22juin 12
Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.
En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.
Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.
Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.
C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’an passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !
L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.
Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.
Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni son opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.
On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !
Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.
En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.
Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.
Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.
Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?
L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.
L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.
Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus.
Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.
Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.
Pour réécouter Jean-Luc Mélenchon sur Europe 1 ce dimanche matin :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/06/24/invite-du-grand-rendez-vous-sur-europe-1-2/
Aux coeurs ardents rien d'impossible !
Bonjour
Une bonne nouvelle nous vient de Belgique ou l'équivalent du PG, le mouvement de gauche,vient d'être créé.
D'accord avec Lilly 54 et d'autres commentaires. Une illustration de plus de l'urgence de la situation : Le Président européen, Herman van Rompuy, vient de déclarer dans une interview à un quotidien allemand (Die Welt am Sonntag, relayé par la presse belge) qu'il allait proposer lors du prochain sommet européen que l'Europe devrait pouvoir imposer des mesures contraignantes (et impopulaires) aux Etats membres, notamment en ce qui concerne les retraites (liées à l'espérance de vie) et plus uniquement de simples recommandations.
Le combat continue, camarades, soyons solidaires. Vive le Fdg !
Hier, samedi, est né le Front De Gauche Belge. Il a notamment déclaré et à juste titre, que le parti socialiste belge (tout comme le PS Français) était devenu le centre droit et ne répondait pas aux attentes du Peuple.
Tout nouveau: En Suisse, ils réfléchissent à un revenu universel. Vous avez bien lu!
Pour completer l'info donnée par vendebout-38 sur l'initiative populaire de creer un revenu universel chez nos voisins suisses, où il est question de verser 30000 CHF par an soit 2000 euros / mois ce qui correspond peu ou prou aux 1700 euros demandés par le Front de Gauche à la Présidentielle si l'on tient compte d'un coût de la vie supérieur en Helvétie.
Le décrypatge opéré sur les 3 pages du journal le Temps par un économiste renommé originaire de la Banque, devrait intéresser les camarades. On peut y lire notamment "Toute tâche est pénible; elle l’est d’autant plus qu’elle perdure et, contrairement à la satisfaction tirée de la consommation, le surplus de peine grandit avec le temps passé au labeur.".
L'article intégral est ici: http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e980959e-95f2-11e1-a206-35179571d977/Une_id%C3%A9e_%C3%A9trange_le_revenu_universel
Je vous regarde actuellement sur Itélé et je déplore encore plus profondément la lâcheté de ceux qui vous ont laissé tomber pour "voter utile"... Je suis très fière d'avoir suivi chacune de vos "instructions" même si j'ai grommelé en mettant dans l'urne des bulletins qui me brûlaient les doigts.
pour ceux qui ne voudraient pas s'encarter, et continuer de soutenir le fdg, il existe des associations locales des amis du fdg. s'il n'y en a pas vers chez vous, il faudra penser à les créer.
n'oubliez pas non plus les assemblées citoyennes, les remues méninges, et tout ce qui peut développer notre argumentaire et nos propositions. plein d'infos et de médias alternatifs sur le net, avec du bon et du moins bon, à chacun de faire son tri.
la résistance se fera dans la rue, sur les places, les lieux de travail, et comme pour les printemps arabes, grâce à internet.
salutations militantes
Jean-Luc nous revient plus combattif que jamais, sans faire dans le laudatif, la cohérence de ses propos sur Europe 1 à un tel débit sont à couper le souffle. Je ne comprends pas pourquoi nos compatriotes n’arrivent pas à percevoir la seule logique viable qui s’offre à eux en cette période dangereuse où tout peut basculer du jour au lendemain, ou plutôt je le comprends que trop bien.
Cette foutue " TINA ", ressassée par la médiacratie aux ordres depuis plusieurs décennies, a complètement bloqué tout sens critique chez la plupart de nos concitoyens effrayés par le faux communisme appliqué dans certains pays. Ajoutées à cela les milliers d’heures d’idioties en tout genre diffusées sur les antennes ont largement contribué à laver les cerveaux, le conformisme étant par nature contagieux aura terminé le travail de décérébration de masse. Ce constat fait, que faire pour inverser cette tendance suicidaire ?
Le travail de terrain est indispensable et primordial mais insuffisant à mon avis étant donné la gravité de la situation géopolitique instable actuelle. Loin de moi l’idée de jouer l’oiseau de mauvais augure, je ne fais que poser la question pour éventuellement déclencher des idées novatrices.
C’est bien connu " En France nous n’avons pas de pétrole mais nous ne manquons pas d’idées ".
A Lilly54 : Il n'y a pas "bof" à propos de l'abstention. Une année de présentation brillante d'un programme brillant, aïe les méninges, aïe la peine et la joie, aux limites des possibilités de chacune et chacun, les gens s'enthousiasment, 4 millions votent hip hip hourra! - ils auraient aussi pu être 20 ou 30 millions, vu la logique et la valeur du programme - puis, le moment venu, quelques semaines plus tard, quand ce serait pourtant vital, eh ben non, bof, s'abstiennent, 1.8 million demeurent, pas un de plus. Vous l'avez vu vous-même. Tout ce que vous dites ensuite est plus que juste, bravo. Mais.... si les gens, suivant leur bon plaisir ou leur intuition du moment, un jour de fête votent oui, la prochaine fois, bof, n'y vont pas? En sont même fiers pour certains, argumentent qu'il ne leur restait que l'échec et mat... Il est où, là, dans ce cas, votre beau projet? Et tous ceux qui, crevant de misère, restent plantés chez eux alors qu'on leur propose 1700 euros le mois, moyennant la peine d'aller voter au bureau du coin ? L'analyse du phénomène de l'abstention est hautement utile, vitale, me semble-t-il, non pour donner dans le négatif, loin de moi cette intention, mais pour renforcer les échelons... Belle échelle, quatre échelons pourris, vous faites quoi ?
