25avr 12

Après le premier tour, un moment de pause clavier

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1er-mai-capitalismeRetrouver le temps d’isolement, de silence et de pause qu’est l’accès à mon clavier aura été ce petit bonheur dont j’étais le plus avide depuis ces heures de tumultes qui ont suivi l’annonce des résultats. Désir qui venait après, bien sûr, cette irrésistible envie de dormir qui tenaillait tout un chacun dans nos équipes à bout de force. Penser, le mot à la main, c’est comme respirer après une apnée. Dans l’action politique davantage que dans n’importe quel art de réalisation, il ne faut pas se contenter d’attendre que la poussière retombe. Ces milliers d’émotions, de mots, de rencontres, de paysages qui font le vécu d’une campagne électorale diffuseront, des jours et des jours durant, dans les méandres de l’esprit, en veille ou éveil, rêves ou souvenirs surgissant impromptus. Cela se fera tout seul. Des sédiments nouveaux de culture et d’apprentissage s’accumuleront ainsi et j’en ferai un nouveau terreau. Mais on ne peut différer de s’impliquer dans la suite des événements comme dans un présent urgent. Le moindre retard à l’allumage prend d’ailleurs une signification que les vautours prennent pour une invitation au festin. Ici, à cette heure, je jette sur l’écran quelques balises pour vous faire connaître comment je fixe mes repères. J’en profite pour souhaiter qu’on fasse connaître ma position dans les termes exacts que je lui donne. Je suis déterminé à militer pour convaincre le plus de monde possible de voter pour rejeter Nicolas Sarkozy en utilisant le bulletin de vote François Hollande. Ceci posé sans ambiguïté je désapprouve toute utilisation de mon nom pour m’associer à je ne sais quel rassemblement autour du candidat et du programme des socialistes. Ceux qui croient bien faire en agissant de la sorte font en réalité une terrible erreur. Il faut convaincre et non contraindre. Pour moi, il ne s’agit pas de convaincre du programme de François Hollande, ce n’est pas le nôtre. Je veux convaincre de voter pour battre Sarkozy. Cela suffit. Au deuxième tour on élimine. C’est au premier que l’on pouvait choisir. Dans cet état d’esprit, je parle donc de l’action d’abord. Je n’aborde notre résultat qu’à la fin de mon propos. C’est le meilleur. Le dessert.

Pour illustrer ce billet des images et des affiches de 1er mai, jour de manifestations et de luttes derrière les syndicats, prises dans l'histoire passée du mouvement ouvrier et dans le temps des revendications et des combats d'aujourd'hui.

Je suis donc remonté sur le cheval, trompette de combat sonnante et sabre au clair, dès lundi soir, au journal de France 2. Nous n’avons pas d’énergie à perdre dans les regrets quand bien même il est juste et normal d’en éprouver et de souffrir au spectacle du pays défiguré par l’extrême-droite. Non pour s’auto-flageller. Nous avons fait notre devoir et nous nous sommes sentis bien seuls à le faire. Nul ne nous fera bastillejamais oublier comment la presse socialiste a préféré consacrer son énergie à nous accabler d’injures plutôt que de combattre Le Pen. Mais cela ne doit pas aller au point de perdre conscience de notre force et de nos responsabilités. Dans la lutte qui s’engage, les tensions sont démultipliées par l’extrême-droitisation de toute la droite. D’autant que la machine à salir et à mystifier s’est immédiatement remise en mouvement. Notre cas, celui du Front de Gauche, est vite réglé : nous avons « la gueule de bois » et nous sommes en échec puisque madame Le Pen est devant nous au classement. Point final, à des variantes de détails près. Parfois l’utile rejoint l’agréable quand le journaliste, comme à « L’Express », est lui-même lié au Front National. Mais, dans cette affaire l’utile rejoint surtout l’utile. On va voir ça. Depuis dimanche soir avec « l’irrésistible percée du Front National », le chœur des bouffons a retrouvé son couplet favori. Que mes lecteurs l’apprennent s’ils ne le savent déjà : l’analyse d’un résultat électoral est un enjeu idéologique. Contrairement aux apparences, un chiffre ne vaut que par comparaison : tout est dans la comparaison. Et la comparaison ne vaut que1er-mai-2002-2 par la référence que l’on choisit. Je prends le risque d’être saoûlant en rappelant, pour ceux que l’histoire des idées intéresse, qu’un chiffre ne décrit jamais une qualité intrinsèque mais un rapport entre des quantités. Les premiers chiffres égyptiens servaient à calculer la différence de superficie des terres cultivées à taxer car celle-ci changeait d’une année sur l’autre en fonction de l’ampleur de la crue du Nil. Mais en commençant la soirée électorale par un bobard tel que l’annonce de Le Pen à 20 %, l’odieuse machine médiatique à fabriquer du spectacle et de l’effroi, au mépris des faits et de l’intelligence, nous apprend que la connaissance de la réalité du résultat lui-même peut être un enjeu. Au-delà de l’intrinsèque aveuglement des agitateurs médiatique concernés, il faut tenir compte de l’intérêt idéologique de la manœuvre.

L’enjeu pour la bien-pensance est de détruire ce que nous avons essayé de construire : le retour de la question sociale et du partage des richesses qui se trouvent dans leurs poches. Rien n’est plus urgent pour les nantis et d’abord pour leur crieurs publics que d’en revenir aux bonnes grosses questions qui ne coûtent rien au portefeuille : la sécurité, l’immigration, les musulmans. Bref il est urgent de Lepéniser en rond. Et en cadence. Ainsi madame Le Pen aurait la clef du scrutin. Au point de voir « Libération » titrer avec François Hollande qui déclare : « A moi de convaincre les électeurs du Front National », comme si c’était sa priorité alors que dans l’interview il dit au 1er-mai-nbrougecontraire qu’il veut d’abord parler à la gauche. Il le dit à bon escient car s’il se risquait si peu que ce soit à donner des gages aux beaufs, Hollande se couperait d’amples secteurs des quatre millions d’électeurs du Front de Gauche qui sont tout à fait décisifs pour le résultat final ! Sale besogne, mille fois recommencée, et qui risque de nous coûter très cher. Car en clouant le débat sur ce terrain, c’est toute la construction de la campagne de Sarkozy qui serait validée. Légitimer la centralité de Le Pen, c’est légitimer ses thèmes et nous ramener loin en arrière, au temps de la valse-hésitation entre le préchi-précha moralisant et la « prise en compte des vrais problèmes posés ». Le Pen ne pose aucun « vrai problème ». Elle impose à force de répétition un discours de droite alternative. Une construction idéologique. Un rideau de fumée. C’est pourquoi, valider comme des « vrais problèmes » la mystification lepéniste est un poison mortel sans autre signification que de lui servir la soupe. Tel est le seul résultat prévisible de l’action de ces curieux « observateurs ». Il ne faut jamais perdre de vue ce point de cgt-2009repère pour apprécier les diverses « analyses » qui nous sont proposées. Toutes celles qui ont en commun de proposer des débats de substitution à la question du partage des richesses, ou bien qui réservent à Le Pen l’exclusivité de l’expression de la colère populaire sont destinées à aveugler plutôt qu’à éclairer.

Une question qui risque de se perdre en route, si on accepte les bavardages sans fin à propos du Front National, c’est évidemment celle de la méthode pour parvenir à battre Nicolas Sarkozy. Car contrairement à ce qui pourrait se croire trop facilement, voilà qui n’est pas joué d’avance. Il faut donc bien se souvenir que cette étape doit être franchie pour que n’importe quelle autre puisse être envisagée positivement. La révolution citoyenne est mieux nourrie par la victoire sur ses adversaires que par l’inverse. La défaite de Sarkozy est notre tâche urgente. Celle qui donnera de l’air à l’action sociale dans notre pays, bien sûr. Cela élèvera le niveau d’exigence des salariés qui auront construit cette victoire. Tout cela est indispensable pour que se développe ce que nous avons commencé à construire. Mais aussi, c’est ce qui est attendu de nous par la gauche de toute l’Europe pour briser le directoire actuel que l’on a résumé à juste titre sous le nom de « Merkozy ». Si je fais ce bref rappel des raisons de voter pour battre Sarkozy c’est que je suis bien conscient du fait que si cet objectif est partagé par tous, 1er-mai-cgtil existe entre nous une divergence sur le moyen d‘agir. Pour êtreplus clair, je sais qu’un nombre non négligeable de nos électeurs ne sont pas prêts à voter pour François Hollande.

