25avr 12

Après le premier tour, un moment de pause clavier

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1er-mai-capitalismeRetrouver le temps d’isolement, de silence et de pause qu’est l’accès à mon clavier aura été ce petit bonheur dont j’étais le plus avide depuis ces heures de tumultes qui ont suivi l’annonce des résultats. Désir qui venait après, bien sûr, cette irrésistible envie de dormir qui tenaillait tout un chacun dans nos équipes à bout de force. Penser, le mot à la main, c’est comme respirer après une apnée. Dans l’action politique davantage que dans n’importe quel art de réalisation, il ne faut pas se contenter d’attendre que la poussière retombe. Ces milliers d’émotions, de mots, de rencontres, de paysages qui font le vécu d’une campagne électorale diffuseront, des jours et des jours durant, dans les méandres de l’esprit, en veille ou éveil, rêves ou souvenirs surgissant impromptus. Cela se fera tout seul. Des sédiments nouveaux de culture et d’apprentissage s’accumuleront ainsi et j’en ferai un nouveau terreau. Mais on ne peut différer de s’impliquer dans la suite des événements comme dans un présent urgent. Le moindre retard à l’allumage prend d’ailleurs une signification que les vautours prennent pour une invitation au festin. Ici, à cette heure, je jette sur l’écran quelques balises pour vous faire connaître comment je fixe mes repères. J’en profite pour souhaiter qu’on fasse connaître ma position dans les termes exacts que je lui donne. Je suis déterminé à militer pour convaincre le plus de monde possible de voter pour rejeter Nicolas Sarkozy en utilisant le bulletin de vote François Hollande. Ceci posé sans ambiguïté je désapprouve toute utilisation de mon nom pour m’associer à je ne sais quel rassemblement autour du candidat et du programme des socialistes. Ceux qui croient bien faire en agissant de la sorte font en réalité une terrible erreur. Il faut convaincre et non contraindre. Pour moi, il ne s’agit pas de convaincre du programme de François Hollande, ce n’est pas le nôtre. Je veux convaincre de voter pour battre Sarkozy. Cela suffit. Au deuxième tour on élimine. C’est au premier que l’on pouvait choisir. Dans cet état d’esprit, je parle donc de l’action d’abord. Je n’aborde notre résultat qu’à la fin de mon propos. C’est le meilleur. Le dessert.

Pour illustrer ce billet des images et des affiches de 1er mai, jour de manifestations et de luttes derrière les syndicats, prises dans l'histoire passée du mouvement ouvrier et dans le temps des revendications et des combats d'aujourd'hui.

Je suis donc remonté sur le cheval, trompette de combat sonnante et sabre au clair, dès lundi soir, au journal de France 2. Nous n’avons pas d’énergie à perdre dans les regrets quand bien même il est juste et normal d’en éprouver et de souffrir au spectacle du pays défiguré par l’extrême-droite. Non pour s’auto-flageller. Nous avons fait notre devoir et nous nous sommes sentis bien seuls à le faire. Nul ne nous fera bastillejamais oublier comment la presse socialiste a préféré consacrer son énergie à nous accabler d’injures plutôt que de combattre Le Pen. Mais cela ne doit pas aller au point de perdre conscience de notre force et de nos responsabilités. Dans la lutte qui s’engage, les tensions sont démultipliées par l’extrême-droitisation de toute la droite. D’autant que la machine à salir et à mystifier s’est immédiatement remise en mouvement. Notre cas, celui du Front de Gauche, est vite réglé : nous avons « la gueule de bois » et nous sommes en échec puisque madame Le Pen est devant nous au classement. Point final, à des variantes de détails près. Parfois l’utile rejoint l’agréable quand le journaliste, comme à « L’Express », est lui-même lié au Front National. Mais, dans cette affaire l’utile rejoint surtout l’utile. On va voir ça. Depuis dimanche soir avec « l’irrésistible percée du Front National », le chœur des bouffons a retrouvé son couplet favori. Que mes lecteurs l’apprennent s’ils ne le savent déjà : l’analyse d’un résultat électoral est un enjeu idéologique. Contrairement aux apparences, un chiffre ne vaut que par comparaison : tout est dans la comparaison. Et la comparaison ne vaut que1er-mai-2002-2 par la référence que l’on choisit. Je prends le risque d’être saoûlant en rappelant, pour ceux que l’histoire des idées intéresse, qu’un chiffre ne décrit jamais une qualité intrinsèque mais un rapport entre des quantités. Les premiers chiffres égyptiens servaient à calculer la différence de superficie des terres cultivées à taxer car celle-ci changeait d’une année sur l’autre en fonction de l’ampleur de la crue du Nil. Mais en commençant la soirée électorale par un bobard tel que l’annonce de Le Pen à 20 %, l’odieuse machine médiatique à fabriquer du spectacle et de l’effroi, au mépris des faits et de l’intelligence, nous apprend que la connaissance de la réalité du résultat lui-même peut être un enjeu. Au-delà de l’intrinsèque aveuglement des agitateurs médiatique concernés, il faut tenir compte de l’intérêt idéologique de la manœuvre.

L’enjeu pour la bien-pensance est de détruire ce que nous avons essayé de construire : le retour de la question sociale et du partage des richesses qui se trouvent dans leurs poches. Rien n’est plus urgent pour les nantis et d’abord pour leur crieurs publics que d’en revenir aux bonnes grosses questions qui ne coûtent rien au portefeuille : la sécurité, l’immigration, les musulmans. Bref il est urgent de Lepéniser en rond. Et en cadence. Ainsi madame Le Pen aurait la clef du scrutin. Au point de voir « Libération » titrer avec François Hollande qui déclare : « A moi de convaincre les électeurs du Front National », comme si c’était sa priorité alors que dans l’interview il dit au 1er-mai-nbrougecontraire qu’il veut d’abord parler à la gauche. Il le dit à bon escient car s’il se risquait si peu que ce soit à donner des gages aux beaufs, Hollande se couperait d’amples secteurs des quatre millions d’électeurs du Front de Gauche qui sont tout à fait décisifs pour le résultat final ! Sale besogne, mille fois recommencée, et qui risque de nous coûter très cher. Car en clouant le débat sur ce terrain, c’est toute la construction de la campagne de Sarkozy qui serait validée. Légitimer la centralité de Le Pen, c’est légitimer ses thèmes et nous ramener loin en arrière, au temps de la valse-hésitation entre le préchi-précha moralisant et la « prise en compte des vrais problèmes posés ». Le Pen ne pose aucun « vrai problème ». Elle impose à force de répétition un discours de droite alternative. Une construction idéologique. Un rideau de fumée. C’est pourquoi, valider comme des « vrais problèmes » la mystification lepéniste est un poison mortel sans autre signification que de lui servir la soupe. Tel est le seul résultat prévisible de l’action de ces curieux « observateurs ». Il ne faut jamais perdre de vue ce point de cgt-2009repère pour apprécier les diverses « analyses » qui nous sont proposées. Toutes celles qui ont en commun de proposer des débats de substitution à la question du partage des richesses, ou bien qui réservent à Le Pen l’exclusivité de l’expression de la colère populaire sont destinées à aveugler plutôt qu’à éclairer.

Une question qui risque de se perdre en route, si on accepte les bavardages sans fin à propos du Front National, c’est évidemment celle de la méthode pour parvenir à battre Nicolas Sarkozy. Car contrairement à ce qui pourrait se croire trop facilement, voilà qui n’est pas joué d’avance. Il faut donc bien se souvenir que cette étape doit être franchie pour que n’importe quelle autre puisse être envisagée positivement. La révolution citoyenne est mieux nourrie par la victoire sur ses adversaires que par l’inverse. La défaite de Sarkozy est notre tâche urgente. Celle qui donnera de l’air à l’action sociale dans notre pays, bien sûr. Cela élèvera le niveau d’exigence des salariés qui auront construit cette victoire. Tout cela est indispensable pour que se développe ce que nous avons commencé à construire. Mais aussi, c’est ce qui est attendu de nous par la gauche de toute l’Europe pour briser le directoire actuel que l’on a résumé à juste titre sous le nom de « Merkozy ». Si je fais ce bref rappel des raisons de voter pour battre Sarkozy c’est que je suis bien conscient du fait que si cet objectif est partagé par tous, 1er-mai-cgtil existe entre nous une divergence sur le moyen d‘agir. Pour êtreplus clair, je sais qu’un nombre non négligeable de nos électeurs ne sont pas prêts à voter pour François Hollande.