Merci Zapping et les autres ami-e-s, pour le lien d'europe 1 de ce dimanche matin : de l'oxygène, des globules rouges et du phosphore, si j'ose dire. Après des jours de borborygmes et de novlangue médiatico-politique("l'euro en péril avec Athènes -sic-, le tweet fatal, Copé ou Fillon ?...), un entretien politique réel. Si les deux journalistes interrompent encore Jean-Luc, ils procèdent de façon générale avec plus de civilité que d'autres.
Pour la question de l'abstention au 2e tour des législatives, en particulier quand le PS avait une avance énorme dès le 1er tour, je vois que je ne suis pas le seul sur ce blog, à avoir eu du plaisir civique à m'abstenir pour marquer mon rejet du soc-libéralisme solférinien. Ecouter Jean-Luc, Pierre Laurent, Martine Billard, Alexis Corbière et les autres responsables du FdG, -et nous autres en assemblée citoyenne-, me conforte avec bonheur dans ce rejet civique des Tartuffes vendus au Capital. Vive et vite la Sixième ! Vite et vive le FdG en soutien avec les luttes dures à venir face aux "plans sociaux" et aux mesures austéritaires.
Bonjour à Jean Luc et à vous tous,
Grand merci Jean Luc pour ta dynamique dans ces 2 campagnes. Moi je pense qu'on tient quand méme le bon bouu, ça prendra un peu de temps, mais la ligne de l'Humain d'abord " a véritablement marqué les esprits, dont certains,improbables, qui ont ces dernières trouilles qui les empèchent de voter pour le FdG, et qui protégent leurs derniéres frilosités.... confiance....
Je ne suis pas inquiétée une seconde pour toi, Jean Luc, devinant cet énorme besoin de repos et de paisiblité après toute cette fureur électorale.
Je sais que tu as la hargne les tripes, le cerveau et le courage ! il n'y a pas d'espace pour le découragement et l'auto affliction. Nous avons besoin de toi pour tout ce que j'ai exprimé ci-dessus, mais nous sommes des adultes autonomes,ou alors je me méprends, et le besoin d'un porte parole talentueux, ne fait pas de nous des adorateurs de "chef", et ce besoin de mots d'ordre similaires aux autres partis troupeau, est incongru !
C'est reparti, on ne lache toujours rien, et nous te laissons le temps nécessaire à ta reconstition physique et nerveuse ,et hop !
A très bientot, Jean Luc, et à tous les intervenants sur ce blog, nous n'avons pas de temps à perdre en circonvolutions intellectuelles, il y a un travail énorme de pédagogie politique au sens trés large du terme, et puis convaincre des convaincus est inutile...mais par contre, se tenir chaud sur ce blog, entre autre, c'est bon !
La version audio de l'émission d'Europe 1-I>Télé avec Jean-Luc Mélenchon ce dimanche matin est publiée sur le blog :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/06/24/invite-du-grand-rendez-vous-sur-europe-1-2/
A coeur ardent rien d'impossible !
Jean-Luc
Maintenant, vous avez 5 ans pour proposer aux français un vrai changement, un réel avenir. Parce-qu'ils ne veulent plus de droite, parce-qu'ils auront tôt fait de ne plus vouloir de cette gauche qui n'en est pas une, vous avez 5 ans pour construire un projet qui tienne la route et qui nous convainc. Parce-que nous ne voulons plus de tous ces pantins séducteurs et compétiteurs, qui recherchent une gloire personnelle, parce-que nous n'en pouvons plus d'être manipulés, traités comme des pions par des faiseurs de marionnettes qui veulent juste tenir les ficelles à tout prix, parce-que nous ne croyons plus à ces discours faux qui ne disent que ce que nous sommes censés vouloir entendre, vous avez 5 ans pour montrer et prouver que vous êtes vraiment différent, que vos projets sont crédibles, cohérents, jouables, sincères, humains, mais surtout, surtout, que vous n'êtes pas là pour vous, que vous savez vous effacer si nécessaire, que vous avez le sens de l'écoute, de la concertation, de l'ouverture à l'autre, que vous réfléchissez à ce qui vous est renvoyé, que vous êtes attentif, que vous savez reconnaître lorsque vous avez tort, que vous avez le sens de la négociation et du compromis ; parce-que c'est tout cela la représentation d'un homme de confiance ; et que c'est cela qui nous manque cruellement, avoir confiance ! Et parce-que vous pourrez réussir uniquement en travaillant avec les écologistes et le parti anticapitaliste, en travaillant vraiment avec...
Une idée me vient à l’esprit tout naturellement en constatant l’abstention galopante, ou plutôt deux idées liées. La première concernerait le moyen à long terme et consisterait à ce que le groupe FdG propose à l’assemblée, et notamment à l’intention de Vincent Peillon, un texte de loi visant à imposer un nombre suffisant d’heures d’éducation civique tout au long de la scolarité dont la maîtrise des institutions jouerait un rôle décisif pour l’obtention des diplômes et ceci, bien entendu, selon les divers degrés scolaires.