On nous dit que ce serait le cas de 15 à 20 % de nos votants de ce premier tour. Ce pourrait être décisif. Les gesticulations de « Libération » et des autres organes socialistes hostiles au Front de Gauche sont donc totalement contre-performantes. Je connais les raisons qu’ont tant des nôtres de refuser de donner leur voix. Ils n’ont pas l’habitude de la donner sans donner aussi leur confiance. Il n’y a rien à dire contre leur honnête sincérité. Mais je voudrais les convaincre que leur résistance prend toute sa dimension s’ils ne vivent pas le vote Hollande comme une allégeance mais comme le moyen d’une action autonome et conquérante de plus longue haleine. La nôtre. La marche vers la révolution citoyenne. Cette marche est un processus vivant et non pas une formule déclamatoire. Elle passe par des étapes concrètes. Des rapports de forces qui se transforment en prises de conscience, qui s’élargissent en qualité, et en quantité de personnes que chaque succès partiel finit par entraîner avec nous. Le renversement de Sarkozy est le préalable 1er-mai-cgt-fo-1999de tout changement. Cela ne suffit pas, cela va de soi. Mais ce serait un événement considérable en Europe. C’est l’étape à franchir. Le comble serait que l’on fasse dépendre de l’adhésion à François Hollande le soin de pouvoir continuer le déploiement de notre stratégie. A l’inverse, si Nicolas Sarkozy se maintenait, il ne faudrait pas croire que la dramatisation de la situation, le choc qu’il prépare avec les travailleurs et la défaite subie suffirait à provoquer un meilleur niveau de mobilisation et de confiance en soi des travailleurs et de la jeunesse. Toute l’expérience historique prouve le contraire. La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l’énergie collective, abat les courages naissant, durcit la résignation de la masse compacte de ceux qui hésitent. Le combat repart ensuite de plus bas. Je souhaite que chacun prenne en compte cet argument avant de fixer définitivement le choix de son attitude. Bien sûr nous allons en reparler assez souvent, je le devine, d’ici au 6 mai prochain. D’ici là, nous mènerons notre propre campagne pour battre Nicolas Sarkozy. Deux dates nous rassembleront au moins. Le 1er mai dont je vais parler. Et, en région parisienne, le 4 mai Place Stalingrad une nouvelle fois, mais ce sera peut-être ailleurs, pour conclure notre campagne de deuxième tour. Pour ma part je ne crois pas utile de participer à un meeting commun avec les socialistes et les radicaux de gauche et Robert Hue. Précisément parce que je respecte leurs choix qui ne sont pas les miens. Qu’irais-je faire ? Dire la vérité ? A savoir que j’utilise un bulletin de vote 1er-mai-2002mais que pour le reste je ne suis pas d’accord sur le programme ? A quoi cela pourrait-il bien servir ? Je recommande à mes amis de faire comme moi. Tous dans l’action, personne dans l’illusion. Mais bien sûr, il faut être dans l’action pour convaincre. Il y a urgence selon moi.

Il me semble qu’un aspect important de cette bataille du deuxième tour est la date du 1er mai. En décidant de venir chercher un bras de fer avec les syndicats, Nicolas Sarkozy entre dans une logique de compétition avec l’extrême-droite, nous dit-on puisque celle-ci se réunit tous les ans à quelques poignées d’énergumènes autour de la statue dorée de Jeanne d’Arc. C’est en effet un acte de compétition. Mais pas avec l’extrême-droite. Dans le sens de l’extrême-droite. Ce n’est pas pareil. Le bras de fer qui est organisé l’est contre les syndicats. C’est-à-dire contre les salariés organisés sur leurs revendications. C’est sans précédent. Mais c’est la suite logique du discours contre les « corps intermédiaires » qu’il avait prononcé à Marseille. La logique d’affrontement, déjà manifeste tout au long du quinquennat, franchit un seuil. Ce n’est pas un « coup de com' ». C’est une orientation politique de fond. C’est la ligne de Viktor Orban en Hongrie. Ce chef du parti libéral d’abord battu aux élections est revenu au pouvoir mai-1968sur une ligne d’extrême-droite. Parcours qu’avait laissé à mi-chemin ce paillard de Silvio Berlusconi. Nicolas Sarkozy essaie de sauter l’étape de la sanction du libéralisme en passant directement à la case politique suivante, avec les méthodes et les mots d’ordre qui y correspondent. Le danger est extrême. La réorganisation de la droite se fait sur un centre de gravité extraordinairement violent et frontal. C’est la raison pour laquelle le Front de Gauche fait de la mobilisation pour ce 1er mai une affaire centrale. Nous devons être derrière nos syndicats. Je dis bien derrière et pas à leur place car cela diminuerait la portée de leur action. La question posée en définitive dans ce bras de fer est de savoir quelles questions sont mises au centre du deuxième tour, comme problèmes que l’élection doit trancher. Qui est en cause ? Le banquier ou l’immigré ? Le 1er mai est donc un concentré du moment politique. On se souvient que dans mon discours à Marseille j’avais appelé de mes vœux à un 1er mai unitaire. Il l’est. Pour moi c’était l’occasion de souhaiter que cette place centrale soit donnée à la question sociale. A présent la question sociale est devenue une question politique, non du fait de notre propagande mais du fait de celle de l’adversaire. Il faut faire du judo politique et retourner contre lui la force du choc qu’il veut provoquer. Le 1er mai nous appelons donc tous ceux qui partagent notre combat à aller manifester avec les syndicats, dans le cortège de leur choix. Le Front de Gauche tiendra des « points fixes » dans toutes les villes où ses militants en ont les forces. Et après le passage des syndicats, si c’est la tradition des lieux ou bien si on l’a décidé en bonne compréhension 1er-mai-1909-megissiersavec les syndicats, on marchera nous-mêmes en cortège après le passage du dernier groupe syndical.  

Si l’on revient au champ général de l’observation, avant l’action, il faut étudier les résultats électoraux. Pour avancer de façon conquérante, il faut avoir une vision lucide du résultat global en ce qui concerne le rapport de force entre la droite et la gauche dans le pays. Il s’agit de se guider dans l’action en étant lucide sur nos chances, et donc de pouvoir saisir à point nos occasions d’agir. Je suis bien conscient du fait que cet indicateur ne dit pas tout, loin de là, s’il s’agit de compter ceux qui acceptent le système et ceux qui le rejettent. Si l’on met bout à bout tous ceux qui le rejettent, même quand leurs raisons sont diamétralement opposées, on peut dire que le régime actuel repose sur une tête d’épingle sociale. C’est bien là le cœur de la crise de régime qui mine tout l’ordre en place. Mais la connaissance du rapport de force électoral doit être faite en ayant en tête la comptabilité de tout ce qui nous aider à atteindre nos objectifs. S’il s’agit de chasser Sarkozy, il faut additionner d’un côté tous les bulletins de vote de la gauche politique, de l’autre tous ceux de la droite. Et voir les évolutions pour comprendre les dynamiques en cours. Cela s’apprécie par comparaison. Voyons.

Si l’on totalise les voix de toutes les droites, il faut constater qu’elles sont en recul. En 2007, les votes pour Le Pen, Villiers et Nihous ajoutés à ceux de Sarkozy et Bayrou, cela faisait 23 342 364 suffrages. En 2012 les mêmes catégories recueillent 19 550 966. C’est 16 % de moins. Et de notre côté ? En 2007 le total des voix pour Schivardi, Besancenot, 1er-mai-2011Laguiller, Buffet, Voynet, Bové, Royal faisait 13 377 032. En 2012 cela fait : 15 701 071. Une progression de 17%. Et l’autre gauche ? Il faut bien sûr tenir compte du fait que le Front de Gauche n’a pas été assimilé seulement à l’extrême-gauche. Mais la comparaison peut-être faite puisqu’elle m’a été sans cesse opposée pour minorer toutes nos réussites. En 2007, Besancenot, Schivardi, Laguiller et Marie-George Buffet recueillaient 3 300 254 suffrages. Cette fois ci en 2012, Poutou, Arthaud et moi nous recueillons 4 599 038. Nous progressons donc de 39 %. De ces quelques chiffres que conclure ? Je vois que les deux camps se radicalisent. Le processus est très largement engagé à droite. Au point que madame Le Pen est à deux doigts de parvenir à réorganiser le camp de la droite autour d’elle. C’est son objectif avoué et annoncé. En toute hypothèse, sa victoire idéologique sur son camp est faite. Sarkozy parle comme elle. La presse de droite suit le goût de sa clientèle et l’amplifie en agissant de cette façon. Elle a commencé, elle aussi, son extrême-droitisation. C’est ce que montre par exemple, de façon spectaculaire, l’évolution de « L’ Express » où la ligne éditoriale de type « Minute » s’accompagne de recrutements dans cette mouvance idéologique. Si je l’évoque ce n’est pas seulement parce que j’ai eu à en connaître du fait de l’acharnement aveuglé dont j’ai été poursuivi par ce journal. Mais parce que cela me semble être la pente prise par une partie des élites de la pensée de droite. La digue républicaine a cédé sur de larges pans de la droite mondaine. C’est un très mauvais signe quand on se souvient du passé calamiteux des expériences de ce type. Les Drieu La Rochelle commencent par être des « couv-revue-n-68-1er-maiChristophe Barbier » avant de devenir des Brasillach. Rien ne sert de se cacher, par respect de je ne sais quelles bonnes manières, la pente prise par les événements, ni la difficulté vers laquelle nous allons.

