22juin 12
Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.
En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.
Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.
Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.
C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’an passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !
L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.
Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.
Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni son opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.
On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !
Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.
En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.
Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.
Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.
Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?
L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.
L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.
Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus.
Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.
Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.
Tout d'abord, Bonjour, merci pour ce billet et pour ces élections! J'ai toujours voté. Mais cette fois, j'ai vraiment eu l'impression qu'il se passait quelquechose. Merci à vous donc de m'avoir "réveillée"! Pour moi ces élections ont été violentes et éreintantes, alors que je ne suis que simple électrice, membre d'aucun parti. Les législatives ont été particulièrement un coup dur. Pensez! J'ai appris il y a 1 an et demi que mon député ne s'appellait plus Bartolone mais Brard. Et le deuxième a été bien plus actif sur le terrain que le premier qui est mon député depuis que je suis à Bagnolet il me semble et que je n'ai jamais rencontré! Et vlan, alors que je crois sérieusement au bonhomme, que ses idées et ses actions me plaisent, voilà que par des manipulations du PS régionnal, Monsieur Brard se voit contraint de se retirer (non sans une grande dignité qui l'honnore). Alors, pour la première fois, pour être en accord avec mes convictions citoyennes et politiques, j'ai voté "blanc". Je ne voyais pas ce que j'aurai pû faire d'autre car un choix unique ou blanc, pour moi ce n'est pas de la démocratie. Il y a 5 ans, j'aurai consolidé la "majorité présidentielle". Et là, je me rend compte qu'environ 30% des inscrits se sont déplacés, environ 10% ont voté "blanc" mais que le député PS est élu à 100%? C'est ça la démocratie? Pour moi ça veut simplement dire que si seulement lui avait voté, il aurait aussi été élu à 100%. Ce n'est pas ma définition d'une...
Il est clair que les Français ne sont plus dupes de la supercherie de la Vème République révisée une vingtaine de fois depuis 1958 pour parvenir à un bipartisme à la mode étatsunienne. La démocratie est malade et désormais maintenue en survie artificielle grâce à un système verrouillé par une oligarchie qui ferait pâlir de jalousie la cour de Louis XIV, nos ancêtres se sont débarrassés de la monarchie et de l’aristocratie satellisante en les jetant par la grande porte, ils sont revenus discrètement par la fenêtre et se sont installés encore plus durablement dans une ostentation fièrement affichée (décomplexés qu’ils se disent).
Tout ceci n’aurait pu être possible si la mafia financière mondialisée n’avait subtilement détourné le quatrième pouvoir à leur avantage pour lobotomiser subrepticement les peuples trop occupés par leurs malheurs quotidiens, qui sont entretenus volontairement par une caste sans foi ni loi.
L’abstention progressive dénote une lassitude naturelle quand rien ne laisse envisager une amélioration. Moi-même j’étais dans le même état d’esprit avant la naissance du Front de Gauche. Depuis le programme partagé " l’humain d’abord " j’entrevois une lucarne d’espoir qui pourrait bien devenir la seule solution réfléchie, nous évitant ainsi une sempiternelle guerre fratricide, et qui ferait mentir définitivement cette idée préconçue que " la destruction permet la reconstruction " (à qui profite le crime ?).
Bonjour Jean-Luc, Heureux que vous ayez fait surface après du repos mérité. Nicolas Hulot a voté pour vous au 1er tour des Présidentielles alors qu'on l'annonçait plus à droite que Eva Joly. Je pense que votre programme écologique tient la route ! Mais c'est si facile de dire une chose ou l'autre. Je pense qu'il faudrait le mettre à l'épreuve de l'écologie du FdG Nicolas Hulot ! Chice ! si cela pouvait faire boule de neige !
Bonjour Jean Luc,bonjour à tous et à toutes, bonjours Camarades,que cela me fait du bien de lire votre billet et tous les commentaires. Il pleut dans mon coeur mais je sais que après la pluie verra l'arc en ciel du front de Gauche qui va éclairer notre chemin fait de luttes victoires et défaites. La route est en pente mais on ne lâche rien. Non, je continuerai à lire à lutter. l'été sera torride, sur le plan politique bien sûr.
Je pourrais avoir honte des résultats de ma région, 5,9%, mais en fait la période a été riche d'enseignements. Nous sommes allés vers les gens modestes des ZUP, nous avons expliqué la crise financière, nous avons parlé du malheur du peuple grec qui nous attend à l'angle de cet automne, nos amis camardes du ps, ministres, ne manqueront pas de nous priver mais nous serons là : résistance résistance ! Nous sommes autonomes et conquérants.
