25avr 12
Retrouver le temps d’isolement, de silence et de pause qu’est l’accès à mon clavier aura été ce petit bonheur dont j’étais le plus avide depuis ces heures de tumultes qui ont suivi l’annonce des résultats. Désir qui venait après, bien sûr, cette irrésistible envie de dormir qui tenaillait tout un chacun dans nos équipes à bout de force. Penser, le mot à la main, c’est comme respirer après une apnée. Dans l’action politique davantage que dans n’importe quel art de réalisation, il ne faut pas se contenter d’attendre que la poussière retombe. Ces milliers d’émotions, de mots, de rencontres, de paysages qui font le vécu d’une campagne électorale diffuseront, des jours et des jours durant, dans les méandres de l’esprit, en veille ou éveil, rêves ou souvenirs surgissant impromptus. Cela se fera tout seul. Des sédiments nouveaux de culture et d’apprentissage s’accumuleront ainsi et j’en ferai un nouveau terreau. Mais on ne peut différer de s’impliquer dans la suite des événements comme dans un présent urgent. Le moindre retard à l’allumage prend d’ailleurs une signification que les vautours prennent pour une invitation au festin. Ici, à cette heure, je jette sur l’écran quelques balises pour vous faire connaître comment je fixe mes repères. J’en profite pour souhaiter qu’on fasse connaître ma position dans les termes exacts que je lui donne. Je suis déterminé à militer pour convaincre le plus de monde possible de voter pour rejeter Nicolas Sarkozy en utilisant le bulletin de vote François Hollande. Ceci posé sans ambiguïté je désapprouve toute utilisation de mon nom pour m’associer à je ne sais quel rassemblement autour du candidat et du programme des socialistes. Ceux qui croient bien faire en agissant de la sorte font en réalité une terrible erreur. Il faut convaincre et non contraindre. Pour moi, il ne s’agit pas de convaincre du programme de François Hollande, ce n’est pas le nôtre. Je veux convaincre de voter pour battre Sarkozy. Cela suffit. Au deuxième tour on élimine. C’est au premier que l’on pouvait choisir. Dans cet état d’esprit, je parle donc de l’action d’abord. Je n’aborde notre résultat qu’à la fin de mon propos. C’est le meilleur. Le dessert.
Pour illustrer ce billet des images et des affiches de 1er mai, jour de manifestations et de luttes derrière les syndicats, prises dans l'histoire passée du mouvement ouvrier et dans le temps des revendications et des combats d'aujourd'hui.
Je suis donc remonté sur le cheval, trompette de combat sonnante et sabre au clair, dès lundi soir, au journal de France 2. Nous n’avons pas d’énergie à perdre dans les regrets quand bien même il est juste et normal d’en éprouver et de souffrir au spectacle du pays défiguré par l’extrême-droite. Non pour s’auto-flageller. Nous avons fait notre devoir et nous nous sommes sentis bien seuls à le faire. Nul ne nous fera jamais oublier comment la presse socialiste a préféré consacrer son énergie à nous accabler d’injures plutôt que de combattre Le Pen. Mais cela ne doit pas aller au point de perdre conscience de notre force et de nos responsabilités. Dans la lutte qui s’engage, les tensions sont démultipliées par l’extrême-droitisation de toute la droite. D’autant que la machine à salir et à mystifier s’est immédiatement remise en mouvement. Notre cas, celui du Front de Gauche, est vite réglé : nous avons « la gueule de bois » et nous sommes en échec puisque madame Le Pen est devant nous au classement. Point final, à des variantes de détails près. Parfois l’utile rejoint l’agréable quand le journaliste, comme à « L’Express », est lui-même lié au Front National. Mais, dans cette affaire l’utile rejoint surtout l’utile. On va voir ça. Depuis dimanche soir avec « l’irrésistible percée du Front National », le chœur des bouffons a retrouvé son couplet favori. Que mes lecteurs l’apprennent s’ils ne le savent déjà : l’analyse d’un résultat électoral est un enjeu idéologique. Contrairement aux apparences, un chiffre ne vaut que par comparaison : tout est dans la comparaison. Et la comparaison ne vaut que par la référence que l’on choisit. Je prends le risque d’être saoûlant en rappelant, pour ceux que l’histoire des idées intéresse, qu’un chiffre ne décrit jamais une qualité intrinsèque mais un rapport entre des quantités. Les premiers chiffres égyptiens servaient à calculer la différence de superficie des terres cultivées à taxer car celle-ci changeait d’une année sur l’autre en fonction de l’ampleur de la crue du Nil. Mais en commençant la soirée électorale par un bobard tel que l’annonce de Le Pen à 20 %, l’odieuse machine médiatique à fabriquer du spectacle et de l’effroi, au mépris des faits et de l’intelligence, nous apprend que la connaissance de la réalité du résultat lui-même peut être un enjeu. Au-delà de l’intrinsèque aveuglement des agitateurs médiatique concernés, il faut tenir compte de l’intérêt idéologique de la manœuvre.
L’enjeu pour la bien-pensance est de détruire ce que nous avons essayé de construire : le retour de la question sociale et du partage des richesses qui se trouvent dans leurs poches. Rien n’est plus urgent pour les nantis et d’abord pour leur crieurs publics que d’en revenir aux bonnes grosses questions qui ne coûtent rien au portefeuille : la sécurité, l’immigration, les musulmans. Bref il est urgent de Lepéniser en rond. Et en cadence. Ainsi madame Le Pen aurait la clef du scrutin. Au point de voir « Libération » titrer avec François Hollande qui déclare : « A moi de convaincre les électeurs du Front National », comme si c’était sa priorité alors que dans l’interview il dit au contraire qu’il veut d’abord parler à la gauche. Il le dit à bon escient car s’il se risquait si peu que ce soit à donner des gages aux beaufs, Hollande se couperait d’amples secteurs des quatre millions d’électeurs du Front de Gauche qui sont tout à fait décisifs pour le résultat final ! Sale besogne, mille fois recommencée, et qui risque de nous coûter très cher. Car en clouant le débat sur ce terrain, c’est toute la construction de la campagne de Sarkozy qui serait validée. Légitimer la centralité de Le Pen, c’est légitimer ses thèmes et nous ramener loin en arrière, au temps de la valse-hésitation entre le préchi-précha moralisant et la « prise en compte des vrais problèmes posés ». Le Pen ne pose aucun « vrai problème ». Elle impose à force de répétition un discours de droite alternative. Une construction idéologique. Un rideau de fumée. C’est pourquoi, valider comme des « vrais problèmes » la mystification lepéniste est un poison mortel sans autre signification que de lui servir la soupe. Tel est le seul résultat prévisible de l’action de ces curieux « observateurs ». Il ne faut jamais perdre de vue ce point de repère pour apprécier les diverses « analyses » qui nous sont proposées. Toutes celles qui ont en commun de proposer des débats de substitution à la question du partage des richesses, ou bien qui réservent à Le Pen l’exclusivité de l’expression de la colère populaire sont destinées à aveugler plutôt qu’à éclairer.
Une question qui risque de se perdre en route, si on accepte les bavardages sans fin à propos du Front National, c’est évidemment celle de la méthode pour parvenir à battre Nicolas Sarkozy. Car contrairement à ce qui pourrait se croire trop facilement, voilà qui n’est pas joué d’avance. Il faut donc bien se souvenir que cette étape doit être franchie pour que n’importe quelle autre puisse être envisagée positivement. La révolution citoyenne est mieux nourrie par la victoire sur ses adversaires que par l’inverse. La défaite de Sarkozy est notre tâche urgente. Celle qui donnera de l’air à l’action sociale dans notre pays, bien sûr. Cela élèvera le niveau d’exigence des salariés qui auront construit cette victoire. Tout cela est indispensable pour que se développe ce que nous avons commencé à construire. Mais aussi, c’est ce qui est attendu de nous par la gauche de toute l’Europe pour briser le directoire actuel que l’on a résumé à juste titre sous le nom de « Merkozy ». Si je fais ce bref rappel des raisons de voter pour battre Sarkozy c’est que je suis bien conscient du fait que si cet objectif est partagé par tous, il existe entre nous une divergence sur le moyen d‘agir. Pour êtreplus clair, je sais qu’un nombre non négligeable de nos électeurs ne sont pas prêts à voter pour François Hollande.
