du front de gauche pour les législatives parisiennes autour des candidats parisien, ma république à besoin de cette nouvelle Fance qui vent de naître....à très bientôt

  44. niko dit :

    Front de gauche,
    voilà depuis longtemps je n'ai pas voté parce que je n'y avais plus gout. Et je vous ai tous (re)trouvé, du moins une idéologie est revenue.
    Cela étant dit, je suis partagé par des millions de sentiments. La joie, la tristesse, la peur, l optimisme. J'aimerai que cette histoire, ces rassemblements, ces discours et ces débats ne s'arrêtent jamais.
    Bien sûr j'aimerai dans un sens voir la victoire du front de gauche a ces présidentielles, et me dire "Enfin!", mais après ? Que deviendrai cette lutte ? Les meneurs diront ils " voilà ca y est" et que tout s'arrête ?
    Bref, en tout cas, ce qui est fait est fait, et je dis " Merci Mr Mélenchon et le front de gauche !", c'etait genial et cela m'a redonné envie de politique.
    Enfin, je voulais lancer une reflexion. Je rales envers ce truc débile d'arrêter de parler politique pendant 48 heures par peur de modifier certain comportement face au vote, alors que... alors que pendant 1 mois les médias nous ont mast****é le cerveau de sondage en citant toujours les mêmes en tête. Soit on accepte tout soit on fait rien.
    Merci et à bientôt !

  45. Fabienne dit :

    Quel que soient les résultats dimanche, comme une renaissance est arrivée grâce à votre lumière et votre amour ! Elle ne s'éteindra jamais.
    Les élections sont manipulées par les médias, les instituts de sondages mais notre combat quotidien contre les injustices et les différents massacres continueront au nom de nos Pouvoirs à stopper tout cela !
    Yalla !
    "Le partage du bonheur est un bonheur sans fin, car il s'augmente du bonheur d'autrui." S.E.

  46. Palmer dit :

    Merci mille fois, j'ai été ému en suivant en direct sur internet le rendez-vous citoyen de Versailles, surtout à la fin, on sens une chaleur familiale, un rêve qui doit devenir réalité
    C'est avec plaisir et hâte que nous allons mettre nos bulletins dans l’urne, devinez pour qui ?, merci Jean Luc pour cet énergie, merci à tous les militants du Front de gauche et tous les organisateurs qui se donnent cœurs et âmes à cette tache rude et soutenu, et c'est par respect pour eux qu'on reste dans la bataille quoi qu'il n'advienne.
    Pour nous la bataille ne fait que commencer et je vois en regardant les média étrangers que notre combat n'est pas seulement celui de la France et l'outre Mer mais, un combat planétaires.
    Je n'est pas la qualité de ta plume mais jean Luc nous avons un point commun à part les idées c'est d'avoir voulu être astronaute dans notre jeunesse, mais je crois qu'on va satelliser le front de gauche.....tous ensemble tous ensemble tous......tous ensemble tous ensemble tous.

  47. trombone dit :

    camarades,
    merci à tous, merci, merci, merci, merci, merci, merci merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci merci, merci...et à lundi pour le 2nd tour !

  48. Vassivière dit :

    Campagne longue, exigeante, nécessitant un fort investissement personnel et des échanges avec d'autres avec qui nous ne parlions plus depuis des années. Retrouver les gestes du militant, les éclats de voix sur les marchés, le trait d'humour qui emporte l'adhésion du passant... et cette tension croissante à vous écouter dans les meetings, à peser la justesse du ton, des arguments, à être épaté par l'éloquence et ému par l'humanité, à lire fébrilement les journalistes, à s'enflammer d'un bon édito, à pester de rage devant la horde des aboyeurs, à être atterré par Onfray et tant d'autres qu'on croyait honnête homme, etc... Il était tant pour nos nerfs que tout cela s'arrête un moment, histoire de reprendre notre souffle. Pourtant, ce soir, quelques minutes avant le silence, quel vide !

  49. airelle dit :

    Réveiller un peuple, quelle victoire.
    Le reste suivra inéluctablement.
    Merci.

  50. La Bonne Fée dit :

    Viiiiite un dernier commentaire à lire avant la fermeture légale (et la réouverture prochaine ! :))
    Bon, j'ai pas le temps d'enrubanner tout ça alors hop, j'me lance :
    Je suis anarchiste. Et anarcho-syndicaliste. Et donc profondément - et idéologiquement - convaincue que les élections c'est, disons, au mieux inutile, au pire un piège à c...
    Et pourtant... ben pourtant. Dimanche, oui là dimanche 22 avril, je vais aller voter Front de Gauche.
    Bé oui.
    Pourquoi ?
    Parce que déjà, le Front de Gauche, c'est un exploit en soi qui mérite d'être salué ^^'
    Bon, on est entre militant-e-s, on va pas s'mentir : réussir à réunir le PCF, la FASE, le PG etc qui forment le Front de Gauche, c'était pas gagné hein ^^ On s'embrouille assez en AG et en réu pour le savoir ;) ET MALGRE CELA, le Front de Gauche a réussi l'impensable jusqu'à il y a peu encore : REUNIR TOUTE LA Gauche ANTI-LIBERALE (un pléonasme, n'en déplaise au PS).
    Et rien que ça, déjà c'est violemment formidable. Inespéré !, et formidable :)
    Ensuite, parce que la "dynamique" autour du Front de Gauche me plait.
    On y retrouve 2 ingrédients magiques qui manquent à tant d'autres potions-politiques ;) : l'importance de l'idéologie (et de la culture, générale comme politique) et l'autogestion (nombre de "cellules" de sympathisant-e-s FdG fonctionnent sans aucune "tutelle", l'élan y est populaire et dynamique, un vrai plaisir !)
    Enfin, vous avez "libéré" la (vraie!) Gauche de son aliénation...


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