La seconde s’adresserait à Manuels Valls et concernerait le court terme. Il s’agirait d’une proposition de loi visant à convoquer les abstentionnistes pour leur proposer le choix entre des cours d’éducation civique ou le retrait pur et simple de leurs droits civiques jusqu’à ce qu’ils consentent à s’investir dans la compréhension de ce devoir et surtout qu’ils prennent conscience que leurs ancêtres sont morts pour ce droit qu’ils bafouent.
C’est bien sûr à fignoler et toutes les idées sont les bienvenues du moment qu’elles laissent le choix démocratique… donc nullement définitives.
Les vacances vont permettre à beaucoup de se ressourcer et de réfléchir aux actions à venir. Je vois que beaucoup parlent de "collectifs", d'"adhérents du Front de Gauche"...l'idée de rassemblement de tous est nécessaire. Comme je l'évoquais déjà sur des posts sur le dernier billet de Jean-Luc Mélenchon, pourquoi ne pas créer, sur chaque commune, partout où c'est possible, des associations l'Humain d'abord dont la base des statuts serait le pgm, et qui auraient un rôle d'ouverture sociale et culturelle, intervenant sur la commune, et au delà, en proposant des activités comme le faisaient (et le font encore) les Amicales Laïques....assistant d'autres assoces, etc?. Ces assoces L'Humain d'abord regrouperaient donc les encartés (PC, PG, Fase, etc.) et les non-encartés. L'appellation L'Humain d'abord me semble plus "gaie" que "collectif", ou "adhérents du FdG", très froid et très sérieux, voire austère, si j'ose..., Ce serait le lien entre les encartés et les non-encartés: la théorie par la pratique et la pratique par la théorie. Tout cela en vue des municipales 2014, où nous devons être très présents. Les actions menées ou appuyées par les ass. l'Humain d'abord feraient connaître nos idées et notre pgm auprès du plus grand nombre. De l'éducation populaire sur le terrain. Le FdG restant l'union des différentes composantes autonomes.
Autre point qui me tient à coeur: insister sur l'anti-productivisme; on s'en approche avec la planification écologique,à amplifier...
"Aux coeurs ardents rien d'impossible ". Merci Zapping pour tes liens, d'informations pour les formations politiques qui sont en phase avec la citoyenneté.
Oui Jean-Luc, un coordinateur avec tous les Camarades dans tout l'Hexagone pour ce premier tour décisif des législatives aurait été préférable, mais c'est déjà du passé,et ce qui a été fait à HB est remarquable avec la connaissance d'Emilienne que nous garderons en mémoire avec Lucie Aubrac, Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier avec toutes ces femmes et hommes qui au sein de l'OSE ont sauvé des enfants.
Sur le terrain bientôt une manifestation de revendications et elles sont nombreuses en direction du Medeff.
La Lutte continue car nous voyons mal comment ce gouv. actuel pourra respecter et défendre le labeur et tout le monde du travail du fait qu'il est pieds et mains liés avec cette Europe ultra-droite financière et dangereuse où le pire se propage comme les corbeaux guettent et s'étalent. Nous ne sommes pas en 1932 mais ça y ressemble à avoir la nausée.
Je suis d'accord avec Jean Jolly quant aux cours d'éducation civique sur la maîtrise des institutions ! ca permettrait aux enfants dont les parents ne se soucient pas de choses politiques, de pouvoir se démarquer et d'apprendre à faire valoir leurs opinions !
A Sophie Clerc (257) Je ne dis pas que l'abstention ne s'analyse pas ni qu'elle ne soit pas un problème. Mais je pense que'elle ne peut se combattre que sur le terrain, par les actes et les discussions. Donc on passe à autre chose. Et donc maintenant bof !
je n'avais pas fini :
eux, pas par des négociations d'intérêt, mais par des vrais croisements, des vrais échanges, pour l'enrichissement et l'ouverture, pour le respect et la diversité. Si vous faites ce pari d'exister ensemble, de créer cette alternative originale, plurielle, humaine, humaniste, écologique, alors je crois que nous avons enfin des raisons d'y croire encore. Annick
Jean Jolly
Ne vous faites pas trop d'illusions sur les conséquences d'une éducation à l'instruction civique.Je le fais en direction des adultes et tout y passe (conférences sur le rôle des institutions, histoire politique, séances d'économie etc … ) Le public sort conquis de ces séances très appréciées. Croyez-moi si vous voulez, cela n'empêche pas les mails idiots, racistes et je sais que parmi ce public se retrouvent les échantillons habituels des électeurs, y compris des sympathisants du FN. C'est étrange. Rien ni personne ne peut actuellement changer cela.
Et puis faire enseigner par du personnel dont les opinions politiques sont très marquées, ce ne serait pas la garantie d'une prise de distance saine vis à vis d'un jeune public. Je connais des enseignants proches du FN. On leur confie nos enfants qu'ils sont chargés d'éduquer. Grande question !
Gagner ou perdre n'est pas important, l'important c'est de se battre, la victoire arrive quand on l'attend le moins.