On nous dit que ce serait le cas de 15 à 20 % de nos votants de ce premier tour. Ce pourrait être décisif. Les gesticulations de « Libération » et des autres organes socialistes hostiles au Front de Gauche sont donc totalement contre-performantes. Je connais les raisons qu’ont tant des nôtres de refuser de donner leur voix. Ils n’ont pas l’habitude de la donner sans donner aussi leur confiance. Il n’y a rien à dire contre leur honnête sincérité. Mais je voudrais les convaincre que leur résistance prend toute sa dimension s’ils ne vivent pas le vote Hollande comme une allégeance mais comme le moyen d’une action autonome et conquérante de plus longue haleine. La nôtre. La marche vers la révolution citoyenne. Cette marche est un processus vivant et non pas une formule déclamatoire. Elle passe par des étapes concrètes. Des rapports de forces qui se transforment en prises de conscience, qui s’élargissent en qualité, et en quantité de personnes que chaque succès partiel finit par entraîner avec nous. Le renversement de Sarkozy est le préalable 1er-mai-cgt-fo-1999de tout changement. Cela ne suffit pas, cela va de soi. Mais ce serait un événement considérable en Europe. C’est l’étape à franchir. Le comble serait que l’on fasse dépendre de l’adhésion à François Hollande le soin de pouvoir continuer le déploiement de notre stratégie. A l’inverse, si Nicolas Sarkozy se maintenait, il ne faudrait pas croire que la dramatisation de la situation, le choc qu’il prépare avec les travailleurs et la défaite subie suffirait à provoquer un meilleur niveau de mobilisation et de confiance en soi des travailleurs et de la jeunesse. Toute l’expérience historique prouve le contraire. La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l’énergie collective, abat les courages naissant, durcit la résignation de la masse compacte de ceux qui hésitent. Le combat repart ensuite de plus bas. Je souhaite que chacun prenne en compte cet argument avant de fixer définitivement le choix de son attitude. Bien sûr nous allons en reparler assez souvent, je le devine, d’ici au 6 mai prochain. D’ici là, nous mènerons notre propre campagne pour battre Nicolas Sarkozy. Deux dates nous rassembleront au moins. Le 1er mai dont je vais parler. Et, en région parisienne, le 4 mai Place Stalingrad une nouvelle fois, mais ce sera peut-être ailleurs, pour conclure notre campagne de deuxième tour. Pour ma part je ne crois pas utile de participer à un meeting commun avec les socialistes et les radicaux de gauche et Robert Hue. Précisément parce que je respecte leurs choix qui ne sont pas les miens. Qu’irais-je faire ? Dire la vérité ? A savoir que j’utilise un bulletin de vote 1er-mai-2002mais que pour le reste je ne suis pas d’accord sur le programme ? A quoi cela pourrait-il bien servir ? Je recommande à mes amis de faire comme moi. Tous dans l’action, personne dans l’illusion. Mais bien sûr, il faut être dans l’action pour convaincre. Il y a urgence selon moi.

Il me semble qu’un aspect important de cette bataille du deuxième tour est la date du 1er mai. En décidant de venir chercher un bras de fer avec les syndicats, Nicolas Sarkozy entre dans une logique de compétition avec l’extrême-droite, nous dit-on puisque celle-ci se réunit tous les ans à quelques poignées d’énergumènes autour de la statue dorée de Jeanne d’Arc. C’est en effet un acte de compétition. Mais pas avec l’extrême-droite. Dans le sens de l’extrême-droite. Ce n’est pas pareil. Le bras de fer qui est organisé l’est contre les syndicats. C’est-à-dire contre les salariés organisés sur leurs revendications. C’est sans précédent. Mais c’est la suite logique du discours contre les « corps intermédiaires » qu’il avait prononcé à Marseille. La logique d’affrontement, déjà manifeste tout au long du quinquennat, franchit un seuil. Ce n’est pas un « coup de com' ». C’est une orientation politique de fond. C’est la ligne de Viktor Orban en Hongrie. Ce chef du parti libéral d’abord battu aux élections est revenu au pouvoir mai-1968sur une ligne d’extrême-droite. Parcours qu’avait laissé à mi-chemin ce paillard de Silvio Berlusconi. Nicolas Sarkozy essaie de sauter l’étape de la sanction du libéralisme en passant directement à la case politique suivante, avec les méthodes et les mots d’ordre qui y correspondent. Le danger est extrême. La réorganisation de la droite se fait sur un centre de gravité extraordinairement violent et frontal. C’est la raison pour laquelle le Front de Gauche fait de la mobilisation pour ce 1er mai une affaire centrale. Nous devons être derrière nos syndicats. Je dis bien derrière et pas à leur place car cela diminuerait la portée de leur action. La question posée en définitive dans ce bras de fer est de savoir quelles questions sont mises au centre du deuxième tour, comme problèmes que l’élection doit trancher. Qui est en cause ? Le banquier ou l’immigré ? Le 1er mai est donc un concentré du moment politique. On se souvient que dans mon discours à Marseille j’avais appelé de mes vœux à un 1er mai unitaire. Il l’est. Pour moi c’était l’occasion de souhaiter que cette place centrale soit donnée à la question sociale. A présent la question sociale est devenue une question politique, non du fait de notre propagande mais du fait de celle de l’adversaire. Il faut faire du judo politique et retourner contre lui la force du choc qu’il veut provoquer. Le 1er mai nous appelons donc tous ceux qui partagent notre combat à aller manifester avec les syndicats, dans le cortège de leur choix. Le Front de Gauche tiendra des « points fixes » dans toutes les villes où ses militants en ont les forces. Et après le passage des syndicats, si c’est la tradition des lieux ou bien si on l’a décidé en bonne compréhension 1er-mai-1909-megissiersavec les syndicats, on marchera nous-mêmes en cortège après le passage du dernier groupe syndical.  

Si l’on revient au champ général de l’observation, avant l’action, il faut étudier les résultats électoraux. Pour avancer de façon conquérante, il faut avoir une vision lucide du résultat global en ce qui concerne le rapport de force entre la droite et la gauche dans le pays. Il s’agit de se guider dans l’action en étant lucide sur nos chances, et donc de pouvoir saisir à point nos occasions d’agir. Je suis bien conscient du fait que cet indicateur ne dit pas tout, loin de là, s’il s’agit de compter ceux qui acceptent le système et ceux qui le rejettent. Si l’on met bout à bout tous ceux qui le rejettent, même quand leurs raisons sont diamétralement opposées, on peut dire que le régime actuel repose sur une tête d’épingle sociale. C’est bien là le cœur de la crise de régime qui mine tout l’ordre en place. Mais la connaissance du rapport de force électoral doit être faite en ayant en tête la comptabilité de tout ce qui nous aider à atteindre nos objectifs. S’il s’agit de chasser Sarkozy, il faut additionner d’un côté tous les bulletins de vote de la gauche politique, de l’autre tous ceux de la droite. Et voir les évolutions pour comprendre les dynamiques en cours. Cela s’apprécie par comparaison. Voyons.

Si l’on totalise les voix de toutes les droites, il faut constater qu’elles sont en recul. En 2007, les votes pour Le Pen, Villiers et Nihous ajoutés à ceux de Sarkozy et Bayrou, cela faisait 23 342 364 suffrages. En 2012 les mêmes catégories recueillent 19 550 966. C’est 16 % de moins. Et de notre côté ? En 2007 le total des voix pour Schivardi, Besancenot, 1er-mai-2011Laguiller, Buffet, Voynet, Bové, Royal faisait 13 377 032. En 2012 cela fait : 15 701 071. Une progression de 17%. Et l’autre gauche ? Il faut bien sûr tenir compte du fait que le Front de Gauche n’a pas été assimilé seulement à l’extrême-gauche. Mais la comparaison peut-être faite puisqu’elle m’a été sans cesse opposée pour minorer toutes nos réussites. En 2007, Besancenot, Schivardi, Laguiller et Marie-George Buffet recueillaient 3 300 254 suffrages. Cette fois ci en 2012, Poutou, Arthaud et moi nous recueillons 4 599 038. Nous progressons donc de 39 %. De ces quelques chiffres que conclure ? Je vois que les deux camps se radicalisent. Le processus est très largement engagé à droite. Au point que madame Le Pen est à deux doigts de parvenir à réorganiser le camp de la droite autour d’elle. C’est son objectif avoué et annoncé. En toute hypothèse, sa victoire idéologique sur son camp est faite. Sarkozy parle comme elle. La presse de droite suit le goût de sa clientèle et l’amplifie en agissant de cette façon. Elle a commencé, elle aussi, son extrême-droitisation. C’est ce que montre par exemple, de façon spectaculaire, l’évolution de « L’ Express » où la ligne éditoriale de type « Minute » s’accompagne de recrutements dans cette mouvance idéologique. Si je l’évoque ce n’est pas seulement parce que j’ai eu à en connaître du fait de l’acharnement aveuglé dont j’ai été poursuivi par ce journal. Mais parce que cela me semble être la pente prise par une partie des élites de la pensée de droite. La digue républicaine a cédé sur de larges pans de la droite mondaine. C’est un très mauvais signe quand on se souvient du passé calamiteux des expériences de ce type. Les Drieu La Rochelle commencent par être des « couv-revue-n-68-1er-maiChristophe Barbier » avant de devenir des Brasillach. Rien ne sert de se cacher, par respect de je ne sais quelles bonnes manières, la pente prise par les événements, ni la difficulté vers laquelle nous allons.

