20avr 12
Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.
J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.
Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : « C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.
Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.
L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »
Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.
L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »
Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.
L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »
Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.
Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.
L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »
Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.
Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.
Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.
L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »
Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.
Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.
Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.
L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »
Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.
L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »
Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.
Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…
L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »
Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.
L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »
Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.
L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »
Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…
L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »
Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.
L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »
Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.
Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.
L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »
Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.
L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »
Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !
Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci
Mes sentiments depuis 2 jours: déception et colère.
Dans ma petite région de Savoie où il n'y a ni immigrés, ni insécurité, ni chômage excessif... 2 villages alentour ont porté MLP en tête, dont un à raison d'un électeur sur 3 (35%)! La peur semble le moteur principal des votants. Peur entretenue par qui? Pourquoi Libé fait sa une avec MLP à moins d'une semaine du premier tour? Le principal bénéficiaire du vote FN est le PS qui peut ainsi gagner le 2nd tour sans gauchiser sa ligne.
Deuxième motif de déception: le score du FdG. Malgré les efforts "couéistes" de certains ici, les 11% ne dépassent pas les scores cumulés d'"extrêmes gauche" des scrutins précédents. De mon point de vue, la "percée" du FdG n'est pas apparue. Je pense encore que les manipulations médiatiques représentant l'"agressivité" de Jean-Luc Mélenchon, combinée à l'effet puissant du vote utile ont tué l'engouement populaire réellement visible dans les meetings.
Ma colère s'est accrue ce matin en entendant Moscovici minimiser l'effet "vote utile", et le transformer en vote d'adhésion pour son poulain qui a "beaucoup changé" au cours de la campagne. Le PS nous fera le coup de la "légitimité des urnes", comme l'ont fait tous les élus oubliant bien vite les conditions de leur élection.
Si Jean-Luc Mélenchon souhaite mon vote en faveur de FH au second tour, il va falloir qu'un des deux me convainque un peu mieux qu'avec un automatisme de gauche que ma culture libertaire déteste au moins autant que les...
Je suis profondément lasse de devoir avaler du FN et du MLp,toute la journée, sur quelque media que ce soit ; ECelle est devenue la Reine incontestée des commentaires de tout poil "c'est Elle qui détient les clés du scrutin", c'est Elle qui va faire le Roi. La coupe est pleine. Celui qui m'intéresse,c'est F.H. et je le trouve très mauvais, et ça ne me plaît pas du tout car je veux bien mettre un bulletin à son nom dans l'urne,mais je veux qu'il gagne ; cela fait partie du deal,me semble-t-il ; ses discours (ce que j'en ai entendu) sont des sortes de prêches enflammés,prononcés sur un ton déclamatoire ; pas de lignes nettes, précises d'un programme repris plus clairement afin d'opposer une ligne politique aux raccolages de Sarkozy. Il doit faire un gros effort pour se faire comprendre,non pas pour me convaincre, mais pour être un candidat présentable dans la peau de celui -qui-est-arrivé-en-tête-au-1°tour. Il ne suffit pas d'empiler les meetings , encore faut-il être bon. Doit s'améliorer.
"persuadés que "les Arabes ont droit à tout, alors qu'eux n'ont droit à rien" "
Ce genre de discours peut aussi être entendu chez des électeurs du Modem, de l'Ump et même du PS. Accompagné bien sûr du "je ne suis pas raciste". Mais beaucoup de gens refusent de voter FN à cause de l'histoire et du passé de ce parti, parce qu'il ne sont pas fascistes, etc...
Si on sondait l'inconscient populaire (et non populaire) pour y mesurer "la peur de l'Autre" (ou la "xénophobie", ou le "racisme", ou le "renfermement sur soi" etc...), il se pourrait bien que l'on monte largement plus haut que 18%.
Bref, selon moi, éliminer du débat 18% de l'électorat ne changera rien. La pente est glissante. Il va falloir être intelligent. Hein ?
@citoyenne21
Je te rejoins Citoyenne (!), notre agenda n'est pas le leur. Nous sommes inscrits dans un processus qui transcende cette échéance électorale (électoraliste), cela leur échappe. N'oublions jamais nos modèles sud-américains qui inspirent notre révolution citoyenne et qui ont mis du temps à prendre le pouvoir, sans jamais baisser les bras malgré les embûches. La révolution est permanente disait Marx, ayons le toujours en tête.
personnellement, je n'aime pas Hollande, je me méfie du PS, mais le 6 mai j'irais dégager Sarkozy, pour les raisons suivantes :
-si sarko est réellu, je ne veux pas que le peuple impute cette victoire au front de gauche
-si sarko est réellu, je veux pouvoir me regarder dans la glace lorsque des gamins seront embarqués par la police dans des écoles ou parqués dans des camps, comme ça se fait déjà!
-si sarko est réellu, je ne veux pas me dire que j'ai contribué à la casse totale des systèmes de santé, d'éducation, etc...
-Je ne veux pas me dire que j'ai contribué à accelerer la progression du FN, ce qui arrivera obligatoirement si Sarko est réellu!
- je veux que les gens voient l'incapacité du PS à s'opposer à la finance, et voient enfin, qui est capable de rassembler le peuple pour mener la lutte, c'est à dire le front de gauche, évidemment.
Et pour répondre à l'inquiétude de certains, si le front de gauche reste sur sa posture actuelle, les gens ne le confondront pas avec les socialistes. regardez en grèce, la progression de la gauche radicale qui a su garder ses distances avec la social démocratie. Si la confusion se fait en France, c'est que le front de gauche n'aura pas su être clair. Mais j'ai confiance...
"Le vote FN n'est surtout pas un vote protestataire, cela devient irresponsable de continuer à fredonner cette rengaine. C'est un vote xénophobe, un vote de repli qui se construit sur la peur de l'Autre, un Autre qu'on ne voit QUE dans les medias."
