20avr 12
Cette note est la dernière que je suis autorisé à publier avant le premier tour de l’élection présidentielle. A partir de minuit ce soir, les commentaires seront coupés pour respecter la loi. Ils me manqueront ! Car je les lis avec intérêt chaque soir pour me faire une idée de ce qui se discute entre vous et pour y piocher des arguments et même des formules. Ici je vous dis un mot de ce que je ressens. Puis je me propose de vous ébahir avec le revirement de François Hollande sur la Banque centrale européenne. Enfin je publie l’entretien que j’ai donné au journal « L’Humanité » paru vendredi matin. En effet il exprime avec justesse et clarté le bilan que je fais à cette heure de notre travail commun dans cette campagne. Comme je ne saurais mieux dire depuis, j’en fais une sorte de déclaration à l’usage de ceux qui me liront. Ajouté aux arguments du meeting de la Porte de Versailles, j’estime que cela constitue presque une sorte de manifeste politique.
J’ai noté ces lignes de retour du rassemblement Porte de Versailles. Je n’avais pas fini d’éponger l’émotion qui m’habitait de façon si étrange par sa douceur et la tranquille sérénité qu’elle diffusait en moi. Nous avions été si tendus dans la préparation de cet événement qu’il n’y avait rien eu de prévu pour le moment d’après. Je dînais donc tard avec quelques très proches qui se trouvèrent disponibles au dernier moment après toutes les séances de réglages qui suivent ces sortes d’événements. Chacun entrecoupait son propos des nouvelles arrivées de nos amis qui organisaient des diffusions publiques en région dans les villes. C’était pour moi le plus suffoquant ! 1500 sur la place de la Révolution à Besançon, 2000 au Mans ! Ailleurs on me donnait aussi des chiffres qui coupent le souffle. Par téléphone dans le Doubs puis à Paris avec les jeunes responsables locaux de la mobilisation et de l’organisation parisienne, tous ne parlaient qu’une langue, si jeunes qu’ils soient, celle d’hommes et de femmes qui avaient le sentiment d’avoir écrit de leur propres mains une grande page d’histoire de la gauche. Et moi aussi je songeais que, dans cette vaste halle de la Porte de Versailles, s’était tenu le plus grand meeting parisien de l’union de la gauche dans les années soixante-dix. Nous étions plus nombreux cette fois-ci, si j’en crois ce que m’en a dit Jack Ralite venu me saluer après la fin du rassemblement. Dans la salle il y avait une émotion à couper au couteau. Que de larmes versées dans les rangs que je pouvais discerner devant moi. On ne parvenait plus à se quitter à la fin, après les hymnes. Les commentaires de ma précédente note raconte ces scènes dans les rames du métro et du tram à la sortie, ces internationales chantées à gorge déployées et reprises à pleins poumons par tous ceux qui se trouvèrent contaminés ! Pour une fois je me suis attardé à méditer sur ma propre place dans tout ceci, moi qui ai pour règle de ne pas me regarder vivre pour vivre vraiment. Pendant que j’y songeais on me dit que « Télésur » avait diffusé mon discours en Amérique du Sud ! Ainsi va notre vie de militant qui donne aux actes de notre engagement une sorte d’effet retour et de boucle harmonieuse entre nos actes. En un soir étaient effacées les odieuses traces des « limaces » de la calomnie comme disait Jaurès, qui m’ont accablées toute la semaine. Dans la chaleur des témoignages qui remontaient à moi, qui maintenant ne voit plus rien que ce qu’on m’en dit, je sentais quel énorme événement a été cet instant d’un bout à l’autre du pays parmi les nôtres. Au « Prolé » à Nîmes, ceux qui s’étaient rassemblés autour d’un écran pour suivre la télétransmission criaient et répondaient en même temps que la salle à Paris. Les mêmes témoignages viennent de Grenoble et de Marseille comme on m’en bombardait par SMS les échos émerveillés. Feu d’artifice final de la campagne de premier tour qui achève dans la ferveur ce qui a été commencé de même.
Le lendemain soir je n’en croyais pas mes oreilles. Un ralliement inouïe à l’une de nos thèses essentielle : « Le candidat PS à l'Elysée François Hollande s'est prononcé vendredi sur Europe 1 pour une baisse des taux de la Banque centrale européenne afin de soutenir la croissance. Interrogé sur les moyens de soutenir la croissance, M. Hollande a affirmé que la BCE avait "deux moyens de le faire : le premier, c'est de baisser les taux d'intérêt, si nous pensons qu'effectivement il peut y avoir, par ce biais-là, un soutien à la croissance, et moi j'y suis favorable. Donc à la Banque centrale européenne d'aller dans cette direction", a déclaré M. Hollande. "Mais il y a une deuxième façon qui serait de prêter directement aux Etats plutôt que de passer par le truchement qui a été choisi d'un soutien aux banques", a-t-il ajouté. Selon lui, "c'est quand même invraisemblable que la Banque centrale européenne inonde le marché de liquidités" avec des "banques qui empruntent auprès d'elle à 1% et qui reprêtent aux Etats, notamment espagnol, à 6%". "Il y a un moment où on ne peut pas accepter des phénomènes de rente à ce point", a dit le candidat socialiste. Il "serait plus judicieux, plus efficace, plus rapide que la BCE prête en premier et dernier ressort". » On se demande pourquoi il a attendu la veille de la clôture de la campagne pour en parler. Et pourquoi cet argument n’a jamais été évoqué avant cela compte tenu de son importance, notamment quand la Grèce se débattait sous le grotesque gouvernement Papandréou, pourtant socialiste, ou du temps où les socialistes gouvernaient l’Espagne et le Portugal et mourraient cuits à petit feu sous la trique de l’Union européenne dont ils appliquaient avec zèle les ordres cruels. Doit-on s’en réjouir ? Evidemment oui, car cela apporte de l’eau à notre moulin et aide à structurer une politique d’affrontement avec le gouvernement allemand en Europe. Faut-il le croire ? Je ne le recommande pas. En effet, la suite de son propos sent l’arnaque habituelle. François Hollande affirme : « Cette position, je la défends depuis des années ». C’est un bobard. Je ne l’ai jamais entendu la formuler et je mets au défi quelqu’un d’en trouver la trace. Son humour à l’égard de Sarkozy n’en est que plus suave lorsqu’il s’exclame : « C'est ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est ce qui se passe aussi en Grande-Bretagne », avant de persifler : « Le candidat sortant vient de la découvrir, tant mieux si cette campagne présidentielle a permis d'avoir plus de lucidité ». Tu l’as dit ami ! Que ça te fasse du bien à toi aussi, voilà qui est évident.
