22juin 12
Dites ! Il faut se calmer. J’étais à la télé dimanche soir pour le rite d’expiation bien connu. Ce n’était tout de même qu’il y a quatre jours, nom d’un chien ! Pourquoi ce flot de sms et de messages angoissés ? Les amis d’abord : pourquoi ai-je disparu ? Suis-je démoralisé ? Les camarades : « On ne lâche rien ». Les deux : « Merci ! », « Tiens bon ! ». Stop ! Je ne suis parti que trois jours au vert ! Lundi, mardi, mercredi ! Je vous rassure. Je suis en forme. La preuve : jeudi, j’ai été me faire mettre en examen à la requête de madame Le Pen au Palais de Justice de Paris, tranquille comme Baptiste ! Pas d’inquiétude les amis ! Bien sûr je sens parfaitement la chaleur cordiale de tous vos messages. Et je vous dis qu’elle me touche beaucoup. Je vous rassure donc. En me lisant, vous verrez bien si j’ai la tête à l’endroit. Il est question, sans être exhaustif, de divers bilans que je tire de ce que j’ai vécu. Et de l’idée que je me fais du moment. C’est un peu lourd. Définitions, concepts et ainsi de suite. Une pensée politique à l’ancienne avec des considérants et des références. Attention : ce n’est pas un tableau complet. J’en ai pour des semaines à le faire. Ça commence par des lignes écrites depuis mon séjour à la campagne. La métaphore bucolique peut revenir à la mode.
En illustration de ce billet, des images du rassemblement de soutien au peuple grec à l'appel notamment du Front de Gauche, vendredi 15 juin dernier à Paris devant l'ambassade de Grèce. Photos : S. Burlot.
Je suis un jour de pluie. Au repos pendant trois jours, dormant onze heures d’affilée, j’ai laissé passer le temps comme une pluie de printemps. Car pour se réparer, il faut que tout aille d’abord sans forme et sans but. Alors les queues de comètes épuisent leur énergie à vide. La brûlure des dernières polémiques passe, la sottise du jour, noyée dans le flou du moment, n’atteint plus aucune cible. Une langueur attentive et goulue me tient donc derrière les carreaux. La vitre ruisselle et fond les lignes du dehors. La monotonie est un baume sur mes blessures de combat. Il y a un an aujourd’hui que je suis sur le pont de guerre. Le 18 juin de l’an passé les communistes bouclaient leur vote d’investiture. Les trois partis de notre coalition m’avaient donc confié le rôle de candidat commun. Onze jours plus tard, ce sera le coup d’envoi d’une campagne au pas de charge, place Stalingrad, pour la première fois. Cela semble si loin. Et pourtant si proche ! Maintenant, c’est la saison où il faut cantonner. Panser les plaies, trier dans la masse immense des souvenirs, des émotions et des fulgurances de ces douze mois. Il faut aussi laisser tomber le bois mort du grand arbre. Laisser les rancunes se dissoudre et ne garder que l’os de leurs leçons utiles, quand il y en a. Laisser partir autour de soi, amicalement muets ou méchamment bruyants, les épuisés mais aussi les héliotropes que fascinent les nouvelles lumières de la ville haute. Pour la prochaine étape, il faut alléger les bagages et se refaire des muscles de marcheur au long cours. Je vous annonce qu’il va falloir bientôt reprendre le paquetage. Vous entendrez en même temps tous le signal de marche. Et chacun vous aurez repéré le chemin par lequel vous passerez. Car vous savez aussi bien que moi ce qui arrive en face. En attendant, il faut que la pluie tombe et tant mieux si c’est en bonne quantité. Ça nettoie. Ça reconstitue. La terre sèche se gorge et se rend de nouveau moelleuse. Les gouttes d’eau, une à une, vont effacer les marques et la trace superficielle des bousculades. Mon champ sera comme neuf quand bien même a-t-il été si férocement labouré par les allées et venues de tant de cortèges et si profondément foulé par les empoignades. On aura le pas plus souple. Je suis un jour de pluie. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas aller au pied de l’arc-en-ciel qu’il n’existe pas.
Si je regarde la situation d’un seul coup d’œil je vois ce qui a bien avancé. Je veux dire : je vois le mouvement et de quel côté il va. Premier point nous avons chassé la droite. Bon point de départ. Deuxième point, des attentes sociales considérables travaillent d’autant plus fort les esprits. Bonne matière première. Dans ce contexte le Front de Gauche est une réalité dorénavant, totalement maître de sa façon d’avancer pour influencer le cours des événements. Bien sûr il y a un paradoxe. Nous avons perdu la moitié de nos députés. Nous sommes donc moins forts dans les institutions. Mais nous avons gagné un demi-million de voix supplémentaires. En ce sens nous sommes sortis plus forts et plus influents politiquement dans la société. Dans ce tableau, j’inclus l’ensemble de la double élection. La présidentielle évidemment. Mais aussi la législative. Car sinon comment nommer l’augmentation en voix et en pourcentage de tous nos candidats, partout, depuis la même législative précédente ? Je ne résume donc pas au résultat en sièges ce que l’élection législative veut dire. Mais je ne m’aveugle pas pour autant. Les socialistes ont tellement creusé l’écart qu’ils ont atteint tous leurs objectifs d’hégémonie dans les institutions. Je vois donc ce qui n’a pas avancé : un verrou institutionnel sans précédent est posé sur le pays. Le Parti Socialiste tient tout et tout le monde à gauche. A l’exception du Front de Gauche.
C’est une exception remarquable dans le contexte. Car on doit tenir compte de l’incroyable énergie consacrée par les dirigeants socialistes pour détruire notre cadre d’action. Ainsi des mille et une effractions et intox pour opposer les uns aux autres. Combien de gesticulations pour essayer de mettre un coin entre « gentil » PCF et « méchants » PG. Combien de mépris dans cette habitude de nommer les uns sans nommer les autres. Et ces « bonnes manières » méticuleusement distribuées. On se souvient de Martine Aubry félicitant les « bons » communistes pour avoir bien négocié et montrer du doigt le PG intraitable ! Ou bien Jean-Marc Ayrault faisant savoir qu’il appelle Pierre Laurent pour discuter de l’entrée des communistes au gouvernement alors qu’il connaît parfaitement le point de vue maintes fois exprimé sur le sujet par le premier dirigeant communiste ! Quelle vulgarité dans cette façon de mettre en scène un PCF « réformiste » et un PG « révolutionnaire ». Et ce refrain insupportable, rabâché à longueur de colonnes peignant un PCF qui serait toujours prêt à gouverner dans n’importe quelles conditions en raison de toutes sortes de motivations glauques! Que d’astuce pour intoxiquer ces journalistes si prompts à relayer n’importe quel ragot dès lors que la divine odeur de la discorde s’y attache. Comment oublier ces portraits des « futurs ministres » communistes, publiés par exemple dans le journal « Les Echos » avec photos à l’appui. Il est vrai que cette ambiguïté se voulait mortelle en nuisant à la lisibilité de notre différence en pleine campagne législative. Elle pesa en effet en laissant entendre que nos candidats étaient en fait juste une variété de supplétifs du grand Parti Socialiste qui « donne des places ». Enfin n’oublions pas ces mille et une initiatives, publiques ou cachées, pour faire battre, un après l’autre, nos porte-paroles. Roland Muzeau, président de notre groupe, Martine Billard et moi avons été éliminés à l’aide de ce genre de méthodes où nous avons été désignés comme l’ennemi principal. Marie-George Buffet a été agressée sans vergogne. La pluie d’injures et calomnies de la droite est passée sans un mot de solidarité des dirigeants nationaux du PS sinon pour encore une fois essayer de distinguer le PCF de moi. Et j’en passe. Mais le bateau a tenu bon. Nous avons chacun payé chèrement notre autonomie politique collective. Mais elle est acquise. Le calendrier prévisionnel en rend compte. Nous tiendrons un Remue-méninges commun cet été à Grenoble, ce qui n’avait pas été possible l’an passé. Et nous préparons ensemble la prochaine Fête de l’Humanité. La résolution adoptée par les militants communistes en témoigne. Le Front n’est plus mis en cause par personne dans aucun de nos partis. Nous avons vaincu le feu dévastateur de l’élection centrale et fondatrice de notre pays. Mission accomplie !
L’autonomie politique est un mot qui doit être illustré si l’on ne veut pas qu’il soit mal compris. Cela ne consiste pas, comme l’a très justement dit André Chassaigne, à « jeter des grenades dégoupillées sous les pas de chaque ministre socialiste ». Ni, bien sûr, à les ménager par principe. Il s’agit, pour résumer les définitions du dictionnaire, d’être à soi sa propre norme, de n’agir que selon nos propres lois. Dans la pratique de l’autonomie ce qui prévaut en toutes circonstances c’est l’objectif que nous nous serons nous mêmes fixé. Cela veut dire notamment que dans cette évaluation et dans la conduite des opérations, les postes et les places à prendre ne sont pas mis en balance avec les buts généraux de l’action. Une façon de continuer à décrire l’idée est de montrer un exemple de son contraire. J’évoquerai le sort de ce qui reste de la gauche du PS. Celle-ci se donne le but « d’influencer de l’intérieur » la ligne d’action du PS en général et aujourd’hui du gouvernement. Bien sûr, dans maints cas, ils seront au parlement nos chevaux légers. Il faut l’espérer. Et il faut y travailler en ayant de bonnes relations et des passerelles de contacts honnêtes avec eux. Mais sans perdre de vue qu’ils ne peuvent jamais être autonomes. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent jamais n’obéir qu’à leurs propres objectifs. Car toujours s’imposera à eux une discipline collective coercitive. Coercition qui peut rendre de nombreux aspects parfois très personnels dans l’actuel PS. Cette limite, qui ne s’impose jamais à nous, décrit la frontière entre le groupe de pression et l’autonomie.
