22juin 12

Autonomes et conquérants

Après un jour de pluie

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grece01Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.

En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.

Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et grece04goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on negrece00 peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.

Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti grece09Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.

C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’angrece06 passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !

L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une grece10discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.

Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.

Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni songrece05 opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.  

On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties grece16que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !

Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades grece11doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.

En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.

Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on grece12répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.

Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.

Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour grece14cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?

L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.

L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y grece07retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.

Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus. 

Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est grece17seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.

Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.


612 commentaires à “Après un jour de pluie”
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  1. Jean Jolly dit :

    Rassure toi Jean-Luc, je ne compte plus les jours de pluie... j'essaie d'imaginer un monde où les biftons pleuvraient autant que l'eau pour enfin démontrer la priorité.

  2. Degorde dit :

    Content de vous savoir en forme et en train de récupérer. Vous le disiez à Billy Montigny l'autre jour "lorsque le temps est à la pluie, l'air se rempli de bulles et déjà le regard porte plus loin". Vous vous souvenez ? Moi j'ai pas oublié.
    La pluie de ces derniers jours a donc forcément été bienfaitrice, le regard a sans doute rencontré déjà la forme des prochains combats. Tous nous les discernons du reste un peu déjà et certaines formes là, un peu partout sont bien menaçantes. Il faut aller à leur rencontre, les voir de près car autrement on risquerait de devenir frileux.
    Allez, à bientôt... A Lens, Billy, Hénin, Carvin on oublie rien, pas plus qu'on lâche rien

  3. Donato DI CESARE dit :

    Bonjour chères et chers camarades,
    même quand je ne poste pas sur le blog (pour ne pas le surcharger), je vous suis tous, tout les jours.
    Mais ce matin je viens confirmer que J-LM avait raison sur le capitaine de pédalo, ça c'est fait ! Ensuite, à tous les autres, qui pleurent sur la non hausse du SMIC et qui ont cru aux chimères du PS, je veux leur dire que le Front de Gauche, à qui on prédisait la fin après les élections, est plus fort que jamais. Qu'ils nous rejoignent car le vrai changement, c'est maintenant !
    En avant pour la VI° République.

  4. Françoise 32 dit :

    Bonjour Jean-Luc, contente de voir que tu as pris du repos et le temps de nous écrire.
    Toujours aussi pédagogique, que du bonheur de lire ta prose.
    L'horizon est bouché mais l'arc en ciel est ici.
    Merci et bien évidemment on ne lâche rien !

  5. Katoune dit :

    Pour continuer avec le Front de Gauche, je souhaiterais pouvoir y adhérer concrètement sans adhérer au PCF ni au PG ni à la GU.... je ne veux pas à faire un choix de parti mais adhérer au Front de Gauche, alors comment faire? si je suis seule à vouloir ça pas grave mais si nous sommes nombreux? oui comment faire?

  6. citoyenne21 dit :

    @Donato : j'étais justement en train de lire ce même article d'Agoravox, que vous avez mis en lien ! Aucune surprise pour ma part, concernant Hollande et ce n'est que le début ! La mauvaise surprise pour les socialistes, sera que notre mouvement, qui loin d'être mort comme ils le croient, bien au contraire, prend de l'ampleur !
    Cela ne s'est peut être pas traduit dans les urnes de manière éclatante mais de partout, il y aurait des adhésions massives de gens envers le Front de Gauche depuis la fin des élections nous dit-on ! et en plus cela n'est que la partie visible ! il faudra compter aussi tous ceux qui adhéreront par le coeur, sans passer par la case "adhésion officielle" ! ! ! Vivement la fin de l'été, que ça bouge un peu plus ! j'ai hâte de nous voir récupérer les naufragés en grand nombre, une fois que la barque du PS, déjà si peu étanche, aura coulé !

  7. sadok bouzaiene dit :

    Merci, Jean-Luc pour cette analyse.
    Bien amicalement à tous.

  8. cat dit :

    @ Michel Berdagué 22 juin 2012 à 10h37
    Dans une interview dans l'huma JlM dit (extrait)
    "Ce qui est une erreur, c'est d'avoir surestimé le niveau intellectuel des médias qui observaient."

    Et je pense que le niveau intellectuel des médias correspond au niveau de leurs lecteurs et/ou auditeurs.
    Je ne porte pas de jugement sur mes concitoyens mais force est de constater (voir les programmes TV) que le travail de marketing (certains parlent de neuro-marketing) fait que les gens veulent du
    On peut le regretter, bien sûr, et travailler à élever la conscience du "peuple" par l'éducation et la formation ça c'est pour le long terme, pour l'immédiat il faut simplifier le "produit FdG", cad simplifier la vitrine : un seul parti, un seul sigle. Simplifier le message : slogans. Je sais que cette démarche peut choquer les plus anciens mais il faudra, je pense, en passer par là pour accélérer la mutation que nous souhaitons.
    Cordialement

  9. Michèle dit :

    Pour dire sa discipline de toujours emporter un parapluie mon fils argumente "A Paris, même quand il fait beau il pleut. Dans le midi, même quand il pleut il fait beau." Il en va du climat, il en va du réel que le "bon mot" sublime et rend supportable, rend aimable. Cette manière de voir le monde, le penser, le dire est source de vie. Vous en témoignez encore une fois avec bonheur en faisant un pied de nez à l'amertume.
    Oui! L'expérience des Assemblées citoyennes, des prises de parole autonomes ouvre sur les temps nouveaux du Citoyen politique émancipé des appareils et professionnels du savoir politique.

