22juin 12

Autonomes et conquérants

Après un jour de pluie

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grece01Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.

En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.

Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et grece04goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on negrece00 peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.

Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti grece09Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.

C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’angrece06 passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !

L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une grece10discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.

Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.

Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni songrece05 opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.  

On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties grece16que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !

Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades grece11doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.

En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.

Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on grece12répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.

Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.

Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour grece14cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?

L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.

L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y grece07retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.

Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus. 

Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est grece17seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.

Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.


612 commentaires à “Après un jour de pluie”
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  1. sergio dit :

    Un peu cynique tout de même, Denis F, dans ton post de 19h38 ? Ceci dit, qui ici voire ailleurs, ne comprendrait pas ta méfiance à l'égard de l'appareil solférinien présidentialiste ? Et pour ceux qui se faisaient des illusions, celles-ci auront été déjà partiellement déçues. C'est qu'"ils", ces soc-lib, croient tous à l'eurocratie capitaliste et monétariste (euro cher pour assurer les rentes spéculatives) ou ils font semblant pour le pouvoir et les privilèges énormes.
    Ce matin Bourdin, pourtant toujours excité et interrompant souvent, a été scotché par Jean-Luc sur bfm, en flux sur la page "vidéos" du site. Rien à redire sauf que ce genre d'émission devrait pour passer aux heures de grande écoute sur des chaînes populaires... mais, ça, c'est pas demain la veille !
    En tout cas, bravo encore à toi Jean-Luc, et que d'autres du FdG interviennent un maximum sur l'économie et l'Europe tout le temps avec la même vigueur et assurance ; il faut que ça rentre dans nos esprits conditionnés par 20 ans de bourrage de crâne anti-républicain et libéral. Y a du boulot ! Courage à tous !

  2. Naco dit :

    Au camarade WM - Je suis content que tu ais pris cette décision à propos du site Avox. Je la partage complètement. En réalité, j'ai décidé de ne plus y rien y mettre depuis longtemps. C'est vraiment malheureux pour les initiateurs historiques de ce site, qui à mon avis sont des gens très bien, et de grande culture. Mais ils ont laissé s'installer la parole pour des raisons assez obscures, de toute une nuée de chiens fous du FN, des gens désœuvrés et sans culture, qui font assez comiquement de l'ombre même aux quelques marinistes plus ou moins convaincus ayant fait quelques études. Seule Ariane W. semble s'y accrocher pour y tirer je ne sais pas trop quoi en fait. J'ai quand même décidé de faire un site, au moins pour relayer se qu'il se passe dans nos petites assemblées citoyennes du Nord, et qui reprendra des articles de plusieurs personnes. Mais comme je bosse par ailleurs comme un malade, je fais ça au compte goutte. Merci si tu le juge bon, d'effacer cette petite conversation qui pourrait paraître trop privée.

  3. Redon dit :

    @Alain Tétart à 558
    « ce petit peuple de pauvres s'est à nouveau rendu compte qu'il allait mourir, alors il a repris le chemin des urnes et avec 4 millions de voix il a fait voir qu'il existait ! »

    Je crois que c’est faux, les pauvres ne votent pas ou seulement pour leur maitre. Et ceci depuis la nuit des temps. Les pauvres se révoltent, font des émeutes réprimées mais leur seule conscience politique est leur survie. Le vote du Front de Gauche est issu du PCF et des classes moyennes politisées, déçues des socialistes ou tout simplement du libéralisme. Beaucoup de pauvres ne trouvent pas de solution dans la politique mais dans la combine et ils n’en sont pas blâmables. Il faut arrêter les clichés des riches à droite et des pauvres à gauche. Si les « pauvres » votaient leur classe, la droite n’aurait jamais le pouvoir.