On nous dit que ce serait le cas de 15 à 20 % de nos votants de ce premier tour. Ce pourrait être décisif. Les gesticulations de « Libération » et des autres organes socialistes hostiles au Front de Gauche sont donc totalement contre-performantes. Je connais les raisons qu’ont tant des nôtres de refuser de donner leur voix. Ils n’ont pas l’habitude de la donner sans donner aussi leur confiance. Il n’y a rien à dire contre leur honnête sincérité. Mais je voudrais les convaincre que leur résistance prend toute sa dimension s’ils ne vivent pas le vote Hollande comme une allégeance mais comme le moyen d’une action autonome et conquérante de plus longue haleine. La nôtre. La marche vers la révolution citoyenne. Cette marche est un processus vivant et non pas une formule déclamatoire. Elle passe par des étapes concrètes. Des rapports de forces qui se transforment en prises de conscience, qui s’élargissent en qualité, et en quantité de personnes que chaque succès partiel finit par entraîner avec nous. Le renversement de Sarkozy est le préalable de tout changement. Cela ne suffit pas, cela va de soi. Mais ce serait un événement considérable en Europe. C’est l’étape à franchir. Le comble serait que l’on fasse dépendre de l’adhésion à François Hollande le soin de pouvoir continuer le déploiement de notre stratégie. A l’inverse, si Nicolas Sarkozy se maintenait, il ne faudrait pas croire que la dramatisation de la situation, le choc qu’il prépare avec les travailleurs et la défaite subie suffirait à provoquer un meilleur niveau de mobilisation et de confiance en soi des travailleurs et de la jeunesse. Toute l’expérience historique prouve le contraire. La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l’énergie collective, abat les courages naissant, durcit la résignation de la masse compacte de ceux qui hésitent. Le combat repart ensuite de plus bas. Je souhaite que chacun prenne en compte cet argument avant de fixer définitivement le choix de son attitude. Bien sûr nous allons en reparler assez souvent, je le devine, d’ici au 6 mai prochain. D’ici là, nous mènerons notre propre campagne pour battre Nicolas Sarkozy. Deux dates nous rassembleront au moins. Le 1er mai dont je vais parler. Et, en région parisienne, le 4 mai Place Stalingrad une nouvelle fois, mais ce sera peut-être ailleurs, pour conclure notre campagne de deuxième tour. Pour ma part je ne crois pas utile de participer à un meeting commun avec les socialistes et les radicaux de gauche et Robert Hue. Précisément parce que je respecte leurs choix qui ne sont pas les miens. Qu’irais-je faire ? Dire la vérité ? A savoir que j’utilise un bulletin de vote mais que pour le reste je ne suis pas d’accord sur le programme ? A quoi cela pourrait-il bien servir ? Je recommande à mes amis de faire comme moi. Tous dans l’action, personne dans l’illusion. Mais bien sûr, il faut être dans l’action pour convaincre. Il y a urgence selon moi.
Il me semble qu’un aspect important de cette bataille du deuxième tour est la date du 1er mai. En décidant de venir chercher un bras de fer avec les syndicats, Nicolas Sarkozy entre dans une logique de compétition avec l’extrême-droite, nous dit-on puisque celle-ci se réunit tous les ans à quelques poignées d’énergumènes autour de la statue dorée de Jeanne d’Arc. C’est en effet un acte de compétition. Mais pas avec l’extrême-droite. Dans le sens de l’extrême-droite. Ce n’est pas pareil. Le bras de fer qui est organisé l’est contre les syndicats. C’est-à-dire contre les salariés organisés sur leurs revendications. C’est sans précédent. Mais c’est la suite logique du discours contre les « corps intermédiaires » qu’il avait prononcé à Marseille. La logique d’affrontement, déjà manifeste tout au long du quinquennat, franchit un seuil. Ce n’est pas un « coup de com' ». C’est une orientation politique de fond. C’est la ligne de Viktor Orban en Hongrie. Ce chef du parti libéral d’abord battu aux élections est revenu au pouvoir sur une ligne d’extrême-droite. Parcours qu’avait laissé à mi-chemin ce paillard de Silvio Berlusconi. Nicolas Sarkozy essaie de sauter l’étape de la sanction du libéralisme en passant directement à la case politique suivante, avec les méthodes et les mots d’ordre qui y correspondent. Le danger est extrême. La réorganisation de la droite se fait sur un centre de gravité extraordinairement violent et frontal. C’est la raison pour laquelle le Front de Gauche fait de la mobilisation pour ce 1er mai une affaire centrale. Nous devons être derrière nos syndicats. Je dis bien derrière et pas à leur place car cela diminuerait la portée de leur action. La question posée en définitive dans ce bras de fer est de savoir quelles questions sont mises au centre du deuxième tour, comme problèmes que l’élection doit trancher. Qui est en cause ? Le banquier ou l’immigré ? Le 1er mai est donc un concentré du moment politique. On se souvient que dans mon discours à Marseille j’avais appelé de mes vœux à un 1er mai unitaire. Il l’est. Pour moi c’était l’occasion de souhaiter que cette place centrale soit donnée à la question sociale. A présent la question sociale est devenue une question politique, non du fait de notre propagande mais du fait de celle de l’adversaire. Il faut faire du judo politique et retourner contre lui la force du choc qu’il veut provoquer. Le 1er mai nous appelons donc tous ceux qui partagent notre combat à aller manifester avec les syndicats, dans le cortège de leur choix. Le Front de Gauche tiendra des « points fixes » dans toutes les villes où ses militants en ont les forces. Et après le passage des syndicats, si c’est la tradition des lieux ou bien si on l’a décidé en bonne compréhension avec les syndicats, on marchera nous-mêmes en cortège après le passage du dernier groupe syndical.
Si l’on revient au champ général de l’observation, avant l’action, il faut étudier les résultats électoraux. Pour avancer de façon conquérante, il faut avoir une vision lucide du résultat global en ce qui concerne le rapport de force entre la droite et la gauche dans le pays. Il s’agit de se guider dans l’action en étant lucide sur nos chances, et donc de pouvoir saisir à point nos occasions d’agir. Je suis bien conscient du fait que cet indicateur ne dit pas tout, loin de là, s’il s’agit de compter ceux qui acceptent le système et ceux qui le rejettent. Si l’on met bout à bout tous ceux qui le rejettent, même quand leurs raisons sont diamétralement opposées, on peut dire que le régime actuel repose sur une tête d’épingle sociale. C’est bien là le cœur de la crise de régime qui mine tout l’ordre en place. Mais la connaissance du rapport de force électoral doit être faite en ayant en tête la comptabilité de tout ce qui nous aider à atteindre nos objectifs. S’il s’agit de chasser Sarkozy, il faut additionner d’un côté tous les bulletins de vote de la gauche politique, de l’autre tous ceux de la droite. Et voir les évolutions pour comprendre les dynamiques en cours. Cela s’apprécie par comparaison. Voyons.
Si l’on totalise les voix de toutes les droites, il faut constater qu’elles sont en recul. En 2007, les votes pour Le Pen, Villiers et Nihous ajoutés à ceux de Sarkozy et Bayrou, cela faisait 23 342 364 suffrages. En 2012 les mêmes catégories recueillent 19 550 966. C’est 16 % de moins. Et de notre côté ? En 2007 le total des voix pour Schivardi, Besancenot, Laguiller, Buffet, Voynet, Bové, Royal faisait 13 377 032. En 2012 cela fait : 15 701 071. Une progression de 17%. Et l’autre gauche ? Il faut bien sûr tenir compte du fait que le Front de Gauche n’a pas été assimilé seulement à l’extrême-gauche. Mais la comparaison peut-être faite puisqu’elle m’a été sans cesse opposée pour minorer toutes nos réussites. En 2007, Besancenot, Schivardi, Laguiller et Marie-George Buffet recueillaient 3 300 254 suffrages. Cette fois ci en 2012, Poutou, Arthaud et moi nous recueillons 4 599 038. Nous progressons donc de 39 %. De ces quelques chiffres que conclure ? Je vois que les deux camps se radicalisent. Le processus est très largement engagé à droite. Au point que madame Le Pen est à deux doigts de parvenir à réorganiser le camp de la droite autour d’elle. C’est son objectif avoué et annoncé. En toute hypothèse, sa victoire idéologique sur son camp est faite. Sarkozy parle comme elle. La presse de droite suit le goût de sa clientèle et l’amplifie en agissant de cette façon. Elle a commencé, elle aussi, son extrême-droitisation. C’est ce que montre par exemple, de façon spectaculaire, l’évolution de « L’ Express » où la ligne éditoriale de type « Minute » s’accompagne de recrutements dans cette mouvance idéologique. Si je l’évoque ce n’est pas seulement parce que j’ai eu à en connaître du fait de l’acharnement aveuglé dont j’ai été poursuivi par ce journal. Mais parce que cela me semble être la pente prise par une partie des élites de la pensée de droite. La digue républicaine a cédé sur de larges pans de la droite mondaine. C’est un très mauvais signe quand on se souvient du passé calamiteux des expériences de ce type. Les Drieu La Rochelle commencent par être des « Christophe Barbier » avant de devenir des Brasillach. Rien ne sert de se cacher, par respect de je ne sais quelles bonnes manières, la pente prise par les événements, ni la difficulté vers laquelle nous allons.
