29juin 12

Europe, Front de Gauche

La semaine du carambar

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Au Sommet européen la France fait de la figuration

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon, député européen

C’est fini. Le nouveau Traité européen préparé par Merkel et Sarkozy s’imposera tel quel. François Hollande « considère que les négociations ont abouti ». C’est stupéfiant ! Mieux : « l’Europe a été réorientée comme il convient » dit-il. Le nouveau pouvoir avalise ainsi la politique européenne du précédent. Le libéralisme va s’aggraver, la souveraineté des citoyens sur leur budget est réduite à rien. Tous les diktats des libéraux ont été avalisés. Ils forment dorénavant une nouvelle construction dont la cohérence satisfait pourtant également François Hollande. Il s’en réjouit et le présentera au nom de son gouvernement devant le parlement !

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Ma cadence d’écriture sur ce blog a ralenti. C’est la saison qui veut ça. Je reviens à mon clavier plus lentement que dans le feu de l’action. Je vais parler de deux sujets très austères. Le sommet européen et le Front de Gauche. Pour l’actualité vous avez la vidéo de mon passage chez Bourdin à BFMTV.

Dans l’idée que je me fais de mon mandat de député européen le décryptage et l’information sont des tâches essentielles. C’est pourquoi cette note consacre un large espace au Conseil européen de la fin juin. J’aurais pu me limiter à placer mon analyse sur le sujet dans le blog européen que je tiens. Mais dans la mesure où il s’agit du premier sommet du nouveau gouvernement et parce qu’il porte sur un point décisif de la campagne des élections présidentielles, j’estime qu’il faut y consacrer du temps et de l’attention d’une façon spéciale. Que reste-t-il des engagements pris sur la renégociation du Traité budgétaire et du volet « croissance » qui était présenté comme le cœur de l’orientation des socialistes contre la nôtre jugée irréaliste ? Rien, selon moi. Ce sommet est une pantalonnade pour les Français. L’événement tombe la semaine où les smicards viennent de recevoir le fruit de la victoire socialiste : un carambar par jour ! Raison de plus pour veiller sur notre Front de Gauche comme sur un outil précieux et pour penser sereinement mais fermement son avenir. Nous ne sommes pas qu’une critique. Nous sommes un programme alternatif à gauche. Et une démarche collective.

Le Conseil européen des 28 et 29 juin produit son lot habituel de dramatisation kitch. Comme à l’accoutumée, l’abus des grands mots a permis d’éluder l’analyse des détails. Quand on en fait des tonnes sur le sommet de la « dernière chance » pour « sauver l’euro » et ainsi de suite, il est si facile ensuite de se contenter de peu. Et davantage encore quand ces gesticulations ne servent en dernier ressort qu’à masquer ce qui se décide vraiment. Cette fois-ci de nouveau, l’agitation bavarde sur le sommet de la « dernière chance » occulte le reste. Un point essentiel de l’ordre du jour passe sous silence. Il s’agit de l’approbation des « recommandations par pays » faites par la Commission européenne le 30 mai dernier. C’est la dernière phase du Semestre européen. Ce semestre c’est l’examen de passage auquel tout gouvernement doit soumettre son budget. Il n’en est question nulle part. La comédie sur le compromis entre Allemands et Français où l’on échangerait de la croissance contre de la rigueur occupe tout l’espace médiatique et tout le temps de cerveau disponible. Ce n’est qu’une comédie. Le pacte budgétaire sera voté tel quel, sans renégociation, contrairement à ce qu’avait annoncé François Hollande. La preuve : ce document est voté tel quel par le Bundestag le vendredi alors même que se tient encore le sommet ! Pourquoi ? La stratégie de pression sur le gouvernement allemand, telle que l’on pouvait la comprendre après les déplacements spectaculaires de François Hollande pendant la campagne présidentielle auprès des socialistes allemands, s’est effondrée. Ses alliés ont capitulé. Il n’a donc plus de marge de manœuvre. Il rend les armes à son tour. Le 20 juin, le SPD a totalement embrayé sur Merkel contre la mutualisation de la dette des Etats. Les Verts allemands ont fait de même. Le SPD a lâché François Hollande sur ses projets d’Eurobonds ou, à défaut, de « fonds d’amortissement de la dette ». Merkel peut ainsi se prévaloir de l’accord de toute son opposition et donc en fait de tout le Parti socialiste européen. Que reste-t-il alors du discours du nouveau gouvernement français ? Le « pacte de croissance ». Mais qu’est-ce que c’est ? Un trompe l’œil. En vérité ce pacte est une compilation de décisions dérisoires déjà prises sous l’ère Sarkozy. Certaines sont déjà en deçà de celles que le Parlement européen avait lui-même amendées ! Mais avant d’en parler ici, il est temps, d’abord, de rafraîchir les idées en rappelant quelles « recommandations de la Commission européenne pour la France » ont été acceptées par le nouveau gouvernement.

En tout premier lieu, la France accepte non seulement la rigueur budgétaire déjà mise en œuvre par Sarkozy mais son approfondissement. En effet la Commission affirme que notre pays doit « garantir que le déficit excessif (au-delà de 3% !) sera corrigé dans les délais fixés ». C’est-à-dire en 2013. Soixante milliards à retirer du circuit économique ! Ça c’est pour la continuité avec Sarkozy. Et maintenant l’alourdissement de l’ardoise. La Commission demande que « par la suite » la France « assure un effort d'ajustement structurel approprié pour progresser de manière satisfaisante par rapport à l'objectif budgétaire à moyen terme». Ce charabia volontairement réservé à la compréhension de ceux qui pratiquent la novlangue européenne veut dire que la France devra arriver ensuite le plus vite possible sous la barre des 0,5% de « déficit structurel ». Je suppose que ces informations gagneraient à être connues. Sans doute Jean-Marc Ayrault en réserve-t-il la primeur à sa déclaration de politique générale ? Le reste du document approuvé méritera a lors d’être connu lui aussi. Les citoyens y apprendraient que leur gouvernement est d’accord pour se donner comme objectif la fameuse « TVA sociale ». En effet la Commission demande au gouvernement français « d’introduire un système fiscal (…) qui déplacerait la pression fiscale du travail vers d'autres formes de fiscalité pesant moins sur la croissance et la compétitivité extérieure, notamment les taxes vertes et les taxes sur la consommation ». Bien sûr il faut lire deux fois pour comprendre puisque c’est la langue des technocrates. Mais chacun peut voir noir sur blanc que la TVA est citée sans faux semblant. Le sigle est d’ailleurs explicitement énoncé dans les considérants du texte. Et chacun peut constater aussi quel est le rôle des « taxes vertes » dans la stratégie des libéraux.

On se gardera de croire que ce genre de document ne s’intéresse qu’aux aspects comptables de la gestion gouvernementale, en supposant que cet angle soit possible sans engager des orientations politiques plus larges. Mais de toute façon le texte ne cache rien des intentions générales des rédacteurs. Il envisage aussi quel sort réserver à des sujets plus éloignés de la tenue des comptes du budget de l’Etat. Ainsi pour les retraites. La Commission demande au gouvernement français de « poursuivre l'examen de la viabilité et de l’adéquation du système de retraite et à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire ». Je suppose que personne n’a besoin de mes talents de traducteur-décrypteur pour comprendre ce que cela veut dire. De toute façon les recommandations de la Commission incluent un feu d’artifice qui lèverait tout doute, s’il y en avait, dans l’esprit de mes lecteurs les plus sourcilleux. En effet la Commission demande au gouvernement français de « poursuivre les efforts pour supprimer les restrictions injustifiées dans les professions et secteurs réglementés, notamment dans le secteur des services et du commerce de détail ; à prendre de nouvelles mesures pour libéraliser les industries de réseau, notamment sur le marché de gros de l’électricité, pour développer les capacités d’interconnexion dans le domaine de l’énergie et pour faciliter l’arrivée de nouveaux opérateurs dans les secteurs du transport ferroviaire de marchandises et du transport international de voyageurs ». Une orgie libérale en quelque sorte.

Je n’achèverai pas sur ce chapitre sans évoquer une exigence tout à fait odieuse : la recommandation de déréglementer le marché du travail ! Rien de moins. A prendre très au sérieux car cela a déjà été mis en œuvre en Espagne, en Grèce et en Italie sur ordre de la dite Commission. Ici elle demande à la France de réformer notamment « la procédure administrative applicable aux licenciements individuels ». Tout le texte est à l’avenant. Ainsi encore quand il est question des salaires. Pas un mot sur les salaires excessifs du sommet de la pyramide. Mais les écorcheurs n’oublient pas les mises en garde qui font peur à propos du salaire minimum. Certes il n’y a pas de préconisation précise. Mais la Commission y fait tout de même allusion. Elle demande au gouvernement de « veiller à ce que toute évolution du salaire minimum favorise la création d'emplois et la compétitivité ».

Une orgie libérale est donc en vue. Le gouvernement français n’a pas dit non. Pourquoi ? Peut-être parce qu’il pense que les engagements à propos des « recommandations » de la Commission n’engagent pas vraiment ceux qui les votent ? Mais alors à quoi servent-ils ? Je vais le dire aux innocents qui croient s’émanciper d’une injonction venue de la Commission sans qu’il leur en cuise. Le plan de marche de la Commission est surtout un document de référence notamment pour les agences de notation et les bureaux d’évaluation financière de toutes sortes. Ceux qui s’en écartent après avoir pris des « engagements » et approuvé des « recommandations » le donnent à voir et à mesure aux évaluateurs des « marchés ». Et cela n’est jamais sans conséquences. Voilà pourquoi il est important de savoir si le gouvernement français accepte ces recommandations. Et s’il les accepte il est important de savoir s’il compte les mettre en œuvre. Et sinon pourquoi il les a acceptés.