Vive le socialisme, vive la révolution citoyenne
Merci Mr Mélenchon pour la poésie tu deuxième paragraphe. On vous retrouve reposé et lucide, nous fournissant à nouveau un billet riche d'enseignements ; moi qui étais anéantie par ce taux d'abstention aux législatives et pensait naivement qu'il s'agissait d'un désintérêt complet et d'un manque de conscience politique d'une majorité de citoyens, je comprends mieux ce que cela peut cacher et cela me remonte un peu le moral. Mais pourquoi 2.2 M sur les près de 4 M de ceux qui ont voté pour "l'humain d'abord" aux présidentielles se sont-ils abstenus aux législatives ? Ah l'humain manque vraiment de constance ! Mais l'optimisme de nombre des commentateurs ici me réconforte.
(j'ai voté socialiste pendant plus de 30 ans mais désormais ils n'en ont plus que le nom - le vrai c'est vous !)
L'annonce faite par Nicolas Hulot qu'il a voté Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle me semble une nouvelle très importante. Ses prises de positions sur le changement de système économique nécessaire, sans être marxistes, condamnent le capitalisme et rejoignent les thèses écologistes du FG, non ? Un partenariat est -il envisageable ? Bien qu'ayant sous-estimé le pouvoir des médias de ridiculiser votre campagne législative, ils n'en ressortent pas grandis bien au contraire et les effets sur le petit journal et la mise en doute des infos données par les différentes chaines tv se répand. En ne laissant rien passer, même si les journaleux vous trouvent virulents, vous faites entendre un autre raisonnement et une autre parole que la bien pensance?. C'est rare. Bravo !
Reçois tout mon soutien, en cette période, où tu bénéficies de peu de solidarité, les lâches préfèrent vivre sur leurs petits privilèges au lieu de contribuer à t'aider à combattre les idées du FN.
@eleu rené
La Belgique Francophone est en attende de la venue du représentant du Front de Gauche
Il y aura des camarades du PG59 présents au rassemblement de Namur du Mouvement de Gauche belge. Mais y a t-il une représentation officielle du PG ?
Cher camarade,
J'aurai préféré que tu aies davantage de jours de tranquillité avant ta mise en examen car tu n'as point démérité. Sans la lutte front contre front d'Hénin Beaumont, Marine Le Pen aurait siégé à l'Assemblée.La catastrophe a pu être évitée,car vendredi 15,tu étais encore sur le terrain avec ma camarade Laurence Sauvage dont je salue le courage.La campagne de dénigrement,le taux d'abstention,les tentatives de division entre camarades du PG et du PCF sont autant de motivations pour continuer le combat.Le 14,les militants FdG étaient nombreux autour de toi.Le 20 à la réunion du PG de la Côte d'Opale,nous étions presque au grand complet avec de nouveaux adhérents.J'attends avec impatience une réunion sur ma circonscription(4ème de Fruges à Montreuil) pour continuer le combat avec mes camarades.Beaucoup de travail nous attend ici,nous sommes sur le terrain de l'UMP avec heureusement quelques communes à gauche.L'abstention n'est pas seulement due à la désespérance et à la résignation mais à un manque d'éducation politique.Certains pensaient qu'avec un gouvernement PS que tout était gagné.Avec l'attitude du président Hollande ont voit bien que ce n'est pas le cas.Nous avons un groupe"technique" à l'Assemblée,mon espoir est qu'il soit un groupe de pression solidaire au sein de la majorité.
Nous avons planté la graine de l'espérance peut-être trop récemment pour qu'elle engendre une fleur rouge magnifique; en attendant nourrissons-la de...
Je suis en phase totale avec la position politique d'autonomie conquérante développé par Jean Luc Mélenchon : "Dans la pratique de l’ autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action".
En ce sens, je ne partage pas la position exprimée par le président de notre groupe à l'assemblée qui a déclaré " Nous sommes clairement dans la majorité...".
"se situer clairement dans la majorité" ? Cela me pose un problème par rapport à cette orientation politique. Pourquoi? je souhaiterai m'en expliquer brièvement dans un esprit constructif.
Toutes les propositions de la majorité présidentielle sont arc-boutées autour du dogme de la réduction des dépenses publiques conformément au pacte budgétaire. Dans 20 ans, soit une génération, la France comptera 8 millions de Français supplémentaires (démographie plus importante d'Europe). Il va donc falloir plus d'instituteurs, plus d'écoles, plus d'infirmières, plus de logements... donc augmenter les dépenses publiques si nous ne voulons pas que cette génération à venir vive beaucoup plus mal que celle qui l'aura précédée.