Le mot autonomie est suivi dans notre vocabulaire du mot « conquérante ». Nous parlons d’autonomie conquérante. L’adjectif désigne quelle est la finalité de cette « autonomie ». L’autonomie n’est pas une fin en soi en effet. Il ne s’agit pas de conforter la posture d’un parti ou son image. L’autonomie conquérante défini un but et la méthode qui va avec. Et pour parler plus crûment, et plus complètement, je reprends à mon compte une remarque de Jean-Marc Coppola, dirigeant communiste des Bouches-du-Rhône, telle que rapportée dans « L’Humanité » : « Il ne s’agit pas d’attendre que le PS trébuche mais d’être à l’initiative de mobilisations citoyennes ». Et je partage son audace conceptuelle quand il ajoute : « Il faut inventer d’autres façons de gouverner sans participer au gouvernement, en préfigurant la VIème République. » L’autonomie est le moyen de la conquête. On ne peut imaginer d’être conquérants sans être autonomes.
Car le gouvernement ne s’accorde lui-même aucune marge de manœuvre par rapport au diktat de l’Union européenne. Cela au moment même où l’ensemble des dispositions du pacte budgétaire en Europe se durcissent. Ce gouvernement n’est donc pas lui-même « autonome » si l’on suit la définition du mot que je viens de donner. Comment sa « majorité parlementaire » pourrait-elle l’être alors ? Dès lors il faut préciser, pour bien se comprendre, l’usage du mot « majorité » s’agissant de nous. Nous sommes membres de fait de la majorité gagnante à l’élection présidentielle et législative puisque pas un élu ne l’a été sans nous, à commencer par le Président de la République ! Pour autant, je ne crois ni utile ni juste de se définir comme « membre de la majorité » si cela désigne le bloc hégémonique du PS et de ses satellites parlementaires. Nous ne sommes pas membres de cette majorité-là délimitée par le respect du programme de François Hollande. Ni son opposition puisque nous nous interdisons de faire tomber ce gouvernement en votant la censure. Quelle est donc notre place ? Celle de l’autonomie conquérante. C’est nous qui désignons notre place par rapport à nos objectifs.
On m’a dit qu’Alexis Tsipras était désolé du résultat de sa coalition Syriza et s’en excusait auprès de mes camarades venus sur place participer à la soirée électorale. Et parmi les siens on en comptait autant, qui se félicitaient de la percée et de la puissance acquise, que d’amis pleurant sur l’échec si près du but. Souvent les mêmes passaient de l’un à l’autre, tantôt remplis d’orgueil, tantôt abattus. Comme souvent ce qui vient de loin donne des moyens de se mettre à distance de soi. La séquence qui s’est conclue avec le deuxième tour des législatives ne s’évalue pas en quarante-huit heures. Et certainement pas d’après les pseudo-analyses que font pleuvoir certains grands experts de la scène de la médiacratie. Cela ne signifie pas que ce qu’ils disent n’a pas d’importance. C’est tout le contraire ! Ils sont une composante essentielle du problème à traiter. Car ils contribuent, comme le reste du temps, mais à un moment décisif de la formation des souvenirs, à en déformer lourdement la perception. Pas la nôtre, bien sûr. Mais celle de tous ceux qui en sont imprégnés, contents ou pas content. En tous cas, de notre point de vue, pour comprendre ce qui se passe, discuter librement et faire des bilans utiles, il y faut une précaution de méthode. Mieux vaut discuter de ce qui a été réellement fait et voulu, pour pouvoir en faire une critique approfondie, plutôt que de partir de l’image qui en a été donnée et fabriquée. Je m’agacerais volontiers, si j’avais de l’énergie à gaspiller en ce moment, contre ces critiques sur la stratégie « Front contre Front » discutée à partir des comptes rendus lunaires de la campagne d’Hénin-Beaumont qui en ont été donnés. Le pire étant de partir des idioties que ces gens ont pu dire sur ce qu’est notre méthode de combat contre le Front national. Pour l’instant il me faut laisser passer la vague. Le clavier à la main j’ai recommencé à penser. Rien ne presse au jour près. La campagne qui commence est encore au petit pas de marche. On verra venir l’heure du trot puis celle du galop. Avant l’heure ce n’est pas l’heure !
Pour l’instant les importants glapissent de joie. Leur système fonctionne. En Grèce bien sûr ! Quelle joie ! Les menaces des puissances occupantes ont été entendues ! Cruels et nasillards, les ectoplasmes de la Commission européenne sont venus menacer à la télévision les électeurs grecs. Sans doute ces Grecs se figuraient-ils pouvoir recevoir du secours d’un pays récemment libéré d’un des deux siamois merkozistes ? Je veux dire qu’ils pouvaient croire que les nouvelles autorités françaises viendraient à la rescousse. Erreur, manants ! François Hollande en personne est venu sur leur petit écran les sommer de capituler sans condition ni gesticulation. Ouf ! La droite l’emporte d’un cheveu et la porte-parole du gouvernement de gauche en France s’en félicite ! La droite va diriger la collaboration avec l’occupant en compagnie des socialistes grecs du Pasok, et des Robert Hue locaux, Dima, une scission de droite de Syriza. Bref, tout serait parfait s’il n’y avait encore si hauts, si forts, si proches du pouvoir, si évidemment désignés pour être l’alternative, ces députés Syriza forts de près du tiers des voix. L’actuel gouvernement gère donc la faillite pendant le temps qu’il faut pour murir un scénario plus durable. Le pire, bien sûr. Pas besoin d’être grand clerc pour deviner. L’armée ou les nazis ? Je prends date. Donc nos camarades doivent eux aussi prendre des forces pour protéger la société de la catastrophe. Pour cela il leur faut être un recours gouvernemental crédible, c’est-à-dire à la fois sans compromission avec l’actuel pouvoir et très précis pour le scénario de relève. Exactement comme nous devons le faire.
En France aussi, ouf, le système a tenu. Deux partis vont cumuler 90% des sièges de l’Assemblée nationale avec à peine plus de 30% des inscrits. Je rapporte aux inscrits en m’amusant de ceux qui se sont livrés à ce petit calcul au sujet de nos propres résultats. Eternelle reprise de la fable du chien et du loup. Le chien oublie sa laisse en voyant les flancs maigres du loup. Mais la laisse n’oublie jamais le chien. Il n’ira jamais plus loin que sa longueur. Ça ne mène pas loin en ce moment. Le parti actuellement dominant a vassalisé ses partenaires et écrasé ses concurrents. La situation est plus verrouillée que jamais. Pour l’ordre établi, tout va bien, donc. Le menu du jour est donc servi sans tarder. Il est déjà bien amer pour ces braves caniches. Entrée : validation du bouclier anti-missile de l’Otan sur fond de sauce G8 en faveur du libre-échange. Deuxième entrée : discours contre la relance par la dépense publique au Conseil économique et social. Plat du jour : la trahison des Grecs qui luttent et les félicitations à la droite qui les a battus. Sinon, à la carte : renoncement aux euro-bonds et au crédit direct de la Banque centrale européenne. Légumes : le non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Passons sur le fromage en raison des allusions que le sujet pourrait suggérer. Dessert : le vote des socialistes allemands avec leur chancelière de droite en faveur du nouveau traité européen. Mesdames, messieurs la poudrière est en place.
Plus de 19 millions d'électeurs ne sont pas allés voter aux élections législatives. Le chiffre est sensiblement le même aux deux tours. Evidemment de grosses larmes d’hypocrites sont jetées dans maints commentaires. Pas de coupables. A la rigueur un responsable : « Les politiques » qui ne s’intéressent pas aux problèmes des « vrais gens » qui sont « concrets » et même « de proximité » sur « le terrain » ragnagna. Suivez mon regard vers votre écran télé où règnent les inventeurs du « grand débat » sur la viande hallal, sujet « de terrain » et même de « proximité » s’il en est un. Sans oublier le vrai débat sur le « tweet de La Rochelle». « Quel a été le rôle des médias dans la campagne présidentielle ? » demandait Laurent Joffrin dans l’édito du « Nouvel Observateur ». « Ont-ils honnêtement organisé le débat public démocratique ? Ont-ils correctement rendu compte du déroulement de la campagne ? Ont-ils équitablement exprimé les points de vue en présence ? Au risque de susciter l’ire des critiques patentés de la caste journalistique, aux trois questions, on répondra oui. On avancera même cette idée totalement incongrue dans l’ambiance générale : la couverture médiatique de l’élection présidentielle a été… meilleure que jamais. » Fermez le ban. Mesurons cependant l’ampleur des dégâts.