Le cœur de la droite, c’est-à-dire l’UMP, est dans l’impasse. Sa dilution est engagée. Nicolas Sarkozy perd 1,8 millions d'électeurs par rapport à 2007. L'analyse géographique de ses résultats montre que son électorat le plus fidèle et mobilisé est celui de la grande bourgeoisie. Il n'y perd quasiment aucun suffrage : il réalise par exemple 46,5 % à Versailles contre 47 % en 2007 et parvient même à améliorer son score dans le 7ème arrondissement de Paris où il se hisse de 56 à 58 %, où encore à Neuilly où il obtient 72,64 %. Les grandes fortunes ont donc fait bloc autour de leur homme de main. Mais c’est un échec terrible, car les beaux quartiers ne peuvent gouverner que si les quartiers populaires se laissent séduire. Or le recul de Sarkozy est spectaculaire dans la partie plus populaire de l’électorat de droite. Il perd 50 000 voix dans le Pas-de-Calais. Dans les fiefs de piliers de l'UMP, la chute est particulièrement forte : à Saint-Quentin dans l’Aisne chez Xavier Bertrand, Sarkozy passe de 31 % à 25 %. Et à Marseille, à Perpignan en milieu populaire ou à Meaux chez Jean-François Copé, Sarkozy passe de 34 % à 27 %. Cette perte se fait au seul profit de l’extrême-droite. Le processus en cours qui se lit dans les chiffres c’est celui de l’extrême-droitisation accélérée de la droite populaire.
70 % de la progression de Marine Le Pen vient du recul de Sarkozy. Une transfusion. A Marseille, Sarkozy perd 30 000 voix et Le Pen gagne 28 000 voix. A Lyon, Sarkozy perd 11 000 voix et Le Pen gagne 8 000 voix. A Lille, Sarkozy perd 6 000 voix et Le Pen en gagne 3 000. C’est ce transfert qui s’accélère plutôt qu’une percée de Marine Le Pen chez de nouveaux électeurs populaires. Par exemple à Florange, commune qui vit des hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, Sarkozy perd 606 voix et Marine Le Pen en gagne 636. C’est presque du pile poil. Les vases communicants à droite entre Le Pen et Sarkozy sont particulièrement marqués dans le Nord et l'Est de la France où le FN réalise ses meilleurs scores. Le Pen ne doit ses percées en terres ouvrières que grâce à l'effondrement de Sarkozy : ainsi à Tourcoing dans le Nord, Sarkozy perd 4 000 voix et Marine Le Pen en gagne 3 000. On observe le même phénomène à Vaulx-en-Velin dans le Rhône, où 71 % de la population est ouvrier ou employé : Sarkozy y perd 800 voix et Marine Le Pen en gagne 700. Dans sa course poursuite avec Sarkozy, Marine Le Pen atteint ainsi quasiment le même score que lui dans plusieurs régions : Picardie, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, mais aussi Languedoc-Roussillon. Sans les efforts du Front de Gauche pour endiguer la montée du FN, le scénario d'une élimination de Sarkozy par Le Pen n'était donc pas très éloigné. Le FN dépasse en effet les 20 % dans 11 régions (une sur deux) et dans 43 départements. Mais sa dynamique n'est pas homogène et se heurte dans de nombreux endroits à la percée du Front de Gauche. C'est le cas à Marseille où Marine Le Pen réalise 21 % là où son père et Bruno Mégret totalisaient 27 % des voix en 2002. Elle perd ainsi 1 200 voix par rapport au record réalisé dans cette ville par l'extrême-droite en 2002. Et par rapport à 2007 ? Elle ne récupère que 28 000 des 30 000 voix perdues par Sarkozy. Pendant ce temps, le Front de Gauche gagne au contraire 42 000 voix !
Cette radicalisation ne s’opère pas au même rythme de notre côté. Il est vrai que nous ne sommes à l’œuvre que depuis trois ans. Le Front de Gauche ne domine pas idéologiquement la gauche. La preuve selon l’IFOP, 30 % des électeurs de François Hollande ont hésité à voter pour nous. Cela ferait neuf points de plus pour nous s’ils avaient choisi de ne pas se laisser effrayer par les affolés de la vingt-cinquième heure qui les ont ramené au prétendu « vote utile ». Leur niveau de politisation est donc resté bas. Nous ne leur avons communiqué aucune énergie politique. Le chemin à parcourir se nourrira des épreuves que notre camp va vivre et de notre capacité à nous en saisir pour tirer les événements du bon côté. C’est le moment de dire que notre affaire est bien engagée. Très bien engagée. Avec près de quatre millions de voix (11,11 %), le bulletin de vote du Front de Gauche a gagné trois millions de voix depuis notre première campagne électorale aux européennes, il y a trois ans, où nous avions rassemblé 6,5 % des suffrages. La conquête réalisée est désormais bien répartie sur l’ensemble du territoire. C’est le signe qu’il s’agit bien d’une force politique nouvelle qui ne reproduit pas simplement la carte du passé des organisations qui le constituent. Le Front de Gauche fait plus de 7 % dans tous les départements sans exception en métropole. Il recueille 10 % des votes ou plus dans 70 départements et plus de 13 % dans 20 départements. De grandes villes sans tradition communiste forte ont ainsi voté à plus de 15 % pour nous comme Grenoble, Toulouse, Lille, Besançon ou Montpellier. De spectaculaires progressions sont aussi enregistrées là où nous avons assumé des clivages politiques forts. Ainsi en Alsace. Nous avons milité à visage découvert pour l’abolition du Concordat. Nous avons augmenté notre score de plus de 300 %. Nous y sommes passé de moins de deux pour cent à plus de sept ! A Marseille aussi, le discours clair et décomplexé sur la valeur du métissage a rencontré un écho populaire de masse en hissant le Front de Gauche à près de 14 % sur la ville et à plus de 20 % dans plusieurs arrondissements populaires des quartiers nord. Sarkozy y perd 30 000 voix et Le Pen en gagne 28 000. Le PS en gagne 1000 mais le Front de gauche en rassemble 42 000 de plus. Là aussi c’est la stratégie de combat Front contre Front qui a permis de tenir tête et de percer. Vaulx-en-Velin est un autre bon exemple de percée du Front de Gauche en milieu populaire et ouvrier. Souvenons-nous que dans cette ville, 71 % de la population est faites d’ouvriers ou d’employés. Le Front de Gauche y gagne plus de 2 000 voix. Il est la deuxième force de la cité avec près de 19 % des voix.