La question sera donc d'accroître les recettes par une autre répartition des richesses, une autre fiscalité, un autre cadre...
Sur Europe 1, bien montrer que depuis 2002 le parti qui gagne la présidentielle siphone toutes les voix de son camp (Chirac avec Le Pen en 2002, Sarkozy avec Bayrou, Le Pen en 2007)
Laissez tomber le FN, on ne s'attaque pas à un symptôme mais à la maladie qui lui donne naissance (le cours de l'histoire depuis une quarantaine d'années) le FN est le parti du "plein le cul", sous toutes ses formes.
Rester obsessionnellement sur ce qui est en train d'advenir du fait de ce qu'est devenu le PS; montrer aux auditeurs (c'est à eux seuls qu'on s'adresse) ce qui est en train de se jouer, l'orientation prise par le pouvoir, son double langage. Prendre date sur les catastrophes que les décisions d'aujourd'hui ne manqueront pas de produire, pas de matière grasse, que du light en cherchant à être compris du plus grand nombre. Envoyez du lourd.
Tout à gagner à travailler avec Nicolas Hulot? (gagner quoi au juste?). Je me demande parfois (souvent ces temps-ci) si vous avez conscience des énormités que vous proferez. Allez un pas de plus et on ressemblera à s'y méprendre à EELV.'fin bon si ce devait être ça le FdG, sans moi!
Bien sûr que nous nous inquiétons, mais le combat continue et le Front de Gauche aussi, mais il faut bien se reposer après une campagne électorale aussi dure et ignoble, mais à Avignon, la fête de la Marseillaise est le prolongement des élections et le prélude de la rentrée. Il est clair que le gouvernement "socialiste" va bientôt regretter l'attitude qu'il a eu vis à vis du FdG et un grand merci à Jean-Luc Mélenchon.
Selon Le Monde (le quotidien de référence !) le Front de Gauche est le grand perdant des législatives.
Au 1er tour le nombre de voix exprimés est le même en 2012 qu'en 2007.
Avec 1,8 million de voix, le Front de Gauche gagne près de 700 000 voix par rapport à 2007 soit une progression de plus de 60 %.
Dans le même temps le PS et ses satellites gagnent 2,2 millions de voix, progressant de 27 %, pour l'essentiel au détriment du "Centre", puisqu'il n'en prend pas "à gauche" !
Quant à l'UMP il perd 2,4 millions de voix, soit 32 % de ses voix de 2007 au profit du FN qui en gagne 2,1 millions.
Ce ne sont pas les électeurs qui se seraient détournés du Front de Gauche, au contraire, ce n'est que le système électoral qui réduit, à l'issue du second tour, le nombre de ses députés.
Tel est la situation réelle du "grand perdant des législatives". Mais c'est au dessus du niveau d'analyse d'un journaliste du Monde !
Ancien militant du PCF que j'ai quitté en 1995, j'ai peu à peu perdu tout espoir de changement dans la vie politique de mon pays... jusqu'à cette extraordinaire campagne du Front de gauche aux présidentielles.Entendre un dirigeant politique parler ainsi au coeur et à l'intelligence des gens, avec de la poésie, des références culturelles et historiques, a été un bouleversement considérable dans ma vie. Jamais je ne pourrai l'oublier maintenant. J'ai retrouvé cette fraternité entre des hommes et des femmes qui ne se connaissaient pas hier encore et cette envie d'être utile à son pays. Je rêve que ce Front de gauche s'étende à d'autres organisations (écolos, NPA) pour être plus fort encore, et que l'on puisse y adhérer directement sans passer par une des organisations qui le composent!
Je sais ce que l'on doit à ton combat, Jean-Luc, dans notre belle région: nous avons conservé nos trois députés haut la main, et nous avons battu Marine Le Pen qui pensait tromper facilement la classe ouvrière du bassin minier. Il faudra poursuivre notre combat contre la haine et le danger fasciste, peut-être avec d'autres stratégies et surtout redonner espoir à tous ceux qui ne croient plus en la politique mais qui sont attachés, au fond de leur coeur, aux valeurs républicaines et humanistes que nous portons. Merci camarade!
Bonjour à toutes et à tous et à toi Camarade Jean Luc,
Il ne faut nous en vouloir, déjà tu nous manquais. Content de te savoir reposé et conquérant.
