20avr 12

Veillée rouge

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Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.

J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.

Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : «  C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.

Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.

L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.

L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »

Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.

L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »

Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.

Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.

L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.

Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.

Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.

L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.   

Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.

Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.

L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »

Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.

L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »

Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.

Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…

L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »

Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.

L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »

Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.

L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »

Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…

L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »

Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.

L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »

Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.

Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.

L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »

Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.

L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »

Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !

Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci


1  682 commentaires à “Veillée rouge”
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  1. boris dit :

    J'ai parfois entendu dire sur ce blog que les propos humaniste de Mélenchon à Marseille lui aurait fait perdre quelques pourcentages. Je n'y crois pas un instant mais si c'est le cas tant pis : il faut assumer nos valeurs.
    Le front de gauche est fier du métissage, des mariages mixtes...il ne peut avoir de français de seconde catégorie, les immigrés ne sont pas un problème (lire le livre de Laurent Maféis) mais un bouc émissaire.

  2. PascaleB dit :

    Ne vous en faites pas, gabriela 1555, François Hollande est probablement le dernier président PS de la Ve République...

  3. Jérémy (UEC 86) dit :

    Le Parti Communiste Espagnol félicite le FdG pour son score obtenu dimanche dernier.

  4. Menjine dit :

    Octobre 2010 trois millions de personnes dans les rues, on échoue à faire dégommer la réforme des retraites.
    On espère une solution politique,dans les urnes...On remet aux élections présidentielles.
    Avril 2012 formidable mobilisation trois millions neuf cent mille votes fdG, on appelle à dégommer Sarkozy, on attend les législatives qui ne donneront rien sans soumission au vote utile. On remet à la lutte de classes.
    On espère que la lutte syndicale permettra des progrès de la conscience et poussera le champ politique.
    Et après on continue,l'alternance politique/syndicale, espoir/ échec, ou on la provoque cette Révolution ?
    Comment? La crise ne se résout pas seule, si le peuple,la classe ouvrière n'agissent pas.

  5. ydaho dit :

    Ermler, oui, le vote FN est "apparu" en 82/83... c'est vrai, mais je vois pas bien le rapport avec le virage libéral qui a l'époque était très "timide", par contre La défaite de la droite qui gouvernait depuis des lustres a radicalisé une partie de son électorat.. La haine de la gauche est toujours bien vivante chez certains... Je ne peut pas m'étendre sur leur spécificité "culturelle", mais elle sont a prendre en compte, de tout temps la gauche a eu le (les) mêmes ennemis..
    ça c'est une partie de l'explication, l'autre raisons est aussi qu'en 81, en plus de la victoire de la gauche, hé bien il s'était écoulé assez de "temps" pour favoriser "l'oubli", volontaire ou non, de la "tâche" de la collaboration !
    Cette partie de la droite nationaliste existait avant guerre... s'est tût pendant un temps suite a la "honte" (bien obligée de l'avaler) et a retrouvée une partie de sa hargne lorsque les socialistes ont remportés dans l'allégresse générale l'élection de 1981.. Fallait observer leur g****es de névrosés a l'époque..
    Les jérémiades.. sont le fait des trop jeunes peut être ? (je plaisante)..

  6. Marie dit :

    @ lily 54
    Ne jamais généraliser, je connais pas mal d'enseignants qui ont voté pour le Front de Gauche. Les autres ? ils s'apercevront bientôt que la politique de François Hollande n'est pas la bonne.

  7. Les Designers Rouges dit :

    La réalité à toujours un coup d'avance sur notre analyse.
    L'histoire crée les hommes (et les femmes) dont elle a besoin.
    La montée du FN est programmée. Comprenez que seul un régime "fasciste" sera en mesure de faire appliquer véritablement l'austérité et la rigueur.
    En temps voulu, le Front de Gauche fera barrage au fascisme.
    Informez ! Parlez en ! Parlez aux électeurs du FN et de Sarkozy ! Parlez leur de leur intérêts ! Racontez leur l'histoire...
    Le temps venu, nous devrons être prêt.

  8. Lilia dit :

    Croyez vous que les immigrés ne trinquent pas assez, ça fait plus de 60 ans qu'ils s'en prennent plein la figure et malgré tout ils restent dignes, souriants, accueillants, offrant au passage un thé à la menthe où un café aux voisins xénophobes, C'est le cas de ma mère qui vit dans une petite maison de village de l'est lyonnais, tous ses xénophobes apprécient son savoir vivre et sa gentillesse, mais personne n'a rien su de ses larmes qui ont encore coulé un soir de présidentielles, une silencieuse qui vote depuis 40 ans PC au 1er et PS au second, même si le PS l'a déçue, elle regrette juste que mon père n'ait pu entendre Jean-Luc Mélenchon, il l'aurait vu comme un futur grand chef d'état.
    Autre chose, allez aussi consulter les résultats du 1er tour dans les quartiers populaires, le FdG fait un excellent score, même si le vote utile à fonctionné et ce fût le cas en Seine Saint Denis et ailleurs.
    Alors OUI OUI et OUI au discours du Prado, Non Mais ! Il y a parfois des réactions dans les commentaires qui sont limites...
    Nous défilerons mon mari, moi et nos 2 grands garçons dans les rues de Paris le 1er Mai, puis nous irons voter le 6 mai sans joie pour hollande, mais surtout contre Sarko, ensuite on continue à mobiliser pour les législatives, Tant qu'il y a cette force de vie qu'est le FdG, il y a de l'espoir pour un justice sociale et humaine OUI à L'Humain D'abord. Merci à tous.