Nous battre pour nos idéaux, pour nous et pour autrui, nous défendre du mal qu'on nous fait et de l’indifférence, mais aussi vaincre notre propre indifférence envers ce qui souffrent plus que nous. Vous est un brave, homme loyal, clair et inspiré. Je suis fière d'avoir apporté un petit peu d'eau au moulin dans ce combat pour la démocratie, pour l'égalité, la justice social, pour aider la France, l'Europe et le monde à sortir de la crise! Nous construisons au lieu de détruire, nous sommes dans la mouvance du respect pour la vie, l'homme au centre comme les portes paroles de la vie, en la respectant, en donnant l'exemple avec cohérence. Bravo, brave parmi les braves! No esta muerto quien pelea!
J'ai rencontré des personnes formidables parmi vos troupes, des vrais combattants pour la justice social, des bâtisseurs de réalités, des personnes solidaires, intelligentes et chaleureuses, le Parti de Gauche et le Front de Gauche sont une très belle et enrichissante expérience de vie et de partage, de solidarité et de joie de vivre!
Vamos companero, la lucha continua, es un combate de cada dia, transformemonos, seamos ejemplares y asi el mundo nos imitara en la felicidad y la alegria! Donde hay sol, florece la vida! Sol interior y buena agua para seguir creciendo y prosperar, con humildad y sabiduria, como el campesino que cultiva la tierra! Un...
@ 250 Zapping
Merci pour le lien. Voilà enfin les réponses claires et précises à toutes mes interrogations (auxquelles j'avais déjà eu quelques réponses). Ah quel plaisir quand on a de vraies interview politiques et quand J-L a le temps d'y répondre clairement : tout cela fait bien avancer le schmilblick. Plus il y en aura, plus nous serons audibles dans les AC que nous allons reprendre dès la rentrée.
Voilà, je suis bien regonflée à bloc (bien qu'en fait je l'étais avant :)]
On lâche rien !
Coucou me revoici !J'ai écouté Jean Luc Mélenchon sur Europe 1.C'était parfait.J'ai fait une demande d'adhésion au Parti de gauche il y a quelques jours non pas pour militer sur le terrain (place aux jeunes) mais en remerciement de tous ces beaux meeting qui ont fait renaître l'espoir.Pour faire nombre aussi et fermer le caquet de ces présentateurs qui vous agressent (certains sont tellement gratinés qu'ils vous servent la preuve mon adhésion)Le FN est un parti immonde, honte à ceux qui font semblant de l'ignorer.J'espère qu'ils n'oseront pas toucher à votre personne car j'ai cru comprendre que vous étiez menacé.J'ai mis en fond d'écran la magnifique photo en noir et blanc qui vous représente avec la petite fille d'Emilienne Mopty.N'oubliez pas tous ces gens merveilleux que vous avez réveillés dans le Pas de Calais.Les autres ? Il faudra du temps.Merci, prenez soin de vous.
@ Jean Jolly (post de 14h01)
Je fais écho à ton analyse; superbe prestation de Jean-Luc ce matin, une leçon de cohérence, d'intelligence, d'autant plus remarquable face à l'indigence des interrogations formulées par les médiacrates, tous formatés par le même moule, incapables de raisonner. Quelle tristesse de voir leur potentiel intellectuel étriqué par les contingences matérielles et idéologiques qui les animent.
J'ai observé à plusieurs reprises comment ils s'empressaient de passer à autre chose à chaque fin de démonstration de Jean-Luc, comme pour ne pas avouer: "bon OK t'as encore raison, ta démonstration se tient et le Front de Gauche a raison, mais t'es relou à parler à l'intelligence et à quitter les questions superficielles qu'on te pose et qui nous permettent de ne pas mettre en lumière l'inanité des recettes que nous prônons" ;-)
Concernant l'hégémonie culturelle que tu évoques et qui est notre VRAI adversaire, je suis actuellement en train de chercher des embryons de "solution" en relisant Gramsci, Chomsky et autres intellectuels qui ont réfléchi d'une manière ou d'une autre à la fabrication du consentement et l'acceptation par les dominés des conditions de leur domination, insufflée par les relais de l'idéologie dominante. J'espère qu'au remue-méninges de Grenoble nous aurons des pistes et un plan de bataille idéologique, car les financier ont toujours eu le leur.
"...proposition de loi visant à convoquer les abstentionnistes pour leur proposer le choix entre des cours d’éducation civique ou le retrait pur et simple de leurs droits civiques jusqu’à ce qu’ils consentent à s’investir dans la compréhension de ce devoir et surtout qu’ils prennent conscience que leurs ancêtres sont morts pour ce droit qu’ils bafouent."
Et pourquoi pas les guillotiner tout de suite, ça irait plus vite, non ? ;-)
Je revendique (et je ne suis sûrement pas le seul) le droit de ne pas être forcé de voter contre mon intime conviction, d'être obligé de choisir entre deux maux. Je revendique également que mon non-vote soit réellement pris en considération et soit comptabilisé comme tel. Le chiffre des votes nuls et blancs n'apparaît quasiment jamais, alors que celui de l'abstention fait toujours les gros titres. C'est ce système qui fait que seule l'abstention a un poids, face à un vote "blanc ou noir" quand on ne veut ni l'un ni l'autre.
Et ça n'est sûrement pas par manque d'éducation civique, bien au contraire ! Je connais autour de moi plein de gens qui ont voté n'importe quoi, sans savoir ni pour qui ni pour quoi ils votaient. Moi, je le savais parfaitement, et c'est pour cette raison que je n'y suis pas allé.