  10. Contrepoint dit :

    Katoune (154) pose un véritable problème. Mon expérience de militant communiste sur le terrain m'a fait rencontrer beaucoup de personnes dans son cas, or, je suis absolument convaincu qu'il ne faut surtout pas fusionner en une seule organisation et je suis heureux que le PG soit venu sur cette position : un front, divers et en riche débat interne, est beaucoup plus rassembleur qu'une formation avec son incontournable hiérarchie, ses inévitables tendances, courants, querelles et pesanteurs internes, qui réduiraient, au contraire, cette ouverture qui fait notre originalité et notre attrait. Créer une adhésion directe serait un début d'institutionnalisation et, je pense, une erreur. Quand j'ai dit cela, le problème reste entier… L'important, la priorité, me semble être de faire vivre le Front de Gauche dans l'action et la réflexion, avec les assemblées citoyennes, de travailler à relayer sur le terrain les grandes campagnes nationales, à commencer par celle sur un référendum pour le futur traité Merkhollande. Et puis aussi, peut-être (sûrement…) penser à notre implantation territoriale qui a souffert cette année : quelles équipes peuvent émerger de nos assemblées pour 2014 et les municipales ? Ces collectifs pourraient peut-être se donner localement des statuts associatifs… Je suggère même qu'on les baptise des "soviets" ;-)

  11. breteau jean claude dit :

    Depuis une semaine, les média, sous l'impulsion du "Figaro" balancent une multitude de fausses informations, à croire que le métier de journaliste n'existe plus. La déontologie étant de vérifier l'info avant de la rendre publique. JL Mélenchon avait alerté sur la dérive de la presse employant désormais des pigistes sous payés, sans formation plutôt que des journalistes expérimentés. La crédibilité continue de se dégrader de ce coté pourtant élément essentiel de la démocratie. Le but n'est il pas de nous détourner des média, libérant ainsi le pouvoir d'un contre pouvoir nécessaire ? Veut-on rendre sourd et aveugle le "bon" peuple. Nombreux sont ici ceux qui s'indignent (à tort) des décisions prises et font part de leur désillusion et celle supposée des Français, encore faudrait-il qu'il y ait eu illusions. Il me semble cela a été dit souvent que le candidat devenu Président ne rencontrait guére d'adhésion et a "gagné" sur le rejet de l'autre. Ne pas répondre aux attentes est une stratégie cherchant à faire croire qu'une seule voie existe, ne tombons pas dans le panneau, une autre politique est possible et est proposée par le FdG. Le risque est d'oublier cette réalité. C'est ce que va chercher à faire ce pouvoir avec la participation active des média y compris en provoquant leur discrédit. J'apprécie la précision dans le choix des mots utilisés par J L M, il contrarie le jeu des libéraux. Souvent sont repris les termes des chiens de garde...

  12. Sophie Clerc dit :

    Pour en revenir à l'abstention, à l'idée que s'abstenir serait un acte civique de rejet, une manifestation de protestation des masses. Evidemment... mais quel témoignage d'impuissance, de résignation ! Quel blanc-seing pour ceux qui, eux, agissent, et agissent exclusivement dans leur propre intérêt, dans le seul intérêt de leur classe égoïste ! La droite agissante a tout intérêt à ce que les masses de gauche s'abstiennent. Les masses non éduquées sont bien plus facilement manipulables. Donc, ne les éduquons pas, affaiblissons le corps enseignant, coupons les vivres à l'instruction publique. Austérité ! Moins ils en sauront, moins ils seront responsables, plus ils s'abstiendront, mieux cela vaudra. Abstention et responsabilité sont étroitement liées. Quiconque a le sens de sa responsabilité ne peut pas s'abstenir, impossible. Or l'éducation responsabilise. Donc l'éducation des masses de gauche est dangereuse. Banal ? Oui, mais bien réel.L'abstention favorise la droite, elle qui ne s'abstient guère quand il s'agit de défendre activement son argent sale. La finance, en plus de tous ses méfaits, finance l'abstention !

  13. naco dit :

    Beaucoup s'inquiètent ici des conséquences d'un intérêt subit de certains écologistes pour les thèses du FdG.
    Effectivement. La fait que ces affections arrivent juste après le flux d'une marée rose ayant permis de faire surnager quelques éléments verts structurellement admissibles, implique quelques interrogations.
    Mais pour les écologistes il y a un impératif de taille, celle d'indiquer leurs positions à la suite du sommet Rio+20, qui 20 ans après le sommet de la Terre, conclut à une défaillance totale de toutes les politiques écologiques des pays nantis. Et quand ce congrès conclut à l'intérêt de la marchandisation de la nature, et que "les politiques d'économie verte" doivent "respecter la souveraineté nationale de chaque pays" et ne pas constituer "une restriction déguisée au commerce international", on comprend donc que certains écologistes "techniques", dont N.Hulot, qui ont compris depuis longtemps que l'avenir de la planète passe par une maitrise des politiques communautaires, s'intéressent à la planification écologique. Et que ces gens puissent être plus radicaux à ce sujet que certains électeurs du FdG, qui se rangent facilement derrière le fait que toute décision en ces matières dusse être accomplie par référendum. Désolé, mais pour avoir travaillé des années dans ce domaine, et en apprécier l'urgence, je préfère encore leurs actions, que les atermoiements gauchisants d'une E.Joly, ou la furie libérale d'un Lalonde.

