11juil 12
Ici je réfléchis avec mon clavier. Je laisse de côté, volontairement tout ce qui concerne l’action du gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Je n’ouvre pas ici une succursale du mur des lamentations ! Je suis ailleurs. Pour être mieux là, ensuite. A partir du bilan que je fais de ma participation au « Foro de São Paulo » à Caracas, je fais des projets. Au total ça parle du Foro, de son histoire, du point où en est l’autre gauche internationale, de mes relations avec des personnages décriés par la presse vénézuélienne, du coup d’Etat qui vient d’avoir lieu au Paraguay, du scandale de la diffusion de délires du tueur en série toulousain. D’une réunion à propos de la façon d’être traités dans la presse de nos pays. Je ne sais pas si ce sont de bons sujets à lire en période de vacances. Mais il m’aura été utile de les mettre en mots. J’y trouve au moins mon compte, tant mieux si c’est le cas pour vous aussi.
En ce moment je passe pas mal de mon temps avec deux vénézuéliens hors du commun. Tous deux parlent un français parfait. Le premier est Témir Porras, ministre des affaires européennes. Un intellectuel puissant, personnage montant, dans le sillage du puissant ministre des affaires étrangères, Nicolas Maduro. Ce dernier est au cœur d’une tourmente médiatique qui implique aussi mon second partenaire quotidien du moment, l’ambassadeur du Venezuela au Brésil. Il s’appelle Maximilien Arvelaiz. J’ai déjà évoqué cet homme à plusieurs occasions dans ce blog puisque nos routes se sont croisées à de nombreuses reprises, au hasard des événements latino-américains dans lesquels je me suis impliqué. Qualifié « d’enfant gâté de Chavez », Arvelaiz est devenu une sorte de bête noire de légende pour la presse contre-révolutionnaire de ce pays. C’est-à-dire pour à peu près toute la presse. On lui reproche d’être une sorte d’agent international du chavisme, porteur de mallettes de dollars, organisateurs de coups électoraux et stratège régional présent comme agent d’influence bolivarien partout et ailleurs. Cette mise en scène surgit à propos des suites du coup d’état qui vient d’avoir lieu au Paraguay contre un président de gauche, Fernando Lugo. Les réactionnaires du Paraguay ont fait leur jonction avec ceux du Venezuela pour essayer de retourner l’opinion internationale latino-américaine outrée par ce coup tordu qui se veut « constitutionnel » ! Peut-être en avez-vous entendu parler en France ? Mais y a-t-il de la place entre deux éructations médiatiques sur l’affaire du tueur en série toulousain ? Ça m’étonnerait. Un résumé sera donc bienvenu je suppose.
Le président du Paraguay, Fernando Lugo, a été mis en cause au prétexte de son incapacité à faire face à une tuerie entre forces de police et paysans à l’occasion d’une occupation de terres chez le responsable du parti de droite du coin. Tel quel. Le parlement a destitué Fernando Lugo en une après-midi, la cour suprême l’a entendu et jugé en deux heures. Le record du monde de vitesse de l’impeachment ! Un gros coup monté, mal ficelé et stupide à huit mois des élections. Toute la région sans exception, gouvernements de gauche et de droite pour une fois d’accord, a condamné ce putsch de la même veine et méthode que celui perpétré il y a trois ans contre Manuel Zélaya au Honduras ! Les putschistes paraguayens et les réactionnaires du Venezuela s’accordent donc en ce moment pour essayer de retourner la situation. Ils accusent le ministre Maduro et l’ambassadeur Arvelaiz d’avoir fomenté un coup d’état contre la décision de destitution ! Un comble. « C’est eux qui font un coup d’état et ils nous accusent d’en faire un parce que nous protestons contre ! » s’est exclamé Chavez devant l’assemblée nationale du Venezuela à l’occasion de la Fête de l’indépendance. Toute la fable s’appuie sur la présence sur place aux côtés de Lugo des deux hommes. En fait les deux étaient là, en même temps que leurs collègues des autres pays, envoyés en mission d’urgence sur place pour rencontrer tous les protagonistes. Le montage tourne court depuis quarante-huit heures. Nicolas Maduro, qui était accusé d’avoir appelé les soldats à désobéir, a été disculpé par les militaires eux-mêmes témoignant devant les députés. Et le procureur général du Paraguay a disqualifié les bandes vidéos produites à charge contre Maduro et Arvelaiz. Je n’entre pas davantage dans les détails. Ce qui me semble de très bon augure c’est que tous les gouvernements soient tombés d’accord pour faire échec au coup d’Etat. Les Etats-Unis d’Amérique ne sont plus si intimidants semble-t-il. Ce qui est de mauvais augure c’est que ce coup ressemble tant à d’autres récemment commis, par sa méthode, ses protagonistes et sa communication. Et qu’une fois de plus on doit déplorer un coup tordu dans un des pays que vient de visiter Léon Panetta, le proconsul nord-américain. Ce qui me plait beaucoup, c’est qu’avec Témir Porras, comme avec Max Arvelaiz j’ai l’occasion d’apprendre en direct beaucoup de choses utiles sur le maniement gouvernemental des relations internationales avec un pays voisin dangereux et paranoïaque comme l’est l’empire nord-américain.
Je suis venu ici comme observateur au titre de mon groupe au parlement européen suivre le « Foro de São Paulo ». Celui-ci a duré la semaine prévue à Caracas, avec son temps fort concentré sur les trois derniers jours. Des ateliers par dizaine ont permis l’habituel exercice d’échanges et de constats partagés. Pierre Laurent est intervenu au nom du PGE à la séance d’ouverture. J’étais prévu comme orateur européen à la séance de clôture. Je me trouvais donc parmi les heureux élus qui ont pu suivre les interventions, et notamment celle de Chavez, depuis la tribune, ce qui est un poste d’observation privilégié pour apprendre des autres en regardant faire les intervenants. Une certaine angoisse me nouait, à l’idée de l’exercice auquel je devais me livrer avec cette prise de parole en espagnol devant deux mille personnes dans une ambiance imprévue de meeting. J’en fus vite libéré. En effet mon temps de parole a été avalé, ainsi que celui de cinq autres orateurs, par les quatre premiers intervenants qui ont parlé une demi-heure au lieu des dix minutes attribuées à chacun. J’ai donc pu m’absorber tranquillement dans l’écoute du discours d’Hugo Chavez. Il a parlé deux heures. C’est peu pour lui qui peut faire bien plus long et même davantage qu’on arrive à l’imaginer. N’a-t-il pas parlé une fois, l’an passé, neuf heures et demie ? Ce soir-là, je l’observais donc avec attention. Je suivais autant le contenu du propos que j’observais sa forme et son mode d’organisation. A première vue, le discours semble aller à l’improviste. Il est entrecoupé de cris et de slogans de la salle. L’orateur lui-même entremêle son propos d’interpellations personnelles à l’un ou à l’autre, à la tribune ou dans la salle. L’impression est trompeuse. En fait le propos est très contrôlé. Le thème central est un fil rouge toujours maintenu. Chavez y revient avec une très grande précision. Il renoue au millimètre, comme un arrimage de vaisseau spatial, après chaque digression qui illustre parfois de loin le sujet central. Je m’amusais à le voir faire ces raccords, en pensant aux méthodes que moi-même j’emploie dans de telles circonstances. Mais on comprend vite combien son discours est un objet très construit quand on voit se succéder, sans crier gare, des événements qui illustrent le contenu du propos. Ils ne peuvent être improvisés. Ainsi quand son officier d’ordonnance lui amène une très grosse édition commentée du « Capital » qu’il exhibe comme illustration de ce qu’il décrit. Ou bien quand montent sur scène des enfants des écoles à qui il remet un ordinateur. Ou encore quand une liaison internet est prévue avec une ministre qui est ailleurs sur le terrain. En fait on ne voit pas le temps passer. Surtout, l’aridité du propos est si largement épicée et enrobée qu’on ne la sent plus vraiment.