Oui et non... J'ai l'impression que beaucoup de gens n'ont aucune connaissance dans les domaines politiques et socio-économiques. Qu'ils ne se donnent pas la peine de se renseigner avant d'aller voter, parce qu'ils ne s'imaginent pas que ça puisse valoir la peine. Et que nombre d'électeurs du FN ne sont pas racistes, mais gobent ce qu'on leur raconte sans sourciller parce qu'ils n'y connaissent rien. Or, lorsque les ténors du FN prétendent que le seul moyen de fournir du travail aux français, c'est de virer les sans papiers et stopper l'immigration, personne n'est là pour démontrer le contraire! Nous avons été les premiers à le faire. Mais le FdG est un parti tout jeune, non d'une pipe! Beaucoup de gens ne se sont pas encore intéressés à notre programme, et j'affirme que nous disposons d'une capacité forte à ramener à nous non seulement les socialistes et les centristes, mais aussi de nombreux électeurs d'extrême droite! Les choses ne se sont simplement pas déroulées aussi vite que nous l'avions souhaité... Mais attendez de voir aux prochaines présidentielles! (n'oublions pas qu'auparavant il y aura d'autres combats à mener).
Le 4 mai meeting du Front de gauche comme l'indique Jean-Luc Mélenchon : http://www.bfmtv.com/melenchon-sur-bfmtv-rassemblement-contre-actu26712.html.
Faisons en une occasion pour parler du travail, ce qu'il est vraiment à l'heure où la droite agent du capitalisme financier fait tout pour le détruire et rendre malades ceux qui en ont.
Salut à toutes et à tout les camarades du blog de notre camarade Mélenchon,je reste optimiste quoi qu'il arrive puisque Jean Luc à appeller à BATTRE le petit "zébulon" dans 11 jours, suivons le TOUS ENSEMBLE et interdiction d'allez se promener ou d'allez à la pêche ce jours là,pas envie de que nous subissons encore 5 années de plus avec le "Naincapable".
Sachez que notre "Grand soir" arrivera tôt ou tard,nous sommes une force autonomne (11% c'est un score plus qu'honorable) ne l'oubliez pas camarades.Au faite rendez vous en masse le 1er mai derrière nos syndicats pour continuer la "luttes des classes" et continuer la (G)rêve Générale.
Aux Camarades y comprit à vous camarde Mélenchon ne lâcher rien.Bises et respect.
PS:Prochaine étape les "Législatives" les 10 et 17 juin 2012,tous au urnes camarades afin de leur casser les burnes.
@ Dauphinoise 15h23
Je crois qu'effectivement si Sarko est battu, les juges qui pendant ces 5 ans ont été dans leur grande majorité " les premiers résistants" à la pression de la droite se feront un plaisir d'examiner à fond les dossiers dans lequel il a à s'expliquer." La République irréprochable" ne pourra plus se retrancher derrière son immunité. C'est assez jouissif et cela peut aider à faire le ménage.
@ de passage 15h15
Je crois que l'animal, eu égard à ce qui est dit au dessus, essayera par tous moyens et pas seulement sémantiques, de chercher le baston et de conserver son bouclier pour 5 ans de plus. Le 1er Mai à Paris, la convergence de 3 défilés, par essence opposés, peut faire que des provocations puissent entrainer des affrontements qui seraient exploités dans les 4 jours restants pour appeler " la France réactionnaire" à se souvenir de ce Mai 68 honni. Attention donc, danger ce jour là même si la force organisée des syndicats est un attout précieux. Il faudra que Jean-Luc Mélenchon et je l'espère FH en appelle chacun de leur côté au respect de l'ordre républicain, par toutes les forces de sécurité, en alertant, par avance les médias.
@langue-rouge
Toi qui analyse si bien les choses répond à ces deux questions :
- que se passe-t-il dans les 356 circonscriptions dont a parlé Jean-Luc Mélenchon à France 2 hier ?
- comment se fait-il que si mécanique il y avait entre présidentielle et législatives qui suivent, les communistes ayant fait 1.93% en 2007 à la présidentielle aient fait 4.29% aux législatives et 15 députés.
Ce que je dis c'est qu'aucune projection ne peut se faire sur les bases des résultats du passé. La volatilité de l'électorat de 2012 fait qu'un tiers des électeurs se sont déterminés dans la dernière semaine voire les derniers jours.
Je préfère tenir un langage optimiste et mobilisateur, qu'un langage pessimiste qui risque de décourager y compris nos électeurs de voter contre Sarkozy dans 12 jours.
J'ai le sentiment que Jean-Luc et le FdG ont choisi une tactique qui aurait pu s’avérer payante si elle n'avait pas été pervertie en cours de route.
Je m’explique:
la stratégie qui a consisté à démonter le programme du FN et jeter la lumière sur son absurdité sociale et économique (le fameux "Effet Dracula") avait toute sa logique et promettait de pouvoir faire reculer le vote FN en s'adressant à la conscience et à la raison des électeurs lepénistes.
En chemin, malheureusement il y eut les attaques ad hominem (une erreur selon moi car l'électeur, qu'on le reconnaisse ou pas, se sent lui-même insulté), le duel avorté à DPDA qui contrairement à ce que beaucoup croient, n'a pas permis d'en retirer quelque avantage et surtout la sensation donné par les médias (mais nous en sommes un peu responsable) que le FdG et son candidat n'avait pour seul objectif que de passer devant MLP (objectif avoué une dernière fois sur différents médias peu avant le 1er tour) ce qui nous assimilait de fait à un allié "objectif" du PS (sans compter la petite phrase de Sarkozy sur les qualités de Jean-Luc etc).
Si j'en croit les sondages, il y a une bascule 15 jours avant le 1er tour: un moment à partir duquel MLP commence à remonter et Jean-Luc commence à redescendre.
Il faut en connaitre l'explication.
Je fais partie de la "nuée de sauterelles" qui ont envahi ce blog ces dernières semaines ! Alors, excusez-moi, je me présente : enseignante dans l'éducation nationale, j'ai milité au SNES FSU durant de longues années et participé aux luttes contre la suppression massive de postes dans notre collège.La situation est devenue vraiment difficile pour les enseignants, vous le savez.Il est temps de faire sauter cette chape de plomb qui nous étouffe.Hollande n'a certes pas un objectif révolutionnaire, mais son programme est nettement en faveur des services publics, notamment avec la promesse de 60000 postes dans l'éducation. Donc, pour moi, pas d'hésitation.