Comme il faut un propos comme conclusion d’étape, j’ai décidé de publier l’entretien que j’ai mené avec Patrick Apel-Muller et Mina Kaci du journal « L’Humanité ». C’est un travail remarquable qu’ont réalisé ces deux journalistes. Pour une fois je me reconnais très bien dans la logique du questionnement et j’ai eu plaisir à répondre pour éclairer mon point de vue. Je forme le vœu que ces lignes vous aident à votre tour à comprendre mon état d’esprit dans ces heures de veille et d’attente.
L’Humanité : « Nous arrivons au terme du premier tour. La campagne du Front de Gauche est appréciée par l’opinion comme la plus dynamique de toutes, mais estimez-vous qu’elle a changé la donne, qu’elle a « renversé la table » ? »
Jean-Luc Mélenchon. Nous avons fait vivre dans le pays des thèmes politiques qui ont changé le regard des citoyens, quelles que soient leurs options politiques. L’idée qu’il existe deux camps, celui du peuple et celui de l’oligarchie, est désormais très largement partagée. La dénonciation de l’hyper-richesse et de la richesse sans justification est maintenant générale. Je ne cite que ces deux exemples car l’impact a été si fort que les autres programmes politiques ont évolué, alors que ces deux thèmes étaient jugés populistes au départ. De même, notre discours d’unité républicaine du peuple français, quelles que soient les religions et les origines, a marqué les esprits. Ce qui a changé, c’est le regard que ceux qui se sont rassemblés, qui étaient dans le mouvement, portent sur eux-mêmes, pas sur nous, mais sur eux, du fait de cette campagne. Ainsi, du retour de confiance en soi de la classe ouvrière et du salariat et leur réintégration de leur propre dignité sociale. Dans la population héritière de l’immigration, le sentiment d’appartenance au pays est plus fort et conduit à une re-légitimation de notre présence à tous ici. Et, bien évidemment, nous avons réussi à rassembler la force politique éparpillée. Nous savions qu’elle existait, mais nous nous interrogions pour savoir si nous étions capables de l’aider à se cristalliser, à réapparaître. Nous avons travaillé avec méthode – en prenant le meilleur des traditions des unes et des autres formations – à la reconstituer, à la réorganiser autour d’un programme et d’une vision du monde à la fois anticapitaliste et culturelle. Nous avons fait la démonstration qu’un programme politique est ancré dans une culture, et une culture ancrée dans l’histoire. Cela s’est traduit dans ma manière de faire, mais aussi dans la nature de la participation aux rassemblements.
L’Humanité : « Les fameux « Résistons » et « Présidons »… »
Jean-Luc Mélenchon. Il a fallu parfois tempérer le zèle, mais j’ai rarement dû dire de ne pas crier mon nom. Le ralliement était en effet de nature politique. J’ai mis un point d’honneur à situer tous les parcours que nous avons fait politiquement et historiquement, à la Bastille, à Toulouse ou à Marseille. Les dimensions culturelles, politiques et historiques ont été continuellement tricotées ensemble et cela a transformé l’état d’esprit dans le pays. Même chez ceux qui ne sont pas avec nous.
L’Humanité : « La Banque centrale européenne est mise sur la sellette, on parle de combattre l’exil fiscal, d’une imposition portée à 75% des revenus… Vous faites école ? »
Jean-Luc Mélenchon. Nous avons rendu des questions incontournables. C’est une très grande conquête car des efforts incroyables ont été déployés pour détourner les citoyens de ces questions. L’ordre établi a fait un effort gigantesque pour faire surgir des débats qui n’en étaient pas, pour essayer de passionner l’opinion sur des leurres absolus. Les citoyens ont fait preuve d’une capacité de grande résistance pour ramener au premier plan leurs centres d’intérêt.
Nous avons mis tout le monde au pied du mur et, à quelques heures du scrutin, cela seul compte. Si tout le monde est bien convaincu que le monde de la finance continuera d’attaquer notre pays, quel que soit le président élu parce que ce n’est pas une affaire de personne mais de système, alors se pose les questions : comment répondre à cette attaque ? Faut-il céder, temporiser, s’accommoder? Ceux qui essaient de composer avec l’agresseur, seront encore plus frappés le lendemain que la veille, comme la Grèce. Il n’existe donc que deux positions : s’accommoder ou résister. La résistance porte en elle un acte positif. On résiste car l’on veut atteindre d’autres lignes d’horizon et que l’on n’a pas l’intention de s’en laisser détourner. Je ne dirai pas que nous avons fait école, mais nous avons été les metteurs en scène du réel. C’est nous qui avons amené la réalité sur la table, dont on avait tout fait pour la faire sortir.
L’Humanité : « Vous déclarez que le Front de Gauche est en train d’« écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche ». En quoi ? »
Jean-Luc Mélenchon. Le Front de Gauche fait renaître un courant politique, philosophique, culturel que certains pensaient épuisé. C’est un courant qui marie la philosophie des Lumières, le républicanisme révolutionnaire, le socialisme historique dans toutes ses composantes, qu’elles soient communiste ou socialiste. Nous n’avons pas ramené un vieux drapeau, nous avons créé une force politique nouvelle, le Front de Gauche, qui a en même temps procédé à un re-brassage idéologique très profond, qui a réorganisé son programme politique autour d’un paradigme nouveau : l’écologie politique. Nous avons démontré que les courants de la philosophie des Lumières, du républicanisme révolutionnaire et du socialisme historique ont été validés par le point de vue selon lequel nous n’avons qu’un seul écosystème qui rend la vie humaine possible et qu’il faut en tirer des conclusions. Jusqu’ici, on nous présentait le rapport entre le socialisme historique et l’écologie politique comme une espèce de millefeuilles, avec une couche de socialisme, une couche de République, une couche d’écologie. Nous avons présenté une nouvelle synthèse politique pas seulement comme un objet intellectuel, mais comme une force sociale. En ce sens, nous changeons l’histoire de la gauche. Un des moments clefs de notre campagne a été ce jour où, au quartier général de notre campagne, nous avons reçu les salariés de différentes entreprises en lutte qui ont fait la démonstration que leurs contre-projets étaient d’intérêt général en ceci qu’ils étaient écologiques. L’écologie politique ne sera plus la même dans ce pays depuis notre campagne. C’est notre tradition qui a fourni la première jonction entre cette synthèse idéologique et une classe sociale. C’est bien d’avoir des idées mais il faut aussi que les masses humaines impliquées se les approprient, ou les fassent naître d’elles-mêmes.