Au deuxième tour des législatives, je suis allé voter (quand même), il n’y avait aucun danger d’extrême droite dans ma circonscription, la droite et la gauche, normal, et la gauche ultra majoritaire. Bref ! J’ai glissé les 2 bulletins dans l’enveloppe avec sur l’un écrit « bonnet blanc » et sur l’autre « blanc bonnet », pour bien marquer ma méfiance et mon scepticisme quand au changement à la mode PS. Comme le dit lili 27, je ne suis pas sûr que la droite ait été battue, les hausses de tarifs de l'énergie pour le gaz et l'électricité vont allégrement manger les pauvres 2% d’augmentation du SMIC à valoir sur le réajustement de janvier 2013, « le changement c’est pour quand déjà ? « Comme le dis Jean Luc « Mesdames, messieurs la poudrière est en place ».
Vive la 6ème République ! Vive La Sociale ! Et vive le Front de Gauche.
Mon cher Jean Luc,
Après avoir entendu les propos de Fabius en disant qu'il n'aurait pas besoin du FG j'ai décidé ne pas voter au 2 ième tour. Ce que j'ai fait et sans regret. Pas de FG pas de vote pour le PS.
Sincères salutations et on ne lâche rien.
Bonjour mon Général (je blague !)
Je n'étais pas inquiète de votre silence, je n'y ai pas fait spécialement attention. Je me reposais aussi.
La démocratie a du plomb dans l'aile et je réfléchis aux moyens à mettre en oeuvre pour ouvrir les yeux de nos concitoyens (entre autres les abstentionnistes).
Les médias dévoient les meilleures actions et interventions, genre Hénin-Beaumont comme un match de boxe sous le regard narquois des "socialistes" combinards. D'ailleurs, j'en ai marre de leur servir la soupe et je me suis abstenue au 2ème tour PS/UMP. Le candidat UMP a gagné et je pense pas que ça va changer la face du monde. C'étaient, l'un et l'autre deux vieilles p... de la politique politicienne.
Par contre, nous avons resserré les liens avec nos amis du PC dans une vraie fraternité et autour de l'Humain d'abord qui est l'axe fondamental à mettre en avant y compris pour tacler le FN.
Je me réjouis donc de participer aux Remue-méninges de fin Août et fait carburer ma petite cervelle avec celle des camaramis pour entamer une forme d'éducation populaire en harmonie avec nos aspirations et en stratégie impérative pour écarter la barbarie menaçante dans toute l'Europe.
Rien que ça !
Bisous et fraternité.
Bonjour Mr Mélenchon et merci pour la qualité de votre campagne électorale. Je suis un paysan à la retraite paraplégique, et c'est vous dire le temps que j'ai eu à vous écouter et à vous lire devant mon ordinateur et dans les livres publiés pendant ces moments d'élections. J'étais devenu souvent un électeur'contre'quand je me déplaçais. La qualité de vos propos, leur cohérence, l'espérance qu'ils soulevaient pour des idées et l'invitation à la résistance et à la place que vous donner au peuple sont importantes.J'ai écouté avec intérêt votre vidéo qui traite de l'écologie. Vaste question qui demande un regard au delà de la durée d'un mandat électoral.Oui les limites à la croissance sont à notre porte et la poursuite d'un système économique nécessairement exponentiel ne peut conduire qu'à la fin de notre modèle de développement, et à la souffrance du plus grand nombre des humains. En écoutant les résultats des élections en Grèce dimanche soir j'étais bien déçu et me disais que le chemin était encore long pour que la prise de conscience fasse basculer l'idéologie dominante véhiculée par la grande majorité des médias et ceux qui détiennent le pouvoir de l'argent
Continuer à nous enseigner le mich
Un bonjour d'Italie, cher Jean-Luc Mélenchon ! vive le front de gauche!
Moi toujours à la base et 2ième classe au cours de ces campagnes conquérantes en flux et reflux un paquet de Généraux et Générales de la Résistance invisible ont été nommés sur le terrain d'action. Parfois en masse lors des manifs gigantesques ex :1er Mai. Ils et elles sont prêts aux Actes parfois nous avons du mal à calmer leur élan,tant le moral est au beau fixe. Le Président de notre groupe André Chassaigne a particulièrement la niaque, de sa stature et fort de son terroir auvergnat ça va faire un bien immense, il va falloir que la majorité en surchage pondérale ne le cherche pas trop question austérité : il est contre les tickets de rationnement et de burgers faméliques. et encore moins de coup de pouce d'une cacahouète pour payer toutes les augmentations à venir.