  4. Naco dit :

    Redon, si tu savais combien tu te trompes à propos des pauvres.
    Tu crois encore à cette fable moyenâgeuse des pauvres qui courent se réfugier dans le giron du maître dès l'annonce du danger. En réalité, déjà à cette époque, les vrais pauvres était ceux qui étaient affranchis et qui n'avait que de maigres terres à cultiver. Les pauvres sans cervelle, n'agissant qu'à des instincts de survie, ou ne vivant que de combines, sont des idées fabriquée par la droite, et parfaitement intégrées par le FN. Remonte aussi loin que tu voudras, et tu constateras qu'à chaque fois que des gens luttaient pour leur survie, il luttaient contre un pouvoir qui aliénait leur liberté.
    Aujourd'hui, c'est toute notre société qui s'est prolétarisée. Et il y a une foule de pauvres vivant sans rien ou presque dans ces classes moyennes auxquelles tu attribues la plupart de nos suffrages. Ils ont souvent le pain et bien plus, mais ils manquent pourtant de l'essentiel, comme d'avoir le droit de rêver à un avenir meilleur.
    Tu as raison de te méfier des clichés gauche/pauvre/droite/riche. Et peut être aussi de regretter que des gens démunis ne votent pas du"bon" côté. Mais cherche en plutôt les raisons dans l'idéologie. Celle qui fait que certains préfèrent leurs bourreaux à leurs bienfaiteurs. Sachant comme le disait Marx, que "si la philosophie ne peut se réaliser sans supprimer le prolétariat, le prolétariat ne peut se supprimer sans réaliser la philosophie".

  5. Invisible dit :

    Potin. Alain Bédouet prend sa retraite ! Donc, si mercredi on a pu entendre une émission du Téléphone Sonne entièrement consacrée aux idées de gauche et défendues par un mec d'ATTAC et un mec des Économistes Atterrés, c'était une sorte de pulsion libératoire de la part de cet animateur de radio, et un cadeau pour notre bord.
    Ce que ça m'amène à penser, c'est que 1/ Les journaleux sont des travailleurs comme nous et qui tiennent à leur boulot et 2/ il semblerait qu'il faille ne pas trop faire de publicité sur les thèmes de gauche pour garder son boulot puisque 3/ on peut enfin se lâcher le jour de sa libération (retraite) et que 4/ ils sont surement très nombreux à SAVOIR mais tous se taisent....
    En outre, ce matin, la colère (oui !) m'a prise car l'un d'eux s'est cru obligé d'absoudre Copé de ses accusations et contre Mélenchon et contre Théodorakis. Il a minimisé et détourné le fond du problème, une véritable auto-critique dans les règles de l'art et une insulte à l'intelligence et à l'honnêteté.
    C'est quoi déjà une dictature ?

  6. Alain Tétart (60)(73 ANS) dit :

    @Naco
    Merci d'avoir répondu pour moi avec tes mots, et tes connaissances et surtout d'une façon abstraite que je ne maîtrise pas, aussi permettez moi, toi et Redon que j'apporte une précision plus concrète sur cette notion de pauvre, que je vois du bout de ma lorgnette !
    J'habite un petit village qui a comme sous titre "la cité de la batellerie" et donc je vois tous les jours ces anciens mariniers qui ont mis pieds à terre pour prendre leur retraite après avoir vendu leur bateau sur lequel ils exerçaient ce beau métier d'artisan marinier, et même si ces gens sont pour la plupart propriétaires de leur petite maison, ceux ci ont une peur infinie dans l'avenir car leur retraite d'artisan ne leur permet pas de se sentir à l'aise. Ils ont comme beaucoup peur de la maladie et surtout peur de ne pas pouvoir finir leur vie dans leur maison, alors oui ces gens sont pauvres, car ils tirent les prix au maximum pour pouvoir aller au bout, leur retraite de 600 à 800 E ne compense pas leur budget mensuel et comme ils savent que les aides sociales ne leur seront jamais accordées du fait de la propriété de leur logement ces gens tremblent tous les jours pour leur avenir tu as raison Naco ils sont malheureux car ils ont peur, et pour moi ils sont pauvres, et alors que ces "pauvres" n'étaient pas de grands électeurs du fait de leurs nombreux voyages donc d'absence, ils viennent à l'occasion de cette présidentielle de prendre la décision de voter.En partie FdG, et aussi...