Surtout, la gauche va être au rendez-vous de l’histoire, du défi de la crise du capitalisme et de la crise écologique. Alors que tant de peuples n’ont pas l’outil politique efficace, comme le Front de Gauche, pour résister à cette crise, nous l’avons fabriqué, patiemment, méthodiquement, sans a priori, en acceptant que le mouvement de la vie corrige les théories que l’on avait au début. Quel exploit ! Nous sommes devenus dépositaires d’un bien très précieux, unique en Europe. On nous regarde dans le reste du monde. Nous ouvrons une nouvelle histoire de la gauche et il faut en assumer toute la responsabilité. Car le patronat et Laurence Parisot ne s’y sont pas trompés qui ont vu en nous « la Terreur »… pour les portefeuilles des patrons, en effet. Même l’instant d’une élection, ils ne veulent pas des rouges à 15%. Ils s’interrogent : comment en est-on arrivé là en France, alors qu’ailleurs nous sommes arrivés à domestiquer les salariés? A leurs yeux, nous avions déjà fichu la pagaille en 2005 en votant majoritairement contre le Traité constitutionnel européen et l’on avait recommencé avec la mobilisation contre le projet de réforme des retraites en 2010. Pour eux, nous empêchons de se dérouler l’histoire du triomphe capitaliste libéral.
Quelle que soit l’issue de la campagne, chacun en gardera la brûlure. On n’est plus le même qu’avant, quand on a été confronté une fois dans sa vie à la Bastille remplie à l’appel d’organisations politiques, au Capitole archicomble et à la marée humaine de Marseille. Alors, on ne regarde plus la politique de la même manière, ni l’action en politique.
L’Humanité : « Vous avez appelé à « mettre à terre » Nicolas Sarkozy et l’avez défini comme une priorité, comme le point commun de la gauche. Comment abordez-vous la question du deuxième tour ? »
Jean-Luc Mélenchon. Je lance d’abord une invitation à la prudence sur les pronostics. Je répète que l’intuition initiale du scénario de campagne a été vérifiée. Peut-être que cela me donne l’autorité pour que l’on m’écoute. La situation reste extrêmement volatile et la position finale du Front de Gauche n’est écrite nulle part. Ce qui signifie que beaucoup de surprises peuvent se produire. Comme dans les années précédentes. En 2002, le FN était plus haut qu’annoncé et en 2007, il était beaucoup plus bas. Il y a eu à chaque fois des erreurs dans les prévisions.
Ayons donc l'humilité de juger que rien n'est réglé. Et en particulier pour le Front de Gauche qui, tous les éléments l’attestent, peut s’avérer la surprise.
Le deuxième tour va servir à éliminer la droite. C'est sa fonction principale. Le projet de François Hollande, comme celui du Front de Gauche, ont cet élément, peut-être le seul, en commun. Pour nous qui pensons que la révolution citoyenne est inéluctable, nous avons besoin d'ouvrir la brèche et que la droite perde le pouvoir. Ce sera la première défaite de la droite dans une économie majeure depuis des années. Si M. Sarkozy est battu, l'axe Sarkozy-Merkel s’écroule. Nous ouvrons alors un espace pour toute l'Europe. Et comme nos amis grecs vont voter juste derrière nous, et les Allemands en octobre prochain, cette brèche peut traverser toute l’Europe. C’est à cette échelle que se joue la partie. C’est dans nos rangs que se trouve Pierre Laurent, le président du Parti de la gauche européenne, qui constitue, à l’échelle du continent, la seule alternative à la sociale-démocratie qui partout en Europe – je ne parle pas de la France – a capitulé, instantanément, sans aucune résistance.
L’Humanité : « Certains, jusqu'à la dernière minute, vont continuer à raviver la thématique du "vote utile", du "vote efficace". Craignez-vous cet argument ? »
Jean-Luc Mélenchon. Le soi-disant "vote utile" a fait long feu. Il ressemble davantage à une manoeuvre malhonnête qu'à un raisonnement politique sachant que les sondages placent le candidat socialiste François Hollande à plus de 10 points devant le Front National. Pour moi, ce qui est utile c’est déjà de voter. Depuis maintenant 10 jours, les mêmes qui appellent au "vote utile" consacrent l'essentiel de leur énergie à taper sur le Front de gauche. Il y a là une incohérence : Si la gauche était menacée par le Front National, ils consacreraient leur énergie à contrer l’extrême-droite. Quant au "vote efficace", c'est totalement déraisonnable. La démonstration a déjà été faite : en 1981, François Mitterrand était deuxième au premier tour, il a gagné l'élection. En 1995, Lionel Jospin était premier, il a perdu. Ce qui compte donc, ce n'est pas la position relative à la sortie du premier tour mais la capacité de rassemblement. Les élections présidentielles perdues par la gauche ont une caractéristique commune : la faiblesse du courant que nous incarnons.
L’Humanité : « Et aujourd’hui ? »
Jean-Luc Mélenchon. La gauche a une faible capacité de rassemblement, pas seulement entre les états-majors, mais avec le peuple lorsqu'elle a un programme politique qui renonce à l'affrontement nécessaire avec le capital. Cette fois-ci, nous sommes à un paroxysme de cette situation. Ce sera la première fois qu'un candidat socialiste dans l'histoire appelle à voter pour lui sans proposer aucune conquête sociale d'aucune sorte. Et même pas le minimum qui est une augmentation du SMIC ! C’est pourtant le point de départ de n'importe quel programme de gauche avec l’ambition de diminuer le temps de travail au cours de la vie. De ce point de vue, la capacité de rassemblement de François Hollande est bien plus faible que celle du Front de Gauche. Nous, nous sommes en état de proposer quelque chose qui va de l’avant.