Cher Jean Luc Mélenchon,
Je tiens juste à vous remercier vous ainsi que tous les camarades du Front de Gauche. Je n'aurais jamais imaginé avant cette présidentielle militer dans un mouvement politique. Je suis issu d'un milieu populaire, parachuté de naissance moi aussi et j'ai toujours vu la chose politique de loin ne me sentant pas légitime à y participer.
Aujourd'hui, je me retrouve à étudier la révolution française, le matérialisme de Marx, l'écologie politique, chercher sur internet des textes de Jaurès et c'est grâce à vous. Suivre vos meeting, regarder les vidéos, apprendre de mes camarades m'a permis de me sentir français comme jamais en trouvant mes racines à mesure que je découvre l'histoire de la République dans un élan de coeur nouveau.
La campagne que vous avez mené aux législatives fut pour moi une grande leçon de militantisme, les deux campagnes menées par le Front de Gauche ne m'ont pas déçue, elle m'ont au contraire appris à rebondir et me battre sans laisser le champs libre à ceux qui menacent la liberté, l'égalité et la fraternité. Me voici donc adhérent au PG pour un long marathon durant lequel j'oublierai l'âge de mes artères.
"les écologistes ont ce travers de s'adresser prioritairement à ceux qui sont déjà convaincus, à se flatter entre eux"
Personnellement je retiendrai cette phrase de Nicolas Hulot, je dis ça comme ça...
Combien elle fait du bien cette pluie, merci camarade. Oui, personnellement j'attendais ces propos avec impatience, car nous débattons partout et il faut nourrir le débat. Ce que nous venons de vivre, il faut en tirer beaucoup d'enseignements. Il nous faut profiter de notre faible représentation institutionnelle, malgré le nombre de suffrages, pour inventer quelque chose de nouveau qui nous conduira à la 6ème République que nous souhaitons tant.
Après un peu de repos, nous reprenons effectivement le chemin. Bref il faut faire un peu le contraire de EELV, qui a des députés, mais plus beaucoup de base! C'est regrettable, mais la quête aux postes est une vision à court terme.
Je me réjouis que le Front de Gauche ne soit pas au gouvernement, cela va nous stimuler au lieu de nous éteindre.
A très bientôt
Quelle belle plume, je le savais déjà, mais là, vous vous êtes surpassé, cher Jean-Luc !
J'aime la pluie et la prochaine qu'il pleut par chez moi, je repenserai à ce début de billet.
Vous avez un jour que vous aimeriez écrire un roman d'amour. Si c'est de la même ampleur, de la même poésie, que ce paragraphe sur la pluie, alors j'irai vite acheter le roman !
Je précise que ce commentaire n'est pas de la flagornerie (je déteste ça, les donner comme les recevoir !) mais moi aussi j'écris à mes heures de loisirs (dans la langue de Shakespeare) et je sais reconnaître et apprécier une belle plume, tant en français qu'en anglais. J'attends vos billets avec impatience tant pour la forme que pour le contenu.
Bon, sinon le paquetage est prêt, les baïonnettes aussi, tout est prêt pour la "lutte finale" ! Surtout les baïonnettes de l'argumentation - j'ai étoffé mon arsenal de ce côté-là. Car bien entendu, in fine, la plume est plus forte que l'épée !
Tout d'abord, pardon pour mon expression écrite car celà m'est un exercice difficile.
Mais merci pour tout: pour m'avoir redonné envie de m'accrocher à cette vie si difficile et incompréhensible, pour une conduite impeccable tout au long de ton parcours, pour (mention spéciale) l'opposition aux racistes et à leurs idées, ce combat est un des grands combats, la banalisation affligeante des idées racistes étant une honte pour l'humanité (et le pire, il nous ont même volé nos idées...ah les salauds !).
Je me suis enfin reconnue; un homme qui exprime les idées que j'ai tant de mal à diffuser et à partager.
Qui ne mâche pas ses mots, qui est constant sur ses positions (parce qu'elles sont justes) et qui a montré que les alternatives existent, qu'il est indispensable de repenser totalement notre modèle de société et que c'est urgent car Gaïa n'attendra pas que l'Humanité ait terminé sa crise d'adolescence destructrice.
"Mélenchon et sa bande" ont redonné du pouvoir à l'intelligence, au savoir, à la résistance et donc en un mot, à toujours s’interroger, toujours réfléchir, s'informer, s'indigner et réagir. Vous êtes pratiquement le seul à avoir donné la part belle aux Résistants, au moment où tant de gens, par leur vote fascisant, crachaient sur le cadavre de Raymond Aubrac encore tiède. Les personnalités vous soutenant ajoutent à la qualité intellectuelle du mouvement.