  9. Adrien dit :

    Emler 1547 a très bien analyser la progression du FN mis en place par le capitalisme.
    C'est le doigt qui montre la lune ! et les "gogols" ne voient pas la lune mais le doigt.
    Alors les ami(e)s pas une voix ne doit manquer à F.Hollande pour dégager Sarko. Je sais j'irai voter F.H avec une pince à linge sur le nez mais l'avenir du FdG est en partie lié au résultat d'un Président autre que Sarko.
    Le sénario d'une continuité du FdG passe obligatoirement par des députés à l'Assemblée et par une non- participation au gouvernement Hollande.
    Nous devons avoir des accords de désistements réciproques aux législatives là ou le FN et le Centre seraient menaçants puis rester dans l'opposition attendre que le fruit mûrisse ! F.Hollande disait bien qu'il n'y avait rien à négocier et bien maintenant gérez seuls ! C'est du La Fontaine mais aussi la réalité.
    Donc pour les législatives, si le PS ne veut pas là aussi d'accord ; je ne vous dis pas comment la masse d'électeurs du FdG ira voter !

  10. Diogene dit :

    @ermler
    Le seul problème c'est que le remède (l'Humain d'abord et son application concrète !)
    demande l'aval d'une majorité aux élections...
    Et que sans ce préalable, MLP peut prospérer...
    Donc : réfléchir ensemble pour rendre "accessible" ce remède...je prend tout, un tableau synthétique causes/effets/solutions/mises en œuvres, mais il faudrait quelque chose d'assez "oui-oui réfléchit a la situation actuelle", pas de l'argumentaire touffu et illisible.
    En regardant les docs FN, c'est d'une pauvreté accablante mais tout le message passe en quelques mots clefs, juste pour 30 secondes de cerveau disponible...
    Je m'egare peut-être mais si d'autres ont cogites la dessus !...a vous lire !...
    On ne lâche rien, plus que jamais !

  11. Olivier dit :

    @robert51 18h57
    Vous voulez des propositions pour bâtir votre action afin de répondre a votre ami du Btp;en voici une:
    Un salarié cdd à qui l'on donne un cdi viendra au travail avec le sourire. Il ira voir son banquier et pourra acheter une voiture, un appart.....
    La relance passe par là. Et ainsi de suite
    Espérant vous avoir aider
    Résistance...

  12. BaldaGil dit :

    Il me semble que, pour les gens qui souffrent le plus, les cinq ans à venir seront moins durs avec Hollande qu'avec Sarkozy. C'est important. Aussi j'espère être capable, le 6 mai, de voter Hollande. Aujourd'hui je ne le pourrais pas.

  13. recenzo dit :

    J'ai la sensation que tout le monde voit Hollande président que ce soit sur ce blog, dans les "analyses" des politologues et autres sondeurs et même dans mon entourage.Ce n'est pas joue, loin de là.
    La seule qui ai vraiment joue gagnant pour l'instant c'est Marine.Si Hollande passe, elle compte sur une désintégration de la droite qui pour se reconstruire devra s'allier avec le FN(c'est en cours?) comme ça a déjà eu lieu dans d'autre pays d'Europe(Pays-Bas).Si Sarkozy repasse elle jouera sur du velours, la rigueur merkosarkosienne nous ayant conduis à la ruine d'ici 2017.Bref, y'a du boulot et franchement je ne vois pas trop par ou commencer, à part faire passer Hollande et composer par la suite.Ceci dit je me demande s'il a vraiment envie de se fourrer dans cette galère?

  14. luz11 dit :

    Après nos 2 mauvais jours passés il va falloir lever la tête et voir quelle stratégie nous allons adopter. Jean-Luc Mélenchon, dimanche a appelé à voter contre Sarko sans conditions, chose que je vais faire comme je l'espère la quasi totalité de nous tous, même si le geste va être pénible.
    Maintenant il va falloir être plus clair : il en va de la crédibilité du FdG. Donc il me semble, et pour cela j'aimerai que dès maintenant il soit dit devant les médias qu'à partir du 7 Mai nous rentrerons en opposition farouche contre la future politique économique du PS (acceptation du traité de Lisbonne Mes). Une simple renégociation est un pipi de chat face à ce qui nous attend! Et il faut dire clairement que dès le moment venu nous appellerons la population à nous soutenir. Nous ne pourrons en aucun cas avoir de point commun avec le PS s'il ne revient pas sur cette décision et à mon avis idéologiquement ça ne va pas être possible pour lui. Re- donc j'en appelle à tous les responsables du FdG d'analyser cette question.