  14. Dapuhinoise dit :

    Bonjour Jean-Luc et bonjour à tous
    J'avais déjà écrit qu'il n'est pas chose aisée de faire un bilan à chaud. On pense, on parle, on écrit plus sous le coup de l'émotion (et dieu sait qu'il y en a eu) que sous celui de la raison. Concernant Hénin-Beaumont j'avais dit, en son temps, que je n'étais pas favorable à la candidature de Jean-Luc. Pourtant, pour avoir assisté la semaine dernière à une "mini" conférence de quelqu'un qui y est allé durant la campagne législative m'a fait relativiser mon point de vue tellement je me rends compte du travail phénoménal que Jean-Luc y a accompli.
    Je reviens sur le billet et certains commentaires : Nicolas Hulot a voté Mélenchon et cela surprend. Mais il suffit de se souvenir de son passage sur FI avant, alors qu'il avait repris la direction de sa fondation, pour s'en douter. A la question de P. Cohen sur ce qu'il fallait faire il a dérouler plusieurs propositions qui sont dans... L'Humain d'abord ! Et sa réponse évasive à un auditeur qui le lui faisait remarquer ne pouvait que laisser penser qu'il voterait ainsi. Donc aucune surprise. Concernant la violence du PS, ma foi là non plus aucune surprise. J'ai d'ailleurs tendance à penser que quelque soit l'endroit où Jean-Luc se serait présenté il aurait eu droit aux mêmes invectives et aux mêmes coups bas. La rancune est tenace vis à vis de celui qu'on considère comme (j'ose le dire) un traître !

  15. citoyenne21 dit :

    Ne mélangeons pas cependant l'abstention des premiers et des seconds tours, elle n'est pas forcément de même nature ! Au second tour, quand son candidat préféré n'est plus au menu, normal de n'avoir pas envie d'en valider un autre, par défaut, quand on possède une certaine intégrité ! C'est ça pour moi ne pas être un mouton !
    Beaucoup cependant on fait l'effort de voter Hollande au second tour de la présidentielle, parce que pas le choix, il nous appartenait de dégager qui vous savez et ce geste, pour ma part, je ne l'ai pas fait par obéissance au chef suprême mais parce qu'il me tenait à coeur de participer à la chute d'un homme d'Etat que je jugeais nuisible ! tout en sachant que le suivant ne casserait pas des briques !
    Au second tour des législatives, puisque voter blanc, n'est à l'heure actuelle, pas comptabilisé, aucune raison ne m'aurait poussée à aller valider un parti, qui nous méprise malgré qu'ils nous doivent une partie de leur victoire alors que de toute façon, les jeux étaient déjà faits dans la plupart des circonscriptions ! Que tout ait été fait par contre pour provoquer la défaite de Le Pen et des FN en général là où il le fallait, ok !
    L'abstention comme révélation du j'men foutisme ambiant, là c'est un gros pavé ! Comment réveiller la conscience citoyenne, en tenant compte de l'état actuel des gens ! on ne changera pas les mentalités si vite alors faut-il avoir un discours moins intello dans l'approche pour réussir à se faire entendre ? Regardez comme ça marche bien les discours simplistes à la sauce marinée ! Et j'en profite dans la foulée pour dire que je pense comme Lou (165) ! Si le Front de Gauche est dans l'esprit des citoyens, assimilé à la gôche aux pleins pouvoirs, on est foutus pour 2017 alors autant bien se démarquer du PS et le plus vite sera le mieux !

  16. lou passejaire dit :

    Permis de forage au large de la Guyane, pichenette au smic, hausse significative du tarif du gaz, Hadopi toujours là, même démagogie en route au ministère de l'intérieur, etc. etc.
    La droite a été battue le 17 juin ? Je suis comme un verrat qui doute là...
    Tout changer pur que rien ne change, c'est une des doxas des communicants qui tiennent le destin de notre monde depuis un demi siècle et nous, on aurait toujours rien à dire ? On serait atteint du même symptôme ?
    Du doute à la certitude, y a pas une si grande marche...
    Le PS suit la ligne de ses homologues allemands et grecs et finira par gouverner avec la droite. La rupture, ce serait pour tout de suite qu'on gagnerait 5 ans... parce que si dans 5 ans, après avoir pratiqué le soutien critique à la "gôche" (au nom de questions sociétales qui, si elles sont vécues comme essentielles par ne minorité(largement à cause de buzz lobbyistes), passent largement au dessus de la tête de la mamie du cantal), on se repointe devant les électeurs en disant "votez pour la vraie gauche", je pense qu'on va se prendre une branlée pire que celles qu'on a connue.
    M'enfin, je dis ça je dis rien, hein... comme d'hab...

  17. JCB74 dit :

    L'abstention est un réel problème et entraîne une légitime critique sur la "représentativité des élus". Il y a de nombreux pays dans lesquels le vote est obligatoire, et ils ne sont pas moins populistes ou démocratiques que le nôtre (Belgique, Australie, Grece, Brésil). Des sanctions indirectes sont appliquées dans certains si l'électeur ne s'est pas rendu aux urnes sans motif validé (impossibilité d’accès à la fonction publique, délivrance de passeport). En France même l'obligation existe pour les "Grands électeurs" qui délégués de leurs conseils municipaux, ou "grands élus", ont l'obligation de voter aux élections sénatoriales.
    Ne faut il pas l'envisager? On trouve même parmi les politologues médiatiques des défenseurs inattendus.Lire ci-après Duhamel dans Libération en 2010.
    En 2014 plusieurs élections importantes vont avoir lieu. Il faut déjà se mobiliser et espérer qu'une jonction d'une partie d'entre elles permettra de combattre ce fléau de l'abstention. J'espère que l'on verra à cette occasion le vote des étrangers aux élections locales et une bonne dose de proportionnelle pour avoir une représentation plus acceptable. Avant la 6ème, une 5ème améliorée permettrait d'avoir un thermomètre plus parlant quant à la sociologie politique de notre peuple. Cela ne remplit pas l'assiette... mais cela est aussi nécessaire.