Par ailleurs, nous rassemblons sept partis coalisés, plus des courants. Du côté de François Hollande, il y a un parti et trois humiliés qui ont dû renoncer au passage à leur programme. Le mouvement de Jean-Pierre Chevènement a dû s'avaler tout rond le Traité de Lisbonne pour avoir droit à trois sièges à l'Assemblée Nationale ; Europe-Ecologie-Les-Verts ont dû renoncer à la plupart de leurs idées. Quant au PRG, il devra accepter l'instauration du concordat dans la Constitution. Voilà à quoi ont été réduits les alliés de François Hollande. À une négation de leur identité. Ce qui n'est pas du tout notre cas. Aucun des alliés n'a dû renoncer à quelque chose d'identitaire, de fondateur pour lui. Notre capacité de rassemblement d'organisations politiques est plus grand que celui du candidat socialiste et notre rassemblement populaire l'est aussi. D'une manière ou d'une autre, notre discours donne à tout le monde une perspective commune. Quand le Front de Gauche parle de planification écologique, tout le monde entend de quoi il s'agit, que l'on soit ingénieur, technicien ou ouvrier. Nous avons un contenu programmatique de grande ampleur non seulement socialement, mais humainement et écologiquement. Nous ne sommes pas choisis par défaut…
L’Humanité : « Votre objectif est de réduire l'influence du Front National, faire en sorte que Marine Le Pen soit loin derrière vous. Qu'est-ce que cela changerait dans la vie politique ? »
Jean-Luc Mélenchon. Pour nous qui voulons être utile au pays et à la culture très large du républicanisme, de l'idée des Lumières, du progrès humain et de la similitude des êtres humains entre eux, ce serait un fait extraordinaire. À rebours de ce que l'on a constaté dans pratiquement l'ensemble des pays d'Europe, nous aurions réussi à enrayer cette force et à faire passer devant, la force la plus clairement partisane de l'égalité entre les êtres humains, du partage et des valeurs du progrès. Ce serait un événement politique extraordinaire. On part de loin. Certains voudraient que l'on règle cette question en une campagne, alors qu'elle ne l'a pas été depuis plus de 20 ans. On ne sait pas si dimanche on va y arriver. Mais c’est un enjeu d'intérêt général. Pour des citoyens se demandant quel intérêt ils auraient à voter ce dimanche en général, et pour nous en particulier, c'est une bonne raison que de leur dire de venir nous aider à repousser le Front National.
L’Humanité : « Dans L'Humanité de mardi, Christian Salmon, fondateur du Parlement international des écrivains, jugeait que la campagne du Front de Gauche réinvente la politique. N'est-ce pas un préalable, une nécessité pour tous ceux qui aujourd'hui s'abstiennent faute d'espérance, n'est-ce pas aussi le sens de la "révolution citoyenne" que d'embrasser toute cette population ? »
Jean-Luc Mélenchon. La révolution citoyenne s'apparente davantage à un phénomène de la nature qu'à un complot délibéré, organisé par nous. Les origines de la mise à distance de la politique par toutes sortes de gens ont un contenu très concret : la politique libérale ne parle à personne. C'est une politique sèche, stérile, faite de comptabilité. On tente par des graphes, en prétendant leur donner un caractère scientifique, de transformer en évidence quelque chose qui n'est qu'une construction idéologique. C'est un système politique qui ne répond à aucune question que se posent les gens. Comment puis-je vivre s'il me manque la moitié de mes dents ? Comment puis-je lire si je n'ai pas de lunettes ? Comment mon gamin va-t-il améliorer sa vie s'il n'y a pas d'instituteur dans l'école ? Ce sont des questions préalables à toutes les autres. Comment accepter de faire des sacrifices toute sa vie sans pouvoir améliorer son quotidien… La politique de l'ordre établi ne parle à personne en dehors des puissants. Elle parle une langue morte dans laquelle il n'y a pas d'êtres humains, pas d'amour, pas de fraternité, pas de poésie, pas de goût du futur, pas de passion pour la science. Seul importe l'équilibre des comptes à condition que la dépense publique soit réduite. Nous avons osé changer cela. Nous avons en quelque sorte rompu la loi du silence inhumain. Et ramené des questions humaines en se demandant comment les régler. Nous nous sommes rendus compte que le possible n'était pas loin du souhaitable. Et que parfois le possible est plus grand que ce que les gens osent rêver. On a appris aux gens à rabougrir leurs rêves. Nous, nous leur disons de les laisser s'épanouir. C'est effectivement une autre manière de faire de la politique.
L’Humanité : « En lisant des poèmes ? »
Jean-Luc Mélenchon. J'ai lu Victor Hugo devant 10 000 personnes pour envoyer un signal, pour répondre à ceux qui prétendait que j'étais trop intellectuel pour les gens. Un beau silence de connivence m’a accompagné, montrant que nous aimons tous les belles choses. On finira par percer la muraille. Et voilà que « l'autre » se met lui aussi à lire du Victor Hugo place de la Concorde…
L’Humanité : « Quelles seraient les mesures prioritaires à vos yeux que devrait prendre l'éventuel gouvernement de gauche dès son installation ? »
Jean-Luc Mélenchon. Il faut convoquer la constituante pour la 6ème République. Il n'y a pas plus urgent. Changer la règle politique, c'est refonder le peuple français lui-même et c'est donner de la respiration aux nôtres. Mais bien sûr l’urgence c’est de commencer par rassurer, non pas les marchés, mais les travailleurs. Ainsi, il faut des décrets de titularisation des précaires (ainsi 880 000 personnes retrouvent une perspective dans la vie qui ne s'arrête pas au mois suivant) et de plafonnement du recours au précariat dans les entreprises. Et bien entendu, l'augmentation du SMIC. Le gouvernement doit être une machine à donner la confiance au peuple français. Il faut rassurer les salariés, les gens ordinaires qui ne demandent pas des mille et des cents. Ils demandent simplement à réintégrer un cadre de civilisation où ce n'est pas la précarité qu'il emporte. Toute l'histoire de l'humanité est une lutte contre la précarité. On a inventé les institutions sociales pour nous soustraire aux rapports de force qui peuvent changer tous les jours. On a inventé l'agriculture pour ne plus dépendre de la cueillette. La barbarie du capitalisme, c'est de replonger les masses considérables d'êtres humains vers une situation anté-historique. La sphère politique ne mesure pas assez qu'une société ne peut pas vivre dans la peur permanente, la peur de ne pas avoir de travail, la peur de le perdre le lendemain, la peur du chef, la peur de mal faire car le management fonctionne sur la peur. Il faut libérer la société de la peur et de la violence de l’exploitation.
L’Humanité : « Les législatives, qui font suite à la présidentielle, sont un moment fort du rapport de forces. Allez-vous mouiller la chemise ? »
Jean-Luc Mélenchon. C'est décisif. Si les choses tournent bien pour le Front de Gauche, et qu'il y a un gouvernement de Front de Gauche, nous avons besoin de pouvoir nous appuyer sur un groupe parlementaire très fort, pas pour faire de la figuration dans l'hémicycle, mais pour porter le projet de la révolution citoyenne sur le terrain et être les agitateurs et intermédiaires. C'est notre conception de ce qu'est un parlementaire. Ce n'est pas une machine à voter avec la majorité.
