11juil 12
Ici je réfléchis avec mon clavier. Je laisse de côté, volontairement tout ce qui concerne l’action du gouvernement de François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Je n’ouvre pas ici une succursale du mur des lamentations ! Je suis ailleurs. Pour être mieux là, ensuite. A partir du bilan que je fais de ma participation au « Foro de São Paulo » à Caracas, je fais des projets. Au total ça parle du Foro, de son histoire, du point où en est l’autre gauche internationale, de mes relations avec des personnages décriés par la presse vénézuélienne, du coup d’Etat qui vient d’avoir lieu au Paraguay, du scandale de la diffusion de délires du tueur en série toulousain. D’une réunion à propos de la façon d’être traités dans la presse de nos pays. Je ne sais pas si ce sont de bons sujets à lire en période de vacances. Mais il m’aura été utile de les mettre en mots. J’y trouve au moins mon compte, tant mieux si c’est le cas pour vous aussi.
En ce moment je passe pas mal de mon temps avec deux vénézuéliens hors du commun. Tous deux parlent un français parfait. Le premier est Témir Porras, ministre des affaires européennes. Un intellectuel puissant, personnage montant, dans le sillage du puissant ministre des affaires étrangères, Nicolas Maduro. Ce dernier est au cœur d’une tourmente médiatique qui implique aussi mon second partenaire quotidien du moment, l’ambassadeur du Venezuela au Brésil. Il s’appelle Maximilien Arvelaiz. J’ai déjà évoqué cet homme à plusieurs occasions dans ce blog puisque nos routes se sont croisées à de nombreuses reprises, au hasard des événements latino-américains dans lesquels je me suis impliqué. Qualifié « d’enfant gâté de Chavez », Arvelaiz est devenu une sorte de bête noire de légende pour la presse contre-révolutionnaire de ce pays. C’est-à-dire pour à peu près toute la presse. On lui reproche d’être une sorte d’agent international du chavisme, porteur de mallettes de dollars, organisateurs de coups électoraux et stratège régional présent comme agent d’influence bolivarien partout et ailleurs. Cette mise en scène surgit à propos des suites du coup d’état qui vient d’avoir lieu au Paraguay contre un président de gauche, Fernando Lugo. Les réactionnaires du Paraguay ont fait leur jonction avec ceux du Venezuela pour essayer de retourner l’opinion internationale latino-américaine outrée par ce coup tordu qui se veut « constitutionnel » ! Peut-être en avez-vous entendu parler en France ? Mais y a-t-il de la place entre deux éructations médiatiques sur l’affaire du tueur en série toulousain ? Ça m’étonnerait. Un résumé sera donc bienvenu je suppose.
Le président du Paraguay, Fernando Lugo, a été mis en cause au prétexte de son incapacité à faire face à une tuerie entre forces de police et paysans à l’occasion d’une occupation de terres chez le responsable du parti de droite du coin. Tel quel. Le parlement a destitué Fernando Lugo en une après-midi, la cour suprême l’a entendu et jugé en deux heures. Le record du monde de vitesse de l’impeachment ! Un gros coup monté, mal ficelé et stupide à huit mois des élections. Toute la région sans exception, gouvernements de gauche et de droite pour une fois d’accord, a condamné ce putsch de la même veine et méthode que celui perpétré il y a trois ans contre Manuel Zélaya au Honduras ! Les putschistes paraguayens et les réactionnaires du Venezuela s’accordent donc en ce moment pour essayer de retourner la situation. Ils accusent le ministre Maduro et l’ambassadeur Arvelaiz d’avoir fomenté un coup d’état contre la décision de destitution ! Un comble. « C’est eux qui font un coup d’état et ils nous accusent d’en faire un parce que nous protestons contre ! » s’est exclamé Chavez devant l’assemblée nationale du Venezuela à l’occasion de la Fête de l’indépendance. Toute la fable s’appuie sur la présence sur place aux côtés de Lugo des deux hommes. En fait les deux étaient là, en même temps que leurs collègues des autres pays, envoyés en mission d’urgence sur place pour rencontrer tous les protagonistes. Le montage tourne court depuis quarante-huit heures. Nicolas Maduro, qui était accusé d’avoir appelé les soldats à désobéir, a été disculpé par les militaires eux-mêmes témoignant devant les députés. Et le procureur général du Paraguay a disqualifié les bandes vidéos produites à charge contre Maduro et Arvelaiz. Je n’entre pas davantage dans les détails. Ce qui me semble de très bon augure c’est que tous les gouvernements soient tombés d’accord pour faire échec au coup d’Etat. Les Etats-Unis d’Amérique ne sont plus si intimidants semble-t-il. Ce qui est de mauvais augure c’est que ce coup ressemble tant à d’autres récemment commis, par sa méthode, ses protagonistes et sa communication. Et qu’une fois de plus on doit déplorer un coup tordu dans un des pays que vient de visiter Léon Panetta, le proconsul nord-américain. Ce qui me plait beaucoup, c’est qu’avec Témir Porras, comme avec Max Arvelaiz j’ai l’occasion d’apprendre en direct beaucoup de choses utiles sur le maniement gouvernemental des relations internationales avec un pays voisin dangereux et paranoïaque comme l’est l’empire nord-américain.
Je suis venu ici comme observateur au titre de mon groupe au parlement européen suivre le « Foro de São Paulo ». Celui-ci a duré la semaine prévue à Caracas, avec son temps fort concentré sur les trois derniers jours. Des ateliers par dizaine ont permis l’habituel exercice d’échanges et de constats partagés. Pierre Laurent est intervenu au nom du PGE à la séance d’ouverture. J’étais prévu comme orateur européen à la séance de clôture. Je me trouvais donc parmi les heureux élus qui ont pu suivre les interventions, et notamment celle de Chavez, depuis la tribune, ce qui est un poste d’observation privilégié pour apprendre des autres en regardant faire les intervenants. Une certaine angoisse me nouait, à l’idée de l’exercice auquel je devais me livrer avec cette prise de parole en espagnol devant deux mille personnes dans une ambiance imprévue de meeting. J’en fus vite libéré. En effet mon temps de parole a été avalé, ainsi que celui de cinq autres orateurs, par les quatre premiers intervenants qui ont parlé une demi-heure au lieu des dix minutes attribuées à chacun. J’ai donc pu m’absorber tranquillement dans l’écoute du discours d’Hugo Chavez. Il a parlé deux heures. C’est peu pour lui qui peut faire bien plus long et même davantage qu’on arrive à l’imaginer. N’a-t-il pas parlé une fois, l’an passé, neuf heures et demie ? Ce soir-là, je l’observais donc avec attention. Je suivais autant le contenu du propos que j’observais sa forme et son mode d’organisation. A première vue, le discours semble aller à l’improviste. Il est entrecoupé de cris et de slogans de la salle. L’orateur lui-même entremêle son propos d’interpellations personnelles à l’un ou à l’autre, à la tribune ou dans la salle. L’impression est trompeuse. En fait le propos est très contrôlé. Le thème central est un fil rouge toujours maintenu. Chavez y revient avec une très grande précision. Il renoue au millimètre, comme un arrimage de vaisseau spatial, après chaque digression qui illustre parfois de loin le sujet central. Je m’amusais à le voir faire ces raccords, en pensant aux méthodes que moi-même j’emploie dans de telles circonstances. Mais on comprend vite combien son discours est un objet très construit quand on voit se succéder, sans crier gare, des événements qui illustrent le contenu du propos. Ils ne peuvent être improvisés. Ainsi quand son officier d’ordonnance lui amène une très grosse édition commentée du « Capital » qu’il exhibe comme illustration de ce qu’il décrit. Ou bien quand montent sur scène des enfants des écoles à qui il remet un ordinateur. Ou encore quand une liaison internet est prévue avec une ministre qui est ailleurs sur le terrain. En fait on ne voit pas le temps passer. Surtout, l’aridité du propos est si largement épicée et enrobée qu’on ne la sent plus vraiment.
Ce soir-là le sujet était la nécessité d’organiser la transition vers le socialisme par des politiques concrètes. Tous les ingrédients vivant du discours venaient illustrer sa thèse. Comme je le décris ici le lecteur pourrait avoir l’impression qu’il s’agissait d’un discours un peu académique. Il n’en est rien. C’est au point que certains, même à la tribune, se sont laissés totalement emporter par les moments d’interventions inattendues. Ils étaient ensuite bien plus perdus que l’orateur au moment de reprendre le fil du propos. Je sais que certains ont été indisposés par cette forme d’expression. Pas moi. Je comprends trop le souci d’éducation populaire de cette méthode. Et puis il y a le fond. Pour moi l’essentiel, au-delà de la forme, est l’accord que j’ai ressenti avec le fond du propos. C’est à dire avec l’obsession d’inscrire le changement de société dans la dimension du concret. Et aussi de l’implication populaire permanente. Ce n’est pas facile à penser et encore moins à faire. C’est tout le thème de la révolution citoyenne et de la radicalité concrète, si centraux dans notre campagne présidentielle que je retrouvais ici. Dit autrement, bien sûr. Et en partant d’un point de départ totalement différent, cela va de soi, après treize ans de pouvoir et plus d’une élection par an depuis le début du processus. Ce que cette façon de faire apporte est neuf. Nous ouvrons une nouvelle piste. Je voudrais montrer comment. Ne perdez pas le fil, je vais faire d’abord un détour.