Alors l'antienne "des ancêtres morts pour ce droit qu’ils bafouent", ça commence à bien faire !
@ Lorraine.
Il ne s'agit pas là de procéder à quelques colloques sur la démocratie en générale (les assemblées citoyennes sont "tip top" à ce niveau). Non, je parle d'instituer dans nos écoles un programme concret et sérieux, donc étudié, pour apprendre à nos enfants en quoi consiste la démocratie (même imparfaite) "versus" une dictature qui tombe sur le coin du nez sans prévenir. Je parle d'un programme scolaire permettant d'apprendre les institutions comme le programme d'apprentissage du français, des mathématiques, de l'histoire (bof), de la géographie et même des langues (l'anglais étant bientôt plus important que le français)... Bref, l'éducation civique a été volontairement abandonnée pour brouiller les cartes et pour promouvoir les "jeunes cadres dynamiques" destinés à la finance mondialisée (Monopoly en français actuel).
Nous n'avons que peu de temps avant le "choc des civilisations" voulu par le lobby militaro-industriel. Perso ça me dépasse, mais si la France était suffisamment forte et préparée pour résister à cette débilité philosophique, les guignols néo-cons d'outre atlantique regarderaient à deux fois avant de tenir tête au premier peuple émancipateur.
Il nous faut retrouver notre gloire démocratique... à commencer par envoyer Merkel sur les "roses" (sans mauvais jeu de mots).
"leurs ancêtres sont morts pour ce droit qu’ils bafouent."
On se calme, les ancêtres tout le monde en descend. Laissez les reposer en paix, cela n'empêche pas d'avoir une conscience civique si dés lors que les jeux sont faits on ne se déplace même pas. Depuis 60 ans les bonnets blancs s'amusent en groupe à se donner le change. Voter devient alors remettre en service et sans vergogne le cirque politico-médiatique dans lequel tous les perdants ou les gagnants se vantent toujours d'avoir réussi un fort coup. Tout cela en s'appuyant effrontément sur tous les votants, même ceux qui ont voté contre. Par contre c'est dans l'indifférence la plus totale que les médias occultent intentionnellement les abstentions car cela décrédibiliserait tous ces farfelus "gens foutres" élus. Avec du recul et en ouvrant les yeux on s'aperçoit que le plus grand des mépris c'est quand on peut(dés fois) sans permettre le luxe,de rester chez soi. La on les bafoue.
@Jean lolly. OK pour un programme clair et précis d'instruction civique à l'école pourquoi pas (mais qui établira le programme?), sachant qu'il peut vite tourner à la propagande pour cette pseudo-démocratie, convainquant les jeunes élèves que c'est la seule alternative, et qu'à terme, T.I.N.A, donc suffisons nous de ces institutions et tout ira bien! Quant au vote obligatoire (avec convocation des abstentionnistes? Où, par qui, comment? Coercition?), bonjour l'usine à gaz qui ne servirait à rien comme l'explique très bien un posteur (dont je ne trouve plus trace?) de Belgique où le vote est obligatoire et l'abstention punie d'amende. Ce qu'il faut, c'est radicalement changer les institutions pour une VIème République et alors donner tout son sens au vote citoyen, en l'explicitant à tous, y compris aux enfants par des cours d'instruction civique. Que les citoyens soient motivés par la compréhension de leur délégation de pouvoir, pour construire une société du bien-vivre ensemble, sur des projets clairs de préservation des individus et de l'environnement, du respect de tous...services publics, relocalisation de l'agriculture afin que les jeunes s'installent et produisent du bio qui redevient la norme pour tous...aides aux plus démunis...qui impliquent la fin du cumul des mandats, la limitation du nombre de mandats...toutes ces bases de construction de la société future que nous voulons, nous les faisons connaître sur le terrain par les assos "L'Humain...
Les solutions de faire une coopérative prônées par le fdg prend racine, le Jaby en fait l'expérience.
j'ai voté, j'ai partagé les idées de jlm et maintenant j'agis en envoyant un chèque
Parler, dire, transmettre des messages pour que la croissance ne continue pas à être celle de l'ignorance voulue par les libéraux cupides! Comment donner l'envie de connaître les causes qui provoquent la situation sociale, environnementale actuelles et trouver les moyens d'agir sur les évènements?
Une piste, les neurones ne sont pas que dans le cerveau: dans le ventre il y a plus de 3 fois le nombre d'habitants de la France. Donc la tête et le ventre sont à prendre en compte dans l'éducation populaire, cela peut-aider à choisir les sujets à traiter, la manière de les aborder,le moment de le faire, sans perdre les objectifs qui ne sont pas, par exemple, l'abstention, mais le pourquoi ! Celui qui se sent ou est abandonné se moque pas mal des institutions, d'ailleurs nous savons qu'elles ne répondent pas à la bonne marche du pays. Ne pas mettre la charrue avant les boeufs.. L'énergie est un sujet avec toutes les entrées possibles pour mener une réflexion et un travail solides à tout niveau. La culture sous ses formes multiples ouvre l'horizon à condition que le ventre ne soit pas creux. Le terrain et ses réalités humaines sont une bonne école pour saisir les écarts considérables entre les gens. Immense courage de s'attaquer à la violence larvée ou déclarée entretenue par l'ignorance, outil de lobbies. Les candidats du FdG non élus pourraient former une Assemblée Référente.