En ce qui concerne la finance, une commission parlementaire est ouverte, au Sénat, concernant les flux financiers vers les paradis fiscaux (cf le bouquin de Peillon :"600 milliards"). A mon humble avis, il y a des avancées positives chez les socialistes, vers une politique plus humaine. L'urgence, c'est de chasser Sarko !
J'ai laissé un commentaire hier demandant qu'on m'aide à vaincre mon envie d'abstention dynamiquye ayant mal compris l'appel autoritaire de Jena-Luc à ne pas trainer des pieds.
La colère passé j'ai lu tous les commentaires et je remercie ceux qui ont fait penché mon opinion du coté du devoir citoyen.
Pour ma part l'argument le plus décisif a été d'imaginer Sarkozy poursuivi en justice juste après l'élection et sur ce point quelques très bonnes nouvelles.
Concernant la lutte contre le Front National il reste du boulot à faire pour compiler toutes nos expériences de terrain et réorionter notre stratégie qui il faut le reconnaitre ne fonctionne pas.
Pour ceux (électeurs FdG, bien sûr) qui attendent que FH les convainque de voter pour lui le 6.Vous attendez quoi ? des paroles sucrées et des postures de gauche ? Alors que vous savez comme moi qu'il est enraciné depuis 20 ans au moins dans la soumission aux marchés. On n'est pas dans la cour d'école. FH estime, à juste titre, qu'il est en position de force pour obtenir ce qu'il faut de voix du FdG pour passer. Même si FH fait quelques concessions anti-libérales avant le 6, elles ne seront pas sincères. Je vous rappelle qu'il a envisagé deux jours avant les élections de demander que la BCE prête directement aux Etats...
Si JL Mélenchon disait pendant la campagne que c'était à FH de convaincre les électeurs du FdG, c'était une figure de réthorique pour dire en peu de mots face aux mediacrates que la campagne du FdG était autonome, radicale et non achetable (cf EELV), et comme on dit pour ne pas insulter l'avenir (cad quelque soit les résultats relatifs du FdG et de FH qui allaient sortir des urnes). D'où aussi sa déclaration (sur la base de la décision collégiale de la direction du FdG mise au point dans l'après-midi) le 22 à 8h05 pour nous recommander le vote anti-Sarkozy sans négociation.
C'est après le résultat des législatives (si comme nous devons l'espérer talonnette dégage) que la partie à trois va commencer: l'appareil du PS, le FdG en haut et à la base, le mouvement social. Spectateurs: les électeurs non racistes de MLP.
Bonjour,
Je n'ai pas voté PS depuis plus de 20 ans et je ne comptais pas spécialement le faire cette fois-ci, mais en tant que militant syndical je remarque que les luttes menées ces dernières années ont été perdues faute de débouché politique audible et crédible. Or si le fdg confirme aux législatives il pourra constituer ce débouché, à condition d'avoir bien sûr une position autonome, si ce n'est d'opposition, par rapport au PS. Or cela sera beaucoup plus difficile si Sarkozy est réélu, d'autant que, la crise et sa soif de revanche aidant, il fera bien pire que la première fois. Je ne crois plus trop, dans le contexte actuel, à la mystique de la rue qui résiste et à elle seule renverse la situation (il n'y a qu'à voir ce qui se passe en Grèce). Il faut donc que le mouvement social et le mouvement politique s'articulent et pour ce, il faut enraciner le fdg de manière à reconstruire l'opinion publique, ce qui ne pouvait sans doute se faire dans les délais, trop brefs, de la campagne présidentielle. A cet égard il faut du temps ainsi qu'une ligne politique clairement alternative, et cela en passe peut-être d'abord par la fin politique de Sarkozy. J'irai donc voter contre lui et peu m'importe ce qu'en pensent les cadres du PS, que de toutes manières je m'abstiens, par hygiène élémentaire, d'écouter ou même de regarder.
besacitoyenne
les 60 000 postes annoncés dans l'éducation nationale ne sont que des redéploiements et non des postes d'enseignants nouvellement crées. Hollande ne revient pas sur la politique de Sarkozy et notamment sur les rased supprimés.
En tant qu'enseignant je ne me fais aucune illusion sur la suite des évènements. Que fera-t-il au sujet de l'autonomie des établissements ? Il'a rien promis et ce n'est pas pour rien. Il sera dans le status quo puis viendra nous expliquer que l'état ne peut pas tout compte tenu des exigences de Bruxelle, de la dette et du dernier traité TSCG...
Je sais que c'est facile de faire le malin en produisant des analyses après coup. Néanmoins :
J'ai pensé, moi aussi, que c'était bien joué de combattre frontalement, brutalement le FN. Ca nous a indicutablement attiré des sympathies à gauche. Pourtant cette statégie de choc a fini par faire passer au second plan notre combat fondamental contre la logique libérale. Adieu les 4 Dalton, relégué le discours anti "austéritaire" !
Peu à peu, nous avons levé le pied contre Hollande et sommes apparus comme une version certes gauchie du PS, mais faisant quand même partie de la "même famille". Bref, nous avons, malgré nous, réintégré le "système".
L'habileté de Le Pen c'est qu'entre Hollande et Sarkozy elle ne choisit pas. Nous si ! Elle a donc eu beau jeu d'apparaître, elle, comme la seule qui combat le système par les deux bouts.
De plus, nos "indécis" de gauche on dû finir par se dire, qu'après tout, la différence entre Hollande et Mélenchon n'était pas si grande que ça et qu'il valait mieux finalement "assurer le coup" en votant Hollande.
Le Front de gauche, à l'origine, n'a pas été créé "prioritairement" pour faire reculer le FN, mais bien pour produire un nouveau rapport de force à gauche. Pour devenir à terme LA première force à gauche ! Résultat : c'est 29/11. C'est mieux que 35/5, mais on est loin des 25/15 espérés.