Au premier tour, le 10 juin, 42,8% des électeurs inscrits se sont abstenus. Au second tour, le 17 juin, la part d'abstentionnistes atteint 44,6% des électeurs inscrits. Dans les deux cas, c'est un record depuis le début de la Vème République ! Et alors ? « Après nous, le déluge » ricanent les bavards ! Ce record ne changera rien ni à eux ni à leurs pratiques ni à leur bestiale désinvolture. Car il n’est pas nouveau. Et rien n’a changé à aucune des étapes de cette hémorragie de la démocratie. Pourtant la fuite a été progressive et continue à chaque élection législative à l'exception de 1997 et du tour unique de 1986. Déjà en 2002 et 2007, 40% des électeurs n'étaient pas venus voter. Cette fois-ci, on approche dangereusement du point où un électeur sur deux se détourne du barnum où s’agitent Plouf et Chocolat, les deux clowns institutionnels de tout bon cirque. Le chaland ne ressent plus rien à les voir se disputer le « courage » de supprimer un fonctionnaire sur deux ou bien deux sur trois. Ils quittent en masse l’Agora où se joue le passionnant dilemme de rajouter des pages sans changer les traités ou bien de changer les pages en rajoutant des traités. L’oligarchie jubile. Tout change et rien ne change.
Cette abstention est essentielle. Il faut en prendre toute la mesure. Elle n’est pas le silence d’une fraction du peuple mais son message. D’abord elle met à nu le caractère anti-démocratique de la Vème République. Ce n’est pas neuf de le lire sous ma plume, ni dans notre camp, mais c’est indispensable de ne jamais le perdre de vue. L'élection du parlement est censée être le moment suprême de la démocratie représentative. Cette démocratie que notre addiction bien connue pour Robespierre et Chavez est censée mettre en péril. Qu’en font-ils ceux qui en ont plein la bouche ? Qu’en font-ils tous ceux qui disposent de tous les leviers de pouvoir, de moyens d’expression et de propagande ? Bref qu’en est-il de la démocratie à cet instant sacré du vote, juste avant que Robespierre et Chavez n’en menacent l’existence même, si nous l’emportions ? Une misère. Un lambeau de volonté générale maigrement exprimé et grossièrement surévalué. Moins de 55 % des électeurs inscrits se sont exprimés au premier tour. Voilà pour le lambeau. Avant même de mettre un nom sur les vainqueurs, il y a doute sur la légitimité d’une telle victoire. Mais il n’en sera pas question. Qui le ferait ? Sûrement pas les bénéficiaires de la rente de situation que cette méthode régale de prébendes diverses. Au terme de ces élections, les partis dominants présents dans cette Assemblée nationale élue par à peine un citoyen sur deux sont gorgés. Car si on regarde de près, on constate que le PS et l'UMP en profitent à fond. A eux deux, ces partis ont cumulé 14,6 millions de voix au premier tour. Cela représente 56% des suffrages exprimés ! Ce n’est déjà pas tant que ça ! Surtout si l’on veut bien observer que cela fait à peine 32% des inscrits. Un petit tiers des citoyens réels. Pourtant les dominants se partagent au total 474 sièges de députés soit 82% de l'Assemblée. Un tiers des suffrages quatre-vingt pour cent des sièges. Beau placement ! Et si on ajoute les petits partis qui leur sont directement inféodés, les deux tous puissants arrivent même à 94% des sièges avec à peine 38% des électeurs inscrits. Lequel d’entre eux protesterait ?
L’abstention à ce niveau confirme tristement ce que je dis au début de mon livre « Qu’ils s’en aillent tous ! » à propos de la situation politique qu’elle crée. L'abstention est un phénomène socialement marqué. Bien sûr, la configuration locale de second tour joue beaucoup. Selon qu'il y a un, deux ou trois candidats en lice, ce n’est pas pareil. Mais la tendance est claire, cette fois-ci comme les précédentes. En tous cas c’est ce que disent les instituts de sondages. Je les mentionne parce que c’est d’habitude l’argument des bien-pensants de la partie adverse. Et cette fois-ci ? Que font-ils de leurs augures ordinaires ? Pourtant la matière est riche. Selon deux enquêtes IPSOS pour « Le Monde » et « France Télévisions », les ouvriers et employés se sont plus abstenus que les cadres et professions libérales. Au premier tour, 48% des employés et 50% des ouvriers auraient voté. Mais 60% des cadres n’ont pas oublié de le faire ! Au second tour, l’écart s’aggrave. Seuls 41% des ouvriers et 49% des employés seraient allés voter. Mais 59% des cadres ont persisté. Toujours selon les mêmes sondages, au premier tour, 47% des ménages avec moins de 1 200 euros de revenus mensuels seraient allés voter. Au second tour, ce chiffre tomberait à 40% des foyers de cette même catégorie. Mais les ménages gagnant plus de 3000 euros de revenus mensuels auraient voté à 60% ! On notera au passage qu'au second tour, la part d'abstentionnistes des ménages aisés est exactement égale à la part de votants des ménages les plus pauvres. Enfin, les jeunes se sont également davantage abstenus que les plus âgés : 34% seulement auraient voté au premier tour. Au second tour, 37% des moins de 24 ans auraient voté contre 71% des plus de 60 ans. Tel est le contenu social de cette véritable dilution du peuple populaire dans l'abstention. Pour moi, cet élément est décisif. Je ne l’analyse pas comme une simple soustraction dans la liste des bons élèves de la classe civique. Je ne marque pas « peut mieux faire » dans le carnet de note. L’abstention n’est pas un simple sas d’attente vers la participation active de demain. C’est un lieu de germination politique actif.
L’abstention a déjà été repérée comme un épisode personnel où se forgent les changements de camp électoral. Je ne compte plus le nombre de ceux qui m’ont dit : « Je ne votais plus, vous m’avez donné le goût d’y retourner ». Souvent j’ai été stupéfait de l’origine politique de ceux qui s’exprimaient de cette manière. Anciens électeurs de Nicolas Sarkozy, anciens fans du Parti socialiste dégoutés depuis telle ou telle primaire, électeurs de Bayrou. Bref une bigarrure telle que ce n’est plus l’origine qui fait sens. C’est le motif du retour à l’action civique qui est le vrai signifiant. Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y retourne ». Il faut regarder de près et sans peur d’être bousculé.
Car ceux-là ne respectent aucun des anciens codes qui sont nos bâtons d’aveugle. Ils se fichent comme d’une guigne des puissants raisonnements qui entourent le concept de « discipline républicaine » au second tour. De plus ils ont compris que l’élection présidentielle est tout et que le reste un décor de circonstance. Ils ont donc parfaitement compris la logique des institutions. Celle-ci a encore été rendue encore plus claire aux yeux de chacun par l'instauration du quinquennat et l'inversion du calendrier électoral. Les élections législatives ne sont alors plus qu'un vote de confirmation ou d'enregistrement du résultat de la présidentielle. Une fois passé le premier tour, si leur champion est éliminé rien n’est plus évident ni pour le second tour, ni pour l’élection suivante. A commencer par le fait d’aller voter. Et pour ceux qui y vont en ayant perdu leur candidat de premier tour, ils ont parfaitement assimilé qu’il s’agit d’éliminer et non de choisir. Mais que faire quand on voudrait éliminer tout le monde ? Quand on pense que le mieux serait « qu’ils s’en aillent tous ! » Tout cela je l’ai vu plus fort et plus nettement à Hénin-Beaumont. Là, j’ai vu de près ce peuple des désorientés-désemparés tel que je les décrivais dans « Qu’ils s’en aillent tous ! ». C’est pourquoi je suis revenu si promptement sur la barricade, entre les deux tours, quand j’ai vu que les socialistes ne faisaient pas campagne, persuadés qu’ils étaient d’encaisser sans bouger les effets d’anciens réflexes qui n’existent plus.
Le contenu social de l’abstention a vocation à devenir un contenu politique. Inéluctablement il le devient. J’espère que cette formule ne paraît pas trop abstraite. Elle veut dire que l’abstention est la forme concrète, active, de la désintégration des structures politiques institutionnelles. C’est une manifestation essentielle, à l’intérieur d’un mouvement plus ample, de ce que je nomme la « Révolution citoyenne ». Cette forme de révolution est en effet à la fois un processus constructif en direction d’un ordre nouveau et un processus dissolvant de l’ancien monde. Ce n’est pas du tout un « coup », un événement singulier comme peut l’être un « grand soir » ou un jour d’émeute. C’est un processus continu et spasmodique. Il connaît des développements non linéaires. Je parlerais volontiers d’une insurrection du quotidien pour désigner les mille formes les plus diverses qui expriment une radicalité très concrète, sans mot d’ordre ni consigne. C’est une dynamique globale à l’œuvre dans les profondeurs de la société qui se donne à voir de façon multiforme et souvent inopinée. Le rejet par l’abstention du cirque de la Vème République est une manifestation concrète spectaculaire de cette forme d’insurrection. On croit que cette masse qui l’anime est sans visage, mais c’est seulement parce qu’elle tourne le dos aux observateurs. Ce sont eux qui sont mal placés. On la dira muette ou bien incompréhensible, mais c’est parce qu’elle ne parle pas dans la langue des dominants, ostensibles et bavards par nature et vocation.
