22juin 12
Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.
En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.
Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.
Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.
C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’an passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !
L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.
Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.
Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni son opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.
On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !
Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.
En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.
Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.
Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.
Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?
L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.
L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.
Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus.
Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.
Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.
Pour compléter mon message 553 (0h09), j'ajouterai que si les choses tournent mal, les ultra libéraux européens essaieront de refaire une nouvelle Europe entre les "mordus" du système, et s'ils n'y arrivent pas, ils se replieront sur leur pays. Mais pas question pour eux de sauver l'idée d'une Europe progressiste au service du plus grand nombre. Ils préfèrent tuer l'Europe plutôt que la voir prendre un virage progressiste. On dirait qu'ils ont prêté serment : l'Europe sera ultra libérale ou ne sera pas !
Ce qui m'agace, dès qu'il y a des discutions intéressantes sur les points de vue stratégiques différents, type: majorité présidentielle ou pas, commensal ou pas (voir vidéo point presse PG!), ou sur la stratégie de campagne électorale passée, pour pouvoir tirer les leçons utiles pour l'avenir du FdG, c'est qu'il faut toujours qu'il y en ait pour fausser le débat et s'engouffrer dedans en lançant des invectives vexatoires (cf post 552)...Ce qui fait qu'aucun échange ne peut avoir lieu sans être taxé de ceci ou de cela! C'est lassant!
@ Jean Louis CHARPAL.
A mon avis, ceux qui nagent dans le pognon savent que notre caillou/habitat ne pourra subvenir à leurs besoins à ce rythme. Ils vont donc déclencher leur "plan B", c'est simple, c'est toujours le même, j'ai même honte de le rappeler tellement qu'il est connu depuis la naissance de "Lucy".
J'ai su que j'avais convaincu 2 personnes à voter pour vous aux 1er tour des présidentielles et qui étaient dégoutées de la politique. : "pour te faire plaisir" m'ont elles dit. Cela confirmerait cette maturation, cette hibernation dont sortiraient lentement les gens pour reconstruire leur propre jugement. Une révolution en marche lente qui sortirait de l'abstention. Continuons à ouvrir des portes multiples au front de gauche pour laisser s'exprimer librement cette pulsion créatrice des "nouveaux" citoyens.
Les amis communistes ne doivent pas en prendre ombrage, mais ils savent bien qu'ils n'ont pas 4 millions d'électeurs. Partant de là, d'où sortent les 4 millions de la présidentielle ? Voilà qui nous donne en même temps la réponse pour les législatives, où l'électeur, après avoir voté Mélenchon-l'Humain d'abord, se trouve dans la situation concrète d'avoir à soutenir un candidat qu'il n'aurait pas choisi autrement.
Personnellement, je l'ai fait, j'ai voté communiste pour la première fois de ma vie, une sorte de vote utile dans lequel je ne me peux pas me reconnaître entièrement. Le PC commettrait une erreur d'analyse en estimant qu'il a gagné ma voix. L'analyse du militant et du responsable politique me semble biaisée par son « professionnalisme » : il a une perception déformée de l'électorat. Il pense de l'intérieur, alors que nous sommes à l'extérieur. En rapportant des scores à des scores, on finit par ne plus savoir ce qu'ils contiennent. L’électeur a ses propres opinions, sa propre famille de pensée, forgées au fil des années, qui recouvrent rarement le périmètre des partis existants. Lorsqu'il vote, il vote juste au plus près (ou au moins loin).
Voilà pourquoi il semble vain d'estimer combien on a gagné depuis la dernière fois : la dernière fois, les 4 millions étaient ailleurs, mais ils pensaient déjà ce qu'ils pensent aujourd'hui. Ils n'ont pas changé, c'est ce qu'on leur propose qui change.
@ chantal
Je me reconnais parfaitement dans ce qu'exprime Chantal. J'ai fait campagne avec les communistes et j'ai beaucoup échangé avec eux. Beaucoup ont repris du sevice avec enthousiasme pour la dynamique FdG. Quelques anciens n'acceptent toujours pas que le PC n'ait pas reussi ça en tant que tel.
Ce que j'apprécie particulièrement chez J.Luc c'est la franchise avec laquelle il nomme les choses, sans se dérober, sans circonvolutions, ce qui tranche avec la langue de bois dévastatrice.
Bonjour le peuple ! oui il y a maintenant assez de personnes clairvoyantes pour que ceux-ci se réunissent et enfin nous refassent un peuple ! Le peuple avait quitté le devant de la scène car la vie pour tout le monde s'était améliorée, et de ce fait le plus pauvre parmi les pauvres se disait qu'il devait bien y en avoir de plus pauvres que lui, et que le monde politique pouvait tés bien se passer de lui pour gérer les affaires courantes !
Et le seuil le plus bas de la pauvreté a été de nouveau atteint et sans m'avancer je crois pouvoir dire que cette descente n'est pas finie ! donc quand Jean-Luc Mélenchon et le FdG sont arrivés sur le devant de la scène politique ce petit peuple de pauvres s'est à nouveau rendu compte qu'il allait mourir, alors il a repris le chemin des urnes et avec 4 millions de voix il a fait voir qu'il existait !