  18. Eric dit :

    Il ne faut pas confondre impuissance et résignation et les accoupler. Je fus un abstentionniste et j’en suis potentiellement toujours un. Ma vie professionnelle sur laquelle je ne vais pas m’étaler a été en faveur d’actions pour les autres et, bien sûr, la satisfaction personnelle.
    Cependant, lorsque l’unique différence des politiques est cosmétique, à savoir ceux qui la pratiquent, je ne voyais guère le besoin de me déplacer et donc avaliser cet état de fait. Le vote blanc est tout aussi inutile mais donne l’impression d’être participant.
    La politique menée par Camerone en GB est bien plus brutale que celle de Sarkozy, mais plus polie. Le résultat est bien pire. Certes le personnage Sarkozy est détestable à bien des endroits, mais si Hollande suit la même voie, nous serons tous d’accord pour dire que ce fut une élection pour rien. Un peu comme si un voleur disait merci : vous êtes toujours volé.
    Je fus impuissant (voir le vote conter la Constitution) mais pas résigné. Vous pouvez vous révolter contre la pluie, rien n’y fait. Il faut que ça passe. Et quand elle finit, on se remet en chemin.

  19. pichenette dit :

    Oui ce que cristallise le Front de Gauche, c'est la démonstration argumentée que d'autres choix politiques sont à la fois possibles et urgemment souhaitables non seulement pour réduire les déséquilibres dans les sociétés mais aussi préserver la biodiversité pour le présent et le futur.
    L'adhésion individuelle à un parti n'est pas un engagement à vie, au bout d'un an on peut quitter le parti. Donc tout citoyen attiré par le Front de Gauche, en se documentant par internet, en prenant des contacts locaux facilités par ces dernières élections, à partir de documents etc..peut franchir le pas et choisir une des composantes du Front de Gauche, parce que les discussions pour adhérer directement au Front de Gauche n'ont pas pour l'instant abouti.
    Les décisions politiques actuelles françaises, européennes, mondiales sont très graves et chacun doit mettre" le nez dedans" même s'il sait qu'il est tout petit face aux énormes rouleaux compresseurs néolibéraux déjantés.
    Ce matin "Terre à Terre" émission de France Culture excellente, qu'il est possible de réécouter donne une belle analyse sur ces grands marchands qui disposent sur "leurs" étals la Terre découpée en morceaux pour que par exemple un coucher de soleil, un cours d'eau, un être vivant soient à vendre, aussi bien que la pollution!
    Toute cette prise de conscience nécessaire doit alimenter des actions au niveau d'abord politique et associatif.
    D'où l'importance d'agir pour de "bonnes lois" en pensant...

  20. Menjine dit :

    @cat
    " un seul parti, un seul sigle. "
    "Je sais que cette démarche peut choquer les plus anciens ".

    En opposition avec vous :
    La question n'est pas une affaire de génération, des vieux sclérosés qui ne voudraient pas accepter le pluralisme et des jeunes qui seraient en prise sur la réalité nouvelle, mais la question est celle d'une ligne politique.
    Un front de gauche est-il une alliance entre non pas seulement des états majors de partis, mais des lignes politiques différentes qui ayant le même but, la même finalité :la Révolution citoyenne, sont néanmoins différents sur leurs points de vue principiels?
    La différence entre une ligne politique de type socialiste et une ligne "marxiste" a toujours traversé le mouvement ouvrier et progressiste français, lors des "grands événements" comme la Commune, les avancées de la décennie 1905-1914, le Front populaire, la Libération,1968, la poussée des idées, des gains matériels (congés payés, organisations des représentation salariées dans l'entreprise),des gains législatifs s'est toujours faite dans l'union et pas dans la fusion. J'oublie aussi les anarchistes,et les gauchistes qui participent de ce grand mouvement.
    Une fusion c'est en un sens une dissolution de l'identité des partis qui composent l'union. A mon avis, ni la situation, ni l'état des mentalités ne l'exigent ni ne le nécessitent.
    Ni un seul parti, ni un seul guide, ni une seule idéologie mais une union conquérante.

  21. Gardet dit :

    Front de Gauche, et le plus vite possible "Front Européen de Gauche", beaucoup je pense, Français, Grecs, Espagnols, Italiens, Irlandais et d'autres... même des Allemands, n'attendent que ça !