Le « Foro de São Paulo » ne se réunit plus seulement à São Paulo du Brésil où il est né. La preuve : nous étions cette fois-ci à Caracas. Et j’y ai déjà participé lorsqu’il s’est réuni à Mexico en 2009. Sa réunion est à présent un événement politique continental. Cela a été rappelé par Lula lui-même, qui en est un fondateur avec son parti, le PT du Brésil. Dorénavant chaque session réunit un nombre croissant de ministres et de dirigeants de partis de toutes tailles. Des observateurs de toutes sortes y viennent des cinq continents et de tous les horizons de la gauche. C’est même le cas de certains partis socialistes qui s’y inscrivent quand ils sont dans l’opposition. Donc pas de PS français cette année ! Ah ! Comme il était drôle de croiser des membres du PSOE ! Mais cette audience s’est construite de longue main.
Le « Foro de São Paulo » a été créé en Juillet 1990, un an après la chute du mur, à l’initiative du PT brésilien, à São Paulo au Brésil, d’où son nom. Il comportait alors 48 organisations de la gauche latino-américaine. Il en compte 90 aujourd’hui. Le contexte compte beaucoup pour comprendre. Voici ce qu’en dit Lula : « Les régimes socialistes bureaucratiques étaient balayés de la carte de l’Europe de l’Est [et] les gouvernements sociaux-démocrates adoptaient leurs premières mesures d’ajustement néolibérales en Europe de l’Ouest ». Et puis c’était aussi au lendemain de l’agression des Etats-Unis contre le Nicaragua, contre le Salvador et c’était le moment de leur intervention militaire au Panama. C’était aussi l’époque des premières négociations pour mettre en place le grand marché unique de toutes les Amériques (ALENA) que l’empire menait à la baguette. Sans oublier l’interminable et cruel siège de Cuba ! Les buts étaient donc tous tracés par la déclaration fondatrice de 1990. Il s’agissait alors de « rénover la pensée de gauche et le socialisme, de réaffirmer son caractère émancipateur, d’en corriger les conceptions erronées, de dépasser toute conception bureaucratique et toute absence de véritable démocratie sociale de masse ». A mesure du temps s’affirma la vocation de « constituer un pôle anti-impérialiste et anti-colonialiste se revendiquant de la lutte contre le néolibéralisme imposé au monde après avoir été brutalement expérimenté en Amérique latine ». Au plan continental, le « Foro de São Paulo » affirme en outre sa volonté de « créer les conditions propices à la construction de la Grande Patrie latino-américaine dont rêvait Bolívar ».
Quoiqu’il en soit, à cette époque, la mode était plutôt à l’adhésion à l’Internationale socialiste. De son côté, le « Foro » paraissait très mineur et même marginal. Il n’en fut rien. Avec l’effondrement quasi généralisé des partis socialistes dans la corruption, le néo libéralisme et les alliances à droite, le « Foro » est vite devenu un recours général. S’y retrouvèrent tous ceux qui cherchaient vraiment, chacun à sa manière, le moyen de fonder une alternative au capitalisme de notre époque en Amérique du sud. Les observateurs venus se faire voir ne sont arrivés que bien après.
En fait, le « Foro » ne serait rien de ce qu’il est devenu s’il n’avait été bénéficiaire de la dynamique produite par les « forums sociaux mondiaux » qui se sont tenus à partir de l’an 2000 également au Brésil. En France, les deux figures emblématiques de ces forums sont Bernard Cassen et Ignacio Ramonet. Forum et « Foro », ne pas confondre ! Les « forums sociaux mondiaux » de Porto Alegre ont vraiment rempli une fonction de dynamisation pour toute cette autre gauche mondiale. Après la chute du mur de Berlin, c’est de cette façon, à partir de leur dynamique que tout a pu être recommencé. Chacun avait besoin de voir les autres, de se reconnaître mutuellement. Et de prendre conscience de l’état des forces disponibles. Rude épreuve ! Tout le monde semblait perdu et sûr de rien. Se chevauchaient au plan politique, dans une ambiance de foire aux idées, les restes des partis communistes et des mouvements qui s’étaient en partie lourdement entre-combattus. Et il y avait aussi de nouvelles formations politiques, quasi totalement vierges des anciens conflits. Celles-là aussi, comme leurs dirigeants, ont fait du chemin ! Tous les actuels chefs de gouvernement de la vague démocratique sont passés par les « forums sociaux mondiaux » et, d’une façon ou d’une autre, certes pas toujours très réussie, par le Foro de São Paulo ! Il régnait cependant dans ces lieux de débats une grande curiosité joyeuse. Et beaucoup de modestie. Au point parfois de paraître finalement velléitaires. L’idée magique des forums sociaux mondiaux fut d’avoir immédiatement lié mouvements politiques et mouvements sociaux dans une même dynamique d’échanges. Et davantage encore d’avoir rassemblé sans aucun sectarisme tous ceux qui acceptaient de se retrouver. Le brassage était incroyable. J’en garde un souvenir formidable ! Comment oublier qu’étant ministre en exercice, je fus associé à la commission de rédaction de la motion sur l’enseignement que produisit le forum en 2001, assis entre des syndicalistes de toutes les Amériques et d’Europe ? Le niveau d’extrême généralité auquel se tenaient les documents conclusifs n’était pas un problème. Ce fut surtout une période d’ébullition, de brassage, ou peu comptait en définitive ce qui se concluait. La prise de contact et le brassage était l’essentiel. Selon moi cette période est achevée. Il faut passer à autre chose. A une autre étape.
Voici le retour au fil conducteur, après cette digression destinée à mettre en scène le moment présent. J’ai dit qu’il fallait passer à une autre étape de la vie des rencontres internationales de l’autre gauche. Evidemment, le système des rencontres de type « Forum social » et « Foro » conserve une utilité évidente. C’est un terreau qui est toujours capables de faire lever des contacts et des apprentissages mutuels. Mais pourquoi en rester à des analyses générales, des échanges de bilan et de descriptions, même bien informées ? Comment et pourquoi passer à côté du fait que nous gouvernons déjà tant de pays décisifs en Amérique du sud ? Que dire des pratiques gouvernementales ? Ne sont-elles pas une ressource formidable d’idées et de savoir-faire ? Ne sont-elles pas un matériau de base pour évaluer ce que peuvent être des transitions vers d’autres modèles d’organisation de la société ? En France, une démarche de ce type a été initiée avec la formation du réseau « la gauche par l’exemple » qu’anime en particulier Gabriel Amard du Parti de Gauche. C’est à partir de pratiques à vocation universelle que beaucoup peut se construire. Si je cite ici Gabriel Amard c’est évidemment pour sa participation théorique et concrète à la bataille pour la propriété publique de l’eau et de sa distribution. Ce n’est pas pour rien que la multinationale lyonnaise a pris le risque d’embaucher une agence pour le déstabiliser, notamment en se proposant d’acheter des influences dans les médias locaux et nationaux (c’est donc possible !). « Marianne 2 » et « Médiapart », en sortant cette affaire ont ouvert un dossier qui est une première en France. Une multinationale se donnant ouvertement pour objectif de nuire à un élu ! Dès lors, pour nous, quoi de plus concret comme démarche collectiviste, écologiste et anti-capitaliste que cette sorte de bataille-là ? N’est-elle pas d’autant plus révolutionnaire dans son contenu, ses méthodes, et sa portée qu’elle repose sur une réalisation concrète, ici à l’échelle d’une communauté d’agglomération ? N’est-elle pas d’autant plus clivante qu’elle permet de situer de façon simple et compréhensible, par tous et pour tous, ce que veulent dire deux orientations politiques aussi distinctes que la mise ou non en régie publique de cette ressource fondamentale indispensable à toute vie humaine ? Tel doit être selon moi le nouvel âge des forums politiques internationaux.
J’ai commencé ici à Caracas, à tester autour de moi avec des camarades, des plus illustres aux moins connus, cette idée. Evidemment avec mes amis Vénézuéliens. Mais c’est avec les Equatoriens que la discussion est entré dans le vif, après que j’ai rencontré Ricardo Patiño le ministre des affaires étrangères de Rafael Correa, le président de l’Equateur. Il est vrai que c’est eux qui m’ont entrepris sur la nécessité d’avoir des modes opératoires entre latino-américains et européens partisans de « la révolution citoyenne ». C’est à partir de cette discussion que j’ai avancé des propositions. L’idée d’un forum international pour la Révolution citoyenne est née de cet entretien. J’en tiens la prémisse, déjà bien échafaudée, de la commission internationale du Parti de Gauche avec qui je travaille très étroitement. Je ne vais pas détailler à cet instant le contenu complet de cette démarche. Ce serait sans doute trop pesant. Je veux juste en évoquer le cadre pour mes lecteurs qui ont la patience de venir me lire en plein été !