Le cœur de la droite, c’est-à-dire l’UMP, est dans l’impasse. Sa dilution est engagée. Nicolas Sarkozy perd 1,8 millions d'électeurs par rapport à 2007. L'analyse géographique de ses résultats montre que son électorat le plus fidèle et mobilisé est celui de la grande bourgeoisie. Il n'y perd quasiment aucun suffrage : il réalise par exemple 46,5 % à Versailles contre 47 % en 2007 et parvient même à améliorer son score dans le 7ème arrondissement de Paris où il se hisse de 56 à 58 %, où encore à Neuilly où il obtient 72,64 %. Les grandes fortunes ont donc fait bloc autour de leur homme de main. Mais c’est un échec terrible, car les beaux quartiers ne peuvent gouverner que si les quartiers populaires se laissent séduire. Or le recul de Sarkozy est spectaculaire dans la partie plus populaire de l’électorat de droite. Il perd 50 000 voix dans le Pas-de-Calais. Dans les fiefs de piliers de l'UMP, la chute est particulièrement forte : à Saint-Quentin dans l’Aisne chez Xavier Bertrand, Sarkozy passe de 31 % à 25 %. Et à Marseille, à Perpignan en milieu populaire ou à Meaux chez Jean-François Copé, Sarkozy passe de 34 % à 27 %. Cette perte se fait au seul profit de l’extrême-droite. Le processus en cours qui se lit dans les chiffres c’est celui de l’extrême-droitisation accélérée de la droite populaire.

70 % de la progression de Marine Le Pen vient du recul de Sarkozy. Une transfusion. A Marseille, Sarkozy perd 30 000 voix et Le Pen gagne 28 000 voix. A Lyon, Sarkozy perd 11 000 voix et Le Pen gagne 8 000 voix. A Lille, Sarkozy perd 6 000 voix et Le Pen en gagne 3 000. C’est ce transfert qui s’accélère plutôt qu’une percée de Marine Le Pen chez de nouveaux électeurs populaires. Par exemple à Florange, commune qui vit des hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, Sarkozy perd 606 voix et Marine Le Pen en gagne 636. C’est presque du populaires-solidaires-fdgpile poil. Les vases communicants à droite entre Le Pen et Sarkozy sont particulièrement marqués dans le Nord et l'Est de la France où le FN réalise ses meilleurs scores. Le Pen ne doit ses percées en terres ouvrières que grâce à l'effondrement de Sarkozy : ainsi à Tourcoing dans le Nord, Sarkozy perd 4 000 voix et Marine Le Pen en gagne 3 000. On observe le même phénomène à Vaulx-en-Velin dans le Rhône, où 71 % de la population est ouvrier ou employé : Sarkozy y perd 800 voix et Marine Le Pen en gagne 700. Dans sa course poursuite avec Sarkozy, Marine Le Pen atteint ainsi quasiment le même score que lui dans plusieurs régions : Picardie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, mais aussi Languedoc-Roussillon. Sans les efforts du Front de Gauche pour endiguer la montée du FN, le scénario d'une élimination de Sarkozy par Le Pen n'était donc pas très éloigné. Le FN dépasse en effet les 20 % dans 11 régions (une sur deux) et dans 43 départements. Mais sa dynamique n'est pas homogène et se heurte dans de nombreux endroits à la percée du Front de Gauche. C'est le cas à Marseille où Marine Le Pen réalise 21 % là où son père et Bruno Mégret totalisaient 27 % des voix en 2002. Elle perd ainsi 1 200 voix par rapport au record réalisé dans cette ville par l'extrême-droite en 2002. Et par rapport à 2007 ? Elle ne récupère que 28 000 des 30 000 voix perdues par Sarkozy. Pendant ce temps, le Front de Gauche gagne au contraire 42 000 voix !

Cette radicalisation ne s’opère pas au même rythme de notre côté. Il est vrai que nous ne sommes à l’œuvre que depuis trois ans. Le Front de Gauche ne domine pas idéologiquement la gauche. La preuve selon l’IFOP, 30 % des électeurs de François Hollande ont hésité à voter pour nous. Cela ferait neuf points de plus pour nous s’ils avaient choisi de ne pas se laisser effrayer par les affolés de la vingt-cinquième heure qui les ont ramené au prétendu « vote utile ». Leur niveau de politisation est donc resté bas. Nous ne leur avons communiqué aucune énergie politique. Le chemin à 1er-mai-1960parcourir se nourrira des épreuves que notre camp va vivre et de notre capacité à nous en saisir pour tirer les événements du bon côté. C’est le moment de dire que notre affaire est bien engagée. Très bien engagée. Avec près de quatre millions de voix (11,11 %), le bulletin de vote du Front de Gauche a gagné trois millions de voix depuis notre première campagne électorale aux européennes, il y a trois ans, où nous avions rassemblé 6,5 % des suffrages. La conquête réalisée est désormais bien répartie sur l’ensemble du territoire. C’est le signe qu’il s’agit bien d’une force politique nouvelle qui ne reproduit pas simplement la carte du passé des organisations qui le constituent. Le Front de Gauche fait plus de 7 % dans tous les départements sans exception en métropole. Il recueille 10 % des votes ou plus dans 70 départements et plus de 13 % dans 20 départements. De grandes villes sans tradition communiste forte ont ainsi voté à plus de 15 % pour nous comme Grenoble, Toulouse, Lille, Besançon ou Montpellier. De spectaculaires progressions sont aussi enregistrées là où nous avons assumé des clivages politiques forts. Ainsi en Alsace. Nous avons milité à visage découvert pour l’abolition du Concordat. Nous avons augmenté notre score de plus de 300 %. Nous y sommes passé de moins de deux pour cent à plus de sept ! A Marseille aussi, le discours clair et décomplexé sur la valeur du métissage a rencontré un écho populaire de masse en hissant le Front de Gauche à près de 14 % sur la ville et à plus de 20 % dans plusieurs arrondissements populaires des quartiers nord. Sarkozy y perd 30 000 voix et Le Pen en gagne 28 000. Le PS en gagne 1000 mais le Front de gauche en rassemble 42 000 de plus. Là aussi c’est la stratégie de combat Front contre Front qui a permis de tenir tête et de percer. Vaulx-en-Velin est un autre bon exemple de percée du Front de Gauche en milieu populaire et ouvrier. Souvenons-nous que dans cette ville, 71 % de la 1er-mai-drome-horizpopulation est faites d’ouvriers ou d’employés. Le Front de Gauche y gagne plus de 2 000 voix. Il est la deuxième force de la cité avec près de 19 % des voix.

Dès lors on peut constater que le score élevé de Marine Le Pen ne se fait pas à notre détriment. Nous avançons en face à face. Là où le FN progresse, le Front de Gauche progresse aussi. Ce sont donc les dynamiques respectives qu’il faut comparer pour voir qui prend l’ascendant dans la société. Car c’est autant une radicalisation de la société que celle des espaces politiques. Cela se vérifie spécialement en terres ouvrières. Elles sont loin de se donner à Marine Le Pen. Ainsi à Petit-Couronne en Seine-Maritime où la fermeture de la raffinerie Petroplus menace 900 ouvriers et où tous les candidats à la présidentielle se sont rendus. Sarkozy y perd 249 voix, Hollande en gagne 114, Le Pen 436 et le Front de Gauche 693. Nous sommes ainsi la plus forte progression. Enfin, un exemple montrant la place que peut se tailler le Front de Gauche face à la droite. Les deux départements 1er-mai-2007où Sarkozy réalise ses plus mauvais scores – la Seine-Saint-Denis et l’Ariège – sont aussi ceux où le Front de Gauche obtient ses meilleurs résultats, avec près de 17 % et des pics à 25 % dans de nombreuses communes à composition sociale populaire. Notons que contrairement aux regards trop rapides, à Florange, le Front de Gauche gagne 654 voix, quand Le Pen en gagne 636, manifestement arrachées à l'abstention. A Audincourt, où résident 3 000 ouvriers qui travaillent sur les sites de PSA Sochaux-Montbéliard, Sarkozy perd 439 voix et Marine Le Pen en gagne 376, tandis que nous en gagnons 740 ! La conséquence est que nous sommes bel et bien en train de constituer la relève de la gauche traditionnelle. Que le processus ne fasse que commencer n’y change rien. Le mouvement est engagé. La puissance actuelle mille fois célébrée de Marine le Pen ne doit pas empêcher de regarder son évolution dans le temps long pour la mettre en regard de notre dynamique actuelle. C’est un fait et il est alarmant : Marine Le Pen gagne 2,6 millions de voix par rapport au score de son père en 2007. Avec près de 18 %, elle dépasse le score historique du FN en 2002. Mais elle ne parvient pourtant pas au niveau cumulé des scores de son père et de Mégret qui était de 19 %. C’est le contraire de ce que disait le résultat annoncé en début de soirée électorale ! Notre résultat se lit dans le sens inverse. C’est une percée pure. Elle donne le ton du changement qui a commencé à gauche.