  15. Siamy dit :

    @Jean Louis Charpal 24/4/ à 16h00
    Votre scénario "canardage des Daltons" me ravit. Mais imaginons qu'après l'élimination du dernier des Daltons actuellement vivants, le bon peuple Français, dont la pertinence en matière d'analyse poltique s'est manifestée au cours du premier tour de ces élections présidentielles, retourne à ses premières amours, soit les successeurs d'un des deux premiers Daltons de votre liste? (Voire même les deux, car ces deux là semblent beaucoup s'apprécier)
    Nous n'en serions pas à une alternance près.

  16. ydaho dit :

    @ Lilia : merci pour le témoignage, fais comme tu l'entends pour le second tour.. être au première loges c'est jamais facile..
    @ Luz 11 : tu entends quelle langue ? Jean-Luc Mélenchon et les autres doivent apprendre quelle langue pour que tu comprennes ?
    c'est la seule réponse que je peux te faire..

  17. sylvie dit :

    luz11 pareil que toi !
    A chaque fois on est coincé et on est obligé de voter pour le PS. Et ça ils le savent donc ils ne font pas beaucoup d'efforts pour tendre vers la gauche. Ils n'ont toujours pas compris que Jospin a perdu les élections parce qu'entre autre pendant la campagne il avait clairement dit qu'il n'appliquerait pas un programme de gauche !
    Alors ils faut qu'ils comprennent une bonne fois pour toutes parce que moi, j'en ai marre !

  18. Le Rouge est mis ! dit :

    @ Luz et Sylvie entre autres:
    Camarades et amis, le FdG et Jean-Luc n'ont rien à nous préciser, les points sont déjà sur les i:
    tout est dans le programme partagé. L'auriez-vous déjà oublié ?
    Et en ce qui concerne le 6 mai, Jean-Luc et Pierre sont déjà intervenus sur les médias pour réaffirmer la position sans équivoque du FdG. La mettez-vous en doute ?
    Je voterai en mon âme et conscience François Hollande et me mobiliserai pour la campagne des législatives afin d’apporter au Front de Gauche le plus grand nombre de députés afin de mettre le nouveau président PS sous une surveillance indépendante et vigilante. Je n’hésiterai pas une seconde.
    Pourquoi ? En 2007, j'ai conscience aujourd'hui d'avoir commis une grave erreur: je me suis abstenu.
    Oh, je n'étais pas le seul évidemment mais aujourd’hui je mesure à quel point mon attitude a été une erreur politique. Je ne commettrai cette erreur 2 fois.
    Amicalement

  19. JM77 dit :

    "les jeunes électeurs du front de gauche entre ambition et deception" : article publié sur le nouvelobs en ligne. Etrange, peu voir pas de mépris, aucune accusation de démagogie, populisme, d'utopie, de danger pour la démocratie... ils nous prendraient pas juste un tout petit peu pour des cons?
    Surtout ne pas oublier (comme en 2005) : notre média, c'est nous... et l'huma bien sur qui n'est plus le journal du PC, réveillez vous les camarades ! D'ailleurs, à mon goût, il parle bcp trop des socialistes !

  20. Lilly54 dit :

    Bonne émission sur France24 ce soir à propos du FN et avec Alexis Corbières. A revoir si ne vous ne l'avez vu. Quelqu'un sait-il ce que compte faire le PS le 1er mai ? Il paraît qu'il est ennuyé, qu'il hésite, qu'il attermoie ! Comme d'hab ! Ah ce 6 mai comme ça va être difficile d'être discipliné républicainement !

  21. Leila dit :

    Bonjour à tous, réponse à Florent 1372. Je suis d'origine algérienne et j'ai voté FdG avec enthousiasme et conviction. Je partage entièrement votre avis au sujet du vote des personnes d'origine africaine. J'en connais qui votent UMP ou FN avec les mêmes arguments que les français de souche. Et d'autres qui malheureusement ne votent pas avec l'argument "tous pourris" et qui pourraient se réfugier dans l'intégrisme musulman... Je pense que le vivre ensemble est un enjeu vital pour l'avenir de notre pays. Sinon, merci au FdG et à Jean-Luc Mélenchon pour la formidable campagne qu'ils ont brillamment menée, pleine de rêve, d'humanité et d'intelligence.