Dès lors on peut constater que le score élevé de Marine Le Pen ne se fait pas à notre détriment. Nous avançons en face à face. Là où le FN progresse, le Front de Gauche progresse aussi. Ce sont donc les dynamiques respectives qu’il faut comparer pour voir qui prend l’ascendant dans la société. Car c’est autant une radicalisation de la société que celle des espaces politiques. Cela se vérifie spécialement en terres ouvrières. Elles sont loin de se donner à Marine Le Pen. Ainsi à Petit-Couronne en Seine-Maritime où la fermeture de la raffinerie Petroplus menace 900 ouvriers et où tous les candidats à la présidentielle se sont rendus. Sarkozy y perd 249 voix, Hollande en gagne 114, Le Pen 436 et le Front de Gauche 693. Nous sommes ainsi la plus forte progression. Enfin, un exemple montrant la place que peut se tailler le Front de Gauche face à la droite. Les deux départements où Sarkozy réalise ses plus mauvais scores – la Seine-Saint-Denis et l’Ariège – sont aussi ceux où le Front de Gauche obtient ses meilleurs résultats, avec près de 17 % et des pics à 25 % dans de nombreuses communes à composition sociale populaire. Notons que contrairement aux regards trop rapides, à Florange, le Front de Gauche gagne 654 voix, quand Le Pen en gagne 636, manifestement arrachées à l'abstention. A Audincourt, où résident 3 000 ouvriers qui travaillent sur les sites de PSA Sochaux-Montbéliard, Sarkozy perd 439 voix et Marine Le Pen en gagne 376, tandis que nous en gagnons 740 ! La conséquence est que nous sommes bel et bien en train de constituer la relève de la gauche traditionnelle. Que le processus ne fasse que commencer n’y change rien. Le mouvement est engagé. La puissance actuelle mille fois célébrée de Marine le Pen ne doit pas empêcher de regarder son évolution dans le temps long pour la mettre en regard de notre dynamique actuelle. C’est un fait et il est alarmant : Marine Le Pen gagne 2,6 millions de voix par rapport au score de son père en 2007. Avec près de 18 %, elle dépasse le score historique du FN en 2002. Mais elle ne parvient pourtant pas au niveau cumulé des scores de son père et de Mégret qui était de 19 %. C’est le contraire de ce que disait le résultat annoncé en début de soirée électorale ! Notre résultat se lit dans le sens inverse. C’est une percée pure. Elle donne le ton du changement qui a commencé à gauche.
Je le rappelle, le total des voix de gauche augmente fortement par rapport à la dernière présidentielle. Il passe de 13,3 millions (36,4 %) à 15,7 millions (43,7 %). C’est le meilleur score global de la gauche à une présidentielle depuis 1988. Mais le score de François Hollande n'est responsable que d'une petite partie de cette progression. L’essentiel, les trois-quarts, vient de la percée du Front de Gauche. Hollande n’ajoute que 770 000 voix par rapport à Ségolène Royal. Dans les fiefs de ses visibles lieutenants, aucune dynamique n'est détectable. A Montbéliard chez Pierre Moscovici, le nombre de voix pour François Hollande est en baisse de 105 voix par rapport à Ségolène Royal au 1er tour de 2007. Le Front de Gauche y gagne plus de 1 000 voix à la gauche en terre ouvrière. A Nantes, chez Jean-Marc Ayrault, François Hollande ne recueille que 78 voix de plus que Ségolène Royal. Nous permettons à la gauche de rassembler 15 000 voix de plus par rapport au score du PCF en 2007. De même à Argenton-sur-Creuse, la ville de Michel Sapin, François Hollande ne gagne que 67 voix par rapport à Ségolène Royal. A Evry chez Manuel Valls le nombre de voix PS stagne. A Lille chez Martine Aubry, il perd même des voix. Conclusion : l'essentiel de la dynamique de la gauche vient de la percée du Front de Gauche. Nous apportons les deux tiers des voix supplémentaires comptées à gauche. Cet apport à la gauche est très perceptible dans les terres populaires les plus touchées par le vote FN. Ainsi à Cavaillon où 64 % de la population est ouvrier et employé, François Hollande n'engrange que 13 voix de plus que Ségolène Royal. Mais le Front de Gauche gagne 1 200 voix ! A Marseille, que j’ai déjà évoquée, c'est le Front de Gauche qui permet à la gauche de passer de 36 % en 2007 à 45 % en 2012.
J’achève cette note en vous faisant connaître la lettre que j’ai reçue d’Allemagne que m’ont adressée nos amis de Die Linke. « Cher camarade Mélenchon, cher Jean-Luc, nous t’adressons nos vœux les plus cordiaux pour ton très bon résultat au premier tour des élections présidentielles en tant que candidat du Front de Gauche. Votre résultat montre que les électrices et électeurs français en ont assez d’une politique qui sert avant tout les intérêts des gens aisés et du capital financier. Toi et les militants du Front de Gauche, vous avez réussi à leur montrer des alternatives sociales et de gauche, et à les convaincre, dans des conditions difficiles, que ces alternatives sont éligibles. Ce résultat des élections montre en même temps combien vous avez eu raison de vous battre de façon offensive contre toutes les tentatives de monter les victimes de la crise les unes contre les autres, et d’exacerber la xénophobie et le nationalisme.
Ce résultat est important au-delà de la France. L’un des porte-drapeaux de la politique anti-crise européenne, antisociale a été sanctionné par les électrices et les électeurs, et sera, espérons-le, définitivement chassé du Palais de l’Elysée dans deux semaines. Le duo Merkozy serait ainsi brisé.
A l’avenir, nous espérons qu’il ne sera plus aussi facile d’imposer à toute l’Union Européenne des « mesures de lutte contre la crise » à l’allemande. Cher Jean-Luc, nous te souhaitons ainsi qu’aux camarades du Front de Gauche d’arriver à imposer l'influence sur la politique française que révèle ce résultat, et en particulier que vous réussissiez à renouveler et à renforcer votre succès aux élections législatives. La LINKE allemande, la gauche dans toute l’Europe, compte sur vous. Salutations cordiales. Klaus Ernst et Oskar Lafontaine »
Cher Monsieur Mélenchon,
je fais court, il y a beaucoup de commentaires.
Merci tout d'abord pour le talent et l'énergie que vous avez mis au service du Front de Gauche dans cette campagne, et "l'éveil de consciences" (l'expression a été souvent utilisée, elle est tellement juste) que le fond et VOTRE forme ont provoqués.
J'ai tenté d'apporter ma pierre à l'édifice comme je pouvais.
A ce titre, je joins ce lien vers une compilation (format MP3) réalisée par mes soins et reprenant quelques uns des meilleurs moments de vos interventions. On y retrouve tout ce qui vous a caractérisé : gouaille, pédagogie, outrance (parfois...), authenticité, arrogance (rarement), humour, rhétorique implacable.
http://www.neufgiga.com/n/50-17/share/LNK42034f9010dc8d347/
Merci encore et a bientôt pour la suite.
"La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l’énergie collective, abat les courages naissant, durcit la résignation de la masse compacte de ceux qui hésitent. Le combat repart ensuite de plus bas."
Très juste remarque! Il y a 5 ans Bayrou était la troisième force, aujourd'hui il est mort avec son parti, pareil pour les verts et leur bon score au européenne! Le Front de gauche doit une fois de plus résister! Résister pour exister! Je vois dans bon nombre de mes camarades de la désolation, de l'amertume, de la rage, tous ces sentiments au lendemain du 1er tour doivent se transformer en envie et en volonté de faire vivre le front de gauche et ses idées!
Le combat commence à peine et pour un premier tir, il faut se dire qu'il est bien visé! Nous sommes 4 millions les amis et nous somme groupés!
http://www.youtube.com/watch?v=hRR2OOvn3Ew
Suite :
d'esprit. Ne lâchez rien. Ne lâchons rien.
Content de te voir de retour avec la même verve.
Ce retour me redonne du coeur au ventre pour la bataille des législatives, mais je crains qu'à la Réunion, le FdG et le PG ne soient pas bien représentés... Avec des tordus comme (je tairais les noms pour ne pas mettre mes camarades du FdG local en difficulté), alliés de la 25ème heure et sous-marins du parti de la dynastie Vergès qui a fait allégeance à Hollande, on va aller à la Bérésina.
Pour le 6 mai, tu ne m'as pas convaincu à aller voter pour Hollande. Je ne vois aucune raison nouvelle entre le 1er tour et le 2ème tour pour lui donner ma voix. Pour éliminer Sarko ? C'est pour ça, entre autre, que j'ai voté pour toi au 1er tour. Le programme "l'Humain d'abord" est comme une profonde blessure dans mon porte-document. Hollande ne l'appliquera jamais, ne l'auras-t-il jamais ouvert ? Ce type-là consacre le plus clair de son temps à faire la danse du ventre devant les boeufs racistes lepénistes.
Pourquoi devrais-je l'envoyer à l'Elysée ? Pour continuer à appliquer le Traité de Lisbonne ? Pour donner du sens à la politique austéritaire de la troïka ? Pour les beaux yeux de la future première dame de France Treiweller (pouah !) ?
Non, Jean-Luc, ne nous demande pas, ne me demande pas, ce sacrifice. Nous voulions présider. Je vais m'opposer à Hollande, en l'état actuel de son programme.