Venons-en au fumeux « pacte pour la croissance et l’emploi » prétendument arraché au gouvernement allemand. Une pantalonnade ! Le document ne comporte aucune nouveauté par rapport à ce qui avait déjà été décidé. Contrairement à ce qui s’est beaucoup claironné de tous côtés, les bornes de ce « pacte » ont été clairement fixées par référence au passé récent où Sarkozy et Merkel menaient la barque. Car il est bien précisé qu’il s’appuiera « sur l'ensemble de mesures arrêtées lors des précédentes réunions » en la matière. Et, en cas d’oubli, il est bien dit que ce « pacte » respectera « le cadre des efforts d'assainissement budgétaire intelligent qui sont actuellement déployés ». Intelligent ? Dans ces conditions, que contient le « pacte pour la croissance et pour l’emploi » tel que « négocié » par Hollande, Merkel, Rajoy et Monti à Rome le 21 juin dernier ? L’injection, paraît-il, de 120 à 130 milliards d'euros « pour la croissance ». Chiffre qui permet d’annoncer qu’il s’agit de « 1% du PIB européen ». Impressionnant ? Notons déjà que le PIB européen est de 14 000 milliards. 1% ferait 140 milliards et non 120 ! Quoiqu’il en soit, cette somme est dérisoire comparée aux milliards engagés récemment sans contrôle d’usage au profit des banques. Ainsi quand plus de 1000 milliards, rien que pour janvier et février 2012, ont été prêtés aux banques européennes pour trois ans et au taux de 1%. Personne n’en a vu la couleur dans l’économie réelle. On dit que même madame Merkel est déçue ! Cela tourne à la farce quand on découvre que cette somme de 120 milliards est acquise en mobilisant ce qui reste des « fonds structurels » inutilisés ! D’autant que pour savoir ce qui sera effectivement utilisé ou pas il y a doute aussi car le budget les a provisionnés jusqu’à 2013 ! Cela devient insupportable à entendre quand on sait que ces fonds « structurels » ainsi réaffectés sont ceux dont bénéficient prioritairement les régions les plus pauvres ainsi que les DOM et les TOM français. Enfin le ridicule vient de ce que ces fonds ne sont pas utilisés en raison même de la politique d’austérité. En effet ils cofinancent des projets conclus entre les Etats et le secteur privé. Mais les Etats sont invités à ne pas augmenter la dépense publique !

J’achève cette partie démoralisante de ma note avec la fausse victoire de « la taxe sur les transactions financières ». Les quatre dirigeants européens se sont mis d'accord pour adopter cette taxe dans le cadre d'une « coopération renforcée » c’est-à-dire un accord incluant au moins neuf Etats de l'UE. Quelle nouveauté ? Aucune ! Il n’y a strictement rien de nouveau là-dedans. La France de Sarkozy, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, l’Autriche, l’Espagne, la Finlande, la Grèce et le Portugal, ont annoncé en février dernier qu’ils entraient en coopération renforcée pour la mise en place de cette taxe ! Je précise, comme je l’ai déjà fait à l’époque, qu’il s’agit d’une taxe déséquilibrée, trop favorable à la spéculation. En effet les produits dérivés, qui représentent plus de 80% des transactions financières, se verraient appliquer un taux d’imposition réduit. Je découvre à présent que cette taxe sera perçue sur une base très loin de l’« assiette assez large » promise par Hollande. Elle ne concernerait pas par exemple le marché des changes.

Ces temps, je lis aussi des analyses critiques du score du Front de Gauche aux élections législatives. Il est naturel, et utile, qu’une séquence de cette ampleur soulève sa masse de regards croisés. Je m’instruis donc. Ici, là, je m’imprègne. Je fais l’éponge, selon mon usage intellectuel favori. Une bonne source pour moi, comme d’habitude, est dans ce blog même, à la rubrique des commentaires. Les lecteurs attentifs en trouvent la trace dans mes notes, par-ci par-là. En voici une nouvelle illustration. Car à cette heure, parmi les nombreuses constructions et hypothèses formulées, sans oublier les fulgurances des apophètes (prophétie à propos du passé : « J’ai dit il y a huit mois, que trois mois plus tard on verrait bien…. »), je me suis réjoui d’une idée proposée par un commentateur de ce blog. Une idée simple et roborative. Pour être honnête, elle recoupe ce que j’en avais dit moi-même en réunion à des camarades dont certaines fresques définitives me saoulaient légèrement. Comment aurions-nous pu faire mieux dans ces élections législatives ? C’était élémentaire mon cher Watson. A l’élection suivante mieux vaut récupérer au moins les voix de la précédente.

C’est le cas à propos des 3 984 822 électeurs du candidat du Front de Gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, votre serviteur. Ils ne sont pas tous revenus voter aux législatives. Loin s’en faut. Les causes sont multiples, cela va de soi. Et parmi elles une culture qui résume tout à l’élection présidentielle. Elle est dorénavant entrée largement dans les mœurs y compris dans nos rangs. Et elle n’est pas sans fondement dans le cadre de la Vème République. J’en ai largement traité dans ma précédente note à propos de l’analyse de l’abstention. On ne peut faire l’économie de cette perte en ligne.

Ma situation est singulière. Je me sens comptable de l’élan que ma candidature à la présidentielle a pu mettre en mouvement. Je crois que ce serait une bêtise de plus que de vouloir tourner la page de cette campagne, chaque composante « reprenant ses billes » avant de nouvelles tractations d’appareil et d’identité. D’autant que le deuxième rideau de ce débat ne peut rester masqué sans provoquer les dégâts que l’ambiguïté génère toujours. La question de savoir si nous sommes dans la majorité ou l’opposition s’imposera à nous. Elle est réductrice ? En tous cas elle l’est à cette date, alors que le sens de l’action du nouveau gouvernement n’est pas bien défini aux yeux du grand nombre. Et surtout si elle nous divise nous ne gagnons rien a en faire un thème de controverse abstraite. Il faut nous donner un espace d’action positive. Pour cela nous devons choisir nos mots pour désigner par nous-même notre place. J’ai proposé le concept d’autonomie conquérante pour définir notre positionnement. Selon moi, nous ne sommes pas membres de la majorité présidentielle car nous ne sommes nullement liés au programme de François Hollande. Nous ne devons pas voter la confiance au gouvernement Ayrault. Pour autant il ne faut pas l’empêcher de s’installer. Si j’étais député je m’abstiendrais à l’Assemblée. Pierre Laurent a exprimé la même appréciation. Nous sommes donc synchrones à l’heure de rendez-vous concrets. C’est cela qui compte.

Notre plus grande erreur serait d’oublier nous-mêmes, pour d’obscures disputes de responsabilité notre résultat global ! Car enfin, nous avons tout de même progressé ! De 600 000 voix par rapport au score des communistes aux élections législatives précédentes, en 2007. Nous faisons plus de voix mais nous avons moins de sièges. Voilà le scandale. Pourquoi relativiser ce fait ? Pourquoi céder aux sirènes médiatiques et socialistes qui veulent faire de notre résultat un « échec » ? Dans nos rangs, c’est assez clair. Il y a des nostalgiques de la gauche plurielle, et des partisans d’un accord avec le PS. Cette position est parfaitement légitime. Je veux dire qu’on a bien le droit de le proposer et même de le penser. Mais on a aussi le devoir, quand on n’est pas d’accord avec, de pointer que ces deux positions ont intérêt à dénigrer les résultats de notre stratégie d’autonomie à l’égard du PS. C’est la ligne de Robert Hue. Mais Robert Hue n’est plus membre du PCF et son mouvement n’est pas membre du Front de Gauche. Je comprends parfaitement que continue au PCF le débat avec lui. Ce débat est légitime compte tenu de son influence parmi les communistes de base et parmi ceux du sommet. Ce n’est pas mon affaire d’ailleurs, je l’admets sans problème. Pour autant je ne me sens pas tenu aux mêmes égards ni précautions. C’est bien mon droit aussi. D’autant que Robert Hue a été d’une constante violence, méprisante à mon égard, avant, pendant et après la campagne présidentielle. Tout ceci nous fait perdre du temps par rapport au cœur de la difficulté qui s’impose à nous. A nous tous, nous les tenants de la ligne d’un Front de Gauche autonome et conquérant.