La rivière est sortie de son lit, tu as raison Jean Luc, et il faut profiter de cette crue pour nettoyer les berges, les riches nous ont fait dépasser nos berges en submergeant les arbres et même les quais et maintenant nous nous sentons à nouveau libres, les municipales doivent nous permettre de reprendre notre destin en mains ! Avez vous fait le compte des gens de votre conseil municipal qui vivent avec un smic ? combien de maires en France ne vivent qu'avec un smic et pourtant nous sommes plus de 8 millions de pauvres, et la pauvreté n'enlève ni l'intelligence, ni la culture ! alors nous ne devrons élire que des pauvres aux prochaines...
Je vote utile pour le bien commun, les plus défavorisés d'abord, et le partage des plus favorisés qui s’approprient tout.
Je ne culpabilise pas si le ou les candidats ne sont pas de mon bord mais représentent mes idées. Et le FdG a l'avantage de cet arc-en-ciel. D'une rive à l'autre et de couleurs différentes, ensemble.
Les étiquettes ne font pas la valeur du contenu, surtout quand elles sont imprimées par ceux qui défendent le capital et ses représentants.
Bon c'est clair Bourdin, Ayrault, Valls, la Parole est libre,quand on est pas d'accord,on le dit et si vous ne prenez pas en compte l'Humain d'abord, vous avez choisi quoi ? Ah maintenant le mot capitalution sur l'U.E. et la B.C.E. aie là c'est le porte feuille et le jackpot des bank privées.
Émission sur BFMTV. Je trouve qu'il y a trop de testostérone dans ces échanges avec Bourdin. Cela fatigue, à force. Jean-Luc, pouvez-vous trouver un ton plus paisible ? Mais ceci dit, il fallait bien dire tout cela !
Je remarque que Bourdin vous apporte les bonnes questions, donc il ne faut pas faire semblant du contraire. Il vous offre la possibilité d'exprimer nos positions. C'est plutôt une chance.
A part ça, cette BFMTV est insupportable pour moi, c'est un choc de civilisation. Il y a des gens qui se tapent ça ? Toute cette pub, cet environnement hyper capitaliste, un mode de pensée infect... A part Bourdin, tout le reste me semble navrant. J'avoue que je ne prendrai pas la peine d'en écouter davantage.
Voilà comment je comprends la politique, malgré les interruptions permanentes de M. Bourdin, Jean-Luc Mélenchon a réussi à faire passer le message 1) on ne peut faire confiance au gouvernement Ayrault, parce qu'il s'apprête à valider une politique qui sera finalement anti-sociale; 2) On ne peut faire confiance à Hollande qui sans le dire s'apprête à valider l'austérité de Mme Merkel, et de justifier plus d'autoritarisme de Bruxelles.
En quelques minutes, bravo !
Alors comment avancer maintenant ?
L'entité Front de Gauche est-elle rangée dans le tiroir des souvenirs ? Comment me reconnaître à travers le dédale des postures médiatiques pas toujours très claires....quand je consulte le site de "Place au peuple" le temps s'est arrêté au deuxième tour des législatives ! Sans les effacer, le programme de l'humain d'abord devrait passer avant les partis.
Bon sang, n'est-il pas temps de battre le fer avant qu'il ne refroidisse ?
chantal @ 556
J'avais cru comprendre cher chantal que les communistes disaient ; Le candidat commun du FdG a réunit 4 millions de voix.. (?) Et je vous rassure, beaucoup des nôtres sont dans votre cas. Ils ont voté PS pour la première fois depuis 1981 afin de respecter les priorités de l'ordre de marche du FdG. J'espère que vous n'en prenez pas ombrage.
L'usine est en panne. Je viens de mettre opposition sur un chèque de 100 euros que j'avais envoyé au mois de février pour la campagne électorale de Jean-Luc Mélenchon, et qui n'a pas été encaissé.
Ceci est pour le WB bidon de ce blog. Tu es un rigolo.
@Spartacus;
Monsieur, il est très aimable de votre part de signaler un dysfonctionnement, mais les insultes ne sont pas de mise sur ce blog. Je pense que le WB a dû mettre un peu le pilote automatique mais à son retour, vous aurez surement une réponse de sa part qui, je l'espère, sera verte à votre égard.
[Edit webmestre : Vous allez être déçu, ma réponse ne sera ni verte ni rouge. Pour la première fois, aussi loin que mes archives remontent, "Spartacus" a été modéré parce qu'il s'en prenait avec une brutalité inacceptable aux "électeurs" du FN et à ceux qui, parmi les commentateurs de ce blog, ne désespèrent pas de les convaincre. Sa réaction à cette modération est d'ordre financier et m'égratigne au passage. Bon. Dérisoire et consternant. Je laisse bien entendu son commentaire rigolo apparent puisque vous y répondez...]