Le cœur de la droite, c’est-à-dire l’UMP, est dans l’impasse. Sa dilution est engagée. Nicolas Sarkozy perd 1,8 millions d'électeurs par rapport à 2007. L'analyse géographique de ses résultats montre que son électorat le plus fidèle et mobilisé est celui de la grande bourgeoisie. Il n'y perd quasiment aucun suffrage : il réalise par exemple 46,5 % à Versailles contre 47 % en 2007 et parvient même à améliorer son score dans le 7ème arrondissement de Paris où il se hisse de 56 à 58 %, où encore à Neuilly où il obtient 72,64 %. Les grandes fortunes ont donc fait bloc autour de leur homme de main. Mais c’est un échec terrible, car les beaux quartiers ne peuvent gouverner que si les quartiers populaires se laissent séduire. Or le recul de Sarkozy est spectaculaire dans la partie plus populaire de l’électorat de droite. Il perd 50 000 voix dans le Pas-de-Calais. Dans les fiefs de piliers de l'UMP, la chute est particulièrement forte : à Saint-Quentin dans l’Aisne chez Xavier Bertrand, Sarkozy passe de 31 % à 25 %. Et à Marseille, à Perpignan en milieu populaire ou à Meaux chez Jean-François Copé, Sarkozy passe de 34 % à 27 %. Cette perte se fait au seul profit de l’extrême-droite. Le processus en cours qui se lit dans les chiffres c’est celui de l’extrême-droitisation accélérée de la droite populaire.

70 % de la progression de Marine Le Pen vient du recul de Sarkozy. Une transfusion. A Marseille, Sarkozy perd 30 000 voix et Le Pen gagne 28 000 voix. A Lyon, Sarkozy perd 11 000 voix et Le Pen gagne 8 000 voix. A Lille, Sarkozy perd 6 000 voix et Le Pen en gagne 3 000. C’est ce transfert qui s’accélère plutôt qu’une percée de Marine Le Pen chez de nouveaux électeurs populaires. Par exemple à Florange, commune qui vit des hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, Sarkozy perd 606 voix et Marine Le Pen en gagne 636. C’est presque du populaires-solidaires-fdgpile poil. Les vases communicants à droite entre Le Pen et Sarkozy sont particulièrement marqués dans le Nord et l'Est de la France où le FN réalise ses meilleurs scores. Le Pen ne doit ses percées en terres ouvrières que grâce à l'effondrement de Sarkozy : ainsi à Tourcoing dans le Nord, Sarkozy perd 4 000 voix et Marine Le Pen en gagne 3 000. On observe le même phénomène à Vaulx-en-Velin dans le Rhône, où 71 % de la population est ouvrier ou employé : Sarkozy y perd 800 voix et Marine Le Pen en gagne 700. Dans sa course poursuite avec Sarkozy, Marine Le Pen atteint ainsi quasiment le même score que lui dans plusieurs régions : Picardie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, mais aussi Languedoc-Roussillon. Sans les efforts du Front de Gauche pour endiguer la montée du FN, le scénario d'une élimination de Sarkozy par Le Pen n'était donc pas très éloigné. Le FN dépasse en effet les 20 % dans 11 régions (une sur deux) et dans 43 départements. Mais sa dynamique n'est pas homogène et se heurte dans de nombreux endroits à la percée du Front de Gauche. C'est le cas à Marseille où Marine Le Pen réalise 21 % là où son père et Bruno Mégret totalisaient 27 % des voix en 2002. Elle perd ainsi 1 200 voix par rapport au record réalisé dans cette ville par l'extrême-droite en 2002. Et par rapport à 2007 ? Elle ne récupère que 28 000 des 30 000 voix perdues par Sarkozy. Pendant ce temps, le Front de Gauche gagne au contraire 42 000 voix !

Cette radicalisation ne s’opère pas au même rythme de notre côté. Il est vrai que nous ne sommes à l’œuvre que depuis trois ans. Le Front de Gauche ne domine pas idéologiquement la gauche. La preuve selon l’IFOP, 30 % des électeurs de François Hollande ont hésité à voter pour nous. Cela ferait neuf points de plus pour nous s’ils avaient choisi de ne pas se laisser effrayer par les affolés de la vingt-cinquième heure qui les ont ramené au prétendu « vote utile ». Leur niveau de politisation est donc resté bas. Nous ne leur avons communiqué aucune énergie politique. Le chemin à 1er-mai-1960parcourir se nourrira des épreuves que notre camp va vivre et de notre capacité à nous en saisir pour tirer les événements du bon côté. C’est le moment de dire que notre affaire est bien engagée. Très bien engagée. Avec près de quatre millions de voix (11,11 %), le bulletin de vote du Front de Gauche a gagné trois millions de voix depuis notre première campagne électorale aux européennes, il y a trois ans, où nous avions rassemblé 6,5 % des suffrages. La conquête réalisée est désormais bien répartie sur l’ensemble du territoire. C’est le signe qu’il s’agit bien d’une force politique nouvelle qui ne reproduit pas simplement la carte du passé des organisations qui le constituent. Le Front de Gauche fait plus de 7 % dans tous les départements sans exception en métropole. Il recueille 10 % des votes ou plus dans 70 départements et plus de 13 % dans 20 départements. De grandes villes sans tradition communiste forte ont ainsi voté à plus de 15 % pour nous comme Grenoble, Toulouse, Lille, Besançon ou Montpellier. De spectaculaires progressions sont aussi enregistrées là où nous avons assumé des clivages politiques forts. Ainsi en Alsace. Nous avons milité à visage découvert pour l’abolition du Concordat. Nous avons augmenté notre score de plus de 300 %. Nous y sommes passé de moins de deux pour cent à plus de sept ! A Marseille aussi, le discours clair et décomplexé sur la valeur du métissage a rencontré un écho populaire de masse en hissant le Front de Gauche à près de 14 % sur la ville et à plus de 20 % dans plusieurs arrondissements populaires des quartiers nord. Sarkozy y perd 30 000 voix et Le Pen en gagne 28 000. Le PS en gagne 1000 mais le Front de gauche en rassemble 42 000 de plus. Là aussi c’est la stratégie de combat Front contre Front qui a permis de tenir tête et de percer. Vaulx-en-Velin est un autre bon exemple de percée du Front de Gauche en milieu populaire et ouvrier. Souvenons-nous que dans cette ville, 71 % de la 1er-mai-drome-horizpopulation est faites d’ouvriers ou d’employés. Le Front de Gauche y gagne plus de 2 000 voix. Il est la deuxième force de la cité avec près de 19 % des voix.

