22juin 12
Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.
En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.
Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.
Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.
C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’an passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !
L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.
Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.
Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni son opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.
On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !
Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.
En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.
Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.
Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.
Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?
L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.
L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.
Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus.
Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.
Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.
Et voilà Hollandreou 1er, j'entend autour de moi les plaintes des premiers déçus.
Comme disait si bien JL, il ne faut pas sortir de l'isoloir avec ses convictions mais les mettre dans l'urne. Nous avons un temps a mettre a profit, celui qui nous sépare des prochaines élections. Les graines semées vont lever, les électeurs "utile" sentent déjà les limites du PS. Le vrai changement est encore a venir, et il ne se fera qu'avec l'humain d'abord. Le FdG reste l'union de ces forces humanistes, le seul outil commun.
Vive la vie ! On ne lâche rien !
Merci Jean-Luc,
Vous vous reposiez quelques jours à peine que votre parole nous manquait déjà. C'est dire combien elle compte pour nous et comme elle comptera encore dans les tempêtes qui viennent, celles pressant les coeurs et assomant les esprits. Mais rien n'est perdu, et il n'y a pas eu de gachis, tout au contraire l'espoir est maintenant bien vivace.
Bonnes très bonnes vacances !
@ David JV
Quand je parle de prix, je parle du peu de valeur du vote dans la caboche des abstentionnistes et ton exemple à propos de la nature est hors contexte, encore heureux qu'on ne nous fasse pas payer l'air qu'on respire (quoique, gaffe, il y en a qui pourrait y penser...)
Par "permis" on entend, souvent à tord, contrainte, interdictions, règles à suivre, alors que non. C'est également libératoire et la liberté gratuite ne fonctionne pas dans l'inconscient collectif : c'est même pas moi qui le dit, c'est le psychanalyste de chez monoprix !
Bonsoir Amis, En lisant les posts j'ai vu que certains proposent un nouveau nom au Front de Gauche. Je me demande bien pourquoi changer de nom d'ailleurs. "Alliance humaniste" ! Navrée de vous dire que ce terme d'Alliance est utilisé par toute l'extrême droite européenne. Mauvais choix !
@ Lilly54.
Franchement, nous pouvons leur dire à ceux qui s'imaginent qu'en changeant de nom ils changeront d'identité. Soit nous sommes humanistes ou soit nous votons pour l'égoïsme, c'est un choix à faire.
Après avoir répété durant des mois avec fracas une réticence face aux chiffres sondagiers, c'est étrange de voir cette note et la précédente truffées de pourcentages.
Pourquoi verser dans la rengaine "nan on a pas perdu, on a gagné quand même, puisqu'on a moins perdu qu'aux précédentes" ? C'est ridicule. Allez, soyons bons perdants, on a perdu, faut l'accepter. On a perdu, point. L'important, c'est d'en tirer leçon.
C'est quoi notre projet (au moins, nous on en a un !) ? C'est l'humain d'abord.
C'est cette assertion qu'il nous faut méditer, conceptualiser, confectionner, puis partager, conjuguer, mélanger, pour enfin transmettre et enseigner. Tout le reste c'est peanuts.
L'idéologie libérale a infecté les citoyens par des microfachismes via la TV, les médias...etc. Telle un virus. Pour résister, il nous faut emprunter le même sentier, à savoir un comportement de rétrovirus.
@Rémi
J'aime assez ton analyse de la défaite (ah... ça fait mal de le dire) et l'analyse de l'idéologie libérale qui infecte les citoyens par l'intermédiaire des médias. Cependant les chiffres que Jean-Luc Mélenchon décortique ne sont pas des sondages mais des statistiques concrètes. Il faut bien en passer par là pour tirer des enseignements sur la perte de 2 millions d'électeurs! 2 millions, ça fait mal, mais c'est du concret!
Du point de vue des sièges de députés, on a perdu, du point de vue du nombre de voix, les législatives n'ont pas récupéré les voix de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles. Ceci explique cela. Après la pluie, le beau temps ? Bien sûr, il ne faut pas rester sur cette analyse un peu abrupte. Le FdG à gagné ses galons de force politique indépendante et dans la situation présente et avec les forces hostiles en présence, ce n'est pas une mince affaire.
Maintenant, il manque encore une analyse plus profonde. Questions que je me pose et repose sans avoir à proprement parlé eu de réponses. Le fait nouveau, même si c'est dit et répété, c'est l'entité "Front de Gauche" avec le programme l'Humain d'abord, la référence politique à laquelle des millions de gens se sont repérés et espèrent.
Déjà, le ps commence la valse, s'apprête à faire avaler la potion "austérité" et faire croire que c'est du sirop. Les illusions tombent déjà, rien qu'à entendre les réactions des syndicalistes. Il faut dès maintenant montrer les solutions du programme !