  22. Michel Berdagué dit :

    luzz11 à 19h59, ton écrit de grosses lettres est suffisamment lisible pour le lire, NOUS c'est Rouge et révolutionnaire en accord avec la citoyenneté, lui c'est du blanc teinté très léger de rose et c'est très mauvais les mélanges,ça fait trafic par contre le "dégage,dégage,dégage" il faut le répéter 3 fois tellement qu'il est accroché à ses casseroles qui font bling-bling et qu'il pourra admirer sa rollex au clou à la santé sans traitement VIP après que le Franco-Libanais en a marre d'être le dindon de la farce traité en bouc émissaire.
    Bon je ne NOUS vois pas d'être tenté à s'assoir sur notre Programme,si des envies pressantes,des démangeaisons, des coups tordus se faisaient sentir je ne donne pas cher de l'avenir du politique qui tenté par je ne sais quelle mollesse trahirait ses engagements.
    A cette heure nous sommes très armés pour résister à toute musique solfériniste tant les dérives libérales sont patentes.
    En attente du 1er Mai....

  23. BORGIL777 dit :

    Je lis de ci de là que le FdG serait donc le porteur de valises du PS...que nous serions le ramasse miette, les ramasses balais...Il faudrait donc jouer la politique du pire...la politique de la terre brûlée, en nous inscrivant dans je ne sais quelle stratégie fumeuse qui consisterait à faire élire Sarko pour que le Front de Gauche soit aux affaires dans 5 ans...On nous a bassiné pour nous dire qu'au premier tour on devait voter pour des convictions...Et voici qu'on nous explique maintenant qu'il faut mettre de côté nos convictions pour agir par pure stratégie électorale...et quelle stratégie : 5 ans supplémentaires de droite dure reprenant les idées du FN, explosant les contre pouvoirs qui restent, mettant des millions de gens la tête sous l'eau, avec au bout du compte des citoyens qui se jetteraient les bras ouverts vers le FdG sauveur....Sans moi ! Quitte à vouloir aller sur le terrain stratégique, je prèfère battre Sarkozy, puis ensuite arracher aux socialistes tout ce qui peut être bon pour le pays, être sans concession aucune avec le PS si celui-ci ne mène pas une vraie politique de gauche, prendre à témoin le peuple et devenir une alternative crédible. nous n'avons pas le choix : ne surtout pas faire allégeance au PS, nous battre à l'Assemblée et dans la rue, faute de quoi, dans 5 ans...c'est le FN qui mettra tout le monde d'accord et remportera la mise !

  24. Françoise LECUYER dit :

    A Lilia
    C'est plus fort que moi il faut que je te réponde. C'est ça que je ne supporte pas avec MLP et NS ils sont incapables de réaliser toute la souffrance que les immigrés ont supporté depuis les années 60 où on leur demandait de venir pour faire les sales boulots. Et le bidonville de Nanterre où ils étaient obligés de survivre parce qu'il n'y avait pas de logement pour eux. Et maintenant la 3e génération, suite au regroupement familial, qui sont tous nés en France et qui ont tant de mal à trouver un travail et un logement et qu'on traite partout en étrangers. Je me demande quand et comment les Français comprendront que notre pays est comme ça mélangé et que c'est sa force et non pas sa faiblesse. C'est pourquoi j'ai été si sensible au discours de Jean-Luc Mélenchon, c'est ce que je pensais depuis si longtemps et que c'est vrai j'osais à peine dire, car il y a tant de racisme. Je pense malgré tout que les choses peuvent évoluer, mais c'est si lent et pour tous ces jeunes c'est si difficile.

  25. PascaleB dit :

    @sylvie (1572), afournier (1573)
    Croyez-vous qu'il y ait quoi que ce soit à attendre du PS ? Que tout à coup il va prendre en compte le Front de Gauche ? N'en attendons rien, pas plus que des médias. Demain comme hier et aujourd'hui, le Front de Gauche subira des attaques de tous côtés, quels que soient ses choix. Mettre un bulletin Hollande dans l'urne n'a rien d'un engagement avec le PS. Il s'agit juste de chasser Sarkozy, ce qui n'est d'ailleurs pas gagné... Ensuite, portons à l'Assemblée Nationale un groupe FdG qui fera valoir ses (nos) points de vue, son (notre) projet. Quant à Hollande, s'il est élu, ce ne sera pas dans un fauteuil ; le Front de Gauche, en alliance avec le mouvement social et citoyen (et non pas avec le PS, comme d'aucuns aimeraient tant le faire croire), saura se faire entendre... Si c'est Sarko, vu sa stratégie, nous plongeons tout droit dans la nausée FN ; merci bien, je n'y tiens pas.

  26. zab dit :

    Bonjour !
    s'il y avait eu une dizaine de points d'avance de Hollande sur Sarkozy, peut-être que je me serais payé le luxe de voter Mélenchon au 2ème tour. Il n'y a presque pas d'écart. ça me coute, mais je vais voter hollande pour virer Sarkozy... Et puis après, on ne lui passe rien, à Hollande !