La question posée serait de donner son contenu concret à la théorie de la Révolution citoyenne. D’abord en tant que pratique gouvernementale. Ce serait déjà considérable ! La radicalité concrète par l’exemple, voilà l’idée. J’ai vu, par exemple, Hugo Chavez présenter à la tribune, pendant le discours, des billets de monnaies locales comme un exemple de bonnes pratiques sociales. Auparavant il avait évoqué la formation d’un réseau bancaire public au niveau des collectivités locales. Il présentait tout cela comme des transitions vers le socialisme. Pourquoi ce type de sujets et de pratiques seraient-ils les absents de nos discussions « sérieuses » ? Mais il y a un autre aspect à mettre en mots pratiques. C’est celui de la stratégie de conquête du pouvoir. Comment « Révolution citoyenne » et victoire par les urnes s’articulent-elles concrètement. Pourquoi n’en parler jamais ? Rien ne m’agace davantage que les formules qui restent dans le vague ou qui font l’objet de mines entendues en lieu et place de plans clairement énoncés. Si l’on veut que l’idée d’une transformation aussi profonde que celle que nous avons en vue et que nous nommons pour cela « révolution » sorte du nuage dévastateur des idées confuses et anxiogènes, il faut décrire et ancrer dans le réel ce que nous voulons dire, à la fois pour ce que nous ferons et pour ce qui est du moyen de parvenir à le faire. Cette sorte de démarche pragmatique est la marche d’escalier intermédiaire dorénavant indispensable entre la méthode des « forums » et celle d’une improbable nouvelle internationale. De cette façon je réponds à Hugo Chavez qui a posé la question dans son discours de clôture du « Foro » l’autre jour. Il demandait : « Votre texte est très bien mais quelle est la consigne ? » Et aussi : « Vous dites qu’il faut une action internationale et c’est vrai parce qu’on ne peut pas réussir le socialisme dans un seul pays, mais où est le plan d’action alors ? ». Plus piquant il soulignait : « Je vous avais proposé une cinquième internationale vous n’en avez pas voulu. Bon : d’accord ! Mais, maintenant, comment proposez-vous d’agir en commun ? ». On peut faire tous les reproches que l’on veut à Chavez mais pas celui de parler à mots couverts. Ce qui a été dit aussi crûment mérite une réponse. Je crois que je viens de le faire et je pense que mes lecteurs en mesurent la portée possible.
C’est un hasard, mais il peut être parfois si distrayant ! Notre repas ce dimanche-là, dans ce restaurant italien de Caracas, était déjà sévèrement perturbé par les échos d’un meeting de l’opposition. Il se tenait en effet à quelques dizaines de mètres de là. Comme il était tellement surréaliste de faire le point sur la campagne électorale au Venezuela dans de telles conditions ! Le hasard étendit son empire. Arrive un type immense qui parle fort et serre la main du patron avec une vigoureuse accolade. Mon voisin de table éclate de rire : il a reconnu le directeur de la campagne présidentielle de la droite. Monsieur Briquet, un descendant de français me précise-t-on. Une certaine soupe à la grimace commence donc en face de nous, à la table de Briquet. Car nous sommes trois pestiférés bien connus et reconnus : Témir Porras, ministre des affaires européennes de Chavez, Ignacio Ramonet et moi. Le diable rouge en trois personnes ! Madame Briquet nous mitraille abondamment avec son portable. Ses regards me fascinent plus que tout. On dirait qu’elle observe des martiens gluants.
Il est vrai que peut-être finissent-ils par croire à leur propre propagande. Les caricatures et insultes les plus abjectes courent sur Chavez et ses partisans avec une violence dont nous commençons seulement à connaître l’équivalent en Europe et surtout en France. J’ai mentionné et illustré ce point dans chacun de mes précédents carnets de voyage en Amérique du sud tant j’avais été frappé par le niveau de bassesse des coups portés. Je m’arrête un instant sur ce point. Car j’ai de l’inédit. Ici, au Foro de São Paulo, nous nous sommes vus, à plusieurs, venus de divers pays d’Europe et des Amériques, pour faire un état sur la façon dont la presse traite les porte-paroles de notre gauche dans nos pays respectifs. Les hommes font l'objet d'un registre d'arguments quasi identiques d'un pays à l'autre. On montre du doigt leur agressivité, leur amitié pour Cuba et ainsi de suite. Plusieurs sont comparés à des animaux. Le singe tient le haut du pavé. Un d'entre nous a eu droit à être comparé à un porc avec cette précision supposée amusante : "grouink ! grouink !". Les femmes dirigeantes souffrent d'un niveau plus élevé d'insultes personnelles incluant évidemment leur vie sexuelle supposée ou leurs liaisons supposées. Le recours au vocabulaire connoté pour introduire nos citations tel que « éructe », « vocifère », dont je croyais qu’il m’était réservé, est en réalité partout présent. Ce constat commun nous fit un bien inimaginable. En effet le harcèlement dont nous faisons l’objet dans ce registre provoque chez chacun de nous des réactions psychologiques convergentes. Par exemple ce sentiment d’encerclement que chacun a décrit avec ses mots. Ou bien le dégoût quasi physique, si difficile à surmonter, à l’égard des « journalistes » qui se spécialisent dans cette activité et qui peut conduire à des décisions contre-performantes. Mais nous étions moins préoccupés de psychologie que de sens politique. Le problème soulevé n’est pas réservé aux seules victimes de ces traitements dégradants. C’est surtout l’enjeu de l’accès à une information honnête et décente qui est posé.
L’épisode de la diffusion des délires du tueur en série Toulousain en atteste. Le croisement entre le goût morbide du voyeurisme, rebaptisé « devoir d’information », les coups de billard à dix bandes entre officines qui en jouent et les effets pervers de la reprise en boucle nous ont montré une fois de plus jusqu’où peut aller l’irresponsabilité sociale du système médiatique. S’agissant du tueur en série je ne sous-estime pas non plus le coût désastreux de l’exhibitionnisme prétendument religieux de l’assassin, complaisamment relayé par une certaine presse écrite, heureusement encore moins lue en cette période de l’année. Cet épisode répugnant de la vie médiatique ne servira naturellement pas de leçon. Au contraire. La concurrence libre et non faussée dans ce domaine justifiera de nouveaux excès. Dans le cas de l’information politique, cette situation implique gravement la vitalité démocratique de nos sociétés.
D’ailleurs le problème du niveau d'abaissement polémique des médias et de leur inclusion aux avant-postes des dispositifs du combat néo-libéral jusque dans ses formes les plus répugnantes fait l'objet d'une mention particulière de la résolution finale du Foro de São Paulo. Le point six de ce texte pose un diagnostic et ouvre le débat. « …. La droite a lancé une vaste campagne médiatique pilotée à l'échelle internationale par de puissants consortiums de communication. L'attitude de ces derniers constitue un thème récurrent de l'agenda politique régional. Les grandes corporations déploient des plans de déstabilisation et agissent comme des organes de pouvoir plus influents que les gouvernements émanant du suffrage universel. Jour après jour, les grandes entreprises médiatiques défient la démocratie et ses institutions. En conséquence, la démocratisation de la communication représentera sans doute à l'avenir l'un des principaux enjeux pour les pouvoirs de gauche. » Je précise que je ne suis pas l’auteur de ce paragraphe et que je n’ai pas participé à la décision de l’inclure.
Voilà qui rejoint totalement ce que j’ai pu en dire ici tant de fois, après tant d’autres. Le travail d’Acrimed, ou de « Arrêt sur Images » ont maintes fois démontré le caractère grégaire des ritournelles médiatiques. Le livre d’Ignacio Ramonet sur le passage des mass-médias à la masse des médias le décrit si bien. Rien n’est plus propice à la propagation des manipulations que ces bégaiements du mouton médiatique. Comme il est frappant alors de constater combien, trop souvent, on croit qu’il est question d’une affaire personnelle ! Combien de fois nous a-t-on susurré que tout pourrait se régler si nous mettions de l’eau dans notre vin face à tel ou tel des médiacrâtes ou de ses deuxièmes couteaux ! Quelle illusion nombriliste ! Le regard croisé à ce sujet, sur tout un continent, permet de mieux comprendre l’enjeu en prenant la mesure du caractère systématique de l’engagement partisan de l’essentiel des grands réseaux médiatiques. Nous nous souvenons tous avoir vu la sphère médiatique quasi au complet se mettre en chaîne pour matraquer le vote « Oui » à la constitution européenne. Et, depuis cette date, on ne compte plus les campagnes partisanes de cette sorte. Elles sont surtout menées pour soutenir de toutes les façons possibles, du mensonge à l’omission, les plus piteuses palinodies de la scène européenne et accabler par tous les moyens de dénigrement leurs adversaires. On vient d’en avoir une nouvelle démonstration avec le traitement du dernier sommet européen et la pitoyable affaire du pacte de croissance de François Hollande. A notre tour, nous devons prendre en main une campagne sans complexe et sans connivences pour le renouveau et l’émancipation du travail médiatique qui est une tâche de notre Révolution citoyenne. L'épisode de la disqualification professionnelle de six prétendus « journalistes » du « petit Journal » qui n'ont pas eu droit à une carte de presse montre qu'il est payant de tenir bon et de ne pas se laisser faire, contrairement aux recommandations et intimidations qui avaient été faites à l'époque.