@GP,
Je suis de ton avis, mais ne suis pas désemparée devant autant d'assocs(ou pas) de collectifs de citoyens non-encartés, 577 maximum... Au contraire car cela signifierait une vraie dynamique de terrain, ateliers législatifs et assemblées citoyennes pouvant être" fusionnés", à l'occasion, non? La fluidité sera là puisqu'à lire les divers commentaires/analyses, nous nous retrouvons en accord de fond, in-fine. Il s'agit pour ceux qui veulent mener l'humain d'abord de battre le rappel des idées de gauche auprès d'un maximum d'esprits, pour cela: un maximum de travail d'éveilleur publique. Un site technique fédérateur suffit, un rapporteur par collectif de circonscription aussi, et les questions à débattre? En dehors des propositions du peuple, cahiers de doléances-revendications: référendum sur les traités, audit de la dette qui remontent vers le groupe parlementaire, des questions descendent du groupe parlementaire et sont adressées à tous quand elle sont désignées iniques, cad en opposition avec nos idées: Ils ont notre confiance, ils ont notre soutien et ils sont nos porte-paroles.
De plus avec un WM (c'est un plaisir) comme celui qui ici agit, nous pourrions être drôlement efficaces.
Dans notre circo, une idée: les collectifs de la circo électorale deviennent 1 collectif FdG pour préparer les municipales en occupant le terrain, "la tête et les jambes" avec le programme partagé en s'articulant sur les partis. On part pour deux ans!
Espoir et...
Quel talent, quel courage aussi, quelque chose me dit que nos couleurs ne vont pas tarder à reparaitre, déjà jeudi à Bollène, s'il faut encore plus d'austérité pour que nos idées émergent nous allons etre servis grandement, et nous ferons en sorte qu'ils s'en aillent tous enfin !Nous avons tous appris beaucoup en peu de temps, nous nous affutons,notre démocratie à une bien vilaine figure nous allons la relooker à notre sauce chiffon rouge et demain nos matins chanterons, la rivière est sortie de son lit n'est ce pas ? Vous etes sublime en jour de pluie !
La vidéo du point presse de Martine Billard et Jean Luc Mélenchon du lundi 26 juin.
@ tous
Plutôt que de parler de vacances et renvoyer notre action à septembre il serait bien de faire fleurir les murs d’affiches Front de Gauche sur le Smic, l'Europe, le chômage, la défense de tous les secteurs publics etc.
Etienne
Demain à 14 h couleur rouge vers le Medef RV métro Varenne, avant leur sommet prolongeant l'axe Merkozy. Nous on lâche rien surtout à s'abstenir au premier tour avec ces chiffres terribles nous aurions eu 14% et l'abstention aurait reculé de 5 points avec un groupe intermédiaire plus visible toujours fleuri de rouge.
Hors sujet : il existe une possibilité non négligeable que le Conseil Constitutionnel allemand considère le "Fiskalpakt" (la règle d'or) comme inconstitutionnel car transférant trop des pouvoirs du gouvernement vers Bruxelles. Si c'est le cas, seul le peuple allemand peut valider ce transfert de souveraineté. Ceci signifie que l'on se dirige certainement vers un référendum en Allemagne pour ou contre la poursuite de l'intégration européenne actuelle.
Actuellement, la loi instaurant la règle d'or n'est pas ratifiée par le Président allemand (Joachim Gauck) à la demande du Conseil Constitutionnel qui veut avoir le temps d'examiner les recours contre cette loi déposés par "die Linke".
Amis et camarades
C’est dans l’adversité que l’on reconnaît ses amis.
Aujourd’hui, sur ce blog, très utile, certains critiquent la stratégie du FdG par rapport au FN. Evidemment, dans la non réalisation de notre rêve commun, être une force de gauche qui aurait poussé le PS à plus de justice, il est plus facile d’en déduire que c’était une erreur stratégique, comme dit le proverbe turc « c’est toujours quand la roue du chariot est cassée que l’on vous dit par où il ne fallait pas passer ». Pour ma part, vu les thèmes (ex viande Hallal) qui sont venus polluer cette campagne, orchestrés par le FN pour faire diversion et aider l’UMP à ne pas parler de son bilan quinquennal désastreux, notre combat est des plus utiles. Dire que les médias, aussi, ont mis la main à la pâte pour aider la droite et son « extrêmamie » à dévoyer notre programme, nous l’avons compris et analysé.
J’ai vu une vidéo du FN du directeur de campagne D.Martin de MLP, où il explique comment manipuler des électeurs. Pourquoi ces citoyens sont-ils aussi sensibles à cette démagogie ?
Parce que le FN intervient auprès de victimes désemparées et qu’à ce moment là il n’y a qu’une voix qui arrive à leurs oreilles parce que le lien social n’existe plus parce que « quand le mouton fait défaut, la chèvre est appelée majesté ».
Chacun, chacune de nous avec des moyens aussi minimes soient-ils peut reprendre la place que nous devrions occuper au cœur de l’humain d’abord.
fraternellement
Dans l'Humanité d'aujourd'hui, une très longue et très belle lettre de Mikis Theodorakis qui met à bas tous les mensonges proférés par la droite française sur son supposé antisémitisme.