Le climat actuel m'effraie mais on ne lâchera rien, on sera SUR l'arc-en-ciel car...
Cela fait du bien de vous lire. Ca fait longtemps que je n'ai pas lu un de vos billet entièrement, sans sauter de paragraphe à propos d'un argumentaire que je connais déjà et dont je suis déjà archi convaincu. Après les mois difficiles et intenses de la campagnes, des argumentaires aussi divers que variés, des débats des discours poignants, tonitruants, ce fut long et fatigant même pour le simple citoyen que je suis. Maintenant un peu de pensée politique, au calme, on a le temps. Il fait beau. Même la pluie est belle. Pensons tranquillement à demain.
Merci à vous, Jean Luc pour cette belle campagne. Peu nombreux sont ceux qui ont amené du fond et des idées, vous êtes là le vainqueur.
Un an de campagne ! cela vaut bien 5 semaines de vacances. Alors bonnes vacances !
Rendez vous à la rentrée :)
Nico
@dodo30
Tu écris : "Hulot sur BFM: incroyable l'évolution politique de ce gars que nous avons raillé il n'y a pas si longtemps. "
Une girouette évolue-t-elle ? Non, elle tourne.
C'est dingue parce qu'un mec passe à la télé avec sa séquence émotion, séquence élection, séquence révolution et hop, tout le monde le trouve remarquable ! Ce type n'est rien.
Cher Jean-Luc et chers camarades.
Chacun de nous est une goutte d'eau qui constitue la rivière Front de Gauche. Demain nous deviendrons un fleuve rouge aux rives bordées de poings levés vers le ciel. Celui d'un espoir qui a pris sa source dans cette campagne que nous avons menée tous ensemble, avec les moyens qui sont les notres : simplicité mais détermination.
Portes toi bien l'ami et plus que jamais, on lâche rien les copains !
Le sillon est tracé, la graine est semée. La moisson suivra et la saison prochaine on élargit le champs.
Lu d'un coup (je le relirai plus en profondeur !) ce qui est pour moi le plus brillant billet de Jean-Luc, notamment la première partie. Il y a lui... et les autres. C'est à la fois magnifique et... problématique. Car qui lit ce type de courriers, sinon des convaincus? Comment le transmettre et en faire comprendre la pertinence et la richesse? C'est tout l'immense combat qui se présente à nous mais que les événements à venir viendront peut être éclairer plus vite qu'on ne croit. Surtout, restons soudés malgré les méandres et autres embûches qu'on nous tend. Encore merci et amitiés fraternelles à tous.
Interdiction à Bollène du chant des partisans. Corinne Morel darleux fait suivre la pétition sur son blog. Jean-luc, peux-tu mettre en première page ce lien pour que le plus de monde soit au courrant et participe s'il le souhaite.
Je suis très colère que les socialistes, à qui la plupart d'entre nous avons apporté nos voix sans état d’âme au 2e tour des présidentielles et des législatives, voix déterminantes pour l’issue du scrutin, n’aient pas défendu Jean Luc face aux accusations terribles de la droite, entre les 2 tours, bien relayées par les média qui jouent à fond le jeu de la dédiabolisation du FN, au niveau national et local, et renvoient dos à dos les héritiers de la résistance et de l’anticolonialisme face à ceux du pétainisme et de l’OAS.
C'est très grave, je les enjoins d'y réfléchir enfin. Le PASOK grec en acceptant une alliance avec la droite, se suicide à court terme, comme les socio démocrates précédemment en Allemagne ou en Italie. Gardons nous de suivre la même pente en France. La lepénisation des esprits a fait une avancée redoutable, ces derniers mois, et la vague rose ne devrait pas leur faire oublier ce qui doit être vu non comme une opportunité de gagner par des triangulaires, mais comme un véritable danger en temps de crise. La stratégie « plutôt Pétain que le Front Populaire », on sait ce qu’elle a donné.
Cela dit, que faire pour les élections locales? Comme toujours essayer d'unir toutes les forces de gauche pour sortir la droite,partout où elle a la mainmise, sur un programme clair: lutte contre la spéculation foncière, sortir les transports et l'eau de la gestion par les multinationales, refaire vivre la démocratie locale.