Je reviens à mes voisins de table dans ce restaurant italien. Je m’efforçais de deviner à leur mine l’ampleur du dégât qu’a subi leur campagne du fait de notre meeting de clôture du Foro de São Paulo. Vous allez apprendre pourquoi. En effet, le candidat de la droite avait largement amorcé sa campagne sur le thème « moi je veux agir comme Lula au Brésil. Je le connais, nous sommes en contact. Je ferai le changement sans confrontation, sans le style agressif de Chavez ». C’était assez bien joué dans la mesure où ce candidat est issu de l’aile dure de la droite. La stratégie du choc frontal n’a pas donné de grands résultats pour la droite à ce jour ici, comme on le sait. Le subterfuge n’a pu être tenté qu’en raison de l’aide des socialistes locaux. En effet le candidat de droite a été désigné à l’issue d’une primaire à laquelle le parti socialiste local s’était associé. Mais oui. Vous avez bien lu. Le PS local a participé à une primaire avec la droite. Le candidat de la droite en béton, Henrique Caprilès Radonski l’a emporté. Il jouait donc le personnage du gentil centre gauche, aussi incroyable que cela puisse paraître de la part de tels gorilles. Patatras ! Vendredi a été diffusé devant tout le public du « Foro de São Paulo », et les millions de téléspectateurs qui suivaient la séance, une vidéo de Lula. Il y affiche un soutien lyrique et émouvant à Hugo Chavez. Il y rappelle sa contribution à l’histoire de l’émancipation de l’Amérique latine. Il conclut en disant : « Ta victoire sera notre victoire à tous ! » Ici au moins la campagne de confusion qui dure encore sous nos latitudes ne fonctionne plus. La thèse du gentil Lula face au méchant Chavez a vécu. Lula en personne s’est chargé de la démentir. Que cela nous serve aussi définitivement à comprendre qu’il s’agit en Amérique du sud d’un processus unique de changement dont les formes différentes, d’un pays à l’autre, loin de pousser à la divergence pousse aux efforts d’unité d’action. Cette leçon doit nous servir pour bien penser et préparer ce qui va nous arriver, le moment venu, en Europe.
Bonne journée à tous.
J’ai trouvé cet article très objectif sur la révolution citoyenne en Equateur, qui complète utilement les apports de Jean Luc Mélenchon sur les enjeux de la démarche vers le « buen vivir ». Décidément ce que nous proposons est très proche de ce que ces peuples ont pour leur part accepté démocratiquement d’entreprendre : un anticapitalisme, une sociale démocratie renouvelée, un anti ultralibéralisme, l'entrée dans le postnéolibéralisme ? une « révolution citoyenne » ? Du moins un chemin ouvert vers l’avenir et qui nous convient J’espère que notre webmester me fera confiance pour ce lien. C'est dans le sujet.
Le boom exceptionnel de l’Amérique Latine vient de la hausse des matières premières, une hausse catastrophique pour la France.
A l’exception de l’Amérique Centrale, la hausse des prix des matières premières a amélioré les comptes des opérations externes et la situation budgétaire des pays de l’Amérique Latine. Les revenus de l’exportation des ressources naturelles ont représenté 25% des revenus totaux dans le secteur public en 2008. Au Venezuela, en Bolivie, en Equateur, et au Mexique, ils ont dépassé 40%. Cela représente environ 7% du PIB dans ces pays (plus de 11% au Venezuela et en Bolivie, et 8% en Equateur et au Mexique). (Source les Echos)
A l'inverse, à la fin des années 90, la baisse des matières premières a déclenché une crise économique dans toute l'Amérique Latine.
En 1999, avec la baisse des prix du pétrole, le Venezuela a connu une récession de 7,2 %.
A la même époque la France avait plus de 3% de croissance par an.
Comment un peuple qui a peur de tout et surtout de son ombre (ainsi que de son nombril), pourrait-il être transfiguré en "résistant créatif" ? "Prenez le pouvoir" s'est lu avec envie mais scepticisme sur tous les murs de France. La "figure" d'un héros comme Jean-Luc donna envie d'y croire quelques instants. Ma version des faits serait fausse si je ne complétais pas le tableau, et soudain là dans le paysage demeure un "OVNI" : l'espoir ! Il n'est pas mort. "nous" sommes trop sages pour lui ? "Nous" voyons d'où nous partons avec un certain réalisme anti-politicien, des doutes quant aux habitudes partidaires, mais aussi, chapeau-bas devant la militance-pro des adhérents des partis en question.
Atouts, et surtout divine surprise : il se passe quelque chose enfin quand le peuple goûte notre coctail militant, donc la dynamique unitaire du front populaire espérée existe : le cartel des partis a adopté une logique unitaire qui dépasse enfin les vieilles logiques identitaires, aspiré qu'il est vers des succès possibles de "l'en commun". Reste à convoquer les adhérents directs à cet "en-commun" afin qu'eux-mêmes coélaborent notre ballet, comme des chorégraphes inspirés : le tourbillon intelligent ne sera pas le spleen baudelairien post électoral, mais plutôt la dialectique de l'embrayage des luttes sociales, culturelles, et politiques, avec comme courroie de transmission la logique "constituante".
Merci Carol ! Désormais, on connaît les dates. Pour le programme, on voit sur place ?
Ainsi que pour les "renseignements pratiques"... bouffe, dodo, camping...
J'aime pas trop qu'on me maquille mon pseudo savamment élaboré aux environs du meeting de Talence, ça m'outrage un peu, alors si te plaît, penses-en pas moins, mais respecte.
J'ai regardé de Chavez grâce à vous sur ce blog. On y voit Jean-Luc tel qu'il se décrit dans le billet, attentif, amusé et bluffé. Il y émerge la question de la monnaie locale des "Prosumidores"(producteurs-consommateurs) qui va être inscrite dans la constitution au Venezuela... C'est pas notre ministre de l'économie sociale et solidaire(sic) B. Hamon qui proposerait ça! Car est tout à fait révolutionnaire sans avoir l'ait d'y toucher.
Créer des monnaies locales ou développer les SELs qui existent déjà(un peu) en France (dans un contexte de chômage) ne nécessite pas de voter, ni de faire la révolution, il faut juste mettre en route des réseaux, lancer l'information utiliser nos assemblées existantes, définir le mode d'emploi. C'est en soit une façon de redonner de la dignité et surtout! des moyens de survie aux plus précaires. Alors, en attendant le grand soir électoral, pourquoi ne pas mettre nos réseaux à disposition et créer notre monnaie, dès la rentrée? Ce serait un bon thème à mettre sur la table à Grenoble. Car les gens, voyant que nous agissons sur le réel et pas que dans les discours, nous rejoindraient alors.
@marj
D'abord une stratégie industrielle ça s'anticipe, pourquoi PSA n'investit pas dans des technologies moins gourmandes en énergie ?
Lesquelles ? Je n'ai pas l'impression qu'il y ait de recette miracle en la matière. Les voitures hybrides, il me semble, restent très chères à l'achat (notamment parce qu'elles sont plus complexes technologiquement).
Pourquoi PSA continue de rétribuer ses actionnaires ? Pourquoi PSA et d'autres font payer la crise du système capitaliste aux ouviers ?
C'est une bonne question conjoncturelle, mais ça ne résoud pas le problème structurel du marché de l'automobile en Europe.
La baisse des ventes autommobiles est assez récente et en lien avec la crise et les salaires bas (les gens ne peuvent acheter), pourquoi donc continuer dans cette spirale ?
Même si les gens pouvaient acheter, pourquoi achèteraient-ils ? Ils sont déjà tous équipés en automobile, et la tendance en ville va être de moins en moins utiliser la voiture (pourquoi crois-tu qu'on construit des tramways un peu partout ?).
Moins nous aurons d'industries, moins nous créerons de richesses, plus nous nous appauvrirons et moins nous consommerons.
Quelles "richesses" ? Ça ne sert à rien de produire pour produire (ni de consommer pour consommer). Il vaut mieux soutenir les infrastructures de transport collectif que la production de véhicules individuels qui posent de gros problèmes de consommation et d'urbanisme.
Cher Camarade, communiques-tu avec tous ces interlocuteurs directement en espagnol ?
Cher Jean-Luc,
La nécessité de définir les rapports entre "révolution citoyenne" et "révolution par les urnes" que tu soulignes me semble en effet très important. On sait qu'une élection au suffrage universel est loin d'être en mesure de pouvoir démocratiser un pays à elle seule. Il faut d'abord, comme le fait le Front de Gauche, critiquer les institutions antidémocratiques, comme celles de la Vè République, dans lesquelles elle prend place. Cela n'est pas encore suffisant. Il faut pouvoir pour chaque objectif politique que l'on se donne, pour chaque problème social et politique, être capable d'ouvrir les espaces d'inclusion populaire définissant des modalités d'action émancipatrices (et pas seulement participatives, la gestion néolibérale de la participation nous a montré que celle-ci pouvait être loin de coïncider avec l'émancipation). Car la révolution par les urnes n'aura de sens que si elle s'inscrit dans un mouvement populaire de démocratisation des institutions. Cette tâche de "l'émancipation au quotidien" et sa définition concrète que des mots d'ordre comme "prenez le pouvoir" ou "première consigne : n'attendez pas les consignes" ont commencé à présenter symboliquement le paraît être un objectif important des prochaines années
Merci pour le lien sur le Foro.