  7. Gilbert Delbrayelle dit :

    @Naco
    « Sachant comme le disait Marx, que "si la philosophie ne peut se réaliser sans supprimer le prolétariat, le prolétariat ne peut se supprimer sans réaliser la philosophie".

    C'est la raison pour laquelle la priorité n'est pas un combat vain front contre front. Nous devons porter, diffuser, expliquer, faire connaître le programme. Notre problème, c'est que pour montrer que nous avons raison, il nous faudrait pouvoir le mettre en oeuvre et que pour le mettre en oeuvre, il faut faire 51%. Et nous en sommes loin avec 6.94% et m^me avec les 11% de la présidentielle qui sont surtout un rassemblement de NOS forces ("on s'était perdu, on s'est retrouvé"). Alors, on est bien d'accord qu'il faudra être présent dans les luttes et sur tous les fronts (assemblées citoyennes, collectifs..) mais ça ne suffira jamais à franchir la marche des 51% parce que, sur ces fronts-là, on est entre convaincus.
    Quelles sont les possibilités d'aller à 51% ? Voilà la question..
    > Gagner la bataille du média dominant et exiger une émission de débat citoyen hebdomadaire animé par un médiateur neutre
    > A l'assemblée, paradoxalement, nous avons moins de députés mais il ne faut pas oublier qu'il vont pouvoir proposer des lois à une majorité de gauche et que les chances de les faire voter sont plus grandes qu'avec l'ancienne majorité de droite. Le PS ne pourra pas refuser...

  8. lambin zohra dit :

    Le monde a toujours été changé par une poignée de personnes se battant contre l'ordre établi!

  9. DAVID JV dit :

    @Gilbert Delbrayelle
    mais ça ne suffira jamais à franchir la marche des 51% parce que, sur ces fronts-là, on est entre convaincus.
    Quelles sont les possibilités d'aller à 51% ? Voilà la question..

    Je pense que tu te trompe en prêtant à une analyse froide d'une situation bien plus complexe et qui ressemble bien à un gigantesque feu qui couve sous une charpente qui ne tient que par des bouts de ficelle et des sparadraps.
    La réalité peut être beaucoup plus simple et se crystalliser sur un évènement qui devient comme une immense goutte d'eau qui fait déborder le vase et là attention au fleuve...
    Regarde ce qui se passe ailleurs, notamment au Quebec ou les étudiants (ni ceux qui les soutiennent) ne lâcheront pas l'affaire. On part d'une augmentation des frais de scolarité injuste et puis...cela dérive sur une vision du role de l'éducation qui ne doit pas être un bien de consommation comme un grille pain, puis vient la loi 78 réprimant les manif...etc. L'histoire n'est pas linéaire, et il faut en tenir compte. C'est aussi ce qui fait l'espoir ami. L'histoire a déjà démontré tout cela maintes et maintes fois. Cela ne se résout pas à 51% à obtenir et un fait peut nous faire faire un bond quantique en termes de sympathisant mais il faut se bouger les fesses quand même et ne pas attendre que ça nous tombe tout cru. Je le vois comme un mix de désillusion, de révolte, d'espoir, de rage et d'envie et à la base, une prise de conscience individuelle (notre...

  10. Pierre de Marseille dit :

    Bonjour,
    Les quelques dernier commentaires que je lis m'amènent a dire qu'il y a urgence à définir nos stratégies militantes.
    A propos de la pauvreté ou des pauvreté, il y a des acteurs comme ATD Quart ou d'autres qui semblent faire un bon travail. Il ne semble d'ailleurs pas possible de parler de pauvres d'une manière globale, ne serait-ce que par respect pour ces personnes qui sont en grande difficulté, mais qui sont souvent pleinement présentes dans la société. Rapprochons nous donc si possible des acteurs ouverts à nos idées et disponibles pour des actions communes pour lutter contre le précariat.
    Pour remporter de futures batailles, affûtons nos arguments et développons notre réflexions sur les devenirs possibles dans la continuité de "L'Humain d'abord" et montrons à tous que la transition vers moins de capitalisme est possible sans risques majeurs pour nos concitoyens. La recherche d'enrichissement personnel est a mettre en relation avec l'insécurité des devenirs soumis au chômage, aux problèmes de logement, de retraites, enfin, tout ce qui génère l'anxiété pour l'avenir. Soyons donc solidaires et présent dans les combats sociaux au mieux de nos capacités.Vive la 6ème République! Vive la Sociale!