Dès lors on peut constater que le score élevé de Marine Le Pen ne se fait pas à notre détriment. Nous avançons en face à face. Là où le FN progresse, le Front de Gauche progresse aussi. Ce sont donc les dynamiques respectives qu’il faut comparer pour voir qui prend l’ascendant dans la société. Car c’est autant une radicalisation de la société que celle des espaces politiques. Cela se vérifie spécialement en terres ouvrières. Elles sont loin de se donner à Marine Le Pen. Ainsi à Petit-Couronne en Seine-Maritime où la fermeture de la raffinerie Petroplus menace 900 ouvriers et où tous les candidats à la présidentielle se sont rendus. Sarkozy y perd 249 voix, Hollande en gagne 114, Le Pen 436 et le Front de Gauche 693. Nous sommes ainsi la plus forte progression. Enfin, un exemple montrant la place que peut se tailler le Front de Gauche face à la droite. Les deux départements 1er-mai-2007où Sarkozy réalise ses plus mauvais scores – la Seine-Saint-Denis et l’Ariège – sont aussi ceux où le Front de Gauche obtient ses meilleurs résultats, avec près de 17 % et des pics à 25 % dans de nombreuses communes à composition sociale populaire. Notons que contrairement aux regards trop rapides, à Florange, le Front de Gauche gagne 654 voix, quand Le Pen en gagne 636, manifestement arrachées à l'abstention. A Audincourt, où résident 3 000 ouvriers qui travaillent sur les sites de PSA Sochaux-Montbéliard, Sarkozy perd 439 voix et Marine Le Pen en gagne 376, tandis que nous en gagnons 740 ! La conséquence est que nous sommes bel et bien en train de constituer la relève de la gauche traditionnelle. Que le processus ne fasse que commencer n’y change rien. Le mouvement est engagé. La puissance actuelle mille fois célébrée de Marine le Pen ne doit pas empêcher de regarder son évolution dans le temps long pour la mettre en regard de notre dynamique actuelle. C’est un fait et il est alarmant : Marine Le Pen gagne 2,6 millions de voix par rapport au score de son père en 2007. Avec près de 18 %, elle dépasse le score historique du FN en 2002. Mais elle ne parvient pourtant pas au niveau cumulé des scores de son père et de Mégret qui était de 19 %. C’est le contraire de ce que disait le résultat annoncé en début de soirée électorale ! Notre résultat se lit dans le sens inverse. C’est une percée pure. Elle donne le ton du changement qui a commencé à gauche.

Je le rappelle, le total des voix de gauche augmente fortement par rapport à la dernière présidentielle. Il passe de 13,3 millions (36,4 %) à 15,7 millions (43,7 %). C’est le meilleur score global de la gauche à une présidentielle depuis 1988. Mais le score de François Hollande n'est responsable que d'une petite partie de cette progression. L’essentiel, les trois-quarts, vient de la percée du Front de Gauche. Hollande n’ajoute que 770 000 voix par rapport à Ségolène Royal. Dans les fiefs de ses visibles lieutenants, aucune dynamique 1er-mai-drapeaun'est détectable. A Montbéliard chez Pierre Moscovici, le nombre de voix pour François Hollande est en baisse de 105 voix par rapport à Ségolène Royal au 1er tour de 2007. Le Front de Gauche y gagne plus de 1 000 voix à la gauche en terre ouvrière. A Nantes, chez Jean-Marc Ayrault, François Hollande ne recueille que 78 voix de plus que Ségolène Royal. Nous permettons à la gauche de rassembler 15 000 voix de plus par rapport au score du PCF en 2007. De même à Argenton-sur-Creuse, la ville de Michel Sapin, François Hollande ne gagne que 67 voix par rapport à Ségolène Royal. A Evry chez Manuel Valls le nombre de voix PS stagne. A Lille chez Martine Aubry, il perd même des voix. Conclusion : l'essentiel de la dynamique de la gauche vient de la percée du Front de Gauche. Nous apportons les deux tiers des voix supplémentaires comptées à gauche. Cet apport à la gauche est très perceptible dans les terres populaires les plus touchées par le vote FN. Ainsi à Cavaillon où 64 % de la population est ouvrier et employé, François Hollande n'engrange que 13 voix de plus que Ségolène Royal. Mais le Front de Gauche gagne 1 200 voix ! A Marseille, que j’ai déjà évoquée, c'est le Front de Gauche qui permet à la gauche de passer de 36 % en 2007 à 45 % en 2012.

J’achève cette note en vous faisant connaître la lettre que j’ai reçue d’Allemagne que m’ont adressée nos amis de Die Linke. « Cher camarade Mélenchon, cher Jean-Luc, nous t’adressons nos vœux les plus cordiaux pour ton très bon résultat au premier tour des élections présidentielles en tant que candidat du Front de Gauche. Votre résultat montre que les électrices et électeurs français en ont assez d’une politique qui sert avant tout les intérêts des gens aisés et du capital financier. Toi et les militants du Front de Gauche, vous avez réussi à leur montrer des alternatives sociales et de gauche, et à les convaincre, dans des conditions difficiles, que ces alternatives sont éligibles. Ce résultat des élections montre en même temps combien vous avez eu raison de vous battre de façon offensive contre toutes les tentatives de monter les victimes de la crise les unes contre les autres, et d’exacerber la xénophobie et le nationalisme.

Ce résultat est important au-delà de la France. L’un des porte-drapeaux de la politique anti-crise européenne, antisociale a été sanctionné par les électrices et les électeurs, et sera, espérons-le, définitivement chassé du Palais de l’Elysée dans deux semaines. Le duo Merkozy serait ainsi brisé.

A l’avenir, nous espérons qu’il ne sera plus aussi facile d’imposer à toute l’Union Européenne des « mesures de lutte contre la crise » à l’allemande. Cher Jean-Luc, nous te souhaitons ainsi qu’aux camarades du Front de Gauche d’arriver à imposer l'influence sur la politique française que révèle ce résultat, et en particulier que vous réussissiez à renouveler et à renforcer votre succès aux élections législatives. La LINKE allemande, la gauche dans toute l’Europe, compte sur vous. Salutations cordiales. Klaus Ernst et Oskar Lafontaine »


1  459 commentaires à “Après le premier tour, un moment de pause clavier”
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  1. Jean-Marc dit :

    Dans notre petit village de 680 habitants, en 2007 le PC n'obtenait qu'une voix...
    Avec la LCR et LO le total était de 23.
    Dimanche dernier notre Front de Gauche 47 !
    Les petits ruisseaux font les grandes rivières, inéxorablement.
    Merci à vous pour votre énergie, votre vision et cet élan de fraternité.

  2. Patrice dit :

    Je voudrais souligner la qualité de l'analyse qui met en lumière l'émergence du FdG comme nouvelle force à gauche et renforce utilement notre détermination à faire obstacle à Sarkopen !

  3. Nanou1789 dit :

    Amis,
    je ne crois pas que le PS "fera le travail", mais je refuse de voir les idées du FN arriver au pouvoir grâce à la ré-élection de Sarkozy, alors, comme en 2002, je ferai mon devoir et voterai contre la droite, pour préserver l'esprit républicain.

  4. lambin zohra dit :

    La radicalisation de la droite fait peur...J'ai le sentiment qu'être brune, bronzée (ou simplement différent!) ne nous permet plus d'avoir une place en Europe et pas seulement qu'en France! Malgré que la xénophobie et le racisme soient anti-constitutionnels, l'Europe et la France autorisent un parti à faire appel à la haine raciale et au rejet de la différence... je ne comprends pas! Et la justice? A quoi sert-elle?
    Mais, il ne suffit pas d'être rejeté! Piégée dans un cercle vicieux: "tu es différente, tu n'as pas ta place, donc je ne te donne pas de boulot et en plus tes enfants à l'école je les étouffe et je fais tout pour les empêcher de travailler en les dévalorisant, en les décourageant, en acceptant et tolérant la discrimination... bref, le gouffre! Et pourtant nous luttons! Chaque jour, chaque heure est une lutte! Parfois, on baisse les bras mais le lendemain on reprend de nouveau la lutte. Un jour on recul, l'autre on avance.. mais pas grave tant que l'on a de quoi remplir nos ventres et un toit pour nous abriter, on continuera le combat! "On ne lâche rien" on n'a jamais rien lâché! On s'était juste dispersé, perdu, telles des Brebis égarées! Mais il y a pire... et ceux qui errent entre deux frontières comment peut-on les aider?....et ceux qui ont dormi cet hiver dans des tentes sous le regard des capitalistes?!...Le tableau est sombre! Mais aujourd'hui, nous avons un parti pour nous rassembler et canaliser notre colère! Nous...