A côté de notre progression il y a aussi un autre fait contrariant mais essentiel. Le voici : nous avons également perdu deux millions de voix depuis l’élection présidentielle. Il n’y avait pas de fatalité à cela. La preuve : pour ma part, j’ai gagné des voix depuis la présidentielle dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais. Et je ne suis pas le seul candidat du Front de Gauche dans ce cas. François Delapierre aussi, André Chassaigne de même. Il y en a d’autres et je leur demande pardon de ne pas tous les citer. Ce n’est pas un détail. Que ce serait-il passé si nous avions convaincu l’ensemble de nos électeurs de la présidentielle de renouveler leur vote pour le Front de Gauche aux législatives ? Nous. Je veux dire nous, le Front de Gauche, sans compter sur une remontée mécanique de la participation. Juste nous, comme un effet d’un travail politique d’éducation et de motivation populaire de notre propre électorat. Alors, le résultat aurait été tout autre. Il aurait été extraordinairement différent. Notre score national eut été de 14.16%. Du coup, celui du PS aurait été de 26.94%. L’UMP serait à 24.55%, le FN à 12.7% et EELV 5.78%. Nous aurions ainsi, à la fois, fait reculer l'abstention de 5 points et battu le FN. Rien de moins. Comment se fait-il que cela ne se soit pas fait ? Parce que nous avons été trop critique avec le PS ? Parce qu’on nous reprochait d’être trop « Front de Gauche » ? Parce qu’on nous reprochait d’être « obsédés » par le Front National ? Poser la question c’est un peu y répondre.

Voici venu le moment d’élargir le coup d’œil. Il faut regarder de haut le moment pour en saisir les traits qui comptent pour l’avenir. Nous venons de clore un cycle politique complet. La présidentielle puis les législatives après quatre autres séquences électorales menées en commun, contre vents et marées, c’est davantage qu’un calendrier. Ce temps a été fondateur. Il s’achève par la renaissance du courant politique riche de divers rameaux qui ont su s’accorder pour proposer une alternative à la social-démocratie. D’une élection présidentielle à l’autre, méthodiquement nous avons réglé le compte des problèmes politiques qui cantonnait « l’autre gauche » dans un rôle de figuration folklorique. Je sais mieux que d’autres la fragilité de tout cela, bien sûr. Nous marchons sous la menace de l’écueil gauchiste comme sous celle de la bascule dans l’orbite socialiste. Sans oublier la maladie sénile du gauchisme qu’est la ratiocination des aigreurs et la délectation morose des « je vous l’avais pourtant annoncé ». Quoiqu’il en soit, on doit s’accorder un moment pour faire une évaluation de l’objet politique que nous avons constitué.

Cette évaluation est une nécessité. Il s’agit en fait d’une mise en mot de ce qui est déjà et qui a fonctionné en dépit d’innombrables scepticismes, railleries et mises en garde. A mesure que le temps a passé, nous avons stabilisé l’idée que nous nous faisons du Front de Gauche. Nous ne sommes pas partis pour cela de scénarios abstraits ou de colloques savants, et moins encore des textes définitifs et savants des stratèges en pantoufles, mais de la pratique réelle du Front de Gauche. Car le Front de Gauche est d’abord une stratégie d’action, avant même d’être un cadre formel, une organisation. Il en est ainsi depuis les premières heures et cela pour des raisons strictement concrètes.

Au départ, c’est-à-dire à la fondation du Front de Gauche, il y avait deux visions sous le même label. D’un côté les dirigeants communistes. Ils y voyaient une concrétisation de leur mandat de congrès. Celui-ci fut rappelé à maintes reprises. Il établissait que les communistes formeraient des « fronts ». Le mot était au pluriel. Ce pluriel signifiait que les composantes et les objectifs de tels « fronts » étaient censés varier selon les circonstances à affronter, dans les luttes et dans les urnes. De l’autre, chez les fondateurs du Parti de Gauche, il y avait la théorie du modèle « Die Linke ». Ici c’était le singulier. L’idée était de constituer au plus vite un parti fusionné. Inutile de souligner qu’entre les deux interprétations il y avait un très large espace politique et même une franche contradiction. Au premier coup d’œil les deux thèses sont inconciliables. Combien d’observateurs ne nous ont-ils pas régalés de sarcasmes ! Pourtant il n’y a eu aucun blocage. Au final ni l’une ni l’autre des deux doctrines ne fut mise en œuvre. Les deux le furent en même temps, en quelque sorte. Comment cela a-t-il été possible ?

L’avantage essentiel des deux formules est qu’elles n’étaient pas figées dans l’esprit de leurs concepteurs. Peut-être parce que pour des raisons diverses et du fait des exemples internationaux il était évident que nous étions condamnés à nous entendre. La peur de la bascule dans le néant a été bonne conseillère. D’étape en étape nous avons cherché les points de passage communs dans l’action, sans surévaluer l’écart qui restait à combler sur le plan doctrinal.

Cette ouverture ne fut pas le problème. Ce fut au contraire la voie de passage de la solution. Ce n’est pas un débat théorique qui a tranché, mais la pratique. La question se résuma à savoir comment on appellerait notre liste aux élections européenne. On combina les deux idées. La liste s’appela donc « Front de gauche pour changer d’Europe ». « Front de Gauche » suggérait un modèle d’organisation, « pour changer d’Europe » reprenait l’idée d’un front conjoncturel. Cet assemblage ne signifiait pas un compromis mais une façon de laisser ouverte toutes les pistes pour l’avenir. On se disait qu’on verrait bien quelle conclusion chacun tirerait des résultats. Comme on s’en souvient le résultat fut spectaculaire. Il y avait deux sortants communistes, il y eu quatre entrants Front de Gauche. La méthode d’approximation et d’expérimentation successives fut conservée au fil des élections. La première tentative pour organiser des adhésions individuelles ne passa pas la rampe du congrès extraordinaire du PCF de juin 2009 où l’idée, pourtant convenue en réunion commune, et relayée par Marie-George Buffet, fut repoussée par un vote des congressistes communistes. L’obstacle psychologique était précisément l’idée que cela créerait une organisation pérenne se substituant aux organisations fondatrices. On continua donc de façon pragmatique, au cas par cas, d’une élection à l’autre, d’une lutte et d’une manifestation à l’autre. A mesure, le Front exista à la fois comme entité distincte des partis qui le composaient mais avec un fonctionnement réel de cartel. A la base, sur le terrain, selon les départements et même selon les localités, l’existence et l’intégration du Front variaient du tout au tout. Cette bigarrure a duré et dure encore. Mais elle change de nature de plus en plus profondément. Dans les faits s’installent des modes de fonctionnements très divers liés aux circonstances et aux personnalités davantage qu’à quoi que ce soit d’autres. Cette diversité des approches et des pratiques ne résulte en effet jamais de grands débats théoriques. Elle combine toutes sortes de paramètres politiques culturels et souvent même très personnels. Jamais ce processus de mise en place du Front n’a été ni théorisé ni même mis en mots. L’extension des domaines d’action du Front qui s’est opérée pendant l’élection présidentielle a procédé de la mêle démarche pratique. Nous n’avons pas créé par exemple, « le Front de gauche de la culture » ou le « Front de Gauche des luttes » pour autre chose que pour remplir une tâche électorale avec l’idée que nous nous faisons de cette tâche. Et nous ne l’avons pas fait autrement qu’à partir de personnalités qui se sont avérées capables de porter concrètement ces démarches. Et dès que ces outils se furent mis en place de cette façon, ils produisirent une dynamique, des pratiques et des contenus qui en modifièrent complètement le sens prévu. Une évolution qui enrichit le projet déborda le cadre et rallia d’autant plus largement qu’il n’avait pas commencé par autre chose qu’une mise en mouvement. S’il avait fallu d’abord décrire et s’accorder sur la définition du cadre et de ses fondamentaux on y serait encore.

Dès lors, voici ce que l’on peut dire : c’est en s’auto-construisant que le Front se définit. Pour ma part je suis très attaché à cette démarche pragmatique. Pour être franc, je ne crois à aucune autre. Pour finir, le Front de Gauche n’est ni un simple bail électoral reconductible ni un parti unifié. Il en est ainsi non pas parce que nous en avons délibéré expressément mais parce que les circonstances et nos décisions intermédiaires nous ont ouvert un autre chemin. Il suffisait de vouloir avancer vers la même ligne d’horizon et de laisser à chacun une chance pour sa thèse. Cette logique « floue », pour reprendre un terme scientifique, a produit son résultat cent pour cent opérationnel. J’en déduis qu’il n’y pas d’autres méthodes praticables pour nous dans cette phase. Par conséquent, à cette étape la question à se poser n’est pas qu’est-ce que le Front de Gauche ni même comment le construire. La question est : quelles sont nos tâches ? A quoi pensons-nous qu’il faut s’atteler ensemble ?

La vocation du Front de gauche n’est pas de gérer un patrimoine électoral ou bien une image de marque ou encore la sympathie pour un sigle. Ses soutiens comme toute la situation sont volatils. Il faut en tirer toutes les conséquences. Le Front de Gauche n’a de sens que par son action. Nous sommes donc tous en phase comme en témoigne notre calendrier de travail commun à commencer par l’organisation de nos estivales citoyennes de cet été. Les secousses de la discussion sur le bilan de la séquence législative ne doivent pas être abandonnées aux surenchères que la fatigue de fin d’année provoque aussi parfois. Une véritable meute campe à nos portes, prête à bondir à toute occasion pour se jeter sur la première faille interne qui apparaîtrait. Depuis quatre ans il en est ainsi à chaque étape. Avant on nous dit que ça ne marchera pas. Pendant on nous dit que ça ne marche pas aussi bien que ça en a l’air. Après on nous dit que ça n’a pas marché comme prévu et que nous sommes voués à nous déchirer. Une telle pression rend très difficile la discussion franche. Mais elle ne la rend pas impossible à condition de la mener sans bouc émissaire et sans infaillibilité auto-proclamée.