Ce soir-là le sujet était la nécessité d’organiser la transition vers le socialisme par des politiques concrètes. Tous les ingrédients vivant du discours venaient illustrer sa thèse. Comme je le décris ici le lecteur pourrait avoir l’impression qu’il s’agissait d’un discours un peu académique. Il n’en est rien. C’est au point que certains, même à la tribune, se sont laissés totalement emporter par les moments d’interventions inattendues. Ils étaient ensuite bien plus perdus que l’orateur au moment de reprendre le fil du propos. Je sais que certains ont été indisposés par cette forme d’expression. Pas moi. Je comprends trop le souci d’éducation populaire de cette méthode. Et puis il y a le fond. Pour moi l’essentiel, au-delà de la forme, est l’accord que j’ai ressenti avec le fond du propos. C’est à dire avec l’obsession d’inscrire le changement de société dans la dimension du concret. Et aussi de l’implication populaire permanente. Ce n’est pas facile à penser et encore moins à faire. C’est tout le thème de la révolution citoyenne et de la radicalité concrète, si centraux dans notre campagne présidentielle que je retrouvais ici. Dit autrement, bien sûr. Et en partant d’un point de départ totalement différent, cela va de soi, après treize ans de pouvoir et plus d’une élection par an depuis le début du processus. Ce que cette façon de faire apporte est neuf. Nous ouvrons une nouvelle piste. Je voudrais montrer comment. Ne perdez pas le fil, je vais faire d’abord un détour.
Le « Foro de São Paulo » ne se réunit plus seulement à São Paulo du Brésil où il est né. La preuve : nous étions cette fois-ci à Caracas. Et j’y ai déjà participé lorsqu’il s’est réuni à Mexico en 2009. Sa réunion est à présent un événement politique continental. Cela a été rappelé par Lula lui-même, qui en est un fondateur avec son parti, le PT du Brésil. Dorénavant chaque session réunit un nombre croissant de ministres et de dirigeants de partis de toutes tailles. Des observateurs de toutes sortes y viennent des cinq continents et de tous les horizons de la gauche. C’est même le cas de certains partis socialistes qui s’y inscrivent quand ils sont dans l’opposition. Donc pas de PS français cette année ! Ah ! Comme il était drôle de croiser des membres du PSOE ! Mais cette audience s’est construite de longue main.
Le « Foro de São Paulo » a été créé en Juillet 1990, un an après la chute du mur, à l’initiative du PT brésilien, à São Paulo au Brésil, d’où son nom. Il comportait alors 48 organisations de la gauche latino-américaine. Il en compte 90 aujourd’hui. Le contexte compte beaucoup pour comprendre. Voici ce qu’en dit Lula : « Les régimes socialistes bureaucratiques étaient balayés de la carte de l’Europe de l’Est [et] les gouvernements sociaux-démocrates adoptaient leurs premières mesures d’ajustement néolibérales en Europe de l’Ouest ». Et puis c’était aussi au lendemain de l’agression des Etats-Unis contre le Nicaragua, contre le Salvador et c’était le moment de leur intervention militaire au Panama. C’était aussi l’époque des premières négociations pour mettre en place le grand marché unique de toutes les Amériques (ALENA) que l’empire menait à la baguette. Sans oublier l’interminable et cruel siège de Cuba ! Les buts étaient donc tous tracés par la déclaration fondatrice de 1990. Il s’agissait alors de « rénover la pensée de gauche et le socialisme, de réaffirmer son caractère émancipateur, d’en corriger les conceptions erronées, de dépasser toute conception bureaucratique et toute absence de véritable démocratie sociale de masse ». A mesure du temps s’affirma la vocation de « constituer un pôle anti-impérialiste et anti-colonialiste se revendiquant de la lutte contre le néolibéralisme imposé au monde après avoir été brutalement expérimenté en Amérique latine ». Au plan continental, le « Foro de São Paulo » affirme en outre sa volonté de « créer les conditions propices à la construction de la Grande Patrie latino-américaine dont rêvait Bolívar ».
Quoiqu’il en soit, à cette époque, la mode était plutôt à l’adhésion à l’Internationale socialiste. De son côté, le « Foro » paraissait très mineur et même marginal. Il n’en fut rien. Avec l’effondrement quasi généralisé des partis socialistes dans la corruption, le néo libéralisme et les alliances à droite, le « Foro » est vite devenu un recours général. S’y retrouvèrent tous ceux qui cherchaient vraiment, chacun à sa manière, le moyen de fonder une alternative au capitalisme de notre époque en Amérique du sud. Les observateurs venus se faire voir ne sont arrivés que bien après.
En fait, le « Foro » ne serait rien de ce qu’il est devenu s’il n’avait été bénéficiaire de la dynamique produite par les « forums sociaux mondiaux » qui se sont tenus à partir de l’an 2000 également au Brésil. En France, les deux figures emblématiques de ces forums sont Bernard Cassen et Ignacio Ramonet. Forum et « Foro », ne pas confondre ! Les « forums sociaux mondiaux » de Porto Alegre ont vraiment rempli une fonction de dynamisation pour toute cette autre gauche mondiale. Après la chute du mur de Berlin, c’est de cette façon, à partir de leur dynamique que tout a pu être recommencé. Chacun avait besoin de voir les autres, de se reconnaître mutuellement. Et de prendre conscience de l’état des forces disponibles. Rude épreuve ! Tout le monde semblait perdu et sûr de rien. Se chevauchaient au plan politique, dans une ambiance de foire aux idées, les restes des partis communistes et des mouvements qui s’étaient en partie lourdement entre-combattus. Et il y avait aussi de nouvelles formations politiques, quasi totalement vierges des anciens conflits. Celles-là aussi, comme leurs dirigeants, ont fait du chemin ! Tous les actuels chefs de gouvernement de la vague démocratique sont passés par les « forums sociaux mondiaux » et, d’une façon ou d’une autre, certes pas toujours très réussie, par le Foro de São Paulo ! Il régnait cependant dans ces lieux de débats une grande curiosité joyeuse. Et beaucoup de modestie. Au point parfois de paraître finalement velléitaires. L’idée magique des forums sociaux mondiaux fut d’avoir immédiatement lié mouvements politiques et mouvements sociaux dans une même dynamique d’échanges. Et davantage encore d’avoir rassemblé sans aucun sectarisme tous ceux qui acceptaient de se retrouver. Le brassage était incroyable. J’en garde un souvenir formidable ! Comment oublier qu’étant ministre en exercice, je fus associé à la commission de rédaction de la motion sur l’enseignement que produisit le forum en 2001, assis entre des syndicalistes de toutes les Amériques et d’Europe ? Le niveau d’extrême généralité auquel se tenaient les documents conclusifs n’était pas un problème. Ce fut surtout une période d’ébullition, de brassage, ou peu comptait en définitive ce qui se concluait. La prise de contact et le brassage était l’essentiel. Selon moi cette période est achevée. Il faut passer à autre chose. A une autre étape.
Voici le retour au fil conducteur, après cette digression destinée à mettre en scène le moment présent. J’ai dit qu’il fallait passer à une autre étape de la vie des rencontres internationales de l’autre gauche. Evidemment, le système des rencontres de type « Forum social » et « Foro » conserve une utilité évidente. C’est un terreau qui est toujours capables de faire lever des contacts et des apprentissages mutuels. Mais pourquoi en rester à des analyses générales, des échanges de bilan et de descriptions, même bien informées ? Comment et pourquoi passer à côté du fait que nous gouvernons déjà tant de pays décisifs en Amérique du sud ? Que dire des pratiques gouvernementales ? Ne sont-elles pas une ressource formidable d’idées et de savoir-faire ? Ne sont-elles pas un matériau de base pour évaluer ce que peuvent être des transitions vers d’autres modèles d’organisation de la société ? En France, une démarche de ce type a été initiée avec la formation du réseau « la gauche par l’exemple » qu’anime en particulier Gabriel Amard du Parti de Gauche. C’est à partir de pratiques à vocation universelle que beaucoup peut se construire. Si je cite ici Gabriel Amard c’est évidemment pour sa participation théorique et concrète à la bataille pour la propriété publique de l’eau et de sa distribution. Ce n’est pas pour rien que la multinationale lyonnaise a pris le risque d’embaucher une agence pour le déstabiliser, notamment en se proposant d’acheter des influences dans les médias locaux et nationaux (c’est donc possible !). « Marianne 2 » et « Médiapart », en sortant cette affaire ont ouvert un dossier qui est une première en France. Une multinationale se donnant ouvertement pour objectif de nuire à un élu ! Dès lors, pour nous, quoi de plus concret comme démarche collectiviste, écologiste et anti-capitaliste que cette sorte de bataille-là ? N’est-elle pas d’autant plus révolutionnaire dans son contenu, ses méthodes, et sa portée qu’elle repose sur une réalisation concrète, ici à l’échelle d’une communauté d’agglomération ? N’est-elle pas d’autant plus clivante qu’elle permet de situer de façon simple et compréhensible, par tous et pour tous, ce que veulent dire deux orientations politiques aussi distinctes que la mise ou non en régie publique de cette ressource fondamentale indispensable à toute vie humaine ? Tel doit être selon moi le nouvel âge des forums politiques internationaux.