D'entendre parler espagnol m'a ramené d'un coup à presque 40 ans en arrière, j'avais une quinzaine d'années, Victor Jara et tant d'autres tombaient et j'avais la rage.Ce sont des graines de douleur, de fureur et d'espérance qui ont traversé l'océan il y a quatre décennies pour se nicher dans le coeur d'une ado française et qui ont été pour beaucoup dans son choix irrévocable de la gauche. Au vu de l'ampleur du mouvement de gauche en Amérique Latine aujourd'hui, je me dis qu'ils ne sont donc pas morts en vain. Et si le même ennemi est toujours là avec quasi les mêmes procédures de déstabilisation, le changement est profond et prend de l'amplitude.
Otro mundo es posible !
PSA se plaint du coût du travail ! Le groupe a touché 4 milliards de l'état. A votre avis, qui paye, paye, et paye encore et pour combien de temps encore et encore ?
Merci pour le lien Antigone. Comme pour l'avenir du FdG, il semble utile d'en savoir un peu plus sur ce qu'il se passe là-bas, comme je ne me désespère pas facilement, et que tu penses à développer les SELs (système d'échange local) dans ton secteur, tu peux déjà mettre mon annonce : "Échange cours d'informatique, plomberie, cuisine, compta, piano, jardinage, philo, math ou anglais (tous niveaux) contre cours d'espagnol hyper débutant."
Ceci me rappelle en tout cas une histoire qui m'est arrivé il y a quelques années. Je travaillais avec de jeunes étudiantes sur la réalisation d'un CD-Rom sur l'histoire de l'esclavage, et elle m'avaient chargé puisque l'affaire me passionnait, de trouver tout ce que je pouvais sur la période pré-abolitioniste qui commence bien avant 1848. Et je fini donc par atterrir devant une grande interrogation à propos du rôle du grand Bolivar notamment dans ses politiques vis à vis des noirs, mais aussi des indiens et métisses. Comme Google était encore peu loquace à ce sujet, je passais mon temps à la bibliothèque. Le responsable du rayon fut formel : Un seul dispo en Français écrit par un certain Karl Marx, et une centaine en Espagnol ! J'en suis donc resté tristement à la virulente critique Marxienne du Libertador, qui par chance s'avère toujours pertinente.
Goethe, qui aimait en rajouter une couche, disait : "Qui ne connaît pas les langues étrangères, ne connaîtra jamais parfaitement sa langue"
@Antoine
Pourquoi les gens achèteraient-ils une automobile ?
Parce que comme la mienn, la leur est archi pourrie, vieille, inconfortable et qu'ils s'en mettent pour des centaines d'euros de réparation par an pardi !
Je ne suis pas d'accord avec toi et ton constat que chacun est équipé, ceux qui en ont les moyens sans doute, les autres font sans ou retardent l'achat le plus possible et ce n'est pas parce qu'on habite en ville et qu'on utilise les transports en commun qu'un véhicule n'est pas nécessaire lorsqu'on veut aller voir des amis à la campagne, partir dans la famille, sortir, aller en vacances sans compter le jour ou les transports en communs sont défaillants etc et je sais de quoi je parle !
Quant aux investissements à faire, aux recherches, aux réorientations technologiques, je ne suis ni ingénieur ni chercheur, je laisse donc ce boulot aux intéressés si peu qu'on leur en donne les moyens.
Car si on doit fermer des usines chaque fois que la demande diminue, même si cette baisse est conjoncturelle, on ne va pas s'en sortir. Il fût un temps ou l'Aérospatiale, entreprise publique, perdait de l'argent, pourtant l'état a continué d'investir, même si les ouvriers ont momentanément fabriqué des machines à laver au lieu des avions, la persévérance a payé sauf que ce sont les actionnaires privés qui, comme toujours, en profitent et n'hésiteront pas à fermer les usines et licencier à la moindre baisse d'activité pour conserver leurs marges.
Pour revenir sur le drame PSA, je me permet de rappeler que le groupe communiste a déposé un projet de loi en 2009 visant à interdire les licenciements dans les entreprises qui versent des dividendes et qui reçoivent de l'argent de l'Etat.
Voiture ou pas, pour moi, le problème n'est pas là, le problème c'est la responsabilité de la famille Peugeot qui a plongé son entreprise dans la faillite et qui n'en assume aucune responsabilté. Nous, quand on se plante au boulot ou ailleurs, on assume : on paye. Ces milliardaires-là, ont tous les droits et aucun devoir : quand ils se plantent, ce sont les ouvriers qui payent, et au-delà, l'état qui en cautionnant leurs plans sociaux pourris, nous fait payer nous. Que les milliards de la famille Peugeot soient gelés et utilisés pour financer la faillite qu'ils ont entraînée avec leur stratégie de nullards. Et que l'Education Nationale, comme l'a dit quelqu'un du blog, refuse de financer des professeurs dans les lieux de délocalisation où les ouvriers sont sans parole et sans droit. Et puis, c'est tellement révoltant avec tout le reste, la finance, Moodys et compagnie, qu'un jour... un jour viendra, couleur d'orange. Et la révolte...
Merci de nous parler de Chavez, Lula, des symboles si forts pour nous, l'utopie en marche, mais aussi tous les coups bas les plus mensongers, grossiers de la droite et de l'internationale socialiste qui préfère s'allier avec la droite réac qu'avec la vraie gauche; la pensée unique elle est partout, on fait figure de martiens quand on dit qu'une autre politique est possible:'ils veulent tous la place, ils font des promesses, ils ne les tiennent jamais.." alors, oui, il faut continuer à se battre, mais il manque la solidarité, il faut que les gens soient eux même touchés par le chômage pour se rendre compte que non les chômeurs ne sont pas des fainéants.. Il faut des grèves générales comme on en a connues dans les années 68 et après. Il faut redonner de l'espoir ce que le front de gauche et Jean Luc a semé, réveiller les consciences, et surtout l'humain au premier plan. je suis choquée par la diffusion de la cassette de Mohamed Merrah, je trouve cela obcène, inhumain. qu'est ce que cela peut apporter de positif à montrer le geste d'un fou.. le voyeurisme à toutes les sauces.. Le combat continue et merci Jean Luc d'humaniser le discours révolutionnaire avec ton ressenti. beaucoup de révolutionnaires battent à l'unisson....
Petit rappel pour ceux qui ont quelques années au compteur, un peu de mémoire, ou simplement pour ceux qui s'intéressent à l'histoire économique.
Quand les Houillères du NPdc décidèrent de fermer les puits, ce qui n'était ni la conséquence de spéculations financières hasardeuses, ni de plantages commerciaux imbéciles, mais simplement la conséquence d'un fait avéré depuis 20 ans que la richesse des veines de charbon allait se tarir, cette entreprise, dont les actionnaires n'avaient pas changé de chemise depuis la 3éme république, décidèrent pourtant de ne pas laisser tomber cette région. Mitterrand appuya cela. Les cadres des houillères devinrent d'un seul coup responsables de la renaissance économique de cette région, et partirent à peu près tous en formation. Puis se créèrent des entreprises, dont les houillères étaient actionnaires principaux. Quelques subventions atterrirent, mais pincées de sel à côté de ce que PSA à touché.
La conséquence : Aucun mineur ne perdit son emploi (sauf les marocains priés de retourner au pays). Et les enfants des mineurs trouvèrent un emploi. Ce qui fit que les Mulliers et Auchan et Co finirent par s'installer dans ces régions pour y détruire tout ce qui existait comme échanges basés sur la solidarité.
C'était l'époque ou l'état avait encore son mot à dire. C'était l'époque de radio Quinquin. C'était l'époque ou je montait des scops pour faire des belles maisons pour les ouvriers.
Le PG fait entendre sa voix... là où on veut bien lui tendre un micro! Ce soir sur BFMtv, Alexis Corbières a essayé de faire entendre 2, 3 idées du FdG sur les licenciements de PSA en 10 mn dans un débat ! Voilà l'état actuel du débat démocratique en France ! Pendant ce temps là Eric Woerth fait la tournée des grands ducs sur toutes les chaines! Le PG a publié un communiqué pour une loi d'urgence contre les licenciements!
J'espère que le concept de résistance ne se résume pas pour tout le monde à lire des articles révolutionnaires, en croyant que l'indignation ressentie à ce moment constitue un positionnement de contre pouvoir suffisant !
Le président Mélenchon réussit à informer et passionner ceux qui le lisent, mais les autres n'ont aucune espèce d'idée de ce qu'il est ni de ce qu'il dit. Et ils sont 10 fois plus nombreux que nous, donc la masse n'agira pas.
Que ce soit dans la rue ou dans les urnes il faut atteindre un nombre critique pour changer les choses, et à ce rythme contre carré par des ennemis très puissants, l'industrie automobile n'existera plus quand on pourra contrôler ses dérives.
C'est l'irresponsable collaboration de ceux qui sont chargés d'informer avec la pensée dominante de l'oppression, qui empêche assez de citoyens de savoir et de comprendre.
La résistance ne consisterait-elle pas, plutôt que de participer à ce scénario pervers par une discussion démocratique vidée de son sens, à poser des problèmes de diffusion à ces charlatans ? Oui, on serait peut-être hors la loi en empêchant un émetteur de fonctionner, mais ils ne sont pas hors la loi ceux qui pillent le monde ?