Un moment vient où cette réalité diffuse de la révolution citoyenne se concentre en un courant unique qui finit par charrier tous les aspects de ces insurrections du quotidien. Savez-vous comment naît la Loire, fleuve impraticable et jamais domestiqué ? Dans une coupelle. C’est là que se recueille le premier suintement d’eau qui commence ce qui sera le fleuve. Juste une coupelle. Notre méthode politique consiste à disposer de telles coupelles. Leur forme et leur mise en place sont diverses, elles aussi. Mais le surgissement se produit toujours, qu’il se nomme rassemblement de la Bastille, marche Emilienne Mopty et que sais-je encore ! Une élection au suffrage universel est un moment d’accélération formidable. Il peut fournir la plus éclatante des coupelles qui fera naître un fleuve indomptable. C'était le sens de nos slogans « Prenez le pouvoir ! » et « Place au peuple ! » Les élections sont passées. Mais le diagnostic reste le même. Et le mot d'ordre aussi.
Jean Luc,
Le combat contre le FN était indispensable mais les médias l'ont volontairement détourné pour faire croire à un combat de personne dans un cirque. Il faudra se méfier dans l'avenir et revenir aux fondamentaux cad expliquer les raisons de la crise de la dette (et plus largement des crises cycliques du capitalisme) et argumenter en s'adressant aux salariés (discours de metz) sur les nécessités de renforcer le FdG.
Quand ce travail sera acquis toute l'argumentation du FN sera obsolète et comme tu l'as dit dans un de tes discours en citant Jaurès. Vous les socialistes vous en avez gardé les apparences, nous nous avons gardé les braises et nous allons rallumer le grand feu...
Fraternellement
Pour qu'un sympathisant du FdG puisse choisir de s'encarter dans tel ou tel parti, il lui faudrait pouvoir accéder aux differents "programmes". Le seul que je connaisse - et je m'y replonge souvent - c'est "l'humain d'abord".
Un sympathisant peut-il participer au remue-méninge de Grenoble ?
Je retiens de l'interview sur Europe 1 que la campagne des législatives aurait du être nationale. C'était une vraie difficulté sur le terrain d'essayer de jongler entre un programme politique national et des préoccupations locales, en milieu rural particulièrement (pour ne pas effaroucher l'électeur potentiel ?) Pour moi, qui ai assisté à quelques réunions électorales, j'étais un peu mal à l'aise. Etait-ce le cas ailleurs ?
Pfiou. Après mon épuisante semaine de Baccalauréat, retrouver ce blog n'est pas seulement un plaisir mais une véritable bouffée d'oxygène. J'ai moi aussi mérité un peu de repos ! Recharger ses batteries est parfois nécessaire pour pouvoir bondir plus loin par la suite ! Merci Jean-Luc pour ce billet plein de bon sens, d'humour et de poésie dont je me délecte toujours autant.
Amicalement.
Bonjour,
Si je partage le combat du FdG, je ne partage absolument pas celui de la plupart des commentaires que je lis sur ce blog. Je n'y vois qu'un satisfecit général et des attaques quasi exclusivement contre le PS. On oublie juste de dire que le combat FdG - FN s'est transformé en combat Le Pen - Mélenchon et que ce dernier a payé cher son parachutage. On oublie juste de dire que le dérapage verbal de Mélenchon va rapporter quelques milliers d'euros à Le Pen.On oublie juste de dire que, même si on s'est tous qu'il faut "tenir" le PS pour qu'il ne dérive pas vers la droite, notre adversaire est avant tout le capitalisme défendu par la droite.
La plupart des analyses que je lis manquent beaucoup d'auto-critiques. Il en faut pourtant pour pouvoir s'améliorer et donc progresser.
Flo, non seulement il doit mais c'est presque une obligation, aucun des Partis car ils seront représentés, n'a l'autorité d'empêcher un sympathisant de participer aux meeting, réunions, remue-méninges, Fête de l'Huma, du P.G., du P.C., G.U. et tous les autres.
A la Mutualité Pierre Laurent a parlé de vous, ceux qui ne veulent pas prendre de cartes ou des cartes FdG qui pour l'instant est impossible puisque c'est un Front/ rassemblement. Tout les sympathisants et membres des Partis doivent y réfléchir. Des structures comme amis/Camarades sont à proposer. D'ailleurs puique nous avons les assemblées générales l'écoute et la prise de parole des présents est indispensables et je crois que de déposer encore des statuts associatifs avec bureau, trésorier, secrétaire n'est pas dans l'esprit de ces assemblées surtout que c'est lors des ateliers législatifs que les propositions fusent. Car il existe 8 ? composantes du FdG et il existe des Partis et organisations qui vont encore le rejoindre. Il y a quand même un grand choix, à moins de créer son propre parti.
L'important c'est le dit, les réflexions, les apports, les débats et les actes et actions concrêtes. Le vote aux premiers tours, même aux législatives, en fait partie.
La vidéo de Jean-Luc Mélenchon sur Europe 1 et I>Télé est venue remplacer la version audio publiée sur le blog :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/06/24/invite-du-grand-rendez-vous-sur-europe-1-2/
Hardis et ardents à la lutte !
@plouf
Je n'y vois qu'un satisfecit général et des attaques quasi exclusivement contre le PS
Vous ne devez pas venir souvent sur ce blog car contrairement à ce que vous dites, les commentaires ne sont pas uniquement faits de satisfecit ! Comme partout il y a des divergences, des remises en question sur les différentes stratégies et même des prises de bec! Ce qui nous réunit c'est l'envie de vraiment changer de modèle de société avec le programme L'Humain d'Abord.
Je suis très satisfaite d'avoir permis la défaite de l'UMP aux élections présidentielles et législatives mais je ne suis pas comblée par ce que nous promet le gouvernement socialiste. Ils ont tout fait pour qu'il y ait le moins possible de députés FdG à l'AN pour avoir les mains libres (d'aller à droite). Jusqu'à faire campagne contre Jean-Luc Mélenchon à Henin-Beaumont. Que font-ils de leur pouvoir? Rien. Si vous avez écouté Jean-Luc Mélenchon ce matin sur Europe 1, vous aurez appris que Hollande a capitulé de fait concernant le Mécanisme Européen de Stabilité. Il n'y aura ni renégociation, ni volet croissance à ce traité car Madame Merkel a décidé de faire voter le MES par le Bundestag (parlement allemand) le jour où aurait du avoir lieu la renégociation avec Hollande... Voilà comment débute le mandat de François Hollande. Si les socialistes décidaient de résister face à la finance, d'augmenter le SMIC à 1700 €, je serais la première à applaudir des deux mains!
Les partis politiques non seulement regroupent les citoyens en ensembles de gens de mêmes opinions, mais ils ont une finalité d'élaboration théorique collective, de détermination de la stratégie, d'organisation des groupes, de propagations des idées, d'éducation politique. Contrairement aux think tanks qui se veulent des laboratoires d'idées et s'offrent au plus offrant,dans les partis politiques les militants s'impliquent, ils agissent à la première personne, avec ou sans consigne, mais dans une perspective collectivement déterminée. Je parle bien sûr de nos partis de gauche, partis de militants, nous voulons une action sur la réalité qui soit sous-tendue par cet "intellectuel collectif" que sont chacun des partis. Mais le danger c'est qu"un parti peut se mettre à jouer à vide, pour lui même, qu'il peut devenir une machine purement électorale, tactique, la finalité du parti devenant le parti lui même et non la transformation de la société.
C'est pour cela que la stratégie du FdG a été malgré l'échec électoral, un formidable "élévateur de conscience" que quelque chose a bougé, qu'on ne peut plus sortir de cette perspective d'alliance.
Je pense qu'il faut continuer à faire du fdg un ensemble de partis, mais que cela ne pourra marcher que si parallèlement des structures de"citoyens actifs", des comités, des "soviets" disait qq hier ici propulsent et inscrivent dans leFdG les luttes par les débats, la parole libre, l'écoute mutuelle,les mvts sociaux.
Comme d'hab personne ne relèvera, mais un petits message quand même aux adeptes de l'éducation civique dans le cadre scolaire dont il n'y a aucunement besoin, la seule éducation civique qui vaudrait serait celle où les droits des enfants seraient strictement respectés dans la classe et dans l'école.
En quelque sorte, l'éducation civique par l'exemple. On en est très loin.
C'est sûr ça complique un peu l'école mais un enfant dont on respecterait l'avis argumenté deviendra un adulte qui exigera fermement qu'il en soit de même quand il sortira de l'école.
Bonsoir,
Super Jean-luc sur I-télé. Vraiment. J'ai apprécié le tout et beaucoup appris sur les stratégies locales ou nationales.
@ jnsp à 0h20.
Bravo! C'est la seule éducation civique véridique: L'enfant d'abord, effectivement considéré comme jeune citoyen dans tous les aspects de la vie scolaire.
@ Emler 285,
Pourquoi le FdG ne peut pas exister en tant que parti autonome ? Justement parce qu'il n'a ni les moyens de prendre le risque de saborder les forces qui le composent, ni celui de les rassembler sous une bannière qui puisse leur faire concurrence.
L'exemple que tu donnes de l'UMP qui bâtit pierre après pierre cet immense stratagème d'une droite libérale unifiée, incroyablement intelligente, mais qui détruisit toute différence, même gaullienne sur son passage pour arriver à l'apothéose de son propre massacre idéologique avec NSK, n'est pas un exemple à suivre. Créer des partis complémentaire au sein du FdG et qui puisse intégrer des voix nouvelles ne désirant se ranger dans aucun des partis existants pourrait être une idée. Mais il faudrait en créer 20, par ex. pour ne pas mettre ensemble les partisans des dialectes locaux, avec les défenseurs de l'Esperento.