L'idée que le Front de Gauche devrait se mettre en vacances pendant 2 mois est particulièrement saugrenue. L'autonomie conquérante aura à s'employer sur de multiples sujets dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dès aujourd'hui. Exemple : l'usine Arcelor Mittal est bloquée depuis ce matin à Florange en Moselle(dépêche AFP de 9h02). D'après la CGT : " C'est un avertissement à Montebourg dont la mission d'expertise est en train de mal tourner. D'après les experts du Gouvernement, Florange pourrait tourner sans le train à chaud. C'est exactement ce qui dit Mittal. Nous ne voulons pas de cette solution. Nous voulons garder un site intégré qui maîtrise tout le processus de fabrication". Je ne veux pas préjuger de ce qui va se passer, mais la CGT n'a guère confiance concernant un ministre du "redressement productif" qui tant que le système ultra libéral reste en place ne peut qu'être un ministre de la "reculade improductive". C'est pourquoi d'ailleurs, une délégation de métallurgistes se rendra mardi prochain devant l'Assemblée Nationale à Paris, où le Premier ministre J M Ayrault doit prononcer son discours de politique générale. Belle illustration de ce qu'on disait hier sur la synergie possible et même inévitable entre les urnes (le groupe FdG ne va pas manquer d'interpeller le Gouvernement) et les autres actions (grêves, manifestations et initiatives diverse) puisque que les ouvriers de Mittal seront aux portes de l'AN. Conclusion : pas de vacances pour le FdG !
Némésis dit ceci : Pourquoi ces citoyens sont-ils aussi sensibles à cette démagogie ?
Moi, je crois que le germe FN est présent dans tous les esprits, de même que dans l'intestin on a tous les microbes qu'ils soient bons ou mauvais. Le seul truc important, c'est que les mauvais ne prolifèrent pas. Hors, depuis un certain temps, les mauvais penchants humains proliféraient sans vergogne et sans anticorps. Il était temps qu'une force contraire viennent les réduire et c'est le Front de Gauche, semble-t-il, parce que les autres, de droite ou du PS, ils n'ont pas bien conscience de l'intérêt de contenir cette infestation ni de son danger imminent. Toutes les excuses comme quoi c'est à cause de la détresse ou de la misère sont fausses. C'est surtout que les gens n'avaient pas d'autre saint à qui se vouer. Il faut réinvestir l'espace. Il faut reconquérir les consciences.
A mon avis, selon ma perception, le FN est une force de protestation pour petites gens, à courtes vues, assez centrés sur eux-mêmes, leur petit commerce, leur entourage immédiat et qui a du mal à voir qu'ils n'existent que dans l'ensemble d'un vaste monde. C'est un manque de distanciation et de connaissance générale, un manque d'esprit de déduction sur un plan large à la fois dans le temps (Histoire) et dans l'international et bien entendu une méconnaissance de la lutte de classe. Le FN c'est la paresse intellectuelle, qq part.
Des solutions simples sur le zinc + la pub TV + la peur savamment entretenue quotidiennement. Cette peur est la clé de voute du système de droite : nous vous protègerons, disent-ils. Té, c'est le slogan de Wauquiez, pour ne pas le nommer : protéger l'Auvergne !
Droite et extrême-droite prospèrent sur la peur du pire et l'entretiennent. Alors nous, avec nos élans généreux de partage et de redistribution, on passe pour des rigolos.
Y a du boulot !
Le FN, selon ma perception, est le parti des peureux, des épouvantés, donc d'autant plus féroces qu'ils sont continuellement sur la défensive et le pied de guerre. C'est une composante humaine, elle est en chacun de nous. Ne pas la laisser prendre toute la place. Vigilance sanitaire !
@etienne
Et il serait bien aussi de parler de ceci, passé totalement inaperçu :"Le droit des femmes à procréer ou non effacé à Rio+20"
Lire l'article ici
Les opposant à l'avortement s'en rejouissent ici
C'est bien, quand vous avez le temps d'écrire! Vous devriez vous mettre au vert plus souvent, rien que pour ça. Merci pour votre plume consolatrice et dynamisante. Tenez le coup, moi j'essaie aussi. Anne
Hello ! Je suis français expatrié en Belgique (sans le sou, mes motivations ne sont pas d'ordre fiscales rassurez-vous). Je milite pour l'instant au sein du Parti Travailliste Belge.
La gauche en Belgique n'a pas la même configuration qu'en France. Pour faire bref, le PC n'a quasiment pas d'existence, l'extrême gauche est plus exsangue encore qu'en France, le Front National n'arrive pas à se fédérer autour d'un parti solide (tant mieux, mais le mouvement pourrait bien se mettre en route après le "succès" des marinistes français) et le parti socialiste est l'organe géant qui monopolise tout le paysage à gauche.
Un mouvement front de Gauche vient de se créer à Bruxelles à l'initiative d'un "ex-vert". Quelqu'un sait-il quelque chose sur ce mouvement ? J'avoue être attentiste quand à ma participation à ce mouvement, je crains une récupération de la marque "front de gauche" par quelques ambitieux, comme on l'a vu pour le mouvement "Motivés" début des années 2000. J'aimerai bien avoir l'avis de quelqu'un sur ce nouveau parti belge.