Nous serons dans une opposition constructive ! à moins que nous devenions majorité aux législatives...
Le bulletin Hollande dans l'urne pour que Sarkozy s'en aille !
PS: Où puis-je trouver le texte du discours au Prado à Marseille ? merci.
Une forte mobilisation suivie d'une tannée à Sarkozy planté à 40% serait aussi une victoire face au FN, qui appelera à voter blanc. Il s'agit d'être clair : c'est un combat gauche/droite, même si comme tout le monde sur ce blog, je n'ai aucune illusion sur Hollande. Mais vraiment aucune. Il faut contrer la stratégie à venir du FN, qui va tenter d'apparaître comme une force politique nouvelle avec des "patriotes" de gauche et de droite. Il va nier le clivage gauche/droite. Mais l'analyse de la carte électorale (je suis en train d'en faire une !) semble bien montrer que lorsque que Sarkozy est fort, le FN l'est aussi (même si le recouvrement n'est pas parfait)... Le FN est un parti de droite qui polarise dans les villes et les villages une tendance déjà droitière (ce qui n'empèche pas des poussées de la gauche évidemment). Les additions faites par Jean-Luc Mélenchon qui met UMP et FN dans le même camp de la droite sont parfaitement justifiées. Il ne faudra pas perdre ça de vue à l'avenir me semble-t-il.
Bonjour Jean-Luc, félicitations pour vos performances à toute l'équipe..vous devez tous être épuisés, et pourtant, le combat continue..je partage votre analyse : NS est un candidat de la terre brûlée, il ne reculera devant rien (y compris bourrer les urnes, ou nous lancer la 3e guerre mondiale..) pour être réélu : il sait que la justice l'attend !
Pour autant, à reculons, Hollande est le point d'acchoppement afin de poursuivre cette reconquête, nous le savons, mais il nous faudra être vigilant -Barroso et ses sbires lançent déjà leurs lignes.. je pense que le baptême du feu va être rapide pour "Pompimou".. et, de mémoire, jamais reconquête ne s'est faite par les urnes...donc préparons-nous !amitiés à tous ! Frédérique.
aux camarades qui choisissent l'abstention, quand sarko aura été réellu, quand il aura cassé completement la santé, l'éducation, les cdi, qu'il continuera à persecuter les refugiés, les sans papiers, les précaires, quand Le pen continuera son ascension exponentielle,vous expliquerez comment aux gens, que notre souffrance vient de votre vote à vous, militants du front de gauche? voter blanc, c'est voter sarko et le pen, les deux à la fois et déconsiderer le front de gauche aux yeux des travailleurs. Je n'aime pas hollande, mais faire elire l'extrême droite, c'est un peu lourd pour mes frêles épaules. pas vous?
Sur le discours de Prado, certains craignent qu'elle ait représenté un repoussoir pour d'aucuns qui auraient pu être tentés par le vote FdG. Mais, avez vous considéré que pour compenser, il avait fait basculer du côté FdG, certains hésitants ? Par ailleurs, s'il a pu convaincre les français d'origine arabes et berbères de s'impliquer maintenant et plus tard dans un acte citoyen comme le vote, c'est tout bénef. Car il semble aussi que cette population s'inscrit bien peu sur les listes électorales en faisant le constat que ses intérêts sont bien peu défendue.
Par ailleurs, il est bon de mettre en relief que dans les zones, comme les villes, où les français ont appris à vivre avec l'autre, les voix FN ne sont pas élevées.
Ce blog c'est ma bouffée d'air… J'ai voté front de gauche joyeusement et je vais vais donner mon bulletin à Hollande sans désir ni espoir mais je n'ai pas non plus le sentiment de me trahir. Mais aux législatives c'est tout vu pour moi : ce sera front de gauche ! Merci à Jean-Luc et merci à vous tous.
Pour le second tour, désolé je vais trainer des pieds! Mais je vais le glisser le bulletin Hollande!
A tous ceux qui refusent de voter Hollande au second tour : moi non plus il ne me convainc pas, Hollande, mais entre lui et Pétain, je n'hésite pas une seconde. Je partage aussi l'argument d'Elli Medeiros (174 - 12h42) : si Sarkozy repasse, outre que la pente sera encore plus difficile à remonter, que le pouvoir accroîtra la répression, les divisions et les haines, le PS continuera à entretenir l'illusion, à se poser comme recours (la gauche "sérieuse et réaliste"). Mettre le bulletin Hollande dans l'urne permettra de chasser Sarkozy, mais aussi de voir et donner à voir le PS à l'épreuve des faits. A nous, ensuite, de combattre ce qui ne nous convient pas (vaste programme...) et d'affirmer nos convictions : un groupe Front de Gauche fort à l'Assemblée Nationale, un mouvement social et citoyen vigilant et combatif. Une quelconque allégeance au PS signerait la mort du Front de Gauche : rien d'étonnant si les médias tentent d'assimiler le vote Hollande à un ralliement ; ne les imitons pas...
Cher Jean-Luc, chers amis,
Merci pour cette campagne, qui nous ancre en effet comme force dominante de la gauche d'alternative. Notre adversaire, c'est bien la conjonction entre droite dure et droite extrême, qui se prépare sous le patronage de la "cantinière des croisades". Il faut donc continuer de la combattre. Pour ce faire, je vois trois axes d'attaque:
1) Sur les questions économiques et sociales. Le Pen fille opère une récupération de la critique marxiste du capitalisme transnational, qu'elle articule au clivage mondialiste/national. Mais elle n'en a ni la compétence, ni la cohérence. Il faut continuer de montrer que les mesures qu'elle défend (sortie de l'Euro, augmentation des salaires financés par les impôts, etc.) sont des escroqueries néfastes pour les ouvriers et salariés. Continuer, en d'autres termes, sur la ligne de la campagne de combat que le FdG a mené.
2) Sur les questions sociales et culturelles - ce que le Club de l'Horloge appelait les 3 "i" (Identité, Immigration, Insécurité, auquel Le Pen en a rajouté un quatrième avec l'Islam) -, montrer, à l'appui de la géographie électorale, que les fiefs du FN ne SONT PAS LES QUARTIERS POPULAIRES, où dans l'imaginaire de l'extrême droite, se posent les problèmes d'immigration, d'insécurité et d'identité. Cet écart suffit à démontrer que le vote FN ne pose pas de "vrais problèmes", puisque ceux qui s'expriment ainsi ne peuvent pas les vivre, mais seulement une peur, un fantasme et...
Aux 15-20% qui risquent de déposer un bulletin blanc (ou Mélenchon) dans l'urne ce 6 mai :
Vous avez tous visiblement la rage d"avoir l'impression que l'on confisque votre combat, mais combien d'entre vous ont été assez fous pour imaginer que nous soyons présent au second tour ? Et qu'aurions nous pu faire contre le raz de marée qui nous aurait emporté ?
Dans ce dernier billet, jonché de brillantes analyses, tout est dit sur l'ascendance formidable de nos troupes et de la contamination de nos idées. Nous avons entraîné des gens de tout bord. Ceux qui sont rentrés dans notre bagarre ont été changés, ont énormément appris, et ont encore envie d’apprendre. Nous avons réussi à remettre la révolution à sa place de nécessité historique. Et créé une véritable école de décodage et de dénonciation des médias.
Et c'est bien pour que ce mouvement ne s'arrête pas, et pour ne pas décevoir tous ces gens, que nous devons commencer par dégager NS et contrer le FN.
Le soir du 6 Mai, si nous y arrivons, des millions de gens nous remercierons pour avoir permis la victoire dans cette bataille, et peut-être bien certains paumés s'étant égarés dans un vote MLP.
Car cette victoire tiens aujourd'hui à nos voix. Et personne ne pourra le passer sous silence.
Pensez-y : Toutes les bulletins blancs seront comptabilisés comme des voix du FN.
Le 6 mai, je vote Hollande, et si ça marche, j'irais même trinquer avec des socialos.
Bravo pour votre courage, votre ténacité, vous ouvrez les portes de l'espoir... Je me sens avec vous !