En réalité, il ne sert à rien de pleurer sur le fait que beaucoup de gens dans notre pays peuvent être d'accord à 200% avec le programme du FdG, et pourtant craindre tout appareil politique comme la peste. Comme il est ridicule de regretter que certains aient préféré ne pas voter aux dernières législatives dans des duels PS-UMP. Le FdG, contrairement au FN, possède en outre cet avantage de ne pas pourvoir être facilement attaqué comme extrémisme.
Sinon, d'accord à fond avec Menjine pour son idée, en réalité "conseilliste" d'élever les débats.
La pluie et les heures de sommeil vous ont fait du bien Jean Luc, vous nous revenez remonté comme un coucou au Grand rendez-vous!
Nous pendant ces deux campagnes, on s'en est pris quelques unes sur la tête des saucées.
Moi je dois dire que la pluie je ne trouve pas ca très folichon surtout quand on doit distribuer des tracs!
Sur l'abstention au second tour : Voir par exemple la chronique de Pierre Marcelle, notre seul soutien à Libération. Abstention - piège à cons, vous en êtes bien sûr?
Extraits et conclusion de l'article:
Pour l’heure, mon abstention observe le compte à rebours de la crise en se disant que, isolé dans son illusoire hégémonie, Hollande n’y parviendra pas tout seul.
Je suis sur la même longueur d'onde que lui et ne me suis pas déplacée au second tour. L'abstention au premier tour est par contre un gros problème pour nous du FdG. Nos campagnes ont intérêt à être beaucoup plus tonitruantes et originales que celles des législatives si on veut percer le mur de l'abstention.
Pour le PS et l'UMP, l'abstention n'est pas un problème, et je dirais même qu'elle les favorisent. Ils ont chacun leur petite clientèle électorale assez aisée et assez âgée qui leur est fidèle depuis des années.
Au final, ils obtiennent une belle assemblée bipartisane où les plus jeunes et les plus pauvres se sont auto-exclus.
Moi aussi, au second tour des législatives, j'ai craqué. Au premier tour j'ai évidemment voté pour notre candidate communiste mais, au second, confronté à la vacuité de la profession de foi du candidat EELV qui aurait du recevoir mon suffrage et révolté par les manœuvres de la coalition social-libérale pour écarter le Front de Gauche, j'ai voté nul pour la première fois. Jusqu'à présent mon vote avait toujours été "discipliné" : 1er tour communiste, 2ème tour socialiste. J'ai toujours refusé l'abstention, aussi le vote blanc ou nul était la seule solution. Pour autant, glisser un petit bout de papier blanc marqué ou non d'un symbole'%'rend vos convictions anonymes; aussi, symboliquement, et parce que c'était aussi un jour d'élections en Grèce, je me suis confectionné un bulletin de vote aux couleurs de Syriza et au nom d'Alexis Tsipras ! J'ai bien conscience que c'est un acte politique sans grande portée, mais il aura peut être fait réfléchir quelques personnes présentes dans mon bureau de vote. En tout cas j'ai eu l'impression de voter en accord avec mes convictions et, finalement,....utile.
A dire vrai, j'ai déjà été adhérente d'un parti et j'ai été déçue et blessée par la différence entre les idées énoncées et des actes en complète contradiction. Certes, auncun scoop là dedans ! Mais il y a des limites.
Alors comme je déteste profondément l'amertume et que je ne veux pas vieillir prématurément, je m'affranchis aujourd'hui de tout engagement. Ainsi, je prends la responsabilité de me décevoir toute seule !
En revanche, je ne vois aucune raison pour ne pas militer et je ne me prive pas de ce plaisir !
J'aime beaucoup le slogan "l'humain d'abord" car la politique ne m'intéresse que pour cette raison : je milite donc auprès des gens qui me paraissent sincères.
Le vote obligatoire, cela m'a beaucoup fait rire et je dis cela sans ironie ! C'est justement ce que je disais en regardant les résultats. Vaches d'abstentionistes ! crénom de dieu ! (c'est bien sur la version soft)... Enfin, une fois la colère passée, en réléchissant bien, si l'on me disait de voter obligatoirement, je serais terriblement tentée de ne pas le faire. J'adore désobéir !
On sera tenter de me dire que je suis infantile (ce qui me flatterait car j'ai 50 ans) ou qu'il faut consulter... mais justement peut être devrais-je y songer.
@ naco (0h58)
Ma référence de fédération de partis avec possibilité d'adhésion directe n'était pas l'UMP mais l'UDF. Mais peu importe. Tu écris :
Pourquoi le FdG ne peut pas exister en tant que parti autonome ? Justement parce qu'il n'a ni les moyens de prendre le risque de saborder les forces qui le composent, ni celui de les rassembler sous une bannière qui puisse leur faire concurrence.
La belle affaire ! Ne biaisons pas. Les seuls qui craignent un "risque de sabordage" ce sont les communistes, les seuls à disposer (pour l'instant encore) d'un véritable appareil que celui d'un Front de Gauche pourrait "concurrencer". J'ai du mal à entrer dans cette logique de "concurrence". Die Linke et Syriza ont émergé par la création d'un force nouvelle, unifiée et structurée, pas par un agglomérat de boutiques où chacun veut préserver son fond de commerce. Le Front de Gauche, sans structure unifiée durable, ne tiendra pas deux ans de plus, j'en suis convaincu ! Ca fait trois ans que, sur ce blog, je défends l'idée d'une unification structurelle. A l'époque JL M la défendais, lui aussi. Mais depuis, ses amis du PC l'ont convaincu de changer d'avis. Dommage.
L'esprit de boutique l'emporte sur l'efficacité politique. En attendant des milliers de sympathisants prêts à s'engager restent sur le carreau. Gâchis !
Et si vous le permettez j'en remets une couche !
Oui comme beaucoup ici je ne suis pas membre d'un parti, pour moi la raison est simple, pas de voiture, pas d'argent et habitant à la campagne, donc c'est résolu ! mais je m'accroche au programme de FdG donc de l'humain d'abord ! Dans mon esprit le FdG est un gros bateau qui descend un fleuve vers la mer (pour moi kif kif la présidentielle) donc avec mon petit canot et mes petites idées simples que je promène, pour essayer de convaincre les mécréants à voter Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle puis pour le candidat du FdG pour les législatives, je me suis accroché à ce grand bateau et ainsi je descends en plus grande sécurité, si par hasard je trouve que ce bateau va trop vite je m'arrêterai sur les bords du fleuve en attendant son prochain passage ! mais rien ne m'interdit de monter sur ce grand bateau pour me refaire une santé politique, et ce blog en est une preuve vivante, alors oui ça serait bien qu'il y ait sur ce bateau un point d'accrochage pour les petits canots mais si ce n'est pas prévu, pas grave je suis assez grand pour m'accrocher à lui et en même temps cela me permettrait de décrocher plus vite en cas de besoin !
J'aime lire et écouter Jean-Luc Mélenchon et mon livre de chevet est l'humain d'abord, et comme de toutes façons nous sommes sur le même fleuve en vue d'une arrivée en mer, j'espère que le destin nous aidera bien autant que je l'aide avec mes moyens dans la réussite de Jean-Luc Mélenchon et du FdG !
@ michel berdague : dans ce cas, je serai à Grenoble cet été !
A propos des abstentionnistes, là réside le vrai travail à faire et le plus intéressant *. Message à leur faire passer : “La politique n'est pas un métier réservé aux professionnels”. Des assemblées citoyennes, il n'y en a pas partout, moi j'ai plutôt vécu des réunions de campagnes (avec un maigre % de têtes nouvelles et un fort % de temps de parole du candidat). Reprendre goût au politique, à la res publica, c'est peut-être pour beaucoup, dans un premier temps, trouver un lieu pour dire et se dire la dureté des temps et entendre les expériences des uns et des autres.
*(Je me suis toujours demandé comment on pouvait convaincre un électeur FN ou UMP de changer. Je sais que pour ma part, je ne les laisserais même pas m'approcher pour me parler. Alors comment convaincre quelqu'un qui a des convictions ? Les voix gagnées à HB l'ont-elles vraiment été sur le FN ?)
Bonjour a tous,
je lis ce blog depuis quelques années, ce qui m'apprend beaucoup sur la politique, et je ne ferais pas de commentaire n’étant pas assez pointu sur le sujet.
Je voudrais juste dire a tous ceux qui ne savent pas trop ou s'engager, que Jean-Luc Mélenchon a, aussi, sont propre parti qui est le Parti de Gauche et que c'est peut être une manière de participer et de renforcer le Front de Gauche.
Voila! merci a vous et a M Mélenchon de me permettre d'évoluer politiquement.
au plaisir de vous lire
C'est le motif du retour à l'action civique qui est le plus vrai signifiant.Le motif du passage de « je n’y croyais plus » au stade de « j’y retourne ».
Je confirme le propos de Jean-Luc Mélenchon en ce qui concerne ma propre expérience. Pour la 1ère fois depuis 1981 un programme rencontrait enfin mes attentes, mais en plus, je ne pouvais plus me contenter de voter, il fallait que je participe à la victoire du FdG en tractant etc... De l'abstentionisme à la participation active !
Comment réveiller d'autres citoyens de ce pays ? Parlons-leur de fiscalité !
En 1789, tout est parti de la rédaction des cahiers de doléances. En 2012, ce devrait être “pour un audit citoyen de la dette”...