Ni homme providentiel, ni parti guide, ni secte bavarde. Le Front de Gauche est un petit miracle politique. Mais ce miracle ne doit rien au surnaturel. Seulement a une volonté humaine. La nôtre. Notre Front sort de l’épreuve plus grand, plus fort, n’en déplaise à ceux qui ne savent pas compter les bulletins de vote ni mesurer l’affection et l’adhésion conquises de haute lutte et par l’exemple ! Quand à savoir si nous sommes de la majorité ou de l’opposition devant le gouvernement socialiste, la question va être réglée de toute façon par le comportement et les choix du nouveau gouvernement. Je suis d’accord pour que tous les points de vue aient leur chance une nouvelle fois. Mais je n’ai pas de doute en ce qui me concerne quand je mets bout à bout ce qui est dit et fait depuis trois mois. A la fin de la semaine du carambar je suis surtout ulcéré.


406 commentaires à “La semaine du carambar”
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  1. henri dit :

    Voilà, nous sommes revenus au point de départ, la droite, les socialistes face à l'Europe et aux marchés financiers, aucune alternative ce qui valide notre campagne présidentielle et laissera certainement certains électeurs des législatives dans le brouillard. Pour ma part, je l'ai répété lors de mon rapport d'intervention du comité citoyen de ma commune, je n'attendais rien de plus que d'avoir viré Sarkozy ce qui était le préalable à l'enracinement du Front de Gauche et son programme l'Humain d'Abord. Ni porteurs d'eau, ni force d'appoint le Front de Gauche a vocation à être majoritaire et ce dans la bataille d'idées face à la droite, l'extrême droite et la social-démocratie. La France est dans une situation critique: des représentations nationales affaiblies, un espace européen en déliquescence, une croissance mondiale réduite, tous les ingrédients sont réunis pour un affrontement d'idées comme on en aura jamais connu, à une condition faire le travail sur le terrain. Si ce travail est fait par nos militants, amis, sympathisants et citoyens, notre campagne des présidentielles et son impact populaire seront largement dépassés. L'objectif du Front de Gauche est la Révolution citoyenne, je pense que celle-ci va apparaître plus évidente pour la population au fur et à mesure que les masques vont tomber. Nous vivrons dans les prochaines années un congrès d'Epinay à l'envers et un renversement politique en faveur de nos idées.

  2. Denis F dit :

    @ 145 Sophie Clerc

    C'est bien le but recherché, vous croyez tout de même pas que nous allons, nous les têtes dures, laisser les néo-soc libéraux faire à leurs aise, comme dis un camarade plus haut, nous n'avons pas élus les socialistes, nous avons mis dehors la droite et Sarkozy, punto final.

    Et les bisous mouillés, basta, ça fait 2 semaines que ça dure, que ceux qui ont bossés aillent se reposer, que les autres se mettent au boulot, et il y en a…

  3. Nicolas G30 dit :

    J'espère que nos députés Front de Gauche se positionneront clairement. La non renégociation du traité Européen, et la capitulation sans conditions face au système financier, sont autant de raison de ne pas voter la confiance à ce gouvernement Hollande. Il n'aura pas tenu deux semaines, incroyable. Heureusement je n'en espérais rien, je suis pas déçu. L'Heure n'est plus à l'abstention, le Front de Gauche doit se positionner clairement, en coupant le cordon moribond.

  4. jean sur dit :

    M. Mélenchon, on compte sur vous pour continuer la bataille; courage!

    Quant à M. Hollande, ça valait bien la peine de se réclamer de Léon Blum pendant les meetings ...pour ensuite mettre en oeuvre la politique de Pierre Laval...

  5. Concernant cette Europe qui s'enfonce dans une austérité ultra libérale suicidaire, je recommande la lecture, dans le Monde Diplomatique de juillet, d'un article intitulé " L'effroi du retraité allemand face à l'épouvantail grec". On se rend compte que le dogme ultra libéral mondialisé, en dépit de quelques variantes secondaires locales, fonctionne sur le même schéma. Le sociaux démocrates allemands sont les premiers à véhiculer des propos méprisants et totalement infondés sur la Grèce, à se réjouir que la droite gouverne le pays, à n'avoir absolument rien compris au problème, pourtant simple à comprendre de l'endettement bidon engendré par les banksters. Et tout cela sur quelle base ? De ce que racontent les médias, qui comme partout, sont aux mains des réacs ultra libéraux et qui ont enfoncé dans la tête des gens toutes sortes de balivernes et une suite impressionnantes de mensonges et de falsification des faits. A peu de choses près, ce qui se passe en France : jonction de la dictature des marchés et de la dictature des médias, sur fond de capitulation de la gauche molle. NB : je ne sais pas si ça vaut le coup qu'on s'étripe sur le thème : s'abstenir ou voter contre la confiance au gouvernement. Sur un mode subjectif, étant très en colère, je trouverais jubilatoire un vote "contre", mais, si on raisonne froidement, une abstention signifie quand même qu'on approuve pas la politique présentée, sans pour autant voter avec la droite.

  6. Michel Berdagué dit :

    Mais le cordonr a été coupé en 2005 avec notre Non, et pour beaucoup avant, et c'est seulement après 7 années pour des scrutins proposant soit une alternance bon chic bon genre et tout bénéf pour la bourgeoisie et particulièrement financière, soit avec notre Programme qui est totalement révolutionnaire certes de révolution citoyenne mais bel et bien Révolutionnaire, La bourgeoisie possédant la presque totalité des média et avec les nominations des directeurs des infos du service public l'ont très bien compris, mais quand un militant à la manif du 28 me dit que notre Programme n'est en rien Révolutionnaire(c" était le seul et il arborait entre autres L.O.) y a du boulot de lectures et de confiance dans la Résistance, de même que des Npa rigides et répétitifs nous ont à chaque fois prédit notre participation dans le gouv.es Solférinos.
    Car le Pôle Public bancaire et financier, la Planification écologique, la 6 ième (ah oui un Npa m'a dit qu'elle serait bourgeoise -sic-) et surtout les Nouveaux Droits des travailleurs dans les entreprises qui peuvent aller du minima au maxi car tout dépend de la qualité et de l'objectif et du but des Luttes. Si le monde du travail veut a minima les possédants les tondra un max en leur diminuant leur carambar journalier jusqu'à....?
    Caramba ! Réveillons-Nous et Luttons. Résistance.

  7. Tout à fait d'accord avec post JR84: le gvt Ayrault ne sautera pas si les députés Fdg votent contre....Par contre si ces derniers se contentent de s'abstenir, le Fdg aura des difficultés à convaincre les laissés pour compte, les précaires, chômeurs, victimes des différentes gouvernances UMP - PS de ces 15 dernières années. En effet les laissés pour compte qui se sont réfugiés dans l'abstention et le vote extrême -droite n'ont pas les moyens de faire dans la nuance. M-G Buffet, visage épanouie et déclarant sur un plateau TV, il y a encore quelques semaines, que le Fdg était dans la majorité, aurait dû être la première à comprendre que dans les esprits de nos concitoyens qui se sentent abandonnés depuis longtemps, la nuance et la politique du "grand écart" ne sont plus de mises depuis fort longtemps maintenant.
    Vive la 6ème république !

  8. olive dit :

    Les profits, rien que les profits, vite fait bien fait. Apparemment, donc, le projet de faire retourner les profits accumulés pour le bien du plus grand nombre (de tous ?) n'est pas majoritaire. Ainsi, le pacte de croissance reste un moyen de faire gagner du terrain au privé, retour au profit. Et pourtant les médias déclare qu'il y a eu victoire sur le système allemand. Merci, jean-luc Mélanchon pour votre travail inlassable de pédagogie et d'entraînement.
    Confession : à Marseille, il était trop tentant de faire éliminer le député UMP dans la 5è, alors après avoir participé à l'élimination de Sarkozy avec le Front de Gauche, j'ai voté PS dès le premier tour des législatives. Après Sarko, le KO.
    Je continue cependant à monter la pente avec vous.

  9. pascal 75 dit :

    Il ne faut pas laisser retomber la pression, il nous faut des outils (tract national) des actions en tant que front de gauche pour informer les français que seule notre programme peut résoudre cette crise. Il faut que le plus grand nombres nous rejoignent au PG. Il faut continuer la campagne. On lâche rien.
    Amitiés Fraternel jean Luc.

  10. Madeleine dit :

    Il vaut mieux grandir et grossir dans l'opposition que se prostituer et disparaître dans la majorité.

    Maxime magdaléenne du jour ;-)

  11. Philippe Stg dit :

    Les chômeurs, les laissés pour compte, les smicard, et plus généralement tous ceux qui doivent gratter les fonds de tiroirs pour joindre les deux bouts ne partent pas en vacances!
    Le peuple doit être appelé, dès maintenant, pour manifester contre toutes les mesures que pédalo et compagnie viennent de prendre; nous avons deux mois de farniente, plantons les tentes à la bastille! Mêmes les travailleurs qui viennent de recevoir leur mois de congés payés peuvent se joindre à la masse, sans perte de salaire (...)! C'est maintenant ou jamais!
    Qu'attendez vous pour appeler le peuple à manifester contre ce qui se prépare? Assez de cette Europe !
    Attendez vous que se soit le FN qui le fasse? N'oubliez pas qu'il est dans l'ombre prét à bondir !
    Chaque fois que les "socialo" sont au pouvoir, nous n'entendons plus personne; ni les syndicats, ni les partis contestataires!
    Assez de blabla! Des actes!
    Rappelez vous ces paroles de Louise Michel:
    "La bannière rouge qui fut toujours celle de la liberté effraie les bourreaux, tant elle est vermeille de notre sang. Le drapeau noir crêpé de sang de ceux qui veulent vivre en travaillant, ou mourir en combattant, effraie ceux qui veulent vivre du travail des autres!"