Si ce n'est pas un gouvernement du Front de Gauche, mais un gouvernement socialiste, notre groupe parlementaire sera l'assurance-vie des salariés. Car il n'y aura que lui qui tiendra son programme jusqu'au bout et qui le tiendra d'une manière positive mais exigeante. Le reste, on connaît : la droite est contre tout progrès social et les socialistes ont tendance à avoir peur de leur ombre. La force d'entraînement viendra du Front de Gauche et de nulle part ailleurs. La bataille des élections législatives et le deuxième temps de l'insurrection citoyenne, après la présidentielle et avant la suite, c'est-à-dire la mobilisation populaire. Beaucoup devraient réfléchir à ce qui est en train de se passer dans notre campagne. Le Front de Gauche est en train de se transformer en front du peuple.
L’Humanité : « Prédisez-vous une sorte de mariage entre l'élan électoral du Front de gauche et des mobilisations populaires ? »
Jean-Luc Mélenchon. Quelque chose bouge en profondeur dans le salariat de notre pays qui est en train de vaincre la peur. A l’heure où nous parlons, des luttes offensives pour l'augmentation du salaire, contre des cadences infernales, contre le travail du dimanche sont conduites. Ce sont des luttes de conquête. Le Front de Gauche en est l’expression politique. Nous avons permis que ce mouvement prenne confiance en lui, non seulement syndicalement, mais politiquement. Il va donc s'élargir. De plus, si nous battons Nicolas Sarkozy, ce sera un démultiplicateur d'énergie gigantesque.
L’Humanité : « Quelle est votre dernière adresse, avant le premier tour, aux électrices et aux électeurs à deux jours du premier tour ? »
Jean-Luc Mélenchon. Je fais une invite de républicain : réfléchissez attentivement à ce qui est bon pour le pays et ne vous laissez pas embarquer par des impressions, par des combines de sondages, par des suggestions visant à vous condamner à la résignation… Et voyez que le Front de Gauche est la meilleure contribution que l'on puisse faire aujourd'hui à l'histoire de notre pays. Osez l'audace !
Entretien réalisé par Patrick Apel-Muller et Mina Kaci
Je reviens vite sur ma tentative (1240) d'explication de la déception du vote FdG de dimanche corrélative à la percée MLP à partir des possibles effets du discours du Prado.
Il n’est pas question d'invalider la grandeur et la beauté de celui-ci que je tiens pour un des plus grands (tous candidats confondus) de la campagne, à la hauteur des références citées par Mandrin (1242) auxquelles j'ajouterais Mandela et Luther King. C'est plutôt son opportunité que j'interrogeais.
Il ne s'agit pas de prôner le mensonge pour parvenir à ses fins (Sarko est imbattable sur ce plan) mais de considérer le moment et l'objectif recherché pour dires certaines choses. Celui du FdG était clairement, par la force de ses propositions économiques et sociales, de peser sur de futurs gouvernements "socialistes" en France et en Europe (à noter que cette partie du programme était la SEULE à pouvoir résoudre les difficultés de vie de la frange désespérée du vote Le Peniste). Avec un FdG à au moins 15% et le FN également, tout changeait et rendait possible une perspective de réels progrès.
Peut-être par excès de confiance (le vent qui venait de la montagne l'a rendu fou ?), les accents de générosité du discours universaliste du Prado ont manqué leur cible car l'appel à la fraternité est difficilement audible à ceux qui, faute d'égalité de traitement social, se trouvent de fait privés de la vraie liberté de conscience.
Mais c'était quand même une grande campagne. Merci Jean-Luc.
Merci à tous camarades, merci à toi Jean-Luc et avant la grande Révolution citoyenne vive les quartiers populaires !
Aujourd'hui, dans le poste ;-), on ne parle que du vote (ou non) des étrangers. Sujet sensible pour tous les FNux ! Je crains que même le report de nos voix ne suffisent pas, pour se débarasser de NS.
Oui Lorraine...
A écouter ce matin les matinales de France Culture précisément sur le sujet de l’extrême droite en Europe avec en invité une personne dont j'ai oublié le nom mais qui véhiculait des idées qui vont dans le bon sens de même qu'elle brisait les mythes sur lesquels le FN fait campagne.
Pour autant, je dois constater qu'entre Brice Couturier, AG Slama est le reste de la clique, France Culture a nettement basculé soit à droite soit, à minima dans la pure social démocratie et on entend à longueur d'ondes un paquet de lieu commun de la part de chroniqueurs à qui on a envie de crier : mais vous ne captez rien de rien. Comprendre les raisons de l'adhésion au FdG (faut déjà reconnaitre ce vote par adhésion) aide clairement à comprendre le vote FN du point de vue de l'altermondialisation. En résumé, pas mal de gens, la plupart à mon avis, sont contre la mondialisation dont on voit bien les effets dévastateurs... mais n'ont pas encore franchi le cap (TINA) ou alors l'ont franchi en votant FN.
A vous lire là dessus...
Juste une Petite Remarque il faut vulgariser le discours. Exemple très simple: au lieu de parler "d'oligarchie", il faudrait parler de "classe dominante".
De cette façon on serait compréhensible de tous.
Ce matin, article dans le Télégramme tentant d'expliquer le vote FN dans le quartier HLM de Concarneau où les résultats finaux sont : Hollande 32,59% ; Sarkozy 26,09% ; Le Pen 12,87% ; Mélenchon 12,07% ; Bayrou 9,3% ; Joly 3,28%.
Sans le vote d'une centaine d'électeurs sur la commune (12 831 suffrages exp.), Jean Luc Mélenchon serait le 3ème des candidats. L'opinion de ces électeurs, "ils ont tout", me rappelle la phrase de Jean Luc Mélenchon en meeting qui expliquait qu'on "disait aux enfants à ne pas regarder dans l'assiette du voisin".
Cette situation est le résultat des politiques de droite et de gauche (aussi) pour faire pression sur les salaires, les retraites, et aussi pour barrer le chemin à toute revendication syndicale sur le sujet. J'ai connu cela avec le PS ou le RPR au pouvoir. Les esprits sont imbibés de l'idée qu'on ne peut pas augmenter les salaires. Le Front de Gauche avec son SMIC à 1700 €, ça ne dit rien ! Expliquer que c'est une mesure que le gouvernement a l'autorité pour décider seul n'a pas l'écho espéré. Il faut dire que l'information a eu du mal à passer pour des gens qui regardent FR3 et TF1 ou pour qui la lecture des journaux régionaux se limite aux pages sport alors que les pages politiques n'y compromettent pas une fausse...