A force d'enfoncer le clou FN, n'a-t-on pas laissé un peu dériver la planche ?
Le combat continue et salut fraternel à tous !
@foukets64
Avant d'affirmer que notre stratégie ne fonctionne pas revoir quels étaient nos objectifs : nous en avons atteints plusieurs. Et lire sur Place au peuple les analyses qui sont faites du scrutin. Pour ma part, ça m'a aidé à y voir plus clair
Il faudrait expliquer à celles et ceux qui votent à droite et qui font partie des classes moyennes ou ouvrières, que la droite n'a jamais, au grand jamais, amené la moindre avancée sociale. Le CNR s'est d'ailleurs fait sans elle puisqu'elle collaborait et était à Vichy. Tout ce que l'on a aujourd'hui comme acquis sociaux, ou tout du moins ce qu'il en reste, ce n'est pas le bon Gal De Gaulle qui l'a amené de sa propre initiative, comme beaucoup de personnes semblent le croire, mais la gauche et le PC en particulier.
Concernant le type de personnes votant FN, j'en ai deux exemples dans mon voisinage :
- un arboriculteur en retraite qui a très bien gagné sa vie mais qui a magouillé toute sa vie le fisc et à fait la chasse aux subventions et qui, par dessus le marché, est raciste, anti-fonctionnaires, anti-chômeurs (toujours la même musique) et qui me disait que ceux qui paient des impôts sont des imbéciles.
- Un employé électricien du bâtiment qui n'a jamais connu le chômage et qui considère donc qu'il y a trop d'assistés, qui en a contre les Maghrébins, qui fait des heures sup non payées (de son propre chef), qui travaille au noir au moins 12 heures/semaine, qui ne prend pas ses congés, préférant se les faire payer, qui ne dépense rien, donc qui n'amène rien à la société.
En tout cas, le point communs de tous ces gens qui votent FN que j'ai eu l'occasion de rencontrer sans trop m'attarder tout de même, c'est la xénophobie, sans parler de la bêtise.
La situation est incongrue. Nous sommes sensés nous mobiliser pour battre la droite en usant du bulletin PS pendant que le PS va essayé de convaincre les électeurs du FN. J'attend avec impatience la réponse du PS sur la question des circonscriptions ou la gauche risque d'être éliminée (Si tant est qu'ils y répondent rapidement). Je garde à l'esprit les alliances objectives et je n'ai pas l'impression d'être le seul. J'invite nos représentant à bien mesurer la chose. Il me semble qu'il sera difficile de demander à notre mouvement de se mobiliser pour joindre ses forces à celles du PS. Nous risquons de ne pas avoir la force escomptée. Le sentiment de trahison sociale ne fait que s'endurcir et les ambiguïtés du PS nous réservent bien des surprises. Votez FH sera déjà compliqué. Mais mettre en commun nos force et se mobiliser contre la droite-extrème en disant que nous sommes solidaire à gauche n'est valable qu'à condition que le PS ne fasse pas d'une part une alliance avec le modem, d'autre part du charme aux électeurs de MLP. C'est pourtant la tendance qui me semble la plus probable. Notre intégrité va être difficile à interprété, difficile à vivre, et pourrais tuer l'espoir de beaucoup d'entre nous.
Je souhaite que nous puissions consolider les forces que nous avons su rassembler plutôt que de se risquer à ce genre d'ambiguité. La situation qui s'annonce ne me parait pas tenable. J'espère me tromper.
pffff.. Vous vous posez la question de savoir, ou se situent les électeurs du FN, d'autres ne se la pose pas, ils les ont tellement bien ciblés, qu'ils vont leur "organiser" un premier Mai rien que pour eux ! Jean-Luc Mélenchon, vous a répété 100 fois (au moins) qui ils étaient... Quelque par sur la toile circule un texte de Filoche, qui les dépeints aussi très bien, cherchez un peu, vous trouverez... Avec une "hirondelle" égarés ne faites pas le printemps ! cibler vous aussi le "troupeaux", ceux qui rasent les murs, ne vont pas aux meetings, et ne disent jamais pour qui ils votent.. vous n'iriez plus chez eux acheter leurs biens et leurs services !
Quand a la Marine le Pen (ermler) elle n'a pas besoin de "choisir", elle aussi connait ses électeurs sur le bout des doigts, et elle sait bien ou la plupart vont aller voter.. Elle joue sur du velours dans ce domaine ! S'il arrive que des fois a Gauche on s'abstienne, a droite on vote a droite, quelle que soit cette droite !
Une contribution de Zébu sur le site de Paul Jorion, intitulée « contre toute attente », développe l'idée que la question de l'euro et la crainte de l'Europe aient apporté des électeurs à Le Pen, il dit que notre position, pas très bien comprise, nous aurait affaiblis de ce point de vue. Il suggère une stratégie contre les néolibéraux qui n'a pas l'air très éloignée de la nôtre.
Serait également utile une analyse, voire un ouvrage collectif, sur l'attitude, (avant, pendant ou après ce premier tour) des commentateurs, des chroniqueurs, des médias et des sondagiers, militants politiciens de la connivence néolibérale, qui se chargent de nous faire croire qu'il n'y a pas d'alternative, mais seulement une alternance dans le cadre existant bi polaire de la monarchie élective: techniques d'interviews, de débat, utilisation des photos et vidéos en insert pour appuyer leur idéologie qui est moins neutre et/ou objective qu'ils veulent bien nous le faire croire [et qu'ils croient peut être eux-mêmes (?)], Sont-ils seulement conscients du sale boulot qu'ils font ou qu'ils acceptent de faire ?
@ inquiet
Complètement d'accord avec toi le racisme est ancré dans l'esprit de beaucoup plus que l'on ne peut imaginer, depuis deux jours j'attends "on ne va quand même pas prendre toute la misère du monde", et nous y voilà ! ce qui fait que mes pieds deviennent encore plus lourds - ben oui Jean Luc je traîne les pieds depuis dimanche soir à ravaler ma tristesse et ma rage - et de savoir que je vais mettre un bulletin dans l'urne pour Hollande m'humilie quelque part. Mais j'irai, la tête basse, les larmes aux bords des yeux.