  5. fabien dit :

    Bonjour à tous
    Je rebondis sur Thill qui parle de gauche décomplexée : c'est exactement ça.
    La droite a ouvert la boite de pandore :mythologiquement parl

    Jean-Luc Mélenchon et l'équipe du front de gauche

  6. Askatom dit :

    Merci à tous les camarades et merci à toi Jean-Luc ! En attendant que la Révolution citoyenne prennent partout, Vive le quartiers populaires ! http://emancipationurbaine.wordpress.com/2012/04/25/vive-les-quartiers-populaires/

  7. marsouin dit :

    bonjour,

    Pourtant je m'étais juré de ne plus voter pour le PS...........mais en y réfléchissant à deux fois et surtout désirant plus que tout envoyer Sarkozy devant les JUGES afin qu'il réponde de ses nombreuses magouilles......et bien le 6 Mai je vote contre Sarkozy./

  8. Mélopée dit :

    Donc, Mr Mélenchon, pour le 1er mai, il y aura a priori le défilé des syndicats et ensuite celui du FdG. Je trouve ceci symboliquement correct et qui illustre bien ce que vous avez dit sur les rôles respectifs du monde syndical et du monde politique. J'espère que le PS saura aussi trouver une illustration forte de sa position politique sur la question.
    Personnellement, je fais une trêve dans ma critique du PS. En attendant le 6 mai et l'espoir de voir NS renvoyé à ses casseroles en ayant la honte d'être le premier président à ne pas être réélu. Sur Agoravox, quelqu'un a évoqué la possibilité qu'il s'enfuit à l'étranger et donc qu'il faudrait l'empêcher de quitter le territoire. Cet idée est sans doute un pur fantasme car elle fait trop penser à la fuite de Varennes.
    Pour cette trêve je vais m'abstenir de suivre l'actualité de la campagne du second tour, car je fais confiance au PS pour réussir à me mettre en colère. On pourra toujours l'analyser a posteriori. Comme, je me réserve de regarder plus tard l'intervention de Todd, hier soir dans ce soir ou jamais.

  9. Olly dit :

    Je partage tout à fait votre analyse mais je me permets juste une remarque : vous dites que M. Le Pen n'égale pas le score de son père et de B. Mégret en 2002. C'est vrai sur les pourcentages (19.2 contre 17.9), mais en nombre de voix, elle gagne presque un million de nouveaux électeurs (5,47 M contre 6,42M).
    Celà me semble suffisamment significatif pour être mentionné.

  10. Achelle dit :

    - les 1er, le 4, le 6 puis les législatives... ensuite on verra... message reçu !

    dans mon arrondissement parisien (le 15e), où l'on vote Sarkozy comme un seul homme, le score de M.-G. Buffet est multiplié par 10 ! nous faisons plus de 7 %, suite à une campagne active et joyeuse.

  11. Bruno dit :

    J.L Mélenchon, je vote pour le Front de gauche, j'habite dans un petit village de Moselle, dans lequel, à l'image de nombreux autres villages, Marine Le Pen et N.Sarkozy sont arrivés largement en tête.

    Les électeurs de Sarko sont des conservateurs de droite, agriculteurs bien souvent mais aussi ouvriers, qui fréquentent assidûment la messe du dimanche sans voir la contradiction qui existe entre leur "foi" et la parole de dieu et la politique libérale du chacun pour soi mais surtout pour les plus riches (mais dieu pour tous) de Sarko. Ces gens là, qui se disent bien pensants, ont une tendance innée à juger l'autre et voir en l'autre un risque, un danger, une anormalité ; ils ont peur de voir trop de noirs, trop de bazanés, trop d'homosexuels,..... mais leur éducation et la religion font qu'ils gardent cette peur, cette répulsion, enfouie en eux sans oser l'exprimer par un vote FN.

    Une partie des électeurs du FN sont les mêmes électeurs que Sarko à la différence près qu'ils ont osé franchir le pas, sans doute aidés en cela par la dédiabolisation de Marine Le Pen, menée à grands pas par la bande à Sarko ; il suffit pour cela de se souvenir des sujets abordés par Guéant, la viande hallal, l'inégalité des civilisations,.....etc mais aussi par la mise en avant des problèmes de banlieue. Ajoutez à cela une crise financière qui inquiète les citoyens, qui restreint leur pouvoir d'achat et il faut alors trouver des boucs émissaires, que Sarko désigne du doigt,...

  12. Manu dit :

    Merci encore au Front de Gauche pour cette si belle campagne, qui redonne courage à tous ceux qui avaient pris l'habitude de se résigner ! Et merci à son porte-parole talentueux, déterminé, intelligent, le seul homme politique de gauche qui écrit et parle aussi clairement !

  13. Sarah dit :

    Presque 15% pour le front de gauche dans ma commune, c'est un bon résultat ! Malheureusement comme un peu partout dans le nord, la hausse du FN s'est fait sentir... Mais bon, malgré cette déception dimanche, moi et ma famille continueront à y croire parce que seules les valeurs du front de gauche sont utiles dans ce pays.. On lâche rien !

  14. Fennec Ironique dit :

    Jean-Luc,

    Merci....!
    Cela fait un bien fou de te lire à nouveau, de te retrouver, combatif, clair et déterminé comme jamais... et j'en avais besoin! Tu nous redonnes courage, j'espère qu'on te donne aussi un peu de la flamme que tu as rallumée, et que le score de dimanche n'a pas soufflée. On est là, on est prêts pour la suite!

    Oui, je vais (très probablement...) voter contre Sarkozy, avec le bulletin Hollande. Mais aux législatives, je voterai selon mon coeur et ma raison, Front de Gauche...!
    D'ici là, le Premier Mai, au Vieux Port, on fera encore résonner l'espoir d'un monde solidaire, on fera bloc, on sera là pour porter la Résistance, la Révolution citoyenne.

    L'humain d'abord, la lutte continue...

  15. Colère et espoir dit :

    Merci à Jean-Luc, merci à tous !

    Nous avons les bonnes idées, nous avons eu le meilleur candidat et tous ces camarades, venus, revenus pour les défendre. N'avons nous pas dit que nous nous étions retrouvés ?

    Continuons sur cette voie, la bataille des législatives est primordiale et tout est possible, investissons les places et marchés, souriants, fiers de nous ! Un vent s'est levé, croyons-y !

  16. vero dit :

    Cher Monsieur Mélenchon,
    Il y a peu, je ne vous connaissais pas. Je vous ai vu, écouté, vous m'avez épatée. Je n'ai jamais entendu un politique parler comme vous; quel bonheur ! La politique a enfin trouvé un sens.
    Vous m'avez convaincue, j'ai voté pour vous, ma fille aussi "comme sa maman" !
    Je revoterai pour vous ou l'un des vôtres aux législatives.
    Vous avez fait naître un trésor: l'espoir.
    Merci infiniment

  17. adamsky dit :

    J'ai participé au dépouillement des bulletins dans mon bureau de vote Dimanche. Dés 20:00, c'est-à-dire avant qu'on nous dépose les bulletins sur la table, les possesseurs de Smatphones nous disaient les scores. J'ai eu envie de leur demander ce qu'ils faisaient là puisqu'ils avaient déjà les résultats et qu'ils semblaient y croire. Pourquoi en effet venir constater la réalité de l'élection en comptant des bulletins si l'on préfère croire à la fiction du réel mise devant nos yeux par le médias aux ordres ?
    Ensuite, la réunion avec les camarades devant la boucle sans fin des résultats et autres experts de mes deux bavassant sans fin sur du rien. J'ai vu que rapidement, la boucle de la déception s'alimentant d'elle-même, les sentiments devenaient plus graves, plus amères, des idées de violences physiques venaient à l'esprit, Hollande et sa voix de faussé devenant insupportable. Quoi on va se fader cet énergumène sans idées, sans charisme, sans volonté, pendant 5 ans ? Plutôt Sarkozy, plutôt le chaos...
    Après avoir fait sa fête à un saucisson et une baguette, j'ai laissé mes camarades du PC, de la Gauche Unitaire, du M'PEP et du PG à leur thérapie de groupe, je me suis dis que demain serait un autre jour, je me suis dis qu'il fallait digérer les résultats, être loin de la télévision et de la radio, et écrire, et surtout discuter avec l'autre partie du binome de notre cellule Front du Peuple à la maison, ma compagne. Et depuis deux jours, nous sommes en...

  18. rienamoi dit :

    "Pour être plus clair, je sais qu’un nombre non négligeable de nos électeurs ne sont pas prêts à voter pour François Hollande." C'est mon cas...c'est comme FO "fesses ouvertes", cela fait trop longtemps que nous sommes bernés par ces "anguilles volantes"....

  19. Bruno dit :

    Je fais suite à mon 1er message :
    Une autre partie des électeurs du FN sont des gens qui estiment qu'entre la droite et la gauche c'est blanc bonnet et bonnet blanc et qu'un changement est nécessaire. Comprennent-ils le programme du FN ? Pas sûr. Ce qu'ils voient c'est que le FN proposent des idées différentes, tantôt de gauche, tantôt de droite et que ce parti est différent de ce qui a toujours existé.

    Vous avez réussi à faire bouger les lignes mais vous restez dans le schéma droite /gauche ce qui ne correspond pas au besoin de changement de certains de ces électeurs du FN. Peut-être n'ont-ils pas encore intégré votre volonté de changement, peut-être n'ont-ils pas compris ce en quoi consistait une 6è république ?