Bonjour à tous,
J'ai écouté ce matin Mme Royal sur France Inter. Et une citation me revient en tête :« Vous avez voulu éviter le pire au prix du médiocre. Vous avez le médiocre et vous aurez le pire. » (W Churchill). A titre personnel, je serai je pense cohérente avec moi même le 6 mai....et j'aimerai tellement que l'on me démontre que j'ai tort.....
647 M.Gimblette,
Ta lettre destinée à F.Hollande est exactement ce que le FdG demande: exit N.Sarkozy !
Pour ma part, non seulement je me permets de la recopier (je suppose que si tu l'as écrite sur le blog c'est pour t'imiter) et l'envoyer au destinataire, mais copie au candidat PS de ma circonscription dans le cas de son élection.
Ce qui est triste, c'est de savoir que près d'une personne sur 2 vote pour la haine et le rejet de l'autre et seulement 1 sur 10 pour l'humain d'abord. C'est vraiment ça qui m'a assommé..
Après réflexion, Le Pen +Sarko ne représentent que 36 % des inscrits (on descend à 1 sur 3 environ pour la haine)
Si on enlève le tiers de Sarko qui ne veut pas s'allier avec le FN, on descend à 28% (environ 1sur 4 pour la haine)
Oui, je sais... C'est encore beaucoup...
Est-ce que les résultats par circonscription sont visibles quelque part sur le net ?
Pierrot de Pont à 8h52
Oui je suis assez d'avis avec toi. Trés beau discours et quelle leçon pour l'humanité, mais les voix encore fragiles n'avaient pas encore les bases solides que nous avons pour apprécier un tel discours mais ils reviendront vers nous quand ils comprendront.
@ Anne 31
Tu cite Churchill ok, c'est un bon mot... je rappelle au passage que Churchill a très longuement joué double jeu avec Vichy et De Gaule. Bon, bref.
En fait, pour moi, si je devais reformuler, ce serait plutot : éviter le pire avant d'avoir le meilleur. Si Sarko repasse avec un tel bilan, la droite va se croire vraiment tout permis, tout. Ce sera la fin de la liberté sur internet, dans la rue. etc.
Avec le PS, on mettra en avant leur incapacité à résoudre quoi que ce soit (c'est ce qu'on veut non ?) puisqu'ils vont voler en éclats avec les attaques de la finance qui se préparent et les plans d'austérité qui en seront la suite. Du coup ils tomberont !
Il faut bien avoir cela en tête : à la suite de ces évènements, la majorité de l’électorat PS déçu par leurs plans de rigueurs viendront au FdG en plus de ceux qui nous aurons rejoins bien avant, n'ayant fait qu'une incartade au profit du "vote utile". A méditer Anne 31, à bien méditer...
Quel est le sujet à la mode dans les média ?
Le score "historique" du Front national, 17,9% ! Et que je te fais la promotion de Marine le Pen à toute heure et sur toutes les chaines. Et pourtant, score historique de l'extrême droite ?
En 2002: Jean-Marie Le Pen 16,86 %, Bruno Mégret 2,34%. Total 19,2 %
Sans compter les 4,23 % chasseurs et pêcheurs traditionalistes de Saint Josse, dans lesquels devaient se trouver pas mal de frontiste, tendance bucolique.
Rien de nouveau sous le soleil donc ? Et bien oui, le Front de Gauche: Un candidat à la gauche du PS fait plus de 11 %, cela n'était plus arrivé depuis 1981. Mais cela il ne faut pas le dire et les média font le forcing sur Marine Le Pen, faut croire qu'elle n'est pas si diabolique que ça pour les patrons de presse.
Qu'il est dur de récupérer de ce dont nous devrions nous réjouir. Amertume et rage à la mesure de la beauté d'une action partagée...par 11% des français (sans doute plus heureusement). Les commentaires ici n'ont jamais atteint un tel niveau de réflexion, d'interrogations. Jean-Luc qui les lit régulièrement doit en retirer beaucoup de réconfort. Alors, à ce stade, on peut disserter à l'infini sur ce que, en plus de la quantité d'énergie dépensée, nous aurions pu faire mieux ou différemment. Certains me disent "l'humain d'abord" aurait été plus efficace que "prenez le pouvoir" comme slogan d'affiche. D'autres pointent ce qu'ils considèrent comme des excès de langage improductifs. Qui sait ? N'y voyez surtout pas l'idée de renier ce qui a été fait et surtout pas notre ligne politique qui est juste, point barre. L'essentiel est ailleurs. Et il n'est pas glorieux : pour faire court : en temps de difficultés, il est tellement plus simple de faire dans le repli, l'égoïsme, le chacun pour soi et la jalousie quand ce n'est pas la dénonciation du voisin pourtant pas mieux loti, que dans la solidarité, l'altruisme, la conscience de classe qui doivent logiquement réunir tous ceux qui ont peu ou moins que peu dans un combat contre ceux qui ont tout et encore plus. Mais tout ceci demande une réflexion, un semblant de recul, que tant et tant, abrutis par les médias dominants et un quotidien déprimant et autiste, n'ont pas en magasin. C'est l'ampleur de notre combat.
Bonjour Amis. Ce qui se passe en ce moment nous donne raison. Ils ne l'avoueront pas ! Ils surfent à longueur d'antenne sur le discours d'extrême-droite (on va bientôt reparler de la viande halal si ça continue) ; mais on sent une gêne. Certains doivent quand même regarder leurs chaussures. Quant aux socialistes : tout reste embrumé, englué. Rien de net sur leurs positions comme d'hab. Un pas en avant, dix en arrière. Le temps viendra où nous récolterons les fruits de notre combat et de notre patience. Le danger de l'extrême-droitisation de notre pays est là et bien là. Et la presse étrangère en parle alors que la notre ne l'évoque même pas une seconde. Ils valsent encore sur ces thèses fascistes, ils saluent encore la fille qui n'est pas le père. Ne cessons jamais de frapper, frapper sur cette peste brune qui est aux aguets en Europe.
Bonjour
Il m'a fallu 2 jours pour encaisser les résultats du 1er tour.
Si le résultat du FN a été si elevé c'est à cause de la politique irresponsable de l'UMP qui prône la politique du "Tout fric" d'une petite partie alors que c'est la débacle pour une grosse majorité.
Quand on n'a plus rien et qu'on se sent menacé c'est bien connu on est capable de mordre. Grâce au Fdg le FN n'a pas pu faire un score qui peut être l'aurait porté au second tour.
Mon avis personnel est que oui il faut en France un grand changement, une rupture totale avec 40 ans d'une droite qui est pantouflarde et qui a propagé un laxisme délirant et ostentatoire. A force de se gaver en public, à force de montrer son fric en faisant rêver les petites gens qui "en se levant tôt eux aussi ils pourront s'offrir une Rolex à 50 KEUR"......à force les petites gens se fachent tout rouge.