Deux jours que je zappe la télé et toutes les radios, j'écoute Fip dans la voiture, mais même là y a les flashs info ! pas moyen de fuir ce qui me fait mal.
Mais je ne lâcherai rien ! jamais !
Après les "On lâche rien ! " claironnés par quelques ministres ump, j'espère que " Le Front du peuple" est protégé, d'ici que le sortant nous le pique pour faire ami ami avec Mme Le Pen, on en est pas loin. Ce serait la seule solution pour lui de sauver son poste et bien autres choses encore. Pour la provocation du 1er Mai, avec leur rassemblement autour du vrai travail, celui de la finance et de ceux qui se lèvent tôt, c'est vraiment lamentable. Et ça veut rassembler les Français ? Je me demande si il y a encore des chômeurs qui votent à droite, avec leur vrai chômage. Et tout ces faux travailleurs ils en pensent quoi de ce faux 1er Mai du vrai travail. EN tout cas pour ne pas oublier d'aller voter le six Mai, je me répète sans cesse la consigne : "Dégagons le sortant !" faudrait une affiche du Front de gauche pour la période intermédiaire avec ce slogan, du matériel est en préparation, On lâche rien !
Je tiens à rajouter aux précédents commentaires relatifs aux créations de postes d'enseignants par Hollande, que ceux ci se feront par la suppression de postes ailleurs, par exemple aux Finances, où l'on supprime déjà 2 fonctionnaires sur trois.Le programme du Front de Gauche est plus juste.
Parler après,de luttes contre l'évasion fiscale ou les paradis fiscaux, comme Peillon, ça me fait bien rigoler mais jaune.
Salut à tous !
Tout à fait d'accord avec citoyenne21 16h49, j'ajouterai à ce sujet qu'il va falloir faire très attention aux tentatives de déstabilisation de notre mouvement par les polémiques et autres idioties habituelles dont nous avons pu constater les ravages. J'apprends que le Front de gauche organisera un meeting le 4 mai pour "battre Sarkozy", je pense que ce sera l'occasion de resserrer les rangs encore un peu plus. La seule parole à mes yeux qui compte désormais est celle de ceux qui portent notre programme...point barre ! Ensuite je suis assez intelligent je crois pour me faire ma propre opinion ! En attendant, faisons du 1er mai une journée de mobilisation exceptionnelle (demain on diffuse l'appel cgt dans ma "boîte"). Hier j'ai entendu Sarko qui disait qu'il voulait aussi fêter le 1er mai...et bien faisons lui là sa fête ! Car au delà de l'analyse nécessaire des résultats, il faut SURTOUT rester en mouvement car c'est dans le mouvement que notre force grandira encore. RESISTANCE !
"Ce jour-là c'est un jour de bras de fer, on va faire du judo. Puisque Sarkozy a décidé de chercher la châtaigne avec les syndicats et bien il va nous trouver sur son chemin" Jean-Luc Mélenchon au sujet du 1er ai prochain...
Bon là ça suffit quoi ! C'est pas comme ça qu'on va rassembler et intéresser en roulant les mécaniques...ça devient ridicule cette surenchère ! Que ce soit de la provoc ou pas de la part de Sarkozy, laissons le se rassembler s'il veut et occupons nous de nos affaires, je crois qu'il y a du boulot sur la planche !
Encore un petit commentaire (je sais j'en ai déjà posté plusieurs mais bon il n'y a guère qu'ici ou je puisse raviver ma flamme) destiné à ceux qui nous disent il faut voter ci ou vous pouvez pas voter cela.
Jean Luc Mélenchon nous a livré son analyse, il pense que la défaite de Sarkozy est la condition de notre progression aux législatives et tout au long du quinquennat. En tant que candidat et co président d'un des partis fondateur du Fdg c'était son droit le plus absolu.
Je suis assez choqué de ceux qui lui jettent la pierre lui reprochant son manque de radicalité alors que Poutou du NPA appelle lui aussi à dégager Sarkozy; Virer Sarkozy ce n'est pas s'associer de près ou de loin au PS.
En revanche j'estime qu'entre camarade de combat nous n'avons pas à intimer aux uns et aux autres de voter ou de ne pas voter. Nous sommes tous des adultes responsables et intelligents et nous devons respecter les décisions de chacun.
Ceux qui veulent barrer la route à Sarkozy sont dans leur droit. Ceux qui ne veulent pas voter Hollande, ou voter blanc sont dans leur droit aussi.
Moi même je balance entre voter blanc et voter Hollande. Je me déciderais dans le secret de l'isoloir en accord avec ma propre conscience.
Je vous demande donc si c'est possible de ne pas vous entre déchirer sur ce sujet. Nous aurons besoin de voter comme un seul homme en juin pour les candidats du FdG aux législatives.
carlo à 15h34
"Les communes qui font monter MLP à hauteur des 30% sont des communes rurales
Et c'est bien là la preuve qu'il ne faut pas imputer principalement à la xénophobie le vote FN. C'est d'ailleurs ce que pense O. Todd".
Nous sommes bien d'accord, les artisants et les commerçants par exemple, ne sont pas principalement xénophobes. Il existe de nombreux électeurs qui veulent moins d'état, moins de charges, moins d'injonctions, de normes, de règles...
Pour beaucoup NS n'a pas rempli sa mission libérale. Il n'a pas été assez loin dans le baillonnement des syndicats, pas assez loin dans l'assouplissement du marché du travail (contrat, licenciement, droits du travail...)
Pour beaucoup, l'ordre et l'autorité pour les autres est encore trop laxiste. La justice ne fait pas son boulot (relaxe des délinquants la journée même...). La police est trop contrainte et ne peut exercer son métier... La règlementation routière par contre elle, est trop stricte.... Le port d'arme est trop règlementé, l'argent est trop taxé, la liberté n'est pas suffisante...., les abus, l'assistanat est à l'index...