Bonjour,
Quelques projets que je vous soumet :
1) Rééditer l'effet du 2ème Tour de 2002 Sarkozy 26% (je rêve parfois)
2) Créer des médias alternatif dès maintenant comme le propose John Deckard à 12h22
3) Créer une ou 2 banques coopérative avec les spécialistes amis (J. Généreux?). J'adhère de suite
4) Créer une commission nationale pour préparer la VI République ouverte à tous avec des assemblées citoyennes locales spécifiques. Cela pour créer le débat longtemps avant la prochaine échéance.
Bon voila pour aujourd'hui,
Fraternellement! Vive la 6ème! Vive la Sociale
Je rejoins ceux qui remarquent que dans leur entourage certains ont voté Hollande alors que leurs convictions politiques sont celles du front de gauche... La proximité avec le traumatisme du 21 avril 2002 et la volonté absolue de se débarrasser de Sarkozy, ont eu raison de leur choix. Ce n'est pas une surprise et cela n'enlève rien à la dynamique qui est née ces derniers mois ! Au contraire, cette étape passée, il reste au crédit du front de gauche sa légitimité, sa force d'engagement, sa capacité de rassemblement et surtout, une chaleur nouvelle et je dirais même du plaisir. Plaisir de s'être retrouver et représenter. Bravo Monsieur Mélenchon et bravo à tous les acteurs engagés !
@Mickael
"je pense que l'impact de la presse (L'Express et l'Obs) est marginal"
A l'inverse, je pense qu'elle a eu un effet sur le score de Mélenchon plus que minime. Même si on n'achète pas ces journaux, on aperçois leur une en poster ou affiche mega-format dans les kiosques, maison de presse. Dans les bibliothèques, les médiathèques, n'importe qui peut lire le titre racoleur de ces les quotidiens/hebdos sans ouvrir les pages.
Ensuite ces boules puantes ont largement été colporter par les médias de masse BFM,Itele,LCP,C+, RTL,FI, Métro, et comme par hasard ces 2 dernières semaines.
Sans oublier les réseaux sociaux qui diffusent très vite n'importe quel buzz ou boule puante
A mon avis, le pouvoir des médias est bien plus puissant qu'on puisse l'imaginer.
Le pays est coincé entre deux extrêmes droites une nationaliste une libérale, Sarkozy et Le Pen. Aussi redoutables l'une que l'autre ! Si le message envoyé par les répressions de Sarkozy à l'acte même de ses triades d'extrême droite civiles et militaires au pouvoir ne nous suffit pas, et si nous ne voyons pas déjà les conséquences des ravages des médias de ce système sur la conscience des gens en France, rien qu'à lire le résultat de ces élections, alors il n'y a plus qu'à se flinguer ou à ficher le camp de ce pays déjà extrêmement stressant et divisé et qui va devenir atroce en même temps que misérable. Hollande et Sarkozy ne s'équivalent pas en matière de liberticide. Hollande ne résoudra pas les problèmes de structure qu'il faut briser pour émerger, on le sait, ce sont les socialistes qui ont pensé l'Europe telle qu'elle a pu au-delà d'eux advenir en monstre. L'Europe libérale c'est eux, le nucléaire civil c'est leur lobby, le traité de Lisbonne et la présence d'Obama à la signature, l'OTAN (dont son rôle anti-émeute en Europe) ils n'ont rien dit, la dérèglementation financière et la soumission aux créanciers de Wall Street Francfort, c'est eux... Mais on ne sera pas débarrassés d'eux sans qu'ils reviennent au pouvoir pour que les masques tombent une fois pour toutes. La gauche émergente deviendra alors la solution évidente. Il n'y a pas d'unité de la gauche avec le PS, la gauche reste extérieure et libre : Virons Sarkozy pour connaître la suite !
"Peut-être que Jean-Luc Mélenchon a fait beaucoup de bien à ceux qui avaient besoin aussi de s'entendre pour une fois inclus dans le discours d'un homme politique et non pas rejetés comme s'ils étaient un ennemi de l'intérieur, et que cela va porter de beaux fruits un jour?"
Oui sans doute, mais pour éviter que ces fruits ne pourrissent avant d'être récoltés, je dis juste qu'il est nécessaire pour nous aussi d'être stratégique. N'oublions pas que nous faisons de la politique dans un système chaotique tant au niveau de la réflexion que de l'action, des idées et des symboles.
J'ai pour principe, et je dis à tous mes camarades de faire de même, de toujours se mettre à la place d'autrui.
Au front de Gauche, nous sommes des initiés. La question est de quelle manière initier ceux qui ont l'esprit voilé.
3) Sur le rejet de la classe politique. Pierre Bourdieu identifie une "régression éthique du vote" chez les dominés du champ politique. Les agents qui n'ont pas la maîtrise symbolique de la pratique politique votent non en fonction de raisonnements politiques, mais en fonction de raisonnements éthiques. Dans cette démarche, l'appréciation morale du comportement des représentants prend une place centrale. Ainsi, on peut penser que les scandales à répétition, et notamment l'affaire de l'EPAD, ont marqué une rupture définitive entre Nicolas Sarkozy et l'électorat de droite extrême qu'il avait réussi à séduire en 2007. Il conviendrait donc de dénoncer les pratiques népotiques, corrompues et immorales des Le Pen pour empêcher au FN d'aspirer systématiquement ce vote éthique rejetant la classe politique, lequel d'ailleurs s'origine dans les dysfonctionnements de la Ve République.
Amitiés militantes.
Merci Monsieur Mélenchon, de porter si bien ce beau projet politique. Merci de faire, malgré l'immense découragement provoqué par le score de l'ombre et de l'instinct primaire, le comptage rigoureux, détaillé et encourageant du score réel de la lumière et de la fraternité.
Merci Monsieur Généreux pour vos bouquins,
Bonjour Jean-Luc, et merci pour votre détermination. Me concernant, le bulletin de vote "Hollande" sera celui de ma volonté à dégager Sarkozy de la scène politique. Je rappelle que le vote "blanc" n'est pas reconnu en France et est considéré comme "nul", si bien que voter blanc fait perdre une voix à la gauche et c'est en définitif la droite qui en profite... Et cela nous ne pouvons l'accepter. Aussi, la meilleure des actions est de voter Hollande contre Sarkozy, et cela ne n'implique absolument pas d'être en accord avec son programme, bien au contraire. Bon courage à tous, et ne lachons rien ! Continuons la lutte pour les législatives... RESISTANCE !
Et pour finir la réflexion et bien comprendre le chantier qui nous attend, dans l'électorat de Le Pen, il y a des harkis, des pieds noirs, italiens espagnols....mais aussi des juifs, des arabes, des noirs...et des croyants de toutes les religions, parce que dans l'absolu un croyant pratiquant préférera un croyant plutôt qu'un laique.
Pour avancer, il est nécessaire d'ouvrir tous les champs de la réflexion y compris tout ce qui peut déranger.
Ne retombons pas dans la facilité, genre le FN c'est des méchants.
CONTINUONS A ELEVER LE DEBAT
RIVOLUZIONE
Merci Jean-Luc pour ces paroles encourageantes. Je suis jeune, optimiste et motivé : le monde changera !
voici le dernier tweet que j'écris :
"voter PS, c'est trhir l'humain d'abord et la planif. écolog. c'est juste mon choix. Mélenchon m'a donné de l'espoir. je me tais."
je remercie le FdG et particulièrement Mr Mélenchon pour cette campagne, reflet d'un très beau programme. j'ai été fière et heureuse de participer à mon niveau à l'effort des camarades. mais non, je ne voterai pas PS.
je ne veux convaincre personne mais personne ne me convaincra de voter Hollande.
ne rien lâcher, pour moi, c'est ça ! à bientôt, camarades !
oui duval c'est une idée pertinente et pourquoi pas aussi s'inviter de gré ou de force dans les médias existants ?
@maisonhaute 199: un village du Gard: 43 Le Pen, 42 Mélenchon (+1 Poutou), 40 Hollande, 33 Sarko. Ici, pas d'émigrés, juste des exploitants en retraite, du coup rentiers d'avoir vendu leur terres agricoles à bâtir, d'où des rurbains endettés;
le vote Le Pen n'est pas un vote politique, c'est un vote convulsif sans aucune conscience ; quand ça va mal, on se replie, on évacue l'intrus, c'est beaucoup plus facile! On ne va quand même pas s'emm****r à imaginer un nouveau monde! A mon sens le vote Le Pen n'ira jamais plus haut, je propose qu'on n'en tienne pas compte et qu'on gagne par ailleurs le coeur de ceux qui en ont encore un!