    Par ailleurs votre volonté affirmée de battre le FN et de traiter sa candidate comme une semi-démente (entre autres) a sans doute été contre productive, peut-être aurait-il mieux valu s'adresser à cet électorat potentiel en disant le comprendre et en le rassurant plutôt qu'en le rabaissant.

  20. c'estpret! dit :

    Bonjour,

    Je crois que ce qui a décidé les électeurs décus de 30 ans de gauche-droite pour en arriver là où nous en sommes, à voter Marine Le Pen, c'est la rupture avec Bruxelles. Ce que le FdG n'a jamais prononcé...JL lui meme reconnait qu'il s'est trompé en votant pour Maastrich. Le retour au franc est beaucoup plus parlant qu'une éventuelle négociation avec les libéraux qui dirigent l'Europe(droite comme gauche).

  21. Nico13 dit :

    Chasser Sarkozy et faire que la France devienne une tache rouge au milieu de toute cette étendue de bleu, voilà notre priorité!

    Ensuite on a encore les législatives pour rougir un peu plus, et après il ne reste plus qu'à cette tache de s'élargir pour contaminer les autres.

    Rien n'est joué, on continue, et on lache rien (wallou)!

  22. Thomas dit :

    Vous avez mené un combat formidable que j'ai commencé à suivre depuis notre première rencontre bien que tardive à Montpellier début Mars, le Front de Gauche aurait mérité un second tour.
    Grace a vous j'ai su m'informer au delà des médias conventionnels, su m’intéresser à la politique, dans cette sphère où vous êtes le seul à débattre, à développer des idées, sans note et avec un bon sens humain.
    La bassesse des faux-débats médiatisées ont permis de donner raison à Mme Le Pen. Cette défaite que vous avez avoué, qui est vraie, fait mal.
    C'est avec horreur que l'on assiste à un racolage des voix du FN par Mr Sarkozy... Cela me fera donc mal au coeur de voter pour Mr Hollande en qui je n'arrive pas à avoir confiance, mais je le ferais par dégoût du Sarkozysme.
    Vous êtes le plus qualifié pour la gouvernance française et européenne. Continuez le combat, mais ne vous essoufflez pas...

    L'admirateur de votre parlé et de votre Humanisme profond..

    PS (post-scriptum =)): Le réveil humain que vous avez su provoquer à Clermont Ferrand restera a tout jamais gravé dans mon esprit...
    "Si noire que soit la nuit, la lumière jamais ne s’éteint..."

  23. Raphaël Vienne dit :

    Pourquoi Marine Le Pen est-elle si haut ? Je pense que cela est dû en partie à la misère économique et intellectuelle qui grandit dans notre pays. Sarkozy a tellement stigmatisé, menti et manipulé, que le Front National parait maintenant comme un parti acceptable, intègre et légitime. Marine Le Pen flatte les bas-instincts des électeurs. Il est tellement plus facile de parler d’égoïsme que de solidarité.
    Ce qu'il faudra expliquer, puis marteler sans cesse c'est que : Notre ennemi c'est la finance, pas les étrangers !
    Nous sommes à la veille d'une crise économique, énergétique et écologique sans précédent.
    Les membres du front de gauche doivent-être fiers de ce qu'ils ont fait.
    Continuons la lutte, ne lâchons rien, et foutons Sarkozy dehors !

  24. EB dit :

    « Je vis comme je peux, dans un pays malheureux, riche de son peuple et de sa jeunesse, provisoirement pauvre dans ses élites, lancé à la recherche d’un ordre et d’une renaissance à laquelle je crois. Sans liberté vraie, et sans un certain honneur, je ne puis vivre. »(Albert Camus)
    Je serai là le 1er mai derrière les syndicats, Je ne puis donner la vie au petit être qui m'habite depuis 6 mois sans espoir de "liberté vraie et sans un certain honneur" à lui transmettre.

  25. Siamy dit :

    Vous savez comme nous que l'audace salvatrice ne consiste pas à céder les commandes à une fausse gauche,qui fera illusion quelques temps avec peut-être quelques concessions.Le 6 mai au soir, quel que soit le camp gagnant les "on a gagné" nous serons insupportables.Nous sommes saturés d'alternances molles,mais pas résignés devant cette nouvelle démonstration de l'efficacité de ce mastodonte, machine à fabriquer l'opinion,et auquel le gros des électeurs se rallie d'une élection à l'autre.Saturés mais pas résignés!Vous êtes notre espoir de changement,nous sommes toujours là, et nous continuerons à faire notre part.

  26. Christophe dit :

    Merci Jean-Luc pour cette belle campagne. Je reste persuadé que votre message a atteint plus de gens que les 11%. Le vote Hollande n'est pas une adhésion à son programme mais un moyen de virer Sarko. Bon nombre de personnes sensible à notre programme ont quand même voté FH (Un tient vaut mieux que deux tu l'auras). Pour les législatives ce sont ces personnes là qu'il faudra convaincre que le vote utile c'est le vote FdG.

  27. Red@rt (13) dit :

    @ Christophe Thill
    Ne vous méprenez pas. L'Obs, l'Express et tant d'autres nous ont assimilés explicitement aux pires références de la guerre Froide pendant que Le Monde donnait des brevets de Féminisme à MLP.
    Je considère que cette presse pro FH est en parti responsable de notre faible score et du haut niveau du Front National. Si ni la presse de gauche, ni le PS, ni les Mass-Médias ne prennent la peine d'informer sur ce qu'est réellement le FN, tout en lui laissant une place démesurée (60% de temps de présence sur M6 en début de campagne), il me parait évident d'admettre un lien de causalité. La situation politique actuelle à été délibérément fabriquée.
    J'entend l'appel de Jean Luc mais je conserve mon libre arbitre. Mon vote de deuxième tour est loin d'être acquis. Que chacun comprenne bien, en particulier la presse que je site, que l'on ne peut à la fois défendre l'idée "plutôt le FN que le Front de Gauche" et s'attendre à un report de voix de notre part. Mon souhait le plus cher est que NS soit battu mais vue le contexte actuel, il m'est inconcevable de donner ma voix au PS.
    La gravité de leurs actes ne peut être sans conséquences. Je le regrette amèrement.

  28. naucodie-corbineau dit :

    Cher camarade Mélenchon,
    Je suis d'accord avec cette analyse chiffrée, que nous avions péniblement faite depuis dimanche soir : ce qui manque au parti de gauche c'est un moyen de communication médiatique à la hauteur de ceux qui sont en face : ne pourrait-on envisager une "radio libre" ? Je sais qu'il y a l'humanité, mais des personnes peu politisées hésiteront à le lire et puis une radio ça parle, c'est plus facile, et que dire d'une télé ?
    Nous irons voter contre sakorzy, mais ça arrache un peu le coeur et même beaucoup je dois dire !
    Au premier mai !
    françoise

  29. Jean-Claude dit :

    Bonjour Monsieur Mélenchon,

    Merci pour cette formidable campagne que le Front de Gauche a menée. Merci aussi pour votre texte contenant une analyse très dense et argumentée sur les résultats du vote du premier tour. On continue et on ne lâche rien comme on dit.
    Mes 63 ans et mon expérience politique me conduisent à la même conclusion que vous.
    Elle est simple. Nous devons battre NS le 6 mai en prenant le bulletin FH pour le glisser dans l'urne. Et cela sans aucun état d'âme car la situation politique et économique sont trop graves. Ne pas le faire serait une faute politique majeure et affaiblirait considérablement le devenir du Front de Gauche.
    Modestement, j'appelle moi aussi tous les amis et camarades du Front de gauche à battre NS en prenant le bulletin FH.

    Salut fraternel

  30. Chris dit :

    Cher camarade,
    merci pour cette analyse minutieuse et constructive des résultats du 1er tour.
    Elle nous évite de disperser notre énergie à suivre les multiples commentaires médiatiques sans saveurs, mais bien trop souvent malodorants. Le 1er Mai est et restera la fête des Travailleurs de tous les pays, qu'ils aient ou non du travail, qu'ils manifestent ou non, qu'ils vivent dans leur pays d'origine ou qu'ils aient dû émigrer pour survivre depuis 1,2,3, générations ou plus. A mardi! Résistance! Ne lâchons rien!

  31. Pierre dit :

    le 6 mai, on élimine Sarkozy par le vote, et après, dans les soubresauts tranchants de l'Histoire, forts d'un appareil politique qui commence à bien s'ancrer et de la force militante et culturelle que nous avons constituée, nous éliminons Hollande et Le Pen pour faire régner le gouvernement de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, de la joie et de l'amour sur des coeurs triomphants.