Je le rappelle, le total des voix de gauche augmente fortement par rapport à la dernière présidentielle. Il passe de 13,3 millions (36,4 %) à 15,7 millions (43,7 %). C’est le meilleur score global de la gauche à une présidentielle depuis 1988. Mais le score de François Hollande n'est responsable que d'une petite partie de cette progression. L’essentiel, les trois-quarts, vient de la percée du Front de Gauche. Hollande n’ajoute que 770 000 voix par rapport à Ségolène Royal. Dans les fiefs de ses visibles lieutenants, aucune dynamique 1er-mai-drapeaun'est détectable. A Montbéliard chez Pierre Moscovici, le nombre de voix pour François Hollande est en baisse de 105 voix par rapport à Ségolène Royal au 1er tour de 2007. Le Front de Gauche y gagne plus de 1 000 voix à la gauche en terre ouvrière. A Nantes, chez Jean-Marc Ayrault, François Hollande ne recueille que 78 voix de plus que Ségolène Royal. Nous permettons à la gauche de rassembler 15 000 voix de plus par rapport au score du PCF en 2007. De même à Argenton-sur-Creuse, la ville de Michel Sapin, François Hollande ne gagne que 67 voix par rapport à Ségolène Royal. A Evry chez Manuel Valls le nombre de voix PS stagne. A Lille chez Martine Aubry, il perd même des voix. Conclusion : l'essentiel de la dynamique de la gauche vient de la percée du Front de Gauche. Nous apportons les deux tiers des voix supplémentaires comptées à gauche. Cet apport à la gauche est très perceptible dans les terres populaires les plus touchées par le vote FN. Ainsi à Cavaillon où 64 % de la population est ouvrier et employé, François Hollande n'engrange que 13 voix de plus que Ségolène Royal. Mais le Front de Gauche gagne 1 200 voix ! A Marseille, que j’ai déjà évoquée, c'est le Front de Gauche qui permet à la gauche de passer de 36 % en 2007 à 45 % en 2012.

J’achève cette note en vous faisant connaître la lettre que j’ai reçue d’Allemagne que m’ont adressée nos amis de Die Linke. « Cher camarade Mélenchon, cher Jean-Luc, nous t’adressons nos vœux les plus cordiaux pour ton très bon résultat au premier tour des élections présidentielles en tant que candidat du Front de Gauche. Votre résultat montre que les électrices et électeurs français en ont assez d’une politique qui sert avant tout les intérêts des gens aisés et du capital financier. Toi et les militants du Front de Gauche, vous avez réussi à leur montrer des alternatives sociales et de gauche, et à les convaincre, dans des conditions difficiles, que ces alternatives sont éligibles. Ce résultat des élections montre en même temps combien vous avez eu raison de vous battre de façon offensive contre toutes les tentatives de monter les victimes de la crise les unes contre les autres, et d’exacerber la xénophobie et le nationalisme.

Ce résultat est important au-delà de la France. L’un des porte-drapeaux de la politique anti-crise européenne, antisociale a été sanctionné par les électrices et les électeurs, et sera, espérons-le, définitivement chassé du Palais de l’Elysée dans deux semaines. Le duo Merkozy serait ainsi brisé.

A l’avenir, nous espérons qu’il ne sera plus aussi facile d’imposer à toute l’Union Européenne des « mesures de lutte contre la crise » à l’allemande. Cher Jean-Luc, nous te souhaitons ainsi qu’aux camarades du Front de Gauche d’arriver à imposer l'influence sur la politique française que révèle ce résultat, et en particulier que vous réussissiez à renouveler et à renforcer votre succès aux élections législatives. La LINKE allemande, la gauche dans toute l’Europe, compte sur vous. Salutations cordiales. Klaus Ernst et Oskar Lafontaine »


1  459 commentaires à “Après le premier tour, un moment de pause clavier”
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  1. hiesel91 dit :

    je suis prêt à reprendre ma carte au pcf pour faire avancer le schmilblick, mais j'attendrais de voir si on sera au gouvernement ou pas. Si on y va (cf l'huma d'hier)et bah, ce sera sans moi. Trop de mauvais souvenir en 1981 et surtout en 1983. Mettre une râclée à Sarko et laissez les socialistes faire leur démocratouille et leur tambouille social démocrate, nous pourrons alors rassembler tous les déçus d'Hollande.

  2. cat dit :

    Merci, M; Mélenchon, d'avoir repris la plume pour rebooster tous ces "petits jeunes" qui semblaient fort abattus le soir du premier tour.
    Merci de leur faire comprendre que courage et opiniâtreté seront nécessaires pour les combats à venir, de leur faire comprendre également que le FdG vient de remporter une victoire et que cette victoire trouvera son expression dans les urnes aux législatives.
    En attendant il faut "faire le boulot" sans réfléchir (ça repose !) et virer Sarko.
    Déjà les choses semblent bouger en Europe et ce n'est, à mon avis, qu'un début

    cordialement

  3. Lackland dit :

    Depuis dimanche soir, je me sentais un peu orphelin et j’ai donc pris connaissance de ce billet avec le plus grand intérêt… et tout particulièrement ce propos de notre hôte : Les Drieu La Rochelle commencent par être des Christophe Barbier avant de devenir des Brasillach. Je crois que c’est là un des aspects fondamentaux de cette présidentielle : « des brevets de respectabilité, de modernité, de féminisme à la vermine fasciste ? » (Jean-Luc Mélenchon dixit) pour en arriver à ce qui nous est proposé aujourd’hui quant à la posture de Sarkozy, calquée sur celle du Hongrois Orbán Viktor et son évolution exécrable du libéralisme vers l‘autoritarisme fascisant. Que Jean-Luc Mélenchon s’en prenne directement à « l’homme à l’écharpe rouge », ce n’est certes pas pour lui dénier le droit à ce détail vestimentaire et qui ne doit rien au mimétisme, pas plus que le droit à cette saillie pitoyablement galvaudée par le quidam lors du Trombinoscope 2010 : « Camarades ! Adelante guerrilleros, hasta la victoria siempre ! ». Non ! C’est bien pour mettre en exergue cette assimilation de la ligne éditoriale de L’Express à celle de Minute. Dérive fascisante ! Sur la plage du Prado, à l’évocation de la République espagnole, un grondement formidable : No pararan ! No pasaran !

  4. Un bon citoyen dit :

    Monsieur Mélenchon.
    Etant un ancien Sarkosiste, je tenais seulement à vous dire que je suis fier aujourd'hui d'avoir voté pour vous, et surtout de croire en vos idées.
    Cordialement "Un bon citoyen" qui a toujours payé ses impôts et qui aime la France.

  5. Air Hache dit :

    Un grand merci à tous !
    - Aux électeurs, qui ont donné leur voix et confiance à la cause de l'Humain d'abord.
    - Aux militants (dont je fais partie, ça me fait plaisir de me remercier), qui ont poussé la campagne et entretenu la dynamique Front de Gauche.
    - Au candidat qui a été choisi pour porter les idées du programme du Front de Gauche, qui s'est donné à 300%, et qui doit bien être vidé à l'heure qui l'est. Merci Jean-Luc Mélenchon !

    Résistance

  6. Colonel Walter Kurtz dit :

    Si cette élection n'est pas une mascarade, l'abstention au 2nd tour devrait être supèrieure à 50%.
    Je rappelle que début avril, une majorité de français ne souhaitaient pas un 2ème tour Guignol/Guimauve. 57% des inscrits sur les listes électorales, pour être précis.
    Déjà plus de 20% au 1er tour se sont abstenus.
    Pour ma part, je ne mettrai pas un bulletin "hollande" dans l'urne pour exprimer mon rejet de Sarkozy, mais m'abstiendrai pour signifier mon rejet total de ses 2 perdreaux et leur ligne politique quasi identique.
    Je pense que si une majorité d'électeurs s'abstient, le message adressé aux politiques sera beaucoup fort et clair qu'un simple vote anti Sarkozy qui confortera le PS et les médiamensonges dans une victoire pseudo "éclatante".
    Je rappelle que la 1ère partie du MES a été acceptée, et que la seconde le sera sans aucun doute avec les mêmes parlementaires PS dont on ne compte plus les trahisons vis à vis du peuple.
    Par conséquent, après les législatives, même avec quelques députés FdG supplémentaires, le parlement finira par n'être plus qu'une coquille vide, les principales décisions politiques et gestion budgétaire de notre pays étant déléguées à des eurocrates parfaitement inconnus qui feront ce qu'ils veulent, et qui seront immunisée judiciairement grace au fameux traité qui vient.