Nicolas Hulot n'est peut être rien, mais il est médiatique (ce qui nous manque). Après avoir bien fait joujou avec ce qu'offre notre merveilleuse planète il lui est peut être venu l'idée sincère qu'il fallait la préserver et s'il déclare que Jean Luc est le plus crédible des candidats pour cette démarche, il serait dommage de se passer de son avis ou de le rejeter avec un tact peu en accord avec l'idée que je me fais de la fraternité. D'ailleurs il a dit avoir voté Mélenchon au 1er tour, pas qu'il voulait nous rejoindre. S'il en lit certains ici je doute qu'il ait envie de la faire. Des gens qui se font du fric il y en a plein d'autres et qui eux se moquent pas mal de l'environnement. Il a lui, apporté une aide précieuse dans la prise de conscience de l'écologie et sous cet angle il a fait plus que nous tous réunis (quand je dis nous je ne compte pas Jean luc qui a bien oeuvé aussi dans ce sens avec son programme).
Alors wait and see mais de grâce ne fermons pas notre porte.
Cher Jean-Luc, quel plaisir de te lire. J’aime cette belle allégorie sur la source de la Loire et son devenir. Ce fleuve m’est connu. Ces dernières années la sécheresse l’accablait souvent faisant émerger de grandes étendues de sable qui augurent de jours difficiles sur la gestion de l’eau… En ce moment, il est large et plein, majestueux, et semble reprendre ses droits. C’est ainsi que je rêve notre temps de demain. Les gouttes versées en amont, celles de chaque histoire personnelle et collective, nourrissent la progression vers ce cours grossissant vers l’aval, l’avenir. Elles préservent, rassemblées, la pleine conscience que nous avons de l’instant présent. Rationalisation oblige donc, et tu le fais si bien par tes analyses claires, sinon on n’avance pas. La succession des événements ira s’accélérant sans aucun doute, c’est donc encore plus nombreux et les cœurs unis qu’il nous faudra poursuivre. Les médias et leurs méfaits sont un des gros problèmes qui participent du déni de démocratie ambiante. Ramener les abstentionnistes vers les urnes et tous les non impliqués vers l’implication est un grand défi qui passera par le choc des évènements et la façon dont ils seront relatés. Gare ! La droite risque de devenir très dangereuse. Ta sincérité, ton audace et ton intelligence ont été les garants de la montée du front de gauche. C’est beau, et cela continuera. Je garde espoir donc, de tout cœur avec toi. On reprend le chemin et on ne lâche rien pour gagner paix et harmonie.
Ce qui m'inquiète c'est la guerre ouverte que les occidentaux semblent préparer contre la Russie. En ce moment ça sent la poudre et je crains que Hollande et ne PS ne nous entraînent dans une guerre à la suite des États-Unis. Ça n'a pas l'air de vous inquiéter. Le Front de Gauche a eu mille fois raison de ne pas vouloir entrer dans le gouvernement socialiste. Le PS a les pleins pouvoirs mais il a aussi la pleine responsabilité de sa politique. Ne nous mouillons pas avec eux.
Bonsoir camarade,
Oscar Lafontaine avait prevenu : "Ils ne laisseront rien passer, tous les coups seront permis!"
Y compris les traductions devant la Justice. Le bi-partisme a encore de beaux jours devant lui, et c'est la raison pour laquelle le Front de Gauche est victime d'attaques frontales en s'en prenant à toi, personnellement. Qui a mouillé sa chemise pour affronter le FN depuis plusieurs moi? Le PS? Ils n'ont fait qu'observer ceux qui ont le courage d'affronter Le Pen en face. Quelle preuve de lacheté!
Courage camarade! On lache rien!
Amitiés militantes
Quelle aisance dans la récupération physique. Un vrai athlète le Jean-Luc : 3 bonnes nuits de sommeil seulement et le v'la reparti au charbon ! Epatant. Coté mental, tout est en place aussi vu la qualité de ce billet. L'humour toujours. Bien, moi je me suis syndiquée hier : je me suis dit que ça pourrait servir.
On ne lache rien.
Je souhaite que les socialistes réussissent pour redresser la France et rendre du mieux vivre au Français. Mais avec la politique de la Sociale Démocracie que l'on a vu en Grèce, en Espagne et au Portugal, j'en doute fort. Je suggère donc d'établir une photographie de l'état de la France à la fin du quinquenat de Sarko et de le comparer à celui de Hollande en cours et en fin de mandat : nombre de chômeur, nombre de chômeur par catégorie, nombre de précaires, salaire moyen, SMIC, seuil de pauvreté, nombre de personne vivant sous le seuil de pauvreté, age de départ à la retraite et autre chose que nos économistes jugerons important à relever.