Il pleut des cordes de violons.
Au lieu de se demander par quel moyen coercitif on pourrait inciter les citoyens à faire leur devoir, il serait peut-être temps d'analyser les causes de ce non-vote. Car ne pas voter est un droit dans notre démocratie, et je ne crois pas qu'il serait bon de nous y obliger, étant donné l'état de délabrement démocratique de nos institutions. Contrairement à ce que traduisent certaines analyses condescendantes, beaucoup de citoyens ont très bien compris que ces législatives n'avaient que peu d'enjeu pour les 5 ans qui viennent dans notre système actuel. Les médias n'ont eu de cesse de rabâcher l'importance pour le pouvoir actuel d'avoir les mains libres pour appliquer son programme. Ajouté à cela, une campagne du FdG qui n'a pas eu d'ampleur nationale, et le tour est malheureusement joué!
A nous de rendre visible et audible notre programme l'Humain d'Abord!
Pour finir, j'ajouterai que je préfère qu'un électeur mécontent et perdu (caricature habituelle) s'abstienne plutôt qu'il ne vote pour le FN!
@ robin des voix.
D'où la nécessité de la VIème République, puisque même révisée une vingtaine de fois, nous tournons en rond dans la Vème.
@ Posta 56 qui écrit :
OK pour un programme clair et précis d'instruction civique à l'école pourquoi pas (mais qui établira le programme?)
J'espère encore qu'il puisse exister des humanistes spécialisés dans les différentes branches concernées et capables d'imaginer un tel programme. Personne ne remet en cause la prédominance de la langue "anglaise" dans notre système d'éducation. Pourquoi ?
Notre stratégie d'autonomie conquérante ne m'a pas paru très lisible pendant cette campagne des législatives.
Je dois avouer que je n'ai pas bien compris le pourquoi de ce vote sur la participation au gouvernement après les élections. Pour moi, il était évident depuis le départ que les militants communistes diraient non. Mais je ne suis pas certaine que pour les électeurs et sympathisants cela est été si clair. Et les socialistes, les journalistes s'en sont donnés à cœur joie en essayant de semer le doute sur la solidité du front de gauche : questions sur la participation des communistes au gouvernement, sur le fait qu'ils auraient lâché le PG, j'en passe et des meilleures. J'ai vaguement cru comprendre que ce vote est une tradition au pc quand la gauche (mais le PS, est ce vraiment la gauche?) arrive au pouvoir. Nos camarades communistes sur ce blog pourraient ils m'expliquer pourquoi cela a été maintenu dans le cadre du front de gauche? Qui, quand et pourquoi cela a été décidé ? Vous avez des infos ?
Nous avions rêvé... Le rêve, à mon avis, n'est pas opposé à l'efficacité pour le militantisme. J'ai toujours lutté pour la victoire depuis 1973, début de mon engagement politique, même si la raison ne justifiait pas mes espoirs. A mon avis, plus on y croit, mieux on se bat. Comme disaient la jeunesse en 68 : "Demandez l'impossible'.
Nous avons perdu quelques fauteuils de députés, c'est important, mais nous avons gagné tellement plus : une augmentation de nos électeurs, mais surtout une reconnaissance de nos idées même si elle a été dépassée par le "vote utile", le "vote traditionnel familial", "le vote de la peur" à cause de l'existence du FN et l'abstention de tous ceux qui ont perdu confiance dans la politique. Dans ma circonscription, nous avons sensibilisés de nombreux citoyens ou citoyennes qui nous ont demandé de surtout continuer nos assemblées citoyennes quel que soit le résultat des élections. Nous voici donc lancés dans l'éducation populaire, une éducation politique qui à mon avis aurait sa place à l'école qui doit former les futurs citoyens. Le PS a gagné juste le droit de montrer ses insuffisances ; le risque est que la droite et surtout l'extrême-droite en profitent comme cela s'est déjà passé ailleurs. En France, ce sera plus difficile car on sent dans le FdG une telle détermination et une telle fraternité militante que nous ouvrirons toujours le bon chemin de la République et de la démocratie. Et Jean-Luc a réussi à éliminer le danger...
Le Front de Gauche est devenu une réalité politique majeure. Il a un projet, un programme. L'immense majorité de ses sympathisants et électeurs s'identifient au FdG et non pas à l'une de ses composantes. Et pourtant le Front de Gauche, en tant que structure n'existe pas. Pas de cadres, pas de porte-paroles, pas de militants, pas de moyens propres... c'est absurde !
Le PCF veut se "conserver" et refuse la fusion en une organisation unique ? Soit. Mais alors pourquoi ne pas créer une Structure Front de Gauche à la quelle adhéreraient tous les partis de la gauche radicale (PCF, PG,GU,Fase etc...) tout en permettant, par ailleurs, les adhésions directes ? C'est en gros ce qu'avait fait L'UDF dans les années 70... Cette solution permettrait à la fois le maintien des partis qui souhaitent conserver leur autonomie ou perpétuer leur "histoire" et l'adhésion au FdG de tous ceux qui - forts nombreux- souhairaient adhérerer et militer, sans avoir à choisir parmi les partis déjà existants.
Pourquoi, personne ne propose-t-il cette solution de pur bon sens ? Il doit y avoir un raison. Si quelqu'un peut me l'expliquer, je suis preneur !