@camarades parisiens
Auriez vous des infos concernant le meeting place stalingrad à Paris le 4 Mai ? Orateurs? Horaires?
Merci Jean-Luc!
Une Ariégeoise.
@ fabrizio : tout à fait d'accord avec toi ! et plus encore. la division c'est la fin de tout !
révolution !
Ce qu’il faut, c’est réussir à faire ouvrir les yeux, à redonner une conscience au peuple. Vaste programme !
Depuis des années, les discours sécuritaires, identitaires, nationalistes enroulent des couches successives de peur, de haine, de repli, sur la conscience des gens jusqu’à les rendre hermétiques à toute pensée propre. Nos hommes politiques ont bien fait leur boulot, relayés par les media que l’on connaît. C’est comme au moyen âge où l’on maniait dieu et Satan afin que les Cerfs craignent les seigneurs, mais avec des moyens plus efficaces. Nos journalistes sont les curés d’autrefois. dieu et le vote utile et Satan qui vous savez.
Ce qu’il faut, c’est s’atteler à dérouler une à une ces couches de mensonges afin de libérer les consciences, libérer une pensée propre. Ce sera compliqué car il est plus facile d’ajouter une couche d’islamisme et d’insécurité que d’expliquer la légitimité de la dette ou la nécessité du partage des richesses. Mais il faut le faire, patiemment, longuement. ….
à suivre par manque de place
merci pour votre belle campagne, pour vos idées et paroles qui ont apporté le souffle républicain et humaniste qui manquait à la france depuis quelque temps
encore merci, pour tout.
…. La plupart d’entre nous, pour ne pas dire tous, avons fait ce travail de compréhension, de recherche, de lecture, d’ouverture. Il faut maintenant le transmettre. Ce n’est pas parce que les élections sont terminées que la dette devient légitime, que les marchés deviennent humains, que notre programme n’est plus réalisable. Il faut trouver les moyens de continuer le travail de pédagogie, et surtout le faire dans les quartiers les plus touchés par la montée du FN. Sortir les gens de leur isolement.
Il nous faut nos propres media, exploiter ceux qui existent et en développer d’autres. Les meetings en plein air sont un outil formidable. Il faut continuer. Il faut attirer du monde sur ce blog, accepter la contradiction, faire œuvre d’humilité pour repartir de zéro et convaincre.
Ce qui importe aujourd'hui c'est les législatives.
Le FN veut faire imploser l'ump. Et quand on voit l'extrème droitisation du discours ump, on est en droit de se poser des questions. Il y a un fort danger de ce côté là.
D'ailleurs le pen a demandé à l'ump de se prononcer très clairement sur leur position sur un deuxième tour FN contre gauche aux législatives.
Dans ce contexte, le vote utile ou efficace va jouer à fond.
D'où le besoin urgent de trouver un accord sur ces fameuses 350 circonscriptions où le FN est en embuscade.
Pour moi, il n'est pas question de donner ma voix à Hollande avec un risque de n'avoir aucun élu FdG.
Pas d'accord (au moins sur ces circonscriptions), pas de vote.
Bravo Jean Luc pour cette belle campagne et l'espoir qui est né. Je partage votre analyse du vote, et pense aussi que le Front de gauche a commencé à reconquérir un vote ouvrier qui avait déserté la gauche depuis longtemps, qui s'était réfugié dans l'abstention, le vote FN et même le vote Sarkozy en 2007. Sur ce thème d'ailleurs, je signale une vidéo assez drôle sur Sarkozy dénonçant violemment le capitalisme, la finance, et reprenant des propositions de Mélenchon pendant la campagne, pour tenter de refaire le coup de 2007 et convaincre les ouvriers notamment de voter pour lui. C'est là : Bref, j'ai rêvé que Sarkozy était au Front de gauche.
La fin de la vidéo se concluait sur l'espoir qu'en 2012, ces derniers ne se laisseraient plus avoir par ces discours et choisiraient plutôt Mélenchon. Le résultat montre que ça n'est encore qu'en partie vrai, à cause du FN, mais je pense que c'est le début et que cette tendance va s'accentuer à chaque élection. Bonne chance pour la suite et bravo à tous les militants.
félicitations! au front de gauche, face a l'emphase du ps, au conditionnement des medias (de gauche a droite), des cires pompes, 11.1 % c'est un gros score surtout avec un vote ouvriers faible.
le combat continue dans notre entourage et notre révolution arrivera !
@Yann Guérin vous expliquerez comment aux gens, que notre souffrance vient de votre vote à vous, militants du front de gauche
Pas possible, nous serions responsables de cela, aussi, avant tout le monde, peu importe le jeu sordide d'un PS méprisant qui avait éliminé d'emblée les classes les plus pauvres de son enjeu électoral? Et de la presse qui lui était dévouée, et qui nous aura bombardé de gros plan et contre plongée Le Pen et de ses enjambées sur la scène de ses salles au public moribond du matin jusqu'au soir? Responsables avant ceux pour qui le seul argument contre le vote pour le programme du Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon tenait dans la tautologie (enfourchée depuis la primaire du reste par Hollande): voter pour moi pas pour les autres pour me placer largement en tête pour battre Sarkozy?
Imaginons FH élu le 7 mai.
Le temps des législatives, le résultat des législatives avec un FdG à 20%, le temps de composition du gouvernement, le temps des vacances, le temps de "il faut voir, il vont bien faire quelque chose", le temps de noël et les mesures d'austérité qui tombent.
Le printemps des luttes: "Vous avez appellé à voter FH, vous nous foutez la paix avec vos luttes". Les syndicats sont désunis, FO avec ses 25% de FN, la CFDT contre le smic à 1700 euro et pour la contractualisation, la CFTC (sakozyste et FN) la CGC (à droite)... L'Unsa pour FH,... reste SUD pour nous tirer dans les pattes. L'éducation nationale obtiens 20 000 emploi et se retire de la lutte.
Les mesures s'amplifient, la contractualisation prend le dessus sur la loi, le temps des vacances, la rentrée sociale, le parlement PS au abois accuse le FdG de sur-enchère et nous rappelle notre vote en 2012 et nous menace de vouloir conduire le pays à la faillite. Les luttes s'épuisent, les boites ferment. Les syndicats de patrons sont dans la rue, les routiers bloquent le pays, La droite accuse la gauche et assume sa mutation à l'extrème droite...... la crise financière s'amplifie....
NS est élu le 7 mai. (Bayrou et lePen, NDA ne se sont pas reporté correctement. l'anti NS a fonctionné)
Les législatives sont remportées par le PS et un FdG sans concession. Cohabitation. La droite et le PS explosent ! NS dissout l'assemblée nationale en 2013.....
Depuis son lancement, le Front de Gauche progresse dans les différents scrutins: election européenne, election cantonale, election présidentielle, qui n'est pas la plus facile pour les "petites" formations... L'objectif aujourd'hui est de progresser aux législatives pour avoir un groupe significatif à l'Assemblée, non pour influencer le PS mais pour participer concrêtement aux décisions du Parlement qui concernent les Français. Pour le moment la stratégie du Front de Gauche s'est révélée judiieuse. Faisons lui confiance: un million de voix de plus aux legislatives prochaines, c'est à portée de main! Tous unis pour suivre la feuille de route clairement exposée et expliquée dans le billet!
L'abattement n'aura pas duré longtemps. J'ai été triste bien sûr de constater que les idées que nous partageons ne semblaient pas recevoir l'écho attendu. Mais bien des barrières ont été dressées devant leur chemin pour les empêcher d'être diffusées sans être déformées et salies.
Comme vous le dites si bien, nous n'avons pas de temps à perdre dans l'amertume et nous devons continuer à réveiller les consciences. Les idées justes finissent toujours par trouver leur place.
Il faut être encore un peu patient et avancer méticuleusement. La première étape est d'empêcher un deuxième quinquennat de Sarkozy qui nous amènerait rapidement droit dans le mur. C'est pourquoi je voterai pour François Hollande au 2eme tour. J’ai déjà perdu mes illusions mais j’aimerais bien éviter mon pire cauchemar…
La deuxième étape sera bien sûr les législatives et la possibilité d'avoir un vrai poids pour infléchir sur la politique de notre pays et celle de l'Europe. Nous n'en sommes pas encore là.