Je viens de regarder Jean Luc ce matin sur BFMTV C'est tjrs clair net et précis.Si seulement il passait davantage sur les chaines dites de grande écoute je pense que notre message finirait par etre entendu. Je ne suis pas experte en politique mais j'ai bien sur des idées bien définies et je préfere exprimer sur ce blog que des ressentis.Par contre mon fils et ma belle fille sont en CDI mais en contrats 30 h et 20h avec des salaires en conséquence. Est ce légal de rester des années en contrats partiels? Inutile de dire que je suis profondement déçue par l'augmentation du SMIC comme dit JL "de quoi acheter un carambar par jour" avec ça on va relancer la croisance! Merci Jean Luc et bonnes vacances bien méritées pour une rentrée qui je pense s'annonce chaude. Tu peux compter sur nous on n'est pas prets de lacher.
Jean-Luc Mélenchon est excellent dans son interview avec Bourdin et contrairement à Invisible 561, je ne trouve pas qu'il y a trop de testotérone mais que Jean-Luc Mélenchon est légitimement en colère. Et s'il l'est, cela montre bien qu'il a toujours en tête ceux qui souffrent et vont souffrir toujours plus de ce système.
JL Mélenchon parait bien fade et pourtant j'écoute toujours avec plaisir ses interventions. L'intervention de Valls, qui reprend comme un seul homme les chiffres de Sarko finit d'achever mes maigres espoirs sur ce gouvernement de "gauche".
Le FdG s'est rendu inaudible, en parlant de régularisation massive (la régularisation des travailleurs sans-papiers restant déjà une tâche ardue (mais légitime) dans ce pays à tendance de droite). Seule la régularisation au cas par cas (en fonction de critère clair établi par la LOI) est républicaine.
Cette campagne m'a vidé. Je suis comme hébété face au: 2% de SMIC, 30k d'expulsion, les chiffres de chômeurs,...
La rigueur de gauche sera-t-elle plus acceptable (ou même efficace) que celle de droite? J'ai vraiment peu de motifs d'espérer une amélioration des choses (ou même un espoir à moyen terme). La situation va être terrible dans 5 ans, je crains le pire...
@Pascal
La rigueur de gauche sera-t-elle plus acceptable (ou même efficace) que celle de droite? J'ai vraiment peu de motifs d'espérer une amélioration des choses (ou même un espoir à moyen terme). La situation va être terrible dans 5 ans, je crains le pire...
Le pire c'est que ce système qui est une hérésie, poursuit son ascension vers le néant. Mais les esprits s'ouvrent peu peu et parfois il suffit d'une étincelle. Ne perd pas espoir... la tempête arrive, l'impératif écologique est là pour nous le rappeler et ça, ce n'est pas évitable comme le dit Denis Meadows.
Nous ne sommes plus en campagne, et c'est le bon moment pour continuer la lutte pour la progression de nos idées. "Ardent à la lutte" comme le dit régulièrement zapping ici !
Ils ont mis la République à leur service, l'Europe à celui du capital, le Monde pas encore dans leurs poches.
Il nous faut prendre place dans les consciences individuelles.
@Menjine 361
Je disais à propos d'un nouveau parti et d'un nouveau nom réunissant les composante du FG: "Il ne faut pas voir une mort, mais une nouvelle naissance"
Et vous répondiez "Comme en Italie avec le PD, en Allemagne avec die Linke, et en Espagne avec IU ? Permettez l'hésitation, au contraire."
hésitez, hésitez, et peut-être, que dans 1000 ans, le FdG sera au pouvoir (vous voyez moi aussi je sais faire des phrases lapidaires bidon, je pourrais aussi en faire sur l'image qu'a le terme "communisme" dans la population, et qui le discrédite, (malheureusement à jamais) dans une trop grande partie de la population).
En Italie cela n'a rien à voir, ils se sont fondu dans la sociale démocratie et on détruit la gauche, je ne demande pas l'union avec les socialistes.
Die Linke avait fait un très bon résultat à l'époque (je ne me rappelle plus de la date de la derniere éléction ou Merkel est passé, à cause des socialistes Allemand qui n'ont pas voulu faire front commun avec Die Linke justement),
Quant à Izquierda Unida, c'est une assez ancienne tentative échoué d'union de gauche, mais ça date de 87 ! Y a peut être moyen dans les conditions actuelles de faire mieux.
La vidéo de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV ce matin avec J.-J. Bourdin est publiée sur le Blog :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/06/28/invite-de-bfmtv-2012-sur-bfmtv-2/
A coeur ardent rien d'impossible !
Bien sûr que la colère de Jean-Luc est justifiée et toutes les colères de Jean-Luc sont justifiées, seulement, maintenant, des bonnes raisons d'être en colère, il y en aura de plus en plus. Alors, est-ce tenable une colère chronique ? Va-t-il pas falloir enfoncer nos clous dans l'endurance et moins dans l'assaut échevelé ?
Bourdin apporte les questions courantes que les gens se posent hors du Front de Gauche. Ces émissions grand public ne nous sont pas destinées puisque nous, nous savons déjà tout ça. C'est donc au grand public qu'elles s'adresse et le grand public, il aime mieux être caressé dans le sens du poil. Il ne faudrait plus que Mélenchon soit associé au mots fureur et colère, ce qui leur permet ensuite de rajouter de façon injuste, le mot violent.