  27. sylvie dit :

    @pascaleB 21H02
    Je ferai la même chose que toi, je voterai FH et je me battrai pour le FdG aux législatives. Par contre, moi j'attends quelque chose du PS ; qu'il se sépare en 2. Qu'une partie rejoigne le centre (parce qu'ils n'ont pas des idées de gauche) et que l'autre rejoigne la gauche....
    Je sais que certains y restent pour influencer le parti vers les idées de gauche. C'est peine perdue depuis le temps qu'ils essayent et le temps passe et avec la crise que nous traversons, il n'y a plus de temps à perdre. Surtout que maintenant il y a le Front de Gauche.

  28. colman dit :

    Moi je ne crois pas que l'on doit voter comme un seul homme pour hollande parce que le PS est plus libéral qu'il n'y parait (voir les discours de karine berger dans arrêt sur image contre jacques genereux) et que même si hollande renégocie le traité, ils ne décideront de financer la dette différemment qu'aujourd'hui et il faut voir sur le site les mutins de pangée ce que la finance propose au PS lors de la renégociation du traité.
    Donc soit le PS fait preuve de convictions socialistes et nous montre un peu de penchant à gauche pour que l'on vote pour eux soit moi je vote Mélenchon au second tour et les socialistes assument leurs responsabilités (d'autant que s'ils font une politique sociale liebrale comme çà se profile vaut mieux pas qu'on s'en mêle au risque de disparaitre du paysage politique pendant de nombreuses années)
    amis du fdg, resistance !

  29. Louisette dit :

    La plus grande victoire, c'est d'avoir redonné l'espoir qu'un autre monde était possible; oui, merci d'avoir affronté les idées racistes, xénophobes de face, le capitalisme et son libéralisme tueur, d'avoir mis l'humanisme comme cheval de bataille, et de ne rien avoir lâché. Merci aux communistes, merci à Jean Luc qui incarne avec tant de justesse, de sincérité, de poésie, d'émotion, de force ce combat humaniste anti capitaliste et anti libéral. Pour une présidentielle, 11, 17 pour cent, c'est énorme car beaucoup se sont dégonflés en votant "utile" c'est à dire pour la socialdémocratie. Je suis certaine que les combats à venir gonfleront les scores des futures élections. Rien n'arrêtera plus le printemps.... Merci au Front de gauche et merci Jean Luc, tu es vraiment une belle personne comme tant de tes soutiens qui écrivent sur ton blog, par contre cela me sera impossible de voter pour un arrangement du capitalisme, ou pour un ramasseur de voix puantes. Vive le 1er mai révolutionnaire.

  30. jacques chanéac dit :

    Tout à fait d'accord avec Sylvie (1581)
    "Eclairés" au bout de quelques mois par les limites de la politique d'accompagnement du libéralisme menée par François Hollande (que nous élirons pour virer l'autre), bon nombre de membres ou sympathisants du PS qui se demandent chaque matin ce qu'ils y font, viendront tôt ou tard nous rejoindre....Ils seront les bienvenus tout comme ceux que ce 1er tour aura éclairé sur l'inanité et l'inutilité de la "stratégie" du NPA et pourquoi pas, pour les plus ouverts, de LO. Quant à EELV, beaucoup doivent aujourd'hui se poser des questions sur le pathétique épisode que vient de vivre ce respectable courant politique...

  31. PATRICK F 32 dit :

    @ Robert51 / 1552 / 18h51 et tous
    J'entends dire, je lis ici et ailleurs que JL Mélenchon aurait dû faire comme ci et pas comme ça et patati et patata.
    JL Mélenchon a fait une excellente campagne, on connaît maintenant les résultats du premier tour...arrêtons de parler du FN, de Sarko, de tactique.
    Sur le terrain nous n'avons peut être pas été bons individuellement, nous n'avons peut être pas su commencer par la base qui nous distingue du PS et des autres: un partage plus juste de la richesse: un revenu mensuel maximal de 30000€, une taxation à 100% des revenus de 360000€ par an.
    Essayez Robert51. C'est simple, essentiel et quand on arrive à faire partager cela à son interlocuteur c'est plus facile d'avancer ensuite sur le Smic à 1700€, le retour de la retraite à 60ans.

  32. claude dit :

    Soutien des analyses de Marc quelques posts ci-dessus.
    Je vote pour le représentant du soi-disant parti socialiste car il est plus démocrate que les olibrius qui sévissent à droite et chez les déments qui veulent la recomposer.
    Puis je mettrai le meilleur de ma personne et mon énergie au service du Front De Gauche car il va falloir expliquer nos façons d'entrevoir la vie en société avec patience et brio : ce n'est pas simple de faire prendre conscience à nos concitoyen qu'il est possible et souhaitable de vivre autrement.
    Rendre désirable cette perspective d'une société réconciliée autour d'un humanisme profitable à tous, là est notre défi !
    Alors laissons libre cours à nos imaginations...