@jnsp
Tout à fait d'accord, d'ailleurs ça s'appelle la pédagogie coopérative qui date de Freinet, Oury, Wasquez et d'autres. Donc vous voyez ça date.
@ Philippe 24 juin 2012 à 19h22 à propos du smic
J'ai écouté à la radio une syndicaliste CGT expliquer qu'elle trouvait ridicule l'augmentation probable du smic de 2%. Elle rappelait que les syndicats demandent un smic à 1700 euros (il est actuellement à 1400 euros). A la fin de l'interview, quand on lui demande quelle devrait être à ses yeux la "bonne" augmentation du smic, elle répond, 4% soit... 1455 euros !
Pareil dans l'interview de Jean-Luc Mélenchon sur Europe1. Son programme prévoyait une augmentation de 20% pour arriver à 1700 euros, et il nous dit qu'il aurait fallu que l'augmentation soit de 4% pour être acceptable. Pourquoi se contenter maintenant de 4% alors qu'on a passé la campagne à dire qu'il fallait une augmentation de 20% ? Pourquoi ce revirement ? Est-ce cela la "stratégie d'autonomie conquérante" ?
PS : Après son échec en 2007, S. Royal a avoué n'avoir jamais cru possible l'augmentation du smic à 1500 euros qui était au programme du PS à l'époque. Jean-Luc Mélenchon ne croirait-il plus non plus qu'il soit possible de l'augmenter à 1700 euros aujourd'hui ? Dans ce cas, pourquoi en avoir fait un argument de campagne ?
Jean Luc, sois prudent, des malades malsains, il y en a beaucoup. Sur ta page officielle Facebook, il y a de véritables esprits stratagème qui tentent de mettre une ambiance délétère, pour le moment ils n'y parviennent pas, mais persistent sous plusieurs identités. Leur signalement auprès des services Facebook et site dédié du ministère de l'intérieur n'y ont pour le moment rien donné. Nous sommes des têtes dures et nous persistons aussi à lutter contre la haine et ceux qui tentent de la développer.
Quelque part le gouvernement et le PS ont leur responsabilité de cette situation.
BJ, si tu t'amuses à faire le catalogue des revendications salariales de la CGT (toutes fédérations et organismes confondus) tu vas y trouver pas mal d'incohérences. Entre le SMIC (et je passe sur le fait qu'il y a un SMIC horaire et un SMIC mensuel), les grilles salariales, les niveaux de salaire d'embauche des jeunes diplômés, etc. nous avons plein de chiffres différents et beaucoup d'entre eux qui ne coïncident pas... ce n'est pas très satisfaisant pour l'esprit d'un mathématicien, mais enfin ça n'empêche pas de se présenter à une table de négociation et de savoir quoi demander.
Bref, il est tout à fait possible que la syndicaliste dont tu parles se soit tout simplement emmêlé les pinceaux...
Nous attendons donc le signal. Mélenchon a la capacité d'allier la pédagogie, l'expérience politique et un humanisme convaincant dans son analyse. Cela constitue la ligne de départ, le backstage où tout se met en place avant la levée de rideau. Le public est là et certains sont venus de loin, ils ont lu le programme et ils le trouvent vraiment bon. Ce n'est pas encore l'heure du spectacle, mais le jour baisse et bientôt on va allumer les veilleuses.
Bientôt on espère, on attend, on va allumer les projecteurs et la sono va ouvrir l'espace en face de la scène. La magie du spectacle vivant qui unit les coeurs en accordant des sensations profondes est la même que la force du combat pour un monde meilleur, notre autonomie conquérante de simple citoyen ne nous empêche pas de nous préparer à vibrer ensemble sur la scène de ce qui nous attend.
Allez!
"L'Humain d'abord" est le programme du FdG, il a été élaboré non seulement par les 3 Partis P.C., P.G., G.U. avec des Forum /Citoyens tenus dans toute la France où chaque personne présente et avertie de la tenue de ces Forum pouvait proposer aux 3 donc au Front créé depuis 2008 avec les créations du P.G. et de la G.U.. Ici sur ce blog pendant de longs mois des commentaires au plus proche des billets de Jean-Luc et parfois au-delà qui étaient sous la vigilance amicale et sérieuse du modérateur très compétent que certains ne comprenaient pas de la mise de côté de son écrit et Nous avons eu la joie -enfin- de pouvoir lire ce PPP en septembre 2011 (fête/l'Huma), si bien que 5 Partis et organisations nous ont rejoints. C'est unique et historique, jamais avec une telle détermination ouverte et dynamique -le Programme- peut et doit à chaque instant être amélioré par la citoyenneté encartée et non-encartée, ce qui est encore une fois historique et complètement moderne et originale. A remarquer que d'après Yves Dimicoli -économiste lecteur de Marx - que dans ce programme plus de 80% correspond au Programme du P.C. que d'ailleurs le capital et la bourgeoisie et leurs collaborateurs médiatiques ont très bien reconnu d'ou leur violence, la férocité, les attaques de tous contre le FdG. En effet nous avons une sacrée ambition d'être majoritaire non seulement convaincre mais de réaliser la République sociale.
Du boulot pas de chômage ni d'abstention.
Sur le SMIC: il y a peut-être une confusion, alimentée plus ou moins sciemment par les commentateurs des médias. Voici ce que je comprends (merci de me détromper):
Les 1700 euros sont toujours la revendication de la CGT, de FO, de SUD et du FdG. Cette somme est un calcul fait par les syndicats pour un revenu minimum tenant compte des dépenses contraintes (énergie, transport, logement...). Ce calcul est réactualisé périodiquement (1500 en 2007, défendu par S. Royal, 1600 jusqu'en 2011).
Mais indépendamment des revendications, le SMIC est censé suivre une augmentation "mécanique" en fonction de l'inflation et d'un calcul INSEE du pouvoir d'achat. La droite a limité cette augmentation depuis 2006 sur le seul critère de l'inflation. C'est le rattrapage de ce blocage qui est estimé à 4%, sans pour autant remettre en question la nécessité d'une augmentation plus radicale sur d'autres critères.
je souhaite essayer de contribuer à une critique qui se veut constructive de la campagne des législatives. Je soulignerai deux points:
L'absence totale de contenu social des affiches des candidats(es) du FdG. Or il semblait logique de tirer le maximum des propositions formulées par Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles et qui ont eu le plus grand écho (Smic, le logement).
La question des accords(?) départementaux de désistement, lesquels n'avaient pas envisagé (je n'en crois pas un mot) le cas où ma droite et son extrême seraient absents du 2ème tour (les 12,5%). Il a été à l'origine de la liquidation de P. Gosnat, notamment. Symbolique!
Si le piège institutionnel a très bien fonctionné c'est aussi parce que chacun en a admis mes modalités, les élections devenant une fin en soi, alors que ce sont les meetings de la campagne qui ont été les moteurs, non les affiches qui, seules, ne servent que de piqûres de rappel des grands objectifs.
Le Fdg doit forger son identité propre: conserver les organisations, et accueillir les "sans-partis". Pour poursuivre ses objectifs propres. Ce qu'a fait Syriza.
post 311 et 323
Pour le respect de droits des enfants OK, pour le respect de l'avis argumenté mille fois d'acc, mais comment fait un enfant pour avoir un avis argumenté? Ce n'est pas du tout inné ou alors il appartient à un milieu où l'on discute ou l'on échange, ce n'est pas le cas de la grande majorité de jeunes élèves car pour la plupart ils sont dans un état végétatif et passif.
C'est sûr que pour sortir nos jeunes de cet état léthargique, l'education a un grand rôle à jouer, l'ouverture de l'esprit critique commence à l'école, en établissant le dialogue à partir de situations concrètes, c'est aux enseignants de leur donner les moyens de reflexion, d'aucuns me difront que les enseignants n'ont pas le temps matériel pour la discussion, qu'il y a un programme à respecter...etc, moi je dis, que ce n'est pas le problème car tous les jours les enseignants sont confrontés à des situations tragiques comme par ex; tel enfant dit: j'ai la tête qui tourne, je n'ai pas mangé ce matin ou un autre qui dit: je n'ai pas fait mes devoirs car maman n'a pas payé la facture d'électricité alors on n'avait pas de lumière hier soir...etcJe pense que pour l'éveil des consciences c'est là que l'enseignant doit intervenir on posant des questions, en essayant avec les élèves d'expliquer le pourquoi du comment de telle ou telle situation, d'autant que les enfants adorent émettre des hypothèses, ainsi petit à petit on arrive à une prise de conscience d problemes réels...
Bonjour à tous,
je ne sais pas trop à quelle endroit faire cette observation, car je souhaite qu'elle soit prise en compte par les défenseur du Front de Gauche.
En effet j'observe, depuis les législatives, une tentative menée par Copé, de créé un boulet à la gauche du PS, équivalent au boulet idéologique qu'est le Front National pour l'UMP (qui les empèche de pensé réac en paix). Ils veulent pour cela faire passer le FdeG pour un parti aussi extrémiste et dangereux que le FN, pour dire : "le PS aussi a son boulet". Pour cela ils caricaturent à outrance la position de Jean-Luc Mélenchon, sans jamais être remis en cause par les média (toujours pro système et bipartistes). Ils sont aidés en cela par le fait que le FdeG affiche clairement sa lutte ouverte (front contre front) contre le FN, par le langage de Jean-Luc Mélenchon (dont ils font semblant de s'offusquer). Il va je pense falloir réellement clarifier les positions du FdeG, une gauche décomplexée, qui unit les gauches antilibérales. Je pense qu'il faudrait d'ailleurs le renommé en UG : "Union de la Gauche". Et se focaliser sur la lutte contre le libéralisme du PS et de l'UMP, et contre l'aspect conservateur (de privilèges!) de l'UMP, de réaffirmer son positionnement écologique, et laïque et de laisser un peu l'UMP se dépêtrer tout seul de son FN.