En réponse à 284 C Andrée
Décider d'une participation ou non à un gouvernement dépend essentiellement des rapports de forces politiques qui s'établissent à l'occasion des élections présidentielle et législatives. Si le FdG est majoritaire à l'Assemblée Nationale, il parait évident que ses représentants participeront au gouvernement et même le dirigeront. Si le FdG occupe une place importante à l'AN, on peut envisager une discussion sur l'évolution du programme de la nouvelle majorité incluant des éléments importants du programme du FdG,dans ce cas,pourquoi ne pas participer au gouvernement ? Les rapports de forces sont en continuelle évolution.
Dernier point : au PCF sur toute question politique importante, l'ensemble des adhérents sont consultés. C'est la démocratie interne. Consulter avant de connaitre le résultat des élections donc sans connaitre les rapports de forces n'a pas de sens.
Je reprends le clavier pour finir ma phrase et en ajouter un peu plus, à la place des points de suspension. Mes camarades diront encore que je suis trop bavarde.
Donc : Et Jean-Luc a réussi, avec les camarades du secteur, à éliminer le danger de la présence de la Présidente du FN à l'Assemblée, un vrai symbole et une vraie traîtresse qui dans ce domaine ne manque pas de talent, sauf quand elle doit faire face à l'intelligence et la raison. Elle aurait été très dangereuse car ses idées sont un véritable venin qu'elle sait distiller autour d'elle. Aucun autre parti n'a affronté ce qui fait la honte de notre pays et le sacrifice de Jean-Luc a permis de l'éliminer. Quant à la focalisation "people", il faudrait mettre en cause le caractère superficiel du travail de nos médias les plus populaires. Alors, pour l'éviction de ce péril, merci et bravo, Jean-Luc.
Oui à tous ceux qui disent que l'éducation civique doit se faire dès le plus jeune âge: respecter l'autre, l'étranger, le Rom, le riche, le pauvre, le malade, le handicapé, le différent, quel qu'il soit. C'est de notre future société qu'il s'agit! Ceci dit, apprendre la différence nécessite de comprendre le pourquoi, le comment et bien des adultes oublient ou refusent de chercher les raisons qui ont mené à cette différence: le pourquoi de l'immigration, du soi-disant "assistanat", de la maladie. Même les adultes doivent avoir accès à cette réflexion, d'où l'utilité de réunions régulières du Front de Gauche.
@ermler
Suite à une réunion du PG la semaine dernière, j'ai cru comprendre que malgré le souhait de (presque) tous de voir se créer une entité FdG où adhèreraient tous les sympathisants qui ne veulent pas s'encarter, certaines difficultés très "concrètes" apparaissent. Quels porte-parole (comment les désigner), pouvoir de vote des sympathisants ou non, le financement (et!oui! toujours l'argent!)...Bref, plus de problèmes pratiques à résoudre qu'un manque de volonté! D'ailleurs, s'étaient joints à notre réunion plusieurs personnes qui auraient souhaité adhérer au FdG plutôt qu'à un parti...donc la demande est là!
Voici le film qui aidera a comprendre ce qui nous arrive aujourd'hui avec la dictature de la finance!, pense que cela peut apporter une pierre à l'edifice que nous sommes en train de construire et par la même forgera notre éducation politique, c'est important,c'est en nous éduquant politiquement que nous serons prêts à affronter ce qui nous arrivera avec Hollande. Bon film.
L'augmentation du SMIC à 2 % est une hérésie ; Jean Luc Mélenchon est réaliste quand il propose une augmentation à 4 % !
Et c'est possible.
A l'école maternelle, et aussi à l'école élémentaire (mais je connais mieux la première) beaucoup de choix de situations sont proposés aux enfants sous forme de votes et ils adhèrent fortement au dispositif. Au cours d'ateliers de réflexion et même " d'ateliers -philo ", des questions importantes sont débattues et réglées à l'aide de " règles de vie " élaborées en commun. Ainsi, l'école élémentaire paraît jouer pleinement son rôle d'éveil des consciences et d'initiation à la vie civique. qu'en est-il ensuite au collège, au lycée ? Ceci est une des questions les plus importantes qui se posent à un pays au travers de l'Education Nationale. Car nous sommes, nous les enseignants, des passeurs de connaissances mais aussi, et presque avant tout, des éveilleurs de consciences. Et le beau vocable d'instituteur(trice) reste infiniment préférable à celui de professeur des écoles, quelle merveilleuse mission est celle de celui, de celle qui institue !
Merci de reconnaître la valeur de travail de l'ensemble du corps enseignant de l'école primaire et réfléchissons ensemble au nécessaire lien à établir, en ce sens, avec nos collègues du secondaire aux prises avec des difficultés inimaginables de gestion de classes. Il faut savoir que l'incivilité de certains parents, que l'offre permanente de distractions de bas niveau, viennent détricoter la trame patiemment élaborée dans nos petites classes.
Au sujet de l'instruction civique à l'école, voici le programme de l'école pour le cycle des approfondissements (CE2/CM1/CM2). C'est en effet assez léger. D'autant plus que les horaires sont globalisés et qu'il faut reconnaître que l'instruction civique est parfois le parent pauvre de certaines classes.
@ Damien.