J'aimerais bien qu'un des thèmes du remue méninge de fin août soit consacré à la définition de la justice et des limites qu'on rencontre pour faire valoir des droits, quand l'oppression ne recule devant rien, elle.
Il aurait été bon d'entendre léo Férré chanter...
Ce gouvernement de gauche doit marquer une différence radicale avec l'ex gouvernement. Pour PSA, s'il ne le fait, ce sera l'échec des travailleurs. La Parisot sert à quoi autour de la table des négociations ? Il faut stopper le pouvoir néfaste des actionnaires dont leur but n'est pas qu'économique mais détruire nos pouvoirs pour sauvegarder le leur ! Depuis 68, tout a été dans ce sens là, détruire le pouvoir du peuple, et ils y sont en partie arrivés, en délocalisant ou fermetures etc. Crise économique qu'ils appellent ça. Ben voyons ! On y croit à cette mondialisation. L'industrie automobile doit être sauvegardée en France et c'est certainement possible. Il suffit de le vouloir. Pourquoi qu'ailleurs ça fonctionnerait ? Les + 200 millions de dividendes versés l'an passé, nous appartiennent. C'est un vol aux travailleurs PSA et c'est à eux de gérer les affaires à présent que les autres en sont incapables. A. Montbourg Ministre du Redressement Productif. C'est dans ses compétences il me semble. Ou alors, grève générale en France et pas seulement catégorielle. Leur chère Laurence ne doit pas être qu'une potiche représentative du patronat aux licenciements boursiers. Le FdG doit être vigilant en fait et agir avec les victimes de cette économie capitaliste.
Je reviens sur le blog pour joindre une nouvelle fois l'article du Grand Soir sur les Médias et l'information. Je sais qu'il a déjà été mis en lien, mais il faut que le plus grand nombre possible de personnes le lise tant son analyse de la "Malinformation" est très instructive. Et ainsi, puisque il est encore parmi nous, Naco pourra y lire un paragraphe sur Daniel Ortega au Nicaragua qui est effectivement soutenu par Chavez...et il semblerait que ce soit à juste titre! Encore une fois au sujet du Nicaragua comme sur d'autres sujets, le petit ronron médiatique de désinformation a malheureusement eu son effet. Je ne m'exclus pas de ceux qui ont parfois avalé des news prêtes à être gobées! De m'être fait avoir (par ignorance) me rend encore plus en colère!
Si PSA supprime des emplois en ayant perçu 4 Mds €, (sur quelle période?) et qu'elle invoque le déficit de compétitivité du coût du travail (idem ambiance générale dans les médias) face au déficit de visibilité des dirigeants (et des responsables politiques de la période!).
A partir de combien d'€/mois un salarié moyen de PSA (ou d'autres employés de secteurs industriels en tension) aurait-il été compétitif, sans aide aucune de l'Etat ?
Cela m'étonnerait que le MEDEF, les gouvernements ou les syndicats "ni-ni", soient capable aujourd'hui d'énoncer en balbutiant le tarif de la décôte.
Je pencherai pour une échelle de salaires oscillants entre l'équivalent d'une retraite moyenne grecque actuelle et un salaire mensuel d'un job à 1 € allemand de demain...
La rentrée sociale sera chaude...(mais je peux me tromper).
Il faut d'urgence parler "processus Constituant" ! Les sondages sont un viol du débat démocratique, et j'espère que l'on saura imaginer à la fois comment s'en passer sans se priver de la part "légitime" d'information qu'ils peuvent porter...Et que l'on saura imaginer comment enrayer l'abstention sans se priver de la part "légitime" du message qu'elle porte...Et que l'on saura imaginer comment enrayer l'usurpation politicienne de la "souveraineté populaire" par certaines pratiques "partidaires" sans se priver de la dynamique miltante et de la force de proposition "légitime" des partis...Bref il faut réinventer la démocratie comme un équilibre "dynamique" entre démocratie représentative (proportionnelle), et démocratie directe (tirages au sort)...
Il vaudrait mieux que le peuple puisse voir son vote blanc représenté par des citoyens tirés au sort...plutôt que l'abstention, et les magouilles sondagières telles que nous les avons observées ces derniers temps ! Ce "groupe des tirés au sort" serait co-rédacteur du projet constitutionnel en compagnie des autres groupes de l'Assemblée constituante.
@161Naco à 17h48
[...]
Pour le système d'échanges locaux ici vous avez le film qui illustre ce que dit Chavez à la clôture du forum à propos de la monnaie locale ou le troc, devant JL Mélenchon. Presente! J'espère que cela va nous inspirer.
Bonjour,
Merci pour ce billet encore une fois très instructive, comme d'hab. Ca me rappelle bien un bon vieux temps de Conference de Bandoung (1955), une solidarité grandissante d'AAA (Asie-Afrique-mérique Latine), comme Sukarno, Nehru, Zhou En Lai etc. D'ailleurs, le coup d'état à Paraguay me rappelle aussi la chute "constitutionelle" du Président Sukarno. Il y a un article intéressant qui explique la vraie raison de ce coup d'état, intitulé "Paraguay: ma multinationale Rio Tinto Alcan et le Coup d'état". RTA est la deuxième plus grand raffinerie d'aluminium canadienne qui souhaite d'installer au Paraguay. En 1997 en Papouasie Nouvelle Guinée ils ont tué 1 800 civil. Le Canada est la 3e pays, après Vatican et l'Allemagne, qui a reconnu le nouveau gouvernement Paraguayenne.
Bonne fête de 14 Juillet!
(Ce ne sont pas trop les noms mais plutot les idees qui importent ici.
Si les idees sont bonnes il sera toujours temps pour chacun de savoir qui les portent.)
Cette idee de forum international n'est pas si nouvelle en soi: ce ne serait qu'une internationale de plus en definitive mais pour etre plus efficace que les precedentes et que les debats ne restent pas enfermés dans un bocal de sachants ne devrait elle pas avoir son socle plutot sur les reseaux sociaux internet ?
Quand Hugo Chavez lui meme s'interroge sur quelle action concrete engager pour initialiser ce forum, il me semble qu'un groupe dédié sur un reseau social internet serait un bon debut ne serait ce que pour faire un etat des lieux sur la repartition geographique et demographique du sentiment revolutionnaire citoyen sur cette planete....Je ne suis pas trop inquiet du coté Amerique centrale et sud mais cote Europeen a part les 150000 Islandais (qui ne sont pas vraiment a gauche malgré tout) je commence a voir de serieux doutes sur les volontes reelles de revolution citoyenne dans nos contrées bourgeoises.
[...]
Merci à JL Mélenchon pour ces nouvelles d'Amérique du Sud, dont personne ne sait grand chose ici vu que ça n'intéresse pas nos médias (sauf pour déformer). J'ai appris à mes collègues le coup d'état au Paraguay, tout le monde m'a regardé avec des yeux ronds. Quant à la campagne anti Chavez, elle bat son plein. Il est donc important de tisser des liens avec ce continent et d'apporter de véritables informations sur ce qui s'y passe.
Merci Jean Luc pour ces nouvelles revigorantes du "Foro de Sao Paolo" sur la nécessité absolue de définir "une consigne, un plan d'action" pour l'action future de la Gauche radicale. Il est effectivement important de donner du sens à la révolution citoyenne que nous avons porté comme message durant les dernières campagnes électorales mais un sens concret au travers d'actions concrètes impliquant la masse des citoyens volontaires au "vrai" changement.
L'actualité économique et sociale en France va nous apporter de nombreuses occasions pour cela. J'ai une pensée en particulier pour les salariés de PSA confrontés à un plan social d'une violence inouie au regard des emplois sacrifiés au nom du capitalisme financier et de la recherche constante de toujours plus de dividendes pour les actionnaires. les sacrifiés sont toujours les mêmes et la ritournelle des dirigeants identiques à propos du coût du travail.
Il nous faudra réfléchir sur les actions à mener et les moyens à mettre en oeuvre afin d'assurer une implication du plus grand nombre de citoyens pour faire grandir l'idèe qu'un autre chemin est possible et gagner en crédibilité sur les moyens d'action pour peser sur les décisions.
Bonjour,
Merci pour ces merveilleux clichés, ces cartes postales de voyage. Rien de péjoratif dans l'emploi de ces expressions (clichés, cartes postales) mais plutôt, bien au contraire, une façon d'accuser la bonne réception de ces images qui surgissent dans l'esprit, en lisant ces dernières notes de voyage. Rien de tel qu'un bon voyage pour faire de bonnes rencontres amicales, échanger des idées, prendre du recul, de la hauteur, de la distance, blinder sa carapace face aux adversaires perfides, pour mener le combat. Rien de nouveau sous le soleil, fût-il d'Amérique du Sud. Les recettes de déstabilisation sont les mêmes, les termes identiques (comme éructer par ex.) En le sachant maintenant, cela va permettre, peut-être, de s'en amuser.
J'aimerais bien avoir le texte de discours d'Hugo Chavez au Foro de Sao Paulo, même en espagnol. Je ne le retrouve nulle part, quelqu'une peut m'aider? Merci.