  7. albireve dit :

    Ce pauvre Cohen de France-inter, couvert de bleus, ne sait manifestement plus s'il doit haïr ou admirer Mélenchon.

  8. JM77 dit :

    Ce matin, un Jean Luc en pleine forme clair sur tout (à part Monti/Draghi :)), combatif et intraitable bref résistant !
    Enfin des explications sur Cuba dommage qu'on ne les pas eu sur TF1 ou F2 un peu plus tôt mais on fait ce qu'on peut avec les questions des médias (sur F2 il avait 10 secondes pour y répondre!).
    On repart tous au combat avec comme objectif les législatives : objectif fixé par le "patron" un groupe parlementaire conséquent indispensable aux soc pour obtenir la majorité!
    Sinon, je recommande à tous la chronique de F.Morel juste après les questions aux auditeurs, j'en suis même ému ! A écouter de toute urgence : c'est pour des gars comme lui que je suis content de payer ma redevance !

  9. breteau jean claude dit :

    A hiesel 91
    Prends ta carte et fais comme moi et comme le feront les communistes. Non a une participationa un gouvernement daustérité. Notre parti procéde depuis longtemps ainsi, il consulte ses adhérents pour valider sa ligne politique, mais rassure toi nous sommes responsables, rejoints nous, une nouvelle lutte commence.

  10. anne dit :

    Excellente intervention de Jean-Luc sur France Inter ce matin suivi par un billet à tirer des larmes, celui de l'excellent F. Morin (émission à réécouter). J'étais très en colère à l'annonce des résultats (le notre et celui du FN) et je ne souhaitais pas me mêler au "troupeau" mais lorsqu'on entend et voit la droitisation extrême de cette société (en Haute-Vienne à Oradour-sur-Glane où il existe une très beau Centre de la mémoire, où les ruines de l'ancien village sont là -ne servent-elles que pour attirer les touristes ? -) il faut impérativement virer cette "racaille" au pouvoir et surtout reprendre un grand travail d'éducation morale et intellectuelle envers l'ensemble de la population française. Il n'y a pas que la difficulté économique qui est la cause de ce laissez-aller à des pulsions de bas étage permettant de mettre un bulletin de vote pour la droite et extrême droite !

  11. margotte dit :

    J'ai participé à cette campagne du front de gauche. J'avais en tête que le 2éme tour, ferait suite à une rencontre entre Mélenchon et Hollande. Ma déception fut grande lors du discours de notre candidat à l'issue du 1er tour. En aucun cas, je ne demanderai aux électeurs de voter socialiste sans conditions. Les cartes blanches, on a déjà donné, merci.

  12. guile45 dit :

    François Morel demande à son papa "du courage"! Magnifiquement écrit, j'en ai chialé. Le blues depuis dimanche soir est en train de s'évaporer peu à peu, enfin la prestation de Jean-Luc y contribue. Merci à lui.

  13. Papa dit :

    Sur france-Inter,Jean-Luc a été clair et précis.Il faut expulser Sarko et sa bande de malfrats.La loi électorale étant ce qu'elle est,entre deux maux il faut choisir le moindre.Le 6 Mai n'est qu'une étape.Derrière viendrons les législatives avec comme objectif faire élire le maximum de députés "Front de gauche".
    Si je peux comprendre les objections de certains,en aucun cas je ne peux les partager.La politique ne ce fait pas avec des sentiments mais avec des réalités!
    N'en rester pas à la goulotte des choses mais plongez dans les grandes profondeurs.Nous avons un matelas de 4 millions de citoyens conscients,sur ce squelette à nous d'y mettre de la chair.
    Et c'est un vieux "coco" de 76 ans qui vous invite à bien réfléchir,vous qui estimez vous abstenir.Car s'abstenir c'est en réalité apporter votre voix à la réaction,donc à Sarko.Et c'est ce qu'il souhaite.
    Donc pas d'état d'âme:Le 6 mai c'est le bulletin Hollande que je déposerais dans l'urne,même si c'est avec des pincettes!

  14. carlo dit :

    @ Papa
    Hollande a répondu (enfin!) à la demande de Jean-Luc sur un possible accord,pour que le FN ne puisse avoir des élus la ou il représente un danger..

    Faisons très attention: le PS peut être tenté de sous-traiter le combat contre les idées du FN au FdG. Or, la vocation du FdG n'est certainement pas de remplacer SOS-Racisme.
    Le FdG a obtenu 11,11%. Il lui faut s'élargir. Or, où peut-il conquérir de nouveaux électeurs sinon dans l'électorat du PS qui, une fois encore, a cédé aux sirènes du vote utile, mais aussi, il va falloir l'admettre, dans l'électorat populaire du FN?
    Les thèmes qui fédèrent ces deux électorats sont l'antilibéralisme et son corollaire le refus de l'Europe libérale, mais aussi la souveraineté populaire qui implique une remise en cause des institutions (la 6ème République) et le rejet des élites ayant capitulé devant les forces du marché.
    La tentation est grande de se replier sur soi, de préserver sa pureté et de combattre tous ceux qui ont mal voté. Mais ce n'est pas ainsi qu'on gagne des élections et qu'on contribue à l'émancipation des électeurs qui utilisent mal leurs bulletins de vote.
    @ WM: j'ai retenu la leçon: je n'engage pas un débat; je me borne à soumettre à la réflexion de chacun un point de vue.

  15. citoyenne21 dit :

    C'est tout de même assez désolant d'entendre de la bouche de militants ici qui se sont donnés à fond pour convaincre amis, familles, citoyens indécis de voter FdG au premier tour et qui rapportent ici les faits d'abandon de certains, par peur irraisonnée !
    On n'a fait que 11,11 % (même si ce n'est pas un score minable) parce que certains n'ont finalement pas rejeté l'austérité et bien j'aurais tendance à me ranger du côté de ceux qui leur disent d'assumer leurs choix égoïstes !
    Au nom de leurs peurs irrationnelles, on est obligés de se taper ce second tour de pacotille et cela nous oblige à ravaler notre fierté pour tenter anéantir Sarkozy, dont la folie de plus en plus flagrante, le conduit à se tirer lui-même des balles dans le pied ! il n'a même pas besoin de nous pour se faire dégager tant ils est abject à un point tel que les gaullistes devraient en tirer les leçons qui s'imposent !
    Une question de salubrité publique qu'il dégage, cent fois oui mais que ceux qui ont manqué de cran pour ce premier tour ne se dédouanent pas pour autant de leur part de responsabilité dans cette situation désastreuse et j'espère qu'ils ne persisteront pas dans leurs erreurs aux législatives !

  16. jacques chanéac dit :

    A Marechal et Colonel Kurtz dont je lis les post de qualité depuis de longs mois.
    Je peux parfaitement souscrire à votre raisonnement sur le positionnement probable de FH dans les mois à venir qu'on a souvent affublé de l'expression "traitement cosmétique du libéralisme". Là dessus rien à redire, je pense que nous sommes tous d'accord pour dire qu'on suivra cela de très prés dès le 7 mai et qu'on ne lâchera rien car notre projet politique en rupture totale avec le libéralisme et le capitalisme comme modes de fonctionnement et de vie des peuples n'a strictement rien à voir avec celui des socio-démocrates.
    Toutefois, je pense que vous vous leurrez sur le comportement et l'éventuelle révolte de la masse des "gens de tous les jours" si NS était réélu, ce qu'une abstention de notre part pourrait favoriser. On se situe là sur le terrain de certains du NPA et surtout de LO (ce ne sont pas des gros mots) persuadés depuis toujours qu'un jour le peuple se lèvera pour d'interminables mouvements sociaux, des grèves générales et au bout fera la révolution dans les entreprises et dans les rues. Une analyse-projection qui me semble déconnectée des réalités de 2012, qu'on le déplore ou non. Comme je le dis aux gens de LO : "si vous êtes toujours vivants, vous tracterez encore dans 50 ans." A mon sens, être efficace consiste à sanctionner la dérive Sarkozyste et à poursuivre et développer l'insurrection citoyenne au sein d'un FdG conquérant, seule vraie révélation de...