Bourdin-Mélenchon, je persiste, ça fait trop dialogue de mecs qui en ont...
J'aime mieux l'autre jean-Luc... celui qui pleure face au Prado, par exemple ou qui sourit à la Bastille.
@Invisible
Apparemment, on n'a pas vu la même émission...Je l'ai trouvé plutôt calme. Je pense que c'est Bourdin qui installe ce type d'interview assez vive... On a vu le résultat des 576 campagnes ultra-zen au FdG, toutes composantes comprises!
En ce qui concerne le WM, l'insulte n'a pas sa place ici (dans les 2 sens!), et je suis également contre tout cirage de pompe intempestif!
Une question. Face à la faiblesse annoncée et aujourd'hui vérifiée de la politique de Hollande, je me pose une question précise au sujet de l'électorat socialiste, qui doit pourtant inclure des masses de gens honnêtes et raisonnables... Je me pose une question à laquelle seul, je le crains, un sondage sérieux pourrait répondre :
Qui, parmi la population socialiste, a lu le programme L'Humain d'abord, a regardé/écouté les meetings, connaît le contenu du programme? Ce programme qui "abrégerait sa souffrance" en la préservant de l'austérité Sarkozy-Merkel-Hollande, mais pour lequel elle ne vote pas, le connaît-elle autrement que par ouï-dire et quelques slogans hostiles simplistes? Se renseigne-t-elle ailleurs que dans sa propre sphère ? Pendant la campagne, les médias faisaient tout pour que le message ne passe pas. A-t-il tout de même passé, ou règne-t-il une parfaite ignorance qui expliquerait le suffrage grégaire? Bref, quel est le niveau d'information réel des masses socialistes au sujet du programme L'Humain d'abord ?
Je regarde un certain nombre d'articles sur les sites du point ou du figaro.
De plus en plus de commentaires me semblent d'extrême droite décomplexée.
Je ne sais pas ce qu'il faut en tirer comme conséquence en terme d'action, mais ça me semble devenir de plus en plus profond.
Nemesis 519 parle très bien du front national, à qui une base populaire est désormais acquise mais qui ne sait même pas ce qu'est l'extrême droite.
Cette foule qui n'existe que par la confusion du nombre, est composé de gens qui ont travaillé dur et qui ont peur de perdre ce qu'ils ont. la pensée dominante capitaliste et sécuritaire est pour eux l'expression même de la réalité et ils ne disposent pas de la culture générale qui permet de connaître l'histoire des luttes sociales.
Ils ne savent pas ce qu'est l'émotion provoquée par l'expression artistique, ils s'endorment toujours avant la fin des films. C'est l'ouverture d'esprit qui leur manque, et donc ils sont enfermés dans des idées reçues que des manipulateurs sont parvenu à ancrer dans des certitudes, car celles ci évitent d'avoir à penser par soi même dans un monde qui paraît trop complexe.
Pendant la dernière guerre aussi beaucoup de français ont été abusés par le discours nationaliste et se sont retrouvés dans le mauvais camp. Ceci n'excuse en rien ceux qui savent par contre très bien à quoi s'en tenir, mais l'absence de capacité de faire la distinction va contribuer à provoquer la guerre civile. Une telle guerre ne peut être gagnée, qui plus est sur fond de catastrophe écolo. C'est trop facile de lutter contre le fascisme en ne sachant pas distinguer les cibles, c'est derrière ce paravent que se cache l'agresseur totalitaire.
Ô sort cruel ! En fait, c'est à Jean-Luc qu'est dévolu le rôle de croque-mitaine de la gauche. C'est à lui que revient l'honneur de brailler plus fort pour tirer la sonnette d'alarme. Ainsi, les journaux peuvent titrer : la gauche de la gauche se met en colère. Sur France Inter, dans le journal de 13h de Claire Servajean, Marie-Noëlle Lieneman vient elle-aussi de dire à peu près pareil, mais sur un ton "soft" qui sera plus recevable par un large auditoire.
J'en aurai appris depuis le mois de janvier !
Bonjour Amis ! Pour ma part, j'ai trouvé Jean-Luc excellent face à Bourdin. Le format de cette émission et le punch que lui donne Bourdin obligent l'invité à réagir vite tout en étant complet et précis. Et Jean-Luc excelle dans cet exercice. Nos idées ont été exprimées.
Valls me fait peur et m'insupporte. Ce mec, situé bien à la droite du PS, qui n'a obtenu que 5,6 % aux primaires socialistes se voit confier l'Intérieur. Ce calcul politicien comme savent si bien le faire les socialistes est destiné à renforcer les thèses du FN et donc à conforter ceux qui pensent que l'étranger est LE problème en France. Dans les municipalités socialistes, les maires prennent maintenant des décrets contre la mendicité. C'est lamentable mais nous le savions et ne sommes pas surpris. J'espère que le Peuple de Gauche va comprendre et se réveiller !