  12. A lire ce dernier billet ce n'est pas très encourageant. La peste à la place du choléra?Voilà ce qu'on a hérité en votant utile. Nous aurions dû dire:" ni l'un ni l'autre" l’erreur d'avoir donné la chance à ces bourreaux modérés. L'ordre de voter Ps au 2ème tour des présidentielles a été une grave méprise. Fallait laisser continuer la basse besogne au nain toxique. Maintenant c'est faux culs vont nager entre deux eaux et la mal va se propager plus insidieusement et en douceur. Faux arrêter de canarder l'abstention au second tour, c'était le seul moyen d'accélérer ce qui doit arriver qu'en même et de façon inéluctable. Le plan B comme le dit un commentateur avisé. La comédie ignoble des médias qui maintenant nous bourrent le crâne et qui ont repris les même singeries d'avant les élections avec la droite. Ils ont changé les paroles mais pas la musique. Eux ils ne relâchent pas leur travail de sape des acquis sociaux et des serrages de ceinture.

  13. EV dit :

    Je pense, comme beaucoup ici, que le groupe devrait voter contre le Traité Européen. Il y va de notre crédibilité aux 4 millions d'électeurs. Il y va de la fidélité au mot d'ordre "Résistance". Il y va enfin du respect de la ligne "Autonomie Conquérante".
    Bon weekend à tous.

  14. Ouilya dit :

    Chers Camarades,
    Grâce au travail de fond de nos têtes de gauche, toute la France sait où situer le PS dorénavant et sans doute possible. Le PS est en train de perdre son statut de parti de gauche, que dis-je, il est officiellement de droite puisque appliquant une politique libérale reprise telle quelle à l'UMP/FN. Moi, j'appelle ça mettre les pendules à l'heure.
    Faîtes confiance à Jean-Luc et au FdG. Ils ont réussi à se débarrasser de l'UMP tendance extrême droite, ils ont démontré l'inutilité voire la dangerosité du FN et en prime Ils nous permette de devenir, aux yeux de tous les français, l'ultime recours face au Libéralisme échevelé et criminel ! L'unique parti de gauche regroupant toutes les idées humanistes et sociales, le FdG.
    Quelle fulgurance voit le jour dans ce pays ! Les français avaient besoin d'y voir clair, c'est fait. Il n'y aura plus de vote utile, que de votes choisis !
    Merci Mr Mélenchon, Merci au Front de gauche, d'avoir nettoyé la France de ces faux-nez.
    Nous allons enfin pouvoir commencer notre vrai travail, maintenant que le terrain politique et idéologique a été nettoyé.
    We are very very dangerous, now !

  15. jacques bounoume dit :

    Jean-Luc Mélenchon : "une véritable meute campe à nos portes"
    La médiacratie veille en effet, aux ordres de ses maîtres, les pontes du cac40 et de la finance, notre premiere bataille doit être contre eux, nous devons faire sauter ce noeud toujours prêt à nous étrangler !
    Pas facile ! mais en y refléchissant tous, nous allons trouver la solution ! Façon judo en sera surement une de solution ! Et quoi qu'il en soit, plutot que d'attendre leurs attaques, passons à l'offensive. Ils vont couiner, les français vont s'en réjouir. Ouvrons les portes et sortons le fouet à la main !

  16. papinard33 dit :

    A lire vos commentaires dans leur chronologie, on voit bien que depuis l'annonce du résultat du "sommet" européen - et le communiqué qu'en a posté Jean-Luc Mélenchon en tête de son dernier texte, de plus en plus nombreux parmi vous sont ceux qui demandent que nos députés votent non à la confiance demandée par le gouvernement Ayrault [...]
    Je me joins à eux car: 1 (argument tactique) - Il ne s'agit pas là de voter pour une motion de censure présentée par la droite, mais contre une confiance demandée par un gouvernement à qui nous ne faisons pas confiance (de même qu'au second tour de la présidentielle nous avons voté contre Nicolas Sarkozy, et pas pour Fançois Hollande, à qui déjà nous ne faisions pas confiance) sans compter qu'arithmétiquement, un tel vote non ne fera pas tomber ce gouvernement. 2 (argument stratégique) - Aux yeux de ceux qui vont avoir le plus a souffrir des décisions issues de ce sommet, nous apparaîtrons, le FdG apparaîtra, d'emblée comme ceux qui n'ont rien lâché dès le début et pour une posture de recours éventuel, la clarté est toujours la meilleure. 3 - Car sinon, les déçus iront vers le FN...

  17. cerise verte dit :

    Voter pour Ayrault c'est voter le MES, s'abstenir c'est quoi ? Juste qu'on m'explique comment justifier de ne pas voter contre le MES ou de demander un reférendum ? Ne sommes nous pas issu du non au TCE ?

  18. ouax dit :

    Plus de 90% des 4 millions de sympathisants FdG (je m’associe à beaucoup d’entre eux qui considèrent que le F est plus que maladroit et prête naturellement le flanc aux amalgames avec l’autre front) sont des électrons libres qui ont adhéré au programme et à Mr Mélenchon, son porte parole, et non aux différents partis qui le constituent.
    Le PS a carte blanche pendant 5 ans et le FdG a une grande responsabilité et un rôle difficile et dangereux: spectateur bienveillant voire complice ou garant inconditionnel des espoirs de tous ceux qui l’ont supporté.
    Le flou et le « ni pour ni contre bien au contraire » risquent d’enrayer la belle dynamique FdG
    Je suggère que les « stratèges » du FdG, grand défenseur des référendums, s’enquièrent le plus vite possible du rôle qu’il doit jouer aujourd’hui, sous une forme à définir, auprès des 4 millions de sympathisants qui existaient, il ya un peu plus d’un mois.

  19. Philippe Stg dit :

    La meilleur défense c'est l'attaque.
    Allez défiler sous les fenêtres d'anciens ministres c'est complétement inutile, car cela n'entrainera jamais un effet de masse... seuls les adhérents suivent le mouvement...
    Il serait important, je dirais même que cela est une question de survie politique, que le FdG et les syndicats montrent leur désaccord total avec les socialo, en appelant, par la voie de Jean-Luc Mélenchon, à un rassemblement du peuple souverain à la bastille, avec comme mot d'ordre la grève générale illimité, jusqu'à ce que la parole de la nation soit respectée; retrait immédiat du traité de Lisbonne qui à été désavoué par référendum, augmentation décente et immédiat du Smic, proportionnelle intégrale, souveraineté des états sur leur budget, etc..
    N'oubliez pas qu'un nombre important des 4 millions de citoyens et de citoyennes qui ont votés FdG avaient abandonnés, par dégout et désillusion, la bataille politique; Jean-Luc Mélenchon nous a appelé,nous a réveillé, nous a stimulé, et nous ne souhaitons plus nous rendormir, ce qui ferait la joie des socialo!
    "La liberté de tout dire n'a d'ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire!" JP Marat. Dénonciation à la nation contre M.Malouet, aout 1790

  20. Michel Berdagué dit :

    Eh bèe on est pas prèt à ne pas sucer ce carambar, car pour bien lutter surtout pas de manifestations c'est inutile ! et surtout pas de grèves c'est inutile et encore pas de vote au premier tour des législatives c'est du parlementarisme. Lors de la Manifestation très signifiante aucune et aucun Camarade n'était en accord avec les socialos, et plutôt de nom Solférinos avec les choix libéraux en néo et ultra, surtout avec le Smic à 1700, le C.D.I. contre le précariat, et la retraite à 60 balais avec valorisations des pensions. Bien sûr si certains pensent que ça sert à rien nous ne sommes pas prèts de peser lourd. C'est encore diviser pour mieux règner.

  21. Christine Duplaissy dit :

    Très cher Jean-Luc Mélenchon Et camarades
    Abstention "dynamique" alors ? Comme le PS face au MES ? Et comment rester crédibles dans ce cas-là ? Non à l'abstention, qui est tout sauf un vote et encore moins "dynamique" !. Mais c'est quoi cette étrange cuisine politique. Je n'ai pas donné mandat à mes représentants parlementaires FdG pour qu'ils s'abstiennent face aux diktats "hollandréou-merkozystes" ! On est contre ce traité, non ? Et on est les seuls à gauche à apporter des propositions politiques, économiques et écologiques alternatives et cohérentes. Donc faut voter contre "et pis c tout ! Je ne vois vraiment pas où est le problème : c'est pas à 15 députés qu'on va faire tomber le gouvernement Ayrault. En plus c'est pas logique de faire tourner 1 pétition à FH pour qu'il ne ratifie pas ce traité, d'un côté et s'abstenir, de l'autre. Quand les mouvements sociaux vont à nouveau, douloureuseument, se réveiller et qu'on va vouloir les rejoindre ds les rues, si on s'abstient, on se le prendra dans la tronche, tout comme on ne s'est pas privé (avec raison, d'ailleurs !) d'envoyer aux PS leur abstention dynamique dans les dents pendant toute la campagne. C'est trop grave ! Même si je ne suis pas surprise, je m'y attendais. Ils vont aller très vite, pour qu'une éventuelle pétition massive n'ait aucune chance d'aboutir. Non ! Pas de confiance aux néolibérocrates. J'ai pour vous admiration, reconnaissance et affection mais si le FdG s'abstient, je serai ds l'incapacité de le...