Bref, bien d'autres éléments que le racisme ou la xénophobie sont à l'ordre du jour à travers ce vote FN.
Si la droite doit se durcir par les temps qui courrent c'est bien sur ce vote FN qu'elle va s'appuyer pour mener les réformes dont le capital a besoin ! FH peut aussi s'en servir pour adoucir les revendications éventuelles et les actions à...
Chers amis et camarades,
Si vous avez lu le "manifeste" de Sarkozy concernant sa manif du 1er mai, je pense qu'on ne doit pas hésiter à lui donner un bon de sortie définitive.
C'est un 1er mai de type pétainiste qu'il nous prépare ! son hostilité aux syndicats -"corps intermédiaires" s'exprime au grand jour. c'est grave.
Il faut l'éliminer de la course à l'Elysée.
Il est impératif de virer Sarko.C'est Anne lauvergeon, ex PDG d'AREVA qui l'explique dans "le Monde" et qui l'exprime sur fi, le 13 Avril. Quand vous aurez écouté ses arguments édifiants sur Sarko et sa bande du Fouquet's qui, et elle était très bien placée pour le savoir, pendant 5 ans, ont sacrifiés les intérêts de la France pour leurs propres intérêts, vous aurez compris qu'il faut voter Hollande.
Ensuite on rejoint les Assemblées publiques du Front de Gauche, et elles sont nombreuses, pour organiser les législatives. Le combat, pour SAUVER LA FRANCE, ne fait que commencer.
@Ksarlett à 16h03
oui,l'émissionde Mermet sur le FN et comment le combattre en évitant l'invective et le rejet est intérèssante.
Retenu aussi la phrase de Dominique Vidal;
"L'histoire va plus vite que nos grilles de lecture"
Pour insister sur ce qui a fragilisé Jean Luc pendant la campagne :rester sur l'analyse des médias faite par Chomsky ("La fabrique de l'opinion" date de 25 ans) reprise par Halimi,Bourdieu,Carles etc.,alors que nous avons déjà perdu ce bien inséparable de la Démocratie,la liberté de la presse..
Je n'évoque bien sur ici que les télés et radios dites publiques qui ne sont plus que de la propagande
Pour gagner les élections les médias sont incontournables.Pas trés startège de se mettre à dos toute la profession
Jean Luc ne pouvait pas tout entendre,tout voir mais alors à quoi a servi son communiquant?
Parti de 3% pour arriver à 11% le plus dur est fait et des tas de gens attendent la suite ! De 68 à 81 ça fait combien?
http://www.fakirpresse.info/Les-graines-de-l-espoir.html
Ma première pensée va à Jean Luc Mélenchon, qui a tant donné, il ne mérite pas ce score, il a été si bon, le meilleur, cet homme est une chance pour nous, je pense également à nous tous, et notre force de rassemblement, alors il nous faut rebondir, comment ?
Je pense la mort dans l'âme, que j'irais voter pour le moins pire, car je ne veux pas me sentir responsable en permettant à la droite de SARKO, de faire souffrir plus durement encore, les plus fragiles de notre société.
Et pour ceux et celles qui se posent des questions sur le FN qui pourrait passer en 2017, si la politique de Hollande ne change rien, alors je dis, qu'ils ont raison sur le fond, mais je pense aussi que les français ne laisseront pas faire, et l'on assistera peut-être à une révolution (pas citoyenne), c'est affreux ce que je dis, mais comment pourrions-nous accepter l'inacceptable ? Alors, ne laissons-pas passer la droite de Sarko, sans trop nous questionnez (c'est facile à dire moi, qui n'arrête pas de me poser des questions), l'avenir reste de toute manière imprévisible, du moins je le crois...maintenant, il est vrai que nous devons garder nos distances avec le parti socialiste, pour éviter les amalgames, qui ne tarderons pas, si nous nous approchons de la maison PS, qui ne tardera pas à prendre feu, nous nous brûlerons, et 2017 sera FN.
Un peu d’optimisme, j'ai remarqué que nous rassemblons plus de jeunes, que les partis de la droite et de l'extrême droite, et cela est très...
Le 1er mai, ce sont les syndicats. Le rassemblement traditionnel du FN devant Jeanne d'Arc et celui de l'UMP... J'attire votre attention sur les risques de dérapages, de provocations qui à 5 jours du 1er tour remettraient en selle le président sortant : la France aime l'ordre, pas la chienlit. Inutile de mettre de l'huile sur le feu avec des déclarations guerrières.
Rappelons mai 1968 et ce qui s'en est suivi un mois après à l'Assemblée nationale : un raz de marée pour la droite.
L'écart entre les deux candidats n'est pas si énorme... Soyons responsables.
Je viens d'aller fouiner sur la carte interactive des résultats des élections:
Les villages de nos grands parents ont voté : à presque 37% pour Mélenchon premier dans les Landes, et à Antraigues sur Vollane en Ardèche à 33%.
La génération de nos enfants peut-être fière des villages de leurs ancêtres !
Piètre consolation.
Bin moi, je suis contente : le chef a la banane!
Alors haut les coeurs tous. Nous mettons la pâtée à Sarko et nous voyons le 3éme tour.
Voila, c'est simple la vie, c'est beau comme un soleil qui se lève.
Courage à vous.
Le lien vers l'émission "Là-bas si j'y suis", rediffusion d'une émission sur le FN avec Dominique Vidal. Les choses ne sont pas si simples que certain(e)s semblent le croire.
Le meeting du 4 est une bonne idée. Mais, les relais locaux sont aussi importants. Les "succès" du PCF aux législatives (2007, après le 1,93%) en sont l'exemple. On le lâche rien! L'avenir nous appartient!
Il serait bien que dès le 7 mai que le FdG présente un candidat pour Matignon (Mélenchon) et propose ses ministres (Généreux, etc.) pour le cas où il y aurait une majorité (même relative) FdG à l'AN (oui, je rêve).
Cela renforcera la crédibilité face au vote PS/EELV/PRG/MDC ainsi que face à l'UMP - les partis de "Lisbonne".