J’ai commencé ici à Caracas, à tester autour de moi avec des camarades, des plus illustres aux moins connus, cette idée. Evidemment avec mes amis Vénézuéliens. Mais c’est avec les Equatoriens que la discussion est entré dans le vif, après que j’ai rencontré Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères de Rafael Correa, le président de l’Equateur. Il est vrai que c’est eux qui m’ont entrepris sur la nécessité d’avoir des modes opératoires entre latino-américains et européens partisans de « la révolution citoyenne ». C’est à partir de cette discussion que j’ai avancé des propositions. L’idée d’un forum international pour la Révolution citoyenne est née de cet entretien. J’en tiens la prémisse, déjà bien échafaudée, de la commission internationale du Parti de Gauche avec qui je travaille très étroitement. Je ne vais pas détailler à cet instant le contenu complet de cette démarche. Ce serait sans doute trop pesant. Je veux juste en évoquer le cadre pour mes lecteurs qui ont la patience de venir me lire en plein été !
La question posée serait de donner son contenu concret à la théorie de la Révolution citoyenne. D’abord en tant que pratique gouvernementale. Ce serait déjà considérable ! La radicalité concrète par l’exemple, voilà l’idée. J’ai vu, par exemple, Hugo Chavez présenter à la tribune, pendant le discours, des billets de monnaies locales comme un exemple de bonnes pratiques sociales. Auparavant il avait évoqué la formation d’un réseau bancaire public au niveau des collectivités locales. Il présentait tout cela comme des transitions vers le socialisme. Pourquoi ce type de sujets et de pratiques seraient-ils les absents de nos discussions « sérieuses » ? Mais il y a un autre aspect à mettre en mots pratiques. C’est celui de la stratégie de conquête du pouvoir. Comment « Révolution citoyenne » et victoire par les urnes s’articulent-elles concrètement. Pourquoi n’en parler jamais ? Rien ne m’agace davantage que les formules qui restent dans le vague ou qui font l’objet de mines entendues en lieu et place de plans clairement énoncés. Si l’on veut que l’idée d’une transformation aussi profonde que celle que nous avons en vue et que nous nommons pour cela « révolution » sorte du nuage dévastateur des idées confuses et anxiogènes, il faut décrire et ancrer dans le réel ce que nous voulons dire, à la fois pour ce que nous ferons et pour ce qui est du moyen de parvenir à le faire. Cette sorte de démarche pragmatique est la marche d’escalier intermédiaire dorénavant indispensable entre la méthode des « forums » et celle d’une improbable nouvelle internationale. De cette façon je réponds à Hugo Chavez qui a posé la question dans son discours de clôture du « Foro » l’autre jour. Il demandait : « Votre texte est très bien mais quelle est la consigne ? » Et aussi : « Vous dites qu’il faut une action internationale et c’est vrai parce qu’on ne peut pas réussir le socialisme dans un seul pays, mais où est le plan d’action alors ? ». Plus piquant il soulignait : « Je vous avais proposé une cinquième internationale vous n’en avez pas voulu. Bon : d’accord ! Mais, maintenant, comment proposez-vous d’agir en commun ? ». On peut faire tous les reproches que l’on veut à Chavez mais pas celui de parler à mots couverts. Ce qui a été dit aussi crûment mérite une réponse. Je crois que je viens de le faire et je pense que mes lecteurs en mesurent la portée possible.
C’est un hasard, mais il peut être parfois si distrayant ! Notre repas ce dimanche-là, dans ce restaurant italien de Caracas, était déjà sévèrement perturbé par les échos d’un meeting de l’opposition. Il se tenait en effet à quelques dizaines de mètres de là. Comme il était tellement surréaliste de faire le point sur la campagne électorale au Venezuela dans de telles conditions ! Le hasard étendit son empire. Arrive un type immense qui parle fort et serre la main du patron avec une vigoureuse accolade. Mon voisin de table éclate de rire : il a reconnu le directeur de la campagne présidentielle de la droite. Monsieur Briquet, un descendant de français me précise-t-on. Une certaine soupe à la grimace commence donc en face de nous, à la table de Briquet. Car nous sommes trois pestiférés bien connus et reconnus : Témir Porras, ministre des affaires européennes de Chavez, Ignacio Ramonet et moi. Le diable rouge en trois personnes ! Madame Briquet nous mitraille abondamment avec son portable. Ses regards me fascinent plus que tout. On dirait qu’elle observe des martiens gluants.
Il est vrai que peut-être finissent-ils par croire à leur propre propagande. Les caricatures et insultes les plus abjectes courent sur Chavez et ses partisans avec une violence dont nous commençons seulement à connaître l’équivalent en Europe et surtout en France. J’ai mentionné et illustré ce point dans chacun de mes précédents carnets de voyage en Amérique du sud tant j’avais été frappé par le niveau de bassesse des coups portés. Je m’arrête un instant sur ce point. Car j’ai de l’inédit. Ici, au Foro de São Paulo, nous nous sommes vus, à plusieurs, venus de divers pays d’Europe et des Amériques, pour faire un état sur la façon dont la presse traite les porte-paroles de notre gauche dans nos pays respectifs. Les hommes font l'objet d'un registre d'arguments quasi identiques d'un pays à l'autre. On montre du doigt leur agressivité, leur amitié pour Cuba et ainsi de suite. Plusieurs sont comparés à des animaux. Le singe tient le haut du pavé. Un d'entre nous a eu droit à être comparé à un porc avec cette précision supposée amusante : "grouink ! grouink !". Les femmes dirigeantes souffrent d'un niveau plus élevé d'insultes personnelles incluant évidemment leur vie sexuelle supposée ou leurs liaisons supposées. Le recours au vocabulaire connoté pour introduire nos citations tel que « éructe », « vocifère », dont je croyais qu’il m’était réservé, est en réalité partout présent. Ce constat commun nous fit un bien inimaginable. En effet le harcèlement dont nous faisons l’objet dans ce registre provoque chez chacun de nous des réactions psychologiques convergentes. Par exemple ce sentiment d’encerclement que chacun a décrit avec ses mots. Ou bien le dégoût quasi physique, si difficile à surmonter, à l’égard des « journalistes » qui se spécialisent dans cette activité et qui peut conduire à des décisions contre-performantes. Mais nous étions moins préoccupés de psychologie que de sens politique. Le problème soulevé n’est pas réservé aux seules victimes de ces traitements dégradants. C’est surtout l’enjeu de l’accès à une information honnête et décente qui est posé.
L’épisode de la diffusion des délires du tueur en série Toulousain en atteste. Le croisement entre le goût morbide du voyeurisme, rebaptisé « devoir d’information », les coups de billard à dix bandes entre officines qui en jouent et les effets pervers de la reprise en boucle nous ont montré une fois de plus jusqu’où peut aller l’irresponsabilité sociale du système médiatique. S’agissant du tueur en série je ne sous-estime pas non plus le coût désastreux de l’exhibitionnisme prétendument religieux de l’assassin, complaisamment relayé par une certaine presse écrite, heureusement encore moins lue en cette période de l’année. Cet épisode répugnant de la vie médiatique ne servira naturellement pas de leçon. Au contraire. La concurrence libre et non faussée dans ce domaine justifiera de nouveaux excès. Dans le cas de l’information politique, cette situation implique gravement la vitalité démocratique de nos sociétés.
D’ailleurs le problème du niveau d'abaissement polémique des médias et de leur inclusion aux avant-postes des dispositifs du combat néo-libéral jusque dans ses formes les plus répugnantes fait l'objet d'une mention particulière de la résolution finale du Foro de São Paulo. Le point six de ce texte pose un diagnostic et ouvre le débat. « …. La droite a lancé une vaste campagne médiatique pilotée à l'échelle internationale par de puissants consortiums de communication. L'attitude de ces derniers constitue un thème récurrent de l'agenda politique régional. Les grandes corporations déploient des plans de déstabilisation et agissent comme des organes de pouvoir plus influents que les gouvernements émanant du suffrage universel. Jour après jour, les grandes entreprises médiatiques défient la démocratie et ses institutions. En conséquence, la démocratisation de la communication représentera sans doute à l'avenir l'un des principaux enjeux pour les pouvoirs de gauche. » Je précise que je ne suis pas l’auteur de ce paragraphe et que je n’ai pas participé à la décision de l’inclure.