Pendant le débat entre FH et NS il faudra l'exploser en lui rappelant que son pouvoir d'achat Sarkozy se l'est augmenté lui même de 172 %. J'espère que l'UMP va exploser.
Il faut à tout prix sortir Sarkozy et le mettre au musée des incapables, des profiteurs. Lui et toute sa clique qui mérite une volée de bois vert avec moulte coups de pieds aux fesses et cela reste bien gentil.
Sortons l'UMP de suite. 1ére étape = plus que 10 jours.
NB: Sarko dans 1 mois tu n'auras plus l'immunité et on va bien s'occuper de toi.
Robert51 @1608 résume bien la situation :
"on s'adresse à la tête, à la raison des gens et pas à leurs tripes. Le travail est sans commune mesure avec la démarche marketing commercial du)#^}+!/ telle que décrite dans un post. Le but est de donner une conscience politique aux gens et pas simplement un programme clé en main."
L'éducation populaire est une œuvre de longue haleine. Convaincre autour de nous qu'un autre monde n'est pas seulement souhaitable, mais qu'il est possible. Il y a mille sujets à aborder, mais après deux décennies de "Grand bond en arrière", le couvercle qui bloque tout, et qu'il faut faire sauter en premier, est celui de "la crise", de "la dette", qui non seulement entraînent la souffrance et le fatalisme, mais entravent efficacement la souveraineté populaire ("on ne peut pas"). Combien autour de nous sont encore résignés, dubitatifs, ou ne voient pas que "Nous on peut" ?
Pour être de bons pédagogues, nous devons nous-mêmes nous former. A partir des articles détaillés que nous nous échangeons, nous pouvons faire des outils éducatifs divers et adaptés, et échanger à nouveau ces outils pour ne pas "réinventer la roue", mais la perfectionner à chaque fois. Les discussions, les outils papiers, les outils audio-visuels sont complémentaires.
Les médias dominants ne nous aideront pas ! Aidons ceux qui sont avec nous!
pour anne (9h48)
s'il faut une seule raison pour dégager le nain, pense aux enfants que la police vient chercher dans les écoles pour les envoyer dans des camps avant expulsion.
Ceci dit, des raisons, j'en vois des milliers d'autres, et ce n'est pas un chèque en blanc pour le ps!
Election 2002
2eme tour: Le pen:17.79%
Bien sur aujourd'hui c'est encore trop mais par notre bon travail MLP n'a pas fait plus!
C'est nous qui gagnons avec 11.11%! avant nous n'existions pas! nous sommes la 3 eme force (Sarko Le pen même chose) en attendant notre montée .Vive la vie! nous allons "inéluctablement " gagner
bonjour a tous,
je me suis déja exprimé plus tôt dans le fil du blog sur mon désir d'abstension au 2eme tour argumentant en particulier, que quoi qu'on fasse nous serons assimilés au discours socialiste qui nous ménera a l'austérité programmée, comme l'on fait tous les sociaux démocrates en europe, et donc au désastre FN ou assimilé en 2017.
La question est de savoir comment le rapport de force peut s'établir aux prochaines législatives entre nous et les socialistes, en particulier au deuxième tour lors des triangulaires. Quelles décisions et quelle crédibilité aurons nous si nous devons nous effacer devant le candidat socialiste pour contrer la droite ou le FN? quelles réelles chances avons nous d'avoir un groupe suffisamment influant pour peser sur les décisions.
En se basant sur les précédentes législatives, des responsables du FdG (avec toutes les approximations évidentes bien sûr) pourraient'ils tenter de nous faire une projection sur les rapports de force possibles. Bien sûr il s'agit de lire dans le marc de café, en particulier concernant les candidats FN, mais soyons réalistes quand à notre possibilité de peser réellement sur les politiques à venir de la prochaine législature.Je pense que seuls des mouvements sociaux très durs pourront faire reculer le pouvoir en place UMP ou PS. Ceci ne se produira que lorsque la misère et le chomage auront atteint ceux de la Grèce ou de l'Espagne, beaucoup de français n'ayant aucune vision solidaire de la société (cf...
@Hervé
La question est de savoir comment le rapport de force peut s'établir aux prochaines législatives entre nous et les socialistes, en particulier au deuxième tour lors des triangulaires. Quelles décisions et quelle crédibilité aurons nous si nous devons nous effacer devant le candidat socialiste pour contrer la droite ou le FN? quelles réelles chances avons nous d'avoir un groupe suffisamment influant pour peser sur les décisions.
En se basant sur les précédentes législatives, des responsables du FdG (avec toutes les approximations évidentes bien sûr) pourraient'ils tenter de nous faire une projection sur les rapports de force possibles. Bien sûr il s'agit de lire dans le marc de café, en particulier concernant les candidats FN, mais soyons réalistes quand à notre possibilité de peser réellement sur les politiques à venir de la prochaine législature.Je pense que seuls des mouvements sociaux très durs pourront faire reculer le pouvoir en place UMP ou PS. Ceci ne se produira que lorsque la misère et le chomage auront atteint ceux de la Grèce ou de l'Espagne, beaucoup de français n'ayant aucune vision solidaire de la société (cf...
Oui, je te rejoins et +1 pour cette question et ton constat que je me pose aussi.
Par contre, à mon sens ce n'est pas en s’abstenant au second tour que nous pourrons plus peser. Le PS en prenant le pouvoir va très vite montrer qu'il ne peut appliquer son programme du fait de la dette, la crise...et nous serons là en...
Merci Jean-Luc ! merci au Front de Gauche ! Merci aux militants et aux intervenants sur ce Blog !
En l'absence de ce mouvement de résistance, lors de ces élections, je me serais senti profondément orphelin voire apatride !
Mais grâce à vous, à vous tous ! je me sais fort d'un large cercle d'Amis, d'un Drapeau rouge, de deux Hymnes et toujours d'une belle et grande Patrie !
Fraternellement !
J'ose avancer une analyse que je constate dans ma propre famille et mon entourage : la fracture informatique.