Il ne faut pas rêver, nous devons supplanter le PS (pas être leurs supplétifs). Nous devons être une alternative politique et nos candidats doivent s'imposer. Gagnons les esprits et les cœurs! Vive la vie!
Encore Merci à Jean-Luc Mélenchon et à tous les animateurs et participants pour cette belle campagne.Nous devons continuer d'élargir notre action. Le programme économique du FdG, ainsi que l'affirmation de nos valeurs, s'imposeront!
Ps: J'en veux énormément à LO/NPA d'avoir tapé sur notre candidat (ex Sénateur PS et Ministre de Jospin). Leurs propos ont conduit inévitablement à faire progresser le vote FN. Ne l'oublions jamais. Ils ont été les instruments efficaces pour nous attaquer auprès d'électeurs en rupture de banc.
[...]
En réponse à Nafissatou 1504 et à ceux qui continuent à exprimer de la déception face aux 11% de Jean-Luc Mélenchon. Grâce à ce résultat, la gauche progresse. Le lien suivant donne une analyse originale des chiffres, tout à l'avantage de la gauche radicale, et bien sûr particulièrement du Front de Gauche : http://yetiblog.org/index.php?post/bilan-1er-tour-presidentielle
Il serait bon aussi d'aller sur le site placeaupeuple2012 et d'y écouter Clémentine Autain, Jean-Luc Mélenchon, d'y lire les textes de François Delapierre, Gabriel Amard... Oui, le résultat est bon, notamment au regard des données antérieures, pas si lointaines. Si nous avons rêvé de 15%, voire plus, c'est que nous nous sommes laissé berner par les sondages ; alors arrêtons d'analyser la baisse de leur courbe en fonction de tel meeting, de tel propos. Ils se sont plantés, et nous aussi. 11 %, cela constitue un socle, bien plus solide que le vent des sondages...
Boris,
Merci pour ta réponse. C'est vrai qu'Hollande ne parle pas des rased, ni de mettre fin à la RGPP. Les syndicats devront se faire entendre. Ils ne seront pas, espérons-le, traités avec autant de mépris qu'aujourd'hui !
18%, 20% d'électeurs FN...? Mmmm. On s'en fout un peu. Reste 80, 82%
Si le front de gauche arrive à tracer sa route dans ce 82% que le hasard des embêtements qui s'annoncent ne va pas manquer d'éclater, alors les conditions sociales, sociologiques, psychologiques qui poussent ce 18% disparaîtront et le 18% n'aura plus peur de lui-même.
La seule façon de combattre le FN et de le laisser à ses certitudes du moment et de nous concentrer sur ce que le PS ne manquera pas de rater s'il s'enferme dans la voie de la sociale démocratie et de reconstruire sur ses ruines.
Vous voyez bien que la voie est libre, juste que ce n'était pas encore notre heure.
@1504 Nafissatou :
"Dans ma petite région de Savoie où il n'y a ni immigrés, ni insécurité, ni chômage excessif... 2 villages alentour ont porté MLP en tête, dont un à raison d'un électeur sur 3 (35%)!"
C'est un constat que je partage dans ma région (Alsace) : moins il y a d'insécurité, moins il y a d'immigrés et... plus il y a du vote FN !
Mais là ou tu te trompes c'est quand tu dis que dans ta région il n'y a "ni immigrés, ni insécurité, ni chômage excessif". C'est faux : les immigrés, l'insécurité et le chômage excessif sont le lot quotidien... du Journal télévisé !
Bref, les campagnes votant FN, c'est la peur d'un immigré fantasmé par certains médias. Et il est clair que l'immigré que je vois dans certains JT est bien plus anxiogène que l'immigré que je croise dans ma "vraie" vie de tous les jours.
Voila à mon avis un axe sur lequel tous les progressistes doivent travailler pour faire baisser le FN : faire que la France "éternelle" rencontre les "nouveaux français" ailleurs qu'à la télé.
Je commence à en avoir assez des jérémiades autour du vote FN ! Ca fait 30 que ça dure et c'est toujours le même disque rayé, toujours les mêmes cris impuissants contre les "fachos-racistes"..."maman au secours, j'ai trop honte... !"
Mettons-nous bien une chose dans le crâne, les amis. la tentation du vote FN ne reculera qu'à une condition : lorsque les inégalités reculeront au lieu de s'aggaver, lorsque que nous reprendrons le chemin du progrès social au lieu de nous enfoncer dans la régression. Lorsque le règne de la finance folle prendra fin et que nous aurons terrassé la bête immonde du libéralisme. Alors, là oui, certains égarés cesseront peut-être de diriger leur colères résignés et leurs frustrations vers des boucs émissaires.
Un peu de mémoire, les amis. L'irruption du FN coïncide exactement avec le virage libéral de 82-83. Depuis, les politiques libérales se sont succédées et aggravées et le vote FN n'a cessé de prospérer.
Depuis 25 ans on a tout essayé contre le FN : Manifs géantes, discours moralisants, démystification, persuasion, culpabilisation, argumentations, opérations chocs, flagellations, lyrisme hugolien...On a tout essayé sauf une chose : une autre politique. Une vraie altenative au libéralisme. Tant que ce virage-là ne s'amorcera pas, la droite extrême prospérera.
Et c'est - ou se sera - pareil dans toute l'Europe !
Bonjour. J'ai plaidé pour le maintien du site "Place au peuple" - je vois qu'à nouveau des articles apportent un éclairage que l'on peut répercuter par nos messageries ou sites (important pour celles et ceux qui sont isolés-bcp de voix gagnées puis consolidées par ces liens, voix qui se sont démultipliées pour déployer l'argumentation-important pour maintenir la clarté sur la composition du FdG). Compte tenu de la difficulté (peut être...) à superviser l'ensemble des commentaires sur ce site (ce travail étant bien fait ici par le modérateur), pourrait on ouvrir un seul article aux commentaires, espace qui serait permanent en page d'accueil (pourquoi pas sous l'article "L'humain d'abord"). Merci de transmettre.