Excuse moi, je n'ai que deux bras, deux jambes et un seul cerveau contrairement à la légende qui laisserait entendre qu'un certain "leprechaun élu" aurait été pourvu de cinq cerveaux. C'est un manque de tact caractérisé vis à vis de nos concitoyens handicapés physiquement et mentalement (j'en sais quelque chose puisque je fais partie des pères d'accueil d'enfants handicapés dont rien n'est fait pour améliorer leurs conditions... budgets spéculatifs étant prioritaires à la condition humaine).
Donc excuse moi encore si je suis "relou", je n'ai pas la prétention ni une quelconque envie d'accéder à un poste de responsabilité, j'essaie juste d'arracher les œillères quand l'occasion m'est donnée. Sincèrement, j'avais pensé à la tarte de notre ami Noël Godin mais c'est un coup à prendre se une bastos dans le crâne pour attentat au monarque élu. Je ne suis pas pour le suicide.
@ Gregoire
Merci de ta réponse. Mais :
Si le FdG est majoritaire à l'Assemblée Nationale, il n'y a pas de participation, on est le gouvernement!
Si le FdG occupe une place importante à l'AN et qu'on envisage de participer au gouvernement, ouille ! Je n'ai pas encore entendu un militant communiste souhaiter la participation! Ni même un dirigeant!
Sans parler même de Mélenchon, pour qui c'était non.
Ce raisonnement a une certaine logique c'est sûr, mais ca a aussi des effets non négligeables sur la campagne électorale qu'on mène. C'est pour ca que la stratégie d'autonomie conquérante ne m'a pas paru très lisible.
Et que perso, j'étais assez mal à l'aise sur ce point.
Les convictions intimes, d'où leurs noms se doivent de rester intimes. La liberté d'être borné et obtus n'a jamais était remise en question. Le cynisme ne va effectivement pas bien avec le civisme, ou inversement, cela c'est vérifié maintes fois, il n'y a là rien de neuf.
Un républicain respecte de démocratie. Les fascistes ont pour vocation de combattre la démocratie et la république au profit de la nation. En république c'est le peuple qui est souverain, non les élus et encore moins le monarque ; hors, la 5° république est devenue au fil des réformes une monarchie républicaine que nous le peuple devons changer le plus tôt possible pour une nouvelle république rédigée par le peuple.
"Un jour pourtant,un jour viendra couleur d'orange, Un jour de palme,un jour de feuillages au front, Un jour d'épaule nue, où les gens s'aimeront, Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche." Louis ARAGON
J'étais candidate aux élections législatives; après avoir participé à la déchéance de Sarkozy avec 13%, nous avons viré Georges Tron, un des massacreurs du Service Public depuis 20 ans. Notre petite victoire qui a élu un PS comme député et ce sans illusion. Le lendemain comme tous les jours: retour à l'école, à la ZEP, aux élèves et à leurs familles, aux collègues agents et enseignants, précaires (les EVS),pendant une campagne qui a duré de décembre à juin, tout ce temps passé à présenter notre programme, à imaginer des actions comme la " caravane du Front de Gauche ", à être présente tous les soirs, les week-end, la nuit pour écrire les tracts et les documents officiels, les collectifs/ semaines pour retrouver les camarades unis autour des mêmes idées et des meetings magiques à ne pas oublier qui nous ont laissés un peu orphelins.
La semaine suivante: des réunions importantes posant l'avenir du Front de Gauche et l'espoir de tous pour poursuivre car l'analyse de la situation locale, nationale et européenne nous conduit à ne pas baisser les bras mais à retrousser nos manches encore et encore après un repos d'été peut-être. Entre pluie, vent et soleil nous nous reconnaissons : On ne lâchera...
Au sujet de l'apprentissage du "vivre ensemble " à l'école maternelle et pour tous ceux que cela intéresse.
Bulletin officiel hors série no 3 du 19/06/2008, paragraphe "devenir élève"
ermler à 18h58
D’autres répondront mieux que moi à tes questions. Mes remarques cependant : Tu dis «la majorité des sympathisants et électeurs s’identifient au FdeG et non à l’une de ses composantes» Pas si vite ! Combien pensent encore que le FdeG est une figure du PCF, et combien le réduisent-ils seulement à la personne de «Mélenchon» ? Patience ! Il faut aussi prendre en compte les modalités du financement par l’Etat en fonction du nombre de voix obtenues par tel parti : on ne peut pas avoir une double identité de ce point de vue. Les sympathisants doivent donc opter pour l’adhésion et le soutien à l’une des composantes de la coalition, afin que chaque composante conserve une existence concrète et une autonomie d’expression dans les décisions du Front.
Puisque Jean Luc tu n'aimes pas les compliments (même quand tu les mérites si bien), je vais te faire une critique. Il me semble logique que les socialistes nous attaquent après les critiques que nous leur faisons et tu n'es pas en rade pour cela. C'est de bonne guerre.
Par contre qu'ils préfèrent nous attaquer que se battre contre le Front National est un véritable scandale.
Par ailleurs, j'aimerais qu'on parle un peu des dettes que la Grèce doit à la France. Ne pourrait-on pas se battre pour que Hollande annule la dette grecque vis-à-vis des créanciers français, banques etc..? Ce serait le premier geste de solidarité internationale pour nous. Bien sûr plein de gens ne comprendraient pas mais quand on passera nous à l'austérité, ils comprendront que quand on a rien, on a rien.