L'histoire est un éternel recommencement. La bête lubrique est fasciste attire mieux le peuple trop souvent frappé d'une amnésie récurrente. Les catastrophes soudaines sont plus propices à l'entrainer vers le mal. L'instinct très bas de l'être humain trouve son Graal dans le sein des seins du fascisme. Le fascisme d'extrême droite répond à 3 critères : le nationalisme, le populisme et le culte du chef. Toute période fragile de peur peut enfanter à tout moment un diable pour l'humanité et même sous la forme d'une femme. Pétain a été de ceux là et à mis en œuvre la solution finale et la collaboration. Des foules immenses ont bu ses paroles jusqu'en 1945. Après tout le monde était des résistants soi-disant.
@educpop : Je vous suis, et je ne vous suis pas.
"Ils ont peur de perdre ce qu'ils ont... Ils sont enfermés dans des idées reçues que des manipulateurs sont parvenu à ancrer dans des certitudes, car celles ci évitent d'avoir à penser par soi même dans un monde qui paraît trop complexe."
Que c'est bien dit ! On en revient donc à l'éducation. Par contre, quand vous dites qu'il est (trop) facile de lutter contre le fascisme, je ne vous suis pas. Le manque d'éducation est certainement à la racine, mais le fascisme est la peste brune qui en tire parti. Ce n'est pas facile de la combattre, pas du tout. Mais c'est urgent et primordial, qui que se cache derrière le paravent. Le savez-vous, vous, qui tire très précisément les ficelles? Pouvez-vous mettre des noms sur l'agresseur totalitaire, sur l'oligarchie financière voyou ? L'essentiel n'est-il pas de montrer et dénoncer les mécanismes ? Je ne comprends pas le sens de votre dernière phrase.
@Sylvain n à 13H02
Bonjour, la seule chose à faire est de continuer à faire progresser les idées de Gauche et de bien faire apparaître, qui est de gauche et qui ne l'est pas. Il viendra bien un temps ou les Francais verront que le positionnement au centre n'a de sens que si l'on raisonne du point de vue du Peuple. Donc il nous faut tirer le centre politique vers la gauche radicale qui est la seule à proposer de vrais solutions pour assurer le bien être de tous. Je pense que lors des municipales nous verrons émerger un électorat plus à gauche au profit du FdG.
Vive la 6ème République! Vive la Sociale
@Invisible
Marie-Noëlle Lieneman est tellement soft qu'elle votera la confiance au gouvernement malgré les critiques quasi identiques à celles formulées par Jean-Luc Mélenchon.
Bonjour Jean-Luc,
J'ai découvert votre existence grâce à un article sur les Cathares sur le site du Front de Gauche. Tout un programme, n'est-ce pas ? ;-) Depuis j'ai du plaisir à voir qu'il y a encore quelques hommes politiques "vivants" et humanistes, en Europe, cela fait du bien! Tenez bon et que dieu vous bénisse. Amitiés.
Que faire?
La brutale désillusion que vient de subir le Front de Gauche lors des élections législatives (30 députés espérés - 10 élus...) doit nous ouvrir les yeux. La Révolution Citoyenne que nous appelons de nos voeux n'est apparemment pas la tasse de thé de nos concitoyens, anesthésiés par 30 ans d'idéologie de droite et social démocrate. N'oublions pas que la révolution est une guerre et que le FdG n'est pas un club de discussion mais une organisation de lutte dont l'objectif est de changer le système actuel dans toutes ses composantes en promouvant tactiquement l'avènement de la 6éme République.
En conséquence, fi des trop nombreuses lamentations stériles et recherche d'hypothétiques responsabilités assorties de relents de rancoeurs que l'on ressent à la lecture de certains posts sur ce blog. Pas de repliements. Il convient de lutter pied à pied contre tous les reculs et compromissions du PS que nous voyons s'installer. Contre attaquons en resituant les reculs sociaux démocrates du gouvernement actuel à l'aune des propositions de notre programme l'Humain d'Abord! Pourquoi l'Humanite ne deviendrait elle pas l'organe d'expression quotidienne de toutes les composantes du FdG (8 à ce jour) en accueillant - dans un encart par exemple- leurs contributions signées? Ces articles pourraient alors être ensuite surdiffusés par voie de tracts, affiches,photocopies,etc par les lecteurs dans une pratique comparable a celle de la Résistance. On...
Chantal (556)
Si tu me permets de rajouter un petit développement à ton commentaire, quand tu parles très justement de ces 4 millions de voix qui n'étaient pas essentiellement tournées vers un parti, j'ajouterais que ces voix concourraient à un programme, mais aussi avec beaucoup de voix passionnées qui accompagnaient celles de Jean-Luc. Et l'immense majorité de ces voix "accompagnatrices", appelés quelquefois Mélenchonistes par ceux qui désiraient s'en moquer (souvent gentiment d'ailleurs), ne passaient jamais sur les plateaux de télés, mais se rendaient tous dans les meetings, et se moquaient bien de la personnalisation de cette campagne.