  11. Louisette dit :

    D'accord avec Denis 597, je n'ai pas voté pour le libéralisme socialiste, et je ne pleurerai pas des mesures annoncées, 0,6 % pour le smic!, rien pour la santé, les hausses qui vont arriver.. et oui le peuple est tellement sous la coupe et l'intox des médias, du PS, du FN qu'il n'a même pas espéré qu'un programme du front de gauche pouvait être réalisable! je vis dans un quartier ouvrier qui a voté à 30 % la haine! il n'y a pas d'étranger, mais il est le bouc émissaire de leur intolérance, leur repli, l'absence de culture, la méconnaissance de l'histoire, l'éducation par la télé réalité ou les jeux débiles; et je partage l'avis que beaucoup de personnes ont voté front de gauche chez les intellectuels, j'ai été surprise d'entendre certaines personnes parler de Jean Luc; Surtout ne change rien, il y a de belles colères qui sont salvatrices, et fortes contre la haine et l'injustice! et des discours beaux comme des poèmes, comme une musique, ou un champ de fleurs.. L'humain au coeur dont tu es le digne représentant; l'oasis dans ce désert politique morne et mort; il y aura de belles journées de lutte, tu as allumé des lumières d'espoir, comme des étoiles dans toute la france et le ciel brillera! merci

  12. Ariane Walter dit :

    A l'attention du webmestre et de Naco.

    Vous dites wm que vous avez blacklisté "agoravox" parce que le dernier article posté sur ce media était un torchon fasciste.
    Par ailleurs Naco vous dites que vous avez cessé de lire Avox pour ces raisons et que vous vous demandez ce que je fais moi, ariane Walter, à persister à écrire là.
    Ma réponse est simple: je tiens la barricade. J'écris des articles sur l'action de Mélenchon et les idées du FdG reprenant souvent le journal même de ce blog.
    Or je ne suis pas la seule à défendre les couleurs du FdG sur agoravox. Il y avait même, lors des élections présidentielles,un pourcentage de 30% environ des lecteurs d'agoravox qui plaçaient Mélenchon en tête.
    Donc dire qu'Agoravox est un torchon fasciste est très injuste envers tous ceux qui écrivent tous les jours sur ce média assez lu (mes articles entre 4000 et 10 000) pour porter la parole du FdG.
    Agoravox est le seul media citoyen de cette importance.
    Vous voulez le laisser au FN?
    Vous voulez baisser les bras parce qu'une bande de dégénérés FN,une vingtaine environ reviennent sur Avox sans cesse pour pourrir les fils de leurs remarques? ce sont des trolls, vous le savez très bien.
    Et je ne trouve pas très guerrière, dans un combat politique, votre manière de dire "je ne lis plus, on ne conseille plus" alors que tant d'autres sur ce média, se battent pour tous.
    Je crois qu'au contraire qu'il faut aller sur Avox et lire ce qui mérite de l'être. Sinon vous...

    [Edit webmestre : Vous interprêtez mal ce que j'ai écrit. Je n'ai pas voulu suggérer qu'Agoravox était un torchon fasciste, mais que l'on y trouvait de plus en plus de textes de cette sorte, et que préventivement, j'imposais une modération a priori à tous les liens vers ce média afin de les vérifier avant publication (ce que je n'ai finalement pas le temps de faire). Un élément à prendre en compte est que je suis modérateur, pas journaliste. Dans ce cadre, mon boulot ne consiste pas à promouvoir tel ou tel média mais à m'assurer que ce blog ne sert pas de vecteur à des thèmes frontistes, racistes ou xénophobes, et ceci par n'importe quel moyen, y compris en excluant un média qui laisse écrire n'importe quoi dans ses colonnes. Quels que soient les efforts que vous déployez, des ordures ont été postées ici par le biais d'un lien qui conduisait vers Agoravox. C'est un fait.]


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