  22. vm dit :

    Contrepoint (9h37) répondant à Katoune (8h37) oppose à la demande d'adhésion directe au FdG, émanant de nombreux citoyens-militants, l'image faussée d'une organisation unique hiérarchisée et bureaucratique.
    Pourtant une adhésion directe au FdG ne suppose pas forcément la disparition des organisations qui le composent : chacun son histoire et son parcours, mais avec une identité qui rassemble tout le monde, celle du FdG.
    Pour que le FdG puisse être efficace politiquement, il faut qu'il soit clairement unifié, tout en préservant sa diversité interne.
    Il faut que pour toute décision politique engageant le FdG, une voix de non-encarté pèse autant qu'une voix d'encarté, et pour cela, il faut que le non-encarté soit connu et reconnu comme un adhérent FdG à part entière. Seule l'affirmation de la souveraineté citoyenne évitera les conflits !
    Aucun des partis qui composent le FdG n'a le droit de disposer souverainement de celui-ci. Par exemple, que le logo FdG (et non un simple appel du candidat distancé) soit apparu localement sur des tracts du candidat PS au 2nd tour des législatives, est un abus nuisible pour le FdG. Aucune des composantes du FdG ne peut avoir le droit de disposer seule du logo FdG. Le FdG doit rester sous le contrôle des citoyens, c'est pourquoi à terme il faudra bien accepter que des non-encartés adhèrent directement. En attendant la suite de ce débat, on est tous ensemble et on met en pratique ce qui marche !

  23. Bruno dit :

    A ceux qui voulait enterrer le Front de Gauche, c'est peine perdue. Maintenant il faudra tout de même faire une analyse et voir comment intégrer les "petits" partis "composant" le FdG et qui font (et feront) la grande rivière !
    On ne lâche rien ! La lutte continue ! Plus que jamais !

  24. cat dit :

    @ Menjine à 11h30
    La diversité peut s'exprimer sous une seule bannière. Non !
    citoyenne 21 écrit : " on ne changera pas les mentalités si vite alors faut-il avoir un discours moins intello dans l'approche pour réussir à se faire entendre ? "
    C'est bien l'objectif, simplifier pour être entendu et surtout compris par ceux que l'on souhaite convaincre. C'est tout simplement du "Marketing" même si ce mot peut choquer les puristes.
    Maintenant reste à savoir si l'on veut "convaincre le plus grand nombre" que l'Humain d'abord est la voie ou si on veut dialoguer gentiment entre "intellos convaincus qu'ils ont raison !"
    Je précise que dans mon esprit faire du Marketing pour la "Marque FdG" ne veut pas dire tromper les gens ni renier nos fondamentaux. C'est juste une question de méthode.
    cordialement

  25. Sophie Clerc dit :

    L'abstention réfléchie est une chose, l'abstention par indifférence et résignation, beaucoup plus fréquente, en est une autre. Pour les requins, le résultat est bien le même, pas de souci. Epuisé, éreinté, on se repose devant la télé - même pas la télévision, trop long pour notre lassitude, non la "télé" - et qu'est-ce qui parvient vaguement à l'esprit ? Ce que la droite intéressée répète en boucle. La finance pilote les médias, coupe les vivres à l'éducation, serre la ceinture du grand nombre. Les gens votent ce qu'on leur susurre ou s'abstiennent, Le grand nombre par indifférence,quelques-uns par calcul "intelligent". C'est tout bon dans tous les cas pour qui veut exploiter sans être dérangé. Qu'ils s'abstiennent ! Résistance à l'abstention. Résistance à l'austérité qui abrutit. Information claire. Education responsabilisante. Facile à écrire, tout ça, je sais bien, un peu moins à réaliser, vu la puissance de ces voyous.

  26. jpp2coutras dit :

    @Katoune 8h37-
    Non vous n'êtes pas seule à penser cela, car nous sommes très nombreux à adhérer totalement à la vision d'avenir du FdG sans pour autant condenser notre pensée dans un parti en particulier par manque de cristallisation politique (manque de culture dans ce domaine sans doute?)
    Il y a bien une "terre de gauche" en cours d'invention et de réalisation, je crois. C'est bien un phénomène culturel en train de grandir; c'est même la réussite la plus significative à mettre au compte de Jean-Luc Mélenchon et de l'adolescence du FdG: un vrai mouvement de Gauche existe, il est ici et nulle part ailleurs, qu'on se le dise au fond des ports (et ceux qui font leur petite popote rougissante dans leur petite cuisine intégrée en disant "nous c'est pas pareil" nuisent à l'élan populaire émancipateur, donc nuisent à la gauche qu'ils prétendent mieux représenter)
    Résistance tous ensemble, un pour tous et tous pour un!

  27. Salut tout le monde ! Salut Jean Luc !
    Jamais de ma vie je n'ai connu un tel engouement pour un programme politique, même pas pour celui de "tonton" en 81 ! j'ai 59 ans).
    D'une manière générale, j'aime les êtres humains"qui en ont ", tout en étant humanistes et ouvert à tout débat.
    Le front de qauche est dans cet été d’esprit.
    Bravo Nicolas Hulot ! j'apprécie ce genre de démarche intellectuelle.
    Encore bravo Jean-Luc et merci ! (qu'est ce que j'aimerais te "serrer la pince ", te porter l’accolade, t'avoir dans mon environnement proche etc...)
    Bisous à tous !
    Liberté, égalité, fraternité !