  22. Philippe Stg dit :

    @papinard33
    Tu as mille fois raison pour le non au vote de confiance, mais pourquoi devrions accepter "de souffrir des décisions issues de se sommet" ? Ce traité est illégal, il est temps de l'envoyer à la poubelle. Quoiqu'il arrive nous n'avons plus rien à perdre, mais comment nos enfants nous regarderont si nous ne faisons rien?

  23. Jean Emmanuel dit :

    Non seulement nous faire un gros doigt d'honneur en augmentant le SMIC à minima, Aurélie Filipetti propose d'étendre la redevance télé à ceux qui n'ont pas de télé mais qui ont un ordinateur. Si c'était pour avoir une fausse gauche, autant rester avec Sarkozy. J'en ai marre de ce PS là qui n'a plus rien de socialiste. Pour ma part si j'étais député je ne donnerai pas de blanc seing lors du vote de confiance au Gouvernement. Le fait de refuser d'augmenter le SMIC substantiellement jette déjà directement une partie des électeurs dans les bras du FN. C'est à vomir

  24. Georges Roullier dit :

    Il y a disproportion entre les plus de 11000 visiteurs du blog de Jean-Luc Mélenchon depuis l'insertion "la semaine du Carambar" et 170 commentaires, à remarquer qu'un nombre important s'expriment sans avoir lu le billet de Jean Luc, son analyse porte sur les 4 tours des élections. L'énorme disproportion est-elle due au découragement ? N'oublions pas que nous sommes lus par nos pires ennemis et dans quelle proportion sommes-nous lus par nos alliés du FdG ? Ce que je crois : Les 4 millions de voix exprimés au 1er tour en faveur de Jean Luc Mélenchon, c'est la prime au talent fou que possède notre leader plus 2 millions sans doute plus s'apprêtaient aussi à voter pour lui mais qui au dernier moment ont voté utile par le vote Hollende. 2eme Tour il convient de boire la coupe jusqu'à la lie, tradition oblige, Jacques Duclos disait au premier tour on choisit au second on élimine, tragique !
    3eme tour, on assiste sur le terrain à la dispersion des alliés, le tract Front de Gauche est distribué par les PG, les alliés privilégiés celui du PCF-Front de Gauche avec bulletin d'adhésion PCF, ce n'est pas le moment 1989-93 l'effondrement des communismes d'états sont passés par là. 4eme tour la pâté, nous perdons nous PG 2 députés sur 3 François Delapierre et notre Camarade Billard, tous deux fondateurs de notre Parti de Gauche et intervenants dans notre Hebdomadaire A Gauche. Construire Reconstruire sont à l'ordre du jour au bout des...

  25. Denis F dit :

    @ 136 Guy-Yves Ganier d'Emilion dit:
    En revanche, est-ce que les parlementaires FdG doivent voter NON à la question de confiance qui va être posée par le chef du gouvernement, et pas seulement s'abstenir?
    Absolument, il ne fait aucun doute que ce gouvernement a décidé de nous mener droit dans le mur, lui ne perd pas son temps dans des atermoiements sans fin, Nicole Bricq déjà jetée, alors qu'elle tenait tête au pétroliers, 0,6% pour le Smic, le oui de Hollande à Mekel.
    Vous avez confiance vous ?…

    "… L'affaire est peut-être un peu délicate, car il ne s'agit pas d'une déclaration anodine. Selon l'interprétation courante de la Constitution, un vote d'opposition majoritaire signifierait qu'on exige la démission du gouvernement (puisque ce dernier "s'engage"), et entraînerait une instabilité institutionnelle.…"
    Quelle instabilité institutionnelle ?… Ils ont la majorité absolue !…

    "…est-ce que le FdG peut se permettre à ce stade d'offrir cette prise à ceux qui auraient beau jeu de railler son incohérence (appels à faire élire le PS pendant les élections, puis appel à le chasser juste après), et de le désigner comme un fauteur de troubles?… "
    Oui il peut se le permettre, et non ce n'est pas être un fauteur de trouble que de dire à ces gens là que l'on a pas confiance en eux. Votre grille de lecture et totalement fausse, cher monsieur, nous n'avons pas appelé à voter, ni voté pour le PS, mais contre Sarkozy.

  26. yvon dit :

    Peser politiquement, c'est avant tout là ou l'on est, je suggère à tous les camarades s'exprimant sur ce blog de déjà se syndiquer (on serait surement surpris du nombre de non syndiqués!) voire de militer, prendre des initiatives, pétition pour un référendum contre le traité européen, la faire remonter aux UL, UD, fédé, confédé... bref, devenir un cadre dans son milieu. Je suis à la retraite, je continue à donner un coup de main aux copain de mon ancienne boîte. Tient, en parlant retraite, j'ai cotisé a une mutuelle la CPM. Savez-vous qui me verse ma pension? Médéric, seul fond de pension français, le patron ? Sarkozy brother, qui a signé cela ? Les syndicats surement, mais nous n'étions pas là. Et le tout à l'avenant. Et en avant,vers de nouvelles aventures !

  27. Denis F dit :

    @ 164 Ouilya
    Non le Front de Gauche n'est pas un Parti politique, c'est une alliance, une nébuleuse, un rassemblement de plusieurs acteurs et partis politiques, mais ce n'est pas un parti.
    Que c'est dure l'éducpop !…

  28. Claude Andrée dit :

    Non, il ne faut pas s'abstenir, il faut voter contre la confiance à ce gouvernement. On ne peut pas les laisser faire comme ça leur sale coup en plein milieu des vacances. C'est trop grave, il faut taper du poing sur la table, l'abstention dynamique et silencieuse laissons la aux socialistes. C'est tout en pan de nos droits qui vient de tomber, ils sacrifient leur peuple sur l'autel des marchés. On ne peut plus rester le cul entre deux chaises, entre majorité et opposition il faut choisir. Le slogan de nos meetings c'était résistance, pas résistance passive.

  29. Maignial dit :

    La colère monte contre le PS! Je le comprend, mais... Pourquoi regretter d'avoir chasser Sarkozy? Moi je trouve que c'était une très bonne chose! D'abord parce qu'ainsi quelques idées de gauche vont tout de même progresser (mariage autorisé pour les homosexuels, vote des étrangers aux élections locales par exemple). Ensuite parce qu'en mettant le PS au pied du mur, on l'oblige à se démasquer. Tout le monde sait ou saura sous peu que le PS, ce n'est plus la gauche. A qui croyez vous que cet état de fait va bénéficier aux prochaines élections? A la vraie gauche, pardi! Mais faudra encore un peu de patience.

  30. Alain Guillou dit :

    L'Avenir du FdG est l'avenir de la démocratie. Démocratie malmenée par le pouvoir personnel des dominants capitalistes. les néo-libéraux qui ont imposé la gouvernance des commissaires européens contre les souverainetés populaires. Les "partis traditionnels" même les plus proches du prolétaire, ont trop longtemps échoué dans leur engoncement "institutionnel", pour certains sans doute "très honorablement" à cause de l'accumulation de leurs retards théoriques, freinés par le dogmatisme récurrent. On ne va pas bouder son plaisir de voir un "vieux parti" comme le PCF accueillir l'idée originale de "fronts de luttes" et de "fronts d'idées" lors de son dernier congrès, puis se prendre au jeu de la construction avec d'autres, dans le respect de chaque composante, d'un "Front de gauche élargi à vocation de Front populaire"...On ne boude surtout pas son plaisir de constater que "ça marche" autant grâce aux uns que grâce aux autres, toujours dans le respect de chacun. Mais cela a tenu du miracle...et comme le miracle n'existe pas, il y a eu rencontre du hasard et de la nécessité : Jean-Luc Mélenchon choisi comme "homme providentiel", c'était paradoxal vu le projet "Place au peuple", et pourtant, tout prouve qu'il le fallait ! Le danger c'est "la dépendance" : bien sûr nous attendons encore beaucoup de notre homme providentiel, mais l'avenir du FdG dépendra de notre capacité à dépasser ce stade du lancement original...trois défis : talent confiance innovation :...

  31. Ouilya dit :

    Le fait de refuser d'augmenter le SMIC substantiellement jette déjà directement une partie des électeurs dans les bras du FN. C'est à vomir

    Pourquoi dans les bras du FN ?
    Et le FdG, il compte pour des prunes ? C'est le dernier bastion de la Gauche, il ne reste plus que lui à gauche puisque le PS s'est ouvertement déclaré à droite, comme l'UMP, en appliquant point par point le programme de sarko. Merci à Monsieur Mélenchon d'avoir fait en sorte que le PS soit élu et ainsi mettre les français frileux devant l'Horrible vérité, mince le PS n'est donc pas de gauche ? Non, non, la preuve !
    Vous voilà tous dans un état pitoyable comme si vous veniez de découvrir que le PS n'était pas réellement de gauche et vous vous sentez trahis. Ce qui me laisse supposer que bon nombre d'entre vous tenaient et croyaient au PS. Donc que nombre d'entre vous votaient PS, hé, hé et après vous venez benoitement demander "où sont passés les 2 millions de voix manquantes aux législatives ? "
    Ceux qui voteront FN, le feront en toute conscience. Terminer les "pauvres, ils ne savent plus vers qui se tourner". Ils auront la Droite libérale ou La Gauche, c'est-à-dire, nous.
    Jean-Luc avait donné sa parole d'honneur qu'il ne voterait pas contre le PS à l'AS, oui c'est vrai, mais il n'est pas à l'AS et sa parole ne concernait que lui. Alors, arrivez-vous enfin à saisir les subtilités et la manipulation des médias et du PS par notre tête.