  32. paloma dit :

    en analysant très vulgairement le score du FN,
    sur les 17, on peut penser raisonnablement que 7 sont bien à droite type UMP et consors, et sont dans notre collimateur...
    il en reste 10 qui sont des compatriotes un peu perdus, mais qui nous ressemblent...
    c'est ce que je me dis quand je prends ma voiture et m’arrête au bistrot prendre mon café!
    à 1 contre 1, on va y arriver...

    ON LÂCHE RIEN!

  33. jean dit :

    Les positions de F. Hollande sur la démocratie française et notamment sa volonté de passer outre la ratification par referendum des traités et sa prétention de négocier tout seul, est illégitime.
    Le Front de gauche a échoué parce qu'il avait un programme partisan : orienté à l’extrême gauche avec des propositions d'Etat-major alors que le débat et le libre choix démocratique des options économiques, fiscales, sociales n'est toujours pas d'actualité dans notre système politique. Alors qu'il aurait pu se saisir de ce moment pour porter en priorité cette volonté générale des français de voir respecter le principe de la souveraineté du peuple et dépasser ainsi une logique de clivage politique, il s'est retrouvé piégé dans sa propre stratégie de radicalisation.
    Comment porter ce double discours a la fois sur le renouvellement des institutions et une démocratie nouvelle de déverrouillage les institutions et en même temps proposer un programme clé en main dont on ignore encore les promoteurs ?
    Le cheval de bataille qui aurait pu faire émerger le Front de Gauche comme nouveau Front populaire c'est ce simple mot d'ordre de "referendum" : la conquete d'une Charte des droits politiques pour que le peuple puisse se prononcer en dernier recours sur la ratification le rejet ou l'abrogation de tout texte législatif, constitutionnel ou d'un traité.
    http://democratie-directe.blogspot.fr/2012/04/la-revocation-referendaire-une-fausse.html

  34. Yann Dantal dit :

    Dans les prochaines semaines, le capitalisme va dégénérer et se rapprocher de ses deux formes finales, le fachisme et la mafia. Les grandes fortunes vont accentuer leur soutien à Marine Le Pen qui va sans doute faire exploser l'UMP a son avantage. On entend beaucoup de choses autour de nous, comme quoi, M Mélenchon n'aurait pas su parle au classe populaire...Je pense que notre ligne politique doit garder des axes claires et nettes:
    Affirmation de nos valeurs: Dans ce sens le discours de Marseille devient une sorte d'ouvre d'art pour lutter contre la xénophobie et pour appeler à l'unité des peuples
    Il faut continuer à éduquer L'intelligence au profit du bienfait de l'humanité doit être notre guide. Pas de jeu politicien où l'on omettrait d'émettre une bonne idée pour faire plaisir.
    Il faut débusquer le front national sur les questions économiques avec des mots d'ordres simples. Il faut montrer qui sont ces soutiens
    Il faut rester uni, voire augmenter notre union

    Je suis ravi de voir que votre intelligence a su focaliser sur les bons points. Je viens d'adhérer au parti de gauche pour militer et lutter avec vous. J'invite tout le monde à le faire dans ce parti ou tout autre organisation du front de gauche. C'est la réponse à donner maintenant et pas plus tard!

  35. jcmig dit :

    Merci M.Melenchon pour cette courageuse campagne. Néanmoins deux choses m'interrogent:

    - c'est le monde rural qui a voté en masse Le Pen
    - j'ai lu un article qui analyse le fait que vous vous êtes moins adressé qu'elle dans un langage populaire proche des gens qui ont voté FN.
    Pensez vous que ces deux reflexions sont justifiées ?
    Je voterai sans doute Hollande à contre-coeur car je ne pardonne pas au PS le Traité de Lisbonne

  36. yalfeuaulac dit :

    Bravo et merci pour l'espoir redonné

    Mais il faut compter les voix de Bové en 2007 pour mesurer la progression. cette candidature que j'ai soutenue était un rejet de l'imposition d'une candidature partisane par le PCF et ces voix se sont retrouvées au FdG essentiellement et non sur EELV

    Que n'aviez-vous pas fait ce choix de quitter le PS en 2005! La candidature commune que nous cherchions vainement aurait pu être la votre! Nous avons perdu 5 ans...

    J'aurai bien des choses à dire sur la nécessaire évolution du FdG et notamment sur le poids sclérosant des partis (Ah cette course aux drapeaux bien siglés dans les meetings, qui en a choqué beaucoup) Cela n'enlève rien à l'engagement militant, mais je pense que c'est contre productif

    Nous aurons à en débattre pour les législatives où cette main-mise partisane ne permettra pas au FdG de recueillir tout le soutien des nombreux citoyens, altermondialiste et écologiques qui aspirent à d'autres façons de faire de la politique

    Une dernière chose, la seule raison qui m'empêcherait de voter nul le 6 mai, ce serait un appel de Le Pen à le faire: je ne mélangerai pas mon bulletin aux leurs. Attention aux appels de certains du FdG à "faire bloc derrière Hollande" ou "pas une voix ne doit manquer à Hollande" ce n(est pas notre candidat et il faut se préparer à combattre sa politique s'il est élu.

    Pourvu que ces expressions, qui ne sont pas les vôtres, ne soit le signe de ralliements futurs qui ruineraient...

  37. @ 14 Manu 10h35 : " Je n'ai pas d'illusion : Merkozy ou Merkollande, ce sera la même chose. C'est pour cela que je ne choisirai pas."
    Sur le plan théorique (les deux candidats étant "sur la ligne de départ" dans les starting blocks) vous avez raison. C'est bien pourquoi, les deux étant ultra libéraux, le Front de Gauche existe ! Mais il y aura des différences de taille selon que l'un ou l'autre arrivera premier. 1° Si Sarkozy gagne, les thèmes nauséeux du FN seront validés et empoisonneront l'atmosphère, comme un nuage de Tchernobyl qui stagnera des années au-dessus de nos têtes.Une débâcle intellectuelle, une contre révolution culturelle catastrophique. Une prime à la bêtise donnée à une partie importante de la population qu'il faut instruire et éclairer (ceux qui sont récupérables) au lieu de l'enfoncer dans l'ignorance et les idées toutes faites à deux balles. 2° Si Sarkozy l'emporte il va se sentir pousser des ailes "ultra libérales", il va non pas subir, mais devancer avec gourmandise tous les caprices des spéculateurs et des banksters. Il va devenir l'Attila de ce qui reste des services publics et de la protection sociale.Si Hollande est élu, exit la nausée Sarko-MLP. De plus Il n'aura pas les mains libres, comme les sociaux libéraux les ont eues dans le passé. Il ne pourra pas faire ce qu'il veut. Le FdG sera un contre pouvoir décisif et qui montera en puissance en proportion des attaques de la finance.

  38. Jean-Louis Raynal dit :

    Petite précision concernant l'intervention 54 : Il me semble que le premier président à ne pas avoir été réélu est Giscard en 1981...
    Amicalement

  39. thierry26 dit :

    Peut être ais-je mal interprété ces chiffres comme vous le faites J-Luc, mais ce rapport de « transfusion » comme vous dites de Sarkozy vers Le Pen, ne me semble pas de bonne augure.
    Cela voudrais dire que nous n'empruntions pas (ou peu) de voix à la droite et que celles-ci se déplacent seulement d'une droite déjà bien extrême, vers une extrême droite plus conservatrice dans sa démarche de séduction entre autre. Car n'oublions pas que l'idéologie du « danger immigration » et du « trop de social »est déjà bien acquis pour l'ensemble de la droite. Ce transfert est donc d'un autre ordre. (voir les prestations de la Marinisation du front national).
    Tout cela pour dire que cet électorat est bien ancré à droite et n'a sans doute infiniment peu l'intention de consentir à gauche.
    Le modem est à mon avis une composante essentielle à la sortie de Sarkozy.
    Faisons nous un dessin !

    Bien à vous tous.

  40. chevalier sylvie dit :

    l'évolution du débat politique depuis le résultat du 1er tour et notamment les positionnements de Sarkozy par rapport au 1er mai, par rapport aux corps intérmédiaires, syndicats sont pour moi trés inquiétants pour notre démocratie. Sarkozy dévoile plus clairement sa stratégie que je pense trés prés de celle de Le Pen. c'est d'abord pour empêcher l'élection d'un individu dont les orientations se retrouvent dans celles développées par Pétain en son temps, d'un individu prés à sacrifier la France sur l'autel des marchés financiers, prés à abolir la démocratie que je vais utiliser le vote Hollande.
    je crois que nous devrions faire un appel à tous les démocrates devant le danger que représenterait un nouveau mandat pour Sarkozy.