  28. Michel Berdagué dit :

    Menjine et Cat,
    L'exemple est Die Linke, ce rassemblement dans un seul "parti" est en phase descendante, Le FdG est en dynamique - sauf au premier tour des législatives, 22% en plus d" abstentions,et il doit y avoir un paquet de FdG-, c'est pour cela que Jean-Luc nous pose ce très grave Pb, la méfiance du politique de la politique et des politiques traduisant tout le malaise aggravé de cette socété malade des finances privées et déchaînées.
    Donc pour l'instant, il vaut mieux agréger les différents courants luttant contre les dérives du capitalisme en stade suprême (W. Buffet notre classe est à un cheveu de gagner la guerre) et là où ça cloche c'est la division manifeste du Prolétariat représenté par une myriade de petits Partis donnant des leçons de vérité et de savoirs sur le "concurent" et voisin et "frêres'de la même classe. Il y a presque 1 an, un tout jeune enfant plein de promesse s'est mis à marcher avec tout le poids historique des désunions violentes de nos ainés : le Programme Populaire Partagé, non dogmatique et anti-bureaucratique car dynamique et issu de la citoyenneté éclairée pour être amélioré par le Peuple conscient d'intervenir. L'effort,le courage demandé visait haut. Sur la droite du FdG les Solférinos sur sa gauche un paquet Npa, L.O., POI, et les Anarchistes,Libertaires.
    Beaucoup ici veulent être dans le FdG mais ne veulent pas s"engager dans les 7/8 Partis et associations,soit et ça cogite dur pour et..

  29. Christine dit :

    C'est drôle, à la fin d'un de vos meetings j'ai envoyé un message à mon fils "Peu à peu les sources deviennent des fleuves" ! Après tout ce tohu-bohu des présidentielles et des législatives, il me semble que beaucoup de français pensent être retournés dans un petit quotidien politique inébranlable. Pour les partisans du FG, il n'en est rien. nous devons nous armer de patience et de courage pour une VI République tant revendiquée. Ne nous laissons pas abrutir à nouveau... Bien sûr, notre pays est passé à gauche et c'est très bien, mais l'essentiel de nos idées vont-elles être exprimées et reconnues ? Ne baissons pas les bras.
    D'autre part, n'oublions pas que notre pays est le pays de la "Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen". Comment peut-on croire un instant que le FN ait sa place où que ce soit ? Les menaces, les intimidations, les persécutions ne sont pas des actes dignes.
    S'il faut vous aider, nous serons là. Nous ne devons rien lâcher, pour nous mêmes, pour nos enfants et pour les générations futures. Montrons l'exemple.
    Amicalement

  30. teresa dit :

    L'arc-en-ciel est un beau symbole du front de gauche. D'une rive à l'autre... Merci à Jean-Luc Mélenchon.
    Pour l'abstention. Rendre le vote obligatoire est une méthode répressive qui ne forme pas les consciences. Il serait préférable de former les citoyens à la conscience civique collective, par des explications comme vous savez si bien le faire lors des meetings dont nous sortons "emballés" et moins ignares. Ou dans ce blog. Pour nous en servir ensuite pour d'autres qui ne savent pas. La pédagogie nous manque parfois et l'essentiel passe à coté de nos bonnes intentions.
    Le milieu social qui vit le plus les méfaits du capital ne veut pas voter car ces citoyens savent que cette classe sera toujours brisée au profit de ceux qui vivent très bien et de mieux en mieux. Ils sont de l'autre coté du mur de l'austérité, bien gardé par les chiens de garde. La solidarité est une question de fraternité qui peut abattre ce mur ! Il est l'heure de s'y mettre vu les 2% prévus pour nous les smicards.
    Bonne St Jean et feu de tout bois.

  31. olmaca dit :

    Jean-Luc, pas de temps à perdre.
    Pendant cette période estivale, je vous conseillerais de bonnes grasses matinées, des repas pris entre amis à l'ombre d'un arbre, après cela une petite sieste et pourquoi pas l'écriture de ce roman que nous attendons tous.
    Bien amicalement.

  32. citoyenne21 dit :

    En fait, il faut faire avec l'existant ! Faute d'avoir bénéficié d'un enseignement de qualité, beaucoup de nos concitoyens s'en trouvent devenus des "avachis" de la vie et l'on ne pourra remédier à cela qu'une fois au pouvoir. Donc s'adapter et non chercher à améliorer leur perception du monde est essentiel. Ce n'est que par la refonte du système éducatif, qu'on pourra permettre à un maximum de gens d'avoir leur liberté de penser mais en attendant, faut composer avec ce que l'on a et ne pas se sentir dépité de n'avoir pas les moyens de rehausser le niveau, pour l'instant. On n'est pas obligé pour autant de mettre la "qualité" du message de côté mais le simplifier au maximum, afin qu'il soit audible pour tous !
    La visualisation d'une VI République par exemple, s'adresse déjà à des conquis, dont les idéaux ne demandent qu'à être mis en valeur, pas à des résignés, privés de tout désir d'avenir meilleur. Avec ceux-là, le concept doit aller au coeur de leurs problèmes bien spécifiques (emploi, logements, salaires etc...). Avoir laissé Le Pen faire de l'immigration un problème majeur, comme à l'accoutumée en donnant l'impression que pour le FdG, cela n'était qu'une chance pour tous (faut relativiser aussi sur les réels bienfaits d'une immigration mal gérée) certains messages ont été mal perçus par ceux qui ont préféré voter extrême droite, à mon humble avis !

  33. JCB74 dit :

    Puisqu'un débat a lieu entre nous pour savoir s'il faut rejoindre un parti (le PG par exemple) ou rejoindre le Front sans être encarté.
    Autant en campagne une armée de fourmis militantes, munis du petit livre rouge de 2012, "l'Humain d'abord" peut se concevoir, autant il me semble illusoire de croire que c'est en dehors d'un des partis membres du Front de Gauche que l'on pourra influencer la stratégie ou le contenu des futurs combats et à fortiori la ligne politique, sinon à quoi servirait il d'appartenir et de cotiser dans une des organisations?
    A contrario certains pensent le contraire et dans Libé d'hier on peut lire les raisons d'un nouveau départ d'un des membres fondateurs du PG où on lit que malgré sa démission Rigaudiat resterait au Front de Gauche. Au delà de ce fait on voit qu'il y a réellement interrogation sur la dernière stratégie et il conviendra d'en débattre sans faux semblant.
    L'article de Libé.