Voilà qui rejoint totalement ce que j’ai pu en dire ici tant de fois, après tant d’autres. Le travail d’Acrimed, ou de « Arrêt sur Images » ont maintes fois démontré le caractère grégaire des ritournelles médiatiques. Le livre d’Ignacio Ramonet sur le passage des mass-médias à la masse des médias le décrit si bien. Rien n’est plus propice à la propagation des manipulations que ces bégaiements du mouton médiatique. Comme il est frappant alors de constater combien, trop souvent, on croit qu’il est question d’une affaire personnelle ! Combien de fois nous a-t-on susurré que tout pourrait se régler si nous mettions de l’eau dans notre vin face à tel ou tel des médiacrâtes ou de ses deuxièmes couteaux ! Quelle illusion nombriliste ! Le regard croisé à ce sujet, sur tout un continent, permet de mieux comprendre l’enjeu en prenant la mesure du caractère systématique de l’engagement partisan de l’essentiel des grands réseaux médiatiques. Nous nous souvenons tous avoir vu la sphère médiatique quasi au complet se mettre en chaîne pour matraquer le vote « Oui » à la constitution européenne. Et, depuis cette date, on ne compte plus les campagnes partisanes de cette sorte. Elles sont surtout menées pour soutenir de toutes les façons possibles, du mensonge à l’omission, les plus piteuses palinodies de la scène européenne et accabler par tous les moyens de dénigrement leurs adversaires. On vient d’en avoir une nouvelle démonstration avec le traitement du dernier sommet européen et la pitoyable affaire du pacte de croissance de François Hollande. A notre tour, nous devons prendre en main une campagne sans complexe et sans connivences pour le renouveau et l’émancipation du travail médiatique qui est une tâche de notre Révolution citoyenne. L'épisode de la disqualification professionnelle de six prétendus « journalistes » du « petit Journal » qui n'ont pas eu droit à une carte de presse montre qu'il est payant de tenir bon et de ne pas se laisser faire, contrairement aux recommandations et intimidations qui avaient été faites à l'époque.
Je reviens à mes voisins de table dans ce restaurant italien. Je m’efforçais de deviner à leur mine l’ampleur du dégât qu’a subi leur campagne du fait de notre meeting de clôture du Foro de São Paulo. Vous allez apprendre pourquoi. En effet, le candidat de la droite avait largement amorcé sa campagne sur le thème « moi je veux agir comme Lula au Brésil. Je le connais, nous sommes en contact. Je ferai le changement sans confrontation, sans le style agressif de Chavez ». C’était assez bien joué dans la mesure où ce candidat est issu de l’aile dure de la droite. La stratégie du choc frontal n’a pas donné de grands résultats pour la droite à ce jour ici, comme on le sait. Le subterfuge n’a pu être tenté qu’en raison de l’aide des socialistes locaux. En effet le candidat de droite a été désigné à l’issue d’une primaire à laquelle le parti socialiste local s’était associé. Mais oui. Vous avez bien lu. Le PS local a participé à une primaire avec la droite. Le candidat de la droite en béton, Henrique Caprilès Radonski l’a emporté. Il jouait donc le personnage du gentil centre gauche, aussi incroyable que cela puisse paraître de la part de tels gorilles. Patatras ! Vendredi a été diffusé devant tout le public du « Foro de São Paulo », et les millions de téléspectateurs qui suivaient la séance, une vidéo de Lula. Il y affiche un soutien lyrique et émouvant à Hugo Chavez. Il y rappelle sa contribution à l’histoire de l’émancipation de l’Amérique latine. Il conclut en disant : « Ta victoire sera notre victoire à tous ! » Ici au moins la campagne de confusion qui dure encore sous nos latitudes ne fonctionne plus. La thèse du gentil Lula face au méchant Chavez a vécu. Lula en personne s’est chargé de la démentir. Que cela nous serve aussi définitivement à comprendre qu’il s’agit en Amérique du sud d’un processus unique de changement dont les formes différentes, d’un pays à l’autre, loin de pousser à la divergence pousse aux efforts d’unité d’action. Cette leçon doit nous servir pour bien penser et préparer ce qui va nous arriver, le moment venu, en Europe.
J'ai vraiment eu du plaisir à lire ce billet de J.L.Mélanchon. Plaisir des idées, plaisir des mots clairs et en même temps presque poétiques. Il faut un certain romantisme pour aller vers une révolution. Nous savons que ce sera dur et sans pitié, car nos soi disant alliés ne sont que les lubrificateurs de nos prédateurs. Alors, armons nous de courage et d'opiniatreté !
Bonjour. D'abord merci pour ce billet fort intéressant.
Je viens cependant d'apprendre une nouvelle fort intéressante : un nouvel accord Européo-Canadien est en cours de négociation pour prendre le relais du moribond ACTA. Le bébé s'appelle CETA, et constitue une copie presque parfaite de son aïeul comme le montre Michael Geist : ici. Avez-vous des informations complémentaires et plus récentes? La seule copie de l'accord CETA que j'ai trouvé date de février. Comme quoi ils nous pensent vraiment idiots et désorganisés...
Bon courage.
Je reprends à mon compte le com 32 de ariel - c'est tout à fait ce que je pense - ceci dit, c'est un plaisir d'entendre parler de Hugo Chavez - je relève les manipulations médiatiques identiques, un véritable rouleau compresseur au service de l'idéologie Ultra-Libérale partout dans le Monde - Vous avez gagné un groupe à l'Assemblée Monsieur Mélenchon, voilà ce que perso je souhaitais très fort et vôtre blog nous aide à ne pas perdre pied ! ça prendra du temps mais la véritable Gauche finira par gagner !
Merci pour ces nouvelles, toujours comme une bulle d'oxygène !
Moi j'ai une proposition pour lutter contre lesmédias : c'est de continuer les écoutes collectives mises en place pendant la campagne présidentielle à toute l'année. Clairement, donner une télé à tout le monde, c'est pratique pour le capitalisme : d'abord ça fait des ventes, mais surtout ça évite que le consommateur (j'ose plus dire citoyen) discute trop avec ses voisins. Il faut répliquer ! Invitez vos voisins à regarder les infos avec vous, et discutez ! Posez des questions du genre "tu en penses quoi". Surtout ne pas pousser de discours militant, juste les amener à réfléchir. Un peu comme Platon quoi. L'éducation populaire, ça devrait être tous les jours.
Voilà, my two cents, comme on dit dans l'empire nord-américain d'où je vous écrit.
Merci Jean Luc pour ce billet !
Amitiés à tous
Liberté, égalité, fraternité !
Jusqu'à présent je "signais" mes interventions FL. Quelle bizarre et incompréhensible pudeur m'a retenue?
Vous avez raison Ariane Thevenin, je crois comme vous que nous révéler sous notre véritable patronyme est une forme d'engagement et de citoyenneté. Cela est certes symbolique mais je suis sûr que si nous sommes très nombreux à agir de la sorte, nous allons donner à ce blog un touche très particulière pour ce qui concerne les commentaires, et tellement évidente que nombre de lecteurs de passage surpris et conquis y reviendrons pour cette raison, lire ce que Jean-Luc se donne la peine d'y mettre.
Et nous les fidèles lecteurs, nous considérerons nous, un peu plus, comme autant de femmes et d'hommes civiles.
Belle fresque de l'actualité en Amérique latine.Merci
En France F Hollande s'est couché devant Merkel et la politique de Sarkozy est validé et confirmé.La méme politique est menée avec des mots et postures différents., mais il n'y rien de changé sur le fond.Grande conférence,des mots,mais il n'y aura rien à la sortie.On connait.
Le pdg et le fdg ne doivent surtout pas se laissez oublier.Il faut impérativement reprendre le contact avec les sympathisants,les électeurs dans les départements, régions, sur le terrain.Pas forcément sous la forme de grands méétings, mais des réunions plus modestes.Il faut essayer de fidéliser ceux qui ont votés au 1er tour pour Jean-Luc Mélenchon.La démarche est d'autant plus facile que nous pouvons démontrer que le réels est loin des promesses.Il faut que ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon sachent que le pdg et le fdg sont là, à leur coté.Il faut réveiller les abstentionnistes.Voilà les combats de tous les jours.