Le partage du savoir et de l'information est toujours présent dans les interventions de Jean-Luc Mélenchon. De l'oxygène dans la barbarie actuelle où l'absence de contribution de l'intelligence et de la délibération renvoie les intervenants à une "normopathie" digne du cynisme de la "Realpolitik" de notre sacro sainte politique économique.
Mon père m'a parlé de ce pédagogue brésilien nommé Paolo Freire emprisonné et contraint à l'exil qui a nommé l'idéologie dominante "l'éducation bancaire", auteur de "la pédagogie des opprimés" et inventeur de la "conscientisation". Y'a matière, non? Pour sortir de la servitude volontaire et de la discipline de la faim...
Bien sûr que la machine de guerre mise en place par un système économique néo libéral maintient la peur au service d'une productivité salvatrice pour nos gouvernants et nos actionnaires. Exploitation et contrôle social, là où y'a de la gêne, y'a pas de plaisir! L'utilisation méthodique de la menace et des mensonges permet de justifier la merveilleuse compétitivité sans laquelle nos vies n'ont plus de sens, pauvres de nous!
Ceci dit, les organisations syndicales hirsutes et indignées ont la mémoire courte! elles ont dénié l'aliénation dans le travail en ne considérant que les accidents du travail et les maladies professionnelles rejetant l'aspect psychique et mental considéré comme pratiques "individualisantes" nuisant à l'action collective! Elles ont laissé la brèche ouverte au...
Je suis encore dans le comité de soutien au FdG de ma circonscription. La théorie c'est bien,mais en pratique quels sont les mots d'ordre aujourd'hui? PSA,DOUX,CDI, etc
Lu ce matin dans le Télégramme:"Belle-Île : jusqu'au 31 octobre vingt médecins viendront prendre tour à tour la garde pendant vingt-quatre heures. Chacun touche 1050 euros par vacation. Ces médecins exercent en libéral dans un hôpital
public. Pas de parcours coordonné et des actes tarifés à 26 euros à la charge des patients". J'aurais aimé un autre 14 Juillet.
La Cour européenne de Justice vient de condamner l'association Kokopelli à payer 100 000€ au semencier Baumaux qui fait 2 million d'euro de bénéfice en 2010. Kokopelli réuni les amoureux des jardins, des fruits et légumes anciens et se distribuent leurs semences afin de préserver la biodiversité. Cette association est donc condamner à disparaître mais par contre les semences du Catalogue officiel, enrobées des pesticides Cruiser, Gaucho et autres Régent, ou accompagnées de leur kit de chimie mortelle, empoisonnent la biosphère et les populations depuis plus de cinquante ans ! La Cour justifie l'interdiction du commerce des semences de variétés anciennes par l'objectif, jugé supérieur, d'une "productivité agricole accrue" ! L'expression, utilisée 15 fois dans la décision de la Cour, consacre la toute puissance du paradigme productiviste. Ce même paradigme, qui avait présidé à la rédaction de la législation dans les années soixante, a donc encore toute sa place en 2012. La biodiversité peut donc être valablement sacrifiée sur l'autel de la productivité. Le lobby semencier (European Seed Association), la société Graines Baumaux, mais aussi la République Française, le Royaume d'Espagne, la Commission Européenne et le Conseil de l'UE, se frottent les mains. Les masques tombent et nous laisse découvrir une europe pourrie par les lobby une fois de plus et pour laquelle, tout ce qui est beau, bon et simple ne présente plus aucun...
le FdG est en voie de disparition du paysage politique,que doit on faire ? Peut-être Jean-Luc Mélenchon touvera-t-il des actions populaires capables d'imposer à nouveau le FdG dans le paysage politiquo-médiatique à fin de mobiliser l'ensemble des forces d'une vraie gauche.
Evolution ou Révolution citoyennes.
Le mot révolution suivi du mot citoyenne revient souvent dans les propos des intervenants au sens de révolution par les urnes. C'est une façon "soft"de vouloir faire la révolution. La révolution devenue citoyenne devient civilisée, acceptable, sans heurts. Elle n'est pas chargée de connotations cruelles et vengeresses. Elle n'est plus suivie par les horribles dictatures qui lui succèdent toujours. Elle devient la révolution light. Or l'histoire nous apprend que la Révolution c'est autre chose et qu'elle n'a jamais été obtenue par les urnes uniquement. Dans ces conditions il me semble qu'utiliser le mots "révolution citoyenne" revient à vouloir faire la révolution sans la Révolution,comme dirait Robespierre. Il me semblerait donc plus juste d'utiliser les mots "évolution citoyenne par les urnes" pour signifier que certains comme Jean-luc s'investissent à faire de la pédagogie citoyenne pour qu'un jour les choses évoluent dans le calme.
@j.lou
Jean Luc Mélenchon ne définit pas la révolution citoyenne comme soft (juillet 2011 interrogé par bastamag)
« Cette révolution est « citoyenne ». L’adjectif n’est pas là pour adoucir ou faire passer la pilule. Il veut dire que le moyen de la révolution égale sa fin. Le moyen, c’est l’action consciente et délibérée – au sens de mise en délibération – du peuple qui exerce le pouvoir. Chaque personne devient citoyenne : elle n’exprime pas seulement ce qui est bon pour elle, ce qu’elle peut faire par exemple dans le cadre du syndicat ou dans le cadre de l’association, elle dit ce qui est bon pour tous. Chacun d’entre nous est investi d’une mission un peu « sacrée », magique : penser ce qui est bien pour tout le monde. L’objectif, c’est que l’humanité s’autodétermine. Qu’elle cesse non seulement d’être en proie à des vérités révélées – auxquelles nous sommes chacun libres de croire en notre for intérieur – mais qu’elle soit aussi libérée de l’injonction que représenterait la main invisible du marché. Une humanité rendue citoyenne c’est une humanité émancipée. »
Bonjour,
Suite au message de cyrille 14 juillet 2012 à 15h01, je reste incrédule, sidéré, consterné, devant cette information: "La Cour européenne de Justice vient de condamner l'association Kokopelli à payer 100 000€ au semencier Baumaux..."
J'ai bien trouvé un lien sur un blog de médiapart qui semble confirmer cette information, mais je n'ai pas trouvé encore le lien sur le site de la cour européenne. C'est une information très importante à relayer, à médiatiser (je doute que les médias fassent circuler l'information). C'est une grave menace contre la biodiversité, la liberté de la développer, de la préserver, de l'encourager. Le gouvernement (de gauche) doit être interpellé, s'exprimer sur le sujet de la biodiversité et les histoires ahurissantes d'inscriptions (fort couteuses) au "catalogue" de graines et de plantes, pour être commercialisées. Bien évidemment, cette nouvelle tombe en douce,en pleine période de vacances, alors que dernièrement le jugement semblait favorable à l'association Kokopelli.
Suis-je la seule à le penser? Nous avons un seul ennemi : la banque et la finance (qui possède tous les medias) et tous les partis politiques inscrits dans l'alternance.
Nous n'avons pas eu raison de cibler / focaliser le seul FN. C'est une erreur majeure. Le FN, en dépit de ses résultats susceptibles d'égarer, n'est que la paille contre une plus grosse poutre. La campagne des législatives était nulle ! J'en suis persuadée. Et ce n'est pas la faute du tout de Jean-Luc Mélenchon, mais une erreur (grave) de stratégie de laquelle tous les acteurs du FdG sont comptables. L'ennemi réel est le social libéralisme version PS et, l'ultra libéralisme version UMP : deux faces de la même médaille qui s'avèrent et s'incarnent aujourd'hui dans le MES. C'est cela qu'il faut combattre. En n'oubliant pas que l'électorat FN est sensible à ce combat. Et alors !
@FORT à 15h06.
Alors comme ça, le FdG serait en voie de disparition ? Un an de campagne électorale non stop, des dizaines et des dizaines de meetings avec une assistance gigantesque, sans parler des rassemblements pour une 6ème République au Prado, au Capitole et surtout à la Bastille où nous étions plus de 100 000. Ce 18 mars 2012 restera un des moments les plus importants de ma vie ! Et le 21 avril, 4 millions d'électeurs mettent un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l'urne ! Non, je suis désolé, les graines sont semées et vont bientôt germer beaucoup plus vite qu'on ne le pense. C'est à nous maintenant de nous jeter dans la bataille et dans les semaines à venir, nous allons avoir l'occasion de poursuivre le combat enclenché par Jean-Luc Mélenchon et tous les militants du FdG. Ayons toujours à l'esprit ce mot magnifique : résistance !
@ 188
Je suis aussi surprise que toi par la supposition de Fort. Nous sommes en pleines vacances.
Il est normal que les manifs soient moins fréquentes.
Sur quels faits se base Fort pour faire une aussi sinistre prédiction
@ 182 cyrille dit le 14 juillet 2012 à 15h01
"La Cour européenne de Justice vient de condamner l'association Kokopelli à payer 100 000€ au semencier Baumaux qui fait 2 million d'euro de bénéfice en 2010. Kokopelli réuni les amoureux des jardins, des fruits et légumes anciens et se distribuent leurs semences afin de préserver la biodiversité."
Peut-on encore nommer les décisions de ces guignols "de la cour européenne" JUSTICE ? Ce sont des pantins de fonctionnaires aux ordres de la ploutocratie internationale.
@ 188 eche202 dit le 14 juillet 2012 à 18h03, à FORT de 15h06.