  17. lemay dit :

    Bravo Monsieur Mélenchon pour votre discours sur France Inter ce matin !
    Il faut battre Sarko oui, comme vous l'avez si bien dit "ce ne sont pas les immigrés, le problème dans notre pays"
    Hier au soir dans des "paroles et des actes" non seulement il à menti mais il a vraiment prit les français pour des imbéciles (comme à son habitude) enfin,les ouvriers surtout. On en a assez de la droite que l'on combat depuis des années ! Oui nous préparons la révolution citoyenne.
    Tous les moyens sont bons, rassemblements, etc. il ne faut pas laisser passer notre chance de pouvoir changer notre avenir et celui de nos enfants.
    Dans les mois qui s'annoncent et grâce à vous Monsieur Mélenchon on continuera à se battre,nous ne baisserons jamais la tête et ne traînerons jamais des pieds,car cela n'est pas digne de nous et c'est dans l'obstination que l'on arrivera à supprimer la droite sans agressions aucunes (verbales ou autre) comme l'a si bien fait Sarko ! Nous ne connaissons pas cela chez nous ! sans doute, l'éducation ouvrière vaut elle mieux que l'autre ? Faisons tous honneur à nos parents ! luttons ! car ce n'est qu'un début !
    Une militante.

  18. Espérance dit :

    Je suis entièrement d'accord avec la proposition lue dans les commentaires qui permettrait à tous les nouveaux sympathisants du front de gauche de pouvoir se regrouper en y adhérant sous la dénomination "front de gauche". Si cette idée voit le jour, je suis la première à prendre ma carte à Bordeaux et suis persuadée que d'autres suivront.
    Cette forme de ralliement, sur la base du programme du front de gauche serait une force supplémentaire pour une vie plus humaine dans une société plus "humaniste".

  19. turmel jm dit :

    hiesel 91. 8h41

    N'hésites pas,rejoins nous! C'est notre pratique,nous votons à bulletin secret toutes les décisions. Pour désigner notre candidat JLuc nous avons procédé ainsi. Face à lui, nous avions 2 autres candidats issue de nos rangs,et le résultat tu le connais personne ne le regrette. Je peux t'assurer qu'une participation à un gouvernement Hollendréou,les adhérents (e) dans leur immense majorité n'en veulent pas! Allez vient mon,ou ma camarade.
    N'oublions pas, le 6 mai, on vire Sarko ! Les affiches sont prêtes..

  20. Zapping dit :

    En attendant la mise en ligne de la vidéo, voici un lien pour réécouter Jean-Luc Mélenchon à France Inter ce matin :
    http://www.franceinter.fr/emission-l-invite-jean-luc-melenchon-2

    Hauts les coeurs ! Ardents à se mobiliser pour le 1er mai !

  21. C Patou dit :

    J'ai pris conscience ce matin.
    Mais heureusement, heureusement que Mélenchon et le FdG étaient là dans cette campagne électorale.
    Sans lui, sans eux et sans nous, nous aurions pu avoir une très mauvaise surprise au 1er tour (Bien pire qu'en 2002)
    Il faut absolument rediaboliser le FN qui se propage comme une maladie virale. Leurs idées xénophobes sont la gangrène de la France.
    Défendez nous les médias.

  22. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    Sur l'adhésion directe au Front de Gauche:
    Le Politis de cette semaine en parle dans un dossier "Quel avenir pour le FdG?". Pour ma part, je verrais bien un mouvement organisé basé sur les assemblées citoyennes, peut-être plus associatif que partidaire type UDF. Il me semble que la dynamique associant orgas et citoyens correspond bien à un Front du Peuple.

  23. lemay dit :

    Je suis d'accord avec vous "papa" il en faudrait beaucoup des personnes comme vous !
    à 76 ans vous montrez la voix de la sagesse ! et oui ! (la majorité des gens croient que nous n'avons plus l'age de se révolter ! "j'ai 55 ans") au contraire ! car nous savons de quoi nous parlons, nous luttons depuis tant d'années !
    Vous êtes un exemple que les jeunes doivent écouter.
    Moi aussi je vais voter Hollande ! pas le choix !
    Comme vous l'avez dit il ne faut pas s'abstenir.
    Espérons que ce second tour balaiera la droite,mais tout n'est pas joué,le reste aux législatives.
    Une militante FdG.

  24. Christophe dit :

    Très belle chronique de François Morel sur France-Inter après le passage de Jean-Luc Mélenchon.

  25. naif dit :

    Danielle Vergne à 23h54
    "au fait bel article sur Jean Luc cette semaine dans Marianne..."

    Trop tard ! Voilè un magazine dont la rédaction vote à plus de 35% pour le FdG, 40% pour le PS et à peine 10% pour le Modem, et ils ont passé leur temps à nous taper dessus avant le 1er tour. Par contre ils ont milité ouvertement pour Bayrou. Les voix ne sont pas égales à Marianne. C'est la minorité qui tiens la ligne éditoriale. Safran, Domenach...
    Je n'oublie pas leur une racoleuse sur le FN, au mois de Février.

  26. Lackland dit :

    @ albireve 1166
    « Ce pauvre Cohen de France-inter, couvert de bleus, ne sait manifestement plus s'il doit haïr ou admirer Mélenchon. »

    Ni l’un, ni l’autre, selon moi. Le godelureau serait plutôt du genre sado-maso. Il avait déjà eu l’occasion de se faire endaufer en direct "Vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’au coude monsieur Cohen !"
    Est-ce que ce monde est sérieux ? Ce matin, Interactiv’… Comme par hasard, Michel du Nord, 1:56 mn pour enfin atterrir sur l’ultralibéralisme de Jean-Luc Mélenchon ! 1:56 mn alors que l’on sait les secondes distillées par P. Cohen tellement précieuses. La voyoucratie dans toute sa splendeur !

  27. françois des landes dit :

    Il en faudrait en effet beaucoup pour que le peuple se lève en manfestations de rues et grêves générales ; en effet le courage n'est pas inscrit dans la nature humaine et tant qu'on a assez pour subsister, on compte sur les autres pour qu'ils se battent à notre place ; les salaires sont bas et les révolutionnaires potentiels sont tenus à la gorge par les crédits de toute sorte et doivent subvenir aux besoins de la famille ; un jour de salaire en moins et c'est l'équilibre budgetaire des foyers qui glisse vers la pente ; alors plusieurs jours...
    Jean Luc Mélenchon l'a bien compris et c'est bien par les urnes que se fera la révolution, car même si la finance dépassait dans son aveuglement le seuil de la tolérance humaine et que nous soyons des milliers à ne plus avoir de toit et de nourriture, on perdrait avec la dignité l'envie de nous battre
    malgré tout si on en arrive à lutter par des grèves il faudrait mettre en place des réseaux de soutien vivriers et financiers pour que les plus faibles puissent participer ; les patrons l'ont bien compris et ils ont des fonds colossaux pour s'entraider entre entreprises dans l'éventualité d'un conflit de masse ;
    le travail qui nous est demandé est de donner de l'ampleur à notre mouvement par une addition d'adhérants jour après jour et augmenter la force des urnes pour les temps à venir

  28. BORGIL777 dit :

    @ Lise 1159
    "pourquoi les électeurs et notamment FN n'ont pas voté FdG" ?

    Mon avis : parce qu'au delà du changement de modèle social et économique, la gauche porte un bougé des lignes dans le domaine "sociétal" (droit de vote des étrangers, régularisation des sans papiers, PACS en 1998, volonté de faire une loi sur le mariage homosexuel etc...), la société française est très conservatrice, beaucoup ont peur de perdre des repères identitaires. Le FN ne porte pas ces combats là...Peut être que les gens se rattachent aussi à cela ?

  29. rosa dit :

    Bonjour
    Belle intervention ce matin. Par contre, quelque chose me préoccupe pour les législatives, je suis assez d'accord avec un des intervenants : il y a beaucoup de candidats PCF et qui s'affirment comme tels : à côté de FdG il y a PCF ! et l'élan qui a fonctionné, ce n'est pas celui du PCF mais celui du FdG. Je pense que cela est contre-productif car hélas, il y a des mots qui effraient, même si c'est à tort, les gens ! Et ce qui a fait la force du FdG, c'est son union ! Pourquoi faire cette différenciation pour les législatives ? J'ai peur de la réponse.

  30. Maignial dit :

    @lise (1159):
    Oui j'ai trouvé cet article intéressant aussi, mais je ne suis pas d'accord sur tout. Notamment lorsque David Djaïz prétend que l'extrême droite répond mieux aux deux dernières insécurités que la gauche. En particulier, il parle de la peur de la dissolution de notre identité occidentale par l'immigration et par une politique universaliste. C'est vrai, les gens ont peur. Mais ce n'est pas par raison, le plus souvent, c'est par ignorance.
    J'ai entendu ces derniers mois des stupidités monstrueuses, notamment à propos des arabes qui, à en croire nombre de gens, seraient sur le point de nous envahir culturellement sous le nombre! Mais non! La preuve, la Tunisie est un pays dans lequel la part des musulmans (à ne pas confondre avec arabes!) est bien plus importante. Ce qui ne l'a pas empêché de mener une révolution laïque et d'écrire une constitution respectant, pour autant que je sache, les droits fondamentaux de l'Homme et du Citoyen.
    De plus, lorsque le FN affirme que notre identité est menacée et que de toute façon, nous n'avons plus les moyens d'intégrer de nouveaux arrivants, personne ne démontre le contraire! Le Front de Gauche est première force à s'y employer, mais beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore, et c'est normal.