Merci !
@WM
Je vois que vous avez supprimé avec raison un commentaire qui regrettait que Rio+20 n'aie pas retenu une demande d'inclure le concept de "droits reproductifs", pendant que je préparais au brouillon ma réponse. La voici:
Personnellement, bien que partisan du droit individuel à mourir dans la dignité et du droit individuel à l’avortement, je trouverais dangereux que l’on puisse donner à penser que ces droits personnels ont un lien avec les problèmes d’intérêt général humain comme le développement durable,le développement démographique, le traitement des conséquences du réchauffement climatique. J’approuve la décision de ne pas avoir retenu, car tout à fait déplacé dans le contexte de Rio+20, le concept de « droits reproductifs ».
C’est toujours le danger des associations ou groupes de pression qui ne s’intéressent qu’à un seul problème, d’être obnubilés par le combat pour ou contre, sans prendre en compte les conditions générales et les circonstances, et le respect des autres opinions, diverses et argumentées, sur la question qui seule les préoccupent.
Quel encouragement que de lire les propos d'etienne 513 et de jean louis CHARPAL518. J'ai émis de tels souhaits plusieurs fois sur ce blog.
Ne plus attendre. Répliquer et exiger haut et fort. Il n'y a que le FdG à même de le faire politiquement sans compter que nous avons tout à apporter à ceux pour qui le FdG a tant laissé espérer.
Réagir "à chaud" évite le renoncement et la perte de crédibilité.
Constater n'a que trop duré. Agir est d'actualité.
@ 505 Lilly54 dit:
"Bonsoir Amis, En lisant les posts j'ai vu que certains proposent un nouveau nom au Front de Gauche. Je me demande bien pourquoi changer de nom d'ailleurs. "Alliance humaniste" ! Navrée de vous dire que ce terme d'Alliance est utilisé par toute l'extrême droite européenne. Mauvais choix !"
C'est exact et aussi par l'Otan, qui s'appelle, Alliance Atlantique, c'est aussi le nom de la bague que mon épouse m'a passé au doigt pour la vie ; acte qui a scellé un pacte pour la vie, mais un pacte ça fait penser à Varsovie.
Tout comme le Front est un terme guerrier, mais aussi dénomme le haut du visage.
De même la gauche ou la droite pour un parti politique détermine le coté où les représentants des dit partis politiques vont poser leurs culs dans les hémicycles de l'Assemblée Nationale et du Sénat.
Quelle terrible et lucide analyse sur la capitulation du gouvernement "socialiste" devant les diktats de l'Europe Libérale! On n'attendait rien de ce gouvernement, les discours contre l'ennemi "La Finance ", n'ont trompé que les naifs et c'est ce qui est grave pour un parti qui se dit de gauche.Cette duplicité, cet opportunisme sont impardonnables. Nous ne sommes pas de cette majorité là.
Un parti autoritaire déterminé à vouloir tuer toute opposition à sa gauche. Un parti prêt à tout pour rassurer Bruxelles Même aux prix de manipulations les plus mesquines et grossières.
Les sociaux démocrates européens votent les programmes d'austérité, quand ils ne gouvernent pas avec la droite comme en Grèce.
Oui à l'autonomie politique. Que les députés du Front de Gauche soient inflexibles et vigilants.
à Maryvonne
et pourquoi pas employer la technique des Islandais reprise par les jeunes canadiens, réclamer une vraie augmentation de ce SMIC en utilisant des casseroles !
c'est festif et ça a le don d'énerver le bourgeois
Moi je ne vois qu'une seule lutte a mener pour changer cette situation ou ceux qui travaillent ne gagnent pas correctement leur vie et ceux qui ne travaillent pas gagnent plus que de raison.
Le capital ne tombera pas tout seul. Il comporte des ressorts infinis qui se servent de l’individualisme forcené qu’il diffuse par tous ses moyens.
Un socialisme, quel qu’il soit devra avant tout montrer le visage d’un groupe d’humains déterminés a changer les choses et prêt a toutes les rébellions pour arriver a ce que le fruit du travail profite a ceux qui le produisent.
Voilà ce que pourrait être le rôle du Front de Gauche durant ces cinq ans (parce que se plaindre ne sert à rien et on ne pourra rien faire quoi qu'on en dise tant qu'on ne sera pas au pouvoir) : "Si le FdG veut manger tout cru le PS, il le peut. Il suffit de faire campagne pendant 5 ans, non pas en propageant des idées mais en faisant une expertise de terrain, non plus seulement, car cela a déjà été fait, auprès des ouvriers syndicalistes et associations écologistes, mais auprès de tous les métiers clé : paysans, informaticiens, professeurs, universitaires, ingénieurs. En 5 ans de campagne, le Front de Gauche devra non seulement avoir formulé des propositions pour articuler le tout, mais l’avoir diffusée en temps réel."