  33. SAB dit :

    Bonsoir à tous,
    Robert51 dit: 24 avril 2012 à 18h57
    Je suis ingénieur BTP, et j’ai réussi à convaincre pas mal de chef d’entreprise de mon milieu de travail.A mon niveau, le programme économique de l’Humain d’abord prévoie la payement de la dette par la relance économique, partage des richesses, l’écologie.
    -Le fait d’imposé à la B.C.E de prêter de l’argent directement à l’état avec un taux proche de zéro, permet d’éjecter de l’argent à l’économie réelle, au lieu qu’elle part dans la spéculation…
    - L’écologie : permet de créer plusieurs emploies: dont l'énergies…
    - faire un diagnostic sur la dette, et repartir ces remboursements sur un temps plus longs (7ans) et supprimer le payement des intérêts de la dette.
    - Le fait de partager la richesse, relance l’économie, et avec la croissance, on créer plus d’emploi, on améliore les salaires, et on paye la dette. C’est on injectant de l’argent dans l’économie réelle (par le taux faible du crédit et partage de la richesse) que nous créons de l’emploi.
    Un patron qui a plus de travail, plus d’argent qui rentre, donc il peut embauché plus des salariés, et il peut même les payer avec un meilleur salaire.
    Bon courage, ne lâchons rien.

  34. naco dit :

    @ Lilia 19h34
    Merci pour ton témoignage. Je confirme pour ce que tu dis du vote dans les quartiers populaires.
    J'ai été faire ma petite enquête sur la quartier de l'Epeule à Roubaix, pour comprendre comment 20% des gens ont voté Mélenchon. Tu sais ici, le PS règne en maître depuis 1942, à tel point que le PC ici n'y était plus rien. Et alors, ils m'ont tous expliqué qu'ils avaient la trouille, que la droite repasse, et qu'on les embête même pour circuler ou voir des gens de leur famille. Et qu'avec Hollande, ils étaient bien moins sûr qu'avec Mélenchon.
    Ici, même dans des familles arabes très traditionnelles, Mélenchon c'est une star comme tu peux pas imaginer. Y a même une gamine de 14 ans qui m'a dit qu'elle avait téléchargé toutes ses vidéos.
    Et dire que ce soir sur FInter (le 19-20), il y avait un monsieur bourré de diplômes qui a osé sortir que s'il n'y avait presque plus de votes FN à Saint Denis, c'est parce que les Blancs (sic) étaient tous partis. Et personne n'a réagi. Scandaleux.
    Sinon, je suis d'accord avec toi, il y a ici des propos de politologues de comptoir qui sont limites.

  35. nick karma dit :

    Vous votez comme vous voulez, mais de grace pas avec un bulletin blanc, le FN par la bouche de Philippot a déclaré qu'il se pourrait qu'ils appellent à voter blanc. C'est tordu et habile, car ils pourront toujours dire que tous les votes blancs sont des votes FN. Merci de ne pas en rajouter.

  36. Les Designers Rouges dit :

    A ceux qui préfèrent voter Sarkozy:
    Le FN se renforcera quoi qu'il arrive, car la crise fabrique le fascisme.
    Sarkozy nous emmènera dans le ravin avec le pied sur l’accélérateur.
    Hollande appuiera certainement sur le frein, mais ça ne changera pas grand chose.
    Mais ça sera quand meme une autre ambiance...
    Alors s'il vous plais n'entachez pas vos mains d'un vote Sarkozy réactionnaire et illusoire, et épargniez moi 5 ans de "proto-fascisme" Sarkozyste. La seule chose qui compte c'est que le Front de Gauche fasse son travail, et que, le temps venu, il soit assez fort pour contrer l'extreme droite. Puis, gouverner.
    Tout ceci s'est deja produit par le passé.

  37. Fronde Gauche dit :

    Un bébé pleure toujours un petit peu lorsqu'il vient au monde, c'est tout naturel...
    En tout cas, j'adresse mes plus sincères félicitations aux parents, sans oublier de remercier toute la famille présente pour son soutien !
    Nul doute que costaud comme il est déjà, et qu'avec un tel entourage, il aura tôt fait de grandir, et de faire enfin valoir les plus belles valeur de l'Humain.
    Il lui faudra être fort pour affronter l'avenir, mais nous serons tous là !
    Il viendra le temps des cerises et nous chanterons, Amour, Solidarité, Partage....
    Liberté Égalité Fraternité !

  38. Mélopée dit :

    @Menjine 1445
    "que ce soit à Hollande de faire l'effort de nous convaincre"

    C'est aussi ce que je pensais. Mais en voyant, les dernières déclarations de NS, j'en viens à dire qu'il fait l'effort de nous convaincre de voter contre lui.