Ce grand débordement idéologique, dont je persiste malgré les tristes violonistes nous engageant aujourd'hui à ne réfléchir que sur notre défaite, fut une petite révolution de printemps qui fit un bien immense dans les têtes. Elle permit à tous d'apprendre, donna le courage à certains de parler en public pour la 1ère fois, fit bouger et se rencontrer les gens. Et plus, elle contamina beaucoup de gens de la base du PC, à tel point que beaucoup, habitués à un fonctionnement archaïque, furent pris de court.
Les législatives furent donc pour nous cet acte civique désespéré qui n'exprimait que le désespoir de ne pas avoir accompli cette révolution plus tôt. Et nos ennemis libéraux, qui tous nous traitent tous de gauchistes, le savent bien.
Il y a sur ce blog de grands érudits qui sont capables de nous expliquer les différences qu'il y a entre le PC, le NPA,le FG, le Ps et les autres partis qui font ou non partie du FdG, et il y en a même qui sont capables de nous expliquer les raisons ou pas d'un organe centralisateur, d'un support, d'un média que le FdG devraient avoir ou pas etc etc c'est certainement très bien et nécessaire, mais si vous le permettez pour moi le FdG c'est comme un tomate bien fraîche un jour de grande chaleur ! je me moque de savoir si celle-ci est constituée de pectines, de lipides, de graines plus ou moins bonnes pour mes vieux intestins, et même si le lycopène est utile pour ma santé, non ce qui me plaît c'est le plaisir qu'elle me procure, tout comme le FdG que j'aime pour son ensemble parce qu'il me fait plaisir et qu'il est mon support d'électeur lambda ! alors amusez vous à philosopher sur ce groupement mais en attendant le peuple continue de crever de faim
Égoïstement je préfère vous donner des idées qui me paraissent justes pour faire cette révolution à laquelle nous ne pourrons pas échapper si nous voulons éviter une guerre civile et mondiale, et j'aimerais votre avis ! Le premier endroit ou le peuple peut démocratiquement donner son avis c'est les conseils municipaux ! alors quand je vous propose d'obliger à constituer les prochains conseils avec au moins la moitié de candidats qui sont au smic et qui crèvent de faim, j'aimerais avoir vos réactions ! merci !
@Invisible 28 juin 2012 à 13h27
Si Jean-Luc Mélenchon était resté au PS, il aurait un ministère. Mais il a compris qu’il ne fallait plus rester soft comme MN Lieneman, et être l’opposant servile de l’intérieur,cautionnant la position social-libérale dominante de son parti (montrant aux auditeurs que ce qu’ils attendent eux-mêmes n’est pas possible et reste l’utopie des minoritaires). Et il est devenu le porte parole efficace de notre coalition, rassemblant le peuple des militants décidés à résister!
Très bon le camarade Jean Luc ce matin !
Alain Tétart (60)(73 ANS) 28 juin 2012 à 15h59
Très bonne idée, mais je serai étonné qu'elle soit mise en pratique:
- résistance des élus déjà sur les rails.
- difficulté à trouver des candidats.
Sur le terreau du chaos social poussent les idées les plus viles. D'après la lecture de plusieurs de vos interventions voilà ce que je pense.
Ce sont les personnes les moins instruites qui, selon moi, sont le plus facilement manipulables. Que le plus malin utilise la peur de perdre le peu que ces personnes ont acquis et le voilà au sommet des sondages. Il suffira d'une impossibilité de la part du régime en place d'enrayer le chômage pour que le malin prospère sur le chaos social. Un bouc émissaire sera alors désigné et la vindicte populaire suivra les viles idées. Par des élections conformes à la démocratie il deviendra l'élu et se fera passer pour le représentant du peuple. Mais très vite les viles idées se transformeront en actes illégaux pour la République et le peuple mal instruit comprendra l'imposture.
Faut-il que nous en passions par là à cause d'une simple carence de compréhension politique ou est-il encore temps d'aider les plus fragiles socialement à comprendre les enjeux politiques de notre pays? A mon avis le temps presse, car les oreilles risquent de se fermer quand les ventres seront vides.
@ Jean-Luc et à propos de vos "colères", juste un petit quelque chose pour la route à venir, tiré de mon expérience personnelle: quand on est contre, on fait le cadeau de son énergie personnelle à ce contre quoi on est. Quand on est pour, on fait le cadeau de son énergie personnelle à ce pour quoi on est. Autrement dit, tant qu'on parle des "ennemis" même pour dénoncer ce qu'ils font, on croit les déforcer mais on les énergétise! Et ils le savent très bien...
A part ça, nos pays vont couler à pic si on ne prend pas la seule mesure qui s'impose: déprivatiser tous les secteurs vitaux (énergies, transports en commun, poste, télécoms...) pour que les pays puissent enfin vivre de bénéfices et non de taxes. Je préfère que les actionnaires privés pleurent plutôt que le peuple... Amitiés et au plaisir de lire la suite de votre bilan, Jean-Luc.