  32. marechal dit :

    Être vigilant vis à vis du PS n'est pas un objectif en soit.
    Notre objectif est de faire comprendre à nos concitoyen qu'ils se sont fait flouer de long en large en croyant changer de politique avec les sôces. Encore faut-il que les Français entendent clairement que le PS n'est pas de gauche, encore faut-il le leur dire clairement, histoire aussi de ne pas passer pour les léchants mou que nous ne sommes pas. Ces histoires de vote à l'assemblée, les gens peu politisés n'y voient qu'une soupe de politicards de plus, surtout si elle est assortie de connivences ou de semblant de connivences. Tout ça leur passe au dessus de la tête, et les amène vers le parti où les neurones ne s'agitent pas. Et ce n'est pas en participant à la soupe des sôces qu'on multipliera nos voix comme des petits pains. Nos concitoyens ont besoin de beaucoup de clarté.
    Je ferai un bisou mouillé à Jean-Luc Mélenchon lorsqu'il dira que les sôces sont en fait des sôces-traitres, qu'il ne sont pas de gauche, que les seuls socialistes au vrai sens du terme c'est nous. Que les socialisme est une notion que le peuple doit redécouvrir, et pour cela renverser le gouvernement actuel si l’occasion nous en est donnée serait une opportunité à saisir. Sinon nous ferions de bien piètres révolutionnaires car ce n'est pas la lutte finale que le FdG défend, mais la vraie lutte d'urgence celle contre le fascisme de la finance, sans concession aucune.

  33. Michel dit :

    Bonjour,
    Les explications sur l'accord avec le PS sur des circonscriptions choisies et ciblées sont à géométrie variable. En effet, ici il est dit que cela serait à la sauce Hue, d'autres ont repris l'antienne du mode de scrutin. Ces explications-là ont été avancées. Elles sont limitées et ne prennent pas en compte le fait que l'accord entre le PS et le Front de gauche pour les législatives a échoué (je sais par le fait du PS qui n'en voulait pas). Cependant, il aurait fallu, au soir du 1er tour des présidentielles, dire tout haut que l'appel à voter FH était lié à l'accord sur les législatives (pas de représentant PS ni vert en face les candidats du FdG sur les XX circonscriptions). Dans ce cas, le PS aurait tout de même réagi dans le sens souhaité ou un compromis plutôt que de se retrouver avec un PS ou vert en face de chaque candidat FdG. Car 4 millions de voix, ça compte et elles auraient beaucoup plus comptées si elles avaient mises à contribution dans la stratégie d'accord pour les législatives. Et d'ailleurs tout le monde aurait compris ce donnant donnant, même avec un PS récalcitrant. Tout compte fait, JL Mélenchon a donc fait 4 millions de voix sans que cela puisse servir de "monnaie d'échange" vis-à-vis d'un PS hégémonique (voir l'accord PS/vert les verts ont avalé de sacrés couleuvres). Certes, d'après moi ce n'est que partie remise à plus tard, mais du temps perdu. Car, je ne fais pas d'illusion le PS sera vite transformé en PASOK et M...

  34. thersite69 dit :

    "Infléchir" le PS par l'existence d'une forte minorité d'élus sur sa gauche est une vielle stratégie qui n'a jamais contribué qu'à affaiblir les forces favorables à "changer la vie" (pour reprendre une ancienne formule) Moi qui, à 75 ans, me souviens d'une affiche proclamant en septembre 1958 la SFIO à l'avant-garde de la 5ème république, j'espère qu'enfin les 10 députés du Front de Gauche ne s'abstiendront pas mais s'opposeront à une majorité qui ne s'oppose pas elle-m^me à la main mise d'une oligarchie dominante sur la République et l'asservissement des nations européenne à l'économie ultra -libérale Le PS ne s'oppose plus politiquement, il " prend acte" des situations. Exactement comme il disait que les primaires n'allait pas favoriser la présidentialisation, mais seulement en prendre acte ! J'ai le sentiment d'avoir été pigeonné pendant 54 ans (sauf de 1981 à1983). L'abstention ne viendrait-elle pas comme réponse au même sentiment ce sentiment.[...]

  35. Denis F dit :

    C'est maintenant que nous allons constater la réelle allégeance, ou pas, des élus communistes aux socialistes, nous ne tarderons pas à le savoir. C'est maintenant que nous allons constater si le front de gauche a un réel avenir en tant que force révolutionnaire. Contrairement à ce qui se dit et se croit, les "gens d'en bas" ne sont jamais dupes des enjeux politico-mafieu, et ils s'en font une idée bien plus avertie qu'un bobo parisien ou qu'un bourgeois repu par le pognon. Sachez que ces gens là nous regardent et sont très attentifs à nos comportements politiques, leur avenir, notre avenir, en dépend ; eux ils le savent, le savons-nous ?

  36. marechal dit :

    Denis F dit Sachez que ces gens là nous regardent et sont très attentifs à nos comportements politiques, leur avenir, notre avenir, en dépend ; eux ils le savent, le savons-nous ?

    C'est bien là ce que j’essaie de dire mon cher camarade, leur ras le bol des compromissions de toute sorte finit par une obole au FN, et ils se disent "tant pis" ça peut pas être pire... ou " le système l'a bien mérité"... et "le front de gauche n'est en fait qu'une alliance de pacotille pour une fausse révolution." Si notre combat futur est d'être le plus clair possible contre la caricature de la chiennerie fasciste qui les aspire... nos affinités avec les sôces sont sujettes à caution, car les gens dont tu parles ne louperont pas une miette de nos ébats même supposés avec les sôces, quitte à en grossir le trait et à mettre de l'huile sur le feu, parce qu'ils en ont ras le bol de tout...nous collant au passage une étiquette de jean-foutre quelque peu méritée, si on ne se démarque pas avec tumulte et fracas...des sôces et du libéralisme qu'il défendent si bien.

  37. Cathar(31) dit :

    La machine à anesthésier est en place au service du Parti Solférinien: majorité absolue, tous les pouvoirs (AN, Sénat, régions, départements, grandes villes), les medias... Attendre 5 ans dans ces conditions va être une catastrophe... De nouvelles modalités d'action sont à envisager: comités locaux citoyens de contrôle et de pression sur les élus, les medias; pétitions, referendums poppoulaires; bref éducation populaire encore et toujours; renverser le pessimisme qui gagne par l'inventivité et la création de nouveaux modes d'expression et de pression... Et pour la confiance au gouvernement Ayrault: vote NON, ou au pire départ ostensible (et médiatisé si possible) des élus FdG de l'Assemblée au moment du vote (refus de vote plus prégnant qu'une abstention)...

  38. Jean Emmanuel dit :

    @Ouilya
    Oui pardon excuses-moi, ça va de source pour nous ici. Mais quand je vois qu'une gamine de 22 ans a réussi à se faire élire juste par étiquette politique, j'ai l'impression que certains ne chercheront même pas à aller au FdG, le tout évidemment avec la complicité des médias. Par contre je n'ai pas voté Hollande au 1er tour mais bien FdG, au second tour oui j'ai voté Hollande je le regrette j'aurai du voter blanc. Pour les législatives FdG 1er tour, 2ème tour blanc. Je pense sincèrement que le FdG doit se prononcer clairement pour le Non lors du vote de confiance au Gouvernement sinon le FdG se fera traiter encore comme "regardez c'est pareil le FdG marche main dans la main avec le PS".
    J'espère que j'ai été plus clair

  39. Charles dit :

    Pour ma part, je ne sais pas si c'est vraiment pertinent, mais il me semble que l'objectif principal reste de trouver le moyen de dessiller les yeux de la masse de gauche qui vote encore PS, parvenir à leur faire comprendre que le PS ou plutôt ses dirigeants ne sont pas de gauche. Tant que nous parviendrons pas à virer ces olibrius de LA gauche, on aura beaucoup de mal à faire quoi que ce soit! Surtout vu le financement qu'ils vont avoir ces cinq années à venir!
    Le pire, c'est qu'il y a moyen, vu que le "centre" est mort, ils pourraient aisément s'y caser! Car le danger que nous courons est que le constat reste "la gauche ne peut rien faire pour nous", alors que la politique annoncée est du Sarkozysme dilué dans du social...

  40. educpop dit :

    A tous les étages du fonctionnement institutionnel, soit il y a conflit de pouvoir entre les salariés et les élus , ce qui entraîne complications, ralentissements, erreurs et découragement. Soit il y a une entente proche de la collusion pour faire de la gestionnite, dont le but est de demander des comptes aux citoyens et aux corps intermédiaires, plutôt que d'être au service de la population. Les exemples de bon équilibre deviennent rares.
    partout la technocratie est à l'oeuvre, des procédures figées se sont substituées à des processus démocratique de décision. Tout ça est fait dans un souci d'efficacité mais prouve que le renforcement de règles toujours plus contraignantes ne conduit pas à une vitalité plus forte des projets et des partenariats, bien au contraire.
    C'est en cela que le concept de sixième république est majeur, parce qu'il envisage de mettre en place des règles qui protègent les citoyens plutôt que de les asservir, dans la définition même des rapports entre les gens.
    Dans le contexte actuel, le vote blanc n'a aucune signification. son aspect symbolique indiffère à la majorité et entretient la frustration des militants. Il faut voter contre, pour prendre acte des résistances à venir et économiser l'énergie perdue dans la frustration.