  31. Maignial dit :

    Il va aussi falloir arrêter de dire que tous ceux qui votent FN sont racistes, comme j'ai pu le voir quelques fois. Mais le système actuel laisse tellement de gens à l'abandon que par dépit, simplement pour faire peur et secouer la classe politique actuelle, ils vont voter pour un parti dont ils ne connaissent même pas le programme. L'ignorance et le dépit par alliance font des dégâts considérables. A nous de montrer que le vote FdG répond mieux à leurs attentes, tout en ayant aussi l'avantage de secouer sérieusement les "élites".

  32. Chistine dit :

    Encore une très belle intervention de J-L Mélenchon ce matin sur France Inter et un cours d'éducation politique à tous.
    Tout a été analysé brillamment, les vrais dangers pointés du doigt. Avec gravité.Une leçon de journalisme à tous ces journalistes de salon et une hauteur de vue politique que l'on ne retrouve pas ailleurs.

    Fraternellement

  33. jacques chanéac dit :

    Rosa 1204
    Tu poses un vrai problème auquel il faudra répondre avec le plus de calme et de diplomatie possible comme il convient lorsque un mouvement -et c'est toute la force et l'originalité du notre- regroupe plusieurs partis, fédérations et autres structures politiques qui ont envie avant tout de continuer à travailler et grandir ensemble.
    Pas question donc de juger, ni de faire dans l'injonction; mais comme toi et comme je l'ai déjà écrit, j'aimerais que la notion Front de Gauche prime sur toutes les autres sur nos listes de candidatures et nos documents de communication, nationaux ou locaux sans pour autant occulter les mouvements qui le composent (les logos sont faits pour ça). Mais il est impératif que chaque composante joue pleinement collectif ce qui parait sur le terrain régional, départemental ou d'une ville parfois plus compliqué à mettre en oeuvre compte tenu des situations spécifiques et -disons le mot- des accords de gestion avec d'autres partis...Je ne peux pas être plus délicat...

  34. Zapping dit :

    La vidéo de Jean-Luc Mélenchon sur France Inter ce matin est publiée sur le blog :
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/04/27/invite-du-79-de-france-inter/

    Hauts les coeurs ! Ardents au combat !

  35. carlo dit :

    @ Gombald
    Il y a eu une erreur stratégique de faite.... Il faut le reconnaitre et il faut rectifier le tir dès maintenant pour percer aux législatives.
    Je le crois aussi. Il faut prendre davantage nos distances à l'égard des malheureuses expériences de la gauche au pouvoir mais aussi de l'Europe (inutile de préciser libérale car l'Europe, telle qu'elle existe, est libérale). Il faut par ailleurs refuser de jouer le rôle que le PS nous a confié : combattre le FN (pendant que FH dit vouloir comprendre le message des électeurs de MLP) et remplacer SOS-Racisme.

  36. BBcocci dit :

    Bien sûr, j'aurais aimé que le Front de Gauche atteignent les 15%! Bien sûr j'aurais aimé que le Front de Gauche passe devant le FN! Bien sûr, je suis un peu déçue pour tout cela...Mais je suis fière, très fière parce qu'en septembre dernier personne ne donnait cher de la peau de Jean Luc Mélenchon et aujourd'hui, OUI, je suis fière de voir qu'on est à 11.3%! Que la lutte continue! J'irai voter Hollande parce qu'il faut dégager irrémédiablement Sarko, ce démagogue menteur, voleur, haineux et dangereux et toute son équipe! Il faut absolument changer même si les socialistes sont loin du Front de gauche...Ne laissons pas la droite extrême repassée! La France,vu les résultats, est assez "facho" comme cela! Faisons bloc! BRAVO Jean-Luc Mélenchon et MERCI pour tout l'Espoir et la Passion que tu me donnes, qui donnent envie de faire que notre vie évolue...Que la France "La belle, la rebelle" avance dans le bon sens, la tolérance, l'humanisme, l'entraide...Il faut que le Front de Gauche passe à la télé, colle des affiches partout, IL EXISTE et n'est pas prêt de disparaitre! Écoutons Ferrat, lisons l'Humanité...Ne baissons pas les bras...11.3% C'est quand même une belle victoire! Hasta la Victoria siempre!

  37. Pierrette dit :

    @ jhona
    La délinquance en col blanc, une forme de criminalité qui n'est pas vécue comme telle.
    Le milieu dominant fonctionne comme cela depuis des siècles, s'appropriant des richesses insensées sur le dos du monde du travail, des classes moyennes. C'est sans vergogne qu'ils arrivent à faire de l'arbitraire insensé des privilèges quelque chose de naturel. Ils n'ont aucune mauvaise conscience, ils vivent comme cela en maintenant l'exploitation de la population, car c'est sur leur dos qu'ils profitent et créée des réseaux pour que continuent leurs privilèges énormes. Ce sont des hommes qui portent les valises d'argent détourné, des abus de biens sociaux qui sont massivement leur fait. Ce milieu dominant qui gère le capital social.
    Lire "Le Président des riches de Michel Pinçon (La Découverte).
    Merci au Front de gauche d'exister, à M. Mélenchon de nous donner de l'espoir... il n'y a pas de perdants, seulement une résistance profonde, qui monte doucement mais sûrement, il faut continuer la révolution par les urnes.

  38. Colonel Walter Kurtz dit :

    @jacques chanéac
    "si NS était réélu, ce qu'une abstention de notre part pourrait favoriser"

    Personnellement, j'assume totalement cette perpective, et la souhaite presque, tant elle risque de provoquer un réel traumatisme salvateur chez nombre de citoyens.
    N'est-ce pas surtout la situation dans laquelle la politique réac'de droite a mis la France, qui a permise la création d'un FdG, un programme "L'Humain d'abord", une dynamique formidable, et une rencontre entre un homme fabuleux et des millions de citoyens qui reprennaient enfin espoir.
    Je pense que la droite à nouveau au pouvoir provoquerait un traumatisme que je pense beaucoup plus salutaire et mobilisateur chez tous les électeurs de gauche dans l'avenir (Je ne suis donc pas d'accord avec les arguments de Jean-Luc), et notamment ceux qui ont choisi le vote "utile" et "efficace" et qui seraient finalement amenés à choisir la radicalité concrète du FdG, ou obliger le PS à remettre en question sa sociale-démocratie et ses idées libérales qui divisent plus qu'elles ne rassemblent.
    Une PS aux commandes qui continuerait de dégrader la situation de la France, fera plonger toute la gauche.
    Paradoxalement, L'abstention que je souhaite voir se réaliser au 2nd tour, et qui irait au-delà d'un électorat de gauche, assurerait la victoire, néanmoins déjà programmée, de hollande.
    Les électeurs PS étant plus nombreux au 1er tour que ceux de l'UMP, si tous les autres s'abstiennent au 2ème tour,...

  39. françois des landes dit :

    Alors c'est simple quand on dit communisme ou qu'on nous oppose ce joli nom,rajoutons Français systématiquement. Communisme Français, avec son cortège de conquêtes sociales et son passé hexagonal immaculé et même prestigieux (résistance et progrés social)

  40. Lilly54 dit :

    A méditer : comment peut-on comprendre les intentions de Sarkozy, comment donner un sens aux mots qu'il utilise aujourd'hui si l'on fait abstraction du passé dans le raisonnement politique ? Et réfléchissez aussi à la dimension européenne du danger brun que Jean-Luc a bien souligné ce matin et que j'ai posté ici il y a un bon moment.

  41. Pierre34 dit :

    @Gombald à 10h43

    Est-ce une provocation ?
    La plupart des intervenants sur ce blog sont aussi pour une 6ème république, c'est notre conception commune, celle qui est inscrite dans le programme l'Humain d'abord.
    Il est déplacé de traité les soutiens à Jean-Luc Mélenchon et au Front de Gauche "d'éternels perdants", chacun, j'en suis certain à déployer le maximum d'effort pour convaincre. Lle résultat n'est pas à la hauteur de nos rêves, certes, mais il est une bonne base pour aller de l'avant et mettre en débat cette nouvelle république.
    Nous devons continuer nos explications et convaincre d'avantage. Pour cela chacun doit faire un gros effort pour les législatives. La dynamique que nous réussirons à continuer d'impulser est la clé des législatives. Votre façon de vous mettre en retrait est un contre-sens total.
    Enfin, comme le WM l'a expliqué maintes fois nous sommes ici sur le blog de Jean-Luc Mélenchon et non sur un forum. Il existe une charte qui doit être respecté. Si vous désirez donner votre avis sur divers sujets il existe de nombreux forum sur le net.
    Allez, maitrisez votre frustration et en avant pour la 6ème république !