Moi je trouverais cela plus percutant que ces grèves à répétition qui n'aboutissent à rien ! On n'aura rien sous le règne de Hollande, inutile de perdre des journées de salaire à défiler gentiment sous ses fenêtres !
La perte sèche de 2 millions d'électeurs et électrices entre la Présidentielle et les Législatives est venue grossir la très forte abstention. Nombreux sont celles et ceux, citoyen-ne-s de progrès et têtes dures du FdG à ne pas avoir voulu voter PS aux législatives. Et quelque part, ça se comprend! Le PS n'est plus une force de progrès mais complètement inféodé au capital et à son bras armé la Finance. Les mesures de rigueur et d'austérité du nouveau gouvernement commencent à s'étaler dans la presse. L'échec de la politique du gouvernement Ayrault est programmée. Le PS en sera le seul responsable puisqu'il détient la majorité absolue au Parlement français. Nous le FdG nous devons être présent auprès de toutes celles et ceux qui seront amenés à en souffrir...avant que tous nous souffrions.
Demain soir 18h30 à Bollène (Vaucluse) manifestation contre la municipalité (FN) qui a interdit le 18 juin dernier, que soit chanter "le chant des Partisans" lors de la commémoration du 18 juin 40. Venez nombreux montrer votre désapprobation...le Vaucluse croule sous la montée en puissance des partis d'Extrème droite (FN, Ligues du Sud, Identitaires) nous avons besoin du soutien de tous les républicains, démocrates et citoyen-ne-s de bonne volonté pour chasser la bête immonde de notre territoire.
@ 528 citoyenne21 dit:
…En 5 ans de campagne, le Front de Gauche devra non seulement avoir formulé des propositions pour articuler le tout, mais l’avoir diffusée en temps réel.
Moi je trouverais cela plus percutant que ces grèves à répétition qui n'aboutissent à rien ! On n'aura rien sous le règne de Hollande, inutile de perdre des journées de salaire à défiler gentiment sous ses fenêtres !
Entièrement d'accord avec vous, concernant la campagne permanente dans tous nos rapports quotidiens avec les personnes que nous croisons chaque jour.
Contrairement à ce que vous croyez, la grève est primordiale, pas celles préconisées par les syndicats qui effectivement appauvrissent les travailleuses et travailleurs qui la font, mais un autre style de grève qui est peu pratiquée en France (épisodiquement par certains fonctionnaires), la grève du zèle ; cette grève consiste à rester à son poste de travail, et d'y faire son travail avec beaucoup plus d'attention et de temps que de coutume, cela entraîne des ruptures de chaînes, de cadences et des heures supplémentaires ; pour les administratifs et fonctionnaires cela n'est pas praticable, par contre ils peuvent spécifier à leurs interlocuteurs clients ou publics les noms de leurs chefs hiérarchiques après avoir décliné le leur évidemment (cela n'est pas contre la loi), ils peuvent de même freiner terriblement l'évolution des dossiers qu'ils traitent étant particulièrement scrupuleux, etc… etc…
Ce matin sur France Culture, le sujet : le fédéralisme et la pathétique et pitoyable Daniel Cohn Bendit qui vient nous expliquer qu'il est en accord avec Mario Monti et compagnie pour que les abandons de souveraineté soient effectifs en Europe, ultime arme pour contrer le crise économique. Je n'en croyais pas mes oreilles ! A ce point.
Camarades, la voie est donc parfaitement libre. Les écolos d'EELV ont fait comme le PS il y a quelques années, abandonner la volonté de transformer la société. Autant dire que l'Ecologie en tant que parti politique est mort cette année avec l'accord PS-EELV, plus que confirmé par cette intervention radiophonique de ce matin.
Ne demeure donc en France que le programme l'Humain d'abord pour défendre le positionnement central de l'écologie dans le nouveau modèle de société qu'il nous faudra trouver à travers l'écologie politique.
Au contraire du FdG qui perd en sièges mais progresse en nombre de voix, EELV a fait le calcul inverse, celui des petits calculs précisément qui eu pour effet d'augmenter artificiellement leur nombre de voix et d'anéantir définitivement leur base populaire. C'est à mon sens un très très mauvais calcul de leur part, qui plus est en pleine crise systémique et vu la demande de renouveau qui va aller sans cesse croissante.
A nous d'aller convaincre les vrais écolos de la pertinence de notre programme et de la planification écologique.
Vive notre défaite !
Jean-luc,
suite à ton passage sur Europe 1 je ne peux qu'être d'accord avec toi sur la stratégie d'une politique nationale aux législatives. Bien que les représentants du peuple, appelés députés maintenant, se fassent élire dans un territoire local, appelé circonscription, la politique qu'ils défendent ne peut être que celle décidée au niveau de la nation. Il est grand temps de ne plus confondre le fond et la forme politiques. Ceci dans un souci de clarté pour les électeurs. Pour ce qui est du repos je pense comme Saint Just dans son rapport sur "la nécessité de déclarer le gouvernement révolutionnaire jusqu'à la paix" du 10 octobre 1793, que "ceux qui font des révolutions dans le monde, ceux qui veulent faire le bien, ne doivent dormir que dans le tombeau". Et la révolution est à faire au niveau de l'Europe maintenant, pour le bien des braves gens qui veulent simplement vivre de leur salaire.