Nous avons fait fort : Sarko sorti, la chatelaine retour au cachot de son chateau. Reste que si le plus pire et le pire ont été rejetés, il reste encore le moins pire. Nous, c'est le meilleurs qu'on veut et très prochainement pas dans X années. Alors, on prend le temps d'analyser nos campagnes, un peu de repos, et ça repart. Avec un peu de poésie comme tu sais le faire la vie est bien plus belle!
Un petit coucou du Kazakstant du 04. Ici aussi on lâche rien, on continue, petit à petit l'oiseau fait son nid. Nos vallées sont toujours aussi belles. Un petit coucou de la Vallée de l'Asse qui va de Chatauredon à Saint Julien d'Asse en passant par Mezel et Estoublon (Estoublon le bastion du front de gauche de la vallée). Camarades, ami(e)s du front de gauche si vous passez par là pendant les vacances, faites moi signe pour un petite discussion et un petit pastis chez notre ami Benoit.
A bientôt.
jprissoan (69) à 14h25
Halte-là ! On glisse vers le culte de la personnalité...
Oh!lalala. Comme tu as raison, je crois bien que le "petit père des peuples" est revenu! Camarades, ressaisissez-vous, ce sera salutaire. Je croyais que nous étions des démocrates.
Que la République laisse l'ignominie vous traîner dans la boue, quelle révolte dans mon coeur!
On lâche rien!
Merci pour tout Jean-Luc.
Magnifique reportage ce soir sur LCP. Je suis née dans le Nord Pas de Calais, mon arrière grand père était résistant cheminot communiste, il a été fusillé par les fascistes en 1944 (lui qui parait-il, a "du sang sur les mains"). Une partie de ma famille restée la haut ou non vote FN. Je n'étais malheureusement pas inscrite dans cette 11e circonscription mais je vous dis merci à vous, merci à tous pour cette magnifique campagne (j'aurai 40 ans en 2017, j'ai déjà hâte !). Je fais partie des "têtes dures" dont vous parlez souvent, de celles qui se sont pris des coups pour défendre ses idées, nous n'avons pas oublié vos paroles mon petit frère et moi lors de notre premier meeting à Montpellier, à Toulouse aussi nous n'oublierons jamais ces rencontres magnifiques avec les républicains espagnols (dont les ancêtres aussi résistaient), on lâchera rien, jamais.
Salut les camarades,
Arrêtons le culte de la personnalité, Jean-Luc n'est pas un dieu. C'est juste un dirigeant politique dont nous attendons beaucoup. Au WB dont tout dépend.
Merci Jean-Luc de redonner au politique sa noblesse et son sens. Et merci de ce billet toujours si galvanisant. Entrer dans la complexité des choses permet de les clarifier.
Je viens de regarder sur LCP le journal de campagne d'Hénin- Beaumont, et je suis malgré tout préoccupée: quoi ? Aucun de ceux qui ont choisi le bulletin de la honte ne voit l'ampleur de l'imposture ?
On lâche rien!
Un jour, en 1964, mon grand-père m'a fait monter en haut du Mont Gerbier de Jonc (source de la Loire). J'avais 8 ans, donc les jambes d'un cabri, et l'exploit sportif, à la montée, comme à la descente, m'a bien plus intéressé que la vision de la petite coupelle naturelle, et de son jet d'eau magnifique et rafraichissant. Pourtant, je n'ai retenu que cela : Qu'un fleuve immense pouvait tirer son existence d'un petite source, et qui parlait aux oreilles de ceux qui voulaient l'entendre. Mon vieux Papi m'avait appris la prévenance, chose qui partant du respect et de l'amour d'autrui, accompagne ses proches pour l'introduire dans un monde ou il découvre qu'il a tout à gagner à le découvrir à sa suite. Merci donc Jean-Luc pour ta magnifique et rédemptrice petite prose naturaliste.
Je suis content que notre petite révolution citoyenne puisse se poursuivre avec le FdG. Et en entrainant tous ceux qui sont assez forts pour la caractériser, en se moquant de ses institutions qui ont permis un vote confiscatoire de nos idées.
"Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. (...) Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !"
C'est bien de s'en convaincre, mais ne dit-on pas que jamais rien n'est acquis ?...
Il paraîtrait que Jean-Luc Mélenchon est entré dans le "Robert 2013". S'ils espèrent nous l'attendrir... Dans le "Grand Réinventaire" - un abécédaire vidéo alimenté régulièrement - les mots Colères, La Commune, Constituante, Bagarre et 80 autres mots sont eux aussi d'énergie intacte...
Tout un programme ! partageons !