Le média informatique est un outil extraordinaire pour trouver l'information et se former soi-même et lorsqu'on arrive (et que c'est possible pour toutes les raisons que l'on peut deviner) à diriger quelqu'un vers ce moyen d'information et ce genre de prise de conscience, il n'y a pas photo: s'il n'y a pas adhésion soudaine et irrévocable, il y a quand même choc et ébranlement des certitudes. Pour les personnes qui ne se réfèrent qu'aux médias traditionnels, je me rends compte que mes explications ne portent pas. Mes proches connaissent mes opinions et ne peuvent pas imaginer que je n'aie aucun parti pris. Peut-être que notre avenir passe par le développement et la démultiplication des médias alternatifs pour contourner le système/carcan en place. Il nous faut faire preuve encore et encore d'imagination pour rentrer en contact avec ceux qui ont encore peur de franchir le pas (PS, MODEM) ou qui se trompent sur les moyens de se faire entendre (FN). Mais pour cela encore une fois, il faut qu'à tous les niveaux (sur les plateaux tv, dans les meetings...etc) nous soyons clairs : nous ne pouvons pas nous présenter comme le Parti de la Liberté, l'Egalité, et la Fraternité (l'Amour quoi !) et ne pas arriver à faire la distinction entre les idées et les personnes. La colère c'était peut-être bon stratégiquement pour se faire connaître, mais il faut prendre...
64% des electeurs ump souhaiteraient un rapprochement avec le Fn:tout est dit!
Bonjour,
Quelques projets que je vous soumet :
1) Rééditer l'effet du 2ème Tour de 2002 Sarkozy 26% (je rêve parfois)
2) Créer des médias alternatif dès maintenant comme le propose John Deckard à 12h22
3) Créer une ou 2 banques coopérative avec les spécialistes amis (J. Généreux?). J'adhère de suite
4) Créer une commission nationale pour préparer la VI République ouverte à tous avec des assemblées citoyennes locales spécifiques. Cela pour créer le débat longtemps avant la prochaine échéance.
Bon voila pour aujourd'hui,
Fraternellement! Vive la 6ème! Vive la Sociale
Bonjour J.L
J'etais au zenith a Limoges.cette campagne du FdeG a été formidable mais la lutte continue.et en ce qui me concerne pour les législatives je voterai FdeG.Merci Jean-Luc,Grace a toi et a toute l'equipe dans les dix ans a venir nous serons aux commandes,comme tu dis c'est nous qui avons les clés.On lache rien! encore merci.
Enfin une analyse des résultats du 1er tour avec une réflexion de fond et de véritables perspectives.
le mouvement qui a grandi au cours de cette élection ne doit pas s'arrêter;vous Monsieur Mélenchon- pas en tant que personne- maisen tant que porte parole, que représentant d'un mouvement citoyen me redonnez des envies de combat politique!.Rv le 1er mai dans la rue et le 6mai dans les urnes.Faut rien lacher..la bataille sera longue mais l'enjeu en vaut la peine..
Très belle campagne que celle du Front de gauche... Les résultats auraient pu être meilleurs si nos compatriotes n'étaient pas aussi peureux avec des réflexes pétainistes... Le combat ne fait que commencer, d'abord virer Sarko et sa clique et ensuite continuer à rassembler pour agir au mieux des intérêts du peuple... Au boulot donc !
J'ai bien peur que le rêve, la beauté du verbe à travers des sérieux, la passion que JL Mélenchon nous a offert avec son équipe ne puisse se renouveler. Mais une chose est sûre c'est qu'en France et en Europe(du moins francophonne) on ne fera plus de la politique et une campagne de ce niveau de la
Cher Jean-Luc Mélanchon,
Bravo pour votre intervention de ce jour, vendredi 27 avril, sur les ondes de France-Inter. Vous avez fixé clairement l'objectif, l'urgence, la grande affaire : expulser le virus qui, depuis cinq ans, intoxique la France, pollue l'opinion, divise et monte les uns contre les autres les citoyens, abaisse le pays, le ridiculise aux yeux de l'étranger et l'entraîne inexorablement vers le fascisme. En fait, le masque tombe et Sarkozy ne fait que montrer son vrai visage. Il reste toutefois une inconnue, et de taille : François Hollande saura-t-il se montrer à la hauteur et faire preuve de toute la fermeté nécessaire pour redresser tant soit peu la barre ? Ce sera à vous et à nous, les électeurs du Front de Gauche, d'y veiller, et je crains que ce ne soit pas une mince affaire... Pour ce qui est de l'émission de ce matin, merci de river son clou à Patrick Cohen, dont l'arrogance et l'attitude ricanante sont insupportables. A ce propos, je me souviens que lors de votre dernier entretien avec Pascale Clarke, celle-ci, volontiers agressive, provocatrice et elle aussi ricanante, s'était montrée avec vous d'une prudence de serpent, comme quoi... Courage, car la tâche est immense, mais vous avez sacrément contribué à faire bouger les choses et les mentalités, et pour cela, MERCI. Avec toute ma sympathie.
Jean-Claude Demory
Monsieur Mélenchon
Je vous remercie de votre engagement politique
Pour votre campagne qui a placé l’humain au centre des orientations choisies
Merci à vous qui avez su faire renaitre l’espoir d’une société humaniste possible dans ce monde amoral sans que la voie choisie ne soit utopiste.
Merci encore de votre empathie, de votre verve riche qui change de ces discours à la rhétorique de bonimenteur commercial et racoleuse employée de l’équipe de l’UMP.
J’espère que vous continuerez à fédérer de plus en plus d’humains autour des idées du front de gauche vous permettant ainsi de posséder dès demain, une réelle force politique capable ‘’de renverser la table’’ pour que se substitue à l’espoir d’aujourd’hui l’existence d’une France égalitaire, bigarrée et fraternelle.
Je viens d'écouter F Delpierre sur internet. A la question de l'utilité de l'appel de Hollande aux électeurs du FN, il répond non. J'en conclus que tous les gens malheureusement nombreux, que je rencontre dans mon entourage et qui ont voté le pen, je dois les ignorer? Mais enfin quel irrespect envers eux. Non là-dessus vous vous trompez, nous devons nous intéresser à une majorité d'entre eux et c'est passionnant croyez moi.
Merci à vous pour l'essentiel.
La lecture de votre blog (vos textes,les commentaires)me remonte le moral. Depuis mon petit village de Bourgogne,200 h,j'ai suiv i avec enthousiasme presque tous vos meetings,et je regarde les photos souvent quand la tristesse me gagne .Jamais je n'ai écrit ou téléphoné à un journal,une radio ou une chaine de télé,c'est une première pour moi et c'est pour vous remercier,et toutes vos équipes...On est isolé,on se sent seule,etv puis on sent que quelque chose de très fort arriv e e t qui ne va pas s'arreter,et qui vient vous chercher jusque dans votre petit coin ou le découragement vous guettait.Entendre parler d'amour (hyper rare en politique!),de l'humain d'abord,c'est comme la pluie chaude d'été après la sécheresse.Merci