Mais bien sûr qu'il faut signer.
Les commentaires sont plus lus par les "services" que le billet lui-même, il faut donc leur facilité la tâche: mettre l'adresse, une photo de face et de profil, les prénoms des enfants, etc. Le monde qui nous entoure n'est pas le monde des bisounours, un peu de sérieux.
Merci de nous faire toucher du doigt toute l'importance de effervescence des "Amériques"
Ces gens là sont un exemple pour nous, et toutes leurs expériences, comme vous le souligner pourrat (peut) servir ici.
Merci aussi de mentionner cette affaire de l'eau et le comportement de la Lyonnaise.
Voila un coin enfoncé dans toutes cette gestion qui n'a qu'une vue, le profit.
Bien d'autres endroits en france connaissent cette remise en cause des affermages, ces infos sorties par Marianne et Médiapart sont une illustration d ce que la presse peut faire!
Mais je ne l'ai vue repris par aucun médias audiovisuels si prisés par nos concitoyens, encore pas mal de progrès en vue...
Bonjour
Merci Jean-Luc de ce travail de lien avec nous autres de l'autre gauche. C'est une mine d'information mais surtout aussi une sorte de béquille intellectuelle au milieu du bruit chaotique de l'information dominante.
Je veux régir par rapport au pouvoir médiatique et ses nombreux canaux et moyens de propagande libérale (médiacratie et autres chiens de garde du système) : je suis convaincu depuis de nombreuses années que si nous voulons renverser la spirale crétinisante actuelle menant au "vote brun" et contrebalancer ce qui l'alimente, on y arrivera pas sans utiliser les mêmes voies : nous devons trouver le ou les moyens de parler au quotidien par le biais d'un média au service de notre vision politique et citoyenne du monde actuel avec analyse de l'actualité politique, tables rondes (type "c dans l'air" et autres "téléphone sonne"...) et d'autres formes à inventer. Je suis conscient que ça ne se fera pas d'un geste, il faudra mobiliser des moyens et se battre sur des terrains peut-être inédits. Bien sûr il y a internet, et c'est déjà beaucoup plus qu'il y a seulement 15 ans, mais je crois que la révolution citoyenne devra se doter d'une arme de ce type, car c'est bien d'une arme de combat idéologique qu'il s'agit, les 3 dernières décennies le prouvent, depuis les années 80 mitterrandistes et ce que nous payons de recul idéologique encore de nos jours et qui semble devoir se rééditer, mais là sans même...
Vous dites "ceux qui auront la patiente de me lire"
Sachez que c'est avec impatience que j'attends de vous lire. Tant ici les infos sont insipides et désolantes. La campagne présdentielle a aiguisé notre appétit de comprendre le monde et vouloir agir dessus. L'enfumage médiatique est tellement flagrant de même qu'est piteuse la politique du nouveau gouvernement. Quelques mesurettes, mais rien de transcendant et de nature a changer la vie des simples gens.
Forum social! tout ce tintouin tout cela pour s'en remettre à la concertation. Quelle hypocrisie! Mettre sur le même pied ceux qui subissent et ceux qui décident. Comme si des intérêts aussi divergeants pouvaient trouver un terrain d'entente. Je croyais que l'on avaient élu des dirigeants politiques, pas des chefs d'orchestres.
"Si l’on veut que l’idée d’une transformation aussi profonde que celle que nous avons en vue et que nous nommons pour cela « révolution » sorte du nuage dévastateur des idées confuses et anxiogènes, il faut décrire et ancrer dans le réel ce que nous voulons dire à la fois pour ce que nous ferons et pour ce qui est du moyen de parvenir à le faire."
L'enthousiasme et la force de sortir des sentiers (re)battus des rabâchages médiatiques, ne peuvent venir que de là. C'est un réel encouragement que de lire qu'un homme politique en est convaincu.
Esperanza, 21h28, combien je me retrouve dans votre texte!
Après 5 années d'agitation et de brutalité, voilà venu le temps de l'anesthésie générale (conférence "sociale" par-ci, conférence "environnementale" par-là), du marchand de sable... Heureusement que certains blogs dont celui-ci instillent le contre-poison et maintiennent éveillé...
Raides les commentaires du webmestre. L'humain d'abord, disiez-vous?
[Edit webmestre : Puisque vous êtes "nouvelle", autant apprendre tout de suite les règles. Ce n'est pas ici le dernier salon où l'on cause, de tout et de rien, et particulièrement de vos "trouvailles" internet. Ici, on commente le dernier billet de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que les faits d'actualité auxquels il participe, d'une manière ou d'une autre. Pour le reste, je vous renvoie aux réseaux sociaux.]
[Edit webmestre : Si d'aventure vous devez un jour chercher du boulot, ou postuler à quoi que ce soit, vous serez la première à m’inonder de mails insistants pour que j'efface votre nom de ce blog. Cela se produit presque quotidiennement. Donc, signez comme vous voulez, et ne vous occupez pas des autres.]
Tout cela eut été dit avec un soupçon de plus de gentillesse que ça n'en aurait pas dénaturé le fond.. :o).
Cordialement,
Bonsoir Amis ! Un dernier mot : j'aime bien les remontrances du sieur wm. Ca met un peu de peps quand ces choses là sont dites ainsi ! J'y trouve même une pointe d'humour. Nous ne sommes pas des gosses. Acceptons les remontrances. Cool.
Sinon rien de nouveau sauf la nomination de Jouyet, grand ami d'Hollande, à la Caisse des Dépôts. Son pédigree est impressionnant. Actuel président de l'Autorité des Marchés Financiers et ancien secrétaire d'Etat du Gouvernement Fillon. Rien que ça ! Ca en jette ! Et qui remplace Jouyet à l'AMF ? Rameix proposé par Ayrault ! Une autre pointure bien au service des gouvernements de droite successifs ! On savait que rien ne changerait mais là c'est impressionnant ! Bonne nuit à tous en attendant des jours plus révolutionnaires !
Si j'ai bien compris le sens de ce billet, Jean-Luc parle bien de passer à une étape suivante, se basant sur l'expérience commune pour ne pas commettre les même erreurs que par le passé et de se préparer au concret. Je crois qu'à l'automne il nous faudra un meeting géant et une grève générale pour commencer à transformer notre société. Je crois aussi qu'on devrait camper devant la télé nationale (habillés en esclaves) et exiger d'eux une information sur le traité européen TSCG (la règle d'or qui va faire très vite de nous des Grecs) suivie d'un débat contradictoire sur le sujet (pourquoi pas avec Jean-Luc Mélenchon ?) à une heure de grande écoute. Faut quand même que les gens sachent ce que leurs élus vont ratifier en leurs noms ! Puisque les médias nous étouffent, à nous de les plier à gauche. C'est aussi ça la révolution citoyenne.
On lâche rien les amis.
A bientôt dans la rue.
@ lulu, 23h16.
Le webmestre fait son travail et te serait-il possible d'en saisir la difficulté ?
Je te rassure, nous disons toujours " L'Humain d'abord " puisqu'il s'agit du titre d'un Programme politique que nous défendons et qui a demandé des années de boulot.
Monsieur Pigasse, social libéral banquier notoire nous a expliqué sur France Inter sa vision de l'histoire de l'Argentine depuis 2001. Presque comique, si ce n'était que nombre d'auditeurs ont du avalé à grandes goulées ces fadaises révisionnistes. Je vous retranscrits sa vision des faits.
En 2001, après la faillite de l'Argentine, le pays a du se mettre en cessation de paiement. Erreur fatale car quoi? L'Argentine s'est alors tourné vers le Vénézuela qui lui a prête à très fort taux l'obligeant ainsi à adopter une politique d'extrême gauche. Et je ne caricature pas (allez podcaster l'émission de Fourest, vous entendrez!). Et ce théoricien du social libéralisme bienveillant de continuer en expliquant que cette tentation de la cessation de paiement a effleuré la Grèce, qui heureusement a finalement fait le bon choix, et de conclure que cette vision erronée de l'économie était portée en France par le "FN et autres partis de gauche" (là je mets des guillemets car ce sont ses mots exacts!).
Ce ronron médiatique est de plus en plus insupportable!
