04juin 12
Le candidat du Front de gauche a déposé une gerbe de fleurs en mémoire d'une résistante de la région. Le FN parle d'un "fiasco".
Plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche 3 juin dans le Pas-de-Calais à "une marche contre l'austérité et le fascisme" avec Jean-Luc Mélenchon (FG), un événement que l'équipe de Marine Le Pen (FN) s'est efforcée de minimiser.
Les organisateurs ont dénombré 6.000 personnes, la police 3.000.
Arrivé peu avant 16 heures à Montigny-en-Gohelle, Jean-Luc Mélenchon, candidat dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, convoitée également par la présidente du Front national Marine Le Pen, a été accueilli aux cris de "Résistance, résistance".
"C'est bien, vous êtes nombreux", a-t-il lancé, avant d'aller déposer une gerbe de fleurs au monument aux morts de la commune, limitrophe d'Hénin-Beaumont, en mémoire d'Emilienne Mopty, une résistante originaire du Pas-de-Calais, qui avait mené les manifestations des femmes lors de la grève des mineurs en mai-juin 1941.
Arrêtée en septembre 1942 par les Allemands, elle avait été décapitée dans la cour de la prison de Cologne le 18 janvier 1943.
«Son combat est toujours d'actualité. La marche d'aujourd'hui est contre l'austérité et le fascisme. On redresse la tête et on montre qu'ici c'est une terre de gauche (…), pas le fief de Marine Le Pen"», a déclaré David Noël, secrétaire de section du Front de gauche à Hénin-Beaumont.
Dans le cortège, où les manifestants tenaient à la main de nombreux ballons rouges et drapeaux du Parti communiste et du Front de gauche, des pancartes proclamaient "On lâche rien" ou "Fâchés mais pas fachos".
"Je suis ici pour marquer ma solidarité avec la lutte du Front de gauche contre le FN à Hénin-Beaumont. La lutte des mineurs en 41-42, c'est d'eux qu'est partie la résistance dans la région et ils ont subi une très grosse répression. Ils étaient 100.000 mineurs en grève contre l'Occupation allemande, il faut se souvenir", a expliqué Gérard Guilbert, militant FG âgé de 65 ans.
La marche s'est achevée en fin d'après-midi devant les anciens bureaux de la compagnie des mines à Billy-Montigny, suivie d'un meeting de Jean-Luc Mélenchon.
Tenant un portrait dessiné d'Emilienne Mopty, le candidat du Front de Gauche a salué sur scène une femme qui représente une "leçon de courage et d'abnégation, non seulement pour les femmes mais aussi pour toute l'humanité".
Ici, il faudrait que nous subissions la honte, sur la terre initiale de la classe ouvrière et du socialisme, ce serait paraît-il le fief des abjects descendants de ceux qui nous ont envahis, occupés et trahis", a lancé Jean-Luc Mélenchon.
"Dorénavant, ce n'est pas nous qui rasons les murs, c'est eux qui vont les raser, nous allons les faire partir, les chasser et avant, nous allons les éradiquer politiquement", a-t-il poursuivi.
L'équipe de campagne de Marine Le Pen a raillé dans un communiqué un "fiasco", "annonciateur du dégonflement inéluctable de la baudruche Mélenchon", affirmant que cette marche a rassemblé "tout au plus 800 personnes, rameutées à grands coups de bus venus de la France entière".
Selon le conseiller de Jean-Luc Mélenchon Alexis Corbière, après le "faux tract anonyme", Marine Le Pen critique une manifestation "dont elle est incapable" et "s'affole parce qu'elle sait qu'elle va perdre".