@Alain Tétart (60)(73 ANS) à 15h59
J’aime bien tes remarques et ta proposition ! Nous avons le même âge et je crois que c’est en 1972 que la signature du programme commun des gauches PCF-PS- Radicaux de gauche avait conduit des non encartés à faire partout des listes unitaires de gauche pour les élections municipales, ce qui était estimé « étroitement opportuniste » dans les partis signataires d’alors : Dans mon village, aucun d’entre nous n’était encarté. Et aujourd’hui on nous dit « la consigne c’est n’attendez pas les consignes ! » Allons-y !
En plus je suis de ceux qui pensent que les communes et les conseils municipaux, peuvent jouer un grand rôle concernant les relocalisations, le remplacement des structures sociales existantes, comme par la création de coopératives municipales et autres formes à inventer pour sortir de cette situation de crises où nous plonge le fait que la fin du capitalisme a déjà commencé. Par quelles structures nouvelles les jeunes pourront-ils passer du seul travail subi (salariat) à des formes plus émancipatrices d’activités et de travail choisi, plus en harmonie avec les données du territoire et le respect des conditions naturelles ?
Quelles motivations pour militer au front de gauche ! Et comme tu le dis les propositions appartiennent aux exclus du système bien autant qu’aux théoriciens idéologues.
Sur l'abstention: je trouve qu'il ne faut pas trop "magnifier" l'abstention et y voir une forme d'insurrection, de révolte au visage inédit. C'est peut-être le cas pour quelques (irresponsables) rebelles mais je crois qu'il faut y voir plutôt un signe de paresse collective, d'ailleurs très préoccupante! Les gouvernements précédents ont réussi leur coup, avec tous les autres pouvoirs dominants (famille, enseignement, politique, religions, médias): transformer le peuple en bétail inerte à gérer, d'autant plus facilement qu'il ne veut même plus donner son avis, se responsabiliser. Et si on promettait 20 euros à toute personne qui va voter, vous verriez les chiffres d'abstention fondre comme neige au soleil! Donc je n'y vois pas une révolution mais une involution.
Pour ceux qui comme moi ne prennent le train en retard, je découvre à l'instant la réponse de Mikis Théodorakis aux allégations ignobles de la droite (relayées par J-F Copé) sur l’antisémitisme présumé de Mikis Théodorakis et par contre coup de celui de Jean-Luc Mélenchon.
Il ne faut jamais oublier que la droite n'hésite jamais entre l’extrême droite et la vraie gauche dans les temps troublés.
@Thersite69 et Alain Tétart surtout:
Puisque vous pensez à de nouvelles structures municipales: relisez mon commentaire (Uschi p. 1 n° 79). En effet: Marx: "Das Sein bestimmt das Bewusstsein" (ma traduction car je ne connais pas la version correcte francaise: La réalité vécue détermine la conscience). C'est-à-dire, il faudrait peut-être créer pour commencer des îles d'une autre réalité pour également démasquer tous les argumentations qui commencent par TINA (there is no alternative...). Je travaille avec des jeunes majeurs, je viens d'accompagner 2 petits groupes de jeunes allemands pendant leurs stages professionnels à Ivry, notre ville jumelée. Et quand je pense à leurs perspectives d'avenir dans ce système économique et écologique tel qu'il est, c'est vraiment la colère et la compassion...
La question du style est politique aussi
Dans notre électorat, il y a empathie aussi bien avec le côté tribun sanguin qu'avec le côté poète, sensible, mais le co-président du Front de Gauche peut travailler son style gestuel et vocal pour asseoir et élargir l’empathie existante. Le débit de parole de Hollande m'inspire une méfiance profonde (rupture de rythme tous les 3 mots, suivie de heu) mais la gestuelle directive de Jean-Luc m'insupporte par moments.
Il y a de très bonnes choses, par exemple le beau sourire ouvert et détendu des débuts d'émission. Et puis ça se crispe. Le débit rapide de l'exposé de nos solutions est-il forcément convainquant ? A part nous, les gens sont travaillés par la vieille pédagogie du renoncement et le fantasme que, les socialistes ayant toutes les manettes en main, ça épargnera d’aller dans la rue, de se colleter en pratique la lutte des classes, ses risques, ses aléas. Etre plus posé pour tenir compte de ce fait, ce ne serait pas renoncer.
Les gens ont peur et hésitent, il faut par la tranquillité de l'élocution et des gestes établir l'espace de calme dont, une fois venus vers nous, ils ont besoin pour rester avec nous. Tranquillité n'est pas mollesse : en désengageant juste un peu son ego, Jean-Luc devrait réussir à incarner l'audace et la vigueur calmes, mix de solennité gaullienne et de force tranquille mitterandienne, mais plus vibrante, que notre époque dangereuse et ue notre époque dangereuse et confuse exige.