Via ce commentaire, je tenais également à vous remercier, vous et tous les membres, les militants et les sympathisants du Front de Gauche pour le travail acharné que vous avez livré durant cette campagne et que vous continuez à accomplir. Comme beaucoup, c'est la première fois que j'ai voté avec une réelle conviction, pour des idées qui me semblent justes et les seules à nous laisser entrevoir des jours meilleurs. Encore merci pour ça.
L'espoir est toujours là. En attendant,...
Je ne sais si ce lien a été indiqué : Depuis 2002 l’extrême droite a reculé dans les villes
Merci à Jean-Luc Mélenchon et merci à tou(te)s qui m'ont permis d'argumenter, de convaincre (?, mais le secret de l'isoloir...), de mener une campagne pour de vraies idées, un vrai programme.
Jamais je n'aurais cru faire un jour une campagne pour une formation politique avec autant d'enthousiasme et de conviction.
J'avais aussi, comme certain(e)s d'entre vous, en réserve un bulletin Mélenchon, mais en lisant les posts et surtout le texte de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui, je vais le garder... en souvenir et voter contre l'infâme.
VIVE LA FUTURE TV Front de Gauche ! URGENTISSIME !
Effectivement l'heure n'est pas aux frustrations ni aux désillusions mais à l'espérance.
Le 6 mai prochain nous avons la possibilité de stopper 10 ans de libéralisme galopant.
Enrayer la destruction de la protection sociale, mettre fin à une politique qui aggravent les inégalités est notre devoir.
Créer de nouvelles conditions du vivre ensemble sans pénaliser les talents c'est possible.
Notre avenir est entre nos mains.
Ne nous trompons pas dans notre vote !
Les regrets ne seront pas éternels mais nos conditions de vie en dépendent.
L'heure de la mobilisation a sonné et tout doit être mis en oeuvre pour pratiquer une autre politique, pour partager le pouvoir.
Tout doit être fait pour envoyer à l'Elysée F Hollande et envoyer N Sarkozy et sa clique à la retraite.
Il ne s'agit pas d'un chèque en blanc car il ne faut être ni aveugle ni sourd pour envisager la sociale démocratie comme une fin en soi, c'est un moindre mal par rapport au libéralisme exacerbé mis en oeuvre par Sarko.
La vigilence, la mobilisation permanente seront indispensable pour assurer le succès des luttes à venir à commencer par les législatives.
Le Pouvoir commence dans les urnes et la démocratie sociale s'impose partout ! A nous de conquérir de nouveaux droits, à nous dans toutes les structures où qu'elles soient, syndicales, associatives, de battre en brêche cette société que l'on veut nous imposer depuis les bureaux de la Finance !
lulu à 13 h 35
Tes excellentes analyses de la situation où le réel et la réalité se joignent pour approfondir nos réflexions donc nos actions dans les différents temps -court-moyen-long,ta parenthèse indiquant le rôle du bras armé cet Otan qui devrait être dissoute depuis la disparition du pacte de Varsovie doit être considérée avec le plus d'attention pour notre Mouvement de Libérations avec un S.
En effet si on s'en prend pour cinq,ce ne sera pas un doublon du vécu mais une légitimité merkopen à nous briser définitif nous considérant pas conformes,môches,pas bons au STO,donc HS, donc assistés,donc inutiles...
C'est donc un parallèle avec le vote en 1932 qu'il faut faire, donc pas d'état d'âme,tout faire pour barrer la route aux dérives, c'est la consigne de la Résistance,là il y a Urgence, il faut faire dérailler les trains emportant notre République et toutes les valeurs du CNR, ce sera une grande action de Résistance.
Quant à Nous le 7 Mai le Front de Gauche aura beaucoup de travail politique de reconnaître les vrais socialistes qui ont voté contre ce MES et la lutte sera d'autant plus intense que les fascistes et la droite extrême sont là en embuscade pour passer.
Imaginons Ps élu cette extrême droite sera motivée à agréger toutes les droites extrémisées c'est un sale enseignement du 22; Le centre est en train de voler en éclat il va faire ami-ami(pas tous) avec Ps,et FdG seul à Gauche.
Renforçons le FdG clair et Rouge.
Malgré tous les arguments développés par J.L.Mélenchon pour justifier le vote Hollande,je ne suis toujours pas convaincue. Voter pour lui est au-dessus de mes forces pour les raisons suivantes:
- je ne "digère" pas les trahisons successives du PS envers le peuple (TCE, traité de Lisbonne, abstention pour le MES...)
- le PS considère comme acquises les voix du FdG sans faire un pas vers lui et lui a toujours manifesté du mépris et de l'arrogance. Il préfère courir après les électeurs du FN. Hollande, s'il est élu, s'arrogera avec ces voix tout le mérite de sa victoire
- Si le PS est au pouvoir, son échec assuré décrédibilisera pour longtemps la gauche dans son ensemble et ce sera le retour d'une droite encore plus dure aux prochaines élections.
En conclusion, je ne veux pas cautionner une politique que je désapprouve. Je voterai donc blanc au 2è tour et je voterai FdG aux législatives.
>waouh ! quel travail d'analyse qui remet vraiment bien sur le droit chemin.. bravo ! J'ai toujours un penchant à essayer de comprendre par quoi les "beaufs " sont attirés à l'extrême droite.. mais c'est tellement divers qu'il n'y a que votre façon d'élever le débat ::_ de montrer les vrais enjeux et ce qui se cache derrière tous les phénomènes apparents trompeurs et surtout orientés par ces médias "chiens de garde " __ qui permet de retrouver la clarté dans les évènements que nous vivons alors Grand Merci Je me sens un peu plus intelligente quand je vous lis où que je vous écoute ; J'ai lu l'article sur vous dans Marianne hier j'ai senti de l'admiration pour vous de la part de l'auteur ::vos mérites et votre talent sont reconnus par quelques uns qd même ;;;mais s'attaquer aux banques et à la finance comme vous êtes le seul à le faire demande une force incommensurable et elles se défendront par tous les moyens gigantesques qu'elles possèdent et nous en face on n'a que notre cerveaux et nos petits bras et l'espoir de devenir des dizaines de millions pour les battre . Encore Merci !
Courage Jean-Luc, la prochaine c'est pour la gagne! Merci pour nous... et tous ceux qui veulent un vrai changement.
Il ne faut pas voter Hollande il faut battre Sarkozy!
"Notre marche vers la Révolution Citoyenne est un processus vivant et non pas une formule déclamatoire...Elle passe par des rapports de force... Le renversement de Sarkozy est l'étape à franchir.Si N.S se maintenait, la défaite subie ne provoquerait pas un meilleur niveau de mobilisation...La défaite ne fait naître aucun sursaut. Elle brise l'énergie collective,abat les courages naissant,durcit la résignation de la masse...Le combat repart ensuite de plus bas."
-5000 emplois menaces chez le n°2 français de la sécurité.
-1700 emplois bientôt supprimés chez St Ericsson.
-Sans compter l'avenir de PSA Aulnay...et combien d'autres.
Des rapports de force il va en falloir face à toute cette casse.Alors peut-être vaut-il mieux avoir en face une "gauche molle" qu'une "droite dure".
Merci Jean Luc pour ce nouveau billet.
Bonjour,
Je viens de prendre connaissance de vos écrits qui me confirment que finalement j'ai peut être bien fait de vous soutenir lors de ce 1er tour. Je pense qu'il ne faut jamais se dévaloriser et que ces résultats (même si ce n'était pas ceux escomptés) demeurent excellents pour une première présentation. Je tiens à vous préciser que j'habite à Nice et qu'ici des villes telles que DRAP, LA TRINITE, ST ANDRE DE LA ROCHE ont trop écouté les sirènes du FN. Ce département aurait besoin d'un bon coup de "peps", j'ai l'impression et ce n'est qu'une impression qu'il n'y a pas assez de réunions, de rassemblements du Front de Gauche afin de galvaniser les gens. Peut être devriez-vous vous y déplacer régulièrement selon votre emploi du temps que j'imagine bien rempli. En ce qui concerne le second tour, le bulletin Hollande ne me motive pas plus que çà mais si c'est le prix à payer pour être définitivement débarrasser des capitalistes ! Ce sera donc Mimolette. A + tard pour les législatives. Je vous souhaite une bonne continuation et bon courage. Très cordialement. PS : Si vous avez besoin d'un soutien quelconque, me contacter par mail.