  39. Le Rouge est mis ! dit :

    Les propos de Montebourg hier soir sont une indication très importante.
    Je pense que ce démondialiste de salon nous sert la gauche du PS sur un plateau et contribue à accélérer le processus d'implosion programmée du PS.
    Qu'il continue !

  40. Diogene dit :

    @Nick karma
    Merci pour l'info, s'il y en avait encore qui doutaient de la consigne de Jean-Luc...
    Avec en prime, les juges qui attendent la fin de l'immunité de Sarkozy, rien que pour ça aussi...
    Ce n'est pas le moment de lâcher quoi que ce soit !

  41. Sylvain dit :

    Bonsoir! J'aimerais revenir sur l'intervention de Robert51 à 18h57 pour faire une comparaison de ce qu'a fait le FN maintenant qu'on a pu prendre un peu de recul, 48 heures après les élections. Pour "Courrier International", les journalistes qui ont suivi le travail de terrain des militants du de Le Pen ont fait un constat très simple: ces gens ont parcouru le territoire français sans relâche et sans arrêt pour vendre une soupe insipide qui ne voulait rien dire mais en pratiquant des méthodes de com'qui tiennent plus de la démarche commerciale qu'autre chose et en y ajoutant un petit mot sympathique ou un sourire pour laisser une bonne impression.De la fausse compassion en quelque sorte mais qui semble avoir porté des fruits même si ça retombera très vite puisque sans fondement. Ce travail a été accompli silencieusement au nez et à la barbe des grands médias et on peut le comparer à un travail de missionnaires religieux ou même à l'approche qu'ont les Témoins de Jéhovah...! On en pensera ce qu'on voudra mais quand on sait que Pierre Laurent a été pris de cours au mois de janvier face aux questions des agriculteurs sur les retraites alors que ces derniers se débattent pour survivre au milieu de la misère, on peut se demander si on n'est pas passé à côté de quelque chose?

  42. Sylvain dit :

    Le programme du Front de Gauche est la meilleure chose qui puisse arriver au monde rural et je pense qu'il va être temps de le lui présenter quitte à faire nous aussi du porte à porte dans les campagnes.
    Vive le Front de Gauche, vive la Révolution Citoyenne!

  43. Hélène dit :

    J'ai lu l'article de E. Todd et il ne me convainc pas, comme ne me convainquent pas tous ces propos sur la dimension protestataire du vote FN. Je vais essayer de faire court, sans pour autant vouloir faire simple. Je ne veux pas dire que le vote FN n'est que raciste, mais il l'est d'abord.
    L'argument selon lequel il n'est pas raciste parce qu'il émane de populations rurales n'est en rien une preuve parce que cet "immigré" présent dans toutes les bouches médiatiques n'existe pas : c'est une création composée de "pauvre" (on est dans une société bling-bling), d'"assisté" (on est dans une société du mérite), d'"arabe" (on est dans une société islamophobe), de "délinquant" (on est dans une société sécuritaire). Bref, c'est un pur produit de la droite dure.
    C'est pourquoi je préfère parler de l'Autre, parce que cette "créature médiatique" recouvre en fait la peur de l'Autre. Et je persiste, là où cette "créature médiatique" a un franc succès, c'est auprès de personnes qui ne rencontrent jamais d'Immigrés (de vrais) et qui se sont ruées ces dernières années à la campagne pour la "qualité de vie", un autre fantasme, celui d'une France des chromos, montrée dans les séries TV.
    C'est pourquoi c'était si important que M. Mélenchon parle de métissage, d'amours croisées, de vrais gens. Parce que, Lilia en témoigne, les lois, elles, s'appliquent aux personnes réelles, et les contrôles au faciès se font bel et bien envers de vrais jeunes Français, juste parce qu'ils ressemblent à ce fantasme, juste parce qu'ils ont, comme l'a si bien dit Sarkozy, l'apparence musulmane.
    Et j'en profite pour rajouter que, dans les familles maghrébines "traditionnelles" (donc musulmanes ?), le score de MLP est "la honte de la France", preuve s'il en est que, dans ces familles, on a une belle et une haute idée de la France. Et je confirme, chez elles, Mélenchon est une star. Et un drapeau algérien dimanche soir place de Stalingrad, c'était magnifique : la guerre est finie ! Et j'ai peur s'il n'y a qu'ici qu'on puisse dire cela, de partout sur le web les commentaires haineux et très violents ont fusé à propos de ce drapeau....

  44. ydaho dit :

    Merci Hélène! (1600)
    Je n'aurais pas su le dire comme ça. Ce discours du Prado, c'était le plus beau que je n’ai jamais entendu, il ne nous a en rien fait perdre quoi que ce soit. Nous existons grâce a ce discours (et a d'autres). Aujourd'hui nous sommes seuls, mais pas face a ce discours, nous sommes seuls face aux médias et a la classe dirigeante, qui s’accommode facilement.