Créons des médias alternatifs pour déconstruire le discours dominant. Pourquoi ne pas consacrer une partie des Remue-méninges à une formation pratique sur la création de blogs ? Débutante tant dans le militantisme que dans le blogging, j’ai créé un blog de soutien au FdG, mais que de galères techniques et de temps perdu… par non maîtrise de l’informatique. Pourtant, tenir un blog est un excellent moyen d’auto-formation. Cela pousse à s'informer sans cesse sur les sujets qui nous préoccupent. Exprimons-nous massivement sur la Toile. Elle est l’univers médiatique alternatif par excellence. Il y a sur internet une multitude de choses à faire. Quelques exemples :
- Déconstruire l’image médiatique que l’on donne du Front de Gauche.
- Expliquer point par point L’Humain d’abord.
- Expliquer l’économie libérale, puis le volet économique du programme du Front de Gauche, (par exemple, en reprenant les brillants écrits de Jacques Généreux).
- Expliquer le danger de l’extrême-droite, en revenant sur son histoire.
- Montrer aux gens, trop souvent résignés car convaincus de l’irréversibilité du capitalisme et de l’injustice, que les choses peuvent changer avec de la volonté (en prenant des exemples latino-américains...)
Ce ne sont que quelques idées. Toujours est-il qu’il faut que notre motivation nous pousse à imposer un contre-discours au libéralisme et à ses alliés et à nous faire entendre (ou lire) sur l’espace public.
Bonsoir Jean-Luc, encore des info et de quoi alimenter notre volonté militante de ne rien lâcher. Comprendre les rouages stratégiques des médias qui soutiennent les thèses ultralibérales mondialistes et y résister activement demande un effort d'attention pour déceler dans nos journaux locaux les mêmes effets dévastateurs. L'expliquer ensuite aux autres va dans le sens l'unité d'action en accord avec les décisions de Foro de Sao Paolo. Les vacances permettent aussi une réflexion approfondie de tes analyses pour mieux lutter. Il est évident que la rentrée sera chaude...
Non aux "patronymes", "Résistance" ce doit être souterrain et au long cours.
Il est des blogs ou l'enfer c'est les autres, et le paradis aussi. Je me réfère à ce blog et celui d'A.C.
Ici, nous sommes modérés, et ça dégage un élan de pureté. Chacun de nous ne sait s'il va franchir les "fourches caudines" du wm. Quand on les passe on est content. Quand on y succombe on est soit rageux, soit introspectif. Pour les franchir, il suffit d'un minimum de sincérité avec soi même, et le tour est joué. Pour peu que le message soit passé: bingo.
C'est les vacances d'été et personne n'ira dans la rue se mobiliser.
Chacun doit infuser ce qu'il a acquis durant cette séquence électorale et diffuser autour de lui pendant cette période divine ou l'on s'occupe de soi et/ou autres de ses proches. Tout en restant vigilant sur l'actualité "ressentie", et non "révélée". En cela l'abstention au vôte de confiance à l'AN, ne pose pas de problème.
Tout gouvernement fraichement nommé s'empresse de paufiner sa feuille de route durant l'été. Je ne pense pas capable le PS de voter un projet de loi visant à restaurer la peine de mort pendant cette période, le FN si.
L'abstention au vôte de confiance d'une déclaration évasive n'est pas un vôte d'adhésion au sens du FdG, mais un vôte de défiance et certainement pas un vôte de rejet, enfin pas pour l'instant.
En veille citoyenne, Camarades!
Bonjour et merci Jean Luc pour ce billet intercontinental.
Est ce que vous avez pu discuter avec vos collègues vénézueliens de la situation au Mexique et aussi de leur position sur l'Iran?
Pour le Mexique les médias télé d'ici ont juste annoncé l’élection du tricheur sans parler des méthodes douteuses.
Puisque que vous mentionnez Acrimed dans votre article, Jean-Luc, j'aimerai en profiter pour souligner qu'Acrimed a lancé une souscription pour l'embauche d’un-e secrétaire de rédaction. Il est important pour nous de les soutenir pour le travail de critique et de décryptage des médias qu'ils font depuis des années. Un vrai bol de lucidité pour nous. Malheureusement ils ne disposent pas eux de toute la puissance financière des entreprises de communication, ni même de quelques subventions que ce soit. La critique des médias, c'est nous qui la finançons avec nos petits moyens!
Pour rappel, le dossier qu'ils ont fait sur le « Petit journal ».
Bonsoir ou bonjour à tous les camarades,
Que ce billet m'a semblé court tant j'y ai pris du plaisir.
A chaud, impossible de se concentrer, il y a trop à décortiquer, tout est bon sinon excellent avec une envie folle d'entrer dans une dynamique aussi combative et consciente.
A des massmédias alternatifs, ayant les moyens de faire correctement leur boulot, il faudrait leurs fournir le nerf de la guerre. Pourquoi pas? Comment?
Il existe une alternative aux médias alternatifs et qui est gratuite pour l'instant (au sens Acta ou Ceta). Le support numérique dont ce blog et d'autres, ainsi que ceux à créer (à faire).
Le Monde Diplo, l'Huma, Fakir, un peu moins gratuit pour l'instant mais tout aussi hétérodoxe (pour le papirus, c'est déjà fait, et ce sera encore moins possible sans M-Real).
Reste les ondes hetziennes, puissance des puissances à endormir ou révolter les masses, car tu n'y vas pas chercher l'info mais elle vient à toi. Mais là, c'est plus cher à créer, et celles qu'on nous laisse à écouter en ce moment sont sous licences, mais totalement gratuites.
Parmi ces dernières existent d'excellents interstices citoyens, trop rare pour être entendus, trop galvaudés pour être compris. Dont "Là-bas..." qui demeure un must du journalisme d'investigation gratuit, mais que l'on retrouve s'il le faut sur un canal numérique en.org, gratuit, pour l'instant.
Je suis pour l'aggrégation des alter-médias d'opinions, en un Front des médias en lutte, et quand il faudra payer pour qu'ils survivent, il faudra être des premiers à contribuer directement, concrêtement, même en temps de disette s'il le faut.
Ainsi en espérant que la raison l'emporte sur la folie.
Bien sur que l'on peut bronzer sous le clavier ! mais par contre que ce clavier soit à la plage, là j'en suis moins sur, à moins d'habiter au bord de la mer ! Le soleil généreux ne regarde pas la qualité des gens qu'il réchauffe, si les nuages le laissent passer on peut bronzer sur son balcon, au milieu de son jardin ou dans le parc public, à moins que ce ne soit sur les bords d'une rivière dans un bon moment de pêche !
Clavier et plage sont déjà deux mots que beaucoup parmi nous connaissent, mais assurément que pour certains ils ne peuvent apprécier !
Bien sur la lutte des classes est finie, mais la lutte des niveaux de vie ne fait que commencer ! Quand je vois des wagons de gamins qui se baladent avec un ipod qui coûte prés de 500 Euro, je me dis que la pauvreté ne nous a pas encore atteint, ou alors si à notre notre niveau de vie ! mais alors qui s'occupe de ces huit millions de Français qui ont à peine dix Euro par jour pour vivre ?!
Le programme de l'humain d'abord que Jean-Luc Mélenchon explique si bien et la politique qu'il mène et qui reste sur ses rails s'adressent bien à ces huit millions de Français, mais qui leur dit et par quels moyens ils en sont informés ? il est là notre vivier de voix, notre révolution à venir est pour eux donc pour nous aussi, il nous faut aller les voir un par un et l'un après l'autre, il n'y a que comme cela que notre révolution prendra forme, car notre ennemi chez ces gens là c'est la télé et ses journaleux aux ordres !
Bonjour Amis.
Il est des jeudis noirs. Ce jeudi en est un. PSA ferme. On le savait. Il y a un an, la CGT avait prévenu des intentions de la filiale. Elles ont été mises sous couvert par Sarkozy pour des raisons électoralistes. Les éditorialistes vont y aller de leurs refrains habituels rejetant la faute sur le coût du travail, la compétitivité, etc. ce qui fera le miel de Parisot. C'est le premier gros coup porté à l'industrie française. Bien d'autres vont suivre. Hélas ! La France deviendra-t-elle une immense friche industrielle où ne subsisteront que les fantômes du passé ? On va vous parler de reclassement, de restructuration, de conversion (chère à Chérèques Père et Fils), de transformation du site en zones commerciales (pour vendre des voitures - humour noir). On sait ici en Lorraine ce que cela signifie. Les friches sidérurgiques sont restées friches, tout au plus se sont-elles transformées en espaces verts pour, je cite les politiques de l'époque, "effacer le passé". Les hommes ont été éparpillés, notamment à Fos Sur Mer que Mital envisage à présent de fermer. Il est temps de faire front !