Si l'espérance déçue par les Socialistes nous ouvre un boulevard, il ne faut pas oublier que sans le combat mené par Jean-Luc Mélenchon contre les idées extrêmes et notamment à Hénin-Beaumont, ce boulevard risquait d'être ouvert à ce parti xénophobe.
Mais les forum avant la réalisation du programme et son édition avaient coome but l'intervention citoyenne, puis une fois connu et édité en vente à 2 euro puis gratuit sur net de par les assemblées citoyennes à créer dans toutes la France dans chaque lieu de travail et d'habitat,villes et campagnes des discussions telles que ce Programme déjà très porteur pour l'Alternative pouvait à chaque instant être modifié dans le sens bon.
D'ailleurs il existe la revue du Projet où par exemple une Caisse supplémentaire pour financer les PME/PMI/TPE et autres avait été proposée en ajout du Pôle Public financier et bancaire. De même pour la culture il y a même un petit livre en pleine dynamique qui a été édité à 3 euro et dans bien d'autres secteurs : instruction; éducation ;santé....
Et tout ça avec l'abandon de 2.200 000 au premier tour des législatives !
Nous les verrons peut-être dans les manifestations revendicatives en direction du Médeff, en tous es cas les 1.800.000 y seront.pour les augmentations des salaires, les CDI en normalité, les conditions de travail et la diminution de ce temps pour avoir le plein emploi sans précarité et précariat.
Encore du boulot toujours du boulot en perspective pour l'Alternative.
ermler
Je suis d'accord avec ce que tu dis dans ton post matinal à propos de la concurrence. Moins "ancien" que toi sur ce blog, je m'était ému pourtant il y quelques mois de la singulière conduite de certaines grosses fédérations PC, dont celle du N-Pdc, qui négligeaient copieusement notre mouvement déjà plus qu'émergeant.
La paralysie de certaines sections attachées à leurs maigres avantages locaux ou leur peur de disparaître, est hélas une réalité. Et c'est une raison importante de notre échec aux législatives. Là ou un Chassaigne se battait, village après village, avec quelques fois 4 RV par jour, pour expliquer à chacun l'intérêt du FdG, d'autres, dans de très grandes villes se contentèrent de maigres déclarations devant leur petites troupes, en oubliant quelquefois de se filmer, et de convoquer la presse. Ces derniers, qui n'avaient quasiment levé le petit doigt pendant la présidentielle, n'ont séduit personne, et ont fait reculer de 10 pts les scores de Jean-Luc Mélenchon au 1er Tour. Pire, certains se sont déconsidérés en donnant leurs voix à des PS qui les avaient totalement déconsidérés.
Une ultime rénovation de l'appareil PC et de leurs méthodes s'impose à eux, sections par sections, sachant que partout, leurs militants ont été transformés. Peut-être certains apprendront alors la concurrence "ludique" avec les autres composantes du FdG.
Sinon, effectivement, il faudra faire comme en Grèce.
@ BJ à 9h32 :
"Jean-Luc Mélenchon ne croirait-il plus non plus qu'il soit possible de l'augmenter à 1700 euros [brut] aujourd'hui ?"
Mais oui, mais ce que vous dites est par rapport au PS. Il parle du minimum qu'il attend du PS par rapport à ce que le PS a dit dans la campagne et les attentes qu'ont les gens. Pour cela il faut augmenter avec plus de 4%. Les explications sont dans la vidéo. Je trouve qu'on doit être bien sûr de la réalité de ce qu'on dit pour éviter de dire des choses fausses et donnes des impressions fausses.
@ 332 fitz31 - 11h12
Pour couper l'herbe sous les pieds de Copé et de la plupart des médias, je crois effectivement que nous devons tous, militants et sympathisants, insister inlassablement, jusqu'à ce que cela soit acquis une fois pour toutes, sur le fait que nous somme de gauche, pas d'extrême gauche (ce qui n'empêche nullement ceux qui se considèrent comme d'extrême gauche de voter FdG s'ils sont d'accord avec notre programme). Si on est dans l'obligation de préciser parfois "gauche radicale", c'est parce qu'existe hélas une gauche molle libérale, qui brouille les pistes.Mais le FdG c'est la gauche, la vraie, celle qui veut la justice sociale et un partage des richesses vraiment différent. En fait, un nouveau parti socialiste ayant vocation à supplanter avec le temps et les circonstances aidant, l'ancien PS, "astre mort" comme l'a dit plusieurs fois Jean-Luc.
@ 311 jnsp dit:
"Comme d'hab personne ne relèvera …"
Il ne faut jamais juré de rien … la preuve en est …
Pour être respecté il faut d'abord se respecter soi même, ainsi que les autres, et ceci n'est pas une question d'âge. Qui peut me dire dans quelle école publique (lycée, collège, IUT, etc…) les professeurs sont respectés par leurs élèves, hormis les professeurs qui ont une autorité naturelle.
Ensuite, il est nécessaire et indispensable que les enfants reçoivent une éducation civique, et à l'école, et par les parents ; le respect, la politesse, le partage ne sont pas des notions ou valeur innées, il nous faut les acquérir. L'éducation parentale est l'une des plus grande responsable de la perte de ces valeurs indispensables pour vivre en société, arrêtons de demander à l'école de dépasser sa mission qui est essentiellement le passage du savoir et du savoir être.
Une belle valeur humaine, la galanterie, à totalement disparue, on vous regarde comme une bête de cirque lorsque vous la pratiquer, étonnant non !… Il est vrai que le sexe faible (dit-on) y a paraît-il gagné en liberté et en égalité, je demande à voir !…
" Pire certains se sont déconsidérés en donnant leurs voix (?) à des PS qui les avaient totalement déconsidérés". commente naco
Au premier tour ?
Si c'est au second tour c'est le FdG et en particulier le P.G. et le P.C.
Mais personne dès qu'il est un responsable politique ne peut donner des voix qui ne lui appartiennent pas et en aucune manière.
Tête dure et pas de consigne j'avais entre les deux tours pondu un texte et très argumenté à ma section P.C. pour boycotter le deuxième malgré la présence de Lellouche qui avait menacé de mort et de duel Jean-Luc mais comme un des responsables du P.S. m'avait dit de dégager -sic- lors de distributions de tracts et discutant avec des P.R.G.
[...]
Ermler, Naco, au lieu de râler, réfléchissez, proposez des solutions et soyez patients. Pourquoi les communistes sont-ils les plus réticents à la constitution en parti du Front de Gauche ? Parce qu'ils sont bêtes et méchants ?
Non, mais parce qu'ils sont dans le plus gros et le plus ancien des partis du Front de Gauche. Il existe un phénomène social très semblable à la force de gravité et qui fait que plus un parti est gros, plus il est difficile pour un individu de le quitter. Et les membres du Parti de gauche devraient se souvenir de la difficulté qu'ils ont eu à quitter le PS, et qu'ils ne l'ont fait qu'après avoir construit une chaloupe assez solide pour tenir la mer.
Dans le cas des communistes, ajoutez ce détail que depuis au moins vingt ans, les belles personnes en tous genres prophétisent ou "constatent" (selon le cas) la mort de notre parti, et ne se cachent pas de s'en réjouir. Cela forge pour le moins une solide réticence à envisager tout ce qui semblerait leur donner raison.
Mmmm, le ver de la divergence aurait été inoculé par la droite médiatique à quelques sympathisants du FdG? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi il y en a qui se focalisent sur des histoires de chapelle! Qu'est ce que vous voulez? Voulez vous que l'on passe notre temps à ergoter qu'avantt le PC voulait ceci et qu'après il voulait ou ne voulait pas cela? Est ce que nous avons le temps pour cela ? C'est bien de poser le problème, mais ça suffit! De toutes façons quelle différence entre le PC et le FdG? Ne voulons nous pas la même chose? Alors pourquoi insister? Nous devons tous ensemble insister, revendiquer nos droits bafoués, nous sommes même bateau, préparons nous pour la bataille de manière constructive, ne tombons pas dans les souhaits de la droite c'est à dire voir une scission parmi nous, rester constructifs ce n'est pas chercher des poux aux autres formations de gauche, l'important est que nous prenions tous le même chemin, changer de système.
La droite est à l'affût du moindre travers chez nous pour s'engouffrer, d'ailleurs elle a déjà commencé sa propagande contre la gauche, je ne me souviens pas dans quel magazine j'ai lu : Pourquoi l'extrême gauche est plus dangereuse que le FN. Je vais me renseigner et vous donnerai l'info.
En résumé, dans le FdG à côté des partis, un groupe les "SP", les sans parti et l'affaire est réglée, car ce qui compte c'est le fond pas la forme bien qu'une question majeure ne soit pas à négliger, celle de la finance.