  45. Michel Auria dit :

    A la lecture de ces échanges, je me dis que certains, notamment les déçus qui se posent la question du 2ème tour, ont oublié ce qu'est le Front de Gauche.
    C'est l'alliance des déçus, justement, pour enfin faire revivre des valeurs et un projet de gauche, pour mener de nouveau la bataille des idées sacrifiée sur l'autel du "marché" que tous les partis et syndicats ont, peu ou prou, adoubé, bannissant dans la foulée la lutte des classes comme un concept du passé. Alors qui peut croire que cette bataille, dont il faut réveiller chaque mot, chaque idée, chaque slogan, peut se gagner en une campagne présidentielle dans la France d'aujourd'hui ? Replanter sur un sol stérilisé les fondamentaux qui germeront le moment venu et en même temps proposer un projet ambitieux et iconoclaste de haut niveau qui suppose à la fois une conscience de classe et d'universalité, quelle gageure !
    Nous n'en sommes qu'au début, et pour être cohérents, il faut continuer en contribuant à éjecter le malade. C'est ce que la situation impose, point. Sinon, fallait pas commencer. C'est Sarko ou Hollande.
    L'important, c'est la suite, une fois qu'Hollande sera au pouvoir avec sa bande de politiciens.
    L'important c'est ce que fera alors le Front de Gauche pour défendre les intérêts de notre classe et offrir une alternative à ceux qui, forcément déçus du PS, pourraient grossir les rangs de l'ennemi, ce qui n'est pas fatal.

  46. Palestine dit :

    De retour de la projection du film "Les Nouveaux Chiens de Garde" je suis abasourdi mais gonflé à bloc pour la suite, car comme pendant toute cette campagne, j'ai l'impression d'en sortir grandi, d'être en train de comprendre de plus en plus les rouages de ce système qui avant me paraissait tellement compliqué, et en plus de ne pas me sentir seul (la salle était correctement remplie alors que le film n'a pas eu beaucoup d'échos - et pour cause)... Bref, continuons à fourbir nos armes ! Chacun fait son choix pour le second tour, l'essentiel est de ne rien oublier et de ne rien lâcher, quelque soit la suite !

  47. David JV dit :

    Le programme du Front de Gauche est la meilleure chose qui puisse arriver au monde rural et je pense qu'il va être temps de le lui présenter quitte à faire nous aussi du porte à porte dans les campagnes.
    Vive le Front de Gauche, vive la Révolution Citoyenne!

    Mais oui ! et depuis la déception d'avant hier, la combativité revient. C'est bien ne lachons rien.
    Vous savez, beaucoup de personnes ayant voté FH l'ont fait pour le vote utile par peur, tout en adhérant au idées du FdG. Dans cette optique là, notre score a été réellement siphoné et c'est aussi ce qui explique l'écart entre la force de nos rassemblements et les 11%.
    Nous allons y arriver ! Je suis sur qu'un paquet de personnes vont d'ailleurs devenir adhérent !
    Résistance : plus que jamais :)
    A la fin il n'y aura qu'eux et nous et nous gagnerons !

  48. danielle v. dit :

    Et avec tout ça, M. Mélenchon, on ne vous entend plus, on subit Sarko et Hollande qui parlent comme des patates. Ou sont votre belles paroles, vos beaux mots, votre energie, votre poesie. J'aimais tant vos discours. C'est très dur.

  49. Jean-François91 dit :

    Il faudrait être clairs :
    Virer l'autre, c'est une nécessité absolue. Cela ne nous engage à rien. Mais cela donne une bouffée d'oxygène à beaucoup (RESF, centres de rétention...). Certes, cela ne résoud rien sur le fond. Mais cela libère beaucoup d'énergie militante qui peut être enfin offensive, au lieu d'être sur la défensive, en essayant juste de reculer un peu moins.
    Ensuite, avec le système électoral inique que nous avons (et que nous prévoyons de changer), à moins d'être un parti hégémonique, il est presque toujours indispensable qu'il y ait au second tour des désistements entre les candidats les moins éloignés. Cela ne signifie pas un ralliement, mais un acte contre l'élection de députés de la droite dure.
    Ensuite, un groupe parlementaire minoritaire (incapable de constituer un gouvernement) peut très bien voter, en fonction des textes qui lui sont proposés, pour ou contre.
    Dans la Vème, on n'a guère d'autres choix. Vivement la VIème !

  50. un révolté dit :

    Je n'en peux plus de voir ce "président candidat" tellement racolleur, mais quelle honte ! Je l'imagine en train de se marer en parlant à (désolé) trop de boeufs. C'est vraiment indigne ! France, réveille-toi ! Il faut absolument qu'il dégage,dégage,dégage. Je ne suis pas vraiment tranquille, votons tous contre ce triste personnage, je vous en supplie.


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