  34. chantalou34 dit :

    Bonjour Jean-Luc, merci pour ce billet de ta mini retraite bucolique, et sa clarté! Pétard, je le déguste et il coule dans du bon vin dans ma gorge !
    Tu as raison, repose toi tant que tu le peux, prends des forces tu en auras besoin. A propos des vieux réflexes républicains sur le report des votes au second tour, sexagénaire, je n'ai pas encore franchi le pas de m'abstenir au second tour, mais celui de voter "nul" oui ! J'ai, cette fois, suivi la proposition d'un blogueur, carton rouge à ceux qui prétendent n'avoir besoin de personne pour être élu, ça suffit de prendre uniquement nos voix en piétinant ce que nous sommes ! Et puis à la fin du paragraphe sur l’abstention, lorsque tu écris "tout change, rien ne change" m'est immédiatement revenu en mémoire une phrase extraite du film "Le Guépard" de Visconti lorsque le prince Salina, voyant l'aristocratie décadente obligée de s'allier à la bourgeoisie naissante, dit à son neveu Tancrède : il faut bien que les choses changent pour que rien ne change". Les siècles passent mais ce sont toujours les mêmes avec d'autres habits ! Mais on les aura, on ne lâchera rien !

  35. rodfab dit :

    Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national.
    Je pense que le front contre front a commencé avec " le minimum devant Le Pen" ce qui a permis aux médias de donner comme unique but au FdG " battre le FN" et ça a mis notre beau programme en arrière plan. Henin-Beaumont, qui était un noble combat, n'est que la suite de ça. Nous avons mal joué avec les médias sur ce coup là.

  36. Yannick (sympathisant pdg) dit :

    @ Katoune 155
    A Boulogne sur mer des camarades ont créé un association "Front de gauche du boulonnais", composé de membres non carté, qui le deviennent ensuite ou pas. Il sont tenus au courant des diverses nouvelles, des actions menées par les composantes politiques du FdG, peuvent y participer (sauf aux réunions internes réservés aux cartés). Ils peuvent néanmoins se faire entendre par l'intermédiaire de quelqu'un y participant.
    Cela me semble intéressant, et si ça n'existe pas près de chez toi et que tu connais quelques personnes dans ton cas, créez là vous verrez peut être du monde vous rejoindre ;)

  37. Lecomte dit :

    Beaucoup aimé :
    "Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas." JLM
    "S'ils veulent nous empêcher de rêver, nous les empêcherons de dormir" (quelqu'un au Sommet des Peuples à Rio)
    [...]

  38. Tonya dit :

    @chantalou 34 à 14 heures 17
    Sexagénaire aussi, ah non, septuagénaire. Aie ! Ce pas je l'ai franchi, je suis abstentionniste du 2ème tour des législatives. Mais abstentionniste dynamique. Merci à Solférino de m'avoir montré le chemin (rire sardonique !)
    En fait j'ai dès le samedi énuméré à ma pas encore députée socialiste (qui le lendemain raflera la circonscription à l'UMP) les raisons qui faisaient que je ne me résoudrai pas cette fois à voter pour elle (le MES, les bâtons dans les roues de Martine Aubry à Hénin Beaumont, le silence du PS face aux calomnies, etc. etc. les raisons de ne pas voter PS sont nombreuses, vous le savez !)
    Elle n'a manifestement rien compris et m'a répondu trop rapidement en me parlant d'elle et de son action personnelle. Et cerise sur le gâteau m'accusait de prendre le risque de faire passer l'UMP, sans avoir réalisé que le risque venait du PS. Bête à manger du foin ! Pourtant je persiste à penser que cela devrait être une habitude à prendre : expliquer à qui attend notre vote pourquoi on vote blanc ou pourquoi on s'abstient.

    @JLM
    Merci pour ce billet très poétique qui a réveillé en moi l'envie d'aller voir au pied de l'arc en ciel, comme le héros du film de Kurosawa (Rêves) dont les images ne cessent depuis hier de me "tourner autour" et que je vais de ce pas, revoir. Merci ! (et pas seulement pour votre talent d'écrivain... :-))

  39. alain monnet dit :

    Parfois, l'arc-en-ciel est double, on est obligé d'y croire!...

  40. Maignial dit :

    Pour ceux qui hésitent à aller voter lorsqu'ils ne se sentent pas représentés, je vous conseille ce lien.
    Donc, la prochaine fois, votez massivement nul!

  41. Fred dit :

    Je me pose exactement les mêmes questions que Katoune (155).

  42. obermeyer dit :

    Merci pour ces 2 premiers chapitres dont la qualité poétique est rarissime en politique.Et merci pour cette analyse pertinente sur l'abstention.
    Dés cet été, des combats importants vont avoir lieu. Soyons mobilisés, imaginatifs et résistants. Ce soir place Stalingrad, non à l'austérité Merkosy, j'espère beaucoup de drapeaux rouges et verts !
    Quant aux différents courants du FdG, ils ont tous leur raisons d'être, et chacun peux décider de son choix selon les différences proposées (personnellement PG depuis février). Le consensus est le programme l'humain d'abord, où chacun se retrouve ensemble sur ces propositions.
    Vive le front de gauche, vive la VIeme république !