Je ne serais pas méchant en rappelant à tout à chacun les commentaires émis, ici, pendant des mois, concernant notre avenir sous le régne du néo-libéralisme social à la française ; nous étions quelques uns à se battre contre le fait d'aller voter aux primaires socialistes, j'étais l'un des plus virulents et je me suis même fait jeter de ce blog ; j'ai proposé à l'époque que plutôt d'aller voter à ces primaires, nous devions occuper les trottoirs devant les bureaux de votes du PS, ce sont ceux qui m'ont ri au nez qui pleurnichent aujourd'hui ; souvenez-vous, les anciens du blog, les jérémiades au sujet de Montebourg qui était soit disant sur notre ligne (la 6° république), je m'esclaffe, ce monsieur est maintenant chargé des pompes funèbres de notre industrie et de nos entreprises, celles qui n'intéressent plus les boursiers ou le grand capital, la sidérurgie : Arcelor Mittal, l'automobile : Psa, etc…
Vous n'allez pas cesser de vous plaindre de ces néo-socialistes, ils savent qu'ils peuvent tout envisager contre le peuple de France, ils ont tous les pouvoirs possibles, et croyez moi ils ne vont pas se priver. l'enfumage est terminé. Plus cela sera grossier et plus ils s'en saisiront, car de leur hauteur ils ne voient plus le peuple depuis longtemps.
Nous sommes entré dans la république des copains et des coquins, pire que sous Nicolas 1er.
J'ai prévenu ici même que les néo-socs seraient pire que la droite, vous allez le constater rapidement
On écrit, on croit "échanger", mais le blog mène souvent à un dialogue de sourds puisqu'il n'y a ni le son (la voix), ni l'image. Alors on rajoute du non visible en signant avec un pseudo. Pour ne pas être confondue avec les multiples Madeleine qui écrivent sur ce blog, j'ai hésité entre mon vrai prénom et le diminutif que me donnent mes amis militants. A force de "diminutifer" entre les Maud, Mady, Mado, Madou, après le Mad, ne me restera que le M qui se prononce "aime". Tout le monde s'en fout ? Normal. J'en ai marre de parler à des invisibles. Je ne vais pas tarder à aller voir ailleurs si j'y suis.
Toi Jean-Luc je t'aime bien. Tu fais les choses à ta façon, tes mots sont des trouvailles. Tu es peut-être le seul politique "connu" qui me donne envie d'être joyeuse et en colère. Vive la vie.
Et surtout que l'on ne me dise pas que les ministres sont déjà fatigués et qu'ils ont bien mérité de prendre des vacances. Moi je pense à ceux qui sont très fatigués et qui ne prendront pas de vacances et c'est à eux que je veux souhaiter où qu'ils soient de trouver un peu de bonheur.
sophie 581
Je ne dis pas qu'il est trop facile de lutter contre le fascisme ! Je dis qu'il est indispensable de ne pas appeler fasciste tous ceux qui sont au front national. A la tête de cette mouvance il y a les héritiers des réactionnaires historiques, qui perpétuent une pensée totalitaire fasciste qui ne s'est jamais cachée de ses ambitions : tenir les peuples par la force et par la crainte. C'est cette vision du monde qui nous révolte.
Mais il y a aussi une foule qui se pousse du coude pour s'encourager, qui s'est maintenant hanhardie, qui marche en souriant dans la mauvaise direction. Ils ont la même légitimité en tant que citoyen que toi et moi. Si on les place dans le camp des ennemis c'est comme ça qu'arrivera la guerre civile, et c'est exactement ce que veulent les dirigeants de cette mascarade diabolique. Il faut donc isoler et désigner précisément les responsables et à ceux ci ne pas faire de concessions, mais préciser toujours qu'on respecte le peuple dans toutes ses composantes. Sinon il sera établi que la gauche radicale et le terrorisme c'est pareil. C'est ce qui se passe toujours !
Denis F (597) A propos de Montebourg, et de nos votes aux primaires socialistes.
Personnellement, et très franchement, m'y être traîné au second tour, pour voter contre hollande, est une chose que j'aimerais effacer de ma mémoire, tellement je me trouves stupide aujourd'hui.
Par contre, pour le premier tour, puisque tu penses que cette démarche contenait une certaine dose d'ingénuité, voire de franche connerie, amuse toi à lire [...] cela, si notre WM préféré le permet.
Moi je suis content que ce monsieur ait une charge dans cet ultime et compassé décor ministériel de notre 5éme république pourrissante. Lui qui, il y a un an ramait sang et eau pour se faire le héros de la démondialisation.
Pour l'instant, il n'a rien fait, et quasiment rien dit. Je ne sais pas combien de temps il va tenir. Je lui souhaite quand même de tenter quelques aventures. Mais si défaite et rémission + démission il y aura, franchement, je n'irais pas le plaindre.
[Edit webmestre : Hélas non, je ne permets pas. Le dernier lien vers Agoravox qui a été posté ici était un infâme torchon faciste. Pour cette raison, ce serveur est blacklisté et les liens sont retirés. C'est aussi la raison pour laquelle votre commentaire n'est pas apparu tout de suite.]
Je suis sur la même analyse que Denis F 597.
Ce qui s'est passé contre les manifestants aujourd'hui rappelle des comportements pas si lointains.
En l'état actuel des événements, pourquoi s'abstenir sur le vote de confiance ?