  41. gariguette dit :

    Le groupe FdG doit voter non à la confiance. Pourquoi l'abstention? Mr Mélenchon ça ne vous suffit pas tout ce mépris pendant la campagne et de plus belle quand ils ont gagné grâce à nous? Ces trahisons à répétition, nous le savions mais là la coupe est pleine, nous ne leur faisons pas confiance alors disons leur clairement. L'abstention c'est le moitié d'accord
    Sommes nous condamnés à être leur réservoir de voix? Non donc le combat c'est maintenant. D'un coté, je suis ravie que ce soit eux qui terminent le boulot du nain, cet électrochoc est nécéssaire à tous ces votes utiles et même aux adhérents.
    PS. Le FdG va grandir, grandir et un jour le grand nettoyage pourra se réaliser, mettons y toutes nos forces de conviction.
    Jean Luc tu gardes notre confiance, mais l'arête vote PS au 2è tour est toujours au fond de ma gorge, plus douloureuse aujourdh'ui qu'hier.

  42. sergio dit :

    Cathar31
    On devine un peu d'où tu écris et c'est très sympathique, tu résumes parfaitement les orientations à venir et immédiates que doit avoir le FdG. Comme tout le monde sur ce blog, je pense que le groupe FdG à l'A.N. ne doit pas se plier devant la folie du MES et du Traité Sarko-Merkel comme vient de le faire Hollande et doit voter contre la confiance au gouvnmt Ayrault. Le rocardo-moscovicien Ayrault, c'était pas celui qui lors des gigantesques manifs contre le projet de casse de la sécu (Juppé-Notat), avait publiquement dit qu'en tant qu'ex-responsable de la Santé (avait-il été ministre avant ? possible) -, il soutenait cet excellent projet ?
    Courage et comme beaucoup, je pense que tout cela était malheureusement prévisible.

  43. Ouilya dit :

    188 Jean Emmanuel
    Merci pour la réponse.
    Oui, c'est très clair et je suis d'accord car nos députés à l'an n'ont pas donné leur parole comme Jean-Luc l'a fait en son nom, tout en sachant qu'il ne serait pas député national. C'est aussi en laissant les votants socialistes prendre conscience que voter PS, c'est voter UMP/FN, que nous aurons moins de "votes utiles" et chacun votera ou gauche ou droite, selon ses opinions et selon les évènements à venir. De toute façon, notre combat contre la Droite et le fascisme ne finira jamais, ce qui importe c'est de résister encore et toujours et de gagner en faisant reculer la folie libérale.
    Fraternellement.
    Vive le FdG !

  44. Guy-Yves Ganier d'Emilion dit :

    @ Denis F (17 h 22)
    Moi aussi, je préférerais que le groupe FdG vote clairement son refus de confiance, et je partage la plupart de ce qui se dit ici. Mais j'aurais dû être plus explicite: ce n'était pas une "grille de lecture" personnelle, mais des hypothèses sur les raisons pour lesquelles le groupe parlementaire ainsi que Jean-Luc Mélenchon lui-même semblent aller vers l'abstention plutôt que vers un "non" définitif. A voir comment (par exemple) Sapin a réagi à la première critique argumentée de la part de Jean-Luc Mélenchon, on peut supposer qu'en cas de refus de confiance, le PS et les éditocrates vont déchaîner l'artillerie lourde, et la généraliser à chaque mouvement. Il faut être politiquement prêt à ça, au Parlement comme aux niveaux locaux, où PS et FdG travaillent ensemble. Le FdG l'est-il?

  45. daniel dit :

    "J’en déduis qu’il n’y pas d’autres méthodes praticables pour nous dans cette phase. Par conséquent, à cette étape la question à se poser n’est pas qu’est-ce que le Front de Gauche ni même comment le construire. La question est : quelles sont nos tâches ? A quoi pensons-nous qu’il faut s’atteler ensemble ?"

    Je suis complétement d'accord avec cette affirmation, cette demarche. Le front de gauche doit continuer à s'inscrire dans les luttes au sens large, populariser, organiser la solidarité, les inscrire dans le cadre de la politique européennes, ceci bien sur au plan national mais au plan local. Les municipales dans deux ans doivent être un axe d'action pour le front de gauche. Faire la clarté sur les orientations gouvernementales.
    Continuer la bataille politique pour aider nos concitoyens à comprendre les causes de la crise, ceci au milieu du déferlement de propagande des média. Continuer à promouvoir les solutions d'une alternance à la politique néolibérale, nous avons beaucoup avancé pendant la campagne présidentielle. Beaucoup moins lors des législatives. Faire notre travail d'éducation populaire. Cette bataille est décisive pour de nouveau progrès.
    enfin petite remarque pour la clarté, les mots ont un sens, ils doivent désigner, nommer le plus précisement possible.
    le mot "gauche" appliqué au gouvernement actuel, me semble ne pas contribuer à la clarté.
    Nous avons un gouvernement social démocrate, cette social démocratie qui a échoué...

  46. SoResistance dit :

    Tout d'abord, aucun regret d'avoir Sarkozy. Mais nous étions tous plus ou moins conscients que le changement n'allait pas être pour maintenant dans de nombreux domaines avec le Parti Socialiste. Je mettrai même "socialiste" entre guillemets. Cependant, avant de faire une énumération des choses qui me chagrinent, je pense que nous pouvons essayer de mettre en avant une mesure qui restera peut être la grande avancée du quinquennat à venir en matière de droits humains et d'égalité : le mariage homosexuel et l'adoption pour ces couples. Il est temps que cela se fasse au plus vite ! Ensuite, je pense aussi qu'il y aura du mieux dans le domaine de l'éducation. L'école est à remettre au centre de toutes les attentions de toute urgence ! Alors ok, ce ne sera certainement pas aussi faramineux qu'on pourrait l'espérer mais bon...
    En revanche, pour le reste, je suis déjà très pessimiste. Economies dans de nombreux ministères, un coup de puce au Smic scandaleux comme vous l'avez si bien souligné avec l'image du carambar (qui fait un buzz pas possible :)), une austérité européenne qui va continuer avec le Pacte Budgétaire (un référendum aurait été la moindre des choses à soumettre au peuple), un ministre de l'intérieur qui n'inspire aucune confiance. Bref, le changement c'est pas vraiment pour maintenant.
    Restons vigilants, continuons à nous faire entendre et n'hésitons pas à nous mobiliser ! Le Front de Gauche a un bel avenir et doit être l'alternative à gauche !

  47. marechal dit :

    @Guy-Yves Ganier d'Emilion
    Sapin a réagi à la première critique argumentée de la part de Jean-Luc Mélenchon, on peut supposer qu'en cas de refus de confiance, le PS et les éditocrates vont déchaîner l'artillerie lourde, et la généraliser à chaque mouvement. Il faut être politiquement prêt à ça, au Parlement comme aux niveaux locaux, où PS et FdG travaillent ensemble. Le FdG l'est-il?

    J’espère bien que le FdG est prêt au travers de son porte parole, à supporter tel ou tel coup bas, venant de tel ou tel lieutenant de service, qu'il se nomme Sapin, Valls, Montebourg, Hamon etc... sinon à quoi bon ce grossissement observé du nombre de militant...? Eh oui ça c'est la bonne nouvelle, il y en a plein de tout nouveaux militants tout neufs tout beaux : mais qui pourraient légitimement claquer la porte du jour au lendemain, si jamais ils apprenaient que le FdG s'est compromis avec les sôces en travaillant avec ces derniers : d'ailleurs y a-t-il des preuves de ça ? Je n'en vois aucune trace dans les nouvelles éditions journalières des médiocrates ? mais peut-être que je suis mal informé...

  48. Auener Katherine dit :

    Sérieuse baisse de moral devant cette Europe implacable qui est en train d'émerger de l'enfer. C'est bon de te lire Jean Luc. Je te suis en tout point. Fidèlement à toi!

  49. thery dit :

    Salut Jean-Luc. Ton compte rendu sur le nouveau traité signé par Hollande ne m'a pas surpris tu avais raison c'est bien un capitaine de pédalo (no dangerous) pour les capitalos t'avais vu juste quand je pense qu'il a fallut se faire violence deux fois pour aller voter pour ça! ça promet pour la suite. UMP/PS deux appareils politiques (dangerous) pour le peuple ! En tout cas merci Jean-Luc pour ces moments de bonheur lors des differents meetings on ne lâche plus rien ! A plus de te Lire ça fait du bien.

  50. je constate non sans inquiétude que beaucoup ici on quelque compte à régler avec le PCF.
    pendant des semaines, ça a été "on va voir ce qu'on va voir si les cocos (sic) entrent ou pas au gouvernement"...
    maintenant c'est, on va voir si les députés communistes vont voter la confiance"...
    tout ça avec des accents menaçants.
    on l'a dit et répété, si nous étions identiques, nous serions tous dans le même parti. La route sera longue, camarades et amis.


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