[Edit webmestre : Transmettez vous-même à l'équipe du site Place au Peuple. Il a déjà été expliqué ici que j'avais bien assez de boulot pour ne pas m'occuper en plus du site de campagne. Leur façon de gérer les commentaires leur appartient, et je n'ai pas l'intention d'interférer, même en votre nom.]
Le 6, je veux renvoyer Sarko à son marécage, ayant maintes fois voté au sec. tour avec une pince à linge sur le nez voter Hollande ne me bouleversera pas. J'imagine que nous respirerons mieux après. Cependant, si Hollande croit que les voix vont tomber dans son escarcelle au coup de sifflet, ce sont ses oreilles qui risquent de siffler.
Concernant les mots:si j'ai apprécié que les discours de JL Mélenchon tirent la réflexion vers le haut-fassent appel à l'intelligence en ouvrant les niveaux de langue, je me permets quelques remarques: au Prado, après avoir proclamé "droit du sol" pourquoi s'appesantir sur les liens du sang?
Bonjour à tous. Personnellement je pense que c'est les médias qui sont les responsables de cette situation. Il ne faut pas oublier qu'ilsi sont dirigés par le CAC 40. Canal+ et canal sat ont été mis à disposition du MEDEF et de l'UMP par Messier et est actuellement gérer par TF1. Donc ITV,BFM, et tout les autres sur canal sat sont au service de sarko la manœuvre est de faire croire que ça viens du PS. A qui sert le f-haine si ce n'est à sarko. Il disent maintenant que sako se droitise mais c'était le but de départ faire croire qu'il n'est pas fasciste, mais pour récupérer les voix de l’extrême alors il est obligé. C'est la réponse de Paraiso à J-L Mélenchon. Oui je pense que le frdg avait toutes les chances d'être au deuxième tour. La dernière semaine comme l'avait dit J-L était la plus importante je me suis dit excellente tactique trois semaines de très bon meetings et la dernière à la télé qui lui offrirai le maximum de téléspectateur pour parler du programme et en plus les autres ayant épuisé leur temps d'antenne, c'était du tout bon. Mais là surprise que du f-haine matin, midi et soir et sur toutes les chaines, mais pas de J-L. Quand est-il du temps de parole de chacun ? Personnellement j'ai voté pour J-L et j'irai voté pour Fh au dexième tour j'ai connu J-L à la télé il y a à peine 1mois sans la télé j'aurai ignoré sont existance.
Formidable blog qui nous donne le moral et nous projette dans l'avenir : on a fait 11,11% et et pour moi on est plutôt à 15% compte tenu du vote utile !
Maintenant il n'y a qu'une voie possible : virer Sarko et sa bande et donc aller voter..
Il nous reste à donner une réponse forte pour le 1er mai et à marquer notre programme dans le meeting du 4 mai.
Seulement méfions nous de cet entre 2 tours : les Sarko, Gueant, Buisson et Morano sont capables de tout : un fait divers scabreux, un problème dans les banlieues, des provocations au 1er mai ou une crise des marchés et Sarko reprend son habit de Président et de sauveur : et hop 5% basculent à droite....et nous sommes dans les choux ! Soyons vigilants !
Les médias maintenant : Il faut absolument régler ce problème : le service public télé et radio n'a pas eu une attitude déontologique mais plutôt partisane. TF1 c'est son job mais rappelons nous que dans les campagnes c'est elle qu'on regarde.
On ne peut pas se payer une télé, des journaux à part l'Huma (j'en vois pas d'autres) qui peut être un relais, nous reste ce blog comme instrument nous permettant d'avoir par liens accès à d'autres info.
La seule déstabilisation des média ne peut venir que de la revendication des sans grade, ceux payés à la pige ou intermittents et contrats précaires : les présentateurs payés à 25 mille euros/mois ne peuvent rien sans eux, comme dans d'autres secteurs d'ailleurs.
@ Carlo 14h 40
"Je crois qu’il faut surtout commencer par regarder la réalité en face…"
Je crois que nous pouvons, formellement au moins, nous accorder sur cette conclusion. Pour le reste je vous ai déjà tout dit, je ne vais pas recommencer.
Bonsoir à tous,
je suis enfin en vacances. Plus de radio, plus télé ! Je sais quoi faire le 6 mai: Voter contre Sarko.
Je sais ce que je ferais en juin: voter pour les candidats FdG.
Ensuite à plus longue échéance, je réfléchis à comment faire de l'éducation populaire à mon niveau, dans ma commune. Le programme l'Humain d'abord est très compréhensible pour qui a déjà un bagage politique. Beaucoup moins pour la majorité.
Ayant dîner samedi soir avec des amis: un patron de BTP (mais pas le genre Bouygues et même plutôt social dans sa gestion), un retraité qui avait été patron de sa boîte de graphisme, moi-même j'ai été gérant d'une petite société de service à l'industrie et nos épouses. Le niveau de connaissance ne serait-ce que de l'actualité courante=proche d'epsilone ! Le patron du BTP m'a assuré que la seule solution était l'austérité ! J'étais plutôt atterré. Ma tentative de leur parle de façon raisonnée a été un bide. Il vaut mieux parler au tripes qu'à la tête....
Si vous voulez bien me souffler vos propositions pour mettre en forme mon action, je vous en serais reconnaissant. On est plus intelligent à plusieurs !
Le travail ne fait que commencer et je comprends mieux l'horizon donné par Jean-Luc Mélenchon, 10 ans. On essayera d'être très efficace et de raccourcir cet horizon.
Bon courage, ne lâchons rien.
Une question que je ne peux pas chasser de la tête: À chaque élection il y aura le FN, donc à chaque élection il y aura le "vote utile"? Ce qui me fait penser que la seule issue c'est d'arriver dans 5 ans en tête de la gauche parce que toujours ceux qui seront deuxièmes (dans une organisation comme la 5eme) subiront le vote utile. Tant qu'il y aura un FN, seul celui qui est en tête de la gauche réussira? C'est un boulot d'enfer ce que nous attend pendant ces 5 années camarades, plus tôt on commence plus on aura une chance... Allez, au boulot!