  41. SANGUINET Claude dit :

    La possibilité d'un bonheur fait donc peur aux Français. Les propositions du front de gauche sont véhiculées comme utopistes et irréalisables. Nous sommes donc un plus plus de 11%de doux rêveurs dans l'hexagone. Rêveurs mais lucides, engagés et entêtés. Les sirènes lepénistes largement relayées par les médias, aux ordres du petit de l'Elysée ont encore fait des ravages. Au deuxième tour, j'irai déposer un bulletin du sociflard caviardisé non pas par engouement et encore moins par confiance aveugle. Ce bulletin je le déposerai pour virer Sarkozy et sa troupe d'affameurs. Que le parti socialiste se rassure, il n'est pas question de les laisser nous refaire un remake de 1981. Le roi Hollande a intérêt de bien se cramponner à son trône, il va y avoir de la houle et des avis de tempête dans les rues de France. Déçu mais pas battu. Rendez vous le 1er mai pour commencer.

  42. Dom dit :

    Merci et bravo pour cette campagne humaine, pédagogique et mobilisatrice.
    Le combat continue contre la folle idéologie ultra-libérale, car c'est bien elle qu'il faut viser!
    Continuez à être notre porte-drapeau, un seul mot:
    "Résistance"

  43. Christophe dit :

    Jean-Luc,
    Pour le deuxième tour, je pense qu'il ne faut absolument rien faire avec les socialistes. Toutes actions menées doivent l'être explicitement menées contre Nicolas Sarkozy. Si le FdG cèdent devant les injonctions des médias a faire allégeance, cela risque d'être la fin de notre mouvement.

    J'ai longtemps voté PS dans ma vie, mais l'attitude de ce dernier lors de ces élections m'a fait perdre mes dernières illusions. Je ne voterais plus jamais PS. Au second tour j'irai donc voter contre Sarko.

  44. mathias95 dit :

    Il n'y a pas à être abattu, déçu oui, mais tout a été mis en oeuvre pour placer MLP devant, y compris, surtout par nos "amis" de gauche. C'est la dernière a avoir parlé, quand on sait que Jean-Luc Mélenchon était le premier. Imaginons un seul instant avoir eu une couverture médiatique neutre, avec des journalistes honnêtes... C'est un exploit de finir avec 11% avec les tomberaux de mrde que l'on a reçu et je pense que tous les séides de cette presse le mesurent.
    Il suffira peut-être, la prochaine fois de marteler un peu plus nos arguments, et d'abandonner un peu de lyrisme, même si on aime bien cela. Je suis tombé effectivement sur le "c.l" en apprenant, sur le billet précédant, que FH faisait sienne, depuis'longtemps", de l'idée que les BCE devaient prêter directement aux états, idem pour "l'agité du bocal". Les lignes bougent, nos paroles, nos arguments factuels, notre chiffrage, ont ébranlé le système, le peuple commence à comprendre le racket financier institué depuis 1973. De l'argent, il y en a beaucoup, beaucoup, planqué en Suisse et dans les offshore. Notre politique est faisable, réalisable contrairement à ce que distillent la plupart des politiques et que reprennent leurs séides confortablement installés dans la médiacrassie. Sarkozy, soutenu par son ami Copé, semble découvrir des" vertus " aux thèses de l'extrème droite, curieux non ? venant de la part de ces 2 deux là ? Ce sont les gens qui doivent le plus à ce pays qui les a accueillis, qui cherchent le...

  45. Adrien dit :

    Merci Jean-Luc Mélenchon et toutes les bonnes volontés du front de Gauche.

    Par rapport à cet article, j'aimerai dire qu'il ne faut pas fermer la porte aux électeurs du Front National. beaucoup d'entre eux n'adhèrent que très partiellement - voir pas du tout - aux idées de Le Pen, et certain sont de gauche. Beaucoup de ces électeurs ont compris qu'il fallait réformer en profondeur le système politique et le système économique.

    C'est à nous d'être pédagogue pour leur faire comprendre que le Front National est une escroquerie, que le changement politique passe par une nouvelle république, et surtout que l'immigration n'est pas LE problème (ce qui est à mon avis un des points très très clivant de notre programme l'Humain D'abord).

    Bref, il faut faire un travail de terrain pour polariser vers nous les déçus de la rigueur !

  46. Invisible dit :

    Ce Front de Gauche est un souffle d'air pur. J'ai retrouvé la foi laïque et républicaine. Merci pour ce billet qui recadre bien les choses. On continue.
    ("Les beaufs", bien, le raccourci !)

  47. petit nouveau dit :

    Bien. D'abord bravo au Front de Gauche, il y a maintenant une force là ou il n'y avait pratiquement plus rien. Ensuite il faut dire quand même que nous vivons une CRISE MAJEURE, rien ne sera plus comme avant, la panade de la droite oui. Mais ya du boulot pour nous aussi.
    Un bémol à mon bravo (qui reste). l'EUROPE, nous avons été faible. Tous les Français ont dans la tête la Grèce, l'Ialie, l'Espagne, le Portugal...pas facile de dire que l'EUROPE est notre avenir et de dire en même temps notre avenir est entre les mains de l'en...euh je veux dire de l'adversaire....mais ne pas le dire c'était pas bon.
    OK pour voter contre Sarkozy en utilisant le bulletin Hollande. MAIS CA NE SERT QU'A CA, ET LA SUITE EST AUSSI DANS LES MAINS DE CEUX QUI ONT REPONDU A L'APPEL A PRENDRE LE POUVOIR.
    Cordialement (avec le coeur).

  48. Tabou dit :

    Pour le 06 mai il faudrait réfléchir à une stratégie consistant à porter à la connaissance du PS le nombre de votants FdG qui par "l'obligation morale" de rejeter le président sortant mettront un bulletin HOLLANDE. Par exemple, individuellement les électeurs pourraient adresser au QG Avenue de Ségur un bulletin de vote fictif signifiant PAS POUR HOLLANDE mais CONTRE SARKOZY afin qu'au PS ils prennent bien conscience à qui ils devront une part non négligeable des voix qu'ils obtiendront et que ce sont celles-ci qui feront la différence. Je crois que cela pourrait être incitatif pour ceux qui comme moi, à ce jour, ont encore du mal à se résigner au vote HOLLANDE. Il est important et réconfortant, si l'on peut dire, pour nous grands déçus du 22 avril de bien signifier au PS qu'il ne s'agira aucunement d'un vote d'adhésion, mais d'un vote de rejet, pour l'avenir cela aura toute son importance.

  49. Merci Jean-Luc Mélenchon. Je valide à 100% ce billet et contrairement à 1981, je voterai pour chasser NS. "La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l'énergie collective, abat les courages naissants, durcit la résignation...". Vous avez résumé ce que j'ai toujours pensé au cours de ces trente dernières années. Expulsons NS pour nous permettre d'envisager sereinement l'avènement d'un monde plus juste, plus solidaire, plus fraternel.

  50. franc-tireur dit :

    Et bien moi, je n'irai pas voter Hollande! FH et NS sont parfaitement interchangeables, l'UMP n'a rien à craindre de 5 ans de PS, 5 années pour préparer l'éternelle redite: blanc bonnet ou bonnet blanc. Pour sûr, les bobos du PS vont continuer à taper sur les classes moyennes; pour eux, à partir de 2000 euros par moi, on est un privilégié à déplumer. Les bobos, eux, n'ont rien à craindre des mesurettes qui leur feront payer un peu plus d'impôts pour se donner bonne conscience; ça ne leur fera pas mal. Le grand capital et le grand patrimoine, l'évasion fiscale, continueront de fleurir.

    Si j'adhère pleinement aux positions du FdG, une erreur tactique a été de concentrer la campagne sur la lutte contre l'hydre du FN; battre le FN pour ensuite aller voter PS en choeur: c'est un programme ça?

    Croyez-vous sincèrement que les ouvriers qui votent FN sont d'immondes racistes nostalgiques du IIIe Reich?

    Le FdG a fait l'interim des bobos socialos sur la lutte contre les prétendus racistes du FN. Il a joué le rôle que le FN lui avait prédit, celui de la "voiture-balai" du PS. Le vrai rôle de la vraie gauche, ce n'est pas de rameuter des voix pour les sociaux-traitres, c'est de démontrer par A+B que le PS/SPD sont comme l'UMP/CDU les adjudants, que dis-je, les marionnettes de la finance. Qu'il faut chasser ces extrémistes qui nous mènent à la dicature des marchés!


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