Le front de gauche va probablement s’enrichir de deux nouvelles composantes : la Gauche Anticapitaliste (scission du NPA) et le retour des Alternatifs. Voilà d’excellentes, mais vraiment excellentes nouvelles.
Cher Jean-Luc Mélenchon, « dites, il faut se calmer … » je me demande si ça ne serait pas plutôt à certains dirigeants du FdG de se calmer un peu. Les uns manquent peut être parfois de diplomatie (mais nous y sommes habitués), les autres prennent la mouche un peu facilement. C’est fini les querelles de cour de récréation ? On peut faire avancer l’humain d’abord ?
Entendu Clémentine Autain, formidable sur Europe 1.
@ Antraigue - 15h58
Je me demande si ça ne serait pas plutôt à certains dirigeants du FdG de se calmer un peu …
Tout à fait d'accord avec toi. Unité du FdG et à vous de continuer à montrer l'exemple. C'est indispensable et des millions de personnes sont en mouvement, vous n'avez pas le droit de fragiliser ce qui se construit actuellement par des petites phrases faisant état du passé qui plus est. Nous avons besoin de vous !
@ DAVID JV
Concernant Daniel Cohn Bendit, il y a bien longtemps (27/01/2012) que j'ai dénoncé son fédéralisme dans mon webjournal, article sur le groupe Spinelli au parlement européen. Il est difficile de dire aujourd'hui qui est exactement ce troll germanique, est ce un poisson pilote du SPD et du PS, ou est ce simplement un vieux soixante-huitard attardé et "has been" ayant une frousse bleue de l'avènement d'une vraie gauche en Europe ?
Tout ce que cet homme ai réussi à faire, c'est de mettre les verts "out" en France comme en Allemagne.
@ 505 Lilly 54 et 525 Denis F
Peut être qu'Alliance est utilisée par une partie de l'extrême droite européenne mais pas uniquement. Faut-il vous rappeler que ce sont les "Alliés" qui sont venus à bout de l'Allemagne nazie. On fait pire comme référence. Par ailleurs, à ce petit jeu, on peut aussi faire remarquer que, pour le coup, Front est l'un des 2 mots qui compose le nom du parti d'extrême droite français dont les trop bons résultats viennent de ternir les 2 dernières élections. Bref, à trop chercher la petite bête, on rate l'éléphant dans le couloir.
@Denis F
Complètement d'accord! Moi qui ai longtemps voté Vert, (rupture en 2005), je crois que cette année 2012 aura été la cerise sur le gâteau du reniement!
@ Antraigue @DAVID JV
En ce qui concerne les petites phrases des uns et des autres, je crois qu'elles étaient nécessaires pour en finir avec les sous-entendus et les non-dits. Maintenant, c'est fait. On passe à autre chose! La lutte continue!
Urgence sociale, emploi, salaire, retraite. Nous avons rendez-vous Place Vauban le Front de Gauche dans un quartier le 7ième où les plus grandes fortunes essayent de ne pas payer l'I.S.F. et la manifestation se dirigera vers le Medef. Si nous sommes comme pour le 1er Mai, nombreux pour la séquence : la Lutte continue avec manifs et actions diverses. Y a un sacré rattrapage à faire 1700 brut à la place de qqs cts, retraite à 60 ans pour toutes et tous, et avec ce chômage concocté et virulent voulu par le patronat du profit maxi, imposer le C.D.I. et interdire les licenciements boursiers.
Concernant le résultat des élections. il faut souligner positivement les 11,11 % de la présidentielle et les 4 millions de voix recueillies. Ont-elles disparu ? D'abord il faut savoir à qui le Front de gauche veut s'adresser. A tous ceux qui ont intérêt à changer de système économique et pour cela on a besoin de créer un mouvement majoritaire. La première question à se poser est d'où viennent celles que l'on a gagné et pourquoi les a-ton gagnée. Ensuite je ne suis pas d'accord pour dire que l'on a perdu irrémédiablement les 2 millions de voix qui nous font défaut aux législatives : parce que un certains nombre de ces électeurs on fait un va et vient entre le PS et nous (fdg présidentielles, PS pour assurer le coup à gauche aux législatives) parce quoi qu'on en pense pour des millions de gens le PS c'est la gauche, ce sera ainsi tant qu'on n'aura pas créé le réflexe gauche = front de gauche), mais aussi regardons les voix de nos candidats qui étaient seuls au 2ème tour donc sûrs d'être élus. Ils ont rassemblé plus de voix au 2ème tour qu'au premier. C'est la preuve que bien qu'ils soient certains d'être élus des gens se sont déplacés pour leur donner leur voix au 2ème tour alors qu'ils ne l'avaient pas fait au 1er. ll nous faut continuer le travail avec l'humain d'abord pour fidéliser et conquérir et on n'a pas une minute de répit
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'on attendra pas 5 ans avant qu'il se passe "des choses", qui ne mettrons peut-être pas le FdG au pouvoir, mais son programmes sur le devant de la scène. Quoi exactement, je ne voudrais pas trop m'avancer, mais le système est vraiment très mal. L'Espagne est dans une situation très proche de la Grèce et d'autres pays la suivent de près. Merkel ce matin a fait une déclaration au Bundestag ou elle a débité les poncifs habituels de l'ultra libéralisme. Les ultra libéraux découvrent que la recession s'aggrave dangereusement en Espagne, qui en est donc à emprunter à près de 7% pour gaver les banksters. Je ne suis pas un petit génie mais la bêtise infinie de ces gens là me sidère. Comment ne pas comprendre qu'en diminuant toujours plus le pouvoir d'achat des peuples, ceux-ci ne peuvent plus consommer et que la recession s'auto alimente, et que saigner un malade anémié met ses jours en danger ? Le système ne peut perdurer indéfiniment, à force de tirer sur la corde, elle finira par casser et avant 5 ans. Une des dernières cartouches du système est un fédéralisme bidon en forme de grosse ficelle, dénoncé clairement par Jean-Luc. L'union européenne, ils s'en fichent en tant qu'idéal. Ce qu'ils veulent, c'est sauver la dictature des spéculateurs et des multinationales à qui ils ont offerts l'Europe sur un plateau.