8000 licenciés chez PSA. Le titre PSA gagne 1,34 % à la Bourse de Paris !
Bonnes vacances !
Hello M. Mélenchon,
Comme beaucoup d'autres, je suis une "non-encartée" au Front de Gauche. Je me suis engagée dans la bataille électorale, en retrouvant avec assez de bonheur une activité politique à laquelle je n'avais pas pu retourner au sein d'une formation politique. Et je ne souhaite pas y retourner. Le fonctionnement des assemblées citoyennes me va très bien (enfin celui de mon coin). Mais j'ai des souhaits que je ne vois pas satisfaits : quid des échos des discussions au sein du collectif des organisations ? Pourquoi les citoyens partie prenante de cette bataille, mais non intégrés à une organisation politique, n'ont-ils aucune visibilité sur l'évolution interne du Front de Gauche ?
C'est une question importante, si nous ne la réglons pas, nous ne pourrons pas nous approprier le mouvement.
Désolée de pourrir votre blog, mais je ne sais pas ou aller dire ça !
++ dans la bataille
Ce billet aborde deux thèmes essentiels : face à la bourgeoisie mondialisée, il faut une organisation internationale, faces aux médias libéraux, il nous faut un moyen de communication de masse. Sur ces deux points, il y a beaucoup à construire... Une petite remarque : tu déplores que l'un d'entre nous soit traité de porc par les médias, mais un paragraphe plus bas tu traites Radonsky de gorille. A mon sens, nous devons éviter ce genre de chose.
Bonjour à tous, merci pour ce billet si vivant qu'on se croit avec vous, avoir participer physiquement. Oui mr Mélenchon à raison de ne rien commenter pour l'instant, il écoute, voit, entend et attend. Hollandreou annonce des mesures sans
contenant ni aboutissant, toujours dans le flou, comment voulez-vous commenter du flou? On l'accuserai vite d'opposition systématique et puérile, il perdrait sa crédibilité et la nôtre. Laissons le temps au temps, ne craignez rien les boulettes vont arriver. Voyez aujourd’hui l'annonce de PSA (suppression de 8000 emplois en France), regardons les se dépatouiller avec cette bombe qui leur explose au visage, préparons nous dans l'ordre, la méthode et le sang froid.
Bonjour
En lisant rapidement les coms, sur l'un d'entre eux je lis "Parisot et Chèrèque contents du sommet social". On peut prendre là toute la mesure de ce qui n'est que l'entretien du Système. J'ai bien peur que ça finisse très mal dans toute l'Europe, France comprise. Comme des millions de citoyens dans ce pays (plus de 8 millions vivant au dessous du seul de pauvreté, sans pour autant rien demander !) la colère sera immense si les gouvernants actuels continuent à satisfaire Parisot, MEDEF et Cie. La destruction programmée de nôtre système social pour sauver les chiens de la Finance va nous conduire dans une révolte générale (sans violences) mais nous arriverons à renverser cette logique qui fait la part belle à Baroso et consorts ! Le Peuple est tout-puissant quand il se met en colère - la Révolution de 1793 nous l'a enseigné, plus près de nous, la Victoire de 1945 sur la Bête Hitlérienne. Le Front de Gauche reste nôtre dernière planche de salut !
Pour répondre à Ariane, sur sa proposition de créer un journal de la révolution citoyenne: il y a déjà de très bons journaux à faire connaître et diffuser: le Monde Diplo avec ses versions internationales permet depuis toujours d'avoir une information approfondie, et indépendante financièrement grâce entre autres aux Amis du Diplo, et toutes les rencontres organisées par ceux-ci, sans oublier Politis ou l'Huma, ou encore Hommes et Libertés, publication de la Ligue des droits de l'homme.
Il faut prioritairement soutenir cette presse en s'abonnant.
Heureuse de lire " le niveau d'abaissement polémique des médias et de leur inclusion aux avant-postes du dispositif de combat néo-libéral..." etc. au niveau international est sûrement une vérité que l'on a découvert avec la chute de l'URSS et la suite. Et cette guerre là continue et a joué dans nos dernières élections par exemple. Elle s’amplifiera avec le FdG. Mais la transparence et l'éducation populaire de masse seront nos armes efficaces. Ne lâchons rien, surtout pas la fraternité qui est notre ciment à tous.
Voir des gens se révolter contre les RSA reçus par certains et des "étrangers" par surcroît, les faire voter FN, alors qu'ils ne sont pas choqués du tout, des dividendes empochées par des milliardaires sur le dos des travailleurs au SMIC, c'est quand même le sale boulot médiatique du dispositif néo-libéral qui nourrit cette puanteur.
Suis soulagée de votre mise en commun qui vous fait voir que les attaques ne sont, en finale, pas personnelles. Comme pour un syndicaliste dans son entreprise. "unité d'action pour un processus unique de changement, dans des formes différentes". Ce que fait le front de gauche.
Concernant le commentaire de Sophie n°8, ok pour le message de webmestre mais pourquoi avoir enlevé le lien?
J'ai commencé à le visionner hier et je l'ai trouvé très intéressante et en rapport avec l'orientation des idées du Front de gauche et même complémentaire pour une bonne compréhension du système monétaire actuel. Une source riche, intelligente et globale d'informations. Alors quel est le problème ?
[Edit webmestre : Le problème, qui dure maintenant depuis des années, est que je n'ai pas le temps de vérifier tous les liens vidéos lorsqu'ils sont incorrectement renseignés, comme c'était le cas. On s'est ainsi retrouvé à maintes reprises avec des liens vers les exploits d'un Soral ou d'autres énergumènes. Donc, lorsque je ne suis pas confiant dans le contenu d'un lien, je le supprime. Souvent, cela s'avère être une sage précaution. Il vous suffit probablement de googler le titre de cette vidéo pour la retrouver sans difficultés.]
Pour les hispanistes, les discours de clôture du XVIII "Foro de Sao Paolo" à Caracas sont visionables ici.
Quel bonheur de vous lire Jean-Luc Mélenchon, ce billet m'a passionnée. Je vois aussi que vous êtes en bonne compagnie, Ignacio Ramonet, des esprits brillants qui se rencontrent créent des étincelles. Votre billet nous éclaire et agrandit notre espace, merci.
@Lilly 54
3000 suppressions à Aulnay, 1400 à Rennes, un total de 3600 minimum sur toute la France (sans compter les emplois induits). PSA avait perçu 4 milliards d’aides publiques ces dernières années. Nous sommes impatients de voir ce que va faire le ministre du redressement productif avec ses petits bras musclés.
Dans le même temps, JM Ayrault met en place un « grand pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » présidé par Louis Gallois, qui devra « mettre en œuvre des mesures fortes permettant de lever les freins à notre compétitivité ». Le premier ministre à promis que « l’ensemble des leviers de la compétitivité seraient discutés sans tabous ». Tout un programme.
« affaire Merah » : Oui, Jean-Luc Mélenchon a raison, il y a des limites a l’indécence dans les médias.
Wm : Tout à fait d’accord avec votre réponse au message n°50.
Teresa (85, 12/07/2012, 10h05) écrit : "Voir des gens se révolter contre les RSA reçus par certains et des "étrangers" par surcroît...les faire voter FN...alors qu'ils ne sont pas choqués du tout, des dividendes empochées par des milliardaires...sur le dos des travailleurs au SMIC.....c'est quand même le sale boulot médiatique du dispositif néo-libéral...qui nourrit cette puanteur !"
Pas sûr. Des sociologues américains se sont penchés sur la question. Pourquoi certaines classes sociales en bas de l'échelle votent-elles à droite ?
En fait, on le sait depuis un bon siècle, le comportement social de l'être humain n'est pas motivé par l'intérêt économique mais par la place dans la société. Les économistes voient des individus qui agissent pour "maximiser leur profit sous contrainte" parce qu'ils observent une société particulière. La règle général est que l'individu agit pour garder sa place dans la société (ce qui peut se traduire dans certaines sociétés par maximiser son profit sous contrainte).
Revenons à nos électeurs de droite pauvres. Les sociologues américains les ont appelé les "avant-derniers". Ce sont les classes qui ne sont pas les plus mal loties et qui ne veulent surtout pas que de plus pauvres qu'eux leur passent devant.