"Alors comme ça, le FdG serait en voie de disparition ?"
Ben voyons !… Cet ectoplasme (FORT) s'ennuie chez lui, alors il faut bien qu'il vienne nous taquiner le cervelet l'"Auguste", et tout en résistant gardez donc votre calme, l'ami, et méfiez vous avec vos graines que la "cour manichéenne de mutisme", ne vous condamne pas au silence.
@ 189 Pulchérie D dit le 14 juillet 2012 à 18h41, à 188 eche202
"Je suis aussi surprise que toi par la supposition de Fort. Nous sommes en pleines vacances …"
Tout doux mon amie, ne vois tu pas que FORT n'est autre qu'un de ces vulgaires "troll" dont tu as pourtant tellement l'habitude dans d'autres lieux. Nous sommes effectivement en période estivale donc de vacances dans tous les sens du terme.
@187Martine
Nous sommes nombreux ici à être de votre avis. Un seule question me taraude. Pourquoi cette stratégie uniquement anti-FN et qui nous a été imposée dès la dernière ligne droite des présidentielles, puis dans l'abstention au vote de confiance au lieu du rejet, et encore dans ce nouveau billet de JL Mélenchon, pourquoi un telle mansuétude avec le parti au gouvernement qui est le seul responsable de la montée du FN par sa ligne politique résolument libérale, ne nous offrant aucune option entre eux et l'extrême droite? Et là je réponds à 183 FORT : le FdG n'existera que s'il est une force claire d'opposition au PS,qui lui est infiltré par des agents du libéralisme par le biais des think tank tels que la fondation Jean Jaurès, Terra Nova, mais aussi présent en la personne de E Guigou dans la trilatérale et avec les principaux membres de ce gouvernement capitulateur (Moscovici et consorts) et bien entendu, les hommes placés dans les instances européennes ou mondiales comme l'OMC avec Pascal Lamy.. Nous savons où est notre combat. La preuve? La volatilité des voix entre les présidentielles et les législatives. Mais qui a biaisé notre combat et pourquoi?
Comment voulez-vous que les gouvernants actuels se battent aux côtés des travailleurs licenciés, déjà en 1984 ils avaient fait voter une loi qui mettait fin à l'obligation de raffiner 80% du pétrole sur le territoire national, résultat dans ma ville 6000 licenciements (directs et indirects) et ils continuent, que faire des 10 milliards de la famille Peugeot qui dorment en Suisse et des 17 milliards de Bettencourt et des 200 000 voitures Peugeot/Citroën qui ne sont plus exportées en Iran et... pour se donner bonne conscience.
Je suis confiant, mais lucide, on assiste actuellement (le calendrier aide bien) à l'effacement du terme FdG du vocabulaire médiatique et par conséquent à une tentative de manipulation. Je sens dans mon entourage un abattement et une grande lassitude, une résignation, peu de réaction face aux premiers renoncements et trahisons de FH et de son gouvernement. Là encore l’enthousiasme simulé des commentateurs de Radio France (ce sont les seuls de l'audio-visuel que j'écoute encore un peu avec beaucoup de méfiance), est criant de soumission au modèle neolibéral. Rdv à la rentré pour de nouvelles luttes. Résistance.
Martine 187
Je partage votre analyse. De plus, pour ma part je regrette que le FdG ne soit pas plus présent de manière combative aux cotés des salariés de PSA et autres victimes. Les vacances ne sont peut-être pas favorables à de grands rassemblements. Il n'en demeure pas moins qu'un soutien ostensible de la part des responsables du FdG, sur le terrain, avec les militants (il y en a qui ne sont pas en vacances) pour conforter les luttes et expliciter ce qu'on n'entend pas ailleurs serait un acte politique d"une part et l"expression d'une volonté de changement radical d'autre part. De plus, ce serait d'autant renforcé par le fait que même pendant ces mois dits de vacances nous savons prouver que nous sommes toujours là.
@beaucoup :
Vous partez au quart de tour dès que quelqu'un qui n'est pas une personne coutumière de ce site, parle de la disparition du FdG du "paysage" politique. Et c'est pourtant vrai, et si votre mémoire fonctionne, repassez le film en arrière, et vous verrez comment chacun ou chacune, nous nous sommes inquiété de cette chose, car nous la sentions comme une manœuvre essentielle à accomplir par les libéraux et leur petite main faciste, avant, pendant et après les campagnes. Et puis pensez un peu comme PIT (193), à la façon dont les médias effacent consciencieusement les traces de ce que nous avons été. En nous transformant petit à petit en mirages improbables, ou en auteurs disqualifiés.
Beaucoup de Français qui croyaient dans notre petite révolution sont paumés aujourd'hui, et en plus ils se les pèlent comme jamais en juillet (à part les idiots qui suivent le Tour de France à Cap d'Agde). Et comme tous les paumés, ils n'ont malheureusement pas plus de sens que des girouettes.
L'avenir du front de gauche et sa reconnaissance par ses militants et affectionnados existera à condition que ceux qui l'on fait naître, le révolutionne. En faisant leur propre critique, en se replaçant vis à vis des aspiration citoyennes, et également en envoyant démocratiquement ses meilleurs éléments au front. Dont ceux qui sont à naître politiquement. Pour se qualifier, et pour reprendre tout simplement le flambeau. Sinon, il faudra en inventer un autre.
A première vue, le discours semble aller à l’improviste. Il est entrecoupé de cris et de slogans de la salle. L’orateur lui-même entremêle son propos d’interpellations personnelles à l’un ou à l’autre, à la tribune ou dans la salle. L’impression est trompeuse. En fait le propos est très contrôlé. Le thème central est un fil rouge toujours maintenu. Chavez y revient avec une très grande précision. Il renoue au millimètre, comme un arrimage de vaisseau spatial, après chaque digression qui illustre parfois de loin le sujet central
C'est si vrai ! Parce qu'il n'a pas le style corseté enseigné chez nous à l'ENA, Chavez est décrit comme un être fantasque. Or, sa pensée, ses discours, sont d'une implacable cohérence pédagogique. Je l'ai entendu, à Caracas, à la fin d'une manifestation gigantesque, faire une digression dans son discours pour expliquer à la foule les théories de Gramsci. Et je me disais avec amertume que la chose était impossible chez nous. Jusqu'à la campagne des présidentielles ou Jean-Luc Mélenchon a offert à son public des textes d'intellectuels.
@thersite69
Merci pour la définition de la révolution citoyenne de J-L Mélenchon au travers de l'interview de Bastamag. Je comprends que l'humanité qui est en marche depuis longtemps ait besoin maintenant d'émancipation et d'autonomie au niveaux de ses choix de vie. Les perspectives de ruptures au niveau de nos institutions peuvent se faire dans le calme. Le changement de constitution, la modification de la propriété, et la modification de la norme de la consommation peuvent se faire par les urnes. Cela peut aussi se faire dans la violence et ce n'est pas souhaitable. La réalité nous enseigne que toutes les révolutions françaises se sont faites dans la violence. Par cette réalité le mot révolution revêt un caractère violent. Or les braves gens ont envie de paix. Pourquoi alors utiliser un mot à connotation violente quand il s'agit tout simplement de faire un choix pour un monde plus humain en allant voter?
Maryvonne, Antigone, Martine : complètement d'accord avec vous ! je me pose de nombreuses questions sur la mansuétude accordée au PS qui pourtant ne nous ménage pas ! j'aimerai des réponses claires.
Personnellement j'irais bien faire la révolution. Avec des casseroles pourquoi pas. Et j'exigerais le contrôle d'un média TV de premier plan, pour que notre révolution citoyenne germe.
Sinon Hugo Chavez a de bonnes idées, en sous-titrage svp !
Bonjour et merci à Jean Luc Mélenchon pour ces éclairages sur les dynamiques latinos qui nous renseignent sur le basculement du monde, les derniers soubresauts de l'ancien empire et les espoirs d'une internationale "pour l'humain". Son papier suscite deux réflexions.
Je suis récemment tombé sur le discours du président de l'Uruguay à Rio + 20, Mujica, que je ne connaissais pas jusqu'alors ; un discours émouvant de dénonciation des impasses combinées de la loi des marchés et du désir sans limite de consommer. A moins d'avoir raté une ligne du blog ci-dessus ou du précédent, je ne vois pas que Jean-Luc Mélenchon fasse allusion à ce pays ou à ce président. Ne seraient ils pas inclus dans la dynamique positive qui anime aujourd'hui le cône sud ?
Je comprends l'admiration que suscite la capacité à dénoncer les manoeuvres du capital oppresseur, le talent et la pédagogie d'un Chavez. C'est un peu le même sentiment que sucite chez moi Jean-Luc Mélenchon. Mais je m'irrite quand on parle 30 mn au lieu de 10 en empiètant et supprimant le temps de paroles accordés à d'autres camarades, qui s'y étaient préparés, qui étaient attendus, qui avaient d'autres choses à apporter. C'est un manque de respect, un accroc à la démocratie. Que dire du chef qui parle 2 heures ! Qu'est ce aussi qu'un discours qui dure 9 heures ? J'admets qu'il faut le vivre pour comprendre un tel phénomène, mais çà m'interpelle sur le rôle du leader et la place des masses..