NB : @ 540 - LAFORCE. Merci pour votre analyse très pertinente.
Ouf ! Nous sortons renforcés du dispositif piégé, alors que cette constitution du coup d'Etat permanent nous narguait ! JL Mélenchon n'est pas mort, le FdG et ses composantes sont déjà métamorphosés, l'été va durcir nos ailes toutes tendres, et dès l'automne notre portance sera telle qu'enfin le peuple insurgé pourra lutter sur tous les plans pour accomplir son devoir: se faire respecter ! Le slogan "place au peuple" va devenir de plus en plus génant pour les experts en capitulations dissimulées! Résistance sera le leit-motiv des luttes sociales avec j'imagine quelques pédalo-mollit-trop. Mais si nous nous contentions de si peu, beaucoup penseraient "on a déjà donné" ! Non, un destin révolutionnaire inattendu nous attend. Car nous avons inventé quelque chose qui a volé bien au-dessus de la politique politicienne, et qui de surcroit a atteint sa première destination, vaincre le système d'embrouille UMP-FN-PS, autrement dit, mettre en échec la stratégie antiterroriste Parizot inavouable système propagateur de mensonges, de guerre psychologique et de peur chargé de faire perdre au peuple dangereux espoir et estime de soi. Les composantes ont les défauts de leurs qualités, mais leur atout principal se développera si elles savent inventer encore leur autonomie en créant les instances nécessaires à celle-ci, un forum occasionnel à la fête de l'huma ne suffira pas, mais si nous faisons de telles rencontres l'occasion...
@Mcharpal
"Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'on attendra pas 5 ans avant qu'il se passe des choses"
En effet la république citoyenne, c'est chaque jour.
Bon courage.
Bonsoir Amis ! Ce soir sur France Inter dans l'émission "le téléphone sonne" sur le thème de l'Europe, hormis Quentin Dickinson, tous les intervenants mettent le doigt sur les constats que nous avons fait depuis bien longtemps et semblent avoir pêché leurs solutions dans le programme du Front de Gauche. Quoique sur la BCE Quentin Dickinson lui aussi tient notre discours. Parfois je me dis que vraiment il faut être bien patient pour voir nos idées germer dans la tête des éditocrasses.
Que se passe-t-il ? Le Front de Gauche a pris le pouvoir ? Deux messieurs d'ATTAC, péremptoires, ont tenu la dragée haute à Quentin Dickinson sur France Inter lui donnant toutes les solutions pour une Europe qui fonctionne et tous les auditeurs poseurs de questions semblaient sur la même ligne. Alain Bédouet, très aimable et déférent, ne leur a fait aucune objection. On se serait cru en pleine politique fiction !
Le PS est toujours au pouvoir ? J'ai raté un épisode ?
@ 541 Jean Louis CHARPAL
Ainsi camarade, Jean-Louis, tu suspecte quelque chose de pas très clair dans ce qu'il se passe en Europe !… Hum! Hum !…
Ne serait-ce pas la stratégie de l'épuisement et du siège, transformée par une implosion programmée, et en chaîne, des pays constituant l'Europe du sud, les uns après les autres, pour permettre la main mise de l'Allemagne sur cette partie de l'Europe, l'éternelle revanche ?
L'Allemagne, mère patrie de la finance internationale, prisonnière des intérêts US et de l'Otan, les oligarques financiers et les banksters se foutent de la couleur politique qui les sert, nous l'avons constaté en 1939, et maintenant les allemands savent qu'il ne faut pas dépasser une certaine limite, ils se sont fait suffisamment taper sur les doigts, pour s'en souvenir.