  43. Bélatar dit :

    "La situation est plus verrouillée que jamais.", dites-vous. Oui au plan institutionnel, non au plan du mouvement social.
    Actuellement, il est frappant de voir comment les associations, les syndicats, les ONG, etc. réagissent au quart de tour contre certaines décisions du gouvernement Hérault. Voilà qui montre un mouvement social nullement abattu, qui se mobilise. La peur a changé de camp en fait et c'est très intéressant à observer, y compris à travers les commentaires hostiles qui disent en substance : le FdG a été battu, ouf !, mais il est encore une menace pour FH (= pour le néolibéralisme en crise) d'autant qu'aucune des solutions proposées par les dominants ne résoudra la crise.
    A part ça, j'ai un problème: quelle formation politique peut offrir un cadre d'action répondant à des aspirations de fonctionnement associant démocratie, initiative, autonomie et liberté de pensée ? N'en pas trouver dans le paysage politique actuel, peut aussi expliquer le taux d'abstention de bon nombre de gens.
    Enfin, l'abstention massive montre que la transformation sociale ne viendra pas que des urnes.

  44. flo dit :

    @ katoune
    Moi aussi, ça m'irait bien une adhésion au FdG que j'aime parce qu'il est multiple. Pas envie d'adhérer à un parti mais envie de contribuer à faire bouger les mentalités. Après, la cuisine électorale...
    Une sympathisante active.

  45. Patrice L dit :

    Si nous devions être inquiets de cette courte pause, après ce billet,l'inquiétude est levée. Sur toutes les ondes et plateaux, cette semaine, les journalistes se sont "apitoyés" sur ton devenir politique, même sur ton état pychologique. Quelle délicatesse ! Quelques voix autour de moi, aussi. "Ne vous inquiétez pas Jean-Luc est un battant de longue date qui ne lâche jamais!" leur ai-je répondu. Pour le pouvoir nouvellement mis en place, le ciel s'assombrit, déjà! Les reculades commencent. Il est possible que ce parti dit "socialiste" soit obligé, dans quelques temps, d'imploser ou de trouver un autre adjectif a accollé à ce nom de parti quand sera venu le temps des désillusions. Qui restera t-il à gauche, alors ? Nous, Front de Gauche ! Qui pour mener l'offensive et secouer cet empire médiatique ? En tête Jean-Luc Mélenchon, M-G Buffet, Pierre Laurent, A.Corbières et plein d'autres. Peut-être même O.Besancenot et tout le NPA ! On peut toujours rêver.

  46. Madeleine dit :

    @JCB74 (182)
    Rigaudiat ne fait pas que discuter la stratégie du PG (ça, effectivement, ça peut se discuter, encore que je pense que Mélenchon aurait subi le même traitement quelle que soit la stratégie adoptée.)
    Il ment : "et l’on sait que les représentants du PG en ont, au final, été les fossoyeurs (de l'accord PS-FdG), «La France n’est pas la Grèce et avant d’inviter chez nous une même catastrophe sociale, peut-être vaudrait-il mieux se demander comment l’éviter!»
    Ah bon, c'est pas Aubry qui a tout fait capoter ? Ah bon, c'est le PG qui importe la cata sociale quand Hollande se joint à la Grande Coalition de la Trouille ? Ah bon, le PG ne se demande pas comment l'éviter dans le programme "L'Humain d'Abord" ? Que Libé prête ainsi ses colonnes à un dissident pas clair n'a rien d'étonnant. Mais rien ne nous oblige à prendre une telle mauvaise foi au sérieux. Si des économistes "raisonnables" nous quittent, on se contentera des Prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz et Paul Krugman, en plus de Jacques Généreux, de Frédéric Lordon et des Economistes Atterrés.

  47. robin des voix dit :

    Tu as tout compris de ceux qui ne vont plus même voter car leur dégoût et si profond qu'ils boycottent le vote tellement ils sont fatigués de voir que tout est joué d'avance.Tantôt la droite tantôt la gauche et entre rien ne change.Raz le bol général solution rester chez soi en attendant le messie.La présidentielle gagné les législatives devenaient inutiles car la masse des moutons voulaient du socialisme et aller voter à ce moment c'était cautionné ces derniers.Les abstentionnistes sont le premier parti de France. La légitimité de ceux qui nous dirige devient alors des plus suspecte.
    Gouverner un pays avec 50% des électeurs inscrits c'est pas très démocratique.Voilà le vrai message incontournable de tous les abstentionnistes.A méditer car c'est le signe de la fin de cette 5ème république.

  48. Liliane FABRE dit :

    Merci pour ce billet très intéressant, Jean-Luc !
    Vive l'autonomie Conquérante et la VIème République!
    Je suis un jour de fruits...la coupelle se remplit chaque jour.
    Fraternité

  49. SL? dit :

    Poésie et politique. Je ne vois pas apparaître mon dernier post. Est-ce normal ?
    Que les coupelles pluri-culturelles nourrissent le grand fleuve qui gonfle. Inéluctablement !

  50. Michel E. dit :

    @ Madeleine à 17h16
    "Que Libé prête ainsi ses colonnes à un dissident pas clair n'a rien d'étonnant. Mais rien ne nous oblige à prendre une telle mauvaise foi au sérieux."

    Surtout : rien ne nous oblige à ne pas boycotter Libé, organe du PS.

    [Edit webmestre : Si ! Ceux qui font des liens sur le blog de Jean-Luc Mélenchon vers des articles insidieux nous obligent de fait à ne pas boycotter Libé, si telle était notre intention...]


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