  42. ghnassia dit :

    Je me permets de vous contredire,pour moi,et je reprends le terme que vous employez,vous n'êtes jamais "saoulant". Vous êtes lyrique et poétique. Et surtout fin politique avec une analyse très pointue des résultats des élections !
    Comparer les chiffres, c'est dabord savoir ce que l'on compare ! Le décorticage, preuves à l'appui du phénomène de vases communiquants entre les voix données à Mr Sarkozy et celles données à Mme Le Pen !
    La lente mais implacable avancée du Front de gauche !
    Les comparaisons des résultats du PS et du F De gauche dans les fiefs du PS, Tout est précis, rigoureux, limpide comme tous vos discours,écoutés passionnément !
    Vous redonnez du sens à la Politique,aux mots et à notre belle langue française trop souvent massacrée.Vous avez réussi ainsi que vos camarades de la direction du F De gauche à nous en redonner le goût, tout en évitant le piège du culte de la personnalité,même si vous ne pouvez nier votre extraordinaire charisme !
    Redonner le sourire, de l'espoir,l'envie du combat dans une France dévastée par l'argent ROI, ce n'est pas un moindre mérite. Merci pour vos combats,vos éclairages des réalités politiques et politiciennes.
    Rendez vous le 1er le 4 et le 6 MAI dans la rue et devant les urnes.
    Aucune voix ne doit manquer pour vaincre l'actuel Président de la République,un echec serait tragique !

  43. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    Quand on parle à un Américain, et que l'on lui dit que nous sommes Européens, celui-ci ne vois pas tous les européens, avec un béret et une baguette sous le bras en train de manger des grenouilles, pas plus qu'il s'imagine que nous sommes les spécialistes des pizzas, pas plus qu'il suppose que dans chaque village il y a des arènes ou les taureaux sont mis à mort, pas plus que nos enfants sont rouquins avec des yeux verts, etc etc etc ni que l'on mange que de la choucroute en buvant de la bière ! donc oui le FdG représente bien plusieurs partis qui ont leur spécificité, comme les catholiques, les protestants, les musulmans ont la leur, et ça ne les empêche pas de vouloir défendre le peuple avec passion, et de se retrouver dans leur représentant qu'est Jean-Luc Mélenchon. je ne vais pas à la messe, je mange du porc, je n'ai pas ma carte au PC et pourtant je suis content de me trouver mêlé à tous ceux qui se sentent chez eux quand ils écoutent ou qu'ils défilent sous les drapeaux du FdG avec le leader qu'ils se sont choisis.
    Je suis contre le monde de la finance, je suis pour l'humain d'abord, pour le smic à 1700 Euro, pour la répartition des richesses, alors oui je suis dans le même bateau que des noirs, des Algériens, des Corses, des Bretons, des Martiniquais, des Réunionnais, etc etc avec eux tous je me sens plus fort et moins isolé donc merci à eux d'être dans le même bateau que moi, et merci à eux de ramer comme je le fais pour faire avancer, et merci de virer sarko le 6...

  44. Menjine dit :

    Première remarque : Le communisme c'est à la fois une théorie et une pratique. Depuis 1848, on sait ce que cela veut dire. Quant à la Révolution Soviétique elle libéra des peuples entiers du capitalisme et de l'autocratisme tsariste, lisez "dans mon souterrain" de Dostoïevky, lisez Gorki, vous comprendrez combien le communisme est un idéal et un projet libérateur.
    Le PCF a choisi par le vote de tous les adhérents d'être partie prenante du front de gauche, il a choisi la candidature de Mélenchon, tous se sont mis avec les organisations, les élus, les militants à la disposition du fdg, mais s'il a choisi cela c'est pour dynamiser, propager, accélérer l'idée fondamentale du communisme: le renversement du capitalisme, l'avènement d'une Révolution qui supprime l'exploitation.
    Se dire communiste, c'est non pas faire peur par l'expérience des pays "socialistes" (qui n'ont jamais prétendu être communistes) c'est se placer dans une tradition de la lutte ouvrière internationale et manifester ce vers quoi nous tendons par nos luttes.
    Je pense que personne au sein du PCF ne veut, ni n'est prêt à liquider le mot, même si le point de vue de tous est ouvert et non partitaire.
    Je trouve très dommage les posts des camarades du fdg qui font du mot un épouvantail, je pense qu'ils n'ont pas compris ce qu'était une "union" ou "un front.
    2ème remarque bibi 10h53 :Le terme Front national est lui même un rapt sur l'organisation de la Résistance homonyme.

  45. luz11 dit :

    Ce que je souhaite c'est que chaque composante du Front de gauche conserve leur identité et ne perde pas leur raison d'être. Les communistes ont subi bien avant le front de gauche la vendetta médiatique. Le parti communiste français a été de tous les combats dans les heures noires de la France: honneur à eux et ne les salissons pas !
    Très bonne intervention sur France inter de JLM
    Barrons la route à Sarkozy: président menteur!
    Tous au 1er Mai des travailleurs! Ridiculisons Sarko !

  46. jacques chanéac dit :

    Ami et camarade Walter Kurtz
    Je pense que tu te trompes. Les gens, dans leur immense majorité, ne se soulèveraient pas si NS était réélu. Trop de charges financières les contraignent (le libéralisme a bien réussi son coup en prenant les citoyens des pays "développés" à la gorge) et puis, tout le monde n'a pas notre capacité de raisonnement politique (sans se prendre pour plus que nous ne sommes) et surtout pas forcément les moyens ni l'envie de partir dans des luttes ou des grèves sans fin ni lisibilité, encore moins dans des mouvements de rues...on l'a vu avec la triste fin de la lutte contre la réforme des retraites. C'est juste un constat de bon sens, en aucun cas de la résignation que je laisse à d'autres. C'est aussi à mon avis tout le bien fondé l'insurrection citoyenne si magnifiquement engagée contre vents marées et médias par le FdG qui impose : 1) de dégager NS et ses nauséabondes dérives 2) de poursuivre d'arrache pied notre travail de conviction, de démystification, d'éducation, et bien sûr de résistance à tout ce qui nous semble et nous semblera injuste et hélas cela ne manquera pas. Car je je suis d'accord avec toi, pour dire que la gauche c'est nous, pas Hollande et cela ne pourra que se confirmer en toute clarté une fois NS viré et lui élu, face à ses responsabilités et à notre vigilance active. Bien amicalement Jacques

  47. janebonde07 dit :

    Merci Jean-Luc, qu'il est bon de vous entendre et de vous lire ce matin, je n'étais plus venu depuis... depuis ce jour où mon rêve s'est transformé en cauchemar.

    J'en ai assez de voter contre des idées et non pas pour mes convictions mais je serai là au second tour pour sortir le peuple de cette Narcolepsie, ainsi qu'aux législatives pour éviter que La Haine ne s'installe dans les veines profondes de ce pays.

  48. Bélatar dit :

    @Colonel Walter Kurtz
    Personnellement, j'assume totalement cette perspective, et la souhaite presque, tant elle risque de provoquer un réel traumatisme salvateur chez nombre de citoyens.

    Sauf qu'un traumatisme n'est jamais salvateur. L'histoire tant collective que personnelle le montre suffisamment, à commencer par les 5 années qui viennent de s'écouler. La politique du fouet, dans sa version "gauche", n'est pas plus pertinente que dans sa version "droite" et elle revient au même : penser qu'il faut traumatiser la population pour l'amener à penser, faire comme on le veut. Pour ma part, c'est une erreur de raisonnement et historique.

  49. vicmarnin dit :

    Le FN envisage de changer de nom, nous devons absolument transformer le FdG en Front du Peuple,bien que j'ai un certain faible pour le Front Populaire, qui vu les circonstances n'aura jamais été autant d'actualité.
    Faisons le avant qu'ils ne nous volent cette Histoire !

  50. Shani Mesnier dit :

    Merci Jean-Luc pour cette campagne magnifique. Depuis 2006 je cherchais un courant comme le FG pour concrétiser mes options politiques. Maintenant, la campagne pour les élections présidentielles de 2017 vient de commencer. Au plus tard, en 2017, nous devons être au pouvoir. Pour cela, nous devons garder le même programme que nous devons faire évoluer en fonction des circonstances. Et surtout, nous devons élargir notre électorat. Par exemple, nous déplorons l'absence du FG en milieu rural et notamment chez les agriculteurs, pourtant les premiers concernés par la planification écologique. Nous devons élargir notre électorat tout en restant ancrés à gauche. Nous devons bien avoir conscience qu'il s'agit d'un choc de civilisations ! C'est la civilisation néo-libérale contre la nouvelle civilisation qui est en train de naître, la civilisation écolo-sociale. Salutations militantes


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