Que tous les possesseurs de machines outils allemandes, tous les possesseurs de voitures allemandes, tous les possesseurs de robots ménagers allemands lèvent les capots de ces machines, voitures et engins et regardent bien d'où viennent les composants les constituant : de Grèce (c'est un hasard), d'Espagne (c'est un hasard), d'Italie (c'est un hasard), de France (c'est un hasard), cela fait beaucoup de hasard, non ?
Ceci n'étant que la deuxième phase du processus, la première ayant été la construction européenne, Maastrich.
Je venais aussi signaler l'émission (podcastable) mais Lilly vient de le faire. On aura au moins gagné ça avec le PS aux manettes, je ne crois pas qu'en Sarkozye ce serait passé... mais c'est bien tout.
Personne ne semble avoir remarqué que la vague rose était en fait bleue (fonds d'affiche, cravates...), pour un parti qui a longtemps pratiqué les symboles, ç'en était tout un.
Oui Lilly54 à 19h58
Incroyable ce Quentin Dickinson en duplex à Bruxelles c'était à la fin de l'émission suite à une question pertinente d'esprit FdG, les économistes avec Bedouet (excellent au demeurant), le Président des écos-atterrés et un d'attac en sont restés bouche bée.
Après nous avoir rentré dans le lard, avec insultes en primes, coups bas, les voilà qu'ils pompent à la lettre notre Programme : "La B.C.E. doit prêter directement aux états à 1% pour casser toutes les spéculations des banques privées qui font payer tous les Peuples". Je rêve ils ne sont plus fous.
Et nous nous ne faisons qu'à peine 7% avec 10 l'Hexagone et 5 ultramarins et nous étions les seuls à porter ce changement radical de cette B.C.E. De plus cette Commission a été dénoncée comme non-démocratique, alors là pincez-moi.
Je suis surpris de voir qu'il y a encore des gens pour penser que nos dirigeants ne se rendent pas compte que leur système économique nous conduit à une récession très grave, non seulement ils s'en rendent compte mais c'est même leur objectif, dans toute crise il y a des gagnants, de gros gagnants même, et ils sont toujours du coté des nantis, c'est à dire du coté de ceux qui nous dirigent, de l'oligarchie, qu'ils soient de droite ou du PS, les dirigeants défendent tous ces mêmes intérêts de toute façon.
Le vrai objectif c'est la casse de toutes les entreprises publiques et de tous les services publics cela afin de les confier au privé qu'il puisse faire du fric sur le dos des travailleurs.
Je rejoins celui qui dit un peu plus haut qu'il faut cesser de faire passer le PS pour un parti de gauche qui défendrait les travailleurs, c'est faux, ce parti n'a toujours fait que trahir la classe ouvrière et ses alliés de gauche, nous devons le traiter exactement comme les partis de droite, il ne vaut pas plus, pour ma part il y a bien longtemps que j'ai cessé de voter PS au deuxième tour, j'ai fait une exception cette fois ci et j'ai suivi la consigne et voté hollande, sinon je ne vote plus PS depuis longtemps.
@Lilly54
Je crois surtout que c'est le réalité qui finit toujours par s'imposer. Cette réalité c'est que les recettes de l'Europe libérale ne marchent pas et nous conduisent dans un mur !
@ 545 Denis F - 20h04.
Mon point de vue concernant l'Europe, c'est que l'Internationale des accumulateurs de fric (spéculateurs, multinationales) dirige le monde, d'autant plus facilement que la plupart des politiciens font désormais partie de la "famille", comme on dit de la mafia. Ce petit monde a tout fait et y est arrivé, pour que
l'Europe soit toute entière au service de cette mafia, et en aucun cas au service des peuples. Thiers a dit "La République sera conservatrice ou ne sera pas". L'oligarchie a décrété que l'Europe serait ultra libérale ou ne serait pas.Pour y arriver, trois moyens : création de toute pièce d'une dette bidon qui paralyse ceux qui y croient,libre circulation des biens et des capitaux au mépris de l'intérêt général, et élargissement imbécile au plus grand nombre de pays possible pour empêcher une Europe sociale harmonisée. Ainsi fut constitué un grand terrain de chasse pour tous les prédateurs du système. La nationalité des meilleurs élèves en sabotage de la démocratie et de la justice sociale importe peu. Il y a eu des français (Giscard et Delors), des anglais (Thatcher et Blair) et maintenant une allemande. L'Europe est au bord du goufre. Hollande et Merkel parlent aujourd'hui de renforcer l'intégration et la "solidarité" en Europe. La solidarité en langue ultra libérale, signifie que les serviteurs du système vont se serrer les coudes pour essayer de mater les peuples. Seulement essayer.
Merci Claude Andrée (512) pour avoir communiqué cette "video press" de Martine Billard et Jean Luc. Parfait pour comprendre beaucoup de choses très utiles en ce moment. Une petite mine d'or en fait. Je retiens pour m'endormir, cette phrase de Jean-Luc, très engageante pour nos pauvres petites têtes plus ou moins dures : tout ce qui est infra-politique finira dans le néant (à35mn et des brouettes).