Bien sûr ce comportement n'existe que parce que nous sommes dans une société de compétition, où la notion d'échelle sociale a du sens. Mais le phénomène ne s'explique pas que par le travail de la machine médiatique.
Ainsi donc tant qu'il y aura du pétrole nous serons envahis par les voitures, indispensables dans nos sociétés productivistes, mais nous ne les fabriquerons plus en France car la main d'oeuvre est trop chère. Après la sidérurgie, le charbon, le textile, etc... voilà un nouveau pan du tissu industriel qui se décompose sous nos yeux et pas un des moindres tant il est symbolique. Que va faire le gouvernement, distribuer des mouchoirs sûrement car sa volonté n'est pas de s'opposer au marché libre et non faussé. Quelle place doit tenir l'automobile dans notre société alors que le pétrole arrive à sa fin? c'est la première question à se poser. Il s'agit d'un enjeu majeur qui dépasse l'esprit boutiquier de nos constructeurs et engage la responsabilité de l'état.
Il est difficile de critiquer le Monde Diplomatique, mais ce n'est pas le journal de la révolution citoyenne... et il n'a sans doute pas vocation à le devenir.
Je ne sais pas s'il faut créer un tel journal, mais s'il en faut un il n'aura rien à voir avec les journaux existants, que ce soit l'Humanité ou le Monde Diplomatique. Et pour commencer, il ne devrait pas être rédigé par des journalistes, mais par des "correspondants ouvriers". Seuls le rédacteur en chef et les secrétaires de rédaction (et la PAO bien entendu) pourraient être des professionnels.
Que de fronts sur lesquels batailler ! Merci pour ces éclaircissements si précieux... en espérant qu'avec tout ça, tu arrive effectivement à te reposer un peu ! Après un (gros) coup de mou en ce qui me concerne, je suis de nouveau opérationnel et vais longuement travailler à notre Révolution Citoyenne.
On lâche rien, 2éme édition ! Là, le temps, on l'a!
Le drame de l'industrie automobile française, c'est qu'elle s'est fourvoyée avec le diesel. Toyota a eu du flair en mettant au point il y a plus de dix ans un système hybride qui est aujourd'hui le plus avancé (à la fois le plus simple et le plus efficace) et aujourd'hui tous les constructeurs sont confrontés à ce choix : soit adopter le système Toyota et, j'imagine, payer de copieuses royalties, soit inventer un système inutilement complexe pour ne pas plagier Toyota (systèmes Peugeot, Chevrolet) soit s'orienter vers la voiture électrique (Renault) mais qui remet en cause beaucoup de choses dans la filière et par ailleurs, n'aura jamais un aussi bon rendement global énergie motrice / énergie primaire, que l'hybride (car la production d'énergie électrique reste tributaire d'un rendement médiocre et doit, de plus, être transportée).
Donc, nos constructeurs réagissent enfin, mais un peu tard. Ils vont se prendre le contrecoup de l'augmentation du prix du pétrole en plein figure. Et ce sera bien sûr aux ouvriers qu'on demandera de subir les conneries stratégiques des patrons qui, eux, percevront bien leur "parachute doré"...
"Les voyages forment la jeunesse" dit-on! Merci de continuer de délivrer ces informations. Ressourcez vous bien.
La Vème Internationale n'est malheureusement pas d'actualité. Mais, ce processus intellectuel est engagé. Il sera un aboutissement nécessaire à ce XXIème siècle, mais comme le FdG : une construction unitaire empirique et progressive.
En tout cas, cela permettra d'avoir un charte commune et des orientations partagées. Mais, déjà si le PGE pouvait donner un sens commun (une "discipline" aux partis et aux élus de ces formations) tout en étant le laboratoire démocratique d'une vision commune de l'Europe à construire! J'espère que le PGE (déjà à l'échelle européenne!) sera une "fédération régionale" de la future internationale. Mais, il y a encore du boulot pour les femmes et les hommes de bonnes volontés!
En effet, que le KKE s'oppose au PCF (soit) - que le KKE s'oppose à SYRIZA (soit) ; c'est le débat. Mais, il serait bon (face à Merkozy/Hollankel) d'avoir un front unique sur notre continent (objectif 2014) face aux divers traités austéritaires! Le débat oui, mais quand il est tranché ; action unitaire! Non au gauchisme sectaire pendant de l'opportunisme des sociolibéraux.
Pour l'eau, comme pour l'énergie, oui à un grand service public national "décentralisé"! Mme Danièle Mitterrand serait très fière de l'action entreprise par Monsieur Amard! Pensée émue à cette grande dame à la lecture du billet.
Je voudrais maintenant sonner le tocsin (laïque). Sur Marianne 2 Bernard Cassen a publié hier un billet très intéressant intitulé "Lula vote Chavez" où il rend compte du Foro de Caracas, sans omettre la participation de Pierre Laurent et de Jean-Luc Mélenchon. Publié hier A M, cet article n'avait fait l'objet d'aucun commentaire. Je viens d'en faire un. Je veux bien qu'on réfléchise ici sur nos problèmes de communication, c'est un vrai problème, j'en conviens, mais certains jour, on pourrait se mettre des baffes à nous mêmes ! Il n'est pas normal selon moi, dans le désert médiatique dans lequel on se trouve, qu'il n'y ait aucun militant ou sympathisant Front de Gauche qui ne vienne encourager et conforter la démarche de Bernard Cassen qui se bat depuis des décennies contre l'ultra libéralisme mondialisé. On nous offre sur un plateau une occasion de faire avancer nos idées et que se passe t-il ? Rien ! Si cet article ne fait pas l'objet de plus de commentaires il va disparaître très vite de Marianne 2. C'est d'autant plus dommage que Marianne a toujours trainé Chavez dans la boue. Il serait sot de passer à côté de cette occasion inattendue qui nous est offerte.
Pour compléter la réflexion sur l'armement intellectuel de la gauche, il est intéressant de lire ce billet du Grand Soir : tasers idéologique contre une gauche automnale. L'autre gauche européenne est encore trop naïve et trop facile à contrer, c'est peut-être aussi pour ça qu'elle a du mal à décoller.
En échos à Lilly et Menjine et aux autres qui parlent de PSA, ne comptez pas sur ce cher Montebourg qui au contraire de ce qui est annoncé, ce ministre n'est pas chargé de redresser l'économie du pays mais de participer à son ensevelissement, car en réalité ce ministère est celui des "pompes funèbres des industries françaises" et non celui du "redressement productif", j'en veux pour preuve l'enterrement de l'affaire "Clearstream" et des caisses de compensation réalisé par ce grand pourfendeur associé à l'époque avec son compère V. Peillon, ils sont à l'époque responsable de la mission parlementaire d'information sur le blanchiment des capitaux en Europe, on connaît leur réussite dans ce domaine.
Le gouvernement des "Solférino's boys" est prêt à entrer au capital de PSA, ses pourris n'ont pas de fric pour augmenter le SMIC mais en ont pour ça, souvenez vous Fillon gérer une France aux caisses vides en 2007 par contre en 2008 il a trouvé 800 milliards pour renflouer les banques, tous ces gens là nous prennent vraiment pour des "snoc".
L'état à prêter 4 milliards à PSA, PSA doit les rendre sous forme de prime, non imposable, de licenciement à ses ouvriers et employés, soit une prime de 500 000 € par personne licenciée (8000x500 000=4.000.000.000). Faut faire les poches des actionnaires a dit en son temps un certain JL Mélenchon.
Poncet@ 10h49
" Mais le phénomène ne s'explique pas que par le travail de la machine médiatique "
Heureusement ! Hier encore, deux jeunes ouvriers me disaient : c'est dégueu de les voir toucher du fric sans rien faire (RSA). Et d'autres ruraux le disent aussi, mais la machine médiatique néo-libérale sait ce comportement et l'exploite en sa faveur. Les "avant-derniers", je dis : les plus riches des pauvres. Le dessus du panier. L'honneur est sauf ! Avant l'ouvrier était le plus pauvre, en France, le fond du panier. Personne en-dessous de lui. Avec la compétition, il monte en grade !
PSA licencie 8000 personnes sans compter les emplois induits (il faut multiplier par 3 ou par 4 selon B. Thibaud) le cours en bourse de PSA grimpe de 3.46%, il y a quelque chose de pourri dans ce système! Nationalisons PSA.