Mais lors de ces campagnes une évidence a sauté aux yeux, l'immense capacité à rassembler lorsqu'il s'est agi par exemple de donner un coup de collier (sans laisse) spontanément: la main d'oeuvre joyeuse était là, toujours prête.
C'est au prix d'une très grande solidarité joyeuse et convaincue que les immenses rassemblements nécessitant une organisation gigantesque ont pu se faire en réduisant les coûts.
Cette cohésion prête à l'action, c'est le Front de Gauche persuadé que "l'Humain d'abord" c'est le chemin à suivre dans un environnement sain.
La mutualisation des efforts, des actions pour le bien collectif, pour l'intérêt général.
Pour optimiser les actions militantes visibles, les objectifs ont besoin d'être forts, d'avoir une portée large et soutenable. Les allers et retours entre les discussions de terrain, de la base et les "penseurs" doivent régulièrement se recontrer pour s'affiner réellement sans être trop précises ou chiffrées. Tout bouge, mais il reste des socles: la dignité humaine, les limites des ressources, la défense de la liberté, de la vérité, la démarche d'ouverture.
Les revues à gauche sont des compléments :" l'écologie c'est politique "par ex.
Culture: sur Arte ce 24 juin "square" bel entretien...
Bonjour,
Les gens qui viennent sur ce Blog sont bien sur des fervents partisans du FdG cela n’empêche pas de poser les questions qui devraient être posées.
Pourquoi s’acharner contre le FN en sachant pertinemment (ou pas !) que cela ne fait absolument pas les affaires du FdG ?
Pourquoi vouloir à tout prix soutenir le PS qui pratique une politique de droite modéré avec un langage de gauche modéré ?
Pour faire un FdG fort et reconnu, il suffisait de poursuivre le fil conducteur de départ, faire du FdG un Front du Peuple en écoutant les doléances du peuple tout simplement.
Il est trop facile d’accuser les médias et les autres parties de la tournure des élections.
Le FN fait et fera encore de bon score n’en déplaise au FdG pour les simples raisons suivantes :
Il critique la politique menée par les gouvernements en place responsable de la situation du pays, il propose des mesures principales parfaitement cohérentes avec ce que demande les citoyens, augmentation du pouvoir d’achat et retraite décente à 60 ans et justice plus ferme envers les délinquants.
Le FdG ce doit d’être aussi indépendant du PS que de la Droite et de mener la lutte bien sur contre les injustices sociales et environnementales mais aussi pour le respect et la sécurité des personnes, voila ce que veux le peuple, et ne pas ce focaliser sur le FN alors qu’il n’est pour l’instant en rien responsable de l’état de la France.
Marquer notre différence par rapport au FN grâce à nôtre présence chez les personnes en luttes, à notre tolérance, à notre respect, à nos actions de soutien aux plus défavorisés.
Monsieur Mélenchon, Messieurs les dirigeants, Messieurs les conseillés,
Si le FdG ne prend pas cette direction très rapidement, le mouvement n’aura servi à rien.
L’humain d’abord.
A C Andrée 295
Prenons deux exemples historiques :1936 et le Front Populaire,1944/45.Ces deux dates marquent des avancées sociales considérables. En 36,pas de participation du PC au gouvernement,en 44/45 des ministres communistes au gouvernement.Il n'y a donc pas de liens mécaniques entre victoires/avancées sociales et participation ou non participations.
Les rapports de forces politiques ne se limitent pas au niveau de présence dans les institutions (nombre de députés,de ministres) ni aux résultats électoraux,ils incluent la puissance du mouvement social, la lutte idéologique,etc...
L'intervention citoyenne permanente (y compris hors périodes électorales) permet et permettra de faire évoluer ces rapports de forces et d'obtenir des avancées concrètes sans attendre de détenir le pouvoir au sens institutionnel.
Que de verve mêlée de combativité et de poésie populaire dans ce texte mon Camarade, quel talent d'orateur et de tribun pour avoir le courage de porter et fédérer les idées d'une Gauche digne de ce nom.
Bien sur le combat continue puisqu'il ne s'arrête jamais, mais je crains qu'avec le temps le FdG et sa confédération de partis, s'étiole comme c'est le cas pour le NPA ?
La naissance d'un grand parti unitaire structuré par des courants me semble souhaitable pour focaliser les idées et les actions, mais est-ce possible ?
Je suis syndicaliste et des Camarades me demandent comment adhérer à un parti qui n’est pas structuré en tant que tel ?
Je leurs dis quoi, aller au PC, au PG, à la GA, ou d’autres ?
Certain(e)s diront : « Les structures on s’en fout, ce qui compte c’est de porter des idées et de les mettre en action » ? Bon, ok, mais cette vision anarchiste peut-elle être concevable sans le support financier des adhésions ?
Autant de questions qui se posent sur l’avenir du FdG et pour lesquelles nous n’avons pas de réponses ?
Bonne journée mes Camarades
@ 323 jcmig dit:
"Tout à fait d'accord, d'ailleurs ça s'appelle la pédagogie coopérative qui date de Freinet, Oury, Wasquez et d'autres. Donc vous voyez ça date."
Oh oui, ça date !… et cela à quasiment disparu, ce n'était donc pas les bonnes méthodes apparemment.
@ 336 Jean Louis CHARPAL
Bonjour camarade, je me permets de rectifier le tir, en vieil artilleur que je suis ; le PS, ou plutôt Solférino c'est à dire les libéro-socio-démocrates ne se reconnaissent plus en rien dans le socialisme, ils gardent l'étiquette sur l'emballage, c'est tout, cela s'appelle de la publicité mensongère, ou de l'intoxication ; les vrais socialistes c'est nous le Parti de Gauche, et nous sommes les seuls à nous en réclamer. Ils n'ont plus rien de gauche, mais Jean-Luc s'évertue à les nommer ainsi, alors la confusion ne peut que régner, et entretenir le doute dans l'esprit des gens ; tant que le schisme ne ce sera pas produit à l'intérieur du PS entre ceux de gauche et ceux du centre droit, cela nous portera préjudice ; les couilles molles que sont Emmanuelli, lienemann, hamon et consorts devraient se bouger un peu le... et nous rejoindre, mais tu comprends il leur faudrait abandonner en rase campagne les acquis et les prébendes en même temps, alors !…
Bien sûr je parle de la gauche la vraie sans le PS.
@ 336 Jean Louis CHARPAL
Soit, et quid de renommer le FG en UG (Union de la gauche), afin d'écarter la glissade sémantico-idéologique FG = FN à gauche. Et profité de ce renommage pour clarifié les positions que j'ai cité dans mon post 332.
Je pense que l'on devrait en profité pour créé un véritable parti (non plus une association de parti), et ainsi malheureusement (ou pas) faire mourrir le PC - "communiste" étant un mot devenu bcp trop péjoratif (malheureusement) dans le langage pour pouvoir être "pris au sérieux" par une masse d'électeurs attachés à l'image. Bref il faut se redonner une "image", sans changer le fond, sur lequel nous n'avons en rien à rougir. Et assumer que l'on veut changer l'image pour que l'on cesse de nous caricaturer.
@ tybcr
Bienvenu au club des "Syrizistes". Nous sommes quelques uns dans ma ville, dans différents bureaux de vote, à avoir mis aussi un bulletin Syriza - Alexis Tsipras dans l'urne, et sans l'ombre d'un regret ou d'un sentiment de culpabilisation (la prestation de F. Hollande à la télé grecque nous y a encouragés même si, pour ma part, c'était décidé avant). Il est vrai que, dans ma circonscription le PS en tête n'avait aucune peur à avoir ni venant de sa droite ni (encore moins dirais-je) de l'extrême droite. La décision était donc sans doute plus facile. Cela dit, il en eût été autrement, je ne suis absolument pas certaine que mon vote eût été différent !
@Flo
Bien évidemment, un(e) sympathisant(e) peut venir au remue-méninges. C'était d'ailleurs mon cas l'an passé puisque je n'avais aucune carte de parti (j'ai toujours refusé, toute ma vie, d'adhérer à un parti, souhaitant garder ma totale liberté et, il faut bien le dire aussi, parce que aucun parti ne semblait répondre totalement à mes attentes, à mes idées). Donc tu y seras la bienvenue et, crois-moi, tu ne regretteras pas !
Aubry a joué son rôle maléfique comme d'habitude. Félicitant les" bons" communistes, fustigeant les intraitables PG, ignorant totalement les autres composantes du FdG. Un grand classique "saucisson" comme nous dirions chez nous..
Mais au PCF tout de même, l'épisode du vote sur une question qui, de mon point de vue militant ne se posait absolument pas, a certainement apporté de l'eau au moulin des mauvais esprits.. A moins que pour affirmer notre autonomie, et couper définitivement le cordon se soit le passage obligé? J'en doute, parce que le document du CN dont nous étions chargés de nous prononcer par vote à bulletin secret était constitué de telle manière, que deux camarades à moi ayant le même point de vue, l'un a voté oui, et l'autre non..
Le PS a employé une stratégie du tonnerre pour museler les rares brebis galeuses de son propre parti, je pense à Benoît Hammon, il aurait pu peut-être faire quelque chose mais...un socialiste reste un socialiste cad, il ira où le soleil chauffera, puis c'est tellement bien tous ces ors, ces avantages que d'un revers de main on oublie l'interêt général.Je crois que g plus de respect pour Martin Hirsh, il a eu le courage d'avouer son désaccord avec Sarko le mafieux.